Je suis mon cher ami, très heureuse de te voir.
Dimanche 2 septembre 2001:
Nous étions arrivés à Poudlard hier. Le banquet, la répartition des nouveaux, on commençait à avoir l'habitude et pourtant, on ne s'en lassait jamais. Il faut dire que ce château se donnait les moyens question restauration, tant et si bien qu'il était parfois difficile de ne pas faire d'excès. J'avais retrouvé Alice, à qui j'avais évidement un million de choses à raconter et nous avions passé le repas à papoter. Je lui avais avoué à demi-mots que j'avais envoyé un hibou à Arsène pour le voir après la rentrée. Si hier j'avais en sorte de cacher mon excitation, je me dirigeais maintenant vers la cours intérieure, presque en sautillant. J'avais fait une tresse dans mes longs cheveux blonds que j'avais attachée au sommet de mon crâne, et je portais une robe blanche, profitant du dernier jour durant lequel je ne serais pas obligée de mettre mon uniforme.
Arsène et moi n'avions plus vraiment les mêmes amis mais je m'acharnais à maintenir un lien avec lui, quand bien même je le cachais un peu. Ou Beaucoup. Je ne l'avais quasiment pas vu des vacances, chacun étant occupé avec sa propre famille, et j'étais stressée. Comme à chaque fois que l'on ne se parlait pas pendant un moment, j'avais peur que les choses soient devenues bizarres entre nous. Après tout, nous avions beaucoup changé tous les deux. Et si jusqu'à aujourd'hui ça n'avait pas été le cas, je ne fus pas déçue de la surprise que m'attendait près de la fontaine. Si nous étions dans un film, cette scène aurait sans doute eu lieu au ralenti: Moi qui débarque guillerette dans la cour, mes yeux qui se posent sur lui, puis sur elle entrain de rire aux éclats, et mon sourire qui disparaît aussi sec. On était censés se voir tous les deux, et lui il venait ici avec Spencer Morris-Clever la Hippie? Je savais bien qu'ils étaient amis mais je ne pensais pas qu'il aurait le culot de me l'imposer dans les moments qu'on passait encore ensemble lui et moi. Ce garçon ne réfléchissait jamais ? Quand j'allais raconter ça à Alice ! Il faut dire qu'elle m'avait prévenue plusieurs fois que les Nightshade étaient des b*tards, et elle en sait quelque chose.
Pendant quelques secondes, je songeais à simplement tourner les talons et le planter là avec sa nouvelle meilleure amie, mais ma fierté m'empêchait de fuir devant la poufsouffle. En plus, les yeux d'Arsène s'étaient posés sur moi avant que je ne puisse réellement y réfléchir, alors je n'avais plus vraiment le choix. Je prie mon courage à deux mains et m'approchais d'eux sans remettre de sourire sur mon visage. Je ne savais pas comment réagir. J'étais tellement heureuse de le voir, et tellement en colère après lui en même temps. Mon cœur battait beaucoup trop vite et je sentais que cette discussion allait être compliquée pour moi. « Je vois que la rentrée se passe bien, je savais pas que tu ramènerais ta chérie. » Mon ton était bien entendu glacial, nous étions loin de la remarque taquine faite à un vieil ami. Charmante manière d'engager la conversation après deux mois sans se voir ? Peut-être. Mais il l'avait amplement mérité. « Salut. » Je fis un signe de tête poli en direction de Spencer, sans la regarder trop longtemps. Ça risquait de m'énerver d'autant plus. On avait jamais été les meilleures amies du monde elle et moi, mais là c'était le pompom.
Si elle n'avait pas été là, j'aurais rêvé qu'il se lève et me fasse un câlin. Mais les choses étaient différentes quand il y avait des gens autour de nous, et il le savait très bien, non ? Aussi, au lieu de m'asseoir près d'eux et de me mettre à bavarder comme si de rien n'était, je restais planté face à Mr. Arsène Nightshade, le fixant du regard et attendant une quelconque réaction de sa part. Après tout, peut-être qu'ils étaient juste tombés l'un sur l'autre par hasard et qu'elle allait bientôt partir ?
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