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Donc, là, c’est le salon…
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| Samedi 5 Janvier 2002 |


Sal ! Je suis de retour ! Viens dire bonjour !

... Je passe un très mauvais moment.
Je fais de mon mieux, je le jure, pour donner l’impression que tout se passe bien dans le meilleur des mondes mais c’est un peu compliqué je l’admet. Le problème c’est qu’il y a beaucoup trop de changements en ce moment… Chose que je déteste, s’il faut que je le rappelle.
Je sais un peu gérer les choses qui me déplaisent… Je n’ai plus 11 ans. J’ai grandi et je me suis renforcé. Mais il y a toujours un moment où ça ne va plus, où mon cerveau me dit stop... Et là c’est le cas. Certains diront que j’abuse peut-être un peu, que ça n’est rien… D’autant plus que les changements n’ont pas été tous négatifs.

Il y a eu la rencontre de mon père et d’Adèle Bennett quand Vicky et moi avions ce devoir en commun, lequel a bien secoué les choses. Comme j’ai dis, tout n’est pas négatif là-dedans, au contraire ; mon père est content et il fait beaucoup d’efforts dernièrement pour tout, alors ça m’enlève un poids des épaules. Mais faut que je m’y fasse quand même… J’ai l’habitude d’être la figure d’autorité du domicile depuis la mort de ma mère, mon esprit refuse d’accepter que les choses avancent pour le mieux.

Et puis, alors que j’ai besoin de temps et d’espace pour accepter ce “détail” et tout ce qui gravite aussi tombe une autre nouvelle… Apparemment, mon père a accepté d'accueillir mon cousin à la maison.
J’en sais pas grand chose sur ce gamin, en vrai. Jusque-là j’ignorais presque en avoir un. J’ai dis “presque” parce qu’à sa naissance j’avais quatre ans, qu’à quatre ans ma mère était toujours en vie, et peut-être que j’ai juste oublié qu’elle m’a parlé de lui. Je sais qu’à l’époque, j’ai déjà entendu mes parents parler de ma tante, la soeur de ma mère.

Je me revois, dessinant sur la table du salon alors que mes deux parents étaient assis sur le canapé à papoter de choses et d’autres. Ma mère a alors évoqué s’inquiéter pour sa petite sœur et puis ils ont évoqué des histoires de “grandes personnes”, comme on les appelait à l’époque. Je m’en souviens parce que, bien que je n’ai plus la moindre idée de ce qui a été évoqué, ils chuchotaient et lançaient des regards futurs de mon côté de temps en temps pour s’assurer que j’étais assez concentré sur le coloriage que je faisais à ce moment-là pour les écouter. Il me semble qu’il s’agissait d’un loup, en plus.

Maintenant… Qu’est-ce que ce gamin vient faire chez moi? Mon père m’a vaguement expliqué quand il a eu la nouvelle le mois dernier. Je n’y pensais déjà plus parce que le jour où il m’en a parlé je n’avais pas dormi de la nuit alors j’étais détaché. Mais à me concentrer, j’entends très bien l’explication  rapide que m’aura confié mon père; à savoir que la mère du gamin est morte et que du coup ils ont cherché une famille pour lui et que c’est tombé sur nous, comme mon père était marié à sa tante avant qu’elle ne meure. Il faut croire qu’il y a une malédiction qui plane sur la famille de ma mère… J’ai aussi apprit que le gamin - Azel, je crois - a un passif avec les familles d’acceuil, qu’il en est pas à sa première “nouvelle vie dans un nouveau foyer”, du coup mon père m’a explicitement expliqué qu’il comptait sur moi pour faire en sortes que les choses se passent au mieux pour lui.

Moi, ça ne me pose pas de problème. Ni d’acceuillir le gamin chez moi, ni de l’aider. Je sais bien ce que ça fait de perdre sa mère, bien que je ne sache pas quelle relation il avait avec la sienne - surtout s’il a fait le tour des familles d'accueil -, je sais aussi ce que ça fait de se sentir paumé- bref, je crois avoir assez vécu pour lui donner un coup de main, à ce gosse. D’autant plus que c’est le neveu de ma mère… Je ne saurais l’expliquer, mais c’est comme si le monde venait de réaliser qu’on en avait assez bavé mon père et moi et qu’il a offert Adèle à mon daron, et Azel à moi pour sauver ce qu’il reste de l’héritage de la famille de ma mère.
Peut-être que je suis juste dingue. J’en sais rien. Mais j’ai envie de faire un vrai truc. J’ai vraiment envie que ce gosse apprenne à être heureux ici comme je n’ai pas pu l’être et qu’il aie un vrai futur, pas une vie morose à porter son tuteur chaque fois qu’il s’affale et à cauchemarder les yeux ouverts.

Le truc, c’est que tout ça va constituer un nouveau changement. Un nouvel être à accueillir dans ma vie. Dans ma chambre. Dans mon quotidien. C’est pas un détail… Dans l’idéal j’aurais eu besoin de temps pour m’habituer au fait que mon père fréquente Adèle Bennett et tous les changements qui vont avec puis j’aurais eu besoin de temps pour accepter l’arrivée d’Azel dans nos vies. Mais je n’ai pas eu le choix et, du coup, je suis nerveux comme pas possible.

Si nerveux que, lorsque mon père est allée chercher Azel et m’a laissé la maison, j’ai dis “merde” et j’ai fais le ménage la clope au bec, malgré les risques. Le risque de ne pas assez couvrir l’odeur, de voir mon père débarquer à nouveau trop tôt. Tout ça, j’ai décidé de n’en avoir rien à secouer parce qu’il fallait que je me détende. Puis il n’y avait pas trop de ménage puisque mon père laisse moins les choses s’entasser dernièrement, alors le temps de couvrir l’odeur et d’éteindre ma cigarette? Je l’ai eu aisément.

Le temps que mon père et Azel n’arrivent, j’ai eu même le temps de réfléchir à comment j’allais accueillir ce gamin, c’que je pourrais bien lui dire, je ne sais pas… Au final j’ai pas trop avancé là-dessus. J’ai juste fini par me rappeler qu’à cette heure-ci j’aurais pu être à Poudlard loin de ces nouvelles responsabilités et de cet appartement moisi. J’ai senti le mauvais coup dès qu’on m’a annoncé que je rentrais chez moi et qu’on mon père avait signé une autorisation, que c’était important.

Et puis avant que je puisse y penser? Mon père est revenu. C’est là qu’il s’est exclamé pour m’inviter à venir voir comme s’il me ramenait un cadeau de son voyage d'affaires, avec une voix presque guillerette.
Je ne sais pas ce qu’Adèle a fait de mon père mais j’ai besoin qu’on me le rende, c’est plus possible là.

Salut. Azel, c’est ça?


Donc, là, c’est le salon…  6Lg9QNL


Je me retrouve face à un gamin qui ne fait pas plus que sept ans d’apparence, et encore je suis gentil. Encore un détail qui me touche immédiatement. J’ai l’habitude de ne pas faire mon âge et encore, moi, j’ai ça de moins que mon visage ne donne aucun indice sur mon âge. On se dit souvent que je suis bien jeune parce que je suis petit, ce qui est déjà assez pour être agaçant… ‘Fin, quand je donne la peine de m’agacer.

Moi c’est Sally. On va vivre ensemble maintenant, on dirait.

Je regarde le gamin dans les yeux en parlant comme pour chercher à lire dans ses pensées. Mais bon, ça c’est pas mon délire ; je suis Occlumens pas Legilimens. N’empêche que je ne vois pas le vent passer entre ses deux yeux, au gosse. J’ai pas l’impression qui soit totalement con ou, du moins, il n’en a pas l’air. C’est du positif, j’imagine.

Mon père commence à montrer l’appart à Azel alors que je ramène ses affaires à la chambre. Il n’y a pas grand chose à montrer… Le salon, la cuisine presque collée à ce dernier, la salle de bain, la chambre de mon père - qu’il a longtemps ignorée préférant dormir au sol et me laisser le porter sur le canapé mais qui remplit bien sa fonction à présent - puis ma… notre chambre. Alors je sais qu’il va bientôt venir et j’observe ma planque une dernière fois avant qu’elle soit envahie par un nouvel être. Déjà il y a un matelas posé au pied de mon lit en attendant que l’on trouve un lit pour Azel ( Lisa a promit à mon père qu’elle l’aiderait pour ça ) et je me demande s’il est là pour le gamin ou pour moi.
J’ai rien contre Azel. Je ne lui en veut pas d’être et de prendre une partie de ma vie privée. Je n’en veux pas non plus à mon père ; il n’allait pas le foutre à dormir ailleurs, c'est logique. Mais, une nouvelle fois, je maudis ces appartements de merde. J’en aurais jamais fini ; c’est vraiment un sale coin ici. Cette chambre c’était ma petite bulle, ma zone de confort… Je soupire lourdement à l’idée de ne plus avoir même cet espace pour souffler dorénavant.

La vie, ça craint.

Sal… Tu aurais pu enlever tes posters là…

La voix de mon père me tire hors de mes pensées alors qu’il débarque, comme prévu, avec le gamin à ses côtés. J’admet que mes posters n’inspirent pas la joie et le bonheur ; entre les jeux-vidéos, les films d’horreur, les groupes de rock et de métal, les peintures de Larry, toute cette jolie déco restant dans le ton du sombre et du sanglant… C’est peut-être pas idéal pour un gosse, j’en sais pas grand chose. Mais si en plus de tout ce que je supporte sans broncher je dois abandonner ça ? Je crois que je vais finir par vriller. Et je n’en ai pas envie ; je souhaite que les choses se passent bien autant que mon père, je le jure.

Ca va, c’est rien..

Après tout, il n'y a rien de gore non plus dans ma déco, il s’y fera non?
J’entend un long soupir du côté de mon père mais il n’ajoute pas de commentaire, pour l’histoire, et reprend sa bonne humeur;

Bon je vous laisse faire connaissance et installer tout ça, je vais cuisiner quelque chose de bon pour ce soir ! Ça va aller entre vous deux?

Mon père me regarde droit dans les yeux. Je me demande s’il a remarqué que j’ai un peu de mal aujourd’hui ou s’il craint juste que je fasse n’importe quoi parce que je suis un ado. Je me dis qu’il espère juste bien faire et j’acquiesce d’un mouvement de tête.

Tout va bien se passer, t’en fais pas.

Un dernier sourire en ma direction, en celle d’Azel. Un dernier “amusez-vous bien” et mon père disparaît dans la cuisine où je peux très bientôt l’entendre s’activer, la pièce n’étant pas assez lointaine pour que le son ne m’atteigne pas.

Bon, on va t’aménager un coin comme ça t’auras ton monde et j’aurais le mien.

Chose que mon père a déjà commencée ; en arrivant ici j’ai remarqué qu’il a poussé mon bordel dans un coin de la chambre pour laisser de la place vers l’autre moitié. Peut-être qu’on devrait pousser le matelas vers là, comme ça on aurait déjà une idée d’où mettre le lit. On va vite être serrés, cette chambre n’est pas bien grande… Mais bon, on devrait réussir à faire aller.

Apparemment tu vas rentrer à Poudlard bientôt? T’y es déjà allé?

Je lui demande pour faire la conversation, histoire qu’il capte qu’il peut parler. Déjà qu’il n’est pas simple de se douter que je ne déteste pas tout le monde, si je reste silencieux - comme j’ai envie de le faire - ça risque d’envoyer les mauvais signaux. Alors, encore, je prend sur moi pour faire l’effort.

En arrangeant la chambre, je tombe sur une sacoche qui traînait et que je n’avais pas consultée depuis un moment. Je regarde à l’intérieur et interpelle Azel.

Dis, t’aimerais pas dessiner par hasard?

Je sors un bloc-note et du matériel de dessin du sac. Rien de dingue, juste des crayons de couleur entre autres délires de ce style. Larry m’a passé ça quand il a essayé de m’apprendre à dessiner, soit disant qu’il ne s’en servait plus du tout. Même après avoir constaté de mon incapacité à réussir à représenter un bonhomme bâton, il a tout de même insisté pour que je garde ça. Je me demande si, à l’époque, il pensait déjà à se suicider… Peut-être que c’est pour ça qu’il m’a passé autant de trucs. Ou alors peut-être qu’il aimait simplement m’offrir des trucs. Ou alors un peu des deux?

Ah, il ne vaut mieux pas que je m’aventure dans cette direction… Encore moins vu mon humeur.

Un ami m’a laissé ça et je suis vraiment nul pour dessiner. Si tu veux, tu peux l’avoir.

Je range à nouveau le matériel dans la sacoche tout en parlant. Je ne dis pas que je suis “nul” en mode fausse modestie. Je suis vraiment nul. C’est aberrant. Larry me taquinait souvent là-dessus.

Je tends la sacoche à Azel en haussant un peu les épaules.

On a qu’à dire que c’est un cadeau de bienvenue. Du coup… Bienvenue.

… Ça va être fun, cette cohabitation.
Codage par Libella sur Graphiorum

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▲▼ Donc là, c’est le salon
05/01/2001
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Il était assez compliqué pour Azel de déterminer comment il se sentait depuis plusieurs semaines. On lui demandait pourtant régulièrement comment il se sentait. On l’avait invité à parler à un adulte de ce qu’il ressentait. De comment il prenait l’absence de sa mère. Comment il avait vécu le fait de l’avoir retrouvée toute rigide dans son lit comme si elle dormait simplement et à chacune de ces questions il n’avait su que répondre. Ses sentiments lui avaient toujours parus comme éloignés de lui. Un quelque chose qui bouillonnait en son for intérieur sans qu’il sache vraiment quoi faire avec. Bien sur parfois il se laissait submerger et alors une réaction lui échappait. Des cris quand il était en colère, des pleurs quand il était triste mais la plupart du temps ce n’était rien de plus que quelque chose qui l’encombrait sans qu’il ne sache quoi en faire.

Les semaines passées en foyer en attendant qu’on trouve quelqu’un qui veuille bien l’accueillir n’avait fait que renforcer ce sentiment d’engourdissement. Il pensait tout de même assez souvent à sa mère et quelque chose pinçait à l’intérieur de lui quand il songeait que cette fois son absence allait être définitive. Bien sur ça n’avait pas été une très bonne maman, loin de là mais c’était une figure unique du paysage social du jeune garçon et il sentait que ce vide ne pourrait pas être comblé si facilement en admettant que ce soit juste possible.

La vie continuait malgré tout et il fini par oublier un peu l’idée qu’il allait devoir se faire à une nouvelle famille d’ici peu jusqu’à ce qu’on lui annonce que son oncle avait accepté de devenir son tuteur légal. A nouveau tout devenait flou pour lui. Il savait à peu prêt ce qu’était un oncle mais c’était difficile d’intégrer un tel concept quand votre seule famille avait toujours été limitée à votre génitrice aussi c’est plus inquiet qu’emballé que Azel rencontra pour la toute première fois ledit oncle.

Ce serait mentir que de dire que la première rencontre s’était bien passée. Si aucun fait dramatique n’avait eu lieu, Azel avait toutefois préféré rester caché dans un coin de la pièce cependant un long moment. C’était quelque chose qu’il n’était plus sensé faire. On lui avait appris que se comporter ainsi n’était pas adapté et puis plus il grandissait et plus c’était facile de ne pas le faire mais cette fois il n’avait pu résister. Il avait fallut quelques visites pour que le jeune demi loup se détende un peu même si clairement il n’était pas à l’aise avec Henry.

Les personnes qui s’occupaient de lui semblèrent toutefois penser que leur relation progressait assez bien pour que Azel puisse gagner son nouveau foyer. Bien sur peut être juste s’en moquaient ils ou alors pensaient ils que les choses se feraient naturellement. L’habitude de passer de famille en famille n’avait pas vraiment quittée le jeune garçon et s’il sentait une pointe d’anxiété dans son ventre il ne fit pas grand cas de son nouveau départ dans sa toute nouvelle famille.

Il y avait un petit quelque chose de familier au bâtiment devant lequel s’arrêta son nouveau tuteur. Azel avait grandi quelque part de similaire et n’ayant pas vraiment d’attentes sur ce à quoi devait ressembler son futur chez lui, il fut ravi de ce petit élan de nostalgie alors qu’il grimpait à l’étage. Très vite ils furent dans l’appartement et bientôt son tuteur s’exclama afin d’appeler quelqu’un qui se trouvait déjà présent.

Azel essaya de se remémorer ce qu’on lui avait dit. Ce n’était pas facile car il n’avait pas vraiment écouté si bien qu’il regarda juste l’adolescent à la drôle d'apparence qui s’approchait, gardant son regard sur lui jusqu’à ce qu’il soit suffisamment pret et qu’il lui parle.

Salut. Azel, c’est ça?

Le garçon hocha juste la tête. Voilà au moins une question à laquelle il était aisé de répondre. Pas qu’il se soit attendu à quelque chose de bien plus compliqué, encore qu’il appréhendait toujours un peu quand il se trouvait dans de nouvelles familles. Toutes les nouveautés le submergeaient assez rapidement en général.

Le gamin n’eut aucune réaction alors que l’adolescent se présentait. Sally. Il n’avait aucune opinion sur ce prénom. Une personne de plus qui ne ferait que faire partie dans sa vie pour un temps. Du moins le pensait il. Il se crispa un peu à l’idée de devoir lui laisser ses affaires mais en garçon obéissant qu’il était il ne manifesta pas davantage son mécontentement et accepta de suivre l’adulte pour visiter le minuscule appartement. L’étroitesse des lieux lui plait un peu. Un peu car c’était moins angoissant qu’un grand espace mais le problème étant qu’il serait plus difficile de s’isoler.

C’est ainsi assez vite que Azel fut amené à recroiser l’ado dans la chambre qu’ils allaient tout deux partager s’il avait bien compris. Il ne fit pas attention à la remarque de l’adulte alors qu’il parcourait les lieux du regard. Il n’avait pas grand chose à en dire. Il avait vu pire comme il avait vu mieux. Quelque part il était un peu rassuré de ne pas dormir seul. Il détestait ça même s’il avait apprit à s’y faire. Quand l’adulte s’en va. Azel remarque qu’il n’a pas trop suivi les derniers échanges et un fugace regard de détresse vient se poser sur l’adolescent avant qu’il ne se réfugie à nouveau dans sa bulle protectrice.

Il aurait sans doute pu rester ainsi planté comme un piquet sans oser bouger. C’était plus fort que lui, quand il se sentait mal il avait tendance à se tétaniser mais l’autre prit assez les choses en mains pour qu’il ne reste pas sidéré à attendre que le sol s’ouvre sous ses pieds.


Bon, on va t’aménager un coin comme ça t’auras ton monde et j’aurais le mien.

Il répondit d’un hochement de tête. Cette fois au moins il avait une idée de comment il était sensé réagir, n’en étant pas à sa première colocation forcée… Il regarda l’autre attendant qu’il prenne l’initiative ou au moins lui dise quoi faire. Il n’oserait pas agir par lui même, n’étant pas très fan de l’idée de prendre des initiatives. En revanche il suivait très bien les consignes simples.

C’est maladroitement qu’il se saisit d’un coin du matelas pour aider l’autre. C’est lourd et ça lui fait mal aux mains. C’est avec un peu plus de facilités qu’il arrive toutefois à mettre le drap puis les couvertures sur le dessus. Le lit est loin d’être fait au carré mais ils ne sont pas à l’hôtel et Azel n’est de toute façon pas très compliqué.

Apparemment tu vas rentrer à Poudlard bientôt? T’y es déjà allé?

Nouvel hochement  de tête. Il sait qu’il devrait sans doute parler. Peut être renvoyer la question mais sa voix reste coincée dans sa gorge. Sans doute un adulte aurait il fait la remarque qu’il était timide pour l’excuser mais ici il n’y a personne pour expliquer les choses à sa place en dehors du silence. L’adolescent ne semble pas lui en vouloir et continue son déménagement. Lui s’y met aussi quand on lui donne des tâches mais en dehors il reste aussi immobile qu’une statue.

Dis, t’aimerais pas dessiner par hasard?

Cette fois une lueur d’intérêt traverse son regard. Oui il aime dessiner. Il adore même. S’il n’est pas doué pour s’exprimer il à toujours réussi à faire passer plus de choses par le dessin et ça à toujours été un bon moyen pour lui de s’évader. Il n’ose cependant pas répondre et alors que l’adolescent range le matériel tant apprécié il sent la déception l’envahir jusqu’à ce que Sally lui tende la sacoche qu’il regarde un instant avant de tendre la main.

Son regard se pose aussitôt dessus. Il aurait envie de se poser maintenant et de dessiner mais ce n’est surement pas le moment, aussi passe t il juste une main dessus avant de lever les yeux vers l’autre.

-Merci

Même s’il ne parle pas très fort c’est la preière fois depuis un moment qu’il ose s’exprimer.




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| Samedi 5 Janvier 2002 |

Il ne m’aura pas fallu longtemps pour remarquer les détails qui caractérisent le comportement d’Azel jusque-là. Sans surprise, le gamin n’a pas l’air ravi d’être là. Il n’a pas l’air de s’y retrouver non plus. Il est silencieux, peut-être timide, peut-être juste effrayé. Il est obéissant et calme cela dit, ce qui ne peut qu’être positif à mes yeux. Peut-être que ce caractère docile ne vient pas de quelque chose de positif en soi, peut-être que si, je n’en sais rien. Je ne connais pas assez d’éléments de sa vie pour le déterminer. Mais je suis soulagé de ne pas me retrouver avec un petit con arrogant comme…
Compagnon de chambre?
Petit frère?
Je ne sais même pas quel titre lui donner. J’imagine que je vais m’en tenir à “Azel” quand je parlerai de lui. Le gamin qui vit avec moi. Bordel… Je ne m’y fait pas. J’imagine que ça ne doit pas être plus facile pour lui mais j’ai du mal à me mettre dans ses bottes tant la situation m’angoisse.

Lorsqu’on se retrouve seuls dans la chambre, l’envie de m’enfermer dans ma bulle me vient. Je pourrais aller me poser sur mon lit, mettre mon casque, allumer mon MP3 et tout oublier. Le gamin, le fait qu’il va vivre ici, ses affaires à mettre en ordre… Tout. Mais je prend sur moi, j’essaie de faire un truc. De bouger un peu. De l’aider. Ou du moins, c’est limite le gosse qui m’aide moi vu qu’il suit mes instructions à la lettre. Encore une fois une marque de docilité qui m'enlève un peu d’angoisse , quand bien même je suis loin d’être totalement à l’aise… Le serais-je seulement un jour avec ce gosse dans les parages? J'espère sincèrement que les choses vont tourner pour le mieux et que je suis juste en train de me monter la tête pour rien.

SI je fais l’effort de me lever, de lui parler, de donner les ordres, de ranger la chambre… Ce n’est certainement pas pour moi. Ca n’est pas exactement pour mon père non plus, même si l’idée qu’il puisse venir voir ce qu’il en est et se frustrer que je n’ai rien foutu a été, en partie, ce qui a achevé de me convaincre de m’y affairer. Non, au plus profond, c’est pour ce gamin que je fais l’effort. Les choses sont déjà bien compliquées, Azel n’a sûrement pas besoin qu’on l’abandonne à peine arrivé. Je ne suis pas certain d'à quel point mon aide peut avoir de l’impact, ni si c’est vraiment utile que je fasse un effort, mais j’imagine que c’est toujours mieux que rien.

Une partie de moi doit admettre apprécier le fait qu’Azel soit silencieux. Il répond par hochement de tête et je crois que c’est suffisant. C’est qu’il est réceptif, c’est sûrement même un effort de son côté. Au moins il ne se transforme pas en moulin à paroles, j’aurais eu bien mal à la tête.
L’autre partie de moi craint légèrement que son silence soit la preuve que je me débrouille mal. J’essaie, pourtant, de voir comment je pourrais gérer la chose. Larry aurait sûrement pris son rôle avec plaisir, à ma place. Il aurait plaisanté, il aurait fait chatouillé le gamin, il l’aurait prit sur ses épaules. Après un regard, il l’aurait accepté dans sa vie comme un petit frère, de la même façon qu’il a eue de décider qu’on serait amis la première fois qu’on s’est vus.

J’observe un peu Azel essayer de m’aider à couvrir le matelas maladroitement et je me demande si la technique “Larry” aurait pu fonctionner avec lui. Peut-être, mais avec moi? Un instant, j’essaie de m’imaginer blaguer et porter Azel sur mes épaules.

… Ouais, non.
On va s’en tenir à la méthode “Sally”.

Je ne suis pas certain que cette méthode soit efficace mais, l’autre méthode, je suis sûr qu’elle raterait avec moi. Il ne sert à rien de prétendre être un gars que je ne suis pas. Le maximum que je puisse faire est de rendre ma personne un peu moins froide et isolée. A voir si ça fonctionne…

Alors que l’espoir ne se manifeste pas réellement, il finit bien par se passer quelque chose. Quand je parle de dessin à Azel, je pourrais jurer qu’il est réellement intéressé. Peut-être ai-je rêvé, je me dis d’abord, avant de me rappeler que, de toute manière, je ne saurais pas si je ne tente pas le coup. Je tend donc la sacoche à dessin à Azel qui, enfin, émet une parole;

-Merci

Sa voix est petite et hésitante mais je l’ai belle et bien entendue, ce qui est déjà… Une victoire, j’imagine.

C’est cadeau.

Je souligne une nouvelle fois. On dirait que mon cadeau de bienvenue fait son effet. C’est déjà ça… Finalement, la méthode “Sally” n’est peut-être pas obligatoirement à chier…?

J’hésite à laisser le gamin dessiner, pendant un instant. Cela dit, il reste deux/trois trucs à ranger et même si je pourrais le faire seul ça m’arrange d’avoir un coup de main. Du coup j’invite Azel à me suivre dans la suite de l’aménagement de ma chambre un petit moment encore. De base, je pensais qu’il y aurait du temps ensuite pour dessiner mais c’est sans compter l’arrivée de mon père alors que ma chambre prend doucement la forme pour accueillir un deuxième garçon en son sein.

Alors les garçons, vous vous en sortez?

Il s’appuie contre l’encadrement de la porte, un sourire posé sur ses lèvres. Son regard parcourt rapidement la chambre alors que je répond que c’est bientôt le cas. Je m’attends, pour une raison que j’ignore, qu’il relève que je n’ai pas fait assez de place, ou que je ne fasse pas d’efforts, ou que je n’ai toujours pas enlevé mes posters… Que mes efforts ne soient pas suffisants, en gros… Mais il n’en fait rien. Après quelques secondes de silence, durant lesquelles j’arrange les dernières affaires traînant ici et là, il émet son verdict.

C’est très bien comme ça, on respire déjà mieux

Il est… Satisfait. Juste satisfait. Rien de plus, rien de moins. Il ne fait aucune mauvaise remarque, aucune bonne remarque de plus. C’est très bien comme ça. Encore une fois, un poids tombe de mes épaules… Poids que je ne sentais pas jusqu’alors mais ça fait tellement de bien de m'en être débarrassé.

Vous venez manger?

J’acquiesce rapidement et jette un regard à Azel. Je me demande si lui il a faim ou si cette histoire lui aura coupé l’appétit. Moi je ne suis pas sûr d’avoir envie de manger mais il faut bien que je fasse l’effort quand mon père cuisine. Comment je peux espérer qu’il le fasse plus souvent si je ne mange pas quand c’est le cas.

C’est sans pouvoir y échapper que l’on se retrouve tous attablés avec une assiette de pâtes devant nous. Je joue plus avec ma nourriture que je ne mange alors que mon père essaie de faire la conversation. Il demande plein de choses à Azel ; s’il aime bien sa nouvelle chambre, s’il s’entend avec moi, s’il y a des choses qu’il aime faire, manger… Bref, il meuble comme il peut le silence qui pèserait sûrement dans la pièce sans sa voix pour remplir l’espace. Je ne suis pas certain que j’apprécie qu’il insiste tant à faire la conversation mais tant que rien n’est dirigé vers moi. J’essaie de suivre les réactions d’Azel et les paroles de mon père, d’un air un peu détaché malgré tout.

Les rares fois où je me sens concerné par la conversation c’est lorsque mon père mentionne que Azel pourra dormir sur le lit et me jette un regard, comme guettant ma réaction à cette nouvelle. Il n’obtient pas grand-chose de ma part comme je m’attendais à ce coup-là. Tant pis, je squatterais le matelas. Aucune raison de faire tout un plat de cette histoire… J’ai surtout bien la flemme.

Il y a aussi l’instant où il capte que je joue beaucoup avec ma nourriture et qu’il me rappelle de me nourrir. A ce moment, je jette un regard vers Azel puis le redirige vers mon père. Vraiment? Je le dois? La façon dont il fronce les sourcils me confirme que oui. Et puis, j’imagine que ça arrivera tôt ou tard, puisque Azel va rester ici. J’accepte de faire l’effort de prendre deux/trois bouchées le temps que mon père observe si je mange et, chaque fois, je lève légèrement mon masque pour passer la fourchette en dessous et le replace rapidement. On verra le jour où je me sentirais de l’enlever, même partiellement, pour manger en présence du gamin.

Plus tard, mon père mentionne le fait que Lisa va sûrement passer pour rencontrer Azel. Enfin, une bonne nouvelle. J’aime bien quand Lisa passe, elle sait faire les choses de façon à ce qu’elles ne soient pas affreusement insupportables pour moi et elle sait gérer mon père. Je me demande si elle pourrait assurer avec Azel, elle. Mais je ne le mentionne pas. Mon père est déjà en train de décrire Lisa à Azel, de raconter comme quoi c’est une amie très proche, très gentille, qu’elle est la mère de mon ancien “meilleur ami” etc… Bref, encore une fois, il parle beaucoup trop.

Quand tout commence à s’éterniser, je me lève de table en affirmant que je vais débarrasser. Mon père semble prêt à faire une remarque sur mon assiette qui n’est pas tout à fait vide et, du coup, je me hâte de souligner que je garde mon assiette de côté pour plus tard. Je vérifie également si Azel a terminé ou s’il ne veut plus manger, prêt à utiliser le même prétexte que pour mon assiette si jamais il veut sortir de table sans vider totalement son assiette. Je ne tiens pas à ce que mon père le retienne prisonnier dès son premier repas. Il aura tout le temps d’être forcé à finir son assiette dans le futur.

Je vois que mon père n’est pas totalement convaincu mais nous laisse retourner dans la chambre malgré tout en me rappelant de ne pas m’enfermer dans ma bulle avec de la musique pour qu’il nous appelle quand Lisa sera là. Une fois là-bas, je me laisse tomber sur mon lit avec un grand soupir de soulagement.

Enfin
Du repos.

Je lance tout de même un regard vers Azel qui, je le crains, pourrait peut-être bien rester planté là comme un piquet éternellement si je ne l’invite pas à faire quoi que ce soit.

Hey, tu veux me montrer comment tu dessines tant qu’on a une pause?

J’ai vu que tout à l’heure l’idée a réveillé quelque chose en lui, alors peut-être qu’il serait tenté et que ça le détendrait un peu après l’épreuve du repas.
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▲▼ Et là, c’est le salon
05/01/2001
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“C’est cadeau”

Ces mots lui faisait plaisir. C’était comme si on venait de lui donner quelque chose à quoi se raccrocher. Il aimait le dessin, pas seulement parce qu’il aimait coucher sur le papier ce qu’il voyait ou ce qu’il imaginait mais également car c’était pour lui un moyen de se sortir les choses qu’il avait de la tête. Communiquer lui était difficile. Les mots ne lui venaient pas souvent naturellement. Bien sur il avait assez vite appris à exprimer l’essentiel. Dire qu’il avait faim ou soif, dire s’il avait mal quelque part et même intégrer le minimum de politesse requise pour vivre en société avec un effort supplémentaire mais il y avait des choses bien plus complexes que d’exprimer un besoin. Parfois les mots se coinçaient en lui. Ils se logeaient quelque part au creux de sa poitrine et lui faisaient mal. Parfois c’était quand sa mère lui faisait des reproches ou quand un camarade l'embêtait. Dans ces moments-là, coucher les couleurs sur le papier l’aidait à se sentir mieux. Certes on ne pouvait pas dire que ses dessins étaient plus explicites que ces propos mais c’était la thérapie dont lui avait besoin et c’était tout l’essentiel.

Pour le moment, il n'est pourtant toujours pas question de dessiner. C’est un peu déçu que le garçon repose doucement la sacoche et s’affaire à aider l’adolescent. Il ne râle pas, il ne soupire même pas ni ne laisse apercevoir qu’il n’a plus envie de ranger. Il obéit et c’est tout. C’est ce qu’on attend de lui et il n’est pas du genre à crier ou à s’opposer. Sans doute n’aurait-il pas trop osé de toute façon. Après tout, il ressent tout de même un peu de peur face à cette nouvelle vie qui se profile. L’adolescent ne semble pas méchant mais il à l’air de l’accepter malgré lui. Azel pourrait même jurer qu’il sent un peu son stress et il ne sait comment agir pour ne pas que cela se retourne contre lui sinon en agissant comme un parfait petit soldat.

C’est plus fort que lui mais Azel sursaute quand il sont interrompus par Henry. Il met une seconde à calmer les battements de son cœur même s’il sait qu’il sera dans cet état tant qu’il ne se sera pas parfaitement fait aux lieux. Alors qu’il essaye de respirer un peu pour dénouer les tensions de son corps, il écoute le verdict de Henry concernant la chambre. Il est assez détaché du résultat pour sa part. S’il a parfaitement obéit aux directives rien ne peut mal se passer n’est-ce pas ? Il sait bien que ce n’est pas le cas. Parfois il peut vous arriver de décevoir les gens en ayant pourtant fait ce que eux voulaient que vous fassiez. Il continue pourtant de penser que se borner à suivre les instructions ne peut que lui assurer que tout se passera bien et à s’étonner quand ce n’est pas le cas. Pour cette fois en tous cas ça suffit et bientôt le garçon est accaparé par l’idée qu’il n’a pas envie d’aller manger tout en sentant son corps se mouvoir toujours dans l’optique d’obéir et ne pas décevoir.

Ne mentons pas, Azel est un bon mangeur. Sans tomber dans le pathologique il est gourmand et mange en général sans problème même si comme toute personne il a ses préférences. Mais cette fois, il avait surtout besoin d’un moment de calme. Depuis son arrivée tout s’enchaîne et il aurait bien eut besoin d’un moment seul avec lui même pour encaisser toutes ces nouveautés, faute de pouvoir, le voici qui suit naturellement Sally à table. Ca lui est venu naturellement, sans trop y penser il s’est de lui même mit à agir comme si l’adolescent était son référent même si d’un point de vue extérieur il ne laisse rien transparaître.

Si le repas qui se trouve bientôt devant lui est à son goût, le stress l’empêche très vite de manger. Azel est habitué que dans tout nouveau foyer on lui pose des questions. Ce sont toujours plus ou moins les mêmes. Depuis le temps il devrait avoir appris à y répondre, il suffirait de juste répéter la même chose afin d’être tranquille mais s’il s’agissait de savoir quoi faire alors les choses seraient autrement plus simples. Le garçon sent sa gorge se serrer. Impossible d'émettre le moindre son aussi essaye-t-il au moins de hocher la tête de temps en temps mais parfois il ne répond juste pas et très vite le repas se transforme en un cauchemar silencieux à ses yeux.

Prit dans ses angoisses, Azel ne remarque pas vraiment tout le cinéma de Sally autour de la nourriture. Il aurait sans doute dû se trouver interloqué devant le drôle de masque qui couvre le visage de l’adolescent mais la vérité c’est qu’il ne prête pas toujours attention aux différences d’autrui, du moins pas aux différences physiques. C’est vrai que les personnes qui marquent leur originalité par des comportements l’inquiètent un peu plus et encore, tout dépend de la façon dont leur énergie peut être interprétée dans ces cas. En bref, le jeune garçon ne se soucie pas de la façon que Sally à de manger. Il n’y voit rien de particulier et il ne ressent pas le besoin de le fixer ou de s'interroger sur pourquoi il ne retire pas son masque. Il sait qu’on lui en à un peu parlé en amont afin de le préparer mais pour être honnête il n’a pas retenu grand chose, ça ne l'intéressait pas beaucoup.

Très rapidement, l'envie de fuir se fait plus impérieuse. Il est fatigué qu’on lui parle, fatigué des questions et des personnes qu’on lui évoque. Ca aussi il sait que c’est normal lorsqu’il arrive dans un nouveau foyer. Il sait que les gens veulent simplement l’intégrer à leur quotidien, le présenter à leurs proches comme nouveau membre de la famille. Une part de lui devine qu’il s’agit là d’un comportement assez positif mais sans doute à t-il atteint un certain niveau de fatigue mentale qui ne lui permet plus de gérer. Pour autant il ne se passe plus grand chose. Azel n’est plus vraiment un jeune enfant, il sait un minimum contrôler ses émotions, pas les regards de détresse qu’il à naturellement posé dans la direction de Sally. Pourquoi lui ? Il l’ignore, l’adolescent n’a pas fait grand chose de plus que d’être cordial avec du moins de ce qu’il en devine auquel cas serait il encore plus reconnaissant s’il savait certaines des pensées qui pouvaient animer le jeune. Dans tous les cas l’autre est celui dont le comportement le rassure le plus. Il est calme et respecte les distances dont il à besoin. Que demander de mieux ?

Alors que Azel pensait ne jamais voir le repas s’éterniser et qu’il ne savait toujours pas quoi répondre à Henry son attention fut détournée par le mouvement que fit Sal pour se lever. Il le regarda sans savoir s’il devait à nouveau le suivre. Il n’avait pas fini de manger mais il avait bien du mal à se nourrir. Il restait la moitié de son assiette et il manquait d’appétit. Alors qu’il se voyait déjà devoir forcer pour avaler le reste de son repas il eut pourtant le droit à l’intervention du garçon à qui il jeta un regard reconnaissant. Quand ce dernier se dirigea vers sa chambre, il n'attendit ni invitation ni accord pour le suivre. Il avait besoin de calme.

Une fois le calme retrouvé, le garçon sentit la pression se relâcher un peu. Il souffla doucement afin de se décrisper un peu. Il n’était pas totalement à l’aise mais c’était déjà mieux, beaucoup mieux en vrai. Il observa Sally se poser sur le lit. Une option qui lui allait parfaitement, il aimait mieux dormir à même le sol. Il avait toujours préféré. Fut une époque, alors qu’il était bien plus jeune il avait même tendance à dormir sous son propre lit, appréciant de se sentir un peu enfermé et comme protégé là dessous mais à présent il n’était pas sur que l’idée ne lui attire pas quelques froncements de sourcils. Il était censé dormir sur un lit. Il avait à minima retenu la leçon.

Le garçon s’avança donc vers le matelas. Il se posa timidement au bord, à dire vrai il était presque sur le sol comme si on allait lui reprocher de s’être posé et de déranger. Au fond il pensait sans doute ainsi à se faire tout petit. Il regarda encore un peu la chambre. La décoration sur les murs afin de s’occuper un peu l’esprit. Il allait vivre ici à présent. Ca lui faisait toujours un peu peur mais il n’y avait rien qu’il puisse faire. Gémir qu’il voulait rentrer chez sa mère ? Il savait que c’était impossible. Il aurait aimé ne pas savoir ce qu’était la mort et se persuader que sa génitrice allait revenir mais ce n’était pas le cas. Au moins aucune larme ne lui échappa. Il semblait plus blasé que triste.

Le garçon sembla revenir à la vie, se voyant invité à dessiner. Il leva le regard vers Sally comme s’il voulait qu’il confirme. Il n’attendit pourtant pas qu’il renouvelle son invitation pour se redresser. Il chercha la sacoche du regard pour la retrouver rapidement puis il sortit de quoi dessiner assez rapidement.

Une fois la feuille devant lui et le crayon dans sa main il marqua une seconde d’hésitation. Il leva les yeux vers Sally comme une invitation à lui dire ce qu’il devait faire. Il n’avait jamais vraiment dessiné pour les autres. Parfois il offrait un de ses dessins mais bien souvent il ne dessinait que pour lui. Allez savoir si l’ado était distrait ou s’il n’avait pas comprit la demande silencieuse mais la solution ne lui vint pas du garçon plus âgé. Azel réfléchit un peu. Il avait tendance à ne pas beaucoup réfléchir en général quand il dessinait. Il lui suffisait de laisser le crayon courir sur le papier pour que bientôt se profile un paysage, un objet, un animal et parfois quelque chose de plus abstrait. Très vite pourtant il se mit à tracer des lignes des courbes et à agrémenter le tout de couleurs. Il sembla alors plus apaisé, transporté dans son monde à lui. Un trait par ci, un trait par là, une tâche de couleur et bientôt ce qui ressemblait au masque de l’adolescent apparut au milieu d’une explosion de couleurs à dominance bleu.

Après avoir mit quelques dernières touches de couleurs ici et là le garçon tendit la feuille à Sal.

-Tiens

C’était bien un présent qu’il lui faisait. Le dessin n’était pas mauvais. Azel dessinait assez bien pour un garçon de douze ans. Sans doute n’était ce pas terrible au regard d’oeuvres venant de quelqu’un de plus âgé mais nul n’était là pour comparer. Si le masque était représenté de manière réaliste les couleurs autour venaient exploser sur le papier et se mélanger telles d’étranges fleurs ou un feu d’artifice encré sur le papier mettant en valeur l’objet plus neutre. Azel ne savait pas vraiment quelle dimension pouvait avoir l’objet aux yeux de l’adolescent. Sans doute au fond avait il été plus intrigué par l’accessoire que ce que son comportement naturellement neutre avait suggéré mais en tout cas c’était bien ce qu’il avait choisi de représenter pour faire une démonstration de son talent.

-C’est cadeau.

Sans doute que cette phrase totalement similaire à ce que Sally avait dit un peu plus tôt n’avait pas été choisie au hasard. Une façon de lui rendre sa gentillesse et comme il ne savait pas forcément comment il devait réagir, singer les réactions de l’autre comme un modèle à suivre lui semblait une bonne initiative. Il ne pouvait pas se tromper s’il faisait comme les autres, n’est ce pas ?

Après ça on ne leur laissa que peu de répit pour continuer à se détendre. Azel entendit qu’il y avait de l’agitation dans l’appartement avant que l’on vienne les chercher. Sans doute la personne qui devait leur rendre visite plus tard. Il avait oublié et ses muscles se crispèrent à nouveau. Il était épuisé par toutes ces nouveautés et ne se sentait pas d’en affronter plus. Pourtant la porte s’ouvrit à nouveau, sans qu’il sursaute cette fois au moins.

Le père de Sally les prevint que la fameuse Lisa était arrivée. S’il ajouta quelque chose Azel n’y fit pas attention. Il savait qu’il devait obéir. Il se leva mais cette fois son corps était lourd et il avait une envie de pleurer même s’il n’était pas du genre à exprimer ses émotions de cette façon. Encore une fois l’adolescent passa devant. Azel fit un pas derrière lui puis il s’entendit l’interpeller d’une toute petite voix.

Il se crispa d’autant plus quand il comprit ce qu’il venait de faire. Il ne pouvait pas rester caché par caprice. Ce n’était pas quelque chose qui se faisait dans le monde des adultes mais pour autant au point ou il en était il se décida à continuer.

-Je veux pas y aller…


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Donc, là, c’est le salon…
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| Samedi 5 Janvier 2002 |

Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que l’idée d’aller manger ne plaît pas trop à Azel. J’ai plusieurs défauts et handicaps , mais je ne suis pas aveugle. Le truc c’est que, tant qu’il ne montre pas de résistance, il sera tiré à droite à gauche comme ça. Je ne dis pas qu’il faille qu’il fasse un caprice, c’est même bien mieux qu’il se laisse faire. C’est juste… Une remarque. Une évidence, même. Tant qu’on ne dit rien, les autres partent sur la conclusion que l’on n’a rien à dire. Surtout ceux qui ne se gênent pas pour montrer lorsqu’ils ne veulent pas quelque chose.

Je me demande un peu quelles sont les limites de Azel une fois que nous nous retrouvons à table. Pendant que je joue avec ma nourriture et que j’écoute mon père poser des questions qui n’en finissent pas à Azel, je m’attends à le voir craquer à un moment ou un autre. C’est vrai, je ne sais pas comment il est, je ne connais pas les limites de sa patience et moi je ne suis pas certain que j’aurais longtemps tenu à cette table sans avoir besoin de fuir. Après… Besoin de fuir ne veut pas dire qu’il allait le faire. Mais ça ne m’aurait pas étonné qu’il le fasse.

A force de parler, je me demande si mon père fait bien gaffe au fait qu'Azel ne mange pas beaucoup. En tout cas moi je le remarque et mon père le remarque sur moi. Bien sûr, je ne vais pas relever que le gamin ne vide pas son assiette. Ce ne serait vraiment pas cool de ma  part. Ce serait même une idée de connard, à ce niveau. Azel aura tout le temps d’être forcé à manger ou tout le temps de se rattraper s’il ne mange pas à cause du stress. J’ai du mal à imaginer qu’Azel fasse l’insolent, honnêtement, alors j’imagine que ça doit être ça ; le stress. Ou le fait que même d’habitude il ne mange pas bien. J’espère qu’il a pas de soucis de ce côté là… Il a déjà l’air de galérer dans d’autres domaines, il ne lui faudrait pas ça de plus.

C’est avec l’idée que ce repas puisse être une épreuve pour Azel bien plus que pour moi-même que je m’arrange pour qu’il puisse y échapper une fois que moi je le peux. Si vraiment il veut rester, il le peut… Mais je crains que ça n’est pas le cas ; Azel n’attends pas longtemps avant de descendre de sa chaise et de me suivre. Mon père doit sûrement soupirer, exaspéré par notre fuite mais ça m’importe peu. Je ne suis pas d’humeur à m’assurer que tout ce que je fais lui aille à merveille et puis le gamin a bien plus besoin de soutien, là de suite, que d’avoir à jouer les petits soldats modèles, quand bien même il semble doué à ce jeu-là. Être doué dans un domaine ne veut pas dire l’apprécier, j’en sais quelque chose.

Une fois dans la chambre et alors que je m’affale sur mon lit (tant qu’il m’appartient encore), Azel se pose sagement sur le matelas. J’imagine qu’il ne doit pas trop oser bouger de lui-même comme c’était le cas en rangeant la chambre, du coup je réfléchis à quelque chose à lui proposer. L’idée que le dessin puisse être pour lui une activité relaxante me vient très vite, par rapport à sa réaction lorsque je lui aie passé le matériel. Larry utilisait parfois la peinture pour se détendre. Quand il était en colère, il lui arrivait de sortir une toile et de se mettre à peindre. Parfois il étalait les couleurs presque agressivement, d’autres il se concentrait sur des détails minutieux. Qu’importe ce qu’il faisait ; ça l’aidait à souffler. Et si le dessin pouvait calmer le stress d’Azel d’une façon similaire.

Je ne suis pas totalement sûr de moi quand je propose au gamin de dessiner, du coup, mais je ne suis que très rarement sûr de moi de toute manière. Je vois cependant bien vite une lueur semblable à la précédente s’installer sur son visage. Il me regarde un instant puis se lève et va chercher la sacoche qu’il a posée dans un coin. Très vite, Azel est prêt à dessiner mais je vois qu’il hésite alors que je me poste à côté de lui. Il lève le regard vers moi à nouveau et, un moment, je me demande si ma présence le gène ou s’il attend quelque chose de ma part. J’ouvre la bouche pour dire quelque chose mais je me rend vite compte que je ne sais pas quoi dire du tout et, du coup, rien ne vient. J’imagine que ça n’est pas si mal vu qu’Azel retourne à sa feuille et se met à dessiner sans que je n’ai dit quoi que ce soit. Je ne suis pas un expert mais, déjà à ce moment, je le sens moins stressé.

Alors c’est vraiment efficace ce genre de choses? Peut-être qu’il faudrait que je trouve un truc similaire, finalement. Quoi que… J’ai quelque chose de similaire. J’ai le contact avec les animaux. J’ai l’occlumancie dans une certaine mesure. Peut-être que, quand j’ai un problème, je devrais essayer de me concentrer comme quand je travaille ma capacité d'Occlumens.
… Est-ce que je suis en train d’apprendre d’un gamin? Je veux dire, pourquoi pas. C’est en observant les autres que l’on apprend le mieux à faire certaines choses, à imiter des comportements, ou à en éviter d'autres. Je ne m’attendais pas à ce que certaines leçons aussi évidentes que “lorsque ça ne va pas, essaie l’occlumancie” ne me viennent d’un pré ado, mais il faut croire qu’on n’est jamais à l'abri d’une leçon de vie.

-Tiens
Hein?

Sorti de mes pensées, je me tourne vers Azel qui me tend la feuille sur laquelle il vient de dessiner. Je le saisis et observe ce qu’il a bien pu gribouiller. Déjà, je dois admettre lui reconnaître un petit talent de ce côté-là. Clairement,  il n’est pas un pro mais …

Tu dessine bien mieux que moi.

Ce n'était pas un accomplissement dingue venant de quelqu’un qui peut rater un bonhomme bâton… Mais, sincèrement, il avait quelque chose, ce gamin. Y a de l’avenir là-dedans. J’imagine un Azel plus grand, coucher sur toile son devoir en Art Visuels Sorciers à l’UMS… Et pourtant l'Université est encore loin pour lui. Est-ce que l’on voit comme ça les gamins de notre famille la plupart du temps? Sûrement est-ce commun d’imaginer son petit frère grandir. Azel n’est pas mon petit frère, cela dit.  

-C’est cadeau.

J’observe une nouvelle fois les détails de son dessin. Le masque que je ne reconnais que trop bien. Le bleu dominant en explosion de couleurs sur le papier. Je trouve ça… Très joli. D’une façon, je prends le cadeau comme une sorte de compliment, ou d’affirmation. Un truc qui dirait “tu vois, tu n’es pas à vomir avec ta prothèse”, un truc du genre. Azel n’a tellement pas réagi à la vue de ma prothèse que, un instant, je me suis demandé si il l’avait remarquée. Non pas s’il l’avait vue ; c’était inévitable. Mais s' il avait noté qu’elle était là et que ça n’était pas particulièrement normal. Je crois avoir ma réponse… Il l’a vue, et ça n’est pas grave. Ça m'arrache même un léger sourire et, comme il ne pourra pas le voir, je lui donne un avis à voix haute.

J’aime beaucoup. Merci.

Je pose la feuille sur mon lit non sans la regarder une dernière fois. Oh, j’ai bien remarqué que son “c’est cadeau” imitait la façon dont je lui ai offert la sacoche avec tout le matériel dedans. Je trouve que ça a un côté attachant, sans trop pouvoir noter vraiment dans quelle mesure ça l’est. Je ne cherche pas plus loin que ça de toute manière.

Je vais l’accrocher avec mes posters.

Je crois qu’il y aura sa place. Il n’est pas assez guimauve pour jurer avec l’ambiance de la pièce. En fait, sans être sombre ou sanglant, il se marie bien avec le reste. C’est alors que je cherche de quoi coller la feuille au mur que je suis interrompu par l’arrivée de mon père. Ca fait quelques instants que j’entends de l’agitation en arrière plan dans l’appart’ et je n’ai pas trop fait gaffe à ça parce que j’ai l’habitude mais là, ça me paraît évident ; Lisa est arrivée.  

Contrairement à tout à l’heure pour le repas, cette fois Azel et moi ne sommes pas réellement sur la même longueur d'onde. Moi j’ai plutôt hâte de voir Lisa, je n’ai pas besoin d’expliquer pourquoi pendant des heures, elle est juste géniale. Azel, lui…

-Je veux pas y aller…

Après m’avoir timidement interpellé, il émet finalement sa première résistance. Eh bah… Comme quoi, même lui commence à en avoir eu assez. Pendant un instant, je contemple l’idée de le forcer un peu et d’affirmer qu’on reviendrait vite ici. Mais je me dis qu’il doit être pas mal saoulé s’il a osé le dire.

Attends-moi ici. Tu peux te poser ou dessiner, je reviens.

Je finis par décider que je n’ai pas envie de lui infliger une nouvelle épreuve qu’il ne se sent pas d’affronter et je lui souligne qu’il a le droit de s’occuper de peur de revenir et de trouver un Azel planté dans la chambre sans oser respirer trop fort.

Pour ma part je vais accueillir Lisabelle, parce que j’en ai fortement envie d’abord et pour expliquer la situation aux deux adultes. Je me contente d’affirmer que Azel est un peu fatigué et que je pense qu’il a besoin de se reposer avant de rencontrer Lisa. Mon père ne semble pas de suite savoir comment réagir mais finit par affirmer que, si je le dis, c’est que ça doit être vrai et mieux ainsi. Après lui, Lisa confirme qu’elle n’y voit aucun problème et qu’elle passerait un peu avant de partir puisqu'elle ne reste pas longtemps.

Ca me laisse le temps de discuter avec ton père, tiens. Je vais lui apprendre comment on s'occupe d'un enfant correctement.

J’admet qu’elle m’amuse lorsqu’elle taquine mon père qui la pousse un peu d’un coup d’épaule. J’imagine que, en effet, elle a deux/trois trucs à dire à mon père. Ca ne m'étonnerait pas qu’il aie besoin d’aide, on ne peut pas exactement dire qu’il a joué un vrai rôle de parent à mon égard alors c’est un peu une première pour lui.

Pour ma part, je m’excuse en affirmant que je vais rester avec Azel au cas où. J’aurais tout le temps de traîner avec Lisa une prochaine fois, elle ne va pas disparaître non plus.
Mh. J’espère, du moins.
N’y pensons pas trop.

Lisa me souhaite bonne chance en utilisant le terme “nouveau grand frère”. Ça me fait bizarre et du coup je ne relève pas, je préfère oublier vite ce titre alors que je retourne à Azel.

C’est bon t’inquiète, Lisa viendra te voir avant de parler mais elle est pas chiante. Y a peu de chances qu’elle te pose trop de questions.

Je préfère qu’il soit prévenu qu’elle va venir quand même à un moment ou un autre avant que ce soit le cas. Qu’il aie le temps de se préparer mentalement. Pour ma part, je saisis les punaises que j’avais sorties avant que mon père ne débarque et je monte sur mon lit pour accrocher le dessin d’Azel à côté de l’un de mes posters. Je regarde un instant, le replace, le redresse, observe à nouveau et…  

C’est bon, je crois.

Pour m’assurer que c’est le cas , je descends de mon lit et observe le résultat sous plusieurs angles avant de regarder Azel.

J’aime bien là, t’en penses quoi?

Ça fait une touche de lui dans la chambre. Outre les affaires qu’il a ramenées avec lui. Eh bah… Il vient d’arriver et déjà tout change de place ---

Bon eh bah… Bienvenue ici, Azel.
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▲▼ Et là, c’est le salon
05/01/2001
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C’était vraiment rare que Azel ose s’exprimer quand il n’était pas d’accord à faire quelque chose. Bien sûr ses émotions lui dictaient parfois de s’opposer à l’autorité. Il avait été élevé de façon à se plier aux désirs égoïstes de sa génitrice qui faisait généralement passer son bien être personnel avant celui de son enfant mais il restait avant tout un être qui n’avait pas fini de se construire et qui ne maitrisait pas forcément ses émotions, toutefois il était assez grand pour avoir intégré que faire des caprices et pleurer n’était plus de son âge et ne menait à rien. De toute façon il avait toujours été plus dans la fuite et du genre à se refermer sur lui même qu’à s’opposer même si par le passé il avait pu sentir un fort sentiment de révolte gronder au coeur de ses entrailles alors qu’un vil sentiment d’injustice le prenait aux tripes. Autant dire que la situation présente n’avait rien à voir et que s’il se voyait forcer de l’endurer il n’en ferait pas tout un plat. Il était juste fatigué de cette journée.

Alors que Sal disparaissait de la pièce, il se pencha à nouveau sur ses feuilles de dessins. Cette fois c’est pour lui qu’il dessinait. Souvent il aimait dessiner avec un modèle mais parfois il laissait libre court à sa propre imagination bien qu’il ne puisse affirmer qu’il n’y ait pas l’influence extérieure de ce qu’il vivait dans son quotidien. Ces derniers temps il aimait énormément dessiner des personnages qui auraient pu venir tout droit d’un dessin animé. Il se plongea donc dans ses pensées alors qu’il traçait les courbes de ses personnages, animaux anthropomorphes se tenant devant une maison de campagne qui semblait assez confortable même si un architecte aurait sans doute poussé de grands cris devant la bâtisse qui défiait les lois les plus élémentaires de la gravité avec des tours et des toits improbables.

Encore une fois cette activité l’apaise assez pour oublier sa situation… Non… Ce serait mentir, disons qu’elle passe au moins au second plan le temps que ça dure si bien qu’il est prit d’un petit sursaut au retour de son cousin. Il leva son regard en attente de la suite, espérant qu’il serait autorisé à rester à dessiner jusqu’au moment de dormir. Le lendemain était suffisamment lointain pour qu’il ne s’en soucie pas dans l’immédiat. Si ses espoirs furent brisés, la situation était toutefois moins anxiogène que ce qui était prévu de base. Il hocha la tête davantage en signe d'obéissance qu’en signe d’accord et continua à dessiner alors que Sally s’agitait un peu plus loin. Il aurait presque pu oublier encore ou il était jusqu’à ce que l’ado l’interpelle.

Azel était assez peu habitué à ce que son avis compte pour qui que ce soit. Certes sa mère était un cas à part mais en foyer on ne lui offrait pas toujours le choix de prendre ses décisions par lui-même, si bien qu’il leva un regard un peu perdu vers son cousin alors que ce dernier semblait attendre son avis. Il mit quelques secondes à comprendre qu’il lui parlait de son dessin qui tronait à présent au milieu de ses posters.

-J’aime bien.

Il répéta alors qu’un léger sourire se dessinait sur son visage. A dire vrai, il aimait beaucoup. Il était rare que l’on donne de l’importance à ses dessins. On les traitait souvent de manière distraite mais là son oeuvre avait eut le droit à une vraie place. Ca lui faisait vraiment plaisir. Il le regarda un moment avant de tourner à nouveau les yeux vers l’adolescent, lequel lui souhaitait la bienvenue. Le plus jeune hocha la tête. Ce n’était pas la première fois qu’une telle situation se produisait et il ne savait jamais trop comment réagir si bien que c’est avec un décalage certain qu’il se rappela de remercier son cousin avant de se remettre à son dessin.

Trop peu de temps passa avant que le garçon ne fut à nouveau interrompu. Sally était un colocataire plutôt calme ce qui lui convenait bien mais quand la porte s’ouvrit il sursauta, ayant déjà oubliée la dénommée Lisa qui devait venir le voir. C’est avec toute sa force de volonté qu’il parvint à ne pas aller se cacher sous le lit pour se soustraire à la situation quand au faible grognement, il espérait qu’aucun des deux ne l’avait entendu. Pour être honnête, le garçon ne retint pas grand chose des propos de l’adulte, il était surtout concentré sur les manches de son haut avec lesquelles il jouait pour se calmer si bien qu’il ne répondit à aucun moment. Par chance, Lisa ne sembla pas s’en offenser et assez vite elle les laissa, arrachant un soupir de soulagement au plus jeune garçon.

Après ça Azel se remit à dessiner. Son coeur battait un peu fort et il se sentait déjà un peu plus stressé que plus tôt. Tout doucement il réalisait qu’un nouveau changement s’était produit dans sa vie. Il savait déjà qu’il s’habituerait, simplement parce que ce n’était pas une première pour lui. Pour autant ça ne devenait pas plus confortable au fil du temps et les premières nuits risquaient d’être un peu difficiles. Il crayonna encore un peu même si ses gestes étaient moins fluides et les traits sur ses dessins prenaient l’aspect d’angles aigus et agressif plutôt que de douces courbes. Il resta un moment silencieux si bien que ça n’avait presque plus de sens quand il osa poser la question qui lui brulait les lèvres.

-C’est qui la dame ?

Il savait déjà que ce n’était pas la mère de l’adolescent. Si il ne l’avait pas appelée par son prénom, il aurait sans doute pu commettre la bourde de demander si c’était le cas. Toujours est-il qu'il était tout de même un peu curieux même si la réponse n'ammena pas à davantage de questions et qu’il se remit rapidement à dessiner malgré une fatigue grandissante.

Il ne pensa pas de lui même à prévenir qu’il avait sommeil. Chez lui il avait tendance à aller s’allonger quelque part quand il ne tenait plus. A l’école c’était différent. Tout était carré si bien qu’il n’avait pas vraiment le choix de où et quand il pouvait dormir. Ici il avait déjà comprit que cette chambre serait son lieu de repos. En revanche il n’était pas d’accord avec l’idée de voler le lit de Sally, si bien qu’il fini par se recroqueviller sur le matelas, au milieu des dessins froissés et des feutres. Là c’était pas mal, il sentait même ses yeux se fermer quand la porte s’ouvrit une nouvelle fois. Il sursauta encore mais au moins il ne grogna pas.

Sal, tu aurais pu l’aider à s’installer.

Pas de doute le père de l’adolescent était de retour. Azel se redressa en position assise en se frottant les yeux. Il était bien lui pourtant mais il savait déjà que les adultes ne voulaient généralement rien entendre à ce sujet. Il rangea ses feutres et les dessins alors que l’adulte parlait à son fils. Il entendit vaguement qu’il était sujet de l’heure de dormir et il crut comprendre que l’adolescent était invité à se reposer lui aussi. C’est peu après que l’adulte les laissa enfin alors que Azel étouffait un bâillement.

Son regard se posa sur l’adolescent. Il semblait avoir décidé de le prendre en référant plus que l’adulte qui l’avait prit en charge, il n’était pourtant pas à l’aise avec les garçons mais Sal était moins menaçant à ses yeux qu’un homme adulte.

-J’aime bien le matelas…

Il osa sans trop développer qu’il préférait vraiment dormir au plus prêt du sol que sur un lit en hauteur même si le lit de l’adolescent n’était pas non plus une mezzanine. Il n’eut pas vraiment besoin d’argumenter pour que l’autre se laisse convaincre à dire vrai et bientôt il était blottit sous la couette, prêt à affronter sa première nuit ici.

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| Samedi 5 Janvier 2002 |

Au final, la surprise veut que Azel et moi semblons nous entendre plutôt bien. Une surprise positive, bien sûr… Mais une surprise quand même. Ca n’est pas tellement que je m’attendais à ne pas m’entendre avec Azel mais plutôt que je ne m’attendais à rien. Du coup, forcément, le résultat est une surprise.
Loin de cracher sur l’affinité qui semble se créer, je décide pourtant de laisser Azel de son côté après avoir accroché le dessin qu’il m’a offert. Je sens qu’il est bien fatigué et moi à sa place j’aurais aimé qu’on me fiche un peu la paix, alors par réflexe c’est ce que je choisis de faire concernant mon cousin. Si vraiment il a besoin de moi, de toute manière, je ne suis pas bien loin ; je reste posé sur mon lit à me reposer moi-même de cette journée un peu lourde malgré tout. Azel, non loin de moi, en reste à ses dessins sur lesquels je lance parfois un petit coup d'œil. Ces derniers me confirment que le gamin n’est pas mauvais du tout dans ce qu’il fait, même si je l’ai déjà comprit plus tôt.

Outre l’interruption de Lisa plus tard, Azel et moi sommes laissés à nous-même pour le reste de la soirée. Pour moi, Lisa passe trop rapidement et je ne fais même pas trop attention au stress que sa “visite” aurait pu causer à Azel. Il faut dire que je suis déjà un peu ailleurs, je ne pense pas forcément à vérifier que mon cousin respire correctement à chaque nouveau mouvement dans la maison. Encore une fois, je pars sur l’idée qu’il me le ferait savoir s’il y avait un vrai souci.

-C’est qui la dame ?

Et le fait qu’il pose ce genre de question ne fait que confirmer ce que je pensais ; il sait très bien venir me parler quand il le veut. Enfin, ça, c’est si je pars sur l’idée qu’il n’a pas retenu des commentaires ou des questions avant ça, mais je n’y pense sincèrement pas.

La dame?

Juste un instant, comme j’étais ailleurs je n’y pensais déjà plus mais cela me revient très facilement, bien sûr. Je ne suis pas encore atteint dans la mémoire - malheureusement.

Ah oui, Lisa?

Je me redresse un peu sur mon lit. Comment décrire Lisa? Notre meilleure amie à mon père et moi. Comme une seconde mère pour moi. La femme la plus incroyable qui vive dans mon univers à ce jour. Celle qui a fait de Larry le garçon génial qu’il était.
Mais tout cela, c’est pour moi, c’est dans mon cœur, je ne vois pas l'intérêt de faire l’éloge de Lisabelle ainsi à Azel. Après tout, qu’est-ce que ça lui ferait, lui? Du coup, je me contente du minimum qu’exige la foi.

Une grande amie. Son fils et moi on était potes avant.

Je crois que le but de ma deuxième affirmation est d’expliquer comment ça se fait qu’elle soit une amie, mais au fond je crois que même sans Larry elle aurait été “une grande amie”. Je ne vais pas plus loin de ce côté de l’explication mais je “préviens” tout de même Azel.

Tu la croiseras plutôt souvent. ‘Fin, quand tu seras ici.

Pas à Poudlard, bien sûr.
J’ai un peu oublié l’école avec tout ça, je l’admet. C’est en mentionnant que l’on voyait souvent Lisa ici que ça m’est revenu. Un instant je me suis rappelé que je ne la voyais pas si souvent alors qu’elle passait souvent à la maison et le lien s’est fait. Poudlard, bien sûr. Je vais avoir des cours à rattraper moi en y retournant…

Encore une fois, mes rêveries me gagnent et bientôt je m’enferme dans mon nuage. Cela ne dure pas éternellement, bien sûr. En fait, je dirais même que cela s’interrompt beaucoup trop tôt à mon goût.

Sal, tu aurais pu l’aider à s’installer.

Le ton si désagréable de mon père. Je crois que je ne le supporte plus aujourd'hui. Sûrement l’accumulation et la fatigue. Et puis ça me gonfle, en ce moment il semble vouloir avoir le contrôle de tout; comment je suis censé me tenir et m’habiller pour voir Vicky, comment je suis censé gérer avec Azel… C’est bon, on dirait presque qu’il se rattrape pour les fois où il aurait dû contrôler les choses et qu’il n’en a rien fait. Sauf que ça ne rattrape ni ne pardonne rien et c’est super mal fichu.

Je reste muet quant à ce que je pense. Je blesserai mon père si je l’ouvrais alors je préfère choisir le silence, même si la façon dont je fronce les sourcils doit sûrement suffire à indiquer que je ne suis pas franchement ravi. Qu’il essaie de me demander de faire plus d’efforts…

-J’aime bien le matelas…

Je reporte mon attention sur le gamin qui me regarde et s’exprime là où j’aurais peut-être dû le faire. Non pas que j’aurais dû parler à sa place mais je me demande s’il aurait parlé si je l’avais fait avant. Avec son ton et tout ça j’ai du mal à comprendre s’il est en train d’implorer de pouvoir dormir sur le matelas ou s’il essaie d’alléger les tensions en prétendant qu’il est bien là où il est.

Ben voilà. Il est bien ici.

Je défie mon père du regard et pendant un instant, la tension se fait sentir et un silence s’installe. Cela doit durer quelques secondes mais, lorsque mon père détourne enfin les yeux et soupire lourdement , j’ai l’impression que ça fait plusieurs minutes qu’on joue à qui aura le regard le plus sombre.

Si c’est comme ça…

A demi-mots, je comprends très vite qu’il s’agit que je me débrouille avec Azel pour payer mon insolence. Mais qu’importe, ça n’est pas comme si la tâche était difficile à assumer.

Essaie de te reposer correctement, d’accord Azel?

Mon père s’adoucit quand il s’adresse au plus jeune , ce avant de me lancer un nouveau regard, de siffler un bonne nuit plus froid et de s’en aller. Bien sûr qu’il revient à moi de gérer Azel… Encore. Tout ça parce que monsieur fait la gueule. Eh bien, soit.  

Je te laisse te changer dans la chambre, je vais dans la salle de bain. Je reviens.

Je me redresse pour choper mes affaires et file me préparer dans la salle de bain. J’en profite aussi pour respirer un bon coup. Enfin finie, cette journée. Ça n'était pas l’enfer mais je l’ai bien sentie passer… Et puis, j’aurais besoin de courage pour assurer demain aussi, alors je me permet un moment seul avec moi-même. En plus, ça laisse le temps à Azel de se préparer correctement.

Lorsque je juge que de bonnes minutes se sont écoulées et que je suis trop crevé pour rester debout encore longtemps, je retourne à ma chambre. Je toque avant d’entrer quand je suis sûr que c’est bon pour Azel et lui fait signe en allant me poser au bord de mon lit.

Hey.

Je m’étire un peu et baille un coup, déjà prêt à m’allonger mais, avant ça, je regarde à nouveau Azel. Tout à l’heure, j’ai choisi de penser qu’il était sincère quand il disait qu’il était bien sur le matelas parce que ça m’arrangeait en tout point, surtout devant mon père. Mais, au fond, j’ai pas envie qu’il soit mal alors je décide de m’assurer que ça va pour lui.

Tu veux vraiment dormir sur le matelas? Parce que sinon hésite pas à demander.

Je crois que c’est assez clair, que ça ne laisse pas penser que je suis deg de dormir sur le lit ou que j’ai une préférence en particulier. Même si, sincèrement, je préfère mon lit. Par soucis d’habitude, voyez… Je suis beaucoup mieux dans ma bulle et le coin qui a toujours été le mien. Déjà que Azel entre dans ma chambre, ça m’embête un peu de lui laisser mon espace entier, mais je n’en dis rien. Je sais que, en plus d’être égoïste, je ne suis pas celui qui galère le plus là, entre nous deux.
Au final, je ne regrette pas particulièrement la question puisque Azel semble sincèrement préférer le matelas, ou du moins ça semble lui aller comme option et comme ça m'arrange grandement et que j'estime ne pas avoir été menaçant et lui avoir laissé un choix plutôt libre, je choisis d'accepter cette réponse précise et invite donc Azel à se coucher, surtout parce qu'il à l'air plutôt fatigué, comme moi. J'attends qu'il soit installé avant de pouvoir faire de même.

T'as besoin de lumière?

Je sais pas pourquoi ou comment j'y ai pensé, mais c'est passé par ma tête. Peut-être le plus jeune Sally qui craignait quand la chambre se plongeait de l'obscurité qui m'a chuchoté que, peut-être, ce gamin-là serait pareil. Après avoir obtenu une réponse, je m'occupe de faire disparaître la lumière ou de la tamiser et je m'allonge, enfin. Mon corps entier se détend comme si ça faisait des jours que je ne m'étais pas posé, et pourtant j'ai passé un sacré bon pourcentage de la journée posé sur mon lit...
Un soupir.
J'espère que le lendemain sera meilleur, que j'aurais plus de force et que tout passera plus facilement. C'est avec cette pensée et après voir souhaité bonne nuit à Azel que j'enlève ma prothèse et que je ferme les yeux. Etrangement, je sens que cette nuit je vais réussir à dormir sans trop de problème...
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▲▼ Et là, c’est le salon
05/01/2001
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La soirée s’éternisait un peu trop au gout de Azel qui ne rêvait que de dormir à cet instant présent. Il trouvait que Henry était un peu trop envahissant. Qu’est ce que ça pouvait faire qu’il dorme sur le lit ou le matelas ? Le sol d’accord c’était un peu trop dur mais un matelas restait un lieu de repos confortable, d’autant plus que Azel avait toujours préféré être plus prêt du sol pour dormir. La chanson suivante vous la connaissez. Azel n’allait pas s’exprimer à ce sujet, d’autant que Sal parvint à convaincre son père en appuyant ses propos lui-même. Inutile donc de faire plus de vagues.

Le garçon fut soulagé de voir Henry se retirer. Sans doute était-ce un peu malvenu mais il ne pouvait pas dire qu’il appréciait beaucoup son oncle. Il le trouvait envahissant là où Azel avait besoin de prendre sa place en douceur, cependant il était assez habitué à ce que ses familles d’accueil commettent pas mal de maladresse et il ne lui en tenait pas rigueur. Il avait apprit à être plus souple en grandissant même si son comportement ne s’était pas totalement normalisé au moins il n’agissait plus comme un animal sauvage.

C’est d’une brève inclinaison de la tête que le garçon répondit à la suggestion de Sal. Il aurait pu dormir tout habillé lui. Même avec ses chaussures tant il n’avait aucune envie de se lever et de se mettre en quête de quoi se changer mais il n’avait pas pour habitude de se rebeller, aussi il se leva bien sagement pour aller prendre de quoi se mettre en pyjama dans sa valise puis une fois changé retourna se blottir sur le matelas. Il était prêt à se rendormir quand Sal entra à nouveau. Il le regarda sans un mot, là ou un autre gamin aurait sans doute sourit ou aurait salué l’adolescent. Il était cependant content quand bien même aucun trait de son visage ne venait trahir ce fait.

C’est dans l’obscurité que ce poursuivit la nuit. Azel avait beau ne jamais très bien dormir, il ne craignait pas l’absence de lumière au moins. Le jeune garçon s’enfonça sous la couverture, trop de pensées se bousculaient dans son esprit malgré la fatigue qui aurait dû le catapulter directement au pays des songes et il se retourna pas mal en quête du sommeil avant que son corps ne cède finalement à l’appel de Morphée.

On ne peut pas dire que son sommeil fut reposant. Le garçon ne cessait d’être réveillé par des cauchemars qu’il préférait oublier une fois les yeux ouverts. La situation se décida également à le frapper alors qu’il était allongé dans l’obscurité. Cette nouvelle fracture dans ses habitudes. Le rappel incessant que sa mémoire ne se lassait pas de lui faire quant au décès de sa mère. Le souvenir aigü de son corps qui semblait endormi mais ne devait jamais se réveiller. Il frissonna, pas de froid mais devant le malaise qu’il n’arrivait plus à gérer. Il se sentait à présent extrêmement seul et même la respiration de l’adolescent à quelques pas de lui ne suffisait plus à le calmer.

Azel tira la couverture par dessus son visage comme si le coton avait la capacité d’éloigner les mauvaises pensées loin de lui. C’était pire, il étouffait à présent et se retrouvait à avoir trop chaud quant à ses pensées, à présent que la machine était enclenchée il semblait que plus rien ne puisse les faire reculer. Une larme roula sur sa joue. Il n’était pas du genre pleurnichard. De longues années d’expérience auprès d’un parent qui se moquait bien de ses émotions le lui avait enseigné à la dure. Pour autant il restait normalement constitué et parfois son corps cédait à ses réactions physiologiques.

Le garçon prit une grande respiration, autant qu’il le pouvait dans cet espace confiné, essayant de se souvenir de ce qu’on avait pu lui apprendre pour se calmer. Respiration profonde, essayer de penser à autre chose. Doucement le souvenir douloureux du décès de sa mère s’éloigna, juste assez pour que la douleur redevienne moins vive. Encore une inspiration et son mental se remit en roue libre alors qu’il percevait un bref mouvement du côté de Sal. L’adolescent lui avait parut sympathique mais… Mais il sentait bien aussi que à choisir il aurait préféré ne pas avoir Azel dans les pattes. C’était quelque chose que le jeune garçon avait apprit au fil des années dans ses familles d’accueil. Il n’y pouvait pas grand chose et ce fait deviendrait moins douloureux quand la lueur du jour viendrait chasser ses pensées, en attendant il allait devoir faire avec.

Il fallut de longues dizaines de minutes et quelques larmes versées pour que le garçon se rendorme finalement sans savoir s’il avait réveillé ou non l’autre garçon.

Le matin venu Azel ouvrit les yeux dans une chambre totalement vide et remplie de la lumière du jour. De toute évidence après ce bouleversement d’émotions nocturnes son corps avait eut besoin de récupérer son sommeil en retard. Il s’étira, ne sachant pas vraiment ce qu’il était sensé faire. Habituellement il aurait eut tendance à rester allongé jusqu’à ce qu’on le vienne le chercher, de peur que la moindre initiative soit mal prise mais c’était autre chose qu’il avait apprit au fil du temps. Les gens ne souhaitaient pas être derrière son dos chaque fois qu’il devait amorcer le moindre geste. Il se leva donc, laissant son lit reposer en une boule de couverture et de draps froissés pour quitter la chambre.

Le garçon se mit tout de suite à chercher Sal, espérant ne pas croiser Henry qui le mettait toujours aussi mal à l’aise mais ses voeux ne furent pas tout à fait exaucés puisqu’il croisa presque simultanément les deux. Répondant à peine au Bonjour de l’adulte et pas du tout aux questions qu’il lui posa sur la qualité de sa nuit il vint attraper la manche de l’ado en murmurant un timide bonjour.

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| Samedi 5 Janvier 2002 |

Ainsi donc Azel n’a pas semblé avoir besoin de quoi que ce soit pour dormir. Pas de lumière, pas de doudou ou quoi et ça m’arrange. J’aurais fait l’effort de le mettre au maximum à l’aise s’il avait fallu mais, encore une fois, le gamin semble ne pas être trop difficile à gérer. Enfin… Je ne le connait pas depuis bien longtemps mais ça à l’air d’être un fait acquis ; Azel est un gamin plutôt facile.
Après, je ne le connais pas encore à l’aise. Qui sait comment il se comporte quand il a ses marques et quand, au passage, il est moins traumatisé. Je sais que j’étais un gamin bien plus vif et joyeux avant la mort de ma mère. Je ne sais pas à quel point la mort de la sienne l’a changé mais j’espère que c’est réparable. Peut-être que dans un foyer stable avec les bonnes personnes… Je ne sais pas si mon père et moi sommes à la hauteur mais, en tout cas, on l’est plus qu’à l’époque.

La nuit passe de façon plutôt étrange. Je dois me réveiller plusieurs fois dans la nuit avec une étrange sensation de malaise. Je ne sais pas d’où elle vient ni pourquoi elle est là mais, en réalité, je ne suis pas si surpris que cela d’en faire l’expérience. C’est loin d’être la première fois que j’ai ce genre de sensation étrange en me réveillant en pleine nuit et ça ne sera certainement pas la dernière.
Nuit de merde en vue, on dirait.

Le truc c’est que, si au moins le fait que je me réveille aurait pu servir à quelque chose, alors peut-être que ce serait moins stupide et chiant. Si au moins j’avais remarqué que Azel passait une nuit pas simple aussi… J'aurais dû y penser, même. Tout est compliqué et secoué pour lui alors j’aurais dû vérifier. Mais mon propre mal-être a empêché que j’y pense sincèrement. J’ai juste essayé de me faire le plus discret possible mais, ça, c’est toujours le cas, que Azel soit là ou non.
J’ai bien cru entendre un sanglot à un moment mais, pendant un instant, ça m’a semblé irréel. Encore une de ces nuits où j’entends des choses qui ne sont pas réelles, ou je crois en voir d’autres… Quand je me dis que, peut-être, il s’agit du garçon avec qui je partage ma chambre…? Il s’est rendormi. Et moi je me dis que sûrement j’ai encore imaginé des choses.

Je me réveille assez tôt malgré l’épuisement comme c’est souvent le cas. J’aime pas trop dormir tard et ça ne m’arrive que lorsque je suis vraiment vraiment mort. Peut-être que c’est parce que, malgré tout, je suis calqué sur le rythme de Poudlard.
Je lance un regard vers le matelas où Azel est encore endormi et j’ai un soupir de soulagement. Si vraiment je n’ai rien imaginé et je l’ai réellement entendu sangloter cette nuit alors au moins il rattrape un peu son sommeil. Peu vaut mieux que pas du tout. J’hésite même à rester au lit jusqu’à ce qu’il se réveille, de peur de le tirer hors de ses rêves. Mais, finalement, je décide de me lever discrètement. J’attrape ma prothèse au passage et je quitte la pièce. Ma porte grince doucement alors je marque une pause pour voir si cela réveille Azel. Non..? Parfait.

Quand j’arrive dans la pièce qui nous sert de cuisine/salon/salle à manger, je salue mon père qui est en train de dresser la toute petite table dans le coin du salon. J’avoue m’arrêter un instant pour le regarder faire en fredonnant.
De ma surprise surgit un léger pincement au cœur, comme un sentiment d’injustice. Que ce soit pour Adèle Bennett ou pour Azel qu’il se secoue comme ça, ou même les deux, je dois admettre demeurer… Amer. C’est cool, vous me direz, qu’il trouve une raison de se remettre à vivre. Mais cette raison aurait dû être moi....

Est-ce que je suis égoïste de penser comme ça?

Je chasse l’idée de ma tête. Positive, Sally. Il est content, c’est ce qui compte n’est-ce pas? Puis t’es pas le plus à plaindre aujourd’hui. Je soupire, mets la prothèse que je tiens sur mon visage et salue mon père qui me salue, tout joyeux, en retour. Je n'arrive pas à rendre ce même enthousiasme mais je sors l’excuse de la fatigue. C’est pas totalement faux, quoi.

Mon père mentionne que, ce matin, il a croisé la voisine dans le couloir et qu’elle a parlé de passer avec sa gamine pour faire la rencontre de Azel. Ma réponse a été un soupir et j’ai roulé les yeux , ce qui n’a pas plu à mon père. Merde, mais quand je suis fatigué je contrôle moins mes réactions.

J’ai rien contre la voisine, Stacy Holmes. Elle est gentille comme femme mais elle est super émotive et elle drague lourdement mon père chaque fois qu’elle en a l’occasion et franchement je suis pas d’humeur à ça. Limite sa fille, Megan Holmes, ça passe. Elle est adorable tout plein et super sage même si pleine de vie mais, même là, Azel vient d’arriver. C’est à peine s’il s’habitue à nous, alors lui imposer la présence de Megan?

Quand mon père râle un peu quant à ma réaction peu avenante, c’est un peu ce que j’essaie de lui faire comprendre. … Enfin, je ne mentionne pas le fait que la dragueuse de service me tape sur le système parfois mais je souligne que Azel a besoin de tranquillité. Forcément, il répond que c’est pas moi l’adulte ici, que je suis insolent blablabla… C’est alors que je m’apprête à lui rappeler que je suis plus adulte que lui que nous sommes interrompus (bienheureusement) par l’arrivée de Azel.

Mon père se hâte de le saluer avec un large sourire, comme si de rien n’était, et lui demande comment il a dormi. Azel répond par un silence et je me demande, à nouveau, si c’est bien lui que j’ai entendu pleurer cette nuit. Il m’attrape le bras, geste qui me surprend. J’imagine… Qu’il m’aime bien? C’est cool — je crois. Pas que je sois contre qu’il m’apprécie mais je ne sais pas si je suis la meilleure personne à laquelle s’attacher.

Mon père passe à autre chose, lui. Il nous demande de nous asseoir et affirme qu’il ramène le p’tit dej’ tout en annonçant à Azel la nouvelle comme quoi la fille de la voisine pourrait venir jouer avec lui aujourd’hui. Je relève que, cette fois, mon père glisse l’idée que Azel a le choix de refuser la visite dans sa question alors que, plus tôt, quand il me parlait à moi, il a simplement dit qu’elle venait et que c’était comme ça. J’en conclus que, malgré tout, il a pris mes arguments en considération et ça me détend tout de suite.
Ouais… Azel a débarqué au bon moment. On se serait sûrement disputés pour rien vu que, finalement, il a écouté ce que j’ai dis.

Quand mon père file vers le coin de la pièce qui sert de cuisine, je rend enfin le bonjour à Azel correctement. Tout à l’heure, je lui ai juste fait un signe de tête.

Viens on va s’asseoir. T’es pas obligé de trop forcer pour manger mais j’pense que t’échappera pas à rester à table. ‘Fin t’as vu comme mon père est.

Même moi je découvre cet aspect de mon père mais, ça, je ne le précise pas. Azel n’a pas besoin de connaître le Henry Denvers d’avant.

Peut-être que ce sera pas aujourd’hui mais, si un jour tu croise la fille de la voisine, elle est plutôt cool.

Après un petit silence, je souligne ça. Je pense pas, comme je l’ai dis plus tôt, que Azel aie besoin de se faire une amie là maintenant, toute adorable fusse-t-elle. Mais je préfère qu’il sache au cas où si un jour il aurait, par hasard, envie d’essayer de lui parler et qu’il craindrait qu’elle ne soit pas gentille. Au pire des cas, il peut jeter l’info à la poubelle, moi je m’en fiche un peu.

En fait… Cette nuit j’ai entendu des pleurs… C’était toi?

Avant de parler, je jette un regard vers mon père qui fouille les tiroirs en fredonnant. Il n’est pas très loin alors j’essaie d’être discret quand je pose la question. Je me penche vers Azel et je parle plus bas que je l’ai fait avant cela. Je demande parce que ça me trotte dans l'esprit depuis un petit moment… Mais, peut-être que Azel n’a pas envie d’en parler? Bon, je décide de la jouer safe et d’ajouter autre chose ;

Enfin, que ce soit toi ou non… J’imagine que c’est pas simple pour toi tout ce qui se passe. Si t’as besoin de quelque chose pendant la nuit, hésite pas à me réveiller. Je dors pas très bien de toute manière.

J’espère qu’il va y réfléchir et que, s’il y a besoin, il n’hésitera pas à venir ne serait-ce qu’à côté de moi s’il a besoin de réconfort. Je suis pas fan qu’on dorme avec moi ou quoi mais je peux faire une exception pour un gamin qui galère. Je sais ce que c’est.
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