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I remember, years ago someone told me I should take caution when it comes to loveAvec James Davis et Calvin ScottDimanche 3 mars 2002

Tout est parfait absolument parfait. J'ai passé la semaine à ranger et nettoyer le manoir Barjow pour cette occasion, depuis quelque temps je suis toujours à fond, je ne m'arrête pas, j'ai besoin d'être sans cesse en activité, depuis mon enlèvement je trouve toujours à m'occuper, alors quand j'ai su que mon père voulait fêter un gros contrat mené de main de maître par plusieurs collaborateurs, j'ai sauté sur l'occasion pour tout organiser moi même. La date, le lieu, les invités, les invitations, la décoration, le repas, les extra comme des cigares pour chaque invité. J'ai passé des heures à faire les boutique pour trouver la robe parfaite pour cette occasion. Personne ne doit se rendre compte que les Barjow et Calvin ont traversé un drame et un moyen de pression avec mon enlèvement. Tout doit paraître normal, je doit paraître normale, pourtant je ne le suis plus vraiment depuis. J'ai trouvé une robe dans les violet pastel et des chaussures sublimes qui se marient parfaitement.

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La grande table est prête, ce soir il y aura une vingtaine d'invités. Tous de très bons collaborateurs, fidèles et réguliers, et il y aura aussi Jem ou j'ai eu la liberté de pouvoir inviter sa sœur, je l'ai croisé quelques semaines après mon enlèvement au Chemin de Traverse, elle m'a reconnu et est venue vers moi, nous avons partagé un thé toutes les deux. Cela ne me ressemble pas, je n'aime pas la compagnie des femmes, j'ai toujours été entouré d'hommes, je n'ai aucune amie fille mis à part ma belle sœur Alice et Merlin sait que nos débuts ont été volcanique pour s'entendre, maintenant elle est comme une sœur pour moi. Mais la compagnie de Lisa m'est très agréable et c'est sans hésitation que je lui ai glissé une invitation pour ce soir, elle aussi peut fêter la réussite de son frère pour ce contrat qui a été particulièrement difficile à obtenir. Elle peut être fière de lui, comme je le suis pour mon frère et Calvin.

Calvin... notre relation est tendue depuis notre dispute le 16 février. En fait elle est tendue depuis mon enlèvement en janvier. Je ne le comprends plus, je ne sais plus qui il est, ce qu'il veut. Je ne sais pas si je compte pour lui. Depuis le 16 février nos échanges sont brefs, formels. Il ne m'a pas touché une seule fois, entendez par là qu'on a plus fait l'amour, pas même un baiser, rien. Il est encore plus distant et pour une fois, je ne viens plus vers lui, je ne viens plus chercher son affection. Je ne veux plus avoir les miettes, je veux qu'il comprenne par lui même, que les efforts viennent de lui. Je veux qu'il réalise qu'il va me perdre s'il ne fait rien. Je suis donc froide et distante moi aussi, j'accepte toutes les missions d'Oubliator à l'étranger, je vais aider à la boutique quand il n'y est pas, en fait je le remplace souvent. Quand j'ai une soirée de libre, je fais en sorte de l'occuper, de prétexter quelque chose d'imprévu, je me doute qu'il s'en est rendu compte et peut-être que non, vu qu'il ne fait plus vraiment attention à moi. Cet anneau à mon doigt ne veut plus rien dire, et je le garde juste pour les apparences, mais il pèse à mon bras et je l'enlève quand je suis chez moi, je n'en supporte plus la signification, vu qu'il ne signifie rien pour lui visiblement.

Tout le monde arrive au compte goutte dès 19h30. Et je n'ai véritablement un sourire sincère quand je vois Lisa passer le pas de la porte, suivi de son frère. A vrai dire je me sens vivante quand je le vois, je ne me l'explique pas. C'est certainement dû au fait qu'il m'a sauvé, je ne vois pas d'autre explication. Il est beau, ils sont beau tous les deux.

« Lisa ! Bonjour et merci d'être venue ! »

Je l'embrasse et mon regard se pose sur son mystérieux frère derrière elle, qui me regarde aussi.

« Jem, ravie que tu sois là aussi. »

Je lui tends ma main qu'il saisit avant de l'embrasser. Mon corps vibre sous ce geste pourtant très protocolaire. Je lui offre un large sourire.

« Je vous laisse vous installez, faites comme chez vous. »

Un elfe de maison vient récupérer leurs manteaux et les conduire vers le salon où a lieu la réception. Les noms des invités sont sur la table, je les ai tous placé. Je serai entre Calvin et Lisa, j'ai mis Jem entre sa sœur et mon frère. Mais quand j'arrive à table après une bonne demi-heure à accueillir tous les invités, je vois que les places sont différents.

Jem et Lisa ont été décalé, Jem se retrouve à présent à côté de moi et Lisa à côté de mon frère. Je me retrouve donc entre Scott et Jem, formidable ! Je ne perds pourtant pas mon sourire de façade et vient m'installer. Mon frère est en grande conversation avec la sœur de Jem, il a son sourire charmeur. Je me retiens de rouler des yeux parce que ce n'est pas acceptable en société.

Quand je m'installe à table, Jem complimente ma tenue, mes joues prennent une légère teinte rose. Je le remercie sincèrement, même Calvin n'a fait aucun commentaire sur ma tenue, il m'a à peine regarder, on ne s'est même pas coordonné pour cette soirée. Avant j'aimais son avis sur ma tenue, mes bijoux, j'aimais me préparer chez lui, lui installer la cravate, mais ce soir on le l'a pas fait. Alors que Jem me complimente me touche. Cela me fait me sentir encore belle. Est-ce que je dégoûte Scott car il m'a vu sale et blessée après mon enlèvement ? Jem ne semble pas en faire cas.

Cela me rappelle notre rencontre le dimanche 24 février, au Chemin de Traverse. Cela faisait un moment que je ne l'avais pas vu. Pas depuis qu'il m'avait sauvé la vie. Et son absence m'avait fait remarquer un manque, alors que nous n'avons jamais été proche, et que nous ne le serons jamais. Je n'étais qu'un contrat pour Jem et je le sais.


******************************************

Dans le passé. Dimanche 24 Février 2002

Je suis devant Tissard et Brodette, une boutique de robes de luxe, qui ont mis en vitrine une magnifique robe de mariée. Je serre entre mes mains un gobelet de chocolat chaud. Bonnet sur la tête et écharpe autour de mon cou, je suis dans le froid mordant de cette journée, statique depuis plusieurs minutes, mon nez et mes joues se colorent de rouge. Je regarde cette robe, elle me plaît, elle serait parfaite pour mon mariage, mais je me fais une raison. Scott ne fera jamais officiellement sa demande et je ne me marierai jamais.

On s'est disputé il y a quelques jours, une vraie dispute, la pire qu'on est jamais connu. Et j'ai réalisé que nous n'avions pas les mêmes attentes. J'ai réalisé qu'il ne m'aimait pas comme moi je l'aimais. La passion des débuts s'est éteinte, il ne s'en est pas vraiment caché. C'est Calvin, il est resté maître de ses émotions et je suis passée pour l'hystérique du couple. J'aurai voulu qu'il s'agite, qu'il s'agace, qu'il hausse le ton, qu'il manifeste une quelconque empathie, une peur de me perdre, mais non, il a gardé son éternel sang froid. Cette distance émotionnelle m'éloigne de plus en plus de lui. Il n'a pas paru inquiet pour notre couple. Pour lui c'est une énième crise de ma part probablement. Mais tout a changé, ne l'a-t-il pas vu ? Ce fossé entre nous depuis mon enlèvement. Il croit que je vais bien, mais dès que j'ai deux minutes pour moi, sans activités, je m'effondre. Je ne vais PAS bien. Et ça il ne le vois plus.

Mes pensées sont interrompues par une voix de plus en plus familière. Celle de Jem. Je me retourne vers lui. Depuis quand est-il là ? Mon cœur se soulève, un creux se forme dans mon ventre. Je suis si heureuse de le voir. Je ne l'ai pas vu depuis qu'il m'ait bercé pour m'endormir il y a plusieurs semaines. Son visage est une bouffée d'oxygène, une éclaircie dans mon nuage de malheurs et de déceptions.

« James ! Que faites-vous ici ? »

Je souris avec plaisir, mais sa phrase me fait en perdre l'intensité.

« Oh moi ? Rien, je fais les boutiques et je rêve seulement. »

Je me retourne vers la robe de mariée dans la vitrine, il a du me voir l'observer.

« Juste un rêve qui ne se réalisera probablement pas, vous savez comment on est nous les femmes ? Toujours a espéré qu'on nous passe la bague au doigt. »

J'éclate d'un faux rire, plus gênée qu'autre chose. Je me sens ridicule et si bête en cet instant. Un rêve puéril et surfait. Une vrai gamine pourrie gâtée qui rêve d'être la reine pour quelqu'un. Mais qui n'est rien qu'une fausse princesse.

« Vous devez me trouver tellement superficielle d'avoir ce genre de rêve. »

Il doit me trouver pathétique, ce n'est pas la première fois qu'il me croise à faire les boutiques, et je suis là, seule devant une boutique, dans le froid de février, sans amis, sans compagnon. Il doit en avoir que faire des états d’âme d'une pauvre fille Barjow. Je ne connais rien de lui, est-il marié ? Déjà, quel âge a-t-il ? Que fait-il vraiment comme boulot ? Lisa ne me parle que très peu de lui, elle ne dit jamais rien sur sa vie personnelle. Je sais juste qu'il n'hésite pas à tuer, il l'a fait pour moi. Il m'a débarrassés de mes agresseurs, sans une once de culpabilité. Il s'est montré disponible pour moi, bien plus que Scott. Mais pourtant je n'ai aucune information le concernant, j'aimerai tellement le découvrir, en apprendre plus sur lui. D'où vient-il, qui est-il ? Pourquoi il semble avoir vécu des milliers de vie ? Où était-il tout ce temps ?

*******************************************

Dans le présent. Dimanche 3 mars 2002

Calvin a finit par venir s’asseoir à côté de moi, sans un mot, sans un regard dans ma direction, je n'ai même pas eu le droit à sa main sur mon genou, comme il le faisait avant, pour me signaler sa présence. Non, il est bien trop occupé à parler à ses collaborateurs, relation, boulot boulot, monsieur Scott le parfait homme d'affaire, mais le petit ami minable ! C'est de plus en plus difficile de regarder mon sourire de façade. On me pose quelques questions, on complimente ma réception, les amuses bouche, la décoration. Oui oui c'est bon, je sais que je suis une très bonne hôtesse et maîtresse de maison. Avec mon anneau à mon doigt qui me brûle presque l'annuaire, personne ne se doute que notre couple n'est qu'une façade et qu'il bat de l'aile. Personne sauf peut-être Jem qui m’interpelle doucement.

« Oui je vais bien merci, je vous remercie, tout est parfait ! »

Mais ma gorge est nouée et mon sourire fragile. Ses yeux me transpercent et me redonnent de l'énergie. Comment fait-il ça ? Comment fait-il pour savoir que je mens ? Ma jambe tremble nerveusement sous la table depuis quelques minutes, peut-être que c'est ça, que je le dérange ? Je deviens une hôtesse pitoyable. Je sens alors sa main venir se poser sur la naissance de ma cuisse au niveau du genou, comme pour me calmer de ce tic nerveux, et j'en ai le souffle coupé. Encore une fois il fait preuve d'une délicatesse que Scott n'a plus envers moi depuis des mois. Mon sourire retrouve de sa force et ma bouche dévoile mes dents blanches. J'ai envie de lui dire merci, mais mes yeux le disent silencieusement.

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:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ



"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
on a besoin de trois fois rien pour être sauvé"

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le dimanche 10 février 2002. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes. Mais son arrogance et son désir de commander le pousse à rechercher un grimoire que les Scott semblent détenir ...

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Il était tard quand James arriva dans ce petit bar londonien. Après avoir raccompagné Joey jusqu’à Poudlard, il n’avait eu aucune envie de rentrer dans sa maison à Bristol. Il aimait recevoir sa fille, même s’ils ne faisaient rien de particulier. En revanche, il avait détesté qu’Andrew Scott s’invite la veille sans prévenir. Cela semblait-il avait un peu gâché l’humeur de sa fille et il n’avait pas su trouver les mots pour poser les choses à plat. Ou bien avait-il peur d’ouvrir une porte qu’il avait peur de ne pas réussir à refermer ?

C’était donc pour cela qu’il avait transplané à Londres. Loin du tumulte du Chemin de Traverse, il s’était installé dans un pub sans prétention. Il ne s’attendait pas à croiser qui que ce soit de connaissance et avait commandé directement un verre de whisky. Cela ne valait pas le Whisky Pur Malt des sorciers mais cela conviendrait pour ce soir. Il réceptionna son verre et en but une gorgée qui laissa une brûlure dans sa gorge. Il soupira et reposa lourdement le verre sur le comptoir. Cependant, il se sentait observé. Il tourna la tête vers la gauche et le reconnut.

« Calvin Scott. » articula-t-il comme se délectant de ce nom sur sa langue.

L’homme était assis quelques tabourets plus loin et James le rejoignit aussitôt. Comme il l’avait dit, il ne s’attendait pas à croiser qui que ce soit dans cet endroit moldu. Et surement pas un Scott.

« Je vous paye un verre ? » demanda-t-il en jugeant le sien, vide.

Ses yeux se posèrent sur Calvin. Il était étonnant de le voir ici mais encore plus avec le col de la chemise légèrement ouvert.

« Ai-je découvert tout à fait par hasard le jardin secret de Calvin Scott ? »

James sourit avant de boire une autre gorgée. Il était curieux de savoir si c’était vraiment là l’endroit où l’homme venait se détendre après une bonne journée de travail. De plus, entretenir une conversation un peu intime lui permettrait de se rapprocher de l’homme qui lui devait toujours une dette d’avoir volé au secours de Karoline. Il se pencha vers Calvin et baissa la voix. Même si le lieu ne semblait abriter que des moldus, on n’était jamais à l’abri.

« Comment va la douce Karoline ? »  

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James recommanda un verre après avoir fini son verre.

« J’ai eu droit hier à la visite de votre frère aîné. »

Il tourna la tête vers Calvin pour guetter sa réaction.

« Ne vous agace-t-il pas avec son costume si parfaitement repassé et ses cheveux toujours si bien coiffés ? » dit-il, l’ombre d’un sourire moqueur pointant doucement son nez.

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Dimanche 24 février 2002

Réveillé ce matin avec une gueule de bois, James n’avait pas été tenté de faire grand-chose. Il savait qu’il se prendrait un savon par Vincent en arrivant à la boutique, mais franchement, il n’en avait pas grand-chose à faire. Bientôt il serait en possession du grimoire, bientôt il aurait bien plus de pouvoir que n’importe quel sorcier, bientôt il raserait l’entreprise Mikaelson de la surface de la Terre.

Sur cette perspective réjouissante, James avait donc pris le temps de boire un café (encore trop tôt pour un whisky) et d’acheter une pâtisserie dans l’épicerie du coin. Son estomac ayant désormais un aliment solide, James s’était donc activé pour transplaner à Londres. Il ne s’était pas rendu directement sur le chemin de traverse, ayant besoin de marcher pour tenter de retrouver un semblant de vivacité. La veille, il s’était rendu au 7ème Ciel et avait retrouvé avec amusement Alice Scott. Il ne s’était pourtant rien passé entre eux même si James n’aurait pas dit non. La jeune femme semblait avoir retrouvé un semblant d’amour-propre. Mais cela n’avait pas empêché James de boire plus que de raison et de profiter de l’ambiance électrique et enivrante de l’endroit. Il ne se rappelait même plus comment il était rentré chez lui, c’était pour dire !

Son esprit plongé dans les souvenirs, il ne regardait pas vraiment les personnes qu’il dépassait dans la rue. Pourtant, il y avait une personne qu’il ne pouvait ignorer.

Karoline était debout, arrêtée devant une boutique de vêtements pour femme. En y regardant mieux, elle était surtout en train d’observer une robe de mariée. Ses joues étaient rendues roses par le froid mordant de l’extérieur. Un bonnet vissé sur sa tête et une écharpe qui bloquait ses cheveux dans son cou, elle était charmante. Comme à son habitude.

« Elle semble magnifique. » dit-il en avançant vers la jeune sorcière.

Son visage se tourna vers lui, surprise, ses mains se resserrant sur un petit gobelet fumant.

« James ! Que faites-vous ici ? » dit-elle en employant le vouvoiement.

Sa voix lui avait manqué. Sa voix, son doux sourire, ses grands yeux bleus, son petit nez. Cela faisait plus d’un mois qu’ils ne s’étaient pas revus. Depuis son sauvetage. James avait évité la boutique de Barjow & Scott uniquement pour elle. Il souhaitait toujours se rapprocher de Calvin et c’était ce qu’il faisait. Mais il devait maintenir une distance avec Karoline. Il n’était pas assez bien pour elle. Et de toute manière sa façon d’admirer une robe de mariée témoignait assez bien de ce qu’elle attendait de la part de son fiancé.

« Je me rendais simplement au travail. » répondit-il, s’efforçant d’être poli et parfaitement réveillé. « Et vous ? »

Il désigna d’un signe de tête la boutique derrière elle.

« Oh moi ? Rien, je fais les boutiques et je rêve seulement. » dit-elle en tournant à nouveau son visage vers la robe en vitrine. « Juste un rêve qui ne se réalisera probablement pas, vous savez comment on est nous les femmes ? Toujours a espéré qu'on nous passe la bague au doigt. »

James fronça les sourcils tandis que Karoline éclatait d’un rire faux et désespéré. Elle … attendait la bague ? Mais … sa main. James posa le regard sur ses doigts fins. Oui, elle portait une bague. Et James avait cru qu’elle était fiancée. Mais n’était-ce qu’une bague comme une autre ? Karoline n’était pas fiancée ?

Quelque chose se produisit en lui et il détourna la tête pour éviter qu’elle ne voit quoi que ce soit sur son visage. Karoline n’était pas fiancée. Karoline n’était pas engagée envers Calvin. Rien. Elle attendait désespérément de l’être mais elle ne l’était pas. Comment un homme pouvait-il la laisser attendre ainsi ? Pleins de choses se remettaient en question dans son esprit mais Karoline le coupa dans ses réflexions. Elle avait dû remarquer qu’il ne la regardait plus.

« Vous devez me trouver tellement superficielle d'avoir ce genre de rêve. »
« Non. » répondit-il du tact au tact.

Il tourna le visage vers elle et fit un pas dans sa direction. Plusieurs personnes passaient autour d’eux. Des sorciers, des moldus. Qu’importe. Pour James, une seule personne comptait en cet instant et elle était face à lui.

« Vous méritez de rêver. Vous méritez que vos rêves deviennent réalité. » dit-il. « Vous méritez qu’un homme vous aime pour ce que vous êtes, toute entière. Vous méritez qu’il vous fasse milles demandes en mariage, qu’il vous apporte chaque jour des fleurs, qu’il prenne soin de vous et qu’il vous fasse voyager à travers le monde entier. Vous méritez de vivre une vie épique avec un mariage épique et un mari épique. »

Il déglutit, conscient qu’il exprimait à voix haute tout ce qu’il aurait aimé lui dire le premier jour de leur rencontre. Cette femme n’était pas n’importe qui, il l’avait vite compris. Et à cet instant, comprenant qu’elle n’était pas engagée par quoi que ce soit, James se sentait libéré d’un poids. Il avait voulu la laisser partir car ils n’étaient pas du même monde. Ils ne l’étaient toujours pas. Karoline était une fille pure. Mais Karoline était aussi une femme qui n’était engagée en rien avec la famille Scott, comme l’avait cru à tort James.

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« Vous n’avez rien de superficielle, Karoline. Vous êtes une sorcière incroyable qui mérite le bonheur auquel vous aspirez. »

Il tendit la main, prêt à caresser la joue de la jeune femme, mais se retint au dernier moment. Il ferma les yeux et laissa retomber sa main contre lui.

« Je dois y aller à présent. »

Ses yeux brillèrent en se reposant sur le visage de Karoline.

« Prenez soin de vous. »

Et, un dernier regard long et intense, il tourna les talons et avança d’un pas rapide pour mettre rapidement de la distance avec Karoline.

Dimanche 3 mars 2002

« Tu es prête à y aller ? » demanda-t-il en regardant Lisabelle accrocher ses boucles d’oreille face à son miroir.
« A présent oui ! » dit-elle.

Elle jeta un dernier regard à son reflet dans le miroir avant de sortir de la salle de bain. Elle posa une main sur le torse de James et fronça les sourcils.

« Je t’en supplie, détends-toi. Tu sembles véritablement à fleur de peau. »

James leva les yeux vers sa sœur et les détourna aussitôt. Quand il regardait sa jumelle, il avait toujours la sensation que c’était le regard sévère de sa mère qui le jugeait.

« Comment pourrait-il en être autrement ? » souffla-t-il en s’écartant de la main de Lisa.
« Tu te laisses trop envahir par ta colère et ta culpabilité. » dit-elle dans un reproche. « Alec a besoin de temps. Tu ne peux pas disparaître de sa vie et y revenir du jour au lendemain comme … »
« JE N’AI PAS DISPARU DE SA VIE ! »

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James attrapa un vase posé sur la table basse et l’explosa au sol. Le verre s’éparpilla dans chaque coin de la pièce avec un grand fracas. Mais Lisa ne sembla pas s’en émouvoir. En revanche, son regard était dur et elle commença à pointer du doigt son frère.

« Maintenant, Jeremiah, tu vas m’écouter. »

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James avait beau être un redoutable meurtrier pour le compte d’une des mafias les plus puissantes de Londres ; quand sa sœur commençait à le pointer du doigt, il valait mieux se taire et la jouer profil bas.

« Cela fait des années que tes enfants sont laissés à l’abandon. NE DIS PAS LE CONTRAIRE. Tu es là sans être là. Tu dis que tu fais tout ce que tu fais pour leur bien. Tu vas travailler dans ces trucs louches en te vantant que c’est pour eux que tu le fais. Mais Jeremiah, c’est de toi qu’ils ont besoin. Tu n’as pas été présent pour eux et ils ont dû grandir seuls. »

James recula et se frotta le menton, en colère mais pourtant silencieux. Pourquoi lui disait-elle ses phrases si cruelles ? Il avait fait de son mieux pour élever ses enfants. Cela n’avait pas été évident fut un temps mais à présent ils étaient grands et n’avaient plus besoin de lui. Mais cela n’empêchait pas qu’il s’inquiétait pour eux, comme pour cet attentat à l’UMS. Il avait simplement voulu prendre des nouvelles d’Alec afin de savoir comment il allait. La discussion s’était évidemment mal passée. Depuis, James ne pouvait masquer sa colère.

« Tu parles comme Andrew. » cracha-t-il en lui tournant le dos.

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James l’entendit soupirer.

« Alec est un jeune adulte désormais » reprit-elle d’une voix un peu moins dure. « Il a grandi toute sa vie sans véritablement de repère pour se construire. Et revenir du jour au lendemain en disant que tu t’inquiètes pour lui, il n’y comprend pas grand-chose. »

Il l’entendit approcher puis ses bras se serrèrent contre ses épaules sans que James ne réagisse.

« Jeremiah. Tu es mon frère et je t’aime. Les choses ont été très difficiles pour toi, je le sais. Mais tu dois admettre que tu as failli à ton rôle. »

James ne répondit pas et ne bougea pas.

« Mais il n’est pas trop tard. Alexander et Joséphine auront toujours besoin de leur père. Et tu peux encore réparer tout ça. Mais il faut que tu te montres patient et conciliant. »

Lisa embrassa sa joue et James poussa un long soupir avant de poser ses mains sur les bras de la jeune femme. Même si c’était dur les mots qu’elle prononçait, une petite voix au fond de lui lui disait qu’elle avait raison. Et puis, Lisa trouvait toujours les bons mots pour lui parler. Cela lui rappela Andrew. Depuis le repas fin janvier avec Angelo, puis le thé auquel il s’était invité lors de la visite de Joséphine, James n’avait pas bien eu de contact avec cet homme qui avait pourtant désiré reprendre contact avec lui. Peut-être devait-il lui laisser une chance ? Peut-être était-il prêt à l’aider à renouer avec ses enfants ? Il fut un temps où Andrew avait été un véritable soutien pour lui. Avant que James ne joue les imbéciles et le chasse de sa vie.

« Tu as toujours été une véritable perle, Lisa. » dit-il en se détachant pour se tourner vers elle.

Les cheveux bruns de sa sœur lui tombaient en cascade sur ses épaules et un sourire se devinait au coin de ses lèvres. Le même que celui de James quand il s’apprêtait à faire de l’humour. Ils se ressemblaient tellement.

« J’aimerais être aussi fort que tu l’es. » dit-il en caressant ses cheveux avant d’appuyer son front contre le sien.

La sorcière prit une inspiration comme si cela lui en coûtait et ses mains tremblèrent légèrement, posées sur l’épaule de son frère.

« Il n’y a pas un jour qui passe sans que Malcolm ou … Larry … me manquent. » souffla-t-elle. « Mais je sais que … je m’accroche à l’idée que ma vie n’est pas terminée. Et qu’il y a forcément quelque chose de beau qui m’attend encore. »

James la regarda et déposa un baiser sur son front.

« Il y a forcément quelque chose de beau qui t’attend encore. » répéta-t-il.

Un peu plus tard

Si seulement ce "beau" pouvait ne pas être avec Mike Barjow ...

Une vingtaine de personnes devait être présente à cette soirée chez les Barjow. James était bien évidemment invité et avait encore une fois pensé à sa sœur. Accrochée à son bras, elle saluait aimablement les personnes autour d’eux. James avait aidé Calvin à décrocher ce contrat. Grâce à l’entreprise des Mikaelson, Calvin allait très bientôt avoir des nouveaux clients très prometteurs.

« Lisa ! »

James tourna la tête vers cette voix féminine si caractéristique. La douce Karoline était là, à l’entrée, accueillant les invités un par un. Elle portait une robe violet pastel et ses cheveux blonds étaient détachés, tombant sur ses épaules.

« Bonjour Karoline. »

Lisa détacha son bras de celui de James pour serrer les mains de Karoline dans les siennes. James haussa un sourcil, intrigué une nouvelle fois par l’idée qu’elles se connaissent aussi bien.

« Bonjour et merci d'être venue ! » remercia Karoline. « Jem, ravie que tu sois là aussi. »

Lisa se recula pour laisser passer son bras qui, avec un sourire en coin, prit la main de Karoline et déposa un baiser sur son dos.

« J’en suis aussi ravi. » dit-il.

Elle était repassée au tutoiement avec lui. C’était amusant et en même temps, James était prêt à s’habituer à tout avec elle.

« Je vous laisse vous installez, faites comme chez vous. »

Lisa lui offrit un large sourire alors qu’ils tendaient leurs manteaux à des elfes de maison. Comme d’habitude, James n’était pas un fan de ces créatures. Les Sang-Pur en raffolaient pourtant. Lisa croisa son regard, comme ayant pensé à la même chose mais lui intima de se taire alors qu’ils entraient dans le salon où une longue table avait été installée au centre. L’endroit n’était pas aussi somptueux que le domaine des Scott mais encore une fois, cela ressemblait à n’importe quel manoir Sang-Pur. De grandes fenêtres, de hautes cheminées, des lustres brillants, de la nourriture débordant de toute part et des tableaux un peu partout dans cette grande salle.

James salua plusieurs convives, connaissant ça et là certaines personnes des affaires, mais il ne s’attardait jamais bien longtemps. Lisa le quitta pour récupérer des verres et James en profita pour aller lorgner la table et chercher son nom. Il avait été placé entre Lisa et … Mike Barjow ? Il leva les yeux au ciel. Lisa était elle juste à côté de Karoline. Intéressant …

James regarda autour de lui et, s’assurant que personne ne le regardait, il sortit sa baguette et murmura l’incantation pour faire léviter les noms de sa sœur et du sien. Hop, ni vu ni connu. Il était désormais placé entre sa sœur et Karoline. Lisa aurait sans doute plus de patience que lui pour supporter le frère de Karoline.

Une demi-heure plus tard, ils prenaient enfin place sur leurs sièges. Mike, en tant que bon gentleman, tira la chaise de Lisa et tous deux en rirent durant quelques minutes. James n’était au final pas certain d’apprécier leur complicité. Mike parlait et Lisa souriait. Pas le petit sourire timide et poli. Non, un large sourire bien heureux. James fut distrait cependant par l’arrivée de Karoline à ses côtés.

« Cette robe vous va très bien. » dit-il.

La jeune femme tourna la tête vers lui, ses joues légèrement rosies. Mais cette fois-ci ce n’était pas par le froid de l’extérieur. Calvin arriva à son tour. Son costume était impeccable et il salua les invités qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de trouver. Notamment James qui se releva pour ne pas passer devant Karoline, cela semblait impoli.

« Ravi de vous revoir, Calvin. J’espère que nous trouverons encore un moment pour partager un verre rien que tous les deux. » dit-il avant de se rasseoir.

Calvin avait bien des occupations de tout côté. Il était en quelque sorte le roi de la soirée. Mais James espérait bien être en bonne voie pour devenir un invité privilégie de sa majesté. Les plats commencèrent à léviter au-dessus de la table tandis qu’une douce musique s’était mise à jouer dans un coin. Lisa discutait toujours avec Mike, lui racontant quelques morceaux de son enfance. James se crispa en entendant le nom de Theodore, leur jeune frère. Voilà des années qu’ils n’en parlaient plus. James se refusait à y penser. Theo était parti sans l’ombre d’un remord et James avait bien assez de soucis pour s’en occuper.

Bref, les discussions allaient bon train et même James débutait quelques conversations qui s’essoufflaient assez vite. Il n’y avait qu’une seule personne que James entendait peu. Karoline faisait plus office de tapisserie aux côtés de Calvin, répondant simplement à quelques questions. Penchée sur son assiette, elle jouait avec un morceau de viande encore intacte.

« Est-ce que … tout va bien ? » demanda-t-il en penchant sa bouche vers son oreille.

La jeune femme releva les yeux vers lui.

« Oui je vais bien merci, je vous remercie, tout est parfait ! »

Exagéré. Pourquoi ? Que se passait-il ? James s’interrogeait de plus en plus. Oui, il avait pris ses distances car Karoline et lui n’étaient pas du même monde. Mais c’était comme si depuis qu’il était parti, personne n’avait pris la peine de s’assurer de son bien-être. Rêvait-elle encore de l’enlèvement ? Calvin prenait-il le temps de la serrer dans ses bras et de lui murmurer des mots de réconfort ? Avaient-ils pu parler mariage depuis cette dernière journée dans le froid ? Karoline ressemblait à une femme avec des rêves brisés et James haïssait cette idée.

Sa jambe tremblait nerveusement sous la table et James passa sa main naturellement sous la nappe pour la poser sur la cuisse de Karoline. Celle-ci s’arrêta alors que James traçait de petits cercles au-dessus de son genou. Son regard plongea une nouvelle fois dans celui de Karoline.

« Tout est parfait ce soir Karoline. Ne vous tracassez point. » dit-il, un sourire sincère aux lèvres. « Je crois que personne ne vous a demandé à cette table comment aviez-vous géré cet attentat vendredi ? En tant qu'agente du Ministère, vous avez forcément été sur les lieux. »

James prit une nouvelle bouchée de son repas tout en écoutant avec attention la jeune femme. Elle était Oubliator. Une Oubliator sans doute remarquable au vu de la manière dont elle parlait de son travail, de ce qu'elle avait vu et de ce qu'elle avait effectué. En parler semblait la détendre, d'une certaine manière en tout cas. Parler de tant de morts n'était jamais une partie de plaisir, mais cela l'avait distraite un moment de ses préoccupations immédiates. A présent, James comptait bien la distraire autrement ...

« Et si nous dansions ? »

Il haussa un sourcil. Karoline sembla hésiter. Personne ne dansait, c’était vrai. Tout le monde mangeait et appréciait le contrat passé avec Barjow & Scott. Etait-ce pour cela qu’il ne devait rien se passer de plus ?

« Il serait dommage de priver vos invités d’une aussi remarquable robe. » ajouta-t-il pour la convaincre.

Il se leva et tendit sa main à la jeune femme qui la lui prit. Il sortit alors sa baguette et lança un sort sur le piano qui se mit à jouer un nouvel air. Quelques visages se tournèrent vers eux. James posa une main sur la taille de Karoline et prit dans son autre main celle de la jeune femme. Ils commencèrent à esquisser quelques pas alors que les discussions s’étaient tues. James était persuadé que Calvin les avait remarqués. Allait-il les interrompre ? Ou allait-il continuer à discuter comme si de rien n’était ?

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James fit tourner Karoline sur elle-même avant de remarquer que Mike avait invité Lisabelle à danser. Soit.

A nouveau, James fit tourner Karoline avant de la ramener solidement contre lui.

« Alors, ces projets de mariage avancent-ils ? » demanda-t-il.

Si d’apparence, il s’agissait de faire la discussion, James était curieux de savoir ce qu’il en était réellement du couple Karoline et Calvin. Pouvait-il considérer qu’il aurait une chance ? Pouvait-il seulement l’envisager ? Était-il prêt à tenter quelque chose avec Karoline ? Il ne s’agissait pas d’une affaire d’un soir. Karoline n’était pas qu’un soir. Elle était toute une vie. Et c’était cela qui effrayait le plus James. Était-il prêt à tenir un tel engagement ? Serait-il à la hauteur de ce qu’elle méritait ?

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James ne répondit pas aux paroles de la jeune femme mais la fit tourner une nouvelle fois, la prenant par surprise, lui arrachant ainsi un sourire. La chanson s’arrêta alors et James la remonta lentement sur ses jambes.

« Vous êtes une hôtesse d’une qualité exceptionnelle, Karoline. »

A nouveau, il embrassa le dos de sa main. Il semblait sur le point de retourner s’asseoir quand un battement d’ailes attira son regard. Un hibou venait d’entrer dans le salon et se posa sur l’épaule de James, une lettre attachée à sa patte. James la déplia et la parcourut rapidement.

« Veuillez m’excuser. » dit-il à Karoline. « J’ai besoin d’un moment seul. »

Il indiqua la table, espérant que Karoline l’excuserait pour les autres invités. Puis il quitta la pièce d’un pas rapide et sortit dans le froid mordant de l’extérieur, sans manteau. Il détestait quand les affaires le prenaient de court. Il avait dit à Vincent qu’il ne voulait pas s’occuper de cela mais l’homme ne lui laissait manifestement pas le choix. James contourna la maison des Barjow, arrivant derrière dans une cour où Aidan James l’attendait déjà. Il tenait en lévitation un homme qui se débattait férocement. James lui fit un signe de tête, l’informant qu’il pouvait le lâcher. L’homme retomba sur le sol et grimaça de douleur.

« Lève-toi. » grogna James en le poussant du pied.

L’homme cracha sur ses chaussures mais Aidan l’attrapa alors par le col et le força à se redresser sur ses pieds. C’était un homme d’une quarantaine d’années. Il aurait pu être à l’école avec James même s’il ne mettait aucun nom sur son visage. C’était juste un pauvre mec qui avait prétendu rejoindre les Mikaelson avant de balancer quelques noms de ces petits camarades aux autorités locales. Et Vincent avait demandé à James de faire le ménage.

« Tu vas le tuer ? » demanda Aidan.

Le ton de sa voix reflétait sa curiosité. Il prenait tout ce que faisait James en modèle car autrement, c’était un gamin complètement paumé. Parfois, James imaginait Alec à sa place et cela le poussait à faire de meilleurs choix qu’il aurait fait. Comme ce soir.

« Non. Je vais l’oublietter. »

Aidan fronça les sourcils mais ne dit rien. En revanche, l’homme s’agita à nouveau.

« Pauvr’con. »

Du sang coulait de sa lèvre fendue et un hématome gonflait sur sa joue. Visiblement, Aidan lui avait fait sa fête avant de le capturer.

« M’oublietter ne changera rien. » dit-il avec un rire de dément. « Ils me retrouveront et me rendront ma mémoire. »

A nouveau, il chercha à s’échapper de la prise d’Aidan qui appuya sur son bras, visiblement un endroit stratégique où il était blessé. L’homme poussa un cri de douleur mais se reprit aussitôt, ayant visiblement envie de parler.

« Vous crèverez tous. Si ce n’est pas moi qui vous dénonce, ce sera un autre. Les Mikaelson ont fini leur temps. »
« Qu’est-ce que tu avais à gagner à dénoncer certains de nos membres ? » demanda James, une grimace de dégoût sur le visage.

Cet homme commençait sérieusement à les lui briser et il était hors de question qu’il s’absente trop longtemps du repas donné chez les Barjow. Il tendit le bras en direction de l'homme, se concentrant sur ce qu'il devait faire pour bien réussir son sortilège d'oubli.

« Je veux vous voir tous crever. Souffrir comme vous avez fait avec mon frère et mes neveux. »

James fronça les sourcils.

« Une vengeance familiale ? »

Le regard de l’homme brilla, comme rendu fou.

« Parle pas d’eux sale connard ! » dit-il. « J’suis certain que c’est toi qui les as tués en incendiant cet entrepôt ce soir de janvier. »

James ouvrit les yeux, frappé par ce que l’homme disait. Il n’avait pas tort. Il se rappelait de l’incendie sur les quais de la Tamise. Il était à moitié bourré quand les cris de douleur avaient résonné. Ces hommes avaient tenté une mutinerie et James avait reçu l’ordre de tous les éliminer. Il avait donc scellé les portes et les fenêtres et mis le feu. Comme ça. Sans l’ombre d’un remord. L’homme parut le comprendre puisqu’il recommença à s’agiter en vociférant.

« Sale chien ! Je te ferai souffrir et te tuerai. Je m’attaquerai à tous ceux qui te sont proches. Tes enfants, tes neveux, tes nièces, tes parents, tes frères et sœurs. Ta fiancée. Je les tuerai tous. Et tu les regarderas mourir les uns après les autres, tu … »
« AVADA KEDAVRA ! »

Le sort vert fusa et frappa l’homme en plein cœur. Aidan le lâcha, surpris et le corps tomba, inanimé, sur le sol. Le silence revint et bientôt James n’entendit plus que ses propres battements de cœur.

« De toute façon, je n’étais pas d’humeur. » dit-il, comme pour justifier son acte.

Une voix se fit entendre derrière lui et Aidan transplana aussitôt. James se retourna et vit Karoline arriver. Merde. Que faisait-elle là ? Pourquoi l’avait-elle suivi ? Il ne devait pas perdre la face. De toute manière, que croyait-elle ? Son regard se fit dur.

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« Retourne à l’intérieur, Karoline. Tu n’as rien vu. »

Devant une telle intimité, James avait naturellement retrouvé le tutoiement. Mais la jeune femme ne l’entendait pas de cette oreille. James pointa sa baguette sur elle. Il n’allait pas lui faire du mal. Au fond de lui, il en était incapable. Mais il voulait qu’elle le croit. Car elle n’était pas censée voir ça.

« Je pourrais te faire oublier. » dit-il avant qu’elle ne lui balance cet argument imparable : elle était elle-même Oubliator.

James se sentit bouillir. Merde. Fais chier. Il avait tout gâché hein ? C’était le risque du métier de toute manière. Ses enfants pouvaient un jour découvrir ses véritables activités de la même manière. Et Karoline l’avait fait. Cela scellait définitivement l’idée qu’ils n’étaient pas du même monde et qu’il ne serait jamais l’homme capable de faire son bonheur même s’il avait ridiculement caressé l’idée quelques minutes plus tôt. De toute manière, il savait qu’il avait fait le bon choix : cet homme avait menacé sa famille. Et personne ne pouvait vivre après cela.

« Peu importe. » dit-il, furieux.

Il était plus en colère contre lui-même que contre Karoline. Il aurait dû se montrer plus prudent. Mais tôt ou tard elle aurait fini par le découvrir, non ? Ce n’était pas comme si toute sa famille tenait une boutique sur l’Allée des Embrumes et trempait elle aussi dans des affaires louches.

« J’ose espérer que ton frère saura se conduire en gentleman en raccompagnant ma sœur chez elle. Bonne soirée, Karoline. »

Il s’approcha du corps et transplana aussitôt avec lui.

Samedi 9 mars 2002

Presque une semaine. C’était le temps qu’il lui avait fallu pour réfléchir à son comportement de ces derniers jours. Depuis qu’il avait fui lâchement Karoline et la scène du crime qu’il avait commis, il s’était attendu à ce que le Ministère de la Magie lui tombe dessus. Mais rien. Il ne s’était rien passé. Aucun agent n’était venu frapper à sa porte ou ne l’avait interrogé dans les rues de Londres. Comme si Karoline ne l’avait pas dénoncé. Comme s’il avait tu cet acte pourtant qualifié d’immonde.

Aidan l’avait évité lui aussi, craignant sans doute pour sa vie. Mais chez les Mikaelson, tout semblait normal. James avait seulement informé Vincent qu’il s’était débarrassé de l’élément gênant mais n’avait nullement mentionné la présence de Karoline. Et la vie avait repris son cours.

Le monde sorcier se relevait difficilement de l’attentat de la semaine dernière à l’UMS. Les journaux étaient en ébullition, avançant que les idées des Mangemorts avaient été reprises par ce nouveau groupe, les Blue Dragons. Un nom qui faisait trembler bon nombre de sorciers autour de lui. James avait envoyé deux hiboux à Joséphine cette semaine, pour s’assurer que toutes les sécurités avaient été prises à Poudlard et à Pré-au-Lard. Il lui avait aussi proposé de rentrer pour les vacances de Pâques afin qu’ils se retrouvent en famille. Mais James savait que s’il pouvait convaincre Joey, ce serait plus difficile pour Alec. Peut-être avait-il réellement besoin de l’aide d’Andrew.

C’était donc pour cela que, tôt ce matin, il s’était rendu chez l’aîné des Scott. Après tout, il constatait que depuis qu’il avait coupé les ponts avec Josh Bennett et Louis Prewett, il était désormais seul avec ses pensées. C’était ce qu’il avait voulu. Durant un temps. Mais avec le retour d’Andrew, il se rendait compte de plus en plus qu’il souhaitait retrouver un ami. Calvin aurait pu jouer ce rôle intermédiaire si James n’avait pas des idées derrière la tête pour lui dérober ce grimoire.

Non, il devait faire un pas vers Andrew. Il frappa trois coups à la porte de sa maison et attendit patiemment. Il se doutait qu’il serait accueilli par l’elfe de maison et ferait un effort pour ne pas être trop impoli. Oui il s’attendait à voir cette petite créature immonde et non …

« Karoline ? »

Son sourire apparut naturellement sur ses lèvres en voyant la délicieuse jeune femme. Délicieuse et … dénudée. Ses yeux se posèrent sur ses mains qui tenaient serrés les pans de son gilet. Ses jambes nues apparaissaient pourtant très clairement ainsi que son sourire si innocent, si pur.

« Tu … Calvin et toi avez gardé la maison d’Andrew ? » demanda-t-il, étonné.

Son sourire s’était un peu réduit, ne s’attendant pas à trouver une Karoline bien dénudée, contente de sa nuit avec son fiancé. Avait-il fait sa demande ? Mais la vérité était bien plus horrible que cela. Andrew attachait encore sa chemise quand il fit irruption derrière Karoline. James recula d’un pas, manquant de trébucher sur une marche.

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« Tu … vous … »

Ils étaient ensemble ? Ils avaient passé la nuit ensemble ? L’air se bloqua dans la poitrine de James dont le regard se durcit. Colère. Rage. Trahison. Que Karoline couche avec son petit-ami était assez normal bien que peu plaisant à réaliser pour James. Mais trouver une Karoline aux joues rosies et en petite tenue dans la maison de son beau-frère était autre chose. James fit encore un pas en arrière en entendant Andrew prononcer ses premiers mots. Il leva la main, l’intimant de se taire.

La colère se lisait dans ses yeux les foudroyant tous deux, dans sa bouche déformée par une grimace de dégoût et sur son visage qui se refusait à rester plus longtemps. Sans dire un seul mot de plus, il transplana.

Ses pensées le firent atterrir devant une maison devenue familière. Il regarda un instant la porte avant de frapper. Calvin lui ouvrit aussitôt, haussant un sourcil. Il était encore tôt pour se rendre au travail et il était certain de le trouver encore ici.

« Mon super nouveau meilleur associé veut-il aller se boire quelques verres ? » demanda-t-il.

La colère se lisait toujours sur son visage. Il était incapable de masquer ses émotions. Mais il espérait convaincre Calvin. Après tout, si Karoline était allée voir ailleurs, c’était que tout n’était pas rose dans son couple avec Calvin. Il devait avoir envie de se changer les idées ?

Et pourquoi tous deux n’iraient-ils pas déverser leur haine et leur frustration à quelque part ?

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@ Victoire


Dernière édition par James R. Davis le Lun 1 Jan - 11:10, édité 2 fois

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James Davis

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I remember, years ago someone told me I should take caution when it comes to love


Dimanche 10 Février 2002

Je n'ai pas envie de rentrer à la maison. Je sens que ma relation avec Karoline devient de plus en plus tendue à mesure que le temps passe. Je sais que je n'ai pas eu la réaction attendue après son enlèvement. D'ailleurs, alors qu'elle vivait quasiment chez moi, elle passe plus de temps au manoir Barjow dernièrement. Et à vrai dire je ne tiens pas particulièrement à la voir. Non pas que je lui en veuille de son enlèvement, bien que mon comportement peut paraitre tendancieux. Je ne me sens juste pas légitime à être auprès d'elle.

Je ne suis pas quelqu'un de tactile ou d'empathique par nature. J'ai l'impression de me mentir à moi-même si je montre le moindre signe d'affection envers elle. Je me sens perdu et ce n'est pas en passant plus de temps avec elle que je peux faire le point sur mes sentiments. Et même, en la voyant peu je m'ensevelis sous le travail. Ca ne veut pas dire que je n'y réfléchis pas, c'est juste que c'est plus facile d'ignorer tout ça. Comme si, le jour où je mettrais un mot sur ce qui me préoccupe réellement, ma vie entière allait exploser. Je me sens pathétique à jouer la politique de l'autruche. A quel moment ai-je agis ainsi ? Est ce que je fais une crise existentielle sortie de nulle part ? C'est frustrant, terriblement agaçant. Ce qui n'aide pas à me montrer agréable avec Karoline, parce qu'elle semble représenter ou cristalliser quelque chose que je ne veux pas comprendre. Je suis assez conscient que je suis responsable de cette situation, que je suis le fautif dans tout ça.

Donc après une livraison, je me suis arrêté à un pub moldu. Peu de risque de rencontrer une connaissance magique. Je ne sais même plus ce que je suis en train de boire, tout me parais fade en ce moment de toute façon. J'ai le col de ma chemise défait laissant apparaitre un peu de peau là où habituellement elle est montée jusqu'au col avec ma cravate toujours en place. A qui m'observe bien, il est facile de voir que mon visage est marqué par la fatigue. J'ai des cernes. J'ai maigri même-ci sous mon costume c'est difficilement visible. Ma barbe n'est pas parfaitement rasée alors qu'habituellement je suis rasé de près. Je n'irais pas jusqu'à dire que je fais négligé, mais ce n'est clairement pas une habitude de ne pas me voir tiré à quatre épingles.

Mon attention est attiré par l'arrivée d'un autre homme. Je fronce les sourcils, c'est James non ? Avais-je envie de voir une connaissance ce soir ? Pas vraiment. Mais je ne peux pas m'empêcher de l'observer. Nos regards se croisent et j'aurais mieux fais de l'ignorer quand je le vois se lever et me rejoindre. Cependant, je n'essaie pas vraiment de me redresser ou de paraître mieux que j'en ai l'air. Je laisse les apparences au placard. Je n'ai pas l'énergie pour ça, pas ce soir.

« Calvin Scott. » Plutôt que répondre à mon nom, je hoche sèchement la tête. «  Je vous paye un verre ? » Je réponds par un sourire, grand bien lui fasse. Je ne sais même pas ce que je pense de son approche. On est pas proche, et honnêtement je ne suis proche de personne. En dehors d'Alice. Même Karoline, ne me connait pas vraiment. Elle m'a idéalisé et déchante grandement aujourd'hui. Les attentes des autres sont épuisantes à gérer. Vraiment.

«  Ai-je découvert tout à fait par hasard le jardin secret de Calvin Scott ? » Je ricane malgré moi, et bien c'est sans doute vrai en quelque sorte. Je ne pense pas que qui que se soit sache que je traîne dans les pub moldu pour juste être tranquille. "Peut-être bien... Je suis un peu trop populaire chez les sorciers." Il y a une pointe d'ironie et de cynisme dans mon ton. Parce que ma famille est effectivement très observée, cela avait fait un tel bazar quand j'ai rejoins Barjow abandonnant mon avenir brillant en politique dixit les journalistes. Sans parler des sorciers noirs issu de ma famille.

"Au moins, ici je peux me détendre un peu. " J'hausse les épaules en buvant une gorgée de mon verre. Je n'ai pas vraiment envie de m'étendre sur le sujet. « Comment va la douce Karoline ? » Je fronce les sourcils pour plusieurs raisons, la manière dont cet homme parle de Karoline me met mal à l'aise à plus d'un titre. Déjà douce, on ne doit pas connaitre la même blonde. Ensuite utiliser cette adjectif en face de son supposé fiancé est un peu étrange, mais je ne m'en soucis pas vraiment. Je suis plus dérangé par le sujet de conversation.

"Aussi bien que possible au vu des circonstances, même-ci je crains ne pas être d'un grand réconfort. " Je soupire en laissant échapper la dernière partie. Parce que clairement je ne suis d'aucune aide.

« J’ai eu droit hier à la visite de votre frère aîné. » Je serre ma main sur mon verre. De quel frère me parle t'il ? A vrai dire je ne suis en bons termes avec aucun d'entre eux. « Ne vous agace-t-il pas avec son costume si parfaitement repassé et ses cheveux toujours si bien coiffés ? » Je ne peux empêcher un sourire amusé de prendre place sur mon visage, je dirais qu'il s'agit d'Andrew au vu de la description. "Si vous parlez d'Andrew, cette description lui colle plutôt bien. Et je vous accorde volontiers qu'il sait parfaitement se rendre agaçant. " Je ne peux empêcher le sourire sarcastique de s'afficher. Andrew, Mr Parfait. Il n'y a aucune raison réelle à mon agacement envers lui à part peut-être le fait qu'il fait tout comme il faut pour nos parents. Il me tape sur le système, vraiment.

"Je ne savais pas que vous vous fréquentiez... Etes vous amis ? " Je suppose que non, je doute que qui que se soit parle de ses amis ainsi. J'aurais bien du mal à le savoir étant plutôt solitaire. Les gens ne me supportent qu'un temps et rapidement laisse tomber parce qu'ils ont tous des attentes qui ne correspondent pas à qui je suis.

Dimanche 3 Mars 2002

Dix jours, dix jours depuis que j'ai trompé Karoline. Pas qu'une seule fois, je ne peux pas prétendre que c'est une erreur. Et de surcroit avec un homme. Bien sûr depuis notre dispute, il y a plus de quinze jours notre relation est encore plus chaotique... Mais de là à partir en vrille comme je l'ai fais ? Je me sens vraiment mal à ce sujet et le dégoût de moi même crève le plafond. Cette relation n'a aucun sens, mais suis-je prêts à assumer ce que tout ça signifie ? Parce que ce n'est pas seulement une histoire de bisexualité qui pourrait être tolérée mais... je n'arrive même pas à le penser. Cela veut dire que je n'aurais pas d'enfants et cela me va, mais ma famille ne sera sans doute pas du même avis.

Au final, je suis encore plus distant et froid. Evitant de rester seul avec la blonde, passant tout ce temps à réfléchir. En plus il y a eut les attentats il y a quelques jours. Je suis intimement convaincu qu'Angelo n'y est pas pour rien. Je ne vois personne d'assez fou pour se lancer dans cette entreprise si ce n'est lui. Bref, dîner d'affaires ce soir, encore à jouer le gendre idéal. J'ai envie de vomir, toute cette mascarade commence à me rendre dingue. Je ne sais pas ce qui se passe mais je me rends compte que je marche sur une corde raide, prête à craquer à tout moment. Karoline garde ses distances, et ça me va. Se serait hypocrite de dire le contraire.

J'arrive en retard mais toujours impeccable dans mon costume. Je salue les invités paraissant à mon aise et clairement je le suis plus que de me tenir à côté de ma fiancée. Je me rends à quel point c'est cruel de lui avoir offert cette bague alors que je n'ai jamais eut l'intention de l'épouser. Je m'en suis rendu compte récemment, mais tout de même... Au fond je n'avais pas saisi moi même que je n'avais aucune intention qu'elle devienne ma femme un jour. Ceci dit, cela n'enlève rien à la cruauté du geste.

Quand j'arrive dans salle de réception, je salue les invités que j'avais loupé jusqu'à lors. Et James se lève pour me saluer. « Ravi de vous revoir, Calvin. J’espère que nous trouverons encore un moment pour partager un verre rien que tous les deux. » Je me fige un instant, mon regard allant à Karoline. A dire vrai, la blonde n'est pas au courant de mes excursions qui n'ont rien à voir avec le travail dans les pubs moldus. "Le plaisir est partagé, James. Pour le verre, il me faudra examiner mon planning. " Je ne suis pas contre l'idée et par politesse je ne pouvais pas ne pas y répondre. Cela risque d'engendrer une autre dispute avec Karoline. James ne pouvait pas savoir, je ne peux pas lui en vouloir.

Je finis par m'installer à côté de Karoline, sans lui accorder la moindre attention. La vérité c'est que j'ai peur de juste tout envoyer balader si je la regarde de trop près. Mais je ne peux pas lui faire ça, pas en pleine réception. Je suis peut-être un connard infidèle, mais je n'ai pas le droit de l'humilier en public de la sorte. Il va falloir qu'on parle et je redoute cette discussion autant qu'elle est nécessaire. Mais je suis pour l'instant trop lâche pour assumer les conséquences de mes actes. Pas seulement envers Karoline, mais envers ma famille aussi.

Je préfère me concentrer sur nos autres invités, échangeant avec amabilité des platitudes avec nos nouveaux partenaires commerciaux. J'ai envie de m'échapper d'ici et de cette affreuse pièce de théâtre où je me sens comme un imposteur. Je regarde du coin de l'œil James proposer à Karoline d'aller danser. L'invité à ma droite se penche vers moi. "N'est ce pas inconvenant que votre fiancée danse avec un autre homme que vous Calvin ?" Je trésaille imperceptiblement. Je me tourne vers l'homme d'âge mûr à côté de moi, je souris faussement détendu. "Pourquoi serait-ce un problème ? J'ai toute confiance en Karoline, et pour tout vous avouer je n'aime pas du tout danser... Alors qu'elle oui. Au moins elle pourra profiter de la soirée." J'explique avec un ton courtois mais ferme, ne laissant place à aucune interprétation. Je n'aime pas du tout ce que sous-entend cet homme. Si c'est la seule protection que je peux lui offrir, je le ferais.

Au cours de la soirée James et Karoline se sont volatilisés, et quand la blonde est revenue seule... Elle avait l'air hagarde. J'ai fait en sorte que l'attention reste sur moi, je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais elle a l'air bouleversé. Ne me sentant pas légitime de lui demander quoique ce soit, je joue l'hôte sympathique détournant l'attention de l'état de Karoline. Que cette soirée se termine vite. Jouer au couple parfait me rends irritable.

Samedi 9 Mars 2002


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Il est tôt, trop tôt pour que cela sonne à la porte ce matin. D'autant que je n'ai aucune idée de qui viendrait me voir chez moi en ce moment. Ca n'a aucun sens. Je suis anxieux, ma relation avec Dae-Hyun a été découverte par son manager. Ce qui a mit fin à cette relation, elle était purement physique. Mais les menaces de l'homme me mettent dans une position inconfortable. J'ouvre la porte avec méfiance, mon regard tombe sur un James qui n'a pas l'air dans son état normal.

« Mon super nouveau meilleur associé veut-il aller se boire quelques verres ? » Je fronce les sourcils, boire si tôt dans la journée ? Que s'est il passé ? Ces questions passent dans mon esprit à toute vitesse.  "Loin de moi l'idée de donner un refus catégorique. Mais c'est il passé quelque chose ?"  Je demande en ouvrant la porte, je ne suis même pas encore prêt à aller bosser. D'ailleurs je ne bosse même pas à la boutique ce matin, j'ai un rendez-vous à Gringotts plus tard dans la matinée.

"Installez vous tranquillement. Je vais mettre des vêtements plus appropriés." Actuellement, je suis en jogging avec une barbe de trois jours. Loin du Calvin parfait que tout le monde à l'habitude de voir. Je ne pense même pas que Karoline ai eut l'occasion de me voir ainsi. Je quitte le salon où j'ai proposé à James de se poser pour aller dans ma salle de bain. "Servez vous un verre, il y a ce qu'il faut dans le petit meuble à côté du canapé." Je propose tandis que je me change. J'enfile un jean et un t-shirt simple, une tenue décontractée dans laquelle on a peu l'habitude de me voir. Même-ci cette fois-ci la blonde a déjà eut l'occasion de voir ce type de tenue. Je réapparais dans le salon une fois habillé correctement.

"Qu'est ce qui vous amène si tôt le matin ?" Je redemande curieux, on est pas si proche pour partir boire sans aucune raison. On est plus proche qu'avant mais pas assez pour que James débarque ainsi à l'improviste pour aller boire. Je me sers moi même un verre de bière. Oui parce que je ne bois pas que l'alcool fort. "Je n'ai pas eut l'occasion de poser la question l'autre soir. Mais avez vous une affaire urgente à régler le jour du dîner ? Vous avez soudainement disparu..." Je sais qu'il s'est passé quelque chose ce soir là, Karoline était perturbée. Plus qu'à son habitude en tout cas.

(c)Lilith

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Rien n'est impossible si tu t'en donnes les moyens.

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I remember, years ago someone told me I should take caution when it comes to loveAvec James Davis et Calvin ScottDans le passé. Dimanche 24 Février 2002

« Vous devez me trouver tellement superficielle d'avoir ce genre de rêve. »
« Non. »

Mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Non ? Ça serait bien le premier homme qui ne se moque pas des rêves de princesse d'une fille. Surtout un homme comme... lui.

« Vous méritez de rêver. Vous méritez que vos rêves deviennent réalité. Vous méritez qu’un homme vous aime pour ce que vous êtes, toute entière. Vous méritez qu’il vous fasse milles demandes en mariage, qu’il vous apporte chaque jour des fleurs, qu’il prenne soin de vous et qu’il vous fasse voyager à travers le monde entier. Vous méritez de vivre une vie épique avec un mariage épique et un mari épique. »

OH MERLIN ! Je le regarde avec un regard admiratif. Mes yeux doivent briller comme une amoureuse transit. Comment cet homme aussi mystérieux, aussi sombre et foutrement dérangeant peut sortir de telles paroles ? Si je n'étais pas sûre qu'il était dangereux, j'aurai pu croire qu'il avait un cœur tendre et romantique derrière ses airs de criminel. Ses mots sont les plus gentils que je n'ai jamais entendu, même Calvin dans ses plus grands moments n'a jamais été aussi gentil avec moi, même mon père ou mon frère dans leur plus grande bienveillance à mon égard. Pourquoi est-ce cet homme qui les prononce ? Pourquoi faut-il que ce soit lui ?

« Vous n’avez rien de superficielle, Karoline. Vous êtes une sorcière incroyable qui mérite le bonheur auquel vous aspirez. »

Mon cœur bat la chamade, et je me retiens de respirer quand je vois que sa main se dirige vers mon visage, je le laisserai faire, parce qu'en cet instant, j'ai besoin de le croire, j'ai besoin de cette tendresse, de cet amour sans obligation. Mais il laisse retomber sa main et je me sens frustrée, et j'ai honte de ressentir cette émotion. Je ne devrai pas me laisser « toucher » en public. D'ailleurs je regarde autour de nous, qu'une connaissance n'irait pas dire à Calvin que je le trompe ou un délire dans le genre. Est-ce que Jem sent ma gêne ? Car il prend presque la fuite.

« Je dois y aller à présent. Prenez soin de vous. »

Il me distance rapidement, si rapidement que je n'ai pas eu le temps de lui souhaiter en retour la même chose. Vraiment cet homme est étrange, je dois le laisser bien en dehors de ma vie, il est beaucoup trop complexe, beaucoup trop ténébreux. J'ai déjà à faire avec la famille Scott.

Retour dans le présent. Dimanche 3 Mars 2002

Je suis encore sous le choc de ce geste qu'il a envers moi, ces petits cercles qu'il fait sur ma cuisse, sous la table, pour me calmer, pour me rassurer. Parce que ça marche... Mais qui est-il ? Pourquoi agit-il de la sorte avec moi ? A-t-il à ce point pitié de moi ? De la personne que je suis ? Est-ce juste de la politesse bien venante ? Je le trouve pourtant sincère et non faux avec moi, mais je le sens excessivement avenant et poli. Trop. Trop pour que ce ne soit pas douteux. Je me dis que ce sont des phrases toutes faites qu'il sort en toute circonstance pour la bienséance.

« Tout est parfait ce soir Karoline. Ne vous tracassez point. Je crois que personne ne vous a demandé à cette table comment aviez-vous géré cet attentat vendredi ? En tant qu'agente du Ministère, vous avez forcément été sur les lieux. »

Je trouve qu'il fournit beaucoup d'effort pour me faire la conversation, même si tout est faux, j'apprécie cette mise en scène, je me sens... importante et cela me change les idées.

 « C'était le chaos total. Je n'avais jamais vu cela avant. Je me suis mise de suite au travail, pour que cela devienne mécanique et ne pas trop réfléchir à ce qui s'était passé, que des gens étaient capable de s'en prendre à des jeunes dans leur lieu d'apprentissage. J'aime mon travail d'Oubliator, car avec moi, les gens peuvent recommencer à zéro, ne pas être concentré sur leur traumatisme. Ils peuvent aller de l'avant, avoir une meilleur vie. Tout le monde ne le veut pas, être Oubliéter je veux dire, mais j'ai la sensation d'en aider beaucoup. Et protéger notre monde en Oubliétant les moldus, c'est un devoir dont je suis fière. Ce monde est trop dangereux pour eux, mieux vaut qu'ils n'en sachent rien.

Je pense à ma mère, qui s'est donnée la mort après avoir appris que mon père et nous autres étaient des sorciers. Certains ne sont pas prêt pour voir, pour savoir. C'est mieux ainsi j'imagine, surtout de nos jours, avec les Blues Dragons. Jem m'écoute attentivement, son visage semble vivre mon discours, c'est la première fois que je me sens autant écoutée. Quand j'ai finis, il me lance une invitation qui me déstabilise totalement.

« Et si nous dansions ? »
 « Vous voulez danser avec moi ? Mais... je me retourne.  « … personne ne danse.
« Il serait dommage de priver vos invités d’une aussi remarquable robe. »

J'éclate d'un petit rire discret. Non mais je vous jure, il est sérieux ?! Et quand mes yeux se plongent dans les siens, je perds mon petit rire. Oh oui il est sérieux. Je lui souris alors, il est tellement déstabilisant. Et pourquoi pas après tout ? C'est vrai que ma robe est divine, magnifique. Et personne en dehors de lui ne m'a complimenté. Alors à Salazar les remarques et commentaires. Je veux danser avec Jem.

Il se lève et me donne la main, je la lui saisis non sans un frisson de plaisir, de challenge et de culpabilité. Que va dire Calvin ? Je ne sais pas, et je m'en fous, en fait, j'ai envie qu'il réagisse, qu'il dise enfin un truc, car depuis notre dispute, on ne discute plus.

Alors je danse aussi pour cela, pas juste pour le plaisir de le faire avec Jem, mais aussi pour le rendre jaloux. Je veux qu'il soit jaloux, je veux qu'il vienne en rampant me refaire la cour, qu'il me dise qu'il m'aime, qu'il colle son poing dans la gueule de Jem, je veux qu'on se batte pour moi. Comme Jem l'a fait en me sauvant la vie l'autre fois, là où Calvin est resté au chaud chez lui, attendant que le sale boulot soit fait par un autre.

Mais Calvin ne réagit même pas, je sais qu'il me fait confiance. Que pour lui c'est normal que je mette à l'aise nos invités, que je danse avec des clients. Mais ne voit-il pas que ce client est spécial ? Enfin... je ne sais pas pourquoi je dis cela. Est-ce que Jem est vraiment spécial pour moi ? Je suis évidemment troublée en sa présence, plus que de raison, mais n'est-ce pas seulement parce qu'il montre un peu d'intérêt pour moi ? Je ne sais pas, ce n'est pas le premier à essayer de me draguer. Et d'ailleurs, essaye-t-il vraiment de me draguer ? Il doit être comme cela avec toutes les filles qu'il croise. Je dois certainement me faire des idées. Qu'est-ce que j'aurai de plus que les autres femmes ? Je lui fais juste pitié et il veut garder une bonne entente avec les Scott et Barjow, rien de plus. Au bout d'une minute, nous sommes rejoint par mon frère et Lisa. Extra ! Enfin Mike se décoince un peu, et Lisa est tellement belle, radieuse ! Ils m'amusent ces deux là.

Je ris alors qu'il me fait tourner comme une déesse, mais ce que je préfère, c'est quand il me ramène de force contre lui, contre son torse. Je me sens tellement en sécurité, alors que c'est juste une danse. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j'aime autant sentir sa force, sa dangerosité ? Ses yeux sont démoniaques et à la fois angéliques. Je voudrai qu'il ne regarde que moi ce soir. Je me sens rougir à cette pensée.

« Alors, ces projets de mariage avancent-ils ? »
 « Je crains qu'il n'y en ait jamais. Cela n'est pas la priorité de Calvin. Je ne suis plus la priorité de Calvin.

Je souris alors que j'ai envie de m'effondrer en larmes, mais j'ai appris à avoir ce masque de circonstance. Souris Karoline, avec un sourire tout passe. Alors soit forte, rigole.

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Il ne dit rien, il ne répond rien, évidemment, il est beaucoup trop poli, où il se sent gêné pour moi, il ne veut pas me faire encore plus honte. Définitivement il doit me trouver ridicule. Je ne suis même pas capable de me marier à un Scott. Il doit se dire que je dois être un mauvais coup pour être repoussée à ce point. Faire fuir un homme du mariage. Et il n'aurait peut-être pas tort. Alors rigole, souris Karoline, danse et oublie tout. La chanson s'arrête déjà... déjà. Je suis à deux doigts de faire un caprice pour qu'elle continue. Comme ces gamins qui se roulent à terre. Mais cela fait bien longtemps que je ne suis plus une gamine, hélas. C'était plus facile dans le temps, avec Mike et papa.

« Vous êtes une hôtesse d’une qualité exceptionnelle, Karoline. »
 « C'était exquis, merci à vous pour cette danse. Merci pour tout.

Son baiser sur le dos de ma main me décroche un merveilleux sourire. Alors que je crois qu'il va regagner sa table et que je vais pouvoir continuer à discuter avec lui, il s'excuse et disparaît.

« J’ai besoin d’un moment seul. »

Seul ? Pour quelle raison ? C'est beaucoup trop intriguant pour l'Oubliator que je suis. Je suis incapable de ne pas assouvir ma curiosité, alors je reviens vers la table, juste le temps qu'il sorte et ne me voit pas le suivre. J'arrive juste à temps dans l'entrée pour le voir sortir précipitamment sans manteau. Mais je décide de ne pas aller braver le froid, je sais que de certaines fenêtre on a une vue sur les extérieurs. Alors je me dépêche de grimper les marches pour aller l'espionner. Je ne me rends pas compte à quel point de dépasse les bornes en faisant ça, mais j'ai l'impression qu'il me... trompe.

Alors que j'arrive à une grande fenêtre, je n'allume aucune lumière pour rester dans la pénombre. Voir sans être vu, c'est un peu la devise des gens de mon milieu. Il y a deux hommes avec Jem. L'un est en piteux état, lèvre en sang, hématome, joue gonflée. Il vient de se faire tabasser. Par Jem ? Par l'autre gars qui semble être associé à Jem, du moins de son côté ? Je n'entends rien, mais je devine que c'est un règlement de compte. ICI, chez moi, dans MA propriété familial. Comment ose-t-il apporté ces problèmes ici chez nous ? Se fout-il de moi ? De notre famille ? J'entends l'homme malmené crié de douleur lorsqu'ils appuient sur une de ses blessures non visible d'ici. C'est assez ! Je décide d'intervenir et décide de le rejoindre dehors, de lui demander ce qu'il fiche. Je quitte la fenêtre pour descendre l'étage, récupérer mon manteau, et rejoins l'endroit du jardin où tout se passe.

« Sale chien ! Je te ferai souffrir et te tuerai. Je m’attaquerai à tous ceux qui te sont proches. Tes enfants, tes neveux, tes nièces, tes parents, tes frères et sœurs. Ta fiancée. Je les tuerai tous. Et tu les regarderas mourir les uns après les autres, tu … »
« AVADA KEDAVRA ! »

J'ai un hoquet de surprise et retiens un cris en plaquant mes mains contre ma bouche. Est-ce que... par Merlin, est-ce que Jem vient de tuer cet homme aussi froidement ? Je... je l'ai entendu le menacer, mais ne pouvait-il simplement pas faire autrement ? L'oubliéter ? Même un Impero aurait été mieux...

« De toute façon, je n’étais pas d’humeur. »

Pas d'humeur ? Ainsi donc c'était ce genre d'homme ? Insensible, qui tue selon ses humeurs ? Il n'est pas dangereux, il est psychopathe. Pour autant, je n'ai pas dit mon dernier mot. J'ignore pourquoi j'ai ce courage en moi, de l'affronter après ce que je viens de voir. Pourquoi n'ai-je pas peur pour ma vie ? Ou peut-être que si, j'ai excessivement peur, mais ce frisson est bien mieux que ma vie terne et sans aventures. Je suis peut-être suicidaire, comme ma mère après tout.

 « Et j'imagine que tu allais laisser le corps ici pour faire accuser les Barjow ?! Aux Oubliettes le vouvoiement, j'estime qu'après l'avoir vu tuer quelqu'un devant moi, je peux le tutoyer définitivement.
« Retourne à l’intérieur, Karoline. Tu n’as rien vu. » C'est visiblement pareil pour lui, adieu le "tu".

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Je fais un geste en montrant mon visage en faisant un petit rond.

 « Oh que si, ces ravissants yeux bleus ont tout vu, crois-moi !

Il pointe alors sa baguette sur moi. IL POINTE SA BAGUETTE SUR MOI. Mon cœur bat si vite, si fort que j'ai l'impression que je vais défaillir avant qu'il ne tire. Je le regarde, sans baisser mon regard pour autant. Le ferait-il ? Je ne peux pas y croire, pas le Jem que je connais, pas celui qui vient de me faire danser, me faire rire à cette soirée. Pas celui qui m'a sauvé la vie, pas lui, pas celui qui a caressé mes cheveux alors que j'étais malade dans mon lit, jusqu'à ce que je m'endorme, s'il vous plait, pas lui. Mais depuis le début je me dis qu'il joue un jeu, maintenant je vais voir, je vais savoir s'il était faussement gentleman avec moi. Même si la preuve est ma mort. J'avance d'un pas, quitte à affronter la danger en face, autant le faire la tête haute. Si celui qui m'a sauvé la vie doit me donner la mort, ça ne sera qu'une boucle.

« Je pourrais te faire oublier. »
 « Excuse moi ? Me faire oublier ? J'éclate de rire.  « Tu viens vraiment de dire ça à une Oubliator ? Je te ferai oublier avant que tu penses à lever ta baguette sur moi. Tu le ferai Jem ?

Son aura mauvaise me couvre comme un voile. Je me sens étrangère à la peur, je sais que je devrai fuir, m'enfuir loin de lui. Mais je n'ai qu'une furieuse envie de lui coller une baffe. Comme s'il m'avait déçu, comme s'il m'avait trahi. Je devrai en avoir rien à faire, car il n'est personne, en dehors du fait qu'il m'ait sauvé la vie, il n'est pas mon frère, pas mon ami, pas mon amant. Pourtant la douleur que je ressens là, en cet instant, en me disant qu'il pouvait user sa baguette sur moi dépasse tout ce que j'ai connu. Toutes ses ondes mauvaises, sa colère, je m'en sens capable. C'est comme si mon corps demandait à le calmer par un baiser par exemple, par une douce caresse. Cet homme est brisé, j'ai envie de le prendre dans mes bras, alors qu'il me menace.

« Peu importe. »

C'est tout ce qu'il trouve à me dire ? Je croise les bras sur ma poitrine et je repense à quelque chose. Même si c'est clairement pas le moment, mais je dois être un peu folle sur les bords, ou c'est mon métier qui prend le dessus. Quoi qu'il en soit, je repense à quelque chose qu'a dite sa victime. Qu'il s’attaquerait à tous ceux qui lui sont proches. Ses enfants, ses neveux, ses nièces, ses parents, ses frères et sœurs. Sa fiancée.
Y-a-t-il du vrai dans cela, où c'est une phrase de menace bateau de tout criminel qui se respecte ? A-t-il vraiment des enfants ? Une fiancée ? Je me sens extrêmement jalouse si c'est le cas. Il ne m'en a jamais parlé, n'est jamais venu avec à une soirée. Il sait pour moi et Calvin... pourquoi la cache-t-il ? Sait-elle comment il se comporte avec moi ? Est-ce un coureur de jupon, la trompe-t-il ?

 « Est-ce que c'est vrai tout ce qu'il a dit à propos de toi ? Tu as des enfants ? Une fiancée ?
« J’ose espérer que ton frère saura se conduire en gentleman en raccompagnant ma sœur chez elle. Bonne soirée, Karoline. »

Il transplane en une fraction de seconde avec le corps. Bonne soirée ?! QUOI !?! Et c'est tout ?! Il ne m'a même pas répondu, il a fuit. C'est tous des lâches ! TOUS ! Je cris de rage en tapant nerveusement du pied. Je n'y crois pas. Je ne réalise pas tout ce qui vient de se passer.

Je regagne la soirée comme un fantôme, je ne fais que penser à lui, à ce que je viens de voir. Et je ne pense pas une seconde à le trahir à le dénoncer. Non, je n'ai pas envie de voir Jem à Azkaban. Je n'en parle même pas à mon frère, encore moins à Calvin. Je garde cela pour moi. Mais Jem me devra des explications si on se revoit !

Samedi 9 mars 2002

Cette nuit était... waouh. Jamais je ne me serai sentie aussi libérée et à l'aise. Je n'avais jamais couché avec Andrew avant, évidemment j'ai envie de dire, mais je ne savais pas que j'aurai pu y prendre autant de plaisir. C'était rafraîchissant, sans complexe, sans prise de tête, sans promesse, sans aucune pression. On était libre, on était fou et surtout trèèèès alcoolisé, mais j'avais besoin de ça, et vu sa forme, il en avait très besoin aussi. C'était juste le bon moment, c'était l'égarement dont on avait besoin tous les deux. Je sais que je vais mourir de culpabilité dès que je vais sortir de chez lui, mais pour le moment, je reste remplie de toute cette extase.

On pourrait tellement croire que cet avocat est coincé du cul, mais en fait c'est Calvin qui a un balai planté dedans avec moi. Tout est toujours maniéré, je ne dis pas que c'est mal ou nul avec Calvin, mais c'est assez identique, il n'y met jamais de folie, alors qu'Andrew, oh Merlin, jamais je n'aurai cru ça de lui. Je me sens encore rougir rien que de penser à tout ce qu'il m'a fait. J'ai envie de le croquer encore un peu, mais je crois qu'aucune pièce n'a pas encore été utilisé... Et je sais que je gagne du temps pour ne pas être éprouvée par la honte et les regrets. Je sais que je suis monstrueuse, je viens de tromper mon fiancé, j'ai vraiment décidé que c'était la fin, j'ai vraiment creusé mon trou. Évidemment que je n'aurai jamais de mariage, je suis une vilaine fille à présent. Je ne mérite plus rien, adieu mes rêves, je suis maintenant une briseuse de couple. Mais par Godric, ce que j'ai pu prendre mon pied hier soir et encore ce matin. Je ne suis pas prête au chaos que va être ma vie maintenant.

Alors que je me sens repue dans le lit d'Andrew, sans la moindre culpabilité (pour le moment), on entend frapper à la porte. Trois coups. Andrew avait demandé à son elfe de maison de nous laisser tranquille. J'en glousse encore. Le journal sans doute ?

Vu que je suis déjà en petite culotte, je n'ai plus qu'à enfiler une chemise que m'a donné Andrew un peu plus tôt, quand on espérait pouvoir prendre un petit déjeuner, et non le refaire sur le plan de travail, puis de monter à nouveau ici. Je suis donc vêtue plus vite que lui quand je descends pour aller lire les dernières nouvelles du jour. En ce moment, les journaux sont bien tristes, mais il faut que je me tienne au courant.

J'ouvre la porte le plus innocemment du monde et tombe nez à nez avec... Jem ! Mes yeux s'écarquillent de surprise, que fait-il ici ? Pourquoi chez Andrew ? Il m'a suivi ? Il vient finir le travail ou connaît-il Andrew ? Pourquoi il connaîtrait Andrew ?

« Karoline ? » Ses yeux semblent s'illuminer de plaisir et de joie en me voyant. Il est radieux.
«  Jem qu'est-ce que vous... tu fais ici ?! »
« Tu … Calvin et toi avez gardé la maison d’Andrew ? » dit-il avec le sourire.

Je veux mourir, je suis mortifiée, pétrifié. Andrew arrive derrière moi, terminant d'attacher les boutons du haut de sa chemise. Je me souviens alors dans quelle tenue je me trouve et tire sur le bas de la chemise d'Andrew pour cacher mes jambes nues. Merlin comme c'est humiliant ! Et si jamais il allait le dire à mon frère, ou à Calvin ? Andrew relève la tête, visiblement surpris, et se dirige vers l'entrée pour me venir en aide.

« James ? Qu'est-ce que tu fais là ? »

James ? « Tu » ? Trop d'information. Alors il s'appelle vraiment James ? Pas « seulement Jem » ? Il recula d’un pas, comme profondément choqué. Il en perd sa bonne humeur et son sourire, il se ferme en une fraction de seconde. Bon... il peut l'être, je donne clairement l'impression d'avoir trompé mon fiancé. Mais qu'est-ce que ça peut lui faire à monsieur le psychopathe ? Il en a vu d'autre non ? Il tue des gens, alors tromper son compagnon...

« James, attention à la marche derrière toi ! »

Andrew attrape doucement mes épaules pour me décaler et se mettre devant sur le perron.

« Tu … vous … »

Andrew fronce les sourcils, en regardant monsieur le psychopathe puis moi-même, il semble perplexe. Parce qu'à présent, je croise les bras sur ma poitrine. Moi aussi je veux des explications, que fait-il là ? Et pourquoi me juge-t-il autant ?

« Vous... Est-ce que vous vous connaissez ? »

Il a tué dans mon jardin ! ai-je envie de crier.

Seulement je ne dis rien, je suis bien trop choquée par la réaction de Jem, ou James... il lève sa main devant lui, comme pour demander à l'avocat de se taire. C'est un comble. C'est plus que de la colère, c'est de la haine que je lis dans ses yeux. Sa bouche est déformée et me fait terriblement peur. Je ne comprends pas sa réaction excessive. Suis-je donc la seule femme qui trompe son fiancée ? Suis-je aussi horrible que cela ?

Je me sens d'un coup très sale, très coupable. Le regard de Jem me fait me sentir si mal, si rapidement. J'ai envie de pleurer, mais je me retiens. Puis James transplane, sans un mot, c'était pire que tout, je préférè sa colère à son silence. Quand je me retourne vers Andrew, j'éclate en sanglot.

« Oh Seigneur Andrew, et s'il allait le dire à ton frère ?! »

Je viens m'accrocher à lui, terrifiée. Je le regarde, les larmes coulant sur mon visage, et je perds la raison. Je veux faire taire cette angoisse, rester dans ma bulle. Je ne veux plus jamais sortir de cette maison, je ne veux plus exister que sous les mains du Démon Blanc.

Alors je happe ses lèvres alors qu'Andrew se questionne sur ce qui vient de se passer. Foutue pour foutue, je le tire vers l'intérieur, espérant oublier tous mes problèmes par une nouvelle partie de jambes en l'air. Andrew ne peut pas me m'enlever cela n'est-ce pas ? Je veux oublier Calvin, je veux oublier je silence de James dans les gémissements d'Andrew quand je défais à nouveau les boutons de sa chemise.

Je ne pourrai jamais oublier le regard de Jem, si déçu, si trahi. Mais pourquoi ? Que lui ai-je fais ?

:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ



"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
on a besoin de trois fois rien pour être sauvé"

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le dimanche 10 février 2002. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes. Mais son arrogance et son désir de commander le pousse à rechercher un grimoire que les Scott semblent détenir ...

I remember, years ago someone told me I should take caution when it comes to love
« Si vous parlez d'Andrew, cette description lui colle plutôt bien. » répondit Calvin avec une pointe d’ironie dans la voix. « Et je vous accorde volontiers qu'il sait parfaitement se rendre agaçant. »

James sourit à son tour et réceptionna le verre que le barman venait de déposer devant lui. Il le fit tinter alors avec celui de Calvin comme s’ils trinquaient à la santé d’Andrew.

« Je ne savais pas que vous vous fréquentiez... » reprit Calvin. « Etes-vous amis ? »
« Je ne suis pas certain de savoir comment qualifier notre relation. » répondit-il. « Amis, nous l’étions autrefois. Aujourd’hui … cela semble plus compliqué à affirmer. »

Il plongea son regard dans son verre à la couleur ambrée, faisant tourner doucement le liquide à l’intérieur, comme voulant percer un mystère en divination dans un verre de whisky.

« L’amitié est une chose assez superflue pour moi. » avoua-t-il.

Il jeta un coup d’œil à Calvin et but une nouvelle gorgée de son verre. Il repensait de manière nostalgique à Josh et Louis. Depuis novembre, il n’avait aucune nouvelle d’eux. Assez normal étant donné qu’il les avait chassés de sa vie. Louis était revenu plusieurs fois vers lui par le passé et leur amitié avait redémarré. Mais cette fois-ci, Louis n’était pas revenu toquer à sa porte. Josh ne lui avait pas non plus transmis de hibou pour les vœux de la nouvelle année. Minho faisait la sourde oreille en Amérique. En faites, James s’était à un moment attendu à ce que Prudine vienne le trouver à nouveau chez lui pour l’engueuler. Mais non, rien, le silence radio.

James essayait de persuader que c’était mieux ainsi. Avec toutes les merdes qu’il avait faites. Avec tout ce qu’il avait dit. Avec tout ce qu’il faisait encore. Valait mieux que ses amis d’autrefois restent loin de l’homme qu’il était devenu. Était-ce aussi valable pour ses enfants ?

Il tourna la tête vers Calvin qui avait lui aussi le regard perdu dans le vague.

« Mais je ne demande qu’à réapprendre. » dit-il en donnant un léger coup de coude vers Calvin.

Leurs regards se croisèrent.

« Alors, associés. Peut-on espérer devenir amis ? »

Un sourire sincère se dessina sur ses lèvres alors qu’il attendait la réponse de Calvin. Un ami. Il en avait bien besoin. Calvin était du même univers que lui désormais et il aurait bien besoin de quelques personnes sur qui compter. Et un Scott était toujours une relation pertinente.

Samedi 9 mars 2002

L’homme qui ouvrit la porte n’était pas le Calvin Scott auquel James était habitué. Vêtu d’un bas de jogging, une barbe mal rasée sur le visage, ce manque flagrant d’entretien ne lui ressemblait définitivement pas et James pensait bien avoir vu juste. Karoline couchait avec son frère. Calvin était-il déjà au courant ? L’avait-elle quitté ? Était-ce pour cela qu’il se retrouvait là, ayant négligé son hygiène et son sens des convenances ?

« Loin de moi l'idée de donner un refus catégorique. » répondit-il d’une voix un peu rauque. « Mais s'est-il passé quelque chose ? »

James pénétra à l’intérieur de la maison alors que Calvin repartait dans le dédale des couloirs, le guidant jusqu’à un salon assez simple et cosy.

« On pourrait dire ça … » dit-il, son regard balayant la pièce en voyant un cadavre de bouteille posé sur la table à côté d’une pile de journaux de la Gazette.
« Installez-vous tranquillement. Je vais mettre des vêtements plus appropriés. »

Et Calvin disparut, sans doute en direction de la salle de bain. James attrapa un des journaux où un article rendait hommage à la mort de Larry Johnson, son neveu. Il y avait quelques jours à peine, cela avait fait un an qu’il s’était donné la mort. Lisa était venue dormir chez lui quelques soirs cette semaine passée mais ils avaient au final très peu parlés du cœur du problème. James n’aurait pas su trouver les mots de toute manière, et Lisa n’avait que rarement abordé cette difficulté avec lui. Il la savait entourée pour en parler à d’autres, mais pas à lui.

Alors qu’elle s’était endormie dans le lit de Joséphine ce soir-là, James n’avait pu s’empêcher d’imaginer perdre Alec ou Joey, de la même façon que sa sœur avait perdu son fils. Son cœur s’était serré et une colère froide l’avait envahi. Une petite voix murmurait dans son esprit qu’il en était le responsable. Il n’avait pas été présent. Pas assez.

C’était pour cette raison qu’il avait voulu revoir Andrew. Retrouver ses conseils. Lui qui semblait avoir le feeling facile avec Joey, il aurait pu l’aider. Mais après la scène à laquelle il venait d’assister, il lui était difficile d’imaginer y retourner pour demander son aide.

Jamais il n’aurait cru qu’Andrew et Karo puissent … enfin … Andrew n’avait personne en vue. C’était ce qu’il lui avait semblé. Et Karoline, cette jeune femme juste, droite … Tous deux avaient trahi l’un de leurs proches. Même si les rapports entre Calvin et Andrew n’étaient sans doute pas au beau fixe, comment pouvait-on faire ça à sa propre famille ? Un homme aussi moral qu’Andrew … Les pensées de James se bousculaient. Il lui manquait surement un élément essentiel, une explication raisonnable, non ? Mais déjà, pourquoi se souciait-il, lui, autant de la morale ? Avait-il déjà été un homme juste, droit et noble au cours de ces dernières années ?

Oui son cœur avait saigné de voir lui aussi, deux de ses proches, ensemble. Mais le plus à plaindre n’était-il pas Calvin ? Lui n’avait véritablement aucune relation, ni avec Andrew qu’il rejetait depuis des semaines, ni avec Karoline, qu’il avait évité là aussi. Ils n’étaient même pas amis. Alors de quel droit pouvait-il leur en vouloir ?

« Servez-vous un verre, il y a ce qu'il faut dans le petit meuble à côté du canapé. » lança la voix de Calvin depuis l’autre pièce.

James ne se fit pas prier et ouvrit le meuble en bois. Toute une réserve d’alcool plus ou moins fort trônait sur la première étagère, desservie en-dessous par une rangée de verre. James attrapa une bouteille de Whisky qui lui semblait prometteuse et se servit un verre plus que généreux. Il agita le liquide, repensant à ses fausses bonnes résolutions. Ne s’était-il pas dit prêt à suivre les conseils d’Andrew ? Boire de si bon matin aurait sans doute été l’une des premières recommandations. Aussi, comme pour faire un pied de nez à Andrew, James but une longue gorgée du liquide. La brûlure au fond de la gorge le fit tousser et il grimaça.

« Qu'est-ce qui vous amène si tôt le matin ? »

Calvin venait de revenir, cette fois-ci vêtu de manière un peu plus présentable. Il se dirigea vers la table basse où il se versa un reste de bière. James s’approcha de lui pour trinquer, un petit rituel qu’il se plaisait à suivre à chaque fois que Calvin et lui partageaient un verre. Cela était devenu assez régulier depuis un mois.

« Disons que j’étais empli de pleines bonnes résolutions en me levant ce matin … et j’ai eu un triste rappel que jamais les choses ne pourraient aller mieux. »

Il eut un sourire sans chaleur et leva son verre avant d’en boire une nouvelle gorgée. Cette fois-ci, le liquide descendit mieux dans son gosier, comme habitué à l’amertume.

« Nous ne sommes plus taillés pour le bonheur. Nous avons dépassé ce stade, comme une date de péremption. Au-dessus de 30 ans, si tous les mauvais choix ont été faits avant, il est impossible de changer la tendance désormais. Ceux-ci ne nous quitteront jamais. »

Il termina son verre, son regard perdu dans le vide en revoyant les jambes dénudées de Karoline tandis qu’Andrew apparaissait derrière elle. Il semblait si surpris de le voir là, dans ces circonstances. Mauvais timing sans doute …

« Je n'ai pas eu l'occasion de poser la question l'autre soir. » reprit Calvin. « Mais avez-vous une affaire urgente à régler le jour du dîner ? Vous avez soudainement disparu... »

James riva à nouveau son regard sur Calvin, comme reprenant conscience qu’il était avec lui dans la pièce. La soirée à laquelle il faisait référence avait été mouvementée, il était vrai, et James était parti brusquement. Il ne savait pas encore ce que Karoline déciderait de faire. Maintenant il avait sa réponse : coucher avec un autre homme pour oublier ses malheurs.

« Oui. » répondit simplement James. « Une affaire que je pensais avoir réglé. Je n’ai pas pu faire autrement. Je suis navré de n’avoir pu goûter au dessert qui semblait pourtant copieux. »

Il eut un sourire de politesse pour Calvin. Il n’était sans doute pas aussi doué que les Scott pour les courbettes de ce genre, mais il savait être en société. Du moins, quand il n’était pas trop en colère.

« Qu’aviez-vous de prévu aujourd’hui ? » demanda-t-il brusquement. « Annulez tous vos rendez-vous. Je vous embarque avec moi ! »

Il reposa brutalement son verre sur la table basse, comme si sa décision venait d’être prise.

« Allons Calvin. Je vois bien que vous ne respirez pas la forme ni la joie de vivre. Je suis moi-même peu disposé à mener de bonnes actions aujourd’hui. Alors si on oubliait nos responsabilités pendant une journée et que nous profitions juste d’être tel que la société nous voit ? Nous sommes des sorciers respirants l’illégalité à plein nez, irrécupérables et surtout haïs par leurs proches. Je ne crois pas me tromper quand j’affirme que vous n’avez pas de bons rapports avec votre famille ? Et l’absence de Karoline ce matin me prouve bien qu’elle a d’autres Fléreurs à fouetter. »

James s’avança dans la pièce et posa sa main sur l’épaule de Calvin.

« Alors, mon cher associé, êtes-vous prêt pour une petite journée de débauche ? »

Un sourire farceur comme il avait rarement eu ses dernières années se dessina sur ses lèvres.

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Quelques heures plus tard …

James porta le doigt à sa bouche, goûtant encore le liquide ambré du whisky qui envahissait désormais tout son être. Assis confortablement sur ce canapé rouge, ses yeux regardaient les Vélanes se déhancher devant lui, gloussant entre elles. Calvin, lui, avait les yeux perdus dans le vague, comme si le spectacle des jeunes femmes ne l’intéressait guère. A moins que l’alcool ingurgité menaçait de remonter subitement ?

Calvin et James avaient déambulé toute la journée d’un endroit à un autre. Au départ, ils s’étaient retrouvés dans leur pub moldu habituel. Puis, décidant de suivre l’appel du frais, ils s’étaient laissés porter vers la sortie, une bouteille chacun. James n’avait pas hésité à interpeller quelques passants qui les jugeaient de travers. Puis ils s’étaient rendus dans une petite ruelle désaffectée où James avait voulu montrer à Calvin à quel point il excellait autrefois dans les sortilèges de Défense et d’Attaques. Son préféré était le Stupéfix.

Puis, d’un commun accord, voyant qu’ils étaient désormais à sec niveau alcool et que la gueule de bois menaçait d’arriver, ils avaient décidé de transplaner jusqu’à l’Allée des Embrumes pour trouver le Lussuria. Ils avaient demandé à privatiser la petite salle du bas, l’argent de Calvin aidant bien. Depuis une heure à présent, ils étaient donc dans cette salle. James avait bien entamé sa bouteille de whisky et s’était laissé masser par l’une des Vélanes avant de l’encourager à aller les divertir un peu plus loin sur la scène.

« Saviez-vous que j’avais été marié ? » dit-il soudainement.

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Voir Calvin avec les yeux dans le vague le peinait. Il ne savait exactement ce qui l’attristait. Était-ce le fait de revoir mentalement Karoline chez Andrew, à moitié dénudée ? Ou bien était-ce le visage de Calvin qui semblait lui rappeler lui quelques années auparavant ?

« Techniquement, je le suis toujours. »

Il eut un rire amer et sa main alla attraper la bouteille pour se resservir un verre, comme empressé que son cerveau soit encore plus embrumé pour ne pas penser. Et souffrir.

« Elle s’appelait Anna. Anna MacKenzie. »

Son regard rencontra celui de Calvin. C’était sans doute la première fois qu’il parlait de sa femme depuis qu’il avait tiré un trait sur elle. Quand elle avait quitté le domicile, un soir, il l’avait cherché. Il avait remué ciel et Terre pour remettre la main sur elle. Fouillant chaque piste, interrogeant chaque passant, négligeant son travail, ses enfants, sa maison. Il devait la retrouver. Mais Anna ne voulait pas être trouvée. Et elle avait brouillé toutes les pistes. Aussi, comprenant enfin ce que tout le monde avait compris depuis longtemps, James avait stoppé ses recherches et avait définitivement tiré un trait sur elle. Anna MacKenzie n’accaparerait plus jamais son attention.

« Je l’aimais. » dit-il, son regard s’émouvant du souvenir fugace que sa vie avait été à cette époque. « Nous avons passé des années merveilleuses. Elle était si douce, si conciliante, si généreuse. Elle était la bonté incarnée. Elle était du genre à croire que tout le monde pouvait avoir droit à une seconde chance. Même le plus pourri des Trolls, elle irait lui tendre la main. »

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Il secoua la tête, un demi-sourire coincé au coin des lèvres. Des bribes de souvenirs lui revenaient, lorsqu’il avait présenté Anna à ses amis et à leurs compagnes. Ils étaient un groupe si soudés, si heureux. Son bras était posé sur les épaules d’Anna tandis qu’elle nichait son nez dans son cou.

« Et puis elle est partie. Brusquement. Sans un bruit. Sans feu d’artifice. Elle est partie sans même laisser un mot. J’entends encore Joséphine pleurer dans la chambre alors qu’Alexander tentait vainement de la consoler. Elle les a abandonnés sans se retourner un seul instant. »

Son regard se fit plus dur, plus acéré. Toute trace d’amour et de tendresse avait disparu. Il n’avait jamais compris comment une femme comme elle avait pu tirer un trait sur sa vie. Au départ, évidemment, il ne l’avait pas cru, pensant qu’elle avait été enlevée, séquestrée, torturée. Il y avait forcément une tierce personne dans l’histoire, une personne sur qui tout le mal pouvait reposer. Mais la vérité s’était imposée dans son esprit : cruelle. Anna était partie volontairement, abandonnant mari et enfants.

« Le mariage est une entreprise difficile. Encore plus que de gérer une affaire comme une boutique. »

Il attrapa son verre et but une longue gorgée, comme voulant évacuer tous ces amères souvenirs. C’était la première fois qu’il se confiait à quelqu’un sur ce qu’il s’était passé. La première fois qu’il en reparlait. Et c’était tombé sur Calvin.

« Karoline et vous, vous formez un couple parfait. En apparence. »

Son regard brillait, comme s’il contenait ses larmes.

« Calvin, je dois vous dire quelque chose … » dit-il en se penchant vers son ami, comme pressé de déballer toute la vérité. « Ce matin, j’ai vu … »

Sa voix se bloqua dans sa gorge comme s’il hésitait à présent à dire ce qu’il savait. Allait-il gâcher la vie de Calvin ? Mais ne méritait-il pas la vérité ? James aurait préféré savoir que perdre son temps à chercher quelqu’un qui ne voulait pas être retrouvé.

« Karoline. » dit-il en baissant les yeux. « Nous nous sommes tous les deux trompés sur son compte, je crois. Je … je l’ai vu avec un autre homme, Calvin. »

Pourquoi ne disait-il pas son nom ? Pourquoi taisait-il l’implication d’Andrew, le frère de Calvin là-dedans ? Pensait-il que Calvin souffrait déjà assez par cette nouvelle ? Ou bien était-ce parce qu’il estimait qu’Andrew pouvait encore être pardonné ? Et Karoline, non ? Il baissa la tête et repoussa la Vélane qui s’approchait de lui. Il n’était définitivement plus d’humeur.

« Et je suis navré d’être celui qui vous l’apprend. Mais j’estime que vous avez droit à la vérité. »

Il guetta silencieusement la réaction de Calvin.

Mercredi 20 mars 2002

James poussa la porte de Barjow & Scott un peu trop violemment sans doute. La porte alla cogner contre les étagères, la sonnerie retentissant fortement dans la boutique. Deux clients penchés sur les étagères tournèrent la tête vers lui. James leur lança un regard mauvais qui les dissuada de quelconque commentaire. Il n’était pas venu pour eux. Il tourna la tête vers le comptoir où une personne venait de sortir de l’arrière-boutique. Mais là encore, ce n’était pas la personne qu’il cherchait.

Karoline. Il ne l’avait pas vu depuis des jours. Pas depuis qu’il l’avait trouvé chez Andrew. Leurs regards se croisèrent et quelque chose lui brula la gorge. Pourtant, il ne devait pas se laisser avoir par ses émotions. Il était indéniable qu’il ressentait encore quelque chose en la voyant. Il était indéniable que sa beauté lui coupait le souffle à chaque fois qu’il croisait son regard. Et il était indéniable qu’il n’arriverait jamais à l’éviter plus longtemps.

Alors il resserra les poings et s’avança d’un pas décidé vers la jeune femme. Encore une fois, ses émotions se lisaient sur son visage comme un livre ouvert.

« Où est-il ? » dit-il, ses lèvres détachant chaque syllable. « Ton frère. Où est ton frère ?! »

James n’était pas le genre de personne à se montrer patiente, même quand il s’agissait d’une personne comme Karoline. Il posa ses deux mains à plat sur le comptoir, comme espérant intimider la jeune femme.

« Il a tellement peu de courage pour refuser de me voir. »

Un sourire moqueur apparut furtivement avant que sa colère ne prenne le dessus. Où était Calvin ? Ce dernier n’hésiterait pas à faire venir Mike devant lui. Tandis que Karoline était le genre de filles à protéger sa famille contre tout. Même envers un homme qu’elle avait vu tuer de sang-froid un inconnu dans son jardin.

« Oh, douce Karoline. Ne t’a-t-il donc pas raconté ses exploits auprès de ma sœur ? »

Sa voix était devenue glaciale lorsqu’il mentionna enfin Lisabelle. Car c’était pour elle qu’il était là. La veille, alors qu’il lui rendait une visite de sympathie, il l’avait trouvé en larmes. Ce n’était pas à cause de l’anniversaire de mort de son fils qu’elle était dans cet état. Non, Lisa n’avait plus aucune larme depuis un long moment. Elle avait juste réussi à hoqueter le nom de Mike entre deux sanglots. Ce salopard de Troll avait blessé sa sœur. N’avait-elle déjà pas assez souffert ? Que lui avait-il fait ? Il était prêt à le torturer sans hésiter pour lui arracher des aveux ? Peut-être même lui prendrait-il un doigt ou une main pour le défier de recommencer avec qui que ce soit.

« OU EST-IL ? » hurla-t-il alors.

Les clients de la boutique quittèrent aussitôt les lieux. Alors, James attrapa sa baguette et commença à forcer le passage pour accéder à l’arrière-boutique. Mais Karoline lui barra aussitôt la route.

« Karoline, tu es magnifique, mais si tu ne t’écartes pas je te jure que je te tue. »

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A nouveau, sa voix froide laissa planer un blanc dans la pièce où désormais il n’y avait plus qu’eux deux. C’était la première fois que James la menaçait. Etait-ce une menace en l’air ? Sûrement oui. Après l’avoir sauvé, James aurait été incapable de lui faire le moindre mal. Mais la phrase était sortie. Cependant, Karoline ne se laissa pas démonter et lui sortit une phrase qui le fit réfléchir.

« Où est-il alors ? » reprit-il d’une voix plus maîtrisée qu’auparavant. « Et inutile de le cacher … »

James commença à s’avancer, marchant lentement vers Karoline. Le dos de la jeune femme se cala contre une étagère mais il continua à marcher droit vers elle, réduisant leur proximité de plus en plus.

« … car je le trouverai, et je lui ferai vivre les mêmes tourments qu’il a causées à ma sœur. Je lui planterai le même couteau dans son cœur que celui qu’il a planté chez Lisabelle. Je savourerai sa souffrance de la même façon qu’il a savouré le moment où il s’est moqué d’un Davis. »

Leurs visages étaient si proches désormais que sa voix s’était presque réduite à un murmure comme une menace qu’il ne voulait pas dévoiler à voix haute. Est-ce qu’il profitait également de cette occasion pour manifester sa colère pour la trahison de Karoline ? Difficile à dire tellement les émotions de James étaient devenues une chose complexe depuis toutes ces années.

« Où est Mike, Karoline ? » répéta-t-il.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

James Davis

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Dimanche 10 Février 2002

« Je ne suis pas certain de savoir comment qualifier notre relation. » J'hausse un sourcil curieux malgré moi, Andrew est pourtant assez amical avec les autres. Plus que moi à vrai dire. Même si je parais charmant, le plus souvent je n'ai pas de relation profonde avec les autres. Je suis assez solitaire. J'ai bien eu quelques amis par le passé, mais c'était plus souvent motivé par nos statuts qu'autre chose. « Amis, nous l’étions autrefois. Aujourd’hui … cela semble plus compliqué à affirmer. » Je m'interroge sur ce qui a pu se passer... mais après tout ce ne sont pas mes affaires. Et je préfère rester aussi éloigné d'Andrew que possible pour qu'on ne puisse pas nous comparer. Mon complexe d'infériorité étant toujours aussi présent malgré les années. "Compliqué en effet." Je fais simplement remarquer. Je n'ai pas grand chose à en dire, du fait que je n'ai pas vraiment qui que se soit que je puisse appeler ami à l'heure actuelle.

« L’amitié est une chose assez superflue pour moi. » Je ne peux pas dire que je ne comprends pas. Dans les milieux que nous fréquentons, il est même plutôt dangereux d'avoir un ami qui puisse vous trahir à tout moment. "Nous avons cela en commun." Je n'ai pas d'amis aujourd'hui et même à l'époque. Cela à toujours des relations d'affaire ou chacun avait quelque chose à apporter à l'autre. Je ne suis pas triste de ce constat, c'est plus facile d'avancer seul que de faire confiance aux mauvaises personnes. Je continue de boire mon verre tranquillement, au moins il aura le mérite de couper mon flux de pensées inutiles.

« Mais je ne demande qu’à réapprendre. » Mon regard se tourne vers James quand celui-ci me mets un coup de coude. J'ai un léger sourire face à cette approche manquant de subtilité. Je me demande bien ce qu'il cherche vraiment en m'approchant. Non pas que je m'en soucie vraiment. Sa compagnie ne m'est pas désagréable, et je l'apprécie même. «  Alors, associés. Peut-on espérer devenir amis ? » Je me tourne vers lui un peu désarçonné par sa franchise, même si je ne suis pas certain de sa sincérité. Il ne semble pas mentir. Bien sûr, il m'approche aussi parce que je suis un Scott, mais cela n'a pas l'air d'être l'unique raison ici.

"Amis ? Et bien on peut toujours essayer..." J'ai un léger sourire amusé, après tout je n'ai pas grand chose à perdre. Je tends mon verre pour trinquer à cette nouvelle amitié. "A notre début d'amitié !" Je bois une nouvelle gorgée terminant ainsi mon verre. Je demande au bar qu'on me le remplisse à nouveau. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi et d'affronter Karoline et ses reproches. Justifiés certes, mais personne n'aime se prendre des reproches à peine rentré. Enfin, en supposant qu'elle soit chez moi. Ces derniers temps, elle passe moins souvent et je n'essaie pas d'aller la chercher non plus.

Samedi 9 Mars 2002


«On pourrait dire ça… » Encore une réponse énigmatique, je me souviens de la conversation que nous avons eut sur Andrew. Et sa réponse avait été dans la même veine. Je n'attends pas vraiment de toute façon, il faut quand même que je me montre un peu plus présentable.

Je reviens dans la pièce, demandant plus d'explication quand à la raison de la venue de James. Je m'installe sur un des deux fauteuils de la pièce attendant patiemment que l'autre homme explique sa venue. Entre les attentats, ma violente dispute avec Karoline et le fait que je l'ai trompé... Tout va bien dans le meilleur des mondes, n'est ce pas ? Même mes pensées sont grinçantes d'ironie.

« Disons que j’étais empli de pleines bonnes résolutions en me levant ce matin … et j’ai eu un triste rappel que jamais les choses ne pourraient aller mieux. » J'hausse un sourcil, je me demande bien ce qui a pu le perturber à ce point. Depuis que nous avons décidé d'être amis, je n'avais pas l'impression que se soit un homme facilement perturbable. "Voilà une pensée bien négative, un évènement en particulier ?" Je ne formule pas complètement ma phrase, mais je sais que James lira les blancs. C'est un avantage d'avoir quelqu'un qui a l'esprit vif. Je me questionne sur ce qui a pu le rendre aussi pessimiste dés le matin. Peut-être que lui aussi à des problèmes dans sa vie personnelle ? A vrai dire, nous ne l'avons jamais évoqué en détail donc je dois en ignorer sur lui.

« Nous ne sommes plus taillés pour le bonheur. Nous avons dépassé ce stade, comme une date de péremption. Au-dessus de 30 ans, si tous les mauvais choix ont été faits avant, il est impossible de changer la tendance désormais. Ceux-ci ne nous quitteront jamais. » Je ne suis pas particulièrement optimiste mais je trouve quand même ses propos un peu exagéré. Je n'ai pas la même croyance. Je suis réaliste et je n'ai jamais pensé que la vie se résumait à mes choix passés ou présents. "N'êtes vous pas un peu mélodramatique, James ? Peu importe nos choix passés, il est toujours temps de changer et d'évoluer positivement. Vous parlez littéralement comme un vieil homme. Si vous considérez votre vie comme étant déjà terminé, pourquoi ne pas mettre fin à vous jours ici et maintenant ?" Mon ton est clairement sarcastique maintenant. Je ne pense pas sérieusement ce que je dis. Moi qui ait travaillé si dur pour atteindre mes objectifs, je ne peux pas concevoir qu'on considère sa vie fini à causes de choix antérieurs. Il suffit juste de se bouger et ne pas juste attendre en se morfondant sur soi-même. Oui l'empathie, n'est pas ma qualité première.

J'hoche simplement la tête quand il m'explique rapidement pour sa disparition lors du repas. A vrai dire cette journée a été un calvaire, la culpabilité me ronge l'estomac. Je considère qu'avoir trompé Karoline est une erreur surtout quand une personne au moins est au courant. Me faire chanter moi ? Franchement c'est le comble du ridicule. La seule chose que j'aimerais changer c'est de ne pas l'avoir trompé ce jour là et plutôt d'avoir eut une conversation sincère avec la blonde. Mais j'ai tout fait dans le désordre. Mais même si certains de mes choix n'étaient pas les bons, cela ne présage pas de mon avenir. Même si assumer les conséquences ne sera pas une chose aisée.

« Qu’aviez-vous de prévu aujourd’hui ? Annulez tous vos rendez-vous. Je vous embarque avec moi ! » C'est si brusque que je manque de m'étouffer avec ma gorgée de bière. Je toussote un peu avant de reprendre mon souffle. "Rien, je n'avais pas prévu de sortir pour tout vous dire. Enfin, à part mon rendez-vous à Gringotts." J'explique succinctement, un peu surpris par le soudain enthousiasme de l'autre homme.

« Allons Calvin. Je vois bien que vous ne respirez pas la forme ni la joie de vivre. Je suis moi-même peu disposé à mener de bonnes actions aujourd’hui. Alors si on oubliait nos responsabilités pendant une journée et que nous profitions juste d’être tel que la société nous voit ? Nous sommes des sorciers respirants l’illégalité à plein nez, irrécupérables et surtout haïs par leurs proches. Je ne crois pas me tromper quand j’affirme que vous n’avez pas de bons rapports avec votre famille ? Et l’absence de Karoline ce matin me prouve bien qu’elle a d’autres Fléreurs à fouetter. » Je grimace légèrement à la mention de Karoline, non pas que ce qu'elle fait me concerne. Mais c'est plutôt moi qui ait fait quelque chose de répréhensible. Pour ce qui est de ma famille, il est vrai qu'à part Alice je ne peux pas dire que j'entretienne de bon rapport.

"Vous n'avez pas tort à propos de ma famille... Pour Karoline s'est plus compliqué que cela, je suis en tort à bien des égards. Cependant, vous marquez un point j'ai besoin de me changer les idées." Je suis un peu mal à l'aise quand James pose une main sur mon épaule. Je n'ai jamais été très à l'aise avec ce genre de chose. « Alors, mon cher associé, êtes-vous prêt pour une petite journée de débauche ? » Je ne peux m'empêcher de rire un peu. L'air clairement malicieux de l'autre homme semble contagieux. "Je rends les armes, allons donc pour cette journée." Je termine mon verre avant d'écrire une lettre pour déplacer mon rendez-vous.

Samedi 9 Mars 2002- Quelques heures plus tard...


Le Lussuria a été notre point de chute final après avoir fait la tournée des bars. Je me demande ce que je fais là. Non pas que la journée en compagnie de James ait été désagréable. Mais mon regard n'arrive pas vraiment à s'intéresser à ce qui se passe autour. Regarder des femmes se déhancher n'a rien de bien stimulant. Elles sont sans doute très douées, et certaines d'entre elles sont réellement magnifiques. Mais elles me laissent indifférent, et c'est vrai que cela à toujours été le cas. Quand je pense que je croyais naïvement que j'avais simplement une libido faible. Quelle farce ! L'aveuglement et le déni dont j'ai fait preuve me laisse perplexe.

Je me sens un peu nauséeux, j'ai beaucoup trop bu aujourd'hui ce qui n'est pas dans mes habitudes. Généralement, je prends le temps de savourer un ou deux verres régulièrement mais là... La quantité que j'ai ingurgité n'a rien à voir. Le plus triste dans tout ça, c'est que je ne me sens pas vraiment mieux. Je sens comme la pire des ordures pour avoir traité Karoline comme je l'ai fait alors qu'elle est sensé compter pour moi.

« Saviez-vous que j’avais été marié ? » La voix de mon compagnon de beuverie me tire de ma contemplation du mur. Je me tourne vers lui. Et bien à vrai dire, oui je le sais. Quand il a commencé à tourner autour de Karoline et de la boutique je me suis renseigné un minimum sur son compte. "Oui." Je cligne des yeux, oh c'est sorti de manière incontrôlé. "Je fais toujours des recherches sur mes associés." Je précise finalement, sans expliquer plus que cela. Inutile de dire combien j'en sais réellement. De toute façon, ce n'est pas le problème ici.

« Techniquement, je le suis toujours. » Je penche la tête sur le côté assez curieux. Je pensais que depuis que sa femme avait disparu il avait fait une procédure pour dissoudre son mariage. Avait-il l'espoir que sa femme refasse surface ? Si je me souviens des informations que j'ai glané cela fait pourtant plusieurs années maintenant. Il y a quelque chose d'un peu pathétique à avoir attendu si c'est le cas. C'était peut-être dans le dossier mais honnêtement ce genre de détail n'est pas vraiment ce qui m'intéressait quand j'ai fait des recherches sur James. « Elle s’appelait Anna. Anna MacKenzie. » J'observe l'homme à mes côté, il a l'air encore amer à son propos. Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé après tout. Disparition volontaire, enlèvement ? Nos regards se croisent alors qu'il m'explique leur relation.

« Je l’aimais. » L'amour... Un sentiment que je ne semble pas capable de comprendre. Tout du moins pas l'amour romantique. C'est un sentiment étranger pour moi, la culpabilité qui me vient à cette pensée est vive. Le visage de Karoline passant dans mon esprit comme pour me narguer. « Nous avons passé des années merveilleuses. Elle était si douce, si conciliante, si généreuse. Elle était la bonté incarnée. Elle était du genre à croire que tout le monde pouvait avoir droit à une seconde chance. Même le plus pourri des Trolls, elle irait lui tendre la main. » Je suis assez étonné par le discours de James, il garde malgré tout de bons souvenirs de sa femme. Pourtant, elle les as abandonné, lui et leurs enfants. Ceci dit, elle ne devait pas être aussi heureuse qu'elle le laissait paraître sinon pourquoi tout envoyer valser du jour au lendemain ? Peut-être qu'elle aussi avait eut une révélation tardive sur sa sexualité ? Je pense ironiquement à ma propre situation. Il ne fallait pas y voir une véritable hypothèse, juste mon esprit qui me joue des tours.

"Je ne peux pas dire que je comprenne ce que vous avez dû ressentir. Mais aussi cruel que sa décision puisse paraître, elle n'était sans doute pas aussi heureuse qu'elle le laissait paraître. A force de porter un masque, il peut arriver qu'on s'oublie. Cela n'excuse rien, évidemment. Surtout quand on tient compte de vos deux enfants. C'est terrible pour eux qu'elle soit partie sans un mot." Je commente jouant presque l'avocat du diable. Cependant, je ne peux pas la juger sans savoir ce qui a mené à sa décision. Cela dit disparaitre complètement de leur vie comme cela qu'est ce qui a pu la pousser à une action aussi extrême ? Elle a fuit, mais pourquoi ? Je dois avouer que parfois tout quitter et refaire ma vie ailleurs me taraude. Mais de la à passer à l'action ? Peu probable, sans doute parce que je ne suis pas marié et que je n'ai pas d'enfants. Mais si cela avait été le cas ? Quelles décisions aurais-je pu prendre dos au mur ?

"J'espère qu'il n'y a pas de méprise. Je ne la défends pas, je dis juste que ce que vous voyez n'est peut être pas la seule version de l'histoire. Même si les conséquences ont été cruelles pour vous et vos enfants." Je pose une main sur son épaule en signe de réconfort, pour monter d'une certaine manière que je compatis ? En suis-je même capable ? A vrai dire, le voir aussi touché par son histoire ne me laisse pas indifférent. Peut-être qu'au fil de nos échanges de verres j'ai fini par le considérer comme un ami.

« Le mariage est une entreprise difficile. Encore plus que de gérer une affaire comme une boutique. » Je fronce les sourcils, essaie-t-il de me dire que le mariage avec Karoline sera compliqué ? Honnêtement, cette idée n'est plus à l'ordre du jour. Pas quand je pense à comment mettre fin à notre relation actuellement. Mais ça, il ne le sait pas encore. Je n'en ai encore parlé avec personne. Je bois une gorgée d'alcool, cette discussion me donne déjà la migraine. "C'est une certitude."

« Karoline et vous, vous formez un couple parfait. En apparence. » J'ai un sourire amer, je crois que mêmes les apparences ne sont plus sauves actuellement. "Parfait ?" Je ris presque, ma voix ne pouvant contenir le sarcasme que je mets dans ce simple mot. J'ai plus chuchoté qu'autre chose, je ne sais même pas si James m'a entendu mais je ne suis pas certains vu qu'il enchaine.

« Calvin, je dois vous dire quelque chose…  Ce matin, j’ai vu… » Je fronce  les sourcils, le regard de James est étrange. Il a l'air peiné ? Oui cela y ressemble. Je suis assez curieux sur ce qu'il a à me dire. Je me fige au prénom de Karoline. «Nous nous sommes tous les deux trompés sur son compte, je crois. Je … je l’ai vu avec un autre homme, Calvin. Et je suis navré d’être celui qui vous l’apprend. Mais j’estime que vous avez droit à la vérité. » J'écarquille les yeux un instant, stupéfait. Choqué qu'en plus se soit James qui m'apprenne une telle nouvelle. J'ai un rire nerveux, l'ironie de la situation ne m'échappe nullement. Et moi qui me rongeait les sangs de l'avoir trompé, à priori nous sommes deux infidèles. Grandiose, non ? C'est tellement pathétique que je ne peux m'empêcher de rire. Je suis à deux doigts d'avoir des larmes de rire. Ce n'est pas un rire de joie, ou alors une joie un peu glauque. Je finis par me calmer et boire un verre de whisky d'une traite. Je tourne mon regard vers James.

"Excusez moi..." J'essaie de reprendre contenance pour pouvoir m'expliquer. "Cependant, ne jugez pas Karoline trop sévèrement. Elle n'est pas une mauvaise personne. Elle n'est pas celle qui a foutu en l'air notre relation. Je suis le seul responsable. Savoir qu'elle m'a trompé n'est pas une nouvelle agréable, mais compte tenu de l'état actuel de notre relation... Ce n'est pas si surprenant." Je passe une main sur mon visage, mon corps se secoue d'un nouveau rire. L'ironie de tout ça est tellement grinçant que je ne peux pas m'en empêcher. "Je suis plus surpris qu'elle ait fait exactement ce dont elle m'accusait il y a quelques semaines. N'est ce pas ridicule ? A croire que notre dispute nous a poussé à commettre l'adultère chacun de notre côté." Je ricane un peu bêtement il faut bien l'avouer. Mais mon taux d'alcoolémie ne m'aide pas vraiment à retenir certaines paroles. Comme le fait d'avouer que je l'ai moi aussi trompé. C'est tellement risible.

"J'apprécie votre inquiétude, et je vous remercie de m'en avoir fait par. Je suppose qu'il va falloir qu'on prenne une décision. Cela fait plusieurs semaines que nous n'avons pas parlé. J'imagine que nous allons devoir crever l'abcès et mettre fin à cette mascarade." Je regarde le fond de mon verre pensivement. Je ne me sens pas libéré de ma culpabilité, parce que pour quelqu'un d'aussi droit que Karoline en arriver à un tel extrême... Elle devait réellement se sentir mal. Je choisis de ne pas demandé qui est l'homme qui était avec Karoline. D'une manière ou d'une autre je doute que j'aimerais la réponse. Si James ne l'a pas mentionné, il doit bien y avoir une raison. Et au fond, cela ne changerait pas grand chose de le savoir.

"Il y a toujours deux versions dans une histoire, ne soyez pas aussi hâtif... Je ne suis pas un bon petit ami, sur le papier j'ai sans doute tout pour plaire. Mais pour une femme aussi romantique que Karoline, je ne suis pas le gendre idéal. Je n'ai jamais eu réellement envie de l'épouser vous savez ? C'était juste la facilité et pour faire taire mes parents. Je l'ai embarqué là dedans sans tenir compte de ses sentiments, lui faisant espérer un statut qu'au fond de moi je ne voulait pas." C'est sans doute la première fois pour moi aussi... D'avouer sans ambages ce que je ressens vraiment vis à vis de tout ça, même auprès de Dae-Hyun je n'ai pas été aussi loin sur les détails de ma relation avec Karoline.

(c)Lilith

ϟ ϟ ϟ


Rien n'est impossible si tu t'en donnes les moyens.

descriptionI remember, years ago someone told me I should take caution when it comes to love EmptyRe: I remember, years ago someone told me I should take caution when it comes to love

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I remember, years ago someone told me I should take caution when it comes to loveAvec James Davis et Calvin ScottMercredi 20 mars 2002

J'ai rompu avec Calvin il y a trois jours. Je ne suis plus fiancée. Je ne fais plus parti de la famille Scott. Je ressens un vide impressionnant, un gouffre que personne ne comblera. J'ai l'impression d'avoir raté quelque chose, d'avoir été mauvaise, de ne pas avoir su être mieux ou suffisante. Je remets en question toute ma vie, tous mes choix. Pourquoi Calvin ? Pourquoi n'ai-je pas vu à temps qu'il ne m'a jamais aimé, pas comme j'aurai aimé être aimée ? Je n'étais qu'une vitrine, un bijou à son doigt, je n'aurai jamais été sa femme ou la mère de ses enfants. Je n'étais qu'une couverture.

Est-ce cela que je suis ? Bonne à parader ? Je sais que je me suis toujours comportée comme une princesse, c'est comme cela que m'ont élevé mon père et mon frère. J'ai toujours su que j'étais le diamant de leur vie, une perle rare, ils m'ont toujours tout offert, tout donné, j'ai eu une place magistrale dans leur vie, un pilier, je compte plus que tous les Gallions du monde pour eux. Ils m'ont fait me sentir spéciale depuis toute petite, depuis la mort de ma mère. Mais maintenant, Calvin a tout balayé... Il m'a réduite au rand d'une parure autour d'un cou, là pour faire jolie, mais pas indispensable si la robe se suffit à elle même. Je suis un bijou que l'on enferme dans un coffret le soir et que l'on sort que pour de rares occasions. J'aurai aimé être plus, j'aurai aimé compté plus pour quelqu'un, mais définitivement, je ne suis rien, ni personne.

Et depuis trois jours, j'ai peur, j'ai si peur de me retrouver seule toute une vie. J'ai donc poussé la porte de mon ex beau frère, Andrew, qui me prête sa chambre d'ami. Je me sens en insécurité, démunie, faible, même avant la rupture, et c'est chez lui que je trouve du réconfort et de la sécurité. Jamais je ne m'étais sentie aussi moins que rien, aussi fragile, fébrile. Je travaille tard, je double mes journées et je rentre dormir chez Andrew. Et la journée recommence. Cela ne fait que trois jours, mais déjà la fatigue m'enlise.

Je passe du temps à la boutique car mon frère a mystérieusement disparu pour une « mission » et que Calvin se cache dans les bureaux plutôt que d'être en boutique. Je ne suis pas là pour lui, je suis là pour l'autre moitié de la boutique, pour les Barjow. Je travaille ici le matin et passe les après-midi et les soirées au Ministère de la Magie. Je suis dans l'arrière boutique à classer quelques ingrédients, quand j'entends un bruit lourd dans la boutique, comme si quelqu'un y rentrait en catastrophe. Mon sang ne fait qu'un tour et la peur m'enveloppe, je repense à la boutique qui avait été braqué quelques années plus tôt, je repense à mon enlèvement. Alors oui, je suis morte de trouille. Il n'y a ni mon père, ni Mike, ni Calvin ici. Je suis toute seule. Est-ce que ce sont des Blues Dragons ? Je rassemble mon courage pour sortir, la baguette dans le dos.

Quand j'arrive derrière le comptoir, je reconnais immédiatement Jem. Et à son visage, je sais qu'il est en colère. Il est furieux. Et je ne suis pas ravie de le voir ainsi. La dernière fois que je 'ai vu, il m'a foudroyé du regard, mi énervé, mi déçu. Est-ce pour moi qu'il est ici ?

« Je te ferai payer les dégâts si la porte et les étagères sont abîmés. »

C'est la seule chose que je trouve à dire devant son regard déstabilisant. Je regarde ses poings serrés, comme si il était prêt à me les envoyer au visage. Le ferait-il ? Me frapperait-il ? Il ne m'a déjà pas tué le jour où je l'ai vu commettre un meurtre, pourquoi maintenant ?

« Où est-il ? »
« Je suis Oubliator, pas Légilimens, il va falloir être plus clair.»
« Ton frère. Où est ton frère ?! »

Tout le sang qui m'irriguait encore le cerveau disparaît dans mes chaussures de luxes. Pourquoi est-il aussi en colère contre mon frère ? Qu'a-t-il fait ? Est-ce en lien avec son départ pressé en « mission » ? Jem pose ses mains à plat sur le comptoir, l'air très menaçant, il est très crédible dans ce rôle de méchant. Même si j'ironise, je suis terrifiée par ce qu'il pourrait faire, aussi je lance un regard aux clients présents, et leur fait comprendre de partir et de revenir à un autre moment. Ce qu'il y a de pratique dans ce genre de boutique, c'est que personne ne pose de question et qu'un simple regard permet de faire comprendre des messages très clair. Deux d'entre eux quittent la boutique rapidement. Les autres n'ont que faire d'une querelle ici.

Je devrai être contente que certains restent, au cas où que Jem m'attaque, mais je sais très bien qu'aucun sorcier dans ce coin du Chemin de Traverse n'interviendrait. Personne ne veut des ennuis ici ou être mêlé à une bagarre ou pire, un règlement de compte. Je n'ai pensé qu'à les protéger eux, en bon membre du Ministère que je suis. Je retourne mon regard vers Jem, déglutissant difficilement.

« Il a tellement peu de courage pour refuser de me voir. »
« Tu peux fouiller la boutique, il n'est pas là. Et même s'il était là, je ne te laisserai pas passer. Ni le voir.»

Je croise les bras contre ma poitrine, la baguette toujours dans ma main. Je me montre fière, sûre de moi, mais je suis totalement paralysée par son aura agressive. Cet homme est un meurtrier. Un danger foutrement séduisant. Même avec cet air de prédateur, je le trouve attirant, je dois avoir un sérieux problème.

« Qu'est-ce que tu lui veux ?»
« Oh, douce Karoline. Ne t’a-t-il donc pas raconté ses exploits auprès de ma sœur ? »

Sa voix est tranchante, glaciale, elle me donne des sueurs froides. Mes yeux s’écarquillent de surprise quand il mentionne sa sœur. Je suis moi même choquée. Qu'est-ce que mon frère a fait à Lisa ? Je la connais, je l'apprécie, on s'est vu quelque fois, je passe toujours de très bons moments avec elle.

« Qu'a-t-il fait à Lisa pour que tu sois aussi remonté contre lui ?»
« OU EST-IL ? »

Je sursaute alors que les derniers client plient bagage et me laissent affreusement seule avec Jem. Ce dernier saisi sa baguette et essaye de forcer le passage pour aller voir dans l'arrière boutique. D'un mouvement de jambe, je me place devant lui, lui barrant le passage, baguette à la main, je suis prête à m'en servir.

« Karoline, tu es magnifique, mais si tu ne t’écartes pas je te jure que je te tue. »

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Je regarde dans ses yeux, dans son âme, et je sais, je vois qu'il serait vraiment capable de tuer. Je l'ai de toute façon vu faire, mais serait-il capable de me tuer moi ? Après m'avoir sauvé ?

« Hors de question que je te laisse passer alors que tu es ruisselant de rage. De toute façon, il n'est pas là. Je ne te mens pas.»
« Où est-il alors ? Et inutile de le cacher … »
« Je n'en ai aucune idée, il est parti en mission, sans m'informer du lieu et du but de celle ci.»

Il s'approche de moi, bien trop près, et je recule jusqu'à ce que mon dos heurte une étagère. Je m'en veux d'être aussi lâche. Il est si proche de moi que je pourrai sentir sa magie, son souffle. Il dégage tellement de violence, tellement de rage, j'en frissonne. Il est comme une bombe prête à exploser et tout emporter sur son passage. Pourtant je n'ai qu'une envie, en dehors de protéger mon frère contre sa folie meurtrière, c'est de le prendre dans mes bras, de recevoir la déflagration de sa colère, et de tout retenir, pour le protéger lui aussi. J'ignore d'où me vient ce sentiment, cette émotion ? Mais j'ai envie de le protéger contre lui même. Jem est toxique, pas seulement pour les autres, surtout pour lui-même. Et en cet instant, ma peur diminue. Je retrouve un peu d'assurance et de foi en moi. je trouve assez de courage pour lui faire face, lui tenir tête.

« … car je le trouverai, et je lui ferai vivre les mêmes tourments qu’il a causées à ma sœur. Je lui planterai le même couteau dans son cœur que celui qu’il a planté chez Lisabelle. Je savourerai sa souffrance de la même façon qu’il a savouré le moment où il s’est moqué d’un Davis. »

Je l'écoute faire ses menaces, et je sais qu'il les mettra à exécution. Que ce n'est qu'une question de temps. Mike n'est pas là, mais il le retrouvera oui. Mon frère ne partira pas indéfiniment, il reviendra, au moins pour moi, pour la boutique. Et Jem appliquera son plan à ce moment là. Je lui fais confiance pour cela. Il faut que je trouve une solution perenne, il faut que je protège mon frère. Nos visages sont si proches à présent que je sens son parfum, son odeur, sa force. Il y a toujours cette chose aussi attirante, c'est comme si il était un aimant. Mais je décèle autre chose dans son murmure sauvage...

Il y a autre chose dans sa voix presque inaudible, pas seulement de la haine envers mon frère, son regard ne trompe pas, il m'en veut. Je retrouve le même regard que chez Andrew. Il mélange tout. Pourquoi est-il aussi déçu ? Aussi choqué ? Je ne lui ai jamais posé la question. Je ne suis jamais venue lui expliquer ma présence chez Andrew, est-ce que je le devais ? Je ne pense pas. Je n'ai aucun compte à lui rendre. Je l'ai dégoûté à la seconde où il m'a vu dans la chemise de l'avocat, c'était assez troublant.

« Où est Mike, Karoline ? »
« Il n'est pas là James.» Je l'appelle par le prénom que lui a donné Andrew la dernière fois. « Je suis la seule Barjow dans la boutique. Si tu veux faire souffrir mon frère comme il a fait souffrir ta sœur, alors le mieux serait de me faire du mal. Vas-y James.»

Je range ma baguette dans la poche arrière de mon jean. Devenant totalement vulnérable. Je viens récupérer un couteau qui sert pour ouvrir les enveloppes ou les scellés des parchemins. Je viens prendre la main de Jem ou "James" et le place dedans, en refermant ses doigts sur la prise. Je viens ensuite ouvrir deux boutons de mon chemisier pour lui donner un bon accès à ma poitrine.

« Vise bien le cœur. Et si tu me rattes, c'est moi qui irait trouver Mike pour lui demander des explications. J'apprécie ta sœur, et tu le sais. Je suis sûre qu'elle m'apprécie aussi et qu'elle te l'a dit. J'ignore ce que Mike a fait, mais il ne s'en sortira pas comme ça. S'il a brisé le cœur de Lisa, je lui briserai le sien, mais inutile de le tuer pour ça. Je lui réglerai moi même son compte s'il a été un goujat avec elle, crois-moi sur parole. Tu ne sais même pas ce qu'il lui a fait.»

J'écarte mes bras, en le faisant, je dévoile un peu de mon soutien gorge. Je ne cherche pas à le séduire, je ne cherche plus à séduire personne. Qui me voudrait maintenant qu'un Scott m'a quitté ? Je suis la risée de tous. Personne ne voudra des « miettes » de Calvin. Personne voudra m'épouser, faire de moi une mère, pas dans notre milieu, et je le sais. Calvin a ruiné ma réputation, mon futur, mon devenir, mon rêve de princesse. C'est pour cela que je me sens si vide, et que l'idée que Jem me transperce le cœur ne me fasse plus peur en cet instant. Je n'ai plus rien à perdre, si ce n'est mon frère. Je n'ai pas envie de mourir, ni de me donner la mort, mais si quelqu'un le fait pour moi, c'est plus facile.

« Ou alors, prend ce que tu veux dans la boutique. Je te l'offre. As-tu besoin de quelque chose en particulier ? Mike sera furibond de te voir prendre quelque chose de précieux ici sans payer. Il y a des livres auxquels il tient, ou certains ingrédients qu'il a eu un mal fout à dénicher.»

Je me penche pour prendre une fiole derrière une vitrine.

« Par exemple, il a mis un temps fou et a failli perdre la vie pour ce que contient ce flacon. Vas-y, choisi, je te donnerai ce que tu veux en échange de la mort de mon frère. Parce que Jem, jamais je ne te laisserai lui faire du mal, comme jamais tu ne laisseras quelqu'un faire du mal à Lisa. Alors nous avons tous les deux un problème. Soit tu me tues maintenant, soit tu réfléchis à ce que tu veux, et je te l'offre maintenant ou plus tard. Tu choisis et tu reviens me voir, plus calme.»

:copyright:️ Justayne

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"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
on a besoin de trois fois rien pour être sauvé"

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