The things I'd do to spend a little time in Hell
And I won't tell you. I'll prolly never even tell myself. In my own way this feel like living some alternate reality, and I was drowning but now I'm swimming through stressful waters to relief ft. James Davis
"Tu devrais venir demain soir, ça fait un moment qu'on ne t'a pas vu là bas." me lance Rachel en remontant la bretelle de son sac sur son épaule. Je souris à ma camarade et lui tends le parchemin que nous avons passé l'après-midi et un bonne partie du début de soirée à rédiger consciencieusement, tranquillement installée à une table du Pays des Merveilles. La jeune femme loge aux Estudines, dans l'une des résidences étudiantes de l'université, elle m'a donc proposé de déposer le devoir de Droit International dans le casier du professeur en rentrant chez elle. Je range soigneusement mes affaires à mon tour tandis qu'elle range le papier dans les siennes.
"Avec plaisir, c'est vrai que je n'ai pas eu l'occasion de m'y rendre ces derniers temps. Envoie moi un hibou." je lui réponds avec un enthousiasme feint.
J'ai découvert il y a quelques temps que les Sang-purs de Londres et des alentours avaient pris l'habitude de se réunir à La Tête de Sanglier et d'y organiser des soirées exclusivement réservées à leurs congénères. Pour être honnête, je ne saute pas de joie à l'idée d'y faire une apparition demain. Mais cela fait deux fois que je refuse l'invitation de la jeune fille, et une troisième serait probablement mal perçue.
Ce n'est pas que je m'y sens mal à l'aise ou pas à ma place, bien au contraire. J'ai été conçue et élevée dans le seul but d'évoluer au milieu de ces gens le plus naturellement possible. Ils sont mon monde. A leur contact, tout me vient avec une facilité déconcertante, chaque paroles, mouvements, chaque inspiration. Cependant ces derniers temps j'ai un mal fou à ne pas étouffer à leur contact. Il est d'usage chez les Sang-Pur de faire preuve d'une politesse sans faille. Ajoutons à cela que, d'une manière ou d'une autre, tout le monde se connaît dans ce milieu, de nom tout du moins. Et mes pairs ne manquent jamais de demander des nouvelles des familles des uns ou des autres. Compte tenu de la mort mystérieuse de mon aîné, qui n'a étrangement faite aucun témoins, et de la disparition soudaine de ma mère de toute mondanité, mon cas à tendance à intriguer et attiser les questions. Bien sûr, il m'est de plus en difficile d'y répondre avec légèreté. J'ai suffisamment assez de mes pensées assourdissantes et de ma culpabilité qui ne semble pas décroître sans laisser mes camarades en rajouter une couche avec leur curiosité morbide.
"A demain alors, je t'envoie les détails !"
Je salue Rachel d'un petit signe de la main et d'un sourire amicale, bien que je puisse difficilement la considérer comme une amie. Elle est gentille mais il faut bien avouer que nous n'avons pas grand chose en commun elle et moi, mis à part notre lignée pure et le cursus que nous avons choisis.
"Excusez moi ? Bonjour, je peux vous prendre deux gobelets à emporter ?" je demande au serveur derrière le comptoir une fois que ma camarade à passé la porte. "Oui, vide, s'il vous plaît." j'acquiesce en souriant au jeune homme qui semble perplexe devant ma demande. "Merci beaucoup, c'est adorable."
Mon sourire rassurant et mon regard insouciant semble avoir raison de l'hésitation légère qui le traverse puisqu'il me tends ce que je lui demande, et me laisse m'éloigner sans poser davantage de questions.
Quand je sors du café à mon tour, le froid me fait l'effet d'une gifle, je pourrais transplanter jusque chez moi mais j'ai une dernière course à faire avant de quitter Druid's Oak. Je regarde ma montre, j'ai un peu de temps avant mon rendez-vous alors je prends mon temps pour m'y rendre.
En tournant dans l'allée perpendiculaire à l'axe principale du centre-ville, je songe que je n'aime vraiment pas cette période. Le mois de novembre est déjà bien avancé et le vent froid qui l'accompagne me susurre la promesse d'un hiver glaciale en approche. Nous sommes à ce moment charnière entre la rentrée scolaire et les examens de fin de trimestre, durant lequel le soleil d'été laisse sa place au gris hivernal et au ciel pluvieux. L'instant même où le monde semble perdre de ses couleurs, de sa lumière pour se revêtir sournoisement d'un voile rendant le paysage fade et insipide. Terne.
C'est souvent à cette période de l'année que Montpellier me manque le plus. Là bas les hivers étaient doux, la plage était proche mais nous allions tout de même souvent passer les vacances de noël à la montagne.
J'arrive dans un grand parc et vérifie ma montre une fois encore. Je suis pile dans les temps. Le crépuscule pointe le bout de son nez, nourrissant les ombres grandissantes au fur et à mesure que le soleil disparaît derrière les toits de la ville. Je marche jusqu'au petit étang sur lequel des cygnes glissent gracieusement, semblant à peine froisser la nappe d'eau scintillante. La morsure cruelle du froid a déjà dû rougir mes joues et le bout de mon nez. Je remonte un peu le col de ma veste pour mieux protéger mon cou. Des canards se dandinent ici et là, probablement à la recherche d'un peu de nourriture.
Jeu est là, pile à l'heure comme toujours. L'air de rien, je m'installe sur le banc en métal à ses côtés, surprise par la fraîcheur de celui-ci. Evidemment il a choisit l'emplacement le plus éloigné des chemins de promenades, sur la rive de l'étang.
"On nourrit les canards ?" je demande avec un sourire amusé. "Je ne vous aurais jamais pris pour ce genre d'homme."
Cela fait un moment maintenant que c'est à Jem que je fais appel quand j'ai besoin de recharger mes réserves. Au vu de celles-ci ayant dangereusement diminué ses derniers temps, il était temps que je le contact pour arranger ça. Surtout en considérant de la soirée à laquelle je suis censée aller demain soir et que je doute pouvoir supporter sans un petit coup de pouce.
"J'aurais pu vous retrouver à Londres, cela vous aurait évité le déplacement."je remarque en songeant qu'il était peu probable que l'homme réside dans le coin.
C'est lui qui m'a fait goûter la Poudre de fée pour la première fois. Au début je ne prenais que de la Griffe de dragon et fumais un peu de valériane de temps en temps. Mais un jour, il m'a proposé un échantillon de cette nouvelle drogue qui faisait fureur chez les étudiants et je l'ai pris. Je ne dirais pas que je fais une confiance aveugle à cet homme, mais il est difficile de lui dire non. C'est le genre de personne qui n'inspire pas nécessairement la sympathie au premier regard mais le respect oui, sans doute possible. Toujours est-il qu'il avait raison, et que les produits qu'il vend sont d'une qualité rarement égalée. Ce qui ne me donne aucune raison de changer de fournisseur.
"Je vous ai pris un café." je lance en faisant doucement glisser l'un des gobelets jusqu'à lui.
J'avoue que cela m'amuse un peu. Bien sûr il n'y a pas de café dedans, j'y ai juste glissé une bourse de gallions d'or et jeté un petit sort d'illusion qui laisse échapper un fin filet de vapeur du couvercle fermé, laissant croire qu'il contient une boisson brûlante. Evidemment la discrétion est de mise, mais nous sommes dans un endroit plutôt bien dissimulé et en même temps, pas assez pour être suspect. Je suis persuadée qu'il n'y a pas une âmes en balade dans un rayon de plusieurs centaines de mètres. Mais j'avoue que ce genre de petit stratagème ajoute un côté dramatique qui m'amuse un peu.
Je me tourne vers Jem pour lui faire face et lui adresse un grand sourire. Dans mon message, j'ai indiqué qu'il me fallait de la Poudre de fée et un pochon de valériane. Je ne fais plus tellement dans la Griffe de Dragon, ça se rapproche trop de ce que les mordus appellent cocaïne et les effets ne me divertissent pas autant que la Poudre de fée qui pourraient s'apparenter davantage à la MD. Cette dernière correspond bien plus à l'état que j'espère atteindre en prenant une quelconque substance en soirée. La valériane en revanche, je m'en sers quand j'ai décidé qu'il était temps que la soirée s'arrête et que je dois dormir. Ou simplement quand mon cerveau se met à hurler des pensées dérangeantes et que j'ai besoin de le faire taire, ou au moins baisser d'un ton.
"Merci, d'être venu si rapidement."
"Avec plaisir, c'est vrai que je n'ai pas eu l'occasion de m'y rendre ces derniers temps. Envoie moi un hibou." je lui réponds avec un enthousiasme feint.
J'ai découvert il y a quelques temps que les Sang-purs de Londres et des alentours avaient pris l'habitude de se réunir à La Tête de Sanglier et d'y organiser des soirées exclusivement réservées à leurs congénères. Pour être honnête, je ne saute pas de joie à l'idée d'y faire une apparition demain. Mais cela fait deux fois que je refuse l'invitation de la jeune fille, et une troisième serait probablement mal perçue.
Ce n'est pas que je m'y sens mal à l'aise ou pas à ma place, bien au contraire. J'ai été conçue et élevée dans le seul but d'évoluer au milieu de ces gens le plus naturellement possible. Ils sont mon monde. A leur contact, tout me vient avec une facilité déconcertante, chaque paroles, mouvements, chaque inspiration. Cependant ces derniers temps j'ai un mal fou à ne pas étouffer à leur contact. Il est d'usage chez les Sang-Pur de faire preuve d'une politesse sans faille. Ajoutons à cela que, d'une manière ou d'une autre, tout le monde se connaît dans ce milieu, de nom tout du moins. Et mes pairs ne manquent jamais de demander des nouvelles des familles des uns ou des autres. Compte tenu de la mort mystérieuse de mon aîné, qui n'a étrangement faite aucun témoins, et de la disparition soudaine de ma mère de toute mondanité, mon cas à tendance à intriguer et attiser les questions. Bien sûr, il m'est de plus en difficile d'y répondre avec légèreté. J'ai suffisamment assez de mes pensées assourdissantes et de ma culpabilité qui ne semble pas décroître sans laisser mes camarades en rajouter une couche avec leur curiosité morbide.
"A demain alors, je t'envoie les détails !"
Je salue Rachel d'un petit signe de la main et d'un sourire amicale, bien que je puisse difficilement la considérer comme une amie. Elle est gentille mais il faut bien avouer que nous n'avons pas grand chose en commun elle et moi, mis à part notre lignée pure et le cursus que nous avons choisis.
"Excusez moi ? Bonjour, je peux vous prendre deux gobelets à emporter ?" je demande au serveur derrière le comptoir une fois que ma camarade à passé la porte. "Oui, vide, s'il vous plaît." j'acquiesce en souriant au jeune homme qui semble perplexe devant ma demande. "Merci beaucoup, c'est adorable."
Mon sourire rassurant et mon regard insouciant semble avoir raison de l'hésitation légère qui le traverse puisqu'il me tends ce que je lui demande, et me laisse m'éloigner sans poser davantage de questions.
Quand je sors du café à mon tour, le froid me fait l'effet d'une gifle, je pourrais transplanter jusque chez moi mais j'ai une dernière course à faire avant de quitter Druid's Oak. Je regarde ma montre, j'ai un peu de temps avant mon rendez-vous alors je prends mon temps pour m'y rendre.
En tournant dans l'allée perpendiculaire à l'axe principale du centre-ville, je songe que je n'aime vraiment pas cette période. Le mois de novembre est déjà bien avancé et le vent froid qui l'accompagne me susurre la promesse d'un hiver glaciale en approche. Nous sommes à ce moment charnière entre la rentrée scolaire et les examens de fin de trimestre, durant lequel le soleil d'été laisse sa place au gris hivernal et au ciel pluvieux. L'instant même où le monde semble perdre de ses couleurs, de sa lumière pour se revêtir sournoisement d'un voile rendant le paysage fade et insipide. Terne.
C'est souvent à cette période de l'année que Montpellier me manque le plus. Là bas les hivers étaient doux, la plage était proche mais nous allions tout de même souvent passer les vacances de noël à la montagne.
J'arrive dans un grand parc et vérifie ma montre une fois encore. Je suis pile dans les temps. Le crépuscule pointe le bout de son nez, nourrissant les ombres grandissantes au fur et à mesure que le soleil disparaît derrière les toits de la ville. Je marche jusqu'au petit étang sur lequel des cygnes glissent gracieusement, semblant à peine froisser la nappe d'eau scintillante. La morsure cruelle du froid a déjà dû rougir mes joues et le bout de mon nez. Je remonte un peu le col de ma veste pour mieux protéger mon cou. Des canards se dandinent ici et là, probablement à la recherche d'un peu de nourriture.
Jeu est là, pile à l'heure comme toujours. L'air de rien, je m'installe sur le banc en métal à ses côtés, surprise par la fraîcheur de celui-ci. Evidemment il a choisit l'emplacement le plus éloigné des chemins de promenades, sur la rive de l'étang.
"On nourrit les canards ?" je demande avec un sourire amusé. "Je ne vous aurais jamais pris pour ce genre d'homme."
Cela fait un moment maintenant que c'est à Jem que je fais appel quand j'ai besoin de recharger mes réserves. Au vu de celles-ci ayant dangereusement diminué ses derniers temps, il était temps que je le contact pour arranger ça. Surtout en considérant de la soirée à laquelle je suis censée aller demain soir et que je doute pouvoir supporter sans un petit coup de pouce.
"J'aurais pu vous retrouver à Londres, cela vous aurait évité le déplacement."je remarque en songeant qu'il était peu probable que l'homme réside dans le coin.
C'est lui qui m'a fait goûter la Poudre de fée pour la première fois. Au début je ne prenais que de la Griffe de dragon et fumais un peu de valériane de temps en temps. Mais un jour, il m'a proposé un échantillon de cette nouvelle drogue qui faisait fureur chez les étudiants et je l'ai pris. Je ne dirais pas que je fais une confiance aveugle à cet homme, mais il est difficile de lui dire non. C'est le genre de personne qui n'inspire pas nécessairement la sympathie au premier regard mais le respect oui, sans doute possible. Toujours est-il qu'il avait raison, et que les produits qu'il vend sont d'une qualité rarement égalée. Ce qui ne me donne aucune raison de changer de fournisseur.
"Je vous ai pris un café." je lance en faisant doucement glisser l'un des gobelets jusqu'à lui.
J'avoue que cela m'amuse un peu. Bien sûr il n'y a pas de café dedans, j'y ai juste glissé une bourse de gallions d'or et jeté un petit sort d'illusion qui laisse échapper un fin filet de vapeur du couvercle fermé, laissant croire qu'il contient une boisson brûlante. Evidemment la discrétion est de mise, mais nous sommes dans un endroit plutôt bien dissimulé et en même temps, pas assez pour être suspect. Je suis persuadée qu'il n'y a pas une âmes en balade dans un rayon de plusieurs centaines de mètres. Mais j'avoue que ce genre de petit stratagème ajoute un côté dramatique qui m'amuse un peu.
Je me tourne vers Jem pour lui faire face et lui adresse un grand sourire. Dans mon message, j'ai indiqué qu'il me fallait de la Poudre de fée et un pochon de valériane. Je ne fais plus tellement dans la Griffe de Dragon, ça se rapproche trop de ce que les mordus appellent cocaïne et les effets ne me divertissent pas autant que la Poudre de fée qui pourraient s'apparenter davantage à la MD. Cette dernière correspond bien plus à l'état que j'espère atteindre en prenant une quelconque substance en soirée. La valériane en revanche, je m'en sers quand j'ai décidé qu'il était temps que la soirée s'arrête et que je dois dormir. Ou simplement quand mon cerveau se met à hurler des pensées dérangeantes et que j'ai besoin de le faire taire, ou au moins baisser d'un ton.
"Merci, d'être venu si rapidement."
Dernière édition par Clémence Castellane le Mar 28 Fév - 1:30, édité 2 fois
-Clémence Castellane-
J'suis un zombie, j'ai l'âme en cendres, j'sais même pas où je vais je me suis perdu dans un cauchemar. Et y a des morceaux de vie dans mes larmes, quand j'en laisse sortir c'est des bouts de moi qui partent, merde. J'attends tous les jours que le soleil se lève, des mois dans la nuit et y a rien qui l'arrête.