Embarquement pour le projet de groupe !

Embarquement pour le projet de groupe !  Ft Mióróis B. Fowl
Jeudi 1 novembre 2001, le jour où ton prof t'annonce que tu vas devoir faire un putain de projet de groupe avec des gens d'un autre cursus... Bon ok... Ca reste dans le cursus des arts magiques, mais on était vraiment obligé de se farcir des projets de groupe dés le début de l'année ? Alors qu'on est tous, il faut le dire plutôt médiocre ? Oui j'ai pas une haute opinion de mes talents de caméraman. En même temps, j'ai commencé ce cursus sans même avoir jamais tenu une putain de caméra. Ne parlons même pas de mes talents de scénariste...

Je sens mon cœur qui s'emballe, j'ai pourtant encore le temps de décider avant de me spécialiser dans un domaine plutôt qu'un autre. Mais actuellement ça m'angoisse quand même. Je me demande ce que je fous là, j'ai pas l'impression d'avoir plus ma place ici qu'en protection magique. Du coup, je fais des allées et venues dans la salle où les profs ont organisé un espèce de speed dating pseudo professionnel. Il y a plusieurs thème présenté sur des grandes affiches, je finis par m'arrêter devant l'un d'eux. C'est en rapport avec la musique. Je passe une main nerveuse dans ma tignasse, ébouriffant mes cheveux plus qu'ils ne le sont déjà.

La musique a au moins cette faculté de m'apaiser ne serait-ce qu'un peu. Si je pouvais trouver quelqu'un de ce cursus là qui veuille bien travailler avec moi, se serait l'idéal. Je n'ai aucune idée sur le type de projet que je veux faire, mais en lien avec la musique ça pourrait être pas mal.

"Projet de groupe, mon cul ! Putain !" Je marmonne dans ma barbe inexistante en regardant l'affiche. Je suis plutôt renfermé comme gars, même-ci je fais souvent le pitre. C'est plus un rôle que je joue que ma réelle personnalité. Ne regardant pas vraiment où je mets les pieds, je bouscule légèrement une fille qui regardait la même affiche que moi. Elle a un look assez sombre, ça jure un peu avec mon propre look somme toute assez coloré. Je suis pas un arc en ciel non plus, mais le contraste avec elle est assez visible quoi.

"Excuse moi. Je ne t'ai pas fait mal au moins ?" Je demande quand même, je prends le temps d'observer la jeune femme par la même occasion. Avec son look de vampire je l'imagine bien jouer du piano ou du violon. Un truc du genre un peu gothique quoi. A moins qu'elle se destine à une carrière de chanteuse de métal ? Ou d'actrice ? Bizarrement, j'ai un peu de mal à imaginer ce dernier point, sans doute à cause de son style très marqué. Elle est plutôt jolie d'ailleurs, mais elle a un air pas très commode. Ceci dit ça ne fait ni chaud ni froid, je suis pas là pour pécho ! Je décide quand même de me présenter on est quand même là pour créer des groupes de travail. "Alexander Davis, j'suis dans le cursus cinéma et toi ?" Je la laisse répondre me demandant si je vais me faire envoyer paitre, elle a quand même un air un peu renfrogné. Et comme je ne la connais pas, je ne peux pas savoir comment elle peut réagir. Son visage m'a pourtant l'air familier, mais je ne sais pas pourquoi. Sans doute a t'elle été à Poudlard. Mais j'avoue ne pas remettre un nom sur son visage.

"Tu as déjà une idée de ce que tu veux faire pour ce projet de groupe ?" Je pose la question en laissant mon regard faire le tour de la salle. Beaucoup d'étudiants discutent entre eux. Certains ont l'air de se connaitre, c'est logique il y a pas mal d'anciens de Poudlard ici. C'est dans ces moments là, que je me rends compte à quel point je peux mettre une putain de distance avec les autres. J'ai quelques amis bien sûr, mais pas vraiment de très proches finalement.

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Embarquement pour le projet de groupe !  Ft Mióróis B. Fowl
Jeudi 1 novembre 2001

Je frissonne un peu mal à l'aise face au regard que me renvois la jeune femme. Elle parait si neutre, si froide dans son attitude hein. Du coup, je ne sais pas trop si je dois croire sur parole que ce n'était rien ou non. Je ne sais pas trop parce que vraiment son visage n'exprime pas grand chose. Je suis presque surpris quand elle se présente. Déjà parce qu'elle me répond en fait mais aussi pas son prénom pas très courant. Il a une belle sonorité, mais c'est peu habituel. Je risque de l'écorcher une ou deux fois, ça c'est sûr.

« C'est irlandais. » J'hoche la tête, apparemment j'avais laissé un peu trop transparaitre ce que je pensais. J'espère ne pas l'avoir vexée. Ceci dit, je n'ai pas l'impression. Elle a eut l'air de répondre par automatisme, comme-ci c'était habituel ce genre de réaction. "C'est original, j'espère que je ne l'écorcherais pas trop." Je lui fais un grand sourire un peu charmeur, mais pas dans le but de la draguer. Juste pour faire un peu mieux passer mon incapacité futur à prononcer son prénom correctement.

Je note dans un coin de ma tête pour son cursus. Clairement y'a moyen qu'on trouve quelque chose. Et ça m'arrange qu'elle soit aussi en première année, je me sens moins seul. Même-ci elle a l'air bien moins paumée que moi. Ce qui n'est sans doute pas bien difficile parce que je ne sais toujours pas bien pourquoi j'ai choisi mon cursus actuel. Son sourire me prend un peu par surprise, cela change complètement son visage. Et si elle était déjà jolie avant, bien qu'assez austère. On dirait une personne complètement différente. Elle est vraiment belle en fait, ceci dit ce n'est pas ce qui m'intéresse présentement. Je chasse donc rapidement ces pensées parasites de mon esprit.

« J'aimerais trouvé un projet décalé, sur lequel je pourrais composer. Quelque chose de sérieux, mais qui sort des codes. Quelque chose qui pourrait impressionner les professeurs, parce qu'ils ne s'attendaient pas à une telle vision chez leurs étudiants. » Et bien le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle sait ce qu'elle veut, elle. Très loin de moi et de mon j'aimerais bien faire avec de la musique parce que ça m'apaise. J'ai l'air affreusement pathétique quand j'y pense. Ce n'est pas un sentiment très agréable. Je me sens donc obligé de blaguer un peu et de faire le pitre.

"Tu sais ce que tu veux au moins !" Ce n'est pas un reproche mais ça sonne un peu taquin. J'espère qu'elle ne le prendra pas mal tout de même, mais c'est ma manière à moi de gérer mon stress. Tourner les choses en dérision, même-ci et bien c'est pas tellement drôle et que pour le coup c'est la vérité, elle sait ce qu'elle veut. Et ça me ramène à ce que je veux moi, c'est à dire pas grand chose là tout de suite. Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer qu'elle avait l'air plus vivante quand elle parlait de ce qu'elle voulait.

« Au fait, je joue du violoncelle. Depuis que je suis petite. » Merci pour la précision j'ai envie de répondre avec une ironie mordante. Mais je me retiens un peu quand même. Je n'ai pas à lui faire subir mon anxiété. "Je suppose que ça explique un peu mieux pourquoi tu as tant d'ambition pour ton projet. Pour ma part, je ne vais pas mentir j'ai aucune idée de ce que je veux faire." Je balance ça l'ai faussement décontracté, oui parce que je ne le suis pas c'est une évidence mais je ne vais clairement pas le montrer. Combien même j'ai les mains moites et mon cœur qui bas frénétiquement dans mes oreilles.

"La seule chose que je sais, c'est que je voulais quelque chose en rapport avec la musique. Ca a le don de m'apaiser." J'ai murmuré du bout des lèvres la dernière partie. Je ne sais pas si elle m'a entendu, mais je m'en fiche. Je ne mens pas déjà, c'est juste ce que je ressens. Ceci dit peut-être qu'en l'écoutant jouer, elle ou un autre d'ailleurs je pourrais trouver un fil conducteur. Je suis plutôt intuitif quand je construis une vidéo. Les profs me répètent que je ne peux pas juste fonctionner à l'instinct. Mais clairement, ils me cassent les couilles. Je ne sais pas faire autrement, et je ne suis pas sûr que ça viendra avec le temps en plus. "Quel genre de musique joues-tu ? Peut-être que ça peut m'aider à te répondre plus précisément. Je suis du genre à me laisser porter par le sujet." Je fais un mouvement vague de la main comme pour dire tu m'as compris. Mais je ne suis pas sûr de ce que j'ai réellement voulu dire moi même. Ce n'est pas si important de toute façon.

"Ce que je peux te dire par contre, c'est que j'aime plutôt sortir des sentiers battus. Je n'aime pas vraiment la simplicité. Parfois ça s'y prête, mais surprendre est bien plus impactant. Quand on est pas tout à fait là où on nous attend cela retient plus l'attention." Je précise un peu plus ma façon de penser et de travailler. Mes profs me répètent qu'avant de partir freestyle je devrais connaitre les bases. Alors que moi je fonctionne juste avec mes trippes. Ce qui explique que mes résultats soient brouillon et manquent de technique. Mais l'intention est là et je crois que c'est plutôt important. A voir si ça passe avec la jeune femme. C'est un risque que je prends, mais en même temps j'aime pas sciemment raconter des cracs. Je préfère laisser les autres penser ce qu'ils veulent même-ci ils sont dans le faux. Mais raconter des conneries pour me faire mousser c'est pas mon truc, faire le pitre ou l'insolent oui par contre.

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Embarquement pour le projet de groupe !  Ft Mióróis B. Fowl
Jeudi 1 novembre 2001

Je suis assez rassuré qu'elle ne juge pas mon incapacité à savoir ce que je vais faire plus tard. Déjà parce que je me bouffe bien assez la vie avec ça. Mais aussi, parce que j'ai assez avec mon père qui me rabâche les oreilles avec mon futur... Comme-ci, il en avait réellement quelque chose à foutre ! Franchement, quand on est un lâcheur on a pas son mot à dire, non ? Qu'il veuille tout à coup jouer les père modèle c'est son problème, pas le mien. Enfin bref, je me reconcentre sur Mióróis.

« J'aime jouer de tout. Les grands classiques comme mes musiques préférées. J'aime aussi, et surtout composer mes musiques mais cela me prend plus de temps. » J'hoche la tête, c'est une vraie musicienne alors. Composer ne doit pas être chose facile j'imagine. C'est tout un processus créatif, comme dans tout ces métiers de l'art d'ailleurs. Je considère aussi ma branche comme ça. Il y aura ceux qui se contenterons du basique et ayant des projets bateaux et ceux qui sortent du lot. Pour le moment, je ne suis ni l'un, ni l'autre. J'aimerais penser que je suis capable de laisser part à ma créativité, mais pour le moment je n'en suis pas si certain. Tout du moins, j'doute du résultat. Faire au feeling c'est un peu mon mood du moment, mais delà à ce que ça rende quelque chose...

Je pousse un soupir soulagé quand elle affirme que ma façon de voir les choses lui convient. Parce que je ne me voyais pas repartir en quête d'un ou une partenaire. La flemme et l'angoisse se disputant sévèrement sous mes mèches en désordre. Je passe une main fébrile dans ma tignasse comme souvent. « Et si on ne racontait pas d'histoire ? Tous les films, les courts-métrages, et même ceux sans dialogues racontent une histoire. Et si nous montrions des images sans réelle logique, autre que celle de la musique ? Une vidéo sans histoire, uniquement créer pour hypnotiser de manière visuelle. » J'ai écouté attentivement (comme toujours !), je prends d'ailleurs le temps de réfléchir sérieusement à la question. Parce que si le projet ne me botte pas non plus ou ne m'inspire pas on est mal barré. Mais, la vérité est que je suis plutôt sincèrement emballé par son idée. Il y a du potentiel en tout cas, il va falloir qu'on regarde en fonction de la musique.

"J'aime bien l'idée de faire des scénettes, sans une histoire de fond mais juste qui illustre la musique. Ca peut être vraiment cool. Et pour le coup se serait plutôt original ! " Je lui fais un sourire, mon cœur se calmant un peu, maintenant qu'on avait une idée et qu'on était d'accord surtout. C'est bien plus compliqué que ça en a l'air de travailler en groupe, mais je pense que ça peut le faire. On se sépare après avoir discuté un peu plus des détails, les bases sont posées. Il n'y a plus qu'à !

Mercredi 7 novembre 2001

Purée les cours sont d'un chiant, j'ai envie de me pendre. C'est bruyant et stressant ! Quelle idée ont eut nos profs de nous mettre systématiquement la pression ? A croire qu'on doit être des machines de guerre si on veut réussir. Idée de merde oui ! Pas besoin d'être un génie non plus, ou alors je suis vraiment mal engagé pour ma part. Bref, je me dirige vers la salle de musique pour rejoindre ma binôme. Je suis déjà en PLS rien qu'à l'idée de devoir l'appeler par son prénom. Non pas que j'ai oublié, mais un prénom aussi compliqué à prononcé c'est pas de la tarte !

Si j'avais cherché la salle de musique, mes pas auraient été automatiquement guidé par le son du violoncelle. La porte de la salle doit être entrouverte pour que je puisse l'entendre du couloir. C'est vraiment beau d'ailleurs, si j'étais plutôt stressé il y a instant ça va déjà beaucoup mieux. C'est pas miraculeux mais c'est mieux. Je dois bien rester plusieurs minutes devant la salle à juste écouter comme un idiot. Mais bon on se refait pas. Je rentre finalement dans la salle discrètement, enfin je pensais que j'étais discret mais apparemment pas vraiment.

"Bonjour, ouais. Ca va bien et toi ?" Esquive du prénom check ! Je renvoie presque immédiatement la question parce que si je répondais franchement se serait déprimant. Ceci-dit je ne peux pas m'empêcher d'être curieux. Je ne connais pas ce qu'elle vient de jouer, donc la question m'échappé naturellement. "C'était vraiment joli à l'instant. C'est de quelqu'un en particulier ou une de tes compo ? " Je suis curieux comme elle m'a dit qu'elle composait et vu ma culture musicale réduite. Je suis bien incapable de savoir si c'est d'elle ou non.

« Tu veux que je te joue quelque chose, avant que l'on commence à réfléchir ? » Je cligne des yeux sans doute un peu bêtement, je ne m'attendais pas à autant de prévenance. Elle parait très froide, mais peut-être pas autant que cela en réalité ? Son visage est assez peu expressif. Tout est relatif vous me direz, je suis tout le contraire pour ma part. Mon visage ne filtre pas grand chose, toute mon énergie est déjà sollicité dans ma quête de ne pas montrer mon anxiété.  "C'est vraiment attentionné de ta part, mais il vaut mieux commencer sinon je vais perdre le fil. J'me connais. " Je fait mon sourire tordu habituel. Et je ne mens pas, je suis capable de me laisser distraire. "A moins que tu ai déjà une idée de ce que tu veux jouer ?" Je demande tout de même par acquis de conscience. Je me trouve d'une politesse hallucinante, mais d'un autre côté la brune ne me donne pas envie de faire le con. Et puis, je ne la connais pas vraiment.


"Selon la musique d'ailleurs, il y a plein de choses qu'on pourra mettre en avant en image. Il faut juste qu'on détermine un peu en rapport avec le rythme, l'intensité et l'intention de la musique. C'est indispensable que le tout reste cohérent comme on ne part pas sur une histoire. " J'explique les choses sur lesquelles j'ai longuement réfléchi ces derniers jours. Et j'en suis venu à penser que tant qu'on aurait pas une idée de la musique, le reste serait difficilement réalisable.

"Je ne sais pas pour toi, mais la musique sera le point central. Il faut qu'on la mette en valeur. Du coup, je pense que le mieux c'est qu'on parte déjà de la musique. Plutôt sombre, profond, joyeux ? Est ce que quelque chose te tente plus que les autres ? Ou est ce qu'une musique te tiens particulièrement à cœur ?" J'ai parlé très vite, emballé par le sujet. Et étant malgré moi un créatif, combien même je ne le reconnais pas moi même, faute de confiance en moi.

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Embarquement pour le projet de groupe !  Ft Mióróis B. Fowl
Mercredi 7 novembre 2001

Ok les Rolling machin, j'connais pas. J'avoue que la vie des moldus ne m'intéressent pas plus que ça. C'est sans doute un trait récurent chez les sorciers. Non pas que je sois de sang-pur pourtant, mais quand on vit toute sa vie chez les sorciers et bien voilà. Déjà que ma culture musicale se cantonne à deux trois groupes. Cela dit, je suis capable d'apprécier de la bonne musique. C'est juste que je ne vais pas spécifiquement aller la chercher. Ouais je suis un gars compliqué et un poil feignant sur les bords. Je suppose qu'on ne se refait pas.

Déjà, je suis content de pas m'être fait remballer avec mon idée. J'sais que j'parais toujours assez sur de moi alors que c'est tout le contraire. Comment je pourrais l'être hein ? J'veux dire quand on est anxieux, paranoïaque tout ça, on peut pas juste avoir une haute estime de soi même. De fait, je suis soulagé de pas avoir à me battre pour défendre une idée ou quoi, c'est un peu réconfortant que j'sois pas à côté de la plaque bref. Mióróis propose un morceau, elle est vraiment douée. Du genre, que je pourrais écouter des heures. En fait j'crois que, ce que j'aime dans la musique c'est l'écouter en direct. Parce que c'est souvent trop vide ou froid d'avoir seulement le son, sans image. Là, l'émotion et la sensation que ça monte crescendo est grisante. Il faut aussi avouer que regarder la jeune femme joué l'est tout autant. Sa passion et son amour de la musique transparait quand elle joue. Enfin, c'est ce que je ressens en tout cas. Quand la musique s'arrête et que la brune reprend la parole, je suis un peu ailleurs.

« C'est ma dernière création. Mon frère aîné m'a inspirée. Mais avec cette musique, nous partons sur un thème plutôt sombre, plutôt historique, voir gothique.[…] » J'écoute d'une oreille parce que j'ai du mal à calmer le tumulte intérieur déclenché par la musique. Ca m'apaise toujours mais ça m'aide aussi à vider une partie de mes émotions. C'est genre un peu chelou, non ?

"C'était vraiment magnifique, puissant." Le compliment arrive un peu à retardement. Je tourne mon regard vers Mióróis, elle est vraiment une beauté froide. C'est difficile de s'imaginer que ce qu'elle joue puisse être aussi bouleversant et habité. En fait sa musique contraste fortement avec l'image qu'elle renvoie. Je dois avouer que je suis intrigué, mais je ne me sens pas suffisamment proche d'elle pour lui poser des questions. "Et je suis d'accord avec toi, une atmosphère gothique ça le ferait carrément. C'est pas les vieux bâtiments historiques qui manquent. Je pense qu'il faudra qu'on se concentre sur les couchers de soleil." J'ajoute, déjà parce que visuellement j'ai déjà une bonne idée de ce que ça pourrait rendre. Surtout avec l'intensité grandissante de la chanson.

On a finit par discuter un long moment pour mettre nos idées à plat. Echangeant étonnement facilement, peut-être parce qu'on avait une vision complémentaire pour ce projet. En tout les cas, c'était vraiment stimulant pour moi. J'ai hâte qu'on commence à tourner quelques images. Cela peut donner quelque chose de puissant et poétique sans pour autant mettre de mots ou de réelle histoire. Bien qu'au final cela va suggérer une histoire mais sans la mettre en forme. Comme ça chacun pourra en déduire ce qu'il veut et c'est d'autant plus intéressant à mon sens. Je suis presque surpris de voir la brune sourire à plusieurs reprise. Cela lui va vraiment bien, mais je m'abstiens de tout commentaire. Les deux heures passent à une allure folle, j'ai le cerveau en bouilli mais je suis vraiment content qu'on est avancé. Et qu'on s'entende si bien sur l'idée générale. On remballe nos affaires et alors que je suis déjà perdu un peu dans mes pensées la voix de la jeune femme me ramène sur terre.

« Alexander ? Tu as fait tomber ceci. » Je la regarde sans comprendre alors qu'elle me tend un papier. Oh ce truc, franchement perdre ce truc n'aurait pas été une perte en soi. Parce que vraiment, je n'ai aucune envie d'y aller. "Merci." C'est tout ce que je trouve à dire. J'ai envie de m'auto taclé, autant ne rien dire crétin. Sans déconné, intervention la plus inutile du moment. Je fourre le papier dans ma poche, je pensais que ça s'arrêterait là mais la question de Mióróis me prend par surprise. Je soupire, rien que de parler de cette soirée ça me gonfle.

"Je ne comptais pas y mettre les pieds à vrai dire. On m'a convaincu d'y aller." Je grince avec une grimace en insistant suffisamment pour qu'il soit évident qu'on ne m'ai pas vraiment laissé le choix. "Ce genre de soirée où tout le monde s'habille en pingouin en jouant les faux cul, ça me fait chier. Je suis de mission garderie en plus." Je râle sans me soucier vraiment de mon langage. Presque instantanément, je commence à triturer le bracelet à mon poignet. Signe de stress assez évident à qui me connais bien, ce qui n'est pas le cas de la jeune femme. De fait, je ne prends pas vraiment la peine de le cacher. Et c'est un secret pour personne que ce genre de soirée ne m'enchante guère de base. Ces trucs en grande pompe ça me gonfle. Je réalise tout à coup que peut-être, elle, elle pourrait aimer ce genre de truc là. Je sais pas je l'imagine pas vraiment les apprécier mais les Fowl ont quand même l'habitude des mondanités.

"J'espère que j'ai pas gaffé... Si tu adores ce genre de réception, je passe clairement pour un gros connard aigri." Je passe une main dans mes cheveux nerveusement. Mon cœur bats dans mes tempes. Putain Alec, tu peux pas réfléchir deux secondes quand tu l'ouvres ? Avant, dans un autre temps j'en aurait sans doute rien eut à foutre. Aujourd'hui, le moindre truc prends des proportions complètement débile. Au pire qu'est ce qui se passe si elle aime ? C'est pas si grave ! Alors pourquoi je suis en train de stresser comme un con ? Putain, ça me gave ! J'étais pas cette épave qui a peur de son ombre avant. A quel moment tout s'est mis à foirer autant ? Depuis l'abandon de ma mère ça a toujours été compliqué mais depuis l'année dernière et mon changement de cursus tout à l'air d'empirer.

"Tu y vas, toi ?" Je demande quand même. Au moins, j'aurais peut-être une autre raison que de garder les mioches. Ceci dit, garder un œil sur ma sœur et Vicky n'est pas une si grosse corvée. C'est plus d'assister à cette fête le problème.

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Embarquement pour le projet de groupe !  Ft Mióróis B. Fowl
Mercredi 7 novembre 2001

« On t'a convaincu d'y aller ? » J'hausse les épaules, et bien oui c'est la réalité. Comme souvent on ne m'a pas laissé le choix. Je ne vois pas pourquoi je mentirais à ce sujet, donc je décide d'être honnête. "Je devrais dire obligé, pas vrai ? Avec ma motivation évidente, il est certain que je ne suis pas vraiment volontaire." Je triture de nouveau le bracelet à mon poignet. Purée ça me soule vraiment rien que d'y penser. Je regarde la jeune femme qui répète mes mots d'un air, amusé ? Elle se moque de moi n'est ce pas ? J'ai un mal de chien à lire ses émotions. Elle parait tellement neutre la plupart du temps, ou avec des micros expressions si rapide que j'ai bien du mal à les percevoir.

"Oui je dois veiller sur ma sœur, même-ci elle se garde toute seule. Mais comme je suis le plus sérieux de la bande. C'est à moi qu'on a demandé de garder Vicky. Une amie de la famille, elle est encore à Poudlard comme ma sœur." Je ne sais pas vraiment quoi dire, ou si même elle attendait que je développe. Je ne suis pas encore un expert en décryptage. Et bref, j'ai déjà dis plus tôt qu'elle était pas simple à lire.

« C'est pour ça que tu stresses ? » J'en sursaute presque, parce que qui demande ça aussi franchement ? C'est bizarre et ça me mets mal à l'aise. Surtout que souvent les gens prête plus attention à ce que je dis qu'à ce que je fais. Et comme ma langue a une certaine tendance à l'honnêteté et l'ironie, ma nervosité ou plutôt mon agitation physique passe à l'as. Mais pas là à priori. « Je suis demi-vampire.  Ça fait que j'ai une très bonne ouïe, et que j'entends ton cœur s'accélerer. » Je la fixe un long moment, enfin long tout est relatif. Mais il est évident que je bug à l'information balancée en toute détente. A vrai dire, je ne sais pas ce qui me choque le plus entre l'annonce de ce qu'elle est ou sa franchise désarmante sur ma nervosité.

Cela dit, ça explique le pourquoi du comment elle a repéré si facilement mon état d'anxiété. Je déteste cette sensation d'être mis à nu. Mais elle n'a pas l'air d'en faire un fromage. Alors malgré moi, je me détends un peu. Elle ne me demande pas vraiment d'expliquer le pourquoi de toute façon. "C'est en partie pour ça, oui." Je ne laisse cependant pas la place à une plus longue explication. Parce que ce n'est pas la seule raison évidement. Je suis anxieux de nature, et ce n'est pas seulement parce que je ne la connais pas suffisamment. Il y a plein de raison qui peuvent expliquer pourquoi j'ai du mal à être zen. "Je vois, j'imagine que c'est normal que tu le remarque si facilement alors. C'est un peu déstabilisant, je dois bien reconnaitre. La plupart des gens ne le remarque pas vraiment." Je me rends compte après coup que je sous entends clairement que je suis un gars stressé. Alec, putain ferme ta gueule. Tu t'enfonces. Enterre toi avec ta putain de pelle.

Je n'ai pas vraiment relevé sa révélation, parce que pour moi il n'y a pas grand chose à en dire. Et puis, ce ne sont pas vraiment mes affaires. Je suppose que certaines personnes seraient refroidies, mais moi je m'en tape complètement de ce qu'elle est. Je veux dire ça ne change pas son caractère ou sa façon de bosser. Je ne vois pas en quoi se serait un problème, en plus de ce que je sais les demi-vampire n'ont pas un besoin constant de sang. Donc, je ne crains rien. A moins que se soit une ruse cheloue. Mais ça me parais pas tellement dans son caractère.

Mióróis m'explique alors que oui elle va aller à la soirée, bravo Alec, vraiment. Et en plus que son père et le premier Ministre irlandais. Je n'avais absolument pas fait le lien entre le ministre et elle. Je connais les Fowl bien sûr, mais je ne savais pas vraiment plus que le nom du ministre. Et que la famille était connue en Irlande. Je n'avais aucune idée que c'était en fait la même famille. Je ne m'intéresse pas vraiment à la presse people. Si on peut appeler ça comme ça. Et à vrai dire, je doute qu'à part les sang-pur ou les vielles familles que quelqu'un soit capable de relier tout ce beau monde.

"J'me sens un peu con, là. Je n'avais absolument pas fais le lien avec ton père du coup. A vrai dire, je ne savais même pas qu'il avait des enfants. J'avais juste retenu son nom. Ennuyant donc ? C'est pas un autre mot plus poli pour chiant ?" Je demande avec un naturel confondant. Surtout que malgré tout je reste très gêné de ne pas avoir fait le lien. Ceci dit, je doute qu'elle m'en veuille. Elle n'a pas l'air du genre à faire tout un foin sur l'importance de sa famille. Sinon, elle n'aurait pas été aussi amicale avec moi. Enfin, je ne sais pas si amical est le terme le plus approprié. Je ne sais d'ailleurs pas si j'aurais dû poser ma dernière question aussi honnêtement. Mais c'est trop tard, ça a juste sauté de mes lèvres. Donc bon c'est comme ci je pouvais me raviser !

"On se croisera peut-être au bal alors. Je vais devoir y aller, je dois encore faire un saut chez les Pendragon avant mon prochain cours." Et je la plante là, m'enfuyant presque, je me retourne quand même. "On se voit la semaine pro, à la même heure ?" J'attends son assentiment avant de filer définitivement.

Samedi 24 novembre 2001

Deux semaines sont passées où on a planché sur le déroulé des vidéos. Nous imposer un certain script, choisir les lieux de tournages, les ambiances qu'on voulait retranscrire... Bref, on a pas chaumé. On se retrouve plus tard que d'habitude et surtout un samedi pour filmer tranquillement, au alentour de 16h, le soleil se couhcant dans 1h30 environ. On s'est donc donné rendez vous vers la sortie de l'UMS pour se retrouver et partir en ensemble au Château d'Hever, un château à l'ambiance gothique moldu visitable dans le sud de l'Angleterre.

"Prête à partir ?" Je demande en rejoignant Mióróis. Je suis habillé assez simplement, sweet shirt et jean avec une bonne veste et des baskets et surtout mon équipement vidéo ! De fait, je suis un peu chargé, mais j'avoue que pour le moment j'en ai rien à cirer. Je suis surexcité, tout ce qui peut me faire peur d'habitude est clairement au second plan aujourd'hui. Au fil des semaines, je me suis vraiment surpris à adorer ça. Faire des vidéos, monter un projet tout ça. C'est bien plus cool que je l'avais imaginer au premier abord. Les cours aussi, ils me correspondent bien plus que le faisait mon précédent cursus. Et si je reste un grand anxieux qui a peur de la moindre situation, je suis grandement soulagé parce que la voie que je prends a l'air de me convenir. C'est rassurant.

Nous transplanons finalement dans le village d'Hever près du château qui porte son nom, histoire de s'y rendre de manière moldue pour ne pas éveiller les soupcons. Nous marchons une quinzaine de minutes afin d'arriver au château et quel château !



Une fois sur place nous achetons nos billets afin de pouvoir profiter du château tranquillement. On utilise un sort de 'ne me remarque pas' pour les moldus. Histoire qu'on ne se fasse pas remarquer à prendre des vidéos à une heure tardive. Et puis, si mon matériel ressemble de loin à celui moldu, de près il est évident que le matos est différent.

"On repère un peu les lieux avant que le soleil ne commence à se coucher et on s'y met ?" Je demande, mais c'est plus pour la forme. C'est ce qui était prévu de base. Ca me fait un peu bizarre de la voir en dehors du contexte de l'UMS. Je crois que j'ai aussi besoin de meubler quelque part, je suis un peu mal à l'aise. Je pense que j'ai déjà été un moulin à paroles le long du trajet à cause de l'excitation. Je doute que ça s'arrange dans la soirée, même-ci mon blabla tournait principalement autour de ce qu'on a prévu de filmer. On marche donc tranquillement dans les allées du château échangeant sur les endroits qui nous paraissent intéressant.

"Je pense qu'ici, à la tombée de la nuit ça peut être intéressant. Je te vois bien jouer assise dans cette allée alors que la nuit tombe. Qu'on devine à peine ton visage." On a pas prévu de filmer trop de scène avec elle et son violoncelle mais quelques unes quand même pour rappeler que la musique est le point central de la vidéo, celle qui lie le tout ensemble pour en faire quelque chose de cohérent.



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Embarquement pour le projet de groupe !  Ft Mióróis B. Fowl
Samedi 24 novembre 2001

Je réalise qu'en fait je n'avais jamais vu Mióróis en dehors de l'UMS. Je crois que c'est la première fois que je la vois avec ses lunettes de soleil. C'est vrai qu'elle m'a dit être une demi-vampire, je suppose qu'elle doit avoir une sensibilité à la lumière. Ca ne doit pas être pratique, enfin j'en sais rien en fait. Elle doit y voir parfaitement quand même, j'suis un peu curieux quand même. Mais ces pensées parasites s'effacent bientôt alors qu'on s'apprête à partir.

Une fois sur place, je parle beaucoup. Je m'en rends compte mais je décide de ne pas vraiment m'en soucier. Je suis trop excité par le projet pour ça. Ce n'est pas comme-ci on pouvait se changer. On trouve un spot sympa et je propose une idée à ma camarade.  

« Oui, je suis d'accord. Il faut juste attendre que les lieux commencent à se vider… » J'hoche la tête bien sûr actuellement il y a encore trop de monde, et il fait aussi encore trop jour à mon goût. J'ai genre une idée bien précise de la scène et là il fait clairement trop jour ! La question suivante me prends par contre par surprise. Je reste un peu bête, je n'avais pas vraiment réfléchit à l'après. Enfin, je pensais faire mes images et rentrer chez moi à vrai dire. Et commencer à travailler dessus, parce que je me découvre un peu geek sur les bords.

« Je me demandais si tu souhaiterais dîner avec moi après ? Nous allons terminer tard, et les restaurants seront fermés après. Je vais dîner au bar de mon frère, si tu veux venir… » Je dois lui jeter un regard un peu bizarre ou interrogatif à vrai dire j'en sais rien moi même. Mon cerveau a un peu déconnecté, comprenant clairement rien à ce qui se passe. C'est pourtant pas bien compliqué Alec. Répond juste à la question, tête de nœuds ! Quand elle précise où et la clientèle, je commence à me demander si mon silence n'est pas un peu trop long. Elle s'est arrêté de parler attendant sans nul doute une réponse. Mais je suis là comme un con les bras ballants. Ne sachant pas quoi dire. REPOND IDIOT. Je suis vraiment en train de m'insulter, mon cerveau a vrillé.

"Non non ça ne me gêne pas. Je veux dire, peu importe pour moi. " Même pour moi ça sonne confus, et bien tant pis je ferais pas mieux. Je suis nul, c'est comme si je pouvais y faire quelque chose. J'ai même pas dis oui clairement en plus. "Je veux bien manger avec toi, mais je resterais pas trop longtemps. J'ai un peu de mal dans les lieux bondés." J'explique pas pourquoi, parce qu'elle sait déjà que je suis un angoissé de la vie. Donc un lieu comme un bar, forcément c'est pas ma tasse de thé. C'est bruyant, y'a du monde et fatalement de nombreuses interactions avec les autres. Ce n'est pas tant leur parler qui est désagréable que les attentes qu'ils peuvent avoir. Et de ma volonté sous jacente à garder une distance bien claire.

On finit par se mettre au boulot et l'espace de quelques heures j'oublie tout. Mes angoisses, mes principes débiles et ça fait du bien. On a pu tourner de belles images en plus de ça, il va falloir que je retravaille ça après. Que je monte les images, mais j'ai l'impression d'avoir une bonne base de travail. Et c'est le plus important, on est pas venu pour rien ! Je dois aussi avouer que le modèle joue, elle est vraiment très douée au violoncelle. Et elle a un air quand elle joue, je ne pense pas qu'elle s'en rende compte d'ailleurs, mais ses émotions qui sont d'habitude assez discrètes sont plus visibles quand elle joue. Et c'est magnifique, elle est belle évidement. Mais ce n'est pas le point ici, je ne saurais pas comment l'expliquer. L'aura qui l'entoure quand elle joue de la musique est captivante.

« Comment rendent les images ? » Je souris, impatient de travailler dessus. "Géniales ! Je ne pense pas qu'on aura besoin de faire d'autres prises ici. A voir au montage, mais à mon avis se sera parfait !" J'arbore un sourire satisfait qu'il n'est pas si courant de me voir porter. Après tout, je suis un vrai râleur dans l'âme et un perfectionniste quand je m'y mets. On remballe nos affaires pour quitter le château, il est déjà tard et je dois reconnaitre que j'ai la dalle.  

« Je vais aller à Druid's Oak. On se reverra pour le montage ou tu veux toujours venir…? » Je suis presque surpris qu'elle me repose la question, je n'ai qu'une parole. Et j'ai déjà dis oui, mais je suppose qu'elle est prévenante. C'est encore pire, enfin je veux dire comment je suis censé lui dire que je n'y tiens pas vraiment mais que j'ai donné ma parole ? Je préfère ne rien dire, en plus mon traitre d'estomac vient de faire un gargouillis bien sonore. Merci l'artiste. Je me sens rougir légèrement et je tends mon bras sans m'exprimer à voix haute. C'est assez clair comme ça de toute façon, non ? On transplane donc près de ce fameux bar.

Je la suis sans un mot, elle connait bien l'endroit, moi pas. J'observe un peu autour, argh il y a vraiment du monde. Je l'écoute discuter d'une oreille distraite avec ce qui doit être une amie vu le ton détendu entre elles. Je souris malgré moi, c'est surprenant parce qu'elle a toujours l'air si sérieuse. Enfin pas toujours, mais elle est assez difficile à lire. Je sens que je commence à stresser un peu, non pas d'être dans un bar avec des créatures magiques. Ca je m'en fiche, bien que c'est peut-être ce qui devrait le plus m'inquiéter. Ou en tout cas c'est ce qui inquiéterais sans doute la plupart des gens. Alors que moi, pas du tout. Ce qui m'inquiète c'est plus le bruit et le monde sans distinction d'espèce. Je jette un œil rapide à ce qu'il y a dans l'assiette servie, ça a l'air vraiment délicieux. Encore plus quand on a le ventre vide.

« Tu veux quelque chose ? C'est moi qui offre. » Je cligne des yeux, en dirigeant mon regard sur son visage. J'étais un peu trop absorbé à regarder l'assiette. Oups. Je me sens un peu perdu l'espace d'une seconde. "Une bière, tant qu'il n'y a pas de sang dedans, ça me va." J'hausse les épaules, j'ai pas regardé ce qu'ils proposaient mais ils doivent certainement avoir un truc du genre. Même-ci ils lui donnent un nom particulier. On ne peut pas dire que je suis un grand buveur de toute façon. J'évite la plupart du temps parce que je perds complètement le contrôle de moi même quand je bois. Et je déteste ça.

Je suis soulagé quand on se pose dans un petit coin tranquille. Enfin aussi tranquille qu'on puisse être dans un bar, j'veux dire. Je regarde un peu autour de moi. Franchement, si ce n'est le contenu des verres ou des assiettes... J'aurais pu passer complètement à côté du type de clientèle ici. J'hoche la tête en prenant une fourchette et me servant tout de suite. J'ai faim, je l'ai dis non ? Et purée c'est bon, genre rien à voir avec la cuisine de Joey ou de James. Moi on en parle pas, je mange des pâtes la plupart du temps ou des trucs gras.

"Tu pourras dire à ton frère que c'est délicieux. Je ne sais pas si je suis très objectif, vu que je sais pas cuisiner. Mais vraiment j'aime beaucoup." Si je ne savais pas me tenir un minimum je serais en train de littéralement piller le plat en question. "Ouais, elle est en sixième année, elle peut se garder toute seule si tu veux mon avis. Mais mon paternel en a décidé autrement, et puis on y va avec des amis de la famille." Je souris un peu en pensant à Victoria qui est celle que je vais réellement devoir surveiller. Cette gamine est une vraie pipelette mais je l'adore. "La vraie personne a surveiller c'est la sœur d'un de mes amis." C'est étrange de donner ce titre à Edmund alors qu'on se parle à peine depuis Poudlard. Mais je ne vois pas comment justifier qu'on garde sa sœur, si je ne le qualifie pas d'ami.

"Ta sœur est plus âgée ?" Pour son frère, vu qu'on mange dans son bar... C'est évident que oui, je suppose que sa sœur aussi. Les ainés ont une façon bien a eux de parler de leurs frangins. Et Mióróis ne m'a pas donné cette impression. Je me surprends à être réellement curieux alors que la plupart du temps je laisse mourir les conversations. Généralement en tout cas, il y a quelques exceptions évidemment. Je sursaute soudainement quand quelqu'un fait tomber un verre.

"Putain, ça m'a fichu la frousse !" L'assiette a été bien vidée entre temps, je me surprends à être plutôt détendu en la présence de la brune. C'est un peu bizarre de ce voir dans un autre contexte que l'UMS mais ce n'est pas désagréable. Je dirais même plutôt le contraire. "Tu viens souvent ici ? Ce n'est pas trop compliqué avec ton ouïe ? Parce perso j'ai pas de sang de créature, mais le bruit est presque trop déjà." Je suis vraiment curieux pour le coup, parce que j'aime pas les atmosphères bruyantes. Je sais pas si il y a une raison particulière à ça ou si c'est juste moi qui suis un peu trop sensible.

Design @Lilith

Embarquement pour le projet de groupe !  Ft Mióróis B. Fowl
Samedi 24 novembre 2001
Ce repas improvisé me semble toujours un peu bizarre, même-ci on s'est rapproché avec la brune. Et que je suis plus à l'aise avec elle, ça reste toujours étrange. Je ne me souviens pas à quand remonte la dernière fois où j'ai sincèrement côtoyé d'autres personnes. J'ai tellement repoussé les autres pendant des années et j'ai l'impression que depuis quelques temps déjà je suis plus ouvert. Pourtant, lors de ma dernière discussion avec Joey je n'avais pas le même état d'esprit. Les choses changent vite, peut-être parce que mon cursus me plais vraiment cette fois. Ou simplement parce que cette anxiété qui me ronge je commence par la laisser faire. Je n'essaie plus de l'arrêter quand ça arrive, je laisse l'orage passé. Et d'une manière bizarre ça a l'air de s'améliorer.

« Je lui passerai le message. Merci pour lui. » Je souris à la brune tout en continuant de manger. C'est aussi une manière de m'occuper les mains pour ne pas être trop stressé. Et d'une certaine façon parler avec elle m'apaise. Peut-être parce que je sais qu'elle peut lire à travers mon anxiété et qu'au final je n'ai pas besoin de la cacher. Le fait qu'elle puisse le savoir m'enlève une sorte de poids que je porte constamment à masquer l'expression de mon stress. J'oriente la discussion sur sa sœur, parce que je reste assez curieux à son sujet. Aussi étonnant que cela puisse être quand je me soucie si peu des autres.

« Rós Dearg est plus jeune, de seulement un an. Elle est en 7e année à Poudlard. Elle est… Très différente de moi. Ouverte, souriante, elle parle à tout le monde et s'habille comme une licorne sur un arc-en-ciel. Mais je l'adore. Darach a sept ans de plus que moi. Il fait beaucoup plus cynique. Et même si on ne dirait pas au premier abord, il est très intelligent. » Dans la même année que Joey, je ne me souviens pas que ma sœur m'en ai parlé. Elles n'ont peut-être jamais eut l'occasion de discuter. Sa sœur n'est pas sans me rappeler Vicky et ses looks haut en couleur avec un caractère similaire à priori. Je n'ai pas d'avis sur son frère, après tout je peux me montrer affreusement cynique moi même, la différence c'est peut-être que j'ai toujours cet insupportable sourire de travers. Qui je ne le sais pas encore ressemble drôlement à celui de mon oncle Théodore.

"Rós a l'air de ressembler à Victoria, elle semble assez colorée si on compare à ton frère et toi." Je fais remarqué légèrement amusé, ne réalisant pas que cette franchise pourrait être mal prise. Et n'en ayant dans le fond rien à faire, je suis angoissé sur beaucoup de chose mais pas tellement sur ce que je dis. Ce sont plus les situations qui sont anxiogènes. Le monde, les espaces confinés, les relations trop intimes dans le sens proches. La discussion ici reste relativement en surface pour le moment. Même-ci, je parle plus de moi que d'habitude. Il peut m'arriver d'angoisser sur ce que je dis surtout quand je juge sans y réfléchir. Le souvenir de notre discussion sur le bal me revient à l'esprit. J'avais gaffé. Avant j'en aurais eut rien à faire.

L'épisode du verre est un symptôme typique des années guerres, cela n'a pas seulement à voir avec mon anxiété. Je dirais que c'est presque plus de l'ordre d'un trouble de stress post-traumatique. Mais je n'ai jamais vu de spécialiste pour ça. Peut-être que j'aurais dû, parce que ma grande gueule m'a été tout sauf d'une grande aide à l'époque à Poudlard. Sauf que j'ai toujours été assez évasif sur ce qui s'était passé à cette époque là. Et donc forcément pas soigné. C'était difficile pour moi de m'ouvrir aux autres et de le faire confiance. Ca ne s'est pas vraiment amélioré depuis d'ailleurs.

"Ouais ça va, j'ai juste été surpris." Juste, mon œil. C'est bien plus compliqué que ça, mais la brune n'insiste pas ce dont je lui suis reconnaissant. La plupart des gens auraient sans doute voulu savoir, puis quand le sujet serait tombé auraient fait marche arrière. Personne ne veut se souvenir de la guerre.

« Je viens quand je peux, mais surtout pour voir mon frère. Je viendrai peut-être plus souvent pour voir Clarissa, mon amie qui travaille au bar. » Je hoche la tête, j'imagine que je viendrais voir un ami si il travaillait dans un endroit comme celui-ci. Même si, ce n'est pas le genre d'endroit où j'aime trainer, moi qui aime le calme. « Même si j'entends plus le bruit qu'un humain… J'ai appris à passer outre, et à me concentrer sur ce qui m'intéressait. J'ai grandi au milieu de festivités à la cour, j'ai dû apprendre à m'adapter. Surtout les nuits de pleine lune, tu ne peux pas imaginer à quel point les loups-garous sont bruyants. Quand je suis partie en internat, ça m'a aussi appris à gérer mon ouïe. » Je l'écoute attentivement assez curieux, de ce que j'ai lu dans mes cours, les demi-créatures magiques ont des sens surdéveloppés, mais c'est très différent d'un individu à un autre. Comme chez les humains après tout, mais c'est encore plus visible chez eux en quelque sorte. J'ai du mal à comprendre comment on peut arriver à s'habituer, mais sans doute que ce n'est pas un choix. C'est juste ainsi.

Ceci dit, je me souviens avoir toujours eut du mal à supporter ça, le bruit je veux dire. Avant même mes problèmes d'anxiété. Ca a toujours été plus fatiguant pour moi, c'est une des raisons qui fait que j'évite les espaces confinés et bondés. C'est bien trop fatiguant et désagréable. Peut-être que la nuance est là d'ailleurs. "Je te crois sur parole, je n'ai jamais eut l'occasion d'en croiser pendant la pleine lune. Mais j'imagine facilement à quel point ils peuvent être bruyants." Surtout que d'après les livres que j'ai lu lors de ma première année en protection magique, ils ont clairement un comportement de meute. Et en Irlande leur statut un peu particulier font qu'ils vivent ainsi de manière complètement décomplexée. Et tant mieux pour eux, mais je peux facilement imaginer en quoi ça devient bruyant les nuits de pleine lune.

« Mon sang de vampire est plus pratique pour la nuit. Je n'ai pas besoin de dormir autant que d'autres, alors c'est une forme de gain de temps. Le problème reste la lumière du soleil, mais il n'est pas très fort en Irlande. » Je souris légèrement à la jeune femme. C'est vrai que dormir moins laisse plus de temps à faire d'autres choses. Je ne saurais pas quoi faire de ce temps en plus personnellement, mais et bien je suppose qu'elle trouve à s'occuper. Et que je trouverais sans doute aussi à sa place. « Tu peux y aller, si tu veux. Je ne voulais pas tarder à rentrer, de toute manière. Juste le temps de saluer Clary. Merci d'avoir accepté de dîner avec moi, Alexander. » Je suis non pas surpris, enfin pas vraiment mais plutôt touché. Parce qu'elle me donne une porte de sortie. Cela fait quelques temps qu'on se côtoie maintenant et je sais qu'elle ne m'aurait pas proposé de manger avec elle si elle ne le voulait pas. D'une certaine manière je sais qu'elle a compris que je n'étais pas à l'aise ici, bien que mon comportement est sans doute suffisamment évocateur. Les gens n'y prêtent que rarement attention. Et souvent passe complètement à côté de mon malaise.

"C'est moi qui te remercie de m'avoir invité ici. C'était sympa de ce voir dans un autre contexte que le projet, pour une fois. Et merci, pour... ta prévenance ?" Je ne sais pas vraiment comment le formuler, mais je pense que c'est important que ce soit dit. Le plus souvent, on me force la main, ou on me rabâche que je devrais faire plus d'efforts. Que je suis jeune et que je devrais faire la fête, sortir... Sans même me demander si j'apprécie chacune de ces choses, sans se soucier que ce soit trop pour moi. Le fait d'avoir maintenu les gens à distance n'aide sans doute pas. Je parle très peu de moi, le plus souvent j'oriente la conversation sur les autres, ou je me contente d'écouter sans alimenter la conversation. A moins de faire du sarcasme, quand vraiment çà me gonfle.

Vendredi 21 décembre 2001

C'est le jour J, la présentation de notre projet. Je pensais honnêtement que je serais bien plus anxieux, mais plus que de l'anxiété c'est l'excitation qui parcours mes veines. C'est fou de se dire qu'en quelques mois le choix de mon changement de cursus a pris un réel sens, là où je paniquais complètement quelques mois en arrière. Je suis bien plus détendu désormais, je ne dirais pas que je suis serein. Mais ça va, je suis stressé de l'accueil qu'on va réserver à notre projet plutôt atypique. Se baser sur la musique pour construire les images autour c'est assez peu banal. On a construit les images pour mettre la musique en valeur, ce qui se ressent sans aucun doute.

Après le visionnage des autres projets, je suis quand même assez confiant quand à la qualité du notre. Sans être exceptionnel, il est plutôt bon. Et il m'a semblé être plutôt apprécié par les autres, à voir si la note s'en ressent. Mais bon honnêtement j'en ai un peu rien à faire tout de suite. Je suis en solo après avoir réussi à échapper à Sam Phelps. Je crois qu'il m'aime bien, mais moi je le trouve juste malaisant. Cette impression ne me passe pas. Et malgré mon comportement clairement rustre, il revient toujours à la charge. Je n'ai d'ailleurs pas encore croisé mon binôme, il faut dire qu'avec la foule... Ce n'est pas chose évidente, surtout quand je passe mon temps à me mettre en marge des groupes, pour ne pas subir cette soirée.

« Bonsoir. Tu vas bien ? » Mon cœur fait une embardé, elle a le don de débarquer quand je m'y attends le moins. Ceci dit, je réagis moins violement que d'autres fois. Comme si malgré moi je commençais à m'habituer. "Oh salut, je vais bien et toi ?" Je vais bien, une réponse automatique qui pour une fois est assez proche de la réalité. Je sais que je ne resterais pas longtemps et tout c'est assez bien passé. Donc je ne suis pas trop nerveux.

« Qu'as-tu pensé des autres projets ? » Je suis toujours étonné de voir à quel point il m'est facile de discuter avec Mióróis, peut-être parce qu'elle est si calme. Sa simple présence arrive à m'apaiser, non pas que j'irais le lui dire. C'est déjà assez bizarre de le constater. Je me sens vraiment à l'aise avec elle. "Il y en avait de vraiment bons. C'est assez sympa d'avoir pu visionner les projets de tout le monde. Je me demande ce qu'il va en ressortir. Qu'en as-tu pensé, toi ? J'ai discuté avec quelques troisièmes années tout à l'heure qui m'ont que cette année les projets étaient vraiment qualitatif. " C'était assez agréable à entendre, et pour le coup je ne peux pas dire le contraire. Tout le monde a pris cela très au sérieux, même les moins expérimentés dont je fais partie ce soir.

Quand elle me demande si j'ai déjà été cherché ma note, je secoue la tête. Non à vrai dire, j'attendais que l''effervescence se calme un peu avant d'y aller. Histoire de ne pas me retrouver au milieu de plein de monde gesticulant dans tous les sens. "J'attendais que ça se calme un peu... Leur enthousiasme est plus insupportable à gérer que l'attente." Je laisse échapper avec un sourire sarcastique. Vu le caractère de la brune, je ne m'inquiètes pas trop de faire preuve de sarcasme. De toute façon, elle a dû commencer à s'y faire. Malgré mon anxiété, je ne suis pas connu pour avoir ma langue dans ma poche. Voir même plutôt le contraire. "Allons y ensemble, oui." On commence à avancer pour rejoindre les profs qui nous donneront nos résultats. Je suis assez serein pour une fois, nous avons fait du bon travail après tout.

« Tu rentres chez toi, pour les vacances ? » Je soupire légèrement. J'ai aucune envie d'y aller. Heureusement on va passer une partie des vacances ailleurs que chez notre père. "Ouais, j'ai promis à ma sœur après tout. " Je fait une légère grimace, n'arrivant pas vraiment à feinter que ça ne me plais pas. Je pense que même-ci je ne l'ai jamais dis clairement il est évident que je n'aime pas vraiment mon père. "Et toi quelque chose de prévu ? Tu rentres en Irlande ?" Je demande, lui renvoyant facilement la question. Elle a l'air contrairement à moi de bien s'entendre avec sa famille.

Design @Lilith