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Jeremiah Davis
Contexte
♪ Too Late - M83 ♫

Nous sommes le samedi 17 novembre 2001. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes.

She's a lady & I'm just a boy
Cher père,

Je sais que je devais attendre ta lettre de réponse de ma précédente missive mais j'avais beaucoup trop de choses à te dire pour ne pas t'écrire de nouveau. Pardonne-moi alors pour ces corvées de lecture.

Tout d'abord, j'ai oublié de te rappeler dans ma première lettre qu'il serait vraiment appréciable que tu nettoies un peu la maison avant que nous revenions pour Noel. Je sais que ce n'est que dans un mois mais je préfère anticiper, peut-être n'aurais-je pas la possibilité de t'écrire avant en fonction de la rapidité de ta réponse. Quelques lessives seraient appréciables également, n'hésite pas à utiliser les sortilèges que je t'ai laissé dans la buanderie afin de rendre la tâche plus rapide. Sinon, je suis certaine que Lisa pourra te donner un coup de main !

Maintenant que j'ai tout dit sur les tâches ménagères, je peux te parler de la fête de Vicky Prewett pour Halloween. J'ai appris quelques jours après qu'elle t'avait demandé conseil pour l'organisation, j'étais étonnée que tu n'en ais rien dit dans ta lettre précédente surtout que tu n'es pas de celui qui organise beaucoup de soirées, sans te vexer. Néanmoins, si elle a suivi tes directives je te félicite car la fête était réussie ! J'étais déguisée en Cruella, un personnage de conte moldu et Billy en dalmatien, c'était lié à mon costume. Je crois bien t'avoir écrit à ce sujet précédemment mais je ne suis plus sûre. Malheureusement, je n'ai pas gagné le prix du meilleur déguisement (je le méritais car j'avais décoloré mes cheveux grâce à un sortilège, ce qui les avait raccourci également involontairement... Pas de panique, j'ai trouvé de l'aide pour arranger le tout ensuite !).

Que dire de plus ? J'ai échangé quelques lettre avec Alec, son nouveau cursus semble lui plaire pour le moment, ce qui me rassure ! N'hésite pas à lui envoyer quelques mots, je suis certaine qu'il trouverait cela réconfortant !

J'espère que tu te portes bien, que tu ne manges pas trop gras ni trop sucré ! Oui même de Poudlard je tiens à te surveiller mais je devine que Lisa peut prendre soin de toi plus facilement, ainsi j'aimerais bien que tu lui remettes ces instructions en mains. N'hésite pas à m'en dire davantage sur tes journées, je suis curieuse d'en savoir plus !

J'aimerais beaucoup qu'on organise un repas pour Noel avec la famille Prewett, juste une idée comme ça, Lisa et sa famille seront conviés également bien évidemment ! Je te laisse y réfléchir.

Voilà pour cette missive, j'ai hâte de lire tes retours, tu me manques ! Je t'embrasse !

Ta fille Joséphine.

PS : Pense aussi à aérer les pièces de la maison ! Merci.


James replia la lettre de Joséphine Davis, non sans un soupir. Est-ce qu’un jour au moins il aurait la force de lui dire qu’elle n’avait pas ce rôle à tenir ? Au fond, ça l’arrangeait bien. Moins de corvées, moins de charges. Mais était-ce normal qu’un enfant s’occupe ainsi de son père ? Sa petite libellule n’avait jamais eu la vie facile. Après tout, elle n’avait jamais connu sa mère et avait du s’occuper très jeune des tâches essentielles pour tenir une maison. James non plus n’avait pas été un véritable père pour elle. Alors était-il légitime à lui faire la morale ?

« Davis ! » James tourna la tête en direction de la voix, rangeant rapidement le bout de parchemin dans son blouson en cuir. Un homme passa la tête par la porte et posa son regard sur lui. Il avait les cheveux grisonnants et ses petits yeux noirs semblaient toujours dire qu’il détestait la personne face à lui. « Will s’est décommandé, c’est toi qui vas te charger de Chez Barjow et Scott. » James fronça les sourcils et se leva de sa chaise sur laquelle il était affalé. On ne pouvait pas dire qu’il se trouvait dans son bureau exactement. Disons que c’était l’une des pièces de l’arrière-boutique Mikaelson et que James s’en servait occasionnellement pour remplir quelques papiers. Elle était poussiéreuse et assez sombre, mais on ne s’attendait jamais à mieux dans une boutique comme celle-ci.

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« Impossible. » dit-il avec un sourire poli. « J’ai un dossier plus urgent qui requiert toute mon attention chez … » « Inutile de discuter. » le coupa l’homme. « Je n’ai personne d’autre à mettre sur le coup et il est hors de question de perdre ce client. » James leva les yeux vers l’homme tandis que sa main faisait tourner sa baguette entre ses doigts. Il détestait l’autorité qu’exerçait cet homme sur lui. Alors oui, il lui avait donné sa chance au sortir de la guerre et grâce à lui il avait monté de grade progressivement, bien plus vite que les autres employés de cette boutique. Mais ses manières de faire n’avaient jamais inspiré James. Était-ce pour autant le moment de lui faire remarquer ? Un jour ou l’autre, il le défierait, et il gagnerait. Mais … pas aujourd’hui. « Très bien. » dit-il avec un sourire arrogant aux lèvres.

Il tendit la main et l’homme déposa un paquet emballé dans un tissu marron. « Dis-leur qu’ils peuvent payer à la fin du mois tant qu’il me règle tout en une fois. » James prit note des informations que l’homme lui donna ensuite, comme la personne à qui s’adresser et les prochaines livraisons à leur faire. Puis, James enfila sa cape bleu nuit, rangea sa baguette dans une de ses poches intérieures, glissa une dague dans une botte ainsi qu’une Potion de Mort Vivante dans une autre poche. Il y mit aussi le paquet donné par son patron. Puis il quitta la boutique sur l’Allée des Embrumes. C’était le week-end et plusieurs sorciers et sorcières se promenaient. Le froid était tombé sur le Royaume-Uni et de la vapeur sortit de la bouche de James alors qu’il se mêlait aux autres sorciers, son capuchon rabattu sur sa tête.

La boutique de Chez Barjow et Scott n’était pas bien loin même si James n’y avait mis les pieds qu’une seule fois. Ce n’était pas l’un de ses clients habituels mais visiblement, cela risquait de le devenir. Après avoir regardé à travers les vitres sombres que personne n’était à l’intérieur, il poussa la porte de la boutique. Une clochette résonna alors qu’il pénétrait à l’intérieur et il s’approcha du comptoir. Une voix féminine se fit alors entendre de l’arrière-boutique et James s'annonça : « Jem. » C’était son nom dans la boutique où il travaillait. Juste Jem. Pour ses clients, ses collègues, ses fournisseurs. « J’ai un paquet pour Mr. Barjow Fils. » Il ignorait le prénom du jeune homme mais c’était à lui qu’il devait remettre ce paquet. Toujours son capuchon sur sa tête, il attendit, devant le comptoir, que quelqu’un vienne l’accueillir.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

James Davis

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Karoline Barjow
Contexte
Samedi 17 novembre 2001. Karoline est une sorcière de 30 ans. Elle est la fille de Mr Barjow, propriétaire de l'ancienne boutique Barjow et Beurk, devenue la boutique Barjow et Scott il y a 3 ans. Karoline est Oubliator et inventrice d'excuses pour moldus depuis 7 ans maintenant. A l'époque sa famille était partisante du Lord mais elle n'a jamais ouvertement officié pour lui car sa famille voulait la préserver. Aujourd'hui et depuis 1 an elle est en couple avec Calvin Scott (2ème propriétaire de la boutique). De temps en temps quand son frère est en voyage d'affaire elle vient donner un coup de main dans la boutique, c'est pour cela qu'elle est présente aujourd'hui. Elle conseille les clients, s'occupe de la caisse. Ses connaissances sont impressionnantes ayant grandi dans cette boutique.

She's a lady & I'm just a boy
Évidemment le fait que son voyage d'affaire tombe pile au moment de la réception des commandes est un pur hasard. Mais oui, prenons Karoline pour une débile. J'aurai du m'en douter, je le sais pourtant, c'est à chaque fois pareil, laissons la boutique à la petite K, elle se tapera le sale boulot. Elle qui sait si bien organiser les étagères, elle qui adore se farcir la paperasse ensuite. Je DÉTESTE les papiers en plus.

"Arrrrrg !"

Je vais lui faire la peau dès qu'il revient. Je vais lui mettre de la bave de crapaud dans son shampoing, ou mieux lui faire manger ces gros œufs de varan, mais pas par la bouche si vous voyez ce que je veux dire. Ou lui arracher ses yeux qui m'ont suppliés et manipulés hier soir pour prendre la permanence aujourd'hui du magasin. Il me fait le coup à chaque fois, je devrais le savoir depuis le temps, mais non ! Je vais l'embrocher, je vais... STOP. Calme-toi Karoline, c'est de ton frère que tu parles.

Inspire, bloque, expire.

Je ferme mes yeux un instant et me concentre sur ma respiration. Je me tiens droite dans l'arrière boutique et je fais le vide, doucement, il faut vraiment que je retrouve mon calme. Je sais très bien que les choses ne vont pas se ranger sans moi, et qu'il ne mettra pas un pied dans la boutique avant que tout soit fait, et comme d’habitude, ni Scott ni mon père ne viendra passer la tête par ici avant des heures. Mon frère, mon père, Calvin, ils sont tous les trois pareil, dès qu'un travail fastidieux est à faire dans la boutique, ils se débrouillent je ne sais comment pour me mettre dans le coup. Par contre, quand il s'agit de vraiment se salir les mains, de faire un travail un temps soit peu intéressant, d'apporter des colis, de faire des courses mystérieuses ou de rencontrer certains clients, là je suis la pauvre petite K innocente et fragile qu'il faut protéger, et je deviens subitement une chose inutile et insipide.

Je vais tous les crever, un jour prochain, je vais leur faire payer. Je devrais les inviter à manger et rajouter de la bouse de troll dans les plats, de la bouse d'un troll malade. Oui voilà ! Puis je vais leur dire ce qu'ils mangent, et je les oublietterai pour leur en resservir une part. Mmmhhh. Et après ça, ils devront me payer les dernière chaussures à la mode que j'ai aperçu dans cette petite boutique à Londres. Je souris à cette idée et inspire longuement jusqu'à retrouver mon calme. J'ouvre à nouveau les yeux, me tenant droite et fière. Oui, je me note cette idée sympa.

"En plus ils ne savent même pas gérer leur stock, bande d'amateurs !"

Il n'y a pas assez d'ossement humain, ne parlons pas du petit stock de jeu de carte ensanglantés. Évidemment il n'y a seulement que 8 mètres de rouleau de corde à pendu, quelques pauvres griffes de loup-garous, ils me désespèrent, je l'ai déjà dit à Scott. Levant ma baguette, je fais léviter délicatement les ingrédients et les range sur les étagères ou dans leur bocaux. Après trois heures de rangement, deux cafés à la citrouille et la vente d'un gros crâne humain et de quelques pierres de rune maudites, je souffle enfin. Je m'adonne à ce que je préfère, faire le tour de la boutique et regarder le matériel, les fioles et autres potions en tout genre, cette boutique a toujours été pour moi comme un jour de Noël, j'ai toujours les yeux brillants et le cœur léger quand je viens ici. Tout m'émerveille, je me suis toujours sentie en sécurité en ces lieux, alors que la plupart des gens ont peur de l'allée des Embrumes et de cette boutique, pour moi c'est comme l'effet d'un chocolat chaud après le passage d'un Détraqueur. Et j'aime aussi le contact des clients, d'ailleurs ils sont toujours étonnés de voir une blonde jeune et jolie ici, ils me prennent souvent pour une amatrice et demande à parler au gérant, mais il suffit que je m'exprime plus de quelques secondes pour qu'ils comprennent que je sais de quoi je parle, et il est rare que je doive faire appel à mon père ou Scott pour finaliser une vente.

Je fais le tour de la boutique, remplaçant quelques étiquettes quand elles commencent à s'effacer, changeant des bocaux de place pour mieux les organiser et les présenter, en plus je sais que ça va rendre les garçons dingues parce qu'ils ne retrouveront plus les ingrédients quand ils reviendront. Bien fait !

Alors que je suis en train de faire léviter un plumeau pour chasser la poussière sur le dessus des étalages hors de ma portée, j'entends la douce mélodie de la petite clochette de la boutique qui m'indique qu'un client vient de rentrer.

« Jem. »
"Je suis là dans une seconde !"

Je rattrape le plumeau et le pose sur une caisse, puis je plisse mon pantalon noir et mon chemisier blanc, passe une main dans mes cheveux pour les recoiffer avant de sortir de l'arrière boutique. A nous deux "Jem". Mon regard tombe alors immédiatement sur lui, devant la porte.

« J’ai un paquet pour Mr. Barjow Fils. »

Il a l'allure de presque tous les individus qui poussent la porte de la boutique, il est en mode incognito. Lui porte un capuchon sur sa tête, je ne vois pas la couleur de ses cheveux et la moitié de son visage est caché. Il tient un paquet dans ses mains, j'y jette un œil avant de reporter mon attention sur lui.

"Bienvenu dans la boutique, je suis Barjow fille, je peux récupérer le paquet pour mon frère."

L'homme semble me dévisager derrière sa capuche. Il ne répond pas tout de suite. Je me sens mal à l'aise, et c'est assez rare pour que je le souligne. Finalement il ne ressemble pas à tous ces gens qui passent par ici. D'habitude ils sont plus... enfin moins... enfin ils ne sont pas en confiance. Ils ne sont jamais là par gaieté de cœur et regardent la boutique comme si une acromantule allait leur tomber dessus du plafond. Les livreurs sont généralement pressés d'en finir. Lui semble serein et plutôt sûr de lui. Il enlève alors sa capuche et je le découvre réellement, tous les détails de son visage s'offrent à moi.

Il insiste pour donner ce paquet en main propre à mon frère. Je sens la négociation fastidieuse arriver. C'est à mon tour de ne pas répondre de suite, je suis bien trop captivée par la découverte de ses fossettes et de ses yeux. Ses yeux sont d'un bleu hypnotique bien que l'éclairage de la boutique ne les mettent pas plus en valeur. Ses cheveux châtain clair qui commencent à boucler et sa barbe de quelques jours lui donnent un air à la fois angélique et démoniaque. C'est comme si ça lui donner un visage plus dur qu'il ne semble l'être. Je ne l'avais jamais vu ici, mais cela ne veut pas dire que ce n'est pas un habitué, je ne suis pas tous les jours à la boutique, bien au contraire.

"Je vous assure Jem que ça ne posera pas de problème, j'ai l'habitude de réceptionner les livraisons pour mon frère. Jem comment d'ailleurs ? Peut-être que j'ai votre nom sur les registres."

Juste Jem. D'accooord OK ça ne va pas être évident, il commence à me taper sur le système.

"Et bien juste Jem, nous allons avoir un problème, mon frère n'est pas présent, il ne passera pas aujourd'hui à la boutique. Vous avez deux choix qui se portent à vous. Soit cette livraison est pressée et il va falloir me confier le colis, soit vous allez devoir repasser d'ici quelques jours pour le remettre à mon frère."

En général ça marche assez bien, car les livreurs ont toujours peur de subir les foudres des gens qui les emploi, dans ce milieu ils n'aiment pas beaucoup le retard. Je pose une main sur ma hanche et plisse les yeux en attendant sa réponse. Pourquoi faut-il que les mecs canons soient aussi arrogant et prétentieux, c'est agaçant à la fin, d'accord il n'a pas trop parlé, mais je le sens, ça se voit. J'ai suffisamment fréquenté la famille Scott pour savoir que celui ci est ridiculement en proie à sa testostérone et qu'il se pense machiavéliquement plus futé que moi. Bon alors juste Jem tu réponds ? J'en fais claquer mon talon droit d'impatience sur le carrelage précaire du magasin.

@ Victoire

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Jeremiah Davis
Contexte
♪ Too Late - M83 ♫

Nous sommes le samedi 17 novembre 2001. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes.

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Une femme apparut et l’espace d’un instant, James pensa à Anna. Elle était blonde comme elle et avait un regard saisissant. Comme si elle avait connu tous les malheurs de la guerre et que rien de plus ne pouvait l’effrayer. Elle était élégante, vêtue d’un simple chemisier blanc et d’un pantalon noir. Ses talons claquèrent sur le sol en carrelage lorsqu’elle avança jusqu’à lui. « Bienvenu dans la boutique, je suis Barjow fille, je peux récupérer le paquet pour mon frère. » La fille de Barjow ? James connaissait l’homme, un sorcier docile et poli, prêt à marchander sur n’importe quel sujet. Il savait qu’il avait eu un fils, mais une fille également ? Il fallait dire que ce n’était pas un sujet qui intéressait particulièrement James. Sauf si la fille en question était jolie. Bien que sûrement trop jeune pour lui.

Il retira sa capuche. Il était inutile de garder plus de mystère. « Navré, ma douce, mais je dois remettre ce paquet uniquement à votre frère. » La jeune femme ne répondit pas tout de suite. Elle l’étudiait, l’observait. Elle était sans doute aussi calculatrice que les membres de sa famille. Maligne, froide, charmante en apparence, mais redoutable en tant qu’ennemie. Cette idée plaisait à James. « Je vous assure Jem que ça ne posera pas de problème, j'ai l'habitude de réceptionner les livraisons pour mon frère. » Elle insistait, sûre d’elle, confiante, loin d’être déstabilisée. Mais James avait reçu des ordres clairs. « Jem comment d'ailleurs ? Peut-être que j'ai votre nom sur les registres. » « Juste Jem. » répondit-il en faisant claquer sa langue.

« Je vois bien que vous cherchez à m’amadouer, mais je ne suis pas ce genre d’hommes. J’ai un paquet, à remettre à votre frère, et je le remettrai uniquement à votre frère. Pouvez-vous aller me le chercher ? » L’homme posa ses deux coudes sur le comptoir, un sourire flottant sur ses lèvres, comme s’il voulait tester les limites de la jeune femme. Allait-elle trembler ? Défaillir ? Allait-elle s’énerver ? Le mettre à la porte ?

« Et bien juste Jem, nous allons avoir un problème … » Elle choisissait l’attaque comme défense. Intelligent. Il haussa un sourcil, intrigué. « … mon frère n'est pas présent, il ne passera pas aujourd'hui à la boutique. » Par la barbe de Merlin, que cela signifiait-il ?! Son patron avait bien insisté pour lui remettre le paquet aujourd’hui, alors comment se faisait-il que le client n’était pas là où il devait être ? C’était un fâcheux contre-temps qui commençait sérieusement à contrarier James. Déjà qu’il n’était pas censé de s’occuper de cette boutique, il fallait en plus qu’il y ait des complications ! Allez savoir, peut-être que Will avait l’habitude de ce genre de difficultés et qu’il accordait des passe-droits à cette boutique. Si le patron savait ça …

« Vous avez deux choix qui se portent à vous. » poursuivit la jeune femme. « Soit cette livraison est pressée et il va falloir me confier le colis, soit vous allez devoir repasser d'ici quelques jours pour le remettre à mon frère. » Directive. Elle savait ce qu’elle faisait. Ce n’était pas une Barjow pour rien. Elle avait posé l’une de ses mains délicates sur sa hanche, et son talon claquait d’impatience. Elle était d’un tempérament de feu, l’un de ceux qui plaisait à James. « Quand est-ce que votre frère sera de retour ? » demanda-t-il. Pas de date précise ? « Bien. Je garderai donc le paquet et reviendrai d’ici quelques jours pour votre frère. » dit-il, son regard bleu rivé droit dans le sien. « Auriez-vous l’amabilité de lui transmettre un message ? » Malgré son ton poli et charmant, sa voix sonnait comme menaçante, comme empreinte d’une note d’avertissement. « Dites-lui que le paiement devra se faire en une fois avant la fin du mois. » Et, comme s’il était chez lui, James prit une plume dans un encrier posé sur le bureau et griffonna quelques chiffres sur un bout de parchemin. « C’est l’argent qu’il doit. »

Il donna la feuille à la jeune femme avant de faire demi-tour. Cependant, avant de sortir de la boutique, il se retourna, la main sur la poignée. « Ce contre-temps est très fâcheux. Autant pour moi que pour lui. Et je ne suis pas homme à être patient. Votre frère a plutôt intérêt de se dépêcher de revenir pour récupérer ce colis, sinon il devra bien plus que cette somme. » Et, sans attendre particulièrement de réponse, James rabattit sa capuche sur sa tête et ressortit sur l’Allée des Embrumes.

Mercredi 21 novembre 2001 ♪ Ambiance ♫

Il pleuvait depuis ce matin sur une grande partie de Londres. Des flaques s’étaient formées sur l’Allée des Embrumes et la plupart des sorciers et sorcières se pressaient dans la rue pour se rentrer dans les boutiques. Il faisait sombre, encore plus qu’à l’ordinaire, et les boutiques avaient éclairé leurs vitrines de couleurs vertes, violettes ou rouges, menaçantes et encore plus malveillantes qu’à l’ordinaire. James marchait dans l’Allée, sa cape habituelle sur ses épaules, sa baguette en l’air alors qu’il avait jeté un sort pour former un parapluie au-dessus de sa tête. Les souvenirs de sa discussion avec Josh et Louis lui revenaient en tête.

***

« Faut que t’arrêtes tes conneries, James. Maintenant. » Josh faisait les cent pas dans la cuisine de James. La vaisselle s’entassait dans l’évier et des miettes et de la poussière parcouraient le sol. Il fallait dire qu’il ne restait pas longtemps chez lui, à part pour dormir. Parfois même, il ne rentrait même pas pendant une semaine. Mais Joey lui avait demandé de faire un effort. Mais tout ça lui portait peine. Et puis, pour quel intérêt ? « Ethan hallucinerait … » murmura Louis en passant un doigt sur un meuble. Depuis quelques mois maintenant, Louis avait quitté sa femme pour vivre son amour au grand jour avec un homme du nom d’Ethan Chastang. James l’avait rapidement rencontré il y avait quelques semaines de cela.

« Bon, vous êtes venu me filer un coup de main ou vous préférez continuer de débattre de mon cas ? » soupira James en bousculant sans ménagement Josh qui le regardait, abasourdi. « Tu ne peux pas continuer comme ça. » insista l’ex-Serpentard. « Et si Alec revenait ? Et s’il voyait l’état de la maison ?! » « Il ne dirait rien, car il s’en fout, ok ? » s’énerva James. Louis, en retrait, observait l’échange entre ses deux amis. Sa baguette était sortie mais pourtant il n’osait pas faire le moindre mouvement. « D’accord, t’as du mal à tenir une grande maison. Ca, je peux l’admettre. Mais un brin de ménage, une fois par semaine, ça ne tue personne. » Visiblement, Josh avait lui aussi perdu patience et s’était mis à suivre James qui s’était enfui dans la salle de séjour. « Et merde ! on parlait de ton travail à la base ! Trouve-toi quelque chose de respectable. Ca fait des années que t’aies chez ce connard de Mikaelson. Il n’est pas sain ! Il n’est pas … » « IL N’EST PAS QUOI, JOSHUA BENNETT ?! »  le coupa James en se retournant d’un bond vers lui. Machinalement, sa baguette était venue se pointer sur la poitrine de Josh qui l’observa d’un air mauvais. « James … Ta baguette. Baisse-la immédiatement. » « OU QUOI ?! » continuait de crier James.

Louis s’était approché à pas prudent. « James, on est venu pour t’aider, on … » « POUR M’AIDER ?! » répéta James en riant. « Vous ne m’aidez pas, au contraire. Vous m’enfoncez. Vous me jugez, sans cesse, tout le temps et pour tout. Mais vous savez quoi les gars ?! Je suis mauvais. Je suis mauvais et j’aime ce que je suis. » James écarta les bras, comme s’il présentait son chef d’œuvre. « C’est ça qui vous fait peut-être peur au fond ? C’est que j’aime celui que je suis devenu ? »

« Tu ne penses pas ce que tu dis, James. Tu n’es pas réellement cette personne. » Louis le regardait, un air malheureux sur le visage. « Ca c’est ce que tu crois. Ca te permet de mieux dormir la nuit, mon pote ?! » cracha-t-il ces derniers mots. « Je ne suis plus James Davis, le fils adoré de Harry Davis. Je suis James Davis, le bandit, le voleur, l’arrogant psychopathe de l’Allée des Embrumes. Acceptez-moi ou … disparaissez. » Ce dernier mot lui en avait coûté, et avait résonné à voix basse dans la pièce. Pourtant un silence de mort s’était abattu à la suite de cette phrase. James pointait à nouveau sa baguette sur Josh avec, derrière lui, Louis. « Ca suffit. » commença Josh. « J’en ai ma claque de tes conneries ! Ca fait des années que ça dure. J’abandonne ! » soupira-t-il. « Viens Louis, on se casse. » Et, bousculant à son tour James, il sortit de la maison d’un air rageur. James resta immobile, le regard froid, dur. « James … » recommença Louis, un air contrit sur le visage. James releva les yeux vers lui et un sourire arrogant se nicha sur son visage. « Va. Va rejoindre ton maître. Tu as toujours été son petit toutou préféré alors … dégage Prewett. » James ne prenait peut-être pas pleinement conscience de ce qu’il faisait. Juste la colère et la rage parlaient pour lui.

Louis le regarda d’un air malheureux et finit par soupirer en quittant la pièce à son tour. Il ferma la porte et la pièce redevint silencieuse. James laissa retomber mollement son bras le long du corps. Il venait de perdre ses derniers amis. Ses meilleurs amis. Ceux de son enfance, de son adolescence. Ceux qui l’avaient accompagné dans ses joies, ses peines, ses souffrances. Il était le parrain de la fille de Louis. Il aimait tous les enfants de ses meilleurs amis. Il aimait ses meilleurs amis. Mais à cet instant, plus rien n’avait d’importance. De toute manière, il finirait seul à la fin. Autant en finir tout de suite.

***

Son pied marcha dans une flaque et cela le ramena à la réalité. Il poussa un juron avant de se dépêcher de presser jusqu’à la boutique Barjow et Scott. A l’abri sous l’auvent, il fit disparaître son parapluie et lança un sort pour sécher son pied. Pas très efficace. Il n’avait jamais été doué avec ce genre de sortilèges. Pestant une nouvelle fois, il poussa la porte de la boutique où la clochette habituelle résonna. Il laissa passer le client qui sortait de la boutique après son achat et pénétra à l’intérieur. La boutique était plus éclairée que la dernière fois, sans doute parce que comme il faisait sombre à l’extérieur, les lumières avaient été allumées. La jeune femme qu’il avait rencontré la dernière fois se tenait derrière le comptoir et James eut un sourire en la voyant. Elle l’avait nettement impressionné lors de leur dernière entrevue, montrant qu’elle n’était pas femme à se laisser faire. « Bonjour. » dit-il poliment en s’avançant jusqu’à elle. Il ne portait pas son capuchon cette fois-ci et le temps qu’elle le remette, James apporta quelques précisions. « Jem. Je suis passé ce week-end dernier pour voir votre frère. Est-il ici ? » Son ton était courtois, bien qu’il démontrait une légère impatience. Il fallait dire que les derniers événements avec Louis et Josh l’avaient pas mal irrité. Est-ce qu’il s’était pour autant remis en question ? Absolument pas. Mais il avait bien compris qu’il avait perdu l’une de ses seules amitiés. Ce qui faisait encore de lui quelqu’un de bien.

Il sortit le paquet de sa veste et le posa sur le comptoir, comme pour bien montrer qu’il n’avait pas changé d’avis et qu’il attendait toujours son interlocuteur pour le lui remettre. Il appuya également un coude sur le comptoir, approchant son visage de celle de la jeune femme. Espérait-il lui faire peur ? Ou juste la provoquer pour voir ce qu’elle ferait ?

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

James Davis

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Karoline Barjow
Contexte
Novembre 2001. Karoline est une sorcière de 30 ans. Elle est la fille de Mr Barjow, propriétaire de l'ancienne boutique Barjow et Beurk, devenue la boutique Barjow et Scott il y a 3 ans. Karoline est Oubliator et inventrice d'excuses pour moldus depuis 7 ans maintenant. A l'époque sa famille était partisante du Lord mais elle n'a jamais ouvertement officié pour lui car sa famille voulait la préserver. Aujourd'hui et depuis 1 an elle est en couple avec Calvin Scott (2ème propriétaire de la boutique). De temps en temps quand son frère est en voyage d'affaire elle vient donner un coup de main dans la boutique, c'est pour cela qu'elle est présente aujourd'hui. Elle conseille les clients, s'occupe de la caisse. Ses connaissances sont impressionnantes ayant grandi dans cette boutique.

She's a lady & I'm just a boy
17 novembre 2001

« Bien. Je garderai donc le paquet et reviendrai d’ici quelques jours pour votre frère. »

Pour mon frère, mmhh bien, très bien. Je ne détourne pas le regard, au contraire, je m’imprègne de tous ses détails et les analyse attentivement. Il est suspect, il est dans ma boutique, enfin, dans celle de ma famille. Je me dois d'être prudente à chaque instant, et ce n'est parce qu'il a un joli cul que je dois baisser mon attention. J'en parlerai à Scott ce soir, et évidemment à mon frère quand il reviendra de son voyage. Je sais que peu d'homme aiment me confier leur livraison, mais tous n'ont pas ce petit quelque chose qui se dégage, un aura étrange, puissante. En plus on dirait que ce n'est pas sa réelle fonction le transaction. Je me répète, mais il n'a pas l'air si à l'aise que ça pour un coursier.

« Auriez-vous l’amabilité de lui transmettre un message ? »
"Dites toujours."

Je relève ma tête et légèrement le menton, me donnant plus d'allure. Ne serait-il pas en train de faire son intéressant ? Il croit que j'ai peur des menaces voilées ? Ici on est sur mon terrain de jeu si je puis dire. Oh mais mon joli, j'ai grandit entouré de menaces et de danger. Je ne suis pas le genre de nana impressionnable.

« Dites-lui que le paiement devra se faire en une fois avant la fin du mois. »

Je le regarde se servir d'une de mes plume personnelle sur le comptoir. Et bien voyons, fait donc comme chez toi. J'en profite pour scruter le moindre de ses mouvements, et je réalise qu'il est aussi fascinant qu'une panthère, ou qu'un lion. C'est un animal sauvage, imprévisible, et je ne devrai pas l'admettre mais j'aime cela. On ne peut s’empêcher de le regarder, pourtant on sait qu'il est dangereux. J'aime tellement me faire cajoler, me faire câliner et réconforter, j'aime paraître faible par moment devant les hommes et même ceux de ma famille, parfois même devant Scott, parce que j'ai besoin d'attention, de douceur, d'être dorlotée, de me sentir comme une princesse. J'ai besoin de les sentir fort, de me sentir en sécurité. Mais j'admettrai jamais que le frisson de ce milieu m'est important aussi. Les choses sombres et qui sont source d'ennuis m'attirent en quelque sorte, je me sens vivante, j'ai besoin d'être bousculée autant que d'être choyée. J'ai besoin de révéler mon caractère, de jouer à la courageuse, même si au fond, je suis moins forte qu'on pourrait le croire, mais j'aime donner cette image de femme fatale, redoutable.

« C’est l’argent qu’il doit. »

Je récupère la feuille qu'il me donne en la lui arrachant presque des mains. Je ne regarde absolument pas le montant, je plis précautionneusement la feuille devant lui, montrant que ce sont des choses qui ne me regarderont pas. Évidemment dès qu'il aura le dos tourné, j'irai y jeter un œil, ne serait-ce que pour demander à mon frère ce qu'il fabrique. Je le regarde sortir de la boutique, et je confirme, il a un joli petit cul. Cependant il a une dernière parole avant de vraiment filer, et je peux à nouveau mon plonger dans son regard.

« Ce contre-temps est très fâcheux. Autant pour moi que pour lui. Et je ne suis pas homme à être patient. Votre frère a plutôt intérêt de se dépêcher de revenir pour récupérer ce colis, sinon il devra bien plus que cette somme. »
"Jusqu'à présent, je n'ai pas souvenir qu'un quelconque sorcier ait été déçu par l'enseigne Barjow et Scott Monsieur James, à très vite."

C'est quand il rabattit sa capuche sur sa tête et quitta la boutique que je réalise que je respirais réellement pour la première fois de manière détendue. Ce n'est pas un homme très patient, et que réserve-t-il aux gens qui le font attendre ? J'espère ne jamais avoir à le découvrir, enfin que mon frère ne le découvre pas.

Mercredi 21 novembre 2001

Je regarde par la fenêtre en soupirant, comme une enfant gâtée qui n'a pas eu ce qu'elle voulait. Je suis passée voir mon frère et boire un thé avant d'aller au boulot, mais je n'arrive pas à sortir de la boutique à cause de la pluie. Je n'ai pas envie de ruiner ma coiffure, je pourrai user de la magie pour empêcher cela, mais c'est un prétexte pour retarder ma venue au Ministère de la Magie, en ce moment les missions ne sont pas intéressantes. J'ai du oubliéter des adolescents qui ont cru bon de faire un peu de randonnée trop près de Poudlard, pile au moment où un Souafle est sorti de sa zone de terrain et qu'un joueur de Gryffondor s'est cru malin d'aller le récupérer aussi loin. Allez expliquer un homme sur un balai volant. Bref ce n'était pas très passionnant. Et puis je n'aime ce temps, que pour me pavaner devant un feu de cheminée, avec Scott et une bonne bouteille de vin, pourquoi pas sur un tapis, savourant la chaleur et ce que Calvin pourrait me faire en voyant un petit déshabillé que je porterait. En dehors de ça la pluie m'agace fortement.

Un homme racle sa gorge derrière moi, en me retournant je vois qu'il souhaite payer sa poudre d’œuf d'acromantule, qui coûte une vrai fortune, croyez moi. Un rapide coup d’œil à la boutique me fait voir que mon frère a du s'absenter dans la réserve. Ne voulant pas le faire attendre, et rater une si grosse vente,  je me dirige vers le comptoir pour l'encaisser moi même. Une fois payer l'homme ne perd pas de temps et s'empresse de sortir avec son bien. Je range alors les gallions dans la caisse quand j'entends la clochette retentir une nouvelle fois, a-t-il oublié quelque chose ?

Non ! Je n'y crois pas. Monsieur James le retour.

"Bonjour et bienvenue."

Monsieur James qui me sourit, je lui renvois le sourire juste avant de remarquer ses pieds mouillés, ou plutôt une chaussure trempée qui va salir la boutique. Non mais je rêve, quelle impolitesse. Je ne m'attendais pas à le revoir aussi vite, je ne m'attendrais pas à le revoir tout cours. Ma tête a du lui donner l'impression que je ne le reconnais pas, car il se présente à nouveau.

« Jem. Je suis passé ce week-end dernier pour voir votre frère. Est-il ici ? »
"Une minute je vous pris, ce ne sont pas des manières Monsieur James."

Je sors de derrière le comptoir et m'avance vers lui avec ma baguette, et bien qu'il ait l'air sur la défensive, prêt à se servir de son bout de bois magique, il me regarde avec intérêt et intrigue. D'un mouvement de poignet et d'un murmure presque bas, je récite une formule pour sécher son pied. Devant le travail accompli un large sourire se dessine sur mon visage, je suis satisfaite.

"Voilà qui est bien mieux. Excellent, vous disiez ?"

Il regarde son pied un instant et je cru voir de la malice dans ses yeux, puis il posa le paquet sur le comptoir, son attitude changea et il se pencha vers moi, déterminé. Évidemment, un classique, mais cette situation m'amuse étrangement. Finalement la pluie avait du bon. Plutôt que de reculer, je m'avance légèrement à mon tour, assez pour qu'il sente subtilement l'odeur de mon parfum au jasmin.

"Mon frère, il est ici, je vais vous le chercher."

Un dernier sourire à son attention et je me recule de lui et du comptoir avant d'aller dans l'arrière boutique chercher celui qu'il désire.

"Et voici l'intéressé. Je te présent James, je t'ai parlé de lui. Il est avide et pressé de te confier ce paquet. Dis lui donc que ce qui est à toi et à moi, comme ça il gagnera du temps la prochaine fois."

Je fais un clin d’œil à James.

"Ne l'écoutez pas, Karoline aime toujours en faire trop."

Je me retourne vers mon frère, le regardant d'un air supérieur avant de secouer la tête et de filer vers le comptoir, laissant l'échange se faire sans ma présence. Je griffonne rapidement sur un bout de parchemin la formule que je viens d'utiliser sur la chaussure mouillée de James, puis je plies le papier. J'attrape ensuite mon manteau avant de l'enfiler et de récupérer un mouchoir brodé de mes initiales dans la poche. Un mouchoir blanc, cousu de dentelle et arborant le blason des Barjow, ainsi que la lettre K. Je me précipite ensuite vers l'entrée de la boutique et intercepte James avant qu'il franchisse la porte.

"Monsieur James, j'ai pensé que cela pourrait vous être utile."

J'enfile dans un premier temps le bout de parchemin plié dans la poche de sa cape.

"Le sort que j'ai usé sur vos chaussures parfaitement cirées et au cas où la magie vous fait défaut..."

Je rajoute mon mouchoir avec le papier avec agilité, puis je tapote délicatement sur la poche.

"Une méthode tout aussi efficace pour essuyer. Bonne journée et merci d'être passé chez Barjow et Scott."

Peut-être à une prochaine fois ?

Lundi 26 novembre

Il est tard et j'ai besoin de faire un dépôt dans mon coffre à Gringott avant que la banque ferme. Je me dépêche sur le Chemin de Traverse, mes talons manquent de me lâcher sur le sol en pierre, je montre les quelques marchent et par miracle la porte est encore ouverte. Je reprends rapidement mon souffle et me recoiffe avant d'avancer dans le hall immense vers le dernier gobelin disponible. Il n'a pas l'air ravi que j'arrive au dernier moment. Coucou c'est moi, Karoline, toujours à temps. Mes talons résonnent fortement devant l'absence de monde et donc de bruit dans la banque, c'est presque cérémonieux, ou flippant.

"Je voudrai faire un dépôt, c'est urgent et cela ne peut pas attendre demain."

Le gobelin demande mon nom, mon numéro de coffre et me fait signe de me diriger dernière une grille ouverte avec un dédain qui leur est propre. Je fais basculer fièrement mes cheveux sur une épaule. Je ne me vais pas me laisser culpabiliser par ces créatures, elles sont vraiment associables peut importe à quelle heure ont arrive ici de toute façon. Je m'avance vers la grille et au fur et à mesure de mes pas, je vois qu'un homme attend l'arrivée d'un gobelin pour accéder au train. Je remarque d'abord ses chaussures que je reconnaitrais entre mile avant de relever subitement ma tête vers lui et de capter son regard.

"Vous ici ?!"

C'était presque un hoquet de surprise qu'une question. Si je suis plus à l'aise dans la boutique où j'ai grandit, le voir ici, hors contexte a quelque chose de différent ou d'effrayant je ne sais pas encore.

"Suivez moi, vous devez partager la rame, nous fermons." Insiste la petite créature humanoïde qui arrive à nos côtés.

L'instant d'une seconde j'hésite, je ne me sens pas de monter dans un wagon avec lui, au fin fond de la terre à une heure aussi tardive, avec un gobelin austère comme médiateur, mais j'ai vraiment besoin de déposer ça au coffre avant ce soir. De toute façon, me voilà prise au piège, la créature du comptoir s'est avancée vers son congénère pour lui parler en Gobelbabil, et referme la grille, nous signifiant que nous sommes vraiment les derniers clients.

Nous montons alors dans le wagon, et je réalise qu'ils sont bien étroits tout d'un coup, nos jambes se touchent et j'ose à peine respirer. J'ignore pourquoi je me sens aussi déstabilisée, je ne le devrai pas. Je n'ose pas engager la conversation, je ne fais qu'entendre mon cœur battre la chamade dans mes tempes. Le goût danger, tu parles. J'essaye de me repositionner, espérant me faire encore plus petite pour changer la position de ma jambe contre la sienne, mais je ne réussi qu'à faire tomber mon paquet sur le sol de la rame. James et moi se baissons en même temps et nos mains se frôlent en touchant le paquet, je le récupère la première et vient le serrer contre mon cœur, non sans avoir eu un frisson qui partait de ma main jusqu'à mon cou.

"Je vous prie de m'excuser, j'ai toujours été nerveuse dans ces endroits et c'est la première fois que je m'enfonce dans les tréfonds de la terre en partageant mon wagon. C'est courant pour vous ?"

Voilà que je débite avec rapidité des paroles, signe de ma nervosité, ça doit bien le faire rire.


@ Victoire

ϟ ϟ ϟ



"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
on a besoin de trois fois rien pour être sauvé"

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le mercredi 21 novembre 2001. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes. Après un premier échange avec la fille de Barjow, il revient aujourd'hui dans la boutique Barjow & Scott afin de remettre un paquet important au fils de Barjow, absent la dernière fois.

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« Une minute je vous prie, ce ne sont pas des manières Monsieur James. »

James ouvrit la bouche, légèrement décontenancé devant la répartie de la jeune femme qui avait déjà contourné le comptoir pour s’avancer vers lui, sa baguette levée. James leva le menton, comme la mettant au défi de lancer un sort offensif sur lui. Mais elle riva sa baguette sur ses pieds et lança une formule que James ne put saisir. En une demi-seconde, son pied était parfaitement sec. James haussa un sourcil et leva la jambe, comme pour s’assurer que c’était toujours la sienne.

« Voilà qui est bien mieux. » dit-elle, un large sourire barrant son visage.

Elle semblait ravie de sa prouesse mais surtout rassurée de voir qu’elle maîtrisait la chose. Comme si chaque chose devait être à sa place, comme si elle se devait de contrôler l’environnement où elle était. Que se passerait-il le jour où James amènerait un peu de chaos ici ?

« Excellent, vous disiez ? »

Comme sensible à sa joie, James eut un sourire malicieux en s’approchant du comptoir, déposant le paquet devant lui.

« Votre frère. C’est pour lui que je suis là. » souffla-t-il d’une voix assez calme et mesurée.

Son visage était légèrement penché vers celui de la jeune femme, comme s’il s’amusait, comme un chat jouant avec une souris et analysant ce qu’il se passerait s’il mettait un simple coup de patte. Et, au lieu de reculer, elle fit un pas dans sa direction, comme prouvant qu’il ne l’impressionnait pas. Une légère odeur de jasmin parvint jusqu’à ses narines. Pourquoi personne ne lui avait jamais parlé de la fille de Barjow avant cela ? Elle dégageait une aura hypnotisante. Il était impossible de ne pas la remarquer.

« Mon frère, il est ici, je vais vous le chercher. » dit-elle avant de s’éclipser dans l’arrière-boutique et de revenir avec la personne que James attendait. « Et voici l'intéressé. Je te présente James, je t'ai parlé de lui. »

Le fils de Barjow était un jeune homme blond, à la musculature prononcée et avec une mâchoire carrée. Il semblait âgé de quelques années de plus que sa sœur. Il ressemblait beaucoup à son père, aucun doute là-dessus. James serra sa main poliment.

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« Il est avide et pressé de te confier ce paquet. » poursuivit la jeune femme. « Dis-lui donc que ce qui est à toi et à moi, comme ça il gagnera du temps la prochaine fois. »

La jeune femme lui adressa un clin d’œil et James ne put retenir un rire. Il n’y avait pas à dire : elle avait du culot ! Et il devait l’avouer : il adorait ça.

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« Ne l'écoutez pas, Karoline aime toujours en faire trop. »

Karoline. Elle s’appelait Karoline. Karoline Barjow.

« Aucun souci. Votre soeur ... est une femme de caractère. C'est une qualité que j'apprécie. » dit-il avec un sourire destiné à la jeune femme qui avait cependant déjà tourné les talons pour retourner à ses papiers sur le comptoir.

James riva à nouveau son regard sur le jeune homme avant de lui tendre le paquet.

« Votre commande de chez Mikaelson. » précisa James.

Le sorcier blondinet observa un moment le paquet entre ses mains avant de sourire franchement. Il fit signe à James de le suivre dans l’arrière-boutique, sans doute pour qu’aucun client n’assiste à la suite de leur échange. Le fils de Barjow déballa ensuite le tissu qui emballait le produit. En le découvrant, James constata qu’il s’agissait d’un fragment de pierre. Celle-ci semblait avoir perdu de son éclat d’autrefois mais une lumière rouge scintillait toujours.

« Est-ce … »
« Un fragment de la pierre philosophale. Oui. » confirma le fils de Barjow en observant la pierre.

James observa d’abord la pierre avant de regarder le visage du sorcier. Avide, surpris mais victorieux. James ignorait lequel des hommes de Mikaelson avait été sur le coup pour retrouver ce fragment de pierre. Mais, sans le savoir, il avait eu sur lui un joyau très précieux. Comme prenant conscience de ce fait, le fils de Barjow releva la tête vers lui et sourit franchement.

« C’est parfait. Je vous ferai passer l’argent d’ici une semaine. Pourrez-vous revenir ? »
« Certainement. »

Pour l’argent, il n’y avait aucun doute que James reviendrait. Et si l’argent n’y était pas, aucun doute aussi que James et d’autres hommes viendraient faire une descente ici. Mais ce n’était pas dans les habitudes de Barjow & Scott de ne pas honorer leurs dettes. James serra donc une dernière poignée de main au sorcier avant de faire demi-tour. Mais au moment où il allait franchir l’entrée de la boutique, une voix féminine l’interpella.

« Monsieur James ! »

James tourna la tête vers Karoline venue le rattraper. Ses cheveux blonds flottaient autour d’elle dans sa précipitation et ses yeux noisette lui donnaient un air charmant.

« J'ai pensé que cela pourrait vous être utile. » dit-elle en glissant quelque chose dans la poche de sa cape.

Encore une fois, la jeune femme avait un certain culot. James pensait à sa potion de Morte-Vivante là-dedans et se disait que, n’importe qui d’autre aurait eu un tel geste, il l’aurait immédiatement rejeté d’un Expelliarmus. Mais pas elle. Pas Karoline. Avec elle, il semblait surpris par chacun de ses gestes et par l’agilité dont elle faisait preuve dans une boutique comme celle-ci. Elle n’avait peur de rien. James ne pouvait croire que c’était de la naïveté. Pas en étant la fille de Barjow. Pas en travaillant sur l’Allée des Embrumes. Il était presque sûr que s’il sortait sa baguette, elle en ferait de même et le devancerait presque avec un sortilège bien piquant. Non, elle était maligne. Très maligne.

« Le sort que j'ai usé sur vos chaussures parfaitement cirées … » expliqua-t-elle. « Et au cas où la magie vous fait défaut... »

A nouveau, elle glissa quelque chose dans sa poche, James ayant aperçu un tissu blanc.

« Une méthode tout aussi efficace pour essuyer. Bonne journée et merci d'être passé chez Barjow et Scott. »

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Son air satisfait, presque supérieur, l’enjoignait à ne pas répondre et à partir aussitôt. Pourtant, James resta un instant sur le pas de la porte, la regardant, un sourire malicieux en coin. Il l’observa, scruta son visage, avant de souffler :

« A très bientôt … Karoline. »

Et il sortit à l’extérieur. La pluie tombait toujours aussi durement dans l’Allée des Embrumes et l’ambiance sombre contrastait énormément avec ce qu’il avait ressenti à l’intérieur au moment où Karoline avait glissé ses mains dans sa poche. Se doutant qu’elle l’observait à travers la porte vitrée, il avança dans la rue, sa baguette formant à nouveau un parapluie, un sourire accroché aux lèvres.

Lundi 26 novembre 2001

La semaine dernière avait été passablement désagréable. Outre le mauvais temps qui avait continué tous les jours de la semaine, James avait du faire assez souvent le sale boulot. Notamment retourner une boutique qui n’avait pas encore réglé ses dettes et menacer l’une de leurs dernières recrues qui avait parlé avec un Brigadier. James détestait cette partie du travail, mais il était un Oppresseur et s’il voulait un jour obtenir la place de Vincent, il se devait d’effectuer certaines tâches peu plaisantes. En réalité, il aimait ce bazar et ce sentiment de pouvoir qu’il exerçait sur les autres. Mais l’exécuter au nom de quelqu’un d’autre lui déplaisait. Il constatait de plus en plus qu’il souhaitait être seul au pouvoir, être seul au sommet. Diriger les autres et non être dirigé. Supprimer les personnes embarrassantes pour son propre compte. Assurer la sécurité de ses biens et de sa famille.

Mais en attendant, il devait encore agir au nom des Mikaelson. Et aujourd’hui, il avait une mission risquée à effectuer. Il devait pénétrer dans Gringotts et reprendre un objet volé. Pas besoin de Polynectar ni de sortilèges de confusion, personne ne viendrait réclamer un objet déjà volé. Mais James devait faire vite et agir avant la fermeture de la banque aujourd’hui. Il avait donc monté quatre à quatre les marches de la célèbre banque des sorciers et après avoir échangé quelques instants avec un Gobelin, il attendait qu’un wagon vienne le conduire à la chambre demandée. 358. Chambre 358.

Des bruits de pas se firent entendre derrière lui et il constata avec surprise qu’une dernière personne avait visiblement du retard elle aussi pour accéder à son coffre.

« Vous ici ?! » prononça la voix étonnée de Karoline Barjow.

Machinalement ses doigts se resserrèrent dans sa poche sur le mouchoir que la jeune femme lui avait donné lors de leur dernière entrevue. C’était un mouchoir blanc, en tissu, comportant les armoiries de la famille Barjow avec un K à ses côtés. Elle lui avait donné un mouchoir lui appartenant. A lui, James Davis. Pourquoi ? Ce ne pouvait être seulement pour cirer ses chaussures comme elle l’avait sous-entendu. Mais alors, que signifiait ce geste ? Il n’avait pas eu l’occasion de s’occuper de la réponse de cette question, les affaires l’ayant bien retenus. Et puis, quelle importance ? Ce n’était pas comme s’il souhaitait créer une relation amicale avec la jeune femme, n’était-ce pas ?

« Bonsoir Karoline. » dit-il pourtant avec un sourire.
« Suivez-moi, vous devez partager la rame, nous fermons. » précisa la créature à leurs pieds.

James ouvrit la bouche pour contester mais les deux Gobelins fermèrent la grille, signifiant qu’il n’y avait aucune contestation possible. Peu commodes ces créatures … Nom d’une Bouse de Dragon, James aurait préféré vraiment être seul pour cette mission et surtout pas accompagné de la fille de Barjow. Pourtant, il devait agir ce soir et c’était le dernier wagon. James serra donc les dents et fit un geste galant à la jeune femme pour qu’elle passe en première.

Installé près d’elle, le gobelin fit avancer le wagon qui commença à s’enfoncer dans les tréfonds de la terre. Le vent fouettait le visage de James qui s’efforçait de se concentrer sur sa mission plutôt que sur la jambe de Karoline collée contre la sienne. Mais la jeune femme fit tomber son paquet entre leurs pieds et James se baissa en même temps qu’elle pour le ramasser. Sa main tremblait légèrement et elle eut un frisson lorsque leurs peaux se touchèrent. James l’observa récupérer son paquet, le serrant contre elle.

« Est-ce que tout va bien ? » finit-il par demander, sa tête penchée vers celle de Karoline.
« Je vous prie de m'excuser, j'ai toujours été nerveuse dans ces endroits et c'est la première fois que je m'enfonce dans les tréfonds de la terre en partageant mon wagon. » déblatéra-t-elle dans un flot de paroles rapide. « C'est courant pour vous ? »

Elle était nerveuse ? James ne la connaissait pas assez pour savoir pourquoi. Était-ce sa présence qui la rendait nerveuse ? N’osait-elle pas l’avouer ? Ou était-ce vraiment les abysses de cette caverne ? Cette façon de se montrer assurée même dans l’adversité le fit sourire, lui rappelant une personne de son passé. Comme se souvenant de ce qu’il aurait fait en ce temps-là, il attrapa la main de Karoline et la serra entre les deux siennes. Son regard croisa le sien et il s’exprima d’un ton doux :

« Tout va bien se passer, Karoline. »

Rien de plus, rien de moins. Il ne répondait même pas à sa question, juste à un instinct lui dictant de la rassurer.

« Chambre 358. » prononça soudain le gobelin en arrêtant le wagon.

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James releva la tête et ses mains lâchèrent celles de Karoline en voyant la porte en bois massif devant eux. Les chiffres 358 avaient été gravés dans du bronze et commençaient à s’abîmer. Le cœur de James semblait résonner dans sa poitrine. Il sortit du wagon et n’osa pas jeter un coup d’œil par-dessus son épaule. Il ne voulait aucune distraction.

Il sortit alors la clé de la poche de sa cape bleue nuit et l’enfonça dans la serrure de la porte. Aucun clic ne se produisit et même en la poussant, elle ne se déverrouilla pas. James serra les poings et jura dans sa barbe. Le salopard avait du protéger l’entrée de la chambre par un autre sortilège. Grinçant des dents, James regarda la porte, cherchant en vain quelque chose qui pourrait l’aiguiller. Une citation avait été inscrite dans la pierre au-dessus : « Rien n’a jamais été aussi simple que de demander. » Il ferma les yeux, se remémorant les mots que le sorcier lui avait confié contre son gré. Une clé. La chambre 358. Une arme puissante.

James donna un nouveau coup dans la porte, rageur. De plus, s’il restait là sans rien faire, le gobelin risquait de se douter de quelque chose. Il fallait à tout prix qu’il trouve une diversion, qu’il fasse ce qu’il fallait pour ouvrir la porte ou bien provoquer une explosion. Ses yeux se reportèrent sur la citation alors qu’il entendait Karoline sortir du wagon derrière lui.

« Rien n’a jamais été aussi simple que de demander. »

James fronça les sourcils et posa sa main sur la clé toujours dans la serrure.

« Ouvre-toi. »

Aucun bruit de déverrouillage. Toujours rien. James serra les dents. Lorsqu’il se formait en tant qu’Auror, ses professeurs lui avaient parlé de la création des sortilèges. La base utilisée était le latin.

« Aperta. Aperi Te. »

Et soudain, un clic. James tourna la poignée de la porte qui s’ouvrit enfin. Un sourire naquit sur ses lèvres. Il tourna la tête au moment où Karoline arrivait à ses côtés.

« Tout va bien, ma douce. » assura-t-il, signifiant surtout qu’il ne souhaitait pas qu’elle voit le contenu de la chambre.

Elle était certainement venue l’aider mais son regard dur et non négociable signifiait qu’il ne voulait pas d’elle en cet instant. Après s’être assuré qu’elle ne viendrait pas voir ce qu’il faisait, il pénétra à l’intérieur. Le plafond était bas et voûté et un tas d’objets s’entassait dans cette chambre. Le regard de James balaya l’intérieur avant de tomber sur ce qu’il cherchait : un drap rouge enroulé autour ce qu’il semblait être une dague. James le prit et la rangea dans une poche intérieure. Il ne résista pas à laisser un petit cadeau à l’homme qui reviendrait dans cette pièce pour constater la disparition de son objet : « Gaya gluantuosa » prononça James à voix basse provoquant un sable mouvant juste après avoir pénétré dans la pièce. Indétectable mais particulièrement efficace.

James ressortit de la pièce et fit un nouveau tour de clé avant de remonter dans le wagon. Karoline ne le regardait pas et le wagon reprit sa descente. Lui en voulait-elle de quelque chose ? La façon dont il lui avait parlé ? Ou s’était-elle aperçue de quelque chose ? James ne chercha pas à poser des questions et garda le silence tout le long du trajet jusqu’à la chambre de la jeune femme. Il descendit du wagon pour la laisser passer et attendit sagemment à côté qu’elle termine avant de se rasseoir à ses côtés. Le wagon s’ébranla à nouveau, prêt à remonter à la surface. La dague dans le drap rouge semblait pesée une tonne dans la cape de James mais il s’efforçait de garder un air parfaitement indéchiffrable sur le visage.

Le gobelin les invita à descendre lorsque le trajet fut terminé et Karoline et James regagnèrent le hall de Gringotts qui s’était vidé de ses employés. Il ne restait plus que deux Briseurs de Sorts qui attendaient de pouvoir fermer les grandes portes. James les salua d’un grand sourire avant de sortir à l’extérieur où la nuit était tombée depuis un moment. Karoline descendit quatre à quatre les marches, pressée visiblement de mettre de la distance entre James et elle. Mais ce dernier la rattrapa.

« Karoline. »

Elle ne se retourna pas. James accéléra le pas et vint lui attraper le bras pour l’obliger à se retourner.

« Je me devais de vous rendre ceci. »

Il sortit de sa poche le mouchoir blanc qu’elle lui avait donné.

« L’attention était évidemment charmante mais je ne peux le garder. Je suis certain que vous comprenez. »

Autrefois, donner un mouchoir à un homme ou à une femme avait une connotation romantique. Était-ce ce que Karoline avait voulu lui suggérer ? En tout cas, James ne pouvait y répondre. Elle était bien trop jeune pour lui et il n’avait rien à lui offrir que le chaos et la destruction.

Mercredi 12 décembre 2001

Un épais manteau blanc avait recouvert le sol de Londres depuis plusieurs jours et les véhicules des Moldus peinaient à se déplacer. Il fallait dire que dans la capitale, on n’était guère habitué à un tel temps. La pluie rythmait la plupart des journées des Londoniens et certainement pas la neige et le gel. Mais c’était bien le cas depuis plusieurs jours et les plus joyeux s’enthousiasmaient de voir Noël approcher à grands pas. Cette nouvelle agaçait au contraire James qui voyait là le rappel continuel qu’il n’avait plus de famille avec qui se réjouir d’un tel événement. Joey lui avait par ailleurs envoyé un hibou lui disant qu’elle ne rentrerait pas pour les fêtes cette année. Alec ne s’était pas donné cette peine mais avait déjà été invité par les Prewett pour célébrer cette fête. James n’aurait donc personne avec qui se réjouir et c’était tant mieux.

Au contraire, James préparait un plan machiavélique. Une nouvelle fois, il avait eu un différend avec Vincent Leadshow et l’homme le dérangeait de plus en plus. Seulement, Vincent était à un grade au-dessus du sien et était un sorcier respecté dans l’entreprise. James ne pouvait donc s’en débarrasser aussi facilement. A part s’il devenait une menace pour Mikaelson et le parrain …

James avait entendu parler d’un grimoire. Les légionnaires en avaient parlé entre eux ces derniers jours, disant qu’il renfermait de nombreux sortilèges de magie noire et de magie du sang pour obtenir des pouvoirs exceptionnels. Ce grimoire avait disparu et la dernière personne à l’avoir eu en sa possession était un Scott. Mais la rumeur disait aussi que le grimoire était réapparu et que quiconque entrerait en sa possession pourrait devenir le prochain Grindelwald.

Qu’en penserait le parrain si un tel objet tombait entre les mains d’un de ces soldats ? Il voudrait certainement le mettre en lieu sûr ou peut-être même s’en servir pour accroître à sa puissance ? Mais certainement pas risquer de perdre sa place …

Tout ce que James avait à faire était de retrouver ce grimoire. Mission impossible ? Pas pour lui. C’était un ancien Auror et ses anciens amis et lui avaient l’habitude de cacher et de retrouver des objets incroyables autrefois à Poudlard. Il trouverait ce grimoire et ferait le nécessaire pour faire accuser Vincent. Le plan était parfait. Et il savait parfaitement vers qui se tourner pour commencer ses recherches …

« Douce Karoline, quelle surprise de vous voir ici ! »

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Appuyé contre un lampadaire du Chemin de Traverse, il venait de tomber sur Karoline qui observait une vitrine. Elle était magnifique, comme toujours. Quant à son apparence à lui, il n’avait guère fait d’effort. Sa barbe était mal rasée et ses cheveux commençaient à boucler au-dessus de sa tête. Il portait une longue cape noire cette fois-ci, ayant finalement opté pour le confort et la chaleur d’une cape plus épaisse.

« Est-ce pour les fêtes de Noël tous ces achats ? » demanda-t-il en désignant le sac qu’elle tenait contre elle. « Il est bon de se réunir en famille ces fins d’année. J'imagine que votre père doit vouloir convier aussi la famille de son associé pour cette occasion ? »

Calvin Scott. Il n’avait jamais rencontré le jeune homme mais étant l’associé de son père, elle devait surement le connaître et être proche de lui, non ? Il était peut-être temps d’être officiellement présenté …

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@ Victoire

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James Davis

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Karoline Barjow
Contexte
Novembre & Décembre 2001. Karoline est une sorcière de 30 ans. Elle est la fille de Mr Barjow, propriétaire de l'ancienne boutique Barjow et Beurk, devenue la boutique Barjow et Scott il y a 3 ans. Karoline est Oubliator et inventrice d'excuses pour moldus depuis 7 ans maintenant. A l'époque sa famille était partisante du Lord mais elle n'a jamais ouvertement officié pour lui car sa famille voulait la préserver. Aujourd'hui et depuis 1 an elle est en couple avec Calvin Scott (2ème propriétaire de la boutique). De temps en temps quand son frère est en voyage d'affaire elle vient donner un coup de main dans la boutique, c'est pour cela qu'elle est présente aujourd'hui. Elle conseille les clients, s'occupe de la caisse. Ses connaissances sont impressionnantes ayant grandi dans cette boutique.

She's a lady & I'm just a boy

26 novembre 2001

« Tout va bien se passer, Karoline. »

Je suis surprise par son geste, je regarde ma main dans les siennes. Ce geste ne lui ressemble tellement pas, ce n'est pas. Et sa voix, la douceur dans sa voix, je ne m'y attendais pas non plus. Il est plains de ressources, mais surtout de mystères. Je lui rendis alors un large sourire. Je le crois, je ne sais pas pourquoi, mais je le crois.

Quand le Gobelin annonce le numéro de la chambre de juste "Jem", il lâcha mes mains et je ressentis un vide étrange. Je ne sais pas quoi en faire, alors je les place entre mes jambes serrées, observant l'homme qui partage mon wagon. Son comportement changea, il avait l'air très concentré, trop concentré pour seulement se rendre dans un coffre à Gringott. Je le sens nerveux, mais je peux me tromper. Peut-être est-il simplement agacé de perdre du temps avec moi ? Je détaille tous ses moindres fait et geste, je l'étudie attentivement pendant qu'il ne fait pas attention à moi, pas même un seul regard dans ma direction. Je jette un oeil au gobelin, sérieux et austère, qui ne bouge pas d'un pouce. James à l'air de galérer à ouvrir son coffre, est-ce vraiment le sien ? Je pourrai très bien me renseigner. Coffre 358, je me le note à l'esprit. Je sursaute quand il frappe contre la porte, en colère. Je décide alors de me lever, peut-être lui faut-il juste un peu d'aide ?

« Est-ce que tout va bien ?»

Aucune réponse, je le vois marmonner et essayer des choses face à cette porte qui ne s'ouvre pas. Je fonce les sourcils, je ne sais pas si je devrai m'en mêler, mais foi de Barjow, on se mêle toujours de ce qui ne nous regarde pas.

« James, que vous arrive-t-il ? lancé-je à présent à ses côtés.
« Tout va bien, ma douce. »

Ma douce. Je bloque sur ce surnom bien audacieux de sa part. Mais je comprends par là que je ne dois pas le suivre, j'essaye furtivement de regarder par dessus ses épaules, mais je suis beaucoup plus petite que lui, alors je n'entraperçois pas grand chose. Son regard se fait dur, plus rien à voir avec l'homme qui m'a pris la même tout à l'heure pour me rassurer. Je recule donc et reviens m'assoir dans le wagon. Encore une lunatique, je connais que trop bien ce genre d'homme, et ils m'agacent. Je me bas déjà avec un Scott, inutile de me lancer dans la charité avec les gens que je ne connais pas. Cela vous regarde chez Jem le mystérieux. Quand il revient, ma tête est à l'opposé de la sienne, pas un mot, pas un regard. Je déteste quand on me rabroue de la sorte. Je suis Karoline Barjow, je suis quelqu'un, et je n'aime pas qu'on m'ignore à ce point. Il n'essaie même pas s'excuser pour son air et ses manières. Il reste silencieux à son tour. A vraiment ? Très bien, sachez que je détiens le record du monde de la bouderie en règle, demandez à Calvin, il saura vous dire. Je sors du Wagon sans un regard, même s'il se lève pour me laisser passer. Je mets l'argent dans le coffre familial et reprend ma place, je croise les bras sur ma poitrine et l'ignore tout le chemin du retour.

Dès que le gobelin nous ouvre, je n'émet aucune formule de politesse pour lui dire aurevoir mais je remercie le Gobelin et les Briseurs de Sorts, je file aussi vite que mes talons me le permettent, ils claquent sur les marche que je descends rapidement. Je souhaite mettre le plus de distance possible avec ce goujat, mais alors que je pensais l'avoir devancé, j'entends sa voix. Ne te retourne pas Karoline. Je sens alors qu'il m'attrape le bras et je suis bien obligée de m'arrêter.

« Quoi ? Vous avez oublié votre amabilité dans mon sac ?
- Je me devais de vous rendre ceci. »

Je regarde alors ce qu'il sort de sa poche. Mon mouchoir brodé. Il me le rend, et je regarde le mouchoir interloqué.

« L’attention était évidemment charmante mais je ne peux le garder. Je suis certain que vous comprenez. »

Non je ne comprends pas. Ce n'est pas le premier mouchoir que je donne ou que je prête. Oh attendez, attendez. Il... il croit que c'était un message ? Non mais je rêve. Je retiens un rire, je le regarde, mais d'où sort cet homme ? De quelle époque sort-il ?

« James, ce n'était pas une invitation, c'est un mouchoir, seulement un mouchoir pour un homme qui semait le chaos dans ma boutique dont le sol avait été fraichement nettoyé, alors s'il vous plait. Gardez-le.»

Je le remets dans sa main et la lui referme sur mon mouchoir.

« J'insiste aussi, vous apprendrez qu'on ne refuse rien à Karoline Barjow, monsieur James. Vous y compris !»

Je lui fais mon plus ravisant sourire et je baisse la tête en reculant d'une pas.

« Bonne soirée. »

Je le laisse là, interloqué, et le quitte sans me retourner, reprenant mon rythme endiablé de marche.

Mercredi 12 décembre 2001

Il neige, le sol en est recouvert, et c'est l'occasion de mettre mes bottes en fourrure, elles sont italiennes, ravissantes et très confortable. J'adore ce temps, j'adore cette ambiance à l'arrivée de Noël. La décoratrice qui sommeille à l'intérieur de moi adore décorer tout cet univers, guirlandes, bougies, n'en déplaisent aux hommes de ma famille. C'est aussi l'occasion de faire les boutiques de Noël, l'achat de nouvelles tenues d'hivers, l'achat des cadeaux, je gâte énormément ma famille, mais aussi la famille de Calvin, j'ai toujours une petite attention, une petite idée qui correspond à leur personnalité, leur goût. J'aime aussi offrir aux clients de la boutique. On rajoute toujours un petit quelque chose dans leur commande, des racines, de la poudre, une petit fiole, chaque année je change de thème et d'idée, et ça fait toujours son effet sur nos fidèles. Je suis toujours joyeuse pendant cette période, ma mère aurait été si heureuse, père me dit qu'elle était comme moi, qu'elle adorait Noël et offrir, et je suis honorée de lui ressembler là aussi. Et puis, je suis la seule femme chez les Barjow, je me dois de les materner, de les gâter. Ils ont besoin d'un peu de douceur et de magie ces bourreau de travail. Alors que je suis devant une vitrine de lustre et de bougie, je sursaute en entendant mon prénom, il me faut quelques secondes avant d'apercevoir juste Jem appuyé contre un lampadaire.

« Douce Karoline, quelle surprise de vous voir ici ! »
- Vous me suivez Monsieur James ? » répondé-je d'un sourire radieux avant de lâcher un petit rire pour signifier que je plaisante.

Me suit-il réellement ? Bien sûr que non, du moins je l'espère, mais si je ne l'avais jamais rencontré avant le mois de novembre, je dois dire que nos rencontres se font à présent régulières, est-ce que dans mon milieu c'est une coïncidence ? Non, jamais. Je me surprend à le détailler encore, je reconnais en lui un homme qui n'a pas de femme dans sa vie. Je le perçois car il ressemble à ça près à mon frère et mon père qui ne font pas attention à leur apparence. Il a besoin d'une femme dans sa vie. Il me donne l'envie de prendre soin de lui. Je devrai peut-être le tirer dans les boutiques et refaire son look. Cette idée me ravie, mais je ne suis pas sûre que socialement parlant cela soit correct, du coup je me retiens de le penser à haute vois. Et puis je ne connais pas vraiment cet homme, il a deux visages.

« Est-ce pour les fêtes de Noël tous ces achats ? »

Je regarde mes sacs, effectivement j'en ai quelques uns.

« Oh ça ? Pas seulement, c'est quotidien, si mon frère et mon père travaillent autant, c'est pour me payer tous ces sacs. Je suis le gouffre sans fond de Barjow et Scott Monsieur James. »

J'éclate de rire devant son regard surpris. Évidemment que je plaisante. Même si je suis toujours - pourrie - gâtée par ma famille et Calvin, tous ces achats sont payés par mon salaire d'Oubliator.

« Il est bon de se réunir en famille ces fins d’année. J'imagine que votre père doit vouloir convier aussi la famille de son associé pour cette occasion ?
- Mais tout à fait, d'ailleurs n'êtes-vous pas au courant ? Cette année, la soirée de fin d'année s'ouvre à bien plus de collaborateurs, des clients sont conviés, et je serai ravie de vous y voir faire un tour. Je vous invite officiellement. Vous devez connaitre le manoir familial Scott ? La réception aura lieu là-bas et c'est moi qui organise. »

Avant que James décline mon invitation, comme je sens qu'il s'apprête à faire. Je romps la distance qui nous sépare et le rejoins.

« Vous n'allez pas refusé l'invitation d'une Barjow ? Si vous désirez que nos transactions se passent toujours bien, je vous conseille de commencer par ne pas me vexer par un refus. »

Je vois qu'il réfléchit aux pour et aux contre. Ça mouline dans son esprit dites donc. Pourquoi est-ce aussi compliqué pour lui ? C'est quelqu'un qui visiblement ne veut pas se montrer. Mais il y aura tellement de monde, et tellement d'opportunité pour des gens dans ce milieu comme nous. Des rencontres, des bons plans, de quoi se faire des allier, de mieux connaitre ses ennemis. Il ne peut pas refuser. Il y aura les grandes familles de ce milieu, pour une trêve annuelle si je puis dire. Il finit par accepter et je sautille de joie sur place. Mais je reprends un air sérieux. Je mords ma lèvre, séductrice, et le regarde droit dans les yeux.

« Ai-je votre parole ?»

26 Décembre 2001 - Fête de fin d'année des collaborateurs

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La robe de Karoline

Tout est parfait. Avec l'aide de quelques personnes et l'accord de la majorité des Scott, j'ai pu organiser la soirée à ma guise. La décoration est somptueuse, je n'ai pas fait cela tout seule évidemment, j'ai été aidé, mais le choix des décorations, de l'ambiance, du repas étaient les miens. Je n'ai oublié aucun détail, et j'ai fais attention à chaque invités présents. Je me suis renseignée sur leurs goûts en matière de vin ou de repas, et il y en a pour tout le monde. Certains mets et boissons sont si rares qu'elle viennent agréablement étonner les invités. C'est l'effet voulu, en mettre plein les yeux, assoir notre puissance, notre côté perfectionniste. Il ne serait pas question de faire tâche et de bâcler les intérêts de cette soirée. Tout a été méticuleusement travaillé et réfléchi par mes soins et l'aide de sorciers doués proches des Barjow et des Scott.

Ici chez les Scott tout est raffiné, et je ne voulais nullement détruire cette réputation. Alors j'y ai mis le paquet. Ce genre de réception rapporte plus d'argent qu'on en dépense, il ne faut pas croire. Ce soir des contrats vont se conclure, des pactes, des missions. Ce soir, je suis dans mon monde, celui des affaires, celui du secret. Des collaborations vont se faire, d'autres se clôturer. Tout le monde est officiellement là pour fêter le Noël des affaires, mais personne n'est dupe, la majorité sont présents pour fouiner et récolter des informations pour leur propre boutique ou de leur propre business, quelle que soit leur profession. Des gens du Ministère, comme de simples employés du Chemin de Traverse.

Bienvenue en eaux troubles, où vous naviguez aux milieux d'une horde d'Augurey. Bienvenu chez les Scott.

Alors que la soirée bat son plein, que j'ai serré de nombreuses poignées de main aux cotés de Calvin, que j'ai réalisé plusieurs danses avec des clients et collaborateurs, je dois me faire à l'évidence que mon invité ne se présentera pas ce soir. Je suis déçue, et j'ignore pourquoi je le suis. Ce n'est pas le seul que j'ai invité ce soir, mais le seul qui manque. Il n'a pas tenu parole, et c'est quelque chose que je déteste. Les Scott, les Barjow, nous n'avons qu'une seule parole, même si parfois nous la tirons à notre avantage. Mais là juste Jem me déçoit, et je suis rarement déçue, ce sentiment m'angoisse et me rend malade. Attendez que je le revois, qu'il ne compte plus sur moi pour... Je sens une présence derrière moi, quelque chose de familier et de terrifiant à la fois. Je suis pourtant aux milieux de personnalités dangereuses, mais cette présence là me pousse à me retourner.

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« James ! Vous êtes venu ! »

Le sentiment de déception que j'avais ressenti s'envole en une fraction de seconde, pour laisser apparaitre de la joie sincère. Un sourire radieux s'accroche à mes lèvres. Mon cœur se met à battre la chamade étrangement. Sa présence vide immédiatement la pièce de toute autre personne. Il n'y a plus que lui et moi, et cette vision me déroute. L'angoisse me saisit soudainement et je ne suis rassurée que lorsque je sens les mains sécurisantes de mon fiancé sur mes hanches. Je me ressaisi et chasse cette idée dérangeante de mon esprit, je retrouve une consistance et des manières.

« Jem, je vous présente Calvin Scott, mon fiancé. »

Je vois que ses yeux se portent brièvement sur ma main gauche, où un beau diamant se trouve. C'est plus un bijoux de possession, qu'une réellement promesse de mariage, mais je ne fais pas part de la nuance. Si cela a surpris James, cela ne s'est pas vu sur son visage, il est resté impassible. Pourtant je me sens gênée tout à coup. Comme si j'avais commis une faute, et je ne fais jamais de faute. Mon fiancé et Jem finissent de se présenter et de faire quelques banalités d'usages, alors que je reste là, figée sur place, comme une poupée alors que je n'en suis pas une. Allez Karoline, que t'arrive-t-il ? Calvin explique poliment qu'il doit nous laisser pour continuer la tournée des invités et me suggère d'accorder une danse à Jem. Il demande à ce dernier de prendre soin de moi pendant son absence et m'embrasse tendrement la tempe avant de nous laisser. Calvin est toujours poli, Calvin est toujours parfait, mais j'aurai préféré qu'il le soit moins ce soir, et qu'il n'autorise pas James à danser avec moi par courtoisie.

Pourtant c'est une main dans la sienne et une autre sur son épaule qu'on se faufile dans la foule en train de danser. Une des sienne se glisse délicatement au bas de mon dos. Je le regarde, gênée. Une nouvelle fois j'ai ce sentiment d'être une enfant surprise à faire une bêtise. Je sens une atmosphère étrange entre nous deux. Une tension perceptible, mais je n'en connais pas l'origine. Est-il furieux ? Et-il surpris ? Déçu ? J'aimerai savoir, j'aimerai comprendre, peut-être que cela atténuerait mon sentiment, mon impression.

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Ce silence me déstabilise, et je n'aime pas être déstabilisée, il faut que je brise la glace.

« Vous n'êtes pas venu accompagné Jem ? »


@ Victoire

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le mercredi 12 décembre 2001. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes. Mais son arrogance et son désir de commander le pousse à rechercher un grimoire que les Scott semblent détenir ...

She's a lady & I'm just a boy
Karoline semblait être totalement le genre de personnes à adorer les fêtes de fin d’année. Son rire cristallin et son visage qui s’éclairait à chaque fois que son regard accrochait sur une nouvelle trouvaille faisait craquer à chaque fois un peu plus le cœur de James. Encore une fois, il se demandait comment il avait fait pour ne pas la rencontrer plus tôt et ne pas s’apercevoir qu’une fille aussi jolie faisait du commerce sur l’Allée des Embrumes.

Cependant, James ne devait pas se laisser distraire et devait avant tout penser à sa mission.

« Mais tout à fait, d'ailleurs n'êtes-vous pas au courant ? » s’exclama la jeune femme. « Cette année, la soirée de fin d'année s'ouvre à bien plus de collaborateurs, des clients sont conviés, et je serai ravie de vous y voir faire un tour. »

Le regard de James s’éclaira. Les mains derrière le dos, il s’était rapproché de l’étale que Karoline observait.

« Je vous invite officiellement. Vous devez connaitre le manoir familial Scott ? La réception aura lieu là-bas et c'est moi qui organise. »

Elle avait l’air si fière de le préciser. Une soirée au manoir familial. James ne pouvait rêver mieux. Et Karoline l’y invitait. Un sourire se dessina sur ses lèvres bien qu’il commença à lever la main pour décliner l’invitation. Il n’oserait se montrer trop empressé d’y répondre. Ce serait suspect …

« Je ne pense pas que … »
« Vous n'allez pas refuser l'invitation d'une Barjow ? » le coupa Karoline d’un ton ferme et sans appel. « Si vous désirez que nos transactions se passent toujours bien, je vous conseille de commencer par ne pas me vexer par un refus. »

James releva les yeux vers la jeune femme. Elle avait un sacré cran et une façon de dicter les ordres qui n’appartenait qu’à elle. Cette fois-ci, le sourire de l’homme s’élargit. Il était indéniable à présent qu’elle lui plaisait. Même s’il était trop vieux pour elle, même si elle avait affirmé que le mouchoir n’était pas une invitation, même s’il n’avait pas le temps pour les conneries de ce genre … Karoline Barjow lui plaisait.

« Eh bien … Je crois me souvenir que vous m’avez dit la dernière fois que l’on ne pouvait rien vous refuser, alors … J’accepte l’invitation. »

Il inclina légèrement la tête, montrant à quel point il se sentait humble d’être convié à ce genre de réceptions. Il était évident que les Scott allaient surement mettre le paquet pour impressionner la galerie. C’était l’une de ces familles qui aimaient dépenser sans compter juste pour soigner les apparences.

« Ai-je votre parole ? » insista la jeune femme, se mordant la lèvre d’un air tout à fait sexy.

James fit un pas, puis un autre, jusqu’à se retrouver à frôler le bras de Karoline. Puis il se pencha vers son oreille.

« N’oubliez pas de me réserver une danse, Miss Barjow. »

Et, sans échanger un mot de plus, ni un autre regard, il dépassa Karoline et poursuivit sa route sur le Chemin de Traverse. Il avait du temps avant la réception organisée mais il avait aussi du pain sur la planche. Il allait devoir faire un effort sur sa tenue et son apparence plus généralement. Un petit tour chez sa sœur serait certainement le bienvenu …

Mercredi 26 décembre 2001

« Par le caleçon de Merlin, ils voient vraiment les choses en grand chez les Scott ! »

James jeta un coup d’œil à sa sœur. Ils étaient arrivés dans la salle de réception des Scott et autant dire que Lisa n’exagérait rien.

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Lisabelle Davis, dite Lisa

La décoration était somptueuse et l’œil averti de James était sans cesse intrigué par les objets brillants et scintillants. La pièce était brillamment éclairée et plusieurs serveurs passaient entre les convives pour servir champagne, Whisky Pur Feu, Hydromel aux épices ou simple jus de citrouille. Aucun signe d’elfe de maison, bien que les Sang-Purs soient friands de ce type de créatures. James se doutait cependant que les elfes avaient été relégués bien au second plan pour ne pas détonner dans ce décor parfait.

Chaque personne ici présente s’était mise sur son 31 et James se sentait chanceux d’avoir reçu les conseils de Lisa pour ce soir. Son costume était simple mais élégant. Noir, contrastant avec une chemise et un nœud papillon blanc, il avait également fait un effort sur sa coiffure. Lisa avait usé de quelques sortilèges pour leur donner une forme plus élégante malgré la longueur et il s’était rasé, donnant à sa barbe de trois jours un air plus travaillé.

Sa sœur jumelle avait tellement entendu parler de cette soirée qu’elle avait insisté pour l’accompagner. Cette idée lui avait fortement déplu au départ. Il ne souhaitait pas que sa sœur soit mêlée à ses affaires. Cependant, d’un autre côté, Lisa réclamait de sortir en société, plusieurs mois après le décès de son fils. Il était temps de lui donner un coup de main pour qu’elle puisse refaire surface. Et franchement, quand on la regardait agir, on ne soupçonnait pas qu’elle avait vécu autant de drame ces dernières années.

« Qu’est-ce que tu regardes ainsi ? » lui demanda-t-elle en sentant son regard sur elle.
« Je m’assurais simplement que ma sœur n’attirait pas déjà tous les regards avec ton décolleté trop voyant. »

Lisa pencha la tête sur le côté, une moue amusée sur le visage.

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« Sérieusement, Jeremiah ? Tu veux que je te rappelle qu’il y a à peine deux mois nous fêtions nos 42 ans ?! »

Elle leva les yeux au ciel et soupira, comme se rappelant le poids des années. Mais James ne voulait pas voir ce pli soucieux sur son front et s’empressa de reprendre sa main.

« Allons boire un verre. »

Ils prirent une flûte de champagne chacun et trinquèrent à Noël. Le regard de James furetait partout. Il reconnaissait ça et là des visages familiers. Des commerçants du Chemin de Traverse, des anciens collègues du Ministère. Andrew Scott était-il présent ? James ne le voyait nulle part. En revanche, il avait déjà croisé le regard d’Anthony et avait levé son verre à son intention, un sourire provocateur aux lèvres. Anthony avait fait mine de se diriger vers lui, vite arrêtée par sa sœur, la jolie Alice, qui avait passablement ignoré James. Un peu plus tard, James avait également aperçu Angelo Scott. Il avait entendu la rumeur comme quoi le plus jeune des frères avait été récemment libéré de prison et son regard fou ne trompait personne. Il avait subi bien plus de traumatismes à Azkaban que pendant la guerre.

« Tu m’excuses un instant. » dit-il à sa sœur. « J’ai une personne à aller saluer. »

La bouche pleine de petits fours, Lisa l’encouragea à y aller.

James avait repéré le premier visage qu’il avait cherché dans cette foule : celui de Karoline Barjow. Bien sûr, il n’oubliait pas sa mission : trouver un Scott et discuter avec lui. Mais Karoline … Karoline lui avait promis une danse. Il s’approcha d’elle et n’eut même pas à poser une main sur son épaule qu’elle se retourna, comme ayant senti sa présence au milieu de cette foule de personnes.

« James ! Vous êtes venu ! » dit-elle, un sourire radieux accroché aux lèvres.

Elle portait une magnifique robe bleue nuit avec des gants blancs. Ses cheveux blonds étaient relevés en un chignon d’où s’échappait quelques boucles qui encadraient son visage. Elle était magnifique.

« Evidemment, ma d … »

Il s’interrompit au milieu du surnom qu’il allait lui attribuer en voyant arriver un homme. Un Scott, c’était indéniable. Le regard sûr de lui, affirmé, les mains posées sur les hanches de ce qui lui appartenait, c’est-à-dire Karoline, il ne quittait pas James des yeux.

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« Jem, je vous présente Calvin Scott, mon fiancé. »

Fiancé ? Evidemment. D’où le sentiment de possession et d’où le gros diamant au doigt. Karoline était fiancée. Il était surpris. Il ne s’attendait pas à cela. Pourtant … c’était logique, non, quand on y pensait ? Elle était une femme désirable, magnifique, que James avait aimé dès le premier coup d’œil. Et elle appartenait à un Scott, l’associé de son père. Logique.

Masquant sa surprise, James tendit une main à Calvin Scott.

« Ravi de vous rencontrer officiellement. J’ai eu affaire avec votre associé, Mr. Barjow, le frère de Miss Barjow. »

Il glissa un coup d’œil rapide à Karoline mais à cet instant, la personne qu’était Calvin l’intéressait énormément.

« Le plaisir est partagé, mettre un visage sur un nom est toujours plus agréable. » sourit Calvin.

C’était le seul Scott qu’il ne connaissait pas. Il en avait entendu parler sans jamais le rencontrer. Doué en affaires et particulièrement stratégique, Calvin ne semblait jamais rien laisser au hasard. Si Andrew, l’aîné, était un ennemi redoutable, Calvin devait l’être tout autant, mais dans un autre domaine.

« La réception est magnifique et je suis ravi de l’invitation que votre fiancée a porté à mon intention. » complimenta James en jetant un nouveau regard circulaire à la salle.
« Vous pouvez remercier Karoline, elle est toujours très douée pour ce type de réception. »

Calvin échangea un sourire tendre et fier avec Karoline, intriguant un peu plus la curiosité de James pour ce couple dont il ne soupçonnait pas l’existence encore quelques minutes plus tôt.

« Pourriez-vous lui accorder cette danse ? » demanda-t-il en entendant la musique entamer un nouveau morceau. « Je crains de devoir parler affaire. Au plaisir. »
« Moi de même. » répondit James avec un sourire de convenance.

Même s’il n’était que de façade, il était réellement ravi. Calvin dégageait quelque chose qui intriguait beaucoup James. Encore une fois, il se disait que ce Scott pourrait soit être un allié de poids, soit un ennemi redoutable.

« Puis-je ? » demanda alors James en se tournant à nouveau vers Karoline.

Il avait été étrange de constater à quel point la jeune femme s’était effacée d’elle-même pour laisser parler les deux hommes. Elle n’avait tout simplement plus existé. Calvin devait être fier du rôle de sa future femme. Mais Karoline Barjow pourrait-elle se contenter de ce rôle-là toute sa vie ?

Il prit sa main dans la sienne et l’encouragea à poser une main sur son épaule tandis que la sienne se posa délicatement au bas de son dos. Il la rapprocha doucement de lui et soudain la proximité le surprit. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas joué à ce jeu avec une femme. En réalité, il n’avait sans doute pas du danser avec une femme (mise à part sa sœur) depuis le départ d’Anna. Les quelques femmes qui avaient suivi les années suivantes n’avaient pas eu besoin d’un jeu de drague de ce genre.

Mais là, James devait bien constater que plus le temps passait, plus les rencontres s’enchainaient avec Karoline, plus leur lien devenait spécial. A moins que ce n’était que lui qui s’imaginait cette fausse idée ? Peut-être qu’il refaisait la même connerie qu’avec Anna ? Mais … Karoline ne dégageait pas la même aura que son ex-femme. Non, Karoline était forte, rusée et possédait quelque chose de magnétique.

« Vous n'êtes pas venu accompagné Jem ? » demanda-t-elle après quelques secondes à esquisser quelques pas de danse.

James ne la quittait pas des yeux. Il ne semblait jamais pouvoir se lasser de son visage. Après tout, il vivait comme s’il n’y avait pas de lendemain. Chaque jour il prenait des risques inconsidérés. Serait-il toujours en vie ? Serait-il toujours en liberté ? Serait-il toujours libre de voir qui il voulait voir ? Sa vie était remplie d’incertitudes.

« En réalité, si. » répondit-il. « Ma sœur m’accompagne. »

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Il la fit tourner sur elle-même avant de la rattraper d’une main assurée. Il avait déjà dansé avec Anna. C’était elle qui l’avait encouragé à apprendre à danser la valse et d’autres danses traditionnelles. Elle mettait un point d’honneur à toutes ces traditions. Elle adorait danser, mettre la musique à fond dans toute la maison, chantait à tue-tête. Elle était simple et adorait les gestes tendres et romantiques. Elle aimait les fleurs et les petits-déjeuners au lit.

Elle aimait. Tout simplement. Et il l’aimait.

Son regard quitta le visage de Karoline et se tourna vers les autres invités qui dansaient autour d’eux. Son regard croisa à nouveau celui d’Anthony qui flirtait avec sa sœur au buffet. James se mordit l’intérieur de la joue. C’était typiquement le genre de choses qu’il ne voulait pas voir. C’était pour cela qu’il aurait préféré que Lisabelle ne l’accompagne pas. C’était l’exposer à trop de danger. Elle en avait déjà assez bien bavé.

La voix de Karoline le ramena au visage de la jeune blonde. Et un sourire à nouveau sur le visage lorsqu’il répondit :

« Je vous déstabilise, n’est-ce pas ? »

Et, ne lui laissant même pas le temps de se justifier, il ajouta :

« Je le sens. Vos yeux sont sans cesse en train de chercher un visage familier, comme votre fiancé, pour vous rassurer. Et en même temps, je vous intrigue. Vous ne pouvez vous en empêcher de détailler chaque centimètre de mon visage. Sans parler de votre main qui se crispe et se décrispe dans la mienne. »

James fit une nouvelle fois tourner Karo avant de la lâcher d’une main et de la ramener contre lui. Il posa une main sur sa hanche alors qu’il collait son corps contre son dos.

« Vos battements de cœur s’accélèrent à chaque fois que je pose ma main sur vous et … »

Il rapprocha ses lèvres de l’oreille de la jeune femme.

« … quand je murmure près de votre oreille, vous frissonnez. »

Et, aussitôt, comme si de rien n’était, il la fit tourner sur elle-même et la ramena contre lui, reprenant leur position de départ, une main dans celle de la jeune femme et l’autre posée au creux de son dos.

« Mais je vais vous confier quelque chose, douce Karoline. Vous m’intriguez aussi. Enormément. »

La musique se stoppa et, alors qu’un sourire flottait toujours sur les lèvres de James, il s’inclina afin de remercier la jeune femme pour cette danse.

« Je vous libère, Karoline. D’autres invités semblent réclamer votre présence. » dit-il en indiquant d’un signe de tête un homme d’une soixantaine d’années lui faire signe d’approcher. « Nous nous reverrons. »

Et, après un baiser sur le dos de sa main, il s’éloigna. Il plongea dans la foule et disparut au milieu d’elle.

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Après s’être assuré que sa sœur ne risquait pas d’être importunée plus longtemps par Anthony, James s’était discrètement éclipsé de la salle de réception pour fouiller l’une des pièces de l’étage. Il y avait notamment la bibliothèque qui avait attiré son attention et de laquelle il se disait qu’il y trouverait certainement ce qu’il cherchait. Veillant à ce que personne ne le suive, il se glissa dans la pièce et referma la porte derrière lui avant d’allumer de sa baguette deux lampes. La bibliothèque était une pièce somptueuse, autant que le reste du manoir. Les étagères étaient en bois verni d’une couleur noire et sombre et contenaient de nombreux grimoires. En observant les premières tranches de ceux-ci, James s’aperçut qu’il s’agissait pour la plupart de manuels de sortilèges et de Potions. Certains concernaient aussi la politique du pays tandis que d’autres réunissaient l’arbre généalogique de la famille Scott et des autres familles de Sang-Pur.

Mais aucune trace du grimoire qu’il cherchait. A quoi ressemblait-il ? Aucune description ne lui avait été donné mais il se doutait qu’il s’agissait d’un livre à la reliure ancienne. Concernant la magie noire ou la magie du sang. Peut-être avec le sceau de Grindelwald ? Ou une rune toute aussi puissante …

Il allait commencer à fouiller une nouvelle étagère quand la poignée s’actionna. Il s’éloigna aussitôt des étagères pour se rapprocher du tableau à côté. Il tourna la tête en même temps vers le nouveau venu : Calvin. James prit la parole en premier.

« Pardonnez mon intrusion dans cette pièce. Je me doutais que je m’étais perdu mais … ce tableau a su attirer mon regard. » dit-il en désignant la peinture en question.

Celle-ci représentait Arthur Scott et son frère, comme l’indiquait la légende au bas du tableau.

She's a lady & I'm just a boy A853f0d7b303456c73bc797cc00eb0f6She's a lady & I'm just a boy Donald-sutherland-by-Roger_Curley
Arthur et Callum Scott

« Il est vrai que vous retrouver aussi éloigné du reste de la fête est assez incongru. » répondit Calvin en haussant un sourcil. « Vous cherchiez quelque chose avant de tomber sur ce tableau ? Les sanitaires peut-être ? »

L’homme avait une voix trainante, comme s’il était lassé de ce petit jeu. Se doutait-il que James lui avait menti ? Il devait s’efforcer de rester le plus vague possible pour ne pas attirer l’attention.

« Les vestiaires en vérité ! ou du moins mon manteau pour aller prendre l’air. » dit-il avec un sourire malicieux.

Calvin acquiesça doucement, comme s’il pesait le pour et le contre : James comprenait maintenant qu’il ne le croyait pas une seconde mais qu’il hésitait visiblement à jouer franc-jeu avec lui ou bien à continuer dans la stupide comédie dans laquelle ils s’étaient lancés.

« Vous avez été dans la mauvaise direction. Il fallait aller à droite et non à gauche dans le hall. »

James mima un hoquet de surprise avant de hocher la tête. Calvin n’était peut-être pas un stupide Scott comme Anthony. Peut-être avait-il lui aussi un rôle à jouer dans cette fratrie ?

« Je ne suis pas certain que vous teniez beaucoup de votre père. De votre mère peut-être ? » ajouta James en désignant à nouveau le tableau.
« A vrai dire, ni de l'un ni de l'autre. » répondit Calvin en venant se positionner juste à côté de James comme s’il découvrait lui aussi le tableau. « En revanche, il est de notoriété public que je ressemble fortement à mon grand-père maternel. »

Grand-père maternel … James essaya de réfléchir, mais il ne connaissait même pas le nom de jeune fille de sa mère alors c’était peine perdue.

« Ceci dit les histoires de famille sont souvent bien ennuyeuses ... A moins que vous ayez un attrait particulier pour les arbres généalogiques. »

Voyant là une porte de sortie, James commença à naviguer pour s’éloigner, afin de rejoindre la réception. Il était peu désireux de finir d’éveiller les soupçons de Calvin même si cette discussion aurait pu être plus fructueuse dans une autre situation. S’il s’était montré plus malin et qu’il n’avait pas été surpris dans cette pièce, James aurait pu interroger Calvin sur les grimoires de son manoir, mais dans ce contexte, l’interrogatoire était trop risqué.

« Pas vraiment, non. La mienne est d’un ennui affligeant. » se moqua-t-il.

Ce fut à ce moment-là que la porte fut poussée une nouvelle fois. Lisabelle se tenait là avec à ses côtés Karoline. James ne masqua pas sa surprise.

« Je te cherchais. » expliqua Lisa en glissant un regard complice à Karoline.

Les deux femmes se connaissaient-elles ? Ou avaient-elles déjà scellé une amitié complice en l’espace d’un quart d’heure ?

« Il se fait tard et j’aimerais rentrer. Tu es prêt à y aller ? »

James lança un franc sourire à sa sœur. Elle avait l’art et la manière d’être aussi honnête que pragmatique.

« Nous pouvons y aller. »

Lisa lança un coup d’œil à Calvin derrière lui et esquissa un sourire. James se retint de lever les yeux au ciel. Connaissant suffisamment sa sœur, elle devait sans doute se dire qu’elle trouvait Calvin à son goût mais James ne lui laisserait pas le loisir de continuer à ce petit jeu. Tout d’abord parce qu’il était le fiancé de Karoline qui se trouvait être dans cette même pièce, et ensuite, car avoir une sœur reliée à la famille Scott ne serait certainement pas un cadeau. Les Davis avaient eu assez de drames dans leur vie pour ne pas en rajouter en s’associant à cette famille.

« Mr. Scott, Miss Barjow, nous vous remercions chaleureusement pour l’invitation. » reprit James, alors qu’ils étaient tous les quatre sortis de la bibliothèque.

Il tenait sa sœur par le bras et adressa un signe de tête à Calvin qui s’éclipsa assez vite.

« Je t’attends dehors. » lui souffla Lisa en enfilant son manteau qu’un sorcier en service lui tendait.

James la regarda se glisser entre les portes entrebâillées de l’entrée avant de se retourner vers Karoline qui le regardait. Il s’approcha d’elle et leva la main pour remettre une mèche en place. C’était risqué, aussi près de la salle de réception. Mais ils étaient seuls dans ce couloir. Seuls sans compter l’homme qui gérait le vestibule et qui passait largement inaperçu.

« C’était une charmante soirée. Je suppose que Calvin Scott peut être chanceux d’avoir une femme avec autant de goût et d’esprit à ses côtés … »

L’interrogation était pesante. Il était évident qu’il draguait ouvertement Karoline. Mais était-ce simplement le fait qu’elle lui plaisait réellement ou bien jouait-il, comme pour tester autant les limites de Karoline que de Calvin ? Cet homme avait cet aura que tous les Scott dégageaient mais il respirait également autre chose. Autre chose qui titillait la curiosité de James. Ce ne serait certainement pas leur dernière rencontre …

« Et j’ose espérer que ma sœur ne vous a pas trop importuner. Elle n’est pas aussi fascinante que son frère. » dit-il avec un sourire amusé.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

James Davis

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She's a lady & I'm just a boy Avec James Davis

Son regard insistant sur moi me déstabilisait, il semblait m'analyser, se pourrait-il que cet homme soit légilimens ? Je brise cette gène avec une question dont il répond facilement.

« En réalité, si. Ma sœur m’accompagne. »
 «Votre sœur ? Vraiment ? Il faut que vous me la présentiez !» 

Ce serait l'occasion d'en connaître un peu plus sur lui. Je tords mon cou dans l'espoir de voir qui pourrait être sa sœur parmi tous les invités présents, mais personne ne nous regarde vraiment. Pas même Scott. Il est où celui là d'ailleurs ? J'ai un hoquet de surprise quand il me fait tourner sur moi même et me rattrape avec dextérité. Un sourire barre mon visage plus que jamais, cet homme sait vraiment bien danser et c'est très agréable. Cavlin me faisait danser avant, mais cela fait un moment qu'il n'a plus partagé une danse avec moi. Toujours pris par les affaires, en fait, il est toujours pris par tout, sauf par moi.

Je me délecte de ce moment, profitant d'admirer cet homme si intriguant, si passionnant alors qu'il est occupé à regarder l'assistance. Ses cheveux châtains clair, bouclé, faisant ressortir ses yeux bleus plutôt clairs. Il a un visage délicat mais pourtant très masculin, quand il est rasé comme ça on dirait les anges des films moldus que je regarde dans ma fille, avec un air coquin qui lui est propre. Je l'ai déjà vu moins soigné que cela, et dans ce cas là, il semble plus mature, plus dangereux. Aujourd'hui, on lui donnerait Merlin sans confession. Plus j'en sais sur lui, plus j'apprécie sa compagnie, mais je me garde bien de le dire. Il pourrait se penser spécial, hors il n'en est rien, bien que cela soit rare que quelqu'un attire autant ma curiosité et retienne autant mon attention.

 « Vous ne semblez plus être avec moi cher cavalier.» 

Et je ne supporte pas ça. Je fronce les sourcils avant de lui adresser un sourire satisfait alors qu'il me regarde à nouveau. J'estime avoir le droit de retenir toute son attention, j'ai mis plus de trois heures à me préparer, de plus je suis déjà assez invisible aux yeux de Scott pour mériter si peu d'intérêt.

« Je vous déstabilise, n’est-ce pas ? »
 « Je... Je vous demande pardon ?!» 
« Je le sens. Vos yeux sont sans cesse en train de chercher un visage familier, comme votre fiancé, pour vous rassurer. Et en même temps, je vous intrigue. Vous ne pouvez vous en empêcher de détailler chaque centimètre de mon visage. Sans parler de votre main qui se crispe et se décrispe dans la mienne. »

Mon cœur bat la chamade et s'accélère encore plus qu'en il me fait à nouveau tourner pour me ramener contre son torse. Je déglutis alors que je sens sa main dans mon dos et ma poitrine contre lui. La pièce semble se charger en électricité, je regarde alors autour de moi, cherchant Calvin ou tout autre personne présente qui pourrait me rassurer d'un regard et me sauver de cette impasse. Il a raison, il a absolument raison, cet homme m'attire comme il me repousse. C'est comme si j'étais attiré par son côté sombre, et je me connais, ce n'est jamais bon pour moi.

« Vos battements de cœur s’accélèrent à chaque fois que je pose ma main sur vous et … »

Mon cœur s'arrête net quand il se penche vers mon oreille. Sa voix est comme un envoûtement, peut-on autant apprécié un son produit par des cordes vocales autrement que lors d'un chant ?

« … quand je murmure près de votre oreille, vous frissonnez. »

Ma poitrine monte et descend rapidement contre son torse. Moi qui d'habitude trouve toujours à redire, je suis incapable de prononcer le moindre mot. Et comme pour me faire reprendre mes esprit, une fois encore il me fait tourner pour reprendre notre position initiale et beaucoup plus correcte pour une danse de réception.

« Mais je vais vous confier quelque chose, douce Karoline. Vous m’intriguez aussi. Énormément. »

Mes yeux se figent sur son regard. Douce Karoline. Il m'a appelé Douce Karoline ? Je devrai m'offusquer, le repousser, mais je n'en fais rien, je suis bien trop choquée par sa confidence. La musique s'arrête, et je reviens dans la réalité. Une réalité bien froide après cette danse. Je le regarde s'incliner et fait de même plus timidement.

« Je vous libère, Karoline. D’autres invités semblent réclamer votre présence. Nous nous reverrons. »

Mon regard suit le sorcier qui me sollicite. Je reste quelques instants en suspend, sans bouger, regardant le dos de la main qu'il vient de baiser avant de disparaître dans la foule d'invités. Le vieil homme est un client régulier de la boutique, il connaît mon père depuis toutes ces années. Sa conversation ne m'intéresse pas, mais je fais semblant, tout en ayant à l'esprit Jem.

✭✭✭✭✭✭✭✭✭✭✭

Après la danse, je me suis dirigée vers les petits fours pour les goûter et m'assurer de la qualité quand une belle brune est venue me rejoindre.

« Je vous ai vu danser avec mon frère. Je me demandais ce qui l'avait amené dans cette soirée. »

Même si je suis blonde, je suis loin d'être stupide, et je fais vite le lien avec la sœur de Jem. Je m'en vois ravie et lui offre mon plus beau sourire, même si son affirmation m'a quelque peu troublé.

 « Karoline Barjow, enchantée !» 
« Lisabelle, mais appelez moi Lisa. »

Son sourire est communicatif. J'essaye de trouver un air de ressemblance à son frère, mais en dehors du fait qu'ils sont beaux et semblent tous les deux avoir du caractère, je n'en trouve pas. Je note qu'elle ne m'a pas dit son nom de famille. Décidément les deux sont mystérieux. Mais je suis trop polie pour relever cela à haute voix.

« Vous êtes la fiancée de Calvin Scott n'est-ce pas ? »
 « C'est... il n'y a encore rien d'officiel pour le mariage mais effectivement je partage sa vie depuis quelques années.» 
« La grande famille Scott ! »

Je lui offre un sourire plus modéré. Je suis au courant que cette famille fascine autant qu'elle incite la crainte. Si on prend chaque membre un par un, ils ont tous leur particularité, leur atout, leur faiblesse. Chaque membre est une pierre solide de cette famille, quiconque voudrait les atteindre serait perdu, et je préfère effectivement faire parti de cette famille à l'heure actuelle que contre eux.

« Mon frère semblait ravi que vous partagiez cette danse avec lui, j'ai rarement vu un sourire aussi sincère sur son visage. »
 « Vous m'en voyez ravie, je suis toujours soucieuse de savoir que les gens se sentent bien dans les réceptions que j'organise sous convers de la famille Scott. Savoir que votre frère apprécie ce moment est une vrai reconnaissance.» 
« Vous ne l'auriez pas vu d'ailleurs ? »
 « Non.. »  je regarde autour de moi et ne le trouve pas. Ni lui, ni mon cher fiancé d'ailleurs.  « Non... mais je connais la maison, je peux vous aider à le chercher. » 

N'allez pas croire que j'ai envie de le revoir, je veux juste rendre un service à Lisa. En tant qu'hôtesse pour la soirée, je me dois de contenter tout le monde, c'est la réputation d'une famille qu'il faut tenir. Nous échangeons alors que nous traversons les différentes pièces, sans trouver son frère. J'adore cette fille, et c'est rare, je ne supporte pas la gente féminine en dehors d'Alice Scott. Mais Lisa a quelque chose chez elle qui m'attire, quelque chose de sombre comme son frère, mais c'était différent, ce n'était pas la même ombre sur elle. Son sourire semblait caché une profonde tristesse, rendant la jeune femme touchante. Je rigole à une de ses blagues avant d'ouvrir une autre porte. Tombant nez à nez avec mon Scott et son frère.

« Je te cherchais. » dit-elle en me regardant. « Il se fait tard et j’aimerais rentrer. Tu es prêt à y aller ? »

je regarde Jem et Calvin, que faisaient-ils là tous les deux ? De quoi parlaient-ils ? Si je le demande à Calvin, il ne me répondra jamais. Ou me dira que ce n'était rien. Parfois mon frère et lui veulent m'exclure de leur business et cela me rend folle, je le leur fais savoir. Mais là, plus que tout, j'aimerai savoir. Que font-ils en affaire avec ce Jem ?

« Nous pouvons y aller. »

Je me rapproche de Calvin qui passe une main autour de ma taille alors que nous sortons de la bibliothèque. Aussi rapidement qu'il la pose, il l'enlève pour saluer tout le monde avant de repartir à la réception. Ma frustration se lit sur mon visage. Aussi Lisa laissa son frère quelques secondes avec moi. Je me retiens de faire un pas en arrière quand il s'approche de moi, tout comme je me retiens de repousser sa main qui replace une de mes mèches de cheveux correctement. Tout mon épiderme réagit à ce contact, et mon cœur s'emballe une dernière fois. Il ne devrait pas, je ne devrai pas. Pas aussi proche des regards indiscrets, pas ici, chez les Scott.

« C’était une charmante soirée. Je suppose que Calvin Scott peut être chanceux d’avoir une femme avec autant de goût et d’esprit à ses côtés … »
 « Je... »  je racle ma gorge.  « … je suppose, oui. » 

Trouvant un peu de courage, je me penche à mon tour vers lui, murmurant moi aussi à son oreille, comme il l'avait fait plus tôt.

 « Aussi je ne suis pas sûre que Calvin Scott apprécierait que sa fiancée soit draguée dans sa propre réception. » 

J'aimerai pourtant qu'il soit jaloux, qu'il manifeste un quelconque intérêt en ce moment même. La passion des premiers jours n'est plus.

« Et j’ose espérer que ma sœur ne vous a pas trop importuner. Elle n’est pas aussi fascinante que son frère. »
 « Vous avez une bien haute estime de vous même. »  je souris en haussant les épaules, la tête droite, un sourire malicieux.  « Mais j'apprécie cela. » 

Je me décale d'un pas pour briser cette proximité qui devenait bien trop gênante et perturbante.

 « A bientôt James. » 

Je ne défais pas mon regard du sien jusqu'à ce qu'il doive le briser pour regagner sa sœur dehors. Je respire à nouveau, tout ce temps j'avais retenu ma respiration. A quoi est-ce que tu joues Karoline ?

✭✭✭✭✭✭✭✭✭✭✭

Je rentre chez moi alors que j'ai eu une journée éreintante. Des petits malins ont décidé de partir en balais au lac du Loch Ness. Des centaines de touristes moldu ont vu ce petit défilé, et les Oubliator qui s'occupe du lac – car oui la créature existe bien – se sont senti submergé pour gérer la foule. Je suis donc intervenue avec quelques collègues. A présent, à moi seul, je suis capable d'oubliéter une dizaine de personne en même temps, je suis l'une des seules à savoir le faire dans mon équipe. Le plus doué d'entre eux ne dépasse pas les 6 personnes. Je me suis beaucoup entraînée pour ça, mon sortilège et ma concentration est excellente. Je me souviens de ce que m'avait dit mon professeur à l'UMS. Ce travail nécessite des penseurs rapides et des personnes qui ne se stressent pas facilement. Ce métier ne peut être fait que par des personnes ayant un goût des interventions magiques accidentelles, et qui aime régler des situations insolites et parfois catastrophique pour le Code international du secret magique. Ce département est destiné aux personnes altruistes qui savent comment gérer et arranger les dégâts des autres. « Vous devez être solide Karoline ». Depuis 7 ans je me répète tous les jours ce discours. Ce métier m'a permis de voyager partout dans le monde. Milieu sorcier ou moldu.

Je pense irrémédiablement à ma mère quand je termine une journée. Parce qu'au lac, j'étais au milieu de moldu. Je suis distraite quand j'entends un bruit derrière moi, je n'y prête pas vraiment attention. Au moment où je monte les deux petites marches de mon appartement en ville, dans une rue calme de Londres, je suis attirée en arrière, une baguette sur ma tempe. Je pousse alors un cris qui vient être étouffé par une main.

«  Pas un mot, pas un bruit où nous n'hésiterons pas à user d'Avada. »

Et c'est ce que je fais, je me tais, j'étouffe mon cris, j'étouffe ma peur. On met un sac en tissu noir sur ma tête, je ne vois plus rien.

« Suis nous sans résistance, sinon c'est le même dilemme. »

Je me laisse faire et transplane rapidement dans un lieu que je ne connais pas. On enlève le tissu sur mes yeux et j’aperçois une grande pièce désaffectée, comme dans un entrepôts. Les briques sont typiques de Londres, je suis donc toujours en ville. Les vitres sont sales et laissent péniblement passer la lumière, mais elles sont hautes, bien trop hautes pour voir dehors où pour m'échapper. On me balance sur un matelas qui se trouve là au sol. Sale et troué. Mes lèvres commencent à trembler, j'ai envie de pleurer mais je n'en fais rien.

 « Qu'est-ce que vous me voulez bon sang ? Vous êtes dingue ! Vous ne savez pas qui je suis ! » 
«  Au si au contraire ma jolie, on sait très bien qui tu es. Tu es Karoline Barjow, fille du fils Barjow, fiancée de Calvin Scott. Tu n'as pas été enlevé par hasard. »

Je réalise que je n'ai plus ma baguette et qu'un sorcier s'amuse avec elle, la faisant glisser entre ses doigts. Alors que je me relève furieuse, un troisième sorcier me repousse avec violence sur le matelas, je rebondis dessus et ma tête frappe alors le sol poussiéreux. Je lâche un cris de douleur et sent quelques chose de chaud couler sur mes cheveux, du sang.

 « Vous êtes malade ! Qu'est-ce que vous me voulez à la fin ? » 
«  Ne t'inquiète pas, nous ne voulons rien de toi. Tu dois juste rester là, gentiment, en fermant ta grande gueule. Et n'essaye même pas de t’échapper , derrière cette porte, les couloirs sont de véritables labyrinthes et des sorciers sont postés derrière chaque porte. »

J'offre un sourire à tous les sorciers présents en guise de défis. Ils sont quatre ici dans la pièce. Celui qui n'avait pas encore parlé ni bougé s'approche de moi. Il me relève du sol par le menton, ses doigts s'enfoncent dans mon cou et me font mal. Je grimace alors que je lui fais face maintenant.

« Nous allons voir maintenant chère Karoline, s'ils arriveront à te retrouver vivante. »

La voix de mon professeur raisonne en même temps que mon mal de tête. «  Vous devez être solide Karoline » je dois l'être autant de temps qu'il le faudra pour que mon père, mon frère ou Calvin me retrouvent. Je ne dois pas pleurer, j'ai envie de pleurer. J'ai envie de me recroqueviller sur ce lit miteux. J'ai envie d'appeler ma mère. J'ai peur, j'ai affreusement peur, mais je suis une Barjow, je dois rester fière, forte. Les hommes s'en vont, me laissant seule à présent, mais j'entends qu'un garde reste derrière la porte. Il faut que je trouve une solution, il faut que je sorte d'ici. Ils viennent de dire qu'ils vont me tuer !

:copyright:️ Justayne


Dernière édition par Karoline Barjow le Lun 4 Sep - 15:49, édité 1 fois

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"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
on a besoin de trois fois rien pour être sauvé"

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le mercredi 26 décembre 2001. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes. Mais son arrogance et son désir de commander le pousse à rechercher un grimoire que les Scott semblent détenir ...

She's a lady & I'm just a boy
« Vous avez une bien haute estime de vous-même » répondit Karoline avec un sourire. « Mais j'apprécie cela. »

Elle était mal à l’aise, nerveuse. Cela se sentait à sa voix qu’elle s’efforçait de maîtriser et au pas qu’elle fit en arrière pour s’éloigner. Avait-elle peur de Calvin ? De James ? D’elle-même ?

« A bientôt James. »

James la regarda, la bouche légèrement entrouverte, comme étonné par sa réaction. Il voulait faire un pas supplémentaire dans sa direction, la titiller davantage. Mais quelque chose le retenait. A son tour, il fit un pas en arrière. Puis il inclina respectueusement la tête avant de tourner les talons pour détacher son regard de celui de Karoline.

« Eh bien, ce n’est pas trop tôt … » s’amusa Lisa une fois qu’il arriva dehors.

Quelques flocons avaient commencé à tomber du ciel mais il ne faisait pas assez froid pour que la neige tienne au sol. James ne répondit pas et tendit son bras vers Lisa, sans un mot. Sa sœur le regarda un instant, étudiant son visage, avant de prendre son bras. Ils transplanèrent aussitôt.

✭✭✭✭✭ Jeudi 17 janvier 2002 ✭✭✭✭✭

La réunion se déroulait dans un des hangars près de la Tamise. James détestait ce genre d’événements. Autant de membres de l’organisation présents dans un seul et même endroit ne lui disait jamais rien qui vaille. Un seul coup de fil à un Auror et ils seraient tous faits comme des Niffleurs ! Les bras croisés, James était appuyé contre un mur. Il observait Avery et Dixon discuter dans un coin avec deux autres hommes. De temps en temps, le regard de Lance Avery se tournait dans sa direction et cela finissait de mettre les nerfs de James à vif. Ces gars-là préparaient un mauvais coup c’était évident. Serait-ce dirigé entièrement contre lui ? Ou profiteront-ils du prétexte pour se débarrasser de James ? Il devait être sur ses gardes, c’était une obligation désormais.

Deux chefs de l’organisation apparurent alors sur l’un des escaliers en hauteur du hangar et d’un sortilège, firent stopper les discussions. James se redressa et observa les deux hommes. Âgés d’une soixantaine d’années, c’étaient des sorciers respectables qui n’avaient aucune envie de perdre du temps ni de l’argent. Après les habituelles recommandations de l’organisation, l’un des chefs leur parla du jeu Maléfices et Sortilèges. Visiblement ce jeu préoccupait même le grand patron ! James haussa un sourcil, passablement ennuyé. A côté de lui, Avery et Dixon parlaient toujours avec agitation. Intrigué et poussé par la curiosité, James choisit de se décaler pour entendre un peu mieux l’objet de leur discussion.

« … pouvoir faire chanter Scott de cette manière. »
« Encore faut-il qu’il l’ait en sa possession. » répliqua Avery.
« Bien sûr qu’il l’a ! T’as entendu ce que disait la prophétie ? Le dernier possesseur du grimoire était un Scott. »

Alors c’était de ça qu’ils parlaient. James sourit malgré lui et secoua la tête. Eux aussi étaient sur le coup du grimoire perdu. C’était évident. Tout le monde dans l’organisation en parlait. Jamais aussi ouvertement cependant, de crainte d’être rabroué par leurs supérieurs qui pourraient penser à un coup d’état contre le grand patron. James croisa les bras devant lui, essayant de se donner une contenance, le regard rivé vers le chef qui parlait toujours, mais l’oreille tendue vers le groupe d’hommes.

« Les Scott sont nombreux ! » répliqua un troisième homme. « Si ce n’est pas Calvin qui l’a, la jeune Barjow ne nous sert à rien. »

James fronça les sourcils. Calvin ? La jeune Barjow, Karoline ?

« Dans ce cas, on s’en débarrasse. Inutile de s’encombrer avec une folle pareille. » prévint Dixon. « Si samedi, on n’a toujours rien, elle finira au fond de la Tamise. »

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Michael Dixon

Perplexe, James tourna la tête vers le groupe d’hommes. Grossière erreur. Lance Avery le regardait droit dans les yeux. Avait-il compris qu’il les écoutait ? James soutint son regard mais il sentait qu’il avait commis un impaire. Les hommes applaudirent alors autour d’eux, les deux chefs ayant terminé leurs discours. Sans le lâcher du regard, Lance se mit à applaudir à son tour. James profita de la distraction pour s’éloigner du groupe.

De ce qu’il avait compris, Lance et Mikaël cherchaient à mettre la main sur ce grimoire. Ils avaient parlé de Calvin et de Karoline et menaçaient de s’en débarrasser samedi … Karoline était en danger. Avait-elle été enlevée ? Séquestrée ? L’avait-on violenté ? Cette idée le mettait en rage. Encore plus que l’idée que des idiots pareils se retrouvent en possession du grimoire avant lui. James devait agir. Et vite.

La réunion était terminée et en jetant un nouveau regard autour de lui, James se dit qu’il était temps de décamper au plus vite. Quelques sorciers commençaient déjà à transplaner, guère envieux de prolonger cette conférence. Mais alors qu’il commençait à se concentrer, une main se posa sur son épaule. James se retourna pour faire face à Lance.

« Tiens, Lance ! »

D’un sourire poli, James salua son collègue.

« Jem. » répondit Lance, les mains dans les poches, nonchalant. « Tu as surpris notre conversation tout à l’heure. »

James ouvrit la bouche avant de rire.

« Surpris n’est pas le mot que j’aurai employé. Vous ne parliez pas de manière privée sinon vous n’auriez pas parlé au milieu d’une foule pleines de bandits et de meurtriers. »
« Tu as raison. » répondit calmement Lance. « Tu sais donc pourquoi je suis là. »

James haussa un sourcil, peu certain de ce que Lance voulait signifier.

« Joins-toi à nous. » reprit Lance. « Nous avons la fille Barjow avec nous. Nous pouvons faire chanter sa belle-famille en lui envoyant petit à petit des morceaux. »

Un sourire s’étira sur les lèvres de l’Oppresseur. A présent, la plupart des membres de l’organisation avait transplané et James ne voyait même plus Michael Dixon ou les deux autres membres.

« Supposons que vous réussissiez à avoir le grimoire … vous comptez le diviser en quatre parties égales ? »

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Lance Avery

Lance rit et baissa la tête, doucement amusé par les taquineries de James qui le regardait pourtant d’un air très sérieux.

« John et Orion ne sont pas un problème. Quant à Michael … il n’est qu’un moyen d’arriver à mes fins. Mais, toi et moi … nous pourrions rebâtir quelque chose. »

James étudia un instant l’homme. Était-il en train de dire qu’il était prêt à se débarrasser de ses trois autres associés rien que pour travailler avec James ? Ce dernier éclata de rire.

« Pardonne-moi. Mais … sérieusement ? » dit James avec un rire dans la voix. « Tu comptes trahir tes trois associés pour te mettre avec moi ? Et qui me dit que tu ne me trahiras pas ensuite ? »

Lance sourit, comme si toute cette discussion avait déjà été imaginée dans son esprit, comme s’il avait prévu chaque mot que James lui sortait. Cette constatation déplaisait beaucoup à James qui s’arrêta de rire.

« Je ne ferai pas de Serment Inviolable si c’est ça que tu cherches à me dire. » reprit Lance. « Mais, je sais que j’ai besoin de toi. Tu es doué. En tant qu’ancien Auror, tu sais te battre et tu as l’expérience des années. »

Était-il en train de le complimenter ?

« Mais tu as aussi besoin de moi. Je suis beaucoup plus stratégique et réfléchi que tu ne l’es. A nous deux, nous pourrions faire de grandes choses. »

James ne répondit rien, intrigué par la proposition. N’était-ce pas Lance qui l’avait menacé deux jours plus tôt avant l’arrivée d’Andrew ? Cette discussion ne lui inspirait pas confiance, c’était évident. Mais parfois, il était préférable de se taire, même si James mourrait d’envie de faire autre chose.

« Penses-y. »

Lance eut un sourire en coin, inclina légèrement la tête puis disparut dans un tourbillon. James avait perdu tout sourire et regardait encore l’endroit où l’homme avait disparu. Désormais, il n’y avait plus personne dans le hangar et le silence du lieu accompagna les pensées de James.

Karoline était en danger. C’était certain. Mais James avait peut-être une chance d’obtenir le grimoire. La proposition était tentante bien que l’idée de faire équipe avec Lance ne lui plaisait guère. Ce sorcier, bien que jeune, était en effet un fin stratège. Il ne serait pas aisé de se débarrasser de lui plus tard. Et comme avait soulevé l’un de ses hommes, encore fallait-il que le grimoire soit en possession de Calvin Scott. Et si jamais il était entre les mains d’un cousin éloigné ? Ou entre les mains du fou Angelo ?

James allait devoir faire un choix.

✭✭✭✭✭ Vendredi 18 janvier 2002 ✭✭✭✭✭

Aucun sorcier des Mikaelson n’est venu s’attaquer à sa maison ce soir-là. James avait essayé d’ajouter un ou deux sortilèges de protection mais il devait avouer être un peu rouillé à ce sujet. Et hors de question de faire appel à un Tireur d’élites du Ministère, il poserait beaucoup trop de questions. En tout cas, la nuit avait aidé James à prendre une décision.

Il allait aider Karoline. La sortir de là. Et combattre ses collègues. S’il arrivait à sauver Karoline et à la ramener saine et sauve auprès de Calvin Scott, celui-ci lui devrait une fière chandelle et il serait ainsi plus aisé de se rapprocher de lui dans ce contexte et donc de pouvoir fouiller de nouvelles pièces jusqu’à trouver ce satané grimoire. De plus, cela lui permettrait de se débarrasser de deux de ses collègues encombrants, à condition que Lance ne file pas à l’anglaise, en bon Avery qu’il était.

Il était encore tôt quand James arriva à la boutique de Chez Barjow et Scott. La sonnette retentit et cela lui rappela sa première rencontre avec Karoline. Il se surprit à espérer que tout cela n’avait été que pur mensonge inventé par Lance et Mikaël et que Karo l’attendait au comptoir. Mais Karoline n’était pas là. Au contraire, Calvin Scott se trouvait là, penché sur une carte, le fils Barjow à ses côtés. En voyant James débarquer, les deux hommes relevèrent la tête vers lui.

« Messieurs, bonjour. » lança James.
« James... Bonjour. » répondit Calvin.

Préoccupé, il baissa aussitôt la tête sur la carte que Mike et lui regardaient.

« Inutile de perdre notre temps en politesse. » reprit James. « Je sais que votre fiancée a été enlevée. »

James regardait Calvin droit dans les yeux car c’était à lui qui s’adressait. Le fils Barjow ne l’intéressait guère plus.

« Je ne vais pas demander comment vous l'avez appris... puisqu'il n'y a pas de temps à perdre comme vous l'avez si justement fait remarquer. »

Calvin semblait préoccupé. Non, irrité. En colère. Par l’intrusion de James ? Ou était-ce la perspective d’avoir manqué quelque chose dans l’enlèvement de sa dulcinée ? Mike regarda tour à tour Calvin puis James avant de replier la carte et de s’éclipser dans l’arrière-boutique. Etonnant qu’il ne soit pas plus intéressé par le sort de sa sœur.

« Les Aurors sont-ils sur le coup ? » demanda-t-il d’un ton sérieux en approchant du comptoir.
« Pas encore, à vrai dire cela concerne des affaires personnelles qui pourraient nuire à la famille... »

James eut un sourire.

« Je comprends le point de vue. Ici, nous en sommes tous là. »

Par « ici », James faisait clairement référence à l’Allée des Embrumes ainsi qu’à ses occupants. Personne n’était tout à fait innocent dans le coin et chacun avait des secrets à laisser cacher sous le tapis. Alors, la perspective que l’autorité vienne y mettre son nez n’enchantait jamais. Non, en général, les personnes du coin se débrouillaient entre eux quand il y avait un problème.

« Vous êtes là pour aider ? » reprit Calvin. « Je ne savais pas que vous étiez assez proche de Karoline pour vous soucier de sa disparition. Mes excuses, je vous en aurais informé dans le cas contraire. »

Calvin semblait à présent plus ennuyé et fatigué. Depuis combien de temps Karoline avait-elle disparu ? Avait-il pris le temps de manger ? De dormir ? James secoua la tête.

« Disons que je regrette qu'une personne comme elle se retrouve dans une pareille position. » dit-il. « Je peux en effet être utile. Je crois savoir qui la détient et donc pouvoir m'infiltrer pour la sortie de là. »

Mike avait repassé la tête dans la boutique, intrigué par la tournure que prenait la discussion. Il s’avança un peu, les bras croisés devant lui comme pour intimider. De son côté, après un rapide coup d’œil vers Mike, Calvin hocha la tête.

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Mike Barjow

« Je vois. Et bien vous en savez déjà plus que nous deux. »

Mike et Calvin échangèrent un regard dubitatif. Ils semblaient peser silencieusement le pour et le contre de s’allier à James.

« A défaut d'être utile sur le terrain, nous pouvons vous fournir ce qu'il vous faut. Avez-vous besoin de quoi que ce soit ? » reprit finalement Calvin.
« Je crois savoir que votre frère est récemment sorti d'Azkaban. Ses dons pourraient m'être très utiles... » sourit James.
« Angelo ? » s’étrangla Mike en jetant un regard peu enchanté vers Calvin.

Angelo Scott. La légende disait-on ! Un peu fou mais particulièrement doué pour marquer les esprits de ses ennemis. Il serait parfait pour ce rôle. Si peu qu’il souhaite renouer les liens familiaux …

« Entendu, je vous mettrai en contact. » répondit finalement Calvin, la mâchoire crispée. « Je ne sais pas s’il répondra favorablement, mais je ferais en sorte qu'il le fasse. Autre chose ? »

Bien. James n’aurait pas pu espérer que cela soit plus facile. Les mains derrière le dos, il se rapprocha du comptoir, un sourire amusé aux lèvres :

« J'aurai bien demandé un peu de poudre d'obscurité et une de vos cartes enchantées de Londres mais je craindrai d'abuser ... »

Un sourire aiguisé traversa le visage de Calvin tandis que Mike cherchait à prendre la parole pour refuser.

« Entendu. Vous êtes dur en affaires mais c'est moi qui ai besoin de vos services. »

James haussa un sourcil et jeta un sourire amusé vers Mike qui lui donnait ce qu’il lui réclamait. Brave garçon …

« Avons-nous un accord ? »

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Calvin Scott

James mit la poudre d’obscurité dans sa poche et la carte dans la poche intérieure de son manteau avant de tendre une poigne de main à Calvin par-dessus le comptoir.

« Vous ne le regretterez pas. Demain matin au plus tard, votre fiancée sera bien au chaud dans son lit. »

Calvin haussa un sourcil, comme étonné devant une telle certitude.

« J'ai hâte de voir ça. »

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Un vent glacial soufflait dans les rues de Londres. James avait remonté le col de sa cape et marchait d’un pas rapide jusqu’à la boutique Mikaelson, située sur l’Allée des Embrumes. Il jeta un coup d’œil au jeune homme qui l’accompagnait. Angelo avait copié à la perfection le physique et la manière de marche de Aidan James, un soldat fidèle à James. Tous les deux arrivèrent devant la boutique Mikaelson alors que Lance Avery refermait le store de la porte.

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Aidan James

« Jem ! » s’étonna Lance.

Il considéra un instant Aidan avant de hausser un sourcil en direction de James.

« J’ai réfléchi. J’en suis. » répondit James.
« Oh. Excellente nouvelle. »

Lance l’étudia un instant en disant ses mots, comme si le scanner dans ses yeux pouvait déterminer si l’homme face à lui mentait ou non. Puis il tourna la tête vers Aidan, le scrutant de la même façon.

« Que fait-il là, c’lui-là ? »
« Il est avec moi. Il m’est fidèle et nous sera très utile. »

Lance ne lâchait pas Aidan du regard et pendant un instant, James craint que l’homme ne sache qu’il était dupé. Mais comment aurait-il pu le savoir ? Aidan dit quelques mots et cela parut convaincre Lance qui eut un sourire.

« Allons-y. Michael veut se débarrasser du corps avant que le jour ne se lève demain. »

James fronça les sourcils.

« Le corps ? Elle est déjà … morte ? »

James eut des difficultés à prononcer ce mot. Pourtant, lui aussi était un tueur. Il avait déjà fait pire que séquestrer et assassiner froidement. Mais là, il s’agissait de Karoline. Lance parut amusé.

« Non, pas encore. Mais ça ne devrait pas tarder. John et Orion voulaient encore jouer un peu avec elle. On y va ? »

James essaya de refouler le grondement qui menaçait de monter de sa poitrine à ses mots. Ce fut Aidan qui répondit à sa place. James et Aidan s’accrochèrent alors au bras de Lance qui transplana. Ils étaient arrivés dans un endroit sombre. James mit du temps pour s’accoutumer à la pénombre avant que Lance ne lance un sort pour allumer plusieurs bougies.

« Pas d’électricité ? » soupira James.
« Les bougies donnent un air plus intéressant … »

Lance sourit avant de les inviter à le suivre. James essaya d’analyser l’endroit. Ils étaient dans un entrepôt. Mais où ? Toujours à Londres ? Dans quel quartier ? Il jeta un regard à Aidan/Angelo. Ils devaient découvrir rapidement l’endroit où ils étaient pour pouvoir avertir Anthony et Alice qui devaient leur prêter main forte.

Ils montèrent un escalier qui grinça sous leurs poids et James étudia les affiches à moitié déchirées. Il n’y avait pas un bruit, ce qui laissait présager que soit Karoline n’était pas ici, soit elle avait été bâillonnée, soit un sortilège d’insonorisation avait été lancé. James serra sa baguette entre ses mains, suivant toujours Lance, Aidan/Angelo sur ses talons. Ils parcoururent plusieurs couloirs de ce qui semblait être une ancienne usine.

« Attendez-moi ici. Je vais expliquer la situation aux autres. » leur dit Lance.
« Je croyais que John et Orion ne devaient pas rester ? »

Lance sourit, amusé.

« Dans l’immédiat, nous devons être forts et nombreux. Ne bougez pas. »

A nouveau, Lance lança un long regard à Aidan avant d’entrer dans une pièce. Il referma aussitôt la porte derrière lui.

« Sors d’ici. Trouve où nous sommes et fais venir immédiatement Anthony et Alice. » lança James à Angelo.

Il lui remit la carte donnée par Mike et Calvin. Celle-ci fonctionnait comme un plan GPS, avec la mention des personnes sur lesquelles un peu de sang devait être prélevé. Ainsi les Scott apparaissaient tous sur la carte ainsi que James, une bonne façon de se repérer dans cet endroit. James aurait aimé avoir plus de temps pour prélever le nécessaire sur Lance et Mikaël mais c’était mieux que rien.

« Les choses vont très vite mal tournées. » ajouta-t-il en pressant Angelo à tourner les talons.

Armé de sa baguette, James attendit patiemment. Il resta ainsi pendant près d’un quart d’heure. Angelo ne revenait toujours pas et Lance n’était pas ressorti de la pièce. Il devait surement y avoir d’autres portes, impossible qu’il reste là-dedans autant de temps. A moins que cela signifie qu’il y ait un problème avec Karoline. Cette pensée l’agitait et il avait commencé à faire les cents pas quand des bruits de pas se firent entendre.

James s’arrêta et tendit l’oreille. Une boule d’appréhension s’était formée dans son ventre et il commença à avancer dans le couloir. Aucune bougie n’était allumée et James hésitait à lancer un Lumos sur sa baguette pour y voir plus clair. Était-ce un piège ? Lance et Mikaël avaient-ils décidé d’attirer James pour faire d’une pierre deux coups ? Bordel, il était vraiment stupide ! Tout ça pour un grimoire et une fille. Les bruits de pas se firent à nouveau entendre et venaient en direction de James.

Il se cala alors contre le mur alors qu’il venait d’arriver à un croisement. Les bruits de pas se rapprochaient et les battements de cœur de James tambourinaient dans sa poitrine. Sa baguette serrée entre ses mains, il était prêt à s’en servir. Mais un gémissement le fit hésiter. Une femme. Une voix de femme. Parlait-elle à quelqu’un ? Parlait-elle seule ? Appelait-elle à l’aide ?

Karoline. James l’attrapa au croisement du couloir et l’attira vers lui. Ses cheveux blonds étaient crasseux mais il avait aussitôt posé une main sur sa bouche pour l’intimer de se taire et une autre autour de sa taille. La jeune femme se débattit, croyant sans doute être à nouveau aux prises d’un de ses ravisseurs.

« Doucement, ma jolie. Tu es en sécurité. Tu es en sécurité. » répéta-t-il contre son oreille.

Reconnaissant surement la voix, Karoline parut se calmer et James retira doucement sa main de sur sa bouche. Pourtant, il avait du mal à la lâcher. Le corps de la jeune femme était pressé contre le sien et il sentait qu’ainsi il pouvait la protéger. Près de lui, elle était en sécurité. Il resserra sa prise sur sa taille en respirant son doux parfum de jasmin.

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Un cri se fit alors entendre plus loin et James leva la tête en direction du cri. Qui était-ce ? Angelo ? Anthony ? Ou un des ravisseurs ? James relâcha finalement la taille de la jeune femme qui se retourna vers lui. Elle avait du sang séché qui avait collé ses cheveux à sa joue et ses vêtements étaient déchirés.

« Tout va bien aller, love. » dit-il en posant une main sur sa joue. « Suis ce couloir. Descends l’escalier et va à l’extérieur. Alice t’attend dehors. »

James caressait toujours la joue de la jeune femme, la retenant avec son autre main par le bras. Il lui était difficile de la lâcher mais elle n’avait qu’un couloir à traverser et un escalier à descendre. Alice s’occuperait d’elle. Il devait régler ses comptes avec les autres hommes avant de pouvoir se laisser aller à plus de sentiments.

« Tout se passera bien. » dit-il avant de la relâcher et de la pousser pour l’obliger à courir.

Le cri résonna à nouveau et James jeta un dernier regard vers Karoline avant de prendre le couloir duquel elle était venue. Il se força à repenser à l’état dans lequel Karoline se trouver. Cela n’était pas sans lui rappeler sa rencontre avec Anna. Toute sa famille avait été tuée par les Mangemorts, toute sa famille, sauf elle. La rage l’habitant, James avançait d’un pas rapide avant de donner un coup de pied dans une pièce plus éclairée que les autres.

Angelo se trouvait là, penché au-dessus d’un corps déjà inerte. John. Un autre était suspendu par les chevilles dans les airs. Orion.

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Angelo Scott

« Où sont les autres ? » demanda James.

Il regarda la direction que lui indiquait Angelo et se dirigea aussitôt vers elle. Un nouveau sortilège et la porte explosa sur ses gonds, révélant Anthony en bien mauvaise posture avec Mikaël Dixon. James ne lui laissa pas le temps d’être surpris et lança un « Expulso » sur l’homme. Il fut aussitôt propulsé contre le mur avec la force que James y avait mise. Il tendit une main à Anthony qui l’accepta.

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Anthony Scott

« J’aurai pu m’en sortir seul. » dit-il de bien mauvaise humeur de devoir une chandelle à James.
« Où est Avery ? » demanda James, ignorant sa remarque.
« Il s’est sauvé par cette porte. »

Le cœur de James bondit en même temps qu’un cri résonnait en bas. Karoline. James transplana aussitôt en bas de l’entrepôt, là où Lance les avait fait atterrir. Le voilà qu’il traînait Karoline par les cheveux avant de la forcer à s’installer sur une chaise rouillée.

« Ton bras ! » cracha-t-il. « On va envoyer un petit cadeau de motivation à ce cher Calvin. Diff… »
« Impedimenta ! » cria James.

Le bras de Lance fut bloqué dans sa course alors que son sort avait commencé à entamer la peau de Karoline. Lance se retourna vers James et lança un sort que James para avant de démarrer une nouvelle offensive à coups de Stupefix et d’Expelliarmus. Lance les bloqua tous avant qu’un sourire moqueur n’apparaisse sur ses lèvres.

« Papi est de sorti ! » dit-il en écartant les bras au-dessus de lui. « J’croyais qu’on pouvait faire équipe, je me suis trompé, il semblerait. »
« Tu te trompes souvent de coéquipier, Avery. » répliqua James d’un air mauvais.

Lance rit avant de pointer sa baguette en direction de Karoline. James la regarda, son cœur se serrant en la voyant souillée de sang, de crasse et de larmes. Que lui avaient-ils fait ?

« Un pas de plus et je la refroidis aussitôt. Tu sais combien je suis un maître dans les Sortilèges Impardonnables. »

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Lance sourit, dévoilant une rangée de dents blanches parfaites qui finit d’agacer James. Ce n’était qu’un gosse. Mais il faisait parti de l’une des plus anciennes familles de Sang-Pur. Et il n’avait pas peur des Sortilèges Impardonnables. La dernière fois, James lui avait asséné un Doloris et il n’avait presque pas crié. Les Avery étaient élevés dans cette tradition depuis des générations.

« Un mot de plus et je te refroidis aussitôt. »

James regarda Anthony qui venait de sortir de l’ombre, juste derrière Lance. Sa baguette appuya sur la gorge de l’Oppresseur qui eut un rictus mauvais. Le regard de James brilla en voyant cet idiot d’Anthony. Pour une fois qu’il était utile.

« Karoline. Dehors. Immédiatement. » dit-il d’un ton sans appel.

La jeune femme trébucha en se relevant et James voulut aller à sa rescousse. Mais Alice fut plus rapide. Elle était finalement entrée à l’intérieur malgré les recommandations de ses frères. Elle attrapa Karoline par les épaules, lui murmurant quelques mots de réconfort. Et toutes deux transplanèrent.

« A nous Lance … » susurra James, un sourire se formant au coin de ses lèvres.

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Il était tard. Mais James ne voulait pas attendre plus longtemps. Il frappa deux coups chez les Barjow. Mike vint lui ouvrir.

« Puis-je la voir ? »
« Il est tard, et ma sœur est souffrante. » répliqua Mike.
« Je sais de quoi elle souffre. J’ai ce qui devrait la guérir. »

James tendit une fiole de potion rose pour confirmer ses dires. Le frère parut hésiter mais à ce moment-là Calvin apparut derrière lui.

« Laisse le entrer Mike, c'est grâce à lui si elle est de retour parmi nous. »

Sa voix était légèrement agacée, comme s’il ne comprenait pas la réaction méfiante de Mike à son encontre. James inclina la tête pour le remercier et il pénétra à l’intérieur. Il ignora complètement la décoration des lieux et suivit les deux hommes jusqu’à la chambre de Karoline à l’étage. Son cœur battait la chamade en voyant la jeune femme, étendue sur le lit. Alice était encore là. Elle caressait ses cheveux blonds qui avaient été débarrassés de tout ce sang. Lorsqu’elle vit James cependant, la jeune femme interrogea en silence Calvin avant de se retirer de la pièce.

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Alice Scott

Le cœur de James rata un battement lorsque Karoline croisa son regard. Elle avait été lâchement battue et Merlin savait ce qu’ils lui avaient fait encore. Elle paraissait si petite dans ce lit, ses yeux le fixant intensément. Mike était au pied du lit, les bras croisés, comme prêt à en découdre avec James s’il lui prenait l’envie de finir le travail de ses anciens collègues. Mais James l’ignora et s’assit sur le bord du lit.

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« J’ai quelque chose qui devrait soulager ta blessure. »

Le sortilège que Lance avait utilisé pour commencer à découper sa peau était de la Magie Noire. Une tâche noire/violette s’était formée sur le poignet de Karoline à l’endroit exacte où la baguette de Lance l’avait touché. Il présenta à la jeune femme la fiole rose qu’il tenait entre ses mains.

« Puis-je ? » demanda-t-il.

Il aida alors Karoline à se redresser un peu pour qu’elle puisse avaler la potion. James caressa doucement ses cheveux, l’encourageant à boire toute la potion. Calvin n’était pas là, sans doute occupé à discuter avec Alice dans le couloir. Voyant qu’elle ne paraissait pas plus mal, Mike quitta finalement lui aussi la pièce. Il n’y avait plus qu’eux deux dans cette pièce.

« Tu as été très courageuse ce soir, Karoline. Une véritable guerrière. Sois tranquille à présent. Tous tes ennemis ont été défaits. Je m’en suis chargé personnellement. » dit-il en caressant toujours les cheveux de la jeune femme, sa voix douce comme lorsqu’il comptait une histoire à Joey. « J’ai également récupéré quelque chose qui t’appartient je crois. »

James fouilla dans sa poche avant d’en ressortir une baguette en bois de bouleau qu’il présenta à Karoline. Le bois avait été égratigné à certains endroits.

« Ollivander pourra certainement l’arranger un peu. Mais il me semble qu’elle est toujours en état de fonctionner. »

Sa tête se pencha vers Karoline, essayant de capter son regard. Il voulait s’assurer qu’elle irait bien à présent. Malgré tout, si l’envie de posséder le grimoire était toujours présente, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait tremblé pour elle cette nuit. Il y avait très longtemps qu’il n’avait pas connu cette peur. Peur de perdre quelqu’un de proche. Peur de perdre un être qu’il aimait.

@ Victoire


Dernière édition par James R. Davis le Jeu 26 Oct - 0:35, édité 1 fois

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James Davis

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Angelo Scott
Contexte
Nous sommes le vendredi 18 janvier 2002.

She's a lady & I'm just a boy
Ce cher Calvin. Jamais Angelo ne se serait attendu à avoir de ses nouvelles. Rien de bien chaleureux cela dit, juste une missive qui mentionnait l’enlèvement de Karoline Barjow, sa petite amie et James Davis. Quel assemblement étonnant. Calvin déléguait le sauvetage de sa petite amie à un mafieux et au frère qu’il détestait le plus… Le coincé du cul ne l’était donc plus ? Angelo finit de lire la lettre, survola les passages mentionnant le « sens de la famille » et préféra contacter directement ce cher James Davis pour comprendre ce qu’il allait pouvoir tirer de cette histoire. Meurtres, souffrances à volonté, métamorphomagie en folie, des faveurs de Karoline avec Calvin qui regarde et en prime il avait le droit d’emmener son frère et sa sœur ! Bon, ce n’était pas les termes exactes mais l’idée générale était là.

« Franchement… Le brun c’est pas vraiment ma couleur, tu ne trouves pas ? » James lança un regard de reproche à son compère alors que la porte s’ouvrait sur eux. « Jem ! » Lance Avery. « J’ai réfléchi. J’en suis. » « Oh. Excellente nouvelle. » Cette apparence ne convenait pas des masses à Angelo. « Que fait-il là, c’lui-là ? » « Il est avec moi. Il m’est fidèle et nous sera très utile. » Il appuya son bras contre le mur et adressa un clin d’œil. « J’ai déjà tué un sorcier, rien qu’avec mon pouce. » La tension était montée en flèche quelque secondes plus tôt et sembla à présent redescendre d’un seul coup. Lance esquissa un sourire. Il était accepté dans la manigance. Déjà, les deux hommes discutaient comment procéder, un peu vexé qu’on ne l’ait pas pris au sérieux Angelo laissa trainer ses yeux dans la boutique Michaelson, un petit coup de balai n’aurait pas été du luxe. « John et Orion voulaient encore jouer un peu avec elle. On y va ? » Les deux autres gars que James lui avait promis. Oh que oui on y allait ! « Volons au secours de ces chers John et Orion ! » Il attrapa le bras de Lance en même temps que James qui semblait faire la tête ou bien avait-il toujours eu cette mine renfrognée ?

Le lieu était très sombre, Angelo fermait le petit cortège et n’hésitait pas à soutenir le regard de Lance lorsque celui-ci semblait le défier. « Attendez-moi ici. Je vais expliquer la situation aux autres. » « Je croyais que John et Orion ne devaient pas rester ? » Une légère panique ressortit de la voix de James, tout ne se passait pas comme prévu. « Dans l’immédiat, nous devons être forts et nombreux. Ne bougez pas. » Angelo ne cessait de retourner et retourner sa baguette dans sa poche, elle semblait lui brûler les doigts, il y avait si longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de faire un massacre pour une bonne cause. Presque. « Sors d’ici. Trouve où nous sommes et fais venir immédiatement Anthony et Alice. » Angelo fit la moue comme il pouvait, pas vraiment emballé par le plan, ce nouveau visage n’était pas très flexible. « Et John et Orion ? Comment je fais pour obtenir ma part du butin ? » Le demi-dieu ne parlait pas d’une partie du corps de Karoline. Quoi que…« Les choses vont très vite mal tournées. » Bon soit. Il n’attendit pas davantage et se laissa happé par l’obscurité du couloir adjacent.

Il longea le corridor, garda une main sur le mur et une autre sur sa baguette, prêt à la dégainer. Une porte grinça un peu plus loin devant lui, des bruits de pas, une hésitation. Angelo stoppa sa progression, il n’y avait pas de source de lumière là où il était mais il devina aisément que son ravisseur se tenait à peine quelques mètres plus loin, côté mur gauche. Il changea alors son pied d’appui, basculant aisément du bon côté pour se trouver face à son adversaire, le couloir était étroit, il n’eut pas plus d’un pas à faire. Il s’était arrêté lui aussi semblait-il car il n’y avait plus aucun bruit. « Youhou ! » Chantonna-t-il, guère impressionné avant de basculer contre l’autre mur lorsqu’un sort essaya de l’atteindre. « Loupé ! ». Puis il s’avança rapidement et réussit à localier le sorcier. « Impero ! »  Un éclair traversa le couloir quelques secondes avant de replonger dans le noir. « Bien maintenant tu vas faire tout ce que je te dis. »

Grâce au sortilège, Angelo eut connaissance de l’endroit exacte où ils se trouvaient et envoya son patronus avertir son frère et sa sœur. Le scorpion grimpa sur les murs du couloir et se faufila entre deux pierres pour rejoindre l’extérieur. Puis le jeune Scott progressa, secondé par son nouvel ami, mal rasé et mal coiffé. Il sentait le troll, c’était une infection. Il fit exploser la porte que lui indiqua gentiment son compagnon de route et se retrouva nez à nez avec son complice qui poussa un cri de surprise. Karoline ne semblait pas dans les parages et Angelo ne s’en soucia pas davantage, il avait accompli sa part du marché, maintenant c’était l’heure des réjouissances.

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« Bonjour, j’ai une commande pour vous ! » Angelo retrouva son apparence classique, bien content de retrouver son sourire en coin et sa chevelure dorée bleutée. Il s’écarta ensuite pour laisser son ami effectuer le travail à sa place. Scott s’assit dans un coin de la pièce exiguë qui menait à d’autres salles, à même le sol pour contempler le duel des deux malfaiteurs. Il lança quelques encouragements à sa marionnette et n’hésita pas à huer le deuxième aux yeux plutôt expressifs.

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Après quelques minutes de combat acharné, le sorcier sous le sortilège de l’Imperium tua son compagnon. Angelo applaudit et se leva pour contempler l’œuvre. La pièce était beaucoup mieux éclairée que le couloir ainsi il n’y avait aucun doute sur la mort du kidnappeur. « Bon. Il ne reste que toi. » Il se tourna vers son pantin qui écarquillait les yeux de terreur. « Levicorpus ! ». Son corps se mit à l’éviter, se renversant d’un seul coup pour se retrouver la tête en l’air. « Quel est ton nom mon joli ? J’aime me rappeler de mes victimes, ça me donne bonne conscience. » Encore charmé par l’Imperium, le sorcier révéla d’une voix morne. « Orion. » La porte se fracassa soudainement sous le pied de James, à l’air paniqué. « Où sont les autres ? » Angelo tourna seulement la tête en direction d’une autre porte à sa droite, guettant l’arrivée de son frère. Il ne tarda pas à faire son entrée, en joue contre le dénommé Mikael Dixon.

Angelo ne perdit pas de temps et sortit de la pièce suivit par le corps en lévitation d’Orion. Il laissa Anthony et James s’occupait du nouveau venu et remonta le couloir pour sortir d’ici. Il avait accompli la besogne, il avait son prix, il pouvait rentrer chez lui. Lance n'était pas encore neutralisé, Karoline était sans doute encore à ses prises, il n'avait plus trop envie de jouer pour pouvoir la courtiser. Angelo avait à présent un nouvel ami à sa botte, ça lui suffisait pour l'instant et puis James lui avait promis un dîner avec Andrew la semaine suivante, les réjouissances s'enchainaient.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

"I prepare for the noble war. I'm calm, I know the secret. I know whats coming and I know no one can stop me not even myself."

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She's a lady & I'm just a boy Avec James Davis 18 Janvier 2002

She's a lady & I'm just a boy 26a0 ATTENTION RP AVEC DESCRIPTION DE TORTURE ET DE GESTES VIOLENTS !! ÂMES SENSIBLES S’ABSTENIR.  She's a lady & I'm just a boy 26a0

Je suis fatiguée, je n'ai pas fermé l’œil depuis que je suis ici. Je ne ressemble plus à rien, je rêve de mon lit, d'une douche, d'une soupe froide à la citrouille. J'ai soif, j'ai terriblement soif, ma bouche est comme du papier de verre. Le stress a fait de mon corps une boule de tension énorme, j'ai pleuré aussi, j'ai beaucoup pleuré alors que je me suis jurée d'être forte. Où est Calvin ? Ou est Mike et mon père ? Pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas encore là ? Pourquoi je suis si seule, pourquoi personne ne vient me chercher ? J'ai pensé à ma mère, j'aurai aimé qu'elle soit là, j'aurai aimé la serrer dans mes bras après tout ça. Je vais mourir n'est-ce pas ? Personne ne va me retrouver, et je vais mourir ici, au milieu d'un dépôt dégouttant et grouillant de rats. Je ne mérite pas de mourir comme ça, dans la crasse et la solitude.

Ma tête est lourde et toujours douloureuse depuis que je me suis cognée la tête. Le sang a séché sur mes cheveux et le matelas sur lequel je suis est inconfortable, immonde, taché de partout. Je sens tous les ressorts sur ma peau et me griffent par endroit, tout mon corps est endoloris et meurtrie. J'ai des plaies un peu partout, ils sont violents avec moi. Ils m'ont à peine donné à manger, et je me retrouve seulement avec une bouteille d'eau en verre, vide évidemment. Je ne suis jamais vraiment seule, il y a toujours un sorcier présent avec moi, qui ne me parle pas, qui ne répond à aucune de mes questions, qui n'a aucune empathie pour ma captivité. La seule fois où je suis vraiment restée seule pendant deux minutes, c'est quand j'ai demandé à aller au toilette, ils m'ont apporté un sceau et j'ai réussi à convaincre le sorcier de sortir pour plus d'intimité. J'avais à peine remonter mon pantalon quand il est revenu dans la pièce où je me trouve. Je me sens tellement humiliée, esseulée.

Aussi quand j'entends que ça s'agite derrière la porte, je me redresse à l’affût. J'attrape la bouteille en verre, ma seule arme potentielle, pendant qu'ils ne regardent pas vers moi, je mets la bouteille dans mon dos, tenue par l’élastique de mon pantalon, cachée sous mon chemiser. La porte s'ouvre avec violence et un des gars hurlent sur les autres, ils me regardent tous.

« Buttez là, sortez là ici, faite ce que vous voulez, mais venez en renfort, ils sont venus la chercher ! »

Mes yeux s’écarquillent et l'espoir en moi renaît. « Ils sont venus la chercher » Calvin est là ! Mike est là ! Ils sont venus me retrouver. Je ravale un sanglot, bien trop heureuse. Mais ma joie est de courte durée quand un des sorciers vient vers moi. Et je repense à ce que l'autre type a dit, qu'ils pouvaient me tuer aussi s'ils le voulaient.

« Non pitiez, pitiez ne me tuez pas, je vous en supplie ! »

Les larmes coulent sur mon visage, par chance, c'est le sorcier le moins con de tous, celui qui semble avoir le plus de pitié pour moi. Il m’attrape violemment par le poignet et me soulève du sol pour me trainer violemment en dehors de ma geôle. Je ne peux que le suivre. Il me tire dans le début d'un dédale de couloir, je n'ai pas d'autre choix que de le suivre. J'essaye de mettre ma main dans le dos, mais c'est difficile avec la cadence de la marche qu'il m'impose.

« C'est quoi ça ?! T'es sérieuse ?! »

Il éclate de rire et attrape rapidement la bouteille en verre dans mon dos puis la jette, elle se brise en mille morceaux, comme mon espoir de sortir d'ici vivante. J'entends du bruit, beaucoup du bruit mais je suis incapable de savoir d'où ça vient et de qui il s'agit.

« Putain c'est pas possible, tu me ralentis, je vais me faire pincer à cause de toi. Dégage ! Dégage sale pute, je te laisse dix secondes avant de te butter ! »

Je n'attends même pas la fin de sa phrase, dès que je sens que sa prise se relâche sur mon poignet, je pars en courant dans l'opposé de sa direction. Je pousse plusieurs portes, court dans plusieurs couloirs, je n'ai aucune notion de repérage et d'orientation, je ne sais pas où je me trouve, je suis arrivée ici les yeux bandés, et je n'ai pas ma baguette magique. De plus je n'ai pas autant d'endurance que je le voudrai, après plus de 40h enfermée, sans dormir, sans manger, avec un énorme mal de tête. Je ralentis le pas, pour me donner plus de chance de tenir jusqu'à la sortie. Les larmes coulent sur mon visage, j'ai mal partout, mes vêtements sont dans un état pitoyables. Je prends alors le risque d'appeler à l'aide.

« Calvin ? Mike ? Je suis là, s'il vous plaît, je vous en supplie ! Aidez-moi ! »

Ma voix ne porte pas fort et tremble, épuisée, apeurée, et je suis prise d'un sanglot à la fin de ma phrase. Je continue mon chemin quand je sens quelqu'un me tirer en arrière, je me retrouve alors plaquée contre un corps, une main sur ma bouche. Il m'a retrouvé !! Il m'a retrouvé et il va me tuer. Je me débats alors, je lance mes pieds dans tous les sens pour essayer de le toucher ou de m'extraire à lui, je remue le plus fort que je peux et essaye même de le griffer.

« Doucement, ma jolie. Tu es en sécurité. Tu es en sécurité. »

Cette voix ne m'est pas aussi familière que celle de mon frère ou de mon fiancé, mais je la reconnaîtrai entre mille. C'est Jem. Le collègue de Mike et Calvin. Est-ce qu'il est de mèche avec les autres ? Est-ce qu'il fait parti de mes secouristes ? Il presse mon corps contre le sien, serrant un peu plus ma taille, m'offrant un peu plus de réassurance et sa proximité me calme, me rassure. Il dit que je suis en sécurité et je le crois. Je ne le connais pas, je ne connais rien de lui, mais je le crois. Je sens son souffle dans mon dos, je ne le vois pas, mais sa présence m'apaise et je ne me débats plus. Je sursaute alors contre lui quand j'entends un cri. Je tourne mon visage vers le sien et le regarde enfin dans les yeux. Ses yeux, son nez, sa bouche, tout est tellement rassurant chez lui quand il me regarde. C'est comme si rien ne pouvait m'arriver.

« Tout va bien aller, love. »

Je sens sa main se poser sur ma joue et un nouveau sanglot me fait trembler. Love. Ce geste, ce mot sont si tendres, si attentionnés. Il est vraiment là pour moi ? Pour me sauver ? « Suis ce couloir. Descends l’escalier et va à l’extérieur. Alice t’attend dehors. » Alice ?! OH MERLIN Alice est là aussi ? Mes lèvres tremblent de reconnaissance, combien de personne sont là pour moi ? Pourtant j'ai peur, je ne veux pas le quitter.

« Non non ! Ne me laisse pas, ne me laisse pas s'il te plait ! »

Mais il se détache de moi et me pousse pour m'obliger à prendre le chemin qu'il m'avait indiqué.

« Tout se passera bien. »

Et je n'ai pas d'autre choix que de le croire, un cri retenti à nouveau et il disparaît par là où je suis arrivée. Je recommence alors à courir comme il me l'a dit, vers Alice et la liberté. Au moment où je descends l'escalier je suis frappée d'un sort, je dévale l'escalier sur l'arrière train, la chute est douloureuse malgré tout, j'ai mal au bas du dos, mais je n'ai pas le temps de me relever, quelqu'un m'empoigne fortement par les cheveux. Je me mets alors à hurler, je sais qu'il y a vraiment quelqu'un pour moi ici, peut-être que Alice va m'entendre ? Quelqu'un... je hurle si fort que mon cri s'étouffe sous l'intensité, comme si ma voix s'était brisée. Ma tête va exploser, j'ai mal au cuir chevelu alors qu'il me traine, mon corps racle le sol sur le béton irrégulier. Il est brutal quand il m'installe de force sur une chaise. je suis complètement déboussolée. D'une voix enrouée et douloureuse je supplie mon agresseur.

« Ne me faites pas de mal, s'il vous plaît, ne me faites pas de mal, je vous donnerai ce que vous voulez.» Ce n'est pas dans mon habitude. Je suis une Barjow, je ne négocie rien, mais là je craque, je ne veux pas rejoindre ma mère, pas maintenant.
« Ta gueule ! » Je reçois alors un coup violent au visage, faisant éclater le bas de ma lèvre et jaillir le sang sur ma joue et le reste de mes vêtements délabrés. « Je ne veux rien de toi pétasse. »

Il déchire alors violemment mon chemiser au niveau de mon bras pour atteindre ma peau. Faisant même apparaitre mon soutien gorge.

« Ton bras ! On va envoyer un petit cadeau de motivation à ce cher Calvin. Diff… »
« NON NON ! NON ! »

Je hurle à nouveau de douleur, mais le cri n'est plus aussi fort que tout à l'heure, je n'ai plus de voix, je n'ai plus de forces, les larmes coulent à nouveau, la douleur me transperce, elle part du bras et me scinde en deux. Je vais mourir, je le sais.

« Impedimenta ! »

Je tourne ma tête vers la voix et aperçois à nouveau Jem. JEM !! J'ai envie de l'appeler, mais je n'y arrive pas. Les deux hommes s'affrontent, et ma tête retombe contre ma poitrine, je n'y arrive plus, mon bras me brûle, me fait souffrir atrocement. J'ai du mal à suivre ce qui se passe autour de moi, la douleur à ma tête a été accentué par le fait qu'il m'ait traîné sur plusieurs mètres par les cheveux. Il a du décoller mon cuir chevelu.

« Tu te trompes souvent de coéquipier, Avery. »

Avery, c'est un Avery, un sang-pur, pourquoi en veut-il à Calvin ? Pourquoi Calvin n'est pas là ? Je redresse ma tête et vois la baguette pointée sur moi. Mes yeux sont horrifiés.

« Un pas de plus et je la refroidis aussitôt. Tu sais combien je suis un maître dans les Sortilèges Impardonnables. »

Le sourire mauvais d'Avery n'augure rien de bon pour moi. Mais j'aperçois au même moment un sorcier surgir de nulle part, pointant lui même sa baguette contre la gorge de mon agresseur. Mes yeux sont brouillés de larmes, je ne sais pas de qui il s'agit. Est-ce Calvin ? Mike ?

« Un mot de plus et je te refroidis aussitôt. »

Je reconnais immédiatement la voix d'Anthony, le frère de Calvin. Lui aussi est présent ? Merlin merci !

« Karoline. Dehors. Immédiatement. »

Je mobilise toutes mes ressources et tente de me lever de la chaise, mais je chute instantanément au sol, les mains sur le béton froid, j'essaye de me relever en vain, soudainement je reçois de l'aide. J'ai des cheveux blond qui vienne se coller sur mon visage, mais ce ne sont pas les miens. J'ai un soubresaut de soulagement. Ces cheveux appartiennent à Alice. Elle me murmure que tout va bien maintenant, que je suis sauvée. Elle transplane immédiatement hors de ce lieu de torture.

J'arrive dans mon manoir familial, le manoir Barjow. Celui où j'ai vécu avec mes parents et mon frère. Mike et mon père sont présent, ils foncent alors vers Alice et moi et viennent me soutenir. Je tiens à peine sur mes jambes. Mon frère me soulève alors dans ses bras. Alice lui conseille de m'amener dans la salle de bain pour me faire les premiers soins. Mon frère s'exécute, et je me retrouve rapidement sur le rebord de la baignoire. Alice demande un peu d'intimité, je ne suis pas vraiment présentable. Mes vêtements déchirés dévoilent mes sous-vêtements. Rapidement et avec précaution, elle réalise les premiers soins.

« Merci, merci d'être intervenue. Vous étiez tous là ? »

Alice m'explique qu'Anthony, Angelo étaient aussi présents. Angelo ? Angelo est venu me délivrer ? Cette idée m'interpelle, mais je n'ai pas vraiment le temps de m'appesantir dessus même si c'est assez choquant pour le croire. Angelo déteste Calvin et inversement, pourquoi aurait-il aidé son frère à travers moi ?

« Et Calvin ? Où est Calvin ? »

Alice ne dit rien et mon cœur se serre. Calvin n'était pas venu. La réalité me frappa avec une telle violence que je fus choquée par mes pensées. Pourquoi ? Comment ? Suis-je aussi peu importante dans sa vie ? Qui suis-je pour lui ?

Après cette information, toute énergie et force vitale disparu en moi. Je ne fus plus qu'une poupée de chiffon. Alice prit soin de moi, me soigna, me lava, m'habilla. Je me laissais faire comme un pantin désarticulé, levant les bras quand je devais lever les bras. Allant dans telle ou telle pièce quand je devais aller dans telle ou telle pièce, m’asseyant sur telle ou telle chaise. Elle coiffa mes cheveux, me donna un bouillon bien chaud et m'installa dans le lit de ma chambre d'enfance. Calvin est passé, mais je ne l'ai même pas regardé, j'ai arrêté de regarder quiconque pendant qu'ils s'affairaient tous autour de moi. Calvin m'a parlé mais je ne lui ai pas répondu, en fait j'ai cessé de parler, même à Alice.

Je les entends, je les écoute, mais je ne retiens rien de ce qu'ils disent entre eux ou ce qu'ils essaient de me dire. Mon bras est douloureux, j'ai perçu qu'ils s'inquiétaient pour ma blessure qu'ils n'ont pas réussi à soigner. Alice parle d'un sort de magie noire, que la solution doit se trouver dans un livre et qu'on a certainement les ingrédients dans la boutique Barjow et Scott. Au bout d'un moment, tout le monde est descendu dans le salon, seul mon frère et Alice sont restés assis à mon chevet, veillant en silence sur moi. Et puis Mike a fini par quitter la chambre brusquement après qu'on est entendu quelqu'un frapper à la porte.

Je me retrouve seule avec mon amie, ma sœur de cœur, et je me sens atrocement mal, j'ai peur, j'ai peur d'être toute seule, j'ai peur qu'elle me laisse aussi, mais aucun son ne sort de ma bouche, je suis incapable de le lui dire. Je n'arrive pas à fermer l’œil. J'entends à nouveau des pas dans l'escalier, la porte s'ouvre. Ma tête est déjà tournée vers la porte, j'aperçois d'abord Calvin et mon frère, avant d'apercevoir Jem. Même si cela ne doit pas se voir sur mon visage, mon cœur s'accélère, mon cœur et mon corps s'animent en sa présence, sans que je ne le contrôle.

Alice se lève et après un regard à mon fiancé elle quitte ma chambre avec lui. Mike s'assoit sur le bord de mon lit à mes pieds. Mon regard ne quitte pas Jem, il est hurlant, suppliant. Mais aucun mot n'arrivent à sortir de mes lèvres. Je voudrai le remercier, il m'a sauvé, il m'a sauvé la vie. Il m'a retrouvé le premier, il était dans cet entrepôt. Lui il y était, pas Calvin. Il a risqué sa vie pour moi, quand je suis parti, il était encore en face d'Avery, à se battre pour moi, je ne savais pas comment il allait, le voir me soulage, le voir soulage une partie de mon cœur, je suis reconnaissante qu'il soit encore sain et sauf. Jem avança vers mon lit et s'installa sur le rebord près de moi.

« J’ai quelque chose qui devrait soulager ta blessure. »

Je regarde la fiole rose. Un remède ? Pour moi ? Il va encore me sauver la vie ?

« Puis-je ? »

Je hoche la tête et il m'aide à me redresser. J'ignore pourquoi je prends cette potion, pourquoi je lui fais confiance encore une fois ? Mais tout est dans son regard, dans sa voix, il est doux avec moi, alors que tout en lui hurle la force et la violence, mais pas avec moi, jamais. Il a toujours été avenant, même à Gringott dans le wagon, quand je n'étais pas à l'aise de m'enfoncer sous terre. Pendant que je bois, il a un nouveau geste tendre avec moi, à l'instar d'Alice, il caresse mes cheveux. Ce geste n'est rien, mais il veut tout dire. Calvin en est incapable, d'ailleurs c'est lui qui devrait me donner cette potion, être à mon chevet. Mais je ne l'ai vu juste que pour s'assurer que j'étais en vie. Et peut-être que si je n'avais pas bu cette potion, je ne me serai pas réveillée demain matin. Mon frère finit par se lever et avant de fermer la porte, il se tourna vers Jem.

« Elle ne te répondra pas, elle ne parle à personne. Elle est encore sous le choc, elle n'a pas dit un mot à personne depuis des heures. »

Je me retrouve seule avec mon véritable sauveur. Comment doit-on se comporter face à un tel homme ?

« Tu as été très courageuse ce soir, Karoline. Une véritable guerrière. Sois tranquille à présent. Tous tes ennemis ont été défaits. Je m’en suis chargé personnellement. »

Tous ? Qu'a-t-il fait ? Il les a tué ? Je voudrai lui demander, mais il m'incite à continuer de boire la potion, ses doigts passant dans mes cheveux tendrement. Savoir que mes ennemis ne me feront plus de mal me rassure plus que tout ce qu'on pu me dire mes proches jusqu'à présent. En une phrase il soulage mon esprit.

« J’ai également récupéré quelque chose qui t’appartient je crois. »

Je le regarde fouiller sa poche et mes yeux s'embuent de larmes en voyant ma baguette. Il a retrouvé ma baguette, j'y suis très attachée, plus qu'il ne pourrait l'imaginer. Mes pouvoirs me sont apparus très tard, et c'est seulement quand je l'ai touché chez Ollivander que j'ai senti la magie tout au fond de moi. Je voudrai le prendre dans mes bras et le serrer très fort, je voudrai lui hurler merci, mais je n'y arrive pas. J'ai un nœud dans ma gorge. Pourtant il doit savoir combien je lui suis reconnaissante.

« Ollivander pourra certainement l’arranger un peu. Mais il me semble qu’elle est toujours en état de fonctionner. »

Il se penche sur moi, et je peux l'admirer de plus près, celui qui m'a sauvé la vie, celui qui m'a retrouvé dans les ténèbres. Je réalise à quel point il semble avoir vécu, ma bouche s'entrouvre légèrement. Je suis sous le charme de cet homme puissant qui se montre si vulnérable à mes côtés. Il n'est pas obligé de faire tout cela. Que peut-il bien espérer ? Pourquoi a-t-il aidé ma famille ? Peut-être qu'il y a un marché entre eux, cela ne m'étonnerait pas, ils ont du le payer. Mais tout le reste, la potion, ma baguette, il n'était pas obligé. Si ?

Ne me voyant pas réagir ou lui répondre, il fit une petite moue presque déçu mais compréhensif. Il se leva, sans doute dans l'intention de me laisser me reposer. Mais je pris peur, mon cœur ratte un battement et je retrouve la force nécessaire pour faire sortir un son de ma voix.

« Res...te ! »

Ma voix est enrouée et ténue, très faible. Il ne comprend pas très bien et me fait répéter. Je racle ma gorge et répète à nouveau.

« Reste s'il te plaît. »

Il semble décontenancé par ma demande.

« J'ai peur, je veux bien que tu restes s'il te plaît. »

Malgré la maison remplie de Scott et de Barjow, je ne me sens en sécurité que depuis qu'il est arrivé. Ses yeux trahissent la surprise, mais je m'en fous. Je m'en fous qu'il soit un inconnu, que ce ne soit pas son rôle, qu'il soit gêné, que mon frère ou Calvin désapprouvent, je me fous de ce qu'ils peuvent tous penser, je veux juste que Jem reste. Et il le fait, il tire ma petite chaise de bureau et il s'installe à mes côtés. Je me redresse, le dos contre la tête de mon lit.

« Je suis Oubliator, je pourrai m'effacer la mémoire, je pourrai oublier toute cette histoire. »

J'y ai pensé toute la soirée. Mais si j'oublie tout ça, je vais oublier qu'il m'a sauvé la vie, et je ne veux pas l'oublier. Ce geste altruiste qu'il a eu envers moi est plus fort que toute envie d'oublier cet épisode traumatique.

« J'ai eu envie de les tuer, j'ai eu envie de les faire souffrir, de leur arracher les yeux. Est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne ? »

Il se penche alors vers moi et me prend la main pour me rassurer. Je ne demande que cela, je ne veux que cela. Je veux qu'il reste et me rassure toute la nuit. Suis-je égoïste ? Je le retiens en otage, comme ils m'ont retenu au final. Il m'explique qu'il les a tué pour moi, qu'ils ne viendront plus me faire du mal. C'est un meurtrier, quelqu'un de puissant, de mystérieux. Son attitude à mes côtés ne colle pas avec ce qu'il dégage. C'est comme s'il était une autre personne avec moi. On dirait un colérique en sevrage en ma présence. Pourquoi ? Est-ce une manipulation de sa part ? Si c'est le cas, je m'en fiche pour ce soir. Ce soir je veux juste un tueur à mes côtés pour me protéger.

Ma main libre vient se poser sur son visage, sur sa joue, comme il l'avait fait dans ce couloir, ce geste a été ma bouée de sauvetage, le premier geste tendre après toute la violence que j'ai reçu de mes agresseurs et je veux retrouver cette sensation. Mes doigts viennent effleurer sa barbe de quelques jours, c'est négligé mais ça lui va si bien. Ce n'est pas comme Calvin qui n'a jamais un poil de travers, toujours bien entretenu. Calvin est dans le contrôle, mais Jem lui... lui il semble incontrôlable, nerveux. Il émane tellement de violence, pourtant là quand je le regarde, il ressemble à un enfant sans défense, il ne semble préoccupé que par moi, sincèrement préoccupé. On ne s'imagine pas une seconde en le regardant qu'il a été payé pour me sauver.

« Tu es dangereux. Je le sais. Mais alors pourquoi je n'ai pas peur de toi ? »

Ma main quitte sa joue délicatement. Je ne devrai pas donner ce genre d'information à un probable ennemi, mais ce soir, je n'ai aucun filtre. Je réalise que lui tient toujours ma main, je la serre alors entre mes doigts et l'attire doucement à mes lèvres. J'embrasse le dos de sa main tendrement, fermant mes yeux.

« Merci pour tout, merci infiniment. J'ai une dette envers toi. Je sais que tu n'as pas fait ça gratuitement et que m'a famille va te payer, mais moi j'aurai toujours une dette envers toi. Je ne veux rien savoir de votre deal, ce soir, je veux juste croire à un geste désintéressé, je veux juste penser que pour quelqu'un j'ai compté, que quelqu'un a eu peur de me perdre et est venu me chercher sans autre intérêt que l'argent ou autre contrat. Je veux juste croire que quelqu'un s'est véritablement inquiété pour moi.»

Je relâche doucement sa main et le regarde dans les yeux. Je ne demanderai pas à Calvin et mon frère combien ils ont payé Jem, où ce qu'il a demandé en échange. Je veux croire que contrairement à Calvin, il a eu peur aujourd'hui pour moi, qu'un homme en dehors de ma famille a voulu prendre soin de moi. Je me rallonge confortablement dans mon lit, lui tournant le dos, je sens qu'il remonte la couverture jusqu'à mes épaules. Je suis épuisée, j'ai besoin de dormir, que le jour se lève sur une nouvelle journée moins terrifiante.

« Est-ce que tu peux rester jusqu'à ce que je m'endorme s'il te plaît ? »

Je sais qu'il ne peut pas vraiment passer la nuit ici, mon frère ou Calvin le vireraient à un moment où un autre, et lui a aussi certainement autre chose à faire que veiller sur une mission terminée. Je veux juste m'endormir en sécurité. Demain est un autre jour. Je le sens alors qu'il caresse mes cheveux, et je m'endors pour la première fois depuis plus de 48h, sous l’œil vigilant d'un homme redoutable et non pas de mon fiancé.

:copyright:️ Justayne

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le vendredi 18 janvier 2002. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes. Mais son arrogance et son désir de commander le poussent à rechercher un grimoire que les Scott semblent détenir ...

She's a lady & I'm just a boy
Karoline devait être épuisée. Comme Mike lui avait dit, la jeune femme n’avait pas ouvert la bouche depuis qu’elle était rentrée. Même si James aurait aimé entendre le son de sa voix, il ne pouvait lui en vouloir. Elle avait vécu des choses terribles au cours de ces dernières heures et le choc devait être terrible. A cette pensée, sa colère menaçait de reprendre le dessus. Il aurait aimé faire plus. Il aurait aimé pouvoir lui épargner ce calvaire, ce qu’elle avait vécu. Karoline ne méritait pas cela. Il aurait aimé être là, tout le temps avec elle. Il aurait voulu prendre soin d’elle. Il aurait voulu qu’elle rentre chez lui. Il aurait ainsi pu veiller sur elle toute la nuit comme il le souhaitait.

Mais il devait la laisser. A contre-cœur, il se redressa et jeta un coup d’œil vers la porte que Mike avait fermée à moitié tout à l’heure. Mais alors …

« Res...te ! »

James fronça les sourcils et tourna le regard vers Karoline. Sa voix était si faible, si étranglée qu’il n’était pas certain d’avoir compris.

« Que veux-tu, love ? »

Il lui en voulait presque de la faire répéter. Mais c’était si bon d’entendre sa voix. Il ferma les yeux quand elle prononça ces mots :

« Reste s'il te plaît. »

Il ouvrit la bouche, surpris. Avait-elle vraiment dit ces mots à son intention ? Il ouvrit les yeux et posa son regard sur elle. Si fragile, si minuscule dans ce lit. Devait-il accepter ? A nouveau, il tourna la tête vers la porte en pensant à Calvin et Mike derrière qui devaient attendre. Ne méritait-il pas une petite récompense pour tous ces efforts ? Comme ayant senti qu’il hésitait, Karoline insista :

« J'ai peur, je veux bien que tu restes s'il te plaît. »
« Je reste. » dit-il.

C’était une affirmation claire et sans appel. Même s’il ne savait pas encore ce que tout cela signifiait, il allait rester. Il attrapa la chaise à côté de lui, une petite chaise de bureau repeinte en blanc, et la tira à côté du lit pour s’y installer. Avec une grimace, Karoline se redressa dans son lit et cala son dos contre la tête du lit. Leurs regards se croisèrent et James fut pris d’une irrémédiable envie de lui prendre la main, le bras. De lui caresser la joue, les cheveux. Serait-ce déplacé ? En avait-il quelque chose à faire ?

« Je suis Oubliator, je pourrai m'effacer la mémoire, je pourrai oublier toute cette histoire. » commença-t-elle alors.

Elle avait une voix calme, posée. Comme si toutes ses pensées s’étaient faites claires dans son esprit et qu’elle attendait l’occasion parfaite pour les exprimer à voix haute.

« Tu es libre de prendre la décision qu’il te plaira, Karoline. » dit-il.

La jeune femme tourna la tête vers lui, comme cherchant une réponse dans ses yeux.

« J'ai eu envie de les tuer. » dit-elle alors. « J'ai eu envie de les faire souffrir, de leur arracher les yeux. Est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne ? »

Cette fois, James n’y tint plus. Le discours qu’elle tenait, ses yeux brillant de larmes, son corps tremblant de peur, James se pencha et posa sa main sur la sienne. Elle était froide. Il passa alors son autre main sous elle et serra la sienne, si petite, si frêle, entre ses mains.

« Karoline. »

Il plongea son regard dans le sien. Il voulait qu’elle sache à quel point il était sincère dans son discours. Il voulait qu’elle sache ce qu’il avait fait pour elle. Et uniquement pour elle. Certes, il avait scellé un accord avec Calvin. Certes, il avait eu une arrière-pensée en faisant équipe avec les Scott. Mais le plaisir qu’il avait pris à torturer Avery, la manière avec laquelle il s’était assuré qu’Orion et John étaient bien morts, la douceur avec laquelle il avait attrapé Karoline pour la tirer des griffes de ses agresseurs … c’était pour elle.

« Tu ne seras jamais une mauvaise personne. Qu’importe ce à quoi tu penseras, qu’importe ce que tu feras. Tu as un cœur parfaitement bon qui ne reflète aucune méchanceté et aucun désir réel de faire tout ce que tu as dit. »

Sa voix était douce, comme s’il murmurait pour raconter une histoire à un enfant qu’on cherche à endormir. Il ne voulait pas qu’elle s’affole et voulait au contraire la calmer, la rassurer.

« C’est pour cela que des hommes comme quoi existent. Je les ai tués. Je les ai fait souffrir comme ils t’ont fait souffrir. Tu n’es pas une mauvaise personne. J’en suis une. »

Il l’affirmait sans peur, sans doute, sans dissimulation. C’était la vérité. Autrefois, James avait été un Auror. Autrefois, il avait combattu aux côtés de l’Ordre du Phénix. Autrefois, il avait sauvé une dizaine de moldus et de Nés-moldus des griffes des Mangemorts. Autrefois, il avait épousé une femme qu’il avait énormément aimés. Autrefois, il était un père et un mari parfait.

Autrefois.

A présent, il n’était plus qu’un vaurien, flânant dans l’Allée des Embrumes, engageant des malfrats et exécutant des missions illégales. Il volait, il saccageait, il torturait, il tuait. L’homme d’autrefois n’était plus.

« Tu ne crains plus rien désormais. Je m’en suis assuré. Ces hommes-là ne seront plus jamais dans ta vie. »

Karoline leva la main et James sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Oh par la barbe de Merlin. Son cœur ? Lui qui croyait ne plus en avoir. La main de Karoline se posa sur sa joue et la caressa. Elle était si douce. James ferma les yeux, comme craignant qu’elle ne lise dans ses yeux quelque chose qu’il n’était pas encore prêt à s’avouer.

« Tu es dangereux. Je le sais. Mais alors pourquoi je n'ai pas peur de toi ? » murmura-t-elle.

James réouvrit les yeux au même moment où la main de la jeune femme quitta sa joue. Puis son regard se posa sur leurs mains nouées. James retira sa main en-dessous et Karoline porta alors à ses lèvres sa main toujours liée à la sienne. Il frissonna comme il ne l’avait pas fait depuis longtemps quand elle embrassa le dos de sa main.

Il n’avait rien à répondre à cette affirmation. Elle n’avait pas peur de lui. Et elle n’avait aucune raison de l’être. Il ne lui ferait jamais de mal. Jamais. C’était une certitude. De la même façon qu’il aimait ses enfants, il ne ferait jamais rien qui puisse nuire à Karoline Barjow.

« Merci pour tout, merci infiniment. J'ai une dette envers toi. »
« Tu ne me dois absolument rien. » la coupa-t-il.
« Je sais que tu n'as pas fait ça gratuitement et que m'a famille va te payer, mais moi j'aurai toujours une dette envers toi. »

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James croisa son regard. Il était déterminé. Malgré la fatigue, malgré la peur, elle était au clair ave ce qu’elle affirmait à cet instant. De la même façon qu’elle était lucide sur les affaires de son fiancé.

« Je ne veux rien savoir de votre deal, ce soir, je veux juste croire à un geste désintéressé, je veux juste penser que pour quelqu'un j'ai compté, que quelqu'un a eu peur de me perdre et est venu me chercher sans autre intérêt que l'argent ou autre contrat. Je veux juste croire que quelqu'un s'est véritablement inquiété pour moi. »

Il avait envie de lui répondre. De la rassurer à nouveau. De lui dire que oui il avait ressenti tout ça. Il avait réellement eu peur de la perdre cette nuit-là. Il avait réellement eu peur quand Lance avait parlé du corps. Il s’était inquiété de son état et n’avait pu attendre le petit matin pour venir s’assurer qu’elle allait bien. Mais pouvait-il l’affirmer à voix haute ? Ce serait admettre qu’il était prêt à aimer à nouveau. Et après Anna McKenzie, était-il capable d’aimer Karoline comme elle le méritait ? Après tout, elle était fiancée. Elle avait le droit au bonheur avec un homme meilleur que lui. Même s’il était un Scott, Calvin avait l’air d’être un homme avec la tête sur les épaules. Bien plus que lui de toute évidence.

Karoline relâcha sa main et se renfonça dans ses couvertures. James se leva et l’aida à remonter la couverture jusqu’à ses épaules. Ses paupières se faisaient lourdes et elle luttait contre le sommeil. James devait partir.

« Il est temps de te reposer, douce Karoline. » dit-il à voix basse.
« Est-ce que tu peux rester jusqu'à ce que je m'endorme s'il te plaît ? »
« Tout ce que tu voudras. »

Il jeta un dernier coup d’œil vers la porte avant de s’asseoir sur le matelas à nouveau. Plus près de la jeune femme. Elle ferma les yeux et James caressa quelques instants ses cheveux. Un dernier instant, une dernière fois. De toute manière, Karoline ne tarda pas à s’endormir. Très vite, sa respiration se fit plus régulière, plus profonde. James s’accorda encore quelques instants, la regardant dormir, tout simplement. Son visage était si détendu, sa petite main serrant un pas de sa couverture comme s’accrochant désespérément à quelque chose, ou quelqu’un.

Il fallait qu’il parte. Vraiment. Il résista à l’envie de déposer un baiser, un geste qui aurait pu la réveiller il le craignait. D’un coup de baguette, il éteignit la lumière et quitta la chambre. Calvin et Mike étaient dans la pièce d’à côté, sirotant un verre de Whisky Pur Feu au vu de la couleur. Alice ne semblait plus être dans les parages.

« Je vous dis bonne nuit messieurs. »

Mike sursauta, ne l’ayant pas entendu visiblement. Calvin, lui, tourna la tête vers lui et inclina la tête. Était-ce un salut ? Un merci ? James ne savait pas trop. Mais une chose était certaine, Calvin lui en devrait une. Et il saurait le lui rappeler. A son tour, James inclina la tête et se dirigea vers la sortie. Personne ne le raccompagna. Personne ne raccompagne jamais les tueurs comme lui. Il n’était pas de ce monde. Pas de celui de Karoline.

A l’extérieur, il jeta un regard à l’étage du dessus où se trouvait la fenêtre de la jeune femme. Non, ils n’étaient pas du même monde. Mais cela ne l’empêchait pas de rêver à elle. Seulement rêver. Rien de plus. Il fallait qu’il prenne ses distances pour un temps. Karoline allait bientôt se marier à Calvin et il était mieux qu’il sorte de sa vie un moment sinon il risquait de faire une bêtise.

« Bonne nuit, Karoline. »

@ Victoire

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James Davis

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