I'm the damage that's been done
Lundi 10 Décembre 2001
Je ne voulais pas accepter ce stage, je ne voulais pas revenir à Poudlard, j'aurai pu faire un caprice comme les gosses et me rouler par terre pour supplier mes professeurs de ne pas me faire ça. Mais évidemment je n'ai rien dit, rien fait remarquer. Ils sont débiles ou ça se passe comment ? Ils savent mon passif à Poudlard et ils m'y renvoient, je me demande ce qu'en penserait et en dirait mon psy. Enfin mon psy, c'est pas pour les deux fois que je l'ai vu que je peux dire que c'est le mien, mais bon. Je suis même allé voir ma marraine Élisabeth, pour voir si elle ne pouvait pas faire quelque chose, mais elle m'a fait réaliser que ce n'était qu'un stage d'une semaine. J'aurai pu avoir un stage de 6 mois, alors je me suis fait une raison ce week end, c'est 5 putains de longs jours à tenir.Après un transplanage dans les règles, j'arrive devant les grilles de Poudlard, je n'étais jamais passé par là avant aujourd'hui, c'est assez étrange. Je vois rapidement le visage familier de cette bonne vieille Pomfresh, tout sourire en me voyant arriver avec ma valise. Elle me fait de grands signes, oui oui c'est bon je te vois, arrête ça bordel. Heureusement personne n'est autour, mais je vérifie quand même. Je me sens nerveux, j'ai la nausée et tout mon corps me pousse à partir en courant, mais évidemment je n'écoute jamais mon corps, et j'avance vers l'infirmière qui s’apprête à remporter les olympiades des simagrées les plus ridicules de tout le Royaume Unis. Quand les énormes grilles en fer s'ouvrent, je serre si fort la poignée de ma valise que j'en ai les phalanges blanches et douloureuses. Mon rythme cardiaque s'accélère, et c'est plus un râle que je sors en disant bonjour à Pompom qu'un vrai son.
"- Oh Jared, mon petit, je suis tellement heureuse de te voir ici, j'espérai tellement te revoir, tu es si brillant, j'étais sûre que tu y arriverais !"
Ola qu'elle se calme, je ne suis pas encore médicomage, seulement en 2ème année. Je joue les rabats-joie mais Pomfresh est une des rares personnes que j'apprécie sur cette terre. Elle a été présente pour moi à sa manière durant mes 6 ans à Poudlard. Comme elle l'a fait avec le célèbre Rémus Lupin à l'époque, en 1970, elle m'a escorté toutes les nuits de pleine lune dans un lieu tenu à l'écart de Poudlard pour mes transformations sans risque pour les autres élèves de l'école. Même si je vous assure qu'il y a des soirs où j'aurai voulu me transformer dans le dortoir des Serpentard pour tous les défoncer un par un, les voir dans une marre de sang, tous dévorer à mon réveil. Mais elle est toujours venue me chercher à temps pour m'enfermer. C'est elle aussi qui m'a enseigné mon premier Episkey. Et elle m'a soigné de graves blessures infligées sans poser trop de questions et en respectant mon désir de n'avertir personne, ni parent, ni directeur. Elle s'est d'ailleurs fait salement réprimander quand toute l'histoire a éclaté au grand jour, mais Mc Gonagal, avec tout ce qu'on venait de vivre, Voldemort, les Mangemorts, la mort de Dumbledore, je crois qu'elle n'a pas voulu rajouter le renvoi d'une brillante infirmière et allier. Du coup j'imagine que notre lien est censé être spécial, mais je sais pas quoi en faire, sauf peut-être abuser de quelques privilèges et gagner des bons points pour ce stage.
"- Merci de m'accueillir dans votre infirmerie !"
- C'est avec plaisir mon garçon, j'ai plein de nouvelles potions et plantes à te montrer ! J'ai hâte que nous commencions. Je te laisse d'abord t'installer dans ta chambre, ça va te faire drôle d'être avec les professeurs j'imagine !"
AH AH ouais génial, j'en ai rien à foutre. Mais je hoche la tête, tu m'étonnes. J'aurai voulu dormir à Pré-au-lard, mais Pomfresh et Mc Gonagal ont insisté pour que je n'ai rien à payer pour ce stage, ce n'était pas commun que les étudiants procèdent ainsi, il y a toujours une petite loge pour eux. Et encore une fois, je n'ai pas osé m'opposer, inutile d'insister auprès de Mc Go de toute façon. Déjà je ne serai pas dans le dortoir des Verts et Argent, c'est ça de gagner.
Une fois dans ma chambre je soupire de soulagement. J'ai du traverser tout l'école pour monter au premier étage du château, près du bureau et des appartements de Minerva avant qu'elle ne devienne directrice, j'ai donc pu croiser un maximum d'élève pour mon plus grand désarroi, beaucoup se sont retournés sur moi, je pense qu'ils ne m'ont pas reconnu sur le coup. Il faut dire que je ne ressemble plus à l'élève que j'étais à l'époque. Cela fait maintenant plus d'un an que je me suis littéralement transformé après la "mise à jour" de mon loup comme diraient mes sœurs. Sur le moment ça m'arrange bien qu'ils ne sachent pas vraiment qui je suis, il reste encore plusieurs Serpentard responsables de mon calvaire. Même si la plupart sont rentrés à l'UMS cette année comme Sirius ou ont commencé à bosser. Il reste tous ceux qui ont été entrainé par la bande de mon âge, par mimétisme et connerie.
Je pose ma valise sur le lit qui grince, literie de qualité. De quelques mouvements de poignet et de doigts j'ouvre la valise et en sort les livres que j'ai pris avec moi, avec ma petite sacoche de médicomage qui détient divers potions et ingrédients que je veux montrer à Pompom. Je ne sors pas le reste de mes affaires comme mes vêtements ou ma baguette, je ne compte pas m'installer ici, je suis d'ailleurs venu avec le stricte minimum. Une fois mes livres et carnets posés sur le petit bureau en bois, je fourre la valise sous mon lit d'un revers de main. Je m'approche alors de la seule petite fenêtre de la pièce et tire le rideau pour faire rentrer le peu de lumière que nous offre le mois de décembre à cette heure ci de ce côté du château. Je peux apercevoir les élèves dans le parc et apercevoir le terrain de Quidditch au loin. L'objectif : survivre à ces 4 prochains jours. Et pour cela, rien de mieux que... je lance un accio du bout des doigts pour faire arriver dans le creux de ma paume mon petit pochon de mélange d'herbe et d'Aconit. Mon salut !
Mardi 11 Décembre 2001 -
quelques heures avant l'attaque des Détraqueurs
quelques heures avant l'attaque des Détraqueurs
Évidemment le réveil a été difficile, j'ai trainé jusqu'à 9h avant de sortir du lit, sachant ce qui allait m'attendre. Le petit déjeuner à la table des professeurs, pas de cuisine dans ma chambre. Ce moment a été une épreuve de plus pour moi, mais au moins à cette place, pas de nourriture piégée ou empoisonnée par de sombres idiots. J'ai bien vu tous les regards me dévisageant et entendu les gloussements de certaines filles, se demandant qui était ce "canon" fraichement débarqué. Ces vipères ne m'auraient même pas regardé il y a 1 an et demi. Et puis évidemment les regards appuyés et insistants des Serpentards.
J'imagine la Une d'une prochaine Gazette, semblable à celle d'octobre de cette année. Incendie accidentel... ou criminel ? Un petit Feudeymon dans la salle commune de ces enfoirés me ferait le plus grand bien. J'ai des envies de vengeance et de meurtre. Maintenant que mon loup est plus fort, plus présent, il me murmure comment les écraser comme des veracrasses et encore c'est insultant pour les veracrasses qui elles sont utiles pour les potions. Je me dépêche de quitter la Grande Salle pour me rendre dans mon petit coin préféré histoire de me détendre avec un petit joint. J'avais prévu le coup en me donnant la mission d'aller chercher des ingrédients et d'exécuter quelques tâches à la serre pour l'infirmerie de Pomfresh avant de la rejoindre pour ma première vrai journée comme étudiant en médicomagie.
Je rase les murs et presse le pas pour sortir au plus vite, je descends les marches plus rapide qu'une balle de Souafle mais pas assez. Je me sens suivi et eux sont obligés de courir et sont presque essoufflés quand ils me rattrapent sur le début du parc menant aux serres. Je ralenti, inutile de les guider dans mon petit coin de paradis. Tous mes sens sont en alertes et alors que je sens un mouvement derrière moi, je me retourne brusquement, retenant tout juste un grognement. Deux élèves ont un mouvement de recul.
"- Je savais bien que c'était le jeune Parkinson. Et bah mon salaud, t'as bien changé, chirurgie ? Maléfice ? Potion pour gonflette ? Un vrai loup-garou t'a mordu cette fois ?"
- Mais regardez-moi ça, tu t'es endurci, c'est grâce à nous ça ! Tu pourrais nous remercier, hein ? Dis merci ! Dis merci !"
L'un des Serpentard commence à enfoncer son doigt contre mon torse à chacun de ses mercis. Je réagis au quart de tour, ce qui les surprennent car je n'avais jamais réagit avant. Je lui attrape le doigt d'une main et de l'autre son poignet, je tors les deux en même temps, son doigt se brise et son poignet se retourne de manière à le faire se mettre à genou sur les pavés de pierre devant moi. Son hurlement réveille son pote qui se jette sur moi. Juste le temps de lâcher le premier pour écraser mon poing dans le nez de son copain. Le sang jailli brusquement et va jusqu'à éclabousser ma cape. Heureusement de part mes études je connais tous les sors pour nettoyer tout ça. Les deux confrères se retrouvent un genou à terre devant moi, l'un tenant son doigt et l'autre son nez qui continue de pisser l'hémoglobine. Je m'avance d'un pas et me penche vers eux, inclinant légèrement ma tête, ils me regardent et je vois comme toujours le reflet de mes yeux dans les leurs, cette couleur manifestant la présence de mon loup, tout près, si près.
" - Merci."
J'esquisse un sourire, pas de ceux qui font plaisir à mes sœurs non, un nouveau sourire que je me découvre depuis quelques mois, celui d'avoir pris plaisir à blesser, à faire mal. D'un mouvement de cape je tourne les talons mais après deux mètres je m'arrête et me retourne à nouveau dans leur direction. Ma voix est sèche, directive, menaçante.
"- Je vous conseille de vous rendre très rapidement à l'infirmerie pour que ce soit Madame Pomfresh qui vous répare, car il se pourrait bien que si elle me laisse faire, j'oublie comment on procède et ça pourrait être encore plus douloureux."
Je n'attends pas une réponse et je continue mon chemin vers la serre. Mon cœur bat à tout rompre et j'ai les yeux qui me brûlent, pas seulement les yeux, toute ma peau me brûle en fait ! Mes poumons cherchent l'air, chacun des mes organes agonisent, j'ai envie de hurler, de briser ma voix en criant. J'ai besoin de plus, de détruire, de... je regarde autour de moi. Et si je revenais en arrière ? Je pourrai les finir et les achever sur la pierre froide, sans aucun regret, ils ne connaissent que ça après tout. Je secoue ma tête et me raisonne juste à temps. Je continue ma route sans plus m'arrêter. Même si aujourd'hui je suis plus fort, je réalise que j'ai eu peur, face à ces deux petits connards, j'ai eu peur. J'angoisse que tout recommence, que tout se répète, je ne les laisserai pas faire, mais je ne peux pas rater mes études pour eux. Mes études sont ma porte de sortie de toute cette merde.
Je pousse la porte de la serre qui s'ouvre avec fracas, le verre tremble mais ne se brise pas. Je suis dans tous mes états, je tourne en rond quelques secondes, les yeux fixés sur mes chaussures. Le sang bouillant, le cœur jouant les maracas. Je cherche frénétiquement mon pochon d'herbe dans la poche de ma putain de cape de merde. Fait chier c'est pire qu'un sac sans fond ces trucs. Et avant de le sortir je relève ma tête parce que je sens son odeur. Elle est plus forte maintenant que mes sens sont plus développés. C'est l'handicapé avec qui je partageais cet endroit dans mes années passées ici. Le seul être humain aussi décalé que moi pour venir s'enfermer ici dès que l'opportunité se présente. Il n'a pas changé. Attend putain comment on dit bonjour avec ses signes là déjà ? Je fais appel à ma mémoire, j'essaye un geste, c'est soit bonjour, soit merci. Une fois j'ai failli lui balancer un truc à la gueule sans le vouloir car pratiquant la magie sans baguette, ce n'est pas évident.
C'est le gars parfait pour passer du temps tranquillement, il ne parle pas et il fume de l'herbe de qualité. En plus on est assez branché plante et c'est plutôt agréable de partager nos connaissances. Il est en quelle année maintenant ? J'ai quitté Poudlard en fin de 6ème année, donc ça fait deux rentrées qu'on ne s'est pas vu, est-ce qu'il me reconnait ? A mon avis si il y en a bien un qui me reconnait, c'est lui. Je commence à me rouler une cigarette et une fois posée sur mes lèvres je l'allume d'un mouvement entre mon index et mon pouce. Immédiatement je sens l'aconit agir sur ma colère et mon agressivité. J'inspire après chaque taf histoire de me calmer. Je me dirige alors vers lui, d'un signe de tête je lui demande ce qu'il fabrique, enfin j'espère qu'il va comprendre ce que je lui demande. Son regard semble poser des questions. Ouais alors là je pourrai pas l'expliquer avec des signes.
"En stage à Poudlard pour 1 semaine. Étude de médicomagie."
Je fais léviter un arrosoir vers moi et d'un balancement doux de la main je le positionne au dessus de certains plans que Pomfresh m'a demandé d'arroser.
Lilith