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Où il est question d'un énième séjour à l'infirmerie






Depuis son retour à Poudlard, il ne se passait guère de nuit sans que Camille ne fît de cauchemars. Tantôt c’était la mort de son père et sa belle-mère le lui reprochant, tantôt c’était Harriet la battant pour avoir parlé… Enfin, bref, tout tournait autour de son passé et des événements de l’été. Souvent, dans ces moments-là, la jeune Gryffondor s’éclipsait discrètement de son dortoir et sa salle commune et en profitait pour explorer le château au clair de lune. Seulement, elle ne bénéficiait pas du sommeil réparateur dont elle avait besoin et commençait à accumuler de la fatigue. Et déjà qu’elle était de nature maladroite, sa maladresse augmentait proportionnellement à sa fatigue.
C’est ainsi que ce jour-là, la jeune fille s’était pris les pieds dans le vent et avait fait un roulé boulé spectaculaire dans les escaliers de Poudlard. Au passage, elle s’était tordu de sa cheville.
Les personnes qui avaient assisté à cette chute lui avaient bien entendu demandé comment elle allait, si elle s’était fait mal. La jeune fille, selon sa mauvaise habitude – et n’ayant guère envie de faire une énième visite à l’infirmerie -, avait tenté de nier qu’elle avait mal. Mais, quand elle tenta de se relever par elle-même, la douleur fut trop forte et elle retomba au sol, incapable de faire le moindre pas.
Entre sa cheville blessée et le côté spectaculaire de sa chute, on lui laissa pas le choix et l’emmena de force à l’infirmerie.

Une fois prise en charge par l’infirmière de l’école, la femme constata bien vite que l’enfant s’était fait une entorse. Comme on était à Poudlard, ce serait vite guéri et remis en place. Néanmoins, elle décida de garder la jeune rouge et or en observation au vu du récit qu’elle reçu des événements.
C’est ainsi que Camille se retrouva coincée à l’infirmerie. Là, elle découvrit qu’elle était voisine de lit de la petite Enola. Elle avait fait connaissance avec elle dès son premier séjour à l’infirmerie de Poudlard, lors de sa deuxième année, puisque pendant la première, elle s’était retrouvée à l’UMS, protégée par ses professeurs. Toujours est-il qu’elle était touchée par cette enfant à la santé fragile et aurait aimé pouvoir l’aider. Elle était consciente qu’elle ne pouvait en réalité pas faire grand-chose… Du moins, rien en dehors de lui offrir son amitié, une oreille attentive et de tenter de la distraire. Où lui rendre visite si elle venait à apprendre que la petite Serdaigle s’y retrouvait coincée.

Ayant constaté sa présence, Camille la salua chaleureusement :


« Bonjour Enola ! »

Elle ne se vovait pas lui demander comment elle allait. Bien sûr, c’était là politesse primaire et elle-même s’intéressant à son prochain la posait volontiers, sincèrement prête à tendre la main en cas de besoin. Mais, là, il était évident que du point de vue de la santé, ça ne pouvait pas aller… Alors, elle détourna cette question de manière plus pertinente.

« Ton moral, ça va ? »

Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle était contente de la voir, car si elle était toujours heureuse de croiser la bleue et bronze, elle n’était jamais heureuse de la savoir à l’infirmerie.

« Tu vas rester encore longtemps ici cette fois-ci ? » demanda-t-elle, prête à s’organiser pour revenir le cas échéant, en simple visiteuse. Du moins, si la petite et l’infirmière l’acceptaient.

©️ Jawilsia sur Never Utopia

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Où il est question d'un énième séjour à l'infirmerieAvec Camille Hastings Mardi 6 novembre 2001

Être malade n'est jamais vraiment très drôle. Certes, cela permet parfois de ne pas aller en cours, et de se reposer. Certains aiment être malade pour ça. Parfois, Esteban est ravi de sécher quand il a un rhume. Mais quand on est porteur d'une maladie incurable, être malade n'est jamais drôle. Pas une seule fois. Et sécher les cours n'est jamais bien. Parce que quand je sèche les cours, cela veut dire que je suis à l'infirmerie, ou pire, à l'hôpital. Et j'ai déjà passé la moitié de ma vie dans des lieux médicalisés. Je n'en peux plus. J'ai seulement 14 ans, et je suis déjà fatiguée d'être malade, alors que cela va durer toute ma courte vie.

Tout a commencé dimanche soir, quand j'ai commencé à ne pas me sentir bien. Maintenant, je sais reconnaître la différence entre un virus de passage, ou quand c'est mon cœur. Evidemment, cette fois, c'était mon cœur. Selon les dires de Sara, je suis passée de ma couleur normale à cadavérique, d'un seul coup. Et j'avais les mains qui tremblaient quand j'ai pris mes médicaments pour les avaler. Elle est alors prévenir Judas. D'habitude, elle prévient ma tante Camélia -Sara est la seule, avec Accalia, à connaître mon lien de parenté avec elle, pour ce genre di situation. Mais comme nous étions dimanche soir, elle était chez elle. C'est donc tout naturellement qu'elle a prévenu Judas, qui aussitôt délaissé son repas pour m'emmener à l'infirmerie. Après le repas, mes frères et sœur, et Lilith étaient venus me voir pour prendre des nouvelles.

Il arrive parfois que mon cœur est fatigué de battre. Un cœur, ça bat tout le temps. A différentes vitesses : parce que je monte les escaliers, puis je suis assise, puis je me balade, puis je révise, etc. Il est fatigué de ces changements de vitesse. C'est un muscle, alors, je ne dois jamais totalement ne rien faire. C'est aussi pour ça que je fais du vélo. Et malheureusement, quand il dit stop, je dois apprendre à rester calme, le temps qu'il se repose. C'est pour ça que l'infirmière a décidé de me garder quelques jours. Lundi matin, Sara m'a amenée les livres qui se trouvaient sur ma table de chevet pour m'occuper. Elle est revenu le soir avec Accalia, puis, après le repas, ma famille est revenu. Mon docteur, le docteur Morris-Clever est même venu exprès à Poudlard pour m'examiner. Rien de trop alarmant, qui nécessite un déplacement à l'hôpital. J'étais soulagée, même si j'étais bloquée à l'infirmerie.

Mardi, maintenant. Toujours clouée au lit. Ewan Clever est venu prendre de mes nouvelles. C'est, certes, le directeur de Serdaigle, mais aussi un ami de papa durant leurs études, et il me connaît bien. Et le professeur Horiuchi, le père de Sara, m'avait même envoyé un manuel sur l'histoire japonaise. J'avais décidé de le lire toute la journée, quand j'entendis mon nom. « Bonjour Enola ! » Je levais la tête de mon livre, et vit Camille. Nous nous étions déjà croisé à l'infirmerie. Je voyais très bien qui elle était. Je lui souris gentiment à mon tour. « Bonjour Camille. J'espère que ce qui t'amène n'est pas trop grave. » C'est méchant à dire, mais ce qui l'amène sera toujours moins grave que moi. Madre dit que mes mouvements d'humeur sont normales. Que même si je ne les pense pas vraiment, elles seront toujours là. Parce que c'est dur de vivre depuis 14 ans avec une telle épée de Damocles au-dessus de la tête.

« Ton moral, ça va ? » Non, ça n'allait pas vraiment. Parce que j'étais encore coincée ici, que je savais que ce ça ne serait pas la dernière fois, et que ma mère pouvait débouler affolée à tout moment. Elle savait que j'étais ici, mais si elle avait une crise de panique, elle viendrait sans prévenir, et franchement, c'est la dernière chose que je voulais. Mais je n'aimais pas me plaindre à voix haute. Quand je parlais de tout ça, j'avais l'impression de rendre les choses encore plus réelles qu'elles ne l'étaient déjà. Et que si je le disait à voix haute, mon agacement deviendrait réelle, alors que mes interlocuteurs pouvaient petre une manière de me changer les esprits. Alors, je décidais de rester vague. « Ça pourrait aller mieux… Mais j'ai de quoi m'occuper ! » Je désignais le livre dans mes mains, et la pile de bouquins sur ma table de chevet.

« Tu vas rester encore longtemps ici cette fois-ci ? » Je haussais les épaules, en posant mon livre d'histoire sur la pile, dans le but de me libérer les mains. « L'infirmière a dit jusqu'à mercredi soir, jeudi matin. Évidemment, sous certaines conditions. Sinon, ça pourrait dure jusqu'au weekend… » Je me mordis les lèvres, en repensant à la lettre de mon père que j'avais reçue ce matin. « Et mon prochain rendez-vous avec le médecin a été avancé plus tôt que prévu, juste pour vérifier. Mais bon, comme on dit, ça pourrait être plus grave… » Mais je chassais mes idées sombres en haussant les épaules, puis en lui souriant. « Et toi, alors ? Qu'est-ce qui t'amène ici ? Tu passes la nuit ici ? »
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


I wanna cry and I wanna love
But all my tears have been used up

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Où il est question d'un énième séjour à l'infirmerie






Après avoir reçu les soins nécessaires à l’infirmerie et appris qu’elle resterait là en observation pour vérifier qu’elle n’eût rien de plus sérieux qu’une entorse à la cheville, Camille avait constaté que la petite Enola faisait également un séjour là du fait de sa santé. Alors, elle avait pris de ses nouvelles en contournant la question de comment elle allait, ayant la réponse sous les yeux, le tout sans donner l’impression d’y être indifférente. Même du haut de ses quinze ans, elle trouvait l’exercice difficile et n’était pas certaine de ne pas avoir fait preuve de maladresse au passage.


« Normalement, ça ne sera pas trop grave et vite remis, merci. Mais, l’infirmière préfère en être sûre »

Pour ne pas demander à la petite Serdaigle comment elle allait, Camille s’était enquis de son moral, consciente que faire de fréquents séjour à l’infirmerie, encore plus pour un motif qu’elle savait grave, devait être vite pesant. Et encore, elle ne pouvait qu’imaginer ce que cela pouvait être pour son interlocutrice.

« Je vois ça » fit-elle, avec un sourire en voyant la dite pile de livres.

« J’espère pour toi que tu sortiras effectivement mercredi soir ou jeudi matin alors » fit-elle, sincère.

« Je suppose… que c’est plus prudent pour ton rendez-vous chez le médecin… Si tu as besoin d’en parler, je peux te prêter mon oreille » lui proposa-t-elle simplement, sans insister davantage. Elle se doutait qu’Enola devait être inquiète ou angoissée et soit elle voulait en parler, soit elle ne le voulait pas. En tous cas, ça serait son choix. Camille faisait ce qu’elle pouvait à son échelle pour lui apporter du soutien, peut-être maladroit encore une fois, mais sincère.

« Oui, je passe la nuit ici. J’ai fait un rouler bouler assez… spectaculaire paraît-il dans les escaliers. Je me suis fait une vilaine entorse à la cheville, c’est facile à guérir pour l’infirmière d’ici. Elle a voulu me garder en observation, je crois qu’elle a peur que je n’aie aussi quelque chose à la tête » répondit-elle.

« Tu lis quel livre en ce moment ? » demanda-t-elle, changeant au passage de sujet, pour un plus léger que l’infirmerie.

Prendre des nouvelles lui semblait être la base, néanmoins, elle se doutait bien que ce dont la bleu et bronze avait le plus besoin, c’était de se changer les idées. Elle s’était saisit de la perche que son interlocutrice lui avait tendu un peu plus tôt pour ce changement de sujet. Et puis, les lectures des autres l’intéressaient toujours. Peut-être serait-ce l’occasion pour elle de découvrir un nouveau titre ?


©️ Jawilsia sur Never Utopia

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