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Dear Diary… Avec Harry Romanov  Samedi 8 septembre 2001

Maintenant que je vis avec mon frère et ma sœur dans un appartement plus petit que le manoir familial, je me méfie. Je ne regrette pas le changement de taille, au contraire, j'adore l'appartement qu'ils avaient choisi. Mais je me méfie de mon frère qui pourrait rentrer dans ma chambre, trouver mes journaux et les lire. Chez mes parents, au moins, j'avais plein de cachettes, mais là, c'est plus délicat ! Alors, avant le premier concours d'échec de la saison, je me suis dirigée dans la bibliothèque de l'UMS. Je me suis assise à une table, j'ai sortis un carnet rouge et neuf, ma plume, et j'ai commencé à écrire sur la première page.

Je suppose que le rayon Littérature Moldu, désert et à l'abandon, sera parfait pour toi, petit carnet. Personne ne vient jamais ici, alors tu y seras à l'abri pour contenir mes confidences. Même encore aujourd'hui, j'ai l'impression que beaucoup de sorciers sous-estiment les Moldus. Bien que mes parents apprécient la pureté du sang, eux-mêmes m'ont appris à apprécier leurs créations. Quand je lis les romans des soeurs Brontë ou que je regarde leurs films, je me sens bien. Je ne comprends pas pourquoi tant de gens ont l'esprit étriqué, aujourd'hui. En attendant, je compte te cacher ici, petit carnet. Je compte bien revenir, et je suis persuadé que tu resteras à ta place, avec mes confidences cachés au cœur de tes pages.

Pourquoi mettre mon nom ou des indications sur moi ? Je ne veux pas que des personnes savent que je tienne ce genre de journaux. Et bien que je pense que personne ne tombera dessus, je ne veux prendre aucun risque. Je place ce carnet rouge à côté de Dracula, prends mes affaires et sors.

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Comme dirait ma mère, par tous les sorciers de la famille Blackwood. Il y a un monde de fou dans le Cicero ! Je ne sais pas si mes parents sont encore arrivés, mais tant pis, je dois aller avec les autres participants. Je refuse le verre d'eau qu'on me tends, et sors ma gourde. Opaque, je peux mettre tout ce que je veux dedans ! Bon, pour une fois, ce n'est que de l'eau. Je vise la première place, j'ai besoin de toute ma lucidité. Je me contente de prendre mes médicaments contre l'angoisse, et regarde les participants. Sérieux, Harry Romanov est encore là ? C'est le seul que je n'ai jamais réussi à battre ! Heureusement qu'il est dans un autre groupe. J'espère sincèrement qu'il se fera évincé avant, et que je n'ai pas à l'affronter en final. Parce que même si je n'ai aucun doute sur mes capacités face à d'autres, je n'ai aucun doute sur ses propres capacités !
:copyright:️ Justayne

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Dear Diary…Samedi 8 septembre 2001Le Cicero serait un cauchemars pour un agoraphobe, aujourd’hui ! Mais, pour une fois, l’ambiance enfiévrée et survoltée ne me dérange pas du tout. Je pense surtout aux parties que je vais mener contre mes amis qui, pendant un court laps de temps, deviendront mes adversaires. La plupart de ceux présents, je les connais depuis toujours. Nous avons évolués dans les compétitions d’échecs ensembles, avons presque le même âge – il s’en fallait parfois de trois ou quatre ans, maximum. Je rejoints le groupe qui m’a été assigné, le verre d’eau fournit par les organisateurs dans la main. Je suis certain que mon père est déjà là – et qu’il a traîné de force Daddy hors du lit pour qu’il ne loupe rien. Ou, autre option, que ce soit Nana qui s’en soit chargé. Par contre, je n’attends rien du côté d’Aliocha. En tout cas, pas avant une bonne heure. Impossible de le réveiller le matin avant dix heure ! Parfois, je me demande comment il a pût tenir le rythme en six ans d’université…

Les parties s’enchaînent, dans une sorte de silence assez studieux, que je brise bientôt avec mon adversaire. Je le connais depuis dix ans, au bas mot, alors pourquoi je ne lui demanderai pas comment ce sont passées ses vacances ? J’ai toujours aimé parler en jouant – c’est bien une des seules occasions où je papotes, d’ailleurs. L’horloge tourne, Aliocha a dû rejoindre nos parents et se plaindre que les compétitions sont trop longues au moins une demi-douzaine de fois. Mais au fond, je sais qu’il a encore plus envie que moi de gagner. Ce n’est pas un ancien Serpentard pour rien… Et puis, finalement, je me retrouve dans les finalistes. En face d’Aria Blackwood. Elle aussi, elle aurait dût être répartie à Serpentard pour son ambition, quand j’y pense. Depuis le temps que je la connais – je devais avoir quoi, six ou sept ans ? - elle n’a jamais pût me décrocher un seul mot gentil. Pendant les compétitions, je veux bien : certaines personnes préfèrent réfléchir calmement à leur coups, en silence. Mais pendant les réceptions Sangs-Purs, elle aurait pût faire un effort… ! Mais non, il fallait toujours que je fasse le premier pas, et que je me fasse rembarrer en plus. Ça ne manquait pas de faire rire mon frère, qui disait qu’elle était l’exception qui confirmait la règle. Il n’avait pas entièrement tort : je me suis toujours très bien entendu avec les filles de mon âge, amicalement parlant. Aria Blackwood est donc pour moi… un échec ? Un mystère ? Un défi ? Un peu de tout ça à la fois ? « Salut. » J’essaye d’être aussi engageant que possible en m’asseyant en face de la jeune femme. Elle pourrait être vraiment mignonne et avenante, si elle condescendait ne serait-ce qu’une fois de sourire, même très légèrement. Peut-être est-elle très – trop ? - fier de son sang et de son nom, qui sont sans tâche. Je soupires, en essayant de ne pas me laisser abattre. Après tout, je joue pour m’amuser et me détendre, même en compétition. « On dirait bien qu’on va encore jouer l’un contre l’autre. Ça fait quoi, le vingtième fois ? Plus ? » Je lui décoches un petit sourire qui, je le sais déjà, restera sans réponse.

Vendredi 14 septembre 2001

Avoir décrocher ce stage tout les vendredis était vraiment une aubaine. Travailler dans une bibliothèque n’était pas ce que je pouvais considérer comme « pénible » et, en plus, il y avait peu de monde ces jours-là. Tout au plus une ou deux vieilles sorcières qui lisaient les éditions de la Gazette du Sorcier – anciennes ou nouvelles – et quelques étudiants venant chercher un livre pour ses études. Rien à voir avec le mercredi, ou parfois des enfants venaient ! Je ne suis pas très doué avec les enfants, ils posent toujours des questions embarrassantes, et ça me rappelle beaucoup trop Aliocha. Ou mes parents. Qui, soit-dit en passant, vont se marier demain ! Je soupire déjà à cette idée. Bien sûr, j’étais très heureux que Papa et Daddy se marient, après presque vingt-cinq ans de vie commune ! Ils ont tout intérêt à célébrer leur amour, avec cette nouvelle loi pour le mariage homosexuel. Mais est-ce que c’était vraiment la peine de précipiter les choses à ce point ? Je n’ai même pas eu un mois pour préparer le mariage ! Parce que oui, j’ai quand même fait la majorité des choix… l’officiant, le lieux, les menus, jusqu’aux cravates qu’allaient porter mes pères ! Ce n’est pas comme si on pouvait compter sur Aliocha. Non, lui, il s’était occupé des boissons. Alcoolisées. Quand on s’appelait Aliocha Romanov, on ne pensait pas forcément aux soft.

Je profitais donc du calme avant la tempête, ce matin. Je suis quelqu’un de casanier. Enchaîner la première compétition d’échecs, la rentrée universitaire, le début de mon stage et le mariage en à peine deux semaines, ça commençait à faire un peu trop pour moi. Je passais un doigt sur les livres du rayon le plus délaissé de la bibliothèque : la littérature Moldue. J’ai toujours eu un faible pour celle-ci, surtout pour la fantasy. Je trouvais passionnant la façon dont les Moldus pouvait se représenter notre monde – auquel il ne croit même pas, d’ailleurs ! Comme dans Dracula, par exemple. Cette vision des vampires, sérieusement… Pourquoi auraient-ils peur de la croix chrétienne ? Il y avait bien des vampires depuis l’Antiquité ! Plongé dans mes pensées, je m’arrêta un instant devant un détail qui ne collait pas, avant de comprendre ce qui me choquait tant. Là, entre Dracula et Frankenstein (mais qui à ranger cette section, sérieusement ?), il y avait quelque chose qui n’avait rien à faire là. Un carnet en cuir rouge, sans aucune inscription.

On avait déjà vu des carnets ou des livres ensorcelés. Qui rendaient aveugle, ou qui aspirait votre âme, ou que sais-je encore. Je le savais très bien, mais je me fis la réflexion bien après que mes yeux se posèrent sur les mots de la première page.

Je suppose que le rayon Littérature Moldu, désert et à l'abandon, sera parfait pour toi, petit carnet. Personne ne vient jamais ici, alors tu y seras à l'abri pour contenir mes confidences. Même encore aujourd'hui, j'ai l'impression que beaucoup de sorciers sous-estiment les Moldus. Bien que mes parents apprécient la pureté du sang, eux-mêmes m'ont appris à apprécier leurs créations. Quand je lis les romans des sœurs Brontë ou que je regarde leurs films, je me sens bien. Je ne comprends pas pourquoi tant de gens ont l'esprit étriqué, aujourd'hui. En attendant, je compte te cacher ici, petit carnet. Je compte bien revenir, et je suis persuadé que tu resteras à ta place, avec mes confidences cachés au cœur de tes pages.

Je savais aussi que répondre à un carnet pouvait se révéler dangereux. Il y avait eu des bruits de couloirs, des rumeurs en ce sens à Poudlard, bien que personne n’ait jamais pût réellement dire de quoi il en retournait. Mais c’était bien trop tentant ! Une personne qui aimait la littérature Moldue ! Les sœurs Brontë ! Qu’est-ce que j’aurai pût faire d’autre, à huit heures du matin passées de quelques minutes, à part regagner mon bureau pour aller prendre ma plume ? Je ne suis pas courageux, loin de là. Je serai même plutôt introverti et retissant à engager la conversation avec un inconnu – et encore plus, avec une inconnue. Mais à l’écrit, c’était bien différent… Et puis, cette personne ne saura jamais qui je suis. Alors, qu’est-ce que je risquais ?

Tu supposes bien, en effet. Il n’y a pas un chat ici, ce qui en fait mon endroit préféré d’entre tous. J’ai même été surpris quand ton carnet – je me permets de te tutoyer, j’espère que cela ne te déranges pas ? - est littéralement tombé entre mes mains. Je cherchais Dracula pour le relire…
Mais, Merlin merci ! Je rencontre enfin une personne capable d’apprécier les chefs-d’œuvres Moldus. Je ne pensais pas que cela puisse être possible, en dehors des Nés-Moldus – ou de moi, mais j’ai toujours été l’étrangeté dans ma famille.
J’espère que tu ne m’en voudras pas trop d’avoir posé ma plume dans ton carnet. Pour être honnête… c’est que parfois, je me sens seul. Avoir un ami en correspondance écrite, ça a quelque chose de romanesque, non ?

Pour être sûr que tu retrouves le carnet, je ne lirais pas Dracula aujourd’hui. Je lui préférerai donc Frankenstein.

P.S : Les parents Sangs-Purs encourageant leurs enfants à découvrir le monde Moldus sont rares. Pour être honnête, je ne pensais pas que cela puisse même exister…


Je pose ma plume, en me demandant tout de même si je ne viens pas de faire une énorme bourde. Et si la personne à qui appartenait ce carnet m’en voulait à mort pour avoir oser lire ce qu’elle avait à dire ? Et si, pour se venger, elle lançait un sort sur les pages qui se déclencherait quand je l’ouvrirai ? Et si c’était un artefact de Magie Noire, ou quelque chose d’aussi étrange que ça ? Et, finalement, j’hausse les épaules en me rappelant que la guerre était finie depuis un peu plus de trois ans, déjà. Des choses comme celle-là, on n’en reverrait pas de sitôt !
:copyright:️ Justayne

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Dear Diary… Avec Harry Romanov  Samedi 8 septembre 2001

Bien que je n'aime pas la foule, que je n'aime pas ne pas être chez moi ; j'ai appris, grâce à ma psy, à apprécier les compétitions d'échecs. Bien sûr, cela reste un moment plus que stressant -à quoi ça sert d'y aller si je n'obtiens pas la première place ?-, mais j'ai appris à apprécier le calme ambiant, le tic-tac des différentes horloges, le bruit des pièces que l'on bouge, et les murmures du public. Public dans lequel se trouve ma famille, d'ailleurs. Je les ai aperçu entre deux parties, alors que ma mère et Luna me firent un signe de la main, pendant que Père et Arthur chuchotaient. Je suis prête à parier qu'il critiquaient la posture de l'un des juges, qui se courbait, même debout. Calmement, silencieusement, je jouais, et battait un par un mes adversaires. J'étais persuadée que la victoire serait à moi, quand je me retrouvais face à mon dernier adversaire, en finale.

Harry Romanov. Nous n'étions pas dans le même groupe de départ, et pourtant, nous nous retrouvions, une nouvelle fois, en finale ? La vie est trop injuste. Enfin, c'est ce que je pensais, jusqu'à ce que je me ressaisisse. Je peux gagner, nom d'un dragon ! « Salut. » Je sursautais en entendant sa voix, alors que je m'asseyais. Je pris mon air le plus digne, le Blackwood, en me redressant, et lui adressa un sobre : « Bonjour. » Mais cette parole me couta toute mon énergie et mon self-contrôle. Je sortis alors mon tube orange, prit deux médicaments d'un coup et but une longue gorgée d'eau. « On dirait bien qu’on va encore jouer l’un contre l’autre. Ça fait quoi, le vingtième fois ? Plus ? » Je le regardais, ulcérée, sans savoir quoi répondre. Comment pouvait-il parler aussi légèrement dans un moment comme celui-là ? Alors que je jouais la première place ? Que je jouais un trophée que je rêvais de voir sur mon étagère ? Il remplacerait mes résultats d'ASPIC que j'avais refusé d'accrocher, malgré l'insistance de mes parents. Je devais rattraper cet échec de mon diplôme scolaire avec ce trophée. Sans répondre, je tendis la main, pour qu'il me la serre. Signe que la partie pouvait, ou devait, commencer.

Je sentis tous les regards sur nous. Les participants qui avaient perdu, les jurys, sûrement la famille de Harry, et la mienne. Ma respiration était plus lente, plus saccadée,et je sentais l'angoisse m'opprimer la poitrine. Pas une seule fois, je ne levais les yeux du plateau pour regarder Harry. Non, au contraire, quand mon regard arrêtait de fixer les cases en noir et blanc, je jettais un oeil au plafond. Depuis toute petite, je faisais ça. Je visualisais, de cette manière, les futurs mouvements, et je pouvais ainsi contrer. Mais cette méthode n'avait jamais marché avec Harry Romanov, aujourd'hui encore moins que d'habitude. Quand je l'entendis prononcer les mots « Échec et mat », je sus que mon étagère allait demeurer vide. J'entendis, de très loin, les félicitations et les applaudissements. Sans réfléchir, je me dirigeais vers la remise des prix, et adressait mon plus beau sourire pour les photographes, qui mitraillaient le podium. Mais le cœur n'y était pas. Quand je descendis, je me tournais vers Harry, le cœur serré. « Félicitations. » Je n'avais pas réussi à sourire. Je n'en pouvais plus de voir que, une nouvelle fois, j'avais perdu, et que je n'arrivais pas à la cheville des autres membres de ma famille. Avant même d'entendre sa réponse, je tournais les talons, et je partis. Je le fuyais, je fuyais ma famille, je voulais un coin tranquille pour laisser mes larmes couler.

Lundi 17 septembre 2001

Il me fallait absolument un livre pour mon cours de français mercredi, et bien que Luna m'avait dit que je devrais aller à la bibliothèque samedi, j'avais refusé. Déjà, je profite de mes deux jours de weekend pour m'enfermer dans ma chambre, loin de toute civilisation humaine. Mais aussi, samedi, je devais aller à une cérémonie de mariage, et il était hors de question que je fasse deux sorties en un jour. Je profitais alors de mes deux heures de trou, entre la traduction littéraire et la communication, pour aller à la bibliothèque. Et une fois le livre trouvé, et emprunté, je me baladais dans les rayons. Ma psy et ma famille n'arrêtaient pas de me dire de profiter de ce genre de moment pour évacuer le stress et l'angoisse. Alors, je crois bien que c'était le moment.

Je me dirigeais vers le rayon littérature moldue, à la recherche de mon carnet rouge. Quitte à battre mes peurs, autant les coucher sur le papier, come prévu. Je souris en voyant le dos. Il était toujours là, caché, à m'attendre. Je le pris, et cherchait une table seule, loin des lecteurs. Une fois la place parfaite et trouvée, je m'assis, et l'ouvrit machinalement. Mais je dus me retenir de pousser un cri. Sous mon écriture, se trouvait un paragraphe, écrit de la main d'une personne que je ne connaissais pas ! Je levais la tête pour regarder tout autour de moi. Mais non, personne ne m'observait. Le cœur battant, je me penchais donc pour lire les mots inconnus.

Tu supposes bien, en effet. Il n’y a pas un chat ici, ce qui en fait mon endroit préféré d’entre tous. J’ai même été surpris quand ton carnet – je me permets de te tutoyer, j’espère que cela ne te déranges pas ? - est littéralement tombé entre mes mains. Je cherchais Dracula pour le relire…
Mais, Merlin merci ! Je rencontre enfin une personne capable d’apprécier les chefs-d’œuvres Moldus. Je ne pensais pas que cela puisse être possible, en dehors des Nés-Moldus – ou de moi, mais j’ai toujours été l’étrangeté dans ma famille.
J’espère que tu ne m’en voudras pas trop d’avoir posé ma plume dans ton carnet. Pour être honnête… c’est que parfois, je me sens seul. Avoir un ami en correspondance écrite, ça a quelque chose de romanesque, non ?

Pour être sûr que tu retrouves le carnet, je ne lirais pas Dracula aujourd’hui. Je lui préférerai donc Frankenstein.

P.S : Les parents Sangs-Purs encourageant leurs enfants à découvrir le monde Moldus sont rares. Pour être honnête, je ne pensais pas que cela puisse même exister…


J'étais outrée de voir qu'un inconnu avait osé ouvrir mon journal, le lire, et surtout, y répondre. Et le pire, c'est qu'il disait lui-même qu'il savait que je pouvais m'en offusquer ! Je pris ma plume pour répondre tout le mal que je pensais de lui, avant de m'arrêter net. Mon regard retombait sur cette question : Avoir un ami en correspondance écrite, ça a quelque chose de romanesque, non ? Mon côté Blackwood ne pouvait que être d'accord. Prudemment, je refermais ma bouteille d'encre pour ne pas faire de bêtises. Oui, une amitié épistolaire sans connaître son interlocuteur pouvait être romantique. Mais j'avais toujours la désagréable sensation que mon intimité avait été violée. Mais, pour sa défense, j'avais toujours l'impression que mon intimité était violée, dès que je mettais le pied dehors. Finalement, décidée, je repris ma plume.

Pour être tout à fait honnête, j'étais furieuse de voir qu'un inconnu avait posé ses sales pattes sur mon carnet, et avait osé le lire et écrire dessus. Mais je suppose que c'est le prix à payer, pour avoir cacher ce carnet dans une bibliothèque publique. Pourtant, je trouve que le karma n'est pas le plus adorable avec moi, alors que j'ai fait l'effort de faire des choses désagréables samedi dernier…

Heureusement que cet inconnu, donc toi, a su te rattraper en parlant littérature moldue. Je trouve que Dracula est l'un des meilleurs livres du mouvement gothique. Frankenstein est pas mal non plus. Mais pour le côté romanesque, Les Hauts de Hurlevent bat Mary Shelly.

J'ai découvert ces chefs d'oeuvre grâce à l'ouverture d'esprit de ma famille, mais, et toi ? Comme tu l'as dit, peu de sorcier ne s'en soucie. Je ne dirais pas que c'est ta famille, si tu en es l'étrangeté. Par des amis alors ? Des études ? Je ne veux  pas être la seule à parler de moi.


Je soufflais sur l'encre pour la faire sécher, puis je relisais mon petit texte. Pas mal. Je n'avais pas mit tout le côté désagréable dont j'étais capable, j'étais même presque sympa, mais pas assez pour qu'il me propose une rencontre dans la vraie vie. J'eus alors juste le temps de reposer le carnet à sa place, avant de filer pour mon dernier cours de la journée.
:copyright:️ Justayne

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Dear Diary…Samedi 8 septembre 2001Pourquoi avais-je eu l’idée d’essayer d’adresser la parole à Aria Blackwood, en premier lieu ? J’aurai dû savoir que la conversation tournerait vite court – ou plutôt, qu’elle ne débuterait même jamais. Est-ce qu’on pouvait qualifier de conversation ce qui ressemblait vraiment à un monologue ? Au moins, la jeune femme m’avait serré la main, mais elle était contrainte de le faire. Je suis certain qu’elle ne l’aurait pas fait, sinon. À part gagner, qu’est-ce qu’elle voulait ? Je devrai prendre sur moi, et arrêter de m’en faire parce qu’elle ne veut pas me parler. Mais je ne sais pas pourquoi, et ça commence à me rendre fou. Contrairement à mon frère, je sais très bien que tout le monde ne peut pas m’aimer, ni même m’apprécier. Et je vis plutôt bien avec cette idée. Mais faire preuve d’un minimum de politesse, alors qu’on se connaît depuis toujours, est-ce que c’est vraiment trop demander ? Rageusement, j’enchaînais les coups en ruminant ce genre de pensées. C’est rageant de se sentir jugé, pour absolument aucune raison. Ou alors… est-ce que ce serait encore une fois à cause de ma famille ? Pourtant, les vieilles familles Sang-Purs anglaises n’étaient pas mieux niveau excentricité, décadence et folie des grandeurs. Finalement, après une lutte acharnée autant dans mon esprit que sur le plateau de jeu, je pût enfin déclamer en fanfaronnant un peu un presque joyeux : « Échec et mat. »

Je sais, je ne devrai pas être aussi heureux à l’idée d’avoir impitoyablement battu mon adversaire. Mais je n’étais pas très content de son attitude à mon égard, donc au fond… elle le méritait un peu, sans doute. Vouloir gagner coûte que coûte, en oubliant l’aspect humain du jeu, c’est ce qui dénaturait la compétition. Je plissais les yeux à cause des flash des appareils photos – je savais que j’aurai dût emporter mes lunettes ! - avant d’enfin descendre du podium. Si il y a bien une chose que je déteste par-dessus tout dans les compétitions, c’est cette habitude ridicule de faire des photographies, et de nous remettre des prix. Je n’ai jamais eu un goût très prononcé pour tout ce qui me mettait sur le devant de la scène, de toutes façons. « Félicitations. » Pour le sourire, la joie et le côté fair-play, on repassera. J’avais comme eu l’impression d’être face à une porte d’Azkaban lorsque la jeune femme m’avait adressé la parole. Un peu plus magnanime que tout à l’heure, je la gratifia d’un franc sourire. « Félicitations à toi aussi pour la deuxième place ! » Mais la deuxième partie de ma phrase se perdit dans le bruit de la foule, alors qu’elle avait déjà tourné les talons. J’avais sans doute dépasser les limites de son humanité, qui sait ? Je me retournais moi aussi, mais pour rejoindre ma famille. Daddy et Aliocha s’écriaient que c’était magnifique, même si ils n’avaient rien compris aux explications que leur avait donné mon père. Je me sentais de nouveau comme à la maison.

Vendredi 21 septembre 2001

Je ne me décrirais pas forcément comme étant une personne curieuse de nature. J’aime avoir mon petit jardin secret, et je comprends qu’il en soit de même pour les autres. Avoir connaissance de rumeurs, de ragots ou autres choses du même acabit me laissait un désagréable sentiment de voyeurisme. Et pourtant, j’ai eut toutes les peines du monde à ne pas dévisager trop ouvertement toutes personnes s’approchant un temps soit peu de la partie littérature moldue depuis ce matin. Au vu de l’écriture, je penchai pour une jeune fille, mais personne ne pouvait être vraiment sûr. Un garçon pouvait tout aussi bien aimé tracer de belles lettres. Les enlumineurs étaient des moines, après tout ! Bref, j’avais donc espionné avec avidité tous étudiants entrant dans la bibliothèque, ne m’occupant pas vraiment des emprunts retournés à classer, ou à rafistoler. Mais, rien à signaler. C’était presque rageant. Personne n’était resté vers le coin qui m’intéressait, et que tout le monde snobait. Il faudra donc que je m’y fasse : la mystérieuse correspondance restera inconnue et anonyme. Et pourquoi pas, après tout ? C’est bien pour ça que j’avais répondu dans le carnet, non ? Pour que je conserve mon anonymat, en partageant un peu de ma solitude. Pourquoi est-ce que je voulais absolument lever le voile du mystère ? Un peu de magie dans les relations humaines, ça n’avait jamais fait de mal à personne.

C’est sur cette conviction tout à fait louable qu’en fin d’après-midi, je me dirigeais entre les étagères pour remettre les anciens emprunts en place – et ranger les livres par ordre alphabétiques lorsque ce n’était pas le cas. Le système de classement semblait passer par dessus la baguette de la plupart des gens venant travailler ici. Le rayon de la littérature moldue était le dernier de mon parcours. J’avais une petite excitation en le voyant se rapprocher de moi, à mesure que j’avançais dans mon travail. C’est sans doute cela que les gens normaux ressentaient quand Noël était au tournant. Je fis passer mon doigt sur la couverture de cuir rouge du petit carnet, qui était resté à sa place depuis la dernière fois. Et si le mystérieux inconnue n’avait pas eu le temps, ou l’envie de revenir écrire sur ses pages ? Il n’y avait qu’un moyen d’en avoir le coeur net… J’ouvris le carnet, ou plutôt il s’ouvrit tout seul à la dernière page utilisée. Est-ce vraiment normal de ressentir ce petit battement de joie et d’excitation juste en voyant une écriture étrangère, que je n’avais eu l’occasion de lire qu’une fois ?

Pour être tout à fait honnête, j'étais furieuse de voir qu'un inconnu avait posé ses sales pattes sur mon carnet, et avait osé le lire et écrire dessus. Mais je suppose que c'est le prix à payer, pour avoir cacher ce carnet dans une bibliothèque publique. Pourtant, je trouve que le karma n'est pas le plus adorable avec moi, alors que j'ai fait l'effort de faire des choses désagréables samedi dernier…

Heureusement que cet inconnu, donc toi, a su te rattraper en parlant littérature moldue. Je trouve que Dracula est l'un des meilleurs livres du mouvement gothique. Frankenstein est pas mal non plus. Mais pour le côté romanesque, Les Hauts de Hurlevent bat Mary Shelly.

J'ai découvert ces chefs d’œuvre grâce à l'ouverture d'esprit de ma famille, mais, et toi ? Comme tu l'as dit, peu de sorcier ne s'en soucie. Je ne dirais pas que c'est ta famille, si tu en es l'étrangeté. Par des amis alors ? Des études ? Je ne veux  pas être la seule à parler de moi.


Trois petits paragraphes, qui me furent passer par différentes émotions successivement. La honte, tout d’abord, d’avoir fait quelque chose de mal. Le soulagement devant l’acceptation de notre correspondance. La consternation pour le passage sur les Hauts de Hurlevent. Et le doute. Parler de moi ? Ce n’est pas vraiment quelque chose que je sais faire. Je sais manier les mots, mais pour raconter des histoires fantastiques, pas la… la banalité de ma propre vie. Si je devais mettre en action mon côté drama-queen de Romanov, je qualifierai presque ça d’indécent. En souriant, je m’assis à une table en abandonnant mon chariots de livres empruntés vide, pour écrire ma réponse.

Si seulement j’avais sût que ma réponse te mettrais dans tout tes états, je crois bien que je ne l’aurais pas écrite ! Même si, cela signifierait aucune correspondance entre toi et moi, ce qui me semble tout aussi insupportable, maintenant… Il n’y a pas l’air d’avoir de meilleurs choix, n’est-ce pas ? Pourtant, je suis persuadé au fond de moi d’avoir fait le meilleur, de choix.

Je vais répondre à rebours à tes questions, désormais. En commençant pas la fin, oui, je connais la littérature moldue par mes études. Mes amies ne lisent pas vraiment le genre de fiction qui me plaît, et ce n’est pas vraiment notre sujet de conversation principal, pour être tout à fait honnête. Et, puisque je choisis l’honnêteté, autant suivre ce sentier jusqu’au bout : je me désolidarise totalement de ton avis sur les Hauts de Hurlevent. Il y a trop d’amour et pas assez… d’ambiance, selon moi. C’est une aberration de penser qu’il surclasse Mary Shelley, mais que veux-tu. Nous avons tous nos petites faiblesses.

Tu dis ne pas vouloir être la seule à parler de soi, mais je suis obligé de te poser cette question. Est-ce que tu t’es remis(e) des choses désagréables de samedi dernier ? Je ne t’ai jamais parlé de vive voix, mais je peux compatir et me projeter dans ce genre de situation. Il n’y a pas si longtemps, une semaine presque, j’ai assisté à une grande fête familiale. J’ai même dû danser avec ma mère, le comble de l’horreur. Cela faisait bien un an que je ne l’avais pas vu et pourtant, je ne savais pas quoi lui dire. Elle a passé la danse à insister sur le fait que j’avais trop grandis, et c’est à peu près tout. Voir autant de personnes, et devoir remplir autant d’obligations sociales était épuisant. J’aurai presque préféré resté jouer avec mes chats, mais je savais que c’était un évènement important pour ma famille.

J’aimerai te faire lire tant de chose. Est-ce que tu ne voudrais pas commencer Le Horla, d’Edgar Allen Poe. Je pense qu’en terme d’ambiance, il te plairait. J’ai beaucoup de suggestion à te faire (et, oserais-je en toute mauvaise foi, bien meilleurs que Les Hauts des Hurlevent), mais la liste serait résolument trop longue !

Ton ami de plume.
:copyright:️ Justayne

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Dear Diary… Avec Harry Romanov  
Lundi 24 septembre 2001

C'est presque un rituel, maintenant. Je passe le weekend avec ma famille, ou avec Louise au Lussuria, ma seule sortie. Je vais en cours lundi matin. Je mange avec ma meilleure amie à 13 heures après mon cours, et on se dépêche parce qu'elle reprend à 14 heures -heureusement qu'il y a moins de monde à 13 heures qu'à midi, et pour une fois, je ne parle pas que de mes angoisses, mais du temps d'attente. J'attends 15 heures, je vais à mon cours de traduction littéraire, puis, à 16 heures, je me retrouve libre pendant deux heures. Je vais alors à la bibliothèque. Je rentre, je ne regarde pas les gens autour de moi. La tête haute, pour essayer de me convaincre que je suis plus forte que mon angoisse naissante, je me dirige vers le rayon de la littérature Moldue. J'oublie un instant où je suis, et mon cœur qui bat la chamade, quand je vois la petite reliure rouge. J'ai même un sourire qui naît sur mon visage. J'attrape le carnet, et, en m'adossant au mur, je commence à lire les nouveaux mots qui sont apparus.  

Si seulement j’avais sût que ma réponse te mettrais dans tout tes états, je crois bien que je ne l’aurais pas écrite ! Même si, cela signifierait aucune correspondance entre toi et moi, ce qui me semble tout aussi insupportable, maintenant… Il n’y a pas l’air d’avoir de meilleurs choix, n’est-ce pas ? Pourtant, je suis persuadé au fond de moi d’avoir fait le meilleur, de choix.

Je vais répondre à rebours à tes questions, désormais. En commençant pas la fin, oui, je connais la littérature moldue par mes études. Mes amies ne lisent pas vraiment le genre de fiction qui me plaît, et ce n’est pas vraiment notre sujet de conversation principal, pour être tout à fait honnête. Et, puisque je choisis l’honnêteté, autant suivre ce sentier jusqu’au bout : je me désolidarise totalement de ton avis sur les Hauts de Hurlevent. Il y a trop d’amour et pas assez… d’ambiance, selon moi. C’est une aberration de penser qu’il surclasse Mary Shelley, mais que veux-tu. Nous avons tous nos petites faiblesses.

Tu dis ne pas vouloir être la seule à parler de soi, mais je suis obligé de te poser cette question. Est-ce que tu t’es remis(e) des choses désagréables de samedi dernier ? Je ne t’ai jamais parlé de vive voix, mais je peux compatir et me projeter dans ce genre de situation. Il n’y a pas si longtemps, une semaine presque, j’ai assisté à une grande fête familiale. J’ai même dû danser avec ma mère, le comble de l’horreur. Cela faisait bien un an que je ne l’avais pas vu et pourtant, je ne savais pas quoi lui dire. Elle a passé la danse à insister sur le fait que j’avais trop grandis, et c’est à peu près tout. Voir autant de personnes, et devoir remplir autant d’obligations sociales était épuisant. J’aurai presque préféré resté jouer avec mes chats, mais je savais que c’était un évènement important pour ma famille.

J’aimerai te faire lire tant de chose. Est-ce que tu ne voudrais pas commencer Le Horla, d’Edgar Allen Poe. Je pense qu’en terme d’ambiance, il te plairait. J’ai beaucoup de suggestion à te faire (et, oserais-je en toute mauvaise foi, bien meilleurs que Les Hauts des Hurlevent), mais la liste serait résolument trop longue !

Ton ami de plume.


Pardon ? Pardon ? Pas assez d'ambiance dans les Hauts de Hurlevent ? Est-ce qu'il a vraiment lu le livre ? Il est évident que l'amour entre Heathcliff et Catherine est l'essence même du roman ! Furieuse, je range le carnet dans mon sac. Bon, je suis furieuse, mais pas au point de ne plus vouloir le répondre. Non, bien au contraire, je suis prête à lui rédiger une dissertation complète, citations à l'appui ! Mais surtout, je veux pouvoir écrire mes impressions de lecture. En effet, le jeune homme veut que je lise le Horla... Je n'ai rien contre, mais ce n'est pas prudent de l'emprunter sous mon nom. Je regarde l'heure. Je suppose que Père est encore à l'Université, et Mère, à Poudlard. Je retourne moi aussi à l'UMS, pour assister à mes derniers cours de la journée. J'en profite pour laisser un mot dans le casier de Luna, pour lui dire que je rentrerais plus tard que prévu, et qu'elle ne prévoit rien pour le dîner, que je ramènerais quelque chose. Niveau horaire, pour l'attraper dans les couloirs, c'est compliqué !

Une fois mes cours terminés, à 20 heures, je suis passée au manoir familiale emprunter ce fameux livre de Maupassant. Mère ne l'avait pas trouvé dans la chambre de Luna, alors, Père me le prêta, mais en russe. Je les remerciais, et avant de rentrer, je pris des plats à emporter dans le restaurant préféré de Arthur pour nous trois. Après manger, je m'installais confortablement avec un chocolat chaud, une tonne d'oreiller, et j'entamais ma lecture. Le carnet rouge à côté de moi, je notais les citations qui me faisaient tiquer, en anglais, puis je fis une flèche et donnais ma pensée. Je passais la soirée à lire, au lieu de m'occuper de mes cours.

Mardi 25 septembre 2001

J'avais les yeux ouverts bien avant que mon réveil ne sonne. Ce qui, chez moi, est un exploit. Je me lève toujours après le dernier moment, et je suis souvent en retard. Là, je n'avais cours qu'à 10 heures, normalement, je n'aurais pas mit le nez en dehors de ma couette avant 8 heures 30 !  Mais ma sœur, qui commençait à 8 heures, fut surprise de me voir dans la cuisine à me faire un chocolat chaud. Arthur, évidemment, dormait encore. Alors je pus manger un bout avec ma sœur, puis, après un bisou sur la joue, en pyjama et ma tasse entre les mains, je retournais dans ma chambre. Je m'assis au bureau, le carnet rouge ouvert devant moi. J'attrapais ma plume. Et pour une fois que j'écrivais dans ma chambre, je pris mon encre privée. A l'UMS, l'encre dans mon sac est aussi sombre que l'âme de Père (selon les mots sarcastiques de ma cousine Emilia), mais mon encre privée est un bleu foncé et brillant, rappelant les saphirs, ou le bleu de Serdaigle. Je tapotais doucement la pointe de ma plume sur le bord de l'encrier, et je commençais à écrire, sous mes commentaires littéraire de la veille.

Je pense que beaucoup de choses n'arrivent pas au hasard. Certes, j'étais furieuse que tu écrives dans mon carnet après avoir lu mes pensées. Mais, comme tu l'as dit, sans cette audace, jamais nous n'aurions eu cet échange… Presque épistolaire ? Un échange très agréable, si je devais être complètement honnête -même si tes commentaires littéraires me donnent envie de hurler au milieu de la bibliothèque !-. Donc, je pense que ce n'est pas un hasard que ce soit toi qui soit tombé dessus. Je dirais même, tu n'as pas à t'en vouloir, ce qui devait arriver arriva. Peut-être que nous étions destinés à nous rencontrer, un jour ; et que si tu n'avais pas écrit ces mots, le Destin nous aurait mit sur le même chemin d'une autre manière. Je peux paraître presque lunaire en disant cela, mais ce sont mes croyances. Je te pris de ne pas te moquer de ma manière de penser -surtout quand je te dis que je ne t'en veux pas, alors que je boude pendant des heures quand on termine ma réserve de chocolat-.

Ensuite, mais comment, comment oses-tu écrire ça sur les Hauts de Hurlevent ? Je t'invite à relire le livre ! Bien sûr qu'il n'y a pas autant d'ambiance -et encore, on ressent facilement la glaceur de l'Angleterre dans les descriptions-, parce que la romance est au centre du roman. Cette romance est un véritable parallèle à la sensation que l'on retrouve face au paysage gris et triste décrit par Emily Brontë ! C'est toute une vie qui est décrite dans cette relation vouée à l'échec, qui ne se règle qu'après leur mort. Non, vraiment, ce livre me ressemble, et je l'aime d'amour. Il me fait penser à mon dessin animé préféré, les Noces Funèbres, de Tim Burton. Je ne sais pas si tu connais. Ce dessin animé montre à quel point les vivants sont enfermés dans un monde triste et sans couleur, alors que les morts sont délivrés de leurs chaînes. Toi qui lit de la littérature moldue, je t'invite à regarder ce dessin animé.

D'ailleurs, avant de répondre à ta question sur samedi dernier, je te signale -et je pense que tu l'as compris-, mais j'ai lu le Horla. Pas la version anglaise de Edgar Allen Poe, mais celle dans ma langue maternelle. Je n'avais pas le livre, alors, mes parents me l'ont prêté. Ma mère est anglaise, mais pas mon père, et il m'a prêté son ouvrage. C'est pour cela que les citations ne sont peut-être pas exactement les mêmes que celles que tu as lu. Je suis bilingue depuis ma naissance, je n'ai pas de souci avec l'anglais, mais j'ai peut-être fait des choix de traduction différentes. Enfin, tout ça pour dire que j'ai adoré ce livre ! Je ne connaissais pas cette histoire, et je l'ai dévoré en une soirée. C'était passionnant. A mon tour, j'aimerais te faire découvrir un livre. C'est un classique, et je ne serais pas surprise que tu l'ai déjà lu, mais as-tu déjà eu l'occasion de découvrir Dracula ? C'est le livre préféré de mes parents. Ils débattent dessus bien avant leur mariage, et ils continuent de se disputer pour savoir qui sont les meilleurs personnages. J'ai grandi avec cette histoire, ils 'agit presque de mon livre de chevet de quand j'étais petite. Mes parents me l'ont lu respectivement en faisant leur "propagande", afin de me monter contre l'autre.

Enfin, pour répondre à ta question sur samedi… Je m'en suis remise, oui, merci beaucoup. J'ai bien essayé d'inventer un virus pour échapper à mes obligations, je me suis même fait des cernes avec du maquillage, mais ma mère me connaît par cœur, elle n'est pas dupe. Elle m'a rappelé qu'avec mon intelligence, je suis censée savoir trouver de meilleures excuses. Je lui ai répondu que mon intelligence me servait pour des choses moins futiles, et elle a demandé à ma sœur de m'aider à m'habiller, pour clore la discussion. Père n'a rien dit, mais j'ai bien vu son sourire de fierté ! Il a un QI supérieur à la moyenne, et je tiens ça de lui. C'est peut-être présomptueux de ma part, mais j'en suis assez fière, même si ça me rends pas mal têtue sur plein de choses. Mais ce n'est pas un fardeau comme mes angoisses. J'en ai quelques-unes, et je prends des médicaments pour essayer de les dompter.

Je suis désolée d'apprendre que toi aussi, tu as eu un samedi compliqué. J'ai beaucoup parlé de moi, veux-tu me parler de ta mère ? Ça n'a pas l'air d'être une personne très proche. J'avoue que je suis assez triste pour toi, parce que personnellement, je ne vois pas ma vie sans mes deux parents.

Ta correspondante secrète


Je relus mon texte. Pas mal. j'avais beaucoup plus écrit que d'habitude, mais je lui devais bien ça. Mais surtout, j'avais beaucoup plus écrit à propos de moi. Je me relus une seconde fois, pour me rassurer. Non, il n'y avait aucun moyen de me reconnaître. J'ai parlé de langue maternelle, mais en réalité, l'anglais et le russe sont mes deux langues maternelles. Puis, j'avais parlé de mes médicaments. Mais à part ma famille, personne ne savait que j'en prenais. Et selon Louise, j'avais l'air tellement snob et hautaine par moment, que personne ne pouvait se douter que ça cachait une crise de panique. Je refermais le carnet rouge, que je rangeais dans mon sac. Je me dépêchais de me préparer pour aller en cours. Je n'eus pas le temps d'aller à la bibliothèque avant 10 heures, mais j'y allais après manger. A ce stade, je dois confesser que j'avais pas mal traîner, dans l'espoir d'apercevoir mon correspondant, même de loin. Mais, sans succès. Je me dépêchais donc de retourner à l'UMS, et j'arrivais à mon cours de russe, donné par Père, une minute pile avant qu'il ne commence.
:copyright:️ Justayne

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Could you hold me without any talking ?

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Dear Diary…Vendredi 28 septembre 2001Je commences à prendre vraiment prendre goût à nos échanges écrits avec l’inconnue de la Bibliothèque. Je ne peux pas m’empêcher de me demander, quand je suis dans mon lit le soir, à quoi elle ressemble, si je l’ai déjà croisé, si nous pourrions être réellement amis hors du papier. Mais d’un autre côté, j’aime l’aura de mystère qui nous entourent avec la carnet, car j’ai le sentiment de pouvoir être réellement moi, et me plaindre de tout ce qui ne va pas dans ma vie, sans que l’on me fasse remarquer qu’être un Romanov m’offre beaucoup plus d’avantages que d’inconvénient. Et surtout, le fait que je sois légèrement introverti ne soulève pas mille et une questions ou hypothèse. C’est en pensant à combien cette nouvelle amitié était reposante que j’ouvris le carnet à la couverture rouge devant moi. Il était à peine sept heure trente du matin, mais j’étais venue embaucher plus tôt exprès pour avoir ce petit temps pour moi. En lisant les mots de l’inconnue, tracés en bleu saphir tranchant sur le blanc immaculé des pages, j’avais presque l’impression d’entendre sa voix murmures à mon oreille, et de ressentir sa présence à côté de moi. Comme si elle était penchée sur mon épaule, et qu’elle lisait en même temps que moi. Cette présence fantomatique était rassurante et pourtant, je ne parvenais pas à m’imaginer son visage, son sourire ou ses yeux.

Je pense que beaucoup de choses n'arrivent pas au hasard. Certes, j'étais furieuse que tu écrives dans mon carnet après avoir lu mes pensées. Mais, comme tu l'as dit, sans cette audace, jamais nous n'aurions eu cet échange… Presque épistolaire ? Un échange très agréable, si je devais être complètement honnête -même si tes commentaires littéraires me donnent envie de hurler au milieu de la bibliothèque !-. Donc, je pense que ce n'est pas un hasard que ce soit toi qui soit tombé dessus. Je dirais même, tu n'as pas à t'en vouloir, ce qui devait arriver arriva. Peut-être que nous étions destinés à nous rencontrer, un jour ; et que si tu n'avais pas écrit ces mots, le Destin nous aurait mit sur le même chemin d'une autre manière. Je peux paraître presque lunaire en disant cela, mais ce sont mes croyances. Je te pris de ne pas te moquer de ma manière de penser -surtout quand je te dis que je ne t'en veux pas, alors que je boude pendant des heures quand on termine ma réserve de chocolat-.

Ensuite, mais comment, comment oses-tu écrire ça sur les Hauts de Hurlevent ? Je t'invite à relire le livre ! Bien sûr qu'il n'y a pas autant d'ambiance -et encore, on ressent facilement la glaceur de l'Angleterre dans les descriptions-, parce que la romance est au centre du roman. Cette romance est un véritable parallèle à la sensation que l'on retrouve face au paysage gris et triste décrit par Emily Brontë ! C'est toute une vie qui est décrite dans cette relation vouée à l'échec, qui ne se règle qu'après leur mort. Non, vraiment, ce livre me ressemble, et je l'aime d'amour. Il me fait penser à mon dessin animé préféré, les Noces Funèbres, de Tim Burton. Je ne sais pas si tu connais. Ce dessin animé montre à quel point les vivants sont enfermés dans un monde triste et sans couleur, alors que les morts sont délivrés de leurs chaînes. Toi qui lit de la littérature moldue, je t'invite à regarder ce dessin animé.

D'ailleurs, avant de répondre à ta question sur samedi dernier, je te signale -et je pense que tu l'as compris-, mais j'ai lu le Horla. Pas la version anglaise de Edgar Allen Poe, mais celle dans ma langue maternelle. Je n'avais pas le livre, alors, mes parents me l'ont prêté. Ma mère est anglaise, mais pas mon père, et il m'a prêté son ouvrage. C'est pour cela que les citations ne sont peut-être pas exactement les mêmes que celles que tu as lu. Je suis bilingue depuis ma naissance, je n'ai pas de souci avec l'anglais, mais j'ai peut-être fait des choix de traduction différentes. Enfin, tout ça pour dire que j'ai adoré ce livre ! Je ne connaissais pas cette histoire, et je l'ai dévoré en une soirée. C'était passionnant. A mon tour, j'aimerais te faire découvrir un livre. C'est un classique, et je ne serais pas surprise que tu l'ai déjà lu, mais as-tu déjà eu l'occasion de découvrir Dracula ? C'est le livre préféré de mes parents. Ils débattent dessus bien avant leur mariage, et ils continuent de se disputer pour savoir qui sont les meilleurs personnages. J'ai grandi avec cette histoire, ils 'agit presque de mon livre de chevet de quand j'étais petite. Mes parents me l'ont lu respectivement en faisant leur "propagande", afin de me monter contre l'autre.

Enfin, pour répondre à ta question sur samedi… Je m'en suis remise, oui, merci beaucoup. J'ai bien essayé d'inventer un virus pour échapper à mes obligations, je me suis même fait des cernes avec du maquillage, mais ma mère me connaît par cœur, elle n'est pas dupe. Elle m'a rappelé qu'avec mon intelligence, je suis censée savoir trouver de meilleures excuses. Je lui ai répondu que mon intelligence me servait pour des choses moins futiles, et elle a demandé à ma sœur de m'aider à m'habiller, pour clore la discussion. Père n'a rien dit, mais j'ai bien vu son sourire de fierté ! Il a un QI supérieur à la moyenne, et je tiens ça de lui. C'est peut-être présomptueux de ma part, mais j'en suis assez fière, même si ça me rends pas mal têtue sur plein de choses. Mais ce n'est pas un fardeau comme mes angoisses. J'en ai quelques-unes, et je prends des médicaments pour essayer de les dompter.

Je suis désolée d'apprendre que toi aussi, tu as eu un samedi compliqué. J'ai beaucoup parlé de moi, veux-tu me parler de ta mère ? Ça n'a pas l'air d'être une personne très proche. J'avoue que je suis assez triste pour toi, parce que personnellement, je ne vois pas ma vie sans mes deux parents.

Ta correspondante secrète


Je relus plusieurs fois le texte, bien plus long que les dernières fois, en touchant du bout des doigts les passages vraiment personnels. J’ai toujours été très affecté par les émotions et les sentiments des autres, et le rire me venait aussi facilement que les pleurs quand j’étais petit. J’aurai voulu connaître ma correspondante, pour l’aider dans ce qui semblait être un combat quotidien pour donner l’impression de vivre une vie normale. Se sentait-elle seule ou dépassée, parfois ? Découragée ? Il n’y avait qu’un seul moyen de savoir : lui écrire pour lui répondre, puis lui poser la question. Est-ce qu’elle accepterait de me donner les réponses que j’attendais ? Je soupirais, un petit sourire triste aux lèvres, en commençant à rédiger mon premier paragraphe. Ce n’était sans doute pas grand-chose, mais j’avais quand même l’impression de l’aider en faisant cela.

Serais-tu adepte des croyances comme le karma, ou le destin ? (Quoi que, je pense que les deux désignent la même chose, mais sous des appellations différentes, non ? ) Je ne m’y suis jamais penché, je serai plutôt cartésien dans l’âme : je suis plus enclin à ne croire que ce que je vois. En tout cas, je t’en supplie, ne crie jamais dans l’enceinte de la bibliothèque : tu ne gagneras que l’interdiction d’y remettre les pieds, et je perdrai à jamais le pouvoir de t’écrire ! Autre questionnement sincère de ma part : comment peut-on bouder pendant des heures pour du chocolat ? Ne t’ennuies-tu pas à un moment, ou boudes-tu en compagnie d’un bon livre ? J’essaye de t’imaginer bouder, et je ne peux pas m’enlever de l’esprit des images de chat furieux et hautains. Est-ce que je suis vraiment loin de la vérité ? Ne le prends pas mal, te comparer à un chat est un compliment (bien qu’étrange), pour moi : j’adore les chats et, si je le pouvais, j’adopterai tout les chats que je croise dans les animaleries chez moi. Mais, malheureusement, ce ne sera sans aucun doute pas vraiment au goût des autres membres de ma famille.

J’ose, j’ose sans un remord écrire noir sur blanc ce que je pense de ce livre, que cela ne te plaise ou non ! Imagine-moi avec un petit sourire espiègle en t’écrivant ces lignes, lorsque je réaffirme que je camperai sur mes positions. Tu ne trouveras pas d’adversaires plus coriaces que moi pour cela ! Je ne peux pas te croire lorsque tu dis que ce livre te ressemble : lire tes mots et dévorer tes lignes ne me donne pas du tout envie de piquer du nez !
Je ne connais pas les Noces Funèbres. À part la littérature, je n’y connais pas grand-chose au monde Moldu. Je ne suis même pas sûr de savoir ce qu’est un « dessin animé »… Merlin, que t’écrire est réconfortant ! Si nous étions face à face, jamais je n’aurai osé te faire cette confession, et j’aurai sans doute éviter le sujet avec plus ou moins de succès – sûrement moins que plus, par ailleurs.


Tu me vois ravi de savoir que tu as lût le Horla ! Je suis tellement heureux de savoir qu’il t’a plût. Quant on lit une bonne histoire, la langue n’importe peu : tu viens de démontrer parfaitement cet adage, tu ne penses pas ? Et ce qui fait bondir encore plus mon coeur de joie, c’est de voir au final que tu as des goûts sûrs en matière de littérature. Dracula, je pourrai écrire des mètres et des mètres de parchemins sur ce roman ! La vision moldue des vampires, l’histoire d’amour, le rôle puissant des femmes… ! Je n’atteindrai jamais le niveau de tes parents, mais j’aime beaucoup cette histoire. Comment peut-on se battre pour un personnage préféré ? Le personnage que tout le monde est censé aimé est le comte Dracula, comment pourrait-il y avoir un débat là-dessus ? Cela me dépasse. Je le relirai, en pensant à toi.

Je n’arrives pas à concevoir comment tu peux te faire des cernes avec du maquillage. Et pourtant, sur ce sujet, j’en connais un rayon – autant sur le maquillage que sur le manque de sommeil. Tu parles d’un QI supérieur à la moyenne… la compagnie des autres te semble ennuyeuse, à cause de cela ? Est-ce que mes bavardages te semble puériles ? Ne le prends pas mal, surtout, mais j’essaye de comprendre. C’est la première fois que je rencontres quelqu’un comme toi ! Dans ma famille, ce serait plutôt l’inverse… un QI inférieur à la moyenne. Mais je suis mauvaise langue, et sûrement de mauvaise humeur car mon frère et mes parents voudraient ardemment me voir « profiter de la vie » et « sortir avec quelqu’un ».  Ce qu’ils ne peuvent pas concevoir, c’est que je ne rentre pas dans leur moule… Est-ce que tu veux me parler un peu plus de tes angoisses, ou alors c’est un sujet tabou pour toi ? Quoi que tu décides, je comprendrai et je respecterai ta décision.

Il n’y a au final pas grand-chose à dire sur ma mère. Pour être honnête, je la connais très peu, et je ne la vois qu’une ou deux fois par an, voir moins lorsqu’elle se met en tête de faire un énième tour du monde. Je ne la considère pas comme un parent, tout du moins pas au sens légal du terme. Ce n’est qu’une personne qui gravite autour de moi. Alors en soit, je n’éprouve pas de tristesse à cette idée. Il est vrai que je ne me sens pas à l’aise dans ma famille, mais je ne peux rien y faire. Je me sens décalé, pas à ma place et… parfois, pour être honnête, j’aimerai qu’ils arrivent à me comprendre. Mes goûts, mes rêves et mes espoirs ont toujours été flous pour eux. Parfois, c’en est trop à supporter, et je vais me réfugier chez ma tante : elle a été la seule de ma famille à se détourner d’eux, par amour pour l’homme qu’elle aime (un Sang-Mêlé pauvre). J’aimerai avoir son courage, et arriver à faire comme elle. Ses raisons… je n’en connais pas de plus nobles. Mais, j’ai cette pensée assez cynique pour me faire tenir : ma famille est très riche, et je suis à l’abri de tout besoins matériels, je ne peux pas quand même tout avoir dans la vie, n’est-ce pas ?

Sur cette note douce-amère, ton ami de plume


Et dans le silence de la Bibliothèque, je referma le carnet rouge avant de le ranger à l'emplacement habituel. Je fis glisser la reliure de Dracula vers moi, avant de rejoindre mon bureau pour me préparer à l'ouverture et à l'accueil des visiteurs. Il n'y avait pas beaucoup de monde, les vendredis... Il y avait donc une chance pour que je finisse le livre avant la fin de mon service.
:copyright:️ Justayne

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Do I dare ?

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Dear Diary… Avec Harry Romanov  Vendredi 5 octobre 2001

Je n'ai absolument pas eu le temps de passer à la librairie de toute la semaine. Maudit sois Père et les innombrables devoir qu'il donne à ses étudiants ! Certes, il veut relever le niveau de ses élèves, mais suis-je obliger de pâtir de leur médiocrité ? Heureusement, je suis presque en weekend. Je sors de mon unique cours de la journée -un cours qui commence à 8 heures, l'Université tient à ma mort ou quoi ?- pour aller à la bibliothèque. Ça tombe bien, j'ai besoin d'un manuel de traduction de vieux français, que j'emprunterais pour mon stage. J'ai de la chance que Père ait réussit à obtenir mon stage en distanciel, comme ça, je reçois mes directives par hibou directement depuis ma chambre. Ce stage m'a confirmé une chose, je souhaite faire de la traduction en indépendance, et n'avoir à plus jamais sortir de chez moi. Bref, en rentrant dans la bibliothèque, je sursaute. Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, en voyant le nombre de personnes qui sont venus travailler aujourd'hui. Mes doigts se serrent autour de la bandoulière de mon sac. Et également, parce que Harry Romanov travaille au comptoir. Depuis quand il travaille dans la bibliothèque ? Et surtout, pourquoi je le vois aujourd'hui , la veille d'un tournoi d'échec ? Sentant mon rythme cardiaque accélérer, je réussis à vaguement le saluer, avant de m'enfuir dans le rayon de la littérature moldue. Au moins, il n'y a personne. Et quand j'attrape le petit carnet rouge, et que je l'ouvre, je sens le calme revenir en moi en voyant des nouveaux mots tracés sur les pages. Je m'asseois sur un bureau, et commence à le lire.

Serais-tu adepte des croyances comme le karma, ou le destin ? (Quoi que, je pense que les deux désignent la même chose, mais sous des appellations différentes, non ? ) Je ne m’y suis jamais penché, je serai plutôt cartésien dans l’âme : je suis plus enclin à ne croire que ce que je vois. En tout cas, je t’en supplie, ne crie jamais dans l’enceinte de la bibliothèque : tu ne gagneras que l’interdiction d’y remettre les pieds, et je perdrai à jamais le pouvoir de t’écrire ! Je souris, touchée. C'est vrai que je ne voudrais pas me faire renvoyer de la bibliothèque, uniquement pour cette correspondance. Parce que je peux acheter le livres, ou les emprunter à mes parents. Autre questionnement sincère de ma part : comment peut-on bouder pendant des heures pour du chocolat ? Ne t’ennuies-tu pas à un moment, ou boudes-tu en compagnie d’un bon livre ? J’essaye de t’imaginer bouder, et je ne peux pas m’enlever de l’esprit des images de chat furieux et hautains. Est-ce que je suis vraiment loin de la vérité ? Je plaque ma main sur ma bouche, pour étouffer un rire. Ne le prends pas mal, te comparer à un chat est un compliment (bien qu’étrange), pour moi : j’adore les chats et, si je le pouvais, j’adopterai tout les chats que je croise dans les animaleries chez moi. Mais, malheureusement, ce ne sera sans aucun doute pas vraiment au goût des autres membres de ma famille.

J’ose, j’ose sans un remord écrire noir sur blanc ce que je pense de ce livre, que cela ne te plaise ou non ! Imagine-moi avec un petit sourire espiègle en t’écrivant ces lignes, lorsque je réaffirme que je camperai sur mes positions. Tu ne trouveras pas d’adversaires plus coriaces que moi pour cela ! Je ne peux pas te croire lorsque tu dis que ce livre te ressemble : lire tes mots et dévorer tes lignes ne me donne pas du tout envie de piquer du nez !
Comme à chaque fois que j'entends quelque chose qui me déplaît, ou que je boude, je gonfle les jours. Non, l'œuvre des sœurs Brontë ne donne pas envie de dormir, il a juste un affreux mauvais goût littéraire ! Les sourcils froncés, les joues toujours gonflées, je continue ma lecture.
Je ne connais pas les Noces Funèbres. À part la littérature, je n’y connais pas grand-chose au monde Moldu. Je ne suis même pas sûr de savoir ce qu’est un « dessin animé »… Merlin, que t’écrire est réconfortant ! Si nous étions face à face, jamais je n’aurai osé te faire cette confession, et j’aurai sans doute éviter le sujet avec plus ou moins de succès – sûrement moins que plus, par ailleurs. Sa confession me touche. Je cesse ma bouderie, pour sourire à nouveau. Je crois même que je rougis légèrement -jamais personne ne m'avait dit ça, comme j'évite absolument tout contact humain.


Tu me vois ravi de savoir que tu as lût le Horla ! Je suis tellement heureux de savoir qu’il t’a plût. Quant on lit une bonne histoire, la langue n’importe peu : tu viens de démontrer parfaitement cet adage, tu ne penses pas ? Et ce qui fait bondir encore plus mon coeur de joie, c’est de voir au final que tu as des goûts sûrs en matière de littérature. Dracula, je pourrai écrire des mètres et des mètres de parchemins sur ce roman ! La vision moldue des vampires, l’histoire d’amour, le rôle puissant des femmes… ! Je ne pus m'empêcher de faire un saut de joie sur ma chaise, fort heureusement silencieux. Je n’atteindrai jamais le niveau de tes parents, mais j’aime beaucoup cette histoire. Comment peut-on se battre pour un personnage préféré ? Le personnage que tout le monde est censé aimé est le comte Dracula, comment pourrait-il y avoir un débat là-dessus ? Cela me dépasse. Je le relirai, en pensant à toi.

Je n’arrives pas à concevoir comment tu peux te faire des cernes avec du maquillage. Et pourtant, sur ce sujet, j’en connais un rayon – autant sur le maquillage que sur le manque de sommeil. Tu parles d’un QI supérieur à la moyenne… la compagnie des autres te semble ennuyeuse, à cause de cela ? Est-ce que mes bavardages te semble puériles ? Ne le prends pas mal, surtout, mais j’essaye de comprendre. C’est la première fois que je rencontres quelqu’un comme toi ! Dans ma famille, ce serait plutôt l’inverse… un QI inférieur à la moyenne. Mais je suis mauvaise langue, et sûrement de mauvaise humeur car mon frère et mes parents voudraient ardemment me voir « profiter de la vie » et « sortir avec quelqu’un ».
Je fronce les sourcils face à ses propos, et en soutien à mon mystérieux interlocuteur. Quel est l'intérêt de sortir avec quelqu'un ? Ce qu’ils ne peuvent pas concevoir, c’est que je ne rentre pas dans leur moule… Est-ce que tu veux me parler un peu plus de tes angoisses, ou alors c’est un sujet tabou pour toi ? Quoi que tu décides, je comprendrai et je respecterai ta décision.

Il n’y a au final pas grand-chose à dire sur ma mère. Pour être honnête, je la connais très peu, et je ne la vois qu’une ou deux fois par an, voir moins lorsqu’elle se met en tête de faire un énième tour du monde. Je ne la considère pas comme un parent, tout du moins pas au sens légal du terme. Ce n’est qu’une personne qui gravite autour de moi. Alors en soit, je n’éprouve pas de tristesse à cette idée. Il est vrai que je ne me sens pas à l’aise dans ma famille, mais je ne peux rien y faire. Je me sens décalé, pas à ma place et… parfois, pour être honnête, j’aimerai qu’ils arrivent à me comprendre. Mes goûts, mes rêves et mes espoirs ont toujours été flous pour eux. Parfois, c’en est trop à supporter, et je vais me réfugier chez ma tante : elle a été la seule de ma famille à se détourner d’eux, par amour pour l’homme qu’elle aime (un Sang-Mêlé pauvre). J’aimerai avoir son courage, et arriver à faire comme elle. Ses raisons… je n’en connais pas de plus nobles. Mais, j’ai cette pensée assez cynique pour me faire tenir : ma famille est très riche, et je suis à l’abri de tout besoins matériels, je ne peux pas quand même tout avoir dans la vie, n’est-ce pas ?

Sur cette note douce-amère, ton ami de plume


Bon. Je me laisse tomber contre le dossier de ma chaise, pensive, le temps de finir de tout imprimer dans ma tête. J'avais l'impression d'avoir appris beaucoup de choses, et en même temps, c'était assez flou. Je balayais la bibliothèque du regard, et eut un frisson en voyant qu'il y avait encore plus de lecteurs. Je me penchais pour attraper dans mon sac mes anxiolytiques, que j'avalais rapidement, avant de sortir ma plume. Je réflechis encore une seconde, et commençait à rédiger.

J'avoue, je crois parfois au destin. Le karma… je ne sais pas trop. Disons que j'ai un côté plutôt fataliste, mais je pense que je tiens ça de mon père. Nous nous ressemblons assez sur certains points, et notre côté gothique nous fait dire que les choses finiront par arriver. C'est pour ça que je pense que nous aurions fini, d'une manière ou d'une autre, à nous parler. Mais heureusement, ma mère m'a apprit la tolérance ! Alors que tu sois cartésien, catholique ou bouddiste, j'accepte toutes tes croyances, tant que tu acceptes les miennes. D'ailleurs, je te promets de ne jamais hurler dans la bibliothèque, moi aussi, je tiens à cet échange !

Quand je boude… Disons que je suis capable d'ignorer la personne je boude pendant des heures. Je peux parler à d'autres personnes. Ou alors, je boude toutes les personnes de ma famille, je boude pendant des heures dans ma chambre avec un bon livre. Mais c'est assez rare : personne ne peut résister au regard angélique de ma grande sœur, même mon frère, qui est la personne la plus ronchon de toute la terre ! Mais peut-être que je ressemble à un chaton en colère. Il faudra que je demande à ma sœur ! En tout cas, je te rejoins, je trouve les chats absolument adorables, bien que je nai pas la chance d'en avoir à la maison !

Je ne répondrais pas à ton commentaire sur les Hauts de Hurlevent, cela me donne envie de me taper la tête contre la table ! Mais dans le bon sens du terme, quelque part. Finalement, je comprends mes parents : avoir un conflit littéraire est bien plus intéressant que je ne croyais… Mais, si jamais tu as la possibilité de te renseigner sur ce que c'est un dessin animé, et que tu peux regarder les Noces Funèbres, fais-le, tu ne regretteras pas ! C'est normal, pour un sorcier, de ne pas forcément connaître cette invention moldue. Mais si tu aimes le mouvement gothique, tu aimeras forcément l'univers de Tim Burton. En tout cas, je suis ravie que tu ais suffisamment confiance en moi pour me faire ce genre de révélation, même à l'écrit.

Que je suis heureuse de voir que tu soulignes le rôle des femmes dans l'oeuvre de Dracula, que j'en ai sauté de joie sur ma chaise ! Bien sûr, Dracula est un personnage passionnant, mais mes parents se disputent sur qui a le meilleur rôle féminin : Mina ou Lucy ? Ma mère soutient que c'est Mina, parce qu'elle se bat véritablement contre le vampire, et qu'elle aide son mari, sans se cantonner au rôle de la femme qui sert le thé : elle voyage, prend des notes et s'intéresse. Père adore Lucy, parce qu'il s'agit de son coup de cœur littéraire de jeunesse. En lisant mes lignes, tu comprendras sans peine que je soutiens le point de vu de Mère, sans jamais ne le dire à Père !

Pour les cernes, je me suis simplement blanchi le teint, et j'ai mit un peu de noir sous les yeux… Bien que Mère l'a facilement deviné. Enfin, disons qu'elle me connaît par cœur. Mais je trouve cela fabuleux que tu saches maquiller ! Mais quand tu dis que tu connais bien le manque de sommeil, serais-tu sujet à des problèmes d'endormissement ? Comment cela se fait-il ?
Pour répondre à ta question, en réalité, non, les bavardages des autres ne me semblent pas puériles, et encore moins le tiens. Enfin, disons que je n'aime pas beaucoup la conversation de mes semblables, que je juge rapidement… Et bien que je dis que c'est à cause de mon QI, ce n'est pas la vérité. Disons que je soufre d'une sorte de phobie sociale, et d'agoraphobie. Je déteste les lieux que je ne connais pas, surtout quand ils sont remplis d'inconnus. Je déteste la foule. Je déteste quand on vient me parler en premier, surtout quand je ne connais pas la personne. Je déteste qu'on essaie de s'inviter dans mon espace personnel, qui est assez grand. Et ça peut me causer des crises d'angoisse, que je règle en voyant un psy depuis des années, et je prends également des anxiolytiques. Alors, quand je suis au milieu de jeunes que je connais pas et qui me parle des dernières tenus de Madame Guipure, oui, je trouve ça puérile. Alors que j'aime la mode ! Je suis juste quelqu'un…D 'extrêmement angoissé.  

Toi aussi, tu m'as l'air d'être quelqu'un d'assez… Angoissé. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que c'est parce que tu te sens à l'écart… Est-ce que ce n'est pas parce que tu serais homosexuel ? Je ne juge absolument pas, loin de là ! Mais j'ai l'impression que c'est pour cela que tu ne sors avec personne -bien que je te comprends là-dessus-, ou que tu te sentes en dehors de ta famille. Je suppose qu'ils sont tous hétéro ? En tout cas, tu ne dois pas te sentir jugé. Si ils t'aiment comme tu es, ils verront que cela ne change pas la personne que tu es. Dans ma famille, par exemple, seule ma mère et moi sommes hétérosexuelles ! Enfin, je pense que je ne le suis. Je ne me suis jamais posée la question… Mais j'espère sincèrement ne pas t'avoir mis mal à l'aise avec mes suppositions. Si c'est le cas, je m'en excuse d'avance.

J'ai hâte de lire ta réponse,
Ta correspondante secrète


Je soufflais sur l'encre, et me releva pour ranger le carnet. Je souris légèrement. J'avais, une nouvelle fois, encore plus parler de moi, mais en même temps, cela me soulageait. Je parlais de choses que personne, à part ma famille, ne savait, alors, je ne voyais vraiment pas comment quelqu'un pouvait le découvrir. J'allais ensuite dans les rayons de traductions, dans ke but de trouver le livre que je cherchais. Je pris le livre, et, la tête rentrée dans les épaules, j'allais à l'accueil pour l'emprunter couragement, avant de fuire à toute jambe chez moi.

Samedi 6 octobre 2001

La nouvelle compétition mensuelle d'échec. Une nouvelle fois, ma famille est présente. Une nouvelle fois armée de ma bouteille remplie d'eau, je pris des anxiolytiques, avant la compétition, alors que les restants des participants arrivaient. Je soupirais, les yeux fermés, le temps que les médicaments fassent effet, puis je commençais. Une nouvelle fois, j'étais loin de Harry Romanov, mais je me trouvais en face de lui en finale. Mon cœur battait la chamade. Il me volait toujours la première place que je convoitais tant… Les épaules tendues, j'attendais son bavardage intempestif. Mais, je fus surprendre de l'entendre seulement me saluer. Je lui serrais la main, avant de m'asseoir, et je commencer à jouer. Entre deux coups, je ne pouvais m'empêcher de penser à son attitude. D'habitude, il passe toujours son temps à me parler. Pourquoi il s'est contenté d'un bref salut ?

Je ne regarde jamais mes adversaires pendant une partie. Jamais. Je me concentre seulement sur le plateau, ou sur le plafond. Cela peut paraître bizarre, mais j'arrive à visualiser les pièces, et les prochains mouvements. Bon, cela marche contre tout le monde, sauf contre lui. Mais je continue de faire ça. Sauf aujourd'hui. Enfin, si, je regarde le plateau, ou le plafond. Mais, exceptionnellement, je levais les yeux, et observais mon adversaire à travers mes cils, quand une révélation m'apparut. Harry Romanov est beau quand il joue. Vraiment beau. Il a un air concentré quand il bouge les pièces, et je me demande vaguement si j'ai le même. D'ailleurs, je me déteste de penser ça. Pas parce que je ne remarque pas la beauté des gens, Louise est aussi vraiment belle. Mais parce que l'admirer me fait perdre du temps, et de la concentration.

Je rebaisse les yeux, pour me reconcentrer sur le plateau. Je cherche les failles dans le jeu de Harry… Quand soudain, je me penche d'un coup, les yeux grands ouverts, les mains fermement accrochées au siège. Je rêve, ou….? La main tremblante, je déplace mon cavalier restant, je lève le regard, et plonge dans les yeux clairs de Harry, alors que les miens sont encore grands ouverts sous la surprise, et je prononce les mots tant attendus : « Echec et mat. » Je n'en reviens pas. J'ai gagné contre Harry Romanov, enfin. J'ai pris ma vengeance. Alors que les applaudissements me réveillent de ma surprise, je tourne la tête, et je vois ma famille applaudir à tout rompre. Et, à côté d'eux, je vois enfin la précieuse coupe avec le numéro 1 dessus… Un sourire naît sur mon visage, et je saute de joie dans les bras de ma mère. Enfin, j'ai gagné. Enfin, j'ai prouvé ma valeur. Je dois continuer comme ça !
:copyright:️ Justayne

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Could you hold me without any talking ?

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Dear Diary…Vendredi 5 octobre 2001Parfois, j’ai l’impression que le destin nous joue des tours bizarres. C’est ce à quoi j’ai pensé dès que j’ai relevé le nez de mon classement de fiches d’emprunts et de livres retournés, ce vendredi matin. Quelles étaient les chances pour qu'Aria Blackwood passe à la bibliothèque aujourd’hui, et me regarde aussi froidement que d’habitude ? Moi qui pensais que nous avions un peu briser la glace depuis le mariage de mes pères… ! Sûrement, elle s’est rappelée après coup qu’elle devait me détester, puisque nous étions adversaires. Jouer pour s’amuser ne semblait pas une option pour elle, et c’en était bien triste. Mon coeur fit un nouveau bon lorsque je me rendis compte de la direction prise par la jeune femme. Pourquoi est-ce qu’elle devait aller au rayon de littérature Moldue ? Pourquoi est-ce qu’elle devait être sur le point de découvrir mon amitié secrète ? Je la suivis discrètement, abandonnant mon poste sans aucun scrupule. La jeune femme pris le petit carnet rouge, et commença à le lire. À lire ma correspondance ! Est-ce qu’elle connaissait mon amie ? Est-ce que… Non… Si ? C’était après tout, la seule explication qui ne semblait pas trop être tiré par les cheveux. La seule qui pouvais expliquer son sourire (pourquoi est-ce que je ne l’avais jamais vu avant, alors qu’il la rendait si touchante ?), son rire à peine étouffé (je sais que je suis hilarant, mais j’apprécie qu’on me le confirmes), sa moue boudeuse (j’avais raison, elle est vraiment mignonne en colère !), et de nouveau son sourire. D’accord, je reconnais ne pas être aveugle : Aria Blackwood est belle, c’est quelque chose que je savais déjà. Mais la voir aussi humaine, c’était tout autre chose.

Je ne peux m’empêcher de m’interroger en la regardant tressaillir de joie (qu’avais-je donc bien pût écrire pour susciter cette réaction ?) Est-ce que j’avais déjà un petit coup de coeur pour ma mystérieuse correspondante ? Sans doute, bien que je me sente totalement ridicule de l’admettre. Je n’ose même pas imaginer la tête d’Aliocha s'il venait à l’apprendre, j’en entendrai parler des semaines. Son fantôme me hanterait même avec cette histoire, j’en suis sûr ! Après tout, être amoureux de mots, c’est un peu bête, même pour un futur écrivain, non ? Je suis le premier à savoir comment les emmêler pour mentir et créer de nouvelles histoires, qu’est-ce qui me disait que ce n’était pas la même chose qui se passait de l’autre côté de la page ? Et pourtant, je voulais croire en sa sincérité. Et ses réactions actuelles me le prouvent. Je me fonds un peu plus contre les rayonnages, alors qu’Aria observe autour d’elle. Mon coeur se serre lorsque je la vois sortir ses fameux médicaments. Elle est si fragile… Comment aurais-je pût savoir que son attitude cachait ça ? Qu’elle avait besoin d’être protégée et entourée de bienveillance ? En la voyant, je me sentais un peu mal de l’avoir jugé si vite. Je pourrai l’aider à aller mieux, n’est-ce pas ? A mon niveau, en tant que correspondant. En tant qu’adversaire, aussi. C’est sur ces pensées que je retournais derrière mon comptoir, devant ronger mon frein pour lire sa réponse. Et surtout, ne rien lui laisser deviner lorsqu’elle emprunta un livre. Même si cela me démangeait, la féliciter d’avoir adressé la parole à quelqu’un ne me semblait pas être la meilleure façon de garder mon secret.

Car pourquoi pas ne pas garder un petit voile de mystère, de son côté ? Elle semblait tellement plus à l’aise ainsi. Et, au vu de notre passé, serait-elle vraiment heureuse de savoir qui se cache derrière mes lignes ? J’en doute fort. De mon côté, je lui avais déjà parlé de tellement de choses intimes, et je ne voulais pas vraiment affronter son regard lors d’un tournoi, et voir qu’elle savait. Ce sont des choses dont je n’ai jamais parlé à personne, et avoir en face de moi une personne d’encre et de papier sans visage avait un effet libérateur. Je pourrai lui parler de tout, de mes angoisses, de mon grand-père, de ma vie, sans redouter de voir de la pitié dans ses yeux. Et, secrètement, je pourrai l’aider à la bibliothèque, lors de nos tournois ou même à l’UMS, si jamais nous nous croisions. Un chevalier blanc qui ne demanderait aucune reconnaissance, en quelque sorte. Je pris sur ma pause de midi pour aller chercher notre carnet, et lire avidement les nouvelles lignes qu’elle venait d’y tracer. Avais-je pensé à elle toute la matinée ? Bien sûr que oui. L’image de son sourire joyeux n’arrêtait pas de tourner dans mon esprit. Je suivis chacun de ses mots du bout des doigts, en y repensant.

J'avoue, je crois parfois au destin. Le karma… je ne sais pas trop. Disons que j'ai un côté plutôt fataliste, mais je pense que je tiens ça de mon père. Nous nous ressemblons assez sur certains points, et notre côté gothique nous fait dire que les choses finiront par arriver. C'est pour ça que je pense que nous aurions fini, d'une manière ou d'une autre, à nous parler. Mais heureusement, ma mère m'a appris la tolérance ! Alors que tu sois cartésien, catholique ou bouddhiste, j'accepte toutes tes croyances, tant que tu acceptes les miennes. D'ailleurs, je te promets de ne jamais hurler dans la bibliothèque, moi aussi, je tiens à cet échange !

Quand je boude… Disons que je suis capable d'ignorer la personne je boude pendant des heures. Je peux parler à d'autres personnes. Ou alors, je boude toutes les personnes de ma famille, je boude pendant des heures dans ma chambre avec un bon livre. Mais c'est assez rare : personne ne peut résister au regard angélique de ma grande sœur, même mon frère, qui est la personne la plus ronchon de toute la terre ! Mais peut-être que je ressemble à un chaton en colère. Il faudra que je demande à ma sœur ! En tout cas, je te rejoins, je trouve les chats absolument adorables, bien que je nai pas la chance d'en avoir à la maison !

Je ne répondrais pas à ton commentaire sur les Hauts de Hurlevent, cela me donne envie de me taper la tête contre la table ! Mais dans le bon sens du terme, quelque part. Finalement, je comprends mes parents : avoir un conflit littéraire est bien plus intéressant que je ne croyais… Mais, si jamais tu as la possibilité de te renseigner sur ce que c'est un dessin animé, et que tu peux regarder les Noces Funèbres, fais-le, tu ne regretteras pas ! C'est normal, pour un sorcier, de ne pas forcément connaître cette invention moldue. Mais si tu aimes le mouvement gothique, tu aimeras forcément l'univers de Tim Burton. En tout cas, je suis ravie que tu ais suffisamment confiance en moi pour me faire ce genre de révélation, même à l'écrit.

Que je suis heureuse de voir que tu soulignes le rôle des femmes dans l'oeuvre de Dracula, que j'en ai sauté de joie sur ma chaise ! Bien sûr, Dracula est un personnage passionnant, mais mes parents se disputent sur qui a le meilleur rôle féminin : Mina ou Lucy ? Ma mère soutient que c'est Mina, parce qu'elle se bat véritablement contre le vampire, et qu'elle aide son mari, sans se cantonner au rôle de la femme qui sert le thé : elle voyage, prend des notes et s'intéresse. Père adore Lucy, parce qu'il s'agit de son coup de cœur littéraire de jeunesse. En lisant mes lignes, tu comprendras sans peine que je soutiens le point de vue de Mère, sans jamais ne le dire à Père !

Pour les cernes, je me suis simplement blanchi le teint, et j'ai mis un peu de noir sous les yeux… Bien que Mère l'ait facilement deviné. Enfin, disons qu'elle me connaît par cœur. Mais je trouve cela fabuleux que tu saches maquiller ! Mais quand tu dis que tu connais bien le manque de sommeil, serais-tu sujet à des problèmes d'endormissement ? Comment cela se fait-il ?
Pour répondre à ta question, en réalité, non, les bavardages des autres ne me semblent pas puériles, et encore moins le tiens. Enfin, disons que je n'aime pas beaucoup la conversation de mes semblables, que je juge rapidement… Et bien que je dise que c'est à cause de mon QI, ce n'est pas la vérité. Disons que je souffre d'une sorte de phobie sociale, et d'agoraphobie. Je déteste les lieux que je ne connais pas, surtout quand ils sont remplis d'inconnus. Je déteste la foule. Je déteste quand on vient me parler en premier, surtout quand je ne connais pas la personne. Je déteste qu'on essaie de s'inviter dans mon espace personnel, qui est assez grand. Et ça peut me causer des crises d'angoisse, que je règle en voyant un psy depuis des années, et je prends également des anxiolytiques. Alors, quand je suis au milieu de jeunes que je ne connais pas et qui me parle des dernières tenues de Madame Guipure, oui, je trouve ça puérile. Alors que j'aime la mode ! Je suis juste quelqu'un…D 'extrêmement angoissé.  

Toi aussi, tu m'as l'air d'être quelqu'un d'assez… Angoissé. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que c'est parce que tu te sens à l'écart… Est-ce que ce n'est pas parce que tu serais homosexuel ? Je ne juge absolument pas, loin de là ! Mais j'ai l'impression que c'est pour cela que tu ne sors avec personne -bien que je te comprenne là-dessus-, ou que tu te sentes en dehors de ta famille. Je suppose qu'ils sont tous hétéro ? En tout cas, tu ne dois pas te sentir jugé. Si ils t'aiment comme tu es, ils verront que cela ne change pas la personne que tu es. Dans ma famille, par exemple, seule ma mère et moi sommes hétérosexuelles ! Enfin, je pense que je ne le suis. Je ne me suis jamais posée la question… Mais j'espère sincèrement ne pas t'avoir mis mal à l'aise avec mes suppositions. Si c'est le cas, je m'en excuse d'avance.

J'ai hâte de lire ta réponse,
Ta correspondante secrète


Je lâchai le carnet rouge sur la table, totalement consterné par son dernier paragraphe. Qu’est-ce qui avait bien pût lui faire penser cela ? Moi, homosexuel ? Moi ? Non mais, non mais… non mais, vraiment ! Je pris ma plume en essayant de ne pas être trop brutal dans mes mots, mais il fallait que je rétablisse la vérité. Pourquoi est-ce que tout le monde me pensait homosexuel, ou asexuel ? Vraiment, pourquoi ?

Je suis peut-être angoissé, je te le concède, mais je ne suis PAS homosexuel. Je n’ai aucun probable avec cela, loin de là, mais je ne le suis juste PAS. Je suis même sortie avec des filles, quand j’étais à Poudlard, alors tu vois bien. Je crois que parler de quelque chose d’aussi intime avec toi était peut-être une mauvaise idée. Je t’adore, mais… je crois que c’est dur à expliquer ce que je ressens aux autres. Mais je t’assure, je ne suis jamais tombé amoureux d’un homme. Je n’ai jamais été attiré par un homme, d’ailleurs ! Ce qui prouve bien que je ne suis pas homosexuel, si tu ne crois pas mes paroles. J’admire les jeunes filles qui sont mes camarades de classe, les chanteuses ou les actrices, même les femmes que je croise dans la rue ou dans la bibliothèque ! Je suis donc, comme tu peux le constater, bel et bien hétérosexuel. Je ne t’en veux pas pour tes suppositions, rassure-toi. Je n’aime juste pas qu’on croit à des choses fausses sur mon sujet. Je suppose que cela est bien normal, après tout ?

Je reprends donc, de manière un peu plus posée, à là où nous en étions. Je suis très heureux de ta promesse, bien que j’aie failli ne pas m’y tenir moi-même un instant auparavant. Je suis quelqu’un de très mesuré dans mes réactions, sauf sur certains sujets et… Enfin, passons. J’adorerai te voir bouder, rien que pour ta petite mine trip mignonne. Tu pourrais bouder dans ma bibliothèque, alors que j’observerais les étoiles. Je suis sûr que tu ne pourras pas résister longtemps aux assauts de tendresse de mes chats ! Poivre et Pepperoni (je me dédouane pour leurs prénoms, je ne les ai pas choisis) te sauteraient dessus si vite pour te réclamer des caresses ! J’espère qu’un jour, tu pourras avoir un chaton toi aussi. Vu comment tu sembles aimer Tim Burton, je ne crois pas me tromper en prédisant que tu prénommerais ton chat en puisant dans son univers.

Tu as vraiment sauté de joie sur ta chaise ? J’aurais tellement voulu voir ça ! Pourtant, je serais un bien piètre amateur de littérature si je faisais l’impasse sur le féminisme de cet œuvre. Voudrais-tu que nous débattions d’autres classiques – ou même d’œuvres un peu moins classiques ? Je n’en ai pour l’instant aucune en tête, à mon grand désespoir !

Ta façon de te faire des cernes m’a fait sourire, mais ne le prend pas mal ! Je pourrai t’aider à t’en faire des plus crédible. Voilà ce qu’il faut faire : prends un peu de blush brun-rouge (ou violet-rouge si tu as la peau très claire !), et soulignes le dessous de ton œil avec ton doigt. Attention, il faut que tu prennes du blush en crème, cela ne marchera pas avec la poudre ! Ensuite, estompe la couleur vers le bas : il faut qu’elle se fonde dans ta peau juste au-dessus de tes pommettes. Et tu auras ainsi des cernes crédibles ! Je fais assez confiance en ta minutie pour qu’elles soient parfaites.

Quant au manque de sommeil, ne te fais aucun souci ! Je connais certes une personne sujette aux insomnies après son divorce, et j’ai toujours sût au mieux masquer ses cernes. Mais, personnellement, j’aime veiller tard en fin de semaine, relire mes livres préférés avec un thé et mes chats sur mes genoux. Profiter que ma maison soit enfin calme et paisible, pour quelques heures.  
Tu me vois ravi d’apprendre que tu aimes mes bavardages. Est-ce que c’est trop présomptueux de ma part de me sentir comme privilégié ? Je comprends mieux ta toute première réaction, lorsque tu trouvé que quelqu’un avait écrit dans ton carnet. Je m’en sens encore un peu mal, maintenant que j’ai conscience de tout cela. Est-ce que tu me pardonneras complètement, un jour ?

Avec ma plus sincère amitié,
Ton ami de plume.


Samedi 6 octobre 2001

Je ne sais pas comment je dois me sentir aujourd’hui. J’ai l’impression d’avoir gardé les yeux ouverts dans mon lit pendant des heures, hier soir. Je revoyais le visage d’Aria, notre conversation pendant le mariage, nos échanges épistolaires… Comment est-ce que je pourrais l’aider ? Cette question aurait pu me tenir éveiller toute la nuit. Je voulais… je ne sais pas. La revoir détendue, souriante et un brin boudeur tous les jours. Qu’elle arrête de se murer dans son silence glacial pour se protéger contre le monde extérieur. Parce que je pouvais bien la protéger moi-même, non ?

Contre toutes attentes, j’ai réussi à m’endormir et surtout, à me réveiller le lendemain. Mon frère n’a pas pu s’empêcher de remarquer que j’avais l’air dans la lune – je cites « encore plus que d’habitude. » Je n’ai pas pris la peine de lui répondre, ni de lui rétorquer qu’il ferait mieux de se dépêcher s'il ne voulait pas arriver encore une fois en retour à mon tournois. La compétition mensuelle, où j’allais bien évidemment retrouver Aria. Le trajet et les matchs avec mes différents adversaires passèrent comme un songe, tout aussi irréel et impalpable. Parfois, j’arrivais à remarquer des mèches de cheveux noirs volants, une petite moue concentrée, un regard calculateur… Mais je devais bien vite détourner les yeux, sous peine d’être démasqué. Combien de médicaments devait-elle prendre pour se tenir dans cette salle, au milieu de tout ce monde ? Est-ce qu’elle sentait son coeur battre de manière hiératique, ou alors les échecs arrivaient un peu à réduire ses angoisses au silence ? Est-ce qu’elle pensait à moi, le moi du carnet rouge dont elle ne connaissait que l’âme, et pas le visage ?

Comme d’habitude, cela ne rate pas. Comme d’habitude, je me retrouve face à Aria pour jouer la finale. Une petite voix se fait soudainement entendre : et si, et si je ne faisais pas comme d’habitude ? Par égard pour les problèmes qu’elle m’avait confié sans le savoir, je n’avais pas cherché la discussion avec la jeune femme. Chaleureusement, je l’avais salué, et je lui adressais des sourires quand nos regards se croisaient, mais je ne faisais rien d’autre. Pour qu’elle soit à l’aise, qu’elle ne stresse pas à l’idée de… je ne sais quoi, au juste. J’ai vraiment peu d’expérience avec les personnes souffrant d’agoraphobie et de phobie sociale. J’ai juste cet immense besoin de l’aider, sans savoir vraiment quoi faire.

Je vois chaque mouvement qui me rapprocheront un peu plus de la victoire. Je vois aussi l’issue de cette compétition, si je ne bougeais pas ce cavalier à cet instant précis… Je souris, fier de mon idée, en bougeant ma tour. Une erreur, mais qui ne semblait pas trop grossière. Une joueuse comme Aria verra la faille, mais elle ne soupçonnera jamais qu’elle a été faite exprès. Je veux la voir gagner, pour revoir son sourire. Et surtout, pour l’encourager de loin, lui montrer qu’elle est assez forte pour battre ses démons. Puisqu’elle ne saura jamais que notre combat est truqué, où est le mal ? Des trophées, j’en ai déjà tout un tas qui prennent la poussière dans le bureau de mes parents. Et, que je gagne ou que je perds, je sais que nous irons ensemble au restaurant. Alors, je peux bien laisser la victoire à la jeune femme, juste pour lui faire plaisir, non ? « Echec et mat. » Je souris à la jeune femme en la regardant dans les yeux. J’essaye d’y distinguer le plaisir, la joie d’avoir gagné. « En effet. Félicitations. » J’aimerai lui en dire plus. La prendre dans mes bras. Mais comme elle est déjà avec ses parents, je me détourne pour aller rejoindre ma famille. La mission qui suit s’annonce tout aussi périlleuse que de fausser une finale de compétition : choisir un restaurant qui convienne à tout le monde.
:copyright:️ Justayne

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Do I dare ?

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Dear Diary… Avec Harry Romanov  Lundi 8 octobre 2001

J'étais encore sur mon petit nuage aujourd'hui. La victoire du tournoi d'échec de ce weekend me faisait planer depuis ce jour-là. J'avais placé mon trophée, dans ma chambre, bien en évidence avec les autres, que j'avais admiré un bon moment. Dimanche, mes parents m'avaient une nouvelle fois félicitée. Et surtout, moi qui ne parle jamais d'échec quand je perds mes tournois avec Louise, j'ai passé tout notre déjeuner à lui raconter les moindres détails. C'est alors avec un léger sourire aux lèvres que j'entrais dans la bibliothèque pour, comme toutes les semaines, aller consulter ma correspondance. Je savais que ça allait achever de me mettre de bonne humeur. Bien sûr, avant d'y aller, j'avais pris quelques anxiolytiques, comme Louise ne voulait pas trop boire le midi avec moi à l'UMS. Elle dit qu'elle préfère attendre le soir… Du coup, je trouve d'autres alternatives ! Une fois n'est pas coutume, je rentrais la salle en ignorant les autres lecteurs, et je me dépêchais d'aller au rayon moldu. Un frisson me parcourut quand j'aperçus le petit carnet rouge familier. Je l'ouvris et je commençais à dévorer les nouveaux paragraphes.

Je suis peut-être angoissé, je te le concède, mais je ne suis PAS homosexuel. Je n’ai aucun probable avec cela, loin de là, mais je ne le suis juste PAS. Je suis même sortie avec des filles, quand j’étais à Poudlard, alors tu vois bien. Je crois que parler de quelque chose d’aussi intime avec toi était peut-être une mauvaise idée. Je t’adore, mais… je crois que c’est dur à expliquer ce que je ressens aux autres. Mais je t’assure, je ne suis jamais tombé amoureux d’un homme. Je n’ai jamais été attiré par un homme, d’ailleurs ! Ce qui prouve bien que je ne suis pas homosexuel, si tu ne crois pas mes paroles. J’admire les jeunes filles qui sont mes camarades de classe, les chanteuses ou les actrices, même les femmes que je croise dans la rue ou dans la bibliothèque ! Je suis donc, comme tu peux le constater, bel et bien hétérosexuel. Je ne t’en veux pas pour tes suppositions, rassure-toi. Je n’aime juste pas qu’on croit à des choses fausses sur mon sujet. Je suppose que cela est bien normal, après tout ?

Je reprends donc, de manière un peu plus posée, à là où nous en étions. Je suis très heureux de ta promesse, bien que j’aie failli ne pas m’y tenir moi-même un instant auparavant. Je suis quelqu’un de très mesuré dans mes réactions, sauf sur certains sujets et… Enfin, passons. J’adorerai te voir bouder, rien que pour ta petite mine trip mignonne. Tu pourrais bouder dans ma bibliothèque, alors que j’observerais les étoiles. Je suis sûr que tu ne pourras pas résister longtemps aux assauts de tendresse de mes chats ! Poivre et Pepperoni (je me dédouane pour leurs prénoms, je ne les ai pas choisis) te sauteraient dessus si vite pour te réclamer des caresses ! J’espère qu’un jour, tu pourras avoir un chaton toi aussi. Vu comment tu sembles aimer Tim Burton, je ne crois pas me tromper en prédisant que tu prénommerais ton chat en puisant dans son univers.

Tu as vraiment sauté de joie sur ta chaise ? J’aurais tellement voulu voir ça ! Pourtant, je serais un bien piètre amateur de littérature si je faisais l’impasse sur le féminisme de cet œuvre. Voudrais-tu que nous débattions d’autres classiques – ou même d’œuvres un peu moins classiques ? Je n’en ai pour l’instant aucune en tête, à mon grand désespoir !

Ta façon de te faire des cernes m’a fait sourire, mais ne le prend pas mal ! Je pourrai t’aider à t’en faire des plus crédible. Voilà ce qu’il faut faire : prends un peu de blush brun-rouge (ou violet-rouge si tu as la peau très claire !), et soulignes le dessous de ton œil avec ton doigt. Attention, il faut que tu prennes du blush en crème, cela ne marchera pas avec la poudre ! Ensuite, estompe la couleur vers le bas : il faut qu’elle se fonde dans ta peau juste au-dessus de tes pommettes. Et tu auras ainsi des cernes crédibles ! Je fais assez confiance en ta minutie pour qu’elles soient parfaites.

Quant au manque de sommeil, ne te fais aucun souci ! Je connais certes une personne sujette aux insomnies après son divorce, et j’ai toujours sût au mieux masquer ses cernes. Mais, personnellement, j’aime veiller tard en fin de semaine, relire mes livres préférés avec un thé et mes chats sur mes genoux. Profiter que ma maison soit enfin calme et paisible, pour quelques heures.  
Tu me vois ravi d’apprendre que tu aimes mes bavardages. Est-ce que c’est trop présomptueux de ma part de me sentir comme privilégié ? Je comprends mieux ta toute première réaction, lorsque tu trouvé que quelqu’un avait écrit dans ton carnet. Je m’en sens encore un peu mal, maintenant que j’ai conscience de tout cela. Est-ce que tu me pardonneras complètement, un jour ?

Avec ma plus sincère amitié,
Ton ami de plume.


Le premier paragraphe me fit hausser un sourcil. Je n'ai absolument rien contre les homosexuels. Mais sa manière de rédiger faisait clairement penser à un refoulé ! Je ne savais pas qui il essayait de convaincre : moi, ou lui ? Mais, en même temps, je ne pouvais pas le forcer à se confier si il ne le souhaitait pas. Je relus posément le restant de sa lettre, pour trouver une réponse… Adéquate.

Cher ami de plume,

Tout d'abord, je te pris de m'excuser pour mes propos. Je ne faisais qu'une supposition, et je me suis rendue compte que je suis allée bien trop loin. Je ne voulais pas te blesser, seulement te montrer que tu avais une alliée dans le cas où tu étais effectivement homosexuel. Je me rends compte que je n'aurais pas dû dire tout ça, et je m'en excuse.

Par ailleurs, bien sûr que je t'ai pardonné d'avoir écrit dans mon carnet ! Sans cela, nous n'aurions pas cette passionnante correspondance dont j'attends chaque réponse avidement, même si cela me demande de l'énergie supplémentaire d'aller dans la bibliothèque au moins une fois par semaine. De toute façon, même si c'est parfois dur, cela reste une bonne chose pour moi de me forcer et ne pas rester sur mes acquis.

Je trouve les noms que tu as donnés à tes chats vraiment très mignons. Et originaux. Mais je ne peux rien dire quand je vois le réel prénom de mon grand frère ! Heureusement que tout le monde le connaît sous son surnom, mais ma famille a parfois de drôle d'idées. Mais je pense que leur donner des noms issus de l'univers Burtonien est une bonne idée. C'est quelque chose à réfléchir si jamais je vis seule, ou si j'arrive à convaincre mon frère d'adopter un chat. Ma sœur sera d'accord, elle est la douceur incarnée. Tout l'inverse de notre frère… C'est pour cela que c'est lui qui sera compliqué à convaincre. Sauf si je les demande à Noël… C'est une idée à creuser. D'ailleurs, j'adore Noël, c'est ma fête préférée ! J'ai vraiment hâte que décembre arrive pour que je décore deux sapins : celui de notre appartement étudiant, et celui de la maison familiale.

Bien sûr que j'ai sauté de joie sur ma chaise ! Je connais peur d'homme qui relèveraient ce côté féministe d'une oeuvre. Peut-être mon cousin Mathys. Mais certainement pas mon frère ou mon parrain ! Non, chez nous, le féminisme est malheureusement une affaire de femme. Oh, je sais que Père nous soutient malgré tout. Même si il est très discret. Mais je sais que si moi ou ma sœur étions embêtée, il prendrait toujours notre défense. Et il a apprit à mon frère à être respectueux envers les femmes. Enfin, disons qu'il a essayé, et qu'il l'est… Seulement avec les femmes de notre famille.

Je ne me vexe pas, je sais que je ne suis pas très douée en maquillage ! En tout cas, j'ai recopié tes conseils, et je compte bien les appliquer à la prochaine sortie que m'imposera ma mère… Je te dirais si cela a marché. Je ne pense pas, mais surtout parce que ma mère est une femme intelligente. Et qu'elle me connaît par cœur. J'en ai une justement ce weekend, alors, je te tiendrais au courant ! En attendant, serait-ce trop demandé que tu me parles un peu de toi…? J'ai envie d'apprendre à te connaître, tu m'intrigues vraiment beaucoup. Et peut-être même que tu arriveras à me faire sortir de ma tanière


Je me rendis compte de ce que je venais d'écrire. Et je barrais les dernières phrases. Oui, les dernières phrases étaient vraies. Mais est-ce que je me sentais prête à réellement rencontrer un inconnu dans un lieu publique ? Rien qu'à cette idée, je me sentis frissonner. J'hésitais même à arracher la page et tout recommencer… Mais je devais avancer. Je devais aller de l'avant. Avant de changer d'avis, je me levais, telle une automate, pour remettre le petit carnet rouge sur le rayon. Puis je pris mes affaires, et je courus hors de la bibliothèque.

Samedi 13 octobre 2001

Je réussis à m'échapper de la foule étouffante et de me cacher sur le balcon pour prendre un peu l'air. Tant pis si j'avais froid en robe, mais je ne supportais plus les conversations polies et sang-pur. Et sous prétexte que je n'avais plus 8 ans, Mère refusa que je prenne mon échiquier, en me promettant que je pourrais partir plus tôt, avec Père, mais que nous devions faire une apparition polie. D'ailleurs, en parlant de Mère… J'avais essayé de suivre les conseils de mon ami de plume. J'avais minutieusement suivi tous ses conseils, mais évidemment, elle ne me cru pas une seule seconde. C'est là qu'elle me força à me doucher, en me refusant mon échiquier mais en me faisant la promesse de pouvoir partir plus tôt. Je lâchais un soupir, puis termina d'un coup ma coupe de champagne. Cela ne faisait que 10 minutes que j'étais là… Mais je mourrais déjà d'envie de partir. Et je m'étais mise d'accord avec mes parents pour une heure. Je roulais des yeux en regardant mon verre, déjà vide. Je n'aurais pas dû n'en prendre qu'un, mais tout le plateau. Ou la bouteille. J'en étais là, dans mes pensées, quand j'entendis quelqu'un arriver sur le balcon. Je me retournais pour voir de qui il s'agissait.

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Harry Romanov. J'avais oublié qu'il était également Sang-Pur… Et que je le croisais dans ce genre de soirée. « Oh. Bonsoir… » Pour une fois que sa présence ne me stressait pas… Je l'avais battu à la dernière compétition, nous n'étions que tous les deux sur ce balcon, et je le connaissais. Etrangement, je ne ressentais aucun stress. Je ressentais même un certain… Apaisement. « Si tu cherches ton frère, je crois qu'il est avec le mien, à s'enfiler une bouteille de champagne. » En parlant de champagne… Je souris quand je vis le jeune homme me tendre une coupe. Je posais la mienne, vide, pour prendre la seconde. « Merci beaucoup… »
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Could you hold me without any talking ?

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Dear Diary…Vendredi 12 octobre 2001Je ne sais toujours pas comment réagir à la nouvelle, à ma découverte. Aria, c’est Aria Blackwood. J’avais commencé à développer un peu plus que de l’amitié épistolaire quand je ne connaissais pas son identité, mais désormais… Désormais, si je devais reprendre le vocabulaire vulgaire d’Aliocha, j’étais vraiment piqué. Il faut bien avouer que la jeune femme est plutôt mignonne, lorsqu’elle laisse tomber le voile de mauvaise humeur meurtrière qui drape presque continuellement son visage. Et puis, de par ses écrits je sais qu’elle est drôle, sensible, intelligente, humble et… tellement vulnérable. Je sais, je sais, c’est mal de penser à ce trait comme de quelque chose pouvant être attirant chez une personne mais… Mais je pourrais tellement l’aider. Je peux déjà l’aider, un peu, à mon niveau. Je tournais les pages du petit carnet rouge, assis à mon bureau. La bibliothèque était fermée, mais j’avais traîner dans mes tâches pour avoir une excuse et rester alors que tout le monde était déjà parti. Un tête-à-tête avec Aria, au travers des pages. Par Merlin, je deviens aussi romantique que mon père !

Cher ami de plume,

Tout d'abord, je te pris de m'excuser pour mes propos. Je ne faisais qu'une supposition, et je me suis rendue compte que je suis allée bien trop loin. Je ne voulais pas te blesser, seulement te montrer que tu avais une alliée dans le cas où tu étais effectivement homosexuel. Je me rends compte que je n'aurais pas dû dire tout ça, et je m'en excuse.

Par ailleurs, bien sûr que je t'ai pardonné d'avoir écrit dans mon carnet ! Sans cela, nous n'aurions pas cette passionnante correspondance dont j'attends chaque réponse avidement, même si cela me demande de l'énergie supplémentaire d'aller dans la bibliothèque au moins une fois par semaine. De toute façon, même si c'est parfois dur, cela reste une bonne chose pour moi de me forcer et ne pas rester sur mes acquis.

Je trouve les noms que tu as donnés à tes chats vraiment très mignons. Et originaux. Mais je ne peux rien dire quand je vois le réel prénom de mon grand frère ! Heureusement que tout le monde le connaît sous son surnom, mais ma famille a parfois de drôle d'idées. Mais je pense que leur donner des noms issus de l'univers Burtonien est une bonne idée. C'est quelque chose à réfléchir si jamais je vis seule, ou si j'arrive à convaincre mon frère d'adopter un chat. Ma sœur sera d'accord, elle est la douceur incarnée. Tout l'inverse de notre frère… C'est pour cela que c'est lui qui sera compliqué à convaincre. Sauf si je les demande à Noël… C'est une idée à creuser. D'ailleurs, j'adore Noël, c'est ma fête préférée ! J'ai vraiment hâte que décembre arrive pour que je décore deux sapins : celui de notre appartement étudiant, et celui de la maison familiale.

Bien sûr que j'ai sauté de joie sur ma chaise ! Je connais peur d'homme qui relèveraient ce côté féministe d'une oeuvre. Peut-être mon cousin Mathys. Mais certainement pas mon frère ou mon parrain ! Non, chez nous, le féminisme est malheureusement une affaire de femme. Oh, je sais que Père nous soutient malgré tout. Même si il est très discret. Mais je sais que si moi ou ma sœur étions embêtée, il prendrait toujours notre défense. Et il a apprit à mon frère à être respectueux envers les femmes. Enfin, disons qu'il a essayé, et qu'il l'est… Seulement avec les femmes de notre famille.

Je ne me vexe pas, je sais que je ne suis pas très douée en maquillage ! En tout cas, j'ai recopié tes conseils, et je compte bien les appliquer à la prochaine sortie que m'imposera ma mère… Je te dirais si cela a marché. Je ne pense pas, mais surtout parce que ma mère est une femme intelligente. Et qu'elle me connaît par cœur. J'en ai une justement ce weekend, alors, je te tiendrais au courant ! En attendant, serait-ce trop demandé que tu me parles un peu de toi…? J'ai envie d'apprendre à te connaître, tu m'intrigues vraiment beaucoup. Et peut-être même que tu arriveras à me faire sortir de ma tanière.
 

Je pris le temps de relire une seconde fois les petits paragraphes s’étalant sur les pages, en essayant d’imaginer la voix, le ton qu’aurait la jeune femme en prononçant ses mots à voix haute. Si elle me les disait sous un plaid, les yeux dans les yeux, nos regards se cherchant à travers la brume de nos boissons chaudes… Hum. Peut-être devrai-je calmer mes rêveries, si je voulais être capable de lui répondre de manière plus appropriée. Je me mis donc à ma tâche, en oubliant soigneusement son premier paragraphe. Il vaut mieux faire semblant d’oublier que de devoir une nouvelle fois se justifier sur plusieurs lignes.

Très chère amie,

Je suis sincèrement heureux d’être pardonné ! Et encore plus que tu trouves, tout comme moi, notre correspondance des plus passionnante – dans tout les sens du terme. Le fait que tu ne déroges jamais à notre rendez-vous me montre à quel point tout cela te tient à coeur, et tu m’en vois bien plus que ravi.

Je pourrai t’aiguiller, si tu cherches un chaton (ou un chat adulte, pourquoi pas?) à l’adoption. Comme tu t’en doutes, j’en connais un rayon sur les vétérinaires, les animaleries et j’en passe. Rien ne sera plus facile que de te donner deux ou trois bonnes adresses par écrit, n’est-ce pas ? Les grands frères sont une plaie : ne le laisse pas entraver ton bonheur d’adopter un chat ! Je te dirai bien de commencer à te pencher sur une telle démarche dès maintenant, mais puisque tu sembles souhaiter attendre Noël…  Au vu de tes mots, il me semble que tu apprécies cette fête (tu noteras ce doux euphémisme).  Ainsi, je passerai sans doute pour un horrible cynique à tes yeux, mais je n’aime pas beaucoup Noël. Sans doute parce que cette fête est trop proche de mon anniversaire, tout comme le Nouvel An. Mais je n’ai jamais été un grand fan de toutes ses traditions, par ailleurs.

Je suis fier de faire partis des hommes de ta vie qui ont ce bon côté. Le féminisme n’est pas vraiment un cheval de bataille dans ma famille, mais il est vrai que c’est une cause qui m’est chère. Et je me permets une petite aparté, tu m’en excuseras, mais est-ce que ton frère a des bons côtés, ou même ne serait-ce qu’un seul ? Il semble être une personne assez détestable, tel que tu le décris.

En tout cas, j’ai très hâte que tu me tiennes au courant de tes avancées dans le domaine du maquillage ! Peut-être pourrais-je t’être utile en te donnant d’autre conseils ? Pour une fois que ce savoir pourrait être vraiment utile… Ce serait avec plaisir que je t’en dises un peu plus sur moi, mais que veux-tu savoir, au juste ? J’ai l’impression que tu sais déjà tout : j’ai une vingtaine d’année, je suis en cursus de Littérature, et j’adore un certain nombre de genre littéraire et mes chats. Je suis plutôt doué en maquillage, et tu devrai te sentir privilégiée de le savoir : ce n’est pas quelque chose que je livre facilement. Que pourrais-je rajouter de plus ? N’hésite pas à me l’écrire, car je t’avoue que ton envie me perd quelque peu.

Amicalement,
Ton ami de plume que tu laisses assez perplexe
 

Samedi 13 octobre 2001 

Le côté stalkeur de la famille ne devrait pas être adressé qu’à Aliocha poursuivant la princesse d’Irlande. Non, dans le genre, je ne suis pas mieux. Au moins, moi, je ne fais pas exprès d’importuner celle que je poursuis… et je le fais pour des raisons un peu plus louables que « emmerder Louve », en citant mon frère. Réparer Aria au milieu d’une foule de Sang-Pure n’est pas très facile : elle a une capacité assez effrayant à se fondre parmi les convives et à se faire oublier. Tout le contraire de mon frère, par exemple. Ou de mes parents. Heureusement, avec notre correspondance secrète et le fait que je l’observais dès que j’en avais l’occasion (oui, je sais, ce n’est pas bien), je pouvais en déduire où elle se cacherait. Un endroit isolé, où elle pourrait laisser voguer ses pensées en solitaire… Mon regard se porta sur les grandes fenêtres qui bordaient la pièce où se tenait la réception. Un balcon, évidemment.

Je me déplaça vers la fenêtre, juste assez pour voir une petite silhouette regarder rêveusement le ciel – enfin, ce que mon imagination voulait bien voir, surtout. Cheveux bruns, impeccablement bien coiffés, petite robe blanche bouffante.. pas de doute, c’était bien elle. Aussi bizarre que cela puisse paraître, je crois bien que je serai désormais capable de la reconnaître de dos, en toute occasion. On mettra cela sur mon excellent sens de l’observation, et non pas le fait qu’elle occupait de plus en plus souvent mes pensées, de nuit comme de jour. Il me fallut quelque secondes pour prendre une bonne inspiration, deux coupes de champagne et de me jeter dans l’arène. Je ne sais pas vraiment ce que j’attendais : Aria ne savait pas que son ami de plume et moi ne faisions qu’un, et je préférais laisser les choses en l’état pour l’instant. Pour ne pas trop la brusquer… ni me brusquer, je dois bien l’admettre. Mais… peut-être que je pourrai un peu l’aider à passer la soirée dans des conditions pas trop défavorables ? De toute manière, je saurai bien assez vite si mon plan a fonctionné : elle me l’écrira dans notre carnet.

Je m’éclaircis la gorge d’un raclement, en espérant ne pas trop lui faire peur lorsque j’élèverai la voix. « Aria ? Bonsoir… »  « Oh. Bonsoir… »  La première épreuve était passée : elle ne m’avait pas dit d’aller voir ailleurs, ce qui était plutôt encourageant. Peut-être n’est-elle désagréable que pendant les tournois, parce que sa famille fait pression sur elle pour qu’elle gagne à tout prix ? Après tout, toutes les familles de Sang-Pure ne ressemble pas à la mienne, loin de là. Le prestige par victoire ou prouesse magique était encore bien ancré chez bon nombre d’entre eux. « Si tu cherches ton frère, je crois qu'il est avec le mien, à s'enfiler une bouteille de champagne. »  Je grimaçais à cette pensée. J’adorais mon frère, mais il était nettement moins adorable lorsqu’il fallait le coucher dans son lit après une soirée bien arrosée. Souvent, j’abandonnai pour le border sur le canapé, avec une cuvette à ses pieds. C’était plus simple et plus pratique pour tout le monde. « Non merci. Aliocha ne va pas que s’enfiler du champagne, et je n’ai pas très envie d’être témoin de ça… »  Passer beaucoup de temps avec mon frère avait un réel désavantage : je commençais à reprendre certains traits de son humour carrément vaseux. « Enfin, évitons de parler de ça, je n’ai pas très envie de faire des cauchemars. Champagne ? »  « Merci beaucoup… »  Deuxième épreuve passée haut la main ! Je pouvais à peine le croire, je devais être sous une bonne étoile ce soir – une fois n’est pas coutume. Je m’accouda à la rambarde, les yeux fixés sur le ciel. En parlant d’étoile… « Tu as vu, on peut voir Orion, ce soir. »  Je porta la flûte à mes lèvres, en lui montrant la constellation de l’autre main. « Orion était un grand chasseur, tu le savais ? Il est tombé amoureux de la princesse Méropée, mais il a dû tuer tout les animaux dangereux de l’île de Chios pour pouvoir l’épouser. Je me demande bien pourquoi les rois Grecs lançaient ce genre de défi, ça ne marcherait jamais de nos jours… »  Sans parler du fait que demander la main d’une fille à son père était incroyablement vieux jeu. Même mes parents ne l’ont pas fait ! « Est-ce que tu veux que je t’en racontes un peu plus, sur Orion ? »  Pitié, Merlin, faites qu’elle ne connaisse pas déjà cette légende, je n’ai absolument aucune autre idée pour continuer la conversation avec elle.
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Do I dare ?

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Dear Diary… Avec Harry Romanov Samedi 13 octobre 2001

J'avoue que je ne comprenais pas très bien pourquoi Harry Romanov me rejoignait sur le balcon. Mais avec lui en sa compagnie, peut-être que ma mère m'empêcherait de rentrer ? Après tout, j'étais en la compagnie de quelqu'un d'autre que ma famille. Mais, pour ma conscience, je pensais que Harry cherchait son frère, et je lui indiquait où il était. « Non merci. Aliocha ne va pas que s’enfiler du champagne, et je n’ai pas très envie d’être témoin de ça… » Je ne pus m'empêcher de faire une grimace amusée en entendant ça. La relation de plus que meilleur ami de mon frère et Alekseï Romanov n'était pas un secret dans notre famille. « Dégoutant, mais juste. » « Enfin, évitons de parler de ça, je n’ai pas très envie de faire des cauchemars. Champagne ? » Avec un sourire, j'attrapais la coupe de champagne. La mienne était vide, et je ne disais jamais non à de l'alcool !

« Tu as vu, on peut voir Orion, ce soir. » Je regardais la direction que m'indiquait Harry. Je m'approchais du muret, les bras dessus, en regardant le ciel, avant d'avouer : « Je ne suis pas bonne en Astronomie. » « Orion était un grand chasseur, tu le savais ? Il est tombé amoureux de la princesse Méropée, mais il a dû tuer tout les animaux dangereux de l’île de Chios pour pouvoir l’épouser. Je me demande bien pourquoi les rois Grecs lançaient ce genre de défi, ça ne marcherait jamais de nos jours… » J'haussais les épaules, dubitative. « Certains sont prêts à faire des folies par amour… Ma mère a harcelé mon père à l'Université pendant des années pour essayer de le séduire. » Je rajoutais, sur un ton de confidence : « Elle était son élève. » Cette histoire me fera toujours sourire. Ou même juste simplement fondre. Je pourrais presque rêver d'une histoire d'amour aussi romantique, si j'acceptais de m'ouvrir aux autres. « Est-ce que tu veux que je t’en racontes un peu plus, sur Orion ? » « Vas-y, je t'en pris. » Je lui souris, en me tournant vers lui.

En vérité, cette histoire ne m'était pas inconnue. Avec des parents comme les miens, je connaissais pas mal de mythes et de légendes. Mais, en réalité, j'aimais écouter Harry. Il était tellement intéressant ! Je sais que je n'avais jamais pris le temps d'apprendre à le connaître, mais les circonstances étaient… Particulières. Là, nous étions seuls, c'était parfait. Je pouvais me détendre. Je me sentais bien, avec le jeune homme. Il prenait son temps, et savait de quoi il parlait. C'était vraiment très agréable. « Tu veux que je te dise un secret ? » Je m'approchais de lui, en souriant. « Je connaissais déjà cette légende. Mais tu as un vrai talent pour raconter les histoires. » Je me tournais vers le ciel, en faisant tourner le champagne dans mon verre. Je ne ressentais même pas le besoin de le boire pour me sentir bien. Je me sentais bien, je n'avais plus qu'à apprécier ce goût. Et ce moment. « Je pense que l'une de mes histoires d'amour préférée… Est celle d'Orphée et Eurydice. Il est allée jusqu'aux Enfers pour aller la sauver, mais c'est son amour qui l'a condamnée… » Je soupirais, nostalgique, triste pour Orphée. « Il avait besoin de la sauver, mais il l'aimait trop… C'est tellement mignon, je trouve. »

Lundi 15 octobre 2001

J'avais encore en tête la charmante soirée que j'avais passé avec Harry. Sur bien des côtés, il m'avait fait pensé à mon mystérieux correspondant, et plus le temps passait, plus j'espérais que ce soit la même personne. J'avais bien remarqué un changement chez Harry. Il semblait moins tendu en me voyant, quand je venais emprunter des livres à la bibliothèque. Il était bien plus agréable, aussi. J'avais même presque envie de venir faire mes devoirs à la bibliothèque, le vendredi… Il fallait que j'en parle à Luna. Elle connaissait mes peurs, mais je savais qu'elle voulait m'aider. Et je savais qu'elle voudrait que j'y aille, petit à petit, pour aller mieux. Et je savais que si je lui en parlerais, je me forcerais à y aller. Mais, en attendant, je me contentais d'aller, comme toutes les semaines, à la bibliothèque, pour aller répondre à mon correspondant dans mon carnet.

Très chère amie,

Je suis sincèrement heureux d’être pardonné ! Et encore plus que tu trouves, tout comme moi, notre correspondance des plus passionnante – dans tout les sens du terme. Le fait que tu ne déroges jamais à notre rendez-vous me montre à quel point tout cela te tient à coeur, et tu m’en vois bien plus que ravi.

Je pourrai t’aiguiller, si tu cherches un chaton (ou un chat adulte, pourquoi pas?) à l’adoption. Comme tu t’en doutes, j’en connais un rayon sur les vétérinaires, les animaleries et j’en passe. Rien ne sera plus facile que de te donner deux ou trois bonnes adresses par écrit, n’est-ce pas ? Les grands frères sont une plaie : ne le laisse pas entraver ton bonheur d’adopter un chat ! Je te dirai bien de commencer à te pencher sur une telle démarche dès maintenant, mais puisque tu sembles souhaiter attendre Noël… Au vu de tes mots, il me semble que tu apprécies cette fête (tu noteras ce doux euphémisme). Ainsi, je passerai sans doute pour un horrible cynique à tes yeux, mais je n’aime pas beaucoup Noël. Sans doute parce que cette fête est trop proche de mon anniversaire, tout comme le Nouvel An. Mais je n’ai jamais été un grand fan de toutes ses traditions, par ailleurs.

Je suis fier de faire partis des hommes de ta vie qui ont ce bon côté. Le féminisme n’est pas vraiment un cheval de bataille dans ma famille, mais il est vrai que c’est une cause qui m’est chère. Et je me permets une petite aparté, tu m’en excuseras, mais est-ce que ton frère a des bons côtés, ou même ne serait-ce qu’un seul ? Il semble être une personne assez détestable, tel que tu le décris.

En tout cas, j’ai très hâte que tu me tiennes au courant de tes avancées dans le domaine du maquillage ! Peut-être pourrais-je t’être utile en te donnant d’autre conseils ? Pour une fois que ce savoir pourrait être vraiment utile… Ce serait avec plaisir que je t’en dises un peu plus sur moi, mais que veux-tu savoir, au juste ? J’ai l’impression que tu sais déjà tout : j’ai une vingtaine d’année, je suis en cursus de Littérature, et j’adore un certain nombre de genre littéraire et mes chats. Je suis plutôt doué en maquillage, et tu devrai te sentir privilégiée de le savoir : ce n’est pas quelque chose que je livre facilement. Que pourrais-je rajouter de plus ? N’hésite pas à me l’écrire, car je t’avoue que ton envie me perd quelque peu.

Amicalement,
Ton ami de plume que tu laisses assez perplexe


Cher correspondant,

D'ici Noël, peut-être que j'aurais eu une folle envie de te donner mon prénom, dans ce cas-là, je veux bien que tu m'envoies une lettre pour me dire comment adopter un chaton ! Je suis sûre que ma sœur acceptera de m'accompagner, et qu'elle m'aide à le choisir. Je pense qu'elle acceptera aussi qu'on prenne un chaton abandonné. Je souhaite leur donner une maison qu'ils n'ont pas, alors que les chatons de luxe auront toujours cette chance.

En attendant, j'ai noté que tu disais que les grands frères étaient une plaie, en as-tu un ? Mais pour répondre à ta question, mon frère a des bons côtés, même si ils sont très bien cachés ! C'est un artiste, il est très doué dans son domaine. Et surtout, même si il ne le dit pas, il adore sa famille. Je sais qu'il ferait tout pour ma sœur et moi, et surtout, il respecte énormément notre cousine, qui a monté un projet familial elle-même. Alors que c'est le plus grand macho que je connaisse, il sait reconnaître quelques talents féminins !

Et surtout, comment peux-tu dire que tu détestes Noël ? C'est la fête la plus merveilleuse du monde ! C'est l'époque des chocolats chauds à gogo, des plaids, des siestes sur le canapé, des feux de cheminée, du vin chaud et des marchés de Noël ! Bon, je peux comprendre que tu n'aimes pas cette fête à cause de ton anniversaire. Mais donne-moi ta date, et moi, je penserais à te le souhaiter !

Samedi dernier, j'ai dû aller à une soirée. J'ai suivi tes conseils, et franchement, mon maquillage était vraiment réussi ! Malheureusement, ma mère me connaît trop bien, et j'ai dû aller à cette soirée. Mais avec le recul, je ne regrette rien… J'ai rencontré là-bas quelqu'un que je connais depuis des années. Nous n'avons jamais été proches, loin de là, mais ce soir-là… Nous avons parlé toute la nuit. Je devais normalement repartir après une heure, mais ma mère est venue quand la soirée a touché à sa fin. Je ne voyais pas le temps passer. Il était vraiment intéressant. Et franchement, si je le connaissais mieux, je l'inviterais à la maison boire une boisson avec moi. Mais, comme toi, je ne le connais pas assez bien… Dans quelques mois, peut-être ?

Et sinon, pour que j'apprenne à te connaître… Accepterais-tu de me raconter une anecdote que tu n'as jamais racontée à personne ? J'en ferais de même, si tu le souhaites !

Ta correspondante


Mercredi 31 octobre 2001

J'avais des devoirs… Par-dessus la tête. Et plein de choses à préparer pour mon stage, également ! J'ai dû profiter de chaque moment de libre pour travailler. Et ma sœur, c'est pareil. Alors, on a essayé de tout faire pour au moins nous libérer cette soirée. C'est Halloween, on s'est promis de se retrouver. Elle devait d'abord retrouver Lilith à une fête, avant de me rejoindre pour un film et des bonbons. Et je voulais profiter de ce film pour répondre à mon correspondant, comme je n'avais pas eu le temps de le faire lundi. Alors, j'arrivais à la bibliothèque pile à la fermeture. Je me faufilais parmi tous les lecteurs qui partaient, je fonçais au rayon littérature moldu, attrapais le carnet et partit directement. Je pris quelques secondes pour apprécier ce moment de solitude dans la bibliothèque silencieuse, puis je baissais la poignée… Qui ne s'ouvrit pas.

Je fronçais les sourcils, et je la rebaissais à nouveau. Certes, je suis venue au dernier moment, quand même ! « Oh, aller ! » J'essayais encore et encore, mais en vain. Et les sortilèges ne marchaient pas, comme c'est une bibliothèque sorcière ! « Putain ! » Comment j'allais faire pour prévenir Luna, sans hibou ? Je posais mon front contre la vitre, quand j'entendis du bruit derrière moi. Je me retournais, et je vis… « Harry ! » Je l'appelais, sur un ton soulagé. Peut-être qu'il pourra me sortir de là ? « Je suis venue récupérer quelque chose, mais la porte s'est refermée. Et comme c'est une bibliothèque sorcière, mes sortilèges ne marchent pas… » J'espérais vraiment que Harry ait les clés. Mais manifestement, ils ne les donnent pas aux étudiants. « Alors… On est coincé ici pour la nuit ? » Non pas que ça me dérange pas d'être avec Harry. Je préfère être avec lui qu'avec quelqu'un que je ne connais pas. Je me sens aussi bien avec lui que je me sentais bien avec Louise, à Poudlard. Mais je ne savais pas comment prévenir ma famille…

Je surpris son regard qui tombait sur le carnet, et je me sentis d'un coup très mal à l'aise. « Je ne vole pas un bouquin, je te jure… En fait, je l'ai récupéré dans un rayon, et… Je crois que je devrais le reposer. Je sais que tu es bibliothécaire, mais ne le déplace pas, d'accord ? » J'allais me diriger vers le rayon, quand je tiquais. « Comment tu sais que je vais au rayon de littérature moldue ? » Si il le savait, cela ne voulait dire qu'une seule chose… « PAR TOUS LES ANCÊTRES DE LA FAMILLE BLACKWOOD, C'EST PAS TOI LE GAY, CE SONT TES PARENTS. » Je comprenais mieux pourquoi il se disait à l'écart dans le carnet ! Je pensais qu'il était homosexuel dans une famille d'hétéro, mais en fait, c'est l'inverse ! « TU ES MON MYSTÉRIEUX CORRESPOND ?! Mon rêve se réalise ! » Mon rêve d'être tombé sur quelqu'un de normal, et pas taré ! Et surtout, quelqu'un que j'appréciais !

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Dear Diary…Samedi 13 octobre 2001« Certains sont prêts à faire des folies par amour… Ma mère a harcelé mon père à l'Université pendant des années pour essayer de le séduire. » Je regardais la jeune femme, bouche bée. Qu’est-ce que j’étais censée répondre à ce genre de chose ? « Elle était son élève. » … D’accord, moi qui pensait que ça ne pouvait pas être plus gênant, je m’étais donc trompé dans les grandes largeurs. Ne préférant pas m’engager dans un terrain que je sentais extrêmement glissant, je proposais à Aria de lui compter le mythe d’Orion. Et c’est un soulagement non dissimulé que je me mis à l’œuvre. J’essayais de ne pas trop penser à ce qu’il se serait passé si elle m’avait dit non, et surtout, j’essayais de profiter du moment présent. Une discussion aussi longue avec la jeune femme était quelque chose de très rare – du moins de vive voix. Qui sait quand une telle occasion se présentera de nouveau ?

« Tu veux que je te dise un secret ? » Je déteste les secrets, autant que j’adore la voir s’avancer vers moi. Si elle se rapprochait encore un peu plus, nos mains se toucheraient presque, et je pourrai la prendre dans mes bras. « Vas-y, dis-moi ? » Je souffle en espérant que la nuit cache assez bien mon trouble. « Je connaissais déjà cette légende. Mais tu as un vrai talent pour raconter les histoires. » Je devrai vraiment arrêter de lire les romances de ma cousine pour m’endormir le soir. Le fait qu’Aria m’écoute parler alors qu’elle savait déjà tout cela, son regard rêveur vers les étoiles, la légère ivresse des bulles de champagne… Tout, absolument tout était parfait pour planter le décor d’un grand récit romantique. Ce n’était pas une très bonne nouvelle pour moi, alors que je voulais garder le plus longtemps possible mon secret sur notre correspondance. Encore un peu plus de cette ambiance, et je lui révélerai tout sans même m’en rendre compte. Je posa donc assez loin de moi ma coupe de champagne, sur le rebord du balcon. Autant ne pas tenter le destin ce soir. « Je pense que l'une de mes histoires d'amour préférée… Est celle d'Orphée et Eurydice. Il est allée jusqu'aux Enfers pour aller la sauver, mais c'est son amour qui l'a condamnée… » J’ouvris la bouche en la regardant dans les yeux, avant de la fermer. « Il avait besoin de la sauver, mais il l'aimait trop… C'est tellement mignon, je trouve. » « Je… » Hum, comment faire pour ne pas passer pour un demeuré en lui disant ça ? « Je ne connais pas cette histoire. En fait… je connais juste les mythes qui ont des liens avec l’Astronomie. » Ma voix faiblissait un peu sur la fin de ma phrase. J’avais, sans vouloir verser dans le mélodrame, l’impression d’être pris à mon propre piège.

Mercredi 31 octobre 2001 

Rester plus tard dans la bibliothèque pour être certain de ne pas être dérangé dans ma lecture avait été l’idée du siècle. J’avais même changé secrètement mes horaires de stage de la semaine avec un camarade, qui voulait aller à une fête d’Halloween. Est-ce que j’avais subtilement glissé le fait que mon frère en faisait une dans notre conversation ? Bien sûr. Même si Aliocha pouvait se révéler être le plus chiant des grands frères, je savais combien ses fêtes comptaient pour lui. Je m’étais préparé pour ma session de lecture et d’écriture. La Réserve de la bibliothèque me tendait les bras : il n’était pas très difficile d’installer plusieurs coussins sur le siège complètement défoncé de la pièce, plus un sur le bureau qui accueillerait mes pieds. Ni vu, ni connu. Sauf que… j’étais trop bien installé. Et je ne sais pas si c’est à cause de mes cours, de l’absence de fenêtre de la Réserve, ou parce que je passais mes nuits à rêver d’Aria, mais je m’endormis. Comme une masse, j’étais tombé dans les bras de Morphée, laissant mes parchemins tomber au sol. Heureusement, ce n’était que le premier jet de mon roman. J’avais pour habitude de retaper les feuillet au propre, sur ma machine à écrire.

Bref. Revenons au fait que j’aurai pût dormir encore longtemps, les jambes étendues entre mon siège et le bureau, si il n’y avait pas eu ce gros bruit. Celui qui m’a fait levé – ou plutôt, à moitié tombé de ma chaise – d’un bond, complètement désorienté. Je sortis de la Réserve, en me demandant vaguement si il n’y avait pas un dragon caché sous la Bibliothèque, pour faire autant de vacarme. Sauf que non, ce n’était pas un dragon. C’était un – une sorcière, qui semblait vouloir défoncer la porte de l’entrée à mains nues. «  Putain ! » Le timbre de la voix ne pouvait pas me tromper. Ce n’était pas n’importe quelle sorcière. C’était Aria. Je toussota pour lui signaler de manière plus ou moins subtil ma présence derrière elle. « Harry ! » Je m’approchais de la jeune femme, en prenant pour la première fois conscience que nous étions plongés dans l’ombre. Oh merde… « Je suis venue récupérer quelque chose, mais la porte s'est refermée. Et comme c'est une bibliothèque sorcière, mes sortilèges ne marchent pas… » « Heu… alors comment te dire ça. La Bibliothèque est fermée. » Je me racla la gorge. La suite n’allait pas forcément lui faire plaisir. « Tu vois, les lumières se sont éteintes. C’est comme les portes, tout s’éteint et se ferme à une heure précise, c’est les propriétaires qui ont lancé ce sort et… je n’ai pas les clefs. » « Alors… On est coincé ici pour la nuit ? » J’opinai de la tête, en laissant traîner mes yeux sur ce qu’elle tenait dans la main. Le carnet rouge. Merlin, dire que je n’avais pas eu le temps de lire ou d’écrire ma réponse. Je le faisais normalement le vendredi, dans les périodes de creux. Mais aujourd’hui, la Bibliothèque avait été trop fréquentée pour que je trouve le temps de m’éclipser. Et maintenant, j’étais coincé avec elle toute la nuit. C’était la conclusion parfaite d’une journée qui s’était annoncée des plus ennuyeuse.

« Je ne vole pas un bouquin, je te jure… En fait, je l'ai récupéré dans un rayon, et… Je crois que je devrais le reposer. Je sais que tu es bibliothécaire, mais ne le déplace pas, d'accord ? » « Oh oui, ne t’inquiètes pas… de toute façon, personne ne passe par le coin de la littérature moldue. » Je conclus avec un petit rire. C’était vrai : ce rayon était encore plus boudé que les plus obscures matières magiques, comme la lecture des lignes de la main ou la magie théorique. « Comment tu sais que je vais au rayon de littérature moldue ? » Encore une fois : oh, merde. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas me taire et réfléchir deux secondes à ce qui me traversait l’esprit, quand elle était en face de moi ? « PAR TOUS LES ANCÊTRES DE LA FAMILLE BLACKWOOD, C'EST PAS TOI LE GAY, CE SONT TES PARENTS. » « MAIS MERDE, SÉRIEUX, POURQUOI ON ME CROIT PAS QUAND JE DIS QUE JE SUIS PAS GAY ! » Ce… n’était sûrement pas la meilleure chose à dire en premier. Mais c’était rageant, au final. Si elle n’avait jamais sût qui j’étais, elle m’aurai définitivement catalogué comme homosexuel ? Est-ce que ça voulait dire qu’il n’y avait que moi qui vivait en solitaire notre début de romance épistolaire ? « TU ES MON MYSTÉRIEUX CORRESPONDANT ?! Mon rêve se réalise ! » Dubitatif, je leva un sourcil en dévisageant Aria. « Tu voulais un correspondant qui puisse jouer avec toi aux échecs ? » Je joua un instant avec le carnet rouge entre mes mains, avant de l’ouvrir. « Quoi ? J’ai plus besoin de me cacher maintenant, tu sais qui je suis. » Peut-être que j’aurai dû paraître plus surpris lors de la révélation sur notre identité ? Aria n’est pas censé être au courant que… enfin, que je savais avant elle. « Et puis, je n’ai pas eu le temps de lire ta réponse, moi. » Je me détournais d’elle, en espérant que mettre de la distance entre nous serait suffisant pour qu’elle ne remarque pas ma bourde. Naïf, moi ? À peine.

Cher correspondant,

D'ici Noël, peut-être que j'aurais eu une folle envie de te donner mon prénom, dans ce cas-là, je veux bien que tu m'envoies une lettre pour me dire comment adopter un chaton ! Je suis sûre que ma sœur acceptera de m'accompagner, et qu'elle m'aide à le choisir. Je pense qu'elle acceptera aussi qu'on prenne un chaton abandonné. Je souhaite leur donner une maison qu'ils n'ont pas, alors que les chatons de luxe auront toujours cette chance.



« L’animalerie sur le Chemin de Traverse est pas mal, pour l’adoption. Mais je suis sûre que tu peux trouver l’équivalent ici. Le plus important, c’est d’avoir un bon vétérinaire. Je te donnerai l’adresse de la mienne. » Je m’assied à une des tables, la baguette allumée pour déchiffrer les mots tracés par Aria. Je n’ai pas pût m’empêcher de lui répondre, en lisant son message. Est-ce qu’elle se souvient de ce qu’elle a écrit, au moins ? Est-ce que je ne passe pas trop pour une personne bizarre, à ses yeux ?

En attendant, j'ai noté que tu disais que les grands frères étaient une plaie, en as-tu un ? Mais pour répondre à ta question, mon frère a des bons côtés, même si ils sont très bien cachés ! C'est un artiste, il est très doué dans son domaine. Et surtout, même si il ne le dit pas, il adore sa famille. Je sais qu'il ferait tout pour ma sœur et moi, et surtout, il respecte énormément notre cousine, qui a monté un projet familial elle-même. Alors que c'est le plus grand macho que je connaisse, il sait reconnaître quelques talents féminins !

Et surtout, comment peux-tu dire que tu détestes Noël ? C'est la fête la plus merveilleuse du monde ! C'est l'époque des chocolats chauds à gogo, des plaids, des siestes sur le canapé, des feux de cheminée, du vin chaud et des marchés de Noël ! Bon, je peux comprendre que tu n'aimes pas cette fête à cause de ton anniversaire. Mais donne-moi ta date, et moi, je penserais à te le souhaiter !


« Hé, mais tu parles de moi ! » Je lu avidement sa description de la soirée de samedi, en repensant à notre moment partagé, sous le ciel étoilé. J’avais, bien évidemment, fait exprès de sauter rapidement les paragraphes sur son frère, qui ne m’intéressait pas vraiment, et sur mon aversion pour Noël. C’était une discussion un peu trop compliqué pour la tenir ici, alors que nous allions passer la nuit enfermés dans la Bibliothèque.

Samedi dernier, j'ai dû aller à une soirée. J'ai suivi tes conseils, et franchement, mon maquillage était vraiment réussi ! Malheureusement, ma mère me connaît trop bien, et j'ai dû aller à cette soirée. Mais avec le recul, je ne regrette rien… J'ai rencontré là-bas quelqu'un que je connais depuis des années. Nous n'avons jamais été proches, loin de là, mais ce soir-là… Nous avons parlé toute la nuit. Je devais normalement repartir après une heure, mais ma mère est venue quand la soirée a touché à sa fin. Je ne voyais pas le temps passer. Il était vraiment intéressant. Et franchement, si je le connaissais mieux, je l'inviterais à la maison boire une boisson avec moi. Mais, comme toi, je ne le connais pas assez bien… Dans quelques mois, peut-être ?

Et sinon, pour que j'apprenne à te connaître… Accepterais-tu de me raconter une anecdote que tu n'as jamais racontée à personne ? J'en ferais de même, si tu le souhaites !

Ta correspondante


« Je fume. » Je poussais le carnet fermé devant Aria, en plantant mon regard dans le sien. « Tu m’as demandé de te raconter quelque chose que je n’ai jamais dit à personne, alors voilà. » Je haussais les épaules, en jouant nerveusement avec le paquet dans la poche de ma veste. « Je fume depuis que je suis en sixième année. Ça m’aide, pour le stress. Personne n’est au courant. » J’avais réussi à ne pas me faire prendre ni par ma famille, ni par deux ex-petites-amies, dont une franchement envahissante. En soit, c’était un exploit dont je pouvais être fier. « Bref. Une idée de ce que tu voudrais faire pour passer le temps ? » Je regrettais presque qu’il n’y ait pas d’échiquier dans la Bibliothèque. Presque.
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Do I dare ?

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Dear Diary… Avec Harry Romanov « Je… » Je me tournais vers Harry, curieuse de ce qu'il allait dire. « Je ne connais pas cette histoire. En fait… je connais juste les mythes qui ont des liens avec l’Astronomie. » « Je suppose que tu dois être un passionné d'Astronomie… » Je lui souris, avant de me tourner vers les étoiles, mon verre à la main. J'inspirais, puis je me lançais dans le récit de ce mythe. Mon mythe préféré. Puis, une chose en entraînant une autre, je me surpris à lui poser des questions sur l'Astronomie. C'est comme ça qu'on commençait à parler. Longtemps. Presque toute la nuit, jusqu'à ce que Arthur vienne me chercher pour partir. Et c'est ainsi que mon verre, à moitié plein quand je débutais l'histoire d'Orphée et Eurydice, resta à moitié plein. Je n'avais pas ressenti le besoin de le boire pour me sentir bien.

Mercredi 31 octobre 2001

Ce n'était absolument pas prévu, mais je me retrouvais coincée dans cette fichue bibliothèque pour la nuit. Et sans hibou, je ne savais absolument pas comment prévenir ma sœur que je ne pourrais pas rentrer. Bon, le seul point positif, c'est que je n'étais pas toute seule. Et le second point positif était que la personne avec qui j'étais enfermée, je la connaissais. C'était Harry Romanov, que j'appréciais de plus en plus. Enfin, le troisième et dernier point positif est que je venais d'apprendre que le jeune homme était également mon mystérieux correspondant, même si il semblait être un peu vexé. « MAIS MERDE, SÉRIEUX, POURQUOI ON ME CROIT PAS QUAND JE DIS QUE JE SUIS PAS GAY ! » Je croisais les bras, en levant un sourcil. « Oh, je t'en pris, tes propos portaient à confusion. Tu disais être le seul dans ta famille à cacher ta sexualité, et que tu ne savais pas comment en parler à tes proches. Comment je pouvais deviner que tu étais hétéro, et tes parents homo ? On pourrait croire le contraire. Et puis, tu te défendais un peu trop pour un gars hétéro. » Mais bon. L'avantage de cette situation, c'est que mes espoirs se fondaient. « Tu voulais un correspondant qui puisse jouer avec toi aux échecs ? » « Non, je voulais quelqu'un avec qui je pouvais discuter de manière confortable dans la vie réelle, pas à travers un carnet. »

Je posais mon sac par terre -inutile de se démonter l'épaule si de toute façon je reste ici cette nuit- alors que Harry ouvrait le carnet. « Tu fais quoi ? » « Quoi ? J’ai plus besoin de me cacher maintenant, tu sais qui je suis. » Je fronçais les sourcils. Ok, ma réaction à la découverte de mon correspondant était peut-être un peu disproportionnée, mais celle de Harry semblait totalement inexistante. Je gardais cette info dans un coin de ma tête, pour lui balancer plus tard. Une astuce que j'avais appris au sein de la famille Blackwood. « Et puis, je n’ai pas eu le temps de lire ta réponse, moi. » « Oh, mais je t'en pris, lis-là. » Harry s'installa sur un fauteuil, et je m'assise en face de lui. Après tout, j'avais bien envie de regarder ses réactions suite à mes écrits. « L’animalerie sur le Chemin de Traverse est pas mal, pour l’adoption. Mais je suis sûre que tu peux trouver l’équivalent ici. Le plus important, c’est d’avoir un bon vétérinaire. Je te donnerai l’adresse de la mienne. » « Hum ? Oh, oui, les chatons… » Je lâchais un rire. « Je ne suis toujours pas contre l'idée, mais c'est mon frère Arthur le ronchon qu'il faudrait convaincre. Et je ne vis plus à plein temps chez mes parents, alors je ne compte pas le laisser chez eux… »

Au final, c'était presque reposant de regarder Harry lire. Ses yeux bougeaient à la vitesse de sa lecture, et le léger froncement de sourcil qu'il faisait pour me déchiffrer était presque craquant. La bibliothèque était plongé dans le silence, je n'entendais que le bruit du doigt de Harry qui suivait les lignes, et les battements de mon cœur. Jusqu'à l'exclamation de Harry. « Hé, mais tu parles de moi ! » Sans comprendre vraiment pourquoi, je me sentis légèrement rougir. En fait, je ne sais pas si j'apprécie cette expérience. De regarder Harry lire mes écrits, je veux dire. J'ai l'impression que c'est presque trop intime. Mais en même temps, je ne pouvais pas me cacher alors que j'avais passé la meilleure réception de ma vie, si ? « Bien sûr… Je t'avais bien confié mes difficultés à parler à des gens dans une foule, quand je ne suis pas chez moi. Je devais bien te parler du garçon qui a réussi à rendre la soirée confortable, non ? » Je souris légèrement, presque blagueuse. Comme si le garçon de la réception, et mon correspondant n'étaient pas les mêmes. Et pourtant, si. Sur le court terme, ça ne rendait pas forcément les choses faciles. Mais sur le long terme, si. Moi qui voulait faire des efforts pour aller au-delà de mes peurs, mon correspondant et le garçon qui rendait les choses faciles ne pouvaient que m'aider. Et ils étaient les mêmes. C'était parfait.

« Je fume. » « Pardon ? » Harry refermait le carnet, et je ne comprenais pas pourquoi il me disait ça, tout à coup. « Tu m’as demandé de te raconter quelque chose que je n’ai jamais dit à personne, alors voilà. Je fume depuis que je suis en sixième année. Ça m’aide, pour le stress. Personne n’est au courant. » J'ouvris grands les yeux, surprise. Je ne pensais pas qu'on pouvait cacher qu'on fumait. Mon frère, par exemple, a été grillé très rapidement par Mère, qui l'a répété à Père. Bon, elle le sut par son odorat lupin. Et, comme j'en ait hérité, je déteste l'odeur de la nicotine qui imbibe ses vêtements. « Drôle de façon de gérer son stress… Sans jugement, évidemment. Je n'ai rien à dire. » Quand on voit que je me trimballe toujours avec une flasque remplie d'alcool ou avec des anxiolytiques. « Bref. Une idée de ce que tu voudrais faire pour passer le temps ? » Je savais que c'était le moment. Ok, j'avais gardé mon as dans la manche dans un laps de temps assez court, mais je ne pouvais pas laisser cette opportunité passer. « Tu pourrais me dire depuis quand tu sais que c'est moi, ta correspondante. » Je me laissais tomber contre le dossier, en croisant les bras. Je ne savais pas si il pouvait le deviner, mais je souriais. « Tu avais l'air tout sauf surpris de ma révélation, tout à l'heure. Je suppose alors que tu le savais avant… Et j'aimerais savoir depuis quand. » Le pire, c'est que je ne suis même pas fâchée. Après tout, il avait sûrement ses raisons de ne rien dire…

J'attrapais le journal, en écoutant ses explications, et je l'ouvrais en faisant tourner les pages. Je ne pouvais rien lire à cause de l'obscurité, mais occuper mes mains me permettait de garder un air nonchalant. Et franchement, je n'avais aucune idée de pourquoi je tenais tant à garder un air nonchalant. « Je suis astraphobique. J'ai une peur bleue des orages, et de la tempête. » Harry me lança un regard interrogateur, et je ne pus m'empêcher de me justifier : « Je t'avais écrit que si tu me confiais quelque chose sur toi, je te dirais une chose sur moi. En soi, il n'y a rien que ma famille ou ma meilleure amie ne sait pas de moi… Mais on a toujours gardé mes nombreuses trouilles secrètes. » J'énumérais, sur les doigts de ma main : « Astraphobique, ochlophobique, et phobie sociale, accrue par ma volonté de toujours tout réussir. » Un sourire narquois, presque jaune, monta sur mes lèvres. Quand je m'écoutais parler, je me rendais compte que rien n'allait chez moi. Je ne comprenais même pas pourquoi Louise continuait d'être ma meilleure amie. Finalement, à par lui apprendre à boire, qu'est-ce que je lui avais appris ? « Avoue, tu ne t'attendais pas à ça venant de moi, hein. »
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Dear Diary…Samedi 13 octobre 2001« Oh, je t'en pris, tes propos portaient à confusion. Tu disais être le seul dans ta famille à cacher ta sexualité, et que tu ne savais pas comment en parler à tes proches. Comment je pouvais deviner que tu étais hétéro, et tes parents homo ? On pourrait croire le contraire. Et puis, tu te défendais un peu trop pour un gars hétéro. » Je regardais la jeune femme avec un regard un peu mauvais. Je suis certain que mes écrits ne portaient pas du tout à confusion, enfin. Ce n’est pas ma faute si les autres personnes ont toujours l’esprit aussi mal placé et tordu. Quand je dis quelque chose, ce n’est pas pour en sous-entendre une autre, voyons ! Surtout pas dans un carnet où je me confessais plus au moins. L’affirmation suivante d’Aria me laissa un peu perplexe. Quelqu’un avec qui elle pouvait discuter ? Comment savait-elle qu’elle pouvait discuter de manière apaisée avec moi ? Elle n’avait discuté avec moi en tout et pour tout qu’une nuit et encore, juste de mythe et d’astronomie. Ou bien il lui en fallait bien peu pour être satisfaite, ou bien elle se basait que sur ma capacité sur ces deux seuls sujets. Mais je laissais là mes interrogations, pour me plonger dans la lecture du carnet. Il y avait un petit quelque chose d’excitant et d’amusant à le lire devant elle, et à réagir à ses mots en temps réel. Je ne savais pas ce qu’elle en pensait, mais ne plus avoir la barrière du papier et du temps rendait mes réactions un peu moins… guindées, et plus brouillonnes.

« Je ne suis toujours pas contre l'idée, mais c'est mon frère Arthur le ronchon qu'il faudrait convaincre. Et je ne vis plus à plein temps chez mes parents, alors je ne compte pas le laisser chez eux… » Je haussais les épaules. Est-ce que l’avis d’un grand frère compte vraiment ? Je n’avais jamais consulté le mien pour adopter mes chats. Mon avis, c’était qu’Aria devait faire ce qu’elle voulait, et son frère devra composer avec. Je poursuivis ma lecture, en m’arrêtant de temps à autre sur un passage que je jugeais… intéressant. « Bien sûr… Je t'avais bien confié mes difficultés à parler à des gens dans une foule, quand je ne suis pas chez moi. Je devais bien te parler du garçon qui a réussi à rendre la soirée confortable, non ? » Je leva les yeux vers la jeune femme. Elle semblait vraiment heureuse et… apaisée. Belle. Hum, l’ambiance un poil trop romantique de toute cette situation commençait à me monter à la tête. Il fallait que je me reprenne, et l’interrogation finale du journal m’en donna l’opportunité parfaite. Quoi de mieux que de révéler mon secret le plus honteux et le mieux gardé pour détruire le romantisme qui essayait de s’imposer un peu trop vite à moi ?

« Drôle de façon de gérer son stress… Sans jugement, évidemment. Je n'ai rien à dire. » Je me mordais la lèvre inférieure, sans rien répliquer. Oh, je savais que c’était ridicule. Et puis, même le fait que je sois stressé était tout aussi ridicule. Pourquoi l’étais-je donc ? Je n’avais pas de soucis d’ordre familial, financier ni même scolaire ! Et je m’en voulais un peu de ressentir autant de pression et d’angoisse alors que rien ne le justifiait vraiment. « Tu pourrais me dire depuis quand tu sais que c'est moi, ta correspondante. » J’ouvris la bouche avant de la refermer, en la regardant s’asseoir. « Que… comment est-ce que tu sais ? » Je parviens à balbutier, en jouant nerveusement avec mes cheveux. « Tu avais l'air tout sauf surpris de ma révélation, tout à l'heure. Je suppose alors que tu le savais avant… Et j'aimerais savoir depuis quand. » Je soupirais, en croisant et décroisant mes mains, le regard fixé sur la table comme s’il n’y avait rien de plus intéressant dans cette pièce. « Oui, je savais… depuis. Depuis un mois, je dirais? » Ma voix avait honteusement faibli sur la fin. « Je t’ai… suivi, sans faire exprès. Enfin… essaye de comprendre, je t’ai vu aller dans le rayon de littérature moldue, comment je pouvais me douter que c’était toi ? Je ne voulais juste pas quelqu’un découvre le carnet, sauf que tu l’as découvert, tu l’as lu et… tu as écrit dedans. Tu étais très calme, et tu souriais aussi. Je ne t’avais jamais vu sourire, avant. » Je soupirais. « Je ne voulais pas risquer de gâcher ça, tu comprends ? » Est-ce que c’était trop bizarre, trop étrange comme raison ?

« Je suis astraphobique. J'ai une peur bleue des orages, et de la tempête. » Je regarda Aria, sans vraiment comprendre ce qu’elle me disait. « Je te demande pardon ? » « Je t'avais écrit que si tu me confiais quelque chose sur toi, je te dirais une chose sur moi. En soi, il n'y a rien que ma famille ou ma meilleure amie ne sait pas de moi… Mais on a toujours gardé mes nombreuses trouilles secrètes. » Je la regardais compter sur ses doigts, légèrement fasciné par son détachement. Si j’avais autant de phobie, je crois bien que je serai littéralement mort de peur la moitié du temps. « Astraphobique, ochlophobique, et phobie sociale, accrue par ma volonté de toujours tout réussir. » Une question me brûlait les lèvres, celle de lui demander ce qu’était l’ochlophobie. Mais je ne savais pas vraiment si c’était le moment de demander des précisions sur toutes ses nouvelles révélations. « Avoue, tu ne t'attendais pas à ça venant de moi, hein. » Je releva les yeux vers la jeune femme, une main dans la poche de mon pantalon. Les doigts refermés sur mon paquet de cigarettes. Les vieilles habitudes ont la vie dure : normalement, à cette heure, j’ai quitté le bâtiment et je fume une cigarette sur le chemin du retour, en espérant que le grand air dissipe l’odeur du tabac – ce qui a toujours marché, par ailleurs. Et puis je transplane chez mes parents. Mais avant, je fume toujours, toujours une cigarette. C’est mon petit rituel à moi.

« Pas vraiment. » J’ai sorti mon paquet, et je joue négligemment avec en le gardant sur mes genoux, caché à la vue d’Aria. Ce qui est stupide vu que maintenant, elle est au courant. « Je pensais… Ne m’en veux pas de dire ça, d’accord ? Je pensais que tu étais affreusement snob, et que tu jugeais que personne n’était à ta hauteur pour juste me… parler aux autres. » Je repense à toutes les réceptions où elle devait gérer sa phobie sociale au milieu de Sang-Purs qui n’étaient pour certains pas franchement reconnus pour leur ouverture d’esprit. À toutes se compétitions où j’ai essayé de lui faire la conversation, inlassablement, en me demandant vaguement si elle n’avait pas des a priori sur moi à cause de mes pères ou de mon grand-père. « J’ai dû te faire vivre un enfer, non ? » Je souris presque honteusement en la fixant du regard, avant de dérouler un peu plus ma pensée. « Lors des compétitions, lorsque je te parlais de tout et de rien, ou quand j’essayais d’engager la conversation. Ça devait être horrible pour toi, non ? » Mes doigts jouaient tout seul avec l’ouverture de mon étui, désormais. La pression de l’envie se faisait de plus en plus forte. « Je savais pas. Je m’étais jamais rendu compte que ça pouvait te mettre mal à l’aise. Je prenais ça pour de la froideur… et un peu de mépris. Je crois qu’à la longue, c’était devenu une sorte de défi, d’essayer de te faire réagir. Et je me rends compte, maintenant, que ce devait vraiment être horrible pour toi. Je suis vraiment désolé. » Marmonnais-je en coinçant une cigarette entre mes lèvres, avant de croiser le regard d’Aria. Je me sentais comme pris en faute devant ses grands yeux. « Est-ce que ça te déranges si je, si je fumes ? Juste une, je te le promets. Mais normalement, tu sais, j’ai l’habitude… » Ma voix mourut peu à peu avec ma capacité à me justifier. J’avais juste l’air d’un drogué en manque de sa dose, à parler ainsi. Et le comble, c’était que j’étais exactement cela. J’essayais de voir dans les yeux d’Aria un je ne sais quoi qui pourrait m’indiquer ce qu’elle pensait. Une pointe de mépris, de condescendance, ou même de pitié et de sympathie. Mais je ne voyais rien, à part ses yeux grand yeux qui brillaient dans le noir, comme ceux des chats quand ils vous observent attentivement et sans n’avoir aucune réaction.
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Dear Diary… Avec Harry Romanov  Ce qui m'intéressait le plus, pour le moment, dans cette histoire, était de savoir comment Harry avait pu découvrir que j'étais sa correspondante secrète. Et je comptais bien lui tirer les vers du nez ! Après tout, si nous étions coincés là toute la nuit, je n'allais pas lâcher l'affaire. Heureusement, le jeune homme ne semblait pas vouloir en faire un secret d'état. « Oui, je savais… depuis. Depuis un mois, je dirais? » Je ne peux pas m'empêcher d'écarquiller les yeux. C'est méga long, comment il avait pu garder le secret aussi longtemps ? « Je t’ai… suivi, sans faire exprès. Enfin… essaye de comprendre, je t’ai vu aller dans le rayon de littérature moldue, comment je pouvais me douter que c’était toi ? Je ne voulais juste pas quelqu’un découvre le carnet, sauf que tu l’as découvert, tu l’as lu et… tu as écrit dedans. Tu étais très calme, et tu souriais aussi. Je ne t’avais jamais vu sourire, avant. » Même si je ne répondis rien, je me sentis bizarre, face à cette constatation. Il n'était pas le premier à me le faire. La première personne qui avait fait cette remarque était Louise. Elle m'avait même carrément foncée dessus pour me poser la question de but en blanc, bien que cela faisait des semaines que j'essayais de me débarasser d'elle, en commençant par la demande polie, et en terminant par du sarcasme. Ça n'avait jamais marché, comme pouvait le prouver notre amitié actuelle. « Je ne voulais pas risquer de gâcher ça, tu comprends ? » Etrangement, je comprenais. Je savais que je n'étais pas la fille la plus sociable du monde. Et si Harry avait voulu se rapprocher de moi, nul doute que mon air désagréable et froid l'aurait empêché de mener son projet d'amitié jusqu'au bout.

Après ses différents élan d'honnêteté -la cigarette, et comment il avait découvert que j'étais sa correspondante-, j'avais décidé de lui rendre la pareil. Et de lui dévoiler toutes mes nombreuses phobies. A part ma famille, et Louise bien sûr, personne ne les connaissait. Je me doutais bien que Harry également ne pouvait pas s'attendre à ça, et il me le confirma. « Pas vraiment. Je pensais… Ne m’en veux pas de dire ça, d’accord ? Je pensais que tu étais affreusement snob, et que tu jugeais que personne n’était à ta hauteur pour juste me… parler aux autres. » Ça confirmait bien ce que je pensais. Qu'il avait pu vouloir devenir mon ami, après tout, on se croisait déjà aux réceptions sang-pur, depuis tout petit, en plus de l'école primaire. Qu'il n'avait jamais pu réellement apprendre à me connaître. Et c'est comme ça qu'il avait pu se construire cette idée fausse de moi, celle de la nana snob qui est bien trop fière de son nom de famille. Et je me rendis compte que savoir qu'il se faisait cette image snob de moi me fit mal. Je ne voulais pas qu'il pense ça de moi. Je voulais au contraire qu'il me trouve agréable, intéressante, voir même jolie. Mais franchement, j'avais tout raté, à cause de ces stupides phobies.

« J’ai dû te faire vivre un enfer, non ? » « Pardon ? » Sur le coup, je devais bien avouer que je ne savais pas du tout de quoi il parlait. « Lors des compétitions, lorsque je te parlais de tout et de rien, ou quand j’essayais d’engager la conversation. Ça devait être horrible pour toi, non ? Je savais pas. Je m’étais jamais rendu compte que ça pouvait te mettre mal à l’aise. Je prenais ça pour de la froideur… et un peu de mépris. Je crois qu’à la longue, c’était devenu une sorte de défi, d’essayer de te faire réagir. Et je me rends compte, maintenant, que ce devait vraiment être horrible pour toi. Je suis vraiment désolé. » Un sourire pointe sur mes lèvres. Je ne saurais pas expliquer exactement pourquoi… Je pense que c'est parce que je suis contente que Harry comprenne ce que je lui raconte. En fait, son opinion m'importe beaucoup. Mais depuis quand ? Je ne parle vraiment avec lui que depuis… Je ne sais pas, 30 minutes ? Mais en fait, j'ai l'impression que ça compte depuis plus longtemps. Depuis que notre amitié a commencé avec le carnet. Et tout se rejoint, parce que nous avons réussi à avoir des moments agréables. Comme je l'avais marqué dans notre cahier. « Ne t'excuse pas. Je… Je comprends. » Je lâche un rire. « Enfin, oui, tu m'as fais vivre un enfer, je ne vais pas le nier. Mais tu n'es pas le premier. C'est juste que… Nous étions toujours au milieu d'une foule quand nous nous rencontrions. Que ce soit les réceptions sang-pur, ou les compétitions. Je déteste ça. Vraiment. C'est pour ça que je ne répondais pas, j'étais incapable de gérer mon anxiété… Et la peur de perdre ! Par Merlin, que je détestais me retrouver en final avec toi. Parce que je savais que tu allais me parler, en plus de me voler ma victoire. » Je commence à me rendre compte de ce que je raconte. C'est franchement pas cool pour lui, alors qu'il vient de s'excuser ! Je hausse les épaules, mal à l'aise, avant de rajouter : « Enfin, là, maintenant tout de suite, je préfère en rire… Parce que, même si on est enfermé, j'aime bien ce moment. On peut enfin discuter sans anxiété et sans grand frère casse-pied. Si on avait eu ça avant, je pense qu'on serait devenu ami sans même avoir besoin du carnet. »

Depuis tout à l'heure, j'entendais un bruit étrange, de papier. C'est quand Harry mit une cigarette entre ses lèvres que je compris pourquoi. En fait, depuis tout à l'heure, il jouait avec son paquet. « Est-ce que ça te déranges si je, si je fumes ? Juste une, je te le promets. Mais normalement, tu sais, j’ai l’habitude… » Oh non, je sentais que j'allais me détester de devoir lui dire non… Mais en même temps, je ne pouvais pas dire oui, tant qu'il était à côté de moi… « Euh… Je suis désolée, mais tu pourrais aller dans un autre rayon ? Juste le temps que tu fumes. En fait, je déteste l'odeur de la nicotine, et de la fumée de cigarette… Je suis demi-loup-garou, c'est pour ça, c'est trop fort pour moi… » Ma mère a toujours assumé son côté louve-garou, même malgré le contexte de ces dernières années. Et elle nous a apprit, à mon frère et à moi, d'en être fiers aussi, même si j'ai toujours un peu peur de le dire. Mais avec une famille comme la sienne, Harry ne pouvait pas me juger, n'est-ce pas ? « Mais, reviens après, on pourra continuer de discuter ! Je crois même que j'ai un jeu d'échec dans mon sac… » Je lui fis un sourire, que j'espérais rassurant. Je voulais qu'il comprenne que j'appréciais sa compagnie. Bon, peut-être que dans le noir, il ne l'avait pas vu… Mais je croisais les doigts.

Quand Harry alla fumer, je me levais pour regarder les rayons. Il fallait que je m'occupe, le temps qu'il fume. Il me semblait qu'il était allé bien au fond, pour que la fumée ne vienne pas jusqu'à moi. C'était si prévenant de sa part… Je regardais alors les ouvrages, quand un frisson me parcourut. Et, pile à ce moment, le tonnerre éclata. Je sentis mon sang se glacer, et j'entendis un hurlement perçant. Je me rassurais, en me disant que j'étais pas la seule à avoir peur, quand je me rendis compte que nous étions que tous les deux… Et que c'était moi qui hurlait. Je plaquais une main sur ma bouche, et je tombais à genoux, alors que la bibliothèque fut illuminée, l'espace d'une seconde, par un éclair gigantesque. Non, non… Il ne pouvait pas y avoir de tempête maintenant. Pas maintenant, alors que j'étais seule ! Je sentis mon cœur battre la chamade, bien que j'avais l'impression que mon sang ait quitté mon corps. Je tremblais, et, alors que j'avais toujours la main sur ma bouche, je la sentis humide. Je pleurais, et les larmes coulaient sur mes doigts. je fermais les yeux, en espérant que le cauchemar s'arrête bientôt… Quand je sentis des bras m'entourer. En ouvrant les yeux, je vis le motif du tee-shirt de Harry. Je ne voyais plus autour de moi. Mais alors que le tonnerre retentit une nouvelle fois, je sursautais en refermant les yeux.

Je ne sais pas combien de temps nous restâmes comme ça. Harry était assis par terre, et me tenait fermement  alors que je tremblais de tout mon corps. J'avais le visage contre son tee-shirt, que, je pense, je mouillais abondement à cause de mes larmes, et je sursautais à chaque fois que le tonnerre éclatait. Au bout d'un moment, je me rendis compte qu'il n'y avait plus rien. Seulement le bruit de la pluie contre les carreaux. Paradoxalement, c'était un bruit que j'appréciais. Seulement la pluie. Pas le tonnerre. Je relevais la tête, et vis que Harry me regardait. Probablement parce que j'avais arrêté de sursauter et de trembler. Sans réflechir, les joues encore humides et les yeux sûrement noirs à cause du maquillage qui avait coulé, j'approchais mon visage du sien, et je l'embrassais.
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Dear Diary…Samedi 13 octobre 2001Je sens une petite pointe de culpabilité en voyant l’air qui se peint sur les traits d’Aria. Oh, juste une petite pointe, bien sûr ! Mais j’avais quand même l’impression de faillir à quelque chose, sans que je ne sache vraiment à quoi. J’essayais d’expliquer mon point de vu à Aria, même si j’avais quelque doute sur le fait que ce soit compréhensible pour elle. Je pouvais aisément concevoir que mon cheminement de pensée pouvait sembler… original dans le meilleur des cas. Complètement timbré dans le pire des scénarios. Je soupirai en lui faisant part de ce petit secret. Étrangement, elle le prit beaucoup mieux que ce que j’avais craint. Bien sûr, elle ne disait rien, mais c’était tout de même mieux les cris et les reproches que mon imagination un peu trop fertile m’avait fait imaginer. Mais j’aurai quand même donner une bonne partie des Gallions qui reposaient dans mon coffre de Gringotts pour savoir ce que la jeune femme pensait, en cette instant. Qui sait ? Peut-être est-elle sujette aux colères froides, glaciales, et elle n’attendait que la fin de ma longue tirade pour exploser. Après tout, je n’étais pas en train de peindre un portrait très reluisant de sa personnalité que j’avais crû percevoir, toutes ces années : snob, pédante, froide et très certainement hautaine et sarcastique.  

Et c’est en pensant à cela, que je devais lui poser cette question. Bien sûr, son attitude n’était pas des plus… amicale. Mais au regard de ce que je savais d’elle désormais, la mienne n’était pas franchement mieux. Voir, elle était pire : de l’extérieur, l’on aurait presque crût croire que je me moquais de ses phobies et que je prenais plaisir à la mettre mal à l’aise. Et, chose extraordinaire : alors que je me répandais en excuse, elle sourit. Merlin, ce sourire ! Un véritable rayon de lumière dans la pénombre de la Bibliothèque. « Ne t'excuse pas. Je… Je comprends. » J’ai le bon goût de me taire alors qu’Aria commençait à rire. Oh, pas de moi, mais de… de je ne sais quoi, au juste. Sans doute vaut-il mieux que je ne le sache pas vraiment. « Enfin, oui, tu m'as fais vivre un enfer, je ne vais pas le nier. » Aie. Mon égo en pris un coup, je ne vais même pas chercher à me mentir à moi-même. Il n’est jamais agréable de se retrouver face à ses propres faiblesses. J’avais un « désolé » de circonstance me brûlant les lèvres, mais Aria continuait sur sa lancée : « Mais tu n'es pas le premier. C'est juste que… Nous étions toujours au milieu d'une foule quand nous nous rencontrions. Que ce soit les réceptions sang-pur, ou les compétitions. Je déteste ça. Vraiment. C'est pour ça que je ne répondais pas, j'étais incapable de gérer mon anxiété… Et la peur de perdre ! Par Merlin, que je détestais me retrouver en final avec toi. Parce que je savais que tu allais me parler, en plus de me voler ma victoire. » Je dus prendre sur moi pour ne laisser échapper un sourire. J’avais tout de même compris que la victoire était très importante pour elle, et cela me confortait dans ma décision de la laisser gagner lors de notre dernière rencontre. « Enfin, là, maintenant tout de suite, je préfère en rire… Parce que, même si on est enfermé, j'aime bien ce moment. On peut enfin discuter sans anxiété et sans grand frère casse-pied. Si on avait eu ça avant, je pense qu'on serait devenu ami sans même avoir besoin du carnet. » Je souris en retournant mon paquet dans mes mains, les yeux rivés sur les dessins de la boîte en carton. J’aimerai lui dire que moi aussi, j’étais content de cette discussion posée avec elle. Plus que content, même ! Mais la première phrase qui sortie de ma bouche, un peu honteusement, était de lui demander si je pouvais fumer… Addiction, quand tu nous tiens… !

Je ne me sentais déjà pas très bien à l’idée de lui demander cette faveur. Mais l’entendre dire que non, on ne pouvait pas dire que ce soit à quoi je m’attendais. Je devais lui offrir un visage horrifié car la jeune femme commença aussitôt à se justifier : « En fait, je déteste l'odeur de la nicotine, et de la fumée de cigarette… Je suis demi-loup-garou, c'est pour ça, c'est trop fort pour moi… » « Je comprends… » Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète, mais l’appel de la nicotine était trop fort. Je savais que cela pouvait me rendre… assez irritable, si j’attendais trop avant de satisfaire mon envie. Alors je m’enfuyais un peu comme un voleur, pour fumer dans un des rayons les plus éloignés de la jeune femme. Bien sûr, je lui avais répondu un peu sèchement mais… Au fond, ce n’était pas totalement de ma faute. Je suis esclave d’une condition indépendante de ma volonté.

Mais en fumant lentement ma cigarette, je m’interrogeais sur la justification d’Aria. Le sang de loup-garou donnait une sensibilité olfactive particulière ? Je n’avais jamais réfléchi à ce que signifiait avoir du sang de créature magique. Étrange comment le sujet du sang, sorcier ou Moldu, créatures ou non, ne me touchait pas. Je crois bien ne m’y être jamais penché, avant. Et, pour être tout à fait honnête, jamais je n’y aurai accordé une pensée si Aria ni avait pas fait allusion. Aria, avec du sang de loup-garou… Il est vrai que Madame Blackwood est une louve-garou, ce qui est de notoriété publique. Pourtant, elle était si loin des clichés des loups-garous qui circulaient dans l’inconscient collectif ! Ce n’était pas étonnant que je n’y pense pas tout de suite, en la voyant ou en voyant Aria. Et puis… que ce soit Aria ou sa sœur aînée, que je connaissais de vue car nous étions dans le même cursus, je n’arrivais pas à y associer un caractère lupin. Tout au plus, la jeune femme qui occupait mes pensées depuis un mois tenait plus du chat d’appartement qu’il fallait apprivoiser…

Un peu apaisé par le bienfait de la fumée passant dans mes poumons, je finissais plus tranquillement ma cigarette. Je n’allais pas abuser de la patience de la jeune femme, et me retenir de doubler les doses. Et puis… elle avait bien parler d’avoir un échiquier dans son sac, non ? Disputer une partie avec elle, posée et sans but autre que s’amuser, me tentait beaucoup. Peut-être même sourirait-elle, même si elle ne remportait pas la victoire ? J’étais en train d’imaginer le sourire, la joie pure d’Aria, qui allait illuminer son visage quand je serai de retour, quand une autre type d’illumination apparut. Le lumière tranchante, crue et froide d’un éclair qui venait de déchirer le ciel. Ma première pensée fut que l’éclairage donné sur les rayons de la Bibliothèque avait quelque chose d’intéressant du point de vue artistique. J’en avais presque honte après coup, en prenant conscience que c’était exactement ce dont Aria m’avait parlé il y à peine quinze minutes. C’est le hurlement perçant, presque inhumain qui me tira de mes pensées et de mon inaction. Avant de pouvoir réfléchir et mettre mes idées en place, je sentis mon corps se mouvoir vers la source du bruit.

J’ouvris les bras, une main derrière la tête de la jeune femme pour la soustraire à la vision des éclairs qui la terrifiaient. En débouchant dans le rayon où je l’avais laissé, j’avais trouvé Aria prostrée par terre, tremblante. On n’échafaude pas de plan, dans ce genre de situation. J’ai agis avant de pouvoir comprendre ce que je faisais. Aria dans mes bras, son corps fermement serré contre le mien pour essayer d’arrêter ses tremblements incontrôlables. Mes yeux cherchèrent les siens, pour me rassurer. Savoir que j’avais bien fait, que j’arrivais à la soulager et que j’étais utile. Je passa tout doucement un doigt sur sa joue, pour la débarrasser des larmes qui brouillaient son teint. Et elle fit quelque chose d’extraordinaire et d’impensable. Aria m’embrassa. Un vrai baiser, sûrement pour se rassurer. Mais même si ce n’était que dans ce but, ça ne me dérangeait pas… ça ne me dérangeait pas du tout, même. J’avais un impact positif sur sa peur. J’étais un… une protection entre elle et ce qui l’effrayait. Je répondis avec plus d’ardeur à son baiser, en m’asseyant finalement. Les bras autour de sa taille, je la souleva pour la mettre sur moi en continuant à entretenir ce lien physique entre nous deux. Je fis courir mes doigts sur son visage, ses épaules et ses hanches en la rapprochant encore plus que moi. Était-ce possible ? Je ne savais pas, mais j’essayais tout de même. Après un temps indéfinissable, je rompis le baiser avec un pincement au coeur. Si cela pouvait durer toute la nuit… ! « Aria… » Je caressais sa joue, en me disant qu’elle était tellement belle. Et vulnérable dans sa beauté. Innocente. « Je suis là, d’accord ? Je suis là pour toi. Rien ne va arriver. » Je sentais une chaleur s’épanouir dans mon coeur, à la seule pensée de se sentir utile. Voir, dans cette situation spécifique, indispensable. « Tu n’es pas obligé de parler, ni quoi que ce soit. Repose-toi… repose-toi juste sur moi. » Autant émotionnellement que physiquement. Enjoignant la geste à la parole, je passa une nouvelle fois ma main dans ses cheveux, pour la laisser mettre sur mon épaule. Ou, encore mieux, tout contre mon coeur.
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Dear Diary… Avec Harry Romanov  Avec le recul, Harry avait agit vite, et du mieux qu'il pouvait. J'avais pu soustraire mon regard des fenêtres en cachant mon visage contre son tee-shirt, auquel je m'étais également fermement accrochée. Et même si je tremblais de peur, je me sentais presque bien dans ses bras. En fait, ça aurait été un endroit parfait si il n'y avait pas la tempête et le vent qui soufflait dehors. Mais une fois que ça se calma, et j'embrassais Harry. Il s'agissait de mon premier baiser. J'en avais eu envie, parce qu'il était là, parce qu'il était gentil, parce qu'il était drôle. Parce qe je me sentais bien avec lui. Et je sus que je n'avais pas mal fait quand il répondit à mon baiser. Sauf que ça me donnait envie de l'embrasser encore.

Je sentis ses doigts courir sur mon corps, quand il m'embrassait, et ça me faisait frissonner. J'aimais ça. Je voulais qu'il continue. Ça me détendait, ça achevait de me rassurer après cette tempête. Mais il finit par rompre ce baiser pour me regarder. « Aria… » « Oui…? » Il me caressa la joue, alors que je ne quittais pas son regard. « Je suis là, d’accord ? Je suis là pour toi. Rien ne va arriver. Tu n’es pas obligé de parler, ni quoi que ce soit. Repose-toi… repose-toi juste sur moi. » « Oui… » Alors qu'il passait une main dans mes cheveux, je finis par reposer ma tête sur son épaule, et je fermais les yeux. Je me tenais toujours fermement à lui. « Merci, Harry… » Lui était toujours assis, et c'est comme ça qu'il s'endormit. Je ne tarda pas non plus, la tête sur son épaule, mes mains dans son dos.

Jeudi 1er novembre 2001

Je me réveillais quand la porte s'ouvrit brutalement. J'avais mal au cou et au dos d'avoir dormi assise, mais je me dis que cela devait être pire pour Harry, qui avait, en plus, dû supporter mon poids. J'ouvris les yeux et me retournais. « Père ! » Je me levais et courrais dans ses bras. Je pense que c'est Luna qui l'avait prévenue de mon absence à l'appartement, et elle avait dû s'inquiéter, parce qu'on fête toujours Halloween ensemble. Père me serra contre lui en me disant que j'allais rentrer au manoir jusqu'à la fin du weekend. J'hochais la tête, avant de m'arrêter. « Attendez. » Je récupérais mon sac, sortis un bout de parchemin, griffonnais dessus, puis j'allais voir Harry. « Merci infiniment pour cette nuit. Je t'en serais toujours reconnaissante. » Je lui tendis le parchemin, en lui souriant. « En haut, tu as l'adresse de mes parents, et en bas, celui de notre appartement étudiant. Écris-moi ! » Je lui adressais un dernier sourire, puis je suivis mon père.
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Dear Diary…Jeudi 1er novembre 2001J’ai passé une bonne partie de la nuit à jouer avec les mèches d’Aria, sa tête reposant doucement sur moi. J’aurai aimé embrassé une nouvelle fois ses lèvres, la serrer encore plus fort dans mes bras, mais je craignais de la réveiller. Elle semblait si paisible ! Cela en aurait été un crime de la tirer des bras de Morphée. Au bout d’un moment, ma respiration dût se caler sur le rythme de la sienne, me plongeant dans une lente léthargie. J’en oubliais presque la position inconfortable que j’avais prise, avec Aria qui reposait de tout son poids sur mes jambes.

Ce qui me tira de mon sommeil, sans aucun mal, fut l’explosion de la porte. Ou tout du moins, c’est ce dont ça avait l’air aux premières lueurs du jour. Je passa une main sur mes yeux pour en chasser les dernières traces de mon endormissement, en remarquant vaguement qu’Aria n’était plus sur moi. C’est ce moment-là que choisirent mes courbatures pour se rappeler à mon bon souvenir. Grimaçant, je regardais la jeune femme sauter dans les bras de Monsieur Blackwood qui lui promettait de la ramener dans leur manoir pour les week-end. Entre temps, j’avais réussi à me lever tant bien que mal, mais en ne sachant toujours pas où me mettre. Cette scène de retrouvaille familiale était un peu gênante quand on n’avait rien à y faire. Quoi que… je préfère de loin que le père d’Aria m’ignore plutôt qu’il m’accuse d’avoir séquestrée sa fille. « Merci infiniment pour cette nuit. Je t'en serais toujours reconnaissante. » « Il y a pas de quoi… C’est normal. » Je pris le parchemin que me tendait la jeune femme, en m’appuyant le dos contre un rayonnage. « Qu’est-ce que c’est ? » « En haut, tu as l'adresse de mes parents, et en bas, celui de notre appartement étudiant. Écris-moi ! » Je laissa mon regard traîner une ou deux secondes de plus sur le morceau de parchemin, le temps de réaliser, avant de répondre avec empressement : « Oui… oui, bien sûr ! » Lui écrire… ou autre chose ? Pour moi, nous étions passer à un stade supérieur de celui de la banale correspondance épistolaire. Un plan commençait à émerger dans mon esprit mais, avant tout, il fallait que je regagne mon appartement et que j’essaie de noyer ces satanés courbatures sous des litres d’eau chaude !
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