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Conseil de GuerreLundi 18 février 2002Je tournais en rond dans la salle de classe vide du 7ème étage, en me rongeant les ongles. C’est une habitude détestable, mais je pouvais pas m’en empêcher. Tout venait d’éclater dans mon petit monde, sûrement parce que ça allait trop bien. Mon emploi avec Artémis, les shootings photos avec Shin’Inchi, l’amitié avec Enola et Accalia, le journal… Sauf que ce matin, j’avais reçu une lettre qui ne m’avait pas vraiment fait plaisir. On peut même dire qu’elle m’avait même laissé un goût bien amer sur la langue. Déjà, j’avais eu un mauvais pressentiment en ne reconnaissant pas l’écriture dessus. Et tout c’était confirmé en lisant les quelques lignes inscrites sur le parchemin. Au moins, l’auteur ni allait pas par quatre chemins pour me faire comprendre le problème. Et, par Merlin, quel problème ! Si seulement je m’étais attendu à quelque chose de ce genre… !

J’avais donc décidé de convoquer Alice et Ezra. Tout d’abord parce qu’ils étaient mes plus vieux amis, à Poudlard. Et puis, bien sûr, parce qu’ils connaissaient mon père. Ils le connaissaient depuis plus longtemps que moi, même. Ils devaient forcément connaître le fin mot de l’histoire, ou au moins une partie de la vérité. Je fis volte-face quand la porte s’ouvrit sur mes deux amis. Je pris quelques secondes pour les dévisager, avant de laisser tomber : « Est-ce que mon père a eut un autre enfant, avant moi ? » La situation était trop grave et sérieuse pour que je m’embarrasse de mettre les formes. Il me fallait une réponse, et tout de suite. « Ezra ? Est-ce que c’est vrai ? » Mon regard passa sur Alice. Je commençais à trembler parce que, sérieusement, c’est pas tout les jours qu’on apprend que son père vous a potentiellement caché tout un pan de sa vie. « Vous le connaissez depuis super longtemps, vous deux ! Vous devez savoir, nan ? Thomas et Pearl doivent savoir. » Peut-être que j’aurai dû leur écrire une lettre, à eux aussi ? Après tout, mon parrain et ma marraine ne m’auraient jamais laissé dans le flou. « Il veut jamais parler d’avant, ou de comment c’était au Japon. C’est pour ça ? » C’est comme s’il en avait honte, ou que ça n’avait jamais existé. Comme si mon père était apparu subitement en Angleterre à dix-neuf ans sans jamais rien avoir vécu avant. « J’ai reçu une lettre… Un garçon, Akutenshi, qui dit que peut-être, peut-être on serait frère et sœur. De la même famille. Demi-frère et sœur. Alors, c’est possible ? » Finis-je par murmurer d’une voix tremblante.
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Conseil de GuerreAvec Alice Bennett & Sara Horiuchi Lundi 18 février 2002

J'avais reçu un mot de la part de Sara, ce matin, qui voulait absolument me voir avec Alice à la récréation. Alors, une fois sorti de cours, j'allais chercher Alice, et on se dirigea au lieu que notre amie nous avait indiqué : une salle de classe vide au 7e étage. Tout le monde allait dehors prendre rapidement l'air, avant de retourner se réchauffer à l'intérieur. Avec Alice, on ne mit même pas nos manteaux. Je me doutais, connaissant Sara, que son affaire prendrait tout le temps de la récré, voir même plus.

Je n'avais aucune idée sur la raison pour laquelle elle voulait nous parler. Elle semblait vivre sa vie d'élève anglais sans aucun souci, à se faire deux amis, et passer pas mal de weekend à pré-au-Lard ou à faire de l'art. En ce moment, par exemple, elle prenait son temps libre pour faire un service à thé. Et puis, elle n'avait jamais voulu reparler de sa mère. Donc vraiment, je ne voyais pas de quoi elle voulait nous parler. Mais je n'allais pas la laisser seule avec ses questions. Je voulais l'aider.

Quand, avec Alice, on entra dans la salle, Sara se tourna vers nous. La main qu'elle avait dans sa bouche retomba le long de son corps ; et elle nous fixa; avant de se décider à parler. « Est-ce que mon père a eut un autre enfant, avant moi ? » « Hein ? » « Pardon ? » Avec Alice, on ne put s'empêcher de se regarder, surpris. Comment pouvait-elle penser ça ? Mais surtout, qu'est-ce qui avait bien pu lui faire penser ça ? « Ezra ? Est-ce que c’est vrai ? » En entendant mon nom, je replaça mon regard sur Sara. Elle tremblait. Avant que je ne puisse faire quoique ce soit, Alice se dépêcha de la prendre dans ses bras.

« Ma Sara, pourquoi c'est à nous que tu demandes ? Pourquoi ce n'est pas lui que tu vas confronter ? » « Vous le connaissez depuis super longtemps, vous deux ! Vous devez savoir, nan ? Thomas et Pearl doivent savoir. » Je m'avançais, pour m'appuyer contre une table en face d'elle, et je pris la voix douce que j'avais toujours pris quand elle se réveillait après un cauchemar durant nos soirées pyjama dans notre enfance. « Il n'a pas eu d'autres enfants. Pourquoi tu penses ça ? Il a fait quelque chose qui te fait penser le contraire ? » « Il veut jamais parler d’avant, ou de comment c’était au Japon. C’est pour ça ? » Ah. Une nouvelle fois, j'échangeais un regard avec Alice. Cette dernière savait très vite fait pourquoi Daichi ne parlait jamais de sa vie d'avant, alors que moi, j'en connaissais tous les détails.

« Sara-chou, pourquoi tu penses ça, tout d'un coup ? » « J’ai reçu une lettre… Un garçon, Akutenshi, qui dit que peut-être, peut-être on serait frère et sœur. De la même famille. Demi-frère et sœur. Alors, c’est possible ? » Le nom me disait vaguement quelque chose. Il me semblait l'avoir lu dans la Gazette, il y a quelques mois. Une histoire d'enfant caché et adopté. Et il est vrai qu'en voyant les photos, je m'étais dit qu'il y avait un air avec mon parrain. Mais c'était impossible. Parce que ce n'était pas pour ça que Daichi ne parlait jamais de son passé au Japon.

Pressentant que cette discussion allait durer longtemps, je pris une minute pour envoyer une note volante à Judas, en lui disant que je ne pourrais pas assister au cours d'Histoire de la Magie, car j'aidais une quatrième année en ma qualité de préfet. Je lui demandais aussi de m'excuser auprès du professeur Blackwood. J'expliquerai la vérité à mon meilleur ami plus tard, mais au moins, j'avais un mensonge plausible. « Sara. Tu sais pourquoi ton père ne porte jamais de manches courtes, même en plein été, quand il fait le barbecue avec mon père ? » Jamais elle ne s'était posée la question, ni même celle de pourquoi il avait son petit doigt gauche de coupé. Enfin, il me semblait qu'il lui avait donné une explication, mais elle était totalement vaseuse. « Tu comptes lui dire ? » Je sentis le regard totalement choqué de Alice se poser sur moi, mais je ne la regardais pas. Je regardais Sara.

« Sara, ton père ne te parle jamais de son passé, ou de sa famille, parce qu'il vient d'une famille de mafieux. Il est tatoué de deux carpes sur les bras, d'un dragon dans le dos, et même de la date de la rencontre avec mon père. » Sara était à moitié japonaise. Elle avait vécu au Japon. Il était impossible qu'elle ne sache pas ce que la signification des tatouages voulait dire dans son pays paternel. « Quand il a rencontré papa, Daichi était accro à l'alcool et à la drogue. Papa a fini par l'emmener chez lui, pour le forcer à se désintoxiquer, même si ils ne se connaissaient pas. Tu vois la chaise dépareillée, dans ma cuisine, sur laquelle Daichi s'asseoit toujours pour manger avec nous ? C'est sur cette chaise que papa l'a ligoté pour l'empêcher de partir. C'est ça qui a scellé leur amitié. Ils ont commencé une colocation, il a voulu mettre son passé derrière lui. Mais sa sœur a fini par venir le chercher, et, pour avoir la paix, Daichi s'est coupé le petit doigt. » Au final, quand on faisait le compte, Daichi avait pas mal sorti de mensonges à sa fille. Il lui avait dit qu'il était orphelin ; en fait, il avait encore une famille qu'il ne voyait plus. Il lui avait dit qu'il avait rencontré papa dans la bibliothèque de l'Université ; ils se sont rencontré dans un bar et dans la rue, et Daichi s'était inscrit après, quand il vivait avec mon père. Avec le recul, je me dis qu'il n'aurait pas dû mentir comme ça à sa fille. Parce que maintenant, elle se faisait des films sur un faux frère caché.
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Conseil de Guerre Avec Ezra Hemingway-Miller & Sara Horiuchi Lundi 18 février 2002

L'avantage du lundi est que j'avais l'impression d'être encore en weekend, avec le peu de cours que j'avais. Le seul, en vérité. Et, vu la tête de Sara, je n'étais pas sûre d'assister à mon unique cours de la journée. Tant pis, Serpentard perdrait des points, je me ferai cuisiner par Indiana et engueuler par mes parents, mais l'état de ma meilleure amie d'enfance m'importait plus qu'un stupide cours. Même un cours de Défense Contre les Forces du Mal, c'est dire ! Mais en même temps, ce n'était pas de ma faute : j'étais occupée à dessiner quand Ezra vint me chercher. Il avait reçu un mot de la part de Sara qui voulait nous voir tous les deux. Je rangeais mes affaires, et on se dépêcha d'aller au lieu de rendez-vous.

« Est-ce que mon père a eut un autre enfant, avant moi ? » « Hein ? » « Pardon ? » Ok, cette conversation commençait fort ! Je regardais Ezra, en me demandant bien pourquoi elle pensait ça. « Ezra ? Est-ce que c’est vrai ? » Sara tremblait. C'était vraiment sérieux, pas juste une lubie d'une fille qui commençait à entrer dans l'adolescence. Elle se posait vraiment la question. Inquiète, je m'approchais d'elle pour la prendre dans mes bras. Pour la rassurer. « Ma Sara, pourquoi c'est à nous que tu demandes ? Pourquoi ce n'est pas lui que tu vas confronter ? » Je veux dire, ça paraîtrait plus logique. Au final, on n'était pas plus bien vieux qu'elle, comment on pourrait le savoir ?

« Vous le connaissez depuis super longtemps, vous deux ! Vous devez savoir, nan ? Thomas et Pearl doivent savoir. » Alors que Ezra s'approche pour nous parler, je me décale pour être à côté de Sara. En gardant un bras autour de ses épaules. Faut vraiment pas déconner, je vais pas la laisser comme ça. « Il n'a pas eu d'autres enfants. Pourquoi tu penses ça ? Il a fait quelque chose qui te fait penser le contraire ? » « Il veut jamais parler d’avant, ou de comment c’était au Japon. C’est pour ça ? » Oh merde. Je regardais Ezra. On allait vraiment devoir lui dire ? Ok, lui a fait une promesse à Daichi, mais pas moi. Sauf que je voulais pas affronter ses foudres. Il fait peur quand il s'énerve !

« Sara-chou, pourquoi tu penses ça, tout d'un coup ? » Il fallait en savoir plus. Et pour l'amadouer, j'utilisais le surnom que j'utilisais tout le temps. J'avais la chance de parler japonais (sans savoir le lire ou l'écrire), et je savais qu'on pouvait mettre le diminutif chan au prénom d'une personne plus jeune qu'on chérissait. Sauf que Sara l'aimait pas, alors je l'avais transformé en chou. « J’ai reçu une lettre… Un garçon, Akutenshi, qui dit que peut-être, peut-être on serait frère et sœur. De la même famille. Demi-frère et sœur. Alors, c’est possible ? » Comment ce type pouvait la connaître ? Trop chelou, sérieux. Moi, je me demandais si il n'y avait pas une autre histoire un peu plus sombre, sans trop savoir quoi. Étrange.  

« Sara. Tu sais pourquoi ton père ne porte jamais de manches courtes, même en plein été, quand il fait le barbecue avec mon père ? » Choquée, je me tournais d'un seul coup vers Ezra. Cette conversation…! « Tu comptes lui dire ? » Ezra ne me jetait même pas un regard, l'enfoiré ! Mais il était prêt à subir les réactions de son parrain ? J'espérais pouvoir voir ça, mais c'était sûr que ça allait aussi me retomber dessus. Fais chier. « Sara, ton père ne te parle jamais de son passé, ou de sa famille, parce qu'il vient d'une famille de mafieux. Il est tatoué de deux carpes sur les bras, d'un dragon dans le dos, et même de la date de la rencontre avec mon père. » Bon, c'était officiel, Ezra lui disait tout. Sur son passé de mafieux, sur ses anciennes addictions, sur tout.

Ezra le savait parce qu'il avait posé la question à son père, quand il était petit ; puis il me l'avait raconté. On avait jamais compris pourquoi, un jour d'été, alors que je devais avoir 7 ans environs, il avait mal prit le fait que je l'arrose depuis la piscine. Mais il portait une chemise en plein été, aussi ! Daichi et Thomas avaient fait promettre à Ezra de rien dire à Sara, c'est pour ça qu'il me l'avait dit. Mais là, il brisait au plus grand des calmes sa promesse ! Bon, après, c'était sûrement ce qu'il y avait de mieux à faire, vu sa réaction. Quand Ezra termina son récit, je sortis de mon sac deux Vivaldi. A l'origine, je les avais fait hier pour Indiana, mais tant pis, je les tendis à Sara. « Et puis, franchement, c'est impossible que ton père ait pu avoir un autre enfant. Quand il a apprit que ta mère était enceinte de toi, il a tellement flippé d'être un mauvais père qu'il s'est barré une semaine. » Moi, je m'en souviens pas, mais Ezra, légèrement. Ce dernier sourit. « Mon père passait son temps à le chercher, et il est revenu avec des cadeaux. Il avait fait pareil quand maman était enceinte de moi, il est parti plusieurs hures avant de revenir avec un gâteau. Il a toujours eu un problème avec les responsabilités. » Et puis, je savais que au Japon, Daichi se tapait essentiellement des putes. Une prostituée, ça se protège pour éviter ce genre d'accident, nan ?
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Conseil de GuerreLundi 18 février 2002Je regardais Ezra, et puis Alice, et de nouveau Ezra, en croisant les bras. J’attendais des explications, et je partirais pas sans les avoir. C’est pas parce que j’avais quatorze ans – presque quinze ! - qu’ils allaient pouvoir s’en tirer comme ça. J’étais sûre qu’ils savaient quelque chose et, vu leurs tête, j’avais visé juste. Au début, ils avaient l’air super surpris. En même temps, j’avais vraiment mis les pieds dans le plat en les bombardant de questions sans aucun contexte, mais il fallait que je sache, quand même. Je bouillais d’impatience en voyant Ezra qui commençait à griffonner sur un papier. Comme si c’était le moment, sérieusement ! Je lançais un regard agacé à Alice, en espérant un peu de soutien de son côté. « Sara. Tu sais pourquoi ton père ne porte jamais de manches courtes, même en plein été, quand il fait le barbecue avec mon père ? » Ok, je m’attendais à tout sauf à ça comme question. Je décroisais mes bras, avant de les laisser retomber le long de mon corps en haussant les épaules. « Bah… je sais pas, il a froid ? » Qu’est-ce que ça pouvait bien faire ? C’était pas en découvrant ses bras qu’on faisait des bébés, que je sache ! « Tu comptes lui dire ? » « Me dire quoi ? » Je me retournais vers Alice. Alors comme ça, ils étaient deux à me cacher des choses ? Et Thomas aussi ? Et Pearl aussi, elle me cachait la vérité sur Papa ?

« Sara, ton père ne te parle jamais de son passé, ou de sa famille, parce qu'il vient d'une famille de mafieux. Il est tatoué de deux carpes sur les bras, d'un dragon dans le dos, et même de la date de la rencontre avec mon père. » « N’importe quoi. Il a pas de famille, c’est tout. » Papa, un ancien mafieux. Et puis quoi encore. « Il aurait jamais été prof, si c’était vrai. Pourquoi il se serait inscrit à l’UMS, si il était tatoué ? » Et surtout, la date de sa rencontre avec Thomas ? Je pouvais pas le croire. C’était stupide de se faire tatouer ça, encore plus que les autres tatouages de yakuza. « Quand il a rencontré papa, Daichi était accro à l'alcool et à la drogue. Papa a fini par l'emmener chez lui, pour le forcer à se désintoxiquer, même si ils ne se connaissaient pas. Tu vois la chaise dépareillée, dans ma cuisine, sur laquelle Daichi s'asseoit toujours pour manger avec nous ? C'est sur cette chaise que papa l'a ligoté pour l'empêcher de partir. C'est ça qui a scellé leur amitié. Ils ont commencé une colocation, il a voulu mettre son passé derrière lui. Mais sa sœur a fini par venir le chercher, et, pour avoir la paix, Daichi s'est coupé le petit doigt. » Je laissais Ezra dire n’importe quoi, avant de taper du pied en sentant les larmes monter. « Tu dis que des conneries ! Papa boit jamais d’alcool, il aime pas ça ! Il a pas de sœur ! Et puis il s’est fait coupé le doigt en cuisinant, et on lui a amputé à l’hôpital ! » Ce serait trop horrible si il se l’était coupé lui-même, non ? Enfin, en faisant exprès je veux dire. « Et puis Thomas ferait jamais ça ! Il ligote pas les gens, ton père ! » Comment il pouvait dire ce genre de trucs ? D’accord, j’étais la première à pester contre mon parrain, mais juste parce qu’il voulait me priver de bonbons ou me forcer à manger de la salade.

« Et puis si c’est vrai, ça veut dire que c’est un énorme menteur ! » Et que la lettre peut vraiment être vraie. Ok, j’ai toujours sût que mon père me disait pas tout, mais pas qu’il avait carrément réinventer toute sa vie. Je regardais encore Ezra, et puis Alice. Sauf qu’elle disait rien. Et Ezra était pas du genre à mentir, même pour échapper à une punition. J’avais la tête qui tournait, et je finis par m’asseoir sur une des tables en affichant une mine boudeuse. On verrait sûrement moins mes larmes, comme ça. Je pris le Vivaldi que me tendait Alice, en essayant de remettre de l’ordre dans tout ce que je venais d’apprendre. Ça semblait pas du tout vrai, je voulais pas y croire. Mon père est tellement pas… pas comme ça. Il était secret, et un peu solitaire, mais pas… enfin, il était pas méchant quoi ! « Et puis, franchement, c'est impossible que ton père ait pu avoir un autre enfant. Quand il a apprit que ta mère était enceinte de toi, il a tellement flippé d'être un mauvais père qu'il s'est barré une semaine. » Je laissais tomber mon gâteau sur la table en fixant Alice avec des grands yeux. « Quoi ? » « Mon père passait son temps à le chercher, et il est revenu avec des cadeaux. Il avait fait pareil quand maman était enceinte de moi, il est parti plusieurs hures avant de revenir avec un gâteau. Il a toujours eu un problème avec les responsabilités. » Je sentais une boule dans mon estomac. « Il voulait pas de moi. » C’était pas une question à ce stade, mais un fait. On abandonne pas une femme enceinte si on veut le bébé. Du coup, Papa, il voulait pas de moi au début. Peut-être qu’il a changé d’avis. Peut-être qu’il regrette que je sois là ? « Il a dû abandonner mon frère, du coup. » Encore une fois, c’était pas une question mais une affirmation. Ça a dût se passer comme ça, il n’y avait pas d’autre moyen. « Je le déteste. » Et ça aussi, c’était vrai. Et je détestais aussi un peu Ezra et Alice, mais juste un peu, parce que je venais de recommencer de pleurer et que j’avais besoin d’eux pour un câlin.
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Conseil de GuerreAvec Alice Bennett & Sara Horiuchi Lundi 18 février 2002

Je sentais bien que plus je parlais, plus Sara se décomposait. « Tu dis que des conneries ! Papa boit jamais d’alcool, il aime pas ça ! Il a pas de sœur ! Et puis il s’est fait coupé le doigt en cuisinant, et on lui a amputé à l’hôpital ! » Alice prit une mine assez triste, en la regardant. « Sara, voyons, les hôpitaux amputent rarement pour un accident de cuisine, surtout les hôpitaux magiques… » « Et puis Thomas ferait jamais ça ! Il ligote pas les gens, ton père ! » Non, c'est vrai. Mais c'était il y a des années, et je sais que mon père sauve les gens. Il a voulu sauver Daichi, pour ça, il a dû l'attacher, c'est très plausible comme histoire. Et même maman a confirmé, donc bon… C'est alors qu'avec Alice, on essaya de lui expliquer pourquoi Daichi n'avait pas pu avoir un autre enfant. Que les responsabilités lui faisaient peur. « Il voulait pas de moi. Il a dû abandonner mon frère, du coup. » « Sara-chou, rien à voir, je t'assure. Il voulait de toi. Mais il pense que les responsabilités, c'est tellement pas son truc, alors qu'en fait, c'est juste un trouillard. » J'hochais la tête, avant de lui sourire doucement. « Ton père t'aime, je te l'assure. Il ne regrette pas de t'avoir eue. Il t'aime tellement qu'il n'aurait pas pû abandonner ton frère, si tu en avais réellement eu un. » Je ne savais pas qui était le type qui lui racontait des salades, mais il allait peut-être falloir faire attention à lui, dans les semaines à venir. Et puis, si ça dégénérait trop, je savais qu'il allait falloir prévenir Daichi. « Je le déteste. » La mine de Sara me brisa le cœur. Alors, quand Alice la prit dans ses bras, je m'approchais, pour les serrer aussi contre moi. Pour que Sara se sente entourée, en sécurité. Et aimée.
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Conseil de Guerre Avec Ezra Hemingway-Miller & Sara Horiuchi Lundi 18 février 2002

« Tu dis que des conneries ! Papa boit jamais d’alcool, il aime pas ça ! Il a pas de sœur ! Et puis il s’est fait coupé le doigt en cuisinant, et on lui a amputé à l’hôpital ! » Par Merlin, comment Daichi pouvait lui avoir autant menti ? Je sais qu'il faisait ça pour se protéger, mais un jour, ça lui pètera à la figure ! A croire que ça avait même déjà commencé. Je la regardais, en essayant de prendre un air réconfortant. « Sara, voyons, les hôpitaux amputent rarement pour un accident de cuisine, surtout les hôpitaux magiques… » « Et puis Thomas ferait jamais ça ! Il ligote pas les gens, ton père ! » C'est vrai que quand on voit Thomas, c'est difficile de se dire qu'il ligote des gens. Ça ne lui ressemble pas, il est toujours adorable et souriant. Mais bon. Si Ezra le disait… Moi, je le croyais. Mais après que nous lui parlions de sa réaction à la grossesse de Jordan (paix à son âme), Sara prit une mine décomposée,  « Il voulait pas de moi. Il a dû abandonner mon frère, du coup. » Par Merlin, comment elle pouvait croire ça ? Alors qu'elle était le centre du monde de son père. « Sara-chou, rien à voir, je t'assure. Il voulait de toi. Mais il pense que les responsabilités, c'est tellement pas son truc, alors qu'en fait, c'est juste un trouillard. » « Ton père t'aime, je te l'assure. Il ne regrette pas de t'avoir eue. Il t'aime tellement qu'il n'aurait pas pû abandonner ton frère, si tu en avais réellement eu un. » D'ailleurs, je ne comprenais toujours pas comment elle peut croire ça. Il y a quelqu'un qui fait sa crise d'ado et qui essaie de choper d'autres parents que les siens ? « Je le déteste. » Je ne savais pas quoi répondre, mais sa mine me brisait le cœur. Alors, je m'approchais pour la prendre dans mes bras. Juste après, je sentis aussi l'étreinte de Ezra. Et à deux, nous la serrions, pour qu'elle soit dans un cocon d'amour.  
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