Lyra Mulligan

Histoire

Chapitre I
Avant de commencer mon histoire, il y a quelque chose à savoir sur mon père : c'est Myron Wagtail. Il ne vous dit rien ? Et si je vous disais que c'était le chanteur des Bizarr' Sisters ? Oui, là, ça vous dit quelque chose. Pourquoi on ne porte pas le même nom de famille ? Laissez-moi vous conter notre histoire.

Mon père est chanteur depuis un bout de temps, maintenant. Et pendant ses tournées, il était tout sauf un angelot. C'était la rock star typique : alcool, drogue et prostituées défilaient dans les coulisses. C'est là qu'il rencontra ma mère. Oh, ce n'était pas une prostituée. C'était une groupie fanatique. On pourrait croire que c'est mieux, mais avec le recul, je pense que je préfèrerais avoir une mère prostituée. Ma mère l'a accompagné le long d'une tournée, et elle tomba enceinte. De moi ? Nooon, de ma grande sœur : Felicity-Orla, bien qu'on l'appelle Felicity. Le problème, c'est que ma mère ne voulait pas du tout devenir une mère, contrairement à mon père. Elle garda alors le bébé pour lui faire plaisir, et éleva ma sœur... Mollement. Mais elle continuait d'être amie avec avantage avec mon père ! Et quand ma sœur eut 7 ans, ma mère retomba enceinte, à la plus grande joie de papa. Mais déjà que ça la saoulait d'avoir une fille, elle prévint mon père : elle ne voulait pas de moi. Elle mènerait la grossesse à bien, puis elle ferait ses valises.

Et effectivement, une fois née, mon père nous récupéra, moi et ma sœur, et ma mère repartit dans le bled irlandais dont elle était originaire, alors que papa s'installa à Derry. Malgré son abandon, papa me donna le nom de famille de ma mère. Pour que je garde quelque chose d'elle, et que je puisse avoir le même nom de famille que ma sœur.


Chapitre II
Derry était une petite ville moldue, mais avec un quartier sorcier, où on s'installa. Les moldus passaient dans notre quartier, bien sûr, mais ils ne se doutèrent jamais de rien. Même avec la naissance de Felicity, papa n'abandonna jamais son métier et ses tournées, mais maman était là pour la garder. Avec moi... Bah, comme elle partit, papa socialisa avec notre voisine sorcière, et c'est  elle qui nous éleva. Elle me prenait souvent en pitié, parce que ma mère était partie parce qu'elle ne voulait pas de moi, mais finalement, je retrouvais en miss Quinn, ma voisine, une figure maternelle. C'est elle qui nous emmenait à l'école, nous faisait prendre le petit déjeuner, et nous apportait de quoi dîner. D'ailleurs, pour l'anecdote, ma sœur entra assez tard à l'école primaire, à 6 ans, parce que maman n'avait pas prit la peine de l'inscrire avant les cycles obligatoires. Moi, ma voisine m'inscrit dès la crèche, parce qu'elle était célibataire et qu'elle travaillait, elle ne pouvait pas me garder en journée.

Bref, c'est comme ça que mon enfance se déroula. On vivait chez ma voisine, sauf quand mon père avait quelques jours, ou quelques semaines de battement entre ses tournées. Mais comme il ne savait pas cuisiner, la voisine nous amenait toujours plein de plats tout faits. Il nous faisait faire nos devoirs, ou nous chantait des chansons. Quelque part, je souffre d'une peur de l'abandon, certes à cause de ma mère, mais surtout à cause de mon père, que j'ai vu moins que ma voisine. Même si je l'adore, il n'a pas souvent été là, et je lui en veut un peu pour ça.

Chapitre III

Ma sœur entra à Poudlard quand j'avais 4 ans. Je me retrouvais alors seule avec ma voisine, qui me couvrait encore plus de bons petits plats et d'amour. Je pense que elle compensait avec moi le fait qu'elle ait perdu son seul enfant à sa naissance. Et quand je reçue ma lettre pour Poudlard, c'est elle qui m'emmena acheter mes fournitures. Ma sœur, cette année-là, venait d'être diplômée de ses ASPIC, et elle chercha un petit appartement dans Druid's Oak. Elle ne voulait pas faire d'étude, alors, en attendant de trouver ce qu'elle voulait faire de sa vie, elle prit un job de serveuse aux Pays des Merveilles, où elle bosse toujours, d'ailleurs. Elle a rencontré là-bas le type qu'elle compte épouser, et elle travaille pour économiser un peu d'argent pour son mariage. Jusqu'à mes 15 ans, en vacances, je continuais d'aller chez ma voisine. Mais à 15 ans, je décidais après de rester chez moi, dans la maison d'à côté. Je ne voulais plus vivre à ses crochets. Papa l'apprit, et il m'envoyait régulièrement de l'argent pour que je puisse faire les courses. J'appris à m'occuper d'une maison, de la nettoyer, de faire mon linge, de faire à manger. Ma voisine dit que c'est l'adolescence, et surtout, que j'en veux au monde qu'on m'ait abandonnée de la sorte : ma mère qui ne voulait pas de moi, mon père toujours sur les routes et ma sœur qui prenait son envol. Et même si je refusais de l'admettre, je savais qu'elle avait raison.