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RPG Harry Potter

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 31 janvier 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Cependant, après un week-end mouvementé avec toute la famille réunie, Sirius se sent passablement de mauvaise humeur et a bien besoin d'une soirée pour décompresser loin de ses soucis quotidiens.

Never say never
Sirius était d’une humeur massacrante depuis ce week-end en Irlande. Il détestait son père, il détestait Jared, il détestait être un demi-loup, il se détestait tout court. Il sentait encore dans son dos toute la tension accumulée de ce week-end. Sa mère s’en moquait bien : elle avait pu se dépenser avec les autres loups à parcourir la forêt. Son père quant à lui, n’avait pas ce genre de problèmes. Et lui, Sirius, était coincé dans cet état constant. N’existait-il aucun remède contre ce mal qui le rongeait ? Louve Iceni lui avait proposé son aide d’une certaine façon, mais il n’arrivait pas à en voir les bénéfices pour le moment. Tout ce qui l’animait depuis quelques jours était cette rage constante.

Il avait donc sérieusement besoin de se changer les idées et les jumeaux McGregor lui avaient proposé de se rendre à une fête. Une énième fête à la Cabane Hurlante, en Ecosse. En temps normal, Sirius aurait surement refusé et serait resté terrer dans sa chambre. Mais là, il avait juste besoin de décompresser et de voir autre chose. Il s’était donc rendu à cette fête. Très vite, Sam et Ron avaient disparu pour faire leurs coups en douce tandis que Sirius avait été accaparé par Ian Wen. Un bras sur l’épaule, il l’avait entraîné vers Drusilla et Henry Lloyd qui visiblement passaient leur majorité du temps à boire et à faire des soirées réservées exclusivement aux Sang-Purs. Mais cette soirée n’était pas que pour les Sang-Purs : Sirius voyait ci et là des visages familiers qui n’étaient pourtant pas dans son entourage. Shanna était-elle présente ? Sirius ne l’avait pas vu et avait enchaîné trois shots de Vodka, histoire de se détendre au plus vite.

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Drusilla Lloyd, étudiante de 2ème année UMS

Sirius s’était installé sur un canapé, écoutant distraitement Ian bavasser de sa dernière dispute avec sa copine. Sirius n’écoutait pas vraiment et pencha la tête en arrière, fermant à moitié les yeux, se concentrant sur la musique. Ce n’était pas la meilleure qui soit. Pas assez rock à son goût. Mais au moins, la vodka montait vite à la tête. Quelque chose se posa sur ses cuisses et lorsqu’il pencha la tête en avant, il vit que Drusilla avait posé sa tête sur lui. Elle semblait complètement shootée et souriait bêtement en le regardant. Sirius n’avait même pas envie de dire quoi que ce soit, il la laissa faire et soupira.

« Hey Maggie ! »

Sirius fronça les sourcils en regardant Ian interpeller quelqu’un. Ian Wen était un sorcier bruyant qui n’en ratait jamais une pour se faire remarquer.

« Pourquoi tu l’appelles ? Ce n’est qu’une Thorvaldsen… » soupira Henry.

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Henry Lloyd, élève de 5ème année Poudlard

A nouveau, Sirius bugua un instant en regardant le sorcier de 16 ans. Maggie Thorvaldsen ? Ce nom lui disait quelque chose sans qu’il puisse vraiment associer un visage ou une personnalité. Et puis, elle s’approcha. Sirius leva les yeux vers elle et bugua une nouvelle fois. Elle avait de longs cheveux châtains clairs et un petit nez retroussé. Son sourire amical et ses yeux innocents semblaient si décalés dans ce coin spécial Sang-Pur.

« C’est vrai que ta mère est mannequin ? » demanda Ian.

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Ian Wen, élève de 7ème année Poudlard

Henry ricana et Sirius les observa. De quoi parlaient-ils ? Et pourquoi interrogeaient-ils cette fille sur sa mère ? Ian attrapa alors un magazine posé sur le canapé à côté d’eux et montra une photo d’une femme blonde bien dénudée.

« Non, je demande juste pour savoir si c’est elle qui pose aussi à poil pour Sorcières coquines ? »

Henry éclata d’un grand rire et tapa dans la main de Ian qui jouissait de sa blague. Sirius les observa, incapable de réagir alors que Drusilla riait elle aussi. Savait-elle au moins pour quoi elle riait ? Sirius avait du mal à savoir quand est-ce qu’il avait commencé à cautionner les conneries de Ian pour emmerder les filles. Ils se souvenaient de leur duo, s’en prenant aux plus jeunes, très souvent des garçons, très souvent des Nés-Moldus. Mais jamais ils ne s’en étaient pris à une fille. Sirius tourna les yeux vers la jeune femme mais celle-ci avait déjà disparu. Il fronça les sourcils. Bordel de merde, il avait vraiment l’esprit embrumé avec l’alcool …

Il poussa la tête de Drusilla et essaya de se redresser sans tituber.

« Hey ! » lança Dru. « Où tu vas ? »
« Ouais, mec, où tu vas ? » le harponna Ian.
« Foutez-moi la paix. » grommela-t-il.

Il réussit à se lever du canapé et a poussé quelques élèves qui dansaient. Nombreux étaient ceux qui buvaient ou discutaient simplement. Et puis, il revit le visage de la jeune femme. Elle buvait un verre, légèrement en retrait. Il y avait une autre fille à côté d’elle mais Sirius n’avait d’yeux que pour Maggie. Maggie. Ce n’était pas un prénom qu’il avait souvent entendu.

Il resta là un instant à la regarder, alors à quelques mètres d’elle. Pas mal de sorciers et sorcières dansaient autour de lui et lui la regardaient. Pourquoi ? Comment ? Etait-ce un simple effet de l’alcool ?

Soudain Ian revint derrière lui et passa un bras autour de ses épaules.

« Hey mec, qu’est-ce que tu fous ?! Viens, Henry a proposé de faire une partie d’Action/Vérité. »
« Sans façon. » répondit Sirius en tentant de se dégager de son emprise.
« Allez, viens ! On va rire. »

Tout était relatif quand Ian disait qu’ils allaient rire. Il avait récemment constaté qu’ils n’avaient pas la même conception de l’humour …

« Hey, les gars, partie d’Action/Vérité dans la cuisine ! » cria Ian pour couvrir le bruit de la musique.

Plusieurs personnes poussèrent un cri de joie et Sirius vit que la fille à côté de Maggie était bien surexcitée à cette idée. Elle lui prit la main et l’attira dans la cuisine. Sirius la regarda passer devant lui et leurs regards se croisèrent. Soudain, c’était comme si sa bouche s’était asséchée. Il ne savait plus quoi dire et ne dit rien d’ailleurs. Ce n’était que quelques secondes d’un regard échangé et Ian l’avait déjà entraîné à sa suite.

A la cuisine, quelques personnes étaient rassemblées pour jouer. Drusilla faisait déjà tourner une bouteille et lança un défi à un certain Enzo. Sans hésiter, le jeune homme partit à l’extérieur de la Cabane Hurlante remplir son gage, suivi par une bande d’amis curieux de voir s’il allait aller jusqu’au bout de son idée. La bouteille continua de tourner et bientôt ce fut au tour de Maggie.

« Action ou Vérité, Maggie ? » chantonna Drusilla, ravie d’être la maîtresse du jeu.

La jeune femme hésita et demanda d’abord une vérité.

« Avec combien de garçons as-tu déjà couché ? »

Henry Lloyd éclata de rire à nouveau et Drusilla avait un sourire jusqu’aux oreilles, comme si elle savait parfaitement la question qu’il lui fallait poser pour mettre les personnes mal à l’aise.

« Action ? » dit-elle, vaguement surprise. « Très bien. Dans ce cas ... tu vas devoir ... embrasser Sirius ! »

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Drusilla Lloyd

Drusilla pointa alors son doigt sur Sirius qui déglutit. Elle lui glissa un clin d’œil auquel il ne répondit pas. Il tourna la tête vers Maggie et à nouveau, ils échangèrent un regard. Sirius s’efforçait de garder les idées claires mais sa mauvaise tête devait toujours être très visible. Il fit un pas vers elle alors que Ian l’encourageait. Puis un deuxième pas. Et un troisième. Puis il se pencha en avant car malgré tout, il faisait bien une bonne tête de plus qu’elle.

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« Alors … vas-tu relever le défi, Maggie Thorvaldsen ? » demanda-t-il, ses yeux rivés dans les siens.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Dim 22 Oct - 20:56, édité 1 fois

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Sirius Green

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Never say neverJeudi 31 janvier 2002Qui aurait crû que la Cabane Hurlante abritait autant de fête que cela ? Je me demandais sincèrement si le nombre avait augmenté cette année, ou si je n’étais tout simplement pas au courant les années passées. Mais s’il avait bien une personne qui était au courant de tout ce qui se trame entre les murs du château, c’était bien ma meilleure amie. Si j’étais mauvaise joueuse, j’en serai presque vexée que ses connaissance se révèlent plus étendue que les miennes ! Mais pour être honnête, nous formions un bon tandem : elle, pour les connaissances des festivités, et moi, pour les connaissances psychologiques de ceux-là même qui participaient aux-dites festivités. Je naviguais entre les groupes, sans vraiment m’attarder dans aucun. Je préférai… avoir une vue d’ensemble. Et laisser Spence s’amuser toute seule, aussi. Je l’adore, mais il est plus facile de noter mentalement tout les petits faits intéressants quand je ne dois pas me concentrer sur son bavardage. Je me rattraperai demain, en l’écoutant déplorer combien elle aurait souhaiter faire une soirée de ce genre avec son petit-ami.

« Hey Maggie ! » Je me retourna vivement, et mon regard tomba sur Drusilla et Henri Lloyd, Ian Wen et Sirius Green. Je retiens avec peine un soupir agacé. Il fallait faire bonne figure, non ? Après tout, je représentais la nouvelle génération de la famille, qui atteignait enfin le statut de Sang-Pur avec ma naissance. Dire que mes parents n’en avaient absolument rien à faire, et s’étaient mariés par amour… ! « Pourquoi tu l’appelles ? Ce n’est qu’une Thorvaldsen… » Merlin, donnez-moi de la force pour les supporter… Est-ce que Henri était trop éméché pour se rendre compte que sa voix portait, ou est-ce qu’il n’en avait absolument rien à faire ? Cette question aurait été intéressante, du point de vue psychologique, si la remarque du jeune garçon ne me faisait pas autant grincer des dents. « Salut, Drusilla. Ian. Henri. » Je lui souris, gentiment. Son état ne laissa aucun doute : elle n’était pas totalement sobre. Aucune des quatre personnes qui étaient devant moi ne l’étaient, d’ailleurs. Je devait bien être la seule personne de cette salle à ne m’en tenir qu’à la Biéraubeurre. « C’est vrai que ta mère est mannequin ? » Mon souffle se bloqua dans ma poitrine, réaction annonciatrice qu’il allait s’en suivre des moqueries. De la part de Sangs-Purs, ce n’était pas la première fois qu’on riait du métier de ma mère. Et je me demandais bien pourquoi, d’ailleurs. Toujours est-il que, normalement, Joachim est là pour m’aider dans ce genre de situation. Et avoir un garçon de plus de vingt ans, ressemblant à un viking blond et avoisinant les deux mètres était tout de même quelque chose de rassurant. « … En effet. » « Non, je demande juste pour savoir si c’est elle qui pose aussi à poil pour Sorcières coquines ? »

Je détourna les yeux du magazine qu’on brandissait sous mon nez, légèrement dégoûtée. Oh, pas de la femme prise en photo, ou du but du magazine en lui-même. Après tout, ils faisaient bien ce qu’ils voulaient, tous autant qu’ils étaient. Mais j’étais dégoûtée de leurs… attitudes ? Humour ? Depuis quand un magazine érotique pouvait être quelque chose de dégradant ? Et quelle hypocrisie, alors qu’ils étaient consommateurs de Sorcières coquines ! Je tourna les talons, sans rien dire. Muette d’indignation serait le terme le plus exact. Je regrettais que Spence ne soit pas à mes côtés : elle trouvait les bons mots pour remettre les autres en place avec une facilité déconcertant ! Ce qui n’était absolument pas mon cas, et encore moi quand on me prenait autant au dépourvu. Si toutes les soirées étudiantes ressemblaient à cela, je commençais à comprendre pourquoi Joachim ne les appréciaient guère à mon âge. Pourtant, mon père semblait les avoir aimé en son temps et, je sais de source sûr que les adolescents ont toujours étaient un peu débiles et ce, depuis des temps immémoriaux. Je soupira une nouvelle fois, en essayant de chasser le son de leurs rires de mon esprit. J’aimerai me dire que ce n’était pas leurs fautes, qu’ils n’étaient pas dans leurs états normal mais… même moi, je savais que c’était une fausse excuse. Qu’ils soient sobres ou non, ils m’auraient posés la même question. J’en étais intimement convaincue.
Sur le chemin me menant là où je pouvais me servir un verre, je retrouva Spencer. Elle est une oreille parfaite pour écouter mes plaintes, même si elle a tendance à me couper la parole pour s’insurger. Bien que je n’ai jamais trouvé ça pénible, ce soir, c’était vraiment de ça dont j’avais besoin. Spence qui insulte le petit groupe de Sangs-Purs en trouvant leur attitude franchement dégueulasse. Je ris en sirotant mon verre de jus de citrouille. À la réflexion, cette soirée n’était pas si mal. J’avais juste à éviter le coin où ils étaient tous avachis sur le canapé, n’est-ce pas ? « Hey, les gars, partie d’Action/Vérité dans la cuisine ! » Je leva les yeux au ciel en entendant Lara sautiller à côté de moi, après que Spence ait déserté son poste pour aller je ne sais où. C’était totalement elle, d’aimer ce genre de jeu. Et elle était assez douée pour me corrompre, et me faire accepter l’idée d’y aller. De toute manière, en avais-je vraiment le choix ? Lara avait littéralement kidnapper ma main gauche ! Je souris, levant les yeux avant de me figer un instant. Tiens, Sirius Green avait l’air de s’être assez remis de… de je ne sais pas ce qu’ils avaient pris, tout les quatre. En tout cas, il semblait se porter assez bien pour suivre le mouvement de foule dans la cuisine.

Comme on pouvait s’y attendre, c’était Drusilla qui menait le jeu d’une main de maître. Elle utilisait sans doute le fait d’être plus âgée pour cela… ou d’être la plus pimbêche. Je retiens un petit rire à cette pensée, avant de m’intéresser de nouveau aux réponses des autres joueurs. « Action ou Vérité, Maggie ? » Peut-être aurais-je dû suivre les autres pour voir Enzo remplir son gage ? Ou moins, j’aurai pût fuir ce moment. « Vérité. » Lançais-je après un temps d’hésitation, en essayant de chercher Lara des yeux. Elles devait sans doute être sortie…. Je soupirais, en me demandant si j’avais fait le bon choix. Je prenais toujours vérité, car la vérité ne pouvait jamais blesser quand on était entre amis, n’est-ce pas ? Sauf que, voilà, le contexte n’était pas franchement amical. Pour être tout à fait honnête, il était presque hostile… « Avec combien de garçons as-tu déjà couché ? » J’ouvris la bouche avant de la refermer, en me maudissant intérieurement. J’aurai dû prévoir que les questions de Drusilla tournerait forcément autour du sexe. C’était bien son genre… Et en soit, répondre à cette question ne m’aurait pas dérangé si elle avait été posé par une amie – de toute manière, toutes mes amies connaissaient déjà la réponse. Mais là, quelque qu’elle soit, ma réponse ne servira qu’à préparer de futures moqueries. « En fait, je prendrai action. » « Action ? » « Action. » Répétais-je avec toute la conviction dont j’étais capable, en la regardant bien dans les yeux. « Très bien. Dans ce cas ... tu vas devoir ... embrasser Sirius ! »

Je regardais Sirius Green, interloquée. Pourquoi est-ce qu’Enzo avait eu un gage aussi stupide que de devoir supporter un saut d’eau glacée dehors alors que moi, je tombais sur ça ? Ce n’était absolument pas juste et surtout, et surtout… Eh bien, je n’avais pas envie de l’embrasser, moi ! Peut-être que pour lui, ce n’était rien, mais pas pour moi. Il avait même… J’avais bien l’impression qu’il y prenait plaisir, en brisant la distance entre nous aussi lentement qu’inexorablement. « Alors … vas-tu relever le défi, Maggie Thorvaldsen ? » Je me refusais de rougir devant lui et son air satisfait quand il se penchait sur moi. J’étais de toute façon trop occuper à réfléchir. Un baiser était certes important, pour moi, mais moins qu’une humiliation par Drusilla. Déjà que je n’avais pas répondu à sa première question, cette fois-ci, quelque chose me disait qu’elle ne laisserait rien passer. Et puis, elle avait surtout oublier de préciser la durée et le mode de baiser qu’elle souhaitait voir. Alors, je pouvais toujours déposer rapidement un baiser sur les lèvres du jeune homme, et me reculer, non ? Bien entendu, à condition qu’il ne m’attrape pas pour m’empêcher de remettre de la distance entre nous. Il était bien plus grand et plus fort que moi, mais si j’arrivais à avoir accès à ma baguette magique, peut-être que je pourrais tout simplement lui lancer un sort ?

C’est à ce moment-là que le petit groupe qui avait suivi Enzo dehors fit irruption dans la cuisine avec, un peu devant eux, Spence. Elle sauta directement sur Sirius, ses mèches roses voletant avec fureur autour de sa tête alors qu’elle… qu’elle asséna une baffe magistrale au jeune homme ! La rapidité et la surprise me prirent de cours, et je laissa échapper un petit rire presque joyeux. « Vous savez comment ça s'appelle, ce que vous faites ? Une aggression !! » Certains étudiants commencèrent à ricaner, mais je savais que ça n’allait pas arrêter ma meilleure amie. Loin de là. « Parfaitement, une aggression ! Vous faites du chantage à Maggie pour qu'elle relève ce stupide défi ! Pour rire d'elle ! Et si elle ne le fait pas, elle aura un gage tout aussi humiliant ! Pour rire encore une fois d'elle ! L'UMS, ça vous ramolli le cerveau, bande de dégénérés ! » Je pris la main tendue de Spence pour qu’elle m’extirpe du cercle, en lui lançant un regard plein de reconnaissance. « Cette fête était débile ! J'espère que vous vous rendez compte que des gamines de 16 ans sont plus matures que vous, espèce de crétins ! Et toi… » Surprise, je regarda Spence se tourner vers Sirius Green, un air encore plus furieux (si c’est possible) se peignant sur son visage. « Tu penses que ta petite sœur adorée sera heureuse de savoir que tu fais ce genre de trucs ? Tu aimerais que je lui fasse vivre exactement la même chose ? Je vais l'embrasser contre son gré, tu feras moins le malin ! » Pour faire bonne impression et ponctuer ses paroles, elle donna un coup de pied dans un verre posé au sol qui le fit décoller, et plusieurs personnes furent aspergées. Plus personne ne riait, maintenant. Je me laissais entraîner par Spence, avant de lui lâcher la main pour me planter devant Sirius. « Maggie est un surnom qui est réservé à mes amis, ce que tu n’es clairement pas. On ne se connaît pas, alors ce sera Margrethe pour toi. » Puis je me retourna en glissant de nouveau ma main dans celle de ma meilleure amie. Puisse-tu ne plus jamais croiser mon chemin, Sirius Green !
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Writer of the Mind ☼

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 31 janvier 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Cependant, après un week-end mouvementé avec toute la famille réunie, Sirius se sent passablement de mauvaise humeur et a bien besoin d'une soirée pour décompresser loin de ses soucis quotidiens.

Never say never
En s’approchant d’elle, Sirius se demandait s’il l’avait déjà vu à quelque part. Ils n’avaient pas vraiment le même âge et elle n’était pas du tout le genre de personnes avec qui Sirius traînait. Il était aussi fort possible qu’il n’ait jamais prêté attention à elle auparavant. Pourtant, en cet instant, dans cette pièce remplie de soi-disants amis, Sirius ne voyait plus qu’elle. Quel super-pouvoir avait-elle ? Quelle forme de magie hypnotisait autant Sirius ? Elle n’était clairement pas comme les autres personnes qu’il côtoyait. Elle dégageait autre chose.

Alors que le temps semblait s’être suspendu, une foule pénétra dans la Cabane Hurlante, acclamant Enzo qui avait relevé haut-la-main le défi. Une fille fit elle aussi irruption. Déterminée, la marche rapide, elle fonça sur Sirius qui ne s’était même pas encore redressé. Soudain, une claque magistrale fusa et atterrit sur la joue de Sirius. Celui-ci n’eut même pas le temps de réagir, que la jeune femme balança à la vitesse d’un Eclair de Feu son laïus :

« Vous savez comment ça s'appelle, ce que vous faites ? Une agression !! »

Ses mèches roses voletaient autour de son visage tellement elle s’agitait en tous sens alors que des ricanements résonnaient dans la pièce où le groupe se trouvait.

« Parfaitement, une agression ! Vous faites du chantage à Maggie pour qu'elle relève ce stupide défi ! Pour rire d'elle ! Et si elle ne le fait pas, elle aura un gage tout aussi humiliant ! Pour rire encore une fois d'elle ! L'UMS, ça vous ramolli le cerveau, bande de dégénérés ! Cette fête était débile ! J'espère que vous vous rendez compte que des gamines de 16 ans sont plus matures que vous, espèce de crétins ! Et toi… »

Sirius, qui s’était redressé, regarda la jeune femme, interdit. Il était franchement impressionné. La jeune femme avait du cran et n’hésitait pas à extirper son amie de dangereux Sang-Purs. Une Gryffondor certainement …

« Tu penses que ta petite sœur adorée sera heureuse de savoir que tu fais ce genre de trucs ? »

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Spencer Morris-Clever

Sirius déglutit et fit un pas vers la jeune femme, soudain animé par la colère. De quel droit osait-elle parler de Shanna ?! Personne ne mentionnait le nom de sa sœur de cette manière. Pourtant la suite le retint de dire quoi que ce soit.

« Tu aimerais que je lui fasse vivre exactement la même chose ? Je vais l'embrasser contre son gré, tu feras moins le malin ! »

Cette phrase eut comme l’effet d’une seconde claque. Sirius se stoppa dans son élan et fixa la jeune femme, interloqué. C’était comme si l’alcool ingurgité menaçait de ressortir aussitôt. La jeune femme donna un coup de pied dans un verre qui arrosa Drusilla. Cette dernière agita les bras en tout sens, comme affolé de faire couler son maquillage. Maggie s’apprêtait à suivre son amie qui en avait visiblement terminé, mais elle se retourna finalement pour faire face à Sirius, le visage aussi déterminé que celui de l’autre jeune femme un instant auparavant :

« Maggie est un surnom qui est réservé à mes amis, ce que tu n’es clairement pas. On ne se connaît pas, alors ce sera Margrethe pour toi. »

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Marg … quoi ? Sirius, abasourdi, les regarda s’éloigner toutes les deux dans la foule. Les rires et les discussions reprirent et Sirius sentit aussitôt la lourde main de Ian qui le félicitait pour ce spectacle. Henry lançait des feux d’artifice et imitait la jeune femme, Spencer comme ils l’appelaient. Mais Sirius regardait encore l’endroit où les deux jeunes femmes avaient quitté la foule.

« Ce qu’elle t’a envoyé mec ! » lâcha Ian, rapidement rejoint par Henry qui faisait des bruits d’animaux. « Tu ne l’avais pas vu v’nir celle-là, hein ? »

Ian riait, et ne s’occupant pas réellement de Sirius il se dirigea vers la table de la cuisine et leva une bouteille d’Hydromel en l’air pour proposer d’arroser tout le monde. Sirius choisit ce moment de répit pour s’extirper de la foule. Les verres de vodka étaient loin derrière lui. Les mains dans les poches, il fendait les élèves qui se pressaient pour danser dans la pièce d’à côté alors qu’une musique abrutissante résonnait.

Lorsqu’il ressortit dehors, l’air frais lui fit comme l’effet d’une bouffée d’oxygène. Il se pencha, les mains sur ses genoux, comme pour reprendre son souffle.

A cet instant, il était incapable de dire ce qu’il ressentait. Rage ? Colère ? Impuissance ? Tristesse ? Vengeance ? Culpabilité ?

Sirius déglutit et ferma les yeux. Les paroles de Cillian résonnaient à ses oreilles, comme s’il se tenait juste à côté de lui : « Fais le vide dans ta tête. Oublie tes parents, ta sœur. Oublie la rage que tu ressens. Mets de côté tes sentiments, quels qu’ils soient. Voilà, c’est ça. Expire. Inspire. Lentement. Intensément. Expire. Inspire. Et compartimente moi tout ça. Range d’un côté ce qui t’inspire de la haine. Range de l’autre ce qui te rend heureux. Et fais le vide. »

Sirius rouvrit les yeux. Apaisé. Calmé.

L’Occlumencie avait toujours été un soutien. Mais la plupart du temps, Sirius avait du mal à y faire appel seul. La plupart du temps, c’était la présence de Cillian qui l’aidait. Il fallait peut-être croire que les cours de Louve commençaient à faire leurs preuves.

« Hey petit loup ! »

Sirius ne tourna même pas la tête. Il savait déjà à qui appartenait cette voix. Et cela signifiait que quelqu’un d’autre l’accompagnait également …

« On a vu ta prestation tout à l’heure ! » lança Ron en s’asseyant nonchalamment sur le sol gelé devant la Cabane Hurlante.
« Pas très brillant. » nota Sam qui resta à la hauteur de Sirius.
« Un désastre tu veux dire ! »
« Je ne pensais pas l’enfoncer autant à vrai dire. Mais oui, c’est un peu l’idée. »

Ron pouffa de rire, essayant toutefois de capter le regard de Sirius qui, droit, regardait devant lui, dans la pénombre qui s’étendait jusqu’à Pré-au-Lard. C’était l’hiver et il était rare d’entendre des bruits d’animaux ou de créatures, même avec l’ouïe fine de Sirius.

« Je ne connaissais même pas cette fille. » répondit finalement Sirius.
« Et ? »

Sirius tourna la tête vers Sam qui avait parlé. Le demi-vampire le regardait de l’air le plus sérieux du monde, ce qui n’était pas courant. Sirius avait la curieuse sensation d’être jugé, comme …

« Fais attention, petit loup » reprit Ron, toujours assis face à eux. « Tu recommences ton même numéro de Mangemorts qu’autrefois. »

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Ron McGregor

Sam hocha la tête, comme un vieux sage. Sirius secoua la tête.

« Je ne suis pas un Mangemort. Je ne l’ai jamais été réellement. Je t’ai sauvé la vie. Et j’ai sauvé celle de Bryn Stanger. J’ai payé ma dette. »

Ron se mit à rire, d’un rire nerveux plus que joyeux.

« T’as rien payé du tout. Tu étais un connard, et tu nous as montré un autre côté de toi ce jour-là. Mais les autres voient toujours en toi un connard hautain, en particulier quand tu cautionnes les conneries de Wen ou des Lloyd. »

Sirius le regarda, essayant de comprendre ce qu’il disait. Non, il ne cautionnait rien. Il … passait juste un moment avec eux. Ils étaient des gens cools, ceux avec qui il traînait auparavant. Et puis, il n’avait rien dit de méchant à Mag … truc.

« Et donc je dois faire quoi ? » demanda Sirius.
« Sirius Green ou le mec le moins doué avec les sentiments humains. » récita Sam, moqueur.

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Sam McGregor

Sirius lui lança un regard noir lourd de sens mais cela n’empêcha pas Sam de continuer à sourire.

« Va t’excuser. » lui conseilla alors Ron. « Elle était à l’étage tout à l’heure. Si tu veux, Sam et moi on peut s’occuper de gérer Spencer. Je suis sûr qu’elle me kiffe. »
« N’importe quoi ! » rabroua Sam. « C’est moi qu’elle kiffe. »
« Ah ouais ? »

Ron se redressa sur ses jambes et courut à l’intérieur, Sam sur ses talons, déterminé à trouver Spencer. Ayant eu un aperçu de la jeune femme, Sirius doutait sérieusement qu’une fille comme elle pouvait apprécier qui que ce soit de la gente masculine. Mais Sam n’avait pas tort, Sirius n’était pas doué pour les sentiments humains. Il n’y comprenait pas grand-chose et pouvait être tout à fait surpris.

A son tour, il rentra à l’intérieur de la Cabane Hurlante, retrouvant la foule d’élèves et la musique qu’il n’appréciait toujours pas. Il grimpa les marches et fouilla les pièces, un air un peu penaud sur le visage sans doute. Les mains dans les poches, il ne se gênait toujours pas pour bousculer des jeunes un peu trop en plein milieu du chemin. Il entendit dans une pièce la voix de Ron et évita d’entrer, espérant que Spencer était avec eux.

Et puis … dans la pièce voisine … elle était là.

Ses doigts caressaient le dos de livres poussiéreux. La pièce était faiblement éclairée par un luminaire qui dispensait une clarté un peu orange. Sirius entra et s’approcha à pas de loups de la jeune femme. Elle dut sentir sa présence puisqu’elle se retourna.

« Que penses-tu de Mr. Darcy ? » demanda-t-il.

Voyant son air perplexe, il désigna du menton le livre sur lequel son doigt avait arrêté sa balade : Orgueil et Préjugés.

« Je … suis venu … voir si tout allait bien. »

Ron se serait certainement donné une claque en voyant que Sirius n’avait toujours pas prononcé les mots magiques. Mais Sirius s’était-il déjà excusé ?

« Attends. » dit-il en la retenant par le bras alors qu’elle cherchait à s’éloigner de lui. « Ecoute … je … n’aurai pas du agir comme un crétin tout à l’heure en bas. »

Ayant l’attention de la jeune femme, Sirius poursuivit, ses yeux ne quittant pas les siens, comme s’il mourrait d’envie d’entendre ses pensées à cet instant. Encore une fois, Maggie semblait avoir une aura magnétique sur lui. Elle était assez banale pourtant. Mais tout en elle l’attirait.

« Je … te présente mes excuses. » lâcha-t-il. « Repartons à zéro, d’accord ? Et faisons les choses dans les règles : je suis Sirius Green. »

Il tendit sa main vers la jeune femme, l’espoir brillant dans ses yeux. Ron et Sam verraient au moins qu’il avait cherché à se racheter. Il n’était pas un Mangemort. Il n’était pas un connard. Et il allait le prouver en étant ami avec Maggie.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Dim 22 Oct - 20:55, édité 1 fois

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Sirius Green

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Never say neverJeudi 31 janvier 2002Qu’est-ce que je n’aurai pas fait sans Spence… ! Spencer, ma meilleure amie depuis toujours et qui était toujours là pour me sauver, m’aider à me repérer dans l’école ou ne pas écouter mes conseils pourtant avisés. Je lui souris, restant un peu avec elle. Mais Spence étant qui elle est, elle ne pouvait pas rester aussi calme bien longtemps. Je lui indiquais que j’allais trouver un petit coin tranquille, et qu’on se retrouverait dans une heure, une heure et demie, dans l’entrée de la Cabane Hurlante ? Le plan aussitôt approuvé, nous partîmes chacune de notre côté. Moi, en quête d’un endroit paisible où je n’aurai pas à être confronté aux autres Sangs-Purs et elle… quelque part, n’importe où la mènera ses pas.

À l’étage, je m’amusa à fouiller quelques pièces, celles qui m’inspiraient le plus confiance. En d’autre termes, celles qui ne me donnaient pas l’impression de n’attendre qu’une chose : s’écrouler sous mon propre poids. Certaines semblaient intéressantes, d’autres glauques, mais toutes demeuraient aussi vide que décevantes. Et puis, je tombais sur une véritable Salle sur Demande à mes yeux : une bibliothèque. Aussi poussiéreuse et délabrée que les autres pièces avec son éclairage orange maladif, mais une véritable bibliothèque occupait un pan entier de mur, pleine à craquer de livres anciens. Je commençais à détailler les titres de roman, la tête penchée sur le côté pour arriver à mieux lire, quand je sentis un frisson parcourir mon dos. Cette sensation peu agréable lorsqu’on est observé, et que notre cerveau nous averti par d’autre moyen que notre vue. Je me retournais, m’attendant presque à trouver Spencer ou une autre personne de la fête et je tombais sur… Sirius Green.

Je ne suis pas une personne qui saute rapidement sur des conclusions hâtives, ou qui se complaît dans le mélodrame. Mais me retrouver nez-à-nez avec lui, qui était pile devant la seule porte me permettant de sortir de la pièce, ne me mettait pas vraiment en confiance non plus. Est-ce qu’il était venu réclamer ce stupide baiser pour son jeu non moins stupide ? Je décidais de ne pas le lâcher des yeux jusqu’à connaître la raison de sa présence. Malheureusement, le peu de lumière maintenait son visage dans l’obscurité, et je n’arrivais même pas à lire l’état de son esprit sur les traits de son visage. « Que penses-tu de Mr. Darcy ? » Est-ce que j’avais bien entendu ? Je fronçais les yeux, en essayant de croiser le regard du jeune homme. Qu’est-ce que c’était, ce genre de question ? Est-ce que c’était une manière tordue de… de je ne sais pas quoi, d’ailleurs ? « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Il est de bon ton, dans la société des Sangs-Purs, de se parler avec un certain niveau de langue et une sorte de vouvoiement. Sauf que, étant élevée par un Danois monarchique, je ne pouvais pas m’y résoudre : le vouvoiement était réservée à la reine et à un point c’est tout ! « Je … suis venu … voir si tout allait bien. » Je jaugeai le jeune homme de haut en bas, avant de lâcher, un peu agacée : « Et bien, je vais bien. Tu peux t’en aller, maintenant. » Je fis un pas de côté pour partir de la pièce, avant d’être retenu par une poigne de fer. Choquée, mes yeux allèrent de la main de Sirius à son visage, tandis qu’une bouffée de colère commençait à monter en moi.

« Attends. Écoute … je … n’aurai pas du agir comme un crétin tout à l’heure en bas. » Ah oui ? Étrange, comme manière de commencer à s’excuser : en reproduisant les mêmes schémas que tout à l’heure. « Et tu continue à agir comme un crétin, pourtant. » Je souriais en parlant d’un ton léger, même si j’avais très peur que tout dérape d’un coup. Les autres pièces et la Cabane tout entière était remplie de personnes, mais est-ce que quelqu’un entendrait vraiment si j’appellais au secours ? Ses yeux semblaient toujours aussi sombre, et je priais pour que ce ne soit qu’à cause de la luminosité et non pas… un reflet de ses pensées. « Je … te présente mes excuses. » Encore une fois : drôle de façon de présenter ses excuses. Mais je ne dis rien, de crainte de l’énerver. Sans Spencer ni témoins à mes côtés, sans au moins cent pas entre lui et moi, j’avais beaucoup moins de courage pour lui asséner une réplique cinglante. « Repartons à zéro, d’accord ? Et faisons les choses dans les règles : je suis Sirius Green. » « Je sais. » J’hésitais un court instant, avant de serrer sa main. Toujours dans l’optique de ne pas l’énerver mais… peut-être n’avait-il pas de mauvaises intentions ? Ou peut-être les cachait-il assez bien pour que j’en doute. Je préférais rassembler plus d’élément avant de me décider à trancher sur la question. « Margrethe Thorvaldsen. Mais je suppose que, de ton côté aussi, tu le savais déjà. » Les Lloyd avaient sûrement dû lui raconter tout ce qu’il y avait à savoir sur moi, ce qui ne représentait en vrai que bien peu de chose. « J’aime beaucoup Fitzwilliams. » Je retirais ma main de la sienne avant de détourner le regard pour retrouver Orgueil et Préjugé. « Pour répondre à ta question. » Précisais-je avec un sourire un peu attendrie, avant de poursuivre : « Mr. Darcy me fait penser à mon père. » Des chercheurs en littérature ne trouvaient-ils pas que le personnage avait beaucoup de traits autistiques, après tout ? Et tout comme mon père, il détestait les réceptions, sans que ce soit vraiment pour les mêmes raisons. « Pourquoi cette question ? Et comment un Sang-Pur peut-il connaître un classique Moldu, au fait ? » Le fait venait de me frapper. Même s’ils n’étaient pas contre les Moldus, la plupart des Sangs-Purs vivaient dans un petit monde protégé, sans aucun lien avec l’autre moitié du pays. Comment est-ce que Sirius Green en était venu à lire un roman de Jane Austen ? Mystère.
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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 31 janvier 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Cependant, après un week-end mouvementé avec toute la famille réunie, Sirius se sent passablement de mauvaise humeur et a bien besoin d'une soirée pour décompresser loin de ses soucis quotidiens.

Never say never
Maggie était sur la réserve. Même si elle restait polie en répondant à ses questions, Sirius ne pouvait pas ignorer à quel point elle était tendue. C’était comme si son loup pouvait sentir à cette distance sa peur. Le voyait-elle comme le monstre qu’il était ? Ce serait la première personne sensée qu’il rencontrerait peut-être. Pourtant, il devait faire les choses dans les règles : s’excuser et se présenter.

« Je sais. » déclara-t-elle.

Sirius crut que c’était le signal pour lui de s’éloigner mais elle lui serra finalement la main. Son contact eut l’effet d’une décharge électrique. Mince, invisible à l’œil humain. Mais la sensation était bien là. Il n’était pas friand des gestes tactiles pourtant. Il se crispait toujours quand ses amis lui donnaient une tape dans le dos ou quand May et Fey se jetaient dans ses bras. Mais là, il n’avait pas envie de fuir.

Il aurait voulu garder sa main pour toujours dans la sienne.

« Margrethe Thorvaldsen. Mais je suppose que, de ton côté aussi, tu le savais déjà. »

Son cœur bondit dans sa poitrine en entendant de nouveau son nom.

« Je crois qu’il va me falloir un moment pour arriver à le prononcer correctement. » dit-il en esquissant un sourire en coin. « Mais je ferai ce qu’il faut pour ne pas te faire grincer des dents. »

Il ne souhaitait pas énerver davantage la jeune femme. Après tout, ne venait-elle pas d’accepter de faire un pas avec lui ? Elle lui laissait une chance n’est-ce pas ? Il ne devait pas la gâcher. La jeune femme retira finalement sa main de la sienne avant de tourner la tête vers les livres qu’elle regardait un instant plus tôt.

« J’aime beaucoup Fitzwilliams. »

Sirius fronça les sourcils, pas sûr de bien suivre avant que Margrethe ne précise.

« Pour répondre à ta question. »

Elle sourit. Elle avait un sourire vraiment mignon. Innocent en faites. Pas le même que celui de Fey qui était trop souvent séducteur, pas celui de May non plus qui était aussi malicieux que celui des frères McGregor, ni aussi taquin que celui de Shanna. Non, c’était un sourire à la Margrethe.

« Fitzwilliams ? » répéta-t-il. « Tu dois certainement être la première personne qui utilise son prénom. Ou qui sache même que Fitzwilliams est son prénom. »

Le personnage n’était en effet appelé que par son nom de famille dans le roman.

« Mr. Darcy me fait penser à mon père. » ajouta-t-elle.
« Oh. » répondit-il.

Il ne s’attendait certainement pas à cette réponse. Il tourna la tête, songeur et essaya d’imaginer son propre père en Darcy. Non, ça ne collait définitivement pas. Seth Green n’avait rien en commun avec Darcy.

« Pourquoi cette question ? Et comment un Sang-Pur peut-il connaître un classique Moldu, au fait ? » demanda-t-elle.

Sirius reporta son attention sur elle avant de lisser la reliure de ses longs doigts fins.

« Si je ne m’abuse, tu es également une Sang-Pur, non ? » dit-il en haussant un sourcil prétentieux.

Il sortit le livre et examina les pages qui avaient été jaunies par le temps. C’était un exemplaire certainement assez vieux. Depuis combien de temps se trouvait-il ici ? C’était une bonne question. Il s’était toujours questionné sur ce qu’avait été la Cabane Hurlante autrefois. Qui y avait-il habité ? Quelle était son histoire ?

« C’est une amie qui m’a fait découvrir » répondit-il en faisant claquer le livre lorsqu’il le referma.

Tessa. La jeune fille avait toujours eu son affection et d’une certaine façon, Sirius l’écoutait et se fiait à son jugement. Lire Orgueil et Préjugés pour elle n’avait pas été une contrainte. Au contraire, après la bataille de Poudlard, il s’était petit à petit ouvert au monde moldu qu’il ne connaissait guère au final.

« Mes parents sont des Sang-Purs, mais ils n’ont jamais eu de préjugés sur les moldus et leur monde. Je crois même qu’ils auraient aimé que j’en découvre plus. » dit-il, pensif.

Sa mère était une véritable boule d’amour. Elle sautait sur tout et tout le monde et se plaisait à ensoleiller la vie de tout un chacun. Du moins, tant qu’elle ne se mettait pas en colère. A ce moment-là, peu de personne pouvaient être en mesure de la raisonner. Quant à Seth, c’était un homme tellement secret que Sirius n’avait pas l’impression de le connaître réellement. Seulement, quand Sirius s’était tourné vers les Mangemorts, il savait qu’il avait cruellement déçu ses parents. Il ne faisait donc aucun doute qu’ils n’avaient aucune animosité ni crainte envers les moldus.

« Bref, je découvre donc petit à petit leur culture. »

Il désigna le livre qu’il reposa sur l’étagère. La lumière au-dessus clignota et de la poussière tomba du plafond. Sirius fronça le nez. Il s’agissait sans doute des étudiants en-dessous qui faisaient trembler les murs avec la musique ou bien une nouvelle partie d’Action/Vérité. Ce bruit le ramena soudain brutalement à la réalité. Ian Wen et la bande étaient surement encore en bas. Et Sirius s’était conduit comme un véritable connard. Son regard se reporta à nouveau sur les yeux bleus de la jeune femme.

« Bon, je ne vais pas t’ennuyer plus longtemps. » dit-il. « Je … »

Il se mordit la langue, ne sachant pas comment prendre congé. Il n’avait jamais fait beaucoup de manière mais là, il voulait agir de façon correcte envers Margrethe. Quelque part, il voulait finir sur une bonne impression. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de reprendre :

« Je regrette ma conduite de tout à l’heure. Et j’espère que tu termineras bien la soirée Mar … Margrethe ? »

Il n’était pas certain de la prononciation et haussa un sourcil pour avoir sa confirmation. Et puis, après un dernier regard posé sur elle, il se détourna et rejoignit le couloir du premier étage. Il voulait rentrer. Il ne voulait certainement pas revoir en tout cas Ian, Drusilla ou qui que ce soit d’autre. Il croisa Ron là où il l’avait entendu – aucune trace de Spencer cependant – et lui annonça son désir de rentrer. Les jumeaux ne se firent pas prier et tous trois transplanèrent quelques instants après.

Samedi 9 février 2002

Sirius se déplaçait rarement jusqu’à Poudlard, autrement que pour une fête. Mais il avait eu rendez-vous avec Shanna. Après ce qui était arrivé chez les Pendragon avec l’incendie, puis quelques semaines plus tard avec la morsure de Victoria Prewett par un loup-garou, Sirius avait eu envie de revoir sa petite-sœur pour s’assurer qu’elle allait bien. Le problème était sans doute qu’elle se portait très bien puisque le nom d’Oscar Swan était sans cesse sur ses lèvres. Cela avait exaspéré Sirius qui aurait presque autant préféré parler du match Gryffondor/Poufsouffle ce matin-même.

Enfin, Shanna avait pris rapidement congé de lui et il avait décidé à présent de flâner dans les rues de Pré-au-Lard. Une fine neige tombait du ciel et les températures glaciales de la nuit avaient rendu le sol glissant. Sirius avait enfilé une longue veste noire un peu plus épaisse que d’habitude même si sa condition de demi-loup l’aidait à se réchauffer. Cependant, il portait toujours avec fierté son écharpe d’ancien Serpentard qu’il portait pratiquement devant les lèvres pour les protéger.

Il s’arrêta devant une boutique, celle de l’apothicaire. Des Serpentard et des Serdaigle semblaient y avoir trouvé leur bonheur et Sirius les voyait s’agiter à l’intérieur. Il était sans doute un peu nostalgique de cette époque qu’était Poudlard. C’était un monde à part, non ?

Son attention fut toutefois détournée de la vitrine. Tout se passa très vite et plus tard, Sirius se ferait surement la réflexion que s’il n’avait pas eu ces séances avec Louve, il n’aurait jamais pu réagir aussi vite. Car c’était surement l’instinct de son loup qui l’avait obligé à tourner la tête vers une jeune femme avec une écharpe jaune. Une jeune femme qui, essayant visiblement de faire de son mieux pour être prudente, avait brusquement dérapé sur une plaque de verglas. Elle n’était qu’à quelques mètres quand Sirius se précipita pour la rattraper.

Un bras sous sa taille, un autre la tirant par le bras, il l’empêcha de se cogner la tête contre le sol. Le regard bleu de la jeune femme lui coupa le souffle et il mit sans doute quelques instants avant de l’aider à se redresser sur ses jambes.

« Mag… Margrethe. » se reprit-il. « Est-ce que … tout va bien ? »

La tenant toujours par le coude, il ramassa de son autre main le sac de la jeune femme qui était tombé. Le tissu était désormais mouillé même s’il espérait que le contenu n’avait pas pris l’eau. Il ne connaissait aucun sortilège pour le restaurer. Il le tendit nerveusement à la Poufsouffle.

« Navré, je n’ai pas pu sauver ton sac. » dit-il.

Il finit par la relâcher par le coude, sentant qu’elle était désormais un peu plus stable. La neige qui tombait dans ses cheveux blonds lui donnaient un air encore plus angélique que ce soir-là dans la cabane hurlante.

« Qu’est-ce que tu es venu faire ici ? »

Il s’efforça de reprendre un masque neutre et moins chamboulé. Cette fille avait une force d’attraction spéciale. Elle n’avait pas du sang lupin, elle ne portait pas cette odeur caractéristique. Sirius n’arrivait pas à comprendre ce qui l’attirait autant. Mais en tout cas, il ne voulait rien laisser paraître face aux élèves qui se promenaient dans les rues de Pré-au-Lard. Il ne manquerait plus que Shanna le voit avec une fille pour qu’elle se fasse des idées. Pour sa défense, Sirius était bien plus souvent entouré de filles que de garçons en règle générale.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Lun 11 Déc - 11:32, édité 5 fois

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Sirius Green

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Never say neverJeudi 31 janvier 2002« Je crois qu’il va me falloir un moment pour arriver à le prononcer correctement. » Je finis par lui sourire en retour. Peut-être n’était-il pas si méchant que cela, dans le fond. Un peu rustre, comme on le dirait dans les romans. Et ayant une forte propension à se laisser influencer par les autres, sans doute. En tout cas, c’était ce qui semblait s’être passé ce soir. Sinon, pourquoi donc m’aurait-il présenté ses excuses de lui-même, supposai-je, sans même que Spence le force à le faire ? « Mais je ferai ce qu’il faut pour ne pas te faire grincer des dents. » J’aurai pût être conciliante, et l’autoriser à utiliser mon diminutif. Après tout, même ma mère le faisait. Mais notre discussion en était encore à la phase de test, et je ne voulais pas qu’il se sente trop à l’aise avec moi tout de suite. Pas tant que je ne le serais pas de mon côté, en tout cas. Je préférais me faire une opinion sur lui en ayant toutes les cartes en main, ce que me permettait de réaliser notre discussion sur Orgueil et Préjugé.

« Fitzwilliams ? Tu dois certainement être la première personne qui utilise son prénom. Ou qui sache même que Fitzwilliams est son prénom. » Il n’y avait pas beaucoup de personnes à avoir des parents passionnés par cette histoire d’amour, sûrement. Ce livre était spécial pour eux, et il l’était par la force des choses aussi devenu pour moi. À part le fait que le personnage principal faisait écho à mon propre père, c’était une histoire d’amour qui était tout aussi digne que celle de mes parents. Et c’est parce qu’elle était proche de mon coeur que je posa la fameuse question à Sirius Green. « Si je ne m’abuse, tu es également une Sang-Pur, non ? » « Et pourtant, ma mère est considérée comme une Sang-Mêlée. » Je croisais les bras, comme pour me protéger face à ce que je considérais une absurdité. Les statuts de Sang. Pourquoi serais-je de Sang-Pur, car de cinquième génération, alors qu’une génération avant, ma mère était considérée comme une Sang-Mêlée ? Pourquoi avais-je le droit à un statut et pas elle ? Je regardais le jeune homme en face de moi, me contenant pour ne pas lui reprendre le livre des mains. Il avait l’air gentil, mais cela ne voulait pas dire que je lui faisais assez confiance pour traiter un livre aussi vieux avec tout le respect qui lui était dû.

« C’est une amie qui m’a fait découvrir » Ah, ceci expliquait donc cela. Je hochais la tête, en le laissant continuer. Mais je ne pouvais que m’interroger dans mon fort intérieur : s’il avait une amie avec d’aussi bon goût littéraire, pourquoi était-il avec les personnes en bas ce soir ? L’attraction de la popularité ? Le désir de plaire à ses pairs ou plutôt, vu son âge, à une personne qu’il aimait plus que platoniquement ? « Mes parents sont des Sang-Purs, mais ils n’ont jamais eu de préjugés sur les moldus et leur monde. Je crois même qu’ils auraient aimé que j’en découvre plus. » « Tu as encore tout le temps pour le faire… » Sirius Green était plus âgé que moi, mais tout de même : il n’était pas au crépuscule de sa vie pour autant ! Il disposait encore de tout le temps nécessaire pour en découvrir plus, comme il le disait. « Bref, je découvre donc petit à petit leur culture. » « Tu as bien commencé, en tout cas. » Soufflais-je, comme pour l’encourager. Il en avait sans doute besoin. Je regarda la poussière tomber du plafond, en me demandant si ma meilleure amie était en train de s’engager dans une danse endiablée là-haut. Peut-être devrais-je la rejoindre, mais je n’en avais pas très envie. Je me sentais mieux dans une ambiance remplie de calme et de littérature – c’était un espace qui me rappelait mon enfance dans notre maison, avant que je n’aille à l’école primaire.

« Bon, je ne vais pas t’ennuyer plus longtemps. Je … » Je haussais un sourcil : était-ce enfin le moment tant attendu ? Celui des excuses ? Il ne fallait en aucun cas que je ne le brusque, au risque de le voir repartir de zéro. Aussi, j’attendis. « Je regrette ma conduite de tout à l’heure. Et j’espère que tu termineras bien la soirée Mar … Margrethe ? » Je ne pus m’empêcher d’avoir un petit rire, sans aucune mesquinerie. C’était juste… presque ça. Et mignon, comme tentative. « J’accepte tes excuses. Et pour la prononciation… On va dire que ça va, pour cette fois. » Je lui fis un petit signe de la main en souriant alors qu’il quittait la pièce. Par Merlin, j’espérais vraiment qu’il n’avait pas pris mon rire mal.

Samedi 9 février 2002

J’adorais Près-au-Lard, surtout en hiver, lorsque la neige commençait à tapisser le chemin qui menait jusqu’au village. J’avais l’impression de me retrouver au printemps, au Danemark, d’aller voir mes grands-parents dans leur grande maison familiale, et d’y retrouver mes tantes, mon oncle et mon cousin. Près-au-Lard sous les rigueurs de l’hiver me donnait envie de me promener dans la neige, puis de me récompenser moi-même avec un chocolat chaud saupoudré d’une dose presque indécente de cannelle. Mais Près-au-Lard, avec les affres du verglas, me rendait aussi presque paranoïaque. À force de côtoyer Spence jours après jours depuis nos neuf ans, j’avais développer une prudence presque trop accrue pour tout ce qui était susceptible de me blesser, de me déstabiliser ou de me faire chuter. La plupart du temps, je dirais que cela me réussissait plutôt : je ne m’étais jamais fracturé quelque choses. Les récits de ma meilleure amie, de mon père et de mon oncle me faisaient un peu craindre ce genre de douleur. Mais aujourd’hui, alors que j’avais toute mon attention maintenue sur le fait de ne pas glisser, une petite plaque de verglas échappa à mon regard.

Un très sonore « Scheisse ! » fila sur mes lèvres – pourquoi de l’allemand ? Je n’en avais aucune idée – alors que je m’apprêtais à ressentir une violente douleur dans le bas de mon dos. Sauf que quelque chose – quelqu’un – m’avait attrapé par le bras avant la catastrophe. Je posais mon regard sur Sirius Green, sans vraiment cherché à cacher mon air interloqué. De toutes les personnes susceptibles de m’aider, je n’aurai pas parié sur lui. Ne serait-ce que parce qu’il n’était plus à Poudlard. Il me sembla tout aussi surpris que moi, mettant un temps supplémentaire à me remettre sur mes jambes. Est-ce que c’était la spontanéité de son geste qui le surprenait ? Le fait que ce soit moi ? S’attendait-il à trouver une autre personne ? Ce n’est qu’au bout de ces trois interrogations que je pris conscience de sa main sur ma taille, ce qui me fit violemment rougir par la proximité du geste. « Mag… Margrethe. Est-ce que … tout va bien ? » Je ferma les yeux un instant, pour les rouvrir en adressant un sourire à Sirius. « Oui, bien sûr. Merci. » Pitié, faites qu’il n’ait aucune notion d’allemand ou qu’il ne m’ait pas entendu… !

« Navré, je n’ai pas pu sauver ton sac. » Je pris mon sac, en passant les doigts sur la surface du tissus mouillé. « Ne t’inquiètes pas. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à faire… » À choisir, je préférais que ce soit mon sac qui ait fait les frais de ma maladresse, plutôt que ma tête. « Qu’est-ce que tu es venu faire ici ? » « C’est samedi, aujourd’hui. » Avait-il perdu la notion du temps, ou avait-il oublié les sorties que Poudlard nous autorisait ? Ou les deux à la fois ? « J’avais envie de me promener sous la neige. Et puis, il me fallait des plumes neuves et un nouveau carnet. Et toi, alors ? » Je fixais un point au-dessus de l’épaule de Sirius, pour regarder la boutique de l’apothicaire. Peut-être devrais-je acheter quelques racines de marguerites pour Lemony ? Cela me ferait une excuse pour aller l’étu… lui parler. « Est-ce que ça te dirais, d’aller boire quelque chose ? Je t’avoue que je commence à avoir un peu froid. » Peut-être était-ce parce que je serrais mon sac contre moi ? Allez savoir. « C’est moi qui invite. Tu as fait ta bonne action du jour, laisse-moi faire la mienne. » J’adressais un sourire au jeune homme, en lui faisant signe de me rejoindre pour marcher à côté de moi. Nous n’étions pas si loin que ça des Trois Balais, et l’idée d’avoir un chocolat chaud en face de moi me donnait envie d’accélérer le pas. « Au fait… ta prononciation. C’était presque ça, mais ne t’en fais pas : tout le monde s’y casse les dents. C’est pour cela qu’on utilise plus mon diminutif que mon prénom, ici. Il n’y a pas beaucoup d’Anglais avec des notions de danois dans le coin ! » Je souris, en continuant à marcher, toujours précautionneusement. Même si Sirius était à côté de moi, je n’avais aucune envie de le forcer à me rattraper une seconde fois.
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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le samedi 9 février 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais l'année passe et les problèmes de Sirius lui reviennent en pleine face : son loup qu'il n'arrive pas à apprivoiser, sa colère et sa peau qui le contrôlent plus que tout, et son incompréhension face aux autres autour de lui. Sirius atteint un point de rupture.

Never say never
Elle avait un sourire innocent et attachant. Pas le sourire espiègle de Shanna ou May. Pas séducteur comme Fey. Non, un vrai sourire, paisible, calme, et sincère. Sirius était presque tenté de sourire à son tour en la regardant ainsi.

« C’est samedi, aujourd’hui. » répondit-elle, comme une évidence.

Il afficha un air surpris.

« Ah oui … Bien sûr. Le jour de sortie. »

Evidemment. L’une des contraintes de Poudlard d’ailleurs : être obligé d’être enfermé entre quatre murs tous les jours, sauf le samedi où ceux qui avaient l’autorisation pouvaient se rendre à Pré-au-Lard.

« J’avais envie de me promener sous la neige. » ajouta Margrethe. « Et puis, il me fallait des plumes neuves et un nouveau carnet. Et toi, alors ? »

Sirius hocha la tête. Il était tenté de lui demander à quoi allait lui servir le carnet. Était-ce pour les cours ou pour elle-même ? Était-elle du genre à écrire, à dessiner ? Était-ce un brouillon pour ses études ? C’était la première fois qu’il avait sincèrement envie de s’intéresser à quelqu’un, autre que Shanna bien sûr.

« Je … j’étais venu voir ma sœur. » répondit-il.

A ses paroles, il jeta un coup d’œil autour de lui, comme pour vérifier qu’elle n’était pas là à l’espionner et à s’imaginer n’importe quoi. Il ne comprenait pas pourquoi ça le dérangeait autant qu’elle le voit ici. Peut-être qu’il voulait se garder Margrethe comme un jardin secret ?

« Est-ce que ça te dirait, d’aller boire quelque chose ? Je t’avoue que je commence à avoir un peu froid. »

Au départ, Sirius fut tenter de répondre qu’il venait justement de sortir des Trois Balais avec Shanna, et donc qu’il avait déjà bu quelque chose. Mais ensuite, il réalisa que … Margrethe l’invitait à partager un verre avec lui. Avec lui, Sirius. C’était étrange comme cette idée, énoncée clairement dans son esprit, lui réchauffait le cœur et les joues. Il chercha à remonter un peu son écharpe devant sa bouche et ses joues, au cas où celles-ci auraient rosi.

« C’est moi qui invite. » ajouta Margrethe. « Tu as fait ta bonne action du jour, laisse-moi faire la mienne. »

A nouveau, elle esquissa un sourire et Sirius ne put s’en empêcher. Ses lèvres s’étirèrent elles aussi en un sourire.

« Je te suis. » dit-il en commençant à marcher à ses côtés.

Il garda son bras prêt à intervenir si jamais Margrethe menaçait de glisser à nouveau. C’était comme un élan protecteur, comme s’il voulait automatiquement être le filet de sécurité pour elle.

« Au fait… ta prononciation. » reprit-elle.
« C’est toujours pas ça ? » dit-il avec une grimace amusée.
« C’était presque ça, mais ne t’en fais pas : tout le monde s’y casse les dents. C’est pour cela qu’on utilise plus mon diminutif que mon prénom, ici. Il n’y a pas beaucoup d’Anglais avec des notions de danois dans le coin ! »

A nouveau, il sourit. C’était étrange comme tout paraissait plus lumineux près d’elle. Il avait envie de sourire, de se laisser à faire de l’humour. Il avait même envie de parler, juste pour qu’elle parle encore d’elle.

« Je ne désespère pas d’y arriver. » dit-il, sûr de lui. « Je n’ai aucune notion de danois mais je suis prêt à apprendre. »

Il tourna la tête vers Margrethe et cette fois-ci, il initia le sourire. Il était presque certain que ses joues avaient rosi elles aussi mais il s’en moquait. Il poussa alors la porte des Trois Balais et fit un geste pour que la jeune femme passe devant lui tandis qu’il lui tenait la porte. Sirius sourit à Mme Rosmerta qui fronça les sourcils en le voyant revenir. Il mit alors un doigt sur sa bouche pour l’intimer de ne rien dire et suivit la Poufsouffle entre les tables. Il s’assit face à elle et retira son écharpe avant de déboutonner sa veste. Il faisait tout de suite plus chaud à l’intérieur et une bonne odeur de bièraubeurre flottait dans l’air.

« Tu bois quoi ? » demanda-t-il, curieux de connaître ses goûts.

Mme Rosmerta arriva vers eux et Sirius choisit de prendre la même chose que Margrethe. Se frottant les mains sous la table pour se réchauffer, il pencha la tête pour se rapprocher de la jeune femme.

« Alors … euh … »

Oh Merlin, il ne savait pas faire ça. Il ne s’état jamais retrouvé dans une position comme celle-ci. A dire vrai, il ne faisait jamais ça : inviter une fille à boire un verre. Ou en l’occurrence, suivre une fille qui l’avait invité à boire un verre. Ou alors il s’agissait simplement de May ou de Fey qui faisaient la discussion à sa place. Là, il avait vraiment envie de poser des questions à Margrethe, mais il ne savait pas comment faire.

« Je … je ne sais pas grand-chose à ton sujet, je me rends compte. » avoua-t-il, l’air perturbé à cet aveu. « Je sais que tu es à Poufsouffle. »

Il ramena ses mains sur la table et désigna l’écharpe que la jeune femme avait retiré elle aussi.

« Et que tu dois avoir des origines danoises. Que tu es de Sang-Pur sans aimer ce monde. Et que tu aimes la littérature moldue. Je crois que c’est à peu près tout. »

Il esquissa un sourire timide alors que Mme Rosmerta leur ramena leurs consommations. Sirius jeta un rapide coup d’œil à son contenu avant de relever les yeux vers Margrethe.

« Tu … tu as quel âge ? » demanda-t-il en penchant la tête sur le côté.

Son regard se perdait sur les cheveux châtains clairs de la jeune femme, sur son petit nez retroussé, ses yeux curieux et ses lèvres pleines qui ne cessaient de s’étirer en un sourire. Il n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi fascinante qu’elle. C’était comme si elle l’hypnotisait tout entier.

« Tu as parlé d’un nouveau carnet tout à l’heure. C’est pour quoi ? » demanda-t-il.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Sam 30 Déc - 11:51, édité 1 fois

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Sirius Green

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Never say never Samedi 9 février 2002Sirius avait l’air d’être gentil, réellement. Mais seulement lorsqu’il était seul, ce que je trouvais dommage pour lui. C’était si triste de voir de bonnes personnes se laisser influencer aussi facilement par le comportement des autres. On ne pouvait faire plus humain, malheureusement. « Je ne désespère pas d’y arriver. » Je souris à cette pensée. Même ma meilleure amie n’avait pas poussé notre amitié jusqu’à apprendre la langue de mon père. Après tout, nous étions tous parfaitement bilingues dans ma famille, alors pourquoi s’embêter ? « Je n’ai aucune notion de danois mais je suis prêt à apprendre. » « Tu me tiendras au courant de tes progrès ? » Je m’engouffrais dans le pub, frappée presque instantanément par la chaleur qui y régnait. Dès que je trouva une table de libre, je me débarrassa avec soulagement de mon manteau, de mes gants et de mon écharpe. « Tu bois quoi ? » Je souris, avant de me tourner vers Mme Rosmerta pour passer ma commande : « Bonjour ! Je prendrais un chocolat chaud à la cannelle, s’il vous plaît. » Je lançais un regard plein d’étonnement à Sirius, qui pris la même chose que moi. Ce n’était pas souvent que je rencontrais un Anglais qui n’optait pas plutôt pour une Bièraubeurre.

« Alors … euh … » Je fis un sourire d’encouragement à Sirius. Qui aurait crû qu’il en aurait eu besoin ? Il avait eu l’air très (trop?) sûr de lui lors de la soirée. Mais l’ambiance n’était pas du tout la même, et peut-être qu’un endroit chaleureux et aucune boisson alcoolisée le rendait un peu nerveux ? « Je … je ne sais pas grand-chose à ton sujet, je me rends compte. Je sais que tu es à Poufsouffle. » Je ris, gentiment. « C’est déjà un bon début, non ? Tu en sais plus que moi sur toi. » Enfin, je supposais qu’il devait être à l’Université, ou qu’il travaillait quelque part dans le monde magique, puisque je ne l’avais jamais croisé dans les couloirs de Poudlard depuis le début de l’année. « Et que tu dois avoir des origines danoises. Que tu es de Sang-Pur sans aimer ce monde. Et que tu aimes la littérature moldue. Je crois que c’est à peu près tout. » Je pris le chocolat chaud que Mme Rosmerta venait de déposer devant moi, entourant la tasse de mes mains pour les réchauffer. « Mon père est danois, oui. »  Avec l’odeur du chocolat et de la cannelle, j’avais presque l’impression de me retrouver chez mon oncle.

« Tu … tu as quel âge ? » Je levais les yeux sur le jeune homme en face de moi, toujours en souriant. Sa manière de poser des questions, comme s’il n’était pas bien sûr de ce qu’il recherchait, m’amusait un peu. « Seize ans. Et toi ? » Je tablais sur au moins un ou deux ans de plus, en rapport avec le fait qu’il n’était plus à Poudlard. Je fis glisser jusqu’à moi le flacon de cannelle que Mme Rosmerta avait eu la gentillesse de nous laisser – peut-être qu’elle commençait à trop bien me connaître – pour parfumer un peu plus mon chocolat. « Tu as parlé d’un nouveau carnet tout à l’heure. C’est pour quoi ? » Je me mordis la lèvre, en ne sachant pas comment déballer de manière innocente ce sujet. « C’est… pour des recherches que je fais. Sur la Psychomagie. » Plutôt fière de mon explication, qui valait mieux que la véritable explication de mes carnets, je reposa la cannelle sur la table. « Tu en veux ? » Je proposais à Sirius, avant de sourire face à ma propre attitude. « J’ai vraiment une passion pour la cannelle. C’est de famille : j’ai failli m’appeler comme ça. Cannelle, je veux dire. Ma mère a dû y mettre son veto, tout comme mon oncle et mes tantes. » Tout le monde s’étaient ligués contre mon père et, je dois bien admettre, ce n’était pas plus mal.

« Tu es venu voir ta sœur, alors ? Elle travaille ici, ou elle est à Poudlard ? » Je sirotais mon chocolat, en regardant Sirius avec curiosité par-dessus ma tasse. Il correspondait à plusieurs profils types : celui de l’aîné bougon et protecteur, comme Joachim, mais il pouvait tout à fait être un petit frère souhaitant faire ses preuves par tout les moyens, et surtout en recherchant la compagnie de personne peu fréquentables. « Si ça se trouve, je l’ai même déjà rencontré. On est peut-être dans la même année, ou la même Maison ? » Je continuais sur ma lancée, en souriant toujours. Je venais de décider de mon nouvel objectif avec Sirius : réussir avant la fin de l’après-midi qu’il arrête d’avoir l’air si mal à l’aise en ma présence. Pourtant, je ne faisais rien pour, n’est-ce pas ? « Et toi, qu’est-ce que tu fais ? » L’ambiance, tellement confortable, commençait à me donner un peu sommeil. Ma tête reposant sur ma main, l’autre tournant la cuillère dans ma tasse, je regardais le jeune homme, vraiment curieuse. Pourquoi m’avait-il suivi dans ce pub, alors que tout nous séparait, de nos âges à nos études, sans parler de nos relations ? « Sirius… est-ce que tu essayes de me prouver que tout les Sangs-Purs ne sont pas des harceleurs en puissance en passant l’après-midi avec moi ? » Je ris doucement, surprise moi-même d’avoir laissé échappé mes pensées à l’oral sans tourner sept fois ma langue dans ma bouche. Ma mère aurait sans aucun doute apprécié mon impulsivité. « Ce n’est pas à moi qu’il faudrait le prouver, ce serait plutôt à Spence. » Je finis ma tasse, avant de préciser : « Spencer Morris-Clever. La fille qui t’a… hum… réprimandé à la soirée. » Réprimandé était un mot bien faible, mais je n’étais pas là pour briser l’égo de Sirius en lui rappelant ouvertement les évènement. « Elle est protectrice envers moi, je la connais depuis que j’ai neuf ans… Tu dois connaître ça, toi aussi. J’ai l’impression que tu es aussi une personne qui protège ceux qu’elle aime. » Ce n’était pas difficile à déduire : il m’avait simplement suffit de l’entendre parler quelques instants de sa petite sœur.
:copyright:️ Justayne

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Writer of the Mind ☼

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le samedi 9 février 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais l'année passe et les problèmes de Sirius lui reviennent en pleine face : son loup qu'il n'arrive pas à apprivoiser, sa colère et sa peau qui le contrôlent plus que tout, et son incompréhension face aux autres autour de lui. Sirius atteint un point de rupture.

Never say never
Elle avait 16 ans. Ce qui signifiait qu’elle était sans doute en 6ème année. Soit trois ans de moins que lui.

« 19. » répondit-il simplement.

Puis il se mordit la lèvre. C’était le genre de réponse courte qu’il servait à May ou Fey pour couper court à leur conversation. Cela ne fonctionnait pas beaucoup à dire vrai car ces deux filles étaient de véritables moulins à parole et elle n’avait pas besoin de grand-chose pour l’alimenter. Mais là, il ne voulait pas se montrer désagréable envers Maggie, aussi décida-t-il de faire une phrase plus construite :

« J’ai eu 19 ans en novembre dernier. »

A deux mois près, il aurait pu être dans une année supérieure et finir plus vite ses études à Poudlard. Il n’avait pas véritablement aimé cette époque et encore aujourd’hui, à être ici à Pré-au-Lard, cela ne l’enchantait guère. Pourtant, Maggie avait le don de donner un goût nouveau à la chose.

Il commença alors à l’interroger sur le carnet qu’elle avait acheté tandis qu’elle saupoudrait son chocolat chaud d’un peu plus de cannelle. Sirius regarda sa tasse à lui, fronçant légèrement le nez. Il ne prenait quasiment jamais de chocolat chaud. Encore moins une … variante avec de la cannelle.

« C’est… pour des recherches que je fais. Sur la Psychomagie. » expliqua-t-elle. « Tu en veux ? »

Sirius releva les yeux vers Maggie qui lui tendait le flacon de cannelle. Il le prit prudemment comme s’il s’agissait d’une bombe à retardement.

« Tu trouves qu’il n’y en a pas assez ? » demanda-t-il en jugeant les petits points marrons au-dessus de son chocolat.

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Il commença à en saupoudrer légèrement avant de reposer le flacon. Puis, il en but une gorgée. Et une deuxième. En faites …

« C’est plutôt bon. » dit-il. « Je n’avais jamais goûté avec de la cannelle. »
« J’ai vraiment une passion pour la cannelle. » s’exclama Maggie, comme se sentant obligée de se justifier. « C’est de famille : j’ai failli m’appeler comme ça. Cannelle, je veux dire. Ma mère a dû y mettre son veto, tout comme mon oncle et mes tantes. »

Sirius écarquilla les yeux, se demandant si la jeune femme était sérieuse avant de sourire franchement en comprenant que oui.

« Cannelle … » murmura-t-il. « J’ai quand même une préférence pour … Mar … grethe. »

Il sourit en relevant les yeux vers elle, comme n’osant pas la regarder directement en face.

« Tu es venu voir ta sœur, alors ? » demanda-t-elle. « Elle travaille ici, ou elle est à Poudlard ? »
« Elle est à Poudlard. » confirma-t-il en buvant une autre gorgée de son chocolat.
« Si ça se trouve, je l’ai même déjà rencontré. On est peut-être dans la même année, ou la même maison ? »
« Elle est dans ta maison, oui. » dit-il avec un sourire. « Mais elle est en 5ème année, et si j’ai bien raisonné, tu es en 6ème, c’est ça ? »

C’était … plutôt facile de partir à Maggie finalement. Elle posait des questions simples et ne semblait pas compliquée. Mais surtout, elle n’abreuvait pas Sirius d’un flot de paroles incontrôlable. Ce genre de fille existait donc réellement ?

« Et toi, qu’est-ce que tu fais ? »
« J’étudie la musique. » dit-il. « Je devais partir en protection magique, j’avais le dossier scolaire pour, et mes parents voulaient que je fasse comme eux. Mais j’ai préféré faire un virage à 180 degrés et je me suis dirigé vers la musique. »

Il but une nouvelle gorgée de son chocolat, y prenant véritablement goût. Il se surprit d’ailleurs à avoir parlé plus que de raison et à avoir délivré bon nombre d’informations le concernant. Mme Rosmerta avait-elle mis quelque chose dans son chocolat ? Ou bien était-ce véritablement si facile de parler avec la jeune femme ?

« Sirius… »
« Oui ? »

Sirius croisa à nouveau le regard de la jeune femme qui avait sa tête appuyé dans sa main, comme écoutant passionnément ce qu’il racontait.

« Est-ce que tu essayes de me prouver que tout les Sangs-Purs ne sont pas des harceleurs en puissance en passant l’après-midi avec moi ? »

Maggie se mit à rire doucement et Sirius ne put se retenir de la suivre.

« Tous les Sang-Pur ne sont pas des harceleurs. » dit-il, étonné par cette propre conclusion. « Tu n’en es pas une, déjà … et j’essaie de ne pas l’être non plus. »

Il leva timidement les yeux vers Maggie, se souvenant de leur rencontre quelques jours plus tôt qui avait été plutôt négative.

« Ce n’est pas à moi qu’il faudrait le prouver, ce serait plutôt à Spencer. »
« Spencer ? »
« Spencer Morris-Clever. La fille qui t’a… hum… réprimandé à la soirée. »
« Ah … »

Oui, il se souvenait très bien. La jeune femme avait eu un punch assez remarquable et Sirius n’était pas pressé de la recroiser un jour.

« Elle a l’air … d’être le genre de personne à combattre les injustices, non ? »
« Elle est protectrice envers moi » expliqua Maggie. « Je la connais depuis que j’ai neuf ans… Tu dois connaître ça, toi aussi. J’ai l’impression que tu es aussi une personne qui protège ceux qu’elle aime. »

C’était la première fois que quelqu’un faisait ce genre de commentaires à son sujet. Sirius déglutit et regarda la jeune femme. Il n’y avait aucune pointe d’ironie dans sa voix ni dans sa façon de le regarder. Elle l’avait juste simplement analysé et faisait cette constatation.

« Tu es … Tu as l’air de cerner facilement les gens. » dit-il, fasciné. « Tu parlais de ton carnet pour la Psychomagie. C’est ce vers quoi tu veux te diriger après Poudlard ? »

Lui qui avait tant de difficultés à se comprendre trouvait ça assez admirable la façon dont certaines personnes pouvaient se tourner vers cette branche de la médecine pour analyser et comprendre les autres.

« Oui, je pense que je suis l’une de ce genre de personnes. » dit-il en faisant tourner son fond de chocolat dans sa tasse. « Du moins, j’essaie. Ce n’est pas toujours évident. »

Il avait fait de son mieux pour défendre Fey la dernière fois alors que c’était lui-même qui l’avait mis dans cette situation délicate. Quant à Shanna, il avait la nette impression qu’elle s’était entichée d’Oscar Swan et il ferait tout pour la protéger de cette cruelle vérité. Oscar n’était pas quelqu’un pour elle. Et elle était trop jeune pour penser de cette manière.

« Tu as des frères et sœurs ? » demanda-t-il, curieux. « Ou des cousins ? »

Peut-être qu’il connaissait des personnes de son entourage sans s’en rendre compte. Margrethe Thorvaldsen. Ce n’était pas un nom très populaire mais cela restait un nom de Sang-Pur. Et vu que son père était danois, il était sans doute logique qu’il ne connaisse pas davantage son entourage.


Jeudi 14 février 2002

C’était une fête chez Antwan Lloyd. Le genre de fêtes où la moitié des invités était déjà bourrée à partir de 22h et où des jeux débiles circulaient. Sirius était arrivé en compagnie de Ian qu’il était allé récupérer en douce à Poudlard et de Jack Campbell. Très vite, ils retrouvèrent un groupe de Sang-Pur, en majorité composé des Lloyd qui étaient nombreux dans la famille mais aussi des familles Goyle, Flint ou encore Macnair. Sirius attrapa un verre et regarda autour de lui. La musique n’était pas mauvaise et Sirius apercevait quelques têtes connues. Il sentit le contenu de son verre. Au vu de l’odeur, il s’agissait sans doute d’un verre de punch que Drusilla ne cessait de clamer la bonne teneur en alcool. Sirius vida son verre intact dans le saladier de punch et allait se servir de l’eau au robinet. Ce soir, il ne boirait pas.

Bande d'amis de Sirius :


Certes, il voulait s’amuser et certes, il voulait passer une soirée de détente. Mais … il n’avait pas besoin de l’alcool pour ça.

Depuis sa séance la semaine dernière avec Louve, il sentait que des choses se mettaient en place dans sa tête. Quelque part, il avait envie de faire les choses différemment. Et ça commençait rien que par un geste comme celui-ci.

Il avança dans la maison des jumeaux Lloyd qui tenait plus lieu à un manoir. Et ça, rien que pour le temps des études ? Les Lloyd étaient réputés pour leur richesse et ils y mettaient vraiment le paquet. Sirius s’arrêta devant un tableau de familles qui représentait chacun des membres. La plupart souriait, Antwan bombant le torse à côté de son père tandis que Henry affichait une moue boudeuse à côté d’un Fergus moqueur.

Une voix fit quitter l’attention que Sirius avait sur le tableau. Il aurait reconnu cette voix entre milles. Etonné, il traversa le couloir pour retourner dans le salon.

Et elle était là. Margrethe.

Assise sur ce canapé à côté d’un couple qui se bécotait sans gêne et d’une Spencer qui les engueulait pour dégager de leur espace. Toujours aussi effrayante, celle-là.

Et Maggie, elle était là, gênée, pas dans son élément de toute évidence, mais essayant de faire bonne figure. Que faisait-elle ici ? Comment avait-elle fait pour quitter Poudlard ? Il secoua la tête : c’était évident, de la même façon qu’il était venu chercher Ian … Il y avait toujours un moyen d’échapper à la surveillance du personnel de Poudlard.

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Maggie ne l’avait pas encore vu. A dire vrai il y avait pas mal d’étudiants autour d’eux et pleins d’autres choses à regarder. Elle était notamment occupée à parler avec Antwan Lloyd. Polie, réservée, elle disait quelques mots avant de le laisser s’exprimer à son tour. Sirius s’appuya contre le mur, son verre à la main, et la regarda. Elle avait voulu imiter les autres filles en soirée en enfilant une robe un peu plus courte que ce qu’elle portait habituellement. Un bijou en argent trônait autour de son cou. Ses yeux avaient été légèrement maquillés. Mais globalement, elle restait elle-même. Simple, dotée d’une beauté naturelle, sans besoin d’autre artifice pour être la plus jolie fille de cette pièce. L’avait-il vraiment pensé ? Cette fille était en train de le rendre dingue, et ce n’était que la troisième fois qu’il la voyait.

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Antwan Lloyd (2ème année à l'UMS - ancien Serdaigle)

Il fronça les sourcils toutefois quand Antwan passa un bras sur le canapé, ses doigts jouant avec les cheveux de la jeune femme. Elle permettait vraiment ça ? En faites, elle ne semblait même pas s’en rendre compte. Elle continuait de parler puis de l’écouter, comme si ça l’intéressait vraiment ce qu’un type comme Antwan pouvait raconter. Sirius jeta un coup d’œil à Spencer qui avait reporté son attention ailleurs, riant avec deux personnes à côté d’elle. Elle ne la surveillait pas. Elle ne voyait pas que Maggie allait avoir des problèmes. Ou alors c’était le cerveau de Sirius qui voyait rouge là où il n’y avait pas besoin ?

Mais alors Antwan glissa sa main sur le genou de Maggie qui la repoussa doucement. Comme ça, poliment, sans attirer l’attention dessus. Alors il reposa à nouveau sa main sur son genou. Et elle la repoussa, encore. Il remit sa main sur son genou, rit, et la fit remonter sur sa cuisse. C’était trop.

Sirius écarta d’un mouvement rapide les étudiants devant lui qui s’exclamèrent bruyamment. Mais Sirius ne leur accorda aucune attention. Il traversa le salon d’un pas rapide et balança son verre d’eau à la figure d’Antwan avant de le faire basculer en arrière. Ses fesses quittèrent le canapé et Sirius le secoua contre le sol avant de lui donner un coup de poing en pleine figure. Antwan pesta en reconnaissant Sirius et le poussa rapidement pour se dégager. Mais Sirius revint à la charge et lui redonna un autre coup de poing.

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« Arrête ! Sirius ! »

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Drusilla Lloyd (4ème année à l'UMS)

La voix de Drusilla résonnait à ses oreilles mais il n’en avait rien à foutre. Ce connard avait posé ses mains sur Margrethe. Elle lui avait clairement montré qu’elle ne voulait pas. Et il avait pourtant continué. Il méritait qu’on lui explose la gueule. Il méritait …

Une force invisible le tira soudainement en arrière. Ce n’était pas des bras mais deux garçons qui avaient lancé un sortilège de lévitation pour l’écarter d’Antwan qui avait le nez en sang. Sirius essaya de se dégager mais c’était peine perdue. Ian s’avança jusqu’à lui et posa une main derrière sa nuque.

« Arrête tes conneries, Sirius. Il a eu son compte. »

Sirius grimaça et regarda la jumelle d’Antwan se précipiter vers lui puis faire quelques sortilèges pour le soigner. Le sang arrêta de s’écouler et son nez fut remis droit. Malgré la douleur qu’il ressentait encore, Antwan jeta un regard mauvais à Sirius avant de quitter la pièce en compagnie de ses sœurs. Le sortilège qui retenait Sirius se rompit et il s’écarta de Ian, se dirigeant vers Maggie, chouchoutée par Spencer.

« Est-ce que ça va ? » demanda-t-il.

Avait-elle pris un coup pendant la mêlée ? Ce n’était pas son intention mais il avait fait ça dans le but de la protéger et il espérait que Spencer l’avait bien compris.

@ Victoire

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Sirius Green

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Never say never Samedi 9 février 2002« 19. » Dix-neuf ans. Il n’était donc pas à Poudlard, ce que je savais déjà, et il devait être en première ou en deuxième année à l’Université Magique ? « J’ai eu 19 ans en novembre dernier. » Un sourire illumina mon visage : il était donc en première année, étant donné qu’il était de la fin de l’année ! Je tendis le flacon de cannelle à Sirius, en essayant de ne pas trop rougir. Bien sûr qu’il y en avait assez dans ma tasse, mais je ne pouvais pas m’empêcher de forcer la dose. C’était comme ça. Et comme je l’expliquais au jeune homme, je n’y étais pour rien : la passion pour la cannelle coulait dans mes veines, c’était de famille. « Cannelle … J’ai quand même une préférence pour … Mar … grethe. » Je lança un sourire compatissant à Sirius. Un jour, il y arriverait, j’en étais sûre et certaine ! Et je l’espérais de tout coeur. En finissant ma tasse, je le questionnais sur sa venue à Prés-au-Lard. J’essayais de me rappeler de les visages des cinquièmes années, pour voir si certains me rappelaient les traits de Sirius, mais cet exercice fut peu concluant. Je reportais donc mon attention sur le jeune homme. « Elle est dans ta maison, oui. Mais elle est en 5ème année, et si j’ai bien raisonné, tu es en 6ème, c’est ça ? » Un petit sourire monta sur mes lèvres. Ainsi, je n’étais pas la seule à émettre des hypothèses sur nos années d’études respectives en nous basant sur nos âges ! Je hochais la tête, avant de lui demander de me parler un peu plus de ses études. « J’étudie la musique. » Je dévisagea Sirius un instant de trop, et c’était sans doute pourquoi il se sentit obligé de détailler un peu plus son parcours. Mais sa réponse m’avait vraiment surprise : je ne l’aurais jamais imaginé dans un tel cursus après notre première rencontre. « Je devais partir en protection magique, j’avais le dossier scolaire pour, et mes parents voulaient que je fasse comme eux. Mais j’ai préféré faire un virage à 180 degrés et je me suis dirigé vers la musique. » « Tu joues d’un instrument ? » Est-ce que c’était quelque chose de requis pour pouvoir entrer dans cette section ? « Est-ce que ça te plaît, au moins ? » Vouloir se détacher de ses parents étaient une chose très louable, mais choisir une voie pour soi en était une autre. « Je te trouves très courageux d’avoir changé ainsi de voie. Ça n’a pas du être facile à prendre, comme décision. » Ni surtout, j’imaginais, de vivre avec depuis.

J’observais silencieusement Sirius, la tête reposant sur la paume de ma main. L’odeur du chocolat chaud et l’ambiance confiné et intimiste du lieu commençaient à me rendre un peu somnolente. Mais il fallait tout de même que je sois sûre des intentions de Sirius. J’avais la vague impression qu’il essayait de prouver quelque chose à quelqu’un, mais ça ne pouvait pas m’être destiné, n’est-ce  pas ? « Tous les Sang-Pur ne sont pas des harceleurs. Tu n’en es pas une, déjà … et j’essaie de ne pas l’être non plus. » Je regardais Sirius doucement, étonnée de le voir presque… timide ? Peut-être avait-il compris que son comportement lors de notre première rencontre ne m’avait pas particulièrement plu. Peut-être aussi, le souvenir de Spence était encore bien présent dans son esprit. Peut-être qu’il sentait que ma meilleure amie ne se laisserait pas marcher dessus, car ils semblaient avoir un caractère assez semblables avec les personnes qu’ils aimaient. « Tu es … Tu as l’air de cerner facilement les gens. » « C’est juste… une impression. » Je me sentais un peu décontenancée par son regard, ne sachant pas bien ce que celui-ci exprimait. De la surprise ? Sans doute, mais était-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

« Tu parlais de ton carnet pour la Psychomagie. C’est ce vers quoi tu veux te diriger après Poudlard ? » Je sautais sur l’occasion qu’il m’offrait de changer le sujet avec un grand sourire. Est-ce que j’avais été trop loin avec mes suppositions ? En tout cas, même si mes paroles l’avaient blessées, Sirius n’en laissait rien paraître. « Oui… j’ai toujours été fasciné par la psychologie, comprendre comment fonctionne l’autre… J’espère vraiment pouvoir intégrer le cursus de l’UMS dans deux ans. » Je fis le tour de ma tasse vide avec mon doigts, le regard dans le vague. Je ne voulais pas penser à ce qui m’attendait si je ne réussissais pas à avoir l’orientation que je souhaitais en Angleterre. Il faudrait peut-être que je monte aussi un dossier pour le Danemark, on ne savait jamais… « Oui, je pense que je suis l’une de ce genre de personnes. » Je relevais les yeux, franchement surprise par son honnêteté, et par le fait qu’il accepte d’en reparler. « Du moins, j’essaie. Ce n’est pas toujours évident. » Mue par un élan de compassion, je mis ma main sur son bras, pour l’encourager à rencontrer mon regard. « Essayer, c’est le plus important. C’est la première étape pour être conscient de ses réflexes et de ses travers. » Je me tus, le regard toujours accroché à ses prunelles. Le silence devenait pesant, sans pour autant nous mettre dans l’embarras. Je toussota avant d’enfin briser ce contact étrange, comme si nos deux âmes s’étaient effleurées un court instant. « Tu as des frères et sœurs ? » Je tourna la tête de droite à gauche, lui faisant signe que non, avant de m’éclaircir de nouveau la voix. « Ou des cousins ? » « Je suis fille unique, oui, mais j’ai un cousin. » Le menton sur mon poing, de nouveau, je me pris à réfléchir à voix haute : « Je ne pense pas que tu le connaisses, il n’est pas à Poudlard. Et puis, il y a un grand écart d’âge… » Je ne voyais pas non plus Joachim rechercher la compagnie du type d’amis que j’avais vu avec Sirius. Mon cousin était plus du genre à n’être qu’avec une ou deux personnes à la fois, et non pas au beau milieu d’une bande bruyante et tapageuse. « Même lors des réceptions de Sang-Purs, il est très discret… quand il vient, ce qui n’est pas souvent. » Je pouffa de rire, avant de sourire à Sirius. « Et toi, tu n’as qu’une petite sœur ? De la famille étendue que je pourrais connaître à Poudlard ? »

Jeudi 14 février 2002

Je n’avais accepté cette invitation que pour April – et aussi les beaux yeux de Spence. Ne pouvant pas fêter la Saint-Valentin avec son petit-ami, je lui avais proposé de venir avec moi chez les Lloyd. J’aurai souhaité ne pas trop me faire remarquer, mais April ne semblait pas comprendre mon désir de me fondre dans la masse – en témoigne la robe courte et légère, bleue ciel, qu’elle m’avait obligé d’enfiler avec ses talons hauts. Heureusement pour elle que je l’appréciais, sinon je n’aurai accéder à sa demande. Malheureusement pour moi, son frère jumeaux m’avait tout de suite remarqué lorsque j’étais rentrée dans la salle au bras de Spence. Antwan n’était pas méchant, loin de là, mais je n’avais pas autant d’affinité avec lui qu’avec April. Il faut dire que l’entendre raconter pour la dixième fois ses exploits en Sortilèges ou au Quidditch avec ses amis avait tendance à me lasser assez vite. J’adressai au jeune homme un sourire poli, tout en décalant sa main pour qu’il cesse de jouer avec mes cheveux, sans rien dire. Il ne tenait vraiment pas l’alcool, je m’en rendais bien compte. Je l’écoutais distraitement, en essayant d’avoir l’air passionner par son récit où il avait héroïquement arrêter un Souaffle in extremis, en cherchant des yeux April ou Spence. Mes deux amies seraient ma porte de sortie pour me tirer des griffes – ou des doigts malhabiles – d’Antwan sur ma cuisse. Je soupirais, en enlevant sa main encore une fois. Cela commençait vraiment à devenir lassant et un peu rebutant. Pourquoi est-ce qu’il ressentait autant le besoin de boire pour avoir le courage de parler à une fille ? Surtout si c’était une fille comme moi. C’était un Lloyd, son père était si influent que personne dans cette pièce ne se risquerait à l’ignorer, sauf peut-être ma meilleure amie. Et puis, il avait tout de même trois ans de plus que moi ! Il n’avait aucune raison de se sentir intimider par ma présence.

Alors que j’étais en train de me dégager lentement mais sûrement des ardeurs un peu trop pressantes d’Antwan, je fis un mouvement en arrière en sentant un liquide froid m’asperger. Je chercha des yeux le jeune homme qui était assis à côté de moi il n’y avait encore quelques instants, me demandant s’il était la cause de tout ce raffut. Mais Antwan n’était pas là : il était sur le sol. Avec, sur lui, quelqu’un qui commençait à lui donner des coups de manière incontrôlables. Je mis ma main devant ma bouche pour étouffer un cri, avant d’être attrapé par Spence qui revenait de je ne sais où à grands pas. « Arrête ! Sirius ! » Je portais le regard sur Drusilla, en me demandant si le choc m’avait bien fait entendre ses mots. Sirius ? C’était Sirius qui venait d’envoyer Antwan au sol pour une obscure raison ? Deux personnes lancèrent un sort sur l’agresseur, le relevant et permettant ainsi à tout le monde de voir son visage. J’avais le coeur lourd en comprenant que je ne m’étais pas trompé en entendant Drusilla… « Arrête tes conneries, Sirius. Il a eu son compte. » La gorge serrée, je regardais April soigner son frère. Qu’est-ce qui avait donc pris à Sirius de faire ce genre de chose ? Rien ne pourrait l’excuser, en tout cas. « Est-ce que ça va ? » Je regardais Sirius, sa main tendue, l’anxiété dans ses yeux. Ma bouche était désagréablement sèche, mais je me força tout de même à lui répondre : « Je ne vois pas pourquoi ça n’irait pas. Ce n’est pas moi que tu as frappé. » Je jeta un rapide coup d’œil vers la porte, où venait de disparaître les jumeaux. « Pourquoi… Pourquoi tu as fait ça ? » Je détaillais le visage du jeune homme en face de moi, pour percer ses pensées à travers ses tics et ses expressions fugaces. « Antwan ne tient pas du tout l’alcool, je pensais que c’était évident ! Il est un peu lourd avec les filles et très maladroit, mais ce n’est pas une raison… » Je lâcha un soupir, d’agacement. J’aurai pût éconduire Antwan à plusieurs reprises, mais je ne l’avais pas fait par amitié pour April, et peut-être un peu par pitié aussi. « Ce n’était pas à toi de jouer les justiciers pour une cause que tu t’es inventée. » Je croisa les bras, en me redressant. J’étais toujours plus petite que Sirius, malgré mes talons, mais ça ne m’empêchait pas de le toiser sévèrement. « Tu n’es pas mieux que lui. Aucun des deux, vous n’avez respecter mes choix. Au moins, Antwan n’a blessé personne… » Je repoussa doucement la main que mon amie me tendait. « J’ai juste besoin de prendre un peu l’air. Je reviens. »

Sans un regard de plus à Sirius, je me dirigeais vers la salle de bain, à cette étage du manoir. Je n’arrivais toujours pas à m’expliquer son geste. Je savais que nos réactions étaient régies par des émotions, des souvenirs profondément ancrés, surtout quand elles étaient aussi rapides, intenses et violentes. Mais cela ne pouvait pas tenir lieu d’excuse à un nez cassé, selon moi. Je regarda l’eau froide couler du robinet un instant, avant d’y plonger les mains pour m’en asperger le visage. Je ne savais pas ce qu’il y avait dans le verre que Sirius avait lancé à Antwan, mais je ne tenais en aucun cas à sentir l’alcool toute la soirée par sa faute. Du coin de l’œil, je vis une silhouette sombre se couler entre la porte entrebâillée. « Je n’ai aucune envie d’entendre tes excuses maintenant, Sirius. » Je n’étais pas fermé à la possibilité de lui laisser une chance de s’expliquer, mais je ne pensais pas pouvoir être assez rationnelle pour l’instant. Ses actions m’avaient laissée furieuse, déçue, et avec une question qui tournait en boucle dans mon esprit : pourquoi est-ce que toutes les soirées auxquelles nous nous rencontrions devaient se terminer sur ses excuses ? C’était déjà la seconde fois… Se faisait-il vraiment influencer négativement et à ce point par ses amis ? Par l’alcool, peut-être, ou toutes autres substances qui impacterait son jugement ? Il semblait bien différent, à Près-au-Lard… « Tu devrais aller dessaouler ailleurs. » Je me retournais, agacée de toujours sentir sa présence dans mon dos. Je n’aurai pas pût être plus clair avec Sirius sur les limites que je venais de fixer. Sauf que ce n’était pas Sirius. Je cligna des yeux devant le jeune homme au sourire malsain devant moi, en fixant le doigt sur ses lèvres m’intimant le silence. Je n’étais pas stupide, je savais ce que cela signifiait. Et ma première pensée fut pour April. Assez bêtement, mon esprit paniqué était désolée pour elle, qui ne se pardonnerait jamais qu’une telle chose se soit passée sous son toit, alors qu’elle était présente. Je lâcha un cri, qui mourut sur mes lèvres quand il plaqua la main sur ma bouche. J’étais dos à l’évier, sans aucun possibilité de m’échapper. Alors, ne voulant pas mourir, je ferma les yeux. La peur pouvait souvent se réveler être notre pire ennemie dans les situations aussi extrêmes.
:copyright:️ Justayne

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Writer of the Mind ☼

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le samedi 9 février 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais l'année passe et les problèmes de Sirius lui reviennent en pleine face : son loup qu'il n'arrive pas à apprivoiser, sa colère et sa peau qui le contrôlent plus que tout, et son incompréhension face aux autres autour de lui. Sirius atteint un point de rupture.

Never say never
La mâchoire de Sirius trembla légèrement. Sa main s’était posée sur son bras. Sa main - si fine, si délicate, si douce, si innocente – s'était posée sur son bras. A lui. Dire qu’il n’avait rien ressenti était faux. Sirius ressentait toujours des choses, sans qu’il n’arrive à les nommer. Était-ce de la joie ? Du plaisir ? De l’appréhension ? Les noms de ces sentiments se mélangeaient dans sa tête. Oui, c’était positif, car il aimait sentir cette sensation. Mais pourquoi avait-elle initié ce geste ? C’était si anodin et pourtant Sirius ne pouvait s’empêcher d’y accorder de l’importance, surtout après ce qu’elle venait de lui dire.

Ce fut sans doute quand elle la retira, voyant son embarras, qu’il initia un changement de sujet. Ou du moins un sujet moins embarrassant.

« Je suis fille unique, oui, mais j’ai un cousin. » dit-elle en posant son menton sur son poing, comme si elle prenait une posture pour étudier ses réactions.

Curieusement, cela ne le dérangeait pas. C’était comme s’il avait envie qu’elle l’étudie, qu’elle le découvre, qu’elle apprenne à le connaître. Pour la première fois, il avait envie d’être analysé et ... appréhendé ?

« Est-ce qu’il est dans le coin ? » demanda-t-il.
« Je ne pense pas que tu le connaisses, il n’est pas à Poudlard. Et puis, il y a un grand écart d’âge… »

Sirius hocha timidement la tête, ne trouvant rien de plus à ajouter. Si son cousin n’avait en effet pas été élève à Poudlard, ni était un garçon proche en âge, Sirius trouvait difficile d’y associer un visage. Bien qu’il avait fréquenté quelques réceptions de Sang-Pur, sans plus se mêler à ce milieu comme ses parents l’y refusaient, il avait connu quelques figures importantes de cette société. Comme lisant dans ses pensées, Maggie ajouta :

« Même lors des réceptions de Sang-Purs, il est très discret… quand il vient, ce qui n’est pas souvent. »

Elle se mit à glousser, comme s’il y avait une blague là-dessous. Guère loin de se vexer face à cette attitude typiquement féminine, comme il aurait pu le faire quand Fey et May faisaient des messes basses en lui jetant des coups d’œil, il se mit à sourire doucement.

« Et toi, tu n’as qu’une petite sœur ? De la famille étendue que je pourrais connaître à Poudlard ? »

Sirius pinça les lèvres. Quelques noms lui venaient en tête, tels que ceux des Parkinson, les triplés qui étaient désormais à l’UMS. Il avait toujours eu du mal à les considérer comme faisant parti de sa famille, étant donné les rapports difficiles qu’ils entretenaient. Alana et Eireann étaient des sorcières très extraverties, pleines de vie et se sociabilisant sans problème avec quiconque croisait leur chemin. Rien à voir avec Sirius qui avait toujours eu bien du mal à accepter leurs embrassades. Quant à Jared … disons qu’ils n’avaient jamais apprécié la présence de l’autre. Jared était hautain, persuadé que sa foi irlandaise et ses connaissances dans la royauté irlandaise lui permettait d’être supérieur à Sirius. Il était un loup-garou à part entière, fier de ce sang comme tout le reste de sa famille, ce qui lui avait valu de se faire pas mal embêter à Poudlard. Du moins, c’était ce que Sirius avait longtemps cru à son sujet. Depuis l’épisode de l’Epouvantard quelques jours plus tôt, Sirius s’interrogeait …

« Pas vraiment. » répondit-il avec un sourire énigmatique.

Il termina son chocolat chaud, constatant que la boisson n’était pas si étrange que cela. C’était même assez bon.

« Bien, je vais te laisser à présent. » dit-il avec un sourire en se redressant. « J’ai un devoir d’histoire qui m’attend à Druid’s Oak. »

Ce n’était pas vraiment la raison pour laquelle il décidait de prendre congé. En vérité, il venait de voir arriver Henry Lloyd et d’autres sorciers aux sang-purs qu’il avait l’habitude de fréquenter. Mais il ne voulait pas qu’il le voit boire un chocolat en compagnie de Maggie. Pas qu’il avait honte, mais il ne voulait pas une nouvelle scène où il serait obligé de s’excuser devant Maggie.

« J’espère qu’on se reverra, Mar… grethe. »

Il ferma les yeux, s’amusant de sa propre difficulté. Mais il allait s’améliorer ! Il ne désespérait pas. Car curieusement, il avait envie d’apprendre. Il avait envie de faire des efforts. Il avait envie de se dépasser. Pour elle. Pour lui.

Avec un dernier regard vers elle, il quitta le café, ignorant les garçons qui l’appelaient à se joindre à eux. Il se dépêcha de quitter l’auberge et transplana aussitôt, une légère odeur de cannelle le suivant jusqu’à Londres …

Jeudi 14 février 2002

Est-ce que Sirius pensait revoir Margrethe Thorvaldsen dans ces conditions ? Certainement pas. Mais il fallait croire que ce serait le lot de leurs prochaines rencontres …

« Je ne vois pas pourquoi ça n’irait pas. » répliqua sèchement Maggie en jugeant sa main tendue. « Ce n’est pas moi que tu as frappé. »

Ce ton sec, cassant, fut comme une gifle pour Sirius qui s’arrêta d’avancer dans sa direction. Pourquoi réagissait-elle comme ça ? Etait-ce la peur qui parlait ? Non, cela ressemblait plus à de la colère. Contre Antwan ? Contre lui ? Sirius réagit de la seule façon qu’il connaissait : par la colère.

« Je pensais t’aider. » dit-il du même ton sec.
« Pourquoi… Pourquoi tu as fait ça ? »

Sirius fronça les sourcils.

« Il te faisait clairement chier, Maggie ! » se justifia-t-il en levant le bras dans la direction qu’avait pris Antwan. « Il n’arrêtait pas avec ses mains de te toucher et … »
« Antwan ne tient pas du tout l’alcool, je pensais que c’était évident ! » le coupa-t-elle, s’énervant à son tour. « Il est un peu lourd avec les filles et très maladroit, mais ce n’est pas une raison… »

Elle lâcha un soupir d’exaspération tandis que Sirius, sentant la colère montait davantage, eut un rire sans joie.

« Mais bien sûr ! Très maladroit, hein ? Arrête de lui trouver des excuses, il t’emmerdait, je l’ai remis à sa place. »
« Ce n’était pas à toi de jouer les justiciers pour une cause que tu t’es inventée. » s’agaça-t-elle, les bras désormais croisés devant elle.

Sirius ouvrit la bouche pour répondre mais aucun son n’en sortit. Après la bagarre entre Antwan et Sirius, les autres étudiants s’étaient tus pour observer la dispute entre Maggie et Sirius. Voyant un étudiant se moquer, Sirius se renfrogna, enfonçant les mains dans les poches de son jean noir, le regard noir.

« Tu n’es pas mieux que lui. » reprit Maggie. « Aucun des deux, vous n’avez respecter mes choix. Au moins, Antwan n’a blessé personne… »

C’en était trop. Sirius la foudroya du regard.

« Je pensais t’aider. » répéta-t-il. « Je m’étais trompé. »

Se mordant la joue intérieure, il la regarda repousser la main de Spencer, prétextant avoir besoin d’air avant de s’éclipser du salon. La musique reprit naturellement et les autres étudiants se remirent à parler, comme un spectacle qui venait de se terminer. La colère inondait l’esprit de Sirius. Pourtant, ce n’était pas comme les autres fois. Son loup n’était pas en surface comme quand la Pleine Lune approchait, et il ne se sentait pas perdre ses moyens comme ça aurait pu être le cas à d’autres occasions. Non, il était juste en colère et cela suffisait entièrement à le mettre hors de lui.

Spencer était toujours face à lui, le fixant comme le jugeant silencieusement. Agacé par son attitude, Sirius allait parler quand elle initia la première la discussion :

« Pourquoi, vous les mecs, vous utilisez toujours vos poings pour régler les problèmes d'une meuf qui n'a rien demandé ? »

Sirius ouvrit la bouche et manqua d’éclater de rire.

« Non mais vous ne manquez pas de culot … » répliqua-t-il. « Elle se faisait emmerder, je n’allais pas rester sans rien faire. Et toi, tu faisais quoi ? C’est pas ton rôle de veiller qu’il ne lui arrive rien ? Ou la dernière fois, c’était juste pour le plaisir de me gueuler dessus ? »

Spencer le fusilla du regard et croisa les bras, avant de les décroiser pour poser ses mains sur sa taille, incapable de rester en place.

« De une, la dernière, tu as manqué de faire une agression sexuelle, la gifle et l'engueulade étaient parfaitement justifiées. »

Sirius grimaça à cette idée. Agression sexuelle, elle y allait un peu fort, non ? Il n’avait pas arraché de baiser forcé à Maggie. C’était elle qui décidait ou non si elle voulait jouer. Enfin, soit … Si elle estimait que c’était mérité.

« De deux, ce n'est pas mon rôle de veiller sur elle, je suis sa meilleure amie, pas son chaperon ! »

Sirius haussa un sourcil, se disant que pour lui, cela revenait au même. Le regard de Spencer se porta sur la porte par laquelle Antwan était sorti avec ses sœurs.

« Il n'avait pas à faire ça. Tu n'avais pas à le frapper en la prenant pour une demoiselle en détresse, il y a d'autres manières de faire, merde ! »

Sirius lâcha à nouveau un rire sans joie et secoua la tête. Bon sang, les filles étaient trop compliquées … Voilà pourquoi il ne se forçait jamais à les fréquenter. C’était elles qui s’attachaient comme des sangsues à lui … Fey, May, Bryn, Shanna, …

« Et … qu’est-ce que je devrais faire maintenant selon toi ? » ironisa-t-il en se passant une main sur le visage.

Pourtant, en posant cette question, il était sincèrement curieux des conseils que pourraient lui fournir Spencer. Certes, il n’aimait pas sa façon d’être aussi cash et désagréable avec lui. Pourtant, elle était la meilleure amie de Maggie comme elle l’avait affirmé. Elle savait donc ce qui était le mieux à faire concernant la jeune femme.

« Maggie avait tort. L'alcool ne pardonne pas ses gestes. Ça reste des attouchements. » dit-elle, son regard toujours tourné vers la porte comme si elle pouvait voir Antwan et le réprimander pour ses gestes.

La mâchoire de Sirius se contracta, satisfait qu’elle le reconnaisse. Puis elle se tourna à nouveau vers Sirius, les bras le long du corps.

« Qu'est-ce que tu devrais faire ? A ton avis ? » lâcha-t-elle d’un ton ironique avant de reprendre d’un air plus doux. « T'excuser. Sincèrement. Et prendre conscience que personne n'a raison dans cette histoire. »

Sirius soupira et regarda la direction que Maggie avait emprunté quelques instants plus tôt. Allez, il devait y aller. Sinon, il pouvait dire adieu à tout ce qu’il avait commencé à mettre en place avec la jeune femme. Il s’était déjà excusé la dernière fois, et puis ils avaient bu un chocolat ensemble. Il n’allait pas tout gâcher avec cette soirée, si ?

Tout gâcher ? Gâcher quoi ?

Il secoua la tête, refusant d’y penser davantage, hocha la tête en direction de Spencer comme pour la remercier, et commença à avancer. Elle avait dit qu’elle voulait prendre l’air alors il se rendit tout d’abord dans le jardin qui bordait la propriété. Un groupe fumait quelques joints d’aconit au vu de l’odeur, tandis qu’une fille rendait tout ce qu’elle avait ingurgité comme alcool. Sirius grimaça en finissant de balayer le jardin du regard. Pas de Maggie. Il espérait qu’elle n’avait pas décidé stupidement de rentrer toute seule chez elle. En pleine nuit, peut-être un peu alcoolisée, ce ne serait pas raisonnable. Non, elle ne serait pas partie sans Spencer de toute façon. Il rebroussa chemin et commença à monter au 1er étage.

« Maggie ? » appela-t-il, abandonnant le prénom en entier.

Ils n’en étaient plus là. Du moins pour lui.

Il y avait des étudiants dans chaque mètre carré de cette maison. Plus la baraque était grande, plus l’UMS s’invitait en masse. Des verres à moitié consommés trônaient, abandonnés, sur des meubles en bois poli. Un soutien-gorge ornait un tableau à moitié penché où les portraits avaient déserté le cadre. Une baguette avait roulé dans un coin du couloir tandis qu’un lutin de Cornouailles s’était invité dans une chambre, jetant dans la pièce tous les livres et babioles qu’il y trouvait.

« Maggie ! » appela-t-il à nouveau.

Un étudiant lui jeta un rictus moqueur que Sirius ignora. Ses sens étaient de plus en plus en alerte, comme s’il pressentait quelque chose. Et puis soudain, il l’entendit.

« Tu devrais aller dessaouler ailleurs. »

Sa voix tremblait légèrement alors qu’elle s’adressait à quelqu’un. Sirius se retourna d’un bond quand son cri déchira ses tympans. Il semblait le seul à l’entendre car aucun étudiant ne bougea dans le couloir. Était-ce son loup qui s’était éveillé pour lui rendre ce service ? Il n’y accorda pas plus d’importance alors qu’il s’élançait en direction du bruit. Il identifia très vite la porte et actionna la poignée. Celle-ci ne s’activa pas. Grinçant des dents, Sirius commença à marteler la porte.

« Maggie ?! »

Il sortit sa baguette et lança un « Alohomora » sur la poignée qui ne bougea pas d’un centimètre. Ok, c’était comme ça que ça se passait ? Il s’apprêtait à lancer un « Confringo » quand la porte s’ouvrit d’elle-même.

« Un problème, Green ? »

Dan Goyle. Les épaules carrées, les cheveux bouclés finissant de l’agrandir, tout son corps faisait barrage sur la porte de la salle de bain désormais ouverte. Sirius carra à son tour les épaules en reconnaissant l’odeur de Maggie.

« Laisse-la partir. » gronda-t-il.

Dan jeta un regard en arrière, permettant à Sirius de voir Maggie. Ses cheveux étaient défaits, son maquillage avait coulé tandis que sa robe avait été déchirée sur le bas. Une nouvelle bouffée de rage envahit Sirius. Ce salopard avait osé poser les mains sur elle. Elle qui restait tétanisée, agrippée à l’évier comme à une bouée de sauvetage. Elle qui était venue ici pour découvrir une fête et qui faisait les frais d’un agresseur comme lui.

« Laisse. La. » gronda à nouveau Sirius.

Et, pour la première fois, Sirius laissa ses yeux ambrés prendre le dessus sur son regard. Dan Goyle fronça les sourcils et fut sans doute déstabiliser puisqu’il manqua de trébucher en arrière. La menace était évidente. Sirius allait le détruire s’il ne s’écartait pas immédiatement. Tous ses muscles étaient tendus et une flamme brûlait à l’intérieur de sa poitrine. Dan Goyle dut le sentir puisqu’il s’écarta aussitôt, quittant la pièce sans un regard en arrière. Sirius le suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’angle du mur. Il s’occuperait de lui plus tard.

Aussitôt, son regard se riva sur Maggie qui tremblait bien qu’elle fut incapable d’initier le moindre nouveau geste. Ses yeux ambrés s’éteignirent aussitôt en la voyant ainsi et une bouffée de culpabilité enserra sa gorge. S’il n’avait pas été aussi con et aussi goujat, rien de cela ne serait arrivé. Il s’approcha de Maggie, d’un pas un peu trop brusque sans doute en voyant sa réaction.

« Maggie. Margrethe. » dit-il.

Son ton était redevenu doux et attentionné. Il voulait lui montrer qu’elle pouvait lui faire confiance et qu’il ne lui ferait jamais de mal. Jamais à elle. Non. Mais il ne voulait pas approfondir la discussion dans cet endroit. Il jeta un coup d’œil rapide à la pièce avant de la regarder à nouveau. Puis il alluma l’eau du robinet et arracha un morceau de coton.

« Viens par là. »

Ses gestes étaient doux et précautionneux alors qu’il soulevait lentement le menton de la jeune femme. Les yeux qui l’avaient transpercé l’autre jour étaient remplis de larmes et de peur. Sirius détestait cela. Il commença à tamponner doucement ses joues, là où le maquillage avait coulé. Puis, il s’attarda davantage sur l’ensemble de son visage, comme voulant prendre le temps d’effacer les traces de ce connard.

« Ca va aller … » murmura-t-il. « Je te tiens, je te protège. Ca va aller … »

Il tamponna alors ses yeux, reprenant un peu d’eau pour la débarrasser de ce qui pouvait l’encombrer, tout en repoussant ses cheveux de son visage. Il ignorait si cela fut le vase qui débordait pour Maggie mais elle tomba soudain dans ses bras, les sanglots libérés. Sirius eut un hoquet de surprise lorsqu’elle lui enserra la taille, se tenant à lui comme si elle allait s’écrouler. Surpris, il l’écouta pleurer doucement contre lui alors que sa peur se manifestait par ses sanglots. Alors, lentement, il reposa le coton et commença à caresser les cheveux de la jeune femme, son autre main initiant des ronds dans son dos.

« Ca va aller. » répéta-t-il.

Combien de temps ils restèrent là, Maggie pleurant, son visage enfoncé dans le tee-shirt de Sirius ? Aucune idée. Mais Sirius ne bougea pas d’un pouce et ne la brusqua en aucun moment. Il la laissa pleurer le temps qu’il fallut, poussant légèrement la porte à un moment pour qu’ils ne soient pas dérangés par un quelconque abruti venu satisfaire une envie pressante. Sa respiration se calait sur celle de Maggie qui venait de vivre le pire moment de sa vie.

Il détestait ça. Comment avait-on pu faire à une âme aussi innocente qu’elle ? Elle ne méritait pas de connaître pareille agression. Ni de celle d’Antwan, ni de celle de Goyle. Et les deux avaient été perpétrés par des Sang-Pur. Des gens comme lui. Son sentiment de culpabilité s’alourdit.

Comment pouvait-il cautionner ça ? Comment pouvait-il continuer à fréquenter des personnes comme eux alors que leurs valeurs s’éloignaient de plus en plus ? Sirius aurait pu un temps devenir un Mangemort, partageant l’univers que ces personnes-là s’étaient créées. C’était de là où il venait. Il était le fils d’un Green et d’une Parkinson, un des derniers descendants de la noble lignée des Black. Il était de cet univers et il aimait cette richesse, cette aristocratie.

Il aimait tout ça. Mais à présent, était-ce vraiment celui qu’il était ? Il avait déjà commencé à casser cette image lorsqu’il avait trahi son propre camp lors de la bataille de Poudlard. Et depuis toutes ces années il fréquentait de plus en plus de sangs jugés « impurs ». Et cela ne le dérangeait pas. Il n’y voyait aucune différence. Tout comme il avait ce côté créature qu’il devait apprendre à accepter.

Sirius était un tas de choses. Sang-Pur, demi-créature, ancien Mangemort et récent défenseur des plus démunis. Il avait eu 19 ans et il peinait à comprendre encore qui il était réellement. Une chose était pourtant certaine : il protégerait ce petit bout de femmes présent dans ses bras à jamais. Jamais plus il ne voulait lire pareil chagrin dans ses yeux, ni terreur dans chacun de ses membres. Et jamais, jamais il ne voulait qu’elle le regarde un jour ainsi. Il ne serait plus ce garçon hanté par ses anciens démons. Il essaierait à tout prix de se détacher de cette image.

Lorsque les larmes de la jeune femme se furent taries et qu’elle commença à retrouver une respiration normale, Sirius la dégagea doucement de lui.

« Et si nous quittons cette pièce ? » proposa-t-il d’un ton doux. « Je ne dis pas de retourner en bas, mais je connais un endroit où on pourra être un moment tranquille. Tu me fais confiance ? »

Après avoir obtenu l’accord de la jeune femme, il passa un bras autour de sa taille pour la soutenir alors que ses pas étaient encore maladroits. Ils quittèrent la salle de bain et croisèrent à nouveau des étudiants. Sirius défia chacun d’entre eux du regard, prêt à en découdre si qui que ce soit osait faire une remarque sur Maggie ou son apparence. Puis, il poussa la porte de la chambre où il avait vu le lutin de Cornouailles. L’avantage, c’était que personne n’avait osé y entrer avec cette petite terreur volante. Sirius referma la porte derrière eux et la créature fut aussitôt alertée par leur présence. Ricanant d’une voix suraiguë, le lutin vint attraper un livre et commença à le lancer sur Sirius.

« Aïe ! » répliqua celui-ci en se protégeant pourtant avec son bras. « Immobilus ! »

Le lutin cessa aussitôt de rire et se vit immobiliser dans les airs. Pourtant, ce petit son aigu sortit alors de la bouche de Maggie. Sirius se tourna vers elle, surpris. Elle riait ? De lui ? Après tout ce qu’elle avait vécu ce soir, elle venait de se moquer de lui. Sirius eut alors un sourire, avant d’éclater de rire à son tour. Si ça l’amusait, il en était plutôt satisfait. Il préférait la voir rire que pleurer, c’était évident. Et s’il fallait encore qu’il se prenne un livre en pleine tête pour l’entendre rire, il le referait.

« Est-ce que … est-ce qu’il t’a fait du mal ? » demanda Sirius alors qu’ils avaient fini de rire.

Il savait qu’il ramenait un sujet difficile sur la table, mais il avait besoin de savoir.

« Je ne lui ferai rien, si c’est ce que tu veux. J’étais … j’étais justement venu m’excuser pour tout à l’heure. »

Il déglutit, son regard se perdant sur les livres au sol que le lutin avait jetés auparavant.

« Je suis qu’un con ! mais ça, t’avais déjà remarqué, je pense. »

Il essaya de lui faire esquisser un nouveau sourire.

« Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » demanda-t-il. « Tu veux que j’aille chercher Spencer ? Ou que je te reconduise à Poudlard ? Ou tu veux que j’aille te chercher un chocolat à la cannelle ? »

Dimanche 3 mars 2002

« Margrethe ! »

La jeune femme tourna la tête vers lui, certainement surprise de le croiser dans un des couloirs de Poudlard. Sirius se détacha du mur contre lequel il était appuyé, une sacoche passée en bandoulière, et s’approcha d’elle pour la rattraper.

« J’ai commencé à prendre quelques cours ! » ironisa-t-il quand elle fit une remarque quant à sa prononciation.

Oh, ce n’était pas encore incroyable puisque cela ne faisait que 15 jours qu’il s’était inscrit à ces cours optionnels pour le deuxième semestre. Mais il avait mis un point d’honneur à s’exercer dans la prononciation des syllabes et très bientôt il saurait y faire.

Il la regarda un instant, comme prenant le temps de la voir, en chair et en os. Ce vendredi avait été un jour funeste pour tout le pays, mais en particulier pour les étudiants de l’UMS. Ce jour-là avait marqué le tout premier véritable attentat perpétré par les Blue Dragons, la relève des Mangemorts comme l’avait présenté ce matin-là la Gazette du Sorcier. Sirius n’avait pas tardé à le comprendre, notamment quand il avait du mettre à l’abri Dae-Hyun Gyeon, un Né-Moldu, à l’abri d’un ennemi qui voulait le voir mort.

Après les examens des premiers Médicomages arrivés sur place, Sirius avait attendu une bonne partie de la nuit d’avoir des nouvelles des autres. Son père et sa mère étaient arrivés, s’assurant qu’ils allaient bien, avant de partir en renfort aussitôt sur d’autres lieux sensibles. De nombreuses victimes avaient été déplorés et Sirius avait lu la liste des victimes avec une certaine rancœur. Il avait l’impression de revenir plusieurs années en arrière, quand Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom agissait encore et que les victimes étaient chaque jour listées sur une radio indépendante. Des jours de terreur que Sirius pensait avoir mis derrière lui. Naïvement sans doute.

Il avait passé sa journée du samedi en compagnie de ses plus proches amis, à savoir les jumeaux McGregor, May Sheppard, Fey Stanger. Tous avaient eu besoin de se reconnecter aux uns et aux autres pour se sentir vivants. Sirius tremblait à l’idée que Ian Wen ou Henry Lloyd lui envoient une invitation à les rejoindre. A quoi ressemblaient leurs discussions là-bas ? A quoi étaient-ils en train de trinquer ? Se réjouissaient-ils des victimes listées ? Avaient-ils des liens avec les Blue Dragons ? Cette vérité l’effrayait encore plus que de faire parti des Mangemorts. Désormais, Sirius n’était plus un petit garçon. Il était adulte et en pleine maîtrise de ses choix. Et cela l’effrayait.

Aussi, refusant de rester seul pour une nouvelle journée, il avait pris la décision d’aller voir la seule autre personne qui l’avait convaincu de s’éloigner de ce genre de fréquentations : Maggie Thorvaldsen.

« J’espère que tu n’as rien de prévu aujourd’hui, car je t’emmène. »

Il haussa un sourcil, comme la défiant de refuser. Ils ne s’étaient pas revus depuis ce soir chez les Lloyd. Disons que l’occasion ne s’était pas représentée même si Sirius avait pour la première fois pris sa plume pour envoyer un hibou à une fille et savoir si elle allait bien. Quand il l’avait quitté après la fête, elle semblait être en bien meilleur état que celui dans lequel il l’avait trouvé au départ. Mais il n’avait pu s’empêcher de se montrer inquiet et prévenant envers elle, aussi avait-il envoyé quelques hiboux pour s’enquérir de son état.

« Pas bien loin. » répondit-il, énigmatique et joueur. « Mais je te conseille de prendre un maillot de bain ! On fait un crochet par ta salle commune ? »

Et comme voulant finir de la convaincre, il lui emboîta le pas pour la mener vers la cuisine. Il ne connaissait pas l’emplacement exact de la salle commune des Poufsouffle, mais il savait dans quelle direction aller.

« Allons, Margrethe, une Poufsouffle dans ta trempe craindrait-elle de sortir de sa routine ? »

Il cherchait à la provoquer, espérant bien éveiller quelque chose en elle pour qu’elle l’accompagne. Il voulait qu’elle vienne avec lui. Il voulait passer la journée avec elle, en apprendre davantage sur elle. Il voulait entendre sa voix et sa façon d’analyser les autres. Il voulait connaître son point de vue sur l’attentat car ce qu’elle disait commençait doucement à avoir du sens pour lui. Mais surtout, il voulait un moment simple et privilégié avec elle. Elle, uniquement.

@ Victoire

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Sirius Green

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Never say never Samedi 9 février 2002J’avais posé une question sur la composition de sa famille à Sirius car cela m’intéressait réellement : on pouvait toujours en apprendre bien plus que ce que l’on pourrait croire en premier lieu sur quelqu’un en connaissant ses amis, ou sa famille, et les liens qu’ils entretiennent entre eux.  Enfin, je savais déjà qu’il était protecteur avec les personnes qu’ils aimaient, et qui étaient plus jeune que lui, comme sa petite sœur. C’était un bon point, sans doute. En tout cas, ce genre de comportement était apte à me mettre en confiance, tant qu’il ne virait pas dans les extrêmes, évidemment. « Pas vraiment. » Pas vraiment ? Pourtant, son sourire semblait vouloir me raconter une toute autre histoire. Sans doute était-ce un sujet tabou, pour lui… et sans doute, je n’en saurais pas plus aujourd’hui. Heureusement, je savais me montrer patiente : si Sirius souhaitait s’ouvrir à moi sur ce qui semblait le tracasser, cela arrivera bien tôt ou tard. « Bien, je vais te laisser à présent. » Je m’y attendais, mais je ne pus pas m’empêcher de ressentir une légère pointe de déception. Notre conversation semblait être si naturelle, tout allait si bien que j’étais un peu triste que cela ne se termine déjà. Au fond de moi, j’espérai que ce n’était que partie remise. « J’ai un devoir d’histoire qui m’attend à Druid’s Oak. » « Oh ! Je ne vais pas te retenir, dans ce cas-là. » Les devoirs de l’Université devaient être bien plus difficiles que ceux de Poudlard, n’est-ce pas ? « J’espère qu’on se reverra, Mar… grethe. » « Moi aussi. » Je passais outre le fait qu’il n’arrivait toujours pas à maîtriser la prononciation de mon prénom, mais cela m’amusait de voir tout les efforts qu’il faisait. Il y arriverait un jour, j’en étais sûre ! Je lui adressa un petit signe de la main alors qu’il quittait l’établissement. Bien sûre que j’avais envie de le revoir. Car, au fond, il n’était pas si mauvais.

Jeudi 14 février 2002

Je me sentais… mal. Frustrée par la tournure que les évènements avaient pris. Et déçue, aussi, car je ne pensais pas que Sirius ferait preuve de violence. Je le pensais différent des autres garçons qui semblaient constituer son entourage. Je le savais différent avec moi. C’était sans doute un peu trop présomptueux de ma part de croire qu’il resterait le même, même si nous étions entourés de Sangs-Purs et de personnes plus ou moins populaires. « Je pensais t’aider. » Et c’était bien une grosse partie du problème, selon moi. Il n’avait pas agis avec malice, mais il pensait sincèrement que c’était ce qu’il y avait de meilleur à faire. Le véritable problème résidait dans le curseur de Sirius, et où il le plaçait pour différencier ce qui était souhaitable de ce qui devenait dommageable pour autrui. « Il te faisait clairement chier, Maggie !  Il n’arrêtait pas avec ses mains de te toucher et … » Je levais les yeux au ciel avant de le couper dans l’élan de sa tirade, pensant le faire taire de cette manière. Mais il n’en fut rien, évidemment. « Mais bien sûr ! Très maladroit, hein ? Arrête de lui trouver des excuses, il t’emmerdait, je l’ai remis à sa place. » Je n’aimais pas me sentir autant en colère contre Sirius, mais il avait dépassé les bornes, n’est-ce pas ? Il fallait bien qu’il comprenne que la violence n’était pas la solution. Sirius aurait pût parler avec Antwan, même si cela aurait été gênant pour moi. Mais moi de le voir frapper quelqu’un ! Je persistais à penser qu’Antwan n’avait pas un si mauvais fond que cela. Et puis, ce n’était même pas un de mes amis, contrairement à Sirius… Et je n’aimais absolument pas l’idée de penser qu’une personne à qui je venais de donner mon amitié pouvait se montrer aussi buté et violent pour rien. « Je pensais t’aider. Je m’étais trompé. » Je tournais le talons, sans rien dire. Au moins, nous étions d’accord sur ce dernier point.

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Blanc. Tout était blanc dans mon esprit. Je n’arrivais plus à penser, je n’arrivais plus à bouger. J’avais même oublier momentanément comment respirer. « Maggie ! » Je n’arrivais pas à détacher mon regard du jeune homme devant moi. Je ne voulais pas mettre de mot sur ce que je voyais briller au fond de ses yeux, mais je savais. « Maggie ?! » La porte allait finir par céder, à force de tambouriner ainsi dessus, et il aurait sûrement des échardes dans les doigts. Je ne connaissais pas de sort pour retirer sans douleur et proprement une écharde… « Un problème, Green ? » Du soulagement, momentanément. Car il n’allait pas se faire si mal que cela, finalement… « Laisse-la partir. » Je n’arrivais pas à comprendre ce que disait Sirius. Pourtant, je voyais ses lèvres bouger, ses sourcils se froncer. Il avait les poings serrés, sûrement par la colère. Mais que disait-il ? « Laisse. La. » Deux tâches d’ambre. Ses yeux n’étaient plus que deux tâches d’ambre brillant dans la pénombre de la salle de bain. Pourquoi ?

« Maggie. Margrethe. » Il y avait de la douceur dans sa voix, quelque chose de réconfortant. Des paroles apaisantes et, pourtant, je n’arrivais pas à empêcher mon corps de trembler. Pourquoi est-ce que je tremblais, déjà ? « Viens par là. » Je sentis ses doigts sur ma peau, sans que cela ne me dérange vraiment. C’était comme si un peu de normalité revenait dans ma soirée, ce qui était étrange quand j’y pensais suffisamment longtemps : Sirius ne m’avait jamais démaquillé, ou tamponner les yeux auparavant. Pourtant, j’avais l’impression d’être en terrain connu. En confiance. « Ça va aller … Je te tiens, je te protège. Ça va aller … » Protéger… de quoi… ? Protéger… de ça… ? Je sentais les larmes couler sur mes joues, sans avoir vraiment conscience qu’elles m’appartenaient. Mes épaules étaient secouées par des sanglots intarrissables, et je sentais que j’avais besoin de m’accrocher à quelque chose. À quelqu’un. À lui. « Ça va aller. » Ça va aller… oui, ça ira. Car Sirius le disait, et que j’avais envie de le croire. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer lorsque j’étais dans ses bras, et qu’il me soutenait ? « Et si nous quittons cette pièce ? » Je levais les yeux vers le jeune homme, une question muette pendant à mes lèvres. Quitter cette pièce, mais pour aller où ? Je n’avais aucune envie de me retrouver au milieu de la fête. Je me sentais tellement fatiguée, maintenant que j’avais pleuré tout mon soûl… « Je ne dis pas de retourner en bas, mais je connais un endroit où on pourra être un moment tranquille. Tu me fais confiance ? » Je hochais la tête, sans qu’un seul son ne traverse mes lèvres. Oui, je lui faisais confiance. Peut-être était-ce de la naïveté, un défaut de toujours rechercher le bien chez les autres, mais j’avais envie d’avoir foi en lui. Surtout ce soir.

Je mis ma main sur la sienne, qui reposait sur ma taille, comme si ce simple geste pouvait m’aider à avancer. Les yeux fixés sur le sol, je continuais mon chemin pas après pas, précautionneusement. Mes jambes avaient encore du mal à supporter mon poids. Je sursauta légèrement en entendant une porte – la porte de la chambre – claquée, avant de regarder ce qu’il y avait devant moi avec un air interdit. Un lutin de Cornouailles. Un lutin de Cornouailles qui semblait avoir un sourire de conspirateur, un épais livre dans les mains. « Aïe ! » Je me retourna pour faire face à Sirius, en me demandant pourquoi il avait crié ainsi. Et puis je nota le rouge s’étalant sur le visage du jeune homme, son air contrarié et le livre ouvert sur le sol. « Immobilus ! » Il avait l’air si… si en colère. Si dépassé. Un peu comme un enfant qui n’avait pas ce qui voulait. C’était tout aussi mignon que ridicule. Je n’y pouvais rien si sa réaction me fit rire aux éclats ! Au moins, il n’eut pas l’air de mal le prendre. Il avait sans doute compris que je ne riais pas vraiment de lui, mais de la situation et de son incongruité, n’est-ce pas ?

J’avais l’impression que de longues minutes s’étaient écoulées pendant notre fou rire. Je me sentais bien, étrangement bien et légère, désormais. « Est-ce que … est-ce qu’il t’a fait du mal ? » Je fronçais les sourcils, en souriant vaguement. « C’est plutôt moi qui devrait te poser la question. Ce n’est pas moi qu’il a visé, mais toi ! » Je toucha sa tempe, qui avait retrouvé une couleur normale. Contrairement à ses sourcils qui, eux, étaient toujours froncés. Est-ce qu’il avait toujours l’air tout le temps aussi sérieux, aussi buté ? Est-ce que parfois, quand il dormait ou il riait, Sirius perdait cette rigidité sur ses traits ? Je plongea mon regard dans ses yeux qui n’avaient plus cette teinte ambrée si caractéristiques des lycanthropes. Et je compris qu’il ne parlait pas du lutin de Cornouailles. La révélation fut comme un coup de poignard. Comment avais-je pût être aussi bête ? « Oh. » Sirius était le genre de personne pouvant s’inquiéter pour quelque chose d’aussi petit qu’une rencontre avec une créature magique facétieuse. Mais, ce soir, il y avait une vraie raison à la crainte que je pouvais percevoir dans son regard. « Non. » J’essayais de me montrer ferme, mais il fallait bien que je me rende à l’évidence : je ne pouvais pas être sûre à cent pour cent de ce que j’avançais. Pas avec des souvenirs aussi diffus, obstrués par la peur. « Je ne crois pas… » Rajoutais-je à mi-voix, en espérant que cela cloras le sujet. La partie rationnelle de mon esprit me criait que j’avais encore mes vêtements, que je n’avais aucun bleu ni aucune contusion visible… l’autre murmurait insidieusement qu’il y avait sûrement des dégâts invisibles, ne serait-ce que sur ma mémoire. « Je ne lui ferai rien, si c’est ce que tu veux. J’étais … j’étais justement venu m’excuser pour tout à l’heure. » « Tout à l’heure ? » C’était vrai, tout à l’heure… je m’étais disputé avec Sirius, pour une raison insignifiante. Sinon, je m’en souviendrai parfaitement, n’est-ce pas ? C’est que cela ne devait pas être si important, au final. « Je suis qu’un con ! mais ça, t’avais déjà remarqué, je pense. » Je sentis un sourire monter sur mes lèvres, légèrement. « Pas con, juste un peu… maladroit. » Et qui, au moins, se rendait compte de ses faiblesses et ne rechignait pas à s’excuser. C’était d’ailleurs la seconde fois qu’il me présentait ses excuses après avoir dépassé les limites. J’espérais sincèrement que cela n’allait pas devenir une habitude, entre nous. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » Le menton reposant entre mes mains, je pris le temps de réfléchir à cette question. De quoi avais-je besoin ? Réellement besoin ? « Tu veux que j’aille chercher Spencer ? Ou que je te reconduise à Poudlard ? Ou tu veux que j’aille te chercher un chocolat à la cannelle ? » « Non, reste ! » J’agrippais son bras un peu plus fort que je ne l’avais souhaité au départ, mais je ne voulais pas qu’il me laisse toute seule. Je voulais juste qu’il reste avec moi, dans cette chambre, loin de la fête. « Désolée, j’ai dû te griffer, non ? » Pour masquer mon trouble de lui avoir potentiellement fait mal, je fis glisser le livre sur le sol vers moi, pour en feuilleter les pages. « De l’Astronomie… » Je montra la couverture à Sirius, en lui souriant, avant de laisser le livre ouvert, reposant sur nos jambes. « Cette carte du ciel est tellement mieux faite que les miennes… Ce n’est pas très étonnant que j’ai abandonné cette matière, je n’aurais jamais atteint un tel niveau. » Parler de tout et de rien, de sujet léger… voilà ce dont j’avais besoin.  

Dimanche 3 mars 2002

« Margrethe ! » Je sursautais, manquant de faire tomber le sac de mon épaule, en entendant mon prénom. Il n’y avait qu’une seule personne qui m’appelait ainsi, avec ce manque d’accent si particulier. « Sirius ?! » Je fis quelques pas pour me rapprocher de lui, étonnamment surprise de le voir ici, à Poudlard. « Tu as un accent étonnant… » Notais-je, avec un petit sourire que j’espérais complice avec le jeune homme. « J’ai commencé à prendre quelques cours ! » Ma bouche s’arrondit sous l’effet de la surprise. Il avait vraiment commencé à prendre des cours pour corriger sa prononciation ? Juste parce que je l’avais taquiné deux ou trois fois avec mon prénom en entier ? C’était… étonnant… Qui aurait pensé qu’il en fallait si peu à Sirius pour le motiver ? « J’espère que tu n’as rien de prévu aujourd’hui, car je t’emmène. » « Pardon ? » Comment cela, il m’emmenait ? Et où, d’abord ? Et pourquoi ne m’avait-il pas prévenu dans une de nos lettres ? « Pas bien loin. » … Mmh, à Prés-au-Lard, peut-être ? « Mais je te conseille de prendre un maillot de bain ! On fait un crochet par ta salle commune ? » Prés-au-Lard était hors de propos, s’il était question de maillot de bain. « Une baignade, en plein mois de mars ? » Oh, je n’avais aucune réticence de mon côté : j’avais de bonnes chances de trouver la baignade agréable, même à cette époque de l’année. Mais je m’interrogeais pour Sirius qui lui, était… anglais. En tout cas, moins habitué que moi à plonger dans des lacs en fin d’hiver ! « Allons, Margrethe, une Poufsouffle dans ta trempe craindrait-elle de sortir de sa routine ? » « Helga Poufsouffle n’a jamais mis en avant le courage chez ses étudiants, que je sache ! » Mais je le suivis quand même sur le chemin des cuisines. J’espérais qu’il ne connaissait pas le lieu exact de notre Salle Commune, mais il s’avançait avec tellement de détermination que je commençais à concevoir de gros doutes. « Je rentre dans la Salle Commune. Je ne serais pas la première à outrepasser les règles en emmenant un étudiant ici. » Je rougis, en me maudissant d’avoir menti sans y prêter attention. J’avais déjà fait entrer quelqu’un, un Gryffondor, chez les Poufsouffle… mais est-ce que le frère de Spencer comptait réellement ? De toute son âme, Lemony aurait voulu faire parti de notre Maison, alors… « Retourne-toi ! » Intimais-je à Sirius, avant de frapper les tonneaux pour ouvrir la porte. Il savait déjà où était l’entrée, je n’allais pas non plus le laisser avoir ce secret-là. Je me glissa dans l’entrée pour rejoindre mon dortoir, où je pris précipitamment un maillot de bain que je passais sous mes vêtements, une serviette et un tube de crème solaire. J’étais un peu essoufflée en retournant auprès du jeune homme, mais j’avais un grand sourire me montant aux lèvres. « Il y a quand même du soleil, en mars… » Je tentais de me justifier, en voyant son regard glisser sur le tube de crème, bien en évidence entre mes mains. « Alors, où m’emmène-tu ? Au Lac ? » C’était ce qui me semblait le plus logique. Il n’y avait pas tant d’endroit que cela, autour du Château, où l’on pourrait se baigner. N’y tenant plus, je lui posa la véritable question qui me taraudait pour l’instant : « Tu es sûr que tu ne vas pas avoir froid ? » Peut-être le prendra-t-il mal mais, après tout, il n’était pas le seul ayant le privilège de s’inquiéter pour l’autre. Je préférai m'en assurer maintenant, puis de découvrir pourquoi et comment il avait commencé à prendre ces fameux cours de danois.
:copyright:️ Justayne

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