Dancing bears, painted wings, things I almost remember...

Dancing bears, painted wings, things I almost remember...Lundi 8 Avril 2002Je raffermis la prise que j’avais sur mon tote bag, en essayant vaguement de trouver une connaissance avec qui m’asseoir à la Bibliothèque : peine perdue, il ne semblait n’y avoir que des personnes de second rang, en ce lundi matin. Et après la débâcle que fut ma rencontre avec le petit frère de Seo-Yun durant le week-end, je ne pouvais pas me permettre de faire face à un nouvel incident de ce genre, qui résulterait par un sentiment de trouble confus et inconfortable. Je ne m’en remettrais jamais si une nouvelle humiliation venait se rajouter à la précédente, alors je préférai tourner les talons, et aller voir ailleurs. C’était un acte hasardeux, un rôle à jouer que je connaissais sur le bout des doigts : déambuler dans les couloirs de l’Université comme si j’avais un but, pour que personne ne soupçonne jamais que je ne savais que faire. Mon programme de la matinée était pourtant simple et tenait en un mot : réviser. Mais voilà, je ne pouvais pas me résoudre à réviser seule, même si c’était plus efficace. J’avais une certaine image à conserver. Imaginons un peu que quelqu’un me reconnaisse alors que je suis plongé dans un livre passionnant sur l’anatomie humaine ! J’aurai bien du mal à me trouver une excuse pour un tel penchant. Toute à mes pensées, mon pied se prit dans la hanse d’un sac qui traînait par terre, ce qui m’arracha un soupir d’impatience avant que je ne puisse le réprimer. Vraiment, les personnes qui étaient acceptées à l’UMS, de nos jours… ! « Isabeau ? » Je fronçais les sourcils en rencontrant le regard de la propriétaire du dit sac incriminé. Isabeau faisait parti de mon enfance, et j’avoue ne plus trop avoir eu affaire à elle depuis que sa sœur… Enfin, cela faisait quelques années que nos contacts étaient irréguliers. Ce qui était bien normal : nous avions passé l’âge de courir dans les salles de balles ou d’essayer nos robes en jurant en français, autant chez les Fontanges que chez les Kim-Winslow. Pour tout dire, je n’étais même pas au courant qu’elle faisait ses études en Angleterre. Je détailla la jeune femme, qui avait toujours été l’originale de sa famille. « Tu t’es inscrite à l’UMS, alors… » Je laissais ma phrase en suspens, le temps de me permettre de penser à une nouvelle banalité mondaine : « Comment va Jeanne ? Et tes parents ? » J’évitais avec soin le sujet Aliénor. Après tout, ça faisait presque deux ans qu’elle avait disparu, n’est-ce pas ? Certaines personnes, peu magnanime, murmuraient même qu’elle n’avait pas été enlevé comme ce que clamait ses parents, ou plutôt que c’était un enlèvement volontaire avec une intrigue amoureuse scandaleuse en dessous. Mais après tout, je ne faisais que répéter ce que j’avais entendu, qui étais-je pour juger…:copyright:️ Justayne

Dancing bears, painted wings, things I almost remember… Avec Léomie Kim-Winslow ☆ Lundi 8 Avril 2002

Les cours d'histoire de l'art, c'était top. La pratique personnelle… Quand on a un projet pas en raccord avec ce qui est enseigné, c'est plus compliqué ! J'avais un devoir bateau du style « Représentez ce qui vous inspire ». Ce qui m'inspire… L'alcool, la musique à fond, et la drogue. Mais je ne pouvais pas décemment dessiner ça, n'est-ce pas ? Alors, ouais, ma feuille était blanche depuis plus d'une heure, mais impossible de trouver une idée. A la place, je regardais les étudiants gratter autour de moi. En voilà, des étudiants concentrés ! Je me demandais si ce n'était pas judicieux de partir quand quelqu'un se prit les pieds dans mon sac. Agacée, je relevais les yeux pour tomber sur… « Léomie ? » « Isabeau ? » Je ne l'avais pas vue depuis… Longtemps. Au lieu de l'engueuler pour avoir piétiner mes affaires, je posais mon sac sur la table. « Tu t’es inscrite à l’UMS, alors… » J'haussais les épaules, les bras croisés. Ça avait étonné certains, alors que j'avais toujours eu de très bonnes notes. J'ai même gagné un prix de la meilleure dissert', c'est pour dire …! Mais je pouvais la comprendre. J'avais toujours aimé m'amuser, je n'avais pas vraiment la tête de l'emploi. « Ouais. Apparemment. En art. » Surprenant, quand on savait que ma grande sœur avait fait un brillant parcours politique. Et l'autre… Elle avait d'excellentes notes en journalisme. A côté, l'art ne fait pas très sérieux !

« Comment va Jeanne ? Et tes parents ? » Je ne pus m'empêcher de hausser un sourcil, presque amusée. Des mondanités, vraiment ? Je savais qu'on avait été proches à une époque, mais nous n'étions plus vraiment des inconnues, n'est-ce pas ? « Ils vont bien. Jeanne travaille au Ministère français, et mes parents continuent de s'en mettre plein les poches avec leurs nombreuses relations. » En gros, on reprenait doucement le cours de nos vies. J'invitais Léomie à s'installer en face de moi, curieuse de sa vie aussi. « Et toi ? Qu'est-ce que tu fais à l'UMS ? » Elle ne devait pas beaucoup aller en soirée, je ne l'avais pas tellement croisée. Est-ce que ses parents étaient toujours autant coincés ? Je me souvenais qu'ils étaient beaucoup plus à cheval sur certains principes que mes parents. Mes parents, après tout, me laissaient faire pas mal de choses, même si ils ne savaient pas l'intégralité de mes activités. D'ailleurs, en parlant d'accepter… « Tes parents t'ont pas fait chier pour la couleur de tes cheveux ? » Je veux dire, rouge, c'est pas très Sang-Pur…          
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Dancing bears, painted wings, things I almost remember...Lundi 8 Avril 2002Si je m’attendais à recroiser Isabeau un jour… Et surtout dans les couloirs de l’Université Magique. Elle avait toujours été un esprit libre, un peu trop gâtée selon mes parents par les siens qui lui passaient tout. Je détaillais sa tenue, ses cheveux, sa nouvelle personnalité, dirons-nous. Comme il me semblait bien loin, le temps où nous courrions dans nos manoirs respectifs avec nos robes de petites filles, après avoir chipé des gâteaux en douce dans la cuisine ! J’en serais presque nostalgique, si je n’aimais pas autant ma vie actuelle. Ainsi donc, Isabeau avait été inscrite en Art. C’était nettement moins prestigieux que la politique, mais le niveau d’exigences des Fontanges semblait baissé d’années en années. De la politique, la famille avait mis leur second enfant dans le cursus de journalisme, et le troisième… De l’Art, donc. Pourquoi pas, après tout ? Ils avaient sans doute assez confiance en Jeanne pour que le nom des Fontanges restent dans les mémoires. Comme quoi, cette famille avait toujours était un peu excentrique…

Sans trop y réfléchir, je demanda à Isabeau des nouvelles de sa famille : il était difficile de se détacher des habitudes mondaines. Après tout, nous venions du même monde, et mon esprit se programmait automatiquement sur ce qu’il était de bon ton à dire chez les Sangs-Purs. « Ils vont bien. Jeanne travaille au Ministère français, et mes parents continuent de s'en mettre plein les poches avec leurs nombreuses relations. » « Bien. » Je hochais la tête, en m’asseyant face à Isabeau. Malgré toutes les galères que traversaient sa famille, au moins il leur restait leur statut. Peut-être qu’un jour prochain, on finirai même par oublier cette erreur de parcours commise par sa sœur… ? Je l’espérais, pour elle. Cela lui rendrait la vie plus facile, assurément. « Et toi ? Qu'est-ce que tu fais à l'UMS ? » « Je suis en Médicomagie. » Je ne précisais pas l’année, volontairement. Isabeau avait toujours été très fine, et elle ne tarderait pas à faire les calculs pour comprendre que j’avais redoublé. Oh, je savais qu’elle allait très certainement être au courant, mais je préférais ne pas être en face d’elle lorsque ce sera le cas. « Tes parents t'ont pas fait chier pour la couleur de tes cheveux ? » Je décocha un regard mauvais à la jeune femme, avant de me radoucir instantanément en me rappelant qui était en face de moi. Ce n’était pas une camarade lambda, je n’avais pas le droit à l’erreur. « Non, bien sûr que non. » J’avais commencé à me teindre les cheveux par ennui, coincée dans le Manoir. Qu’auraient-ils pût trouver à y redire ? C’était toujours mieux que de mettre un pied dehors et de se faire enrôler de force par les Mangemorts. « Et les tiens ? Ils sont d’accord avec tout… ça ? » Je me référais à sa façon de s’habiller, du langage qu’elle employait devant moi. Je n’étais pas la dernière à jurer, mais pas devant les personnes qui comptaient ! Est-ce qu’Isabeau pensait que je ne valais pas le coup de se plier à cet effort ? Je balaya mentalement cette pensée : impossible ! « Ne le prends pas mal, mais pourquoi l’Art ?  Tu aurais pût t’inscrire dans d’autres cursus plus intéressant, non ? » Et faire quelque chose d’utile, par la même occasion, plutôt que de gâcher quelques années de sa vie dans une licence qui ne lui permettra jamais de prendre une place digne de ce nom dans notre société.:copyright:️ Justayne

Dancing bears, painted wings, things I almost remember… Avec Léomie Kim-Winslow ☆ Lundi 8 Avril 2002

J'avais bien surpris le regard de Léomie sur moi. Je savais très bien ce qu'elle pensait de ce changement, j'avais appris à décrypter les regards. Le sien était clair comme de l'eau de roche. Et ça se voyait à la haine dans ses yeux quand je lui demandais si ses parents avaient accepté sa couleur de cheveux. Difficile de croire que oui..! Mais son regard se radoucit immédiatement. « Non, bien sûr que non. » Etonnant, tiens. Je n'aurais pas parié là-dessus. « Et les tiens ? Ils sont d’accord avec tout… ça ? » « Tout ça, quoi ? » Je la taquinais, alors que je savais très bien de quoi elle parlait. « Oh, tu parles de mon look ? Evidemment. » J'haussais vaguement les épaules. « Du moment que j'enlève mes piercings, et que je m'habille et me coiffe correctement dans les bons moments, ils ne me disent rien. » Ils avaient deux filles pour relever le niveau. Enfin, une. Heureusement, il me laissait faire ce que je veux. Encore plus depuis que notre famille était en deuil.

« Ne le prends pas mal, mais pourquoi l’Art ?  Tu aurais pût t’inscrire dans d’autres cursus plus intéressant, non ? » Tiens, Léomie était devenue Mère Morale des Sang-Purs, maintenant ? Comme si il y avait pas assez de bourgeois moldus français qui me jugeaient, il fallait en rajouter. « Pour le dessin. Pour apprendre à tatouer. Je veux devenir tatoueuse. » Son air choqué, délicieux. Le même qu'une vieille noble qui avait vu mes mains tatouées. En parlant de mains… Je mis les miennes devant Léomie, pour qu'elle voit mes superbes doigts ornées de lunes, de runes et d'oeil. « Non, ce n'est pas de l'henné. Ce sont des vrais, et c'est moi qui les ait tatoués moi-même. Il fallait bien que je m'entraîne. » Je lui lançais un petit sourire amusé. « Je suis toujours à la recherche de volontaires, si ça t'intéresse. » Je savais qu'elle allait dire non, ce n'était clairement pas son genre. mais franchement, ça avait été trop tentant de lui demander, juste pour qu'elle continue de me juger du regard. Je finis par ranger mes affaires dans mon sac, avant de lui adresser un coup de tête vers la porte. « On va chercher un truc à boire au Cicéro et on va profiter du soleil ? »                
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Dancing bears, painted wings, things I almost remember...Lundi 8 Avril 2002« Tout ça, quoi ? » Je soupirais, légèrement agacée. Comment pouvait-elle faire semblant de ne pas comprendre ce que je voulais dire ? Après tout, on ne voyait que ça. C’était comme un Scrout au milieu de Botruc ! Et si elle le faisait exprès, alors ce n’était pas une plaisanterie très drôle. « Oh, tu parles de mon look ? Évidemment. » Non, de ton sac. Je rongeais mon frein, en la regardant hausser les épaules de manière indolente. Par Merlin, on ne pouvait pas faire moins Sang-Pure. Oh, je savais bien que certains d’entre nous aimait se rebeller à l’adolescence, comme ma propre petite sœur et ses amies Née-Moldues, mais Isabeau me semblait un peu trop âgée pour cela. « Du moment que j'enlève mes piercings, et que je m'habille et me coiffe correctement dans les bons moments, ils ne me disent rien. » Donc, ils n’étaient pas vraiment d’accord, et attendaient juste que sa crise d’adolescence passe – ce qui était, soit dit en passant, la plus sage décision pour qu’elle revienne dans le droit chemin. Un jour, Isabeau se rendrait compte qu’une vie de famille bien rangée, avec mari riche et enfants gardés par des précepteurs, était la meilleure chose qui pouvait nous arriver. Peut-être était-ce même pour cela qu’elle avait choisi son cursus ? Après tout, il y avait quelques bons partis, même s’ils étaient assez… originaux. Un des fils Scott – je ne me rappelais plus duquel, ils étaient si nombreux – et l’héritier des Blackwood, pour n’en citer que deux.

Mais sa réponse était… décevante : « Pour le dessin. Pour apprendre à tatouer. Je veux devenir tatoueuse. » « Tatoueuse ?! » Je mis un peu trop longtemps à recomposer mon air impénétrable, mais tant pis. Isabeau devait bien avoir conscience du scandale qu’elle allait provoquer en devenant tatoueuse. Ce n’était même pas un métier de sorcier… « Rassure-moi, tu vas faire des tatouages temporaires ? » Il y a quelques mois, j’avais assisté au mariage d’une camarade de la bonne société, originaire du Moyen-Orient. Je me souvenais encore de ses mains tatouées grâce à une plante, et des miennes. Il y avait un certain charme dans ses tatouages, surtout qu’il relevait d’une tradition profondément ancrée. Je regardais les mains qu’Isabeau me tendait. Ce n’était pas du tout la même chose, mais j’avais tout de même besoin d’une confirmation avant de me laisser aller au choc le plus total. « Non, ce n'est pas du henné. Ce sont des vrais, et c'est moi qui les ait tatoués moi-même. Il fallait bien que je m'entraîne. » « Tu vas très certainement le regretter. » C’était ce que l’on m’avait toujours dit sur les tatouages. Après un, cinq ou dix ans, la pauvre victime de cette mode absurde commençait à avoir son tatouage en horreur. Et je n’évoquais même pas des risques infectieux – mais là, c’était clairement mon côté Médicomage qui parlait. « Je suis toujours à la recherche de volontaires, si ça t'intéresse. » « Jamais de la vie ! » Et puis quoi encore ? Je perdrais de la valeur sur le marché du mariage et du travail dès qu’elle poserait son aiguille sur ma peau. Je ne pouvais pas me le permettre, je n’étais pas française. Personne n’excuserait cette excentricité en brandissant mes origines. Les anglais, nous, nous sommes connus pour notre retenu en toute circonstance.

« On va chercher un truc à boire au Cicéro et on va profiter du soleil ? » « Je ne paierai pas pour toi, que ce soit bien clair. » Je lui emboîta le pas, avec un petit sourire mesquin. « Eh bien quoi ? Les étudiants en Art sont toujours un peu fou et vraiment fauché, c’est connu. » Puisqu’elle était plus ou moins déchue – en attestait la fugue de sa sœur et ses petits tatouages – je pouvais me permettre d’être un peu plus acerbe avec elle. Si jamais elle le racontait aux Sangs-Purs de notre connaissance, qui croiraient-ils en premier ? La brillante étudiante en Médicomagie, ou l’artiste réfractaire ? « Et à part ce… genre de changement, est-ce qu’il y a eu des nouvelles récemment en France ? » Je commanda un café au pauvre petit employé du Cicero, condescendant même à lui adresser un sourire pour faire ma BA du jour, avant de me retourner vers Isabeau. « Pierre Delacroix a dû rentrer chez ses parents… » Je laissa mon regard dériver un peu. Je n’avais jamais aimé Pierre, quand nous étions petites, et Isabeau devait bien le savoir. Sauf que ses parents étaient riches, bien placés socialement, et qu’il était en échange en Médicomagie. Bien sûr que je devais sortir avec lui,  pendant un petit temps. Dans le plus grand secret, évidemment : je lui avais fait jurer de ne rien dire à personne, sinon je divulguerais certaine photo honteuse de son enfance après notre rupture. Mais cette précaution ne s’appliquait pas à moi. Encore une fois, qui croirait Isabeau ? « Vu qu’il est libre depuis que je m’en suis débarrassé, tu pourrais peut-être sortir avec lui ? C’est un plutôt bon charmeur, il est discret et il embrasse bien. » Quel plaisir d’enfin pouvoir partager mes remarques sur mes petits-copains avec une amie ! Seo-Yun ne comptait pas vraiment, même s’il était toujours de mon côté. Et puis, j’avais certaine réticence à lui parler de ce qui se passait dans l’intimité d’une chambre… Surtout que son petit frère, pervers comme il l’était, pouvait s’amuser à nous écouter derrière la porte !:copyright:️ Justayne