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RPG Harry Potter

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Lorenzo Drymörk
Contexte
Nous sommes le mardi 26 février 2002. Lorenzo, surnommé Enzo, est en quelques sorte un orphelin. Elevé par un père violent et des demi-frères qui le haïssent, Enzo fait de son mieux pour cacher les blessures qu'il récolte de la maison. A l'école, il a plutôt la réputation d'un garçon drôle mais bagarreur. Aujourd'hui encore en est le parfait exemple ...

Heaven is a place on earth
« Tu sais ce qu’est le plus con ? »

Sa tête appuyée contre son sac à dos, Enzo regardait le plafond du couloir où le Baron Sanglant faisait de grands gestes pour expliquer on-ne-savait-quoi au Moine Gras.

« C’est d’avoir un putain de cours de merde de 9h à 10h et puis plus rien jusqu’à 16h ! »

Enzo tourna la tête vers Drake et lui lança un sourire ironique.

« Ça, c’est la véritable merde ! »
« Te plains pas. Tu serais en cours, tu râlerais autant ! »
« Déjà, je me plains si je veux. » répliqua Enzo en se redressant. « Et puis, merde, j’suis en 6ème année et j’peux même pas faire la grasse mat’ quoi ! »

Cette fois-ci, Drake éclata de rire, comme exaspéré.

« Et c’est toi qui dis ça ? Toi qui, avec ton emploi du temps, commences tous les autres jours à 11h00 ! Tu n’as que le mardi, mec ! »

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Drake Zabini

Enzo regarda Drake, comme surpris qu’il réagisse comme ça, avant de lui balancer son poing dans la jambe.

« Ce n’est pas une raison ! »

Il secoua la tête, un sourire en coin face à l’hilarité de son meilleur pote. Ils venaient de manger le repas du midi et tous deux n’avaient pas de cours en première heure de l’après-midi. Ils en avaient donc profité pour traîner dans les couloirs de Poudlard. Hécate et Joey devaient probablement être en cours et parfois, ça faisait du bien d’être qu’entre mecs.

Enzo passa la main dans ses cheveux avant de se mettre debout. Il avait envie de bouger, de faire quelque chose plutôt que de rester là, étendu, à écouter deux fantômes se chicaner pour une soirée de mort auquel il n’y comprenait rien.

« Tu fais quoi ? »
« J’sais pas, je vais trouver … » répondit le Gryffondor en se passant la main dans la nuque.
« Tu repenses encore à ce que t’a dit Chastang ? »
« Je l’emmerde c’lui-là ! » répliqua-t-il.

Le professeur Chastang n’avait pas été tendre ce matin. Encore une fois, Enzo s’était pris un savon pour ne pas avoir rendu à temps le devoir. De toute façon, il n’y comprenait rien aux Détraqueurs et n’avait pas envie de se plonger dans des livres ennuyeux et poussiéreux, surtout quand ça signifiait d’aller voir Mme Pince dans son antre.

« J’pense que tu devrais le faire. »

Enzo tourna la tête vers Drake qui s’était lui aussi mis debout, le regard très sérieux.

« Sérieux, mec, ce serait pas la mort de travailler un peu. Ça éviterait que le prof soit ensuite en colère toute l’heure. Pense à nous. »

Drake donna une tape sur l’épaule d’Enzo qui soupira. Il n’avait pas envie de faire d’effort. Aucun. Rien. Nada. Il avait besoin d’une distraction et Drake ne l’aidait pas franchement à penser à autre chose. Il attrapa son sac et commença à avancer dans les couloirs, Drake sur ses talons. Ella Lloyd était à l’étage en-dessous et lorsqu’elle vit Drake et Enzo, elle commença à discuter de sa dernière dissertation.

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Ella Lloyd

Evidemment, Drake était trop heureux de pouvoir faire son intello à expliquer ce qu’il avait mis et pourquoi. Enzo leva les yeux au ciel avant de regarder autour de lui. Il n’y avait personne d’intéressant. Personne, sauf … Lemony.

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Lemony Morris-Clever était un Gryffondor d’un an de moins que lui. Mais ce n’était pas comme ça qu’il le gardait en mémoire. Non, Lemony était surtout un ami de Bastian. D’ailleurs, où il était ce con ? Enzo regarda de gauche à droite mais aucune trace de son jumeau. Un sourire naquit sur ses lèvres alors qu’une idée de distraction lui venait en tête. Lorsque Lemony bougea, visiblement désireux de changer d’étage (peut-être que la discussion de Drake et Ella l’ennuyait ?), Enzo s’avança, comme partant dans le sens inverse. Son épaule heurta alors celle de Lemony. Ce dernier n’aurait surement pas réagi mais Enzo pouvait s’en charger pour lui.

« Nom d'une bouse de dragon ! Regarde où tu mets les pieds ! » s’écria-t-il en revenant vers Lemony. « Hey, j’te parle, teubé ! »

Il posa une main sur l’épaule du 5ème année pour l’obliger à se retourner vers lui. Drake et Ella avaient stoppé leur discussion pour observer le manège d’Enzo. C’était toujours la même chose.

« Oui, toi ! » continua Enzo. « Regarde où tu vas. Tu aurais pu me démonter l’épaule. »

Comme d’habitude, Enzo exagérait toujours tout, parlait fort et faisait des grands gestes, juste pour attirer l’attention sur lui. Il ne laissait pas vraiment l’occasion à Lemony de parler et cela lui plaisait. Il voulait juste montrer à ce connard que ça ne servait à rien d’être ami avec le mauvais jumeau. Ca ne lui apporterait aucun bien. Rien. Bastian ne faisait pas de cadeau. Il n’avait rien à offrir à ses proches, à ses amis. Il ne pensait qu’à son propre intérêt, rien d’autre.

« Hey oh ! Tu pourrais t’excuser au moins. »

Enzo le poussa à l’épaule à nouveau, comme pour le pousser à réagir.

« Enzo, arrête … » souffla Drake.
« T’inquiètes, je gère ! » répondit le Gryffondor. « Bon, Lemony, t’es con ou bien ? C’est le fait de trop traîner avec tes plantes qui te rend aussi siphonné du bocal ? »

Il regarda le pot qu’il tenait entre les mains. C’était quoi cette plante encore ? Enzo aurait sans doute été un peu plus attentif en Botaniques, il aurait su analyser mais là, ça le dépassait bien tout ça. Et puis, quel intérêt, franchement ?

« T’inquiètes pas, elle va s’en remettre. » souffla Enzo en touchant l’une des feuilles qui se détacha sous sa main peu délicate. « Ah, merde. »

Il eut un petit rire avant de regarder Drake et Ella. Quoi ? QU’est-ce qu’ils craignaient ? Que l’idiot du village se transforme en Hulk ?

@ Victoire


Dernière édition par Enzo K. Drymörk le Lun 1 Jan - 13:05, édité 2 fois

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« Parfois, le plus grand acte de bravoure, c’est d’affronter ses propres faiblesse. »

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Heaven is a place on earthMardi 26 février 2002Greffer une plante, c’est pas simple. Mais c’est la seule solution pour créer une nouvelle fleur. Pour l’instant, c’est juste des feuilles. Des feuilles de rose Veilchenblau, un greffon de rose Landora. Rose violette et rose jaune. Le bleu existe pas dans la nature, sinon ça aurait été plus simple de faire une rose verte. Faut juste tester, essayer. Et puis prendre un pinceau pour mettre du pollen des deux espèces sur ma nouvelle fleur. Quand elle sortira. Et après, je donne à Enola. Ou pas. Ai peur qu’elle la casse ou qu’elle la tue. Les deux, peut-être. Je ferais un cadeau. Mais un cadeau qui reste dans la Serre, voilà. Juste pour être sûr. Il faut que j’aille dans la Serre, maintenant. Sûrement, j’ai un cours où je dois être maintenant, mais j’ai la flemme. C’est pas les cours d’Oncle Ewan. C’est pas important. Je traverse le couloir en tenant bien fort le pot. Il est tout fragile, tout mignon. On dirait vachement la fille, sauf qu’il est moins chiant. Il parle pas du tout.

Un mec crie. Ils font souvent ça, les gens. « Hey, j’te parle, teubé ! » Je serres fort les dents quand il m’attrape l’épaule et que je tourne sur moi. J’aime pas ça. Et je peux même pas le mordre, Dada et le psy ont dit que j’ai pas le droit. Il faut parler. Conneries. Je regarde le mec. Aucune idée de qui c’est. C’est moi qu’il a appelé ? Suis pas teubé. Même la fille le dit. « Regarde où tu vas. Tu aurais pu me démonter l’épaule. » Je hausse les miennes. Bizarre comme façon de parler aux autres. Si moi j’aurais fait ça, Bébé Spencer m’en aurait retourné une. « Pas ma faute si t’es fragile. » Qu’il prenne une Potion de Force ou qu’il fasse du sport, pourquoi il m’emmerde ? « Hey oh ! Tu pourrais t’excuser au moins. » Je fais deux pas en arrière parce que je m’attendais pas qu’il me pousse. Faut savoir, il a mal à l’épaule oui ou merde ? Un autre gars lui dit d’arrêter. Il a une meilleur aura que l’autre qui bouillonne, là. Lui, devant moi, il a un problème. Heureusement, les auras merdiques, c’est pas contagieux. Juste chiant de devoir se les coltiner.

« T’inquiètes, je gère ! » Ricanement. C’est un gens. Et comme plein de gens, il est con. Il gère rien du tout, il doit me confondre avec quelqu’un. Parce que moi, je le connais pas. « Bon, Lemony, t’es con ou bien ? C’est le fait de trop traîner avec tes plantes qui te rend aussi siphonné du bocal ? » « J’suis pas con. Toi, si. » Je mets le pot en retrait. Un peu. Je le sens pas, ce mec. « Touche pas. » « T’inquiètes pas, elle va s’en remettre. » Il est vraiment con alors. J’ai pas le temps de retirer le pot, il touche une feuille. Il l’arrache. Connard, connard, connard ! « Ah, merde. » Je regarde la feuille qui tombe par terre. Et je sens le grand vide, envie de hurler et de lui faire du mal. Il regarde pas. Je pose la plante par terre. Promis, promis, je m’occupe de toi bientôt. Tu seras à l’abri dans la Serre. Et puis je me retourne vers l’autre con. Revers du droit dans sa gueule. Il rit moins, maintenant. « Va t’faire foutre ! » Fonce sur lui pour essayer de le faire tomber. Si il tombe, je le bourines de coup de poings. Ça, c’est facile. Comme à l’école, quand on a dit que Bébé Spencer c’est ma demi-sœur.
:copyright:️ Justayne

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Sebastian

Enzo & Lemony


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| Mardi 26 Février 2002 |

Putain je vais me le faire… Putain j’vais me le faire !

Je marche d’un pas décidé dans les couloirs de Poudlard, les poings serrés, les phalanges blanchies.

Tout allait plutôt bien aujourd’hui. Les cours, la vibe, bref… Y' a des jours sans, des jours avec et ce jour-là était plutôt tranquille alors j’allais clairement  pas m’en plaindre. Mais fallait qu’on vienne me faire chier avec une nouvelle histoire. C’est un “pote” qui s’est ramené, le sourire jusqu’aux oreilles, tout content de me rapporter une nouvelle connerie. Dès que j’ai vu sa tête de con approcher, j’ai pigé qu’il y avait un truc et que ça allait pas me plaire. Appelez-ça l’intuition, j’appelle ça “l’habitude”.

Mec, putain… Y a Morris-Clever et ton frère qui sont en train de se foutre sur la gueule ! C’est trop drôle, faut que tu vois ça !
Ils font quoi !?

J’ai poussé l’autre débile d’un mouvement rapide après qu’il m’aie indiqué approximativement quel couloir suivre pour retrouver la bagarre qui prenait place non loin de l’endroit où je me tenais moi-même, de base occupé à discuter avec des potes. Des potes moins chiants que celui qu’est venu me raconter pour Lemony et Enzo.

J’ai horreur de cette partie du job de Préfet. Quand je vis ma vie et que des Gryffondor décident de commencer à faire de la merde et que c’est à moi de gérer. Parce que , clairement, j’ai pas décidé d’aller voir pour me nourrir du spectacle. Clairement, j’allais botter des culs. Du moins l’un d’entre eux, ça c’est certain.

J’arrive au niveau de la scène, sourcils froncés, à la fois soulagé de voir que je ne me suis pas déplacé pour rien et, en même temps, vénère comme tout. J’pige pas tout ce qu’il se passe. Y a Lemony qu’est par terre avec Enzo et les deux sont en train de se foutre un max de coups. Ça part dans tous les sens, on voit rien de concret, bref… J’pourrais même pas me rassurer en me disant que j’ai eu le droit à un spectacle intéressant. Tout ce que je sais c’est que j’suis pas d’humeur à c’qu’on me fasse chier et que, là, ça me casse sérieusement les couilles.

Je marche d’un pas assuré jusqu’au niveau des deux zouaves qui se roulent par terre comme des gamins et je les interpelle , haut, fort et fermement.

Hey , vous deux ! C’est bon là !

Pour me faire mieux entendre, je chope le premier bras que j’arrive à attraper, soit celui de mon frère jumeau, et je le tire violemment en arrière. Je regarde tour à tour Lemony resté au sol et Enzo que je tiens fermement.

C’est pas fini ce merdier !? Il s’passe quoi, même ?

Je marque une pause pour laisser les deux s’expliquer mais, à peine ils commencent, je décide qu’en fait ça me fait plus chier qu’autre chose que d’écouter leurs histoires à la con et que j’ai pas que ça à faire.

Ouais, ouais non en fait j’en ai rien à foutre. Lève-toi, toi.

J’ordonne à Lemony. J’suis en colère mais clairement, au premier regard, je sais déjà quel sort je réserve à l’un et l’autre. C’est pas compliqué : d’un côté y a un mec avec qui je m’entends quand même un peu, aussi surprenant et incongru est-ce, et de l’autre j’ai un petit con dont la simple vue me donne envie de lui éclater sa race.

Putain, t’en as pas marre de foutre la merde !?

Je secoue Enzo en grognant dessus. Ok, j’suis totalement biaisé, c’est injuste, etc… Mais pas totalement. Au fond, entre les deux, Enzo est plus à même à chercher la merde. Ok, oui, bon, j’ai déjà vu Lemony gueuler sur le professeur Rogue j’sais plus trop pourquoi… Il n'est pas célèbre pour sa capacité à prendre sur lui quand il est en colère. Mais rien à foutre, dans ma logique Enzo l’a forcément cherché.

On va discuter de ta punition toi et moi, pigé?

Mon regard noir implique que Enzo n’a pas son mot à dire. On va “discuter” et c’est tout, je ne lui demande pas son avis. Je tourne ensuite mon attention vers Lemony.

Toi, circule. J’veux pas avoir à te coller ou quoi mais la prochaine ça manquera pas.

J’suis pas sûr que je le collerais si ça recommence, en vrai. Y a moyen que je lui trouve d’autres excuses. Biaisé, et je le sais. Mais juste, là, devant des témoins, faut pas trop que ça se voit que je suis biaisé, sinon ça craint un peu. Parce que si on me demande pourquoi je puni que Enzo, j’ai l’excuse que Enzo je le reprend plus souvent que Lemony. Mais si je laisse même pas un petit avertissement à Morris-Clever on va tout de suite capter qu’il y a un botruc sous roche.
KoalaVolant

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You wanna be tough, better do what you can

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Lorenzo Drymörk
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Nous sommes le mardi 26 février 2002. Lorenzo, surnommé Enzo, est en quelques sorte un orphelin. Elevé par un père violent et des demi-frères qui le haïssent, Enzo fait de son mieux pour cacher les blessures qu'il récolte de la maison. A l'école, il a plutôt la réputation d'un garçon drôle mais bagarreur. Aujourd'hui encore en est le parfait exemple ...

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Enzo ne l’avait clairement pas vu venir. Il faut dire qu’encore avant, il n’avait jamais vu Lemony se battre. Alors quand le Gryffondor posa prudemment sa plante au sol et se redressa soudainement pour asséner son poing droit sur la tempe d’Enzo, ce dernier recula de plusieurs pas, se rattrapant de justesse pour ne pas tomber en arrière.  

« Va t’faire foutre ! » lança Lemony.

Il était hors de contrôle. C’était comme si un rideau rouge était tombé sur ses yeux dès qu’Enzo avait eu le malheur de toucher à sa plante. Encore abasourdi, Enzo tomba en arrière avec Lemony sur lui qui lui balança un coup de poing sur la joue.  

« Bordel … »

Enzo joua de ses jambes pour faire tomber Lemony de sur lui et fonça tête la première dans le ventre du 5ème année. Cela lui coupa le souffle durant quelques instants, le temps pour Enzo de donner un coup de poing à Lemony qui réagit presque aussitôt en le repoussant en arrière. Bordel, ce con était vraiment inarrêtable. Enzo n’aurait surement pas imaginé ça au départ. Ce n’était qu’un gringalet qu’il aurait pu rapidement mettre K.O. Mais Lemony semblait jouer sa vie. Enzo entendait derrière eux Ella qui leur sommait de s’arrêter et Drake qui tournait autour d’eux, cherchant visiblement à tirer Enzo de cette bagarre. Mais il était une véritable anguille. Lemony l’assomma d’un coup de poing dans le ventre et d’un coup de pied dans le tibia qui le fit tomber en arrière. Il tira sur le tee-shirt de Lemony qui arrivait sur lui et donna un coup dans sa gorge. Lemony recula sous le coup et Enzo commença à se redresser pour prendre le dessus.

Ce fut à ce moment-là cependant qu’un bras puissant le tira en arrière.

« Putain, Drake, tu … »

Mais ce n’était pas Drake.

« Hey, vous deux ! C’est bon là ! »

Le regard d’Enzo croisa celui de Sebastian. Un regard de haine profonde. Sebastian le tenait fermement par le bras et regardait tour à tour Enzo puis Lemony encore au sol.

« C’est pas fini ce merdier !? Il s’passe quoi, même ? »

Enzo avait envie de lui cracher à la gueule. Il détestait quand ce salopard faisait ça. Se mêler de ses affaires. L’interrompre dans ses affaires. Faire celui qui était propre dans l’histoire. Ses cheveux étaient impeccablement coiffés et son regard droit et assuré suscitait toujours l’admiration partout où il passait. Il était évident qu’avec Enzo à côté qui avait une blessure ouverte sur la joue et un hématome qui se formait sur la tempe de l’autre côté, Sebastian passait pour le garçon le plus réfléchi et mature.

« Ce connard m’a bousculé … » commença Enzo en même temps que Lemony donnait à son tour une justification immédiatement interrompue par la voix tranchante de Sebastian.
« Ouais, ouais non en fait j’en ai rien à foutre. »

Alors pourquoi tu demandes, connard ? avait envie de dire Enzo.

« Lève-toi, toi. » ordonna Sebastian à Lemony.

Enzo chercha à se dégager de l’emprise du préfet mais ce connard le tenait fermement comme s’il prenait un malin plaisir à lui enfoncer ses ongles dans la peau. Enzo était certain qu’il y prenait plaisir de toute façon.

« Putain, t’en as pas marre de foutre la merde !? »
« Je t’emmerde. » cracha Enzo qui le poussa de son autre bras.

Mais Sebastian resserra sa prise sur son bras. Elle avait disparu mais Drake était toujours là, hésitant visiblement à intervenir. Drake n’aimerait pas se mettre un préfet à dos, mais ce préfet était Sebastian et quelque part, Drake savait de quoi il était capable quand Enzo était concerné.

« On va discuter de ta punition toi et moi, pigé ? »
« Ouais. » railla Enzo. « On va discuter. »

Enzo savait parfaitement ce que cela signifiait quand Sebastian lui faisait cette menace. A nouveau, il chercha à se dégager. Il était prêt à engager le combat s’il le fallait avec son préfet. Il n’avait rien à perdre.  

« Toi, circule. » ordonna Sebastian à Lemony. « J’veux pas avoir à te coller ou quoi mais la prochaine ça manquera pas. »
« Bah bien sûr ! Le chouchou n’aura rien pour cette fois. »

Enzo leva les yeux au ciel, guère étonné par cette décision au final. Lemony n’était sans doute pas ami pour rien avec le préfet. Cela avait ses avantages, fallait croire.

« Bastian … » commença Drake, maladroit. « Laisse Enzo, pour cette fois. Il a agi comme un con, c’est vrai. Mais il est déjà pas mal amoché. Donc vaudrait mieux lui mettre une petite retenue et le laisser aller à l’infirmerie. Je peux l’accompagner. »

Enzo fusilla Drake du regard. Au fond de lui, il savait que Drake ne cherchait qu’à l’aider. Mais de là à proposer carrément une retenue ? Il aurait sans doute dû s’abstenir quoi … De toute manière, Sebastian avait déjà son idée bien en tête.  

« Ouais, un petit tête à tête entre frères quoi … » se moqua Enzo.

Car oui, Sebastian était son frère. Son frère jumeau qui plus est. Et depuis des années, ils se haïssaient l’un l’autre. Depuis que Sangwoo était arrivé dans leurs vies. Depuis que Sebastian avait révélé son véritable visage. Enzo l’assassina du regard et chercha à se dégager une nouvelle fois de l’emprise de son frère, cette fois-ci avec succès.

« Ca va. Je vais te suivre. » dit-il avant de tourner la tête vers Drake. « On se retrouve en cours. »

Le message était clair. Drake devait partir. Il ne le sauverait pas cette fois-ci. Enzo s’était toujours démerdé seul. Et ce serait seul qu’il affronterait une nouvelle fois son frère comme en attestait le regard qu’il lui soutenait comme pour signifier qu’il ne lui faisait pas peur. Ils allaient discuter et peut-être que cette fois-ci, Enzo l’emporterait.

@ Victoire


Dernière édition par Enzo K. Drymörk le Lun 1 Jan - 13:06, édité 2 fois

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« Parfois, le plus grand acte de bravoure, c’est d’affronter ses propres faiblesse. »

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Heaven is a place on earthMardi 26 février 2002Se battre, c’est facile. Faut juste avoir envie de faire tellement mal à l’autre qu’il se relèvera plus. Le gars devant moi était comme ceux dans la cour de récré, en primaire. Il s’y attendait pas. Mais Lemony, il frappe fort. Il a appris à bien viser. La tête, ça fait mal et ça déstabilise. Sauf que le gars, il reprend le dessus. Il commence à être moins con, aussi. Il tape. Le pire c’était dans la gorge. Ça coupe le souffle, les yeux voient plus que du noir pendant un instant. Plus d’aura. Plus rien. Le monde qui devient beaucoup trop calme d’un coup, alors que j’ai pas décidé. C’est bizarre. J’aime pas ça. J’ai super mal au dos, je suis tombé sur le sol. Très fort sur les pierres. J’arrive pas à respirer normalement du premier coup. Et le gars s’avance toujours. Si je pouvais le faire tomber par terre et éclater sa face contre le sol…

« Hey, vous deux ! C’est bon là ! » Le gars s’arrête, et dévisage un autre type. Un que je connais. Le Préfet de ma Maison. Celui qui fume avec moi. Je l’aime bien, parce qu’il aime bien ce que je fais. « C’est pas fini ce merdier !? Il s’passe quoi, même ? » Peux pas parler, moi. C’est le gars qui dit, sauf qu’il dit de la merde. « Ce connard m’a bousculé … » Connard toi-même. Va crever. J’essaye de pourrir son aura avec des pensées négatives. Elle est déjà super chargée, pleine de merde. C’est pas étonnant, il a vraiment l’air d’être un gros connard. Ça va se répercuter sur son karma, c’est sûr. Bien fait. « Lui, il a fait du mal à… » « Ouais, ouais non en fait j’en ai rien à foutre. » Bon, je me tais. J’avoue, on s’en fout un peu. J’arrive à respirer, mais j’ai la voix un peu bizarre. Je rampes vers la plante. Elle va bien. Heureusement, sinon je l’aurai mis en pièce, le gars. « Lève-toi, toi. » C’était simple à comprendre. Enfin un Préfet qui sait parler au citron. Je l’aime bien, ouais. Je me lève, je prends la plante et je caresse les feuilles. Les deux devant moi se disputent, mais ça m’intéresse pas trop. Ils ont qu’à se démerder tout seul.

« Toi, circule.  J’veux pas avoir à te coller ou quoi mais la prochaine ça manquera pas. » « Bah bien sûr ! Le chouchou n’aura rien pour cette fois. » Chouchou. Moi. N’importe quoi. Il a pas bien regardé. C’est juste que moi, j’attaquais pas les gens pour rien. J’étais sage. Donc je me faisais pas trop punir. Lui, il méritait son karma de merde. « Ta gueule, toi. » Un autre gars apparu presque magiquement. Ou alors il était là depuis le début. « Bastian …  Laisse Enzo, pour cette fois. Il a agi comme un con, c’est vrai. Mais il est déjà pas mal amoché. Donc vaudrait mieux lui mettre une petite retenue et le laisser aller à l’infirmerie. Je peux l’accompagner. » Je plisse les yeux pour regarder. C’est pas vrai, il est pas si amoché que ça. J’aurai pût faire pire si j’avais eu le temps. Je laisse passer un instant, je piges pas trop de quoi les deux parlent ensembles. Mais j’aime bien Sebastian. Faut que je lui dise. « Fais gaffe, il va te contaminer. » Ce genre de truc, ça arrive, quand on est trop proche. Des fois c’est bien, comme quand Bébé Spencer contamine les gens avec sa joie. Mais là, c’était pas de la joie. « Tu viens me voir comme d’hab’, après ce que tu vas faire. Faudra nettoyer ton aura. » C’est vraiment pas de la joie qui commence à se répandre autour de Sebastian. C’est un autre truc, noir, très noir. Mais Lemony, il va pouvoir l’aider à se débarrasser de ça. Et puis, il aura bien besoin d’un joint après ce qu’il veut faire, le Préfet.
:copyright:️ Justayne

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Sebastian

Enzo & Lemony


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| Mardi 26 Février 2002 |

« Ce connard m’a bousculé … »
« Lui, il a fait du mal à… »

Dès que j’demande ce qu’il se passe, Lemony et Enzo commencent à se justifier, parlant l’un par-dessus l’autre. Je comprend à cet instant que j’ai pas vraiment envie de savoir, finalement, ce qui les a mené à se foutre sur la gueule. Pas si c’est pour les écouter geindre, du moins. On verra plus tard. En attendant, je leur cloue le bec à tous les deux et m’occupe d’aider Lemony à se redresser sans lâcher mon frère.

« Je t’emmerde. »

Enzo essaie de me pousser en grognant alors que je lui fais la morale. Je resserre mon emprise sur son bras immédiatement ; il est hors de question qu’il s’en sorte comme ça ce p'tit con. En parallèle, j’ordonne à Lemony de dégager avec sa plante qu’il caresse. J’trouve ça chelou mais j’vais pas faire de commentaire à ce sujet hein, c’est pas c’qui importe là.

« Bah bien sûr ! Le chouchou n’aura rien pour cette fois. »

Je me tourne à nouveau vers Enzo que je tiens fermement. Mon frère a beau être plus grand que moi en taille, je n’ai pas tant de mal à le gérer. Faut croire que j’ai l’habitude. Et puis j’suis pas une brindille non plus, j’suis un gars athlétique et ça aide avec quelqu’un bâti comme Enzo.

« Ta gueule, toi. »

Grommelle Lemony. Comme j’allais justement sommer à mon frère de la boucler, j’en rajoute moi-même une couche.

Tu vas la fermer, ta grande gueule ? Si t’obéissais, peut-être que t’aurais pas à envier la façon dont je gère Lemony.

N’importe quoi. Lemony c’est pas particulièrement mon chouchou. C’est juste que Lemony et moi on s’entends un minimum, qu’on fume ensemble, qu’il me casse pas les couilles constamment alors que Enzo et moi… J’pense que notre relation se passe de commentaire.

« Bastian …  Laisse Enzo, pour cette fois. Il a agi comme un con, c’est vrai. Mais il est déjà pas mal amoché. Donc vaudrait mieux lui mettre une petite retenue et le laisser aller à l’infirmerie. Je peux l’accompagner. »

Enzo fusille son ami des yeux et moi-même je lance à Drake Zabini un regard noir. Ce mec est un pote à Enzo, j’le sais, j’suis pas débile et je connais plus ou moins les gens avec qui Enzo traîne vu qu’ils sont souvent là quand on se croise à Poudlard, comme aujourd’hui.


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drake zabini


J’ai rien de particulier contre Zabini, de base. Il a notre âge à Enzo et moi, c’est un mec très sérieux niveau études et tout, il fout pas souvent la merde, quoi. Je lui en demande pas mieux. Par contre, quand il s’agit de mes affaires avec Enzo, qu’il s’occupe de son cul.

C’est très mignon de ta part de te porter volontaire mais je vais gérer à partir d’ici. Enzo et moi on va discuter un peu et je te le rends après.

Je pose ma main libre sur l’épaule de Drake et un sourire se dessine sur mon visage, comme si tout allait parfaitement bien. J’imagine que Zabini n’est pas assez débile pour croire à cette histoire de discussion, il semble savoir quelque chose sur notre relation à Enzo et moi que tout le monde ne sait pas. Toujours est-il que, tant que rien n’est dit à voix haute, je préfère garder la face. Ne sait-on jamais.

« Ouais, un petit tête à tête entre frères quoi … »

Je serre un peu plus mon emprise sur le bras de Enzo et tire rapidement dessus sans même me tourner vers lui, juste pour lui intimer de la fermer. C’est qu’il m’agace sérieusement à piailler comme ça.

Tu vois ? Un petit tête à tête entre frères, comme il dit. Alors je te conseille de t’occuper de tes affaires… D’accord, Zabini ?

Mon sourire persiste mais mon regard s’aggrave, planté dans celui de Drake, assez sévère pour montrer que je ne plaisante pas et que je ne serais sûrement pas bien longtemps patient s’il décide de défier mon autorité.

« Ca va. Je vais te suivre. »

Enzo tente une nouvelle fois de se défaire de mon emprise et, cette fois, je le lâche. Je connais mon frère, malgré tout, et je comprend qu’il est sérieux. Il va bel et bien me suivre cette fois alors que je peux me risquer à le lâcher un peu.

« On se retrouve en cours. »

Alors que Enzo se tourne vers son ami pour lui intimer de s’en aller, Lemony m'approche.

« Fais gaffe, il va te contaminer. »

Me contaminer ? Il doit parler de ses délires d’aura bizarre, là. Ça me fait doucement rire sans pour autant me moquer de Lemony. Il est comme ça, je le sais depuis le temps.

T’inquiète, je gère.

Je lui assure mais il insiste tout de même, me proposant quelque chose de pas si mauvais.

« Tu viens me voir comme d’hab’, après ce que tu vas faire. Faudra nettoyer ton aura. »

J’irais bien insister quant au fait que je n’ai pas besoin qu’on nettoie mon aura mais non seulement peut-être qu’il le faudrait réellement, je sais également ce que ça signifie et ça ne me déplait pas du tout. Du coup, je me contente de hocher la tête.

J’y penserais.

Je jette un regard vers la plante que Lemony tient et, machinalement, je parle à nouveau.

Prends soin d’elle.

Je sais que je n’ai pas besoin de lui demander de le faire pour qu’il le fasse. Et au fond je m’en branle du sort de cette plante. Disons que c’est une façon de dire “tout va bien maintenant, tu peux aller t’occuper de ce qui t’importe”.

Une fois Lemony et Drake partis, je fais signe à mon frère de me suivre. Clairement, personne ne va discuter de la punition qui va tomber : je la connais déjà. En fait, alors que je traverse les couloirs du château, mon œil attentif cherche l’occasion parfaite pour me glisser quelque part à l'abri des regards jusqu’à trouver, au détour d’un couloir, un coin désert. Je suis allé vers cette direction parce que personne ne s’y dirigeait ; j’imagine qu’à cette heure-là personne n’a l’utilité de se balader dans cette zone.

Sans ralentir le pas, je me glisse vers ce dit coin désert et attrape la manche de Enzo pour le tirer avec moi. D’un geste vif, je chope ensuite mon frère par le col et le plaque contre le mur sans douceur.

Alors comme ça t’as envie de jouer du poing ?

De ma main libre, je cherche la baguette magique de Enzo jusqu’à la trouver et la lui confisquer. Je la jette au sol, pas très loin de nous deux, mais je tiens seulement à être certain qu’il ne pourra pas me faire de coup en douce en utilisant cette dernière.

Très bien, Enzo. On va jouer.

Et on va se la jouer classique. Je n’attends pas de réponse de mon frère pour enfoncer mon poing violemment au niveau de son estomac. Je profite de son souffle coupé pour le lâcher tout en le poussant, espérant le voir tomber au sol. À ce moment-là, je fourre mes mains dans mes poches.

Tu t’amuses, p’tit con ?

Un sourire mauvais se dessine sur mes lèvres et je lui fous mon pied dans l’estomac, à nouveau. Histoire de bien accentuer la douleur.

J’peux pas te laisser cinq minutes sans que tu fasses n’importe quoi… Tu me dégoute.

Cette fois, j’écrase la semelle de ma chaussure contre sa joue, faisant pression avec mon corps pour appuyer son visage contre le sol.

T’es juste pathétique, en fait.

Un psychomage aurait sans doute affirmé, à ce moment-là, que mon frère serait une sorte de miroir dans ces moments-là. Que je l'insulte comme je pourrais m’insulter moi-même sans l’assumer. Sauf que moi, là, j’y pense pas. J’suis juste vénère. J’ai envie de lui éclater la gueule.

Maman aurait honte de toi.

Je grogne en le regardant de haut. Je reste silencieux un instant alors que ces paroles font écho dans ma tête. C’est comme si une voix, au fond, me disait que c’était abusé. Qu’il y avait des lignes à ne pas franchir et que je venais de la franchir malgré tout. Mais cette foutue ligne je l’ai franchie plus d’une fois, en fait. Alors, comme d’habitude, je fais comme si c’était pas grave. Comme si ça ne m'affectait pas. Parce que c’est ce que Enzo doit penser, que j’ai pas de cœur. J'aimerai qu’il aie raison.

Putain, pourquoi il faut que ça finisse toujours comme ça ?

Lève toi, j’ai pas fini de te recadrer.

Je lève mon pied et fais un pas en arrière. Comme si je laissais une chance à mon frère de se défendre alors que, je le sais bien, s’il se lève je ne ferais pas mieux que de le foutre au sol à nouveau.
KoalaVolant

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You wanna be tough, better do what you can

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Lorenzo Drymörk
Contexte
Nous sommes le mardi 26 février 2002. Lorenzo, surnommé Enzo, est en quelques sorte un orphelin. Elevé par un père violent et des demi-frères qui le haïssent, Enzo fait de son mieux pour cacher les blessures qu'il récolte de la maison. A l'école, il a plutôt la réputation d'un garçon drôle mais bagarreur. Aujourd'hui encore en est le parfait exemple ...

Heaven is a place on earth
« Fais gaffe, il va te contaminer. » souffla alors Lemony sur un air de conspirateur.

Qu’est-ce qu’il racontait c’lui-là encore ?

« T’inquiète, je gère. » répondit machinalement Bastian.
« Tu viens me voir comme d’hab’, après ce que tu vas faire. Faudra nettoyer ton aura. »

Faudra nettoyer quoi ? Enzo ne put s’empêcher de pouffer de rire. Putain, mais il sortait d’où ce mec ? Enzo ne lui avait jamais beaucoup parlé jusqu’à maintenant, et il savait qu’il était lunaire. Mais franchement, à ce point ?

« J’y penserais. » acquiesça le préfet avant de désigner la plante que Lemony tenait à nouveau entre ses mains. « Prends soin d’elle. »

Lemony les regarda encore un instant, avant d’emprunter le même couloir que celui qu’avait suivi Drake quelques secondes plus tôt. Enzo sentit une boule se former dans la gorge et un nœud dans son estomac. Il se retrouvait seul avec Sebastian. Il se tourna vers lui alors qu’il lui faisait signe de le suivre. Les poings serrés, Enzo actionna le mode marche pour suivre son frère. Il aurait pu s’enfuir. Courir en arrière et le semer dans le dédale de couloirs.

Mais Sebastian n’aurait pas hésité à utiliser un sortilège pour entraver ses pas ou pire lui déchirer le talon comme il lui avait déjà fait une fois. Et si par chance Enzo avait réussi à lui échapper, Bastian l’aurait retrouvé tôt ou tard ou bien il aurait trouvé un moyen bien pire pour faire souffrir Enzo. Quoi qu’il choisissait, il aurait mal. Alors autant en finir de suite ? Et pourquoi pas essayer de rendre les coups ?

Ils traversèrent plusieurs couloirs. A cette heure-ci, les élèves étaient pour la plupart en cours ou bien à étudier à la bibliothèque. Mais Sebastian semblait connaître l’endroit parfait où ils ne seraient pas dérangés. Enzo imaginait facilement qu’avec ses rondes de préfet il avait pu repérer pas mal d’endroits comme celui-ci. Il y avait aucun portrait de sorciers célèbres. Juste une table en bois avec un vase et une plante qui se tortillait dans tous les sens, comme un filet du diable. Ils continuèrent de marcher jusqu’à ce que soudain Bastian tire Enzo par la manche et d’un geste rapide, le plaque contre le mur. Enzo fut immédiatement assommé par les pierres derrière son crâne alors que Bastian le soulevait par le col de sa chemise.

« Alors comme ça t’as envie de jouer du poing ? » susurra Bastian.
« T’as pas pu résister bien longtemps … » le provoqua Enzo.

Sa main tenta de chercher sa baguette coincée dans la poche de sa robe de sorcier, mais Bastian fut plus rapide. Il attrapa sa baguette et la jeta dans le couloir, la faisant rouler sur les pierres froides. Le cœur d’Enzo s’était accéléré.

« Très bien, Enzo. On va jouer. »

Le poing de Bastian s’abattit violemment dans son estomac. Incapable de l’en empêcher, Enzo se courba aussitôt en deux, se mettant à tousser, le souffle court. Mais Bastian n’avait pas l’intention de lui laisser de répit. Il le poussa au sol et Enzo se cogna une nouvelle fois la tête. Des tâches noires se formèrent devant ses yeux. Putain, pourtant il devrait avoir l’habitude. Il devrait être endurant, non ? C’était toujours la même chose avec lui. Il essaya de retrouver son souffle et de se soulever pour pouvoir riposter mais son jumeau revint à la charge.

« Tu t’amuses, p’tit con ? » se réjouit-il en lui assénant un coup de pied dans l’estomac.

Enzo toussa davantage et se mit à rouler sur le côté, espérant atteindre sa baguette dans toute cette confusion.

« J’peux pas te laisser cinq minutes sans que tu fasses n’importe quoi… » poursuivit le préfet. « Tu me dégoutes. »

Enzo se força à récupérer sa vue et son souffle pour se traîner sur le sol. Où était-elle ? Peut-être devrait-il attraper les pieds de Bastian et le faire trébucher ? La magie n’avait jamais été son fort alors autant utiliser ce qu’il savait le mieux faire.

Bastian s’approcha de lui et écrasa la semelle de sa chaussure sur sa joue.

« P … pauv’ con … » cracha Enzo dans un souffle qu’il peinait à retrouver.
« T’es juste pathétique, en fait. »

Sa tempe lui faisait déjà mal du coup de poing qu’il avait reçu de Lemony tout à l’heure. Mais à présent il sentait tout son corps se courber à la douleur qui ne cessait d’aller et venir dans son estomac. Il avait envie de vomir et ses yeux voulaient se fermer pour abandonner tout. Peut-être que c’était la solution ? S’il était évanoui, Seb serait forcé de le laisser. Quoi que … ça lui était déjà arrivé de s’évanouir par le passé … et Aaron ne lui avait pas fait de cadeau.

« Maman aurait honte de toi. »

Les mots n’arrivèrent pas tout de suite dans l’esprit d’Enzo. Les yeux à moitié ouverts, le sol froid de la pierre collée contre sa joue, la semelle de Bastian l’obligeant à rester au sol, la phrase mit du temps à faire sens. Et comme pour lui laisser le temps de bien percuter, Bastian attendit patiemment. Comme s’il adorait lui faire du mal. Comme s’il savait où appuyer pour faire mal.

Bastian et lui avaient la même mère. C’était elle qui les avait élevé durant leurs cinq premières années. Leur mère. Ester. Une larme roula sur la joue d’Enzo alors que ses poings se serraient à nouveau. Ce … connard osait parler de leur mère ainsi. Non, sa mère n’aurait pas honte de lui. Il aurait honte de Bastian. De ce qu’il était devenu. De ce connard arrogant … De … Une deuxième larme roula sur sa joue.

« Lève toi, j’ai pas fini de te recadrer. »

Bastian retira sa semelle et se recula, lui laissant champ libre. Et Enzo fit exactement ce qu’il voulait. Il se força à se redresser, ragaillardi par l’insulte que son jumeau avait prononcée. Il allait le défoncer. Même si sa tête tournait, même s’il tanguait, même si son estomac menaçait de rendre son repas du midi, même s’il ne gagnerait jamais face à Bastian.

« Pauv’con. » répéta-t-il.

Et profitant de sa chance, il se jeta sur Bastian. Il prit son élan et balança son poing vers le préfet qui l’évita gracieusement. Un sourire moqueur se dessina sur son visage alors qu’Enzo se rattrapait avec le mur. Mais il ne perdit pas un instant et se retourna. Cette fois-ci, son coup atterrit juste : Bastian en eut le souffle coupé quand il reçut la main d’Enzo droit dans sa gorge. Il tituba en arrière et Enzo se dépêcha de repérer sa baguette magique. Elle avait roulé sous la table. Il se précipita droit vers elle mais fut soudain … paralysé.

Sebastian. Sebastian en avait eu assez de jouer et l’avait paralysé d’un sortilège. Il le tourna vers lui alors qu’Enzo était incapable de bouger quoi que ce soit. Il écouta Sebastian l’insulter, le menacer et utiliser des mots qu’Enzo aurait rêvé lui faire ravaler. Salopard de … Mais lorsque Bastian leva le sortilège, ce n’était pas pour qu’Enzo puisse à nouveau lui donner un coup. Non, Sebastian l’envoya valser d’un Expulso contre le mur.

Enzo sentit une violente douleur lui transpercer le crane et un liquide chaud s’écoulait derrière. Paralysé par la douleur cette fois-ci, Enzo leva lentement ses doigts jusqu’à son crâne où ses cheveux blonds commençaient déjà à être tâché de sang. Il leva les yeux vers Sebastian qui le regarda avec un air de défi avant de tourner les talons. C’était terminé.

Enzo se laissa tomber à genoux, sonné. Pourtant, il savait qu’il ne pouvait rester là. Si un professeur le trouvait comme ça, le crâne en sang et la joue gonflée, il l’accuserait forcément de s’être battu. Et si Enzo mentionnait par malheur le nom de son frère, personne ne le croirait et cela finirait simplement par convoquer Sangwoo. Et là, ce serait pire.

Il se força à se relever, trébucha et se rattrapa au mur. Le goût de bile remontait dans sa gorge et il n’eut pas faire dix mètres qu’il tomba à quatre pattes. La tête lui tournait de plus en plus et sa vue se brouillait. Merde. Merde.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre. Enzo se força à se relever et à se caler contre un mur, comme s’il étudiait la plante dans son pot.

« Enzo ? »

Sa poitrine se serra douloureusement en tournant la tête vers Drake. Bien sûr que ce con n’était pas parti au prochain cours. Tous deux se regardèrent un long moment. Enzo ne sachant que dire, et Drake analysant les dégâts. Et puis, finalement, il s’approcha d’Enzo et passa un bras autour de ses épaules.

« On va aller voir Pomfresh, ok ? »
« Non … »
« Ok, … Hécate alors ! »

Hécate était la plus douée d’entre eux en potions et faisait toujours des miracles pour soigner les blessures d’Enzo.

« … Pas un mot … » souffla Enzo.
« Ouais … » dit Drake en avançant dans le couloir. « On dira que tu t’es battu avec Lemony et c’est tout. »

Enzo hocha la tête et se laissa porter par Drake dans le dédale de couloirs. Ouais, inutile que les autres posent des questions. Il n’en avait pas envie. Et une fois qu’il aurait retrouvé ses esprits, il trouverait de meilleurs excuses.

Dimanche 14 avril 2002

Enzo se retourna dans son lit. La seule chose bien d’être le fils de Sangwoo Yoon, c’était d’avoir une chambre avec un lit royal. Mais les draps froids n’aidaient pas à le rassurer. Cette chambre était si impersonnelle qu’on peinait à croire que quelqu’un vivait ici.

Sangwoo avait demandé à ses enfants de rentrer à la maison pour les vacances de Pâques, comme la bonne famille qu’ils étaient. Maël, Bastian et Enzo étaient rentrés par le Poudlard Express, récupérés le soir par Aaron et Dorian. Eleanore était à la maison et avait accueilli chacun d’entre eux avec un large sourire. Rapidement, Enzo était allé s’enfermer dans sa chambre, le seul endroit où il pouvait avoir un peu de répit.

Il savait que la semaine serait rude. Au dîner auquel Enzo avait été obligé d’assister, Aaron avait parlé de ses cours de merde et de ses professeurs de merde qui ne l’aidaient pas à lui offrir un avenir radieux. Ca le mettait en rage, disait-il, même si Sangwoo avait déjà prévu d’aller rendre visite au doyen pour lui glisser quelques Gallions. Quant à Dorian, il était resté silencieux, ne cessant de jeter des coups d’œil curieux vers Bastian et Enzo. Sangwoo avait ensuite évalué les derniers bulletins scolaires reçus de Poudlard. Evidemment, celui d’Enzo n’était guère glorieux et il avait été de corvée tout le reste de la soirée, subissant les moqueries de Mael qui ne cessait de salir la table ou la cuisine dès qu’Enzo nettoyait.

Plus d’une fois, il avait failli craquer et tordre le coup de ce gamin, mais il savait qu’Aaron, Dorian et Sangwoo le gardaient à l’œil, prêts à réagir au moindre faux pas de sa part. Alors, dès que Mael s’était lassé de ce jeu et qu’il était parti se coucher, Enzo avait aussi regagné sa chambre et l’avait fermé à clé. Ne pouvant pas faire encore de magie, il savait qu’il n’était pas à l’abri qu’Aaron et Dorian utilisent un sort comme Alohomora pour pénétrer à l’intérieur.

Cela lui rappelait sa première nuit avec eux …

Mardi 16 juillet 1991

Enzo tentait de contenir ses sanglots. Voilà plusieurs mois maintenant qu’ils vivaient ici, mais il n’arrivait pas à s’y faire. C’était si froid dans cette maison. Et leur père était si dur. Pourquoi ne voulait-il pas de câlin ? Et pourquoi Sebastian ne voulait-il pas qu’il vienne dormir dans son lit ? Enzo frissonna alors que la poignée de la porte de sa chambre s’actionnait doucement dans la nuit. Prenant son courage à deux mains, il se redressa rapidement dans son lit et ramena ses jambes contre lui.

« Qui est là ? » demanda-t-il de cette petite voix fluette qu’il avait à 6 ans.

Le visage d’Aaron Jun apparut. C’était un garçon d’une douzaine d’années, les cheveux blonds, un peu rondouillet. Les demi-frères d’Enzo et Sebastian leur avaient été présentés aujourd’hui même. C’était assez impressionnant de se découvrir une aussi grande famille quand il y avait à peine quelques mois on pensait qu’on n’avait rien. Mais les garçons n’avaient pas été vraiment accueillants …

Comme répondant à ses pensées, Dorian Chan-Yeol, 10 ans, traîna Sebastian à l’intérieur de la chambre, l’ayant coincé derrière la nuque. Aaron referma aussitôt la porte derrière eux et alluma la lumière. Enzo regarda, tout tremblant, Sebastian qui ne semblait pas briller plus que lui. Pourtant, jamais son jumeau ne croisa son regard.

« Que … que se passe-t-il ? »

Aaron croisa le regard de Dorian et ricana.

« Il faut qu’on vous accueille comme il faut dans la famille. » dit-il.

Il vint attraper Enzo par le bras et le traîna dans la chambre pour le balancer au sol, à côté de Seb que Dorian avait poussé lui aussi.

« Allez, battez-vous ! »

Enzo se releva péniblement et tenta de réajuster son pyjama.

« Quoi ? »
« Battez-vous. » répéta Dorian. « C’est le rituel ici. Celui qui gagne passera sa nuit au chaud dans son lit. L’autre … »

Il tourna la tête vers Aaron qui eut un sourire moqueur.

« Disons qu’il ira dire bonjour à la harpie du grenier. »

Enzo frissonna. Cette créature hantait le grenier depuis des semaines et Sangwoo avait demandé à un agent du Ministère de venir leur en débarrasser. Il ne devait venir que dans une semaine. Bien sûr, en apprenant cette nouvelle, les fils de Sangwoo s’en étaient beaucoup amusés et avaient supplié leur père de pouvoir la voir dès que l’agent du Ministère l’aurait tué.

« Je ne me battrai pas. » dit Enzo, essayant d’être courageux.

Il tourna la tête vers Sebastian, espérant qu’il ferait front avec lui. Après tout, ils étaient deux. Et eux aussi. Et peut-être que s’ils criaient assez forts, Sangwoo viendrait et gronderait Aaron et Dorian. Non ?

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ




« Parfois, le plus grand acte de bravoure, c’est d’affronter ses propres faiblesse. »

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Sebastian

Enzo


Heaven is a place on earth


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| Mardi 16 Juillet 1991 |

Je n’aimais pas cette maison. Cet endroit était le pire dans lequel j’avais pu vivre et ce depuis notre naissance à Enzo et moi. C’était même pire que le foyer moldu et c’était dire vu comme je haïssais le foyer à l’époque. Je ne pensais pas, un jour, souhaiter y retourner. Mais voilà, on dit bien que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis… Il faudrait être franchement débile ou avoir un grain pour ne pas regretter le foyer en connaissant le domicile Yoon.

Les premiers jours avaient été une réelle épreuve mais ils n’étaient pas les pires. Au moins, au commencement, j’avais Enzo avec moi… Ce qui n’était plus vraiment le cas aujourd’hui. On pourrait dire que c’était de ma faute : c’était moi qui repoussait mon frère. Mais Enzo tenait tête à Monsieur Yoon, notre père, et ça me faisait peur. Déjà que Monsieur Yoon n’était pas tout tendre, c’était pire lorsqu’on jouait au plus malin et ça je l’avais vite compris. Du coup, j’avais vite fait de m’éloigner de Enzo et de son caractère à problème. Je n’aimais pas ça. Pas du tout. J’avais envie de me cacher avec lui, comme on le faisait au foyer à l’époque, mais je ne le pouvais plus.

Cette nuit, j’étais caché sous les draps de mon grand lit, nerveux. Je sentais que quelque chose de mauvais allait arriver… Je le savais. Plus tôt dans la journée, Enzo et moi avions fait connaissance des fils de Monsieur Yoon. J’avais prié pour que l’arrivée de nouveaux enfants ici rende les choses plus simples, que ces enfants puissent être des alliés… J’avais eu tort d’y croire. Ils ne valaient pas mieux que leur père et ils avaient passé la journée à me faire comprendre qu’il fallait mieux que je ne dorme que d’un œil cette nuit, tout particulièrement Dorian, le deuxième fils de Monsieur Yoon.  Je n’attendais qu’à ce que quelque chose me tombe dessus, et ça n’avait pas manqué.

La porte de ma chambre avait grincé et s’était doucement ouverte. Mon cœur s’était mit à cogner contre ma poitrine et je m’étais recroquevillé sous mes draps, en boule, comme si cela pouvait me protéger.

Hey, y’a quelqu’un ?

J’avais vite reconnu la voix de Aaron, l’aîné des enfants de Monsieur Yoon. Il me faisait franchement peur et je m’étais mordu la lèvre pour ne laisser aucun son échapper. Je n’y croyais pas réellement, mais je m’accrochais tout de même à l’espoir que, si je me faisais tout petit, il s’en irait.

Pourtant il ne s’en allait pas. Il se rapprochait, j’entendais ses pas. Et ses pas n’étaient pas les seuls à résonner. Il y avait quelqu’un d’autre avec lui. Quelqu’un qui sifflotait. Sûrement Dorian. De toute façon, j’eus vite la confirmation : Aaron tira d’un coup sec sur mes draps pour me découvrir.

Il était caché.

Dorian avait rit et Aaron en avait fait autant, d’un rire mauvais.

Ben alors, t’as peur ?

J’avais levé les yeux vers les deux garçons, incapable de répondre. J’avais peur de dire une bêtise. Si je disais “oui” et qu’ils se moquaient de moi ? Si je disais “non” et qu’ils prenaient ça. Du coup j’étais resté figé à les regarder, l’air bête.

Hey, je te cause !

Aaron avait attrapé mon bras pour me secouer un peu et j’avais laissé échapper un glapissement. J’étais sûrement bien pâle et je n’arrivais pas à parler. Je ne faisais que bafouiller et bégayer.

Peut-être qu’il a perdu sa langue…

Dorian avait claqué la sienne, de langue, en me regardant de haut. Il était encore tout jeune mais il transportait avec lui une forte aura d’assurance. Un peu comme Aaron d’ailleurs. Sauf que Aaron, il transpirait la force brute. Dorian, lui, il avait quelque chose de plus subtil.

Tant pis. Il va pas avoir besoin de savoir parler pour la suite.

La suite ?
Mon regard passait de Aaron et Dorian alors que mon souffle se saccadait. J’étais effrayé et la façon dont le sourire de Dorian s’étirait ne me rassurait pas. Très vite, Aaron avait tiré d’un coup sec sur mon bras pour me lever, ce qui m’avait fait mal, mais je n’avais pas osé faire plus que de couiner silencieusement.

Viens, on va jouer un peu.

Ce jeu ne me disait rien qui vaille mais j’avais tout de même sagement suivit Aaron et Dorian. L’aîné ne me lâchait pas de toute façon et j’étais bien trop flippé pour décider de le défier. Qu’importe ce qui allait se passer ensuite : j’allais sagement suivre le mouvement et, avec un peu de chance, je serais bientôt de retour dans le calme étouffant de ma grande chambre.

Il n’avait pas fallu longtemps pour que l’on arrive dans la chambre de mon frère jumeau, ce qui ne me rassurait pas du tout. Je n’aimais pas l’idée que le plus de Aaron et de Dorian implique Enzo. Je pouvais prendre sur moi mais je n’aimais pas voir Enzo se faire maltraiter. Normal, c’était, plus que mon frère, mon meilleur ami.

« Qui est là ? »

Les deux garçons ne s’étaient pas fatigués à répondre. Ils étaient entrés dans la chambre et c’était Dorian qui m’avait tiré à l’intérieur. Aaron m’avait lâché pour ouvrir la porte mais Dorian avait vite prit le relais.

« Que … que se passe-t-il ? »

Aaron avait allumé la lumière et refermé la porte derrière nous. Enzo avait l’air perdu, de ce que j’entendais. Moi, je n’osais pas le regarder. Mon regard était fuyant.

Il faut qu’on vous accueille comme il faut dans la famille.

Aaron s'était exclamé fièrement après avoir échangé un regard complice avec son petit frère. Il était rapidement allé attraper le bras de Enzo pour le sortir de son lit. Dorian m’avait balancé au sol et j’étais tombé juste à côté de mon frère jumeau que Aaron poussait également.

Allez, battez-vous !

Mes yeux s'étaient écarquillés face à l’ordre de Aaron. Non… Je n’avais pas envie de me battre avec Enzo. Surtout pas. Mais je savais déjà que je ne serais pas capable de dire non si Aaron et Dorian insistaient. Je m’étais mis à prier pour que ce soit une plaisanterie, une mauvaise blague. Juste une grosse et fausse frayeur. Enzo, lui, s’était relevé maladroitement.

« Quoi ? »

Dorian s’était rapproché de Enzo et avait planté son regard dans celui de mon frère. Il avait un air de défi sur le visage, le genre qui m’envoyait de vilains frissons.

Battez-vous.

Il avait répété sur un ton sec et sérieux, chassant avec lui tous mes espoirs de fuite : ça n’était pas une blague. Pas du tout.

C’est le rituel ici. Celui qui gagne passera sa nuit au chaud dans son lit. L’autre …

Dorian avait marqué une pause pour lancer un regard à Aaron, un sourire toujours aussi mauvais trônant sur ses lèvres. Puis c’était Aaron qui reprenait la parole.

... Disons qu’il ira dire bonjour à la harpie du grenier.

J’avais audiblement déglutit. Personnellement, je n’avais déjà pas besoin qu’on me menace comme ça pour obéir : j’avais déjà bien peur de Aaron et de Dorian comme ça. Mais, là, c’était trop. Il était hors de question que j’aille dormir là-haut…

« Je ne me battrai pas. »

Encore une fois, Enzo tenait tête. Il avait ce courage que je n’avais pas… Et ça me déplaisait. J’aurais aimé être capable de me lever, de regarder les deux garçons dans les yeux, et de leur dire d’aller se faire voir. Que jamais, jamais je ne lèverai sincèrement le poing sur mon frère jumeau. Que je n’avais pas peur d’eux.

… Mais je ne pouvais pas. Parce que j’avais peur. J’étais terrifié. Je sentais le regard de Enzo sur moi. Il était lourd, il me pesait. Comme s’il attendait quelque chose de moi. Les regards de Dorian et de Aaron aussi s’étaient posés sur moi, attendant de voir si je me rebellais également.

Mes poings étaient fermés. Mes phalanges étaient blanches. Je tremblais, je le sentais, tant j’avais peur. J’avais l’impression d’être enfermé dans une boite… De manquer cruellement d’air. Enzo était là, il tentait d’ouvrir sa boîte à lui… Et moi je restais dedans, recroquevillé, effrayé. Pathétique. Sans pouvoir l’expliquer, ma peur se muait doucement en autre chose… En ce sentiment d’injustice. Pourquoi étais-je aussi terrifié ? Pourquoi pas Enzo ? Pourquoi il continuait à jouer aux héros, aux plus forts ?

Je m’étais relevé doucement, le visage fermé, puis je m’étais tourné vers mon frère. Mes sourcils s’étaient froncés, la colère et le sentiment d’injustice commençaient à former un nœud dans mon ventre. Du coin de l'œil, j’avais regardé Aaron et Dorian qui ne nous lâchaient pas du regard et observaient la scène.

Alors t’as qu’à dormir dans le grenier.

J’avais serré mes poings plus fort encore et, après avoir dégluti, j’avais envoyé ce dernier sur le visage de mon frère. Sur sa joue, plus précisément. Mon coup n’avait pas été très fort… Non seulement j’étais très jeune et pas bien fort mais, en plus, j’étais très peu assuré. Je tremblais de tous mes membres, je n’osais pas vraiment mettre toute ma force là-dedans. Déjà, j’étais moi-même choqué d’avoir osé faire… ça.

Extérieurement, mon visage restait fermé même si n’importe qui pouvait deviner que j’étais terrifié. Mais, intérieurement, je paniquais. Je venais de frapper mon frère… Je venais de frapper mon frère ! Mais qu’est-ce que j’avais fait !? J’avais envie de tomber à genoux, de m’excuser, de pleurer, de fuir avec lui… Mais quand j’ouvrais la bouche à nouveau, c’était un tout autre son de cloche qui résonnait.

Viens te battre… Si t’es pas une tapette !

Dès lors, j’avais senti que quelque chose s’était brisé. Je ne savais pas quoi exactement, mais j’avais conscience qu’une ligne avait été franchie et que les choses ne seraient plus pareilles désormais.
KoalaVolant

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You wanna be tough, better do what you can

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Lorenzo Drymörk
Contexte
Nous sommes le mardi 16 juillet 1991. Lorenzo, surnommé Enzo, est en quelques sorte un orphelin. Elevé par un père violent et des demi-frères qui le haïssent, Enzo fait de son mieux pour cacher les blessures qu'il récolte de la maison. A l'école, il a plutôt la réputation d'un garçon drôle mais bagarreur.

Heaven is a place on earth
Sebastian tremblait à côté de lui. Lui aussi avait peur. Enzo aurait aimé le prendre dans ses bras et lui dire qu’il fallait juste qu’ils se battent côte à côte. Ensemble, ils pouvaient y arriver. Ce n’était pas grand-chose. Peut-être qu’avec un peu de chance et de tactique, ils arriveraient à faire tomber Aaron et à pousser Dorian dans un coin pour aller avertir Sangwoo ? Oui, il fallait juste que Sebastian …

« Alors t’as qu’à dormir dans le grenier. »

Enzo eut juste le temps d’écarquiller les yeux de surprise avant que la main de son frère ne s’abatte sur sa joue. Il recula de plusieurs pas, autant par la force du coup que par la surprise. Il chancela, manqua de faire tomber la lampe sur la table de nuit. Aaron avait éclaté d’un grand rire tandis qu’un sourire mauvais déformait les traits du visage de Dorian.

Mais Enzo se sentait incapable de réagir. Sebastian … Sebastian, son frère, celui qui comptait plus que tout pour lui … il venait de … il venait de le frapper ? A son tour, ses membres tremblèrent face à cette réalité. Il scrutait le visage de son frère à la recherche d’une issue, comme si d’un instant à l’autre, Sebastian allait lui glisser un clin d’œil pour marcher avec lui dans un plan farfelu. C’était ce qui se passait toujours dans les films ! Le héros avait toujours un plan derrière la tête pour l’emporter sur les méchants.

Or, le visage de Sebastian restait hermétiquement fermé. Il défiait presque Enzo du regard. « Alors t’as qu’à dormir dans le grenier ». C’était ses mots. Alors donc … Sebastian le condamnait ? Il préférait … se sauver plutôt que de quérir l’aide d’Enzo ?

A cet instant, à 6 ans à peine, Enzo avait compris que le lien avec son frère s’était brisé ce soir-là. Sebastian avait bien trop peur pour livrer bataille. N’avait-il pas assez confiance en Enzo ? Considérait-il qu’ils n’avaient aucune chance ? Pensait-il qu’il valait mieux courber l’échine pour éviter d’attirer l’attention sur lui ? Ou bien se disait-il qu’il valait mieux qu’Enzo encaisse tout à sa place ?

Le cœur d’Enzo fut violemment tailladé ce soir-là en regardant la distance qui s’était installée d’un seul coup entre Sebastian et lui. Il n’y avait plus de jumeaux Drymörk, ensemble et contre tous ! Non. Il ne restait plus que Sebastian. Et Lorenzo de l’autre côté.

« Viens te battre… Si t’es pas une tapette ! » cracha Sebastian, bien décidé à sauver sa peau.

Enzo ignorait ce que « tapette » signifiait. Pourtant, dans la bouche de Sebastian, cela sonnait comme une véritable insulte. Aussi terrible que le coup qui lui avait atteint la joue.

Refoulant la blessure infligée à son cœur, et reniant le sentiment d’abandon qui était susceptible de lui enserrer la gorge, Enzo n’hésita plus : il se jeta sur Sebastian. Pris par surprise, il réussit à le renverser sur le sol et commença à lui donner plusieurs coups. Au visage, à la gorge, sur le torse. N’importe quelle partie qu’il pouvait toucher, il le claquait. C’était comme si tout d’un coup, toutes les vannes qu’il retenait fermer s’étaient ouvertes.

L’arrivée de Sangwoo dans leur vie. La séparation des jumeaux, tant avec les chambres que dans leur vie quotidienne. La discipline imposée par leur père. Les cours barbants. Les mots durs et cruels. L’arrivée des autres fils de Sangwoo. Les coups encaissés. Toute cette frustration, toute cette colère sortait à présent à grands flots. Enzo ne retenait pas ses coups et les faisait payer à Sebastian qui avait décidé de l’abandonner. Une fois de plus, Enzo ressentait cette colère, cette injustice. Il n’avait aucun désir de vivre avec qui que ce soit d’autre que sa mère, Esther et son frère, Seb. Pourtant, la première les avait abandonnés, et le deuxième lui tournait volontairement le dos. Tout ceci était injuste et Enzo refusait cette vie-là. Il n’en voulait pas ! Il ne voulait rien !

Soudain, Sebastian réussit à prendre le dessus et le renversa. Enzo mit ses mains devant son visage pour éviter les coups de son jumeau tout en gesticulant en-dessous de lui pour le déstabiliser. Il ne réfléchissait plus. Il voulait juste cogner, faire mal autant qu’il avait mal.

Il poussa un cri rageur avant de se redresser pour tirer les cheveux de Sebastian qui commença à geindre. Il entendait Aaron exploser de rire derrière eux en les voyant faire. Cela enragea encore plus Enzo qui poussa Sebastian contre l’armoire qui trembla. Enzo se releva. Tout son corps lui faisait mal. D’avoir donné des coups mais de les avoir reçus aussi.

Il tentait de reprendre son souffle en regardant Sebastian face à lui faire de même. Il porta alors les mains à son visage et constata qu’un liquide chaud avait commencé à couler au-dessus de son œil. Du sang.

Ses membres tremblèrent davantage et il déglutit avant de lever à nouveau la tête vers Sebastian, l’air de dire « regarde ce que tu as fait ». Tout son visage affichait le mépris qu’il considérait désormais envers son frère.

« Je te hais. » prononça-t-il distinctement.

Cela parut signifier la fin du combat lorsqu’Aaron vint l’attraper par le col de son pyjama.

« Lâche-moi toi ! » commença à hurler Enzo en se débattant.

Aaron riait de plus belle mais ne relâcha pas sa prise. Au contraire il donna une claque qui sonna bien plus Enzo que les coups que Sebastian lui avait envoyés. Aaron avait le double de son âge et de toute manière, il savait comme utiliser sa force.

« Toi, tu la fermes. » le menaça Aaron.

Il tourna la tête vers Dorian qui s’était automatiquement déplacé vers Sebastian.

« Bon, on peut dire que c’est un match nul pour ce soir. Qu’en penses-tu, Dorian ? » commenta Aaron en guettant l’avis de son frère qui ne put que l’approuver. « Je propose donc qu’on suspende cette séance. Et comme la partie a été plutôt divertissante, on va simplement tirer à pile ou face. Alors, Lorenzo, que choisis-tu ? »

Un tel dédain se laissait entendre alors qu’il prononçait le prénom d’Enzo. Celui-ci grimaça, n’aimant de toute évidence pas plus cette partie-là. Pourtant, un seul coup d’œil vers Seb le convainc de remettre son sort au hasard.

« Face. »
« Oups ! Eh bien c’est pile. T’as de la chance Seb ! » railla Aaron.
« Non ! » cria alors Enzo en sentant Aaron le traîner.
« T’inquiètes pas, j’suis sûr que Dorian lui réservera un sort au moins aussi pire que le tien. »

Aaron plaqua une main sur sa bouche en l’emmenant hors de la chambre, direction le grenier. Alors que la porte se refermait, Enzo croisa une dernière fois le regard de Sebastian qui regardait à présent anxieusement Dorian.

Dimanche 14 avril 2002

La poignée s’actionna. Le cœur d’Enzo rata un battement et aussitôt il se dirigea vers la fenêtre. Aaron ou Dorian n’auraient qu’à utiliser un sortilège pour ouvrir sa porte, même s’il l’avait fermé à clé. Dans ce cas, Enzo prenait toujours la tangente par la fenêtre, espérant que Chris l’hébergerait.

Il enjamba le rebord de la fenêtre et se laissa tomber au sol. Sa cheville se tordit et il poussa un juron. Pourtant, il ne s’arrêta pas et se dirigea vers l’arbre qui le masquerait de la vue de la fenêtre. De justesse ! Aaron venait de passer la tête par la fenêtre. Il l’entendait pester d’ici. Le cœur d’Enzo tambourinait fort dans sa poitrine et il attendit qu’Aaron ait disparu pour enjamber la clôture et partir un peu plus loin. A quelques rues d’ici. Chez les Elton.

Jeudi 20 juillet 2000

Aaron poussa Bastian et Enzo en avant. Si le premier se rattrapa à la chaise, le deuxième trébucha et se mangea le bord du bureau.

« Crétin jusqu’au bout … » commenta Nolan en se tournant face à eux.

Il était assis sur un fauteuil de bureau, regardant les deux condamnés face à lui comme se demandant ce qu’il allait faire.

« Qu’est-ce qu’on fout ici ? » cracha Enzo en essayant de ne pas penser à la douleur.

Sa 4ème année à Poudlard s’était terminée il y avait un peu moins d’un mois. Il avait 15 ans à présent. L’année prochaine serait l’année des BUSE, une année charnière pour Sangwoo visiblement. Enzo se moquait bien de tout ça. Tout ce dont il avait envie à présent c’était de retrouver le confort du château et la chaleur de ses amis. Mais non, il devait forcément passer tout un été avec Sangwoo et ses demi-frères.

« Je crois que tu le sais. » répondit Nolan.

Enzo croisa son regard. Nolan était à l’université avec Aaron. Sa famille, les Baker, possédait une maison voisine à la leur. Ils étaient très fortunés et surtout, ils avaient des manières que Sangwoo enviait silencieusement. Il y avait de cela quelques années Aaron s’était lié d’amitié avec Nolan et un autre gars du quartier, Markus Jensen. Tous les trois ne se lâchaient pas, et Enzo avait bien souvent droit aux étés aux diverses machinations des trois amis. Aujourd’hui n'échappait pas à la règle.

« Désolé mais te regarder dans le blanc des yeux ne m’intéresse pas. Faut croire que t’es pas mon type ! »

Enzo laissa échapper un rire moqueur avant qu’Aaron ne lui en tourne une derrière la tête pour le faire taire.

« L’un de vous a pris mon fric. » déclara Nolan, ne réagissant pas à la blague.

Ses doigts claquaient, allumant de temps à autre une flamme. Enzo déglutit, soudain peu amusé par cette perspective.

« J’ai toujours tendance à parier sur ce connard d’Enzo, mais en l’occurrence, le tout a été trop bien ficelé pour que ton cerveau de merde en soit à l’origine. Donc, je me demandais si tu n’avais pas reçu un coup de main de ton frangin. »

Son regard se riva sur Sebastian, assis sur le siège à côté d’Enzo. Voilà donc qui expliquait sa présence ici. Enzo serra les poings. Il y avait bien longtemps qu’Enzo avait totalement rayé le nom de Bastian parmi ses alliés. Pourtant, les frères Yoon et leurs amis semblaient croire qu’ils formaient toujours un tandem inséparable. Seulement, cela signifiait surtout que Seb allait une fois de plus se défiler et qu’Enzo allait prendre pour deux.

« Seb n’arriverait même pas à s’introduire dans le nid d’une Doxy ! » se moqua Enzo en jetant un regard assassin à son jumeau à côté de lui.

Des bruits de couloir avaient résonné, prétendant que Sebastian serait le futur préfet de Gryffondor à la rentrée prochaine. Avec le départ d’Edmund Prewett pour l’UMS, le poste était désormais vacant. Mais cette perspective n’enchantait guère Enzo. Ce serait simplement une raison supplémentaire pour l’humilier.

« Alors c’est toi ? » demanda Nolan en penchant la tête sur le côté.

La flamme qui apparaissait de temps en temps entre ses doigts finissait de rendre son visage encore plus psychopathe qu’à l’accoutumée. Il y avait quelques années de cela, il n’était pas aussi dérangé. A présent, il semblait avoir plusieurs voix qui parlaient dans sa tête. Un frisson gagna la nuque d’Enzo.

« Tous les soupçons portent sur moi, non ? »

Un sourire glissa sur son visage malgré la terreur qui commençait à le saisir. De toute évidence, il serait désigné coupable quoi qu’il fasse. Nolan quitta son fauteuil pour contourner le bureau et venir se placer face à Enzo et Seb. Même sans jeter un coup d’œil derrière lui, Enzo savait qu’Aaron se tenait là, Markus non loin également. Etrange que Dorian et Keiichi ne soient pas venus se joindre à la fête. Mais disons que les deux bandes d’amis ne traînaient pas trop ensemble. Certes, ils avaient un ennemi commun en les jumeaux Drymörk, mais autrement, ils n'avaient pas les mêmes passe-temps.

« Quel a été ton rôle là-dedans ? » demanda Nolan en se tournant vers Seb.

Enzo comprit. De toute évidence, Nolan avait l’intention d’accuser les deux frères dans cette histoire. Aucun sourire n’apparaissait sur son visage qui était pourtant secoué de tics incontrôlables, comme à chaque fois qu’une crise de colère menaçait de pointer le bout de son nez. Enzo laissa alors Sebastian répondre. Après tout, c’était chacun pour soi à présent.

La gifle fusa sans que qui que ce soit ne puisse voir le geste venir. Visiblement, la réponse donnée par Seb ne lui convenait pas. Enzo déglutit tandis que Nolan se levait pour se diriger vers un coffre. Il exécuta une série de sortilèges alors que le mécanisme se mettait en place pour s’ouvrir. Enzo n’eut qu’à se pencher un peu pour voir la quantité de gallions qui reposait à l’intérieur. Un éclair de convoitise passa dans ses yeux avant que Nolan ne referme le coffre avec une poignée de gallions. Il les fourra alors dans un sac, donnant une quantité suffisante pour quiconque prendrait la bourse.

« C’est à toi … si tu me dis qui est le véritable coupable. »

Nolan plantait la bourse devant les yeux d’Enzo. Ce dernier regarda le sac se balancer avant de lever lentement les yeux vers l’étudiant. Que croyait-il ? Qu’on pouvait l’acheter avec de l’argent ? L’argent il en avait. Certes, pas à lui, mais Sangwoo lui donnait ce qu’il devait pour conserver les apparences. Il savait cependant qu’il devrait mettre de l’argent de côté pour espérer s’émanciper aussitôt de son père. Dès qu’il aurait 17 ans, il prendrait ce qu’il pourrait et filerait aussi vite qu’un Eclair de Feu. Mais ces gallions, devant son nez, ne l’intéressaient pas. Pas quand ça venait d’un Baker.

« J’en sais putain de rien ! » cracha Enzo.

Il se leva de sa chaise, défiant Nolan du regard. Ils faisaient sensiblement la même taille ainsi que la même corpulence. Nolan ne bougea pas d’un cil, comme s’il savait très bien qu’il avait le pouvoir dans cette histoire. Puis, il se lécha les lèvres avant de déclarer :

« Ok. Très bien. »

Son regard se tourna vers Sebastian, comme essayant d’analyser si celui-ci serait plus bavard. Quand soudain, dans un geste tout aussi imprévisible que celui de la gifle un peu plus tôt, Nolan abattit son sac de gallions sur le visage d’Enzo. Les pièces en or étaient lourdes et firent tomber Enzo à la renverse. Le coup était violent. Nolan ne ménageait pas sa force.

Au sol, la joue contre le plancher, Enzo tenta de se redresser aussitôt. Ne jamais rester au sol. Jamais.

Mais le sac s’abattit une nouvelle fois sur lui, avec la même violence qu’auparavant. Sa tête cogna contre le sol, envoyant des vibrations dans tout son cerveau. Il leva cette fois-ci à la main, balayée d’un coup de sac. Il hurla, en sentant son poignet se tordre avant que le sac ne s’abatte une nouvelle fois sur lui.

Les coups étaient forts, rapides. Les gallions en or pesaient lourds tandis qu’ils s’abattaient sur le corps au sol d’Enzo. Il criait, commença à supplier. Mais Nolan n’arrêtait pas ses coups. Il avait une nouvelle fois perdu le contrôle de lui-même. Il hurlait autant qu’Enzo, ses cheveux blonds tombant devant son visage alors qu’il déchaînait toute sa haine sur le corps meurtri du sorcier de 15 ans.

Et puis, les choses s’arrêtèrent. Les oreilles d’Enzo bourdonnaient. Il n’entendait rien très nettement. Juste, des pas, flous, avançaient devant son visage. Aaron avait du l’arrêter. Pourquoi ? Pourquoi n’allaient-ils pas jusqu’à le tuer après tout ? Oh … pour s’en prendre à Sebastian ? Non … ce ne serait guère leur genre de reproduire le même schéma sur les deux mêmes. Non, Sebastian aurait droit à autre chose.

En attendant, Enzo était incapable de réfléchir davantage. Sa vue continuait de se brouiller et ses oreilles n’entendaient désormais plus rien. Tout son corps n’était que douleur alors qu’il s’enfonçait dans l’inconscience.

@ Victoire

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« Parfois, le plus grand acte de bravoure, c’est d’affronter ses propres faiblesse. »

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