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Combien de bouteilles à la mer échouées dans des âmes mortes ?
Pris dans leur vaisseau de verre, les messages luttent mais les vagues les ramènent en pierre d'étoile sur les rochers ft. Akutenshi Busujima


"Et tu ne pourrais pas en glisser un mot à ton père, Clem ? Il travaille au ministère n'est-ce pas ?" Je me retiens de lever les yeux au ciel. J'aurais dû écouter la petite voix dans ma tête qui me suppliait de ne pas venir à cette soirée. J'aurais pu m'épargner les discussions insipides de mes camarades, les questionnement sans intérêts à propos de mes études, de mon avenir, ou bien de famille. Je m'ennuie. Pour leur défense, mes pairs ne sont pas si fades en permanence, la soirée vient tout juste de commencer et nous n'avons pas encore dépassé le stade de la politesse de convenance. Je leur laisse une petite heure pour que l'alcool commence à faire effet et que la mascarade ne cesse.

"Pourquoi pas, père serait ravi de former la relève." J'acquiesce en souriant. Que voulez-vous, ainsi sont les enfants de Sang-pur élevés plus ou moins dans les traditions. L'image, l'apparence, et je ne prétends pas être mieux qu'eux. Je participe à ce petit jeux comme je suis censé le faire, souriant chaleureusement à l'un, promettant à l'autre de glisser un mot à mon père pour booster sa demande de stage.
Droite comme un I, les jambes croisés, je constate que je suis à seulement une gorgée d'avoir une bonne excuse pour quitter ce groupe d'étudiants en communication et aller me resservir.
En traversant la salle, je ne peux m'empêcher de me demander ce que je fais ici. J'ai découvert il y a deux ans que les Sang-Purs avaient fait de La tête de Sanglier leur lieu de réunion privilégié. Je n'avais jamais mis les pieds dans l'auberge, même à l'époque de Poudlard durant laquelle elle était plutôt mal réputé et qualifiée d'insalubre. Autant dire que je n'étais pas venu ici de bon coeur la première fois. Mais il semblerait que les nouveaux propriétaires n'avaient pas forcément tenus à conserver cette ancienne réputation en reprenant le bar, ce dont je ne les blâmes pas, bien au contraire.
Depuis, j'ai eu l'occasion de revenir de temps en temps, réinvitée au fil de mes rencontres. Il est important que je me montre régulièrement à ce genre de soirées. Ce ne sont pas les moments les plus divertissants de ma vie pour être honnête, je ne mets pas un point d'honneur à boire et fumer avec des élèves de Poudlard par exemple et il s'est avéré que les soirées étudiantes comme celle des Pendragons, étaient bien plus amusantes en tout points.

Je me ressers distraitement un verre de whisky-pur-feu. Appuyée contre le rebord de la table sur laquelle de multiples bouteilles d'alcools ont été disposés à côtés de quelques jeux de cartes magiques, de cendriers à moitiés remplis et des paquets de petit snacks en formes de créatures magiques. Je pose une main sur le bois et regrette instantanément, la table colle. Du regard, je sonde la pièce en me demandant de quelle charmante compagnie je vais me délecter dans les prochaines minutes. Notez l'ironie. Je connais à peine la plupart des têtes ici présentes. Quelques visages connus venant des Pendragons ou juste de l'UMS, quelques visages déjà croisés en soirées, pour le reste seulement des noms reconnaissables dans le monde sorcier. Ce n'est pas que je ne me sens pas à ma place ici, bien au contraire, je suis comme un poisson dans l'eau. Et puis c'est tout à fait naturel maintenant, je n'ai pas à chercher mes mots, ou à me demander si ce que je fait est convenable. C'en est presque robotique la manière dont ma voix se module chaleureusement, mon corps se meut gracieusement, mes doigts effleurent délicatement et mes mots chantent. Seulement je n'ai ni l'énergie, ni la force mentale de faire dans la mondanité en ce moment.
Un première année à l'UMS, Chris Amberg, jeune progéniture d'un magnat de la fabrication de balais révolutionnaire conçus à base de crins d'Abraxan, me fait signe. Je lui souris poliment et lui fait signe que je les rejoindrais dans un instant.

Tant pis, je craque. Je prends mon verre et entreprends de remonter à l'étage, sortant par la trape. La pièce est sombre et vide hormis un balais envoûté pour balayer les restes de poussières de la journée passée. Je m'installe dans un grand fauteuil au fond de la salle et sors une petite fiole de poudre rose.
Je sais, je ne devrais pas. La poudre de fée est grandement addictive et si j'arrive encore à poser mes propres limites vis à vis de cette substance, ça ne durera pas tellement plus longtemps. Le truc c'est que cette poudre m'apaise. Elle calme mes pensées intrusives, fait taire mon cerveau trop bavard, me donne une impression de liberté, oserais-je dire, me rends heureuse. Elle m'aide à supporter ce genre de soirées sans péter un plomb par exemple.

Je trempe le bout de mon doigt dans le whisky-pur-feu, laisse la goutte retomber dans le verre. Parfaite combinaison. Avec satisfaction, je dépose un peu de poudre rose sur ce même doigt en prenant soin de ne pas en perdre une once. C'est une des drogues les plus cher sur le marché en ce moment, et même si l'argent est loin d'être un problème pour moi, ce n'est pas une raison de le gâcher.
Quand je porte la drogue à ma bouche, mon regard se pose distraitement sur une grande table ronde. Il est de notoriété publique que c'est ici même, dans cette auberge miteuse, que s'est tenue la première réunion de l'Armée de Dumbledore. Anthony aurait détesté ne serait que mettre un pied dans cet endroit. Ou alors ce serait-il cyniquement plût à bafouer ce souvenir en profitant des soirées Sang-purs composée d'une grande majorité de rejetons de mangemorts et autres partisans du Seigneur des Ténèbres ?
Je soupire et ferme les yeux, la poudre de fée ne va pas tarder à faire effet. Je vais attendre quelques minutes avant de redescendre rejoindre ceux que je peux difficilement appeler des amis. Mais avec ça, ça ira mieux.

En rouvrant les yeux, je remarque que je ne suis plus seule. Je distingue un visage dans la pénombre et un grand sourire amusé un peu ironique éclaire mon visage.


"Akutenshi Busujima."je lance en me redressant.

Je ne le connais pas tant que ça pour être honnête, mais son nom a fait le tour du monde sorciers depuis quelques semaines avec la découverte de son appartenance à une famille de Sang-Pur. Il est peu étonnant que mes camarades n'aient pas traînés à l'inviter ici par curiosité ou intérêt de se faire amis avec le jeune homme à la popularité soudaine. Et j'aurais probablement fait de même il y a quelques années, après tout nous étions tous les deux à Serpentard en même temps à Poudlard. Et on a bien dû se croiser une fois ou deux chez les Pendragons, cependant c’est la première fois que nous avons l’occasion de discuter en tête à tête et j’avoue qu’il m’intrigue un peu. Clairement, on vient pas du même monde. Preuve encore une fois qu’avoir le sang pur ne fait pas tout. Mais bon, je suis bien là dernière personne a pouvoir le juger ce point.


"Ton nom a fait couler de l'encre dans les journaux ces derniers temps."
KoalaVolant

Dernière édition par Clémence Castellane le Mar 28 Fév - 1:22, édité 2 fois

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Combien de bouteilles à la mer échouées dans des âmes mortes ?
feat. Clémence Castellane

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| Mercredi 14 Novembre 2001 |

Je dois admettre être agréablement surpris par le sérieux dont tu fais preuve en te préparant aujourd’hui, Shishi.

J’ai un léger rire alors que ma petite voix s’exclame joyeusement face au garçon qui se retrouve dans la glace. Il y a de cela quatre jours, je découvrais pour la première fois une soirée à l’ambiance 100% Sang-Pur. Et je dois admettre que je m’y suis bien amusé, quand bien même j’y suis allé avec Ian Wen et que son visage appelait mon poing tout du long. Finalement, non sans lui lancer quelques pics, je suis parvenu à me sentir bien à cet endroit, parmi tous ces gens…
Ces gens qui étaient mes pairs à présent.

Je ne m’attendais pas à vouloir y retourner de sitôt, tout comme je ne m’attendais pas à me complaire dans l’idée de me préparer convenablement à chaque fois que je m’y rendais. La dernière fois, c’est Chishiya qui avait dû forcer pour que je fasse un effort dans ma présentation et, parce que je ne me reconnaissait pas en regardant dans le miroir, je n’ai pas trop apprécié. Et puis la soirée est passée et j’ai vite compris que, dorénavant, ne pas me reconnaître en m’habillant allait me plaire lors de ces soirées. Jouer un rôle. Être le “Akutenshi au Sang-Pur” le temps de traîner parmi les enfants qui avaient grandis dans ce monde… C’était amusant, stimulant. Je crois même qu’une partie de moi sait que Mao n'apprécierait pas que j’embrasse mon Sang-Pur ainsi, ce qui rend l’expérience d’autant plus délicieuse.
Et c’est pour cela que j’ai décidé de soigner mon apparence à nouveau pour me rendre au repaire qu’Ian Wen m’aura fait découvrir, sans lui et Sirius Green cette fois.

Que veux-tu… Il faut croire que ce nouveau personnage me plaît.

Je suis si enthousiaste à l’idée d’y retourner que je ne commente même pas le fait que Chishiya m'ait donné un surnom. J’imagine que nous sommes assez proches pour qu’il aie le droit à certaines choses comme celle-ci. Et puis, Chishiya m’appelant “Shishi” ne sera jamais aussi énervant que Ian m’appelant “Aku” alors que je le lui ai formellement interdit.

Hier encore tu faisais tout pour que je me taise et maintenant je t’influence dans tes choix ! Je suis si fier, tu grandis vite!

Je roule les yeux en arrangeant une dernière mèche devant la glace tandis que Chishiya me joue son numéro. Il est pressé d’y retourner aussi, je le sais. Chishiya se sent bien chez lui parmi les Sang-Pur, plus que moi même. Peut-être est-ce parce qu’il a la place qu’aurait la “conscience” chez n’importe qui d’autre et que, du coup, il a toujours senti appartenir à ce moment là où c’est tout récent chez moi.

Je n’attends pas une éternité une fois prêt pour filer. La journée avance et j’ai des cours demain. Alors, je ne suis pas l’élève le plus sérieux qu’il soit, surtout parce que je n’ai pas besoin de faire de grands efforts pour réussir, mais si je ne fais pas gaffe je vais passer mes journées à dormir en cours.

Au pire on s’en fout, non? Qu’est-ce que tu risques?

… C’est vrai ça. Qu’est-ce que je risque au fond? Pas grand chose de dingue. Disons que dans le pire des cas je ne serais plus scolarisé à l’UMS? Dans le pire des cas j’entends, et ça n’est pas garanti pour deux siestes en cours — surtout si je prétend être malade ou quelque chose.
Et si je n’étais plus scolarisé à l’UMS?
Je serais un peu plus libre. Je pourrais chercher quelque chose d’autre, peut-être quelque chose qui me plaît. Et honnêtement, Mao est assez riche pour que je n’ai pas besoin de m’en sortir immédiatement, bien au contraire, j’ai le temps. Parlant de Mao, sûrement qu’elle serait folle de rage. Ce serait bien fait pour sa gueule tiens.

M’enfin.
Sans prévoir de rater ma scolarité exprès, Chishiya a raison sur le fait que je n’en ai pas grand chose à foutre d’être fatigué, au final. Alors je compte bien profiter de ce soir.

Il ne me faut pas longtemps pour retrouver mon chemin jusqu’à La Tête de Sanglier et, une fois là-bas, je suis exactement l’exemple que m’a donné Ian Wen il y a quelques jours. Je retrouve la trappe d’où provient de la musique et des lumières qui me confirment que, encore, l’endroit est fréquenté. Jusqu’à me retrouver au cœur de la soirée, je dois admettre douter sur le fait que Ian Wen m’a réellement donné l’accès. Je m’attends un peu que le mot de passe soit faux et qu’on me rit au nez mais rien ; Ian n’a pas joué aux cons pour le coup. Je me demande pourquoi il tient tant à m’aider à me frayer une place dans ce nouveau monde mais, au final, qu’importe la raison tant que ça me profite. C’est comme pour moi, j’ai une bonne raison de ne pas lui faire bouffer le sol et quand bien même Ian ne sait pas pourquoi, il devrait s’estimer heureux que je me retienne, tout simplement.

En entrant, je retrouve l’ambiance qui fait le charme de cet endroit. Je salue ceux que je reconnais en passant à côté et, même parfois, ceux que je ne reconnais pas. J’ai l'impression d’être chez moi… Comme si j’avais toujours fréquenté cet endroit. Je me doute que tout ça n’est que la surface de l’iceberg. Que certains sont vraiment de bonne foi mais que d’autres ne m'acceptent simplement parce que je suis un peu la “star” du monde des Sang-Pur dernièrement et que pleins doivent chuchoter derrière mon dos et débattre si j’ai réellement ma place parmi eux. Je suis sûr que ce groupe de K-POP aurait été accueilli de la même façon s’ils étaient de Sang-Pur. Enfin, je ne sais même pas, peut-être que certains le sont dans le groupe.. Mais je sens que la Gazette en aurait parlé si ça avait été le cas.

En tout cas, je ne me fatigue pas à réfléchir au-delà des apparences. Parmi ceux que je reconnais, je m’arrête pour discuter un peu avec deux personnes en particulier ; d’abord Thomas Scott-Rosier que je reconnaîtrais entre mille surtout parce qu’il m’est particulièrement utile.

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Thomas Scott-Rosier

Je peux souvent compter sur ce gars-là pour choper de la Poudre de Fée ou d’autres drogues. Pas toujours et c’est pourquoi j’aime remplir mon carnet d’adresse pour avoir quelqu’un sous la main le plus souvent quand j’en ai besoin. D’autant plus que Thomas discute beaucoup quand on se met à l’envers ensemble et ça n’est pas un souci dans le sens où lui parler ne me dérange pas, mais je n’en ai pas toujours envie. Je n’ai pas toujours envie de papoter avec Thomas Scott-Rosier en particulier et je n’ai pas toujours envie de parler tout court.

En l'occurrence, ça ne s’applique pas parce que je me laisse aller à discuter avec plaisir. On parle de tout et de rien, du fait qu’il est content de me voir ici, que je suis content de me voir ici aussi et les choses vont très bien, jusqu’à ce qu’un deuxième visage familier ne nous rejoigne; la fameuse Drusilla Lloyd devant qui j’ai surpris Ian Wen a baver plus d’une fois. Après ça n’est pas compliqué, il bave devant beaucoup de filles, surtout quand elles sont de Sang-Pur. Je crois, en revanche, qu’il sait n’avoir aucune chance avec Drusilla. C’est donc tout naturellement que je fais la connaissance de Miss Lloyd; plus proche je serais d’elle et plus satisfait je me sentirais. Il y a ce sentiment de bonheur chaque fois que je fais rager Ian, lequel résonne en moi même quand Ian Wen n’est pas présent et qu’il ne sait pas ce que je fais, et je crois que j’en deviens aussi addict qu’à la drogue si ça n’est plus.

Pwah… T’as vu cette meuf? Elle est… Canon!

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Drusilla Lloyd

Chishiya n’a pas tort. Cette meuf a un sacré charme. Elle ne joue carrément pas dans la cour d’Ian Wen - que je trouve un peu plus laid chaque fois que je le revois -. Pour ma part? Je suis sûr d’être au niveau de Drusilla. Hey, j’ai zéro complexe et, si je suis déjà pas mal du tout quand j’ai les cheveux en pétards et que je m’habille presque d’un pyjama, imaginez quand je m'apprête comme à cette soirée.

J’aurais pu rester faire la conversation à Thomas et Drusilla toute la soirée durant, tant je me sens bien. Tom m’a laissé tirer sur son joint de Valériane, je n’en ai pas encore abusé parce que j'essaie de garder Chishiya avec moi. Non seulement il profite mais il m’est d’une grande aide quand je bloque devant une épreuve sociale. Et puis c’est grâce à lui si j’ai fait la rencontre du Akutenshi que je suis ce soir et que j’étais le soir dernier en venant ici, alors il mérite son heure de gloire. Je suis ravi de constater que j’arrive à le garder avec moi même sous influence, preuve en est du commentaire qu’il a fait à propos de Drusilla, mais je ne vais pas tenter le diable en fumant trop d’un coup. On va y aller progressivement.

Mon regard se balade bientôt tandis que la voix un peu lointaine de Thomas résonne, se mélangeant aux gloussements de Drusilla. Je ne suis sûrement plus vraiment avec eux dans ma tête et je laisse le décor se dévoiler avec plus de détails. Mon regard suit le trajet d’un elfe de maison qui tente de satisfaire un groupe de jeunes filles pour échapper à la punition. Je me dis qu’il est stupide d’espérer s’en sortir sans problème vu comme ces pimbêches prennent un malin plaisir à taper sur les doigts de leur esclave et à éteindre leurs cigarettes sur sa peau.
Le spectacle m’amuse malgré moi, j’ai toujours prit plaisir à voir les autres souffrir et je dois admettre que si je devais choisir je prendrais la place de ce groupe de connes que de l’elfe de maison. J’ai un dégoût profond envers ces machins moches.

Lorsqu'une fille lève le regard et croise le mien, elle m’adresse un clin d'œil auquel je ne répond pas. Mon esprit vagabonde déjà ailleurs et je ne remarque ni que je la fixe ni qu’elle me rend ce regard. C’est lorsqu’une silhouette passe devant mon champ de vision que je redescends sur terre. Mes yeux suivent alors la blonde qui quitte l’ambiance pour repasser vers la porte d’entrée.

Elle aussi elle est sacrément bien roulée! Hey, tu penses qu’elle part où comme ça?

Chez elle, sûrement, j’imagine. En temps normal j'en n’aurais pas eu grand chose à foutre, je serais passé à autre chose. Mais là, mon attention est focalisée sur le mystère de la demoiselle. Il me faut un petit moment pour me décider à me lever.

Tu t'en vas déjà, Akutenshi?

La voix de Drusilla me freine dans mon mouvement. Je l’avais déjà oubliée. Je me tourne vers Thomas et elle et je souris pour montrer que tout va bien. Parce que, c’est vrai, tout va bien.

Vous inquiétez pas, je vais faire un tour. Je reviens plus tard.

J’assure à mes deux compagnons qui acquiescent et reprennent leur brin de conversation. Je laisse alors enfin mes jambes me porter jusqu’à l’étage qui doit être sûrement parfaitement désert. Il faut dire que je ne m’attends pas du tout à voir la fille qui est sortie plus tôt, une voix intérieure me dit qu’il est évident qu’elle est partie depuis le temps, qu’elle est bel et bien rentrée chez elle, comme je l'avais pensé plus tôt.

Je me trompe.

Quand je me retrouve dans la pièce, je remarque la jeune femme aux cheveux blonds dont je reconnais la silhouette. Elle est posée, les yeux fermés, une fiole de poudre rose et un verre posés à proximité d’elle. Je devine très vite qu’elle en consommé elle aussi. Sûrement même à l’instant. Est-ce donc là la raison pour laquelle elle est remontée ici ? Est-ce qu’elle veut être tranquille? Est-ce qu’elle ne veut pas qu’on l’attrape à faire ça? Je ne sais pas, mais dans les deux cas ce serait raté vu que je suis là.

Plus je la regarde et plus son visage me dit quelque chose. Je reste donc silencieux un instant en essayant de le replacer. C’est alors qu’elle ouvre à nouveau les yeux, et tout à coup une ampoule s’allume au-dessus de ma tête. Les rouages s’activent tandis qu’elle me sourit. Je ne vois pas de joie dans ce rictus mais, puis-je l’en blâmer? Mes sourires ne sont que très rarement authentiques. Enfin, à mes yeux, ils le sont, puisque je me m’amuse à être en vie et que j’ai souvent une pensée qui m’étire les lèvres lorsqu’il ne s’agit pas des commentaires de Chishiya, mais on pourrait les prétendre faux puisqu’ils sont rarement portés par une réelle joie, ou un bonheur pur.

"Akutenshi Busujima."

Je ris un peu à mon tour, amusé par le fait qu’elle connaisse bien mon nom. Ça ne m’étonne pas, j’ai rencontré une myriade de jeunes gens qui connaissaient mon nom ce soir sans que je ne puisse même affirmer avoir déjà vu leur gueule quelque part. Elle, en revanche, je l’ai déjà vue dans le passé.

Clémence quelque chose, c’est ça?

Mon visage prend un air plus concentré alors que je cherche plus d’informations sur son identité sans succès. En même temps, je m’approche de l’endroit où elle s’est posée. Ce que je sais sur Clémence, c’est qu’on a le même âge et qu’elle était à Serpentard à Poudlard, comme moi. C’est de là que j’ai son prénom. Mais il ne faut pas m’en demander plus, c’est déjà dingue que je me rappelle de ça.

"Ton nom a fait couler de l'encre dans les journaux ces derniers temps."

Je soupire légèrement, roulant des yeux d’un air amusé alors que je m’installe à côté d’elle, sur le fauteuil. Et par là, je veux dire que je me laisse tomber comme une masse en faisant tout de même attention au verre et à la poudre.

Elle est encore plus canon de près! Elle aussi tu veux la siffler à Ian Wen?

Ah, Chishiya vise juste encore une fois. Non seulement la jeune femme est au moins aussi belle que Drusilla, mais en plus ça ne m’étonnerait pas que Ian l’aie en ligne de mire. Elle est jolie, de Sang-Pur… Que demander de plus pour plaire à cet idiot?

T’es certain que tu veux pas te taper une des meufs d’ici?

Je ricane un peu ouvertement sans trop m’inquiéter de la façon dont Clémence, qui n’entends pas Chishiya dans ma tête, puisse interpréter cette réaction. Il y a une liste de choses que je pourrais faire pour faire plaisir à Chishiya, me taper une meuf n’en fait pas partie. Ni un mec, d'ailleurs. Je ne pense pas être fait pour sortir avec quelqu’un à moins que cette personne soit plus mauvaise que moi et qu’elle n’en aie rien à faire que je sois un connard fini avec de sérieux problèmes mentaux (et encore, je ne garanti pas que ça marchera) et si on parle de coucher avec quelqu’un, ça non plus. Peut-être que coucher avec quelqu’un est plus éphémère qu’une relation sérieuse mais rien que d’imaginer laisser quelqu’un me toucher et de toucher quelqu’un, et tous ces fluides corporels et --- oh, beurk… !

A ce qu’on dit. Le monde veut connaître le nouvel Akutenshi Busujima, tout à coup.

Parce qu’il a un sang plus précieux que l’ancien.
Malgré mon sourire éternel, je n’annonce pas cela positivement. Comme je l’ai dit précédemment, je ne prends pas trop la tête. Après tout, qu'importe s’ils m’aiment moi ou mon rang ou encore les potins, j’en suis où j’en suis grâce à ça alors je me moque qu’ils soient honnêtes ou non. Simplement je ne peux m’empêcher de comparer mon existence actuelle avec celle du jeune Serpentard qui se faisait harceler à Poudlard.

Ca fait un moment que je suis au courant d’être de Sang-Pur mais j’en avais rien à foutre à l’époque.

Lorsque Mao me l’a appris, ça n'a été qu’une nouvelle de plus pour me bousculer l’esprit. J’ai pas vraiment aimé et peut-être bien que je n’aurais jamais rendu ça publique si ça ne m’aidait pas dans mon plan pour retrouver ma vraie famille. Parce que je suis presque sûr que c’est moi qui l’ai sifflé à la Gazette indirectement ; c’est quand j’ai commencé à l’assumer que , comme par hasard, tout le monde l'a su.

Tu t’éclate ici , en solo?

Je demande alors à Clémence pour passer à autre chose. Y a pas de quoi en faire tout un plat, après tout. Moi ça ne me touche pas tant que ça de parler du fait que je sois de Sang-Pur. Pas tant que cette affirmation ne viendra pas avec mon véritable nom et mon héritage.

Ça te dérange pas que je traîne un peu avec toi, dis moi? Ma batterie sociale est en train de prendre cher.

C’est plus facile depuis que j’ai un peu fumé mais ça n’empêche pas que je le sens. Je sais, d’une certaine façon, que je n’aurais pas si bien tenu sans. Du coup si je devais rester avec les autres en bas, ça ne serait pas horrible, mais je préfère encore respirer un peu. Et surtout? Clémence a de la Poudre de Fée, ce que Thomas n’a pas ramené cette fois. Si je peux discuter avec elle et lui en siffler un peu, ce serait parfait.

Qu’est-ce que tu deviens depuis Poudlard? Ça fait un moment que je ne t’ai pas croisée.

Peut-être que je l’ai croisée une fois ou deux mais je ne m'en souviens pas. Possible que j’étais bourré ou défoncé, ça m’arrive parfois en cours. Et peut-être juste qu'on ne s'est pas vraiment croisés, le campus est sacrément grand et on est nombreux en termes d’élèves. En tout cas ça fait un bon début de conversation et un pas de plus vers la jolie poudre rose qui me fait de l'œil depuis que je l’ai aperçue.
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気持ちが分かなかった。
(even I don’t know how I truly feel.)

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14 Novembre 2001


Si on peut concéder quelques chose à la Poudre de fée, c'est qu'elle agit rapidement. Je commence déjà à en ressentir les premiers effets. Mon regard glisse vers la petite fiole de poudre quand Akutenshi s'avance dans la pénombre et je songe le temps d'un instant que je ne devrais pas laisser ça traîner à la vue de tous si je compte rester discrète. Je n'ai pas vraiment envie qu'il devienne de savoir public que je suis consommatrice de ce genre de substances. Mais tant pis, il est trop tard pour s'en inquiéter, le jeune homme est face à moi et il a probablement déjà vu l'objet, il serait d'autant plus suspect de le ranger maintenant. Autant ne pas trop attirer l'attention dessus. Au mieux il n'a aucune idée de ce que contient ce minuscule bocal de verre et ne fera pas le rapprochement avec la drogue, au pire il en consomme aussi et ça ne le marquera pas plus que cela.
Il n'est pas surpris que je connaisse son nom complet. Forcément, celui-ci s'est retrouvé étalé dans tous les journaux mondains et d'informations du pays, si ce n'est du continent, depuis un certain moment déjà et chaque sorciers qui croise son chemin depuis doit sûrement lui faire l'effet d'une petite piqûre de rappel. Et une soirée dont le sang-pur est le seul critère d'entrée, ne fait sans aucun doute pas exception à la règle, bien au contraire.

"Quelque chose comme ça oui." je réponds vaguement avec un sourire en coin un peu cynique quand il lâche mon prénom sans être très convaincu de cette information. Mais il a vu juste, même si il ne connaît pas mon nom de famille. Quelle importance de toute manière ? Je pourrais le lui balancer à la figure, il ne saurait probablement ni qu'en faire ni l'associer à quoi que ce soit. Cela a une certaine importance dans mon monde, la capacité à relier un nom de famille à une profession, un statut social, un titre particulier ou un accomplissement et celle d'analyser cette information pour en tirer son intérêt propre. Cependant, Akutenshi est comme un nouveau-né dans notre petite communauté, je n'ai même pas besoin d'aller plus loin dans la discussion pour le deviner. C'est subtile mais il suffit de se pencher une seconde sur la manière dont il marche, dont il se tient, et si il s'est indéniablement apprêté pour cette soirée, chaque mot qu'il prononce le trahit. C'est un diamant brut qui se tient devant moi, il n'est pas encore passé par le processus de taillage et de polissage qui aura bercé nos enfances. La manière dont il se jette dans le fauteuil achève de confirmer mon propos. En un sens ça a quelque chose de rafraîchissant. Je penche la tête sur le côté, curieuse de savoir ce qu'il fait là et ce qu'il me veut. Serait-il déjà fatigué des manières de mes pairs ? Non, sinon il ne ce serait pas attardé auprès de moi, il serait resté dans son coin ou aurait tourné les talons plutôt que d'enfoncer les siens dans les coussin matelassé du mobilier.

"A ce qu’on dit. Le monde veut connaître le nouvel Akutenshi Busujima, tout à coup." Je hausse un sourcil. Non, décidément il ne connaît vraiment rien au mode de fonctionnement des Sang-purs. "Jusqu'au prochain scandale." je réponds cyniquement en me penchant pour attraper mon verre et prendre une gorgée de whisky. Je ne dis pas ça pour être mauvaise, je suis seulement honnête. Même au delà des sorciers de sang pur, l'étudiant sera le nouveau centre d'intérêt du pays jusqu'à ce qu'une arrestation, une tromperie, une sombre histoire de fraude pécuniaire ne vienne le balayer. Ainsi va le monde, et trop peu ont le luxe d'y faire exception, chacun est attiré par la lumière de la célébrité comme une mouche par le miel. Moi je trouve le miel écoeurant. "Ça fait un moment que je suis au courant d’être de Sang-Pur mais j’en avais rien à foutre à l’époque." explique le garçon. Je ne laisse rien paraître mais cette affirmation soulève davantage de questions qu'il ne semble remarquer. Si il était au courant depuis si longtemps, pourquoi n'avoir jamais rien dit avant ? Et si il ne s'en préoccupait pas à l'époque, comme il le dit, qu'est-ce qui a bien pu changer cela ? "Et à présent, ça a changé ta vie ?" je demande sincèrement intriguée de connaître sa réponse à cette question précise. Comme tout ceux qui m'entourent, je ne suis pas devenue Sang-Pur, je n'ai jamais connus quoi que ce soit d'autre que ce monde, cette mentalité régie par les us et coutumes mis en place il y a fort longtemps par nos ancêtres de plusieurs siècles. J'ai du mal à comparer ma vie à celle des autres d'un point de vu purement objectif. Et l'inverse est très probablement également vrai.

Le mystère qui entoure Akutenshi pourrait réellement attiser ma curiosité si la Poudre de fée ne venait pas tout juste de se décider à agir. Je souris intérieurement, qu'est-ce que j'aime cette sensation. Je sentirais presque la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline parcourir mes veines à toute vitesse, comme si elles avaient attendus toute leur vie d'être libérées dans mon système. Jambes croisées, un bras sur l'accoudoir, j'appuie mon menton contre mon poing, faisant distraitement tourner l'alcool au fond de mon verre. Mon coeur se met à battre plus vite, augmentant inévitablement mon flux sanguin comme s'il essayait d'envoyer ce flux de bonheur et d'euphorie au plus vite dans chaque organe et extrémités de mon corps. "Tu t’éclate ici , en solo ?" Cette fois je souris vraiment. Si il savait à quel point je passe une soirée tellement plus amusante depuis littéralement 1 minute. "T'as pas idée." je réponds du bout des lèvres. La désinhibition. Soit l'exact opposé de ce pourquoi j'ai été conçue à l'origine, mon essence même. Mon petit acte de rébellion, pas si petit que ça au final, quelque part un message à mon frère. Comme si je cherchais à lui dire que je ne regrettais pas mon geste, qu'être une parfaite sang-pur comme lui l'entendait ne m'intéressait pas et que, quand bien même, je pouvais tout avoir. Enfin, si seulement il ne s'agissait que de ça, ma vie serait cent fois plus plaisante toutefois tout ceci est bien plus complexe que l'idée de simplement faire un doux doigt d'honneur à mon défunt frère aîné. C'est ainsi que se referme le cercle vicieux, parce qu'au delà de m'apporter une satisfaction personnelle bien précise, la Poudre de fée me permet de m'enfermer dans une bulle hermétique à toutes ces conneries que soulève la disparition d'Anthony, à tout ces sentiments qui me sont de plus en plus pénible.

"Ça te dérange pas que je traîne un peu avec toi, dis moi? Ma batterie sociale est en train de prendre cher." La voix d'Akutenshi me tire de mes pensées, j'en aurais presque oublié sa présence. Je recentre mon attention sur le garçon et lui adresse un sourire amusé quand ses paroles me montent au cerveau. "T'as déjà l'air confortablement installé." je réponds en soulignant qu'il n'a pas vraiment attendu ma permission pour prendre ses aises. "Tu es déjà fatigué des soirées mondaines ?" je demande d'un ton ironique."Bienvenu au club." j'ajoute, un peu amère, les paillettes ne l'auront pas aveuglées bien longtemps on dirait, je songe en buvant l'ultime gorgée de ma boisson. "Dis moi au moins que t'as pris un truc à boire"

Je tapote du bout des doigts contre le verre, provoquant un léger tintement traduisant à quel point chacun de mes nerfs est à présent à fleur de peau. Je me contiens mais en réalité c'est à peine si je tiens en place. Il est arrivé au pire moment, au moment où d'ordinaire j'aurais rejoins tout le monde, me serais mêlée au coeur de la fête. Là je vais forcément avoir un peu de mal à rester assise à discuter dans cette pièce sombre et calme.

"Qu’est-ce que tu deviens depuis Poudlard ? Ça fait un moment que je ne t’ai pas croisée." Je penche la tête sur le côté, avec toujours cet air un peu amusée et ironique à la fois. Nous sommes nous seulement déjà vraiment croisés ? Nous avions un an d'écart à Poudlard jusqu'à ce que je redouble ma septième année après la guerre. Alors nous avons bien dû avoir des cours en commun durant cette dernière année au château, pourtant je n'ai pas beaucoup de souvenirs de ce visage dans les couloirs ou même dans notre salle commune dans les quartiers des Serpentards. En revanche, j'ai dû apercevoir ce sourire en coin au cours d'une ou peut être même plusieurs soirée des Pendragons. Le truc c'est qu'en général je suis plus ou moins déconnectée de ce qu'il se passe autour de moi pendant ce genre d'évènements. Je parle, je ris, je danse, mais je ne connecte pas vraiment avec mes camarades, seulement de manière superficielle, parce que la drogue fait barrage. Elle m'enferme dans une cage aux parois fines et transparentes mais bien réelles. Il m'est habituel de me réveiller au lendemain d'une soirée et de me retrouver incapable de citer le prénom d'une seule des personnes présentes à mes côtés la veille, même si j'ai passé plusieurs heures avec l'une d'elles. Qu'est ce que je deviens depuis Poudlard m'a-t-il demandé. "Et bien je suis en troisième année de droit, je suis entrée en stage avec Andrew Scott et je profite pleinement de la vie étudiante." j'énumère avec davantage de légèreté. "Je traîne rarement ici pour être honnête, je préfère les soirées qui n'impliquent pas des gosses de Poudlard mais bon..." je m'interromps une seconde. "Le réseau." je complète avec une sincérité vulgaire teintée d'un sourire fataliste. "D'habitude je me contente des soirées avec le club, ou de celles qui s'organisent chez moi."

Bien évidemment que j'ai exigé un appartement à Londres au moment même où j'ai mis un pied hos de l'internat à Poudlard. D'une part j'avais eu ma dose de vie en collectivité pour le restant de mes jours, d'une autre, n'importe quelle prétexte pour m'échapper du manoir Castellane était bon et fuir cette ambiance glauque à laquelle on ne m'avait jamais habituée pendant mon enfance était soudainement devenu ma priorité absolue. Entre mon petit frère avec qui je parlais à peine depuis l'incident, mon père qui ne déconnectait pas suffisamment du boulot ne serait-ce que le temps de se rendre compte de notre présence et surtout ma mère, se noyant dans ses larmes de chagrin un peu plus chaque jours. La vérité c'est que je comprends cette tristesse, cette douleur qui te tord jusque dans l'âme, parce que je la ressens aussi. Seulement je ne me voile pas la face contrairement à ma génitrice. J'ai pleinement conscience que si j'aimais profondément mon frère, si nous n'avions pas eu ce lien du sang je l'aurais dénoncé aux autorités dès le début de son affiliation avec les mangemorts. Il n'était pas cet être pur et solaire dont ma mère à choisit de se souvenir, il ne l'était déjà plus à l'âge où sa bouche a commencé à former de véritables mots. Anthony était bourré de défauts et de bien moins de qualités. Il était détestable et, franchement, le monde se porte bien mieux sans lui et tous les gens qui partageaient sa pensée. J'ai grandis aux côtés de ce garçon, et nous étions proches tous les trois avec Benji, alors je sais de facto qu'il n'aurait jamais abandonné ses convictions ou son combat quand bien même le Seigneur des Ténèbres à succombé à sa défaite. En cela je le respecte, au moins il était droit avec lui même et n'essayait de se faire passer pour quelqu'un d'autre sous aucun prétexte.

Enfin, toujours est-il que l'humeur n'est jamais au beau fixe quand je rentre au domicile familiale j'évite donc au maximum que cela se produise et avoir mon propre foyer m'a beaucoup aidé à réaliser cet objectif. Bien sûr, tous les étudiants ne sont pas en position de s'octroyer ce luxe de prendre un appartement sans avoir à travailler et il n'est pas rare que mon groupe de pote vienne squatter chez moi pour faire la fête ou juste se poser tranquillement et fumer un joint. "D'ailleurs, tu es venu seul ?" je demande un peu surprise. Je ne l'ai jamais croisé auparavant à La Tête de Sanglier, je me demande qui est celui, ou celle, qui lui aura mis le grappin dessus en premier pour le présenter à la jeunesse oisive ayant élu domicile au sous-sol. "Et toi, que deviens-tu ? Mise à part cette nouvelle célébrité ?"

Mon regard glisse une seconde fois sur la Poudre de Fée, à ce stade j'ai déjà envie d'en reprendre une dose alors que les effets de la première commencent déjà à s'atténuer sans que je n'ai pu en profiter pleinement. Une chose est sûre, tant que je ne saurais pas comment se positionne mon camarade par rapport à cette drogue, il est hors de question que je me risque à en faire usage devant lui. Mais mon organisme réclame plus, et l'alcool n'est pas ce qu'il attends de mois. Une autre option s'offre à moi, je pourrais rouler un peu de valériane, c'est déjà beaucoup plus soft et acceptable en société bien que pas forcément très bien vu non plus.
J'observe Akutenshi un instant. Il est beau, de manière assez atypique et peu banale mais il est beau. Clairement il a fait un effort de présentation à en croire ses vêtements lisses et bien accordés. Il n'a pas l'air du genre de personne à faire dans la drogue au premier abord, mais pour sa défense moi non plus. Aucun signe particulier ne traduit qu'il pourrait être enclin à consommer ou qu'il n'est pas gêné de côtoyer ceux qui en prennent. Mais là encore, aucun signe particulier ne traduit le contraire.
Je doute. Ce n'est pas que prendre de la poudre devant lui me dérange en soit. Seulement je ne le connais pas, en conséquence je ne lui fais aucune confiance, je ne saurais pas à qui il pourrait aller répéter ce qu'il aurait vu. Hypothétiquement, cela pourrait tomber dans l'oreille d'un Oscar Swan sans que ce ne soit bien grave comme ça pourrait tomber dans l'oreille d'un Sirius Green ou, pire, d'un Arthur Blackwood, ce qui m'embêterais infiniment plus tout de suite.
KoalaVolant

Dernière édition par Clémence Castellane le Mar 28 Fév - 1:22, édité 1 fois

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-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.

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Combien de bouteilles à la mer échouées dans des âmes mortes ?
feat. Clémence Castellane

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| Mercredi 14 Novembre 2001 |

T’es sûr qu’elle va être réceptive à la conversation?

Il est vrai que je constate sans trop de mal en rejoignant Clémence qu’elle risque d’être un peu ailleurs. Il y a de la poudre à proximité et son langage corporel la trahit ; elle est sous son influence. Peut-être que quelqu’un d’inhabitué à la poudre penserait qu’elle est juste un peu à l’Ouest ou fatiguée ou qu’elle médite même, qu’est-ce que j’en sais… Mais moi on ne me la fera pas aussi facilement. Après, justement ! Moins elle est concentrée, mieux je pourrais la modeler pour obtenir ce que je veux d’elle. Je ne sais pas à quel point elle y tient, à sa poudre, ni si elle est du genre à partager mais je peux vous jurer qu’elle le fera avec moi.

"Quelque chose comme ça oui."

Je suis plus ou moins soulagé d’avoir visé juste pour son prénom. Elle a un sourire qui me fait penser qu’elle n’en a rien à foutre que je me trompe ou non, sûrement dû à son état, alors au fond me tromper n’aurait pas tant juré avec mon plan j’imagine. Peut-être même qu’elle en aurait ri. C’est dur de s’offenser sous l’effet de la poudre, je le sais bien. Après certaines personnes ne réagissent pas exactement de la même façon mais j’ai l’impression que Clémence n’a aucune réaction trop insolite par rapport à la consommation de Poudre de Fée.

En tout cas, qu’importe pour son nom de famille. Au pire des cas, si vraiment on venait à se fréquenter, je finirais par m’en rappeler ou l’entendre. Puis les meufs quand elles se marient elles changent de nom, alors y aura bien un moment où je le connaîtrais. Est-ce que je vais loin? Oh, peut-être, mais y a pas de mal, si?

Quand Clémence relève que mon nom se balade énormément dans le monde des Sang-Pur dernièrement, je plaisante sur le fait que bien soudainement on s’intéresse à moi. La blonde lève un sourcil avant de commenter ;

"Jusqu'au prochain scandale."

Elle prend une gorgée du whisky pur feu qui l’accompagne et moi je ricane un bon coup. M’adossant nonchalamment sur mon siège, je lève les yeux au ciel. Jusqu’au prochain scandale…

Ça va de soi.

Je ne suis pas naïf. Je n’intéresse pas ce petit monde parce que je suis intéressant à leurs yeux. Ils parlent de moi parce que la Gazette l’a fait et que ça leur donne des ragots à propager. Parce qu’ils peuvent se réunir en petits groupes et juger eux-mêmes si je mérite d’être reconnu en tant que Sang-Pur et je suis plutôt certain que la plupart d'entre eux n’aiment pas du tout l’idée de m’accepter parmi eux.
Je n’ai rien d’un Sang-Pur. Je n’ai pas l’histoire, je n’ai pas les manières, les paroles, l’apparence, la tenue. C’est vrai ; je fais un effort pour  m’apprêter lorsque je viens ici mais c’est tout. Même pour moi il s’agit d’un jeu de rôle plus que de l’effort d’être à la hauteur de mon rang. Et puis, c’est bien connu ; l’habit ne fait ni le moine, ni le prince. La seule chose qui me lie aux Sang-Pur est ma manière de manipuler le monde pour obtenir ce que je désire ; il n’y a pas besoin d’être de ce monde pour savoir que les Sang-Pur sont les rois des manigances et de la malhonnêteté.

Et encore heureux…

Ça ne me dérange pas tant d’être la star du moment, d’autant plus que la Gazette m’aura été utile jusque-là mais je ne pense pas qu’elle puisse aller plus loin et maintenant j’aimerai pouvoir retourner dans l’ombre pour agir comme je l’entends. S’il faut que la lumière des projecteurs me suive je m’adapterais mais il ne s’agit pas là de mon souhait. Comme je le confie d’ailleurs à Clémence, le monde des Sang-Pur n’était même pas intéressant à mes yeux jusque-là, alors je me vois mal d’un coup vouloir être le parfait petit noble sorcier. Ça n'est pas mon genre, alors là pas du tout. Mao vous le confirmera ; elle aura bien essayé de me faire rentrer dans le moule, sans succès.

Ce que je ne précise pas c’est que, si le monde des Sang-Pur m’intéresse à présent, c’est uniquement pour retrouver les pièces du puzzle qui constitue mon histoire. D’une certaine façon il y a un équilibre ; le monde de la noblesse s’intéresse à moi par intérêt et moi de même. C’est parfait, aucun des deux ne risque d’être déçu. Les gens passeront à autre chose et moi je continuerais mes recherches en paix.

En tout  cas, je suis fort curieux concernant le prochain scandale qui balaiera l’intérêt que l’on porte au mien.

"Et à présent, ça a changé ta vie ?"

Je hoche d’abord la tête parce que, c’est évident, depuis que la Gazette l’a annoncé publiquement des choses ont bougées. Je réfléchis un instant, la tête basculée toujours vers l’arrière, les yeux rivés au plafond. J’essaie d’ignorer les traces d’humidité que je repère là-haut. Ca ne doit pas être grand chose ; nous sommes en hiver et il pleut, et il neige, alors forcément… N’empêche ce serait hilarant que le toit lâche, ou qu’une partie tombe, et qu’on se retrouve là-dessous, Clémence et moi.

Je suis là.

N’est-ce pas déjà une évidence? Le repaire est réservé aux Sang-Pur alors, déjà, si on ne connaissait pas mon rang je n’aurais pas pû être là ce soir.

Puis je connais le nom de ma mère biologique, depuis.

Et j’ai eu mes premiers indices… M’enfin, je ne vais pas entrer dans les détails non plus. Je ne sais pas à quel point Clémence aura suivi mon histoire, si elle sait seulement que je suis adopté. Ça peut paraître logique mais ça pourrait aussi être autre chose. Après, je ne lui en voudrais pas de s’être intéressée en détail ou non aux articles me concernant. Elle fait bien ce qu’elle veut. Je ne suis pas là pour me la jouer célébrité.

Elle plane bien là, ta copine.

Je balance ma tête sur le côté pour observer Clémence.
Hm…. Ouais, elle m’a tout l’air d’être bien là, la blonde. J’ai un sourire amusé face au tableau qui m’est offert. J’trouve qu’il y a quelque chose d’aussi amusant que beau de voir quelqu’un aussi bien. J’aime voir mes pairs souffrir, souvent, mais lorsqu’on ne voit que ça, ça finit par perdre de sa splendeur. Il faut savoir voir la lumière dans le monde pour mieux se délecter de l’ombre.

Je décide de taquiner un peu Clémence, bien gentiment, en lui demandant si elle s’amuse bien. Je n’ai aucun doute de la réponse et, alors qu’elle sourit, j’ai déjà la confirmation qu’elle va très bien, là.

"T'as pas idée."

Oh si.
Certes je n’ai pas l’effet exact mais le souvenir de la sensation suffit à me sentir bien. J’imagine les effets de la poudre m’enlacer et me bercer avant de me tendre la main, de me tirer hors de ma zone de confort habituelle, et de m’encourager à en mettre plein la vue à tout ce foutu monde.

Putain… Rien que d’y penser, je suis toute chose, comme on pourrait dire. Je ne sais pas , il y a quelque chose dans cette expression qui m’amuse. C’est sûrement les joints, ça. Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre, au final, de la raison tant qu’on est bien.

C’est à cet instant que je décide que je suis trop à l’aise pour me lever à présent. Je ne comptais pas me barrer sans avoir accompli ma mission mais en plus d’avoir un objectif, j’ai l’impression de fondre sur mon siège tant j’suis bien. Je demande à Clémence si ça la dérange que je reste ici, d’un air un peu détaché, fermant les yeux une petite minute pour profiter à fond de la sensation de détente qui me prend.

"T'as déjà l'air confortablement installé."
Touché.

Je laisse échapper un ricanement, honnêtement amusé. Eh bah, oui. Elle n’a pas tort. Et puis d’un côté ma question était un peu rhétorique. Si elle avait dit que ça la dérangeait, j’aurais sûrement répliqué que dans ce cas elle allait devoir prendre sur elle. Ou, mieux encore, je lui aurais répondu que je partirais si elle me passait un peu de poudre de fée. Ça aurait été un sacré bon plan.
Oh mais ça veut pas dire que je regrette qu’elle ne m’aie pas jeté, j’ai toujours un tour en réserve figurez-vous. J’en suis pas à mon coup d’essai et je suis loin de m’en faire. J’vais assurer, comme d’habitude.  

"Tu es déjà fatigué des soirées mondaines ? Bienvenue au club."

J’en tire rapidement la conclusion qui s’impose; elle est donc partie parce qu’elle est fatiguée de ce qui se passe en bas. C’est pas vraiment trop mon cas du coup je hausse les épaules avant d’admettre.

Bah en vrai ça passe… J’étais surtout curieux parce que j’t’ai vu passer.

Je sais avoir parlé de ma batterie sociable et je n’ai pas menti à ce sujet, seulement j’aurais pu un peu forcer en fumant un peu alors, au fond, j’étais pas en détresse. Cela dit, si elle me demande pourquoi je l’ai suivi elle en particulier plutôt que de conclure simplement qu’elle s’en allait et d’en retourner à mes affaires? J’ai peur de ne pas trop pouvoir lui répondre. J’sais déjà plus trop, j’crois que ça a été naturel.

"Dis moi au moins que t'as pris un truc à boire"
Pas sur moi nan.

Je ris un peu.
A boire j’en ai pris un peu en bas mais elle est la seule à posséder un verre d’alcool là-haut.

Mais j’ai de quoi rouler des joints, s’tu veux.

J’ai réussi à souffler ça à Thomas Scott-Rosier. Il était ni d’accord, ni pas d’accord. Quand on discutait avec Drusilla et lui, il m’en a passé pour que je leur en roule et après j’ai tout gardé. C’est bon, je lui rendrais après… C’pas comme s’il en avait besoin de fou, il en a 10 comme ça dans l’heure s’il veut.

Pour ma part, je sors une petite boite de la poche de ma veste avec le nécessaire pour me rouler un joint, en prévoyant également un pour Clémence si ça l’intéresse, tout en discutant de choses futiles. A savoir ce qu’elle fait de sa vie. J’admet ne pas trop m’intéresser à sa vie, en réalité, mais ça fait la conversation le temps que je trouve la bonne façon d’aborder ce qui m’intéresse. Il y a plus de chances qu’elle accepte si on est “copains”, surtout.  

"Et bien je suis en troisième année de droit, je suis entrée en stage avec Andrew Scott et je profite pleinement de la vie étudiante. Je traîne rarement ici pour être honnête, je préfère les soirées qui n'impliquent pas des gosses de Poudlard mais bon… Le réseau. D'habitude je me contente des soirées avec le club, ou de celles qui s'organisent chez moi."

Je regarde Clémence pendant qu’elle parle tout en essayant de capter les mots-clés. Il faut dire que je suis totalement détaché pendant qu’elle me raconte sa vie parce que, comme je l’ai dis, ça ne m’intéresse pas énormément. C’est difficile, du coup, de totalement capter tout ce qui passe outre ses lèvres. A la place je préfère observer les détails de son visage.
Clémence a ce petit visage de poupée de porcelaine. On dirait qu’on a mis sa tête dans un moule avec “petite princesse parfaite” écrit dessus et qu’on a sculpté son visage sur ce modèle. Elle a des beaux yeux, aussi. Et puis, un détail qui m’amuse, c’est son nez. Il est un peu retroussé au bout et c’est marrant. J’ai envie d’appuyer dessus. Ça a son petit côté mignon. Bah, ouais, honnêtement Clémence n’a pas grand chose à envier aux autres meufs, physiquement.
…Je me demande si elle a des tâches de rousseur ou si c’est mes yeux qui voient des petits points…

Shishi, focus.

Je me redresse un peu en clignant des yeux soudainement.
Ah, oui.
J’ai failli tout rater là.
Um… De quoi il s’agissait déjà? Qu’est-ce qu’elle me racontait, la blonde?
Troisième année de droit, stage avec machin. N’aime pas les gamins de Poudlard. Tout ça, ouais, je l’ai. Comme  je le disais, la petite demoiselle est parfaite. Contrairement à moi, elle est vendue avec toute la panoplie de la gentille petite Sang-Pur. Cool pour elle. Cool pour elle… D’un côté, elle, elle est née là-dedans. J’me demande si elle kiffe ou si elle envie ceux qui ne sont pas de ce monde. Je connais des Sang-Pur des deux camps.

"D'ailleurs, tu es venu seul ?"
Hein?

Je lève un sourcil, semblant à nouveau me réveiller d’un songe les yeux ouverts. Je commençais déjà à repartir dans mes pensées… Oups..?

Je suis venu avec mon indéniable charisme

Je plaisante en jetant un regard à ma tenue. Je suis pas mal comme ça, alors on peut dire que je ne ment pas totalement, mais je ne suis pas venu pour me la raconter. Quoi que, je ne sais plus pourquoi je suis venu. Parce que je m’amuse bien? Sûrement, oui.

T’es venu avec moi, surtout.

Et je ne pourrais pas être plus reconnaissant.
C’est vrai, quoi, il n’arrête pas de m’aider. Grâce à lui, y a moyen que je me rappelle de deux/trois trucs sur la vie de Clémence après ce soir. Alors, oui, pour l’instant je n’y vois pas un grand intérêt mais on ne sait jamais ce que nous réserve la vie. Clémence est une Sang-Pur que j’ai “connu” à Poudlard et qui consomme de la poudre de fée. Elle a plein de bonnes raisons de rester une “amie”, et par là je veux dire pleins de moyens de se rendre utile, au cas où.

Nah j’suis venu seul ce soir. C’est la deuxième fois que j’suis là, moi. La dernière fois c’était avec Ian Wen et Sirius Green.

Elle a parlé du fait qu'elle ne venait pas souvent ici et tout, il me semble. Du coup en écho à ses paroles, je précise que moi non plus je ne suis pas un habitué. Sauf que , contrairement à elle, je ne suis pas encore un habitué parce que je veux revenir souvent mais, naturellement, je viens de découvrir l’endroit. Elle, ça ne semble juste pas être son style, si j’ai bien compris.

"Et toi, que deviens-tu ? Mise à part cette nouvelle célébrité ?"

Que dire…
Que dire sur moi?
Ce que je deviens? J’ai intégré un club pour faire plaisir à Mao, je ne suis plus harcelé (est-ce qu’elle sait au moins que j'étais harcelé? Aucune importance), je recherche activement qui je suis, je ne m’entends pas mieux du tout avec Mao, des fois je me vois l’égorger et j’ai du mal à ne pas rendre réel ce fantasme. J’ai une petite voix dans ma tête. Je suis addict à la drogue. ‘Fin, bref, rien de glorieux.
Je ne tiens pas à dresser un portrait élogieux de ma personne mais je n’aime pas qu’on en connaisse trop à mon sujet et je ne pense pas qu’elle ait besoin de connaître le quart de ce que je viens de citer. Au pire, je vais prendre le modèle de ce qu’elle m’a raconté plus tôt et ça fera le taff.

Eh bah , je suis en 3e année et je vis à fond depuis que je suis entré à l’UMS. Bon j’ai rejoins le club Boadicea Paterae parce que ma mère voulait absolument me voir faire l’effort de rejoindre un club et que j’me suis dit pourquoi pas quand on m’a vendu celui-là. Je suis en Art Visuels Sorciers et, voyons… Qu’est-ce que je peux dire d’autre?

Je marque une pause pour laisser mon regard se balader tout en cherchant si j’ai autre chose à confier sur ma personne. Quoi que ce soit qui ne soit pas trop du domaine du privé et de ce qui me regarde moi et moi uniquement. J’essaie d’obtenir de la poudre de fée, pas une séance chez le psy.

Je sers de modèle pour les peintures d’Arthur Blackwood, des fois, j’trouve ça marrant. Peut-être que j’ai trouvé ma voie.

Je pense pas vraiment avoir “trouvé ma voie” si facilement. Mais d’un côté je ne pense pas non plus qu’il soit impossible que je finisse par trouver mon bonheur dans un domaine similaire. C’est juste que, pour l’instant, je ne pense pas réellement à mon avenir dans le monde du travail. J’ai d’autres choses plus importantes en tête.

’Fin bref… La belle vie, quoi.

Je ne suis pas particulièrement sarcastique. Je vis une belle vie, sincèrement. Il n’y a pas d’existence parfaite sans problème et mon problème à moi c’est de retrouver ma vraie famille et qui je suis réellement, mais je ne suis pas malheureux pour autant.

Pendant que je parle à Clémence, je note que son regard glisse vers la Poudre de Fée. Mon sourire s’étire sur mon visage à cet instant alors que je feins ne pas avoir remarqué en me tenant de faire le moindre commentaire à ce sujet ou de regarder en direction de la fiole remplie de poudre rose. Le moment commence doucement à se présenter, je sens que je pourrais tenter un truc, peut-être, mais je réfléchis juste encore un peu.

Dis moi Clémence, j’te propose quelque chose

Je me redresse, posant ma tête sur la paume de ma main et mon coude sur le siège. Je me tourne pour faire face à Clémence, un sourire malicieux aux lèvres.

J’ai vu que tu avais de la poudre avec toi-- oh, j’te juge pas pour ça. Au contraire.

Cette fois je me permet de regarder la fiole en question. J’en ai parlé de toute manière, alors autant assumer jusqu’au bout. Si j’essaie de faire mine que je n’ai pas vraiment remarqué et que la fiole atterrit comme par hasard dans ma main, je ne tromperait personne et je ne pense pas Clémence assez conne pour ne pas capter mon jeu. Dans ce genre de situation, autant assumer.

Ca te dis qu’on profite un peu ensemble et qu’on retourne s’éclater en bas quand la poudre aura fait son boulot et que les gens seront plus supportables?

Je glisse un peu pour me rapprocher de Clémence, plongeant mon regard joueur dans le sien.

Un Akutenshi défoncé qui danse c’est un truc qui vaut de l’or, crois moi tu veux voir ça une fois dans ta vie.

Je plaisante… À moitié.
Un Akutenshi défoncé qui s’amuse c’est vraiment un sacré truc à voir mais clairement si je parle de ça c’est surtout pour plaisanter avec elle. Vous savez, renforcer cette idée de bonnes vibes entre nous. De presque amitié. C’est pas très compliqué, c’est un détail, mais je sais que les détails font beaucoup plus qu’on ne le pense lorsqu’on s’adresse à quelqu’un, tout particulièrement avec une idée derrière la tête.
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Dernière édition par Akutenshi Busujima le Sam 4 Mar - 15:47, édité 1 fois

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気持ちが分かなかった。
(even I don’t know how I truly feel.)

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Combien de bouteilles à la mer échouées dans des âmes mortes ?

Pris dans leur vaisseau de verre, les messages luttent mais les vagues les ramènent en pierre d'étoile sur les rochers ft. Akutenshi Busujima



14 Novembre 2001


Pour être totalement honnête, Akutenshi est difficile à cerner. Il ne semble pas plus que ça attristé par le destin inévitablement éphémère de sa célébrité. En fait il à plutôt l'air de prendre tout ça à la légère, comme si tout lui glissait dessus sans que ça ne l'importe plus que ça. Dans une certaine mesure, sa réaction a le don de m'intriguer.
Depuis cette jolie bulle dorée que forme la communauté Sang-Pur, je ne peux être vraiment objective quant à savoir à quoi ressemble la vie des sorciers qui n'en font pas partie. En revanche, j'ai conscience des nombreux privilèges auxquels j'ai eu droit depuis ma plus tendre enfance. Argent, opportunités, voyages,...trop pour que je ne puisse tous les citer. Je ne suis clairement pas partie sur un pieds d'égalité avec les autres enfants, aucun d'entre nous ne l'est. Je ne peux donc qu'imaginer que se réveiller un beau matin et découvrir que l'on est à présent en droit de réclamer ses mêmes privilèges ne peut pas être totalement anodin. C'est tout un nouveau monde d'opportunités et de possibilités qui a dû s'ouvrir à lui, et pourtant il semble totalement étranger à cette idée, comme hermétique ou carrément indifférent.

Je me pencherais sûrement davantage sur la question si j'étais sobre, mais j'ai dépassé ce stade de réflexion depuis un petit moment déjà. Et franchement, je n'en n'ai même pas tant envie que ça. Pour l'instant, je veux juste profiter de mon trip et ne pas trop faire fonctionner mes fonctions cognitives.
Mais une nouvelle fois, Akutenshi me surprends en laissant entendre que, oui, en effet, devenir un Sang-Pur a changé sa vie, ce qui pour moi contraste avec ce qu'il a déclaré précédemment. Je suis confuse parce que je n'arrive pas à déterminer comment ce changement de statut social l'impact au final. Il ne se sent pas très concerné, d'apparence en tout cas, mais d'un autre côté il admet que ça a effectivement fait une sacré différence dans sa vie quand il explique qu'il connaît à présent le nom de sa mère biologique. Donc, il aurait été adopté ? Je ne sais vraiment pas quoi faire de cette information. Parce que j'ai dû voir un ou deux articles à son sujet passer, peut être même que je l'ai ai lu en biais mais clairement je n'en ai pas retenu grand chose. Il faut dire que je ne m'attendais pas particulièrement à tomber sur le jeune homme par la suite pour être honnête, ou en tout cas je n'aurais jamais imaginé qu'on se retrouverait à discuter en tête à tête d'une quelconque manière.

Vraiment s'il avait débarqué à n'importe quel autre moment où j'aurais eu la tête clair, cette dualité qu'il m'inspire m'aurait probablement suffisamment titillée pour user de ma Legilimencie sur lui et comprendre ce qu'il se passe dans sa jolie tête brune. Mais je ne suis pas en état de m'en inquiéter davantage ou d'en avoir sincèrement quelque chose à faire, parce que la Poudre n'est pas loin d'atteindre son apogée, et mon cerveau est déjà bien trop occupé à se complaire dans cette vague de bien être. J'essaie de donner le change en me disant qu'au pire, il pensera que je suis fatiguée ou un peu bizarre. Et ça me fera une belle jambe.

"Bah en vrai ça passe… J’étais surtout curieux parce que j’t’ai vu passer." Je lui lance un petit coup d'oeil amusé. Décidément je n'arriverais pas à anticiper ses réponses si j'essayais. Rien de ce qu'il dit ne s'enchaîne de manière suffisamment cohérente pour mon esprit encore un peu trop pragmatique. "Alors c'est ça ton truc ? Suivre des meufs jusque dans des coins sombres ?" je réponds l'air faussement suspicieux pour le taquiner. Je me doute que ce n'est pas vraiment ça, mais il est vrai que formulé de cette manière, c'est bien ce qu'il s'est passé. Et c'est un peu bizarre, je le concède, mais pour le moment, il ne véhicule aucune onde dérangeante, et il n'a rien fait de déplacé donc ma blague n'est vraiment que cela : une blague. J'éclate de rire devant l'expression qu'affiche son visage quand il réalise ce que je viens d'insinuer. "T'inquiète, je vais attendre encore un peu avant d'appeler à l'aide." j'ajoute d'un air complice en me penchant pour poser mon verre, désormais vide, sur la table basse du petit salon. Malheureusement Akutenshi me confirme qu'il n'a rien pris qui pourrait potentiellement m'aider à remplir ce verre une seconde fois. En revanche, il m'annonce avoir de quoi rouler un joint. Je considère sa proposition le temps d'un instant, et songe que ça ne serait pas une mauvaise idée. Si je dois rester ici encore un moment à discuter tranquillement, il ne serait pas idiot de contrebalancer les effets de la Poudre de Fée avec un peu de Valériane, histoire de me poser un peu. "Va pour un joint alors" j'accepte avec un petit hochement de tête. A ce stade, je ne suis pas à ça près.

Alors qu'il entreprend de rouler, je l'observe distraitement en répondant à ses questions. Je lui raconte mon parcours depuis Poudlard, dans les grandes lignes, la fac, le club, mon stage et compagnie. J'ai le sentiment que ça ne le passionne pas plus d'écouter que moi de raconter tout ça mais au moins ça meuble un peu la conversation. Son air surpris me le confirme quand je lui demande si il est venu assister à la soirée en solitaire. "Je suis venu avec mon indéniable charisme" me répond t-il, m'arrachant un sourire amusé à nouveau. Clairement il ne manque pas de confiance en lui, mais en le regardant je ne peux m'empêcher de penser qu'il n'y a vraiment pas de quoi en même temps. "Bien vu, tu risques d'en avoir besoin si tu veux arriver à terme de cette soirée sereinement." Je ne mens pas, on gagne beaucoup plus facilement le respect de ses pairs quand on est beau, charismatique et qu'on le sait. Ici en tout cas, mais je ne compte pas épiloguer une nouvelle fois sur la superficialité qui gouverne ce monde. "Nah j’suis venu seul ce soir. C’est la deuxième fois que j’suis là, moi. La dernière fois c’était avec Ian Wen et Sirius Green." Cette deuxième réponse me fait beaucoup moins rire tout d'un coup et je me fais violence pour ne pas lever les yeux au ciel quand je l'entends prononcer le nom de Sirius Green. Je fais de mon mieux pour rester impassible et masquer ma désapprobation, malgré la poudre qui me rend la tâche bien difficile mais je me raisonne mentalement en me répétant que ce n'est pas parce qu'il traîne avec ces gars qu'il partage forcément leur pensée. Et, pardon, mais quelle pensée merdique. Je ne connais pas très bien Ian Wen, un Sang-Pur extravagant, du genre à entrer dans une pièce comme s'il possédait automatiquement tout ce qui s'y trouvait d'humain et de matériel. Il a toujours été plutôt fun, les quelques fois où je l'ai croisé en soirée, et assez charmant lorsqu'il s'adressait à moi. Il m'agace un peu par moment de par son attitude mais je ne le déteste pas.
Sirius en revanche, c'est une toute autre histoire. Je n'ai pas croisé ce gosse depuis un moment en fait, et ce n'est pas pour me déplaire. Quand nous sommes arrivés en Angleterre, il faisait partit de la petite armée de terroristes de mon grand frère. Des gamins à la tête vide qu'il s'amusait à remplir d'idées racistes, puristes et suprémacistes pour les faire rejoindre la cause du Seigneur des Ténèbres. Sirius a été l'un des adolescents qu'Anthony affectionnait le plus, et leur discours était révoltant de haine. Je n'ai jamais eu à le côtoyer de nouveau après la mort de mon aîné, mais il ne m'inspire que du mépris et il ne m'a jamais donné de raison de changer d'opinion sur sa personne. Tout ce qu'il représente m'insupporte.

"Tes amis avaient d'autres plans ce soir ?" je demande tout de même en prenant sur moi pour rester courtoise et ne pas montrer que je suis bien contente qu'il soit seul plutôt que si mal accompagné ce soir. Quel dommage, je pense ironiquement.
Je décide finalement de changer de sujet et de lui retourner la question qu'il m'a posé quelques minutes plus tôt. J'ai bien établis que l'un comme l'autre ça ne nous importait pas tant que ça d'échanger des civilités mais je ne peux m'empêcher de trouver que cela aurait été impoli de ma part de ne pas le faire. Une montagne de réponses semblent se succéder dans ses yeux noirs mais il finit par se décider à me donner une réponse aussi insipide que celle que je lui ai donné. J'ai un petit rire amusé. Bon, j'ai compris, je garderais ma politesse pour une autre fois, et nous allons continuer à parler de choses plus intéressantes. "Je sers de modèle pour les peintures d’Arthur Blackwood, des fois, j’trouve ça marrant. Peut-être que j’ai trouvé ma voie." Une seconde fois je manque de m'étouffer à l'évocation d'Arthur Blackwood. Par Merlin, ce mec est pote avec les deux personnes que j'aime le moins au monde. Je commence à me poser des questions du coup, est-ce qu'Akutenshi et moi allons nous entendre ? Parce que les charmantes personnes - notez l'ironie - dont il s'entoure ne m'inspire rien de viable pour la suite. Parce qu'autant, si Sirius n'est qu'un sale gosse que je regarde de haut, Arthur joue dans une toute autre catégorie. Celle des psychopathe. J'abuse à peine en disant cela, ce mec a un passif plus que douteux et je n'ai aucune confiance en lui. Mais bon, soit, j'ai pris une quantité suffisante de poudre pour faire un petit effort sans que ça ne m'écorche la bouche de trop. "Poseur hein ? Il est doué Blackwood ?" je demande alors. Je forme un carré avec mes doigts, ferme un oeil et fais mine d'encadrer son profil. "Mmmh oui je peux t'imaginer modèle" j'admet sans réprimer un rire amusé. Ok bon, j’accorde au moins ça à l’autre taré, il a l’œil. Je me laisse tomber en arrière contre le dossier du fauteuil. La gravité semble me rattraper malgré moi et je ne lutte pas.

"Dis moi Clémence, j’te propose quelque chose" Je tourne la tête vers le garçon, intriguée. Qu'est-ce qu'il peut bien vouloir me proposer ? "J’ai vu que tu avais de la poudre avec toi-- oh, j’te juge pas pour ça. Au contraire." Automatiquement je lance un regard à la fiole de poudre en question. Il vient donc de répondre à la question que j'étais justement en train de me poser. Non seulement il a remarqué la substance, mais en plus il l'a reconnu. Je me crispe un peu, il dit qu'il ne me juge pas mais est-il sur le point de me faire du chantage ? Du style "je le dis à personne si tu fais ça pour moi". Je n'aime pas trop la direction que prends cette discussion. Mais il reprend la parole bien vite. "Ça te dis qu’on profite un peu ensemble et qu’on retourne s’éclater en bas quand la poudre aura fait son boulot et que les gens seront plus supportables?" Je souris. Oui, l'idée me plaît. Surtout parce que si il consomme aussi, ça veut dire que je vais pouvoir reprendre une dose sans m'inquiéter de sa présence. Et c'est toujours plus marrant de se défoncer avec quelqu'un. L'idée me plaît. En théorie. Mais au moment où je m'apprête à le lui dire, un doute vient me titiller l'esprit. Ça ne me dérange pas de partager ma poudre, au contraire, mais il a mentionné faire partie des cercles de Sirius et Arthur. Et cette idée là me séduit beaucoup moins. Je ne serais pas ravie qu'en discutant avec eux il mentionne qu'il a passé une soirée à prendre de la Poudre de Fée avec moi. Je ne sais pas à quel point ils sont proches et ça m'inquiète. Je ne suis ni complotiste ni paranoïaque, entendez moi bien, et je ne m'imagine pas que l'un ou l'autre ne passe sa vie à attendre une opportunité de me détruire. Seulement je n'ai pas envie de leur filer le moyen d'avoir ce genre d'armes à pointer sur ma tempe si besoin.  
Il doit sentir mon hésitation parce qu'il se rapproche de moi et son regard se fait plus joueur, presque provocant. "Un Akutenshi défoncé qui danse c’est un truc qui vaut de l’or, crois moi tu veux voir ça une fois dans ta vie." Il m'arrache un sourire. Mon regard glisse à nouveau vers la fiole sur la table, elle me semble d'un coup plus brillante, comme si elle me faisait les yeux doux, plus attirante. Mes yeux reviennent se poser sur Akutenshi qui attends une réponse de ma part. Je me penche vers lui à mon tour pour lui parler tout bas comme si je lui faisais la confidence du siècle. "Ton plan me plaît." je décrète mais je plonge mes pupilles vertes dans les siennes. "Si tu promets de ne rien dire à personne." j'ajoute en restant attentive à ses réactions. Bien sûr par personne, je n'ai que deux noms bien précis en tête, mais je ne me sens pas obligée de les lui mentionner.

Je me penche pour attraper le tout petit bocal de verre. Délicatement, j'en dévisse le bouchon de liège et porte le contenant à hauteur de nos yeux. Je le lui tends. "A toi l'honneur" je lance avec un petit sourire. J'attends patiemment qu'il prenne la dose qui lui convienne pour tremper mon petit doigt dans la poudre à mon tour et le porter à ma bouche. Je me demande le temps d'une seconde si je ne devrais pas user de ma legilimencie pour entrer dans son esprit et m'assurer que je peux le prendre au mot et lui faire confiance mais quelque chose vient tout juste d'entrer en ligne de compte. A ce moment précis, j'en ai plus rien à foutre. Je réalise à quel point je peux me prendre la tête toute seule parfois, et à l'inverse, à quel point tout peut me sembler futile. Un petit rire me vient et je tourne la tête vers mon nouvel acolyte pour la soirée. "Akutenshi Busujima" je dis du bout des lèvres avec une certaine ironie. "Je ne l'aurais pas deviné" je lance en faisant référence au fait qu'il consomme de la drogue. "Peut être que je vais passer une bonne soirée en fin de compte." j'ajoute soudain en me redressant, un grand sourire s'étalant sur mon visage. Cette seconde dose ne devrait pas mettre très longtemps à monter pour ma part, mais comme il reste sans aucun doute des résidus de la première dans mon organisme, elle durera un peu plus longtemps. Je ne pense pas que le garçon n'en ait déjà pris ce soir, alors ça prendra sûrement plus de temps pour faire effet, mais c'est l'affaire de quelques minutes seulement, je peux patienter.
Cette fois je vais pouvoir profiter pleinement de ma poudre, parce qu'il veut retourner en bas. Et rien ne me stimulera davantage que de la musique. D'autant plus que l'alcool qui me manque ici, me permettra de me maintenir en état un peu plus longtemps.
Quand la drogue atteint mon cerveau, cela me fait l'effet d'une explosion de couleurs et de lumière tonitruante. Et cette fois, oui, je peux presque sentir le flot de mes pensées se tarir jusqu'à s'éteindre complètement. Je ne pense à rien, je ne sais plus rien, et j'en perds même les mots pour décrire ce que je ressens de ne plus rien ressentir. C'est fou. Et addictif. Et je ne veux jamais avoir à me passer de cette sensation.

"On descends ?" je demande à Akutenshi qui devrait commencer à ressentir les effets préliminaires de la poudre et sera probablement défoncé le temps qu'on arrive en bas. Selon son seuil de tolérance. Et l'habitude qu'à son corps de se shooter à ça.

Je sais déjà ce qui nous attends quand on va descendre ses escaliers dans quelques minutes. Bon, déjà probablement des regards curieux, mais on en revient encore à l'amour de tous mes camarades pour les potins. Pour moi tout particulièrement, il s'agira principalement d'être en mesure de discuter avec mes semblables sans avoir envie de me tirer une balle. Encore une fois ce n'est pas contre eux, et je compte beaucoup sur le fait que j'ai disparue de cette soirée depuis au moins une heure, depuis le temps la fête a bien dû commencer. J'entends vaguement la musique nous parvenir depuis la trappe, preuve déjà que l'ambiance s'est un peu améliorée depuis mon départ, au moins un peu. Et puis nous venons de passer une heure décisive, celle qui sonne l'alerte du premier tri de la soirée. Il est suffisamment tard pour que tous les gens fun soient arrivés, et bien trop tard pour que tous les gens chiants et trop sérieux ne soient toujours présents.

"Sauf si...t'es pas encore prêt ?" j'ajoute en désignant la fiole de poudre que je viens de reposer sur la table. On ne sait jamais, peut être qu'il préfère attendre un peu pour en reprendre avant d'y retourner, après tout il a fumé un joint, ça à dû le poser un peu.
KoalaVolant

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-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.

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Combien de bouteilles à la mer échouées dans des âmes mortes ?
feat. Clémence Castellane

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| Mercredi 14 Novembre 2001 |

J’ai conscience que mon honnêteté peut parfois difficilement passer. Mao me l’a répété un nombre incalculable de fois : “si tu n’as rien de bon à dire alors tais-toi, Akutenshi.”. Une leçon que m'a répété Chishiya également, plutôt d’accord avec ce point de vue. Parce que le plus honnête des Hommes serait haït s’il était purement sincère dans chacun de ses mots, il faut croire. Les gens veulent de l’honnêteté, mais ils veulent aussi que l’on pèse nos paroles et que l’on élimine ce qui n’est pas bon à entendre. Moi j’en n’ai pas grand chose à foutre… Je dis ce qui me vient dans la tête, souvent je ne le contrôle pas, et tant pis si on ne m’aime pas pour cela. Je ne perds rien, personnellement.

En tout cas… Je saisis bien que d’admettre avoir suivi Clémence juste parce que je l’ai vu et que mon esprit m’a dit “suis la” jusqu’à ce que je lui obéisse, ça ne sonne pas saint. Je n’ai même pas de bonne raison, la plus malsaine soit-elle ; je l’ai juste fait parce que je voulais le faire. Il n’était pas question de drogue en premier lieu, il n’était question de rien. Mais ça sonne bizarre, alors je ne suis pas si surpris que Clémence y aille de son commentaire, même si je ne l’avais pas calculé avant qu’elle ne parle.

"Alors c'est ça ton truc ? Suivre des meufs jusque dans des coins sombres ?"

Mon visage affiche une surprise surtout face à l’indifférence de la demoiselle face à cette idée. Elle plaisante, c’est évident, même moi je le vois. Mais beaucoup d’autres filles dans son cas seraient parties ou auraient au moins été sur leurs gardes. Elle? Absolument pas. Est-ce la poudre de fée ou son tempérament habituel? J’imagine que je l’apprendrais si on revient à se parler une fois prochaine, plus sobre. Ça ne m’intéresse pas vraiment. Pas encore. Mais qui sait, Clémence est une femme intéressante, je pourrais être amené à me servir de cet aspect de sa personne si elle se montre potentiellement utile, dans le futur.

"T'inquiète, je vais attendre encore un peu avant d'appeler à l'aide."

Presque aussi imprévisible que moi-même, Clémence éclate de rire. Sûrement est-ce lié à la curieuse expression sur mon visage, à la façon dont j’ai penché la tête sur le côté pendant que je débattais intérieurement quant à ce qui se passait dans l’esprit de la blonde et quant à la probabilité qu’elle soit plus intéressante que prévu.

Bien évidemment.

Je n’ai pas prononcé un mot et si on ajoute à ça ma drôle d’expression , ça doit être comique. Lorsque Clémence rit, je laisse échapper un ricanement rapide qui ne laisse qu’un rictus sur mon visage alors que, d’un air joueur, je décide de taquiner un peu la situation.

Tu me semble bien confiante quant au fait que les filles soient “mon truc”, en premier lieu

Je sifflote, amusé.
Je me doute que c’est plus un truc de jeunes adultes ou d’adolescents que de Sang-Pur mais, ici, tout le monde pense très vite à ce genre de choses. La dernière fois, c’était Ian qui, parce que je ne m’intéressait pas aux demoiselles présentes, je devais être gay. Je sais que c’est ce qu’il entendait par “a moins que ce ne soit pas ton truc, les filles…” Je sais également que c’est très plausible que ce soit ce qu’entende Clémence quand je le dis moi-même, que ça n’est peut-être pas mon truc. Particulièrement par la façon dont je le formule. Au fond, ce que j’entends c’est bien que ça n’est pas mon truc. Ni les filles, ni les gars. Je l’ai dit à Ian et je le maintiens ; j’ai d’autres priorités.

Le temps passe cela dit et nous passons à d’autres choses qui m’intéressent bien au-delà des histoires d’amour, à savoir le joint que je me retrouve à rouler pour Clémence avant le mien, en premier lieu. Les choses plus sérieuses viendront ensuite mais le fait que Clémence accepte déjà cette invitation est bon signe. Très bon signe.

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Pendant que je m’occupe de ça, Clémence et moi discutons un peu de choses futiles dont je ne m’intéresse pas sincèrement - et je crois qu’elle doit le savoir, elle n’a pas l’air totalement conne. Disons que ça occupe, ça fait une discussion en arrière plus. On n’est pas obligés de toujours parler de choses qui comptent, d’autant que les petites conversations aident à se rapprocher d’une personne et c’est mon plan, ce soir. Alors ce que je fais n’est pas absolument dénué de sens.

Je constate aussi que Clémence a une facilité particulière à rire des vannes que je lui lance. Ça aussi, c’est bon signe. Chishiya me confirme, bien au fond, que ça veut dire, au moins, qu’elle ne me déteste pas. Voire même qu’elle m’apprécie. On ne se fend pas la poire face à son ennemi juré ou quelqu’un dont on n’en a rien à foutre… A moins d’avoir une idée derrière la tête. Se pourrait-il que Clémence aie un plan elle aussi en parlant avec moi?

Ou alors… Elle est juste défoncée.

Ou alors elle est juste défoncée.
Un point pour Chishiya, je présume. Alors, soit elle m’aime bien, soit elle est juste défoncée, soit elle a un plan derrière la tête. Soit plusieurs d’entre ces idées à la fois. Soit toutes en même temps. Dans tous les cas, ça joue en ma faveur, alors ça me va.

"Tes amis avaient d'autres plans ce soir ?"
Quels amis?

J’ai oublié.
Sincèrement.
Je parlais, la tête dans les nuages, sans me concentrer sur mes paroles. Alors quand elle me pose cette question, je fronce un peu les sourcils dans une tentative de me souvenir le moment où j’aurais mentionné des amis à moi. Mais… Quels amis?. La dernière fois que j’ai vérifié je n’avais pas d’amis.

Oui, pardon.
A PART CHISHIYA.
… C’qu’il peut être susceptible, ce gars-là.

N’importe quoi. Bref, je crois qu’elle cause de Wen et Green.
Oh, Sirius et Ian?

Je m’exclame en regardant Clémence comme pour chercher une confirmation dans sa réaction. Je fais travailler mes méninges à nouveau pour noter quand j’ai mentionné ces deux-là en tant qu’amis et ça me vient ; j’ai dis que la dernière fois que je suis venu c’était avec eux deux. Et du coup, elle en a conclu qu’on était amis…
Intéressant.
Si je cuisine un gâteau une fois ça ne fait pas de moi un cuisinier, alors pourquoi accompagner ces gars une fois ferait de moi leur ami? Hey, peut-être que d’un point de vue extérieur, notre relation ressemble à de l’amitié. Tant mieux, j’imagine. Si les autres peuvent le croire, alors c’est que ça marche.

On n’est pas “amis”

Je m’appuie contre le dossier du siège en tirant un coup sur mon joint, les yeux roulant vers le ciel. Puis merde, tant pis si Clémence sait. De toute façon , Ian et moi je sais qu’on sait tous les deux qu’on se déteste, mais si on continue de jouer le jeu c’est qu’on a tous les deux notre compte à y gagner. Alors si les bruits courent sur le fait qu’on ne s’apprécie pas vraiment? On pourra très bien en rire et prétendre que c’est n’importe quoi, ou l’ignorer, jusqu’à ce que j’ai ce que je veux, que Ian aie ce qu’il veut, ou nous deux et qu’on puisse se foutre sur la gueule en bonne et dûe forme.

Green est juste un gamin qui était en Serpentard avec moi à Poudlard. J’crois pas qu’il m’apprécie de fou, moi j’en ai pas grand chose à foutre. Puis Ian? Disons qu’on  se cause par intérêt.

Quel intérêt? Elle n’a pas besoin de le savoir. En révéler trop pourrait être mauvais tout de même. Autant garder ça vague, Ian et moi on se comprend de ce côté-là et c’est l’essentiel.

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En ce qui concerne Clémence, tant qu’elle comprend que Sirius et Ian ne sont pas des amis, c’est déjà pas mal. Je n’aime pas comme ça sonne quand on leur donne ce titre. Ils ne sont rien dans ma vie, si ça n’est les pions qui me mèneront au roi de mon échiquier. Je n’hésiterais pas à les sacrifier à la seconde où cela m’arrange mieux que de les jouer.

Les sujets s’enchaînent à nouveau et cette fois c’est à mon tour de jouer de raconter ma vie rapidement. Je choisis de ne pas trop en dire, de rester sur les formalités, et ce jusqu’à ce qu’à mentionner le fait que je serve de modèle à Arthur Blackwood. C’est une anecdote, une petite touche perso pour éviter de réciter mon parcours comme un robot programmé. Ce petit plus qui dit “Hey, je te parle vraiment.” La réaction de Clémence? Je ne l'interprète pas. Je ne pourrais pas même si je le voulais.

"Poseur hein ? Il est doué Blackwood ?"

Je tire sur mon joint avant de hocher la tête. J’ai beau ne pas connaître ce garçon sous toutes les coutures, alors peut-être le fait que je le trouve marrant, charismatique et de bon goût n’est qu’une jolie façade et que son intérieur est pourri jusqu’à la moelle ( même là, qui serais-je pour juger? ) , mais une chose est évidente ; il sait ce qu’il fait de son crayon. Et je parle réellement d’un crayon. Ce n'est pas une métaphore. Comment saurais-je ce qu’il fait de… ça ?
Ça ne m’intéresse pas vraiment et puis je ne le trouve pas vraiment beau, à dire vrai … Mais je divague.

Vague?

Oh pitié, Chishiya… Ferme ta gueule.

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Très. Et c’est un artiste qui le dit.

Un seul coup d'œil et on comprend vite que je suis plus du côté artistique que sportif. Certains le devinent sans trop de mal ; le gars chelou et “torturé” qui se drogue, c’est comme ça que commencent les histoires des plus belles toiles que j’ai pu voir dans mon existence. Malheureusement, je ne mettrais jamais autant de passion dans les miennes que mes prédécesseurs. J’espère ne briser l’héritage de personne, de ce fait. Ou alors… Je m’en moque.

C’est qu’il a du goût. Il a dit que j’avais une beauté atypique et quelque chose dans mon regard

Comme pour appuyer mes arguments, je plonge mes yeux dans ceux de Clémence le temps de quelques secondes avant que mon sourire ne s’étire davantage.

Tu ne trouve pas qu’il a raison?

Mon ton suggère que je suis taquin, voire que je plaisante. Mais, au fond, je ne plaisante pas. Je trouve que ce garçon a été très perspicace et a trouvé les mots exacts. Ce n'est pas compliqué, mais c’est tout de même un mérite que de l’avoir fait. Tout le monde ne vient pas me parler aussi franchement qu’il ne l’a fait.

"Mmmh oui je peux t'imaginer modèle"

Clémence forme un cadre fictif de ses doigts et essaie de me faire rentrer dedans en riant légèrement. Ah! Comme quoi, elle est d’accord. A travers son faux cadre, je lui adresse un clin d'œil suite à quoi il se laisse tomber à nouveau. C’est après ce moment d’évidente complicité que je pense pouvoir me lancer concernant l’affaire qui me trotte dans l’esprit depuis un moment.

J’observe les réactions de Clémence au fur et à mesure que je parle, incertain de la façon dont je dois lire dans son langage corporel. Ne sait-on jamais, tout de même, qu’un de ses gestes ne me confirme que je devrais dévier la conversation sur autre chose ou arrondir les angles, un truc comme ça.
Au final , lorsque je ponctue mon offre, Clémence répond d’un sourire. J’imagine que c’est un bon signe, encore une fois et lui sourit en retour, savourant déjà mon début de victoire. Renchérir avec le fait que de me voir déchiré est quelque chose qui en vaut le détour est également efficace ; Clémence ne peut retenir un sourire à cette remarque et la petite voix dans ma tête me chuchote ; encore un point pour Akutenshi Busujima !. Je pourrais me surprendre moi-même tant j’assure.

"Ton plan me plaît."

Clémence plonge à son tour son regard dans le mien et mon sourire s’étire davantage. Je crois que c’est la première fois que je remarque la couleur de son regard. Je sens cependant qu’il y a une suite à cette première affirmation et celle-ci ne se fait pas longue ;

"Si tu promets de ne rien dire à personne."

Je penche légèrement la tête un instant. Ne rien dire à personne? Pourquoi le préciser? A qui le dirais-je, de toute manière? Et les gens, à la fête, ne devineront-ils pas? Bon, je ne m’encombre pas de questions inutiles ; qu’importe qui devine ou non, ou pourquoi elle me demande cela. Ça la regarde et ça n’est pas un problème pour moi.

Croix de bois, croix de fer.

C’est en soutenant son regard que je lui donne ma parole, laquelle je compte bien tenir. Comme je l’ai dit, je ne sais pas à qui confier ce secret de toute manière et je ne gagnerais rien à en parler, jusqu’à ce qu’on m’offre quelque chose en échange de l’info. Mais est-ce que cette chose vaudrait de la poudre de fée? Ah, ça, on verra si on y est un jour.

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En attendant chose promise, chose dûe ; Clémence me tend la fiole qu’elle vient d’ouvrir tout en m’invitant à me servir.

"A toi l'honneur"

Elle sourit et je ne me fais pas prier. J’observe la poudre rose briller sur mon doigt une seconde ou deux avant de déposer cette dernière sur ma langue. Une fois ça réglé, je me pose contre le siège avec un large sourire. Je sais qu’il ne faut pas guetter les effets avec hâte mais je n’attends que ça, j’ai du mal à penser à autre chose.

Je t’interdis de m’oublier.

… Ah tiens, voilà ce à quoi je peux penser!
Je vais essayer de me concentrer sur Chishiya pour voir si j’arrive à le garder avec moi. Déjà il boude un peu, alors peut-être que ça lui remonterait le moral. Je suis sûr que je le peux ; après tout, les soirées où la drogue le faisait taire étaient des soirées durant lesquelles je ne voulais pas l’entendre.

Je m’enferme dans ma petite bulle mentalement, essayant de discuter avec Chishiya, déjà pour qu’il arrête de me bouder, qu’il m’accorde un peu de confiance quant à cette soirée et que je n’oublie pas sa présence. J’aimerai qu’il voit la suite des événements. Peut-être même m'aidera-t-il. D’habitude, il est très méfiant d’autrui et n’aime pas trop que j’approche des gens ( il m’en a voulu cher pour ma rencontre avec Arthur Blackwood ) mais là il s’amuse, c’est la fête, c’est son monde - l’univers des Sang-Pur, et je gère la situation.

"Akutenshi Busujima"

Pop.
Ma bulle éclate soudainement et je fais rouler ma tête , penchée en arrière, pour regarder Clémence qui me fixe l’air taquin.

"Je ne l'aurais pas deviné"

Mon air rêveur laisse place à un sourire qui, bien vite, se transforme en ricanement.

Mademoiselle.

Je ne me rappelle toujours pas son nom de famille. Bah, c’est pas dramatique. Elle ne m'en a pas voulu plus tôt, elle ne va pas râler maintenant.

Je suis un homme plein de surprises.

Le pire c’est que ce n'est pas forcément une plaisanterie. Cela dit, mes surprises ne sont sûrement pas bien positives. Du moins pas pour les autres. Moi, j’adore mes surprises.

"Peut être que je vais passer une bonne soirée en fin de compte."

Clémence se redresse, visiblement heureuse.
Aw… Je serais presque flatté. Oh, et merde, je le suis. J’ai le droit de laisser mon ego manger un peu non? Certes il est déjà bien nourri au quotidien mais c’est pas une raison pour l’empêcher de profiter. Pas une bonne raison. Pas pour moi.

T’inquiète, j’vais te faire kiffer.

Je sifflote en regardant le plafond, encore une fois. Merlin, ce que j’aime le fixer, ce plafond. Il m’hypnotise un peu. J’aime bien. J’ai l’impression de le redécouvrir chaque fois que je lève les yeux.
J’ai conscience que ce que je viens de dire peut être tourné de maintes manières. Vu que Clémence a commenté plus tôt sur le fait que je suivais les filles, j’me demande si elle ne va pas relever la façon dont ça sonne, tout ça. Mais quelle importance? J’ai rien dit, moi, concrètement.

Je ferme les yeux, soupirant doucement de soulagement. Les minutes passent et tout devient plus léger, moins grave, plus amusant. Déjà que le monde est un terrain de jeu à mes yeux? Il n’en est que plus coloré une fois après avoir pris de la poudre. J’aime ce monde. J’aime cette vie. J’aime toutes les petites merdes qui m’ont amenées à cet instant présent. J’aime haïr les personnes que je haïs. J’aime cette sensation de vie qui me prend aux tripes quand mon regard se pose sur une personne que j’ai grandement envie d'égorger. Mao… Ian…  Ce genre d’être dont je rêve de la mort lente et douloureuse. J’aime qu’on soit tous un peu niqués dans la tête, ici. J’aime être le malade que je suis. Tout devient si beau, si agréable, tout à coup. Je ne suis pas un public difficile à convaincre quant aux beautés qui se trouvent dans les pires aspects de l’Homme, mais là je ne suis même plus à convaincre. Je ne vois plus que ça.

"On descends ?"

Combien de temps est passé depuis que j’ai commencé à me renfermer dans ma bulle? Des secondes? Des minutes? Je sors un peu de mon monde pour regarder Clémence qui s’adresse sûrement à moi, vu qu’il n’y a que moi ici.

Et moi.

Oui, mais toi elle ne t’entends pas et---
Oh ! Tu es toujours là ? Si c’est pas une bonne nouvelle !
Je souris, ravi d’avoir réussi à garder un peu Chishiya avec moi, déjà jusque-là. C’est une victoire, n’est-ce pas?

"Sauf si...t'es pas encore prêt ?"

Ah oui, sauf que j’ai déjà oublié que Clémence m’a parlé. Prêt pour quoi , déjà? Je creuse à nouveau un peu dans mon esprit en me disant que, au pire , elle pensera que je réfléchis à sa question… Ce qui est le cas du coup, mais pas pareil -- m’enfin.

Descendre.
C’est bon, je l’ai.

Allons-y!

Je me motive.
Je lui ai promis de descendre avec les autres, non? Alors même si j’ai envie de rester ici , détendu, je prend sur moi pour me lever de mon siège. Je sais que tout ça c’est juste le mélange bizarre entre le joint et la poudre. Une partie de moi pourrait s’allonger et rêvasser toute la nuit, l’autre est pleine d’énergie et il me suffit de me lever pour la sentir ressurgir.

Si mademoiselle veut bien me suivre…

Je tends le bras pour que Clémence le saisisse. C’est tellement plus simple de m’imaginer laisser quelqu’un me tenir sous l’effet de la poudre. Tout à coup, je ne pense plus aux microbes au bout de ses doigts, à la sensation désagréable de ces derniers se refermant sur moi. Je sais que je ne tiendrais pas très longtemps avec quelqu’un agrippé à moi mais je peux faire ça le temps d’atteindre la trappe et de redescendre, ce qui est déjà pas mal par rapport à d’habitude. Et puis, quoi, on a le droit de rigoler un peu, non?
Je laisse tout de même le droit à Clémence de refuser ou d’accepter de me rejoindre dans mon délire soudain et je l’accompagne jusqu’au repère à nouveau.

Une fois là-bas, mon regard parcourt la pièce et relève les détails. Les personnes qui dansent, celles qui discutent, celles qui se droguent, celles qui se refont une beauté, celles qui s’embrassent… Il y a certains regards qui se tournent vers Clémence et moi et je peux déjà les imaginer tirer leurs conclusions. Rien n’échappe à mes yeux et, en même temps, tout passe dans mon esprit sans s’y ancrer. Quand je pose mon regard sur quelqu’un deux fois, j’ai d’abord l’impression de le redécouvrir avant de me souvenir de l’avoir déjà vu. Quand je le croise une troisième fois, je le découvre à nouveau, puis je me souviens de l’avoir déjà vu et d’avoir déjà fait l’erreur. C’est fou, c’est presque hilarant. J’entends qu’ils passent du WANDboyZ en guise de musique. Pourquoi ne suis-je pas surpris? Je ne saurais dire si c’est de très mauvais goût ou si je kiffe. Alors je décide des deux. C’est à chier, et j’adore.


Akutenshi !

Une voix familière m’interpelle bientôt alors que mes pensées dansent au rythme de la musique. Je cligne des yeux en cherchant de qui il s’agit un court instant et, bientôt, Drusilla Lloyd se retrouve face à Clémence et moi.

Combien de bouteilles à la mer échouées dans des âmes mortes ? YOal4s7

Tu es de retour ! Et avec de la compagnie…?

Le sourire de Drusilla illumine son visage alors que son regard se pose sur Clémence. Elle hoche la tête un coup afin de la saluer et combler l’information qui me manquait au sujet de ma “dame de compagnie” aux cheveux d’or.

Clémence Castellane, c’est ça? Je ne savais pas que vous vous fréquentiez, vous deux !

Castellane?
Eh bien, je vais tâcher de tenter de m’en rappeler à présent ! Dans la mesure du possible, naturellement.
Je ne suis pas certain au sujet de la signification du terme “fréquenter” dans ce contexte bien précis. Je me demande si Drusilla pense qu’on sort ensemble ou qu’on est amis. Je suis tenté de laisser entendre que l’on n’est pas proches, Clémence et moi, mais je n’y vois pas l’intérêt. Et puis… À quoi bon se prendre la tête avec des détails comme ceux-ci?

Thomas t’as plantée?

Je demande avec un sourire taquin, cherchant rapidement Scott-Rosier du regard.

Ah ça? Il est parti s’amuser de son côté. Ca fait un petit moment que je ne l’ai pas croisé et--

Drusilla s’interrompt soudainement et lève la main devant nos visages, à Clémence et moi, comme pour nous intimer de ne pas briser le silence qu’elle a installé. Enfin… Silence, c’est vite dit ; il y a toujours de l’agitation autour de nous et de la musique qui joue assez fort. Bientôt, Drusilla se remet à sourire, toute joyeuse. Elle tape dans ses mains et s’exclame.

J’adore ce son ! Je vais danser ! Vous devriez venir !

Un petit gloussement et Drusilla se défile pour se rendre au centre de la pièce, là où des amies à elle l’accueillent joyeusement. Je tends l’oreille et je dois vite admettre que le son est entraînant et m’inspire l’envie de me défouler également. Se pourrait-il que ce groupe de chanteurs aie réellement du talent au-delà de celui d’être beau et de faire hurler les pisseuses? Tant pis, pourquoi pas me mettre dans la peau de l’une de ces dites pisseuses le temps d'une chanson?


Je me tourne vers Clémence, un large sourire aux lèvres.

Mademoiselle Castellane…

Je lui tends ma main afin qu’elle la saisisse si l’idée lui plaît avant de l’inviter explicitement à rejoindre le groupe que Drusilla vient d’intégrer.

Je vous ai promis une danse plus tôt, il me semble. Me feriez-vous l’honneur?
Pitié non…

Oh si.
Je sais que je n’ai rien promis en réalité, j’ai juste laissé entendre que lorsque je dansais tout en étant défoncé, c’était spécial, du moins c’est le moins que l’on puisse dire. J’ai juste très envie d’aller m’amuser alors avec Clémence ou sans , j’irais.

J’ai conscience que Chishiya n’est pas emballé , lui. Particulièrement parce qu’il veut garder bonne figure et qu’il sait que je ne sais pas danser. Je fais comme tous ceux de mon genre, je laisse la musique prendre le dessus et je fais un peu n’importe quoi, tant pis si ça ne ressemble pas à grand chose tant que je m’amuse. Parfois je fais même exprès parce que ça m’amuse d’avoir conscience d’être nul à ce point. Mais pourquoi craindre un détail si petit et insignifiant? La plupart des gens qui dansent là sont aussi bourrés ou défoncés et ne savent pas trop ce qu’ils font. Il y a des couples ou des célibataires qui donnent tout dans le fait de danser sexy, mais vous conviendrez que ça n’est pas mon genre du tout.

Puis, merde, on est là pour profiter, non?
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気持ちが分かなかった。
(even I don’t know how I truly feel.)

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Combien de bouteilles à la mer échouées dans des âmes mortes ?

Pris dans leur vaisseau de verre, les messages luttent mais les vagues les ramènent en pierre d'étoile sur les rochers ft. Akutenshi Busujima



14 Novembre 2001


"Tu me semble bien confiante quant au fait que les filles soient “mon truc”, en premier lieu" Je me fige, surprise. Confiante ? Non pas vraiment, ce n'est pas comme si j'y avais réellement réfléchis avant de parler. J'ai balancé ça comme on peut dire qu'il fait beau aujourd'hui. Ce qui justifie ma surprise quant au fait qu'il relève ce point en particulier. Une blague à son tour ou un message ? Je le regarde une seconde, perplexe, et hausse un sourcil avant de secouer la tête. "C'est ce que j'ai constaté." je réponds avant d'éclater de rire. "Maintenant peut être que ton truc c'est les mecs, ou les enfants ou les créatures, peut être que ton truc c'est tout ou rien du tout, qu'est-ce que j'en sais ?" Et qu'est-ce que je m'en fous surtout. De nos jours tellement d'étiquettes ont été crées qu'à moins de poser la question directement, tenter deviner l'orientation sexuelle de qui que ce soit est une perte de temps sans nom. Et sincèrement, là tout de suite, celle d'Akutenshi est bien loin sur la liste de mes priorités. Mais bon, certes, admettons que les filles ne soient pas son truc comme il le sous-entend, au moins ça confirme bien qu'il n'a pas eu d'arrières pensées quand il m'a suivit jusqu'ici. Ce qui, quelque part, est plutôt une bonne chose.

Au fur et à mesure que la conversation avance, nous survolons la couche la plus superficielle de nos vies respectives depuis Poudlard, épuisant peu à peu les réserves de sujets banals et insipide qui nous viennent en tête. Nos hobbies, nos études, nos expériences, comme si nous étions deux anciens camarades d'école se retrouvant face à face sans jamais s'être déjà réellement fréquentés. Sauf qu'en fait, c'est le cas. Peu étonnant donc que les quelques noms qu'il cite en m'expliquant comment il a finit par atterrir à cette soirée, ne me soient pas inconnus. Je tends le bras pour attraper du bout des doigts le joint qu'il vient de terminer de rouler et qu'il me présente. En le remerciant, je m'attarde une seconde sur son visage, essayant de le replacer à Poudlard, peut être dans notre salle commune, dans un couloir du château ou dans une salle de cours mais je n'y arrive pas. Pas avec précision en tout cas.

Le problème de la drogue c'est qu'à petite dose, un million de pensées traversent mon esprit à la seconde ce qui me rend difficile d'être 100% attentive à ce qu'il se passe autour de moi. Ce devrait être simple en l'occurrence pourtant, il n'y a qu'une personne qui me fait face, qu'une qui parle, qu'une seule chose sur laquelle je devrais me concentrer. Seulement quand j'essaie de vraiment écouter Akutenshi, je ne peux m'empêcher de parfois me laisser distraire par le flot envahissant de remarques, de questions et de réponses mentales qui me submerge. Pour le moment ça ne devrait pas poser trop de problème, je suis encore assez lucide pour faire l'effort de concentration que cette discussion me demande. En revanche, là, c'est lui qui est distrait. "Quels amis ?". Je fronce légèrement les sourcils, en proie au doute, n'a t-il pas parlé de Sirius Green et Ian Wen ? Aurais-je loupé un bout de la conversation à écouter ce qu'il se passe dans ma tête ? Je n'en ai vraiment pas l'impression, mais lui semble sincèrement confus par ma question. "Oh, Sirius et Ian?" Ah non, ça va je suis pas folle. Ou pas encore trop défoncée. Alors c'est sûrement lui qui était perdu dans ses pensées. Je hoche la tête pour confirmer que c'est bien de ses deux là que je parle.

Il se laisse retomber en arrière dans le canapé en tirant une latte de son joint et entreprend de m'expliquer qu'en fait, les deux Sang-Purs ne sont pas ses amis à proprement parler. "Green est juste un gamin qui était en Serpentard avec moi à Poudlard. J’crois pas qu’il m’apprécie de fou, moi j’en ai pas grand chose à foutre. Puis Ian? Disons qu’on se cause par intérêt. " L'espace d'une seconde je me demande bien ce que Ian peut avoir de si spécial pour qu'on veuille lui parler par intérêt. Mais cette pensée s'envole, en même temps que le nuage de fumée que j'expire, sans chercher à la retenir parce qu'au final, peu m'importe. En revanche ce que je ne comprends pas c'est l'idée de venir à une soirée avec des gens que tu n'apprécies pas ? Techniquement Akutenshi avait besoin d'un autre Sang-Pur pour connaître le lieu de réunion et le mot de passe, mais il n'avait pas besoin que celui-ci ne soit physiquement à ses côtés. La preuve, cette fois il est revenu seul. Pourquoi s'embarrasser ?
Je ne peux retenir un petit rire sarcastique."T'aurais pu te trouver pire fréquentations, mais bon..." je murmure avant de porter le joint à mes lèvres à mon tour. La fin de la phrase c'est "t'aurais pu trouver mille fois mieux" mais je m'abstiens de l'achever. Si il a avoué ne pas être très proche des deux individus, mon opinion de leur personne est totalement arbitraire et personnelle. Je ne suis pas vraiment du genre à casser du sucre sur le dos d'autrui, en particulier si l'autrui en question n'est même pas là pour se défendre. Mais cette affirmation est mise à rude épreuve quand on envient quelques secondes plus tard à parler de Arthur Blackwood. Je fais tout mon possible pour rester neutre, et impassible mais pour le coup ça me demande un effort bien réel au fur et à mesure qu'une petite vague de haine s'insinue en moi. Surtout que la conversation est portée sur le potentiel talent de peintre du détestable personnage et qu'Akutenshi semble approuver son travail. Heureusement il m'offre tout de même une petite marge de manoeuvre pour détourner légèrement la conversation et m'exempter de tout commentaire supplémentaire sur l'horrible Blackwood.

Un artiste a-t-il dit. Il est vrai qu'à première vu je ne l'aurais pas catégorisé parmi les grands sportifs de ce monde mais, remarque, il paraîtrait que les joueurs d'échecs sont considérés comme tels, alors... Mais, en effet, il me semble qu'il a dit tout à l'heure suivre le cursus d'Arts Visuels Sorciers, et avoir rejoins les Bodicae Paterae, ça colle plutôt pas mal à une image d'artiste à mon sens. "Et c'est quoi ton domaine à toi l'artiste ?" je lui demande un peu curieuse tout de même. A moins qu'il ne suive cette licence pour devenir modèle. En tout cas, le monde de l'Art en lui-même est bien vaste, photographie, dessin, mannequinat, stylisme,...et si l'UMS en a distingué la musique, la littérature et le cinéma en des licences bien spécifiques, ça laisse encore beaucoup de possibilités. "C’est qu’il a du goût. Il a dit que j’avais une beauté atypique et quelque chose dans mon regard. Tu ne trouve pas qu’il a raison?" Je soutiens son regard quelques instants avant d'éclater de rire une nouvelle fois. A la fois pour cette question pleine d'arrogance et parce que ça m'écorcherait littéralement la bouche d'y acquiescer ce que, tout à coup, je trouve hilarant. "Et incroyablement modeste avec ça." j'ajoute amusée.

Quelques minutes plus tard, Akutenshi, qui a remarqué et reconnu la fiole de Poudre de fée, me propose d'en prendre ensemble avant de retourner à la fête. Cette offre me plaît au premier abord, partager ma poudre ne me pose aucun problème et c'est parfois plus plaisant quand il y a au moins une personne autour de toi qui est dans le même délire. Cependant je suis prise d'un doute en repensant à notre conversation précédente et aux fréquentations du garçon. Certes, il a bien précisé que Sirius et Wen ne sont pas ses amis, mais sa relation avec Blackwood semble déjà plus chaleureuse et ça me pose problème. Je n'aime pas l'idée de cette connexion potentielle. Après une courte hésitation, je flanche, l'appel d'une seconde dose de poudre est bien trop fort. J'accepte donc la proposition en m'assurant que cela restera entre nous, ce qu'il me promet "Croix de bois croix de fer" J'ai un petit rire, mais le sérieux dans son regard me rassure alors je finis par lui tendre la fiole en question et à l'inviter à se servir en premier.

A mon tour je me laisse une seconde fois frapper par la bouffée d'euphorie qui m'emporte. Je me délecte de chaque millième de seconde qui passe alors que le produit traverse chacune de mes veines à une vitesse record. Je sens que mon cerveau faiblit sous cette seconde attaque et je me réjouis qu'il décide enfin de se tranquilliser un peu et d'arrêter de me bombarder de pensées bourdonnantes en permanence. Il ne me manque qu'un peu de musique pour couvrir les dernières paroles mentales qui me parasitent l'esprit et tout sera parfait. L'espace d'un instant, le temps que mon corps ne se remette de cette deuxième dose, je ne sais pas trop ce que je dis, et c'est que quand Akutenshi me répond que je me rends comptes que j'ai parlé. "Mademoiselle. Je suis un homme plein de surprise." Je souris à mon tour. "ça je n'en doute pas." je réponds. Et je le pense. Déjà parce que j'ai du mal à le cerner vraiment, ensuite parce qu'au cours de la conversation même la plus banale il est resté quasi totalement imprévisible. Je n'ai aucun mal à croire que je ne saurais jamais complètement à quoi m'attendre avec ce garçon. Il m'est difficile de déterminer si cela est dû à sa manière de réfléchir qui est particulière, ou si c'est la mienne qui est trop conditionnée. Ou peut être un peu des deux. "T’inquiète, j’vais te faire kiffer." Ah merde, je l'ai refait. Je ne me suis pas aperçu que j'avais ouvert la bouche de nouveau. Mais encore une fois l'étrangeté de sa phrase me fait éclater de rire. "J'attends de te voir danser déjà." je lance en rangeant la poudre dans mon sac, bien cachée sous un sort de dissimulation. Pas vraiment suffisant pour tromper un réel contrôle des autorités, mais largement assez puissant pour une simple soirée. C'est juste au cas où quelqu'un ferait tomber mon sac, ou le prendrait par erreur, ou, que sais-je ?, n'importe quel incident fortuit qui pourrait conduire qui que ce soit à mettre le nez dans mes affaires. Littéralement.

Quand je me tourne vers Akutenshi, je le surprends en pleine montée de son trip. Il a fermé les yeux, il semble...paisible. Je le laisse s'amuser quelques instants dans sa tête et en profite pour faire disparaître les deux mégots de joints d'un coup de baguette. C'est fou, même à ce stade je n'arrive pas à lâcher prise à 100%, je reste pragmatique, un poil trop lucide à mon goût, et responsable. Quelle plaie. J'en viens même à m'inquiéter des cendres tombées par terre et détourne le balais qui n'a pas cessé son travail depuis notre arrivée pour qu'il s'occupe du petit salon après notre départ. Dans ma tête c'est une question de respect pour les propriétaires de lieux qui nous accueillent gentiment pour nos soirées, sûrement en contre partie de je-ne-sais- quel service, mais tout de même, c'est le principe. En réalité c'est probablement juste le résultat de mon cerveau formaté pour réfléchir comme ça. Je dirais même que les deux sont étroitement liés. Avant de trop me perdre à pousser la question, je me tourne vers Akutenshi et lui propose de descendre rejoindre les autres avant que les effets de la poudre ne se calment trop rapidement. Je m'amuse de l'expression de confusion qu'il affiche l'espace d'une seconde avant de, probablement, redescendre un peu sur terre et de capter ce que je viens de dire. Mais il finit par s'en sortir tout seul comme un grand et se lève, soudain plein d'énergie. "Si mademoiselle veut bien me suivre…" je me penche pour attraper mon verre, qui va redescendre avec moi pour être remplis à un moment donné et attrape le bras qu'il me tends. "C'est partit !" je m'exclame enthousiaste. Rien que de m'être levée, j'ai envie de sauter partout, on a 5 mètres à parcourir et ça me paraît déjà beaucoup trop long, à deux doigts de courir pour arriver plus vite. A deux doigts.

Une fois en bas, je remarque immédiatement que l'ambiance a bien changée. La soirée a enfin démarrée, les groupes de discussion qui s'étaient formés au début ont explosé pour rejoindre la piste de danse, le nombre de bouteilles d'alcool pleines sur le buffet a grandement diminué, la music a subit un changement de rythme drastique et la pièce a été enfumée par les clopes et les joints. Je note mentalement que la prochaine fois je viendrais très en retard pour passer toute la partie chiante de la soirée. Celle où il faut discuter. Remarque, j'ai eu de la chance ce soir, je suis tombée sur Akutenshi qui lui, ne s'est pas encore avéré chiant ou ennuyeux. Quelques potes - gros guillemets - avec qui je papotais un peu plus tôt me font signe, surpris de me revoir si longtemps après, ayant probablement pensé que je m'étais éclipsé et été rentrée chez moi. Je leur souris de loin. Hors de questions que je retourne vers eux pour l'instant, ils ont déjà eu le droit à mon quota d'amabilité Sang-Pur de la soirée. Là je veux m'amuser.
Il y a un peu moins de monde que quand j'ai quitté la pièce, les gens chiants ont dû déguerpir aux premières notes de K-pop. On les voit ceux qui ne font des apparitions que pour étendre leur réseau ou faire semblant d'être cool "parce qu'ils sont en soirée". La plupart des gosses de Poudlard sont partis aussi, j'imagine qu'ils ne veulent pas risquer d'être fatigué au réveil demain matin, ils ont cours tôt. Tant mieux, ça me dérange un peu de faire la fête avec des mineurs. Pas parce qu'ils font parfois des trucs qui ne sont pas encore légaux à leur âge, mais plutôt parce que j'aime en faire qui ne sont pas légaux tout court. Et à 15 piges le problème c'est que si t'es assez grand pour comprendre les choses en théorie, t'es trop immature pour les comprendre vraiment. Ou savoir fermer ta gueule tout simplement. Bref, les gamins ne me manquent pas.

"Akutenshi ! Tu es de retour ! Et avec de la compagnie…?" Je tourne la tête pour me retrouver face à une tête aussi blonde que la mienne. Elle me dit quelque chose, j'ai déjà dû la croiser ici...elle a un nom bizarre que ma prononciation française écorche probablement à chaque fois. "Clémence Castellane, c’est ça? Je ne savais pas que vous vous fréquentiez, vous deux !" Ah, merde, elle elle connaît mon nom complet en plus de ça. Je lui souris mais je capte pas vraiment ce qu'elle raconte, elle enchaîne trop rapidement, et j'aime bien la musique qui passe alors je fais pas plus d'efforts pour essayer de comprendre. Mon regard tombe sur le buffet et je suis tentée une seconde de leur fausser compagnie le temps d'aller me servir un verre mais la fille prend soudain un air sérieux et nous fait signe de nous taire, détournant mon attention en un clin d'oeil. J'ai un petit rire mentale parce que y a qu'elle qui parlait en fait. Je me demande ce qu'il se passe de si incroyable quand elle se met finalement à sautiller de joie, tapant dans ses mains en chantonnant qu'elle adore la musique qui passe et qu'elle veut aller danser, nous invitant à la rejoindre. Je la regarde s'éloigner, amusée par sa personnalité toute pétillante, et rejoindre un groupe de filles déjà en train de se déhancher en rythme un peu plus loin. J'en ai presque oublié la présence d'Akutenshi quand il se tourne vers moi. "Mademoiselle Castellane…" Ah il connaît mon nom lui aussi maintenant apparemment. Pourquoi tout le monde connaît mon nom tout d'à coup ? Et pourquoi tout le monde m'appelle ? Je suis peut être déjà un peu à l'Ouest mais je suis plus très sûre de capter ce qu'on me dit. "Je vous ai promis une danse plus tôt, il me semble. Me feriez-vous l’honneur ?" Danser. Oui. Là tout de suite, ça me paraît une bonne idée. De toute manière, je viens de le voir, je ne suis plus apte à poursuivre une conversation sensée. "J'ai cru comprendre que l'honneur était pour moi." je réponds, hilare, en référence à ses qualités de danseur dont il s'est vanté tout à l'heure, en saisissant la main qu'il me tend pour me guider jusqu'à la fille de tout à l'heure et son groupe. "Montre nous l'étendu de ton talent, l'artiste."

On danse, tout devient flou autour de moi, je ne vois que des tâches de couleurs et n'entends plus que la musique. Je ne saurais dire si ce moment dure dix minutes ou bien dix heures, mais tout le monde a plutôt l'air de bien s'éclater. Je manque de mourir de rire plus d'une fois devant certains mouvements de Akutenshi qui n'a pas menti : ça vaut de l'or. Mais c'est surtout parce qu'il semble si confiant en dépit des facilités en danse qu'il n'a pas de toute évidence, que je ris autant. Bon, ça et la poudre bien sûr. En parlant des effets qu'à la poudre sur moi, j'ai remarqué que de temps en temps, elle me faisait perdre le contrôle de ma Legilimencie. Ce qui peut être aussi drôle qu'emmerdant parce que du coup je peux me retrouver aléatoirement dans la tête des autres sans trop le vouloir. Pour ce soir, ça à l'air d'aller, mon don semble se tenir à carreaux.
Au bout d'un certain moment je prends 5 min de pause pour aller me servir un verre. "Quelqu'un veut quelque chose à boire ?" je demande avant de quitter le groupe. "Dites pas tous oui, je voulais juste être polie." je préviens en riant parce qu'ils sont au moins quatre à m'avoir entendu et que je vais pas pouvoir ramener un verre à tout le monde. Je me fais la remarque que j'ai finis par réussir à lâcher prise ce soir en fin de compte, à tel point même que mon accent français ressors de manière beaucoup plus prononcée.
Je finis par m'éloigner, constater qu'il est déjà bien tard, où très tôt suivant le point de vu, et songer qu'il serait peut être temps de penser à rentrer un jour. L'ennuie c'est que je ne suis pas fatiguée, je commence à avoir envie de me poser ça y est, mais je n'ai pas envie de dormir tout de suite. De toute façon je n'ai pas cours demain matin, et je suis en train de capter que certains de mes potes sont certainement en train de squatter chez moi. Du coup...j'ai un after et ça s'est plutôt cool parce que je vais pouvoir rentrer, chiller un peu avec les copains, fumer un joint et aller dormir.

En ramenant les verres aux autres, je me décide, je termine le mien et je file. Alors je profite encore un peu pour danser avec les autres. Je connais pas la moitié des gens qui m'entourent mais on rigole, on trinque, on continue de bouger avec la musique. C'est bon enfant. Le côté fun de ses soirées. Parce que même si tu connais pas les gens avec qui tu traines, y a un certain sentiment d'unité, de groupe, d'appartenance tout simplement. Tu sais que tu es entourée par les tiens. Par ta communauté, tes pairs. Et ça a quelque chose de rassurant et de stimulant quelque part.
Quand je bois la dernière gorgée de rhum groseille, je me tourne vers Akutenshi que j'ai perdu et retrouvé un nombre incalculable de fois au cours de cette soirée. "Bon, il est temps pour moi de rentrer." je fais une pause dramatique, levant une main pour lui signifier de se taire. "Non ! Soit pas triste, dit toi qu'au moins t'auras eu la chance de passer un petit bout de temps avec moi." J'éclate de rire à ma propre blague. "Mais le petit joint de l'after m'appelle, alors..." je fais mine d'essuyer une larme sur ma joue mais mon grand sourire ironique ne trompe pas. En riant, je commence à m'éloigner avant de me retourner et de mettre mes mains en porte voix pour lui crier par dessus le vacarme ambiant : "Tu peux venir si tu veux". Je hausse les épaules avec un petit sourire et me retourne. Je n'attends pas sa réponse, ou de voir si il me suit pour récupérer mes affaires et prendre la direction des escaliers qui mènent à la trappe en saluant des gens sur mon passage, proposant à ceux que je connais mieux et que j'apprécie, de passer, eux aussi, à l'appart. La plupart savent déjà où j'habite, j'y ai déjà organisé plusieurs soirées, dont une ou deux Sang-Purs, parce que c'est les codes on ne va pas se mentir.

Quand je ressors par la trappe, je suis contente d'avoir passé une bonne soirée malgré le faible espoir que j'avais en arrivant. Je n'aurais jamais pensé en repartir si tardivement de ma propre volonté. La fraîcheur de la salle me pousse à remettre ma veste, après tout on est déjà mi-novembre. Je ne tarde pas à transplanter quelques minutes plus tard jusqu'à la porte de mon appartement. Ce n'est pas un risque que je prends, seulement il est presque 7 heures du matin, et je n'ai aucun voisin de palier, alors il y a peu de chance que je croise un moldu. Surtout que j'habite dans un quartier de Londres majoritairement habité par des sorciers.
Quand je pousse la porte d'entrée, je constate qu'en effet, trois de mes amis sont posés, en train d'écouter de la musique plus chill, et ont enfumé le salon.

KoalaVolant

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-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.

descriptionCombien de bouteilles à la mer échouées dans des âmes mortes ? EmptyRe: Combien de bouteilles à la mer échouées dans des âmes mortes ?

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