Aria V. Blackwood

Histoire

Chapitre I : La plus petite… En taille et en âge

Je suis la dernière de la fratrie. Pas de la famille, parce que c'est ma nièce Enola qui remplit ce rôle. Mais je suis née deux ans après mon frère Arthur. Et Luna est la plus vieille. On vient d'une famille de Sang-Pur. Enfin, disons que mon père est quatrième de génération dans sa famille de Sang-Mêlé, et du coup, ses enfants, donc nous, nous sommes Sang-Purs. Nous sommes russes du côté paternel, et anglais d'origine américain par notre mère. Mais dans les faits, nous avons toujours vécu en Angleterre. On a vécu toute notre vie dans une sorte de grand manoir victorien trop beau et trop confortable. Mon père faisait souvent la gueule quand il fallait aux réceptions, et il était soulagé quand ma mère était trop enceinte pour y aller. Ça lui donnait une raison pour ne pas y aller. Je raconte tout ça, parce que je suis pareille . Dans mes souvenirs les plus lointains, je détestais déjà allée dehors, et les inconnus. Mon père, parce qu'il était agoraphobe et détestait les microbes. Moi, je déteste juste le dehors et les inconnus. Nous n'avons pas les mêmes dégoûts, simplement les mêmes réactions. Combien de fois nous avons raconté des bobards à Mère pour ne pas aller aux réceptions ?

Parfois, ça marchait. Oh, elle ne nous croyait pas, mais elle cédait, de temps en temps. Ces soirs-là, avec Père, après le dîner, nous nous installions devant la télé avec du popcorn et du chocolat. Je tiens de lui ce péché mignon, celui de manger du chocolat sous toutes ses formes. Il me fit découvrir Tim Burton, qui est encore et toujours mon réalisateur préféré. Il me fit aussi découvrir ma saga préférée, Pirates des Caraïbes. Petite, je voulais devenir la reine des pirates. Et je dis bien la reine, parce que je refusais qu'un homme me marche dessus, ce qui emplissait mes parents et ma marraine de fierté. Mais bref. Quand ma mère refusait de céder à nos caprices, je dus venir aux réceptions. Collée à ma mère, je saluais rapidement tous les invités avant de me mettre dans un coin pour jouer aux échecs. J'emmenais mon jeu partout, comme une sorte de doudou. Et je savais que mon père ne tarderait pas à nous rejoindre. On jouait toujours une ou deux parties, puis nous rentrions plus tôt, tous les deux. Luna et Arthur restaient avec Mère.

Je joue aux échecs depuis… Depuis toujours. Mon mobile a été créé par mes parents avec des pièces d'échec, ça veut tout dire ! Père m'a tout apprit. Les mouvements, les ouvertures… Je me souviens très clairement de lui avoir hurlé dessus, à 5 ans, parce qu'il trichait. Il m'a expliqué, très récemment, que il voulait voir si j'avais bien tout retenu, et que j'avais dépassé ses espérances. Ce jour-là, je compris pourquoi il avait un sourire satisfait pendant que je hurlais alors que ma mère est rentrée affolée dans la pièce.

Chapitre II : L'amplification du problème

Bon. C'est bien beau d'avoir une famille de fou, mais il fallait bien que je sorte de mon manoir, de temps en temps. Malheureusement. Déjà que je n'aimais pas aller aux réceptions une fois de temps en temps, mais il a fallu que j'aille à l'école. A peine à la rentrée de l'école maternelle, j'avais réussi à mordre ma nouvelle maîtresse, un élève et l'infirmier quand il vint me chercher. Selon ma mère, heureusement que la maîtresse, miss Nightshade, était une de ses anciens élèves et qu'elle ne m'en a pas voulu ! Mes parents ont longuement discuté de ce qu'il fallait faire de moi. Parce qu'il fallait bien que je sorte de la maison, mais en même temps, ils ne pouvaient pas être convoqué tous les jours parce que j'avais mordu quelqu'un ! Alors ils décidèrent d'une chose. Ils allaient m'emmener voir un psy. Enfin, le psy allait venir à la maison. Et je n'irais à l'école que la moitié de la semaine. Mon père, en tant que prof de fac, avait moins de cours, alors, il pouvait me garder à la maison certains jours. Le but était que petit à petit, j'aille au cabinet du psy, et que j'aille de plus en plus à l'école.

Ça marchait… De manière mitigée. Disons que j'ai réussi à aller au cabinet, et en passant au cycle des chatons, à 6 ans, je pus aller à l'école tous les jours. Mais malheureusement, je faisais beaucoup de crises d'angoisse, et je passais les temps calmes dans le bureau de Emilia, que je connaissais bien, alors ça faisait une sorte de bulle de réconfort. Je ne me faisais pas d'amis, refusant de parler aux autres enfants dans la cour de récré, hormis à Luna et à Arthur. Parfois à Noun, que je connaissais parce qu'elle venait souvent à la maison ; et à Esteban, Zia, Indiana et Enola, au fur et à mesure de leurs arrivées à l'école. Mais au moins, je pus suivre une scolarité presque normale.

Chapitre III : Une brèche dans la muraille

A 11 ans, comme le reste de ma famille, je rentrais à Poudlard. Je fus répartie à Serdaigle, comme ma grande sœur Luna. Au moins, je savais que je pouvais me réfugier dans son lit les nuits d'orage, jusqu'à ce qu'elle aille à l'UMS. A Poudlard, c'était pareil qu'à l'école. Je ne parlais à personne, je restais dans mon coin à travailler. Au moins, je ne mordais plus personne, ce qui était un grand pas ! Je continuais de voir le même psy, depuis des années. Je continue encore aujourd'hui. Je sens que ça me fait du bien. Mais à Poudlard, j'avais un blocage. Le fait de ne rentrer chez moi qu'aux vacances me faisait angoisser, alors, il pallia à ce problème en me donnant des anxiolytiques. C'était censé être uen solution temporaire, mais je continue de les prendre. Je pense que l'année où j'en ai le plus pris était lors de ma quatrième année. Cette année-là, les Mangemorts avaient envahis Poudlard. En tant que Sang-Pur, je n'avais rien à craindre, mais les Carrow se sont rendus compte que j'avais plein d'angoisses, et ils commencèrent alors à m'embêter. Oh, des trucs stupides, mais se rapprocher de moi pour me parler, me pousser dans un groupe d'élèves à côté quand ils passaient derrière moi, ou m'attraper par le bras pour m'entraîner quelque part. Heureusement, ce calvaire ne dura qu'une année.

Vers mes 15 ans commença un harcèlement. Oh, pas au sens premier du terme. Une fille de mon âge, à Gryffondor, trouvait drôle de venir me parler tout le temps. Louise Lecomte, elle s'appelle. J'avais beau lui dire de dégager, elle ne partait jamais. Quand je mangeais seule, elle venait me voir. Quand j'étais cachée dans une salle vide pour réviser, elle réussissait aussi à me trouver ! En cinquième année, je commençais à lui passer des cours, pour les BUSE. On va dire que je commençais à tolérer sa présence. Et puis, un beau matin, elle n'était plus en cours, ni dans la Grande Salle. J'attendis un jour, puis deux, puis trois, et je finis par aller voir ma mère, professeur d'Histoire de la Magie à Poudlard, pour savoir. En fait, elle avait la dragoncelle, et ne devait plus venir en cours tant qu'elle était contagieuse. Au bout de quelques semaines, je finis par avoir l'autorisation d'aller lui amener les cours. Et là, je lui posais la question droit dans les yeux : pourquoi elle continuait de venir me voir alors que je l'avais toujours repoussée ? Sa réponse me fit un choc. Parce que nous étions amies.

Ce fut ma première et seule amie. Quand elle revint à Poudlard, j'appréciais beaucoup plus de parler avec elle. Elle s'amusa un jour à teindre une partie de mes cheveux en rose, je lui appris à boire, ça faisait un moment que j'avais découvert le plaisir de l'alcool. Je l'aidais à réviser, et elle, elle me rassurait pendant les orages, que je ne supporte toujours pas. Mon plus grand plaisir fut de savoir que nous allions être diplômées des ASPIC en même temps. Au moins, je savais que j'avais un soutien qui m'attendrait à la rentrée, en dehors de Luna et Arthur !