Merlin merci, les vacances sont enfin là. Je ne pouvais plus de rester enfermé dans des couloirs avec des camarades aussi stupides et perchés que les miens. Beaucoup s'inventent une personnalité perchée, en créant des brouillons qu'ils osent qualifier d'œuvre d'art, sous prétexte que ça dénonce une certaine société gangrénée par la richesse et la corruption. Tout ça parce qu'ils sont pauvres. Ils ne comprennent rien à la beauté de l'art, et sont incapables de créer une véritable beauté artistique. Mes camarades se contentent de copier ce qu'ils connaissent, ou d'utiliser la surface de leur soi-disant talent inexistant. Il serait temps qu'ils apprennent à puiser au-delà de leurs ressources, aller plus loin que ce qu'ils peuvent aller pour espérer toucher du bout des doigts l'Art. Ou, mieux encore, il serait temps qu'ils abandonnent.
Comme je le disais, heureusement que les vacances sont là. Je pourrais me concentrer sur mes oeuvres, sans ces idiots autour de moi. Je suis sûr que leur bêtise freine ma créativité. Heureusement, avec mes soeurs, nous sommes rentrés chez nos parents, où j'ai passé trois jours complets à avancer sur mes différents projets. Père a même pu poser quelques heures pour le cadeau de Noël que je prépare pour Mère. Et, entre-deux, j'ai écrit un hibou à mon neveu Indiana. Nous nous étions pas vu depuis son départ pour de lointaines contrées. Je savais qu'il m'admirait, et je voulais continuer d'entretenir ce lien. Et surtout, j'espérais qu'il avait pensé à prendre des photos pour que je m'entraîne à peindre de nouveaux paysages.
Bref. Je lui avais envoyé un hibou pour donner rendez-vous au Lussuria. Nous avions tous les deux des entrées privilégiées, alors, je décidais de l'attendre dans le coin VIP. Je décidais de commander la meilleur bouteille de champagne de Matthew, quand Indiana arriva enfin. « Bonsoir, Indiana. » Je lui présentais ma flûte en guise de bonjour. « Comme tu es devenu majeur il y a quelques semaines, il est temps de t'initier aux alcools supérieurs à la Bièraubeurre, et à t'apprendre à affiner ton palais. » Je lui versai un verre, avant de lui tendre. Puis je me réinstallais correctement sur le divan. « Alors, cette rentrée ? Et ce voyage ? »