Who I am is where I stand. Where I stand is where I fall.Samedi 20 avril 2002Je regarde le garçon – Jared – qui travaille dans l’infirmerie. Il m’a pas vu. Je suis très, très discret quand je le veux. Et là, je le veux. Parce qu’il a une aura bizarre. Quelque chose qui change de d’habitude. Et j’aime pas ça. Ça va trop vite, quelque chose est pas juste. Pas à sa place. Le citron, il le sent. Il est toujours pareil, avec ses cheveux noirs. Et son air super concentré quand il travaille. Il soigne toujours bien les gens, le garçon, mais moi je sais. Je sais pas que ce que je sais, vraiment, mais je sais que je sais un truc. Il a une aura si faible, c’est presque comme s’il en avait plus. Si elle avait disparue. Si il était en paix avec lui-même. Et je déteste ça, vraiment. « Tu vas où ? » Je me pointe devant lui, devant le garçon. Comme si je barrais la porte avec mon corps, parce c’est ce qu’il faut faire. C’est juste. « Rentre pas chez toi. » Ce serait mieux qu’il tape dans un mur. Ou sur une table. Ou sur un mec. Au moins, il retrouverait un peu d’aura, de couleur. Sans couleur, pas de vie. Pas de vie, Lemony est triste. « Il faut pas. » Je le regarde, bien dans les yeux. « Mais tu le sais déjà… » C’est bizarre. J’aime pas ce que je vois, ce que je sens avec lui. Tout est bizarre, bizarre, trop bizarre, vraiment pas normal. Ça me donne mal à la tête, je crois. Comme si on grattait à l’intérieur de mon crâne et derrière mes yeux. « On se reverra. » Je serre les poings. Moi, je le sais. Peut-être que lui le croit pas, mais moi je le sais. Et si il me dit non, si il dit adieu, je lui colle une droite.

Samedi 18 mai 2002

Le garçon a donné un colis à Lemony. Il a été reçu par le courrier, dans la Grande Salle. Il y avait tellement de plante, comme au Paradis. J’aimerai bien que le garçon soit au Paradis. Il reprendrait des couleurs et un peu d’âme, là-bas. Le Paradis, ça fait du bien aux gens. Mais où que soit le garçon, les plantes c’est au citron maintenant. C’est des plantes rares. Étonnantes. Je les aime de tout mon coeur et plus encore. Je les ai mis dans la Serre, ma Serre, et j’ai tout montré à Enola. Des heures, j’en ai parlé. Enola, elle s’en fout si je répètes la même chose : elle écoute, toujours, toujours. Et elle retient, aussi. Elle est pas si bête que ça. Juste nulle en plante. Personne peut être parfait (sauf moi, Dada et Maman). Je relève la tête de mes amours, parce que je sens sa présence. Pas sa présence, pas celle d’Enola. Je lève même pas les yeux pour elle, parce qu’elle avance toute seule. C’est mon domaine, ici, mais c’est aussi un peu le sien, aussi. Mais c’est une « sa » présence que je connais beaucoup quand même. Le garçon. « Je savais que t’es pas mort. » Je souris en caressant les feuilles d’une des plantes. Je sais pas encore quoi faire avec. Mais j’ai hâte, hâte, hâte de tester une potion avec et de la boire. « Parce que t’a pas fait parfaitement ton lit. Donc il savait, Lemony. » Je hausse les épaules. « L’oreiller dépassait. Donc, voilà. » Il y a pas grand-chose à rajouter de plus. C’est juste logique, en fait. « Pourquoi t’es là. » Je demande parce qu’en vrai ça me surprend. « On peut pas faire semblant que je sais pas parler, comme avant. C’est mieux. » Je me tourne vers les plantes de son colis, les plantes si jolis et que j’adore tellement. « Elles préfèrent le silence, tu sais. Le citron aussi. » Il aime pas le bruit, le citron. Y’en a déjà beaucoup trop dans sa tête.
:copyright:️ Justayne

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I just want to be someone...

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