Un moment de fantaisieMardi 10 septembre 2001 Quand Max ne donnait pas cours, on pouvait le voir se promener dans le parc de l'école, le plus souvent à proximité de l’enclos des créatures magiques. Et si l'on restait longtemps à l’observer, il était possible de découvrir sa nature facétieuse au travers de ses activités. Le professeur de soins aux créatures magiques il n'avait jamais essayé de cacher à ses élèves les facéties qu'il imaginait. Après tout, il n'y avait aucune honte à s'amuser comme un enfant, tant qu'on savait quand le moment était venu de redevenir adulte. Maxwell avait toujours su faire la part des choses entre ses rêves et ses jeux et la sécurité par ailleurs.
Aujourd’hui, le professeur nain avait envie de s'amuser et il sortit de l'enclos en compagnie de son chimpanzé, Oliver. C’était un animal qu'il avait adopté au cours de ses pérégrinations et qui était particulièrement inoffensif, d'autant plus qu'il n'avait rien de magique. Ce n'était pas le genre de créature que l'on voyait souvent dans un cours de soins parce que les élèves n'avaient pas tellement d'intérêt avoir une créature qui n'avait pas de pouvoir magique. Mais Oliver était très intelligent et Maxwell l'aimait beaucoup.
« Regarde bien, Oliver, tu vas être surpris ! »
Le chimpanzé grimpa dans un arbre d'où il pourrait plus facilement regarder ce que le magicien était sur le point de faire. Celui-ci pointa sa baguette vers une pierre et bougea sa baguette en un tour avant de l'abaisser.
« Wingardium Leviosa ! »
La pierre s'éleva dans le ciel et l'enseignant se mit à la faire tourner sur elle-même et à lui faire faire des loopings et des formes dans tous les sens. Oliver sembla content du spectacle, car il se mit à glousser en applaudissant vivement. Maxwell lui jeta un sourire malicieux.
« Attends, mon vieux, cela ne fait que commencer. »
Il parvint à garder la pierre en lévitation et à en faire se soulever une autre qui vint rejoindre la première et avec lesquels il s'amusa à un ballet plus complexe. Au bout d'un moment, ce fut un nombre important de pierres qui tournaient ensemble en un mélange harmonieux mais pas forcément précis. Le jeune duc laissait son imagination courir et construisait un spectacle au bénéfice du singe qui semblait ravi de voir son maître s'amuser. :copyright:️ Justayne
Ne pas avoir cours le mardi après-midi présente un avantage indéniable : celui d’avoir tout le temps libre désiré pour échapper aux autres. La plupart des élèves sont bien trop bruyants, et même si de part mon rôle de Préfète je me dois d’être un minimum présente pour eux, je peux bien me permettre de leur fuir un peu. Et puis, on ne peut pas être constamment disponible… De toute façon, beaucoup d’autres élèves ont cours en ce moment. J’aurais pu en profiter pour aller travailler à la bibliothèque, sûrement vide ou du moins peu occupée. Mais non, j’ai décidé qu’il en serait autrement.
Ainsi, après être passée au dortoir pour vider mon sac de ses affaires du matin – celles de Potions puisque je n’avais que cette matière ce matin – et y mettre de quoi dessiner, à comprendre un carnet et mes crayons, je redescends les escaliers dansants à petits pas. J’aime les couloirs vides. Leur silence est appréciable, le fait qu’il n’y est personne l’est tout autant : pas de bousculades ni de pas de travers à faire pour tenter de réussir à me frayer un chemin. Bien sûr, les escaliers n’en font toujours qu’à leur guise. Mais l’avantage également de ne pas avoir cours, c’est donc de ne pas avoir d’horaires à suivre.
J’arrive donc dans le parc, et me mets rapidement à la recherche du coin parfait. Un endroit sûrement un peu à l’écart, mais suffisamment entouré de verdure pour réellement en profiter. Des arbres, de l’herbe et des fleurs, c’est principalement ce dont je pourrais avoir besoin. Il faut profiter du temps relativement encore bon et beau aujourd’hui pour sortir et contempler la nature éveillée. Papillons, oiseaux ? J’aimerais beaucoup en dessiner. Pourtant, je remarque très vite un animal étonnant et tout à fait inattendu là-bas, un peu plus loin… Un singe. Comment cela, un singe ? Mais si je vous assure, il s’agit d’un singe !
Un singe qui applaudit, perché dans un arbre presque au-dessus d’un Sorcier occupé à… Faire voler et danser des pierres grâce à sa baguette magique. Un spectacle tout à fait surprenant, vous me l’accorderez : il faut être très doué en Magie pour réussir un tel tour. Mais le plus étonnant est ce singe. Je ne pensais pas pouvoir en croiser non seulement en Écosse, mais qui plus est à Poudlard. Peut-être suis-je victime d’une illusion, en réalité. C’est possible d’en faire avec la Magie, non ? À mes yeux, elle est capable de tout. Il a l’air pourtant si réaliste !
Alors je m’approche un peu, curieuse. Il s’agirait à première vue d’un Chimpanzé là-haut – merci les livres imagés que j’ai dévoré étant enfant. Pour en être certaine, il me faudrait le dessiner, c’est ce qui permet le mieux de se concentrer sur les détails utiles. Sauf que ce serait assurément très impoli de m’asseoir ici, presque en face de l’Humain, pour tracer sur une de mes feuilles blanches la silhouette de l’animal à ses côtés. D’ailleurs… Peut-être qu’il le connaît ? La seule solution serait de le questionner. Est ceci, serait-ce poli ? Assurément que non. Qui plus est, il est sûrement très concentré sur sa Magie.
Et puis, je ne le connais pas. Je ne connais ni son nom, ni son prénom. Même pas sa maison ni son année… Mais maintenant que j’y pense : n’était-il pas à la table des professeurs aux précédents repas ? Je fronce les sourcils pour moi-même, perplexe. Je ne regarde pas toujours là-bas, pourtant j’ai l’impression que c’était bien le cas. Étrange. Qu’en penser ? Finalement, autant se concentrer sur l’animal. Alors je m’approche un peu plus, quelques pas sur le côté pour m’éloigner de ces pierres qui pourraient être dangereuses si jamais il cessait de les maîtriser, «Bonjour ? Savez-vous ce que fait ce singe dans l’arbre ?» Soyons direct en restant polie dès le début, cela simplifiera les choses.
Un moment de fantaisieMardi 10 septembre 2001 Il fallait bien s'attendre à ce que le manège du professeur de Soins aux Créatures Magiques attire l'attention des élèves qui passaient par là. Mais ce n'était pas tant son jeu avec les pierres que le chimpanzé dans l'arbre qui surprit la jeune fille qui était venue interrompre les jeux du professeur. Quand elle lui demanda s'il savait pourquoi il y avait un singe dans cet arbre, le duc sourit malicieusement à l'égard de la nouvelle venue et d'un geste, il fit gentiment revenir les pierres à l'intérieur de sa paume qu'il referma sur elles. Le geste était sûr et le visage confiant, il se tourna vers l'élève qui ne faisait visiblement pas partie de celle qui suivaient son cours.
« Bonjour jeune fille, je me présente professeur Hastings, j'enseigne le soin aux créatures magiques. Et oui, je sais très bien ce que ce chimpanzé fait là, pour la bonne raison qu'il s'agit de mon compagnon. Il devait penser que le spectacle serait plus appréciable de là-haut. Oliver ! » interpella-t-il le singe qui observait depuis son arbre avec perplexité. « Descendons et viens te présenter. »
Le singe n'hésita pas un seul instant et, obéissant au nain, il descendit en direction de la jeune fille qui se trouvait à côté de celui qu'il avait choisi pour rester avec lui aussi longtemps qu'il le pourrait. Comme Max lui avait demandé de se présenter, ce fut comme un gentleman qu'il s'approcha de la jeune fille dont il prit la main pour en baiser la surface avec la délicatesse d'un gentleman. Il se tourna ensuite vers Max et se mit à trépigner avec joie comme s'il était particulièrement ravi d'avoir fait ce qu'on lui demandait. Max lui sourit d'un air goguenard.
« Effectivement, c'était plutôt bien interprété, mais ça manquait de crédibilité avec le trépignement que tu nous offres après. Tu devrais davantage étudier le comportement d'un individu de la haute société » le taquina-t-il avant de se retourner vers la jeune élève. « Oliver est mon ami. Je l'ai rencontré durant mes pérégrinations à-travers le monde et il a décidé de rester à mes côtés. Comme il a horreur de rester tout seul, j'ai obtenu l'autorisation de l'amener avec moi. Mais c'est un chimpanzé adorable et il n'y a aucune raison de s'inquiéter quant à votre sécurité. »
Devant ma question, l’Humain sourit et récupère sans un mot les pierres volantes. La maîtrise est absolue, il est assurément doué – il ne peut être qu’un professeur. D’ailleurs en l’observant quelques secondes de plus, je crois bien y reconnaître ce professeur que Lemony a dérangé pendant le repas de la rentrée… Heureusement qu’il n’est pas là, sinon le pauvre adulte aurait pu vouloir s’enfuir. Après tout, c’est certain que mon cousin n’aurait pas été plus agréable aujourd’hui que le jour de la rentrée.
Au moins, ce n’est pas le cas puisque je suis seule. Le professeur se présente rapidement : il enseigne le Soin aux Créatures Magiques ! Sûrement aux petites classes, car je ne l’ai jamais eu en cours. Il a pourtant l’air bien sympathique, c’est d’ailleurs confirmé lorsqu’il explique que ce chimpanzé est son ami. Un humain avec un tel compagnon ne peut qu’être agréable… Les animaux sont intelligents, et celui-ci a eu l’occasion de s’enfuir à plusieurs reprises s’il avait été malheureux avec monsieur Hastings.
Alors je souris, un peu amusée d’apprendre que le spectacle est sûrement mieux vu de haut. Ceci dit, les chimpanzés sont des singes donc… Ils ont pour habitude de monter aux arbres, n’est-ce pas ? C’est dans leur mode de vie. Pour ma part, je m’interrogeais plus quant à la présence de cet animal dans le parc de l’école, mais il a tout de même éclairci ce mystère. Émerveillé, je contemple le singe, apparemment nommé Oliver, répondre à l’appelle de son Humain en descendant de l’arbre. Pour… Se présenter ? Parlerait-il, lui aussi ?
Je suis curieuse de voir ce qu’il en est. C’est si rare, de rencontrer un Champanzé ! Et c’est encore plus rare de le voir agir comme les hommes le faisaient à une époque pas si lointaine. «Et bien je, heu… Merci ? Ravie de te rencontrer, Oliver.» Je suppose que c’est en quelque sorte ce qu’il souhaitait dire en m’attrapant la main de cette manière ? C’est vraiment très inhabituel. Mais il faut dire que c’est aussi adorable, surtout lorsqu’il s’agite ensuite à la manière d’un enfant fier d’avoir réussi ce qu’on lui demandait.
Le professeur le lui fait remarquer, bien gentiment avec un sourire. Le comportement d’un individu de haute société ? Alors ils le font encore, ces gens-là ? Ou peut-être les Sorciers ? Il faut dire que les Sorciers ont d’étranges manières parfois… Mais revenons-en à Oliver le Chimpanzé et son compagnon, le professeur Hastings. Ce dernier m’explique le pourquoi du comment la présence d’un tel animal dans l’école, et je dois bien admettre que je suis assez impressionnée. Quelle chance d’avoir pu voyager…
Je secoue un peu la tête en l’entendant parler de sécurité, «Oh je n’étais pas inquiète… Simplement curieuse, et étonnée aussi. C’est bien la première fois que je rencontre un Chimpanzé, mais si on m’avait dit que ce serait à Poudlard… Je ne l’aurais pas cru.» Des chats et des crapauds, voir même des rats et des hiboux, je m’y suis assez rapidement faîte. Mais un singe ? «Mais j’en suis ravie, bien sûr. C’est une bonne chose que l’école l’ait accepté…» Ils auraient pu ne pas vouloir.
D’ailleurs, «Vous faîtes cours avec lui ? Il est un peu comme votre assistant pendant les heures de classe ?» Je suis certaine qu’il se débrouillerait bien, il a l’air tellement intelligent ! Je me demande d’où il vient. Et bien, pourquoi ne pas poser la question ? À Oliver, ou au professeur ? Peut-être que le singe souhaite discuter, lui aussi ? Au cas où, je ne vais pas préciser. «Où vous êtes-vous rencontré ?» La curiosité, quand elle vous attrape…
Un moment de fantaisieMardi 10 septembre 2001 Il était clair que ce n'était pas vraiment une chose habituelle de voir un chimpanzé agir comme un gentleman, mais il le faisait avec humour et absolument sans vouloir y mettre quelque chose de réellement formel. On aurait pu considérer que Max faisait preuve d'un certain manque de respect envers ses coutumes. Mais la vérité, c'était que lesdites coutumes n'étaient pas vraiment quelque chose que le nain adorait et comme le singe s'était toujours amusé à imiter les membres de sa famille, il en avait fait un jeu. Pour la plupart des gens, il trouvait ça beaucoup plus amusant qu’insultant.
Cela dit, quand la jeune fille salua le chimpanzé, celui-ci fut tellement content de l'attention qu’on lui portait qu'il se précipita sur la jeune fille pour chercher des parasites à lui enlever dans la tête dont il pourrait se délecter. Max devait bien reconnaître que cette habitude du singe n’était pas spécialement la meilleure qui soit et il regarda la réaction de l'élève afin de savoir s'il fallait qu'il intervienne ou pas. Si elle l'envoyait paître, il était certain qu'il n'interviendrait pas. Le singe devait apprendre à laisser tranquille ceux qui ne voulaient pas être dérangés. Max savait qu'il avait du mal avec ça, mais il finirait bien par l'apprendre.
« Ne l'embête pas, Oliver » le prévint-il tout de même.
Max avait bien conscience qu'il avait beaucoup de chance que la direction de Poudlard ait accepté que Oliver fasse partie du voyage. Ce n'était pas facile d'avoir un chimpanzé comme animal de compagnie, mais le professeur de Soins aux Créatures Magiques savait que le singe aurait été vraiment malheureux s'il l'avait laissé au château alors qu'il se rendait à Poudlard. Oliver avait passé tellement de temps en compagnie de Max qu'il n'y avait presque plus que lui qui était vraiment nécessaire dans son quotidien. La compassion de la jeune élève fit chaud au cœur de l'enseignant qui lui accorda un franc sourire alors qu'elle lui faisait remarquer que c'était une chance.
« Vous avez entièrement raison, j'ai beaucoup de chance. Il est vrai que Oliver n'est pas un chimpanzé difficile à vivre et que cela a aidé à son intégration, mais il n'est clairement pas un animal ordinaire et il n'est pas facile d'être sûr qu'il sera accepté partout où je vais. »
Effectivement, on pouvait voir Oliver à chacun de ses cours, mais sa façon d'aider était assez personnelle. Par exemple, lors d'une course d'orientation, il serait difficile de dire si le chimpanzé choisissait la bonne direction ou entraînait les élèves dans le mauvais sens. Sa tendance à bondir dans tous les sens comme s'il était heureux de vivre, ce qui était probablement le cas, avait le fâcheux mérite de distraire les élèves plus qu'il n'était nécessaire. Cela dit, il était présent à chaque cours Et les élèves profitaient de sa présence pour s'amuser en même temps qu'ils étudiaient.
« Je ne suis pas sûr que ce soit un assistant très efficace, mais il assiste à tous les cours avec moi en tout cas. »
La jeune fille lui demanda comment il avait rencontré Oliver, et un sourire bienveillant mais pensif se peignit sur le visage du professeur de Soins aux Créatures Magiques. La façon dont Oliver était devenu son ami était magique et il savait pertinemment que le cadeau que la vie lui avait fait était inégalable.
« Oliver avait été enlevé quand il était bébé à sa famille par une bande de personnes sans scrupules qui lui ont appris à voler et s'en servaient pour aller cambrioler de riches maisons isolées à l'autre bout de la terre. Je me suis vite rendu compte qu'il n'avait aucun contrôle sur ce qu'on lui faisait faire et qu’il se contentait d'exécuter des ordres qui ne lui plaisaient pas forcément plus que ça. Mais il n'avait pas le choix puisque c'était la seule chose qu'on lui avait appris à faire et la seule chose qu'on lui demandait. Je lui ai montré une autre voie et il a décidé de me suivre. Depuis, j'ai toujours pu compter sur lui. »
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