Tu ne connais pas le sens de la perte, parce qu'on ne peut le comprendre que lorsque l'on aime quelqu'un plus que soi-même.
1er Mars 2002
La vie est extrêmement fragile. Il est tellement facile d’oublier à quel point nous, êtres humains, sommes éphémères dans ce monde fou et imparfait. Quoi qu’il arrive, le temps s’écoule inlassablement, que nous fassions de bonnes ou de mauvaises choses, il défile à la vitesse d’un éclair de feu. La jeunesse rend la notion de mortalité abstraite, inatteignable, une illusion plus qu’un fait concret et c’est certainement pour cette raison que, le jour où elle frappe, elle détruit absolument tout sur son passage. À cette période, Frost ne s’attendait pas à y faire face, il avait reçu cette nouvelle comme un vent glacial qui s’était insinué dans chaque cellules de son corps. Aphrodite le regardait avec les yeux d’une soeur, une soeur effrayée par la réaction qu’il pourrait avoir. Lui, pauvre naïf qu’il était, cherchait dans son expression le moindre signe d’ironie, statique, dévoré par l’espace de l’appartement qu’il partageait avec son meilleur ami. Son meilleur ami… La jolie blonde avait beau tenter de lui soutirer un mot, une réaction, Frost n’entendait même plus sa voix. Il n’y avait que le trou béant qui s’agrandissait tout autour de lui et le bruit sourd des battements de son cœur martelant ses tempes. Akutenshi ne pouvait pas mourir, c’était impossible, il n’avait jamais eu d’ami, il avait passé sa vie toute entière à se défendre seul contre le monde entier, l’univers ne lui aurait pas fait subir une chose aussi cruelle.
“Frost… Je t’en prie réagit… S’égosilla Aphrodite dont l’expression virait à la panique.”
Mais il n’y parvenait pas. Ses membres ne répondaient plus à son cerveau, son esprit s’était complètement désolidarisé de son corps il n’était plus qu’une coquille vide, debout, en équilibre fragile sur le parquet du salon. Aphrodite craignait de le toucher de peur qu’il se brise en morceaux sous ses doigts. Ce n’était plus son frère, le garçon sarcastique et hautain qui lui tapait sur les nerfs s’était évaporé d’un seul coup à cette annonce maladroite : “Akutenshi est mort…”. Ce changement d’attitude l’ébranlait plus qu’elle n’osait l’admettre, Frost était ce repère d’invulnérabilité dans sa vie, cet espèce de socle solide auquel elle pouvait se raccrocher parce qu’il signifiait que quoi qu’il se passe, il ne s’effondrerait jamais. Elle l’avait vu se relever après une guerre sanglante qui avait marqué son dos pour toujours, tenir tête à leur père avec une force et une dignité admirable, encaisser les doloris et les blessures sans poser un genou à terre mais ce jour-là, une nouvelle, si anodine lui paraissait-il, venait de réussir là où tout le reste avait échoué.
“Comment ? Finit-il par murmurer si bas que la jeune femme failli ne pas l’entendre.
-Il y a eu… Un attentat… A l’UMS… Parvint-elle à répondre la voix chevrotante. Ça a été extrêmement violent… J’ai assisté à la scène de loin…”
Frost se fichait des détails, il n’était même pas en mesure de se réjouir du fait que sa soeur soit en vie. Orion n’y était pas, il le savait, c’était le jour de son vernissage. Mais peu importait parce qu’il ne pensait ni à l’un, ni à l’autre. Les informations se bousculaient dans son esprit déchiré. Et puis, petit à petit, le sentiment d’anéantissement se tinta d’une émotion beaucoup plus dangereuse. Aphrodite perçu dans son regard cette lueur insidieuse. Elle ne savait pas si elle devait se sentir soulagée ou terrifiée parce qu’à partir de ce moment-là, l’aspect le plus sombre de la personnalité de son frère s’apprêtait à entrer en scène.
“Qui ? Demanda-t-il sur un ton beaucoup trop calme.
-Non Frost, tu ne comprends pas, ce garçon est au moins aussi entraîné que toi si ce n’est plus… Tenta Aphrodite.
-QUI ? Rugit Frost en s’approchant dangereusement d’elle.”
Ils se jaugèrent un instant, yeux dans les yeux, et elle comprit qu’elle ne pourrait pas l’arrêter. Il tremblait de rage, ce n’était plus lui, quelque chose venait de prendre possession de son corps et de son âme. Elle réalisa alors avec effroi que dans cet état, il serait prêt à tout, même à la torturer, pour obtenir l’information qu’il cherchait. Aphrodite était une sorcière puissante mais sa vendetta avait cessé il y a des années, Frost continuait de s’entraîner inlassablement dans le but d’affronter quelque chose qui finalement, se trouvait peut-être plus en lui qu’à l’extérieur. Alabaster en avait fait un disciple parfait avant le retour de voldemort, Ambrose avait pris la relève par la suite et il touchait à quelque chose d’extrêmement dangereux, le maîtrisait trop bien pour qu’elle ne s’en inquiète pas : la magie noire.
“Bleddyn Iceni… Abdiqua-t-elle finalement.”
Frost saisit sa baguette, contourna sa sœur et sortit en trombe de l’appartement.
“Ne fais pas ça Frost ! Cria-t-elle derrière lui. Ce que père t’a appris pourrait te conduire à Azkaban… Ça ne le ramènera pas !”
Mais c’était inutile. Le jeune homme ne l'entendait pas, aveuglé par la fureur qui consumait ses entrailles. A peine eut-il posé un pied dans la rue qu’il transplana à Southampton. La pluie commençait à tomber, le temps s’accordait à son humeur au détail près qu’il manquait le tonnerre pour parfaire ce tableau meurtrier. Il bouscula quelques passants sur le chemin de l’UMS, s’attirant leurs injures. Il s’en fichait, tout ce qu’il voyait, tout ce qu’il désirait, c’était trouver Bleddyn Iceni et lui rendre ce qu’il avait fait subir à son meilleur ami. Tellement obnubilé par sa sordide mission, il ne vit pas Orion qui revenait de son vernissage à une centaine de mètres. L’Artiste fronça les sourcils interrogatif et pressa le pas, il n’avait pas la moindre idée de pourquoi son petit frère se trouvait là mais ça n’annonçait rien de bon. Frost avait déjà eu l’occasion d’apercevoir Bleddyn en rendant visite à Akutenshi, il était assez reconnaissable, si bien qu’il n’eut pas à chercher longtemps pour le trouver. L’étudiant sortait tout juste de l’école lorsque l’héritier Rosier dégaina sa baguette et la pointa vers lui.
“Everte Statum ! Asséna-t-il le regard brillant de rage.”
Bleddyn ne l’avait pas vu approcher et évidemment, le sort le toucha en pleine poitrine, l’envoyant valser contre le mur en pierre derrière lui.
“Toi ! Je vais te tuer ! Rugit Frost.”
Orion n’avait pas loupé une miette de la scène. De surprise, il lâcha les toiles qu’il tenait entre ses bras et s’interposa entre les deux jeunes hommes.
“Frost arrête ! Tenta-t-il en posant une main sur son épaule qui se voulait réconfortante.”
Frost aimait son frère plus que tout au monde mais à ce moment précis, sa raison l'avait quitté. Alors, il l’attrapa par le col de sa chemise et le projeta sur l’herbe. Peu importait ce qui lui arriverait, il n’avait qu’une idée et en tête et elle avait pris possession de tout le reste. Orion prit conscience de l’ampleur de la situation, il n’avait jamais vu Frost dans cet état là, c’était d’ailleurs la première fois qu’il levait la main sur lui. Il se remit sur ses pieds et brandit une main vers Bleddyn.
“Il n’est pas dans son état normal ! S’exclama le jeune artiste bouleversé. Je ne sais pas ce qu’il se passe…
-Il a tué Akutenshi ! Hurla le plus jeune en jetant un second sort que son adversaire parvint cette fois à éviter.”
Orion sentit son coeur se déchirer dans sa poitrine à la vue des larmes brillantes dans les yeux de son petit frère qu’il refusait certainement de laisser couler. Il était prêt à mourir pour venger son meilleur ami, et surtout, il était prêt à tuer. Le plus âgé des garçons Rosiers réalisa qu’il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait l’arrêter, quelqu’un qu’il allait devoir aller chercher.
“Essaye de le maîtriser ! Demanda-t-il à Bleddyn en reculant de quelques pas. Je fais au plus vite !”
Et sur ces mots, Orion transplana en laissant derrière lui un Frost déchaîné.
La vie est extrêmement fragile. Il est tellement facile d’oublier à quel point nous, êtres humains, sommes éphémères dans ce monde fou et imparfait. Quoi qu’il arrive, le temps s’écoule inlassablement, que nous fassions de bonnes ou de mauvaises choses, il défile à la vitesse d’un éclair de feu. La jeunesse rend la notion de mortalité abstraite, inatteignable, une illusion plus qu’un fait concret et c’est certainement pour cette raison que, le jour où elle frappe, elle détruit absolument tout sur son passage. À cette période, Frost ne s’attendait pas à y faire face, il avait reçu cette nouvelle comme un vent glacial qui s’était insinué dans chaque cellules de son corps. Aphrodite le regardait avec les yeux d’une soeur, une soeur effrayée par la réaction qu’il pourrait avoir. Lui, pauvre naïf qu’il était, cherchait dans son expression le moindre signe d’ironie, statique, dévoré par l’espace de l’appartement qu’il partageait avec son meilleur ami. Son meilleur ami… La jolie blonde avait beau tenter de lui soutirer un mot, une réaction, Frost n’entendait même plus sa voix. Il n’y avait que le trou béant qui s’agrandissait tout autour de lui et le bruit sourd des battements de son cœur martelant ses tempes. Akutenshi ne pouvait pas mourir, c’était impossible, il n’avait jamais eu d’ami, il avait passé sa vie toute entière à se défendre seul contre le monde entier, l’univers ne lui aurait pas fait subir une chose aussi cruelle.
“Frost… Je t’en prie réagit… S’égosilla Aphrodite dont l’expression virait à la panique.”
Mais il n’y parvenait pas. Ses membres ne répondaient plus à son cerveau, son esprit s’était complètement désolidarisé de son corps il n’était plus qu’une coquille vide, debout, en équilibre fragile sur le parquet du salon. Aphrodite craignait de le toucher de peur qu’il se brise en morceaux sous ses doigts. Ce n’était plus son frère, le garçon sarcastique et hautain qui lui tapait sur les nerfs s’était évaporé d’un seul coup à cette annonce maladroite : “Akutenshi est mort…”. Ce changement d’attitude l’ébranlait plus qu’elle n’osait l’admettre, Frost était ce repère d’invulnérabilité dans sa vie, cet espèce de socle solide auquel elle pouvait se raccrocher parce qu’il signifiait que quoi qu’il se passe, il ne s’effondrerait jamais. Elle l’avait vu se relever après une guerre sanglante qui avait marqué son dos pour toujours, tenir tête à leur père avec une force et une dignité admirable, encaisser les doloris et les blessures sans poser un genou à terre mais ce jour-là, une nouvelle, si anodine lui paraissait-il, venait de réussir là où tout le reste avait échoué.
“Comment ? Finit-il par murmurer si bas que la jeune femme failli ne pas l’entendre.
-Il y a eu… Un attentat… A l’UMS… Parvint-elle à répondre la voix chevrotante. Ça a été extrêmement violent… J’ai assisté à la scène de loin…”
Frost se fichait des détails, il n’était même pas en mesure de se réjouir du fait que sa soeur soit en vie. Orion n’y était pas, il le savait, c’était le jour de son vernissage. Mais peu importait parce qu’il ne pensait ni à l’un, ni à l’autre. Les informations se bousculaient dans son esprit déchiré. Et puis, petit à petit, le sentiment d’anéantissement se tinta d’une émotion beaucoup plus dangereuse. Aphrodite perçu dans son regard cette lueur insidieuse. Elle ne savait pas si elle devait se sentir soulagée ou terrifiée parce qu’à partir de ce moment-là, l’aspect le plus sombre de la personnalité de son frère s’apprêtait à entrer en scène.
“Qui ? Demanda-t-il sur un ton beaucoup trop calme.
-Non Frost, tu ne comprends pas, ce garçon est au moins aussi entraîné que toi si ce n’est plus… Tenta Aphrodite.
-QUI ? Rugit Frost en s’approchant dangereusement d’elle.”
Ils se jaugèrent un instant, yeux dans les yeux, et elle comprit qu’elle ne pourrait pas l’arrêter. Il tremblait de rage, ce n’était plus lui, quelque chose venait de prendre possession de son corps et de son âme. Elle réalisa alors avec effroi que dans cet état, il serait prêt à tout, même à la torturer, pour obtenir l’information qu’il cherchait. Aphrodite était une sorcière puissante mais sa vendetta avait cessé il y a des années, Frost continuait de s’entraîner inlassablement dans le but d’affronter quelque chose qui finalement, se trouvait peut-être plus en lui qu’à l’extérieur. Alabaster en avait fait un disciple parfait avant le retour de voldemort, Ambrose avait pris la relève par la suite et il touchait à quelque chose d’extrêmement dangereux, le maîtrisait trop bien pour qu’elle ne s’en inquiète pas : la magie noire.
“Bleddyn Iceni… Abdiqua-t-elle finalement.”
Frost saisit sa baguette, contourna sa sœur et sortit en trombe de l’appartement.
“Ne fais pas ça Frost ! Cria-t-elle derrière lui. Ce que père t’a appris pourrait te conduire à Azkaban… Ça ne le ramènera pas !”
Mais c’était inutile. Le jeune homme ne l'entendait pas, aveuglé par la fureur qui consumait ses entrailles. A peine eut-il posé un pied dans la rue qu’il transplana à Southampton. La pluie commençait à tomber, le temps s’accordait à son humeur au détail près qu’il manquait le tonnerre pour parfaire ce tableau meurtrier. Il bouscula quelques passants sur le chemin de l’UMS, s’attirant leurs injures. Il s’en fichait, tout ce qu’il voyait, tout ce qu’il désirait, c’était trouver Bleddyn Iceni et lui rendre ce qu’il avait fait subir à son meilleur ami. Tellement obnubilé par sa sordide mission, il ne vit pas Orion qui revenait de son vernissage à une centaine de mètres. L’Artiste fronça les sourcils interrogatif et pressa le pas, il n’avait pas la moindre idée de pourquoi son petit frère se trouvait là mais ça n’annonçait rien de bon. Frost avait déjà eu l’occasion d’apercevoir Bleddyn en rendant visite à Akutenshi, il était assez reconnaissable, si bien qu’il n’eut pas à chercher longtemps pour le trouver. L’étudiant sortait tout juste de l’école lorsque l’héritier Rosier dégaina sa baguette et la pointa vers lui.
“Everte Statum ! Asséna-t-il le regard brillant de rage.”
Bleddyn ne l’avait pas vu approcher et évidemment, le sort le toucha en pleine poitrine, l’envoyant valser contre le mur en pierre derrière lui.
“Toi ! Je vais te tuer ! Rugit Frost.”
Orion n’avait pas loupé une miette de la scène. De surprise, il lâcha les toiles qu’il tenait entre ses bras et s’interposa entre les deux jeunes hommes.
“Frost arrête ! Tenta-t-il en posant une main sur son épaule qui se voulait réconfortante.”
Frost aimait son frère plus que tout au monde mais à ce moment précis, sa raison l'avait quitté. Alors, il l’attrapa par le col de sa chemise et le projeta sur l’herbe. Peu importait ce qui lui arriverait, il n’avait qu’une idée et en tête et elle avait pris possession de tout le reste. Orion prit conscience de l’ampleur de la situation, il n’avait jamais vu Frost dans cet état là, c’était d’ailleurs la première fois qu’il levait la main sur lui. Il se remit sur ses pieds et brandit une main vers Bleddyn.
“Il n’est pas dans son état normal ! S’exclama le jeune artiste bouleversé. Je ne sais pas ce qu’il se passe…
-Il a tué Akutenshi ! Hurla le plus jeune en jetant un second sort que son adversaire parvint cette fois à éviter.”
Orion sentit son coeur se déchirer dans sa poitrine à la vue des larmes brillantes dans les yeux de son petit frère qu’il refusait certainement de laisser couler. Il était prêt à mourir pour venger son meilleur ami, et surtout, il était prêt à tuer. Le plus âgé des garçons Rosiers réalisa qu’il n’y avait qu’une seule personne qui pouvait l’arrêter, quelqu’un qu’il allait devoir aller chercher.
“Essaye de le maîtriser ! Demanda-t-il à Bleddyn en reculant de quelques pas. Je fais au plus vite !”
Et sur ces mots, Orion transplana en laissant derrière lui un Frost déchaîné.