Comme tous les samedis matins, je devais aller animer le club de duel de Poudlard. J'avais trouvé les élèves un peu plus agités que d'habitude, mais je me dis que c'était normal. Après tout, l'article de journal sur ma relation avec Fey n'était pas sortit il y a si longtemps que ça… Mais tout se passait bien. Et franchement, je savais que ce serait le plus facile, aujourd'hui. Le plus facile, parce que mes espions avaient enfin trouvé l'homme que nous cherchions depuis plusieurs semaines. Un homme qui complotait contre nous. Alors, une fois de retour au château, je me dépêchais d'avaler un morceau avant d'aller en réunion dans la partie secrète de l'armée. Nous réglions les derniers détails, puis, j'accordais une heure de pause. Ceux qui ne venaient pas en mission devait surveiller les déplacements de cet homme, et vérifier qu'il agissait comme d'habitude. Dans le cas contraire, cela signifiait qu'il était sûrement au courant de quelque chose, et que le plan tombait à l'eau.
Pendant cette heure de pause, on se reposa. Le plan voulait qu'on agisse de nuit. J'en profitais également pour retrouver ma couleur de cheveux naturelle, brun. Cette couleur, je ne l'abordais qu'en mission. Quand j'étais un soldat. Le reste du temps, je me teignais en roux, pour me fondre dans le restant de ma famille. Une fois cette teinture enlevée, et la nuit tombée, on y alla. Le retrouver fut un jeu d'enfant. Lui arracher le nom de ses complices, un peu moins. Après que je lui ai cassé le nez, les dents, et arraché un ongle, on lui ingéra quelques gouttes de veritaserum. On pourrait agir comme ça dès le début, mais il fallait bien entretenir les légendes autour des services secrets irlandais : ils sont sadiques et impitoyables. Une fois qu'on eut noté tous les noms, je pris ma baguette, et, à l'aide du Sectumsempra, je lui tranchais la gorge. Entre ça, et le corps que je traînais avec mes hommes pour le détruire, je me retrouvais couvert de sang. Et c'est dans cet état que je retournais au château, pour emprunter les réseaux de cheminées.
On ne pouvait pas transplaner dans mon appartement étudiant, c'était une question de sécurité. On y rentrait par un mot de passe, et les réseaux de cheminée connectait mon appartement à mes espaces personnels au château. Et alors que je pénétrais dans mon salon, je levais le pistolet que j'avais sortit, qui serait plus rapide que ma baguette. J'avais aperçu une silhouette, je ne pouvais pas ne pas être sans défense et… « Par tous les dieux irlandais, Alekseï, tu m'as fait peur ! » Je soupirais de soulagement, surtout de ne pas avoir tiré, en fait. « Mais… Comment tu es entré, au fait ? » Je n'allais pas lui demander pourquoi. En voyant le journal dans ses mains, et en le connaissant, il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'il voulait venir m'emmerder avec cet article de journal. Mais en voyant son regard, je compris qu'il était surtout choqué par la quantité de sang qui pouvait se trouver sur mes vêtements. Mal à l'aise, je me grattais l'arrière de la tête, en me rapprochant de lui.
« Ok, déjà, je ne suis pas blessé… Laisse-moi juste t'expliquer. » Vu l'état de mes fringues, je n'osais pas m'asseoir dans un fauteuil, alors, je me contentais de rester debout. « Bon… Ce n'est un secret pour personne que je suis prince, et le chef suprême des armées, aussi nommé Grand Général. Mais… » Je marquais une pause pour souligner ce que j'allais dire. « Tout ce que je raconte est confidentiel, ok ? Sinon, tu peux être jugé pour espionnage, et révélation de secret d'état, et je ne pourrais rien faire pour toi. » Il se peut même que je doive le tuer, et ça ne me ferait franchement pas plaisir. « Il existe, comme dans tous les pays, des services secrets irlandais. Chez nous, beaucoup de gens racontent ces rumeurs, exagérées ou non. Mais peu de monde connaît notre existence. Ces services s'appellent Diabhal, et j'en suis également le boss. En gros… On s'occupe d'affaires délicates, qu'on ne veut pas voir exposées au grand jour, ou même jugées. » J'inspire un grand coup, avant de larguer la bombe. « J'ai déjà tué. Plusieurs fois, pour le bien de mon pays. Le sang sur moi, en ce moment-même, est le sang d'un type que j'ai égorgé sans procès. Parce que c'était un acte nécessaire. »
Je me tus, le temps de laisser Aliocha réagir. Mais il semblait encore légèrement sous le choc. « Bon, je vais me doucher pendant que tu processes tout ça, ok…? » Je filais dans la salle de bain. Je me déshabillais, entra sous l'eau chaude, qui devient aussitôt rouge à mes pieds. Je me savonnais, et alors que j'allais prendre le shampoing qui me permettait de devenir roux, j'entendis du bruit. Je tirais le rideau, et souris quand je vis le regard moqueur d'Alekseï. « Tu veux me tenir compagnie ? Tant que tu ne rentres pas dans la douche… Je ne veux pas faire ça à Louve. » Je lavais mes cheveux une première fois pour retirer le sang, quand j'entendis la surprise d'Aliocha de l'autre côté du rideau. « Elle t'apprécie sincèrement. Elle t'admire beaucoup, tu sais ? » Alors que je réalise ce que je viens de dire, je repasse ma tête derrière le rideau pour le regarder. « Surtout, ne lui dis jamais que je t'ai dis ça. »
Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water