Spoiler :
Faire naître le plaisir chez un homme était tellement plus simple que chez une femme. Blackwood ne faisait pas exception à la règle : il lui avait suffit de quelques minutes pour se laisser complètement aller. Je souriais, comme à chaque fois qu’un homme un peu trop sûr de lui s’abandonnait à moi. J’aurai presque eut envie de rire si ses râles ne faisaient pas monter le désir dans mon corps. J’étais presque convaincue de l’avoir définitivement perdu en sentant sa main remonter sur ma nuque, comme pour la caresser. Sauf que sa main se verrouilla, m’empêchant de me retirer quand je le souhaitais. Plus que du désir, son geste me fit bouillonner de l’intérieur. De colère, d’envie, de frustration aussi. De mépris. De douleur en le sentant ses doigts se crisper dans mes cheveux pendant son orgasme. Oh, je savais ce qu’il avait derrière la tête. Et ça me plaisait, bien plus que je n’aurai voulu l’admettre.
« Alors, je te dois deux orgasmes ? » Je lui lançais un regard noir en essuyant mes lèvres. « Tu as raté l’occasion de faire une faciale. » J’espérais que je remuais le couteau dans la plaie en lui faisant miroiter ce que j’avais plus ou moins prévu. Si il m’avait laissé aux commandes, il aurait été sans doute comblé de me voir dans une autre position que d’essuyer le sperme qui coulait de ma bouche, non ? Je le laissais quand même me prendre la main pour me redresser, avant de laisser échapper un petit gémissement de surprise lorsqu’il me retourna sans ménagement. Je sentis les boutons de ma robe céder un à un, son souffle contre ma peau, ses doigts me brûlant presque. D’accord, il était bon aussi dans le domaine. Mais la frustration que je ressentais depuis le début du cours y était aussi sans doute pour quelque chose. « Regardez-moi ça… » Je souriais un peu bêtement en observant son doigt soulever le tissu de mon soutien-gorge. Heureusement qu’il ne pouvait pas me voir, par Merlin. « Très sexy. Digne d'une fille aussi facile que toi. » « Qu’est-ce que je devrais dire de toi, alors… » Un gémissement me coupa dans mon élan. Comment est-ce qu’il arrivait à se maîtriser, sans me dénuder d’un coup ? « … je viens quand même de te faire une fellation en pleine salle de cours… » Et ses doigts me faisaient entrapercevoir tout un univers de plaisir qui s’offrait à moi, dans cette même salle de cours. Et si jamais quelqu’un ouvrait la porte ? Et si jamais le prof revenait ? C’était bien la première fois que je sentais une légère panique durant le sexe. C’était aussi la première fois que je le faisais dans un endroit aussi peu… conventionnel.
Je fermais les yeux en me mordant les lèvres de toutes mes forces pour ne pas trop gémir. Je ne lui donnerai pas cette satisfaction, même en sentant son souffle caresser mon oreille. « Dernière chance de partir définitivement de mes griffes. » J’inspirais une fois, profondément, en caressant ses avant-bras qui m’enlaçaient. C’était presque tendre, mais je sentais bien que c’était une façade. « Bordel. Dépêche-toi. » Comme si j’allais changer d’avis maintenant que nous étions nus, et que je venais de la faire jouir sans autre contrepartie que la colère et la frustration. « Tu mouilles comme une vraie salope. Comme quoi, j'avais raison sur toi… » J’en aurai été indignée si Blackwood n’avait pas été en train de forcer le passage pour glisser un deuxième doigt – voir un troisième… ? Je ne tenais debout qu’en étant soutenu par son corps, et ses bras qui me maintenait en place. Et je ne pouvais rien voir de ses réactions, ce qui était… presque aussi douloureux que ses incursions violentes dans mon intimité. Et terriblement attirant et jouissif. J’aimais regarder mes partenaires dans les yeux, autant que je le pouvais, mais Blackwood semblait préférer… autre chose. Parler, encore et encore, alors que je me sentais de plus en plus incapable d’aligner deux mots cohérents sans qu’ils soient entrecoupés de gémissements et de suppliques plus ou moins aiguës.
« Sens l'effet que ton cul de salope me fait. Tu te sens puissante ? Attends que je te montre ma puissance… je vais réveiller tes gémissements d'un seul coup, en appuyant juste là… » Mon propre cri me fit tinter les oreilles. Comment est-ce qu’il était arrivé aussi vite à un tel résultat ? Moi-même, j’avais du mal à atteindre la satisfaction. C’était terriblement injuste qu’un tel connard puisse me donner l’impression d’être déchirée de toute part aussi facilement. Je luttais, sans trop savoir pourquoi. Par égo, sans doute, de ne pas vouloir passer pour une fille facile comme il le disait. Pour ne pas lui donner trop d’importance sur l’effet qu’il pouvait me faire. Même si sentir Blackwood me coller contre son sexe me mettait dans tout mes états et me rendait confuse. Il fallait absolument que je lui dise, que je pose certaine limites… sauf que je me sentais de plus en plus glisser vers l’état de bienheureuse inconscience de l’orgasme. « Je sais que tu es sur le point de jouir. C'est pas grave d'admettre que tu as eu tort. Je sais que j'ai toujours raison. » J’approuvais d’un bref signe de tête, sans même y penser, avant d’accepter. Il avait gagner, cette fois. Le sexe, ça avait toujours été un passe-temps, un hobby pour moi. Avec Blackwood, ça devenait une compétition.
Je ne sentais plus mes jambes. Si Blackwood me lâchait maintenant, je serais bien capable de tomber sur le sol tellement j’avais mal aux cuisses – sans parler de la sensation qu’il était toujours présent en moi. Je me tenais à ses bras en essayant de retrouver mon calme, tremblant toujours de tout mon corps. « Je t'en dois un deuxième, il me semble. Mais cette fois, je vais être bon prince et te laisser t'allonger. » Quel salaud ! C’était tellement humiliant d’avoir besoin de son aide pour m’asseoir et m’allonger. « Écarte tes cuisses. » « Il manque le mot magique… » Je soufflais malgré moi, en le défiant du regard, même si j’obtempérais quand même. J’en voulais plus. J’étais à deux doigts de lui réclamer une pénétration complète. Je ferma les yeux en l’attendant, avant de me redresser d’un coup, les yeux brillants, les lèvres entrouvertes sur un gémissement de plus en plus fort. Oh, mais quel salaud ! Et il était si doué en plus. Je passa ma main dans ses cheveux, sur son front, délicatement. La surprise passée, je commençais à sentir l’excitation monter. Je pouvais comprendre pourquoi il m’avait bloqué durant ma fellation. Il y avait quelque chose d’excitant et d’un peu malsain à savoir que quelqu’un était à sa merci. J’étais complètement à la sienne pour l’instant. Si je verrouillais mes mains autour de son cou, il serait en mon pouvoir. Mais ce serait trop facile.
J’accueillis l’orgasme bien plus vite que la première fois. Je jouais avec ses cheveux, caressait ses épaules et même, sur la fin, je commença à me toucher les seins comme il l’avait fait précédemment. Lui qui m’avait traité de salope, il allait en avoir pour son argent. « C’était plutôt pas mal… pour un garçon. » Je lui caressa la joue en souriant, regrettant instantanément de m’être montré presque attendrie et gentille avec lui. « Tu passes aux choses sérieuses, tu as fini de jouer ? » Je l’encouragea à grimper sur moi, à me pénétrer en me regardant dans les yeux. « Je suis extrêmement difficile à satisfaire. » En temps normal. Mais il n’avait pas besoin de savoir que tout ce qui venait de se passer entre nous sortait de l’ordinaire. Je le laissa prendre ses marques, en feignant d’être un peu blasée par ses premiers va-et-vient. La vérité était que je me contenais du mieux que je pouvais, pour mettre mon plan à exécution. Je voulais avoir moi aussi un peu le droit au pouvoir. Je serrais les cuisses contre son bassin, les bras autour de son cou, et j’essayais désespérément de me mettre au-dessus de lui. Une force démentielle me plaquait contre la table, me pénétrant de part en part. « C’est ton côté loup-garou ou ta masculinité toxique qui se sent menacé par moi ? » Lançais-je dans un souffle, avant de me gagner par les gémissements. Blackwood imposait un rythme auquel je n’étais pas habitué, brutalement, et ses à-coups faisaient naître en moi de la douleur ou du bonheur, parfois les deux mélangés. J’essayais de le fusiller du regard, mais garder les yeux ouverts étaient de plus en plus dur. Ils se fermèrent d’un coup lorsque je m’agrippa à lui, me laissant envahir confusément par un nouvel orgasme. Ce qui ne m’était jamais arrivé : jouir en premier dans une relation hétérosexuelle. Et gémir faiblement en regardant l’homme prendre du plaisir. Dire que j’étais bouleversée était faible. Et la proposition de Blackwood au début, sonnait un peu comme une menace perverse : est-ce qu’après avoir jouit en moi – ou sur moi, ou quoi qu’il se décide de faire – je devrais encore subir par deux fois ses assauts sexuels qui faisait osciller la douleur et la jouissance dans mon corps ?