Expérience gymnastique dangereuse
Feat Spencer Morris-Clever
OCTOBRE 2001
Les potions… Ou la pire matière qui soit, du moins l’une d’elle pour sûr. Ne cesserais-je jamais de me plaindre ? Non. La mine boudeuse, les sourcils froncés, je traversais les couloirs du château, jetant des regards noirs à ceux qui osaient croiser mes yeux. Quoi ? Je n’avais pas le droit d’être de mauvaise humeur ?
La journée était ensoleillée, j’allais peut-être en profiter pour faire un peu de sport puisque tous mes cours de la journée étaient à présent terminés. Je pensais également à Alec, je devais lui écrire une lettre, je n’avais pas de ses nouvelles depuis un moment… Ou alors directement faire un saut à l’UMS ? Peut-être un peu trop intrusif… Je n’avais pas la tête à écrire quoi que ce soit pour le moment. Il attendra pour une fois. Et mon père ? Je soufflais d’exaspération et l’on me jeta quelques regards irrités.
Je marchais jusqu’au parc, évitant certains professeurs dans les couloirs, je n’avais pas les meilleures notes en ce moment. C’était un avantage que mon père ne se soucie pas beaucoup de moi finalement, moi seule était au courant de mes échecs et pouvais m’en faire le reproche. Mais les professeurs, quant à eux, ne me lâchaient pas la bride.
Je m’assis, un instant, au bord du lac, devais-je dire bonjour au calmar géant ? Non, je devais faire ma séance de sport… Pourtant la flemme avait gagné tout mon corps. Tant pis. Une prochaine fois. Qui viendrait vérifier ? Moi je le saurais…
-Flambios ! murmurais-je pour faire danser quelques flammes dans les airs, afin de m’occuper l’esprit.
Je marchais finalement jusqu’au Saule Cogneur, restant quand-même à bonne distance, connaissant que trop bien les réflexes de ce dernier.
Et puis tout d’un coup une silhouette me passa devant les yeux, tel un éclair, furtif mais impossible à manquer. Je me penchais en avant, m’attendant à tout, après tout j’étais peut-être sujette à des hallucinations maintenant… Mais non. Je la vis allongée au sol. Plutôt étalée à vrai dire. Je la contemplais quelques secondes, puis me souvins que je devais, en sorcier respectable, lui porter secours.
-Euh… Tu vas bien ? Tentais-je de formuler, arrivée à son chevet.
Il s’agissait de Spencer, elle était de mon année et de ma maison. Pourtant nous n’avions jamais vraiment « fraternisé » si je puis dire. Un peu trop extravertie à mon goût…
Je m’agenouillais pour être plus proche d’elle, toujours au sol, elle n’avait pas bougé depuis sa chute. Néanmoins, elle m’expliqua ce qui devait être une cascade mais je ne la laissais pas finir et ne retins pas les mots de ma bouche :
-Une cascade ?... J’appellerais plutôt ça s’écraser sans panache !
Je fermais les yeux, exaspérée par mon manque de tact, avant de reprendre, soucieuse :
-Excuse-moi, je ne voulais pas t’offenser… J’ai tendance à dire un peu trop tout ce qui me passe par la tête dès fois.
Je l’aidais finalement à se relever, septique par sa soi-disant cascade. Devais-je l’emmener à l’infirmerie ?
-Tu veux que je t’accompagne voir Madame Pomfresh ? Me sentis-je obligée de proposer, une moue gênée s'était installée sur mon visage.
Je ne pouvais pas la laisser comme ça, ce n’était pas très sympa… Depuis quand je devais être sympa ? Remettant sa robe de sorcier correctement, Spencer tituba et fit un pas de côté. Un pas de trop car dès lors le saule cogneur abattit sa première branche sans hésitation.
-Attention ! M’exclamais-je, brandissant ma baguette, un peu gauche. Protego !
L’arbre fut stoppé par un champ de force juste au-dessus de la tête de la cascadeuse tandis que je demeurais figée, la baguette brandie, étonnée par ma réactivité et par l’efficacité de mon sortilège. Mais mon état de béatitude ne pouvait durer trop longtemps car déjà, le saule repartait à la charge.
Lilith
«J'en ai tellement marre d'entendre que le seul objectif d'une femme est de trouver l'amour. Mais je me sens tellement seule.» Jo March.