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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be lovedEmily EvansVendredi 1er mars 2002

J'ignore pourquoi j'ai décidé de transplaner ici, dans mon manoir familial. Chez les Scott Rosier. J'ai senti qu'elle serait le plus en sécurité ici. Dans le manoir de Mangemorts. Je lâche son poignet et enlève mon masque et ma capuche en me retournant vers elle.

« Comment tu vas ? Je suis désolé, j'ai... j'ai l'impression que je ne fais que te dire ça aujourd'hui. Je n'avais pas d'autre solution, il fallait que ce soit crédible.»

Je viens la serrer dans mes bras, peut-être un peu trop fort, mais cela fait moment que j'en ai envie.

« J'ai eu tellement peur pour toi. Je ne sais pas ce que j'aurai fais, ce que j'aurai pu faire s'il t'était arrivé quelque chose.»

Je me décale pour poser mon front contre le sien. Tout ceci doit être épouvantable pour elle. Elle subit épreuve après épreuve, et j'ai été le début de toutes ses peines. Je me sens tellement mal, j'ai tellement peur qu'elle me repousse, qu'elle en ait assez de moi, de tous les ennuis que je lui attire. Je voudrai tout recommencer à zéro, retrouver un retourneur de temps et parler à mon moi de 11 ans, quand j'ai commencé à la persécuter. Je lui dirai que plus tard, bien plus tard, je vais aimer cette fille, je vais l'aimer si fort que je vais renier tout ce que j'ai toujours connu. Je me dirai qu'elle est si forte, qu'elle ne mérite pas d'être brisée comme elle l'est un peu plus chaque jour.

« Je suis amoureux de toi Emily, c'est vrai. Complètement amoureux de toi.»

Si je le dis, si je le pense aussi fort, est-ce que ça pourrait changer les choses ? Est-ce que ça peut l’immuniser contre toutes mes erreurs ?

« J'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi comme je n'ai jamais eu besoin de personne. Tu dois m'aider, je suis totalement perdu, la seule chose dont je sois sûr, c'est combien je suis amoureux de toi.»

Mes lèvres viennent chercher les siennes, et je suis profondément soulagé quand elle répond à mon baiser. Je l'embrasse comme si je ne pouvais respirer qu'à travers elle. Mes bras viennent l'attirer et la blottir contre moi. Je ne sais pas si elle m'aime comme je l'aime, mais en cet instant j'ai envie de le croire pour ne pas m'effondrer. Je détache mes lèvres des siennes.

« Monsieur ?»

Je sursaute devant la voix de l'elfe de maison. Il n'est pas censé être avec mes parents ?

« Sarcasm ? Que fais-tu ici ?»
« Les maîtres n'ont pas convié Sarcasm, ils ont dit qu'ils n'avaient pas besoin de Sarcasm pour ce week-end, alors je suis là Monsieur. Vous ou votre amie avez besoin de quelque chose ?»

Je me détache d'Emily pour venir vers l'elfe de maison.

« On est pas ici Sarcasm, tu comprends ? Tu ne pourras pas dire que tu nous as vu. Je ne suis pas censé être là, ni elle. Tu ne diras jamais que je suis venue avec elle, et tu ne parleras jamais d'elle à personne, pas même à mes parents. Tu ne dois pas quitter le manoir non plus. Est-ce que c'est bien compris ?!»
« Sarcasm est là pour servir le maître. Sarcasm n'ira jamais trahir le maître, je serai un tombe monsieur.»

Il me fait une révérence. Je me retourne vers Emily qui a du comprendre où nous sommes.

« May et Evan, mes parents ne sont pas là. Ils sont partis pour le week end. Je me suis dit que personne viendrait te trouver ici, chez des Mangemorts.»

Elle me demande si j'ai un hibou, mais je l'arrête de suite. Je viens attraper ses mains trahissant sa nervosité et les serre doucement.

« Emily tu ne peux pas, pas pour le moment. Je sais que tu veux rassurer tout le monde, mais ils vont surveiller les hiboux ou tous les autres moyens de communication, et si le hibou part du manoir Scott-Rosier, c'est trop dangereux. Tu ne peux pas non plus faire de Patronus, ils s'attendent à ce que tu sois morte, tu comprends ? Ils ont tué des nés moldus. Il faut attendre que les Aurors maîtrisent la situation, on va rester là ce week end, caché tous les deux et quand ils auront tout balisé on reviendra, tu iras voir tes amis.»

Je viens embrasser son front et garde une de ses main dans la mienne pour l'attirer avec moi.

« Viens suis-moi.» J’interpelle Sarcasm qui arrive aussitôt. « Tu peux nous préparer quelque chose à manger ?»
« C'est comme si c'était fait Monsieur.» L'elfe de maison claque des doigts et transplane vers la cuisine j'imagine.

Je vois qu'Emily regarder dans tous les sens le manoir, aussi je nous dirige vers ma chambre en montant des escaliers. Cela me semble tellement irréaliste qu'elle soit ici avec moi. Même si je sais que mes parents ne sont pas là, je ne me sens pas vraiment à l'aise. J'ai toujours peur pour elle et cette maison ne m'est pas vraiment agréable. Je pousse la porte de ma chambre, cela fait des semaines que je ne suis pas venu ici, mais tout est toujours bien rangé et propre, les draps sont changés régulièrement par l'elfe de maison par exemple. Le manoir est toujours bien entretenu. Je lui lâche la main pour aller vers de grosses armoires en bois, où je sors de mon dressing un peu de linge pour elle, un bas de survêtement et un t-shirt, ainsi qu'un pull. L'ironie du sort veut que le pull le plus petit que je trouve soit à l’effigie des Serpentard, je le jette en boule dans l'armoire avant d'en reprendre un plus grand, mais plus neutre. Je pose tout sur mon avant bras et me tourne vers elle.  Elle étudie les moindre détails de ma chambre. Et s'intéresse à la bibliothèque. Je viens poser les affaires sur mon lit.

« Tu n'y trouveras aucun de te livres là dedans.»

Je lui souris timidement. Rien que des livres de magie noire, de magie du sang, tout ce qui a un lien avec mes études, ma famille, l'histoire de la magie. Aucun livre de littérature sorcière ou moldu. Non ici mes parents ne l'auraient pas voulu. Ma chambre, qui fait le double de son studio étudiant, est minimaliste, je n'ai pas le droit aux distractions diraient mes parents. Seulement à un piano à queue dans un coin. Pas de photos, pas de cadre ou d'affiche de Quidditch. Pas même un de mes tableaux de peinture. Cette chambre pourrait aussi bien être une chambre d'ami si les armoires ne contenaient pas mes vêtements et les étagères mes collections. Tous mes trophées ou récompenses, mes tableaux sont dans une autre salle, affichées à la vue de tous les invités. Par exemple quand j'avais gagné un concours de potion en 3ème année avec un club.

« Je n'ai trouvé que ça. La salle de bain est derrière cette porte. Je vais essayer de trouver de quoi nettoyer la plaie en attendant que tu te laves.»

Je la laisse se familiariser avec les lieux et s'installer dans la salle de bain avant de descendre pour trouver la pharmacie. Il n'y a rien ici qui pourrait réduire sa plaie de Feudeymon, j'ai par contre de quoi lui faire un cataplasme comme... comme la dernière fois sur ses gravures après son agression devant chez moi. Je remonte tout dans la chambre et entend l'eau couler. Sur mon bureau je sors les herbes qu'il faut et avec quelque tour de baguette je mets la pommade dans un flacon, je sors les compresses et les bandes quand j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir, elle sort avec seulement une serviette autour de la taille, mes pupilles se dilatent instantanément à cette vue. Ses jambes nues, ce regard qu'elle me lance, elle est si belle. Elle a seulement oublié les affaires sur le lit, elle les récupère et s'enferme à nouveau. Je souffle doucement. Je dois vraiment garder mon sang froid, je ne peux pas avoir de telles idées, pas dans un moment pareil, ce n'est pas possible.

Quand elle a terminé, je regarde par la fenêtre de ma chambre, la nuit est tombée totalement. Il doit être 19 heure ou 20 heure, je ne sais pas vraiment, je n'ai pas regardé. J'ai enlevé ma cape et j'ai essayé d'essuyer mon maquillage avec les manches. Elle me rejoint et je frissonne de la sentir à côté de moi. Je tourne ma tête vers elle. Toute cette situation est déstabilisante. Mon regard est attiré par sa brûlure.

« Il faut qu'on nettoie ton bras. Viens.»

Je la fais s’asseoir sur mon lit et attrape de quoi nettoyer et panser. Elle sourit. Pourquoi elle me sourit ? Moi je ne fais que penser à la fois où j'ai du lui faire aussi les premiers soins, dans mon appartement, après son agression, je n'ai pas du tout envie de rire.

« Qu'est-ce qui te fais sourire ?»

Je relève un sourcil tout en continuant de la soigner.

« Je n'ai rien à voir avec Jared, vraiment rien, on est les parfait opposés. Je suis un sorcier et c'est une créatur......»

Je m'arrête car elle me coupe, d'accord, le ton de sa voix est tranchant. Le début de mon discours ne lui plaît pas du tout. Mais là n'est pas le véritable problème. Elle s'inquiète pour ses amis, même si ses amitiés laissent à désirer.

« Je suis sûr qu'il va bien, il est costaud, crois-moi.» Disé-je sans la regarder dans les yeux. Je le sais, car il est passé un sacré bon nombre de fois sous ma baguette magique. Je suis sûr qu'il n'est pas mort. Mais c'est difficile de l'en convaincre.

« La Gazette arrive tous les matins au Manoir, je suis sûr qu'ils auront fait la liste des blessés, et je suis sûr qu'il n'y aura pas le nom de Jared.»

Je finis de mettre la bande après avoir appliqué la pommade et posé une compresse sur la blessure. Je me redresse et vais dans mon armoire pour me sortir des affaires.

« Je prends ma douche et te rejoins en bas si tu veux. Essaye de trouver la cuisine, Sarcasm a du déjà préparer quelque chose. Ne lui dis rien sur toi, il ne me trahira pas, mais ne prenons pas de risques.»

Je la laisse pour passer dans la salle de bain. Mes idées fusent dans tous les sens alors que je me lave, je ne suis pas totalement rassuré, pour ce soir oui, mais pas pour la suite. Deux Blue Dragons m'ont vu ce soir avec Emily, et elle ne sera pas sur la liste des victimes, et elle reviendra forcément à l'UMS, donc je ne pourrai pas dire que je l'ai enterré ailleurs par exemple. Je vais devoir rendre des comptes à l'organisation. A Arès. Je les ai trahi, et j'imagine déjà la sentence pour les traîtres. Voldemort était dur, mais Arès le sera sans doute encore plus. Est-ce que je pourrai dire qu'elle est sous Imperium ? Mais pourquoi aurais-je fait cela ? Le but était d'en éliminer plusieurs, de créer la peur et le chaos. Pourquoi je l'aurai gardé ? Comme un jouet ? Vont-ils y croire ? Quoi qu'il en soit je ne dois pas affoler Emily avec ça ce soir, je dois lui changer les idées, elle doit se sentir en sécurité à mes côtés. Je dois retrouver sa confiance.

Quand je la retrouve, elle est bord de la piscine dans le jardin, elle a ouvert la baie vitrée qui donne vers le jardin. Je me rapproche d'elle et vient l'enlacer, plaquant son dos contre mon torse, mes bras croisés devant sur sa poitrine. Je lui donne un rapide baiser dans son cou.

« Tu es en sécurité ici, ils ne viendront pas. Tu peux essayer de te détendre, sinon...»

Je n'attends même pas la fin de sa phrase que je la pousse jusqu'au rebord de la piscine et saute dans l'eau avec elle dans mes bras. L'eau est glacée et quand on sort la tête de l'eau en même temps j'éclate de rire, mais mes dents claquent. Évidemment elle m'invective, mais je m'en fiche, ce n'est que de l'eau fraîche et elle est en vie. Elle est en vie ce soir.

« Ok Ok, je vais arranger ça !»

Je sors la baguette de ma poche et vient lancer un sortilège pour réchauffer l'eau. Je la pose ensuite sur la margelle et revient vers Emily tout sourire, fier comme un Hippogriffe de ma bêtise. La température de la piscine augmente et devient rapidement très agréable, faisant contraste avec la température de l'air.

Ses habits pèsent lourd alors je l'aide à défaire des couches. D'abord son pull, puis son t-shirt, elle garde son soutien gorge et je l'aide à retirer le jogging en plongeant sous l'eau. Et ensuite vient mon tour, mon pull et mon pantalon. Je garde le t-shirt, c'est une habitude. Je garde toujours mon t-shirt en toute circonstance, je me baigne seul habituellement pour être torse nu, où si mes parents sont à la maison, mais jamais quand il y a du monde. Je ne montre jamais mon dos balafré. Et encore moins à Emily. Elle trouve cela un peu bizarre, mais pour éviter ses questions, je viens l'embrasser.

Rapidement son dos cogne le bord de la piscine et ses jambes viennent s'enrouler autour de ma taille et ses bras autour de mon cou. D'une main je tiens de rebord de la piscine, de l'autre je la tiens elle. Ce baiser vient enflammer tout mon corps. Elle est si belle, si douce. A quel moment est-elle devenue aussi vitale que mon oxygène ? Comment peut-on passer à ce point de la haine à l'amour ? Comment a-t-elle fait pour que je m'attache aussi rapidement à elle ? Je ne l'aurai fait pour personne d'autre, sans elle je ne suis qu'un homme égoïste et ambitieux. Je n'aurai pas risqué ma vie pour une seule autre de mes anciennes conquêtes.

Mes miens viennent découvrir sa peau nue, sa taille, son dos, ses jambes. Mon cœur s'accélère pour la énième fois aujourd'hui, mais différemment de toute la soirée, cette fois ci c'est agréable. Je sens le désir monter en moi, mais il ne faut pas, j'ai l'impression d'en profiter, de la trahir un peu plus. Heureusement mon salut arrive avec sa petite voix peu assurée.

« Monsieur et son amie, le repas est servi. »

Sarcasme fait une révérence, sur ses bras tiennent des serviettes de bain, il ne nous regarde pas, comme pour s'assurer de notre pudeur. Je me détache d'Emily et appuis mes avants bras sur la margelle pour sortir de l'eau, puis je me retourne pour lui tendre ma main et l'aider à sortir de la piscine à son tour. J'enroule une serviette autour d'elle et frotte pour la réchauffer. On rentre dans le manoir et je l'installe sur un tabouret devant le bar en marbre où l'elfe de maison a réalisé plusieurs plats. Je transplane quelques secondes pour changer de vêtement et revenir avec de nouveaux habits pour Emily. Sarcasm s'est déjà occupé de récupérer les affaires mouillés au bord de la piscine et celles dans la chambre.

« Tu devrai mangé un petit peu, pour ce soir on ne peut plus rien faire, on aura des nouvelles demain. Tes parents vont s'inquiéter, je suis désolé que tu ne puisses pas les rassurer, mais c'est trop dangereux, tu comprends j'espère ?»

Il est tard quand on part se coucher. Je lui ai fais visiter la maison, sauf la cave évidemment. On y a accès par la cuisine, elle est verrouillée et Emily n'a pas trop insisté. J'ai encore bien des secrets pour elle, mais c'est de ceux que je ne veux pas partager. Je suis loin d'être prêt à le faire, et peut-être que ce moment n'arrivera jamais. Il n'y a rien de plus humiliant, et elle ne pourrait pas comprendre, c'est l'éducation de mes parents.

On s'allonge dans mon lit et rapidement on se rapproche. A chaque fois que ma peau la touche, je me sens plus proche d'elle. Je l'embrasse tendrement puis avec plus de passion. De nouveau le désir et l'envie m'enrobent instantanément. Mes doigts viennent à nouveau à la rencontre de sa peau. Mon cœur s'emballe et je sais qu'il pourrait se passer plus, beaucoup plus que de douces caresses et de baisers passionnés, j'en ai envie et je crois qu'elle aussi. Mais j'ai en tête une centaine de raisons pour ne pas le faire, pour ne pas céder.

Quand je sens ses mains passer sous mon t-shirt, venant effleurer le bas de mon dos je me raidis, je ne veux pas qu'elle sente les cicatrices. J’appuie alors sur mes mains pour me redresser pour me détacher d'elle alors que j'étais penché au dessus d'elle.

« Je... je pense qu'on ne devrait pas, pas ce soir, j'ai l'impression de profiter de toi. Tu mérites mieux que ça. Tu mérites tellement mieux que ça. On devrait simplement dormir, après tous les événements, on a vraiment besoin de repos.»

Mon cœur tambourine, je me sens mal de la repousser, mais j'espère qu'elle comprend. Je ne suis pas sûr qu'on devrait le faire après un tel événement dramatique, c'est comme boire de l'alcool pour oublier. Je ne veux pas que notre première fois soit après que j'ai été l'investigateur d'un attentat envers les sorciers de son sang. Elle vaut mieux que ça. Mieux que du sexe pour se consoler ou se rassurer.

Je la cale tendrement dans mes bras, la serrant toute la nuit. Je mets du temps à m'endormir, me disant que demain je serai peut-être à Azkaban ou mort pour ce que j'ai fait, ce à quoi j'ai participé. Mais elle sera en vie et c'était ma seule mission, ma seule promesse.

Samedi 2 mars 2002

« Monsieur, Madame ! Réveillez-vous ! »

Je sursaute et attrape ma baguette magique sur la table de chevet. Je la pointe sur mon elfe de maison qui est au bord du lit de mon coté. Son visage est crispé par une grimace et il parle très vite.

« Monsieur, vous avez dit à Sarcasm que personne devait vous savoir ici et voir Madame, mais ils sont là Monsieur. Ils sont rentrés plus tôt, ils disent qu'ils ont quelque chose à fêter, que la Relève est en marche. Ils ont invité du monde pour dîner Monsieur. Votre mère arrive dans votre chambre, elle sait que vous êtes rentré, elle a vu les vêtements que Sarcasm a lavé pour vous. »

:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved Avec Thomas Scott-Rosier Vendredi 1er mars 2002

Quand Thomas repose les pieds à terre après le transplanage, j'étais tellement dans ma bulle d'angoisse que je n'étais tellement pas prête et je manquais de tomber. Je sentais que mes jambes étaient tremblantes, et je ne savais pas combien de temps j'allais pouvoir tenir debout. Thomas retira son masque et se tourna vers moi. « Comment tu vas ? Je suis désolé, j'ai... j'ai l'impression que je ne fais que te dire ça aujourd'hui. Je n'avais pas d'autre solution, il fallait que ce soit crédible. » Je levais les yeux pour le regarder. Ma tête était vide, je n'arrivais pas à réaliser la chance que j'avais d'être en vie, contrairement à d'autres. Je me sentais sous le choc. « Je… Tu… » Je ne savais pas quoi dire. Heureusement, Thomas finit par me prendre dans ses bras. Je mis les miens autour de son cou pour me tenir à lui, pour avoir un support. Parce que j'avais peur de tomber. « J'ai eu tellement peur pour toi. Je ne sais pas ce que j'aurai fais, ce que j'aurai pu faire s'il t'était arrivé quelque chose. » Quand il posa son front contre le mien, je le regardais. « Tu m'as… Tu m'as sauvée la vie. Merci, Thomas. Merci. » Il avait trahit son groupe pour moi. Il pouvait subir toutes les conséquences horribles dont je ne voulais pas penser, et il l'avait trahi pour moi. J'avais eu tellement peur qu'il me trahisse, et c'était la plus grande preuve de confiance qu'il pouvait me faire.

« Je suis amoureux de toi Emily, c'est vrai. Complètement amoureux de toi. » Je le regardais, sans répondre. Je ne pensais pas… Je ne pensais pas qe c'était vrai. Et encore moins qu'il allait me le dire. « J'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi comme je n'ai jamais eu besoin de personne. Tu dois m'aider, je suis totalement perdu, la seule chose dont je sois sûr, c'est combien je suis amoureux de toi. » Je ne répondais pas. Je ne savais pas quoi répondre. Je savais que j'aimais passer du temps avec lui, que j'aimais cette page que l'on tournait, et que j'adorais l'embrasser. Mais je n'étais pas sûre de savoir ce que je ressentais réellement. J'étais dans le brouillard. Et les évènements extérieurs allaient tellement vite que je n'avais pas le temps d'y réfléchir. Heureusement, Tomas ne me laissait pas le temps de répondre. Il me rapprocha de lui et posa ses lèvres sur les miennes. Je répondis avec ferveur avec son baiser. Oui. Ça, c'était bien. Il n'y avait pas besoin de mots, pas encore. Je pouvais simplement… Profiter.

On cessa de s'embrasser au moment où une voix s'éleva. « Monsieur ? » Je regardais derrière moi et apercevait ce que je supposais être un elfe de maison. « Sarcasm ? Que fais-tu ici ? » « Les maîtres n'ont pas convié Sarcasm, ils ont dit qu'ils n'avaient pas besoin de Sarcasm pour ce week-end, alors je suis là Monsieur. Vous ou votre amie avez besoin de quelque chose ? » Les maîtres ? On était chez ses parents, alors ? C'est vrai que je n'avais pas fait attention où nous étions. Je regardais autour de moi. Il y avait une grande maison, avec un grand jardin. Ça ressemblait presque à chez mes parents, en beaucoup plus lugubre. « On est pas ici Sarcasm, tu comprends ? Tu ne pourras pas dire que tu nous as vu. Je ne suis pas censé être là, ni elle. Tu ne diras jamais que je suis venue avec elle, et tu ne parleras jamais d'elle à personne, pas même à mes parents. Tu ne dois pas quitter le manoir non plus. Est-ce que c'est bien compris ?! » « Sarcasm est là pour servir le maître. Sarcasm n'ira jamais trahir le maître, je serai un tombe monsieur. » C'est donc comme ça que ça fonctionnait, un lien avec les elfes de maison ? Quand Thomas se retourna vers moi, je ne pus m'empêcher de hausser un sourcil en le regardant.

« Alors… On est chez tes parents ? » « May et Evan, mes parents ne sont pas là. Ils sont partis pour le week end. Je me suis dit que personne viendrait te trouver ici, chez des Mangemorts. » Jamais Thomas ne m'avait expliqué pourquoi il appelait ses parents par leurs prénoms. Je sentais que ce n'était toujours pas le moment de lui demander, et, de toute façon, me dire que nous étions chez des Mangemorts me fit rappeler pourquoi nous étions là. Et le service que j'avais à lui demander. « Tu aurais un hibou à me prêter ? je veux envoyer une lettre à Alana et Eireen. Je pense que Jared est encore à l'UMS, je veux qu'elle lui transmettre mon billet et… » Thomas me coupa en attrapant mes mains. Et quand je vois son regard, je sais que ce sera un non. « Emily tu ne peux pas, pas pour le moment. Je sais que tu veux rassurer tout le monde, mais ils vont surveiller les hiboux ou tous les autres moyens de communication, et si le hibou part du manoir Scott-Rosier, c'est trop dangereux. Tu ne peux pas non plus faire de Patronus, ils s'attendent à ce que tu sois morte, tu comprends ? Ils ont tué des nés moldus. Il faut attendre que les Aurors maîtrisent la situation, on va rester là ce week end, caché tous les deux et quand ils auront tout balisé on reviendra, tu iras voir tes amis. » Je me mordis la lèvre inférieure en détournant le regard, pour ne pas me mettre à pleurer. J'étais soulagée d'être en vie, mais je n'arrivais pas à profiter de l'instant présent. Parce que je m'en voulais de me dire que je m'en étais sortie, alors que mes amis pouvaient actuellement être morts.

Thomas lâcha une de mes mains, garda l'autre et commença à m'entraîner dans la maison, en restant proche de moi. « Viens suis-moi. » Je souris doucement en me laissant faire. De toute façon, j'étais incapable de prendre une décision, même minime. J'étais contente qu'il prenne les choses en main. « Tu peux nous préparer quelque chose à manger ? » « C'est comme si c'était fait Monsieur. » Je regardais l'elfe transplaner, sans vraiment pouvoir oser dire que je n'avais pas très faim. A la place, je regardais tout autour de moi, alors que Thomas me guidait. La déco était très… Riche, et tout aussi lugubre que l'extérieur. Pourtant, ce n'était pas tellement gothique, mais très austère tout en étant élégant et inconfortable. Comme si toute l'aura de la famille Scott-Rosier ressortait. La chambre de Thomas ne faisait pas exception à la règle. Alors que ce dernier cherchait des trucs dans son armoire, je faisais le tour de la déco inexistante. J'aurais presque pu croire que c'était une grande chambre d'ami décorée dans le même genre que tout le reste de la maison. Je me rapprochais de la bibliothèque. Tous les titres m'étaient vaguement connus, mais que par mon stage à la bibliothèque, à force de ranger des livres du même genre ou des mêmes auteurs. Que des livres qui ne m'inspiraient pas tellement confiance. « Tu n'y trouveras aucun de te livres là dedans. » Je me retournais, pour voir Thomas me sourire. Je lui rendis et tenta de plaisanter. « Rappelle-moi de te prêter des romans sorciers, pas que moldus. Harry m'en a fait découvrir des super chouettes. »

Le jeune homme me montra des vêtements qu'il avait pris et posé sur le lit. « Je n'ai trouvé que ça. La salle de bain est derrière cette porte. Je vais essayer de trouver de quoi nettoyer la plaie en attendant que tu te laves. » Je regardais le pull gris, avant de le regarder lui. « Merci, Thomas. » Je lui souris, avant d'aller dans la salle de bain. En fermant la porte derrière moi, je ressentis un arrière-goût de déjà-vu assez étrange. Ce n'était pas la première fois que je me retrouvais chez Thomas, à prendre une douche après un évènement traumatisant. En me glissant sous l'eau chaude, je me rendais compte de toutes les évolutions qu'il y avaient eu entre les deux évènements. Je laissais Thomas me sauver. Il me laissait lui parler de ma culture. Je n'avais pas peur qu'il rentre dans la salle de bain pour me torturer. Je n'avais pas peur d'aller dîner en me disant qu'il avait dû droguer la nourriture. Je n'avais pas peur d'aller dormir ce soir en me disant qu'il allait me tuer dans mon sommeil. Il était devenu un soutien. Et je savais qu'il m'avait sauvé la vie parce qu'il m'aimait, pas parce qu'il voulait sauver la sienne. Je repensais à sa déclaration qui n'en était pas vraiment une en sortant de la chambre. Après tout, il m'avait juste dit qu'il était amoureux. Je ne suis pas sûre qu'il attendait une réponse, et…

Et j'avais oublié les vêtements qu'il m'avait donné. « Meeeeerde. » Je marmonnais plus pour moi-même, en les revoyant très clairement sur le lit. Mal à l'aise, j'enroulais la serviette autour de moi, avant de rentrer dans sa chambre. Je me sentis rougir quand je le vis, avec ses affaires de secours. « Désolée, j'ai oublié les vêtements… » Je marmonnais, avant de les prendre et de retourner dans la salle de bain. Je fermais la porte derrière moi, avant de remettre mes sous-vêtements et d'enfiler ceux qu'il m'avait prêtés. J'hésitais un instant, avant de sentir ses manches. Elles avaient son odeur. Ça me fit sourire, et c'est un peu plus détendue par cette douche que je retournais dans sa chambre. Thomas regardait par la fenêtre. Même si il ne s'était pas encore changé, il s'était démaquillé, ce dont je lui étais reconnaissante. « Il faut qu'on nettoie ton bras. Viens. » Sans rien dire, je m'assis sur son lit, en remontant la manche pour accéder à la brûlure. Par Merlin, j'espérais ne jamais garder la trace.

Thomas nettoya doucement mon bras, avant de mettre un baume et de préparer les pansements. Il était vraiment doué, et se débrouillait pas trop mal. Ma mère avait beau être médecin urgentiste, je n'avais su me soigner. Depuis que j'étais en première année à l'Université, maintenant que je n'avais pas d'infirmerie, dès que j'étais malade, j'allais voir Jared. Même pour un simple rhume. Comme ça, je restais sur son canapé à râler sur ma condition jusqu'à ce qu'il lance un film et du pop-corn pour me faire taire. Maintenant qu'il y avait Thomas dans ma vie, est-ce que c'est lui que j'allais harceler à ma prochaine angine ? Cette pensée me fit sourire. « Qu'est-ce qui te fais sourire ? » Je détachais mon regard de mon bras pour regarder comme Thomas. « Bien que tu ne portes pas Jared dans ton cœur, tu es aussi doux que lui quand tu me soignes. Vous êtes bien plus semblable que tu ne le penses. » « Je n'ai rien à voir avec Jared, vraiment rien, on est les parfait opposés. Je suis un sorcier et c'est une créatur......» « Arrête, Thomas. » Mon ton est froid, tranchant. Je n'en reviens pas qu'il accepte mon sang moldu, mais pas le sang de créature de Jared. « Tu n'as pas le droit de dire ça. Encore moins maintenant, alors que je ne sais même pas si il est en vie… » Je détourne le regard, pour ne pas pleurer. Je ne veux pas craquer. Je suis fatiguée de pleurer pour des racistes intolérants. « Je suis sûr qu'il va bien, il est costaud, crois-moi. » Je renifle lentement, toujours sans le regarder. Mais je ne suis pas sûre qu'il me regarde non plus. Il continue de me soigner, alors je pense que ses yeux sont rivés sur ma blessure. « Comment tu peux en être aussi sûr ? » « La Gazette arrive tous les matins au Manoir, je suis sûr qu'ils auront fait la liste des blessés, et je suis sûr qu'il n'y aura pas le nom de Jared. » Ouais, bah, demain, il a intérêt à me la laisser la lire en premier, si il ne veut pas que je lui arrache des mains.

Thomas termine de me soigner le bras, avant de ranger ses affaires. Je baisse ma manche, et je le regarde enfin. Il est de nouveau devant son armoire, à chercher des affaires. « Tu fais quoi ? » « Je prends ma douche et te rejoins en bas si tu veux. Essaye de trouver la cuisine, Sarcasm a du déjà préparer quelque chose. Ne lui dis rien sur toi, il ne me trahira pas, mais ne prenons pas de risques. » « D'accord. » Je me lève du lit avant de descendre à l'étage. Je n'ai pas vraiment envie de manger, mais j'ai encore moins envie de me disputer avec Thomas ce soir, alors, je ne dis rien. Pour le moment. Je marche d'un pas lent et incertain, les bras croisés, pour regarder autour de moi. Vraiment, il y a quelque chose de malsain dans ce manoir. Comme si il n'y avait pas eu souvent de rires. ce qui pourrait expliquer beaucoup de choses sur Thomas. Je me demandais comment il était enfant… Je veux dire, vraiment enfant. Avant Poudlard. Est-ce qu'il y avait des photos de famille ? En toute logique, elles devraient être dans le salon, non ? Mais quand j'arrive dans la pièce, je ne vois pas de photo. Juste des tableaux austères, et une grande baie vitrée avec une lumière bleutée.

Quand je regarde par la fenêtre, je vois alors une grande piscine creusée et illuminée dans la nuit. Le spectacle est assez reposant. J'ouvre les baies pour sortir prendre l'air frais et 'eau qui clapote au gré du vent. Et je ne peux pas m'empêcher de repenser à aujourd'hui. Quand je suis avec Thomas, je parviens à mettre toutes ces pensées de côté. Mais maintenant que je me rends compte de la chance que j'ai d'être en vie, je me dis que cette vie ne sera plus jamais pareille. Et si je devais aux funérailles d'amis à moi qui sont dans le même cursus ? Et Jared ? Je n'ai pas de nouvelles, je ne peux pas lui en envoyer. Est-ce que je suis prête à perdre mon meilleur ami ? Rien qu'à cette pensée, mon ventre se creuse et mon cœur se serre. Comment feront Alana et Eireann sans leur frère ? Je pense aussi à Harry. Heureusement qu'il est resté au lieu de stage. Il vient de trouver l'amour, ça me briserait le cœur de voir sa vie se raccourcir aussi vite.

J'étais encore en train de faire la liste mentale de toutes les personnes que je connaissais quand je sentis des bras autour de ma taille. Je me détendis, en sentant l'odeur de Thomas. Je posais mes mains sur ses avant-bras en souriant légèrement, encore plus en sentant son baiser dans mon cou. Il ne devait pas s'attendre à me voir ici, alors qu'il m'avait dit d'aller manger. Pour me justifier, je lançais : « Je pensais à mes amis… » « Tu es en sécurité ici, ils ne viendront pas. Tu peux essayer de te détendre, sinon… » Je fronçais les sourcils, en souriant, légèrement amusée. Et effrayée par ce qu'il pouvait prévoir. « Sinon quoi ? » Sauf que cet imbécile commençait à se rapprocher de la piscine. « Thomas, tu n'as pas intérêt à… » Mais quoi que je dise, il sauta quand même dans l'eau, avec moi dans ses bras. Je hurlais, les yeux fermés, avant de sentir que je plongeais dans une eau froide, voir glacée. Au moment où j'émerge, j'hésite encore : l'engueuler comme du poisson pourri ou l'ignorer jusqu'à la fin du temps ? Evidemment, je choisis la première possibilité : je ne perdais jamais une occasion pour me faire entendre. « Thomas Scot-Roser ! Comment as-tu osé ? Si j'attrape une pneumonie, ce sera de ta faute ! » J'exagère peut-être un petit peu, mais il mérite que je m'agace comme ça, selon moi. « Ok Ok, je vais arranger ça ! » « Y a intérêt ! » Je reste dans l'eau, à croiser les bras pour essayer de me réchauffer.

Je regarde Thomas réchauffer l'eau avec sa baguette, avant de revenir vers moi avec son sourire de sale gosse. Je ne le quittais pas des yeux, bien que je pris ma mine boudeuse, pour lui montrer que tout n'était pas pardonné. En plus, mes vêtements commençaient à devenir lourds, avec ses bêtises ! Il dut s'en rendre compte, parce qu'il me retira mon pull, puis mon tee-shirt. C'était exactement la tenue que j'avais quand il m'avait fait prendre une douche chez lui, après mon aggression. Mais cette fois, je ne me sentais pas en danger. Je le laissais aller sous l'eau, pour me retirer le jogging. Je me laissais faire, je pliais même mes jambes pour l'aider un peu plus. C'était la première fois que j'étais aussi déshabillée devant lui. Mon corps commençait à se réchauffer, déjà grâce à la température de l'eau qui montait, mais aussi par ma vision de Thomas qui se déshabillait à son tour. J'admire le spectacle, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il garde son tee-shirt. Un peu frustré, j'allais lui demander si il y avait une raison à cela quand il s'approcha pour m'embrasser. Ok, pas de questions donc. Mais je laissais tomber, en m'accrochant à lui, alors que mon dos finit contre le mur de la piscine. Ça ne m'empêche pas d'enrouler mes bras autour de son cou, et mes jambes autour de sa taille. Je sens très clairement sa main caresser mon dos, le bas de ma taille, mes jambes. Mon ventre se creuse alors que je sens le désir commencer à s'emparer de moi, et mes baiser se font plus pressants, plus profonds, aussi. Je deviens complètement accro à cet homme, et j'aurais pu essayer d'aller encore plus loin, si une petite voix ne me rappelait pas que nous n'étions pas seuls. « Monsieur et son amie, le repas est servi. »

A contre-cœur, je laisse Thomas se détacher de moi pour sortir de la piscine, avant de m'attraper la main. Je lui souris doucement, encore plus quand il m'enveloppa d'une serviette en premier. Comment cet homme pouvait être le même qui m'insultait il y a un an ? Un tel changement relevait presque du miracle. Ou de l'amour ? Thomas finit par me guider jusque dans la cuisine, avant de partir. Bon. Au moins, je n'avais pas à lui dire que je n'avais aucune envie de manger. Il revient presque automatiquement pour me redonner de nouveaux habits. Pudiquement, je vérifie que son elfe de maison n'est pas dans les parages, et je lui tourne le dos pour retirer au moins mon soutien-gorge trempé, pour mettre les vêtements qu'il me donnait. Puis je m'assis à ses côtés. Thomas mangeait presque aussitôt, mais moi, je me mis à jouer avec ma nourriture. Un pincement au cœur se fit sentir quand je pensais à mes parents, qui m'auraient normalement engueulée. « Mes parents reçoivent la Gazette du Sorcier, tu sais ? Ils vont se demander où je suis si je ne leur envoie pas de hibou. » Parce que, évidemment, je n'avais pas mon téléphone sur moi. « Tu devrai mangé un petit peu, pour ce soir on ne peut plus rien faire, on aura des nouvelles demain. Tes parents vont s'inquiéter, je suis désolé que tu ne puisses pas les rassurer, mais c'est trop dangereux, tu comprends j'espère ? » « Je comprends. » Je soupire, en repoussant mon assiette presque intacte. « Mais je n'ai vraiment pas faim. » Heureusement, Thomas n'insiste pas.

Après que lui ait fini de manger, il me reprend la main pour me faire voir le reste de la maison que je n'ai pas vue. Même si il n'ouvre pas une porte, mais il passe tellement rapidement devant que je n'ai pas le temps de lui poser de questions. De toute façon, je reste obnubilée par le restant de la décoration, tout aussi flippante que les autres pièces que j'avais pu voir. On termine dans sa chambre, et je me laisse tomber sur son lit. C'est seulement à ce moment que je me rends compte que je suis épuisée. Je ne pensais pas, mais en fait, j'ai le contre-coup de toute la journée, de toute la peur. Je sens mon bras m'élancer un peu, mais je passe outre quand Thomas rabat la couette de son lit sur nos deux corps. Je me retourne pour être face à lui, et me rapprocher. Quand il m'embrasse, je me dis que nous sommes sur la même longueur d'onde. Le voir se déshabiller dans la piscine, l'embrasser à moitié nue m'avait donné quelques idées que je comptais bien appliquer dans ce lit. J'avais ne pas avoir envie de nourriture, j'étais restée sur ma faim en le voyant ne se déshabiller qu'à moitié. Alors, tout en continuant de l'embrasser passionnément, je passais mes mains sous son tee-shirt pour caresser le bas de son dos. Je comptais remonter doucement mes mains quand Thomas se redressa pour me regarder de haut.

« Je... je pense qu'on ne devrait pas, pas ce soir, j'ai l'impression de profiter de toi. Tu mérites mieux que ça. Tu mérites tellement mieux que ça. On devrait simplement dormir, après tous les événements, on a vraiment besoin de repos. » « D'a… D'accord. » Je devais bien avouer que j'étais surprise de ce revirement. Ça voulait dire quoi, ça ? Qu'il n'était pas attiré par moi, comme moi je l'étais ? Alors qu'il était amoureux de moi ? Je ne pouvais pas remettre ses sentiments en question, alors que je les avais vus dans son esprit. Mais l'attirance qu'il avait pour moi ? Je n'en avais aucune idée. Qu'est-ce que je devais en penser ? « Est-ce que je peux au moins dormir dans tes bras ? » Thomas respecta mon souhait, en m'attirant doucement à lui. Le nez contre son torse, je pouvais entendre son cœur qui battait la chamade. Qu'est-ce que je devais en penser, alors ? Mais les heures passent, et il ne me lâche pas, bien au contraire. Alors je finis par m'endormir, le visage contre son tee-shirt.

Samedi 2 mars 2002

« Monsieur, Madame ! Réveillez-vous ! » Je ne pus m'empêcher de sursauter quand j'entendis la vois de Sarcasm. Thomas se redressa pour pointer sa baguette sur lui, pendant que je me frottais le visage. « Monsieur, vous avez dit à Sarcasm que personne devait vous savoir ici et voir Madame, mais ils sont là Monsieur. Ils sont rentrés plus tôt, ils disent qu'ils ont quelque chose à fêter, que la Relève est en marche. Ils ont invité du monde pour dîner Monsieur. Votre mère arrive dans votre chambre, elle sait que vous êtes rentré, elle a vu les vêtements que Sarcasm a lavé pour vous. » C'était à mon tour de me redresser, d'un seul coup, les yeux grands ouverts. Comment ça, sa famille arrivait ? Et comment ça, sa mère arrivait dans sa chambre ? Qu'est-ce qui allait m'arriver si jamais ils me voyaient ? Et qu'est-ce qui allait arriver à Thomas si ses parents pigeaient que j'étais une Née-Moldue ?

D'un seul coup, je me redressais, en regardant Thomas. « Je… je dois partir, je ne peux pas rester ici… » Je croyais que j'étais en sécurité, ici. Il me l'avait promit ! Mais au moment où j'allais attraper des fringues au hasard, la porte de la chambre s'ouvrit et je me redressais d'un seul coup. Une femme, super élégante, bien trop pour un samedi matin, entra pour saluer son fils. Elle semblait assez étonnée de me voir là. J'échangeais un regard avec lui, alors qu'il commençait à me présenter comme une amie… « Je suis Natasha Larionova, Рад встрече1. Je faisais un échange scolaire à l'Université quand j'ai rencontré votre fils… Hier. » Je lui fis mon plus beau sourire, alors que je flippais intérieurement. Je venais clairement de lui mentir, et ce, en pleine face. Et en plus, je venais de sous-entendre que j'avais participé à l'attentat d'hier !! Je crois que je vais mourir aujourd'hui, c'est officiel. Je continuais de sourire quand elle m'invita à passer le restant du weekend ici. « Oh, ça aurait été avec plaisir, mais je ne veux pas ruiner un moment en famille… » Mais elle insista, et je ne pouvais pas dire non. C'est un sourire crispé que je gardais sur mon visage, jusqu'à ce qu'elle sorte de la chambre pour que nous puissions nous habiller.

Je me tournais alors vers Thomas, totalement affolée. « On a un problème. Je ne connais rien, absolument rien du comportement qu'on est censé adopter chez les Sang-Pur ! Oh, autre problème : à part mes vêtements d'hier qui font tout, sauf riche russe, je n'ai rien à me mettre. On va se faire griller si vite ! » Franchement, je ne sentais pas du tout ce weekend. Et puis, comment j'allais pouvoir lire la liste des blessés dans la Gazette, si je devais passer mon temps à parler avec des gens qui haïssaient les gens comme moi ? Surtout que j'avais eu la merveilleuse idée de me faire passer pour une russe, uniquement pour pas qu'il grille que j'étais pas une Sang-Pure anglaise ! Je regardais Thomas sortir de la pièce, uniquement pour aller me chercher des vêtements, et je me laissais tomber sur le lit, en soupirant. J'aimais passer du temps avec Thomas, mais si là, je devais choisir, je préfèrerais aller voir Jared pour vérifier que lui et ses soeurs allaient bien. J'étais même prête à aller affronter son père en Irlande pour avoir des nouvelles.

Quand Thomas revint, il avait une robe et des talons à la main. Super, en plus, j'allais devoir me déguiser en nana de droite à l'extrême. « Merci beaucoup. » En les attrapant, je ne pus m'empêcher d'avoir une mine de jugement. Une robe beige super ceintrée et des talons méga hauts, vernis, et qui avaient l'air d'être aussi confortables que des brodequins en fer. « Je sais marcher avec des talons. Ça devrait le faire, tant que tu ne me demandes pas de danser. » Je tentais de plaisanter, mais quand je vis le regard de Thomas, mon sourire disparut. « On ne va pas danser, n'est-ce pas ? » Peut-être pas ce matin. Mais si les festivités durent jusqu'au soir… Je levais les yeux au ciel devant tant de traditions et passe-temps débiles, et j'allais dans la salle de bain pour me changer. N'ayant pas mon maquillage sur moi, je me contentais de bien laver mon visage, et d'essayer de me coiffer un minimum.

En sortant de la salle de bain, Thomas avait eu le temps de se changer, lui aussi. Il avait mit une chemise et un pantalon noir. Tenue très guindée pour un petit-déjeuner un samedi matin. Si il voyait les petits-déjeuners dans ma famille…! Mais cette tenue lui allait bien. Vraiment bien. Bien plus que moi. « J'ai l'air d'une proxénète de 40 ans. » Je marmonnais, de mauvaise humeur. En fait, je flippais totalement de devoir descendre et aller bavarder comme si de rien n'était avec des personnes qui partageaient les idées des Mangemorts. Des personnes qui étaient sûrement d'anciens Mangemorts eux-même. « On est obligé de descendre ? » Je demandais, pleine d'espoir, mais je connaissais déjà la réponse. Je me relaissais tomber sur le bord de son lit, pour m'asseoir. Mais cette fois, Thomas s'assit à mes côtés. « Il y a une question que j'ai toujours voulu te poser. Pourquoi quand tu me parlais de tes parents, tu les appelais toujours par leur prénom ? » Il n'a vraiment pas l'air proche d'eux. Mais c'est toujours quelque chose qui m'a interpellé. Surtout la première fois, où je ne savais même pas qu'il parlait de ses parents.

« J'ai appris le russe quand j'étais cachée en 6e année à l'UMS. C'est le professeur Blackwood qui m'a apprit. C'est lui aussi qui m'a apprit à maîtriser mon don. Quand je suis arrivée à l'UMS, il m'a inscrite dans son cours. Je ne suis pas bilingue, mais je sais faire croire que je parle russe couramment, grâce aux bases que j'ai. » Il m'avait posé la question après m'avoir répondu pour ses parents, et je trouvais ça juste de lui répondre. Surtout que parler russe n'était finalement pas le plus grand de mes secrets. Je pense que la chose que je cachais le plus, à tout le monde, était l'importance que prenait Thomas dans ma vie. D'ailleurs, ce dernier se leva, pour me tendre la main. Aller, c'était l"heure d'y aller. D'aller affronter tous les racistes.

Quand on descendit au salon, je pouvais entendre déjà tous les rires, toutes les voix, et tous les verres qui s'entrechoquaient. Super, j'étais déjà dégoûtée. Je pris bien soin de fermer mon esprit, et de poser ma main sur le bras de Thomas, comme il me l'indiquait. Pour avoir l'air d'une fille qui avait grandi au milieu des traditions Sang-Pur. Je me tendis un peu plus quand on finit par rentrer dans l'arène, et qu'il se dirigea vers l'homme qui accompagnait sa mère. Il me le présenta comme étant son père. Je lui adressait un sourire éclatant. Mon sourire le plus hypocrite, celui que je sortais aux voisins quand ils me demandaient quand est-ce que j'allais donner des petits-enfants à mes parents, au lieu de faire des études. « Natasha Larionova, enchantée. Je suis tellement contente de pouvoir passer cette petite fête avec vous. » En lui souriant, je ne pus m'empêcher de l'observer. Il ne ressemblait pas du tout à Thomas. Genre, vraiment pas. Une idée me vint, et j'essayais de cacher mon trouble e acceptant le mimosa volant qui passait à côté de moi. Thomas ne ressemblait pas à son père. J'étais persuadée que Thomas était Legilimens, et il m'avait dit qu'il n'y en avait aucun dans sa famille. Et si…? Je décidais d'essayer de les prendre au piège. Mon esprit était verrouillé pour les autres, mais ça ne l'empêchait pas de glisser dans la tête de mes interlocuteurs. Chose que je fis. « Je suis ravie d'avoir Thomas à mes côtés. C'est un homme formidable. Je pense que votre fils tient de vous, cela se voit à votre allure ! » Je sentais bien que Thomas cachait sa perplexité, mais je l'ignorais pour me concentrer sur le regard de son père. Je me détendis le plus possible, pour mieux contrôler mes pouvoirs. Mon esprit parvint à s'infiltrer doucement, et je pus lire ce qu'il pensait. … Enfin il fait quelque chose de bien… bien le digne fils de Tyler Winston… Serait fier de son fils… Ce fut les seules brides que je peux récupérer, le cœur battant, alors que la vérité commençait à m'apparaître.

1 : Enchantée (Russe)
:copyright:️ Justayne

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One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionNo, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved EmptyRe: No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be lovedEmily EvansSamedi 2 mars 2002

C'est littéralement la peur qui m'envahit comme un voile. Mes parents sont rentrés avec des amis ? Pour fêter la Relève ? Ces amis là ne sont que des sang-purs extrémistes et pour certains des anciens Mangemorts, et j'ai une sorcière né-moldue dans mon lit.

« Je… je dois partir, je ne peux pas rester ici… »

J’acquiesce quand elle dit cela, et je commence à me lever du lit et enfiler un pantalon quand la porte de la chambre s'ouvre sur ma mère.

« Bonjour mère, vous êtres rentrés plus tôt ? »
« Thomas, et... »

Elle lance un regard surpris à Emily, rien de plus normal, je ne crois pas avoir ramené quiconque à la maison. Les seuls amis ou amies qui sont venus à la maison étaient des enfants de Mangemorts, pas des petites amies, elles ne seraient qu'une distraction pour mes parents. Pourtant ma mère garde sa contenance devant Emily, mais je vois à son regard qu'elle n'est pas vraiment ravie de trouver quelqu'un dans mon lit. Je pense que je vais devoir en découdre à un moment ou un autre. Je regarde Emily dans les yeux, il va falloir trouver une parade et j'espère qu'elle sera avec moi sur le coup. L'angoisse me paralyse un peu plus chaque seconde.

« Mère, je vous présente une amie... »
« Je suis Natasha Larionova, Рад встрече1. Je faisais un échange scolaire à l'Université quand j'ai rencontré votre fils… Hier. »

Je suis à la fois soulagé et horrifié par ce que vient de dire Emily. Par ces mots, elle vient d'avouer avoir participé à l'attentat de hier après midi, et ce n'est pas juste qu'elle ait à faire cela. Elle doit se sentir tellement mal de devoir mentir de la sorte. Je découvre là une autre facette de la femme que j'aime. A ce stade là, ce n'est plus du courage dont elle fait preuve, c'est haut delà. Elle arrive même à sourire à ma mère de manière convaincante, alors que je sais que tout son être frissonne devant elle. Les yeux de ma mère s'illuminent, elle comprend ce que vient d'annoncer Emily, et elle semble beaucoup plus conciliante que cette fille soit dans ma chambre à présent. Je la connais par cœur, on dirait qu'elle est plutôt fière.

« Par Salazar c'est merveilleux, je vous somme de passer le reste du week-end avec nous pour fêter cette heureuse nouvelle, vous le méritez tous les deux. »
« Oh, ça aurait été avec plaisir, mais je ne veux pas ruiner un moment en famille… »
« Mademoiselle, je ne sais pas comment cela se passe dans votre pays, mais cette initiative doit être fêté, et vous êtes ici, alors j'insiste, partagez ce moment avec nous, ne soyez pas si réservée, n'est-ce pas Thomas ? »
« Évidemment mère. »

Dire non serait une conséquence désastreuse à ce stade, on ne peut jamais dire non à ma mère, ni à mon père d'ailleurs, les peu de fois où je l'ai fais, j'ai été sévèrement corrigé. Elle nous sourit chacun à notre tour, son dos bien droit, sa prestance et son autorité naturelle a encore fonctionné, même sur Emily. Nous la regardons quitter la chambre en silence, jusqu'à ce que la porte se ferme. Elle se tourne alors complètement bouleversée vers moi.

« On a un problème. Je ne connais rien, absolument rien du comportement qu'on est censé adopter chez les Sang-Pur ! Oh, autre problème : à part mes vêtements d'hier qui font tout, sauf riche russe, je n'ai rien à me mettre. On va se faire griller si vite ! »
« Je vais arranger une chose après l'autre, je reviens dans quelques secondes. »

Je quitte la chambre pour appeler Sarcasm, je lui donne pour mission de me trouver une robe de haute couture russe et des chaussures pour Emily, ce qu'il fait en moins d'une minute en claquant des doigts. Mes parents le sollicitent souvent pour qu'il rapporte des choses d'autres pays, du vin, du champagne, des chaussures, des sacs. Je savais qu'il trouverait rapidement pour une robe. Je reviens vers Emily avec les vêtements.

« Elle vient de Russie. »
« Merci beaucoup. »

Je vois à son regard que le style laisse à désirer, ce que je conçois, je ne l'ai jamais vu habiller comme cela. Mais je ne pense pas qu'on est le luxe de vraiment choisir. Un jour je pourrai lui offrir les robes et les chaussures qui lui plaisent vraiment.

« Je sais marcher avec des talons. Ça devrait le faire, tant que tu ne me demandes pas de danser. »

J'ouvre ma bouche et la referme. Mon regard se fait désolé.

« On ne va pas danser, n'est-ce pas ? »
« Très certainement ce soir, en général les événements durent longtemps. Mais je vais t'apprendre, c'est très simple, tu suivras mon mouvement, je te guiderai. »

Je voudrai dire que je suis désolé, mais je suis épuisé de le lui dire toutes les heures qui passent. J'ai l'impression que cela ne veut plus rien dire venant de ma bouche. Je préfère agir que parler. Je préfère lui montrer que le lui dire. Elle me quitte pour la salle de bain, et je me dirige vers mes armoires pour sortir une tenue de circonstance, j'entends pas là que je ne dois pas être en survêtement. Je reste sobre, un pantalon noir et une chemise blanche que je me dépêche d'enfiler car je ne suis pas à l'aise qu'elle sorte de la salle de bain et découvre mon dos. D'ailleurs, comment pourrais-je le lui cacher encore longtemps ? Elle va finir par le découvrir, et que devrais-je lui dire ? Elle ne comprendrait pas l'éducation de mes parents. Je n'aurai pas les mots. Elle verrait que je ne suis pas parfait, que j'ai commis beaucoup d'erreurs qui ont été sévèrement punis, son regard changerait sur moi. Peut-être ne croira-t-elle plus à un changement possible de ma part, vu le nombre de cicatrice dans mon dos ? Signe de mes nombreuses failles.

« J'ai l'air d'une proxénète de 40 ans. »
Je ne peux m'empêcher de rire même dans cette situation. Je m'approche d'elle et la prend par la taille, nous rapprochant l'un de l'autre.

« Moi je te trouve très sexy pour une femme de 40 ans, même si je ne sais pas ce que s'est qu'une proxénète. »

Je l'embrasse tendrement avant de la relâcher. Je voudrai la rassurer, je voudrai la sortir d'ici, mais elle ne serait pas plus en sécurité à l'extérieur. Ici au moins, aucun des Blues Dragons ne viendra nous trouver. La maison est rempli de...

« On est obligé de descendre ? »
« Si on part maintenant, tu ne seras pas plus en sécurité, et cela semblerait très suspect pour mes parents. Surtout si je pars avec toi. Et je ne peux en aucun cas te laisser seule. »

Je la regarde s’asseoir sur le lit, abattue. Je m'assois à côté d'elle et lui prend la main.

« Il y a une question que j'ai toujours voulu te poser. Pourquoi quand tu me parlais de tes parents, tu les appelais toujours par leur prénom ? »

Alors que je la regarde dans les yeux, je baisse les miens sur nos mains.

« D'aussi loin que je me souvienne, mes parents ont toujours marqué une certaine distance avec moi, c'est assez courant chez les sangs-purs. Ils m'ont toujours demandé de les appeler May et Evan en intimité, ou père et mère en société. Je ne sais pas, c'est comme ça. »

Je ne me sens pas trop à l'aise de commence à parler de mes parents, de mon enfance. Je préfère dévier le sujet sur elle.

« Et toi, tu parles russe ? Je n'en avais pas la moindre idée. »
« J'ai appris le russe quand j'étais cachée en 6e année à l'UMS. C'est le professeur Blackwood qui m'a apprit. C'est lui aussi qui m'a apprit à maîtriser mon don. Quand je suis arrivée à l'UMS, il m'a inscrite dans son cours. Je ne suis pas bilingue, mais je sais faire croire que je parle russe couramment, grâce aux bases que j'ai. »

Je me souviens de l'année où elle n'était pas à Poudlard. Et maintenant avec le recul, j'en suis soulagé. Je pense que cette année là aurait été l'année de trop, et l'aurait brisé, elle aurait perdu tout son éclat et sa force qu'elle tient toujours. Et jamais, jamais je n'aurai pu espérer une relation comme la notre à présent. C'est pour cela que je m'en veux de lui imposer encore cette situation. Elle va rentrer dans mon monde et j'ai peur de ce qu'elle va y trouver. J'ai peur de ce qu'elle va entendre, de la violence qu'elle devra encaisser en silence, pour ne pas attirer l'attention sur elle. Ma hantise serait qu'il y ai des légilimens, mais elle m'a expliqué que son don la préserver des intrusions mentales, et c'est la seule chose qui me rassure. Finalement, encore une fois, son année d'absence à Poudlard aura eu raison de nous aider aujourd'hui. Le russe est une très bonne idée pour parader sans trop attirer l'attention. Je me lève du lit et lui tend ma main.

« Il faut descendre maintenant, mes parents sont pointilleux sur les horaires. »

Descendre les escaliers est un vrai supplice, la seule différence, c'est que le don de Emily fait taire les voix dans ma tête. Habituellement j'entends le brouhaha de tous les gens présents dans le manoir, mais là, je n'entends plus rien et c'est perturbant, mais pas désagréable.

« Tu dois aller saluer mon père en priorité, car tu es dans sa maison. Tu ne serres la main de personne, c'est aux hommes d'avancer leur main vers toi pour que tu y déposes la tienne. Ils font un baise main, mais leurs lèvres ne doivent pas toucher ta peau. De manière générale, les femmes restent discrètes, elles n'interviennent pas beaucoup dans les conversations lancées par les hommes, et cela dépend aussi du statut social, tu n'es pas mariée, tu n'es pas fiancée, tu n'es qu'une étudiante, ton avis sera le dernier donné. Tu te dois d'être réservée et mystérieuse, ce qui va nous arranger, ils ne trouveront pas étrange que tu ne sois pas beaucoup loquace, de plus, on pourra jouer sur des différences d'éducation entre les russes et les anglais.  Pour le reste, je te le dirai sur le moment, peut-être que tu pourrai... lire mes pensées de temps en temps si je ne peux pas te répondre à haute voix ?»

On entre dans le salon et je me dirige vers mon père, ses yeux sont rivés sur Emily, je sais qu'il la sonde et l'analyse, est-elle digne d'être parmi nous ? Ma mère a du déjà l'informer de la participation d'Emily dans l'attentat de la veille.

« Je te présente mon père. Evan Rosier. »
« Natasha Larionova, enchantée. Je suis tellement contente de pouvoir passer cette petite fête avec vous. »
« Enchanté de faire aussi votre connaissance, Thomas nous avait caché qu'il avait des amies aussi investie que vous. »

Il faisait référence à sa supposée affiliation chez la « Relève » ce qui me fait frissonner.

« Je suis ravie d'avoir Thomas à mes côtés. C'est un homme formidable. Je pense que votre fils tient de vous, cela se voit à votre allure ! »

Je fronce légèrement mes sourcils devant les propos d'Emily, pourquoi se met-elle à complimenter mon père de la sorte et à souligner que je tiens de lui ? Est-ce qu'elle le pense vraiment ? Que je suis comme mon père, si froid, si sérieux, si... Mangemort. Oui, oui biensûr qu'elle le pense, je le suis, enfin je l'étais il y a encore peu, évidemment.

« Thomas et vous pouvez être fiers d'avoir pris notre relève. Il nous l'avait caché. »

Mon père se retourne vers moi. Son regard me scinde en deux, il a ce pouvoir sur moi, de me rendre nerveux, de me terroriser en un battement de paupière. J'ignore s'il est vraiment heureux que je fasse parti des Blues Dragons, où s'il est furieux de ne pas en avoir été informé pour se vanter auprès de ses amis.

« Bien que le nom de Blue Dragon soit vraiment d'une nouvelle époque, je dois dire qu'on aurait pas imaginer une telle réussite. Montre la moi Thomas. »

Je suis saisi d'effroi mais je n'en montre rien. Mon cœur s'emballe dangereusement, une boule dans ma gorge m'empêche de formuler n'importe quel mot. Là encore, on ne dit pas non à Evan Rosier. Il sait comment cela marche, il sait qu'on ne pourra pas dire ouvertement qu'on appartient aux Blue Dragons, qu'on ne peut pas ouvertement parler des membres, des lieux, des missions, mais il sait que je peux la montrer quand on me la demande. Silencieusement, je déboutonne le bouton de ma chemise et remonte la manche. Il saisit mon bras et regarde la marque des Blues Dragons. Je voudrai que le sol s'ouvre sous nos pieds et m'aspire. Je voudrai qu'Emily ne regarde pas cela.

« Et celle du Lord ? Elle a entièrement disparu. C'est bien Thomas, tu peux être satisfait, mais ne te repose pas sur tes lauriers, il y a tant à faire pour nous débarrasser de cette vermine de sang indigne. Vous n'en pensez pas moins je suis sûr chère Natasha, n'est-ce pas ? »

Je voudrai que le sol nous aspire tous les deux en cet instant. Je suis horrifié par les propos de mon père et je réalise encore plus le mal que j'ai commis en les prononçant moi aussi, pendant des années, et à cette belle personne à mes côtés. Mon cœur se brise un peu plus quand elle lui répond. C'est comme si elle se trahissait. J'aurai envie d'éclater en morceau pour blesser tous les gens présents autour de nous aujourd'hui. Elle ne mérite pas ça, je me sens démuni pour la protéger de leurs discours. Discours que j'ai tenu il y a encore quelques mois. Je me rends compte de l'homme que j'ai été avec elle et de la chance qu'elle me donne en étant avec moi, en outrepassant les blessures que je lui ai infligé. Je ne la mérite pas, mais je suis incapable de m'en passer à présent.

Mon père ne lui demandera pas de montrer sa trace à elle sur le bras, c'est quelque chose qu'on ne demande pas à une dame. Mais cela n’empêche pas ma peur de grandir que quelqu'un se rende compte qu'elle est née-moldue. Je me souviens très nettement de la scène chez le Seigneur des Ténèbres il y a quelques années, la professeur d'étude des moldus, en lévitation au dessus de la table chez les Malefoy, au milieu de tous qui s'amusaient. Sa tête penchée sur le côté, ses larmes et son désarroi. Et puis cet éclair vert. Emily pourrait risquer cela aujourd'hui.

« Mesdames, Messieurs, elle est arrivée ! »

Nous tournons notre tête vers un ami de mes parents qui tient la Gazette du Sorcier dans sa main. Tout le monde applaudit et la pièce se remplit d'une effervescence malsaine qu'il y a encore quelques mois ne m'aurait pas choqué. Mon cœur ratte un battement et je prends la main d'Emily puis me penche vers elle le temps que tout le monde regarde le sorcier et son journal.

« Il va énoncer les morts et les blessés à toute l'assemblée. »

Comme une victoire, comme un trophée. Je voudrai pouvoir la préparer à ce qui allait arriver, mais il n'y a aucun mot pour décrire la violence de ce qui va se passer pour elle. Le sorcier commence à énumérer un à un les victimes. Et à chaque mort, les invités acclament, sifflent, s'animent de joie. Nous avons quelques regards vers nous, comme si nous étions des héros, certains lèvent leur verre en notre direction, comme pour saluer notre travail. A chaque nom j'ai peur pour Emily, qu'elle y découvre un ami, où ce fameux Jared. Mais quand on arrive à la fin de la liste, son nom n'a pas été cité, ni dans les morts, ni dans les blessés. Je ne sais pas si elle est soulagée ou abasourdie par tant de cruauté dans cette diction du journal.

Je me sens un peu plus brisé qu'elle réalise dans quel milieu j'ai grandit. Les discutions tournent autour de l'attentat et font des références au « bon vieux temps » sous l'ère du Lord. Il n'y a aucun filtre, aucune nuance, ils parlent de sang-de-bourbe, de viles créatures, d'hybrides qui salissent la communauté sorcière, ils rêvent d'un nouveau monde. Ils espèrent que les Blue Dragons frapperont encore plus fort, certains sont même intéressés pour accéder à la communauté ou y enrôler leur enfant. Les propos sont violents et je ne le réalise que maintenant, maintenant que ma vision diffère, maintenant que Emily fait partie de ma vie, que je me rends compte combien elle est brillante et magnifique, combien son sang n'a aucune influence sur son intelligence ou sa magie. Je voudrai leur hurler qu'ils se trompent, comme je me suis trompé, qu'ils ne voient pas comme il faut. Je voudrai qu'ils réalisent leur monstruosité. Mais il y a encore quelques semaines, j'aurai pu me réjouir avec eux. Je me serai réjouis avec eux. Je prends conscience comment cette femme m'a fait évoluer en si peu de temps.

Petit à petit les discussions se font par petit groupe devant le brunch. Je décide de prendre deux petites assiettes et d'inviter Emily à sortir sur la terrasse près de la piscine. Ce n'est qu'un prétexte pour aller dehors et s'éloigner du groupe. Je n'ai absolument pas faim, alors je doute qu'Emily puisse avaler quelque chose, pour autant, elle n'a rien mangé hier soir non plus, alors je récupère un jus de citrouille au passage. Une fois dehors, je nous décale un peu de la porte fenêtre en faisant le tour de la piscine, pour être à distance raisonnable et qu'on ne puisse pas nous entendre.

« Est-ce que... un de tes amis a été cité ? »

J'aurai tellement voulu qu'elle lise la Gazette à mes côtés, avec mon soutien, et non comme cela. Mais je ne peux rien y faire à présent, ce qui m'afflige encore plus.

« Essaye de boire le verre s'il te plaît, tu es affreusement pâle et j'ai peur que tu fasses un malaise. »

Je lui donne le jus de citrouille. Je dois dire que je ne sais pas quoi dire, je me sens affreusement mal, je ne voulais pas qu'Emily navigue dans mon milieu.

« Ça doit être horriblement difficile pour toi, je ne sais pas comment tu fais pour supporter chacun de leur mot, je ne sais pas non plus comment tu fais en cet instant pour me supporter alors que j'ai prononcé les mêmes choses à ton encontre. J'aimerai tellement tout effacer. »

J'ai envie de la prendre dans mes bras, mais un simple coup d’œil vers l'intérieur de la maison, me suffit à voir que ma mère nous regarde. Son œil est jugeant et plein d'interrogation. Pourtant à cet instant, je réalise qu'ici, il n'y a plus que Emily qui m'importe, il n'y a plus qu'elle que je respecte. Je ne supporte plus le poids de mon éducation, et de tous les protocoles que j'ai du subir et appliquer. Alors bien qu'elle me regarde de l'intérieur du manoir, et qu'elle voit que je l'observe, je viens poser les assiettes au sol et enlacer Emily dans mes bras. Je la serre contre moi en embrassant le haut de sa tête. Si ce geste me coûte plusieurs heures ou plusieurs jours dans l'armoire au miroir, je saurai au moins pourquoi.

Les lèvres de ma mère se pincent et son regard vire au noir. Elle regarde autour d'elle, comme pour s'assurer qu'elle est la seule à voir cela. Elle essaye d'attirer l'attention pour que personne ne se retourne et remarque ce geste d'affection indigne d'une famille respectable. On ne montre pas son affection dans cette famille, ni dans ce milieu, et certainement pas de la sorte, je n'ai jamais eu droit à ce genre de geste de tendresse même en intimité avec mes parents, et pour autant, il me vient du cœur quand c'est Emily. Il m'est naturel de le faire, aussi je me demande comment c'est possible, quand on aime véritablement, de s'épargner ce genre de manifestation d'amour ? M'ont-ils seulement aimé ? M'ont-ils seulement voulu dans leur vie ?

Ma mère arrive rapidement vers nous, s'assurant en se retournant que personne ne nous a aperçu. « Thomas veux-tu cesser ces simagrées en public avec cette demoiselle je te prie. Que se passe-t-il ? »

Je relâche doucement Emily pour ne pas accentuer la provocation. Mais ma voix tremble de colère à présent, et je refuse qu'elle subisse les foudres de ma mère, je me dois de la protéger, même si j'en paierai les conséquences.

« Ce qui se passe, c'est que nous étions au repos en train de récupérer après cette nuit éprouvante. Que c'était la première fois pour Natasha, et qu'elle aurait préféré être au courant de l'organisation de cette fête pour se montrer plus présentable et sous un meilleur jour. Nous avons à peine fermé l’œil, elle est épuisée. Peut-être ne vous rappelez vous plus de l'époque et de l'intensité de ces moments ? »
« Est-ce une raison pour s'afficher ainsi parmi les tiens ? C'est ton comportement que je critique Thomas, pas son état. Nous ne t'avons pas élevé comme cela avec Evan ! »
« Les miens ne sont pas ici mère, vous l'avez dit vous même, nous sommes une nouvelle génération, nous sommes la Relève, ce qui ne veut pas dire qu'on accepte encore les codes archaïques de Voldemort qui je vous le rappelle, lui a échoué. »

Elle me fusille du regard. Sa main tremble de rage et je sais qu'elle se retient de me la lancer dans le visage juste parce que nous sommes en société. Sa colère est à hauteur de la mienne. Je la connais par cœur, si elle pouvait, elle attraperait le fouet et me latterait le dos jusqu'à ce que je m'écroule au sol. J'en ai des frissons. Je ne lui ai jamais manqué autant de respect, elle ne le laissera pas passer.

« Très bien Thomas, j'en discuterai avec ton père, tu auras notre retour rapidement. »
« Bien. »  Je ne montre pas mon angoisse, alors que je me liquéfie de l'intérieur.
« Très bien. Pourquoi ne proposes-tu pas à Natasha de se reposer une heure ou deux à l'étage, vous nous rejoindrez ensuite pour la suite des festivités ? »
« Entendu. »

Elle tourne le dos et repart aussi vite qu'elle est arrivée. Mes lèvres tremblent encore sous l'effet de l'émotion. Je viens de provoquer et d'humilier ma mère devant une inconnue, mon père sera fou de rage, mais je sais à quoi m'attendre. Et je serai prêt.

« Viens on va dans ma chambre. Passe devant moi je te suis.»

Là encore ce n'est pas vraiment le bon code social à respecter, normalement la femme est toujours dans le sillage de l'homme, mais je n'ai pas envie qu'elle soit derrière moi et qu'un des invités l'intercepte sans que je puisse le voir. Qu'elle soit devant moi me permet de prévenir ce genre de comportement, car j'aurai l’œil sur les gens qu'elle croisera. On traverse finalement le salon sans difficulté et on arrive à l'étage sans croiser personne dans les escaliers. Quand je ferme la porte, je la verrouille avec un sortilège. A nouveau je lui ouvre les bras pour qu'elle vienne se lover contre moi.

« Ce n'est rien, je vais gérer tout ça, pour le moment, tu as besoin d'un peu de temps et recueil, il fallait que je te sorte de tous ces regards, c'était insupportable de te voir faire semblant comme ça. Tu vas prendre le temps, et je vais te montrer deux ou trois petites choses avant de les affronter à nouveau, comme la tenue lors d'un dîner, la danse.»

Je lui prends doucement la main pour l'amener vers mon lit, pour s’asseoir.

« Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? »

Je me sens démuni et désœuvré face à ce qu'il faut faire ou dire dans un moment pareil. Car comme je le disais, il y a peu, j'étais de l'autre côté, à me réjouir pour les pertes. Mais plus aujourd'hui, pas quand je la vois dans cet état, en me disant que son nom pourrai être à l'encre sur cette Gazette.

« Tout à l'heure, tu as dit quelque chose d'étrange à Evan, est-ce que tu penses vraiment que je lui ressemble ? »

J'ai peur qu'elle me voit à nouveau comme le monstre que j'étais il y a quelques semaines. Je fais tous les efforts du monde pour changer, pour elle. J'ai peur que tous mes efforts soient réduit à néant, et qu'elle se rende compte que je suis cause perdue. Elle ne pourra jamais tolérer ma famille, et je ne le lui demanderai jamais. Je ne pourrai pas lui imposer des diners ou des week end avec eux. J'ignore comment on pourra faire, ils finiront un jour par apprendre qui elle est réellement, et eux non plus ne la tolèreront pas.

1 : Enchantée (Russe)
:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved Avec Thomas Scott-Rosier Samedi 2 mars 2002

A peine nous arrivons face à ses parents, le stress me fait oublier tous les conseils et règles que Thomas m'avait dictés. Je sens mon ventre se creuser, comme pour essayer de minimiser la boule d'angoisse qui prend place dans mon estomac. Mais ça ne m'empêche pas d'avoir une idée, et d'utiliser mon don volontairement à dessein pour obtenir des réponses. C'est pour cela que je brosse son père dans le sens du poil, en parlant de leur lien familial. « Thomas et vous pouvez être fiers d'avoir pris notre relève. Il nous l'avait caché. » Cette fois, c'est à mon tour de lui jeter en biais un regard surpris. Ça ne fait pas très longtemps qu'il a prit conscience la portée de ses actions, mais je pensais que ses parents savaient quand même son lien avec cette association. « Bien que le nom de Blue Dragon soit vraiment d'une nouvelle époque, je dois dire qu'on aurait pas imaginer une telle réussite. Montre la moi Thomas. » Il… Il va vraiment la montrer ? Ici ? En soi, ce n'est pas dangereux, comme nous sommes entourés de… De gens qui pensent comme la Relève. Mais je ne peux pas m'empêcher de me sentir mal à l'aise.

Mal à l'aise, puis, angoissée. Alors que Thomas remonte lentement sa manche, je commence à flipper. Et sil voulait voir la mienne, de Marque ? Je n'en ai aucune. Je n'ai aucune preuve pour avancer mon lien avec les Blue Dragons. « Et celle du Lord ? Elle a entièrement disparu. C'est bien Thomas, tu peux être satisfait, mais ne te repose pas sur tes lauriers, il y a tant à faire pour nous débarrasser de cette vermine de sang indigne. Vous n'en pensez pas moins je suis sûr chère Natasha, n'est-ce pas ? » J'avais baissé la tête, comme pour regarder son bras, moi aussi, mais je regardais le sol. Je ne voulais pas la voir. Mais à l'entente de mon faux nom, je relevais directement la tête. «Je… » Qu'est-ce que je pouvais bien répondre à ça ? Que m'avait dit Thomas ? Tout ce dont je me souvenais, c'est qu'en plus d'être raciste, ils étaient incroyablement macho. Et si je jouais sur ça ? « Vous savez, je ne me pose pas la question, je fais ce que mon père me dicte. Il sait ce qu'il y a de mieux, pour moi. » J'ai envie de vomir. Comment je peux dire tout ça, avec le sourire, en plus ?

Heureusement, ou malheureusement, un grand cri nous interrompit. « Mesdames, Messieurs, elle est arrivée ! » Je me retins de pousser un soupir de soulagement. Au moins, je n'avais pas à montrer ma Marque. On se retourna tous vers celui qui avait ce qui ressemblait à une Gazette du Sorcier. Discrètement, je me rapprochais de Thomas, et je sentis sa main prendre la mienne. « Il va énoncer les morts et les blessés à toute l'assemblée. » Je me retins de lui jeter un regard horrifié. Il allait lire le nom des morts et des blessés, et tout le monde se réjouissait de ça ? Ça me dégoûtait encore plus. Mais au moins, je pourrais savoir. J'écoutais attentivement les noms, en ignorant les réactions abjectes autour de moi. Je ne renvoyais qu'un sourire de façade, alors que je serrais les doigts de Thomas entre les miens, comme pour essayer d'évacuer le stress. Je ne me contentais pas de fermer mon esprit. Je fermais également mon cœur, pour me protéger. Ça me permettait d'écouter les noms défiler sans craquer. Sans pleurer. A la fin de la liste, je ne ressentis absolument aucune émotion. Je savais que j'étais soulagée de ne pas avoir entendu le nom de Jared, mais je savais que je ne pouvais pas encore me le permettre. D'abord, je devais sortir de cette maison, d'arriver à la fin de ce weekend.

Les conversations reprennent. Je n'écoute pas, loin de là. J'essaie de faire bonne figure, je souris aux invités. Mais ce n'est qu'un sourire de façade. Je ne protège pas que mon esprit ; je protège mon cœur, aussi. Pour ne pas m'effondrer en plein milieu, et pour ne pas me faire tuer. Thomas me laissa une seconde ; et quand il revint, je le vis avec deux assiettes et deux verres. Il me guide doucement vers la terrasse, et m'entraîne un peu plus loin, pour que nous puissions parler. Avant même qu'il n'ouvre la bouche, je lui adresse un petit sourire. « Je n'ai pas faim. » Ça commence à devenir dangereux, parce que je n'ai pas mangé hier soir. Mais mon estomac était noué, et mon envie de vomir face à toute cette haine ne m'avait pas quittée. « Est-ce que... un de tes amis a été cité ? » Je secouais la tête, en fermant les yeux. « Non, heureusement, non. Même si je serai définitivement tranquille quand je serai chez moi. » Si je pouvais réellement me sentir tranquille un jour, avec tout ce qu'il se passait. « Essaye de boire le verre s'il te plaît, tu es affreusement pâle et j'ai peur que tu fasses un malaise. » Il n'avait pas vraiment tort. J'attrapais le verre, en lui souriant, et je bus une première gorgée. C'était frais, et ça faisait du bien de sentir quelque chose aller dans mon estomac désespérément vide. « Merci. »

« Ça doit être horriblement difficile pour toi, je ne sais pas comment tu fais pour supporter chacun de leur mot, je ne sais pas non plus comment tu fais en cet instant pour me supporter alors que j'ai prononcé les mêmes choses à ton encontre. J'aimerai tellement tout effacer. » Je serrais les dents, avant de reprendre une gorgée de citrouille. Je faisais ça pour ne pas pleurer. Pour le moment, je ne craquais, pas, et il fallait que ça continue comme ça. Le gobelet se retrouva une troisième fois entre mes lèvres, pour le vider cul sec, avant de le regarder. « On ne peut rien effacer, c'est comme ça. Mais… Je suis sincèrement touchée de tes efforts pour changer. Vraiment. » Je ne savais pas exactement à quel moment il avait eu le déclic, mais j'étais heureuse qu'il l'avait eu. Thomas posa les assiettes à terre, avant de se rapprocher de moi pour me prendre dans ses bras. Je fermais mes yeux et m'accrochais à sa chemise dans son dos. Ça faisait du bien, vraiment du bien. Je me sentais en sécurité, comme si plus rien autour de nous existait.

« Thomas veux-tu cesser ces simagrées en public avec cette demoiselle je te prie. Que se passe-t-il ? » Thomas me lâcha, alors que je jetais un regard interrogateur sur sa mère. Qu'est-ce qu'elle avait ? Les signes d'amour étaient interdits ? Par Merlin, ce que leur vie devait être triste. « Ce qui se passe, c'est que nous étions au repos en train de récupérer après cette nuit éprouvante. Que c'était la première fois pour Natasha, et qu'elle aurait préféré être au courant de l'organisation de cette fête pour se montrer plus présentable et sous un meilleur jour. Nous avons à peine fermé l’œil, elle est épuisée. Peut-être ne vous rappelez vous plus de l'époque et de l'intensité de ces moments ? » Je commençais vraiment à détester le nom de Natasha. Je n'étais pas elle, je n'étais ni Sang-Pur ni raciste, et je voulais crier au monde que j'avais le droit d'exister. Mais si je le faisais, je risquais bêtement ma vie, que Jared et Thomas s'étaient acharnés à sauver. « Est-ce une raison pour s'afficher ainsi parmi les tiens ? C'est ton comportement que je critique Thomas, pas son état. Nous ne t'avons pas élevé comme cela avec Evan ! » « Les miens ne sont pas ici mère, vous l'avez dit vous même, nous sommes une nouvelle génération, nous sommes la Relève, ce qui ne veut pas dire qu'on accepte encore les codes archaïques de Voldemort qui je vous le rappelle, lui a échoué. » Je n'en reviens pas que Thomas puisse dire tout ça, droit, devant sa mère. Je ne peux m'empêcher de prendre peur pour lui, et je place discrètement une main dans son dos, comme une caresse, comme pour lui dire que je suis là. Que même si j'ai peur, je suis fière de lui. Que même si je ne suis pas encore capable de répondre à sa déclaration, je suis à ses côtés. « Très bien Thomas, j'en discuterai avec ton père, tu auras notre retour rapidement. » « Bien. » « Très bien. Pourquoi ne proposes-tu pas à Natasha de se reposer une heure ou deux à l'étage, vous nous rejoindrez ensuite pour la suite des festivités ? » « Entendu. » Sa mère finit alors par tourner les talons, et moi, je me remise face à lui, encore un peu sous le choc de cette scène. « Tu… » Mais il me coupe, sûrement pressé de partir de là. « Viens on va dans ma chambre. Passe devant moi je te suis. » Je hoche la tête, avant de tourner les talons à mon tour. Je rentre dans la pièce avec tous les invités, et j'essaie de ne croiser aucun regard. Je ne baisse pas la tête, je ne dois pas oublier qui je suis censée être. Une Sang-Pur raciste soumise au patriarcat, fière de ce qu'elle a accompli la veille.

Quand on arrive dans sa chambre, l'étau autour de mon estomac semble se desserrer. Il est toujours présent, mais j'ai moins envie de vomir. On a une couverture, qui ne semble pas être remise en cause. Pour le moment. Thomas entre derrière moi, ferme la porte et la verrouille avec un sortilège. Puis il me regarde, et ouvre les bras. Sans aucune hésitation, je m'y précipite et me colle à lui, le plus possible. « Cette scène avec ta mère, c'était… Effrayant. Comment tu vas ? Par Merlin, elle fait tellement peur… Comment tu peux lui résister comme ça ? Oh, et merci de nous avoir dégoté un temps de répit. » « Ce n'est rien, je vais gérer tout ça, pour le moment, tu as besoin d'un peu de temps et recueil, il fallait que je te sorte de tous ces regards, c'était insupportable de te voir faire semblant comme ça. Tu vas prendre le temps, et je vais te montrer deux ou trois petites choses avant de les affronter à nouveau, comme la tenue lors d'un dîner, la danse. » Je relève la tête pour le regarder, et je lui souris. Sincèrement. Il a vraiment pensé à tout, il s'est vraiment mit à place. Oui, j'ai besoin de temps, d'un moment pour essayer d'aller mieux. Je sais que ce ne sera pas fait dans l'heure, mais moins de temps je passe en bas, mieux je me porte. « Merci, d'avoir pensé à moi. » Thomas desserra sa prise pour prendre ma main, avant de me guider vers son lit. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » A ce stade, pas vraiment grand-chose, mais il faut juste que le moment passe. Que le weekend passe, et que je rentre chez moi. Je crois que j'ai besoin de voir mes amis et ma famille, mais ça, ça devra attendre. « Je t'en supplie, utilise mon prénom, le vrai, le plus possible. J'en peux plus de ce surnom à la con que je me suis trouvée dans l'immédiat. » Je lui lance un petit sourire, avant de poser ma tête sur son épaule. « Et… Si c'est possible. De faire une sieste dans tes bras ? Je crois que j'ai besoin de dormir pour essayer de faire le tri dans ma tête… C'est ou dormir, ou pleurer, et je n'ai pas encore la foi de m'écrouler. » Pour ce faire, je veux être chez moi, sous la couette, avec ma musique dans les oreilles, sans craindre de me faire interrompre à tout moment.

« Tout à l'heure, tu as dit quelque chose d'étrange à Evan, est-ce que tu penses vraiment que je lui ressemble ? » Je relève la tête, subitement, en le regardant, assez surprise de sa question. « Oh, mon dieu, non, pourquoi tu penses que… » Je m'interromps, en comprenant moi-même ce que j'ai fais. J'ai agi sur une impulsion, sans lui en parler. Tu m'étonnes qu'il se pose des questions. Mince, je me sens tellement mal pour lui. « Je suis vraiment désolée que tu aies cru ça. Je t'assure que l'homme qui se tient en face de moi n'a rien à voir avec celui que j'ai rencontré en bas. Ton père est froid, hautain, et je sens toute la haine en lui envers les gens comme moi. » Je me permise même de lui caresser la joue, comme pour essayer de le réconforter. De le rassurer. « Et même l'homme que j'ai en face de moi n'a rien à voir avec celui que j'ai connu à Poudlard. » Ok, j'extrapole un poil. Il change réellement, mais je sais que malheureusement, il a encore quelques idées bien poussiéreuses et moyenâgeuse, sur les créatures, par exemple. Mais je ne désespère de le faire changer sur ça aussi. « Je lui ai dit ça parce que… Parce que je suis persuadé que tu es Legilimens, et tu m'assures que tes parents non. Alors, une déduction en entraînant une autre, je me suis demandée si il n'y avait pas quelques secrets de famille en-dessous. Je me suis introduite dans l'esprit de ton père, en parlant de votre lien à travers ce faux compliment pour lire son esprit. » Je ne sais pas ce que pense Thomas de mes actions. Je ne suis même pas sûre qu'il apprécie ce que je fais. Après tout, je fais tout ça sans lui demander sa permission. Sans même lui en avoir parlé avant. Mais il commence à savoir que je suis un électron libre, alors, j'espère qu'il ne m'en voudra pas trop longtemps.

« Thomas… Est-ce que tu connais un certain Tyler Winston ? » Ce nom que je n'ai jamais entendu est désormais marqué au fer rouge dans mon esprit. « J'ai entendu ton… Enfin, Evan le dire dans son esprit. Et d'ailleurs, il a même dit… Il a même dit qu'il serait fier de son fils, si il le voyait. » Est-ce que Thomas commençait à voir où je voulais en venir ? Ou est-ce qu'il décidait de rester dans le déni, jusqu'à ce que je prononce les mots ? La vérité fatidique, ou du moins, ce que je pensais être la vérité ? « Je crois que… je crois que cet homme, c'est ton père. » Je lui laissais un moment, le temps d'essayer de réaliser ce que je disais. Puis je pris ses mains dans les miennes. « Je suis sûre de ce que j'ai entendu. Je lui ai dis que tu semblais tenir de lui, et lui, il a pensé que que tu faisais enfin quelque chose de bien, avant d'enchaîner que tu étais bien le fils de Tyler Winston, et qu'il serait fier de toi. » Je réalisais bien que ce que je lui disais était quelque chose d'énorme. Il devait remettre toute son identité et son passé en question, et ce, seulement il me croyait. « Il n'a pas pensé ton nom clairement, mais… Enfin, Thomas, ça semble plus que logique ! Au moment où je lui dis que son fils tient de lui, il pense à un autre gars. Il ne pouvait parler que de toi ! Et ça collerait avec le fait que tu sois Legilimens, et pas tes parents. On devrait essayer de découvrir si ce Tyler Winston l'est. » Et peut-être utiliser la Magie du Sang, bien que je garde cette idée pour moi. Je sais que Thomas l'utilise plutôt à des fins de Magie Noire, et je ne veux pas être celle qui le pousse à utiliser cette magie.

« Je ne vais pas insister plus mais… Promets-moi d'y penser ? D'accord ? » Je lui souris doucement. J'espérais vraiment qu'au fond de moi, il ne m'en veuille pas trop. Je finis par tourer le visage pour regarder autour de moi. Hier, j'avais été frappée par le manque de décoration, mais quelque chose avait attiré mon regard. « Est-ce que ta chambre est insonorisée ? » Généralement, quand je demandais ça, ce n'était pas pour jouer qu'au cartes. Mais pour une fois, c'était une question plutôt chaste. Je me levais, pour effleurer doucement son piano. Le fameux objet qui avait attiré mon regard. « Tu me joues un morceau ? Je suppose que tu sais, comme tu as aussi un piano dans ton appartement étudiant. » Un appartement étudiant qui faisait la taille d'un étage d'un logement étudiant avec au moins 15 ou 20 chambres, mais passons. « Je connais ton côté peintre, mais je veux aussi voir ton côté musicien. » Je lui fis un sourire craquant, pour essayer de justement le faire craquer. Une vraie petite diablesse. Quand il finit enfin par se lever, je me laissais tomber sur son lit. Je pris un coussin pour me coucher à l'envers sur le matelas. Pour pouvoir le regarder de plus près. Très rapidement, la musique qu'il avait entamée me fit frissonner. Il jouait super bien ! Depuis combien de temps il apprenait ? Je finis par poser ma tête sur l'oreiller, et je fermais les yeux. Je voulais me faire bercer par cette musique que je ne connaissais pas. Et ça marchait. Je me laissais emporter. J'avais vraiment ce que je voulais : être dans un lit avec de la musique dans les oreilles. Ok, ce n'était pas mon lit avec mes écouteurs, mais c'était mieux. Si on oubliait la foule de Mangemorts qui se trouvaient à l'étage en dessous.

Je pense que c'est cela qui me permit de me détendre un peu. De relâcher la pression, de penser à autre chose. C'est pour cette raison que je finis par m'endormir tout doucement ,avant de plonger dans un sommeil heureusement sans rêve. Juste bercée par la musique. Un moment non pas de bonheur, mais au moins de détente, loin de toute la folie de dehors et du bazar de mon esprit. Au bout d'un moment, je sentis des chatouilles qui me sortaient du sommeil. « Huuuum… » Je n'ouvris pas tout de suite les yeux, mais je sentais une chaleureuse corporelle dans mon dos. Douce, chaleureuse. Je supposais que Thomas avait délaissé son piano pour me prendre dans ses bras alors que je dormais, et il essayait de me réveiller avec des bisous dans le cou. « Ça chatouille… » Je ris, avant d'ouvrir les yeux et de me tourner face à lui. « J'ai dormi longtemps ? » Toute l'après-midi, apparemment. Mon ventre se mit à gargouiller, me rappelant que trop bien que je n'avais presque rien manger depuis 24 heures, maintenant que l'heure du dîner approchait. Je me levais avec difficulté, en n'ayant qu'une envie, celle de me rendormir. Mais il fallait que j'achève de me préparer pour ce dîner. Fuck. J'empruntais une trousse à Thomas, pour la métamorphoser en trousse à maquillage et avoir enfin de quoi me faire une gueule un peu plus potable. Ne voyant pas de glace dans sa chambre, j'allais dans sa salle de bain. « Y a vraiment aucun miroir chez toi ? » Comment j'allais faire ? Je fouillais dans mon sac de cours, sauvé je ne sais comment de l'incendie, avant de trouver miraculeusement un miroir de poche. Je le posais sur le lit, en me rapprochant comme une demeurée pour essayer de me faire un maquillage discret, mais de soirée élégante.

En appliquant le fard sur mes paupières, je ne pus m'empêcher d'interroger Thomas. « Quel genre de dîner ce sera ? Du type avec trop de verres et de couverts pour que je m'y reconnaisse ? » En vrai, j'avais quand même vite fait les bases. Et les sorciers et les moldus utilisaient les mêmes couverts. J'avais juste un doute de l'ordre à utiliser. « Au pire, je lierai nos deux esprits, pour que tu puisses me guider sans que les autres ne s'en rendent compte. Tu n'auras qu'à… Penser  ? Me parler dans ta tête ? » Ce don était quand même bien pratique pour ce genre de moment. Je terminais d'appliquer le rouge à lèvre, avant de lever la tête vers Thomas. « Est-ce que ça passe ? » Je savais me maquiller, mais je ne savais pas la mode sang-pur, alors, j'avais fait ce que je pouvais. Je me relevais en lissant ma robe du plat de la main, avant de lui sourire d'un air un peu désespéré. « Et il va falloir aussi que je revois mes pas de danse en talon avant que l'on ne descende, si tu veux pas que ma couverture se fasse la malle… » En fait, j'aurais dû justifier une urgence familiale pour pouvoir me casser d'ici en vitesse. Ça aurait pu être plausible, non ?
:copyright:️ Justayne

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One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionNo, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved EmptyRe: No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be lovedEmily EvansVendredi 1er mars 2002

Elle se relève de mon épaule et me regarde étonnée après que je lui ai posé la question sur ma ressemblance avec Evan.

« Oh, mon dieu, non, pourquoi tu penses que… »
« Tu lui as dit que tu pensais que je tiens de lui.»

Je ne sais pas quoi penser, on ne m'avait encore jamais fait ce « compliment ». Mais ne suis-je pas un homme aussi violent que mon père ? Après tout, j'ai fait souffrir beaucoup de monde, surtout Emily. Peut-être voit-elle en mon père ce qu'elle a vu en moi toutes ces années à Poudlard ?

« Je suis vraiment désolée que tu aies cru ça. Je t'assure que l'homme qui se tient en face de moi n'a rien à voir avec celui que j'ai rencontré en bas. Ton père est froid, hautain, et je sens toute la haine en lui envers les gens comme moi. »

C'est bien ce que je pensais, elle a senti l'aura nocive et violente. Mon cœur se serre, parce que j'aurai beau agir différemment, il y aura toujours le passé et mes erreurs. A ce stade là, il n'y aurait que le sortilège Oubliette pour parvenir à effacer la souffrance. Mais elle caresse ma joue tendrement, ce geste me déstabilise, je voudrai lui demander comment elle fait, je me pose tous les jours la question depuis sa confidence dans ce placard à dessin, où elle m'a confié que j'étais son Epouvantar.

« Et même l'homme que j'ai en face de moi n'a rien à voir avec celui que j'ai connu à Poudlard. »

Mon cœur s'en voit légèrement soulagé. Est-ce que les efforts payent ? Est-ce que ça sera suffisant ? Je ne veux pas la perdre, je ne veux pas la faire souffrir, je sais que je ferai d'autre erreur, mais j'ai vraiment envie de m'améliorer. Et pour cela, je dois aussi « défier » mes parents, même si ça me terrorise, je sais que d'avoir répondu à ma mère aura de graves conséquences plus tard. Mais ce bout de femme devant moi mérite tous les tourments. Ce n'est que justice après ce que je lui ai fait subir.

« Je lui ai dit ça parce que… Parce que je suis persuadé que tu es Legilimens, et tu m'assures que tes parents non. Alors, une déduction en entraînant une autre, je me suis demandée si il n'y avait pas quelques secrets de famille en-dessous. Je me suis introduite dans l'esprit de ton père, en parlant de votre lien à travers ce faux compliment pour lire son esprit. »
« Emy ! Tu t'es introduit dans l'esprit d'un Mangemort ? De mon père ? Tu... tu prends des risques peut-être inutiles. Je n'imagine pas sur quelles informations sordides tu pourrais tomber.»

Je ne suis pas en colère, je suis inquiet. Inquiet et perturbé par ce qu'elle raconte, je connais sa théorie, elle est persuadée que je suis Légilimens, que les voix que j'entends sont en réalité des pensées. J'avais un peu occulté tout cela depuis sa confidence, avec les Blues Dragons. Je n'ai pas essayé d'user du sort Legilimens.

« Ne fait pas ça pour moi, ne te met pas en danger pour moi s'il te plaît. Quant à ta théorie, oui je suis certain qu'ils ne sont pas Légilimens. S'ils l'avaient été, ça aurait fait parti de mon éducation, un tel don est une opportunité. Alors si je l'étais, pourquoi me le cacheraient-ils ? Pour quelle raison ?»
« Thomas… Est-ce que tu connais un certain Tyler Winston ? »

Je fronce les sourcils. Tyler Winston ? Un auteur de roman moldu ?

« Non, ça ne me dit rien, qui est-ce ?»
« J'ai entendu ton… Enfin, Evan le dire dans son esprit. Et d'ailleurs, il a même dit… Il a même dit qu'il serait fier de son fils, si il le voyait. »

Je ne suis pas bien sûr de comprendre, de savoir où elle veut en venir, mais mon cœur commence a accéléré tout seul et mes mains deviennent moites. Je ne suis pas sûr de vouloir entendre la suite, mais je ne parle pas, je ne l'arrête pas. J'entends juste mon cœur frapper fort mes tempes. Je pense alors à Rose Elmas. « Et si tu réussis, je serai peut-être même d'humeur à te donner des informations sur tes parents... »

« Je crois que… je crois que cet homme, c'est ton père. »

« Des menteurs... tous des menteurs... un poison... un enfant. » Je marque un recul devant ces mots prononcés. Tyler Winston serait mon père ? Est-ce vraiment possible ? Est-ce que May aurait trompé Evan avec cet homme ? Possible. Non... non ce n'est pas possible... pas May. Mon père ne l'aurait pas supporté.

« Tu... tu as du te tromper. Peut-être que tu as mal compris, tu sais avec ton don... peut-être que ce n'était que des mots mélangés, qui n'ont aucun sens et pour lesquels tu as donné un sens. Je ne vois pas May tromper Evan.»

Elle prend mes mains dans les siennes, comme quand on veut rassurer un enfant ou consoler un ami d'une information douloureuse, d'une peine. Comme pour ancrer ses mots. Mais ça serait complètement délirant, toute ma vie reposerait sur un mensonge ?

« Je suis sûre de ce que j'ai entendu. Je lui ai dis que tu semblais tenir de lui, et lui, il a pensé que que tu faisais enfin quelque chose de bien, avant d'enchaîner que tu étais bien le fils de Tyler Winston, et qu'il serait fier de toi. »
« Je sais que les sang-purs ont beaucoup de cadavres dans le placard, mais Evan et May ?»

Je serai un cadavre dans leur placard ? Et en même temps... cette Rose Elmas ne m'a pas « convoquée » pour rien à Azkaban, elle sait des choses aussi. Je n'en ai jamais parlé à Emy. Les deux théories se rejoignent sans qu'elle en ait été au courant. Est-ce que je dois lui en parler ? Est-ce qu'on en est à ce stade de notre relation ? Est-ce qu'on peut se faire ce genre de confidence, comme les couples avec une relation de confiance ? Est-ce qu'on est vraiment un couple ? Est-ce qu'elle m'aime de cette manière là ? Pour moi, je sais que je veux tout savoir d'elle, ses peines, ses problèmes, ses joies, ses réussites. Mais me voit-elle comme cela ? Puis-je me confier ? Est-ce que ça l'intéresserait ?

« Il n'a pas pensé ton nom clairement, mais… Enfin, Thomas, ça semble plus que logique ! Au moment où je lui dis que son fils tient de lui, il pense à un autre gars. Il ne pouvait parler que de toi ! Et ça collerait avec le fait que tu sois Legilimens, et pas tes parents. On devrait essayer de découvrir si ce Tyler Winston l'est. »

Je reste mutique, mes yeux dans le vague, pensif. Je ne sais pas quoi dire, c'est beaucoup d'informations, beaucoup trop d'un coup. Je pensais que Rose avait peut-être menti, pour m'attirer jusqu'à sa cellule, mais avec les données d'Emy je me dis que tout cela commence à devenir vrai. Il faudrait peut-être que je m'intéresse à ce Tyler effectivement, mais est-ce que j'ai vraiment envie de savoir ? Peut-être que je pourrai en parler à Hecate, peut-être a-t-elle déjà entendu le nom de cet homme ?

« Je ne vais pas insister plus mais… Promets-moi d'y penser ? D'accord ? »

Mes yeux captent à nouveau la réalité et le visage d'Emily qui me sourit.

« Oui bien sûr, d'accord, je te promets d'y penser sérieusement.»

Je lui offre un sourire, peut-être pas convainquant, mais un sourire espéré. Je ne vais de toute façon pas pouvoir oublier cette information et ce nom.

« Est-ce que ta chambre est insonorisée ? »

Mes yeux s’écarquillent. Est-ce qu'elle pense à... elle veut... dans un moment pareil ? Je sais que certains réagissent au stress de manière étrange parfois, mais cela m'étonne d'Emily. Puis je la vois s'approcher du piano.

« Tu me joues un morceau ? Je suppose que tu sais, comme tu as aussi un piano dans ton appartement étudiant. »

Oh... Oh.

« Je ne suis pas sûr que...»
« Je connais ton côté peintre, mais je veux aussi voir ton côté musicien. »

Par pitié, pourquoi ce regard, pourquoi ce sourire ? Elle est trop belle. Je fais la moue, mais elle persiste avec ses airs de manipulatrice adorable. Et elle gagne, elle gagnera toujours. Je viens lui planter un baiser sur le front à cette « sale gosse » et me lève pour rejoindre le piano. Je m'installe au fauteuil et me tourne pour la regarder, elle est sûre ? Visiblement oui puisqu'elle s'installe confortablement.

La chanson :


Ce que ne sait pas Emily, c'est que ce morceau est une de mes compositions. J'écris et compose rarement. Et je chante presque jamais, mais pour elle, je le fais. Ma voix n'est pas des plus belle, mais elle est juste et bien posée sur les notes, assez agréable à entendre, je l'espère. Écrire et chanter a du m'arriver moins d'une dizaine de fois depuis que je sais jouer du piano. Et cet air et ces paroles me sont parvenus après mon initiation avec Arès. Après qu'il ait apposé sa Marque du Dragon sur mon bras, à la place de la Marque des Ténèbres. Cela faisait quelques jours que je ne dormais plus et la musique et les paroles me sont venus dans la nuit. Je la trouve plutôt appropriée pour ce week end d'après attentat. J'ai espoir d'en jouer des plus joyeuses une prochaine fois.

Je me retourne pour la regarder et vois qu'elle a changé de position et qu'elle a fermé les yeux. Je souris et soupire de soulagement je crois. Qu'elle puisse se détendre est tout ce que je souhaite. L'après midi passera plus rapidement. Aussi quand je termine ma chanson, je me mets à jouer un autre air – qui ne m'appartient pas – je fais que simplement jouer, sans chanter. C'est un air plutôt répétitif à l'infini que j'aime beaucoup faire pour pratiquer le piano sans vraiment réfléchir. Alors je joue, je joue comme cela pendant près d'une heure, jusqu'à ce que mes doigts commencent à être douloureux, mais je n'ai pas envie qu'elle se réveille, alors je ne me lasse pas.

La musique :


Quand je m'arrête elle dort encore et je viens m'installer à ses côtés, sur le dos les yeux fixés au plafond. L'esprit embrumé, je me tourne vers elle. Même dans son sommeil elle me préserve des voix... je veux dire... des... pensées. Depuis tout ce temps, est-ce donc cela ? Les pensées des gens ? Et non un tour de mon cerveau, comme les fous de Sainte Mangouste ou ceux sortis d'Azkaban ? Je suis persuadé que Bella entendait des voix aussi, elle était vraiment pas seule dans sa tête. J'ai toujours cru que j'étais un peu fêlé.

Je me lève du lit pour aller fouiller dans ma bibliothèque. Je trouve ce que je cherche, un livre qui parle de la Légilimencie, il n'est pas vraiment usé, signe que je ne l'ai pas souvent ouvert. Je commence à le feuilleter.

L’art d’entrer dans l’esprit des gens !
Une capacité magique qui sort de la norme chez les sorciers.

La légilimancie, où les mages Legilimens utilisent leur pouvoir pour pénétrer dans l’esprit des personnes pouvant altérer leurs émotions, lire dans les pensées ou même interpréter certaines pour comprendre ce qu’elles cachent. Il est aussi possible pour un Legilimens de retourner l’esprit d’une personne contre elle.
A l’origine, la légilimancie s’apprend comme tout autre sortilège, demandant une incantation et une baguette pour canaliser le pouvoir. Cependant, ces prérogatives sont vite dérisoires pour les plus accomplies. Des sorciers Lord Voldemort ou encore Albus Dumbledore n’auront besoin que d’un simple regard pour attaquer n’importe quel esprit. Le sort demande juste une proximité dans l’espace-temps


J'arrête ma lecture, le cœur battant rapidement, le stress grandissant en moi. « Cependant, ces prérogatives sont vite dérisoires pour les plus accomplies. » Je ne suis pas "accompli", j'ai même jamais utilisé ma baguette pour ce sortilège. Je n'ai aucune capacité spéciale, comme Voldemort ou Dumbledore. Ils disent aussi qu'il faut une proximité, mais j'entends sans même être dans la même pièce que certains, sans les regarder, sans le vouloir. C'est vrai que plus je suis près, plus les voix sont fortes et claires, plus c'est loin plus ça ressemble à du brouhaha, à des murmures. Mais tout de même... Je reprends ma lecture.

Cette magie, diabolisée, n’est pas exclusive aux mages noirs, bien au contraire. Une utilisation sombre et douteuse est certes tentante mais avoir de son côté un sorcier Legilimens peut avoir aussi un avantage conséquent.
Le Choixpeau magique, un objet, un Legilimens à part. Comme vous le savez déjà sûrement, le Choixpeau était à l’origine un simple chapeau appartenant à Godric Gryffondor. Avec l’aide des autres fondateurs de Poudlard, ils l’ensorcelèrent afin de le rendre “intelligent” lui apportant en plus d’autres capacités magiques. Salazard Serpentard, sorcier Legilimens a peut-être un lien avec l’une d’entre elles. Mais ce ne sont que des suppositions.  Si vous vous demandiez comment est-ce que le Choixpeau décidait dans quelle maison envoyer chaque élève et bien c’est tout simplement grâce à ce don que les fondateurs lui transmirent.


Je me souviens que le Choixpeau n'avait pas hésité une seconde pour m'envoyer vers « le Directeur de mes idéaux », il m'avait dit « nous avons un point commun » je n'avais pas très bien compris pourquoi à l'époque. Je n'y avais pas fait attention à dire vrai, dans la Grande Salle, les bruits, les voix, les... pensées étaient à leur apogée et j'étais en souffrance, je n'y avais pas vraiment repensé avant aujourd'hui.

Certains sorciers sont connus pour être des Legilimens de naissance, ils n'ont pas eu besoin d'apprendre quoi que ce soit pour l'être. Ils peuvent entrer dans n'importe quel esprit aisément, rendant ces sorciers parfois intrusifs. Mais cela est tellement inné chez eux que s'arrêter de pénétrer les esprits devient quelque chose de compliqué à réaliser. Mal contrôlé, le don peut causer bien des souffrances pour le sorcier, jusqu'à parfois les rendre fou.

Je reste bloqué sur ce passage, je le lis, encore et encore avant de refermer le livre et le remettre dans la bibliothèque. Je viens ensuite m'allonger contre Emy. Elle voulait dormir dans mes bras après tout et j'ai besoin d'elle, de cette proximité. Je fais tout doucement pour ne pas la réveiller. Elle doit être vraiment exténuée car elle bouge à peine. Dans ses bras, je réalise que tout cela sur la legilimencie je le sais. Tout cela je l'ai appris en cours, en théorie. Mais à aucun moment je me suis reconnu dans ces descriptions, dans aucun des ouvrages. Cela n'avait pas résonné en moi, aucun écho sur ce que je vivais. Mais à la lumière de toutes les informations, de l'intuition d'Emy, j'ai l'impression qu'il n'y a plus d'autre explication possible. Je serai un légilimens. Mais si cela ne vient pas de May ou de Evan, alors de qui ? Légilimens de naissance... si cela n'est pas héréditaire, comment cela se pourrait-il ? Peut-être qu'elle a raison oui... Tyler Winston. Il faut que je sache.

Je ne parviens pas à m'endormir, mais je me repose contre elle. J'ai l'impression que dormir pourrait nous mettre en danger. L'heure tourne et je vais devoir la réveiller avec regret. Je regarde cette belle femme allongée dans mon lit, plutôt sereine. Alors qu'il y a quelques mois, elle aurait été terrorisé d'y être. Je me souviens du soir de la tempête, quand au petit matin elle s'est enfuis en voyant la Marque. Pourtant aujourd'hui elle est toujours là. Ma précieuse. Je commence à l'embrasser tendrement dans le cou.

« Huuuum… »

Je continue en souriant contre sa peau. J'ai... tellement envie... Mais j'imagine qu'il n'y aura jamais de bon moment, que ça serait aller trop loin avec elle et ses sentiments. Comment pourrait-elle avoir envie de se lier de cette manière là à son bourreau ? Ce surnom me vient de là. Et puis il y a Phobos...

« Ça chatouille… »

Son rire chasse mes pensées quand elle se tourne vers moi.

« Salut !»
« J'ai dormi longtemps ? »
« Il est déjà 18h30. Le dîner sera servi dans moins d'une heure.»

Elle se lève péniblement du lit et je la comprends. En bas la fête bat toujours son plein, j'imagine qu'ils seront tous bien imbibés d'alcool. Elle va dans la salle de bain avec une de mes trousses qu'elle métamorphose.

« Y a vraiment aucun miroir chez toi ? »

Mon sang se glace rien qu'à l’intonation du mot « miroir ». Non, pas dans mes pièces de vie en tout cas. Peut-être dans la chambre et la salle de bain de mes parents. Mais j'ai fait retirer le miroir de ma salle de bain il y a des années.

Je ne dis rien et elle trouve une solution. Elle s'installe et je la regarde faire. Toute cette scène me semble surréaliste quand je la vois se préparer, je trouve cela tellement touchant que nous vivions ce genre de moment. Ce n'est pas aussi intime que faire l'amour certes, mais cette scène ne m'est pas coutumière. Je n'ai jamais eu de « petite amie » à regarder se maquiller sur mon lit. Je souris à cette idée.

« Quel genre de dîner ce sera ? Du type avec trop de verres et de couverts pour que je m'y reconnaisse ? »
« C'est possible oui, enfin que tu ne t'y connaisses pas. Mais il y a une règle, ce sont les couverts les plus éloignés de l'assiette à prendre en premier. En général les premiers sont pour les entrées, puis les plats, les viandes et les desserts. Je pense que ça va être assez gargantuesque, souvent mes parents font appel à plusieurs elfe de maison pour ce type de banquet. Ils ont quelque chose à fêter, quelque chose qu'ils n'ont pas fêté depuis bien longtemps, depuis la mort de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom»

En prononçant son « nom » le bras me démange, à l'endroit même où j'avais sa Marque. Je frotte ma peau à ce niveau là, au niveau de la Marque du Dragon à présent. Je suis désolé de ne pas pouvoir encore la cacher, mais si je le fais, ils vont trouver cela étrange.

« Au pire, je lierai nos deux esprits, pour que tu puisses me guider sans que les autres ne s'en rendent compte. Tu n'auras qu'à… Penser  ? Me parler dans ta tête ? »

J'ai une pointe de retenue là dessus mais je n'en montre rien. Lier nos esprits ? Est-ce que cela veut dire qu'elle aura accès à tout ? Je veux dire, à mon enfance par exemple ? A ce qui se passe dans la cave ? Je ne sais pas trop comment cela marche, mais je n'aurai qu'à ne pas y penser. Penser à tout, sauf à mon passé, à mon dos... aux miroirs... Mais je préfère lui faire comprendre mon appréhension.

« Juste pour te guider n'est-ce pas ? Tu n'iras pas plus loin ?»

Elle finit de mettre son rouge à lèvre et me regarde. Waouh. Elle est déjà belle au naturel, mais avec un maquillage en plus, elle est sublime, je l'avais déjà remarqué, notamment dans les soirées où je l'ai croisé. Mais je le réalise vraiment aujourd'hui.

« Est-ce que ça passe ? »

Je reprends son expression.

« Ça passe carrément ! Tu es très belle. »

Et pour l'embêter je viens l'embrasser à pleine bouche. Elle râle au début mais se laisse prendre à ce baiser improvisé et pas vraiment réglementaire. Je décroche doucement mes lèvres des siennes, je voudrai que ce moment dure toujours. Puis je la regarde en éclatant de rire. Elle en a partout, et j'imagine que moi aussi. Mais ça en valait la peine.

« Peut être que là... ça passe un peu moins !»

J'évite de justesse son coup de poing dans le bras et rigole de plus belle. Elle retouche son maquillage pendant que je vais dans la salle de bain me « démaquiller ». En revenant, elle lisse les plis de sa robe. Oui, elle est vraiment magnifique. J'ai vraiment de la chance.

« Et il va falloir aussi que je revois mes pas de danse en talon avant que l'on ne descende, si tu veux pas que ma couverture se fasse la malle… »

Je récupère ma baguette et lance un sort sur le piano, une musique de bal retentit et je tends la main vers ma princesse. Je l'attire tout contre moi de manière vive juste pour l'effet. Je mords ma lèvre plutôt que ses lèvres.

« Tu n'aurais pas du remettre ce rouge à lèvre aussi vite... c'est terriblement frustrant.»

J'inspire un grand coup pour me maîtriser et la détache un peu de moi avant de commencer à danser.

« Tu suis mes pas, je guiderai toute la danse, si tu rates un pas ce n'est pas grave, je m'adapterai pour que ça ait l'air naturel. On pourra prétexter la différence de culture si jamais quelqu'un fait un commentaire, mais je pense qu'ils n'en feront pas, pas sur le moment.»

Après tout, peut-être que les danses russes diffèrent un peu dans les pas ? Je m'élance doucement, je la fais tourner, alors que ce n'est pas vraiment nécessaire, mais j'adore ce moment avec elle. Je lui explique certaines coutumes et protocoles. J'essaye d'être le plus clair possible sur le déroulé d'une de ses soirées, mais j'ignore un peu vraiment tout ce qui se passera ce soir. Après la danse, je l'embrasse sur la joue, je suis un gentleman, je ne retouche pas à son maquillage, même si j'en meurs d'envie.

Je m'enferme dans la salle de bain pour me changer et passer un costume plus approprié à ce genre de soirée, en sortant je trouve Emily assez nerveuse, je le suis aussi.

« Je ne te quitterai pas. On va rester ensemble et tout va bien se passer.»

On descend rejoindre le salon où la table est dressée. May affiche un large sourire, un faux sourire mais qui fait bien son leurre. Je sais qu'elle est encore furieuse contre moi mais qu'elle ne le montre pas devant les invités, ni devant Emily. J'en ai des sueurs froides, surtout quand j'aperçois le regard d'Evan sur Emily. Ma mère lui a dit... c'est sûr. Ils doivent se dire qu'elle a une mauvaise influence sur moi, pour que j'ai un tel comportement.

On s'installe à table, et comme je le pensais, c'est de la vaisselle de luxe, raffinée, chère, précieuse même, que pour les grandes occasions. D'immense plats sur la table, un peu à l'image des banquets de Poudlard, il y a de tout. Et c'est plutôt pratique, puisqu'Emily pourra manger ce qu'elle veut et en quantité qu'elle souhaite, sans devoir suivre un ordre de plat, c'est plutôt encouragent pour la soirée. Je vois qu'elle bloque en regardant son assiette. Ma main vient trouver la sienne sous la table et on se regarde.

« Vas-y, fais le...» murmuré-je à son attention

Je lui donne l'autorisation pour qu'elle se « connecte » à mon esprit. Je fais preuve d'une extrême confiance, j'espère qu'elle en a conscience. Ce n'est pas facile pour moi. Je recule le plus loin possible mes idées et pensées que je ne veux pas qu'elle intercepte.

« Que veux-tu savoir ?» pensé-je. Elle m'explique qu'elle ne sait pas quel verre utilisé. Effectivement il y en a plusieurs sur la table. Je l'en informe en pensée, mais aussi pour les assiettes, il y en a trois. Les elfes de maison nous facilitent la tâche, car ils débarrassent les couverts dont nous n'avons plus besoin.

Les conversations tournent autour de la politique, du travail, de l'importance de la société de certains sorciers autour de cette table et surtout de leur influence. On parle de mariage, d'héritage, de lien du sang – évidemment. Il y a aussi la propagation des rumeurs, des choses épiées dans différentes sphères du Ministère. Il y a beaucoup de traîtres ici autour de la table. Si un Auror venait assister au repas, il remplirait un Magicobus plein direction Azkaban. Tous des Mages Noirs, des pratiquants de cette magie et des sortilèges impardonnables, moi le premier. Je les ai tous réalisé dès la fin de mon enfance, sur des... animaux. J'imagine que ce n'est pas l'éducation que je voudrai donner à mes enfants aujourd'hui, cela m'avait coûté des nuits d'insomnies. Si Emily savait cela... Je me dépêche de penser à autre chose, pour ne pas lui donner l'accès à cette information, moi en train de tuer un gnome ou une araignée...

Je remarque qu'un des ami de mon père regarde avec beaucoup d'insistance Emily, depuis le début du repas en fait. Il semble vouloir lui demander quelque chose, mais il se retient. Je n'aime pas cela du tout et je le lui « dis » en pensée.

« C'est Mulciber, un Mangemort, un ami mon père et à Avery et Severus Rogue aussi du temps de Poudlard. Il pratiquait la magie à l'école et l'avait fait contre une amie de la mère de Harry Potter. Une née-moldue... »

Le dîner se passe sans trop de problème, dès qu'Emily a eu besoin, on a pu « parler » par esprit interposé et je dois dire que c'était assez facile, comme si... comme si effectivement j'avais aussi une prédisposition. Après le dîner, nous passons au grand salon pour fumer des cigares et boire du Whisky. Mais avec Emy, nous faisons une pause dans le petit salon pour voir mes différents trophées qui ne sont pas affichés dans ma chambre. Des diplômes ou des coupes de certaines maîtrises ou concours. Potion, Magie Noire, Histoire de la Magie, de Duel.

Quelques tableaux de famille, comme l'on voit chez la plus part des sangs-purs. Me voir enfant est très difficile et me renvoi à certains événements douloureux. Je me souviens que sur un des portraits on ne voit pas l'arrière de mon dos, où le sang maculait certains endroit de la chemise sous la veste de costume. Je venais d'avoir une correction et ils m'avaient sorti du placard au miroir pour se rendre chez le photographe, je devais avoir 9 ou 10 ans. Cette pièce dans son ensemble me met extrêmement mal à l'aise, et je ne suis pas reconnaissant ou fier de la moindre distinction présentes ici quoi qu'on en pense. Peut-être qu'Emily le pense, car je me pavanais beaucoup à Poudlard, pour les apparences. Je me devais d'être celui que j'étais, j'ai été conditionné pour être ainsi. Mais à présent, luter contre moi-même est difficile, luter contre des pensées racistes et arriérés n'est pas facile. J'ai l'impression de m'être réveillé d'un sommeil cauchemardesque et de ne plus rien comprendre, de ne plus être en adéquation avec ce qui m'entoure.

Mulciber rentre dans le petit salon. Je ne l'avais pas entendu, il s'approche de nous alors qu'Emily était en train de me questionner sur un tableau. Il s'impose de lui même.

« Alors comme cela, vous êtes russe ? Je n'ai pas entendu votre doux accent de la soirée, me feriez vous ce plaisir ? Toute ma belle famille est russe justement, redites-moi votre nom de famille pour voir ? Peut-être que ma femme vous connaît ? »

Son sourire est effrayant, comme s'il avait gagné et nous avez percé à jour.

« Est-ce qu'elle comprend ce que je dis ? Il me semble que vous parliez anglais pas plus tard qu'il y a une minute.» me dit-il en se tournant vers moi.

Là je sais que nous avons un problème. Un gros problème. Mulciber est connu pour être tenace, il obtiendra ce qu'il veut. Je ne sais pas pourquoi maintenant, mais je décide de mettre à profit ce que j'ai lu tout à l'heure. La proximité, le regard, le fait qu'il paraisse si serein de son coup et donc absolument pas prêt à une attaque mentale, et je mise aussi sur la facilité de me concentrer grâce au don d'Emily, comme si elle m'apportait de la stabilité dans mon possible don. Je pense très fort au fait que je veux entrer dans l'esprit de Mulciber, et j'y arrive. Le flot de ses pensées sont claires, comme si le don d'Emily canalisait et aidait ma legilimencie.

« Il me faut juste cette preuve là, je suis sûr qu'ils mentent tous les deux. Cette fille n'a rien d'une russe, j'ai l'impression de l'avoir déjà aperçu quelques fois au Pré-au-lard quand je venais y marchander. Quand Evan va le savoir, nous aurons une petite discussion avec cette demoiselle. Seul à seul. Je suis sûr qu'elle saura parler sous la torture. »

Je sors ma baguette d'un coup vif en prononçant au même moment la formule magique.

« Impero !»

Ce fut si rapide et si habillement mené que Mulciber n'a même pas pu mettre la main dans sa poche pour récupérer sa baguette. Mon cœur fait un pic de battement mais je me sens relativement calme une fois le sort lancé. Je ressens comme  une étrange sensation tout le long du bras qui tient ma baguette magique. Des fourmillements tièdes semblent sortir de mon cerveau pour parcourir mes veines, puis les muscles et les tendons de mon bras et de ma main, comme si la baguette était reliée au sortilège par la baguette. C'est ainsi que je sais que j'ai le contrôle sur le Mangemort.

Je n'ose pas tourner ma tête vers Emily, déjà parce que j'ai peur de sa réaction devant ce sortilège Impardonnable, j'ai bien vu comment elle avait réagi au dernier. Mais aussi parce que j'ai l'impression que si je brise le contact avec Mulciber, cela va rompre le charme.

« J'ai vu Emily, j'ai vu clairement dans son esprit. J'ai entendu ce qu'il pensait, il sait qu'on ment, il lui manquait une preuve pour alerter mon père. Il voulait te faire parler sous la torture. Je n'avais pas le choix.»

C'était le seul sortilège possible.

« Je ne peux pas lui faire oublier ce repas, qu'il t'a vu, un sortilège d'Oubliette se verrait, se saurait. Mais l'Imperium... aucune possibilité d'en avoir la preuve.»

J'ai l'impression de réciter un cours, j'ai l'impression d'avoir organisé cet instant tellement je semble sûr de moi et de mon choix. Peut-être que je lui fais peur ? Elle ne parle pas. Alors pour éviter un effondrement de sa part ou que sais-je, je l'implique dans mes options.

« Je peux juste le faire s’asseoir pour qu'on s'occupe de lui. Si tu me dis que tu sais percer l'esprit des gens pour leur changer les émotions, les idées, les pensées. Ou si tu saurais me l'apprendre en quelques minutes, alors fait le. Sinon je vais devoir aller jusqu'au bout avec ce sortilège. »

Je sens que j'ancre bien le sortilège en sentant toujours ce lien entre le sort et la baguette. Je me permets donc de tourner la tête vers elle, toujours bien silencieuse.

« Emily, est-ce que tu es avec moi ?»

De ma main libre je viens toucher délicatement son menton pour lui tourner le regard vers moi et non sur Mulciber qui ressemble a un pantin, les yeux dans le vide.

« Mon amour est-ce que tu es avec moi sur ce coup là ? On ne va pas rester seul bien longtemps ici. Mes parents aiment montrer cette pièce à qui vient à la maison.»

:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved Avec Thomas Scott-Rosier Samedi 2 mars 2002

Ce dîner pouvait être tellement stressant. Le moindre faux-pas, et mon identité pouvait être dévoilée. En tant que née-moldue au milieu de partisans de Mangemorts, je ne donnais pas cher de ma peau si je faisais un faux-pas. C'est pour cela que je demandais à Thomas si je pouvais lier nos deux esprits. Pour me faciliter la tâche. « Juste pour te guider n'est-ce pas ? Tu n'iras pas plus loin ? » Je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils face à cette demande étrange. « Je n'irai jamais plus loin sans ton autorisation, je te le jure. » Mais j'avoue que ce manque de confiance me posait question. Qu'est-ce que ça voulait dire, ne pas aller plus loin ? Est-ce qu'il y avait des choses qu'il me cachait encore ? Cette simple idée me donnait froid dans le dos. Je n'étais pas sûre de pouvoir supporter des mensonges ou des cachotteries. J'essayais de penser à autre autre, parce que ce n'était clairement ni le lieu ni le moment. Alors, je pris mon maquillage transformé pour commencer à me maquiller.

Une fois terminé, je relevais la tête pour demander à Thomas ce qu'il en pensait. Parce que je ne suis pas aux faits de la mode Sang-Pur, moi ! « Ça passe carrément ! Tu es très belle. » Je souris, en rougissant légèrement, heureuse. « Merci. » Il se pencha pour m'embrasser, et j'allais lui rendre doucement… Quand il fit exprès de tout faire déborder ! Je commence à râler contre son bouche, mais finalement, foutu pour foutu, autant profiter de ce baiser. Mes lèvres s'étirèrent en sourire… Jusqu'à ce qu'il en détache et éclate de rire en me regardant. Je jete un oeil dans mon miroir de poche, et je vois que j'en ai partout. « Peut être que là... ça passe un peu moins ! » « Ne te moque pas ! Toi aussi, tu as les lèvres toutes rouges. » J'essaie même de lui taper doucement le bras, histoire de le punir un peu. Je râle, je râle, mais je serai prête à refaire autant de fois mon maquillage si il continuait de m'embrasser. Je finis par me remettre à genoux, face à mon petit miroir de poche, pour refaire mon maquillage, avant de me redresser. Thomas est parti se nettoyer le visage, et je me redresse quand il revient. « Et il va falloir aussi que je revois mes pas de danse en talon avant que l'on ne descende, si tu veux pas que ma couverture se fasse la malle… » Je regardais le jeune homme lancer un sort sur son piano pour qu'il se mette à jouer tout seul, puis il me tendit la main.

En souriant, je l'attrapais, et je me mis à rire quand il m'attira contre lui. Je plongeais mes yeux dans les siens, en profitant au maximum de ce petit moment de bonheur, avant de retourner dans l'arène. Je rêverai qu'il m'embrasse, mais je le vois mordre sa propre lèvre. Comme quoi, on est sut la même longueur d'onde, mais lui est plus raisonnable. « Tu n'aurais pas du remettre ce rouge à lèvre aussi vite... c'est terriblement frustrant. » J'accentuais mon sourire, dans l'espoir de me donner un air un peu plus sexy. « Tu sais ce qu'il te reste à faire pour te dé-frustrer… » Je sais, je sais, ce n'est pas vraiment le lieu, encore moins le moment. Mais moi aussi, je suis frustrée. Surtout de ne pas vraiment comprendre pourquoi il m'a rejettée hier soir. Pourquoi, même pour changer de tee-shirt, il va dans une autre pièce. Il est tellement pudique qu'il développe ma propre pudeur, qui n'était pas aussi élevée. Enfin. Thomas finit par s'écarter doucement, pour commencer à danser. Je me tendis légèrement, pas sûre de savoir quoi faire exactement. Je baissais les yeux pour regarder mes pieds, jusqu'à ce qu'il me fasse redresser mon visage. « Tu suis mes pas, je guiderai toute la danse, si tu rates un pas ce n'est pas grave, je m'adapterai pour que ça ait l'air naturel. On pourra prétexter la différence de culture si jamais quelqu'un fait un commentaire, mais je pense qu'ils n'en feront pas, pas sur le moment. » J'hochais lentement la tête, en le regardant. « D'accord. » J'essayais de me déconcentrer, mais surtout, de me détendre, le plus possible. Petit à petit, j'y pris goût, surtout quand Thomas me fit tourner. J'avais l'impression que notre bulle durerai toujours, quand il était comme ça. Jusqu'à ce qu'il m'explique certaines tradition, certains gestes à adopter. Je sais qu'il a raison, et qu'il faut me préparer, mais j'ai quand même l'impression que la bulle éclate.

Une fois qu'on a terminé de danser, le jeune homme posa doucement un baiser sur ma joue. Je lui souris, doucement, puis je le regardais se diriger vers la salle de bain se changer. Une nouvelle fois, je me demandais si il me cachait des choses, ou si il avait una accès de pudeur. Sauf que savoir ce qui nous attendait quand il sortirait de cette pièce me fit rapidement changer les idées. Je ne pouvais que penser à ce que nous allions trouver en bas. Tous ces partisans d'une haine farouche envers les gens comme moi… Est-ce que, une nouvelle fois, nous allions réussir à les bluffer ? Est-ce que nous allions nous en sortir ? Est-ce que moi, j'allais réussir à donner le change ? Même quand Thomas sortit de sa salle de bain, je ne réussis pas à cacher ma peur. « Je ne te quitterai pas. On va rester ensemble et tout va bien se passer. » Je hochais la tête sans répondre, avant de le serrer une dernière fois dans mes bras. Comme pour me donner du courage. Enfin, on descendit dans l'arène. Tout le monde était habillée sur son 31. Il y avait un brouhaha de fond qui me rappela, par habitude, de fermer immédiatement mon esprit. Quelque chose que je faisais tout le temps, depuis que j'avais appris à gérer mon don. On croisa la mère de Thomas. J'essayais de ne pas la regarder dans les yeux. Cette femme me faisait flipper, un truc de malade…! Surtout quand je vois son regard sur moi. Je me doute qu'elle essaie d'être discrète, mais elle n'a pas l'habitude d'avoir été haïe pendant des années, elle. Elle n'a pas développé cette capacité à sentir les regard de travers, même dans le dos. Heureusement, d'une certaine manière, nous passions rapidement à table. Le fait que ce soit un buffet me rassura. Je n'avais pas spécialement un petit appétit, mais depuis que j'étais dans cette maison, je n'avais rien mangé ; et je n'avais pas forcément envie de manger, une nouvelle fois. Je voulais juste grignoter quelques feuilles de salade, histoire de ne pas finir le weekend avec le ventre vide.

Et surtout, boire un verre. Un bon verre de vin bien cher. Des anciens Mangemorts me devaient bien ça…! Mais quand je vis la quantité de verres sur la table, je sentis la panique commencer à monter. Comment j'allais faire ? Les couverts, ok, j'avais. De l'extérieur vers l'intérieur. Mais les verres, comment savoir l'ordre ? Idem pour les assiettes, il y en avait quand même trois ! Je fixais ces verres à la con, quand je sentis sous la table une main. Sa main. Je relevais le visage, pour le regarder. « Vas-y, fais le… » Il avait murmuré, mais j'avais compris. Je hochais, imperceptiblement la tête, avant de me concentrer. Je visualisais mon esprit, que je fis glisser doucement dans celui de Thomas. Comme ça, mon esprit restait fermé, mais étant dans la tête de Thomas, je pouvais parler avec lui. « Que veux-tu savoir ? » « Quel verre je dois utiliser pour le vin ? » Thomas m'expliqua, avant de me décrire, tout le long du repas, ce que je devais utiliser ou non. Il m'aida, et surtout, me rassura. L'avantage d'essayer de rester concentrée sur notre lien était que je n'écoutais pas les conversations qui se déroulaient autour de la table. Elles avaient le don de me rappeler des images de ce que j'avais vu vendredi, et franchement, je ne m'en sentais pas capable. Dire que je n'avais toujours pas donné mes nouvelles à Jared…! Je devais trouver un moyen de lui parler. De toute façon, je devais trouver un moyen de me barrer de cette maison rapidement… Je réfléchissais à ça (me péter une jambe en tombant dans les escaliers ?) quand j'aperçus un homme me regarder. Il ne faisait pas que me regarder, il me fixait, même. Je fronçais les sourcils, avant de demander à Thomas : « C'est qui, le type qui me fixe ? » « C'est Mulciber, un Mangemort, un ami mon père et à Avery et Severus Rogue aussi du temps de Poudlard. Il pratiquait la magie à l'école et l'avait fait contre une amie de la mère de Harry Potter. Une née-moldue... » Super, un type qui adorait torturer les personnes du même sang que moi. Il fallait que ce dîner se termine rapidement, avant que je me suicide au couteau à beurre.

Merlin dut entendre mes prières car, rapidement, les parents de Thomas se levèrent pour nous proposer d'aller au grand salon pour continuer la soirée. Super, il y avait un grand salon. Je me doutais que les Scott-Rosier étaient riches, mais là, ça dépassait toutes mes espérances. Ce que ma propre maison me manquait… Thomas me prit rapidement la main, discrètement, pour nous emmener à l'opposer. On arriva dans une sorte de salon, un petit salon, qui semblait être un musée. C'est là qu'il y avait toutes les photos, et portraits de la famille. Je les regardais un instant, avant de détourner le regard. Je savais que Thomas était en train de changer, mais le voir aussi jeune me ramenait à l'époque de Poudlard, où il passait son temps à faire de ma vie un enfer. Je préférais me tourner vers des étagères remplies. « C'est quoi, tout ça ? » « Alors comme cela, vous êtes russe ? Je n'ai pas entendu votre doux accent de la soirée, me feriez vous ce plaisir ? Toute ma belle famille est russe justement, redites-moi votre nom de famille pour voir ? Peut-être que ma femme vous connaît ? » J'essayais de retenir mon sursaut, avant de me tourner. Dans mon dos -maintenant, face à moi- se trouvait le fameux Mulciber. Un poids tomba immédiatement dans mon estomac, me donnant envie de rendre mon dîner. Je le fixais, sans répondre. Face à mon silence, il regarda Thomas. « Est-ce qu'elle comprend ce que je dis ? Il me semble que vous parliez anglais pas plus tard qu'il y a une minute. » Non, non, non ! Je m'en sortais bien, jusque maintenant. Je ne pouvais pas être perçue à jour maintenant. Inconsciemment, je me rapprochais de Thomas, comme pour me protéger. Son regard faisait froid dans le dos. Et son sourire était plus effrayant, encore.

« Il me faut juste cette preuve là, je suis sûr qu'ils mentent tous les deux. Cette fille n'a rien d'une russe, j'ai l'impression de l'avoir déjà aperçu quelques fois au Pré-au-lard quand je venais y marchander. Quand Evan va le savoir, nous aurons une petite discussion avec cette demoiselle. Seul à seul. Je suis sûr qu'elle saura parler sous la torture. » Comment je pouvais entendre ça ? Je n'avais connecté mon esprit qu'à celui de Thomas… Puis je compris. C'est lui, c'est lui qui était entrer dans l'esprit de Mulciber. Et comme j'entendais la surface de ses pensées, j'avais entendu ce qu'il avait entendu. Je me tournais vers lui, prête à fuir, quand Thomas sortit immédiatement sa baguette magique. « Impero ! » J'ouvris grands les yeux, choquée de le voir encore utiliser un sortilège impardonnable. « Thomas ! On ne pouvait pas faire autre chose ? » Oh mon dieu, par Merlin et tous les sorciers que je connaissais, j'étais en train de paniquer. Comment on allait faire, si quelqu'un se rendait compte de ce que Thomas venait de faire ? Est-ce que ce n'était pas l'erreur qui venait de mettre fin à notre couverture ? « J'ai vu Emily, j'ai vu clairement dans son esprit. J'ai entendu ce qu'il pensait, il sait qu'on ment, il lui manquait une preuve pour alerter mon père. Il voulait te faire parler sous la torture. Je n'avais pas le choix. » Je pouvais comprendre, mais… Mais pourquoi Thomas ne me regardait pas ? Est-ce que je n'aurais pas dû lui dire ça ? Après tout, c'était son milieu, c'est lui qui savait comment survivre… Et que pour une fois, c'était peut-être moi qui avait des préjugés. Surtout sur des choses que je ne contrôlais pas.

« Je ne peux pas lui faire oublier ce repas, qu'il t'a vu, un sortilège d'Oubliette se verrait, se saurait. Mais l'Imperium... aucune possibilité d'en avoir la preuve. » Je ne pouvais pas m'empêcher de regarder Mulciber. Je me doutais que Thomas essayait de me convaincre que c'était la meilleure solution. Peut-être qu'il avait peur de ce que je pouvais penser ? De lui, de ses actions ? Mais je n'arrivais pas à parler. Je n'arrivais pas à lui dire qu'en fait, c'était moi que je remettais en question. Immédiatement, j'avais réagi, sans prendre en compte que nous étions dans son univers, pas le mien. Un univers étriqué, régi par des lois, où celle du plus fort prime. Comment je pouvais lui en vouloir, alors qu'il était en train, une nouvelle fois, de me sauver la vie ? « Je peux juste le faire s’asseoir pour qu'on s'occupe de lui. Si tu me dis que tu sais percer l'esprit des gens pour leur changer les émotions, les idées, les pensées. Ou si tu saurais me l'apprendre en quelques minutes, alors fait le. Sinon je vais devoir aller jusqu'au bout avec ce sortilège. » Mon souffle est court, je ne sais vraiment pas quoi faire. Comment j'allais régler ça ? Je ne savais pas faire ça. Je ne pouvais pas l'aider. Pourquoi c'était comme ça, pourquoi c'était toujours comme ça depuis quelques temps ? D'habitude, je m'en sors seule. Je suis heureuse d'avoir Thomas à mes côtés, mais pourquoi il doit tout prendre pour moi ? « Emily, est-ce que tu es avec moi ? » Je sens Thomas attraper doucement mon menton, pour me redresser le visage. Mon regard quitte Mulciber pour le regarder lui. « Mon amour est-ce que tu es avec moi sur ce coup là ? On ne va pas rester seul bien longtemps ici. Mes parents aiment montrer cette pièce à qui vient à la maison. » Mon amour. Je le suis, n'est-ce pas ? Il change vraiment, n'est-ce pas ? Est-ce que je peux espérer que notre histoire pourra dépasser tous les préjugés qu'on a l'un sur l'autre, es-ce qu'on parviendra à devenir plus forts ensemble ? J'ai l'impression d'être devenue bien plus faible, depuis ma toute première aggression, depuis la première fois qu'il a sauvé ma vie. Est-ce que à ses côtés, je pouvais espérer trouver la même énergie, la même force que lui ?

« … Je suis désolée, je ne peux pas… Mon don est limité, je ne peux que manipuler l'esprit, pas les souvenirs… » Je ne pouvais pas le forcer à faire ce que je voulais, comme le sortilège Impero. Je ne pouvais pas manipuler ses souvenirs à ma guise. Si j'essayais de développer encore plus mon don, peut-être… Mais il me faudrait un puissant Legilimens, et je n'en connais pas. Et puis, est-ce que j'étais prête à obtenir une puissance de l'esprit pareille ? En fixant Thomas dans les yeux, je n'avais qu'une envie, celle de l'embrasser. Je voulais l'embrasser pour lui montrer ma reconnaissance, ma gratitude de s'être encore sali les mains pour moi. Mais ce n'était ni le lieu, ni le moment. Alors, à la place, sans le quitter des yeux, je lui chuchotais : « Fais ce que tu as à faire. Je te fais confiance. Et je te suivrais, quoique tu décides. » C'était son monde, son univers. Sa manière de survivre. Je ne pouvais pas interférer. Je ne pouvais pas lui dire ce qu'il devait faire. Thomas finit par lâcher mon menton, après m'avoir observée quelques secondes. Je pris une grande inspiration, en croisant les bras. Je ne devais pas céder à la panique. Pas encore. Il nous restait une soirée à tirer. On allait s'en sortir. Demain, c'était dimanche, nous allions pouvoir retourner dans nos appartements étudiants. Et même si je mourrai d'envie de passer la soirée avec lui, demain soir, loin de tout ce bordel, j'avais encore autre chose à faire.

Je laissais Thomas régler ce qu'il avait à régler avec Mulciber. Il lui donna les ordres nécessaires pour nous laisser tranquille. Je le regardais faire, assez impressionnée. Il savait ce qu'il faisait. Il ne pouvait pas me faire croire que c'était la première fois qu'il faisait ça. Je ne pus m'empêcher de détourner le regard, pour essayer de me remettre de ce que j'avais vu. Et de ce que j'avais pensé. Mais au final, je n'arrivais pas à penser plus que ça. C'était dur, bien trop dur. J'avais l'impression que tout s'enchaînait, sans que je ne prenne la peine de respirer. Il fallait absolument que j'essaie de me calmer, parce que j'avais l'impression de me noyer ; et je savais que ça pouvait être le signe d'une crise de panique. Thomas revint bien rapidement. Je ne savais pas ce qu'il avait fait exactement, et je n'étais pas sûre d'avoir réellement envie de le savoir. A la place, je le laissais me guider jusqu'au salon, avec tous les autres invités. Il fallait qu'on prenne soin de notre couverture, ce que je pouvais comprendre. Je supposais que si on disparaissait trop longtemps, ses parents finirent par se poser des questions… Je me laisse porter, sans réfléchir vraiment. Le seul moment où je prends une décision, quand je vois qu'un espace a été dédié pour la danse. Bon, très bien.

Je prends Thomas pour l'attirer, moi aussi, vers cet espace. Je place une main sur son épaule, comme pour l'inviter à danser à son tour. « C'était le seul moyen de pouvoir parler librement. » Je chuchote, le plus bas possible. Je ne préfère pas utiliser mon don, parce que je sais que sinon, ça risque de déborder. Même si j'ai dormi tout à l'heure, je suis épuisée, j'ai peur depuis plusieurs heures, et je ne sais pas si j'arriverai à partir de là. J'ai peur que ma magie soit instable, et avec elle, mon don. « J'ai trouvé une idée pour nous faire sortir d'ici. » Je laisse Thomas mener la danse. Il me guide, tout doucement. Être dans ses bras est la chose qui me permet de ne pas tomber dans la panique la plus totale. Paradoxalement, j'ai l'impression que c'était hier que c'était lui qui me faisait tomber dans la panique la plus totale… « Ma couverture, c'est d'être russe dans une famille… Qui partage les idéaux de toutes les personnes ici. Je peux m'écrire une fausse lettre, de la part de mes faux parents, dans l'alphabet cyrillique. Je m'auto-demanderai de rentrer pour fêter ça dans mon faux pays, et je peux t'emmener… Tes parents ne vont pas refuser ça, n'est-ce pas ? » Je le supplie du regard. Je peux rester encore une nuit, mais je ne veux pas rester toute la journée de demain. Si je reçois cette fausse lettre au petit-déjeuner, peut-être que ses parents me lâcheront dans l'heure. « Je peux rajouter que je peux inviter des amis, comme ça, tu pourras partir avec moi, tu ne resteras pas là, tout seul… Et surtout, j'ai besoin de voir Jared. De lui dire que je vais bien, que je suis en vie. » Connaissant mon meilleur ami, il doit être dans la panique et la colère la plus totale. Je ne peux pas me permettre de faire ça. Pas après tout ce qu'il a fait pour moi.  

Vendredi 8 mars 2002

J'ai l'impression que cette journée ne se terminera jamais. Avec le weekend dernier, je n'avais pa vraiment pu prendre de repos depuis l'attentat… Et j'étais épuisée d'avoir du reprendre les cours. Je ne devais surtout pas me relâcher, alors que c'était ma dernière année de licence. Je ne savais pas encore si je partais faire un Master ou non, mais dans ce cas-là, je me devais d'avoir des notes irréprochables. Sauf qu'avec tout ce qu'il se passait, j'avais l'impression que ma scolarité était le cadet de mes soucis. Avoir vu Jared dimanche dernier m'a fait un bien fou. Une fois que j'avais pu quitter la maison des Scott-Rosier, je m'étais précipité chez lui. Ses soeurs m'avaient serré très fort dans leurs bras, avant de m'avouer qu'il avait du partir à Poudlard pour un rendez-vous médical. Je savais qu'il suivait une collégienne de Poudlard, mais je ne pensais pas qu'il irait la voir un dimanche… Mais, qu'importe. J'avais fini par l'attendre dans sa chambre, en feuilletant sans les lire des manuels. Quand il était arrivé, jamais je n'avais sauté dans ses bras aussi vite.

Je ne lui avais pas encore dit que c'était Thomas qui m'avait sauvé. Je ne me sentais pas encore prête à lui expliquer le contexte de ce sauvetage. Je pense qu'il en aurait pété les plombs. Encore plus de savoir que Thomas m'avait dit qu'il était amoureux de moi… Le livre que je tenais entre mes mains tomba au sol, alors que j'étais perdue dans mes pensées. Au moment où j'allais me pencher pour le ramasser, une main dans mon champs de vision apparut, pour me le tendre. Je relevais la tête, pour voir que celui qui occupait toutes mes pensées se tenait face à moi. « Thomas ? » Je me sentis rougir, avant de me retenir de me frapper. Moi, rougir ? Depuis quand je rougis ? C'est moi qui ait dragué sans vergogne mon dernier ex, aka mon collègue de stage. Tout ça parce que j'étais incapable de savoir quoi répondre à sa déclaration. Qui n'en était pas vraiment une, puisqu'il ne semblait pas avoir attendu de réponse.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » Me parler. Il voulait me parler. De quoi il voulait me parler ? De sa déclaration, justement ? Mais je ne savais toujours pas quoi lui répondre ! Sauf que quand je vis son air sérieux, je compris que pas du tout. Il voulait me parler d'autre chose, et je ne voyais pas du tout de quoi. « Attends, suis-moi. On va aller dans un endroit plus discret. » Je pris le chariot de livres que j'étais en train de ranger, et j'allais dans un rayon désert. Je lui souris doucement. Je voulais effacer l'air grave de son visage, qui me faisait flipper. Il avait une mauvaise nouvelle à m'annoncer ? Pourquoi il avait un air aussi grave ? Je pris quelques livres dans mes bras pour me tourner vers les rayonnages. « Alors, de quoi tu voulais me parler ? Ça a l'air important… » Je parle, tout en rangeant les livres que je tiens. J'espère vraiment que ça ne va pas compliquer les choses entre nous…    
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be lovedEmily EvansSamedi 2 mars 2002

Il faut qu'elle reste avec moi, je ne peux pas la perdre, je ne peux pas la perdre pour ça... pas maintenant. Pas aujourd'hui. Je ne peux pas la perdre alors que je réalise l'amour que j'ai pour elle, ce que je serai prêt à faire pour elle. Pas à cause d'un autre faux pas dans la magie noire, avec un sortilège Impardonnable. Je n'ai pas d'autre choix, n'est-ce pas ? Elle le voit ? Le comprend t-elle ? Il en va de sa vie, de sa sécurité. Si elle a une autre solution à m'apporter, évidemment que je veux prendre l'autre option, mais...

« … Je suis désolée, je ne peux pas… Mon don est limité, je ne peux que manipuler l'esprit, pas les souvenirs… »

Mon cœur bat la chamade. Elle est désolée... désolée de ne pas pouvoir m'empêcher de faire un sortilège Impardonnable ? Désolée veut dire qu'elle va me quitter ? Que c'est trop pour elle ? Que je la... dégoûte ? Mes yeux sont suppliants, j'aimerai lire ses pensées, mais je ne peux pas faire l'Impero et m'essayer à la Légilimencie sur elle. Emy ne me quitte pas des yeux, et finit par chuchoter.

« Fais ce que tu as à faire. Je te fais confiance. Et je te suivrais, quoique tu décides. »

Mon cœur rate un battement. Je n'ose pas répété ses mots, de peur qu'ils s'effacent de mon esprit. Elle me fait « confiance », c'est bien ce qu'elle vient de dire ? Je ne veux pas lui faire répéter au cas où elle se corrige. Je lâche doucement son menton. Je voudrai la serrer dans mes bras, l'embrasser mais je dois resté concentrer. Mes doigts tremblent et je le cache. Je me recule et me met face à Mulciber. Je calme ma respiration et me recentre un maximum, je fais appel à ma mémoire, à mon expérience, je canalise toutes mes forces pour réaliser un sortilège efficace et efficient. Je sais qu'il est possible de combattre les effets d'un Impero, mais qu'il est impossible de détecter une personne touchée par le sort. C'est pour cette raison qu'on a jamais pu prouver qui avait travaillé pour le Seigneur des Ténèbres de son plein gré ou sous son influence. Beaucoup d'amis de mes parents s'en sont sortis comme cela, prétextant un Impero. Ici personne ne soupçonnera que j'ai réalisé ce sortilège sur Mulciber. Emily sera en sécurité. Enfin... elle se sera réellement quand on sortira de cette maison.

J'active ma baguette et je sens au fond de moi la trace de la magie noire, je la sens comme un poison qui comble chacune de mes cellules. Elle est comme une drogue et je comprends combien il est difficile de s'en défaire. Ce n'est comparable à rien d'autre, aucun sort de magie blanche ne permet un tel... plaisir, une telle sensation de force, de toute puissance. C'est comme un bonus de magie pure. Je fais de la magie noire régulièrement avec les cours, ou de la magie du sang, mais réaliser un sort Impardonnable est une décharge d'énergie en plus sur le moment, un coup de carburant, c'est addictif. Je peux presque dire que depuis mon dernier sort, depuis le Doloris, j'étais comme en manque de cette sensation. Je veux donc réduire le temps du sort pour ne pas en abuser. J'ordonne les ordres au Mangemort. Qu'il croit s'être assuré qu'Emily était bien une sang-pure Russe, qu'il n'a plus aucun soupçon sur elle et qu'il ne posera plus de questions, qu'il défendra les moindre doutes que pourraient avoir d'autres sorciers autour de lui. Mon sortilège n'a aucune faille, je le sens en moi, et je sais que dès que je vais briser le lien avec lui, je vais perdre des forces, c'est toujours le revers de ce genre de magie. On y laisse toujours une partie de nous, certaines journées à l'UMS me fatiguent considérablement.

Quand je termine le sortilège, je souffle comme si j'avais finis mon jogging après une heure de course. Je regarde Emy qui a tourné les yeux, ce qui me brise un peu plus. Elle me fait confiance mais c'est douloureux pour elle de me voir pratiquer cette magie, de me voir tel que je suis, le monstre de son passé. Son Epouvantard. Je me sens diminué, je me sens sale, méprisable et elle aurait raison de me repousser, de me haïr un peu plus pour l'homme que je suis. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle est là, à mes côtés, à me dire qu'elle me suivra quoique je fasse. Peut-être a-t-elle toujours peur de moi, qu'elle n'ose pas être sincère ? Par crainte que je la violente à nouveau ?

« J'ai finis... » Disé-je mal assuré. « Retournons au salon avant qu'ils aient le moindre doute. Mulciber ne parlera pas, tu es en sécurité avec lui.» Je te le promets...

Elle se laisse guider sans aucune résistance et j'en ai le cœur un peu plus meurtrie. Mais finalement c'est elle qui s'avance vers un espace dédié à la danse. Elle m'attire vers elle, et ce geste compte beaucoup pour moi. J'avais peur qu'elle me repousse, qu'elle me rejette, mais ce simple geste où elle m'attire à elle me comble, me rassure.

« C'était le seul moyen de pouvoir parler librement. »

Peut importe la raison, elle ose toujours me regarder ou me toucher malgré ce que je viens de réaliser dans le petit salon sur le Mangemort. Elle n'est pas en dégoût de ma personne, sinon elle ne pourrait pas agir ainsi, n'est-ce pas ? Il y a encore de l'espoir pour nous ? Pour une relation saine. Loin de la magie noire. Il le faut si je veux que ça marche entre nous.

« J'ai trouvé une idée pour nous faire sortir d'ici. »
« On suivra ton plan, dis-moi tout. »

La sentir dans mes bras, c'est là où je suis sûr de pouvoir la protéger de tous. Même si on est au milieu de Mangemort, je sais que je pourrai transplaner, l'emporter avec moi si quelque chose devait mal tourner. Si on devait disparaître, je le ferai, je pourrai vivre une vie de cachette en cachette avec elle même si ça devait être dans le monde Moldu, tant que je suis à ses côtés je me sens capable d'oublier le reste, ma vie d'avant, je serai capable de ne plus être un sorcier. Je pourrai vivre de rien si elle est près de moi, avec moi. Sentir ses mains sur moi me donne toute confiance. Elle est la seule chose de sûre dans ma vie, un bonheur réel qu'il faut que je préserve si je ne veux pas me perdre. Cette vie qu'ont voulu tracer mes parents... elle n'est pas faite pour moi. J'ai l'impression que je mérite mieux, que je la mérite elle. Celle que j'ai méprisé le plus dans ma vie et celle que j'aime le plus à présent, la vie est étrange.

« Ma couverture, c'est d'être russe dans une famille… Qui partage les idéaux de toutes les personnes ici. Je peux m'écrire une fausse lettre, de la part de mes faux parents, dans l'alphabet cyrillique. Je m'auto-demanderai de rentrer pour fêter ça dans mon faux pays, et je peux t'emmener… Tes parents ne vont pas refuser ça, n'est-ce pas ? »
« Non, ils ne refuseront pas, au contraire, ils ne voudront pas se mettre une famille sang-pure à dos. Tu partiras demain matin à la première heure. »
« Je peux rajouter que je peux inviter des amis, comme ça, tu pourras partir avec moi, tu ne resteras pas là, tout seul… Et surtout, j'ai besoin de voir Jared. De lui dire que je vais bien, que je suis en vie. »

Jared... je ne dis rien, je ne fais aucun commentaire. Je sais que c'est son ami, et quoi que je dise, il semble qu'il sera toujours son ami. Même si je ne supporte pas cette idée. Ce mec n'est vraiment pas net. Déjà à Poudlard, je sais que je n'ai pas été tendre avec lui, je sais que j'ai peut-être dépassé les limites, mais il n'a jamais rien dit à personne, il n'est jamais allé se plaindre à personne, est-ce que c'est toutes les créatures qui sont masochistes que lui ? Il n'avait qu'une chose à faire pour que tout s'arrête, mais il ne l'a pas fait, alors c'était trop... facile. Je sais qu'Emily ne supporterait pas que je parle ainsi, mais elle n'est pas objective avec ce loup. Et clairement je ne dis rien car je l'ai déjà éprouvé aujourd'hui et qu'elle n'a pas besoin que j'en rajoute. Après je peux reconnaître qu'il a vu Emy transplaner avec un Blue Dragon, si j'étais à sa place, j'aurai eu peur et je ne cesserai d'être inquiet et de la chercher. J'imagine qu'il peut bien être rassuré de sa santé. Mais que veut-il à Emily ? Est-il amoureux ? Est-ce qu'il espère depuis tout ce temps avoir plus qu'une amitié avec elle ? Je sais qu'il la voit intimement, je veux dire, c'est lui qui l'a soigné après l'agression et la gravure sur sa poitrine, donc il l'a vu en sous-vêtement non ? Il ne fait pas cela à travers le pull j'imagine.

Pour éviter qu'elle voit mon visage à demi contrarié, je la fais tourner sur l'air de la musique, de manière très classe et raffinée, elle exécute parfaitement le mouvement, guidée par les miens, elle est sublime et cela lui va très bien. La robe, les talons, elle est parfaite et quand son visage revient vers le mien, j'affiche un sourire bien heureux. J'ai déjà oublié ma jalousie maladive. Elle se débrouille divinement bien, et personne ne pourrait se douter qu'elle joue un rôle. Je me rends compte encore une fois combien cette femme est forte, elle est ici, née de parents moldu, au milieu de racistes comme je l'ai malheureusement été. Elle est dans mes bras, sans donner l'impression que ce monde ne lui appartient pas. Elle est comme un Demiguise, ces créatures magiques pouvant se rendre invisible quand elles se sentent menacée. Leurs poils tissés sont utilisés d'ailleurs pour la fabrication de cape d'invisibilité. C'est ce qu'elle est, une née-moldu invisible aux yeux de tous ces soit disant grand adeptes de la magie noir, les soit disant seuls nobles et représentants de la magie ancestrale, voulant créer une race digne de la magie. Elle est en train de les humilier publiquement sans qu'ils s'en rendent compte. Elle est incroyable et c'est ma copine, c'est la fille que j'aime. Comment n'ai-je pas pu m'en rendre compte avant de la faire souffrir autant ? Je le regrette tellement.

La soirée semble interminable mais nous ne cessons de danser pour passer le temps et éviter les discussions. Quand le dîner est servi, nous mangeons sur le pouce avant de demander la permission de se retirer. Étrangement ils ne disent pas non, c'est d'ailleurs Mulciber qui nous vient « en aide » en disant que les jeunes avaient bien mérité du repos après cette mission rondement menée.

« Je vais à la douche. »

J'informe Emy pendant qu'elle s'installe à mon bureau pour commencer à écrire la fausse lettre d'invitation. Je prends le temps de me délasser, de réfléchir à tout ce qui s'est passé, au sortilège que j'ai réalisé plus tôt dans la soirée. Au fait que je me sente sale après cette magie noir, ou que je vais passer une nuit de plus dans cette maison avec elle. Je me sens mal à l'aise, mais c'est la dernière ligne droite. Je ne veux plus jamais revenir ici avec elle. Je ne veux plus que mes parents posent les yeux sur elle, qu'elle rentre dans cet univers.

Je sors de la douche avec un t-shirt propre sur le dos et en bas de survêtement. Je viens derrière elle pour voir où elle en est de la lettre. Elle l'a presque terminé, je ne peux pas vraiment l'aider, c'est celle qui connaît le plus cet alphabet, mais je l'aide pour la tournure de phrase qui fasse plus « sang pur ». Quand elle termine, elle prend le relai pour la salle de bain. Je lui donne des affaires à moi, la voir dans mes t-shirt a un petit goût de possession que j'adore. Je lance un sort d'insonorisation de la chambre et de verrouillage de porte. Je m'installe au piano le temps de sa douche et la rejoins dans le lit quand elle y va. Nous sommes épuisés mais quand je l'embrasse, je sens monter un désir violent, un désir coupable. Pas ici, pas maintenant, pas après tout cela. J'ai l'impression de la repousser à nouveau, à contre cœur. Mais c'est comme hier soir, j'en suis incapable. Notre première fois ne doit pas être dans ce manoir, chez les Scott-Rosier, je m'en sens incapable, c'est comme la souiller profondément.

« Je... je peux juste te serrer dans mes bras ?»

J'aimerai lire dans son esprit, mais je m'en sens incapable. Que pense-t-elle ? M'en veut-elle ? Oui j'imagine, ce n'est pas la première fois que je repousse ses avances. Mais si on fait l'amour... ça sera irrémédiable, pour elle. Est-elle vraiment prête à se donner à moi ? Après tout le mal que je lui ai fait ? Peut-elle me « faire l'amour » avec toute la haine que je lui ai donné ? Et ici ? Où sous cette chambre se trouvent une vingtaine de Mangemorts ? Elle mérite un autre contexte et peut-être même un autre homme... bien sûr que j'ai envie, bien sûr, il faudrait être fou pour ne pas la désirer, même avec la fatigue et la peur. Mais ma conscience me pèse... et je ne suis pas prêt à lui parler de mes cicatrices. Il y a déjà trop d'information, trop de secret. Le fait que je sois sans doute légilimens, que mon père n'est pas mon père, mais un certain Tyler. Je ne peux pas me donner entièrement à elle si je ne sais même pas qui je suis. Je veux la respecter, pas la trahir. Elle regrettera peut-être, alors je dois dire non pour elle.

« Non Emily je ne suis pas gay et tout fonctionne bien en bas. C'est juste que ce n'est pas... le bon moment, je suis très mal à l'aise dans cette maison, ne l'es-tu pas ? Et puis avec ce sort, je suis vraiment épuisé...»

J'espère lui rappeler la magie noire, le sort Impardonnable pour la dégouter de moi. Je sais qu'on pourrait se faire du bien, pour oublier ce lieu, cette soirée, ce monde. Mais je ne veux pas ancrer le souvenir de notre première fois à cet événement. J'étais un Blue Dragon hier soir, je ne peux pas lier ces deux événements dans ma ligne de temps. Ma récompense serait cette belle femme ? Alors que je suis encore rempli de magie noire après le sortilège Impardonnable ? Non ! C'est comme si... comme si j'allais la rentrer en elle, je sais qu'elle ne pourrait pas comprendre et qu'elle trouverait des milliers d'arguments contre, je la connais par cœur, alors je ne lui donne aucune autre explication et je sais que je risque de la blesser ou de la vexer, mais un jour je lui expliquerai et j'espère qu'elle sera toujours là pour comprendre.

« Et puis c'est toi qui m'a piqué mon coup d'un soir je te ferai dire. Je savais pas que t'étais... enfin... que tu le faisais avec des filles. Est-ce que c'est ma faute tu crois ? Que tu as perdu confiance aux hommes à cause de ce que je t'ai fais ?»

En fait je ne veux pas vraiment savoir, je ne sais pas pourquoi j'ose lui demander cela, sans doute pour changer de sujet et lui faire oublier que je l'ai repoussé encore une fois ce soir. Mais savoir que "oui", elle peut désirer des femmes ne m'arrange pas du tout. Cela veut dire qu'elle pourrait potentiellement me quitter aussi pour une femme, et je ne comprends pas vraiment comment on peut être « bi », je l'aime alors j'essaye de comprendre et de tolérer, mais c'est vraiment dur, c'est beaucoup de choses à déconstruire pour moi. J'ai tellement à apprendre que j'ai l'impression que je n'y arriverai jamais, mais si je me décourage maintenant...

Je la serre dans mes bras et embrasse son front. Elle ne revient pas à la charge, je sais que si elle insiste encore, je ne suis pas sûr de résister, alors je remercie Merlin pour qu'elle respecte seulement mon câlin chaste. Elle a quand même le don de me mettre mal à l'aise avec son rentre dedans... je reste un homme, avec ses besoins primaires...

Je commence à m'endormir dans ses bras, sa projection mentale, son bouclier est comme une bulle de plénitude, je ne me suis jamais senti aussi bien que dans ses bras et j'aimerai le lui dire.

« C'est si calme dans tes bras. C'est si silencieux, si reposant. Je n'ai jamais connu cela avec personne d'autre. Tout devient plus facile, plus apaisant. Je ne saurai pas décrire ce que je ressens car c'est exceptionnel, toutes les voix se taisent, je n'entends que mon cœur, mes pensées sont plus claires.»

Je l'ai toujours ressenti, et c'est peut-être ce qui m'a poussé à la haïr tout ce temps. Je me suis toujours précipité à côté d'elle en cours commun à Poudlard, pas seulement pour la harceler, mais aussi pour retrouver ce bien être. Je l'ai utilisé consciemment tout en me persuadant qu'elle méritait son sort, alors qu'elle me faisait déjà du bien. Je me sens... j'ai honte de moi, j'ai honte de celui que je suis. Elle m'a toujours apaisé et j'ai essayé de la briser. Je la serre un peu plus fort dans mes bras, comme pour me faire pardonner, pour ne pas qu'elle m'échappe, et je murmure presque contre elle.

« Emily, je ne veux plus faire de la magie noire. Il faut que tu m'aides. Je ne sais pas ce que je dois faire. Mes études... Je n'en ai plus envie.»

Vendredi 8 mars 2002 à 16h40

Nous sommes rapidement parti après le petit déjeuner et la fausse lettre le dimanche 3 mars, tout à fonctionner à merveille, et comme prévu mes parents ne s'y sont pas opposés, ils étaient même honorés que je puisse aller fêter cela chez une famille sang-pur Russe, que notre nom soit connu dans un autre pays, une autre famille « digne et noble ». Ils étaient plutôt fiers, alors ça a été plutôt facile. Je pense que Mulciber a du les rassurer.

Quand nous sommes parti, nous avons transplaner à mon appartement à Druik oak's et rapidement Emy est allée retrouver Jared et ensuite sa famille. Je ne l'ai pas revu de la journée, on s'est donné rendez-vous chez elle à 22h, pour ne pas éveiller les soupçons. Et depuis ce jour là, je la rejoins tous les soirs à 22h, plus tôt si cela est possible. C'est difficile la journée de ne pas la croiser, de ne pas pouvoir l'embrasser, la serrer dans mes bras. Et le soir, cela devient compliqué de repousser ses avances. Je prétexte la fatigue, le stress, le travail. Parfois j'attends qu'elle s'endorme avant de me coucher. Ou il m'est arrivé de faire semblant de m'endormir avant elle, le temps qu'elle revienne de la douche par exemple. Je n'y arrive pas, je n'arrive pas à sauter le pas, à m'unir à elle. Je voudrai régler certaines choses avant, être sûr de moi, sûr d'elle, surtout qu'elle soit sûre d'elle. De ce qu'elle veut. Me veut-elle vraiment ? Est-elle prête à m'aimer tout entier, avec ce dos, ce passé hideux ?

Toutes les traces, toutes ces cicatrices sont les fois où j'ai été battu pour une erreur, et elle verra combien j'en ai commis, combien je suis lâche, combien je n'ai pas résister à leur éducation. Chaque plaie est un manque de courage de ma part, elles ont été une porte pour la détester toutes ces années à Poudlard. Chaque coup je les lui ai rendu en agissant de la sorte avec elle. Plus j'étais frappé, plus je l'ai faite souffrir. Si moi j'ai des stigmates visibles, elle je l'ai violenté psychologiquement, et c'est pire. Et maintenant, je devrai prendre son innocence, aimer son corps ? Bien sûr que je vais l'aimer, mais je n'en ai pas le droit, pas encore, pas avant de me faire entièrement pardonner. Mais aura-t-elle toute cette patience ?

Je dois régler ma vie, et je dois commencer à intégrer Emily dedans, qu'elle sente au moins que j'ai besoin d'elle, que je lui fais confiance. Il faut que je lui parle de ce qui m'arrive en ce moment. De ma rencontre avec Rose et Hécate. Il faut qu'elle sache, je sais que cela peut faire avancer notre relation plus sainement, si je n'ai pas « trop » de secrets pour elle. Il faut que je lui parle de mes visites à Azkaban, j'en reviens justement, et je viens de me faire avoir par Rose. J'ai pris le temps d'écrire une lettre à Hécate pour lui parler de l'échec de notre stratégie, et maintenant j'ai besoin de la voir, d'avoir sa lecture nouvelle des choses, elle pourra m'aider j'en suis sûr, et je n'en peux plus de devoir me taire à ce sujet. Je profite qu'on soit vendredi pour la rejoindre discrètement sur son lieu de stage. Lieu où j'aurai tellement voulu qu'elle soit la semaine dernière à la même heure, pour éviter tout cela. Je vis avec une peur constante qu'ils me retrouvent, qu'ils la retrouvent. Je n'ai toujours pas de nouvelles de Deimos, qui m'a pourtant vu trahir les Blues Dragons, c'est peut-être juste une question de temps avant qu'il le dise à Arès. Je profite donc de chaque seconde.

Je la retrouve dans une allée, le livre qu'elle tient dans la main tombe par terre et je me penche rapidement pour le ramasser et le lui rendre. Elle ne m'a pas vu arriver, sans doute dans ses pensées, très certainement pour trouver un nouveau moyen de me séduire ce soir ? Cela devient de plus en plus dur de dire non. Je comprends son agacement et sa frustration.

« Thomas ? »
« Emily !»

Je me targue de mon sourire le plus charmeur. Merlin que cette femme me plaît. Je remarque ses joues rouges, ainsi j'arrive à mettre mal à l'aise ma petite dévergondée ? Intéressant, mais je devrai me méfier. Je joue avec le feu en me reprochant d'elle, juste pour que ne corps se frôlent. Je vais vraiment le regretter je le sais. Mais je n'ai jamais dit qu'elle ne me plaisait pas et que je n'avais pas envie d'elle. Pourtant je ne suis pas du tout venu pour ça, je retrouve mon sérieux, car tout ceci est vraiment crucial, je le sens et j'ai besoin de lui en faire part, depuis mon retour, depuis les découvertes du week end, j'ai fais pas mal de recherches, de liens.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »
« J'ai besoin de te parler seulement. C'est important.»
« Attends, suis-moi. On va aller dans un endroit plus discret. »

Je réponds fébrilement à son sourire, je stress de savoir ce qu'elle va penser de cette histoire. Est-ce que c'est un erreur ou une bonne chose de le lui dire ? Mais maintenant elle est mon seul repère pour faire le bien, pour ne pas me diriger dans mes travers, et peut-être que je commets encore des erreurs, elle saura me dire, me conseiller. On arrive dans un rayon presque jamais visité, je regarde quand même autour de nous pour m'assurer qu'il n'y ait personne.

« Alors, de quoi tu voulais me parler ? Ça a l'air important… »

Je soupire avant de me lancer.

« J'aurai du t'en parler plus tôt je pense, mais... je n'ai jamais de compte à rendre à personne, je n'ai jamais demandé conseil ou partager ma vie avec quelqu'un, mais aujourd'hui j'ai besoin de ton avis, de tes conseils... j'espère que tu comprendras que je ne t'en ai pas parlé avant, avec tout ce qui s'est passé. Cela ne m'implique pas seul, il y a une autre personne en jeu. Mais je suis persuadé que cela à un lien avec mon histoire, avec tes découvertes ce week end.»

Sa bienveillance me pousse à continuer. Je prends un livre au hasard sur une étagère pour me donner un peu de consistance et de courage.

« J'ai reçu une lettre étrange il y a quelques semaines. Une lettre venant d'une prisonnière d'Azkaban.»

Je regarde furtivement son visage plutôt que les pages du livre, je vois qu'elle ne se met pas en colère, je ne lis pas non plus de déception, peut-être un peu d'inquiétude, mais c'est normal. Alors je continue.

« Je suis allé la voir deux fois. Elle s'appelle Rose Elmas, une empoisonneuse qui a sévit du temps de la première ère de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Elle n'était qu'une adolescente quand elle a rejoint ses rands. Elle a accouché d'une fille en prison. Une fille qui est à Poudlard actuellement. Qui a grandit en foyer. Elle a changé de nom pour avoir une vie à l'abri. Loin des Mangemorts.»

Je me sens mal à l'aise, mais Emily m'invite à continuer en m'encouragent.

« Rose dit qu'elle connaît mes parents, qu'ils ont une dette. Et elle fait appel à moi, car jamais mes parents ne viendraient à Azkaban. Elle veut que je paye cette dette de sang-pur. Et... il ne peut pas en être autrement. Pour l'accomplir, elle a voulu que je retrouve sa fille qu'elle n'a jamais connu. Avec ses informations j'ai retrouvé Hécate à Poudlard. J'ai utilisé la magie du sang, avec le sang de Rose. Je... il fallait que je la retrouve.»

Je suis incapable de regarder Emy dans les yeux, j'ai de plus en plus de mal à parler, j'ai honte au fur et à mesure de lui montrer de quoi je suis capable. Tout ce que j'ai fais c'est illégal, et je l'ai fais alors que j'étais avec elle... avec Emily. Avec les sentiments que je lui porte et le fait que je cris sur tous les toits que je veux changer, ne plus être un mage noir. Mais une nouvelle fois, elle encourage mes confidences sans jugement, bien qu'elle ne doit pas en penser moins.

« J'ai rencontré Hécate, j'ai été honnête avec elle. Je lui ai raconté ce que m'avait dit sa mère, et ce qu'elle voulait en retour. Hécate était d'accord pour m'aider, j'ignore pourquoi, mais elle a accepté une partie du marché de sa mère. Faire une photo. Je suis donc allé à Azkaban aujourd'hui donner la photo à Rose, mais évidemment c'était de la pure manipulation, elle en veut plus. J'étais furieux, prêt à laisser tomber, pensant que c'était une menteuse, qu'elle n'avait rien sur mes parents, mais elle a...»

Je m'arrête de parler. Je veux lui montrer. Je veux être le plus transparent, le plus sincère, et pour cela, je veux lui montrer. Je lève enfin mes yeux sur elle.

« Est-ce que tu veux bien voir ? Tu sais... regarder dans mon esprit ?»

Je lui prends les deux mains et les place de chaque côté de ma tête, gardant mes mains sur les siennes.

« S'il te plaît Emy, regarde par toi même, et dis-moi que je n'ai pas eu tort, que je n'ai pas fait cela pour rien, encore une fois...»

Je mets alors en surface tous mes souvenirs de ma conversation ce jour avec Rose. Je lui met à disposition notre conversation, sur mes parents, sur Tyler Winston.

« Je vais être bonne joueuse, et te dire une information. Minime, mais elle prendra tout son sens quand tu sauras toute la vérité. Que je te dirai quand j'aurais ce que je veux. »
«« Vous en demandez trop ! Vous n'êtes pas vraiment en position de force derrière des barreaux !»
« Ta mère est une personne inoffensive. Mais ton père… Méfie-toi de lui. Il est bien plus puissant que tu ne peux l'imaginer. »
« Vous parlez de quel père ? Evan Scott n'est pas mon père n'est-ce pas ?!»
« Qui est Tyler Winston ?!»


Elle enlève ses mains de mon visage et me regarde. Je ne la quitte pas des yeux.

« Qu'en penses-tu ? Je pense qu'elle sait des choses, qu'elle peut m'apprendre la vérité sur mon identité, sur mon père. Elle doit connaître Tyler Winston.»

Vendredi 8 mars 2002 à 23h40

Notre conversation a du se terminer un peu précipitamment car quelqu'un est arrivé dans le rayon. Mais j'ai pu avoir l'avis d'Emily et cela m'a soulagé, elle pense que c'est une piste intéressante que je dois continuer de creuser. Une fois encore elle croit en moi, une fois encore elle ne me juge pas alors que je le mérite.

J'ai finis mon cours d'Astronomie Avancée et me rend directement chez elle. Je dois me faire discret et passer par sa fenêtre, je finis par m'y faire. Je sais que ses colocataires ne verraient pas d'un bon œil notre relation, tout comme son « ami » Jared, le premier à juger. Quoi qu'il en soit, je suis content de finir ma journée et même ma semaine pour la retrouver. Elle est mon seul réconfort, je ne me sens plus en adéquation avec mes études, les cours sont de plus en plus difficile, surtout de me retrouver dans cette ambiance avec mes camarades de classe. J'ai esquivé toutes les soirées de la semaine organisées entre « mage noir » de promo. Je retrouve Emily à son bureau, en train d'étudier. Je l'embrasse dans le cou. J'ai pris 10 min pour m'arrêter acheter un dessert. Je pose la pâtisserie à côté d'elle. Un peu plus à l'aise dans sa chambre, je me permets de lui faire couler un thé et de me servir une tasse aussi. Avant elle, je n'avais jamais vraiment bu ou apprécié le thé.

Elle pose sa plume et ferme ses livres puis mange son dessert. Pourquoi est-elle soudainement aussi sexy en mangeant un gâteau ? Elle fait un commentaire assez équivoque sur un autre dessert qu'elle voudrait bien. OK voilà, nous y sommes, je me suis un peu amusé tout à l'heure et j'ai réveillé son désir. Je ne vais pas pouvoir m'en sortir ce soir. Elle va me dire que demain c'est le week end, que je pourrai dormir, je m'attends à tout. Et je ne vais pas pouvoir me défiler. Je ne réponds pas et détourne mon regard, j'essaye de changer de sujet en lui demandant sa lecture du moment, mais cela ne marche pas, elle me provoque en essayant de prétextant un manque d'expérience de ma part. Je relève un sourcil. Elle me cherche n'est-ce pas ? Elle se lève du bureau non s'en s'être essuyée la bouche de manière peu chaste.

Mon cœur bat la chamade, je sens un feu s'activer en moi. Je suis à la fois excité et effrayé. Elle arrive sur moi, assis sur son lit, elle met ses deux jambes de chaque côté des miennes. Mon souffle s'accélère alors qu'elle m'embrasse, évidemment je lui rends son baiser. Ses mains essayent de se frayer un chemin sous mon t-shirt, je la laisse toucher mes abdominaux, sentant le désir toujours plus grand. Je sais que je vais craquer, j'en ai beaucoup trop envie. Je passe mes mains sous ses vêtements et vient décrocher son soutien gorge très habilement dans son dos, souriant contre ses lèvres. Aucune expérience n'est-ce pas ?

Je la sens frissonner contre moi quand je nous rapproche. Rapidement elle sent « physiquement » mon désir grandir. Je viens enlever son pull, puis son haut, je la regarde quelques secondes, elle est magnifique. Je l'admire plein de passion et viens à nouveau l'embrasser. Et alors que ses mains se dirigent sur le bas de mon t-shirt pour tenter de le retirer, je l'éloigne doucement de moi, l'allongeant sur le dos. Je lui offre un chapelet de baiser, sur ses lèvres, son cou, je descends jusqu'à sa poitrine, je la force tendrement, sensuellement à rester allonger, je lui retire son pantalon puis subtilement son dernier sous vêtement. Je transpire de désir pour elle, mais je ne peux tout simplement pas m'abandonner encore, ce qui ne m'empêche pas de lui donner du plaisir, non ?

Ma bouche descend jusqu'à son intimité et je fais taire ses remarques comme quoi je serai un mauvais coup sans expériences. J'espère que cela lui changera les idées et la comblera, jusqu'à la prochaine fois où elle en voudra plus... Mais je comprends sa frustration. Je préfère l'être à sa place, car c'est effectivement très dur de ne pas aller plus loin, de ne pas faire qu'un avec elle. « Pas maintenant, pas maintenant » me dit la petite voix dans ma tête, ma conscience de tous les tourments que je lui ai fait vivre. Je prends autant de plaisir qu'elle, je l'espère. J'aime à savoir que je la rends heureuse, que je réponds à ses attentes, même si je sais qu'elle en voudrait plus et que je ne cherche qu'à gagner du temps. Mais je passe un aussi bon moment qu'elle visiblement. Après tout, je ne fais rien de mal, au contraire si j'en crois le langage de son corps. je ne m'arrête que quand je suis sûre qu'elle soit pétrie de satisfaction. Je remonte lentement son corps avec mes lèvres, n'épargnant aucune parcelle de peau jusqu'à son cou, ses lèvres. Je viens la blottir contre moi, sentant la chaleur de son corps contre le mienne. Je viens tirer les draps sur nous pour qu'on s'endorme. Ce moment est une première étape dans notre couple, et malgré tout le plaisir, je me sens un peu coupable, un peu coupable d'avoir la chance d'être avec elle, de pouvoir me nourrir de son désir, coupable d'être lâche et de gagner du temps. Coupable de lui cacher ma monstruosité.

:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

descriptionNo, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved EmptyRe: No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved Avec Thomas Scott-Rosier Samedi 2 mars 2002

Heureusement, Thomas semblait dire que mon plan lui allait. Tant mieux. Je supportais de moins en moins ce lieu et ces personnes, et j'espérais au minimum un dimanche un peu tranquille pour essayer de me remettre de tous les évènements. Bien sûr, il me faudra plus de temps, mais c'était tout ce que je pouvais m'accorder. Pour le moment. Il fallait que je vive au jour le jour, le plus possible, pour surmonter les épreuves. Je devais me concentrer sur ma survie, non pas sur ma peur, sur mon angoisse, sur les traumatismes qu'allaient m'engendrer ces deux jours. Ce qui était bien plus facile en étant dans les bras de Thomas. Lui, qui avait été mon bourreau pendant 10 ans. ll s'était moqué de moi, avait gâché mes devoirs, mes potions, il m'avait enfermée je ne sais combien de fois dans des lieux clos ou des salles, il m'avait rabaissée, il m'avait humiliée, il avait exercé une pression psychologique, mentale, tout le temps. C'était mon bourreau, et pourtant, je me sentais en sécurité contre lui.

J'avais pu voir le potentiel en lui, j'avais pu voir qu'il n'était pas que le raciste qu'il avait pu être. Que même si son cœur et ses pensées étaient noires, ce n'était pas irrémédiable. Il me l'avait prouvé, en me sauvant la vie, plusieurs fois. En me rendant visite alors que j'étais pétrie de terreur chez moi, en lisant mes livres et en me posant des questions sur ma culture et mes passions. Il avait amorcé le changement lui-même, et j'avais suivi. J'aurais pu regretter, en voyant sa famille, en voyant dans quelle situation il m'avait involontairement mise. Mais c'était le mot. Involontairement. J'aurais pu croire qu'il avait voulu me rappeler ma place, que sa famille considérait comme inférieure. Mais il m'avait aidé à cacher mon identité. Il mentait, pour moi. Il me protégeait. Et il était amoureux de moi. Alors qu'il guidait les mouvements de la danse, il finit par me faire tourner sur place. J'essayais de garder un air gracieux et sûr de moi, avant de retourner contre lui. Son sourire est heureux et sincère. Et je le lui rends, moi aussi, sincèrement. J'étais même sûre que mes yeux pétillaient. Comment je pouvais faire autrement ? J'avais presque l'impression que nous étions que tous les deux. Je pouvais oublier tous les Mangemorts, ou partisans des Mangemorts, qui se trouvaient ici. Il n'y avait que nous deux.

On dansa toute la soirée. Au moins, ça nous permit d'éviter les conversations, et de bavarder entre nous, à voix basse. Et de profiter de l'autre. Parce que quand je faisais le point, nous n'avions jamais vraiment profiter de notre relation naissante, depuis notre premier baiser. Après avoir été sortie de ce placard où nous avions passé la nuit, nous nous étions seulement croisés dans les couloirs. Nous ne nous étions revus qu'à l'attentat. Et j'estime qu'une soirée et une nuit post-attentat alors que nous étions officiellement dans des camps opposés n'étaient pas un vrai moment à deux. Je ne savais pas quand nous allions pouvoir en avoir un, surtout dans les prochains jours. Comment allions-nous faire, alors que j'aurais dû mourir de ses mains ? Alors oui, je profitais de ce moment de danse entre nous, même si le contexte n'était pas idéal. Il fallait juste arrêter, le temps de manger les desserts. Et, étonnement, nous avons pu partir assez tôt -même si j'aurais aimé que ce soit plus tôt encore- pour aller dormir. Bon, le fait que Mulciber intervienne sous Impero avait sûrement fait pencher la balance de notre côté.

Dans la chambre, alors que Thomas m'indique qu'il va sous la douche, je me mets à son bureau, pour prendre un papier net et commencer la fausse lettre. Heureusement que peu semblaient réellement lire le russe, parce que mon niveau n'était pas assez excellent pour faire une lettre incroyablement vraisemblable. Je me débrouillais, mais l'idée était surtout de faire illusion. Thomas m'aida pour les tournures quand il sortit de la douche, et je la remis au propre, avant de la mettre dans une enveloppe et de mettre mon faux nom dessus. Enfin, je la confie au jeune homme, avant d'aller moi aussi dans la salle de bain. C'est avec un soupir de soulagement que je me débarrassais de cette robe que je ne supportais plus, avant de me glisser sous l'eau chaude. Je me démaquillais à l'aide du savon -ça ira bien pour ce soir-, avant d'enfiler un tee-shirt que Thomas m'avait prêté. J'adorais les vêtements amples et confortables. C'était même pour ça que je piquais souvent les pulls de Jared quand j'allais chez lui, mais je continuais comme ça, j'allais finir par me servir dans une autre armoire. Après avoir lavé mes dents, je rejoignis Thomas dans le lit.

Enfin, un moment tous les deux. Je sentis le soulagement s'emparer de moi. Nous étions loin de sa famille et des amis qui faisaient de toute façon la fête, je savais qu'il avait verrouillé la porte, nous étions tranquilles pour la nuit. J'espérais une bonne nuit de sommeil réparatrice. Même si je souris quand je sentis les lèvres du jeune homme contre les miennes. Je répondis fièvrement à son baiser. Un moment à deux ? Enfin ? Mais avant même que des idées plutôt salaces s'emparent de moi, il s'éloigna de moi une nouvelle fois. « Je... je peux juste te serrer dans mes bras ? » Franchement, pour une fois, pour une fois que je ne pensais pas à lui sauter dessus, il fallait qu'il brise des espoirs même pas nés. Juste à cause de ça, comme une gamine, je ne pus m'empêcher de lui en vouloir. Un tout petit peu. Plus que de lui en vouloir, je ne comprenais pas. Ce n'était pas la première fois qu'il me repoussait sans explication, et je commençais à me poser de sévères questions sur le pourquoi de ses refus. J'avais même peur que le problème vienne de moi… Sauf que ce n'était pas vraiment le moment, ni le lieu, pour lui en parler. Alors, je me contentais de sourire dans le noir. « Bien sûr. » Puis, me rappelant qu'il ne me voyait pas, je ne pus m'empêcher de rajouter : « Mais je peux quand même continuer de t'embrasser ? Sans aller plus loin, promis. Je respecterai ton refus. » Le consentement, c'est important. Même si je le harcèle plus ou moins sexuellement, j'ai conscience que je dois respecter ses limites.

Malgré tout mon désir de respecter son choix, le fait qu'il ne me l'explique pas me titille un peu. Alors, je finis quand même par ce que je fais de mieux : emmerder. Jared dit même que je suis une chieuse professionnelle, alors… Il faut bien que ce talent serve. Grâce à lui, mon meilleur ami fait plus ou moins tout ce que je veux, je peux bien essayer d'avoir des explications du mec que j'embrasse avec, non ? « Tu sais, tu me peux me le dire, si tu es gay. Je serai juste vexée que tu m'aies menti. Ou alors, tu as des problèmes en bas et tu oses pas me l'avouer ? » L'attaquer sur sa virilité, check. Je suis vraiment affreuse, je sais. « Non Emily je ne suis pas gay et tout fonctionne bien en bas. C'est juste que ce n'est pas... le bon moment, je suis très mal à l'aise dans cette maison, ne l'es-tu pas ? Et puis avec ce sort, je suis vraiment épuisé… » Si, j'étais mal à l'aise. Bien sûr. Et je comprenais que ce n'était pas le lieu, ni le moment. Mais juste l'emmerder sur ça me permettait d'oublier un peu le contexte, justement. Essayer de trouver un peu de légèreté. C'est pour cette raison que je continuais sur ma lancée : « Est-ce que tu es aussi épuisé que ton dernier coup t'ai planté pour moi ? T'as jamais réussi à t'en relever, c'est ça ? » Seigneur, je suis horrible. Mais je me trouve drôle, et c'est ça le pire. « Et puis c'est toi qui m'a piqué mon coup d'un soir je te ferai dire. » Je me mise à rire contre son torse. Le front contre son tee-shirt, un rire incontrôlable s'échappa de mes lèvres. Comme si j'essayais d'évacuer une partie de ma tension. « Oui, c'est vrai. Et c'était une très bonne nuit, figure-toi. Courte, mais très bonne. » « Je savais pas que t'étais... enfin... que tu le faisais avec des filles. Est-ce que c'est ma faute tu crois ? Que tu as perdu confiance aux hommes à cause de ce que je t'ai fais ? » Mon amusement ne se calmait pas, au contraire. Comment on pouvait croire ce genre de choses ? Bon, ok, parce qu'il est rempli d'idées pré-conçues. Mais, à ce moment précis, je préférais en rire plutôt que de me mettre en colère. « Non, ce n'est pas toi. Je suis juste née comme ça. Je suis bisexuelle, ça veut dire que j'aime les deux genres, c'est comme ça. Je ne peux pas choisir, le monde est rempli de beaux et de belles gosses. » Et toc. Peut-être que tu ne me trouves pas assez belle pour toi, Thomas, mais je sais que moi, je peux attirer les deux, et je prends qui je veux. Je sais, c'est puéril de penser comme ça, mais je ne peux pas m'en empêcher.

Thomas ne répond pas, et au moment où je me dis que je suis peut-être allée trop loin, je le sens me serrer dans ses bras. Je pose définitivement ma tête contre lui, en fermant les yeux. C'est aussi bien que la nuit dernière. Juste nous deux. Ce n'est pas la première fois qu'on dort ensemble. La première fois était quand je me sus trouvée chez lui. Et encore, lui était sur le canapé. La seconde fois était la première fois que nous avions partagé un lit. Le lit de camps de l'université, le temps de la tempête. Puis il y a eu le placard, où c'est la première fois que j'ai dormi volontairement dans ses bras. C'était peut-être notre cinquième nuit ensemble, mais nous n'avions toujours pas dormi dans le même lit juste pour le plaisir d'être ensemble. Même la nuit dernière était pour me sauver de l'attentat. J'avais hâte de pouvoir aller chez lui, ou que lui vienne chez moi, qu'on dîne ensemble et qu'on partage le même lit sans que le monde extérieur ne l'ait décidé pour nous. J'avais hâte de retrouver ma vie, et de pouvoir l'inclure dedans. « C'est si calme dans tes bras. C'est si silencieux, si reposant. Je n'ai jamais connu cela avec personne d'autre. Tout devient plus facile, plus apaisant. Je ne saurai pas décrire ce que je ressens car c'est exceptionnel, toutes les voix se taisent, je n'entends que mon cœur, mes pensées sont plus claires. » « J'ai toujours pris le soin de fermer mon esprit, dès que j'ai appris. Et je devais le faire inconsciemment déjà avant. » Je chuchotais, le cœur battant. D'un coup, je me demandais si il ne m'aimait pas que pour mon don. Peut-être que c'était pour ça qu'il ne voulait pas coucher avec moi ? Je le répugnais physiquement, mais je lui apportais la tranquillité nécessaire ? Je me promis de régler cette histoire dans les prochains jours, en me rapprochant de lui. Si je devais découvrir la vérité, et que c'était celle-ci, je ne pouvais pas me mettre avec lui. Il fallait que je protège mon cœur. Même si c'était trop tard… « Emily, je ne veux plus faire de la magie noire. Il faut que tu m'aides. Je ne sais pas ce que je dois faire. Mes études... Je n'en ai plus envie. » Oh… Cette confidence, je ne m'y attendais pas du tout, par contre. Et c'était une surprise plutôt agréable. Je profitais que son visage soit proche du mien pour l'embrasser doucement. « Je t'aiderai. Je te le promets. » Après tout, il fallait bien trouver quelque chose qui lui plaise…

Dimanche 3 mars 2002

Au petit-déjeuner, le courrier fut distribué. J'expliquais le contenu de ma fausse lettre, et heureusement, les parents de Thomas me crurent. Ils m'autorisèrent à partir, et quand ils ont su que Thomas était invité, il put partir aussi. On ne s'attarda pas, dès qu'on put, on partit. On transplana immédiatement dans Druid's Oak, et je sautais dans ses bras, rassurée d'être sortie de là en vie, et en seul morceau. Les rues étaient plutôt désertes, alors j'en profitais pour l'embrasser longuement dans un coin de rue, avant de lui dire de me rejoindre, et qu'on passe la soirée ensemble. Je lui avais tout de suite dit que c'était pour dormir, et je lui avais expliqué que je rêvais d'une nuit ensemble, sans facteur. Je lui racontais mon désir de reprendre ma vie en main, et qu'on puisse passer notre vraie première nuit de sommeil ensemble, qu'on l'ait décidée, et que ce n'était pas parce qu'on était enfermée, que j'avais besoin d'un refuge ou autre. Qu'on le voulait tous les deux. Ça semblait le rassurer, et il me promit de venir. C'est là que je le laissais pour me dépêcher de rejoindre l'appartement de Jared.

Jared… Je ne l'avais pas vu depuis l'attentat. Si je me fiais aux journaux, il était toujours en vie. J'avais besoin de le voir, de le toucher, même si il détestait ça, pour en être sûre. J'avais besoin de sentir mon meilleur ami. Quand je toquais à la porte, je ne pus m'empêcher d'être soulagée de voir ses soeurs apparaître. « Emy ! Tu es… » « … en vie ! » Les deux me prirent d'un seul coup dans leurs bras, au point de m'étouffer. Je ne m'en plaignais pas, et je les serrais fort contre moi aussi. « Eireann ! Alana ! Vous êtes toutes les deux là. Et en vie. » « C'est Sa Majesté Bleddyn qui nous a sauvées. » « Avec Jared, ils nous ont ordonné de rentrer en Irlande. » « Et ils ont bien fait ! » Je ne pus m'empêcher de rire, avant qu'elles ne me fassent rentrer dans leur appartement. Puis, je tiquais. « Jared n'est pas rentré avec vous ? » Est-ce qu'il allait bien ? « Il est resté avec le prince. » « Il est resté se battre. » « Et il est où, là ? » Après tout, c'est lui que je venais voir. J'avais besoin d'être rassurée. De le voir, de le savoir en vie. « Il est à Poudlard. »[/b] « Il est parti voir sa patiente. » Oui, j'en avais entendu parler. Bon, au moins, il était en vie. Tant mieux. Je sentis un énorme poids se lever de mes épaules, et ma gorge se desserrer. Je leur demandais l'autorisation de l'attendre dans sa chambre, ce qu'elles acceptèrent.

La chambre de Jared était toujours aussi sombre et vertes, avec ses plantes. Mais, d'un autre côté, je la trouvais rassurante. Sûrement à cause des nombreuses heures que j'avais passées ici ? De son odeur familière ? Je me laissais tomber sur son lit, le cœur battant. J'espérais vraiment qu'il n'allait pas tarder. Surtout si je devais passer la soirée avec Thomas. J'acciotais le premier livre que je vis, avant de grimacer. Un livre de médecine, super. Mais je ne pouvais pas vraiment lire, de toute façon, j'avais juste besoin de m'occuper les mains en l'attendant. Je réfléchissais surtout à comment justifier mon weekend. Je ne pouvais pas encore lui dire que je l'avais passé avec Thomas, et surtout, que c'était lui qui m'avait sauvée… Il allait s'énerver, et je ne le voulais pas. Disons que j'avais la flemme de me battre, alors que je n'avais qu'une seule hâte, celle de le voir.

J'avais attendu quelques heures, et je commençais sérieusement à avoir faim, quand enfin, la porte de sa chambre s'ouvrit. Il eut à peine le temps de me voir que je me levais. « Jared ! » Bon, je n'étais pas aussi rapide qu'un loup, et peut-être qu'il eut le temps de me reconnaître, ou, au moins, de reconnaître ma voix ou mon odeur, il n'empêche qu'il ne ferma pas ses bras quand je sautais sur lui. Bien au contraire, il m'attrapa au vol alors que j'entourais son cou de ses bras, et sa taille de mes jambes. « Oh, tu es là, c'est bien toi, tu es en vie… » J'enfuis mon visage dans son cou, comme pour essayer de toucher le plus de surface de son corps. Je m'accrochais à son tee-shirt, et je ne me décrochais pas de lui. De toute façon, je ne comptais pas me défaire de ma position de koala pendant encore quelques secondes. J'avais besoin de ça. Et vu la manière dont il me serrait, lui aussi. « Je vais bien, je t'assure, tout va bien, on ne m'a pas fait de mal… J'ai juste été touchée par le Feudeymon… » Evidemment, âme de médecin oblige, Jared me posa pour se détacher de moi, et regarder ma blessure. Je retirais mon gilet pour lui montrer mon bras, et je croisais les doigts pour qu'il ne sente pas l'odeur de Thomas sur moi.

Il défit les bandages de mon bras pour regarder. « J'ai reçu les premiers soins, déjà. Mais comme c'est de la Magie Noire, je risque d'avoir des traces à vie, non ? » Au moins, c'était bien discret que le Sang-de-Bourbe qu'on m'avait gravé dans la peau… A cette pensée, je frissonnais, et j'essayais de changer de sujet. Il fallait que je fasse un tri dans mes souvenirs, absolument pas. Ou que je m'en créé de nouveaux très rapidement, des souvenirs heureux. « J'ai réussi à m'échapper très vite, on m'a prise en charge, puis on m'a dit de me cacher le temps du weekend. Je ne pouvais pas écrire de lettres, il paraît que c'était trop dangereux… » Juste donner quelques gouttes de vérité. Pour satisfaire sa curiosité, pour le rassurer. Physiquement, j'allais bien. Mentalement, il savait que j'encaissais beaucoup plus ces dernières semaines depuis mon entrée à l'Université. « Laisse-moi le temps de digérer ces deux jours, puis je te donnerai plus de détails, promis… Laisse-moi juste le temps. » Je lui souris doucement. Je le laissais terminer je-ne-sais-quoi avec mon bras, avant d'attaquer ce qui m'intriguait : « Et toi, espèce d'idiot, il paraît que tu te lances dans la bataille avec Bleddyn Iceni ? Tu veux mourir, ou quoi ? » Je lui jetais un faux regard noir, avant de lever les yeux au ciel, les bras croisés. Finalement, c'est lui qui était plus en danger que moi, vendredi ! On ne parlera pas de samedi. Je ne voulais pas me rappeler d'hier. « Je te fais une proposition : tu m'offres le déjeuner, et tu me racontes tout ça, ok ? J'ai une faim de loup ! » Je lui fis un clin d'oeil, avant d'exploser de rire. J'adorais l'emmerder, et ça prenait plusieurs formes. L'une d'entres elles était d'utiliser toutes les expressions avec le mot loup dedans, juste pour l'entendre râler.

Vendredi 8 mars 2002

Thomas qui me rendait visite, ça adoucissait ma fin de semaine, et ma fin de journée. Même si c'était pour parler de choses sérieuses. Ce n'était pas grave. J'étais contente de le voir. « J'aurai du t'en parler plus tôt je pense, mais... je n'ai jamais de compte à rendre à personne, je n'ai jamais demandé conseil ou partager ma vie avec quelqu'un, mais aujourd'hui j'ai besoin de ton avis, de tes conseils… » Je suis étonnée de cette confidence. Déjà, je ne savais pas qu'il n'avait pas partagé une intimité comme celle qu'on a avec d'autres personnes. Ça veut dire qu'il n'a jamais été en couple, qu'il n'a eu que des plans culs ? Même moi, j'avais vécu ça avec Harry. J'étais flattée d'être sa première. « J'espère que tu comprendras que je ne t'en ai pas parlé avant, avec tout ce qui s'est passé. Cela ne m'implique pas seul, il y a une autre personne en jeu. Mais je suis persuadé que cela à un lien avec mon histoire, avec tes découvertes ce week end. » Je délaissais le rangement de mes livres, pour me tourner totalement vers lui, en lui souriant doucement. « Je peux comprendre que tu ne m'en ais pas parlé, surtout si ça concerne quelqu'un d'autre. Déjà, je suis touchée que tu m'en parles. » Je caressais doucement sa joue, avant de continuer à ranger mes livres. Il semblait angoissé, et ça se voyait dans sa manière d'attraper un ouvrage pour le tripoter. Si je continuais de ranger, peut-être qu'il se sentirait moins oppressé ?

« J'ai reçu une lettre étrange il y a quelques semaines. Une lettre venant d'une prisonnière d'Azkaban. » Je me figeais en entendant le nom de la prison. Comment ça, Azkaban ? Je n'étais même pas en colère qu'il ait encore un pied dans ce monde, bien au contraire. Après le weekend chez ses parents, je me rendis compte de la difficulté de partir de là. J'avais juste peur pour lui. « Je suis allé la voir deux fois. Elle s'appelle Rose Elmas, une empoisonneuse qui a sévit du temps de la première ère de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Elle n'était qu'une adolescente quand elle a rejoint ses rands. Elle a accouché d'une fille en prison. Une fille qui est à Poudlard actuellement. Qui a grandit en foyer. Elle a changé de nom pour avoir une vie à l'abri. Loin des Mangemorts. » J'adressais une pensée émue pour cette jeune fille qui avait fait le choix de ne pas suivre le chemin de sa mère. Ayant vécu 24 heures avec une famille très extrémiste, je commençais à comprendre son choix de changer d'identité. Mais je gardais mes pensées pour moi pour essayer d'encourager la suite des confidences de Thomas. « Et donc, tu es allé voir cette fameuse Rose ? » « Rose dit qu'elle connaît mes parents, qu'ils ont une dette. Et elle fait appel à moi, car jamais mes parents ne viendraient à Azkaban. Elle veut que je paye cette dette de sang-pur. Et... il ne peut pas en être autrement. Pour l'accomplir, elle a voulu que je retrouve sa fille qu'elle n'a jamais connu. Avec ses informations j'ai retrouvé Hécate à Poudlard. J'ai utilisé la magie du sang, avec le sang de Rose. Je... il fallait que je la retrouve. » Oh, pauvre fille. Elle semblait avoir tout fait pour changer de vie, changer d'identité, et un type envoyé par sa mère la retrouvait. Je n'osais pas imaginer sa détresse.

Mais en voyant le regard de Thomas, j'essayais aussi un peu plus de me mettre à sa place. C'était étonnamment plus facile depuis que je voyais ses changements, et depuis que j'avais vu l'environment toxique dans lequel il vivait. Une dette magique. Je n'en avais jamais eue, mais je pouvais bien imaginer ce que cela impliquait. Et puis, Thomas était en pleine redécouverte de lui-même. Il avait besoin de réponses à ses questions, et je pouvais comprendre pourquoi il faisait ça. Je pris doucement le livre qu'il tenait entre les mains, en lui demandant : « Comment a réagi sa fille ? Hécate ? » « J'ai rencontré Hécate, j'ai été honnête avec elle. » « Tu as bien fait. » Il semblait tellement mal à l'aise, que je voulais lui montrer que je ne portais aucun jugement. Thomas avait encore l'air d'apprendre, et je ne voulais pas briser ses efforts. Il fallait aussi pointer ce qu'il y avait de positif… Non ? Du moins, c'est ce que je supposais. Peut-être que je me montais la tête en me disant qu'il se souciait de ce que je pensais de lui. « Je lui ai raconté ce que m'avait dit sa mère, et ce qu'elle voulait en retour. Hécate était d'accord pour m'aider, j'ignore pourquoi, mais elle a accepté une partie du marché de sa mère. Faire une photo. Je suis donc allé à Azkaban aujourd'hui donner la photo à Rose, mais évidemment c'était de la pure manipulation, elle en veut plus. J'étais furieux, prêt à laisser tomber, pensant que c'était une menteuse, qu'elle n'avait rien sur mes parents, mais elle a… » Je rangeais mon dernier livre quand Thomas s'interrompit dans ses paroles.

Je me tournais vers lui, surprise de cet arrêt brusque. Qu'est-ce qu'elle a bien pu lui faire pour qu'il s'arrête comme ça ? Est-ce qu'il était vraiment obligé d'y retourner, si c'était une telle menteuse ? « Ça ne va pas ? Qu'est-ce qu'elle t'a fait ? » « Est-ce que tu veux bien voir ? Tu sais... regarder dans mon esprit ? » Je m'étais approchée de lui, un peu inquiète. Et maintenant, surprise qu'il me demande ça. Je me souvenais très bien de sa réticence, d'il y a une semaine, pour que je connecte nos deux esprits pour que nous puissions communiquer sans parler. Et là, il voulait bien ? « Tu es sûr de toi ? » Il prit mes mains pour les poser sur sa tête. Comme je l'avais déjà fait, pour isoler son esprit de ses angoisses. Normalement, je n'avais pas besoin de contact physique pour la Legilimancie, mais si ça pouvait le rassurer… « S'il te plaît Emy, regarde par toi même, et dis-moi que je n'ai pas eu tort, que je n'ai pas fait cela pour rien, encore une fois… » Son ton suppliant me brisa le cœur, et je lui souris, un peu tristement. « D'accord. J'y vais, d'accord ? » Je voulais le prévenir, pour qu'il ne soit pas prit au dépourvu. Qu'il ne se sente pas piégé. Il ferma les yeux, mais pas moi. J'avais besoin d'un contact visuel pour pénétrer dans ses souvenirs. Il me facilita la tâche en les plaçant à la surface. Je le voyais dans un couloir sombre, face à une très belle femme blonde. Les deux étaient séparés par une grille.

« Je vais être bonne joueuse, et te dire une information. Minime, mais elle prendra tout son sens quand tu sauras toute la vérité. Que je te dirai quand j'aurais ce que je veux. » « Vous en demandez trop ! Vous n'êtes pas vraiment en position de force derrière des barreaux ! » « Ta mère est une personne inoffensive. Mais ton père… Méfie-toi de lui. Il est bien plus puissant que tu ne peux l'imaginer. » « Vous parlez de quel père ? Evan Scott n'est pas mon père n'est-ce pas ?! Qui est Tyler Winston ?! »

Une fois la scène terminée, je retire doucement mes mains de la tête de Thomas. Je le regarde. J'ai du mal à savoir quoi dire. Qu'est-ce que je pouvais faire dans cette situation ? Qu'est-ce que je pouvais lui dire ? Lui ne me quitte pas des yeux, et c'est lui qui reprend la parole en premier. « Qu'en penses-tu ? Je pense qu'elle sait des choses, qu'elle peut m'apprendre la vérité sur mon identité, sur mon père. Elle doit connaître Tyler Winston. » Je hoche lentement la tête en essayant de me remémorer les images que je venais de voir. « J'ai vu une étincelle dans ses yeux, quand tu as prononcer le nom de Tyler Winston. Ou elle sait en effet des choses, ou elle te mène en bateau depuis le début. » Je finis par m'asseoir par terre, en tailleur, contre les rayonnages. Je regarde l'heure sur ma montre. Ma journée est finie, celle de Harry aussi. Il est sûrement déjà parti rejoindre sa petite amie. Moi, je n'ai pas envie de bouger de là. Pour une fois que je peux passer du temps avec Thomas sans craindre qu'on nous surprenne… Il doit penser la même chose, comme il s'asseoit à mes côtés. « Tu devrais rapidement aller voir Hécate, et lui dire tout ce que tu as appris. En tant que fille de Rose Elmas, elle sait peut-être des choses. Elle te donnera sûrement des armes, pour la prochaine fois où tu iras la voir. » Parce que je ne suis pas idiote, je sais que Thomas retournera la voir. Il a besoin de ses réponses, ce que je peux comprendre.

Je prends sa main, en lui souriant doucement. J'avais une proposition à lui faire, mais je ne suis pas sûre qu'il soit d'accord… « Si tu veux, je peux même venir la prochaine fois à Azkaban avec toi, pour lire dans ses pensées. Peut-être que je peux trouver le nom de tes parents, savoir ce qu'elle sait ou non ? » Je sais que l'idée peut paraître fumeuse. Moi, une Née-Moldue, qui va rendre visite en prison à une empoisonneuse qui adhérait aux idées du Seigneur des Ténèbres ? Je peux comprendre que Thomas s'inquiète. « Elle n'aura même pas besoin de me voir. Je peux me cacher, derrière un mur, quelque chose. Il faut juste que… Que moi, je la vois visuellement. Pour créer un contact. » Je propose, mais au final, c'est lui qui aura le dernier mot. Ce sont ses visites, pas les miennes. Je me propose, mais je ne veux qu'il se force pour me faire plaisir. C'est aussi la quête de son salut. Découvrir qui il est. J'aimerai que, à terme, ça le fasse quitter la famille Scott-Rosier. Et il n'y a plus qu'à espérer que sa vraie famille apportera un peu moins de problèmes… Je continue de garder ma main dans la sienne. Avec mon pouce, je caresse doucement le dos de sa main. « Tu n'as pas eu tort, de faire ça. » Je tourne la tête pour le regarder. « Tu as eu raison de faire ça. Bon, peut-être qu'aller voir une pauvre gamine qui n'avait rien demander n'était pas la solution idéale, mais si c'était la seule… » Tant qu'il respecte ses limites, tout devrait aller. Je dois lui faire confiance. J'ai confiance en lui pour tellement de choses, mais je sais qu'il a encore du mal à se détacher d'anciennes habitudes. La manière dont il voit Jared en est la preuve, encore. J'ai encore du boulot, si il accepte de me garder dans sa vie.

Je relevais brusquement, je relève la tête, parce que j'entends du bruit. « Tu voudras bien me tenir au courant ? Et, par pitié, dis-moi si il y a quelque chose que je peux faire pour t'aider. Oh, et tu le fais confiance ? » Une fois qu'il me dit oui, je me dépêchais d'aller au fond de la bibliothèque, pour aller dans la réserve. La salle était plutôt grande, et il y avait des tables et des chaises. Elle nous servait de salle de pause, avec Harry. Je demandais à Thomas de m'attendre ici, le temps que j'aille nous chercher des repas. Ma journée était terminée, la sienne ne commençait pas avant quelques heures, alors, autant en profiter, non ?

Vendredi 8 mars 2002 à 23h40

Et on profita de ces dernières heures ensemble. J'avais ramené discrètement des repas, et on parla longtemps dans cette réserve. Nous étions cachés, nous n'avions pas à nous cacher des regards des autres. Nous nous sentions presque en sécurité, dans cette salle. Et l'avantage était sa taille. Thomas ne fit aucune crise d'angoisse. Peut-être que les baisers que nous avions échangés après le repas, avant son cours, avaient aidé. J'étais rentrée dans mon appartement en colocation assez tard, quand il partit en Astronomie Avancée. J'avais emménagé avec mes nouveaux colocs en début de semaine. J'en avais parlé à Oscar le mois dernier, et j'avais un peu pressé après l'attentat. Je me sentais beaucoup plus en sécurité avec deux gars, et le mien qui passait tous les soirs. On s'évitait volontairement en journée, depuis une semaine, pour ne pas éveiller les soupçons, mais il passait tous les soirs chez moi. Je savais qu'aujourd'hui ne dérogerait pas à la règle, alors, je révisais distraitement mes cours en l'attendant. Le pauvre terminait à 23 heures 30. Horrible pour un weekend.

Quand je l'entendis arriver à ma fenêtre déjà ouverte, je me contentais de poser ma plume, et de sourire quand il m'embrassa dans le cou. J'aimais toutes ces petites attentions, ça me faisait sentir spéciale. Et j'aimais ça. Je ne me voyais plus comme l'affreuse Sang-de-Bourbe qui ne méritait pas sa place. Je le regardais se faire un thé pendant que je réunissais vaguement mes parchemins. Maintenant que je vivais dans un vrai appartement, je n'avais plus un coin cuisine et une minuscule salle de bain. Mais j'avais quand même garder mon nécessaire à thé. J'aimais en avoir à proximité de mon bureau et de ma bibliothèque. Et, petit à petit, Thomas me rejoignit de plus en plus dans la dégustation de cette boisson. J'ouvris joyeusement le carton à desserts qu'il avait ramené. Le Pays des Merveilles, une fois de plus. Il allait toujours prendre à emporter là-bas, sans jamais m'emmener. Est-ce qu'un jour, on pourra faire un réel date en extérieur, sans se cacher ?

« Merci d'en avoir ramené. » Je commençais à manger mon dessert, en regardant Thomas. Je repensais à ce moment, dans la bibliothèque, quand il m'avait frôlée volontairement. Alors, lui aussi avait envie de passer à l'étape physique supérieure ? Ou je me faisais des films ? Est-ce qu'il m'avait chauffée volontairement ? Pour savoir, il n'y avait qu'une seule chose à faire : continuer de le harceler sexuellement. Sans aucune honte. « Même si je mangerai bien un autre type de dessert ce soir. » Thomas détourna les yeux, et essaya même de changer de sujet. Oh, mais non mon grand. Tu ne m'aurais pas comme ça. Tu m'avais excitée volontairement, il fallait désormais assumer. « Je pense avoir compris pourquoi tu continues de dire non, comme ça. Il faut me le dire, si tu es encore puceau, tu sais. Si ça se trouve, c'est Millie qui était censée être ta première fois ? » Millie était la seule et unique conquête que je lui avais volée, juste pour le plaisir. Je l'avais déjà emmerdé avec ça la semaine dernière, mais cette fois, je cherchais un nouvel angle d'attaque. Et puis, je savais que ce que je disais était faux. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je me disais que plus je prononçais des énormités dans ce genre, plus il allait pouvoir me dire la vérité.

Mais comme apparemment, ça ne marchait toujours pas, je décidais de continuer ce que je faisais. Tester ses limites. Je finis par le regarder dans les yeux en essuyant un coin de ma bouche avec mon doigt, avant de le glisser entre mes lèvres, l'air très équivoque. On pouvait croire que je ne pourrais pas être plus claire, et pourtant, ça ne m'empêcha de me lever de ma chaise, pour me rapprocher de lui. Assis sur le bord de mon lit, il me laissait une graaande marche de manœuvre. Je finis par m'asseoir à califourchon, au milieu de ses cuisses, pour l'embrasser. Mes mains trouvent naturellement leur place dans son cou, pendant que je me redresse légèrement. Thomas est obligé d'incliner le cou en arrière pour continuer notre baiser. Ça me permet de faire glisser mes mains le long de ses épaules, puis de son torse, jusqu'au bas de son tee-shirt. Elle glisse sous le tissu, et cette fois, je peux explorer ses abdos à l'aveugle sans qu'il ne m'arrête. Mon cœur bat la chamade. Ça y est ? C'est le soir où, enfin, il arrêtera de me rejeter ?

Ses propres doigts se baladent sous mes vêtements, dans mon dos. Ils montent, et je les sens s'attaquer à ma bande de soutien-gorge. Il le dégraphe très rapidement pour quelqu'un que j'ai accusé être sans expérience. Je sens son sourire, et je ris doucement contre ses lèvres quand je sens mes seins être libérés. Thomas me rapproche un peu plus de lui, et je sais. Je sais qu'il es excité, qu'il en veut autant que moi, voir plus. Je suis juste obligé de le lâcher quand il fait remonter mon pull, puis mon chemisier. A moitié nue sur ses jambes, je le laisse me regarder. Je n'ai plus honte de lui montrer mon buste, maintenant que toutes mes marques aient été effacées. Il reste juste un bout de peau légèrement abîmée sur le haut de mon bras, sous l'épaule, mais il faut le savoir pour le voir. C'est le reste de l'attentat. La preuve que j'y étais, que j'étais à côté d'un Feudeymon.

Heureusement, je l'oublie très vite quand Thomas m'embrasse à nouveau. Est-ce que je pourrais me lasser de cette sensation, un jour ? De ses baisers, de ses lèvres sur les miennes ? Peut-être, si on devait se séparer un jour. Mais ce serait douloureux. Brise-cœur. Peut-être pas, si nous trouvions un moyen de rester ensemble toute notre vie. Je profite de ce baiser pour essayer de lui retirer son tee-shirt, mais à la place, il me fit basculer sur le matelas. Très bien, monsieur semble vouloir mener. Je note. Thomas se remit sur moi pour m'embrasser. Les lèvres, puis le cou. Il descendit sur mes clavicules, sur ma poitrine, mon ventre. Il se creuse sous l'effet du désir et du plaisir que je ressens. Je ne parviens même pas à me relever, et je sens seulement ses doigts qui déboutonnent habilement mon pantalon, pour me le retirer, avant de s'occuper de ma lingerie restante. Et je sursaute quand je sens ses lèvres sur les miennes.

Oh, par Merlin. Je ne m'attendais pas à ça. Mon dos se cambre rapidement sous son savoir-faire. Ma respiration s'accélère, mon ventre continue de se creuser, et je ne peux pas m'empêcher m'accrocher aux draps. Cet enfoiré sait vraiment y faire ! Ma respiration s'accélère, tout comme mon désir. Je suis incapable de penser, ou de réfléchir. Pas même de parler. Je le laisse faire, incapable de prendre la moindre initiative. De toute façon, pourquoi arrêter ce qui me fait un bien fou ? Tellement fou qu'il parvient à me faire jouir deux fois.

Thomas finit par remonter le long de mon corps, en embrassant toutes ses parcelles. Alors que je pense pouvoir lui rendre la pareille, il se contenta de rabattre la couette sur nous et de me prendre dans ses bras. C'est tout ? Ça s'arrête là ? Je le laisse faire et je me blottis contre lui. Maintenant que j'ai (presque) retrouvé toutes mes facultés mentales, je fais le point. Je pensais, au début, qu'il rejettait mes avances parce que le problème venait de moi. De mon être, de mon sang. Mais il venait de prouver le contraire. Je l'avais senti, dans sa manière de me toucher, dans sa manière de m'embrasser. Alors, quoi ? Quel était le problème ? Pourquoi, quand je lui posais la question, il changeait toujours de sujet ? Quel secret il me cachait ? Parce que ça ne pouvait être que ça. Qu'un secret. Et ça commençait à peser lourd sur mon cœur. Parce que ça voulait dire qu'il ne me faisait pas confiance, n'est-ce pas ? Je savais qu'il osait me confier certaines choses. Comme ses visites à Azkaban, ses recherches pour ses parents. Mais cette confiance ne devait pas être totale. La preuve, il ne me disait toujours pas pourquoi il ne voulait pas coucher avec moi.

Je ne voulais tout de même pas gâcher cette soirée, ce moment entre nous. Je tendis le bras pour éteindre la lumière de ma chambre, en ne laissant que la lampe de chevet allumée. Je me redressais sur un coude, l'autre main tenant un drap sur ma poitrine. Je devenais ridiculement pudique, mais tans pis. « Thomas… On n'a jamais parlé de notre relation, depuis l'épisode du placard. » On s'était embrassé, plusieurs jours, plusieurs fois par jour ; on avait dormi ensemble ; il m'avait appris à danser ; il m'avait sauvé la vie. Mais j'avais besoin de mettre des mots sur ce que nous étions. Pour me rassurer. « Je sais que tu es amoureux de moi, et tu viens me voir tous les jours, alors… Je me demandais comment tu nous voyais. Est-ce qu'on est en couple ? Est-ce qu'on est un flirt ? Est-ce qu'on est des amis avec intérêt ? Est-ce qu'on est ami, déjà ? Je veux dire, on n'est même pas vraiment passé par ce stade-là. Tout est allé très vite. » Et ce n'est pas pour me déplaire, bien au contraire. J'aimais le voir s'ouvrir de plus en plus, j'aimais le découvrir et être rassurée sur plein de choses depuis que nous nous rapprochions. Au moins, même si j'avais des doutes, des questions, cette vitesse faisait qu'ils ne duraient pas longtemps, et je profitais bien plus de l'instant présent. Ma main lâcha la couverture pour prendre la sienne, et je la serrais doucement. « Je veux penser à toi en cours, au boulot, comme étant mon copain. Mais je sais aussi qu'avec la situation actuelle, on peut difficilement se balader dans les couloirs main dans la main… Alors, est-ce qu'on est une sorte de couple caché ? On se dit qu'on est ensemble, et il n'y a que nous qui le savons, pour le moment ? » Après tout, ce n'était pas la première fois que je cachais ma relation. Quand je sortais avec Harry, à Poudlard, on avait été super discret parce qu'il ne voulait pas que son père le découvre, et par extension, sa famille. On pouvait dire que j'avais de l'entraînement.              
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionNo, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved EmptyRe: No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be lovedAvec Emily EvansDimanche 3 mars 2002

Je suis épuisé, vidé, jamais de ma vie je pense avoir été dans un tel état. Jamais je n'ai été aussi inquiet pour quelqu'un, même à Poudlard je n'étais pas aussi inquiet pour elle, même quand elle a quitté Poudlard à l'arrivée des Carrow et sous le règne de Severus. Je savais qu'elle était à l’abri chez elle, chez ses parents. Mais là, je ne sais pas où elle se trouve, avec qui elle se trouve, ce qu'on lui fait subir. Est-elle seulement en vie ? La torturent-ils ? Je sais que les Aurors sont sur le coup de toute disparition ou mort, mais il y a tellement de gens à chercher, de corps à compter. Je voudrai qu'ils agissent juste pour Emily, c'est tellement égoïste.

Je sens qu'on me serre à la gorge depuis vendredi, j'ai du mal à respirer, c'est une pression sur ma poitrine permanente, je ne sais pas si les filles, Zia et Enola l'ont vu, l'ont ressenti, et j'espère ne pas avoir fait ou dit trop de conneries, notamment en leur proposant la Pensine pour les soulager. Zia avait l'air tellement bouleversée, ce n'est pas normal qu'elle ait eu à subir cela si jeune. Je l'ai vécu à Poudlard, avec Voldemort, mais moi ce n'est pas les autres.

En quittant les filles de l'infirmerie de Poudlard, j'ai transplané devant l'appartement d'Emy, j'ai frappé à sa porte, aucune réponse. Je suis là depuis quelques minutes, le cul par terre, le dos contre un mur épais. Mes mains tremblent alors que je les regarde, je compte mes doigts, comme pour me prouver que j'existe, comme pour me prouver que je suis bien dans la réalité. Je voudrai tout péter, je voudrai tout abandonner, tout lâcher. Et ce sentiment me fait bien trop peur, parce que je l'ai déjà ressenti, et je connais si bien ce chemin, que je tente toujours de ne pas le prendre, de ne pas le suivre. Mais c'est dur.

Lors de l'attentat, je n'y ai pas pensé une seconde, au contraire, je me suis senti différent, utile, cette direction était opposée et ne s'imposait plus à moi comme le seul itinéraire possible. J'avais d'autres choix, d'autres solutions, d'autres options. Mais maintenant que tout ça c'est terminé, que je n'ai plus Emy... je le vois clairement ce tunnel sombre qui m'aspire et je lutte, putain je jure que je lutte pour ne pas me lever pour le prendre. Putain ! PUTAIN !

Je frappe de toutes mes forces au sol, si quelqu'un passe par là, il me prendra pour un fou mais j'en ai rien à foutre. J'attrape ma tête avec mes deux mains et me recroqueville entre mes genoux. Jared garde la tête haute et prends courage, Dana donne les batailles les plus dures à ses soldats les plus forts. A ses soldats les plus forts. Alors bouge ton putain de cul, et demain tu trouveras une solution. Lève ton putain de cul maintenant !

Je me redresse d'un coup et respire lentement avant de rentrer à pied jusqu'à chez moi. Un pas après l'autre, sans réfléchir, il faut que j'arrête de réfléchir. Il faut que je me calme, que je n'inquiète pas mes sœurs surtout. Le froid me fait du bien, même si je le voudrai plus mordant, plus douloureux. Ce soir je dors, il faut que je dorme putain, quitte à prendre un truc et demain, je déboule chez les Aurors, il faut que je fasse quelque chose, que je la retrouve.

Quand je rentre, mes sœurs se précipitent sur moi. Mais Alana me regarde les yeux souriant. « Elle est là. » Et Eireann rajoute rapidement « Dans ta chambre. Emy est dans ta chambre. »

Mon cœur fait un bon dans ma poitrine et alors que je laisse mes sœurs, quand j'ouvre la porte, je n'ai pas le temps de réaliser qu'Emily me saute déjà dans les bras. « Jared ! » Je suis sous le choc, mes bras se referment avec force autour d'elle, comme je ne l'ai jamais fait avant. Mais avant je n'avais jamais ressenti ça, ce besoin de la serrer dans mes bras sans que ça en soit désagréable. « Oh, tu es là, c'est bien toi, tu es en vie… » Alors qu'elle enfouit son visage dans mon cou, je baisse ma tête dans ses cheveux et je respire son odeur, l'instinct animal prend le dessus et il faut que je sache que c'est bien elle, ma Emy, son odeur.

Mes muscles si tendus jusqu'à présent se relâchent. Toute ma peur disparaît et je prolonge notre étreinte, pour une fois, je ne la relâche pas. Elle est en sécurité dans mes bras, elle est vivante dans mes bras, elle me parle, elle me touche, elle vit putain. Je ferme les yeux et serre fort ma mâchoire m'empêchant de pleurer, je veux pas que des connasses de larmes viennent tout gâcher. Ma voix est pourtant tremblante et remplie de larmes quand j'arrive enfin à articuler, je racle ma gorge.

« Tout va bien ? Le... le Blue Dragon, que t'a-t-il fait ? »

Je la laisse contre moi, ses jambes autour de ma taille, je la respire encore comme tout à l'heure quand je comptais mes doigts, c'est la réalité, elle est vivante.

« Je vais bien, je t'assure, tout va bien, on ne m'a pas fait de mal… J'ai juste été touchée par le Feudeymon… »

Le Feudeymon ! Je ne peux m'empêcher de la forcer à la poser au sol pour la regarder sous tous les angles.

« Emy montre moi, voir si je peux y faire quelque chose. »

Elle retire son gilet et me montre le bras. Je vois qu'elle a des bandages, mais dessous... Putain. Ça partira jamais mais je peux atténuer le truc.

« J'ai reçu les premiers soins, déjà. Mais comme c'est de la Magie Noire, je risque d'avoir des traces à vie, non ? »

Je vais chercher des fioles sur mes étagères et commence à mettre dans un pilon plusieurs herbes et les pile. Je rajoute de l'eau de lune, du venin de serpent atténué très utile dans la cicatrisation. Je viens masser sa blessure avec.

« Oui, je ne vais pas pouvoir faire disparaître celle là Emy. Tu auras des traces. Je peux réduire la brûlure, le côté inflammatoire rouge et boursouflé, mais tu auras une cicatrices blanche et en relief, je ne pourrai rien faire, je suis désolé. »

Elle sait ce que s'est, elle a vu ma gueule, mon corps, il en est rempli de ce genre de cicatrices. Ça le lui a jamais posé problème sur moi, alors j'espère qu'elle n'aura pas honte pour elle. Je sais que ce n'est pas son genre, mais cette marque pourrait lui rappeler sans cesse son enlèvement, ce qu'elle a vécu. Qu'a-t-elle vécu d'ailleurs ?

« Emily, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où étais-tu ? Je t'ai vu transplaner avec ce Blue Dragon. »
« J'ai réussi à m'échapper très vite, on m'a prise en charge, puis on m'a dit de me cacher le temps du weekend. Je ne pouvais pas écrire de lettres, il paraît que c'était trop dangereux… »
« C'était plus judicieux oui, mais... qui t'a pris en charge ? Que t'as fait le Blue Dragon, est-ce que tu sais qui s'était ? Il faut aller voir le Bureau des Aurors ! »
« Laisse-moi le temps de digérer ces deux jours, puis je te donnerai plus de détails, promis… Laisse-moi juste le temps. »

Je relève mes yeux de la blessure pour la regarder, elle me sourit, contrairement à elle qui me tire les ver du nez jusqu'à épuisement, moi je n'insiste pas. Mais j'espère bien qu'elle m'expliquera, car il y a quelque chose d'étrange dans cette histoire. J'ai foi en ma copine, je sais qu'elle est débrouillarde, mais ce Blue Dragon l'a bien pris en piège, il avait l'air d'être plutôt agile et de savoir ce qu'il faisait, comment s'est-elle enfuit sans aucune autre blessure ? Je m'en assure en lançant un sort de diagnostic sur elle. Elle n'a que la brûlure du Feudeymon, donc oui Emily Evans, je souhaite des explications.

« Ok ok, tu passeras pour tes pansements ou je passerai et tu m'expliqueras à ce moment là.»

Je referme de compresses et d'un bandage.

« Et toi, espèce d'idiot, il paraît que tu te lances dans la bataille avec Bleddyn Iceni ? Tu veux mourir, ou quoi ? »

Sa phrase me glace le sang et je bugge un instant mais essaye de faire l'air de rien pour ne pas qu'elle le remarque. Emily n'a jamais su ce qui s'était passé à Poudlard derrière la serre ce 1er mai 1997, elle n'était pas présente cette année là. Alors qu'elle fasse ce genre d'humour alors que mes pensées étaient si sombres en ce moment me met mal à l'aise.

« Tu me connais, il faut que je complète la collection.»

Je lui montre du doigt ma cicatrice au sourcil.

« Je te fais une proposition : tu m'offres le déjeuner, et tu me racontes tout ça, ok ? J'ai une faim de loup ! »

Alors qu'elle me fait un clin d’œil, je roule mes yeux en l'air. Elle est sérieuse, même dans un moment pareil ? Je lui balance alors le reste des compresses au visage et me dirige vers la porte pour aller faire à manger dans la cuisine. Mais elle trouve le moyen de me sauter sur le dos et de nouer ses bras autour de mon cou. Je râle bien fort en sortant de la chambre avec elle sur le dos, je me secoue comme pour faire tomber ce parasite et elle rigole en s'accrochant, je grogne mais rien y fait. Bien que je bougonne, un sourire barre mon visage, ce soir je suis prêt à tout tolérer, parce que ce soir elle est en vie et Dana a entendu mes prières. Mes sœurs nous surprennent et éclatent de rire aussi.

« Vraiment tu en fais ce que tu veux toi ! » disent-elles en même temps à l'encontre d'Emy.

Je lève aussi mes yeux au ciel et je secoue un peu plus fort pour la faire lâcher et viens ouvrir le frigo et les placards.

« Bon, y'a rien, je sors nous chercher des Burgers et des frites.»

Je les laisse dix minutes et reviens avec beaucoup trop de bouffe même pour quatre. Mais maintenant que je ne suis plus inquiet, j'ai faim. Je la regarde, je l'écoute rire avec mes sœurs, et je me sens à ma place, je me sens... mieux, et mes idées noires s'éloignent avec la vie qui reprend son cours.

Jeudi 14 mars 2002

J'entends mes sœurs qui ouvrent à Emily, elle vient deux fois par semaine depuis le dimanche de l'attentat pour refaire ses bandages. Elle préfère venir plutôt que je vienne. Bon moi ça m'arrange, j'ai tout mon matériel ici, mais c'est assez étrange de voir comment elle insiste pour ne pas me déranger, alors que bon... elle ne se gêne jamais pour m'emmerder, alors bon.

Mes sœurs lui annoncent qu'on à l'appartement pour « nous tous seuls » ce soir car elles sortent dans le club étudiant d'Alana. Je comprends pas ces allusions à chaque fois, elles savent bien qu'on est pas « ensemble », mais elles insistent.

Je suis allongé sur mon lit, en train de terminer un parchemin pour mon cours de botanique avancée. J'écris de plus en plus vite pour le terminer. Je l'entends entrer et... sauter sur moi. Putain, elle me fait le coup presque à chaque fois, je devrai être habitué ! Elle pouffe de rire et je la retourne comme une crêpe, elle se retrouve sous moi, le dos contre mon matelas, mon torse contre sa poitrine et mes bras tendu de chaque côté d'elle. J'aborde alors un petit regard et sourire prétentieux en la regardant de haut. Elle croit quoi ? C'est une petite souris à côté de moi. Et c'est pile ce moment là qu'Alana passe la porte de ma chambre pour me dire qu'elle prend les gants que je mets jamais et qu'elles m'ont offert un Noël. Elle a un petit rire avant de refermer la porte.

« C'est quoi son problème à chaque fois ?»

Je me redresse et vais à mon bureau pour prendre la crème pour la brûlure du Feudeymon. Elle s'installe confortablement sur mon lit, comme à son habitude depuis dix jours qu'elle vient. Et j'ai l'impression qu'elle est moins sereine que les autres jours, elle est plus sérieuse, et justement, elle me dit qu'elle se sent prête à me parler, à me raconter ce qui s'est passé le jour de l'attentat, où elle était. Je ne dis rien, j'ai été sage jusqu'à présent, j'ai lancé des perches tous ces jours, mais sans insister ou être direct. Alors je ferme ma gueule et j'écoute.

Je la soigne pendant qu'elle m'avoue que le Blue Dragon était Scott-Rosier, mon geste est suspendu quelque seconde, ma mâchoire de resserre, grince, mais je ne dis rien. Je me contente de me dire silencieusement de fermer ma gueule pour la laisser finir de raconter toute l'histoire, sa version. Je dois rêver, ce qu'elle me raconte c'est des conneries, une farce, un gag, une caméra cachée comme les moldus ? Il lui aurait sauver la vie, cachée dans son manoir familial, mais malheureusement ses parents sont arrivés, en remplissant la maison d'anciens Mangemort.

Je termine de mettre le bandage, je suis mortifié. Elle a passé deux jours au milieu des Mangemorts ? DEUX PUTAIN DE JOURS  où elle a risqué sa vie ? Et là j'éclate. Je fais un bond au milieu de ma chambre, je me retourne vers elle.

« C'est une plaisanterie ! Il t'a sauvé la vie ? Ce gars t'a amené droit au milieu d'un nid de Mangemort Emy putain ! Mais ouvre les yeux ! C'était forcément voulu, pour te tester ou j'en sais rien. C'est encore un de ses délires tordus pour te faire du mal, te torturer. Il l'a fait exprès ! Emy pourquoi tout d'un coup ce mec voudrait changer ? C'est de la torture psychologique. Il a voulu te mettre si mal. Ose me dire que tu n'étais pas au trente sixième cachot au milieu de tous ces connards ! Tu devais être dans un état épouvantable, et ça a du bien le faire rire à ce salaud !»

:copyright:️ Justayne

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Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be lovedEmily EvansVendredi 8 mars 2002 à 23h40

Je me sens entre deux sentiments en cet instant, je me sens entre la culpabilité et la satisfaction après ce moment intime et intense. Je suis ravi de lui avoir fait plaisir, et en même temps, je sais qu'elle en aurait voulu plus, moi aussi d'ailleurs, mais je ne suis pas encore prêt, j'ai peur de ne jamais l'être. Comment pourrais-je aborder le sujet, je ne l'ai jamais fait, avec personne, alors le faire avec la personne que j'aime, c'est encore plus dur, j'ai peur de la faire fuir. Elle n'a rien dit pour tout à l'heure, que nous ne faisions rien de plus que des préliminaire, elle n'a rien fait remarquer, ce qui est assez étonnant la connaissant maintenant, j'aurai vraiment cru à au moins un commentaire, une allusion, pour savoir si je voulais à mon tour quelque chose ou pourquoi on s'arrête ? Ou quelque chose dans ce goût là, mais elle accepte la situation, un peu trop facilement, et ça me fait mal. Mais je ne dis rien, parce que cela m'arrange, ce qui me donne un air coupable qui me dérange d'autant plus. Mais j'ai peur qu'en allant plus loin, ce soit définitif et qu'un jour elle le regrette, qu'elle regrette d'avoir couché avec son Epouvantard. Je ne veux pas avoir l'impression de l'avoir forcé, trompé. Je voudrai une solution pour être sûr, qu'elle, soit sûre pour cette relation.

Elle éteint la suspension du plafond en laissant la lumière tamisée de la lampe de chevet. Elle se redresse sur son coude pour me regarder, ce que je fais, sans détourner le regard. Je la trouve si belle avec cette lumière, ses cheveux sont brillant comme l'or. « Thomas… On n'a jamais parlé de notre relation, depuis l'épisode du placard. »

Ce qui est vrai, tout s'est finalement précipité entre nous à partir de ce moment enfermé ensemble. Depuis le moment où elle demandait si elle pouvait m'embrasser, c'est elle qui l'a voulu la première. Sans que l'on puisse en discuter vraiment ou franchement. Pour ma part, je suis passé d'une sorte de haine et de rejet pour elle, à quelque chose de plus doux, de nouveau, pour que cela se transforme finalement en de l'amour. Même si je ne l'ai jamais été à proprement parler avec une autre fille, je sais que je l'aime ? J'aime Emily. Je sais reconnaître ces sentiments, parce qu'ils sont vraiment nouveau pour moi, et ils m'éprouvent parfois, tant cela demande d'être différent de tout ce qu'on m'a appris. Toutes les fois où je me dis que je l'aime, je me rappelle les coups, le sous-sol, le placard au miroir. J'ai peur de la perdre aussi, cela m'angoisse constamment, j'ai peur de la perdre physiquement, qu'il lui arrive quelque chose avec les Blues Dragon, mais aussi qu'elle me repousse, qu'elle décide que c'est vraiment trop pour elle, et qu'elle me quitte. Dès qu'elle verra mon dos, pourquoi il est dans cet état, est-ce qu'elle me regardera toujours comme elle le fait depuis quelque temps ? Sans peur, sans dégoût ?

J'ai toujours hâte de la retrouver, c'est vraiment le moment crucial de ma journée, ce qui me motive, d'autant plus que plus rien ne me donne envie dans cette vie que j'ai actuellement, ni ma famille, ni mes amis ou connaissances, ni mes études. Encore moins les Blues Dragons. Je ne veux plus tout cela, et j'ai réussi à le lui dire, elle m'a dit qu'elle m'aiderait et je la crois. J'ai l'impression que j'étais dans le faux depuis tout ce temps, et il faut que cela change. Je suis bien à ses côtés, en dehors de la sérénité qu'elle me procure en faisant taire mes voix, qui n'en sont pas. C'est au delà de ça. Elle me fait rire, et j'aime la voir rire. J'ai envie de la protéger, je serai capable de tout pour elle, et je sais qu'elle s'en doute, au vu des sorts que j'ai réalisé pour elle, qui pourraient me mener droit vers Azkaban. Le Doloris, l'Impérium. Je sais que je pourrai aller plus loin, jamais je ne serai capable d'une telle chose pour les filles qui sont passées dans mon lit jusqu'à présent, et pour tout dire, ce ne sont que des mots, car aucune autre fille à part elle n'a passé la porte de mon appartement et donc n'est jamais allé dans mon lit. Et je l'ai fait, pour Emy, alors que je la détestais encore. Je me souviens très bien ce que j'ai ressenti, quand elle se faisait agresser devant mon appartement par des soit disant amis, qu'ils lui ont gravé ça sur la poitrine, déjà là j'avais changé d'opinion à son sujet. Sinon je ne lui serai jamais venu en aide, même si je me disais que j'avais peur qu'on la retrouve là devant chez moi et que l'ont m’accuse, au fond c'était qu'une fausse excuse pour me rassurer de l'aider, pour ne pas risque le placard... J'ai ensuite appris à la connaître, à m'ouvrir un peu à autre chose que l'éducation étriquée que je semble avoir reçu. Je me suis ouvert grâce à elle, et j'aime cela, ce qu'elle me pousse à faire, à devenir.

« Je sais que tu es amoureux de moi, et tu viens me voir tous les jours, alors… Je me demandais comment tu nous voyais. Est-ce qu'on est en couple ? Est-ce qu'on est un flirt ? Est-ce qu'on est des amis avec intérêt ? Est-ce qu'on est ami, déjà ? Je veux dire, on n'est même pas vraiment passé par ce stade-là. Tout est allé très vite. »

Je ne sais pas vraiment ce que je dois dire en fait,  je n'ai vraiment pas l'habitude d'officialiser les choses, dans mon milieu, chez les sangs-purs, c'est compliqué. Et autant être honnête, c'est le plus simple avec elle, il faut que je m’habitue à m'ouvrir encore, à dialoguer sainement, même si ce n'est pas la chose la plus facile pour moi, qui est grandi dans un milieu de secrets.

« Je n'ai jamais eu de petite amie officielle. Déjà parce que je n'avais jamais trouvé quelqu'un comme toi, que j'aime je veux dire. Et ensuite, parce que chez nous les sangs-purs, les petites amies officielles sont les dernières, ce sont nos futures épouses. Evans et May n'ont jamais cherché à me marier ou à me prévoir une femme, comme beaucoup d'autres garçons sangs-purs de mon âge... Tu es mon amie Emily, bien plus que cela, parce que oui, je suis amoureux, mais tu es mon amie, je n'ai jamais parlé autant avec quelqu'un que je le fais avec toi. Par exemple pour Hecate et Rose, je ne l'aurai dit à personne si tu n'étais pas dans ma vie. En fait, je ne crois pas avoir de véritables amis, comme toi tu l'entends, ta relation avec Jared par exemple ou Harry. J'ai jamais pu connaître ça, parce que tout à un prix dans ce genre de relation, dans mon milieu. Et toi, que veux-tu qu'on soit ? Veux-tu qu'on soit un couple ? »
« Je veux penser à toi en cours, au boulot, comme étant mon copain. Mais je sais aussi qu'avec la situation actuelle, on peut difficilement se balader dans les couloirs main dans la main… Alors, est-ce qu'on est une sorte de couple caché ? On se dit qu'on est ensemble, et il n'y a que nous qui le savons, pour le moment ? »

Je viens l'embrasser tendrement et relâche ses lèvres doucement. Je souris, c'est tout ce que je voulais entendre. Moi aussi je veux être un couple avec elle.

« Je veux que tu penses à moi tout le temps comme étant ton copain. Je veux qu'on soit un couple oui. Je n'irai voir personne d'autre Emily, c'est toi que je veux. Pour la première fois, je suis vraiment sûr de quelque chose, et c'est de toi. Je pense que vu la situation, il vaudrait mieux effectivement que nous restons discret, ça serait te mettre en danger que d'être vue avec moi. Même sans cela, tu l'es déjà.»

Inutile de lui rappeler toutes les fois qu'elle a été en danger ou embêtée parce qu'elle est née moldue. Rien qu'avec moi à Poudlard, où même dernièrement à l'UMS, la fois devant mon appartement, puis le jour de la tempête, et ensuite avec sa baguette magique, et là, lors de l'attentat.

« Je ne sais pas de quoi ils seraient capable s'ils me voyaient avec toi, main dans la main ou à t'embrasser. S'ils le disent à mes parents... est-ce qu'ils chercheront à nous séparer, ou pire... j'ai bien trop peur. J'ai... j'ai...»

Je ne peux pas parler des Blues Dragons, les mots restent coincées dans ma gorge, même si Emy est au courant, je ne peux toujours pas en parler devant elle, car elle ne porte pas la marque. Pour juste lui faire comprendre, je montre mon bras, où se trouve le dragon. J'espère qu'elle comprendra qu'il m'est impossible d'en parler.

« Quoi qu'il en soit, je veux être ton petit ami. Je veux qu'on forme un couple, mais le mieux serait qu'on soit discret et caché pour le moment. Je suis sûr que les choses pourront évolué, je ferai en sorte qu'elles évoluent. Il faut que je retrouve mon vrai père... que je confronte mes parents, même si je dois les quitter pour vivre avec toi, pour vivre notre histoire. Je le ferai.»

Mais il faudra peut-être du temps avant que cela soit possible.

:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved Avec Thomas Scott-Rosier Dimanche 3 mars 2002

Revoir Jared, ça me fait… Tellement plaisir. Je suis soulagée. On est là, à parler pendant qu'il me soigne, tout est normal. Tout redevient presque à la normal, et ça me fait plaisir. Pour fêter ça, je saute même sur son dos une fois qu'il a terminé de ranger ses affaires médicales. Je m'accroche à lui, encore plus que tout à l'heure. Cette fois, même en me secouant, il n'arrive pas à me faire descendre. Je ressers ma prise en riant, et il me porte comme ça jusqu'au salon, pour rejoindre ses soeurs, qui éclatent de rire à leur tour. « Vraiment tu en fais ce que tu veux toi ! » Disent-elles en même temps. Je leur fais un clin d'oeil, en posant mon menton sur le haut de la tête de leur frère. « C'est parce que j'ai bien domestiqué mon petit loup ! » Je sens Jared lever les yeux au ciel (à croire qu'il a prit ce trait de moi) et me secoue une nouvelle fois pour me faire mettre les pieds par terre. Il finit par ouvrir les portes des placards, à la recherche de la divine nourriture. « Bon, y'a rien, je sors nous chercher des Burgers et des frites. » Je profite de ce temps pour mettre la table en discutant avec les soeurs de Jared. Et quand il revient, on se pose tous les quatre. Il a ramené à manger pour un régiment, mais franchement, ça faisait quarante-huit heures que j'avais pratiquement rien mangé. J'avalais pour deux, voir trois, en riant avec les triplés. Tout redevenait normal. C'était bien.

Vendredi 8 mars 2002 à 23h40

Allongée dans le lit, la tête posée contre ma paume de main, je regarde Thomas me parler de la manière de faire dans son monde. Que les petites amies officielles sont les futures fiancées. J'apprécie beaucoup le temps que je passe avec lui, et je l'apprécie lui, mais franchement, je ne suis pas encore au stade à lui faire de grandes déclarations ou imaginer ma vie entière avec lui. Même si je sais ce que je veux pour notre relation, je veux quand même prendre le temps. Un temps qui n'existe pas chez les Sang-Purs. Comme Thomas est honnête avec moi, je le suis avec lui. Ok, je n'ai jamais répondu à sa déclaration d'amour. Mais je veux penser à lui avec un certain statut, celui de petit ami. Et au moment où je lui explique ça, Thomas s'approche de moi pour m'embrasser. « Je veux que tu penses à moi tout le temps comme étant ton copain. Je veux qu'on soit un couple oui. Je n'irai voir personne d'autre Emily, c'est toi que je veux. Pour la première fois, je suis vraiment sûr de quelque chose, et c'est de toi. Je pense que vu la situation, il vaudrait mieux effectivement que nous restons discret, ça serait te mettre en danger que d'être vue avec moi. Même sans cela, tu l'es déjà. » Je me sens sourire quand je vois que nous sommes sur la même longueur d'onde. Au moins, je ne me fais pas de film. C'est rassurant. Même si nous avons tous les deux conscience du danger que j'encours à cause de notre couple. « Je ne sais pas de quoi ils seraient capable s'ils me voyaient avec toi, main dans la main ou à t'embrasser. S'ils le disent à mes parents... est-ce qu'ils chercheront à nous séparer, ou pire... j'ai bien trop peur. J'ai... j'ai… » Thomas finit par relever sa manche pour me montrer son tatouage. Je pose ma main sur son bras. Je ne la cache pas exprès ; je veux lui montrer que j'ai compris ce qu'il voulait me dire par là. « Ne t'inquiète pas. Ça ira. J'ai confiance en nous… Et dans le temps. Même si tout ne se termine pas en fin heureuse, nous aurons la notre. »

Je suis contente qu'on puisse mettre des mots sur ce que l'on pense. Bien sûr, Thomas ne peut pas tout dire à cause de sa marque… Mais peut-être qu'un jour, elle pourra disparaître. Peut-être qu'un jour, on devra fuire pour vivre notre histoire. D'ailleurs, cette pensée me donne une idée. Si on imagine qu'on peut vivre notre couple dans le monde moldu, est-ce que cela veut dire que l'on pourra faire un date dans le monde moldu ? « Quoi qu'il en soit, je veux être ton petit ami. Je veux qu'on forme un couple, mais le mieux serait qu'on soit discret et caché pour le moment. Je suis sûr que les choses pourront évolué, je ferai en sorte qu'elles évoluent. Il faut que je retrouve mon vrai père... que je confronte mes parents, même si je dois les quitter pour vivre avec toi, pour vivre notre histoire. Je le ferai. » Peut-être que son vrai père m'acceptera, lui. Je regarde Thomas un moment dans les yeux, avant de m'approcher de lui pour l'embrasser. « Je veux juste m'endormir dans tes bras. » Je sais m'approcher nue de lui dans mon lit alors que je passe mon temps à lui faire des sous-entendu est assez tendancieux, mais je veux seulement sentir ses bras autour de moi. Je veux mettre ma tête dans son cou. Je veux juste dormir avec mon copain.

Jeudi 14 mars 2002

Après mon cours de littérature comparée, je file directement chez Jared. Il soigne mon bras deux fois par semaine. Je me suis faite à l'idée de garder une cicatrice du Feudeymon. Au moins, ça reste sur le bras, et c'est discret. Je préfère ça aux affreuses marques que j'ai gardé quelques heures sur le torse, me rappelant ma condition de Née-Moldue. Je préfère aussi aller chez Jared plutôt que lui ne vienne chez moi. Au moins, je ne prends pas le risque qu'il croise Thomas. Je ne lui ai pas encore dit que c'est lui qui m'a sauvée le jour de l'attentat. Je sais qu'il faut que je le fasse. Il faut que je prenne mon courage à deux mains, et que je le fasse aujourd'hui.

Quand j'arrive, les jumelles m'ouvrent la porte en me disant qu'on sera seul tous les deux ce soir. Je ne peux m'empêcher de sourire face à cette remarque. Elles rêvent de nous voir ensemble, mais n'ont toujours pas compris que jamais cela se fera. Je me dirige vers la chambre de Jared, et quand je le vois en train de travailler sur le lit, je ne peux pas m'empêcher de sauter sur son dos. Il faut bien le saluer, n'est-ce pas ? J'éclate de rire pendant qu'il me retourne (force de loup-garou oblige). Jared se retrouve allongé sur moi, les mains posées autour de ma tête. Il me lance un sourire narquois pendant que je le défie du regard, quand sa sœur entre dans la chambre.

C'était évident qu'elle allait rire. Mais au moins, elle ne rajoute rien. « C'est quoi son problème à chaque fois ? » Jared se redresse, et moi aussi en haussant les épaules. « Elle m'adore, on s'entend bien, forcément qu'elle se fait des films. Et puis, franchement, je suis une belle femme, t'es un mec canon. On ferait d'adorables demi-louveteaux, tous les deux. » Je ne peux pas m'empêcher de plaisanter, mais ce n'est pas totalement sincère. Je ne peux pas m'empêcher de stresser à l'idée de devoir lui dire ce que j'ai vécu. J'ai assez peur de sa réaction. Et je sais que si je ne parle pas maintenant, je vais me dégonfler. « Jared… Je me sens prête. A te raconter. » Jared ne dit rien, et se contente de prendre sa crème et ses bandages, pour changer le mien. Je retire mon pull pour lui donner l'accès à mon bras, j'inspire un grand coup, et je lui raconte tout.

Je lui raconte que le Blue Dragon, c'était Thomas. Qu'il est venu me chercher à l'attentat. Que c'est lui qui m'a fait sortir. Que j'ai passé la soirée avec lui, chez lui. Que samedi, ses parents sont venus. Je lui ai raconté comment ils ont fait la fête, comment j'ai dû cacher mon identité. Que nous sommes partis dimanche dans la matinée, sur la base d'un mensonge. Jared ne dit rien, pendant tout mon récit. Il se contente de refaire mon bandage, avant d'exploser. « C'est une plaisanterie ! Il t'a sauvé la vie ? Ce gars t'a amené droit au milieu d'un nid de Mangemort Emy putain ! Mais ouvre les yeux ! C'était forcément voulu, pour te tester ou j'en sais rien. C'est encore un de ses délires tordus pour te faire du mal, te torturer. Il l'a fait exprès ! » Seigneur, bah heureusement que ses soeurs ne sont pas là. Je n'aurais pas aimé qu'elles assistent à ce que je pense être notre première dispute en dix ans d'amitié. « Tu n'étais pas là Jared ! Pas quand nous sommes partis ! La maison était vide à l'origine. J'aurais dû être tuée, je te le rappelle, je ne pouvais pas tranquillement rentrer chez moi alors que les esprits étaient encore chauds. » Je marque une pause pour inspirer un coup, avant de lâcher la bombe que Jared n'acceptera pas. Heureusement, ma pause est suffisamment courte pour qu'il n'ait pas le temps de reprendre la parole.

« Je pense.. Je pense qu'il essaie de changer. » « Emy pourquoi tout d'un coup ce mec voudrait changer ? C'est de la torture psychologique. » Comment ça, de la torture psychologique ? De quoi il parle ? Il a écouté mon récit, ou quoi ? « Mais quelle torture psychologique ? Il ne m'a rien fait, pour une fois ! » Cette fois, heureusement que c'est Thomas qui n'est pas là. Je me sentirais mal qu'il ait entendu le « pour une fois ». Expression qui est sortie toute seule de ma bouche, mais, malheureusement, très vraie. Et témoin que je reste marquée psychologiquement de tout le mal qu'il a pu me faire, malgré tous nos baisers échangés. « Il a voulu te mettre si mal. Ose me dire que tu n'étais pas au trente sixième cachot au milieu de tous ces connards ! Tu devais être dans un état épouvantable, et ça a du bien le faire rire à ce salaud ! » Je passe nerveusement une main sur mon visage. Il n'a pas tort sur certains points. « Ok, oui, je te l'accorde, je me sentais affreusement mal au milieu de tous ces connards. C'était horrible de les entendre applaudir à chaque nom de victime prononcés, de les regarder prévoir la suite des tueries pour les gens comme moi. Mais ce n'était pas le but de Thomas ! Je me suis servie de mon don sur lui. Je suis allée dans sa tête, j'ai ressenti ses émotions. Si il se jouait de moi, je l'aurai su ! » Jared était l'un des touts premiers à avoir su pour mon don. Quand j'étais revenue de l'UMS, l'année de la guerre, l'année où j'avais appris à le maîtriser, je lui en avais parlé. Bien que je ne l'avais jamais utilisé sur lui, il savait très bien que j'étais capable de faire avec. « Je ne te demande pas d'avoir confiance en lui, mais d'avoir confiance en mes choix, et en mon don. Et de ne pas m'en vouloir. S'il te plaît. » Mon regard se fait implorant. Je ne veux pas perdre mon meilleur ami, dans toute cette histoire.

Je ne veux pas trouver l'amour si cela veut dire perdre l'un des piliers de ma vie.            
:copyright:️ Justayne

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One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionNo, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved EmptyRe: No, I don't care about them all. 'Cause all I want is to be loved

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