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The things I'd do to spend a little time in Hell

And I won't tell you. I'll prolly never even tell myself. In my own way this feel like living some alternate reality, and I was drowning but now I'm swimming through stressful waters to relief ft. James Davis



"Tu devrais venir demain soir, ça fait un moment qu'on ne t'a pas vu là bas." me lance Rachel en remontant la bretelle de son sac sur son épaule. Je souris à ma camarade et lui tends le parchemin que nous avons passé l'après-midi et un bonne partie du début de soirée à rédiger consciencieusement, tranquillement installée à une table du Pays des Merveilles. La jeune femme loge aux Estudines, dans l'une des résidences étudiantes de l'université, elle m'a donc proposé de déposer le devoir de Droit International dans le casier du professeur en rentrant chez elle. Je range soigneusement mes affaires à mon tour tandis qu'elle range le papier dans les siennes.

"Avec plaisir, c'est vrai que je n'ai pas eu l'occasion de m'y rendre ces derniers temps. Envoie moi un hibou." je lui réponds avec un enthousiasme feint.
J'ai découvert il y a quelques temps que les Sang-purs de Londres et des alentours avaient pris l'habitude de se réunir à La Tête de Sanglier et d'y organiser des soirées exclusivement réservées à leurs congénères. Pour être honnête, je ne saute pas de joie à l'idée d'y faire une apparition demain. Mais cela fait deux fois que je refuse l'invitation de la jeune fille, et une troisième serait probablement mal perçue.

Ce n'est pas que je m'y sens mal à l'aise ou pas à ma place, bien au contraire. J'ai été conçue et élevée dans le seul but d'évoluer au milieu de ces gens le plus naturellement possible. Ils sont mon monde. A leur contact, tout me vient avec une facilité déconcertante, chaque paroles, mouvements, chaque inspiration. Cependant ces derniers temps j'ai un mal fou à ne pas étouffer à leur contact. Il est d'usage chez les Sang-Pur de faire preuve d'une politesse sans faille. Ajoutons à cela que, d'une manière ou d'une autre, tout le monde se connaît dans ce milieu, de nom tout du moins. Et mes pairs ne manquent jamais de demander des nouvelles des familles des uns ou des autres. Compte tenu de la mort mystérieuse de mon aîné, qui n'a étrangement faite aucun témoins, et de la disparition soudaine de ma mère de toute mondanité, mon cas à tendance à intriguer et attiser les questions. Bien sûr, il m'est de plus en difficile d'y répondre avec légèreté. J'ai suffisamment assez de mes pensées assourdissantes et de ma culpabilité qui ne semble pas décroître sans laisser mes camarades en rajouter une couche avec leur curiosité morbide.


"A demain alors, je t'envoie les détails !"

Je salue Rachel d'un petit signe de la main et d'un sourire amicale, bien que je puisse difficilement la considérer comme une amie. Elle est gentille mais il faut bien avouer que nous n'avons pas grand chose en commun elle et moi, mis à part notre lignée pure et le cursus que nous avons choisis.

"Excusez moi ? Bonjour, je peux vous prendre deux gobelets à emporter ?" je demande au serveur derrière le comptoir une fois que ma camarade à passé la porte. "Oui, vide, s'il vous plaît." j'acquiesce en souriant au jeune homme qui semble perplexe devant ma demande. "Merci beaucoup, c'est adorable."
Mon sourire rassurant et mon regard insouciant semble avoir raison de l'hésitation légère qui le traverse puisqu'il me tends ce que je lui demande, et me laisse m'éloigner sans poser davantage de questions.

Quand je sors du café à mon tour, le froid me fait l'effet d'une gifle, je pourrais transplanter jusque chez moi mais j'ai une dernière course à faire avant de quitter Druid's Oak. Je regarde ma montre, j'ai un peu de temps avant mon rendez-vous alors je prends mon temps pour m'y rendre.
En tournant dans l'allée perpendiculaire à l'axe principale du centre-ville, je songe que je n'aime vraiment pas cette période. Le mois de novembre est déjà bien avancé et le vent froid qui l'accompagne me susurre la promesse d'un hiver glaciale en approche. Nous sommes à ce moment charnière entre la rentrée scolaire et les examens de fin de trimestre, durant lequel le soleil d'été laisse sa place au gris hivernal et au ciel pluvieux. L'instant même où le monde semble perdre de ses couleurs, de sa lumière pour se revêtir sournoisement d'un voile rendant le paysage fade et insipide. Terne.
C'est souvent à cette période de l'année que Montpellier me manque le plus. Là bas les hivers étaient doux, la plage était proche mais nous allions tout de même souvent passer les vacances de noël à la montagne.

J'arrive dans un grand parc et vérifie ma montre une fois encore. Je suis pile dans les temps. Le crépuscule pointe le bout de son nez, nourrissant les ombres grandissantes au fur et à mesure que le soleil disparaît derrière les toits de la ville. Je marche jusqu'au petit étang sur lequel des cygnes glissent gracieusement, semblant à peine froisser la nappe d'eau scintillante. La morsure cruelle du froid a déjà dû rougir mes joues et le bout de mon nez. Je remonte un peu le col de ma veste pour mieux protéger mon cou. Des canards se dandinent ici et là, probablement à la recherche d'un peu de nourriture.

Jeu est là, pile à l'heure comme toujours. L'air de rien, je m'installe sur le banc en métal à ses côtés, surprise par la fraîcheur de celui-ci. Evidemment il a choisit l'emplacement le plus éloigné des chemins de promenades, sur la rive de l'étang.

"On nourrit les canards ?" je demande avec un sourire amusé. "Je ne vous aurais jamais pris pour ce genre d'homme."

Cela fait un moment maintenant que c'est à Jem que je fais appel quand j'ai besoin de recharger mes réserves. Au vu de celles-ci ayant dangereusement diminué ses derniers temps, il était temps que je le contact pour arranger ça. Surtout en considérant de la soirée à laquelle je suis censée aller demain soir et que je doute pouvoir supporter sans un petit coup de pouce.

"J'aurais pu vous retrouver à Londres, cela vous aurait évité le déplacement."je remarque en songeant qu'il était peu probable que l'homme réside dans le coin.

C'est lui qui m'a fait goûter la Poudre de fée pour la première fois. Au début je ne prenais que de la Griffe de dragon et fumais un peu de valériane de temps en temps. Mais un jour, il m'a proposé un échantillon de cette nouvelle drogue qui faisait fureur chez les étudiants et je l'ai pris. Je ne dirais pas que je fais une confiance aveugle à cet homme, mais il est difficile de lui dire non. C'est le genre de personne qui n'inspire pas nécessairement la sympathie au premier regard mais le respect oui, sans doute possible. Toujours est-il qu'il avait raison, et que les produits qu'il vend sont d'une qualité rarement égalée. Ce qui ne me donne aucune raison de changer de fournisseur.


"Je vous ai pris un café." je lance en faisant doucement glisser l'un des gobelets jusqu'à lui.

J'avoue que cela m'amuse un peu. Bien sûr il n'y a pas de café dedans, j'y ai juste glissé une bourse de gallions d'or et jeté un petit sort d'illusion qui laisse échapper un fin filet de vapeur du couvercle fermé, laissant croire qu'il contient une boisson brûlante. Evidemment la discrétion est de mise, mais nous sommes dans un endroit plutôt bien dissimulé et en même temps, pas assez pour être suspect. Je suis persuadée qu'il n'y a pas une âmes en balade dans un rayon de plusieurs centaines de mètres. Mais j'avoue que ce genre de petit stratagème ajoute un côté dramatique qui m'amuse un peu.
Je me tourne vers Jem pour lui faire face et lui adresse un grand sourire. Dans mon message, j'ai indiqué qu'il me fallait de la Poudre de fée et un pochon de valériane. Je ne fais plus tellement dans la Griffe de Dragon, ça se rapproche trop de ce que les mordus appellent cocaïne et les effets ne me divertissent pas autant que la Poudre de fée qui pourraient s'apparenter davantage à la MD. Cette dernière correspond bien plus à l'état que j'espère atteindre en prenant une quelconque substance en soirée. La valériane en revanche, je m'en sers quand j'ai décidé qu'il était temps que la soirée s'arrête et que je dois dormir. Ou simplement quand mon cerveau se met à hurler des pensées dérangeantes et que j'ai besoin de le faire taire, ou au moins baisser d'un ton.

"Merci, d'être venu si rapidement."
KoalaVolant

Dernière édition par Clémence Castellane le Mar 28 Fév - 1:30, édité 2 fois

ϟ ϟ ϟ

-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.

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Jeremiah Davis
Contexte
♪ Lithium - Nirvana ♫

Nous sommes le mardi 13 novembre 2001. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, Alexander et Joséphine Davis, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes.

The things I'd do to spend a little time in Hell
Le froid était tombé sur le Royaume-Uni. Les jours étaient désormais plus courts au fur et à mesure qu’ils approchaient du solstice d’hiver et le ciel était sans cesse voilé. James n’aimait guère cette période, préférant les beaux jours de juin, juillet et août. Où le jour ne semblait jamais se terminer et où il régnait une douce et agréable chaleur. Et puis, petit à petit, on approchait de la date anniversaire de mort de ses deux parents. Il détestait ça. Ca lui rappelait sans cesse à quel point sa vie avait commencé à sacrément merder à ce moment-là. Que dirait son père en le voyant là, assis sur ce banc en métal, à attendre une gosse pas plus vieille que son fils aîné pour lui refiler de la merde ?

« On nourrit les canards ? » James ne leva même pas la tête. Clémence était l’une de ses clients régulières et elle était toujours ponctuelle. Pour une gosse. Une gosse qui prenait plaisir à se défoncer. « Je ne vous aurais jamais pris pour ce genre d'homme. » « Et j'imagine qu'on ne te prendrait pas pour ce genre de filles si tes proches savaient la vérité. » répliqua James, un sourire arrogant sur le visage. Il s’était installé sur un banc à l’écart. Druid’s Oak était un petit village, mais durant l’année scolaire il regorgeait d’étudiants de tout le pays. James y avait appris à faire son marché et c’était un de ces points de rendez-vous favoris. Il devait pourtant se montrer prudent car n’importe quel Brigadier aimerait le coincer avec cette merde qu’était la Poudre de Fée. Cette drogue faisait fureur chez les ados et jeunes adultes ces derniers temps. Il fallait dire que la guerre avait engendré pas mal de souffrances autour d’elle et peu de personnes s’en relevaient dignement.

« J'aurais pu vous retrouver à Londres, cela vous aurait évité le déplacement. » « Ça ira. J’ai d’autres clients à retrouver. » dit-il simplement. Clémence n’était pas une fille compliquée et bien loin de considérer James comme un vulgaire objet. Elle n’était sans doute pas encore totalement sous l’emprise de la drogue, se disait-il. Où étaient ses parents ? Que diraient-ils en la voyant rencontrer un homme étrange près d’un étang ? Et lui, que dirait-il s’il voyait Alec en prendre ? Ou encore si Alec le voyait refiler ce genre de produit à une fille qu’il pouvait connaître ? « Je vous ai pris un café. » dit-elle en faisant glisser un gobelet fumant jusqu’à lui. Discrète, prudente. Elle était la cliente parfaite. Il attrapa le verre, le décapsula légèrement, vérifiant qu’il y avait bien une bourse d’argent à l’intérieur avant de le refermer aussitôt. « Merci, d'être venu si rapidement. » Il commença à fouiller sa poche intérieure après un soupir. Ce n’était pas le travail qu’il adorait faire. Lui préférait voler, dérober des objets occultes et les livrer à une personne qui payait chère. Ca c’était un travail rempli d’adrénaline et bien plus captivant. Mais il devait accepter toutes les petites missions … pour le moment.

Clémence s’était tournée vers lui, un sourire aux lèvres, attendant surement avec impatience son colis. Il sortit alors un petit sac de sa poche. « La prochaine fois, évite d’oublier tous tes bouquins à la boutique. » dit-il. Le sac avait un double-fond. Le haut contenait des boutons de manche qu’il avait métamorphosé en livres. Dans le bas était entreposé la Poudre de Fée et le pochon de valériane demandés par l’étudiante. Il tendit le sac à la jeune femme et l’observa quelques instants. « Ça te fait vraiment te sentir mieux ? » demanda-t-il. Il imaginait sa petite libellule se shootant à ce genre de produits. Son cœur se serra et les traits de son visage se durcir. « Où sont tes parents ? » L’avaient-ils abandonnée, livrée à elle-même ? Non, elle avait de beaux vêtements, des cheveux parfaitement entretenus et un maquillage impeccable. Elle devait être issue d’une bonne famille et voulait simplement connaître des sensations fortes, surement.

« Ton petit-ami en dit quoi ? » En avait-elle au moins un ? Ou bien était-elle définitivement seule, isolée ? Est-ce que quelqu’un se souciait d’elle au moins ? James secoua la tête. Nom d’une bouse de dragon ! Qu’est-ce qui lui prenait ? Il était son fournisseur, pas son Psychomage ! « La prochaine fois, ça te coûtera plus cher. » dit-il d’une voix dure, cassante. « Les prix augmentent, c’est comme ça. » Sa langue claqua dans sa bouche avant de jeter un coup d’œil autour de lui. Le soleil s’était désormais caché et la nuit tombait lentement. Derrière eux, les boutiques de Druid’s Oak avaient allumé leurs vitrines et les sorciers et sorcières se pressaient de rentrer dans un endroit au chaud. « Je te donnerai les détails dans mon prochain hibou. »

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

James Davis

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13 Novembre 2001


J'apprécie le fait que Jem ne prenne pas de pincettes. Il répond à mon humour sans même avoir à y réfléchir. C'est marrant quand on y pense, qui irait s'imaginer qu'un homme de son âge aussi vif d'esprit et d'apparence respectable tel que celui qui se tient devant moi, aurait comme passe temps de vendre de la drogue ? Mais là encore, comme il vient de le souligner qui irait s'imaginer qu'une fille comme moi serait sa cliente ? J'ai un sourire amusé à cette réponse. Touché. Mais peu importe, il n'y a aucune raison pour que qui ce soit apprenne que je suis une habituée de la Poudre de Fée. Mon petit frère ne fréquente pas du tout les mêmes personnes que moi même si on se croise à l'UMS depuis qu'il y est entré en début d'année. Ma mère est trop larguée pour se poser la moindre question sur mes activités quelles qu'elles soient et mon rien n'intéresse mon père en dehors de son travail. Qui cela laisse t-il ? Mes amis ? La moitié se shootent comme moi, ils sont donc déjà au courant de ma situation, sont bien les derniers à pouvoir juger ou tenter de m'exposer, et font probablement bien pire que moi. Quant aux autres, soit ils ne sont pas grands fan du monde de la nuit, soit on est pas assez proches pour passer du temps en dehors du cadre scolaire.
Il m'explique vaguement que le déplacement ne lui pose pas de problème puisqu'il est censé retrouver d'autres clients un peu plus tard dans le coin. Après reflexion c'est très peu étonnant au final, plus d'un élève de l'UMS est consommateur plus ou moins régulier, et le weekend approche. J'imagine sans mal que tout le monde a dans l'idée de renflouer ses réserves pour les soirées de vendredi et samedi.

Au termes des quelques civilités échangées, on en arrive enfin à ce qui nous intéresse tous les deux, à savoir notre petite transaction. Je lui donne le gobelet contenant le paiement, et il me donne un sac en me réprimandant d'avoir oublier mes livres de cours dans sa boutique. "Je ferais plus attention la prochaine fois." je lui assure avec un petit sourire. Je ne sais pas dans quelle genre de boutique j'aurais oublier ces soit-disant livres mais venant de moi ce serait étonnant. Je ne regarde pas tout de suite le contenu du sac, ce ne serait pas très discret et je n'ai pas de raison de douter de la bonne foie de Jem. Je suppose que le sac est ensorcelé ou qu'il a un double fond dans lequel il a logé ma commande. "Ça te fait vraiment te sentir mieux ?". Absorbée dans la contemplation du sac, je relève la tête, surprise de la question. Je le considère un instant. Non, je ne le vois pas consommer de la drogue, mais encore une fois il a déjà été établi que moi-même je n'ai pas exactement la tête à l'emploi. Je hausse les épaules. "Je ne suis pas bête, j'ai conscience que ce n'est qu'un pansement sur une blessure, ça ne me soignera pas." je réponds doucement avant de sourire à nouveau."Mais oui, l'illusion est plaisante."

Je ne vois aucune raison de lui mentir, je ne le connais pas, je doute qu'il s'intéresse réellement à ma personne en dehors de notre relation fournisseur/client. Et c'est une question légitime qui mérite d'être posée. La drogue est comme un arc-en-ciel, savant mix de la pluie et du soleil, d'un peu de lumière dans les ténèbres, un rêve légendaire haut en couleur. Malheureusement on sait tous depuis longtemps qu'il n'y a pas de trésors caché au pied des arc-en-ciels. "Vous ne testez pas la marchandise ?" je demande d'un ton taquin. Son air sérieux se durcit encore, il adopte une attitude très paternel soudainement et je me demande d'où lui vient cette curiosité soudaine. "Où sont tes parents ?". Cette fois je laisse échapper un petit soupir. Ce n'est pas que ça m'embête de répondre aux questions, bien qu'étonnamment personnelle, de Jem mais quitte à discuter un peu, j'aimerais autant parler d'autre chose. "A Londres" je réponds simplement. "Vous avez des enfants ?" j'enchaîne pour lui signifier subtilement que je ne suis pas plus enchantée de répondre à ses questions qu'il ne le serait de répondre aux miennes si je commençais à en poser. De toute manière je ne sais pas ce que je pourrais lui dire d'autre. Que ma mère n'a pas quitté son lit depuis la mort d'Anthony, qu'elle est à deux doigts de réellement basculer dans la démence, qu'à certain moments elle se rappelle à peine de mon prénom ? Ou peut être que mon père est addict au travail, qu'il passe plus de temps dans son bureau qu'à la maison, qu'il est tellement absorbé par son boulot qu'il est incapable de tenir une conversation qui n'a aucun rapport avec le Ministère ou la politique ? Je pourrais lui raconter que mon grand frère est mort, qu'il était devenu un mangemort de première classe et que je l'avais tué, je pourrais lui dire qu'après avoir sauvé Benjamin, ce dernier a promis de ne jamais en parler, mais que cela s'était presque transformé en ne jamais se parler tout court. Je pourrais. Mais à quoi bon ? Qu'est-ce que ça peut bien lui faire de toute manière ?

Je me baisse pour ranger délicatement le sac de faux livres dans mon sac de cours bien réel, songeant qu'on en avait probablement terminé pour aujourd'hui. "Ton petit-ami en dit quoi ?". Je me fige dans mon mouvement, apparemment il ne partage pas ma pensée. Je relève la tête en levant un sourcil, perplexe. Qu'est-ce qu'il se passe là ? Je ne suis pas sûre de bien comprendre ce qu'il cherche à faire. La morale ? Une mise en garde ? Il serait bien mal placé, c'est lui qui me vend la drogue, n'est-il pas ? Je croise les bras sur ma poitrine et mes doigts se mettent à pianoter sur mon coude. Nerveuse ? Agacée ? Probablement les deux. "Si mon petit ami essayait de contrôler ce que je fais, il ne ferait pas long feu. Et vous ? Qu'est-ce que votre petite amie en dit ?"

Il peut me juger, en attendant c'est lui l'adulte responsable qui vend de la drogue à des gamins. Je ne le juge pas moi, on fait tous ce qu'on peut comme on peut pour s'en sortir, et j'ai pas besoin de savoir ce qui l'a conduit là. Bien sûr qu'il y a 5 ans, me retrouver à prendre de la Poudre de Fée pour voir le bout de mes semaines et garder un minimum de calme dans mes pensées n'était pas exactement ce que je voyais pour mon futur. Mais le fait est, que j'en suis là. J'ai commis un acte terrible pour lequel je ne me pardonnerais probablement jamais. Est-ce que je culpabilise ? Bien évidemment. Est-ce que je regrette ? Je le referais sans hésiter pour sauver la vie de mon petit frère d'un fanatique psychopathe. Comment je vis avec ça ? Avec la Poudre de Fée. Rien de plus, rien de moins. Je n'ai besoin de l'opinion ou du jugement de personne.

"La prochaine fois, ça te coûtera plus cher. Les prix augmentent, c’est comme ça.". Je hausse un sourcil. Il s'est soudainement trouvé une conscience ? Qu'essaie t-il de faire ? Me punir ? Si c'est bien ça, alors il va devoir trouver mieux. "Ce ne sera pas un problème, quels seront vos prix ?" je réponds doucement. Il réplique en précisant qu'il m'enverra tous les détail dans un hiboux. Parfait. Nous en avons donc terminé. Je prend mon sac et le jette sur mon épaule. Je m'apprête à tourner les talons en le saluant mais me ravise au dernier moment. "Pourquoi toutes ces questions Jem ? Vous n'avez aucun intérêt à connaître vos clients, et il vaut probablement mieux pour vous que l'inverse soit vrai. Devrais-je m'inquiéter ?" Je préfère demander, on ne sait jamais, à tout moment Jem s'est fait chopper pour dealer de la drogue et a passé un accord avec les forces de l'ordre pour les aider à identifier les potentiels consommateurs du campus contre une peine plus allégée. C'est possible, j'ai déjà étudié un cas similaire en cours. Ce n'est pas que je n'ai aucune envie de me faire pincer pour possession et consommation de stupéfiants, mais ce serait légèrement problématique. Je ne compte pas arrêter en revanche je compte bien ne jamais me faire prendre. Cela serait la fin de tout. Je ne pourrais jamais devenir avocate, ma famille ne me renierait pas mais nous perdrions sans aucun doute le respect du monde Sang-Pur, alors qu'ils ont été de précieux alliés jusque là. Je perdrais tout, carrière, famille, statut social...Ce n'est donc aucunement envisageable quoi qu'il arrive.
Mais il me rassure, ce n'est pas le problème. Je ne cherche pas plus loin, peut être était-ce juste un moment de mauvaise conscience ? "Merci de m'avoir apporté mes livres, je vais à rentrer étudier de ce pas, j'ai un parchemin à rendre pour demain." je lance d'un air joyeux en remontant mon sac sur mon épaule. "Bonne soirée Jem, à bientôt." Je lui adresse un sourire et un petit signe de la main en guise d'au revoir et prends le chemin en direction de la sortie du parc à l'opposé de celle par laquelle je suis entrée. Quelques secondes plus tard, j'ai transplaner jusqu'à mon appartement en centre-ville de Londres. Immédiatement je cache les trois petites fioles de Poudre de Fée à l'endroit habituel avec le pochon de valériane. Mon attention est attirée par un hiboux qui tape à la fenêtre du bout de son bec. Sûrement l'invitation de Rachel dont elle m'a parlé quelques heures plus tôt. Je soupire en donnant un petit miamhiboux au coursier, oui, cette rencontre avec Jem était bien plus que nécessaire.

25 Novembre 2001

Le réveil a été difficile en ce samedi matin. Hier soir, mon père était à la maison et nous a demandé à Benji et moi de rentrer au moins pour la soirée, des cousins étaient de passage en ville et il avait dans l'idée de passer un repas en famille. Je n'étais pas sûre d'avoir envie d'y faire une apparition, mais Benjamin m'a supplié de ne pas le laisser y aller seul. Il est difficile de dire non à Dan Castellane quoi qu'il arrive et j'ai toujours tenu à respecter mes devoirs de Sang-Pur. Il est important de maintenir des relations amicales avec la famille, et mon absence aurait sans aucun doute soulevé des questions qui auraient embarrassé mon père. Mais cette petite mascarade, qui m'était si plaisante autrefois, m'épuise aujourd'hui. En particulier dans le milieu familiale, j'ai passé la soirée à assurer à mes cousins que j'allais bien, que la vie devait continuer malgré la perte tragique de mon frère, qu'il fallait rester forts, blablabla. Et je sais que ce n'est pas plus facile pour Benji. On pourrait penser qu'après presque 4 ans, les sujets de conversation auraient évolués, mais non, au milieu des Sang-Pur, tout tourne toujours autour d'Anthony une fois que les sujets de base ont été balayés. Je ne comprends pas pourquoi la mort de mon aîné fascine autant, les gens la qualifie de "mystérieuse" simplement parce qu'il n'y a eu aucun témoin malgré les signes présents qu'il est mort en combattant. Mais c'était en plein milieu d'une guerre. Heureusement que personne n'a trouvé étrange que l'on retrouve l'ADN de mon petit frère sur ses vêtements, après tout nous étions de la même famille et personne n'a pu prouver que nous étions encore au château pendant la bataille. De toute manière Anthony était un mangemort et après la victoire d'Harry Potter, personne n'a vraiment cherché à défendre l'honneur des partisans du Seigneur des Ténèbres morts au combat.
Bref, tout cela pour dire que cette soirée avait été particulièrement éprouvante pour moi. Honnêtement je n'y ai pas fait de vieux os, je me suis éclipsée juste après le dessert en prétextant que j'avais beaucoup de devoirs à faire ce weekend et que je voulais prendre de l'avance pour ne pas me laisser déborder. La carte de l'étudiante investie avec de grandes ambitions fonctionne toujours, personne ne peut discuter sur ce qui touche à mon avenir. Bien sûr j'ai menti, sur le chemin du retour, je suis tombé sur des amis des Pendragons qui faisaient la fête dans un bar pas très loin de chez moi. Ils m'ont embarqué sans trop de protestations de ma part. A la fermeture de l'établissement, personne n'avait envie d'aller se coucher, et comme la maison du club nous semblait bien trop loin au vu de notre taux d'alcoolémie on a fait l'after party chez moi.

Comme je commence à connaître l'issue de ce genre de soirée, j'ai tout de même eu la présence d'esprit d'envoyer un message à Jem sur le chemin de mon appartement, pour anticiper le fait que nous allions probablement finir mes réserves ce soir là et que j'aurais besoin de les recharger au plus vite.
Et c'est d'ailleurs le hiboux apportant sa réponse qui me réveille ce matin. Quand j'ouvre les yeux, il se tient sur le rebord de ma fenêtre et me toise d'un air impatient. "Mmmh oui ça va, j'arrive" je grogne en me redressant. L'air frais du matin me fait frissonner, j'attrape la missive délicatement et donne un petit gâteaux au hiboux, je lis rapidement en diagonale pour vérifier qu'aucune réponse de ma part n'est attendue avant de gentiment congédier l'oiseau. Jem me donne rendez vous à la bibliothèque de Druid's Oak dans une heure. Pendant un instant je peine à me souvenir que j'ai moi-même demandé ce rendez-vous la veille, et me demande ce qu'il me veut. Mais quand je retrouve mes esprits, je me secoue mentalement et m'intime de me préparer. Dans mon salon, deux de mes amis sont encore en train de dormir sur le canapé au milieu de cadavres de bouteilles et de mégots de clopes. Cette vision m'insupporte et je nettoie le gros du dégâts en quelques coups de baguette en prenant soin de ne pas réveiller les deux étudiants. Bon ça fera l'affaire pour le moment, je me fais couler un café en me frottant les yeux.

Une grosse demi-heure plus tard, je suis douchée, maquillée, habillée, et j'ai eu le temps de boire trois cafés pour me réveiller. Mes amis dorment toujours, aussi je leur laisse un petit mot pour les prévenir que je m'absente en précisant qu'ils peuvent rester en attendant mon retour, et faire comme si ils étaient chez eux. En partant, je songe que le rendez vous est dans une bibliothèque et qu'il serait donc judicieux de ma part d'emmener un sac de cours histoire de rester cohérente.
J'arrive une dizaine de minute en avance au final, et m'installe à une table dans le fond de la grande bibliothèque. J'attrape un ou deux livres sur une étagère et les ouvre devant moi, sortant parchemin, plume et encrier. J'entreprends de commencer à recopier quelques phrases au hasard d'un paragraphe sur la guerre des vampires en Amérique latine dans les années 1760. Avec amusement, je constate que j'ai d'ailleurs déjà étudié cet évènement l'année précédente en cours d'Histoire du droit magique.
Discrètement, je vérifie qu'il n'y a personne autour de moi et sors un livre que j'avais acheté à la demande d'un professeur d'économie en première année, qui ne m'est donc plus d'aucune utilité aujourd'hui, et que j'ai ensorcelé pour ce genre de petites transactions. Quand on l'ouvre, il s'agit d'un livre d'apparence banale, mais si l'on enregistre la signature magique de quelqu'un en particulier en lançant le sort, il révèle un compartiment dans le quatrième de couverture à cette seule personne. Il ne le sait pas mais j'ai pu enregistrer sa signature magique grâce aux objets ensorcelés dont il se sert pour me donner mes commandes. Ce n'est ni dangereux, ni illégal, ce n'est pas comme si pouvais la copier. Mais c'est bien pratique dans ce genre de cas parce qu'évidemment j'ai glisse une bourse de gallions dans ce fameux compartiment. Jem avait prévenu la dernière fois que ses tarifs augmenteraient, et il n'a pas menti, heureusement l'argent est le cadet de mes soucis. Même si mon père ne gagnait pas aussi bien sa vie, la fortune Castellane se transmet de générations en générations, notamment à travers de nombreuses propriétés à travers le monde, de divers objets de collections rares, et de bijoux familiaux dont le prix est exorbitant. C'est d'ailleurs pour cela que ma mère a pu se permettre d'arrêter de travailler pour devenir mère au foyer à la naissance d'Anthony. Si mon père ne travaillait pas, nous pourrions toujours de manière très confortable jusqu'à la mort de mes arrières petits-enfants, et encore.

KoalaVolant

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-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le mardi 13 novembre 2001. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, Alexander et Joséphine Davis, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes.

The things I'd do to spend a little time in Hell
Elle lui retournait les questions, maligne. Ses enfants ? Encore faudrait-il qu’il s’intéresse un peu plus à eux. Il leur offrait déjà un toit et assez d’argent. Ce n’était pas si mal que ça ? Sa petite-amie ? Des histoires courtes, rien de plus de ce côté-là. Il n’avait pas la tête à ça, clairement pas. Tandis qu’elle, elle avait la vie devant elle encore ! A peine 20 ans et déjà droguée … Enfin, James n’était pas là pour la juger ni lui faire de leçons de morale. Il lui rappela cependant que les prix allaient certainement augmenter. Peut-être que ça pouvait la dissuader de passer commander à nouveau ? Non, en général, ça ne fonctionnait pas comme ça.

La jeune femme se leva, jetant son sac sur son épaule. Était-elle vexée ? Peu importait de toute façon … Il allait la laisser s’éloigner puis il transplanerait aussi à son tour avant qu’un Brigadier ne lui pose de questions. « Pourquoi toutes ces questions Jem ? » James fronça les sourcils avant de tourner la tête vers Clemence qui se tenait toujours à côté du banc. « Vous n'avez aucun intérêt à connaître vos clients, et il vaut probablement mieux pour vous que l'inverse soit vrai. Devrais-je m'inquiéter ? » Elle était intelligente. Intelligente et prudente. James rentra ses mains dans ses poches, saisi par le froid ambiant, puis il secoua la tête. « Un moment d’égarement … » dit-il. « Tu n’as pas à t’en soucier. » Il avait dépassé son rôle de vendeur. Il avait été trop loin. Lui aussi devait se montrer plus prudent à l’avenir.

« Merci de m'avoir apporté mes livres. » James croisa le regard de Clemence qui avait retrouvé son air joyeux. « Je vais à présent rentrer étudier de ce pas, j'ai un parchemin à rendre pour demain. Bonne soirée Jem, à bientôt. » James lui rendit un sourire poli avant qu’elle ne tourne enfin les talons. Quelques instants plus tard, un « plop » se fit entendre, signe qu’elle avait transplané. James se leva de son banc et tourna le dos à l’étang pour regarder le village de Druid’s Oak. Dire qu’il y avait quelques années il se tenait là lui aussi. Les cheveux en pétard, le cœur enragé à l’idée de venger son père mais aussi plein d’amour pour la femme qu’il avait rencontré. Anna. Il était une toute autre personne. A mi-chemin entre celle qu’il était aujourd’hui et celle qu’il était dans son enfance. Il poussa un soupir où de la vapeur s’échappa de sa bouche puis il transplana à son tour.

Dimanche 25 novembre 2001

La semaine avait été éprouvante entre la dispute qu’il avait eu avec ses deux meilleurs amis et la livraison de sa marchandise chez Barjow et Scott. Et pour couronner le tout, il avait même eu droit à un courrier de Minho Huong, s’étonnant de sa dispute avec Louis et Josh et essayant de le raisonner. Après sa lecture, James l’avait aussitôt brûlé. Son regard perdu dans les flammes, il repensait à la volonté de sa fille, Joséphine souhaitant organiser un repas de Noël avec la famille de Louis Prewett et en conviant Lisa. James n’avait aucune envie de partager un repas avec une personne qui jugeait sa manière d’être et de travailler. Non, il laisserait Joey et Alec organiser quelque chose chez Lisa mais lui resterait chez lui. Ou mieux, il irait faire quelques missions. Ainsi, le jour de Noël, il n’aurait pas à penser et peut-être que ce serait un peu moins déprimant.

Il avait reçu une lettre de Clémence Castellane aussi, lui demandant de renflouer ses réserves. Au moins, il pourrait se changer les idées. Ce dimanche matin, il avait donc donné rendez-vous à la jeune femme à la bibliothèque de Druid’s Oak. Un lieu auquel on ne pensait pas pour faire des échanges de drogue mais qui était toutefois bien pratique. Silencieux, que des personnes studieuses, on n’y verrait que du feu. Et puis, il voyait mal Alec aller étudier à la bibliothèque. Il avait redoublé son année et était reparti dans le cursus du Cinéma Sorcier. Pas de quoi aller étudié à la bibliothèque en somme.

Il attrapa un sac et sa cape qu’il passa sur ses épaules et sortit de chez lui. La maison qu’il habitait était située à Bristol, une ville charmante dans laquelle il avait toujours vécu en réalité. Il transplana aussitôt pour rejoindre le village de Druid’s Oak. Le temps était gris, presque pluvieux. La plupart des étudiants avaient sorti les cols roulés et les pantalons épais. Une odeur de chocolat chaud et de lait de poule flottaient dans l’air. James poussa la porte de la bibliothèque et salua la femme derrière son bureau. Celle-ci baissa les lunettes à son passage mais ne fit aucun commentaire. James portait une cape bleue nuit et son visage mal rasé lui donnait l’air d’un sorcier mal famé. Mais il commença à flâner entre les rayons, faisant mine de chercher réellement quelque chose. Il sortit deux bouquins, l’un sur l’élevage des lutins de Cornouailles, l’autre sur la manière d’obtenir un permis pour créature dangereuse. Il revint dans le vaste halle où plusieurs tables avaient été disposées. La plupart était occupée par un groupe d’étudiants, certaine encore libre. Et puis, tout au fond, Clémence était installée, ayant étalé plusieurs livres, parchemins et plumes pour travailler.

James, l’air de rien, vint s’installer face à elle. « Bonjour, puis-je m’installer ici ? » demanda-t-il en posant ses deux livres à côté de lui. Il pencha la tête sur le côté, amusé de voir la jeune femme dans un tout autre contexte. Il n’avait en revanche pris ni parchemin ni plume. Mais cela ferait l’affaire. Il ne comptait pas s’éterniser ni servir un nouveau sermon à la jeune femme. Il n’était clairement pas d’humeur. « Puis-je vérifier l'exactitude de ces informations ? » demanda-t-il subtilement en parlant du paiement. Clemence fit alors glisser un livre d’économie vers lui. James haussa un sourcil mais ne dit rien. Il observa la couverture représentant un gobelin qui versait des Gallions dans un genre de tirelire. Il le retourna pour observer la quatrième de couverture avant que Clemence ne lui tende une plume pour l’encourager à y apposer sa signature. A nouveau, James haussa un sourcil. « Vous m’intriguez, Miss Castellane … » dit-il. Il prit la plume, la trempa dans l’encrier et signa son nom à l’intérieur du livre. Un petit « clic » se fit entendre et c’est là qu’il vit qu’un compartiment semblait se détacher de la quatrième de couverture.

« Salut Clémence ! » James sursauta à peine mais il devait bien avouer qu’il n’avait pas entendu qui que ce soit approcher de leur table. Un jeune homme, grand, blond, les yeux bleus, se tenait au-dessus de leur table. Son visage ne disait rien à James. « Il faudrait que je te demande conseil encore une fois. Je voudrais organiser une soirée avant que tout le monde ne parte pour les fêtes de Noël. » Le jeune homme parut s’apercevoir de la présence de James et se tourna vers lui, un sourire poli aux lèvres. « Bonjour, excusez-moi. Je vous dérange surement ? » Il tendit une poignée de main à James qui la serra. « Nullement. » dit-il. « Vous êtes ? » « Oscar Swan, monsieur. Vous êtes l’un des professeurs de Clémence ? » demanda le jeune homme. « D’une certaine façon, on peut dire que je contribue à son enseignement. » répondit énigmatiquement James.

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Il fit glisser dans son sac le livre de Clemence, se promettant de vérifier plus tard que le paiement était exact. Il attendrait qu’Oscar soit parti pour délivrer la marchandise à la jeune femme. A elle de faire en sorte qu’il s’en aille rapidement. « Désolé encore. Est-ce que tu aurais une minute pour qu’on y regarde ? » insista Oscar, visiblement impatient de recevoir les conseils de la demoiselle.

@ Victoire

Dernière édition par James R. Davis le Dim 16 Avr - 11:51, édité 1 fois

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James Davis

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The things I'd do to spend a little time in Hell

And I won't tell you. I'll prolly never even tell myself. In my own way this feel like living some alternate reality, and I was drowning but now I'm swimming through stressful waters to relief ft. James Davis



25 Novembre 2001


"Bonjour, puis-je m’installer ici ?" Je constate amusée que je me suis vraiment perdue dans le travail fictif que je me suis attribuée moi-même à l'instant où la voix de Jem me tire de mes pensées. Je lui adresse un sourire poli, trouvant ce petit manège qu'il s'entête à répéter à chaque fois toujours aussi divertissant. "Je vous en prie." je réponds en l'y invitant d'un geste de la main. "Puis-je vérifier l'exactitude de ces informations ?" Je hoche la tête et fait glisser mon livre d'économie de l'autre côté de la table. Si le point d'honneur qu'il met à rester discret jusque dans la moindre de ses paroles est incontestable, en revanche il pourrait tout de même faire un effort pour paraître moins louche. Avec sa cape sombre, sa barbe de quelques jours, on ne peut dire qu'il inspire vraiment la confiance. Et, par Merlin, de tous les livres de cette grande bibliothèque, il a fallut qu'il en prenne un sur les créatures dangereuses. Pas sur les créatures magiques, ou les créatures mordus, non les créatures dangereuses. Je dirais bien que ce n'est pas mon problème au final mais c'est bien pour moi qu'il est là, alors ça l'est un peu quand même.

Je regarde l'homme récupérer mon livre et l'examiner sous toutes les coutures sans vraiment quoi savoir en faire. Il doit penser que je me moque de lui. Alors je réprime la sourire un peu moqueur qui me monte aux lèvres et lui tends la plume que j'utilisais quelques minutes plus tôt. Un sourire plus franc s'étale sur mon visage devant l'air curieux de Jem lorsque le fameux compartiment apparaît dès qu'il appose sa signature. Je m'apprête à lui demander si le paiement lui convient mais il n'a même pas le temps de l'ouvrir qu'une tête blonde apparaît dans mon champ de vision. "Salut Clémence !" Surprise, je tourne mon regard jusqu'à croiser celui d'Oscar Swan. Je jure mentalement, ce n'est pas contre lui, j'adore Oscar, mais là il a vraiment le pire timing possible. Je le salue gentiment en me disant qu'il va falloir que je trouve un moyen de le faire déguerpir au plus vite, encore une fois ce n'est pas contre lui vraiment, mais Jem a probablement autre chose à faire de son dimanche que de traîner à la bibliothèque de Druid's Oak, et il ne me donnera pas ce que je lui ai commandé tant qu'Oscar sera dans le coin. "Il faudrait que je te demande conseil encore une fois. Je voudrais organiser une soirée avant que tout le monde ne parte pour les fêtes de Noël." Je lui souris. "C'est une très bonne idée, je t'aiderais avec plaisir mais..." Il ne me laisse pas le temps de finir parce qu'il se rend soudainement compte de la présence du quarantenaire à ma table. Et gentil comme il est, évidemment, il le salue et se présente. Je me retiens de lever les yeux au ciel, que Salazar me vienne en aide, je n'ai aucune envie de rembarrer le garçon. Je profite qu'ils soient en train de discuter un peu, pour réfléchir à un moyen de me sortir de là. Un petit rire m'échappe malgré moi quand Jem affirme être "en quelque sorte" un professeur. C'est une manière intéressante de voir les choses considérant qu'il est mon dealeur de Poudre...je me demande bien à quel "enseignement" il peut bien faire référence. Je lui suis reconnaissante hein, mais je doute que cette défense ne soit recevable au tribunal.

"Désolé encore. Est-ce que tu aurais une minute pour qu’on y regarde ?" lance alors Oscar en se tournant de nouveau vers moi. Ah oui, c'est vrai. "Oui tu disais...une fête de noël c'est ça ?" Je prends une grande inspiration d'un air tiraillé, me lève et attire Oscar dans un coin, pas très loin de la table où nous étions installés, peut être même que Jem nous entends toujours depuis sa chaise. "Écoute, j'adorerais t'aider mais les fêtes approchent et c'est une période un peu difficile pour moi...Jem m'aide à traverser tout ça." je lui explique en baissant la voix. J'évite son regard, avec une moue trahissant un moment de vulnérabilité. "J'ai vraiment besoin de terminer ma séance avec lui." je continue avant de m'interrompre une nouvelle fois comme si ça m'était difficile d'en parler. Je n'adore pas l'idée de lui mentir, encore moins de jouer sur la corde de la fragilité mentale et de peut être lui inspirer de la pitié, mais là j'ai pas eu le temps de trouver autre chose. D'un autre côté, mon excuse est plausible, quand on perd un proche, surtout jeune, la période des fêtes est forcément un cap à passer. Et le décès de mon grand frère mangemort, il y a même pas 4 ans, qui est de notoriété publique pourrait tout à fait susciter une petite baisse de morale à un mois tout pile de Noël. D'ailleurs jusqu'ici ça à souvent été le cas, j'ai toujours appréhender les fêtes de familles ces dernières années, seulement je me suis trouvée ma médication toute seule. Bref, tout ça pour dire que c'est pas un gros mensonge. Juste une petite hyperbole.
Je me doute qu'Oscar sera sûrement déçu mais face à mon explication j'imagine qu'il pourra difficilement protester. "On peut se retrouver pour manger demain midi si t'es libre, comme ça on aura tout le temps pour réfléchir à ta soirée, qu'est-ce que t'en dis ?" j'ajoute pour donner le change. Bon j'ai proposé ça sans vraiment connaître mon emplois du temps du lendemain, mais je culpabilise d'avoir menti à Oscar. "A plus tard alors !" je lui lance avec un petit sourire une fois qu'il m'a donné une réponse avant de me détourner pour rejoindre Jem.

"Vous disiez, professeur ?" je lui lance avec un sourire amusé en me rasseyant face à lui. "Ah oui, vous vouliez vérifier les informations." je continue pour lui signifier que le jeune homme est parti et ne reviendra pas, que nous pouvons donc reprendre là où nous en étions.



26 Novembre 2001



The things I'd do to spend a little time in Hell R8bd
Au terme de deux heures de cours magistral de Relations Internationales Sorcières, j'ai la tête qui va exploser. j'adore ce cours pourtant, mais c'est bien plus divertissant en TD qu'en amphithéâtre. Je n'ai pas vraiment le temps de m'en plaindre, même mentalement, parce que j'ai rendez-vous avec Oscar pour discuter de l'organisation d'une soirée de Noël pour les Pendragons et que je n'ai pas envie de faire attendre le jeune homme. Je salue donc mes amis qui, eux, se dirigent vers le Cicero et me dirige vers le hall de transplanage. Je jette un oeil à ma montre, j'ai le temps d'aller chercher à manger avant de me rejoindre le garçon à Druid's Oak. Je transplane jusqu'à Londres, près d'une pizzeria, pas très loin de chez moi, que je connais bien pour y avoir épongé plusieurs fois quelques gueules de bois et probablement une ou deux foncedalle. Je commande deux pizzas, ça fera peut être un peu trop mais on est pas à l'abris de croiser un Pendragon affamé au QG, et puis je me dis qu'Oscar est un sportif, il doit avoir un bon appétit. Vaut mieux trop que pas assez comme on dit.
Une petite quinzaine de minutes plus tard, je transplane à nouveau pour cette fois me retrouver devant la maison des Pendragons. J'entre après avoir donné le mot de passe au heurtoir de la porte et monte directement à l'étage pour retrouver Oscar qui est déjà là. "Salut !" je lance en souriant. "J'ai pris des pizzas, j'espère que t'es pas au régime." j'annonce en brandissant les deux cartons encore fumants. Je m'installe face à lui et les pose sur la table en l'invitant à se servir. "Alors dis moi tout, qu'est-ce que tu avais en tête ?"

Si on y réfléchit, ça fait un moment qu'on se connaît lui et moi. On a jamais été très proche pour être honnête, même si on était de la même année à Poudlard, sauf qu'il était à Gryffondor et que nos chemins se sont séparés quand j'ai décidé de redoubler ma septième année. Enfin, ça n'aura pas duré longtemps puisque l'on s'est de nouveau recroiser l'année suivante quand j'ai été recruté dans le club dont il est à présent le président. Depuis, il lui arrive régulièrement de me demander conseille pour l'administratif et un peu de logistique, ce que je fais de bon coeur surtout qu'il semble vraiment ne rien y comprendre. Ce n'est pourtant pas bien sorcier, mais ça m'arrange, ça m'occupe disons. Enfin, chacun ses points forts, j'imagine qu'il lui est d'une facilité sans nom de tenir sur un balais, je ne serais pas aussi sereine pour ma part.

KoalaVolant

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-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.

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Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le dimanche 25 novembre 2001. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, est un sorcier de Sang-Mêlé passionné par le Quidditch. Cette année est sa dernière année au sein de l'UMS et il a été nommé Président des Pendragon, son club depuis sa 1ère année. Oscar compte bien finir cette année en beauté et tient donc à laisser son nom dans l'histoire du club.

The things I'd do to spend a little time in Hell
Cette fête occupait tout l’esprit d’Oscar depuis quelques jours. Il fallait dire que ça lui donnait un prétexte pour ne pas s’occuper de ses problèmes actuels, et Merlin savait qu’il en avait. L’organisation de cette fête tombait donc à pic et même s’il était encore trop tôt pour tout préparer dans les moindres détails, il fallait néanmoins s’occuper à partir de maintenant des autorisations spéciales. Et il n’y avait pas mieux que Clémence Castellane pour ce genre de choses !

« Oui tu disais...une fête de noël c'est ça ? » répondit la jeune femme.

Un pli soucieux lui barrait le front et elle se leva soudainement de la table où elle était pour l’attirer un peu plus loin. Oscar jeta un dernier regard à l’homme qui ne s’était même pas présenté avant de reporter son attention sur Clémence.

« C’est ça. J’aimerais organiser un petit quelque chose. Trois fois rien, mais il me manque des autorisations et … je n’y comprends pas grand-chose. » avoua-t-il en se massant la nuque.
« Écoute, j'adorerais t'aider mais les fêtes approchent et c'est une période un peu difficile pour moi... Jem m'aide à traverser tout ça. »

Oscar ouvrit la bouche, voulant répondre quelque chose. Puis il comprit ce que la jeune femme lui expliquer. Oui … il avait entendu parler de la perte de son frère, Anthony, durant la bataille de Poudlard. Rares étaient les familles qui s’en étaient sorties indemnes. Les Swan avaient été courageux mais aussi prudents et Oscar se félicitait encore aujourd’hui d’avoir su veiller sur sa sœur durant cette guerre sombre. On ne pouvait en dire autant de la famille Weasley. Fred était l’un des plus drôles de la famille et Oscar se souvenait encore de ses farces pour dérider les plus jeunes lors du règne de terreur d’Ombrage. Il manquait aujourd’hui encore à beaucoup de personnes.

« J'ai vraiment besoin de terminer ma séance avec lui. » ajouta-t-elle.
« Oh. » réussit-il à dire. « Je … désolé, oui, évidemment. Je comprends. »

Le Président des Pendragon hocha lentement la tête, se sentant soudain un peu gêné d’avoir interrompu un moment intime pour Clémence.

« Ne t’inquiètes pas, je vais me débrouiller. » assura-t-il, hochant vigoureusement la tête comme pour se convaincre lui-même.
« On peut se retrouver pour manger demain midi si t'es libre, comme ça on aura tout le temps pour réfléchir à ta soirée, qu'est-ce que t'en dis ? »

Clémence lui offrit un sourire éclatant. Elle était vraiment belle, encore plus quand son sourire illuminait son visage. Et puis elle était gentille, généreuse et bienveillante. Malgré ses problèmes, Oscar voyait qu’elle essayait d’arranger la situation pour lui.

« Bien sûr. C’est une excellente idée ! » répondit-il avec un sourire franc. « Merci Clémence, vraiment. »

Au moins, il aurait une solution demain. Ce n’était vraiment pas grand-chose d’attendre une seule petite journée. Surtout qu’on était dimanche aujourd’hui et qu’il ne pourrait rien faire de bien concret avec l’administration. Demain, il aurait deux heures de tranquillité pour manger, discuter avec Clémence et, s’il le fallait, aller régler les derniers papiers.

« A plus tard alors ! » s’empressa de lui répondre Clémence avant de regagner sa place à la table.

Oscar était assez surpris par son ton pressé mais en même temps, pouvait-il lui en vouloir ? Elle semblait sérieusement soucieuse aujourd’hui et si ce « Jem » lui aidait à traverser cette période compliquée, autant la laisser ? C’était bien mieux que Keith et la manière dont il réglait ses soucis dans l’alcool et la drogue. Néanmoins, Oscar était curieux de savoir quel Psychomage exerçait ici, dans une bibliothèque universitaire. Surtout que ce « Jem » n’avait vraiment pas la tête de l’emploi.

« Vous disiez, professeur ? » reprit Clémence, penchée vers l’homme. « Ah oui, vous vouliez vérifier les informations. »

Secouant la tête pour se sortir de ses pensées, Oscar se décida alors à quitter la bibliothèque, laissant Clémence à ses affaires avec son « professeur ». Après tout, cela ne le concernait pas. N’est-ce pas ?

Lundi 26 novembre 2001

Le cours d’anatomie humaine n’était clairement pas le plus passionnant et Oscar avait manqué de peu de s’endormir. Il donna le mot de passe au heurtoir du QG des Pendragon, non sans arracher un bâillement, avant de pénétrer à l’intérieur. Il salua quelques personnes qui étaient dans les parages. Cette maison était toujours vivante et parfois, Oscar se disait qu’il aurait mieux fait de s’installer ici. Il songeait à son petit appartement assez miteux et cela ne lui donnait guère envie de rentrer chez lui chaque soir. Encore moins de ramener quelqu’un. Il faudrait sérieusement qu’il songe à chercher un nouvel appartement, ou peut-être à se mettre en colocation avec un autre étudiant. Peut-être David ?

Plongé dans ses pensées, il grimpa l’escalier, poussa la porte et salua à nouveau de nouvelles personnes venues grignoter un morceau entre deux cours. Oscar jeta un œil dans le frigo avant d’arracher une grimace. Il s’achèterait quelque chose sur le chemin. Cet après-midi il avait trois heures de cours pratiques. Aussi, il devait reprendre des forces. Clémence allait surement pas tarder à arriver. Aussi, il décida de s’installer à une table, faisant léviter deux plateaux de jeu un peu plus loin. D’un coup de baguette, il lança un Lumos avant de sortir un dossier consacré à l’administration des Pendragon. Celui-ci contenait toutes les autorisations spéciales ainsi que des informations confidentielles sur les membres du club.

« Salut ! »

Oscar releva la tête pour voir Clémence qui venait d’arriver. Parfaitement coiffé et habillée, elle l’accueillit avec un grand sourire. Elle brandissait fièrement deux cartons encore fumants.

« J'ai pris des pizzas, j'espère que t'es pas au régime. »
« Clémence Castellane, tu es la femme parfaite ! » soupira-t-il de régal.

Certes, ce n’était pas le repas idéal pour entamer une session sportive tout l’après-midi, mais cela ferait l’affaire pour aujourd’hui. Et Clémence était bien gentille d’avoir pensé à son estomac alors qu’il avait été tellement dépassé par les événements qu’il avait zappé l’idée d’apporter quelque chose.

« Alors dis-moi tout … » commença Clémence en s’installant face à lui. « … qu'est-ce que tu avais en tête ? »

Oscar qui s’était déjà servi une part de pizza se dépêcha d’avaler pour répondre à la jeune femme.

« Alors. Bon, on sait il y a pleins de fêtes organisées les jeudis soirs. Fêtes clandestines. Là, j’aimerais un truc bien autorisé par l’UMS pour pouvoir peut-être faire quelque chose dans le parc. Du coup, … »

Oscar s’empressa d’expliquer ce qu’il avait en tête : une fête aux couleurs de la neige, de l’hiver, avec un buffet pour ceux qui voulaient manger mais aussi un endroit réservé aux boissons. Tout ça, en espérant que ce soit légal. Le lieu était important, mais Oscar était prêt à changer d’endroit s’il le fallait. Tout ce qu’il souhaitait, c’était une fête où les clubs régaleraient une partie de l’UMS avant les fêtes de Noël. Oscar avait déjà parlé au président du Sherwood’s Club et du Globe, ils étaient d’accord. Il ne restait plus que les Bodicae Pateare à convaincre et pourquoi pas des délégués des professeurs ?

Clémence et Oscar planchèrent sur le sujet bien une heure, Oscar ayant toujours de grandes idées mais Clémence lui ramenant vite les pieds sur Terre. Pourtant, la jeune femme cherchait à garder l’esprit de ce qu’avait imaginé le Président et Oscar lui accordait toute sa confiance. De nombreux Pendragons avaient défilé dans la pièce, mais Oscar et Clémence les ignorèrent, finissant quasiment les deux pizzas, Oscar en mangeant la plus grande partie. Il était allé chercher deux verres d’eau et avait lancé un sort pour les remplir.

« Franchement, je ne sais pas ce que je ferai sans toi ! » soupira Oscar en s’étirant. « Merci encore de m’aider. »

Il lui fit un clin d’œil, rassemblant les papiers qu’ils avaient étalé dans sa pochette.

« Dis, j’ai une question … plus personnelle à te poser. Tu n’es pas forcée d’y répondre. Mais, hier, ce « Jem », il t’aide vraiment ? »

Oscar pencha la tête sur le côté. Aucun jugement ne se faisait sentir, il était sincèrement curieux. Mais il devait bien avouer que dire ça à voix haute pouvait mettre n’importe qui sur la défensive. Aussi se sentit-il obligé de préciser.

« C’est … pour un ami. Il a … des problèmes. Et j’aimerais l’aider. Alors, si t’as une solution pour aider à gérer, je suis preneur. »

Oscar eut un sourire. Keith Adams avaient bien de nombreux soucis. Lesquels ? Oscar avait bien quelques idées en tête, même s’il n’en avait jamais franchement parlé avec Keith. Peut-être était-il temps de le mettre face à la réalité des choses ? Peut-être était-il temps de trouver une solution plutôt que de se cacher ?

Jeudi 29 novembre 2001

The things I'd do to spend a little time in Hell Dancing-dance

La fête battait son plein chez Isaac Campbell. L’étudiant était déjà déchiré à 22h00 et s’était lancé dans un strip-tease avant de dégringoler de la table. Newt s’était empressé de l’emmener avec lui pour le mettre surement à l’abri dans une chambre. David McGregor était là lui aussi, se bécotant avec sa petite-amie comme s’ils ne pouvaient se passer l’un de l’autre. Après une partie d’Action/Vérité où Oscar avait du embrasser Tristelle Wen, il avait décidé de sortir prendre l’air.

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Isaac Campbell, Newt Campbell, David McGregor et Tristelle Wen

Le froid le saisit et l’aida à sortir de cet état de brume dans lequel il était plongé avec les effluves de tabac et d’alcool dans la maison. Il resserra le col de sa veste et leva les yeux vers le ciel où la lune était quasiment pleine. Oscar se frotta les mains, cherchant à se réchauffer et s’éloigna de la porte où la musique lui bassinait les oreilles. Il manqua cependant de tomber sur quelqu’un, assise par terre.

« Oh mince ! Désolé ! » dit-il en se rattrapant de justesse. « Clémence ?! »

L’ex-Gryffondor fronça les sourcils en reconnaissant son amie. Que faisait-elle là ? Allait-elle bien ?

@ Victoire

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Oscar Swan

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26 Novembre 2001

"Clémence Castellane, tu es la femme parfaite !" J'éclate de rire devant l'air sincèrement ravie et affamé d'Oscar et pose les cartons pour qu'il puisse se servir. Je m'installe face à lui en lui demandant de me parler un peu plus des idées qu'il a eu jusque là, sortant un calepin pour noter au fur et à mesure et pouvoir tout reprendre ensuite, point par point. Apparemment il a bien visualisé la fête qu'il s'est imaginé, et franchement ça me paraît pas mal du tout. Un thème hivernale pour fêter la fin des cours le temps de la période de fêtes de noël et de fin d'année. Ça sonne juste à mes oreilles. Et tout à fait faisable en globalité, je pense pouvoir obtenir une autorisation de l'administration pour organiser une fête dans le parc, surtout en jouant sur le fait qu'elle sera ouverte aux autres clubs et même aux professeurs comme le prévoit Oscar. Je souris en l'écoutant s'emballer de plus en plus sur ce à quoi pourrait ressembler cette soirée, je vois presque des étoiles briller dans ses yeux. On peut dire que sa dévotion à ce club est réelle. C'est ce qu'il avait dit la première où il m'a demandé mon aide pour l'administratif des Pendragons qui avaient tendance à le hérisser quelque peu. Il voulait laisser sa marque ici, avant de quitter la fac, faire les choses en grand.
Malheureusement, mon rôle est de réaliser ses visions dans une dimension plus terre à terre et ça me fait presque de la peine à chaque fois que je dois le ramener un peu à la raison parce qu'il s'emballe de trop. Je fais au mieux pour matcher ses attentes néanmoins et rester fidèle à ses idées. Heureusement, il n'est pas difficile, il comprends que tout est faisable dans la limite du raisonnable et ne chipote jamais.

On se penche sur la quasi-totalité de l'organisation de cet évènement pendant une grosse heure, sans oublier de picorer de la pizza en même temps. C'est du travail mais celui là est agréable. Parce que c'est du pur bénévolat, je ne gagne absolument rien à faire tout ça et ça rend la chose encore meilleure je crois. Et puis Oscar est pas prise de tête, et vraiment adorable, alors c'est toujours un plaisir de passer un peu de temps avec lui. "Franchement, je ne sais pas ce que je ferai sans toi ! Merci encore de m’aider." Je repose doucement sur la table le verre d'eau qu'il m'a gentiment servit et lui adresse un sourire amusé. "Promet moi de ne jamais m'appeler pour tes déclarations d'impôts quand tu seras un grand joueur de Quidditch" je le taquine en rigolant. J'entreprends de ramasser mon sac, que j'ai posé sur la chaise à côté afin d'y ranger les stylos et le calepin qui m'ont servis pour la prise de note. "Je n'ai qu'un cours cet après-midi, je passerais déposer les autorisations au secrétariat de l'Agora pour que la directrice les approuves." je préviens Oscar en supposant, qu'il s'agit de la fin de notre entrevue.

Sauf qu'apparemment  il n'en a pas encore finit avec moi pour le moment. "Dis, j’ai une question … plus personnelle à te poser. Tu n’es pas forcée d’y répondre. Mais, hier, ce « Jem », il t’aide vraiment ?" Je me fige. Celle là je ne l'avais pas vue venir. Comme j'ai rattrapé le coup en lui proposant un créneau rapide pour qu'on puisse résoudre le problème de cette soirée, j'aurais pensé qu'il oublierait et jamais qu'il s'intéresserait davantage à Jem. Je pince les lèvres, hésitante. Je ne sais pas quoi lui répondre, je n'ai aucune envie de lui mentir. Oscar a toujours été un bon ami, et tellement gentil, je n'ai pas envie de trahir la confiance qu'il peut avoir en moi. Et puis je suis persuadée qu'on finit toujours par se faire prendre à ses propres mensonges. Il doit percevoir mon trouble parce qu'il s'empresse de reprendre la parole."C’est … pour un ami. Il a … des problèmes. Et j’aimerais l’aider. Alors, si t’as une solution pour aider à gérer, je suis preneur."

Je pousse un soupir, en plus il est plein de bonnes intentions et est super bienveillant. Il me rend vraiment pas la tâche facile. Comment lui en vouloir en même temps ? "Écoute Oscar, je t'apprécie beaucoup, et j'aime pas du tout l'idée de te mentir." je commence en posant mes deux mains à plat sur la table dans une tentative de garder contenance. La suite de la phrase est alors ne m'oblige pas à le faire, mais je me retiens de préciser. "Je peux pas t'expliquer qui est Jem, ni ce qu'il fait, ni...à peu près rien en fait. Et j'en suis sincèrement désolée." Je me mords l'intérieur de la joue, je soutiens son regard sans faiblir pour lui transmettre toute l'honnêteté et le sérieux dont je fais preuve dans mes paroles. "A mon sens il m'aide oui, d'un point de vue extérieur ce serait assez difficile à croire mais hé, on guéris tous différemment." A ceci près que Jem ne m'aide pas à guérir, il m'aide à me sentir mieux, à pouvoir respirer normalement, et dormir la nuit, et c'est déjà beaucoup pour moi. Je sais que ce n'est qu'un pansement sur une blessure. Mais c'est comme ça que j'ai choisis de continuer ma vie après le traumatisme de la bataille de Poudlard, et ça me regarde. C'est pas comme si je pouvais aller chez un psychomage pour lui raconter comment tuer mon frère m'avais foutu en l'air. "Si je veux rester parfaitement honnête avec toi, je connais rien de ton ami mais je suis à peu près certaine que ça ne l'aidera pas. Pas comme tu voudrais en tout cas."

Je le supplie silencieusement de ne rien dire de plus, de ne pas poser davantage de questions sur Jem, de laisser couler et d'oublier à tout jamais cette discussion. Ho et par pitié, qu'il trouve un autre moyen d'aider son ami. Je suis pas dans le déni, je sais bien que c'est à peu près le pire choix que j'aurais pu faire, mais mes options étaient assez limitées à l'époque et celle-ci était la plus facile. Je l'ai saisis, et je peux pas dire que je le regrette parce que j'ai jamais été aussi en paix avec moi même auparavant. Mais à long termes, j'en subirais les conséquences, et ce ne sera pas une partie de plaisir. Pour l'instant je la gère encore plutôt bien cette addiction. Mais ça ne va pas aller en s'améliorant sur ce point précis, et le jour où je perdrais complètement le contrôle...soit j'essaierais de me sevrer et je vais pas passer un bon moment ni pendant ni après, parce qu'après je n'aurais plus qu'à dealer avec les problèmes que j'ignore depuis trois ans déjà...soit je m'enfoncerais encore plus et je finirais sûrement par en crever.
Joie.Bonheur. Peut être bien que je suis un petit peu dans le déni finalement.


Jeudi 29 novembre 2001


Isaac Campbell organisait une soirée chez lui et bien sûr, quand il m'a invité, j'ai pas hésité. De toute manière, tous mes potes y allaient et pour une fois, y aurait personne chez moi. Cassy est venue se préparer avec moi quand même, parce qu'elle voulait me raconter ses péripéties avec David. Depuis qu'ils se sont mis en couples tous les deux, leur relation est comme des montagnes russes et il n'y a pas fort à parier que ça ne durera pas bien longtemps.


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Cassy Brownstein

Finalement, on a fait une sorte de before chez moi, parce qu'Adel et Aïana ont débarqués pour fumer un joint avant de bouger et du coup, on a ouvert quelques bières. Deux heures plus tard, on se retrouvait à sonner à la porte des Campbell. On a rapidement salué tout le monde, enfin une grosse partie des invités, avant de retrouver notre petit groupe habituel. Newt était encore une fois à devoir gérer son frère qui nous rendait déjà fou à à peine 21H, et Aïana en profitait pour me faire signe de nous éclipser un moment.


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Adel Corcoran&Aïana Jacobs

Profitant de l'euphorie générale, elle me guide jusqu'à l'étage, où il y a une petite terrasse au bout du couloir. Je sais très bien ce qui va suivre, Aïa et l'une des seuls qui consomment de la poudre de fée presque autant que moi. Les autres s'en tiennent aux joints. Mais elle aussi a expérimenté pas mal de traumas au cours de son adolescence, et j'imagine que son schéma est le même que le miens. Franchement, on en a jamais beaucoup parlé. Une fois seules, et à l'abris des regards, elle sort une fiole de poudre de fée d'un violet fascinant."Une dose = Un verre ?" me demande t-elle en me la tendant. J'éclate de rire, c'est un jeu débile qu'on a inventé à force de se droguer ensemble en soirée, pour essayer de pas se mettre la tête trop à l'envers, ou de vraiment se déchirer jusqu'au bout, suivant le mood. En gros, pour chaque dose de poudre, il faudra assumer un cul-sec d'alcool. "Newt va câbler si il nous capte." je réponds en portant la poudre à mes lèvres. Elle éclate de rire à son tour. "Il câble tout le temps pour rien." Son rire est communicatif, elle a pas tord en même temps. C'est son côté surprotecteur qui s'exprime sûrement, il a tendance à se faire beaucoup de soucis pour ses amis et sa famille. En l'occurence je crois qu'Isaac est bien partit pour monopoliser son attention un bon moment, alors on devrait passer sous le radar.

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Une heure, trois doses et trois cul-sec plus tard, je ne peux plus arrêter de rire. Aïana est aussi défoncée que moi, et j'hésite à dire qu'on est pas les pires, en redescendant au coeur de la fête on retrouve Isaac en pleine lap-dance debout sur une table, jusqu'à ce qu'il s'en casse la gueule une seconde plus tard. Newt est en panique, David et Cassy semblent à deux doigts de fusionner tant ils n'arrivent pas à se décoller l'un de l'autre, Adel a disparut je ne sais-où. "Clém, Aïa on vous cherchait pour un Action/Vérité !" s'exclame Tristelle en se matérialisant devant moi. Mais le changement d'ambiance soudain par rapport au calme du balcon, la musique forte, tout le monde qui parle fort, le nuage de fumée qui embue la pièce, les stroboscopes que les gars ont installés...tout ça me fait subitement tourner la tête et je ressens le besoin pressant de retourner dehors. Ça va passer bien sûr, c'est juste la poudre de fée qui influe sur mes perceptions et rends certaines choses plus intenses. "Allez moi je suis chaude !" lance Aïana en levant son gobelet. Elle est inarrêtable ce soir. "Je vous rejoins." je réponds finalement en prenant la direction de la porte d'entrée.

Je sors en titubant presque. Putain, elle était forte cette poudre. Je suis en train de taper une sacrée défonce, je sais pas où Aïa choppe sa poudre mais elle est vraiment bonne. Je suis pas inquiète, je suis trop habituée pour que ça me mette trop mal trop longtemps. Mais là, le trip est pas ouf et j'ai la tête qui tourne. Beaucoup de choses se passent dans ma tête. J'ai chaud, je crève de chaud alors qu'on est presque en décembre et que j'ai pas pris de manteau. Mon coeur bat dans mes tempes, perds mes repères, tout tourne et je suis obligée de m'asseoir sur les escaliers du porche et de m'adosser à la rambarde pour sentir que la gravité fait toujours effet sur moi. C'est rien, je sais que c'est le mélange avec la valériane plus tôt et les différents alcools que j'ai bu jusqu'ici qui ne fait pas bon ménage avec la poudre. Je ramène mes genoux contre ma poitrine et les entourent de mes bras nues, heureusement que je suis en jean, j'y enfouie ma tête et me force à me concentrer sur ma respiration. J'ai pas fait gaffe, j'ai peut être abusé un peu. Je commence à me dire qu'il serait plus raisonnable que je rentre me coucher ou que je demande aux frères Campbell de me laisser rester dormir pour ce soir. Mais j'en ai aucune envie, la soirée vient juste de commencer. Je vais juste attendre que ça passe, et après je retournerais m'amuser avec les autres. J'en viens à cette conclusion quand..."Oh mince ! Désolé ! Clémence ?!"


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Je relève la tête et un grand sourire s'étale sur mon visage quand je reconnais celui d'Oscar. Il a manqué de justesse de me marcher dessus apparemment. "Oscar !" je m'exclame ravie de croiser mon ami ici. "Je t'avais pas vu." je lance en parlant de la soirée en générale, pas de là tout de suite. Mais je ne précise pas, parce que cette pensée s'envole immédiatement de mon esprit. "Tu vas chez Isaac ?" je demande en fronçant les sourcils. Yep ! Je suis complètement à l'Ouest, j'ai pourtant bien vu qu'il sortait de la maison, j'ai juste passé le stade où je peux connecter les points entre eux. "Il est mort." je lâche de but en blanc avant d'éclater de rire. "Enfin pas mort, il est tombé d'une table." je continue quand même. "Les autres jouent à Action ou Vérité, t'as déjà choisis ?" Je me rends même pas compte que ce que je raconte n'a aucun sens, je crois que mon cerveau et ma langue ce sont désynchronisés quelques part dans le processus parce que je jurerais que ma pensée est cohérente à la base. Juste il se passe un truc sur le trajet qui fait que mes paroles se retrouvent déformés à l'arrivée. "Putain, j'aurais dû boire sur la route." je lâche en français mais ça n'est pas plus cohérent qu'en anglais apparemment. Je secoue la tête. "Oscar ! Tu connais Aïana ? C'est ma pote, elle m'a lâché, faut que je la retrouve." Je décrète soudain, alors que mon amie est probablement quelque part à l'intérieur dans le même état que moi. J'essaie de me relever mais je vacille et me rattrape à la barrière, prenant appuie dessus pour ne pas tomber. "Je t'avais dis qu'elle m'avait lâché, maintenant je tombe." Bonne chance à lui pour essayer de comprendre ce que je lui raconte, mais dans ma tête ça me paraît aussi limpide qu'une pensine, alors je ne m'en inquiète à aucun moment. "Tu m'aides ?" j'insiste alors qu'il ne bouge pas. "Faut retrouver Aïana avant qu'elle tombe aussi."

(c) crackle bones

       

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-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.

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Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le jeudi 29 novembre 2001. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, est un sorcier de Sang-Mêlé passionné par le Quidditch. Cette année est sa dernière année au sein de l'UMS et il a été nommé Président des Pendragon, son club depuis sa 1ère année. Oscar compte bien finir cette année en beauté et tient donc à laisser son nom dans l'histoire du club.

The things I'd do to spend a little time in Hell
« Oscar ! » s’exclama joyeusement Clémence.

Oscar fronça les sourcils devant cette joie un peu trop empreinte de « naturel » pour être parfaitement naturel.

« Je t'avais pas vu. Tu vas chez Isaac ? »
« Euh … non, je … » dit-il en pointant la maison de laquelle il venait.

Mais, elle avait pourtant bien vu qu’il venait de l’intérieur, non ? Qu’est-ce qui lui prenait ?

« Il est mort. » lâcha-t-elle avant d’éclater soudainement d’un grand rire.

Et Oscar comprit.

« Ok … je vois… » dit-il.

Oui, il avait vu ça des dizaines de fois, que disait-il, des centaines avec Keith, David ou d’autres amis. Ils buvaient et se retrouvaient bourrés, à déblatérer des tas de conneries à l’extérieur, comme s’ils pouvaient s’adresser aux étoiles ou à l’herbe. En l’occurrence, Oscar ne savait pas trop ce que faisait Clémence avant son arrivée mais il était à présent évident qu’elle n’était pas sobre.

« Enfin pas mort, il est tombé d'une table. » reprit-elle.

Oscar hocha lentement la tête, ne prêtant pas beaucoup d’attention à ce qu’elle disait, mais plutôt à ce qu’il pouvait faire pour l’aider.

« Les autres jouent à Action ou Vérité, t'as déjà choisi ? » disait-elle.

Devait-il la ramener chez elle ? Chez lui ? Ou bien lui trouver une chambre sur place ? Elle n’avait pas l’air d’être mal au point de faire un malaise, mais dans quelques instants, soit elle ronflerait bruyamment, soit elle prendrait d’autres verres sans se soucier des conséquences. Oscar avait déjà fait la fête avec Clémence, sans toutefois lui accorder de l’attention. Il la croisait en général en début de soirée et Oscar se rentrait très souvent avant minuit. Donc, ses habitudes, il ne les connaissait pas.

« Ouais, ça n’a pas été un succès phénoménal. » répondit-il distraitement.

Elle dit quelque chose, des mots qui ne lui semblaient pas cohérents à dire vrai. Parlait-elle une autre langue ? Elle était Française après tout. Mais savait-elle qu’il ne comprenait pas le Français ?

« Oscar ! » s’écria-t-elle à nouveau.

Il soupira.

« Tu ne veux pas que je te ramène ? » dit-il.
« Tu connais Aïana ? C'est ma pote, elle m'a lâché, faut que je la retrouve. »

Elle n’avait même pas répondu à sa question et semblait à milles lieux de rentrer chez elle. Aïana ? Oui, ce nom lui disait quelque chose. C’était une fille qui passait du temps avec Clémence sans qu’il ne la connaisse plus que ça.

« Je peux m’en occuper. » dit-il.

Mais Clémence se redressait déjà, vacillant et se rattrapant de justesse à la barrière. Oscar mit instinctivement ses mains autour d’elle, comme s’assurant qu’elle ne risquait pas de trébucher.

« Ça va ? » demanda-t-il, soucieux.
« Je t'avais dit qu'elle m'avait lâché, maintenant je tombe. »
« Ca va aller, je te tiens. »

Il posa une main sur son bras et une autre autour de ses épaules pour essayer de la caler contre lui. Mais Clémence était toujours très agitée et ne cessait de regarder vers l’intérieur de la fête où la musique résonnait toujours comme un gros tambour.

« Tu m'aides ? Faut retrouver Aïana avant qu'elle tombe aussi. »
« Je … »

Par le caleçon de Merlin ! Elle n’écoutait vraiment rien. Son instinct le poussait à aller chercher Aïana, pour la mettre à l’abri elle aussi. Mais est-ce qu’il pouvait laisser Clémence ici seule ? Et Ayan, était-elle dans le même état ? Clémence disait qu’elle allait tomber, mais pouvait-il accorder du crédit à ses paroles ? Son regard alternait entre le cœur de la fête et Clémence qui s’appuyait sans le vouloir contre lui.

« Ok, on va retourner à l’intérieur, mais tu ne me lâches pas, c’est d’accord ? »

Son regard sévère qu’il réservait habituellement pour les dérapages de Keith ou pour les élèves de Poudlard s’attarda sur le visage de Clémence. Elle semblait tellement insouciante et au-dessus des angoisses qu’elle avait l’autre jour tenté de formuler.

Oscar prit une inspiration avant de retourner à l’intérieur, son bras épaulant toujours Clémence. Mais très vite, circuler à deux de cette façon fut vite rendu impossible. Des personnes les bousculaient, Clémence ne cessait de vaciller et Oscar peinait à chercher Aïana dans la multitude d’étudiants. A présent, les lumières l’agaçaient et il commençait à être lassé de cette soirée. Il allait remettre Clémence et Aïana dans leurs lits et il rentrerait aussitôt dormir.

« Accroche-toi à moi. » cria-t-il pour couvrir le bruit de la musique.

Soudain, un jeune homme se pointa et enlaça Clémence, comme heureux de la retrouver. Son regard semblait flou mais lui au moins tenait sur ses pieds.

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Adel Corcoran

« Tu peux t’occuper d’elle un instant ? » demanda Oscar. « Je cherche Aïana, tu sais où elle est ? »

Le garçon, Adel si les souvenirs d’Oscar étaient bons, désigna l’étage d’un signe de tête avant d’entraîner Clémence dans un collé-serré sur la piste. Oscar les regarda un instant, hésitant à l’idée de les laisser tous les deux. Elle était avec un de ses amis, donc ça irait, non ? Il commença à grimper l’escalier. Des filles, à moitié bourrées elles aussi, caressèrent ses épaules avant de s’attarder sur le garçon suivant, vu qu’Oscar ne leur montra aucun intérêt. La maison des Campbell était gigantesque et Oscar soupira en voyant la quantité de portes à ouvrir et un autre étage à fouiller.

Une à une, il ouvrit les pièces, dérangeant parfois certains couples qui s’étaient isolés, ou des étudiants venus fumer des joints en cachette. Mâchoire serrée, Oscar continuait son inspection jusqu’à ce que …

« Tu cherches les toilettes, mec ? »

David resserrait la ceinture de son pantalon, un sourire pleinement satisfait sur le visage.

« Où est ta copine ? » demanda Oscar.
« Cassy ? Aucune idée. »

Il haussa les épaules. David ne se prenait vraiment pas la tête avec les filles.

« Je cherche Aïana, tu l’as vu ? »
« Aïana ? Aïana qui ? »

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David McGregor

Oscar se massa la nuque, embêté. Oui, il n’avait pas beaucoup d’informations à son sujet, à part en mémoire, un visage un peu mât de peau et des cheveux bouclés.

« Je ne sais pas … » avoua-t-il.

A ce moment-là, Clémence refit surface et Oscar se précipita pour enserrer son corps de ses bras afin qu’elle ne tombe pas.

« Hey, je te tiens. » dit-il.

David éclata de rire.

« Aaaaaaah, vous êtes partis pour un plan à trois, c’est ça ? »

Clémence éclata de rire et David à son tour, devant l’air désemparé d’Oscar qui ne savait plus où se mettre. Il fallait dire aussi qu’il n’était pas vraiment aidé. Aucun d’eux ne semblait désireux de l’aider et une envie de foutre-le-camp montait en lui. Pourtant, c’était contre ses valeurs et contre tout ce qu’il défendait.

Il se força à sourire, essayant de partager le délire alors que David lui donnait une tape dans le dos avant de s’éloigner. Oscar tenait toujours Clémence près de lui pour être sûr qu’elle ne trébuche pas et ignora ce qu’elle lui disait.

Il ouvrit de nouvelles portes, jusqu’à ce que …

« HEY ! Ferme c’te porte, connard ! »

Oscar aurait pu refermer aussitôt la porte si la fille étendue sur le lit ne lui avait pas jeté un regard désespéré.

« Aïana ? » dit-il.

La jeune femme essaya de se dégager de l’emprise du garçon au-dessus d’elle sur le lit. Son tee-shirt avait été remonté, laissant voir un soutien-gorge rose. Sa jupe avait été tirée également tandis que la ceinture du garçon avait été débouclée.

« Dégage je t’ai dit ! » beugla-t-il.
« Hors de question. » tonna à son tour Oscar.

Des larmes avaient coulé sur les joues de Aïana qui, de toute évidence, ne partageait pas le délire du garçon. Ce dernier se redressa et se planta devant Oscar qui poussa délicatement Clémence derrière lui, pour la protéger. Il eut raison puisque le garçon poussa de ses deux mains les épaules d’Oscar pour l’obliger à reculer. Il était énervé, peu satisfait d’avoir été dérangé dans un tel moment.

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« Je te la passe si tu veux après que j’ai terminé, mais sors de cette chambre, j’ai pas besoin d’un … »

Il n’eut cependant pas le loisir de terminer sa phrase qu’Oscar sortit sa baguette et lança un sortilège informulé qui fit apparaître de gros furoncles sur le visage du garçon. Et d’un coup de pied, il le poussa pour pénétrer dans la chambre. Il espérait que Clémence avait assez retrouvé ses esprits pour venir en aide à Aïana encore allongée sur son lit, comme tétanisée.

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Aïana Jacobs

« Dégage de cette maison avant que je finisse de te maudire. » dit Oscar, sa baguette pointée sur le garçon qui avait également sorti la sienne, prêt à riposter.

Oscar se décala de telle sorte de faire rempart de son corps pour protéger les deux filles à présent réunies. Il n’avait aucune intention de les abandonner à présent et ferait tout pour les défendre face à un Troll de ce genre.

@ Victoire

Dernière édition par Oscar S. Swan le Dim 9 Juil - 15:55, édité 1 fois

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Oscar Swan

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26 Novembre 2001

Je ne parviens pas à analyser les réactions désapprobatrices de Oscar, ni le ton ennuyé dans sa voix, où le regard sévère qu'il pose sur moi quand il comprend enfin les raisons de mon attitudes légèrement défaillante. A vrai dire je n'essaie même pas, parce que je ne réalise pas du tout qu'un humain sobre et en pleine possession de ses moyens se tient face à moi et que je suis en pleine interaction avec. A cet instant, je suis coincée dans ma tête, héroïne de mon propre film, et je ne suis pas en capacité de capter qu'il se passe des choses en dehors de mes pensées. Toute mon attention est focalisée sur l'idée de retrouver Aïana. Je sais qu'au milieux de la foule d'étudiants pour qui la soirée continue de battre son plein, mon amie est la seule à pouvoir comprendre mon état et suivre mon délire. Du coup je sais que je ne m'amuserais pas autant tant que je ne serais pas à ses côtés. Surtout que David et Cassy doivent déjà s'être enfermés dans une chambre à l'étage, Newt était occupé à coucher Isaac aux dernières nouvelles, Adel a toujours besoin d'une sacré dose d'alcool pour se lâcher complètement, et Tristelle n'est pas tellement du genre à cautionner la drogue. Donc bon, je suis assez sûre de moi quand je m'affirme qu'il faut que je retourne à l'intérieur et mette la main sur ma copine de défonce.

Oscar parvient à déchiffrer mes intentions, avec, semble t-il, un peu de mal à en juger par le regard perplexe qu'il me lance. Mais pour ma défense, mes pensées sont cohérentes là haut, c'est mes paroles qui n'ont plus aucun sens. Des fois j'aimerais que tout le monde soit Legilimens comme moi, ça m'épargnerait ce genre de problèmes beaucoup plus courant que je ne l'aurais souhaité. "Ok, on va retourner à l’intérieur, mais tu ne me lâches pas, c’est d’accord ?" Il a passé un bras autour de mes épaules pour que je prenne appuie quand j'ai faillit me casser la figure quelques instants plus tôt. J'ai l'impression d'évoluer sur des sables mouvants, mes jambes sont fébriles et mon corps est esclave du plus petit choc, de la moindre influence extérieure. Mais Oscar m'entraîne a sa suite malgré nous et nous parvenons tant bien que mal à pénétrer de nouveau dans la grande demeure des Campbell.

A l'instant où je pose un pied à l'intérieur, je me sens agressé par absolument tout ce qui m'entoure. L'air est irrespirable à cause de la chaleur ambiante et de la fumée qui nous entoure parce que personne ne prend la peine de sortir pour fumer, les lumières vives m'aveuglent à moitié, la musique me semble assourdissante et les odeurs d'alcools me sautent au nez. Mais Oscar continue d'avancer malgré tout, fendant la foule avec difficulté, à la recherche de mon amie qui n'est apparemment plus dans le secteur. Peu à peu, je me réhabitue, la tête arrête de me tourner, tout reprend un aspect plus supportable, mais je sais que je suis encore bien défoncée parce que tout à l'air de tourner plus lentement. Comme dans un film qui aurait été mis au ralentit. C'est pas l'idéal mais ça passe encore, c'est déjà mieux. "Tu rentres dormir ?" je demande au garçon, surprise. Il est encore particulièrement tôt pour s'en aller déjà. Mais je peux lire le trouble sur son visage quand je lui pose ma question. Je ne mets pas longtemps avant de comprendre qu'il n'a pas formulé cette pensée à voix haute, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. Quand je bois ou que je fume de trop, ma legilimencie semble trouver la force de se créer sa propre conscience et à partir en live. Il y a deux options en général, soit je ne peux plus la contrôler et entends les pensées de tout le monde dans un certain périmètre plus ou moins restreint, soit elle se bloque totalement et je n'y ai plus accès jusqu'à ce que je redevienne sobre. Première option il semblerait pour ce soir. Quoi qu'il y a différents degrés, et pour le moment je n'ai rien entendu d'autre que ce qu'il se passe dans la tête du blond.

J'ai l'impression que nous sommes rentrés depuis des lustres quand le beau visage d'Adel, tout sourire, entre dans mon champs de vision. Il est bien bourré lui aussi, son regard est vague. J'entends avant de voir à quel point il est content de m'avoir retrouvé. Un grand sourire s'étale sur mes lèvres et je lui rends son étreinte. "Tu peux t’occuper d’elle un instant ? Je cherche Aïana, tu sais où elle est ?" S'occuper de qui au juste ? Je tangue quand Adel me relâche pour se tourner vers Oscar, mais il pose une main sur ma hanche pour me maintenir droite, appuyée contre lui. Je ne sais pas s'il lui répond mais je l'entends songer qu'il n'a pas vu la jeune femme depuis qu'ils ont terminé leur partie d'Action ou Vérité. Une seconde plus tard, je suis au milieu de la piste de danse et j'oublie pendant un temps mon objectif premier. J'adore quand Adel se lâche, il est toujours tellement en contrôle de lui même, toujours préoccupé de toute le monde sauf de lui, qu'il mérite bien d'avoir son quart d'heure de temps à autres. "Newt ?" je lui demande sans être capable de formuler une réelle question pour exprimer le fond de ma pensée. Le grand métisse hausse les épaules et me fait tourner, en me maintenant toujours bien fermement pour que je ne perde pas mon équilibre. "Il est partit coucher Isaac, et après je sais pas." me dit-il à l'oreille pour que j'entende par dessus la musique.

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En quelques minutes, je me laisse complètement aller à la bulle confortable que la poudre de fée a formé autour de moi. A cet instant, je n'entends que la musique, entrecoupée par les pensées futiles du garçon bourré avec qui je danse, et ma vision ne va pas au delà du couple que nous formons sur la piste. C'est agréable, j'ai la sensation que je pourrais passer des heures comme ça. "T'es bien attaqué toi on dirait." s'exclame Adel, hilare, en me retenant alors que je manque à nouveau de perdre l'équilibre. J'éclate de rire à mon tour, c'est loin d'être la première fois qu'il me voit dans cet état. Quoi que c'est rare que de la Poudre ne me fasse autant d'effet. Plus maintenant que j'ai l'habitude d'en prendre. J'ai l'impression de revenir trois ans en arrière à mes premières défonces où une demi-dose m'envoyait sur la lune. "Tu peux parler !" je lui lance en lui tapant le bras. Le truc avec Adel c'est qu'il boit pas tant que ça, il fume des joints chez moi, il boit une bière ou deux, mais c'est rare de le voir en état d'ébriété plutôt que gentiment défoncé à la valériane. Du coup de le voir aussi gaie et énergique, ça change. "Pourquoi il cherchait Aïa, ton pote ?" Je fronce les sourcils. "Quel pote ?" je demande en ayant sincèrement aucune idée de ce dont il parle. Ce n'est clairement pas le moment de me demander de faire appel à mes facultés cognitives, encore moins à ma mémoire immédiate. Ce serait peine perdue. "Le grand blond qu'avait l'air vénère." répond le métisse avec un sourire moqueur. "A peu près cette taille là. Sportif. Ride du lion." ajoute t-il devant mon air perdu. Soudain l'illumination me frappe. Il parle d'Oscar ! Oscar était là ? Ah oui, il était avec moi, je lui ai demandé de chercher Aïana. Où est Aïana ? Je voulais la retrouver par ce qu'elle doit être aussi défoncé que moi, et que c'est mieux si on est toutes les deux pour à peu près toutes les raisons possibles et imaginables. Mais où est-elle ? Et Oscar, il est passé où ? Il devait m'aider à la chercher. "Il est où Oscar ?" je demande alors à Adel qui m'observe tandis que les informations font leur petit chemin tranquillement jusqu'à mon cerveau indolent qui semble au ralentis lui aussi. "Partit chercher Aïana." réponds Adel sans se départir de son air amusé. Je secoue la tête. "Mais elle est où Aïana ?" Cette fois il éclate franchement de rire et m'embrasse sur le front. "T'es sacrément défoncé ma petite Clem." dit-il simplement. "Personne sait où elle est." continue t-il. A nouveau, je fronce les sourcils. "Il faut que j'aille la chercher alors. Bouge pas." j'annonce en éclatant la bulle a contre coeur, me détachant du garçon pour m'éloigner à la recherche de ma copine.

C'est compliqué, mon corps semble être devenu presque totalement indépendant de ma volonté. Le trajet jusqu'au escalier est une véritable épreuve, je me fais bousculer autant que je bouscule, prenant vaguement le temps de me retourner pour m'excuser à chaque fois parce que je le remarque à peine. Difficilement, j'arrive au deuxième étage et tombe sur Oscar, en pleine discussion avec David. A la seconde où le premier m'aperçoit, il se précipite pour me soutenir, s'assurant que je ne tombe pas. Ce qui n'est pas une mauvaise idée puisqu'apparemment mes jambes sont à présent faites de cotons. "Aaaaaaah, vous êtes partis pour un plan à trois, c’est ça ?" J'éclate de rire. "David !" je m'exclame en m'approchant pour lui faire un câlin, trop heureuse de croiser mes amis les uns après les autres. "T'as pas vu Aïa ?" je demande alors qu'il passe un bras autour de mon épaule dans un geste affectueux. "Non madame, j'ai pas vu Aïa, j'étais...occupé ailleurs." affirme le blond avec un sourire en coin, en désignant la porte de la chambre dont il vient apparemment de sortir. Mais bizarrement, ce n'est pas Cassy qui ressort de cette chambre quelques secondes plus tard. Non, rien à voir avec sa copine d'ailleurs. La jeune femme est rousse, aux yeux noisettes, pas bien grande. Mais le rouge qui lui monte aux joues quand elle réalise que tout le monde ici sait ce qu'il vient de se passer, ne trompe pas. Ho David, toujours aussi désespérant. Il me lance un regard pour jauger ma réaction. Mais à vrai dire, pour l'instant j'en ai vraiment rien à foutre. Cassy est ma copine certes, mais elle savait à quoi s'attendre en officialisant les choses avec lui, et j'ai pas envie de me mêler de leur couple. "T'es un connard !" je lui lance avec un sourire en laissant Oscar m'entraîner plus loin dans le couloir. "Amuse toi bien !" me crie t-il en mettant ses mains en porte voix avec un clin d'oeil complice, faisant probablement référence à cette histoire de plan à trois.

J'observe Oscar ouvrir plusieurs portes, en me demandant plusieurs fois ce qu'il cherche à faire avant de me souvenir que c'est Aïana qu'il nous faut trouver. D'un autre côté, si elle est dans une chambre c'est probablement soit qu'elle dort, soit qu'elle s'est trouvé un petit mec pour s'amuser ce soir et je vois pas pourquoi, dans les deux cas, je voudrais la déranger. "On va faire un plan à trois ?" je demande confuse à Oscar. Je pose ma question avec beaucoup de sérieux parce que je ne sais pas pourquoi David a dit ça tout à l'heure. Bon c'est vrai qu'Oscar est beau et tout mais j'imaginais pas vraiment que notre relation évoluerait comme ça. "C'est pas trop mon truc à la base." je commente toujours aussi sérieuse sur la question. "En plus on est que deux." je souligne comme si c'était le seul problème. Est-ce que c'est pour ça qu'on cherche Aïa ? J'étais pourtant persuadée qu'on la cherchait parce qu'elle devait être sacrément défoncée elle aussi. "Mais t'as pas une copine Oscar ?" je continue en me retournant le cerveau pour essayer de me souvenir si je l'avais déjà entendu évoquer une quelconque petite amie ou quelqu'un qui lui aurait tapé dans l'oeil. D'ailleurs petite amie, ou petit ami, j'en sais rien, je ne me rappelle pas avoir déjà parlé d'amour avec lui. "T'es beaugosse en plus." j'ajoute à voix haute sans réaliser que ça faisait suite à une réflexion qui s'est passé exclusivement dans ma tête et que c'est donc assez incohérent comme remarque.

La conversation s'interrompt quand, en ouvrant une porte, quelqu'un se met à hurler. Je ne comprends pas ce que dit le garçon jusqu'à ce que le prénom de mon amie soit prononcé. A ce moment, je me retourne pour jeter un oeil à mon tour, et vérifier que c'est bien d'elle qu'il s'agit. Mais quelque chose cloque, même défoncée je le vois et le ressens. Le garçon et Aïana sont tous les deux à moitié à poil, jusque là rien de très étrange. Seulement Aïa a pas l'air contente. Et le soulagement que je vois passer dans ses yeux quand son regard se pose sur nous, ne m'annonce rien qui vaille. Est-ce qu'elle pleure ?
En une seconde, j'ai l'impression que mon corps comprend que je vais avoir besoin de quelques minutes de clarté et de motricité pour surmonter la situation, et la gravité semble reprendre emprise sur moi. Je redescends sur Terre, mes pensées s'éclaircissent, et je me précipite pour aider la jeune fille pendant qu'Oscar s'occupe de l'autre. "Aïa !" je m'exclame en l'aidant à se redresser. Elle sanglote, comme paralysée. Doucement, je rajuste son tee-shirt et sa jupe. "C'est finit." je lui chuchote en sa main dans la mienne. "C'est finit, on est là." je répète en caressant ses cheveux. Elle pose son front sur mon épaule et se met à pleurer plus franchement. Je jette un oeil à Oscar, qui menace le sorcier qui s'est relevé et a sortit sa baguette.

The things I'd do to spend a little time in Hell Dsxz

Ok bon. La situation va dégénérer et je ne sais honnêtement pas quoi faire. Putain, Newt et Isaac traînent vraiment avec ce genre de gros connards pour en avoir invité un à leur soirée ? Le problème c'est que de tous les gens que j'ai croisé jusqu'ici dans cette maison, le seul qui serait apte à désamorcer la bombe c'est....ben c'est Oscar. Mais je crois que là, il est plutôt partant pour démonter la gueule de l'autre, à raison bien sûr. Du coup, je vais pas pouvoir compter sur lui pour jouer les diplomates. Ce serait que moi, je le laisserais faire bien sûr, l'autre con le mérite cent fois. Mais je ne suis pas sûre que de se lancer dans un duel dans un maison remplies de sorciers éméchés soit vraiment une bonne idée. Surtout qu'il ne sait pas à qui il a à faire, un lâche, un salaud, qui me dégoûte fort oui. Mais on ne connaît ni sa force en terme de magie, ni s'il a pas quinze potes dans la baraque prêt à débarquer pour soutenir leur gros porc de pote. Mes yeux se mettent à piquer et mon esprit à s'embrumer de nouveau, j'entends la musique qui nous parvient d'en bas, et les éclats de rire de David et je ne sais qui dans le couloir un peu plus loin. Concentre toi Clém, ce n'est pas le moment de te laisser repartir. Je secoue la tête. Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? Mettre Aïana en sécurité, l'emmener loin d'ici. Chez moi me paraît une bonne idée mais je ne suis pas sûre d'être en état de transplaner moi même et concrètement, elle non plus. Mais ne devrait-elle pas aller voir un médicomage, juste pour être sûre que tout va bien ? Et il faudrait peut être contacter la Brigade de Police Magique, pour dénoncer le garçon. J'ai beau le dévisager, je suis sûre de ne l'avoir jamais vu auparavant. D'où sort ce mec ?

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"Je veux rentrer." sanglote Aïana. "On va te ramener chez toi." Elle se redresse et plonge son regard humide de grosses larmes dans le mien. "Non non, surtout pas. Je veux pas que mes parents me voient comme ça. Clém, s'il te plaît me ramène pas là bas." commence t-elle à paniquer en secouant la tête frénétiquement. Je lève les bras en signe de paix pour l'apaiser. "Ok, ok. On va chez moi alors." Elle souffle, semble reprendre contenance et se redresse plus droite, en hochant la tête en signe d'acquiescement. Bon. On va rentrer alors. Mais le problème de l'autre enfoiré n'est toujours pas réglé. Il échange quelques sorts avec Oscar mais ce dernier me semble plus fort et plus rapide que lui. Je n'arrive pas à suivre le combat pour être honnête, je commence à avoir mal de tête et cette situation me donnerait presque la nausée. "Oscar, il faut qu'on rentre chez moi." je lui dis une fois qu'il a réussit à mettre son adversaire hors jeu. Je ne sais pas ce qu'il vient de prendre, mais il est tombé à terre et à l'air bien sonné. Bien fait. Ce n'est qu'une douce peine pour ce qu'il a tenté de faire. "Je suis pas sûre de pouvoir transplaner." je souffle alors qu'une douleur nouvelle me vrille le crâne. J'ai la tête qui tourne. Je suis toujours défoncée au possible. Et bourrée. Ma vision est trouble. J'ai réussit à sortir la tête de l'eau le temps d'aider Aïana, avec le choc de tout ce qui vient de se passer mais la drogue reprend le dessus et est en train de me happer de nouveau sans que je ne puisse rien y faire.

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-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.

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Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le jeudi 29 novembre 2001. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, est un sorcier de Sang-Mêlé passionné par le Quidditch. Cette année est sa dernière année au sein de l'UMS et il a été nommé Président des Pendragon, son club depuis sa 1ère année. Oscar compte bien finir cette année en beauté et tient donc à laisser son nom dans l'histoire du club.

The things I'd do to spend a little time in Hell
Oscar regardait son adversaire, baguette pointée dans sa direction. Malgré les furoncles qui avaient poussé instantanément sur son visage, le jeune homme paraissait tout à fait en forme pour un duel, ce qui inquiétait un peu Oscar. Pas qu’il n’était pas prêt – il était sans doute l’un des meilleurs duellistes de son âge – mais il ne voulait pas prendre le risque de blesser les deux jeunes femmes à présent derrière lui.

Il avait senti que Clémence s’était aussitôt précipitée auprès de son amie. Le choc l’avait-elle fait dessoulée ? C’était possible. En tout cas, aucune des deux filles ne s’amusait désormais. Et Oscar allait devoir assurer pour les protéger.

Le garçon fut le premier à lancer un sortilège. Oscar le para avec une efficacité déconcertante. Mais l’autre garçon répliqua aussitôt et enchaina les sortilèges d’Entrave et de liens pour bloquer Oscar. D’abord en défense, l’ex-Gryffondor s’appliquait à développer un Protego autour de lui et des filles efficace. Puis, d’un geste souple, il se décala sur le côté droit et visa l’une des jambes du garçon qui trébucha. Oscar en profita pour attaquer une nouvelle fois mais un jet de flammes sortit de la baguette du garçon pour toucher les doigts d’Oscar. Ce dernier, sous le coup de la surprise et de la chaleur, lâcha sa baguette. Le sortilège de protection s’effaça aussitôt et Oscar plongea pour éviter une nouvelle attaque de son assaillant.

Il roula sur le côté avant de charger son adversaire qui se cogna contre un bureau de la chambre. La baguette du garçon tomba et Oscar y donna un coup de pied pour qu’elle se dirige de l’autre côté de la pièce. Aussitôt, Oscar se redressa et se retourna pour attraper sa baguette. Il eut à peine le temps de se redresser que l’autre avait déjà récupérer sa baguette. Mais Oscar fut plus rapide et très vite, son Stupéfix assomma le garçon qui tomba dans les vapes, entraînant un carton vide dans sa chute.

Le souffle court, Oscar surveilla un instant encore son adversaire amorphe avant d’être interpellé par la voix de Clémence.

« Oscar, il faut qu'on rentre chez moi. »

La voix de la jeune femme était faible, comme si les dangers auxquels elle avait échappé lui étaient soudain tombés dessus. Aïana était toujours étendue sur le lit mais Oscar voyait que Clémence l’avait aidé à lui rendre sa dignité en la rhabillant.

« Pas de problème. Tu peux faire le voyage ? » dit-il en posant une main dans le dos de Clémence.
« Je suis pas sûre de pouvoir transplaner. »

La jeune femme se tenait la tête entre les mains, comme si un violent mal de crâne venait de la prendre. Aïana reniflait péniblement, le visage toujours apeuré, comme pas certaine de se sentir en sécurité.

« Holaaaa ! »

Oscar tourna la tête vers la porte de la chambre restée ouverte. David venait de débarquer, un collier hawaïen autour du cou et une Bièraubeurre à la main.

« J’peux me joindre à vous ? » chantonna-t-il, tout sourire.

Mais celui-ci disparut assez vite lorsqu’il vit le visage plein de larmes d’Aïana et le corps du jeune homme encore étendu dans les cartons.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? »
« Tu tombes bien toi ! Viens m’aider. » répliqua Oscar en lui faisant signe d’approcher.

Oscar s’approcha d’Aïana et la regarda un instant.

« Est-ce que tu m’autorises à te porter ? »

La jeune femme hésita avant de hocher timidement la tête. Oscar passa un bras sous ses jambes avant de l’encourager d’entourer ses bras autour de son cou. Puis il la souleva du lit avant de montrer d’un signe de tête Clémence.

« Aide-la à marcher, elle ne se sent pas bien. »

David fronça les sourcils mais obtempéra. Il s’approcha de Clémence et l’aida à se remettre debout, un bras protecteur autour de sa taille.

« Et le mec ? »
« Laisse, j’enverrai un hibou tout à l’heure à Newt pour le prévenir. Un connard pareil ne peut pas s’en sortir aussi facilement … »

Puis, après un instant à observer le corps stupéfixié du garçon, Oscar emboita le pas. La fête battait toujours son plein et plusieurs personnes encourageaient Adel à retirer sa chemise.

« On transplane ? »
« Non, Clémence risquerait d’être désartibulée. »
« Dans ce cas, on peut utiliser la cheminée des Campbell. »

Oscar haussa un sourcil mais suivit David qui semblait avoir pris la tête des opérations. Tous deux se dirigèrent vers l’une des chambres. Isaac ronflait profondément et pas de signe de Newt à l’horizon. La chambre était spacieuse et suffisamment grande pour accueillir d’autres lits. En tout cas, elle contenait une cheminée, comme dans les vieilles maisons d’antan. David prit la poudre de cheminette contenue dans une soucoupe près de l’âtre et entra dans la cheminée, Clémence à ses côtés.

« Tu es sûr qu’on peut à deux ? » demanda Oscar, inquiet.
« La cheminée des Campbell est assez grande pour ça. On se rejoint chez moi et de là, on pourra les reconduire chez Clémence. »

Oscar hocha la tête. David et Clémence disparurent, puis se fut autour d’Oscar et Aïana. Arrivés chez David, ils sortirent de l’immeuble pour parcourir les rues froides de Druid’s Oak jusqu’à arriver chez Clémence. La jeune femme n’avait quasiment pas parlé durant le trajet, laissant les garçons prendre les rênes. David, lui aussi, était étonnant calme et chevaleresque.

Oscar alla coucher Aïana là où Clémence lui indiqua avant de revenir vers la jeune femme.

« Attends, je connais une Potion pour le mal de crâne ! » dit David qui partit aussitôt dans la cuisine de Clémence où il pensait trouver les ingrédients nécessaires.
« Comment tu te sens ? »

Oscar s’était approché de Clémence, une main posée sur son épaule, comme pour lui apporter tout son soutien. Assis sur l’accoudoir du canapé, il cherchait à capter son regard, à analyser ce qu’il y verrait. Était-elle malheureuse ? Heureuse ? Triste ? En colère ? Ou tout simplement incapable de réfléchir ?

« Aïana et toi … vous aimez faire la fête, hein ? Mais … tu n’as jamais pensé à ralentir ? »

Son ton était prudent, doux, précautionneux pour être certain de ne pas la vexer. Il espérait surtout l’encourager à parler.

« Ce soir … ça aurait pu se terminer très mal. Tu ne crois pas que vous devriez faire plus attention ? »

Il se risqua à poser une main sur la joue de Clémence, comme il faisait pour Olympe quand il la rassurait. Quand elle l’écoutait encore …

« Tu n’as pas besoin de toutes ces merdes pour être une fille en or, Clémence Castellane. Tu es déjà exceptionnelle. Drôle, intelligente, loyale et très jolie. »

Il sourit, sincère, avant de se pencher pour déposer un baiser au sommet de sa tête.

@ Victoire

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Oscar Swan

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26 Novembre 2001

Et comme ça, d'un coup, sans trop savoir pourquoi ni comment, je me retrouve à passer la porte de mon appartement. Cette idée me soulage instantanément. Je suis chez moi, en territoire connu, avec David et Oscar, des personnes de confiance. Par quel moyen sommes nous parvenus à ce résultat et en combien de temps ? Aucune idée, mais jusque là ça me convient. L'esprit embrumé, je baragouine quelques mots à Oscar pour lui expliquer où emmener Aïana, qu'elle puisse dormir tranquillement. J'espère avoir réussit à m'exprimer correctement, de toute façon cet appartement n'à que deux chambres alors s'il se trompe elle atterrira dans mon lit, rien de grave. Je n'aurais qu'à dormir dans la chambre d'amis. Enfin, si j'arrive à me traîner jusqu'à l'étage parce que je viens de me laisser tomber dans le canapé et ne suis pas sûre d'y rester éveillée bien longtemps.

La pièce tourne un peu autour de moi, et j'essaie de refouler la nausée qui menace de me prendre. J'entends vaguement David s'affairer dans la cuisine en mentionnant une potion pour la migraine, ce qui, je le crois bien, ne serait vraiment pas du luxe. J'ai envie de lui dire que vu la quantité de drogue qui circule dans mes veines présentement, il va probablement me falloir bien plus que ce genre de potion. Je me retiens, j'ose à peine ouvrir la bouche, et j'ai pas la force de chercher à formuler mes pensées.
Les images de la soirée me viennent en boucle, Aïana qui me tend une fiole de poudre, Adel qui me fait danser, David et sa rousse, Aïana qui appelle à l'aide, allongée sur le lit, Oscar qui lève sa baguette, Aïana en pleurs, Aïana en pleurs, Aïana en pleurs. Et si nous n'étions pas arrivés à temps ? Et si Oscar n'avait pas été avec moi ? Dans quel état l'aurions nous retrouvée au terme de la soirée ? Mais et si nous n'avions pas pris de Poudre de Fée ? Qu'est-ce qui prouve que cela ne lui serait pas arrivée tout de même ? Je veux dire, oui, la désinhibition causée par la drogue consommée a déroulé le tapis rouge à l'autre gros porc, mais qui dit qu'il n'aurait pas au moins essayé même si Aïa avait été clean ? Dans tous les cas, il était plus gros et plus fort qu'elle, il n'aurait pas eu tant de mal à la forcer.
Je ne sais pas, est-ce que je suis vraiment objective ? Ou est-ce que j'essaie de nous trouver des excuses ? Peu importe, le mal est fait, c'est pas comme si j'avais un retourneur de temps pour réparer ce bordel. Heureusement que David et surtout Oscar étaient là pour limiter les dégâts, sans eux, je serais pas allé bien loin. "Comment tu te sens ?" Je sursaute au contact de sa main sur mon épaule, j'ai encore déconnecté. Oscar est là, assis sur l'accoudoir, je sens son regard me sonder un peu. "Mal" je lui réponds avec un sourire qui sonne faux. Physiquement, mentalement, ...c'était vraiment une soirée de merde au final. "Aïana et toi … vous aimez faire la fête, hein ? Mais … tu n’as jamais pensé à ralentir ?"

Je laisse ma tête retomber un peu en arrière sur le dossier du canapé, mes yeux se fixent au plafond. "Bien sûr que si." je réponds dans un murmure. "C'est compliqué..." j'ajoute en fermant les yeux. C'est pas comme si je me défonçais tout le temps et que j'étais plus capable de rien. Là c'était un cas exceptionnel, on a répondu à l'appel de la fête, et ça a dérapé, je le reconnais sans mal. D'habitude on se gère beaucoup mieux que ça. La plupart du temps les gens ne sont même pas capable de dire si je suis sous emprise ou non. A part ceux qui se droguent autant que moi. Bref, bien sûr que je pourrais ralentir comme dit Oscar. Mais pourquoi faire ? La Poudre apaise mon esprit surchargé, elle m'aide à supporter ce que je ne supporte plus, et à garder la tête hors de l'eau. J'ai trop peur de sombrer à pic le jour où j'arrêterais pour de bon.

"Ce soir … ça aurait pu se terminer très mal. Tu ne crois pas que vous devriez faire plus attention ?" Je rouvre les yeux et tourne la tête vers lui pour lui sourire. "Oscar, je suis défoncée, pas débile. Je sais que c'est allé beaucoup trop loin ce soir." Je m'interromps une seconde, je ne voudrais pas l'accabler, j'ai conscience de ce qu'il essaie de faire et c'est adorable. Inutile en l'occurence, mais vraiment gentil. "Merci d'ailleurs, je sais plus si je te l'ai dis. C'est grâce a toi que le pire a été évité." Et je suis sûre qu'Aïa ne manquera pas de le remercier à son tour quand elle en aura l'occasion. Je referme les yeux une seconde, je commence vraiment à fatiguer, je sais pas ce que fout David, je sais pas si ils comptent rester dormir ici, et je compte pas mes poser sur ces questions. Je suis vide, et je crois qu'il est temps que je m'abandonne aux bras de Morphée pour mettre enfin un terme à cette soirée qui aura rapidement tournée au cauchemar.
Je sens une main se poser sur ma joue, un geste doux, et bienveillant. "Tu n’as pas besoin de toutes ces merdes pour être une fille en or, Clémence Castellane. Tu es déjà exceptionnelle. Drôle, intelligente, loyale et très jolie." Sa main est chaude, et j'ai l'impression d'être une petite fille rassurée, protégée par son grand frère. J'aimerais tellement qu'il ait raison. En soit il n'a pas tort, je peux me vanter de posséder les qualités qu'il a cité seulement ça ne suffit pas à contrebalancer le reste. Il voit la partie émergée de l'iceberg, et il vaut mieux que le reste reste bien caché, Oscar est bien trop pur pour ce monde et pour ce genre de vérités aussi. "Merci Oscar, t'es vraiment quelqu'un de bien." je murmure en me sentant partir de nouveau. La seconde d'après j'y tiens plus, je me laisse glisser dans le sommeil à grande vitesse. Un sommeil sans rêve, et c'est pas plus mal.


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-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.

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