Hitomi Nightshade

Histoire

Chapitre I : Une entrée dans la vie romantique

Je suis née de la manière la plus romantique qui soit : lors de vacances en Normandie, un peu avant que mon père ne regagne le Ministère. Mon père et ma mère se sont battus contre les préjugés pour être ensembles : elle est de Sang-Pur, d’une famille descendant de l’ancienne aristocratie russe, et mon père est un anglais, orphelin. Il y avait aussi une assez grande différence d’âge entre eux : sept ans ! Toujours est-il que, comme mon père ne s’entendait pas trop avec sa belle-famille, il a enlevé ma mère pour se marier avec elle. Il lui a même acheter un maison au bord de la mer comme cadeau de mariage ! Peu à peu, les choses se sont tassées, la belle-famille lui a pardonné, et ma mère est tombée enceinte.

Le léger soucis, c’est que ma mère a dût accoucher dans un hôpital Moldu d’un pays dont elle ne connaissait absolument pas la langue. Et qu’elle criait sur mon père en russe. Apparemment, selon lui, elle lui a dit de plus jamais vouloir d’enfant – et pourtant, onze mois plus tard, Arsène venait pointer le bout de son nez. C’est ma mère qui a choisit mon prénom, en clamant qu’après neuf mois de douleur, on lui devait bien ça. Mon père est anglais, ma mère est russe : chacun des deux voulaient un prénom de son pays. Alors, pour trancher, ma mère a choisit un prénom venant d’un pays où elle avait fait ses études, et elle m’a appelé Hitomi. Prunelle. Mais c'est mon père qui a trouvé mon surnom, Merry. J'ai toujours été un bébé très rieur.

Tout allait bien, jusqu’à l’arrivée d’Arsène. Je ne veux pas dire par là que je n’étais pas contente d’avoir un petit frère, mais il était vraiment bruyant. Trop bruyant. Quand j’avais deux ou trois ans, j’ai commencé à m’en plaindre quotidiennement, et à dire à mes parents aussi qu’ils faisaient trop de bruits. Ils ont essayés de trouver pourquoi je disais ça, en me faisant voir des spécialistes à Sainte-Mangouste. La sentence est tombée assez vite : j’entendais les pensées de tout le monde. Et permettez-moi de vous dire que c’est un supplice, surtout quand mon père pense à son travail d’Auror ! J’ai vu des images de cadavres ou de mutilations dont j’aurai préféré ne jamais connaître l’existence. La Legilimencie est un don dans la famille de ma mère, mais le mien était incontrôlable. Tu parles d’un don… Mon oncle Mathys a dû ensorceler avec mon père ma chambre, pour en faire une pièce totalement insonorisé aux pensées. Je crois que même les Romanov, la famille de ma mère, se sont un peu senti mal pour moi en apprenant la nouvelle. Ce sont eux qui m’ont offert mon tout premier casque bloquant mon don.

Chapitre II : à la poursuite du voyage…

Malgré ce handicap, j’ai pût mener une existence à peu près normale au milieu de l’immense famille Nightshade-Worthwords-Romanov. Je suis même allé à l’école primaire sur le Chemin de Traverse, où travaille ma mère et une de mes tante. J’ai reçu ma lettre pour Poudlard en même temps qu’Arsène, ce qui était logique : en ayant juste onze mois de différence, nous étions dans la même classe depuis le début de notre scolarité. Je ne m’en suis jamais plaint, parce que j’avais les meilleurs résultats, et puis nous n’avons pas les mêmes intérêts. Lui, il préfère le surf, les énigmes et les romans policier. Je suis plus du genre à lire un roman young adult sur la plage, jouer du violon et me prélasser au soleil. Nous n’avons pas les mêmes cercles d’amis à Poudlard, car je préfère rester avec les personnes ayant un ou deux ans de plus que moi. Et puis, de toute façons, il est à Gryffondor, et moi à Serdaigle.

La seule part d’ombre que j’ai trouvé à Poudlard, ce fut lorsque l’école était contrôlée par les Mangemorts. Comme toute la famille, on a dût se cacher dans la Salle sur Demande très tôt, au début de l’année 1998. Mon père était en résistance active avec notre parrain, mais il était tombé dans une embuscade. Papa était en cavale, Bastian en prison, et Arsène sortait toute les nuits de la Salle sur Demande pour chiper de la nourriture. Et le bruit des pensées de tout le monde… J’ai pensé plus d’une fois que j’allais devenir folle. Mon frère a fait quelque chose de stupide, à propos de ça : il est allé chercher mon casque dans mon dortoir. J’étais morte d’inquiétude ce jour-là. Et puis, le jour suivant, il y a eu la Bataille de Poudlard. Les efforts de mon frère n’ont pas servi à grand-chose, même si au fond, je lui suis reconnaissante. Au moins, j’ai pût l’emporter et le conserver avec moi, alors qu’on attendait la fin.

Je ne suis pas retourné à Poudlard pour le dernier mois, après ça. Je n’y suis rentrée qu’en septembre, pour ma troisième année. Après la reconstruction, beaucoup de chose ont changés dans l’école, dans le Ministère aussi. J’entends parfois mon père en discuter avec maman, mais je me coupe souvent de la conversation. Ce sont des choses qui concernent les adultes, et j’ai bien envie de profiter de mon adolescence. Je veux que ma seule préoccupation pour cette année, ce soit d’éviter mon oncle Peter dans les couloirs, pour ne pas lui avouer dans les yeux que j’ai raté la BUSE de sa matière l’année dernière.