Comme chien et chat... Ft Joey Davis Samedi 13 octobre 2001 Aujourd'hui je dois retrouver ma petite sœur, Joey. Depuis que je ne suis plus à Poudlard on se voit moins souvent. Et puis, il y a eut la guerre au milieu. Enfin bref, on a décidé, ou Joey a décidé plutôt qu'on devait se voir au moins de temps en temps quand elle pouvait aller à Préaulard. Franchement, ça me gonfle plus qu'autre chose. Je déteste ce genre d'endroit bondé de monde. Je suis peut-être un fouteur de merde et un putain d'insolent quand l'envie m'en prend. Mais toute cette foule ça me file des boutons. Du coup, j'avance d'un pas rapide, slalomant littéralement entre les passants. Mon cœur bat dans mes oreilles, je déteste ça. Je l'ai déjà dis ça n'est ce pas ? C'est pas grave, vous n'avez qu'à pas écouter ce qui se passe dans ma tête !
Je finis par arriver aux Trois Balais, il est encore tôt et on s'est donné rendez vous pour manger ensemble. Je m'installe à une table où je peux m'adosser au mur, ça me permets d'avoir une vision sur l'ensemble de la pièce. N'allez pas croire que c'est une sorte de choc émotionnel à cause de la guerre. C'est mon anxiété qui me fais faire ça. Il faut que tout soit prévu à l'avance, que chaque putain de minute soit sous mon contrôle pour éviter que je stresse comme un imbécile. C'est vachement dur au quotidien de vivre avec ce monstre qui prend une place considérable dans mes trippes. La serveuse arrive à la table pour demander ce dont j'ai besoin.
"J'attends quelqu'un... Mais une bierraubeurre s'il vous plait." On va commencer soft, aucune envie de me bourrer la gueule non plus. Et à vrai dire je n'ai pas besoin d'alcool pour faire de la merde. Le plus souvent je fais même semblant de boire en soirée pour avoir l'air cool comme tout le monde. Sauf que me retrouver dans un état de total lâché prise c'est pas pour moi. Je ne comprends même pas qu'on puisse apprécier ça. Je crois que Joey a remarqué que je finissais jamais mes verres, après tout on a grandi ensemble, elle n'a pas pu passer à côté de ça. M'enfin je m'en fiche, elle n'est pas du genre à faire des remarques sur ce genre de choses.
"Et ben c'est pas trop tôt Jo' ! Tu t'es fais désirer." J'ai mon fameux sourire, qui est en quelque sorte ma marque de fabrique. Je sais que ça agace les autres, mais je n'y peux rien. Et je n'ai pas envie de contrôler tout les aspects de ma personnalité. Pas avec elle, ça reste ma sœur. C'est sans doute la personne qui en sait le plus sur moi et mes angoisses. "Comment tu vas p'tite soeur ? Ta rentrée c'est bien passée ?" On a échangé un peu par lettre, mais je crois que ni elle, ni moi n'aimons vraiment nous étendre sur ce support. Ou alors c'est moi qui ne laisse pas la place à la conversation ? Ce serait pas impossible d'ailleurs.
"Moi ? Et bien, à vrai dire ça me plais mieux que la protection magique. J'suis pas fait pour la bagarre tu m'connais ! Mais je sais pas si c'est mon truc le cinéma, j'aime bien être celui qui tient la caméra. Mais je sais pas si c'est pour moi. On verra bien, j'vais pas me stresser d'avance. " Haha la blague, je suis mort de trouille. Parce que j'sais pas quoi faire de mes dix doigts. Mais bon donner l'impression que ça me touche pas trop près c'est plus facile que d'assumer à voix haute mes angoisses. J'veux pas mettre ce poids sur Joey en plus de ça, on a bien assez morflé de cette vie de famille moisie.
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C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule.
Il y avait pourtant ces choses que je répétais en boucle dans ma tête, des mantras, des listes à n’en plus finir. Comment ça se passait dans la tête des autres ? Comment calmer le flux des pensées sur l’autoroute traversant mon cerveau. Chaque idée me transperçait au cœur et chaque sentiment naissait au creux des hématomes laissés. Et si ça n’en finissait jamais ?
Je secouais la tête, essayant de chasser les pensées obscures de mon esprit et fermais mon manuel de potions avant de dévaler les escaliers du château pour rejoindre Pré-au-Lard.
J’avais relu la dernière lettre d’Alec la veille, elle était assez vide en profondeur. J’étais incapable de dire ce qui se passait vraiment dans sa vie puisque je n’en savais que les gros titres. Les détails semblaient sans importance pour lui mais les petites choses définissaient qui nous étions dans le fond. J’en étais convaincue.
Je pressais le pas, j’étais en retard, j’entrais précipitamment aux Trois Balais, ma capuche sur la tête, il pleuvait légèrement dehors. J’aperçus mon frère, déjà installé avec une bière au beurre devant lui. Je me glissais sur la banquette en face alors qu’il commençait déjà à me charrier à cause de ma non-ponctualité.
"Et ben c'est pas trop tôt Jo' ! Tu t'es fais désirer."
-Roh c’est bon, t’étais pas dans le froid. Je voulais finir un devoir avant de partir. Répliquais-je, faisant mine d’être vexée.
Le serveur arriva à notre table et pris ma commande.
"Comment tu vas p'tite soeur ? Ta rentrée c'est bien passée ?" Me demanda-t-il alors.
« Petite sœur ». Ce que je n’aimais pas cet adjectif placé devant, j’avais parfois l’impression d’être la plus âgé de la famille. Je haussais les épaules, bus une gorgée de la bière au beurre déposée à mon attention, à l’instant, par le serveur.
-Je croule sous les devoirs… Cette année ils ne nous lâchent pas, dis-je faisant référence aux professeurs. Et toi, cette réorientation se passe bien ? Demandais-je de façon anodine.
Je savais qu’Alec était de nature anxieuse dans tous les aspects de la vie, je ne voulais pas faire apparaître son nouveau cursus comme quelque chose de très important, dans le fond ça l’était, il s’agissait de son avenir professionnel. Je ne plaisantais pas sur un tel sujet. Pourtant, il était impératif que je prenne ce revirement de situation à la légère, histoire de ne pas l’affoler et obtenir des informations que je n’aurais pas dans le cas contraire.
"Moi ? Et bien, à vrai dire ça me plais mieux que la protection magique. J'suis pas fait pour la bagarre tu m'connais ! Mais je sais pas si c'est mon truc le cinéma, j'aime bien être celui qui tient la caméra. Mais je sais pas si c'est pour moi. On verra bien, j'vais pas me stresser d'avance. "
Mais oui bien sûr ! Qu’est-ce que je disais…
-Je pense que le cinéma pourrait te convenir, c’est un domaine très artistique et je te soupçonne la fibre créative ! Commençais-je en lui adressant un clin d’œil complice. Cela ne fait qu’un mois, tu verras bien, et si ça ne fait pas, tant pis, tu pourras changer l’année prochaine. Tu as le temps Alec ! Terminais-je en chuchotant presque pour le rassurer.
Je déposais une main réconfortante sur la sienne, cela ne servait à rien qu’il se mette la pression. Papa pourrait être du genre à lui faire une remarque désobligeante mais pas moi et je voulais qu’il sache que mon jugement était plus judicieux que celui de notre géniteur, sans présomption aucune.
-Il y a une fête d’organiser à la cabane Hurlante pour Halloween, tu y seras ? Billy et moi oui, on a fait un pari un peu stupide et notre costume le démontrera ! Repris-je en changeant de sujet pour détendre l’atmosphère. Tu sauras ce que c’est que si tu viens ! Peut-être que je vais gagner le prix du meilleur costume ! Il faut que tu sois là pour voir ça ! M’enthousiasmais-je en reprenant une gorgée de ma boisson, le sourire enjôleur.
La foule, ce n’était pas son truc, soit ! Mais rester renfermé n’arrangerait rien non plus… Je doutais le convaincre mais qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ?!
-J’ai envoyé une lettre à Papa il y a deux semaines, j’attends toujours son hibou… J’espère qu’il a un minimum entretenu la maison, la dernière fois que je me suis absentée, juste quelques jours, c’était un bazar sans nom ! Un petit coup de baguette ce n’est pas compliqué, nom d’un elfe !
J’avais tendance à prendre un peu trop d’assurance en sa compagnie, je me sentais responsable de lui, je devais montrer l’exemple. Ainsi, lorsque je repris la parole pour parler de Papa, ma voix se fit plus ferme et autoritaire. J’avais tendance à vouloir tout contrôler mais à qui la faute ? Personne ne le ferait à ma place à la maison ! Je tournais la tête, semblant prendre conscience uniquement maintenant que les Trois Balais était bien complet pour un après-midi pluvieux.
Comme chien et chat... Ft Joey Davis Samedi 13 octobre 2001 J'observe Joey s'installer, elle est loin l'époque où elle était qu'une petite mioche qui courrait partout. Je suppose qu'elle n'est pas resté une gosse très longtemps après tout les évènements en ont décidé autrement. Et surtout notre père en ne jouant plus son rôle. Cela me rend toujours aussi amer de penser à toutes ces conneries, du coup j'essaie de pas y penser très souvent.
"Parce qu'un devoir c'est plus important que ton grand frère ?" Je m'insurge de manière tout à fait mélodramatique une main sur le cœur. Je m'écarte rapidement pour ne pas prendre une taloche derrière la tête. Sous ces airs calmes Joey peut se montrer assez percutante...
"Je croule sous les devoirs… Cette année ils ne nous lâchent pas." Je sirote une gorgée de ma propre bierreaubeurre. "J'imagine, il n'y a pas si longtemps j'étais à ta place. C'est une année compliquée et les profs vont y aller crescendo." Je me pince les lèvres inconsciemment, me souvenant à quel point cette dernière année a été éprouvante. Les profs nous ont mis une telle pression pour notre avenir que j'ai stressé comme un connard. Du coup j'ai fait les mauvais choix de bout en bout.
"Je pense que le cinéma pourrait te convenir, c’est un domaine très artistique et je te soupçonne la fibre créative ! [...] Tu as le temps Alec !" En toute maturité, je tire la langue à ma sœur. Nous savons tout les deux la vérité au sujet de mes angoisses et je la remercie intérieurement de ne pas les évoquer directement. On pourrait croire que depuis le temps je saurais les gérer, mais ce n'est pas du tout le cas. Je stresse vraiment tout le temps, pour tout et n'importe quoi. Parfois, je me demande comment j'arrive encore à maintenir l'image de ce gars qui en a rien à foutre de tout, tellement c'est loin de qui je suis vraiment. Je sais qu'elle essaie de me réconforter à sa manière mais ça n'aide pas vraiment, à part le fait de savoir qu'elle me soutient.
"Si tu le dis, c'est que ça doit être vrai." Je lui lance un sourire un peu tordu. Ce sourire qui dit que je m'en fous même-ci c'est qu'un putain de mensonge de l'espace. Je pense pas que notre père soit aussi tolérant sur la question. Mais bon son avis je m'en carre à cette tête de con. Je lance un regard dégouté à ma sœur avant de rouler des yeux. Une fête, moi ? Je fais tout pour les éviter, je vais certainement pas me donner cette peine. "On sait tout les deux que je déteste ce genre de choses, je suis déjà bien assez obligé de me farcir certaines fêtes à l'UMS... Je préfère décliner ta charmante invitation, sœurette." Je lui fais mon fameux sourire insupportable. Je vais certainement pas y participer, trop de gens, trop de bruits, trop tout quoi. "Cela dit je ne doute pas que tu feras sensation, après tout tu es ma sœur." Je fanfaronne fièrement. Nous savons tout les deux que je surjoue un peu, mais c'est ma manière à moi de faire face à ce genre de choses. Tourner en dérision pour qu'on oublie mes refus quasi systématique pour chaque soirée.
"Mais encore un pari avec Billy... Ca ne va pas mal finir au moins ?" Je demande avec un sourire moqueur. Parce que je connais bien les deux loustics, une fois sur deux ça termine pas très bien leurs affaires. Ils s'entendent vraiment bien désormais, mais toujours à se lancer des défis stupides.
"J’ai envoyé une lettre à Papa il y a deux semaines, j’attends toujours son hibou… J’espère qu’il a un minimum entretenu la maison, la dernière fois que je me suis absentée, juste quelques jours, c’était un bazar sans nom ! Un petit coup de baguette ce n’est pas compliqué, nom d’un elfe !" Je l'observe attentivement, elle ne se rend même pas compte à quel point elle materne notre père. Et moi par la même occasion. Je ne sais pas à quel moment elle a pris le rôle de notre mère à la maison... On est fautif autant notre paternel que moi, on l'a laissé faire. Mais quand même, c'est trop. Regardez la faire avec son air autoritaire. J'ai un sourire sans doute un poil triste aux lèvres. "Tu sais, c'est sa baraque. Tu devrais pas autant te prendre la tête. C'est son bordel pas le tien. Tu habiteras peut-être même plus là bas l'année prochaine, tu devrais le laisser se débrouiller. C'est un grand garçon, bordélique, mais un adulte." Pour une fois j'utilise un ton doux, pas moqueur, ni sarcastique. J'aimerais qu'elle arrive à lâcher se rôle qu'elle a endossé à cause de nous. Ce n'est pas sa place. Je suis conscient que c'est sans doute un peu gonflé de ma part après toutes ces années. Ceci dit c'est pas la première fois que je lui en parle. Et là j'ai été sympa. Parfois, je lui rentre dedans sans y mettre les formes.
Tu as déjà une idée dans quoi tu vas t'embarquer l'année prochaine ?" Ou comment essayer de noyer le dragon quand tu viens de lâcher une bombabouse. Je ne voulais pas forcément lui faire la morale, juste j'aimerais qu'elle soit plus égoïste et qu'elle pense moins à nous. Surtout que notre père ne mérite pas vraiment toute cette attention.
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C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule.
"J'imagine, il n'y a pas si longtemps j'étais à ta place. C'est une année compliquée et les profs vont y aller crescendo."
Génial ! Il me restait encore une année, alors ça voulait dire qu’il y avait pire ? Par Merlin ! Je n’y survivrais pas ! Je cachais mon découragement, ce n’était pas aujourd’hui que mon sort allait se décider.
Puis on parla de ses études à lui. Je sus immédiatement que je n’aurais pas dû aborder le sujet, je le sentis plus éteint, comme s’il combattait en ce moment même l’angoisse qui le guettait.
"Si tu le dis, c'est que ça doit être vrai."
Je ne m’appesantis pas davantage et préférais parler de « fête », c’était plus joyeux quoi que pas du style d’Alec.
"On sait tous les deux que je déteste ce genre de choses, je suis déjà bien assez obligé de me farcir certaines fêtes à l'UMS... Je préfère décliner ta charmante invitation, sœurette. Cela dit je ne doute pas que tu feras sensation, après tout tu es ma sœur."
Sans surprise. Je repris une gorgée de mon breuvage, demeurant malgré tout excité de lui révéler mon costume, lui adressant un clin d’œil suivant sa remarque.
"Mais encore un pari avec Billy... ça ne va pas mal finir au moins ?"
-Mais non, tu dramatises ! Ça ne s’est jamais mal fini ! Rétorquais-je avec un sourire malicieux. Bon vu que tu as décidé de ne pas venir, je peux te dire en quoi nous serons déguisés !
Je tapais dans mes mains, jouant la fausse impatience. Les sorciers autour nous regardèrent, surpris, j’avais un peu trop élevé la voix. Je m’excusais d’un regard.
-Tu te rappelles ce conte moldu avec les chiens dalmatiens ? Je marquais une pause pour le laisser visualiser. Eh bien je serais la méchante avec les cheveux noirs et blancs et Billy sera un chien… C’est ça le côté amusant ! J’adore le ridiculiser ! J’utiliserais un sortilège pour me colorer les cheveux, ça devrait bien se passer, je crois…
Je haussais les épaules, pas sûre de moi, je ne m’étais pas entrainée. Mais c’était une fête, je ne m’angoissais pas pour ça, on y allait pour s’amuser, si erreur il y avait, ça n’avait pas la moindre conséquence importante. Et puis vers qui me tourner pour m’apprendre ? Ce n’était pas à Papa que j’allais demander conseil. En parlant de lui…
"Tu sais, c'est sa baraque. Tu devrais pas autant te prendre la tête. C'est son bordel pas le tien. Tu habiteras peut-être même plus là-bas l'année prochaine, tu devrais le laisser se débrouiller. C'est un grand garçon, bordélique, mais un adulte."
Je fronçais les sourcils, qu’entendait-il par-là ? Qu’on devait laisser tomber Papa ? Comme maman ? Je sentis l’atmosphère changer du tout au tout. Ou du moins, dans ma tête.
-Il est hors de question que je l’abandonne ! Je sais que tu n’es plus trop à la maison et sans doute que tu ne te sens pas concerné mais il a besoin d’aide. Il n’a plus que nous.
J’avais répondu vite, le ton un peu dur sans doute. Je m’étais senti piqué, comme coupable. Nous nous disputions souvent à ce sujet, Alec et moi, mais à chaque fois, nous n’arrivions pas à être sur la même longueur d’onde.
-Je ne suis pas comme notre mère, je vais pas le laisser, c’est la dernière chose dont il a besoin. Il ne le supporterait pas une deuxième fois… Terminais-je, les larmes commençant à me monter aux yeux alors que je gardais les sourcils froncés car c’était la colère qui me dominait et pourtant c’étaient à chaque fois des larmes qui s’exprimaient à la place. Je détestais ça.
Je repris une gorgée de ma bière-au-beurre, essayant de ravaler mes larmes et mon excès d’émotions. J’avais l’impression qu’elles me dominaient, mais c’était moi qui tenait les rênes, je n’allais pas les laisser gagner. Pas cette fois.
"Tu as déjà une idée dans quoi tu vas t'embarquer l'année prochaine ?"
Essayait-il de me faire changer d’idée ? Il n’y avait pas de moyen de me faire entendre raison, alors quoi ? On changeait de sujet ? C’était tout Alec.
-Tu ressembles plus à Papa que tu ne veux le croire… Lui lançais-je, piquante. Il savait très bien de quoi je parlais, de cette façon de faire l’autruche. Je voulais juste dire ce que je pensais mais je n’avais pas la subtilité qu’il fallait.
J’enserrais ma poitrine de mes bras, soufflant un coup tout en rejetant la tête en arrière, las de cette conversation. S'il ressemblait à Papa, moi je devais lui ressembler à elle... Je n'en avais vraiment pas envie.
-Peu importe. Je ne suis pas venue pour qu’on se dispute. C’est peut-être mieux si on ignore tout ça.
Je me passais une main dans les cheveux, reprenant où nous nous étions arrêtés.
-Je ne sais pas encore pour l’UMS… J’ai pas trop envie d’y penser maintenant. J’avais fini mon verre, je jouais avec du bout des doigts alors que je m’affalais davantage sur mon siège. Sinon du nouveau ? Tu ne parles jamais de tes amis, ni de ces « fêtes que tu dois te farcir ». Je mimais des guillemets avec mes doigts pour le citer. Pourquoi tu y vas si ça ne te plait pas ? Pour une fille ?
Un sourire en coin naquit sur mon visage alors que je lui donnais un coup de pied joueur sous la table. L’atmosphère finissait par se réchauffer, tant mieux, je n’aimais pas nos disputes. Nous étions une équipe, je ne voulais surtout pas me retrouver toute seule.
Comme chien et chat... Ft Joey Davis Samedi 13 octobre 2001
Je me rendis compte trop tard que mes paroles avaient quelque chose d'un poil décourageant. Même-ci à titre personnel j'ai trouvé cette dernière année à Poudlard affreuse, j'aurais sans doute pu épargner ça à Joey. Que voulez vous, on ne se refait pas ! Je vois le pire tout le temps, se serait un peu compliquer de ne pas le communiquer. Je suis le genre de personne à voir le verre à moitié vide et non à moitié plein. Un grand optimiste de la vie...
"Mais non, tu dramatises ! Ça ne s’est jamais mal fini ! Bon vu que tu as décidé de ne pas venir, je peux te dire en quoi nous serons déguisés !" J'hausse un sourcil sceptique face à cette affirmation. Ca me parait plutôt loin de la vérité, si je commence à comptabiliser toutes leurs conneries à ces deux là... Je n'émet qu'un reniflement dédaigneux alors que ma sœur continue de m'expliquer le choix de leurs tenues. Oh je vois très bien de quel film elle parle, mais j'ai des doutes quand à la perception de leur duo. Je veux dire, ça ne va pas ressembler à une sorte de jeu BDSM ? Parce que pour ceux n'ayant pas la ref, ça va être très bizarre de voir une nana se pointer avec un homme déguisé en chien.
"C'est une idée originale, si vous n'avez pas peur de passer pour un couple avec des goûts particuliers." Je ne suis pas sûr que j'aurais dû la sortir celle-là, mais c'est trop tard. Mon léger sourire aux lèvres laisse parfaitement entendre que je me fous de leur gueule. Ceci dit je ne suis pas sûr que la plaisanterie soit bien vue. Surtout que pour que Billy ait accepté ça, il n'a sans doute pas pensé du tout à leur image. Ou alors il s'en fiche, c'est aussi une possibilité connaissant l'animal. "Pour ce qui est des cheveux, tu devrais t'entrainer avant... Conseil de grand frère." Je lui fais mon sourire le plus innocent. Comment j'ai terminé à Gryffondor puis chez les Pendragons ça reste un mystère pour moi. "Billy sait que tu fais ça pour le ridiculiser ?" Je demande, je doute que ce ne soit pas le cas. Mais leur relation à tout les deux est extrêmement bizarre. Je ne suis pas sûr de comprendre, pire que chien et chat. Ceci dit on pourrait sans doute dire la même chose pour elle et moi. Je suppose.
"Il est hors de question que je l’abandonne ! Je sais que tu n’es plus trop à la maison et sans doute que tu ne te sens pas concerné mais il a besoin d’aide. Il n’a plus que nous." Je déteste parler de notre père avec elle à cause de ça. Elle m'agace, autant je l'adore... Autant cette partie de sa personnalité m'agace et m'angoisse mais c'est ma sœur. Je ne sais pas vraiment pourquoi pour ce dernier point, sans doute parce que je stresse pour elle, qu'elle s'efface pour notre famille. Alors que ni notre père, ni moi ne méritons autant d'abnégation. "Et lui ? Il était où quand on avait besoin de lui ?" Les mots ont fusés sans que je puisses les retenir. Et merde ! Alec tu n'es qu'un putain de connard névrosé. Est ce que j'étais obligé de balancer ça ? Le mal est fait, je ne peux pas lui pardonner de nous avoir lâché après le départ de notre mère. On avait plus que lui et on a même pas pu compter dessus.
"Je ne suis pas comme notre mère, je vais pas le laisser, c’est la dernière chose dont il a besoin. Il ne le supporterait pas une deuxième fois…" Rah je déteste la voir dans cet état, je sens mon cœur s'accélérer et mes angoisses me faire un petit coucou. Le bruit ambiant commence à me peser, je ne voulais pas la faire pleurer merde. Putain Joey ! Elle ne se rend pas compte qu'il nous a fait subir un abandon lui aussi ? Parce qu'être là sans l'être c'est sa putain de marque de fabrique à notre père. "Tu parles !" Je croise les bras sur ma poitrine avant de décider de changer de sujet. On va encore se disputer, c'est le cas à chaque fois qu'on parle de lui. Je ne pense pas être un homme meilleur mais au moins je ne fais pas semblant d'être là. Sa remarque me pique au vif, mais contrairement à ce qu'elle pense, je sais comment je suis.
"J'ai pris ses mauvais côtés, faut croire !" Je lance amèrement, et je le suis amer. Parce que Joey n'a pas tort, je ressemble plus à notre père que je le voudrais. Mais contrairement à lui je n'abandonne personne. Si je ne me lie à personne, ils ne peuvent pas me décevoir et moi non plus. A priori, ça ne marche pas complètement cette partie du plan vu que j'ai quand même quelques amis depuis plusieurs années. Mais je les ai jamais laissé tombé, même quand moi ça n'allait pas. Et on peut dire qu'avec mes angoisses il y a plus de jour sans qu'avec. Je m'empêche de donner le fond réel de ma pensée pour ne envenimer les choses. Je laisse donc le sujet changer sans vraiment donner mon avis, peut-être que c'est lâche et que ça me fait ressembler à James plus que je le souhaiterais. Mais après tout, je n'ai connu que cet exemple toute ma vie. Je lève les yeux au ciel.
"Une petite-amie, moi ? Tu m'as bien regardé ? Je ne m'encombre pas d'une petite amie, plutôt crever. C'est chiant et exigeant. Je me retrouve juste trop souvent au mauvais endroit, au mauvais moment. A tel point que je me demande si certains ne font pas exprès de ne pas me dire les choses pour que je sois devant le fait accompli. " J'aurais pu aussi ajouter que des plan cul s'était plus ça ma came, mais bon c'est ma sœur, pas ma pote. Il y a des choses qu'elle n'a pas besoin de savoir. "J'ai pas vraiment d'amis, c'est plus des gens avec qui je traine. Faire la fête avec eux me permet d'oublier un peu que j'sais pas quoi faire de ma vie. Même-ci, j'préfère encore ne pas y aller, l'alcool est pas mauvais à ces soirées." J'hausse les épaules, rien que de dire ça à voix haute ça me file la gerbe. L'incertitude est un serpent vicieux qui me paralyse et me fait mal à l'estomac. Parfois, j'ai l'impression de ne pas pouvoir respirer, de manquer d'air.
"Et toi d'ailleurs... Personne n'a essayé de conquérir ton cœur ?" Je demande un brin moqueur, rien que la tournure de ma phrase pue l'ironie. Mais bon au moins ça évite qu'on s'attarde de trop sur moi. Je n'aime pas ça, parce que Joey est le genre de personne à appuyer là où ça fait mal. Pas toujours de manière consciente d'ailleurs. Non pas que ce genre de relation d'amitié ou amoureuse me manque vraiment. Elles sont plutôt une source intarissable d'angoisse en tout genre. "Ceci dit même si tu es un jolie brin de fille, tu as un caractère de cochon... Je suis sûre que ça impressionne les gars." Je me moque à moitié d'elle. Elle est belle, et j'dis pas ça parce que c'est ma sœur. Je peux voir comment les gars la regarde, je ne suis pas aveugle. Surtout quand on est comme je suis, on passe beaucoup de temps à observer les autres. Bref, je sais qu'elle peut plaire c'est pas la question, mais son caractère autoritaire peut faire peur.
Il n'y a qu'à voir comment on se chicane pour tout et rien. Je me souviens pas quand j'ai commencé à voir que je n'étais plus seulement son grand frère mais un chiot à sauver. Elle me regarde parfois de la même façon que notre père. Et ça m'agace, je n'ai pas besoin d'être sauvé. Et si c'est vrai que je ressemble à notre père, lui non plus d'ailleurs. Avant j'essayais de la protéger, sauf que mes angoisses ont pris plus d'ampleur année après année et le rapport de force si je peux dire c'est inversé. Joey c'est donné comme pour mission de me sauver. Sauf que c'est pas son rôle ni ses affaires. "Toujours les mêmes têtes près de toi, ou tu t'es fait de nouveaux amis d'ailleurs ?" Je demande curieusement, mais aussi il faut se le dire pour esquiver au max l'interrogatoire qui n'allait pas tarder à suivre si je la laisse faire.
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C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule.
"C'est une idée originale, si vous n'avez pas peur de passer pour un couple avec des goûts particuliers." Comment ça ? Qu’est-ce qu’il entendait… Ah. « Oh Alec, épargnes-moi tes pensées tordues ! » Je répondis l’air faussement dégouté. "Pour ce qui est des cheveux, tu devrais t'entrainer avant... Conseil de grand frère." Je haussais les épaules. Sans doute mais je me connaissais assez pour savoir que je ne le ferais pas et le regretterais quelques minutes avant de devoir lancer le sortilège."Billy sait que tu fais ça pour le ridiculiser ?" Billy n’était pas bête, loin de là même si certains jours j’en doutais. Mais il aimait mes idées farfelues et je n’avais qu’à le mettre au défi pour qu’il accepte sans se soucier des conséquences. « Je ne lui ai pas encore totalement soumis le plan, disons qu’il n’aura pas le choix. » Je souris malicieusement en remettant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.
La discussion d’abord légère vira dramatique. Nous en venions toujours au même problème. Je savais que ma façon de réagir l’agaçait autant que moi quand je me mettais dans tous mes états. "Et lui ? Il était où quand on avait besoin de lui ?" Je levais les yeux au ciel, retenant comme je pouvais le flot de larmes emmagasinait dans mes yeux. Si j’abandonnais, que restera-t-il ? Qui sera là pour recoller les morceaux ? Pour se souvenir de nous en tant que famille ? C’était tout ce que j’avais, je devais me raccrocher à ça et espérer qu’on me le rende un jour. Alec ne pouvait pas comprendre, il avait jeté l’éponge depuis longtemps. Je ne pouvais pas le blâmer pour ça mais sa situation était-elle meilleure ? Ses angoisses le maintenaient plus bas que terre dans une solitude quasi-totale. Son sort n'était pas plus envieux que le mien qui me raccrochait désespérément à notre famille. Ou ce qu’il en restait.
"J'ai pris ses mauvais côtés, faut croire !" Pourquoi j’avais dit ça ? « Non, tu as ses bons côtés aussi et tu les montres, ce qui prouve à quel point tu es totalement différent de lui. » Je me rattrapais mais je disais aussi la vérité. J’adorais mon père, je voulais le sauver et lui accorder tous les pardons possibles mais le comparer à Alec était la pire des insultes entre nous. James avait sans doute été un bon père autre fois, il me surnommait “sa libellule“ et il était dévoué à notre mère. Aujourd’hui, il n’était plus que l’ombre de lui-même, et encore avec les années, il avait malgré tout remonter la pente. Pas suffisamment néanmoins. Alec leva les yeux au ciel. La conversation était terminée. Il savait qu’il n’en tirerait rien et moi non plus.
Sujet plus léger lancé. Enfin léger pour moi. "Une petite-amie, moi ? Tu m'as bien regardé ? Je ne m'encombre pas d'une petite amie, plutôt crever. C'est chiant et exigeant. Je me retrouve juste trop souvent au mauvais endroit, au mauvais moment. A tel point que je me demande si certains ne font pas exprès de ne pas me dire les choses pour que je sois devant le fait accompli. " Peut-être avait-il appris à te connaître Alec j’eus envie de lui répondre. Inviter mon frère à une soirée trop en avance et vous aurez la garantie de son absence ! Ses amis savait que s’il proposait la fête au dernier moment, il aurait moins de chance de se défiler. C’était malheureux d’en arriver là, surtout si ces parties n’étaient que source d’angoisse pour lui. Comme les petites amies apparemment. "J'ai pas vraiment d'amis, c'est plus des gens avec qui je traine. Faire la fête avec eux me permet d'oublier un peu que j'sais pas quoi faire de ma vie. Même-ci, j'préfère encore ne pas y aller, l'alcool est pas mauvais à ces soirées." Je pinçais mes lèvres, n’osant pas dire ce que je pensais. « Tu sais qu’on peut passer du temps ensemble si tu veux ? Et puis il y a Josh aussi à l’UMS, bon ce n’est pas le plus fun des Prewett mais c’est toujours un repère, non ? » Je soupirais, posais mes coudes sur la table pour me rapprocher d’Alec. « Je ne veux pas jouer les moralisatrices, mais ne bois pas trop d’alcool quand-même, hein ? » Il fallait la jouer cool même si je me faisais beaucoup de soucis pour Alec. Entre ses angoisses et maintenant ça. Il n’avait pas d’amis et buvait de l’alcool aux soirées où il était trainé… Il était le seul membre de ma famille décent, je ne voulais pas risquer de le perdre et pour ça, je devais m’inquiéter mais pas trop pour qu’il ne se ferme pas complètement à moi. C’était déjà compliqué d’avoir des bribes de sa vie, je ne devais pas tout gâcher. « Je me fais du souci pour toi, ne m’en veux pas je veux juste t’aider. »
Mais il préféra changer de sujet. Il détourna la conversation sur moi et je m’adossais de nouveau à mon dossier. "Et toi d'ailleurs... Personne n'a essayé de conquérir ton cœur ?" Je pouffais de rire. « On ne va pas parler de ça ! » Je cachais mon visage dans mes mains, embarrassée, mais cela ne l’empêcha pas de poursuivre. "Ceci dit même si tu es un joli brin de fille, tu as un caractère de cochon... Je suis sûre que ça impressionne les gars." Je découvris mon visage pour lui lancer un regard consterné. « Ce ne sont pas tes affaires ! » J’étais injuste. Je lui demandais de se livrer à moi mais dans l’autre sens il en était hors de question. Classique entre frère et sœur ! « Mon caractère de cochon te dit d’aller te faire voir ! » Je mimais de lui jeter mon breuvage au visage.
"Toujours les mêmes têtes près de toi, ou tu t'es fait de nouveaux amis d'ailleurs ?" Je terminais mon verre. « Comment veux-tu que je me fasse de nouveaux amis ? Je suis à Poudlard depuis six ans, il n’y a rien qui bouge ! » Une idée m’effleura l’esprit soudainement. « A la fête d’Halloween il y aura de nouvelles têtes… Si tu venais tu assisterais en exclusivité à ma rencontre avec mon prétendant et en prime à l’humiliation de Billy ! » Sourire en coin. « Alors toujours pas partant ? Tu pourrais être déguisé en l’un de ses voleurs de chiens ! Jasper ! » J’avais toujours d’excellentes idées !
Comme chien et chat... Ft Joey Davis Samedi 13 octobre 2001
"Pourquoi tordues ? Il n'y a rien de mal tant que c'est entre adultes consentants." Je lui fais un grand sourire, taquiner sa petite sœur ça c'est vraiment amusant. Je ne pense pas que quiconque puisse comprendre à moins d'avoir lui même des cadets. Il y a quelque chose d'extrêmement satisfaisant à les asticoter. D'autant que je sais très bien que la relation entre Billy et elle n'est pas de ce genre là. C'est d'autant plus drôle. "Je ne lui ai pas encore totalement soumis le plan, disons qu’il n’aura pas le choix. " Oh je vois, il va être ravi, je n'en doute pas. Et connaissant Joey elle va trouver un moyen pour le convaincre que Billy soit d'accord ou non. "Je le plains sincèrement, ce gars ne sait vraiment pas dans quoi il met les pieds." Je pouffe rire, déjà parce que c'est partiellement faux. Il connait Joey depuis suffisamment longtemps pour connaitre ce genre de frasque. Je me demande si il n'est pas un peu masochiste sur les bords tout de même.
Je déteste vraiment mettre Joey dans cet état, mais il y a un moment où elle me gonfle. Il n'a pas été là quand on en avait besoin. Quoiqu'elle en dise ça ne changera pas son absence. Elle a à peine connu notre mère, moi j'ai connu les deux et l'abandon a été double. Je sais que c'est malsain de comparer nos ressentis, mais je n'y peux rien. Et j'ai l'impression que plus ça va, moins ça va. C'est comme-ci tout ce que j'avais mis sous clefs pendant des années me sautaient au visage. La vie est une vraie pute ! "Non, tu as ses bons côtés aussi et tu les montres, ce qui prouve à quel point tu es totalement différent de lui." Je ricane, ses bons côtés ? J'en doute fortement, il n'y a pas vraiment de bon côté à faire le guignole et jouer un rôle plus de la moitié du temps. Et encore moins à me taper des crises d'angoisse de l'espace pour le moindre truc. Mais je vois bien ce que Joey essaie de faire, elle veut me réconforter. Ceci dit, je crois que je suis une cause perdue. "Merci pour le vote de confiance sœurette... On peut lâcher le sujet ? On est pas d'accord et je n'ai pas envie qu'on se dispute à cause de lui." Je rajoute épuisé d'avance, je sais que je vais passer encore la soirée à broyer du noir et à retourner dans tout les sens ce que j'ai dit à ma sœur. Je déteste faire ça, mais c'est plus fort que moi.
"Tu sais qu’on peut passer du temps ensemble si tu veux ? Et puis il y a Josh aussi à l’UMS, bon ce n’est pas le plus fun des Prewett mais c’est toujours un repère, non ?" Je sais qu'elle est là, mais je ne veux pas qu'elle voit trop souvent l'épave que je deviens. Je ne sais pas si c'est vraiment sain qu'elle puisse se rendre compte à quel point je suis un gros con égocentrique. Et Josh c'est un peu comme-ci on était devenu des étrangers par moment. Il n'a aucune idée de qui est le Alec d'aujourd'hui et je ne me vois arriver la bouche en cœur pour trainer avec lui. C'est chic type c'est pas le problème, mais genre comment je suis sensé expliquer à qui que se soit mes crises hein ? Il faudrait que je pense à voir un psychomage, mais ça veut dire parler de mes problèmes et les affronter. Je suis pour l'instant beaucoup trop lâche pour y faire face. "Je sais. Pour Josh honnêtement, c'est toujours un peu bizarre de lui parler. Et ce n'est pas que j'ai personne, c'est plus que je supporte personne." Et là c'est un aveu sans doute un peu inquiétant, mais c'est la vérité. Et si je ne peux pas dire la vérité à ma sœur, avec qui je peux être honnête ?
"Je ne veux pas jouer les moralisatrices, mais ne bois pas trop d’alcool quand-même, hein ? " Je lui fais un sourire tordu. "T'inquiètes je ne bois pas tant que ça, j'aime pas perdre le contrôle." J'lui fais un clin d'œil, mais il y a une grosse part de vrai. C'est rare que je me rende minable, à moins de vraiment pas être bien. Mais ça reste une exception. Je sais qu'elle s'inquiète mais je crois pas être le mieux placé pour la rassurer. Même-moi je vois bien que ça va pas du tout en ce moment. Et le changement de cursus rajoute à mes angoisses. Bref, ma vie c'est de la merde, mais ça ira mieux tôt ou tard non ?
Je détourne la conversation habillement sur ses histoires à elle. C'est toujours plus intéressant que mes problèmes. Et surtout, je vais encore déprimer donc on va éviter de s'attarder dessus. "T'es gonflée quand même frangine ! Pourquoi je devrais parler de moi si toi tu es aussi muette qu'une tombe. " Je croise les bras faussement en colère, c'est une bonne occasion de noyer le poisson sur ce que j'ai dis plus tôt. Jouer au con c'est facile, à une époque ce n'était pas vraiment un rôle. Aujourd'hui c'est différent. "Mon caractère de cochon te dit d’aller te faire voir !" J'hausse une sourcil, elle démontre juste complètement ce que je viens de dire. "Quelle violence ! Ca me blesse, tu es cruelle ! " J'essuie une larme imaginaire au coin de mon œil. Je surjoue et on sait tout les deux pourquoi. Pour qu'on arrête de s'attarder sur mes problèmes. Et puis, parce que malgré mes difficultés j'aime jouer le petit con.
"Comment veux-tu que je me fasse de nouveaux amis ? Je suis à Poudlard depuis six ans, il n’y a rien qui bouge !" Je suppose qu'elle n'a pas tout à fait tord. C'est dans ce genre de moment que je vois qu'essayer de changer de sujet quand je ne sais pas vraiment entretenir une conversation est problématique. "A vrai dire j'en sais rien." J'hausse les épaules, après tout on est pas à l'abri de rencontrer un étudiant en transfert, si ? Elle me rebassine avec cette fichue fête, qui a l'air tout sauf amusante. Et je ne dis pas seulement parce que je n'aime pas les fêtes. Ou peut-être que si ? De toute façon, on s'en fout. Je n'irais pas, point. Pas de négociation possible.
"Sans vouloir te vexer Joey, te voir humilier Billy n'est pas vraiment nouveau. Tu le fais dés que tu en as l'occasion. Et vraiment, ce genre de fête bourré de gens me plais pas du tout. " Etre obligé de faire comme-ci ça allait devant autant de monde, la misère quoi. Je décide de changer de sujet pour en évoquer un qui me préoccupe depuis les premiers articles paru à ce sujet.
"Dis-moi Joey, tu n'es jamais tombé sur un jeu bizarre ? Il y a des rumeurs à l'UMS... Certains disent qu'un jeu ensorcelé se balade à Poudlard. " Je ne sais pas pourquoi, mais je le sens pas. C'est peut-être juste mes angoisses, mais je n'arrive pas à me défaire de ce pressentiment bizarre depuis cet incendie avec cette gamine de Poudlard et les articles qui ont suivi dans la Gazette. Sans parler des rumeurs qui cours à l'UMS sur l'apparition d'un jeu. A priori, se serait un genre de jeu avec des défis débiles. Mais un truc me chiffonne. Je trouve que ces dernières semaines il y a eu beaucoup d'incident étranges entourant des élèves de Poudlard. Quelque chose me dit que ce jeu n'est pas aussi inoffensif qu'il n'y parait. J'ai encore un souvenir assez vivace de l'épisode de la chambre des secrets. Quand on sait ce qu'un simple journal peut receler, c'est inquiétant.
Je doute que Joey participe à ce genre de jeu... Cependant, je me demande si les élèves ont vraiment le choix ? Quelles sont les règles ? Que se passe t'il si un élève ne veut pas jouer ou échoue en jouant ? Beaucoup de questions et peu de réponses. De ce que j'ai entendu sur ceux qui ont des frères et sœurs à Poudlard, cela avait l'air assez bateau comme défis. Mais et si ? J'ai l'impression que c'est moi qui suis parano, mais les bidules ensorcelés c'est rarement une bonne chose quand on ne connait ni le créateur, ni le réel but du jeu. Réaliser des défis mais pour quoi par exemple ? "C'est peut-être encore moi qui m'inquiètes pour rien, mais fais attention, d'accord ? " Je demande sérieusement à Joey avant de sursauter quand la personne à la table voisine laisse retomber son poing sur la table. Il m'a fait peur ce con.
Design @Lilith
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C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule.
Comme chien et chat, le courant passait ou pas du tout. C’était d’une extrême à l’autre. Il ne pouvait en être autrement entre frère et sœur, n’est-ce pas ? Ce n’était pas inhabituel. C’était ainsi que la conversation tantôt attentionnée virait aux larmes. "Merci pour le vote de confiance sœurette... On peut lâcher le sujet ? On est pas d'accord et je n'ai pas envie qu'on se dispute à cause de lui." Le sujet qui déplaisait était lancé, avalé et recraché pour finalement revenir à une conversation banale. Il n’y avait que des frères et sœurs qui pouvait faire ça.
"Je sais. Pour Josh honnêtement, c'est toujours un peu bizarre de lui parler. Et ce n'est pas que j'ai personne, c'est plus que je supporte personne." Alec, je ne le comprenais pas toujours. Parfois, c’était très clair dans mon esprit, je savais qui il était. Il était mon grand frère, protecteur, nerveux souvent dans les extrêmes mais maître de lui-même. D’autres fois, un étranger se présentait à moi, froid, renfermé et angoissé à un point que je ne pouvais imaginer. Je ne connaissais pas cet Alec, je le soupçonnais du moins mais une partie de moi avait choisi de l’ignorer, d’en faire abstraction pour me préserver d’une certaine façon. Le problème c’était la vision que tout membre de n’importe quelle famille avait de l’autre. Il y avait deux entités, nous étions tous, deux parties de nous-mêmes, une au sein de la famille et une autre en dehors dans notre scolarité, notre vie professionnelle ou publique. Je commençais seulement à me rendre compte de ces deux personnalités chez mon frère et je savais qu’il essayait de me cacher la deuxième. Et je ne l’en empêchais pas."T'inquiètes je ne bois pas tant que ça, j'aime pas perdre le contrôle." Alors quoi ? Je ne devais malgré tout pas m’inquiéter ?
Je restais silencieuse. J’avais l’impression que si j’insistais davantage, il en dirait encore moins. D’un autre côté, je ne voulais pas savoir quel Alec il était devenu en présence des autres. Peut-être n’avais-je pas envie de me rendre compte dans quelle situation alarmante il était ou étais-je trop lâche et apeurée pour oser creuser ? "T'es gonflée quand même frangine ! Pourquoi je devrais parler de moi si toi tu es aussi muette qu'une tombe. " La conversation retrouva de la légèreté avec mes amourettes imaginaires et me sortit de mes pensées noires. « Pour une fois que c’est toi qui parles davantage. Je pense que ce n’est que justice. » Je rétorquais, pas démontée et surtout pas prête à entamer cette conversation. Moi un petit ami ? Je n’arriverai pas à gérer un troisième homme dans ma vie. Mais ça je ne le dis pas à voix haute et me l’avouais qu’à moitié.
Après maintes tentatives pour le trainer à la soirée d’Halloween, je lâchais définitivement les armes car mon argument fard était révélé depuis longtemps et ne semblait pas emballer mon frère.Sans vouloir te vexer Joey, te voir humilier Billy n'est pas vraiment nouveau. Tu le fais dés que tu en as l'occasion. Et vraiment, ce genre de fête bourré de gens me plais pas du tout. " Je haussais les épaules, vaincue. « C’est toi qui vois. Je te ferais une lettre récap’ ! » Je lui adressais un clin d’œil, sachant déjà que cette missive resterait sans réelle réaction de sa part lors de sa lettre retour.
"Dis-moi Joey, tu n'es jamais tombé sur un jeu bizarre ? Il y a des rumeurs à l'UMS... Certains disent qu'un jeu ensorcelé se balade à Poudlard. " Alors les rumeurs circulaient jusqu’à l’Université… Bien évidemment, j’avais entendu parler de ce jeu, tout le monde en parlait à Poudlard. Ou plutôt tout le monde chuchotait à son sujet comme si c’était interdit d’en parler directement. Je n’avais jamais évoqué le jeu à voix haute, pas même avec Billy. Peut-être avions-nous peur qu’il apparaisse à nous si son nom était prononcé trop fort ? Nous n’en connaissions pas vraiment les règles. Mais ici, à Pré-au-Lard, ça ne comptait pas, non ? « Les rumeurs circulent aussi dans les couloirs de Poudlard. » Soucieuse de trop inquiéter mon frère, je corrigeais ma trajectoire. « Je ne suis jamais tombé dessus néanmoins. » J’accompagnais mon affirmation par un hochement de tête négatif. "C'est peut-être encore moi qui m'inquiètes pour rien, mais fais attention, d'accord ? " J’acquiesçais en laissant le silence nous enveloppait ou du moins l’ambiance du bar prendre le dessus sur notre conversation. « Je resterais sur mes gardes, promis ! » Malgré les rumeurs, je n’étais pas davantage alarmée, si le jeu se présentait à moi, quelle idée j’aurai d’y jouer ? Je jetais un regard dehors, comme revenant à la réalité, en dehors de notre bulle familiale. « Je devrais y aller, j’ai encore quelques leçons à potasser. Et un costume à préparer ! » Je vidais d’un trait ma boisson avant de me lever. « Fais attention à toi aussi ! On se voit bientôt ? » C’était une question rhétorique. J’avais besoin que ça en soit une.
