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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseMardi 18 décembre 2001Tout est froid. Bruyant. Gluant. Jamais j’aurai dû foutre les pieds ici. Consommer, c’est bien mieux à la maison. Au moins, j’ai pas l’impression d’être dans l’noir là-bas. Y’a pas de lumière ici, pas vraiment. Des rayons du soleil qui tapent sur une vitre qu’est pétée. Ou que j’ai pétée ? Me souviens plus. J’sais même pas comment j’suis arrivé ici. Depuis quand je dors sur le matelas défoncé ? Tellement, tellement fatigué… J’ai même plus envie d’me demander c’est quoi, les tâches sur la couverture. Bière, alcool, pisse ou pire ? J’préfère dormir. Sommeil sans cauchemar, qui arrive brutalement quand j’bois un peu trop. Ou que j’accepte la défonce. Une piqûre, et plus rien à ressentir.

La lumière fait des flash quand je marche. Pourquoi j’suis debout ? Un rêve, il y’avait un rêve que j’ai fait en plein trip. Un truc délirant, une lumière blanche, un ange… Vraiment un truc trop con. Pourquoi j’suis debout ? Je fixe le mur dans le couloir, avant d’me rappeler. Le téléphone. Y’a un truc de bien chez les Swan, c’est qu’ils ont le téléphone. Même si sont pas comme moi. J’mets un temps infini à taper les chiffres en tremblant. J’ai froid, c’qui est nouveau. J’sens, j’sais au fond que si j’retourne en haut j’vais accepter un nouveau shoot. Mais si j’fais ça, j’pourrai pas appeler. Ce sera… j’le prendrai après. J’ai envie d’gerber en entendant les sonneries. Une… deux… trois… Et si ils étaient pas là ? J’me sens mal en entendant quelqu’un décrocher. Juste un petit « Allô » et j’ai les larmes qui montent aux yeux. « Olympe… » J’soupire en essayant d’aligner une phrase cohérente. « Olympe… Faut qu’tu viennes me chercher… » C’est normal si j’ai l’impression de plus être dans mon corps ? « J’sais plus où j’suis, Olympe… j’sais plus ce que j’fais… j’sais plus… » Faut juste qu’elle vienne. J’vais pas tenir, si personne vient m’aider.
:copyright:️ Justayne

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseAvec Keith Adams & Oscar SwanMardi 18 décembre 2001

Je suis rentrée samedi soir pour les vacances de Noël. J'avais tellement hâte de revoir ma famille ! Bon, je devais bien avouer que j'étais un peu gênée de revoir Keith après notre dernière entrevue. Ça m'avait fait bizarre de le voir se balader avec une fille… Et cette fille, je la connaissais. Par la Gazette du Sorcier. Je savais qu'elle sortait avec le prince irlandais, alors, je me demandais pourquoi elle était en rencard avec Keith. Mais remarque, je n'avais rien à dire alors que moi-même, je sortais avec Lucas… Je n'avais pas parlé de tout ça avec Oscar, évidemment. Tout d'abord, j'avais du mal à lui parler de mon copain, et j'évitais ses questions. Et puis, je ne voulais pas qu'il sache que je nourrissais des sentiments pour son meilleur ami. Parce que oui, je ressentais quelque chose pour Keith, c'était indéniable. Mais ça ne pouvait pas être réciproque, après tout, il devait me voir comme une gamine…

En tout cas, j'étais ravie d'être de retour chez mes parents. Ils m'avaient attendu pour qu'on décore la maison dimanche avec Oscar, comme les étudiants avaient encore une semaine de cours. Keith n'avait pas été là, et il n'était pas à la maison encore aujourd'hui. J'avais entendu les parents en parler après le dîner. Mais là, ils étaient montés dans leur chambre pour aller se coucher. Pas de vacances pour les travailleurs ! Je profitais du calme de la maison pour me faire un bon thé et étaler parchemins, manuels, et plume sur la table. Il était temps de commencer à faire mes devoirs de vacances. Je cherchais des idées pour ma dissertations en Histoire de la Magie -Discuter du fossé qui sépare les sorciers et les Moldus au XVe siècle- quand le téléphone sonna.

On a beau être des sorciers depuis quelques générations, mes parents s'étaient laissés aller à l'achat de quelques objets moldus, tel que la télévision, ou le téléphone, accroché dans la cuisine. Pour ne pas réveiller mes parents qui dormaient à l'étage, je me levais de la table pour décrocher. « Allô ? » « Olympe… » Mon cœur fit un bond. J'avais reconnu la voix de Keith. « Keith ? Qu'est-ce qu'il y a ? » « Olympe… Faut qu’tu viennes me chercher… » Je fronçais les sourcils. « Ça ne va pas ? Où es-tu ? » « J’sais plus où j’suis, Olympe… j’sais plus ce que j’fais… j’sais plus… » Je sentis mon cœur se glacer. Il avait l'air tellement perdu… « Ne bouge pas Keith, je vais venir te chercher… Spero patronum ! Spero patronum ! » J'essayais désespérément de faire apparaître un Patronus, dans l'espoir de pouvoir le suivre, comme Keith ne savait pas où il était. Je n'avais jamais réussi à en faire un de manière corporelle, mais j'essayais. Je me concentrais de toutes mes forces sur ce bonheur simple que j'avais ressenti durant la décoration de la maison, en imaginant mes parents avec leurs pulls de Noël moches, et mon frère avec un bonnet de Père Noël, les yeux hilares. Enfin, une forme blanche apparut. Elle était encore vague, mais je crus distinguer des ailes. « J'ai réussi, Keith ! Ne bouge pas. J'arrive. Je viens te chercher. » Je raccrochais, le cœur battant, en priant de toutes mes forces pour qu'il aille bien.

Mon Patronus me fit marcher un bon moment. Un long moment. Quand j'arrivais devant une sorte de hangar désinfecté, je sentis mon cœur s'accélérer. En voyant la tête des gens ici, je savais que j'étais tombée dans une sorte de squat. Je me disais que venir ici seule n'avait pas été une brillante idée, quand je repensais à Keith. Je ne pouvais pas le laisser seul… Je pris alors une profonde inspiration et rentra dans le bâtiment, pour suivre mon Patronus. J'évitais de regarder tous les drogués comateux, de ne pas respirer l'odeur pestilentielle qui trainait là, et j'essayais de repérer Keith. Je le vis quand mon Patronus s'évapora devant lui. « Keith… » Le voir comme ça, avachi, dans les vapes, me brisa le cœur.

Je me mise à genoux, à sa hauteur, et j'agitais ma main devant son visage. « Keith ? Je suis là. Viens. On rentre à la maison. » Je pris sa main pour le relever, et je tombais sur les fesses. Il était un vrai poids mort ! « Keith, je t'en supplie réagis ! Je ne veux pas rester là… » Et si on me sautait dessus pour me voler mon argent ? Je n'avais rien pris, en plus. Mais franchement, cet endroit et cette ambiance me faisait froid dans le dos. Heureusement, le jeune homme commença à se réveiller. Je l'aidais à se relever, sans tomber cette fois, et je mis son bras autour de ses épaules pour qu'il puisse se reposer sur moi. « Aller, on rentre à la maison, d'accord ? »

Le chemin fut un vrai calvaire. Keith pesait son poids, et surtout, j'avais peur de glisser sur le verglas. Et comme je n'avais pas pris d'argent, je ne pouvais pas payer un taxi ou le Magicobus. Et je n'avais pas passé mon permis de transplanage ! Bref, je marchais super lentement. L'aller qui avait duré 20 minutes se transforma en un retour d'une heure et demie. Et quand j'arrivais enfin à la maison, je vis quelqu'un nous attendre devant la porte. Mon frère… Qui ne semblait pas content… « Oscar ? Qu'est-ce que tu fais là ? » Je chuchotais, pour ne pas réveiller les voisins en pleine nuit.
:copyright:️ Justayne

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Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le mardi 18 décembre 2001. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, a fait sa rentrée en 4ème rentrée à l'UMS. Il étudie le Quidditch et compte bien terminer avec brio ses études pour entrer dans une grande équipe. Mais ces derniers temps, beaucoup de choses se bousculent dans sa tête. Sa relation avec Dae-Hyun s'est assez mal terminée et son meilleur ami, Keith, fait de plus en plus de conneries. Quant à sa petite soeur chérie, Oscar apprend qu'elle lui cache de plus en plus de choses, notamment qu'elle sort avec un certain Lucas ...

You hold the heart I'm missing,
careless I lie comatose
Oscar jeta un nouveau coup d’œil à sa montre. 23h30. Cette fois-ci, Keith dépassait les bornes. Ils avaient pourtant convenu de se regarder ce match ensemble. Oscar avait acheté un pack de bières et pensait réellement que son meilleur ami se joindrait à lui pour regarder les Faucons de Falmouth battre à plates coutures les Tornades de Tutshill. Mais non, encore une fois, Keith l’avait planté. Et Oscar avait attendu. Pensant d’abord que c’était un retard, il était bien obligé de reconnaître à présent que Keith l’avait oublié. Son meilleur ami l’avait oublié.

Enfoncé dans son canapé, Oscar avait éteint la télé avant la fin du match et observait le plafond d’un air défait. A côté, les voisins faisaient un raffut de tous les diables dès qu’un Faucon marquait un but face aux Tornades. Oscar n’avait pas le cœur à la fête et son cerveau tournait en boucle sur Keith. Que faisait-il ? Où était-il ? Avait-il sincèrement oublié ou avait-il eu des ennuis ? N’y tenant plus, Oscar se leva et attrapa sa veste marron. Il allait aller vérifier de lui-même chez les parents. Au moins, il serait rassuré sur le fait que Keith allait bien.

Il sortit de chez lui, lança un sort de verrouillage sur la porte et transplana aussitôt dans la rue de Druid’s Oak. Le trajet n’était pas bien long jusqu’à Littlebourne, le petit village où ses parents résidaient. L’allée était illuminée des décorations de Noël qu’Olympe et lui avaient installé dimanche après-midi. Sa petite sœur était rentrée de Poudlard pour les vacances de fin d’année. Il espérait que Keith n’avait pas eu l’idée de réveiller Olympe. En 7ème année, elle devait avoir tout un tas de devoirs qui l’attendait et n’avait certainement pas besoin qu’un alcoolique comme Keith la dérange au milieu de sa nuit. Oscar prit sa clé et ouvrit la porte d’entrée, veillant à ne pas faire de bruits. Une veilleuse était restée allumée sur la table de la salle à manger avec tout un tas d’affaires scolaires : parchemins, plumes, manuels. Oscar inspecta un instant, reconnaissant l’écriture interrompue d’Olympe sur un devoir d’Histoire de la Magie. Il fronça les sourcils, interloqué.

A l’étage, il n’y avait aucun bruit. Il emprunta les escaliers et se dirigea aussitôt dans la chambre d’amis où dormait habituellement Keith quand il ne squattait pas chez d’autres personnes. Il ouvrit la porte.

« Keith ? »

Aucune voix ne lui répondit. Oscar pénétra à l’intérieur, referma la porte derrière lui et alluma la lumière. Le lit n’était même pas défait, signe qu’il n’avait pas dormi là récemment. Les rideaux n’avaient même pas été tirés et la chambre était tellement impersonnelle, qu’il était impossible de découvrir quoi que ce soit sur l’endroit où Keith pouvait se trouver. Le cœur d’Oscar se remit à battre plus vite. Où était-il ? Se souvenant des affaires d’Olympe étalées au rez-de-chaussée, Oscar quitta la chambre de Keith et finit de parcourir le couloir pour monter à l’étage. Il essayait de ne pas avoir de pas trop lourds pour ne pas réveiller les parents mais son inquiétude ne cessait d’augmenter. Pourquoi avait-il si peur ? La réponse était simple : les deux personnes qui comptaient le plus dans sa vie étaient introuvables. Et son inquiétude redoubla quand il découvrit la chambre d’Olympe vide. Par Merlin, où était-elle allée ?

Oscar jeta un coup d’œil sur sa table de nuit mais aucune note n’avait été laissée. Et puis, en jetant un coup d’œil par la fenêtre, il vit deux silhouettes au bout de l’allée qui progressaient lentement. Guidé par son instinct de Gryffondor, Oscar redescendit quatre à quatre les marches, sa baguette en main. Il arriva sur le perron au même moment que le visage d’Olympe se découvrait aux lumières des illuminations de Noël. Oscar ne comprit pas tout de suite ce qu’il avait devant lui : Olympe portait à bout de bras un corps qui avait passé son bras autour de son cou. Keith.

« Oscar ? » lança la petite voix d’Olympe.

Sa petite sœur. Qui soutenait le corps inconscient de son meilleur ami. Comment Keith avait-il pu laisser faire ça ? Comment cela avait-il pu arriver ? L’inquiétude qui avait submergé l’esprit d’Oscar un instant plus tôt laissa place à une colère froide.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »
« Je pourrais te poser la même question. » répliqua-t-il d’une voix glaciale. « Il respire ? »

Il désigna d’un signe de tête Keith. Celui-ci poussa un gémissement comme répondant à sa question.

« Parfait. Laisse, je m’en occupe. » dit-il en attrapant déjà un bras de Keith. « Tu n’as pas à te mêler de ça, Olympe. Keith le sait très bien. »

Sa voix était sans appel et, même s’il destinait plus sa colère vers Keith, il ne pouvait s’empêcher de se montrer glacial envers sa petite sœur. Lui qui avait toujours voulu la protéger des conneries de ce genre, voilà que Keith la plongeait tête la première.

« D’où est-ce que vous arrivez ? Tu étais avec lui ? C’est lui qui t’a poussé à l’accompagner ? Il t’a fait goûter à quoi ? »

L’esprit d’Oscar tournait à plein régime. Était-elle allée en soirée avec lui ? Ça ne lui ressemblait pas du tout. Elle semblait avoir les idées plus claires que Keith, mais avec lui, plus rien n’était certain. Même s’il adorait son meilleur ami, ses sentiments se mélangeaient à présent car il avait impliqué sa petite sœur dans tout ce bazar. Si jamais qui que ce soit avait fait du mal à Olympe …

@ Victoire


Dernière édition par Oscar S. Swan le Dim 22 Oct - 23:03, édité 3 fois

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Oscar Swan

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseMardi 18 décembre 2001J’ai eu l’impression que quelqu’un m’appelait. Ça me rappelait des trucs simples, presque… je sais pas. Joyeux ? Très lumineux, aussi. Un aprèm d’été à becquer des pêches sur la table de cuisine avec un thé. Des fleurs. J’ai aucune envie de m’réveiller, putain. Je luttes pour rester dans les vapes, le confort de plus rien penser ou ressentir. J’essaye de m’accrocher comme elle me raccroche, elle. J’sens ses doigts glisser dans ma main. J’voudrais les y emprisonner pour toujours. Rester dans l’été qui finit jamais, avec elle. « Keith, je t'en supplie réagis ! Je ne veux pas rester là… » J’essaye de bouger, mais y’a encore une partie qui lutte pour replonger. C’est tellement plus confortable…

J’ai un sursaut en ouvrant les yeux trop violemment. Envie de gerber. La sueur me colle d’partout et j’ai froid. J’glisse une main dans les cheveux roux d’Olympe. Elle… c’est pas sa place, ici. Mes doigts tremblent en les passant dans ses boucles rousses. « T’es venue… Olympe… » Frissons. Me redresser me donne mal partout, à la tête, à la poitrine, mais j’le fais quand même. Pour la voir plus près. On pourrait presque la toucher. L’embrasser. Encore un frisson, quand elle m’fait lever. Il faut retenir les larmes. « Aller, on rentre à la maison, d'accord ? » J’fermes les yeux en essayant de retrouver le souffle. La maison. Olympe. « J’veux rentrer chez moi, Olympe … » J’murmure faiblement en fermant encore les yeux. C’est trop dur de penser et d’avancer en même temps. C’est Olympe qui me guide, pendant super longtemps. Pas assez longtemps.

« Oscar ? » Oscar ? Pourquoi il était là, lui ? Depuis quand il en avait quelque chose à foutre, de moi ? J’me raccrochai un peu plus à Olympe pour pas tomber complètement. « Il respire ? » J’ai envie d’lui en foutre une. Pourquoi il dit « Il », comme ça ? J’sais pas si c’est la drogue, mais j’me sens tellement en colère des fois. Oscar… il gâche un truc qu’il y avait avec Olympe. Elle allait prendre soin d’moi. J’essaye d’répondre, vaguement. Trop dur. « Parfait. Laisse, je m’en occupe. » « Olympe… » J’étouffe en murmurant son prénom. Elle est tellement gentille, j’la veux. Elle fait aucun reproches… J’essaye d’lui prendre la main mais Oscar m’entraîne trop loin, trop vite. Et la colère, elle monte encore plus. Pourquoi il s’en prenait à elle ? Pourquoi il m’éloignait, comme si… j’sais pas, j’suis censé être son meilleur pote ! Il a pas à faire ça.

« Tu n’as pas à te mêler de ça, Olympe. Keith le sait très bien. » J’t’emmerdes. Faut toujours qu’il la ramène comme si l’avait toujours raison. Mais Oscar, il a jamais rien compris en vrai. « D’où est-ce que vous arrivez ? Tu étais avec lui ? C’est lui qui t’a poussé à l’accompagner ? Il t’a fait goûter à quoi ? » « Mais ta gueule ! » J’essaye de l’pousser, violemment. Pour m’défouler. Sonné, j’me retrouve par terre. Je clignes des yeux avant d’essayer de m’remettre debout, en m’appuyant contre le mur de la maison. « Elle fait bien c’qu’elle veut, merde. Laisse-la vivre ! » Il a pas l’droit de parler comme si… comme si j’avais fait exprès. Ou que j’voulais du mal à Olympe. J’l’ai pas forcé, j’voulais juste… de l’aide. On peut pas m’en vouloir pour ça, hein ? Et c’est Olympe qui est venue. Pas Oscar. Il avait qu’à venir à sa place si ça l’dérange autant, hein ? « Olympe… » J’tends les doigts devant moi pour la toucher. Tout est flou derrière les larmes. Impuissant. Froid. « J’veux pas te faire de mal. Jamais. J’suis désolé… » J’frisonne encore, en essayant d’oublier Oscar et son p’tit air de con prétentieux. C’est pas juste. Il a tout, il a toujours eu tout. Pourquoi il faut qui m’retire le seul truc de bien que j’avais ?
:copyright:️ Justayne

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseAvec Keith Adams & Oscar SwanJe devais bien avouer que ramener Keith à la maison n'avait pas été une partie de plaisir. Il était lourd, et pas encore très bien réveillé. Mais, au bout d'un moment qui me sembla très long, j'aperçus enfin la maison. Et, devant la maison, se trouvait… Mon frère. Je ne savais même pas qu'il devait venir. D'ailleurs, pourquoi il était venu, en fait ? Nous étions en plein milieu de la nuit, ça n'avait pas de sens. Mais quand je lui demandais, il me répondit, d'une voix glaciale. « Je pourrais te poser la même question. Il respire ? » Je détestais mettre mon frère en colère. Je me détestais, quand ça arrivait. J'avais l'impression de faire tellement d'erreurs, que ce soit avec lui, ou avec Lucas… Pourquoi je ne pouvais juste pas être parfaite ? « Oui, il respire… » Je répondis d'une petite voix, pendant que Keith lâcha un petit gémissement.

« Parfait. Laisse, je m’en occupe. » « Olympe… » Oscar se rapprocha, et prit l'autre bras de Keith. Je ne voulais pas le lâcher, mais en même temps, je ne voulais pas mettre Oscar encore plus en colère. « Je peux aider, tu sais ! » « Tu n’as pas à te mêler de ça, Olympe. Keith le sait très bien. » Et c'est comme ça que je finis par lâcher Keith. Je sentis un poids dans l'estomac, celui de la culpabilité, et je détestais ça. Ce poids ne faisait que grandir en entendant la voix glaciale avec laquelle me parlait Oscar. « D’où est-ce que vous arrivez ? Tu étais avec lui ? C’est lui qui t’a poussé à l’accompagner ? Il t’a fait goûter à quoi ? » Je n'eus même pas le temps de défendre Keith, que celui-ci se redressa, en essayant de pousser Oscar. « Mais ta gueule ! »

Je sursautais, en voyant la scène. Keith tomba à terre, sûrement encore trop sous l'emprise de la drogue. « Elle fait bien c’qu’elle veut, merde. Laisse-la vivre ! » « Oscar, je t'assure, j'ai rien pris du tout, Keith ne m'a pas emmené, il a juste appelé sur le téléphone fixe parce qu'il avait besoin d'aide, j'ai fait un Patronus pour le retrouver… Je vais bien, vraiment. » J'essaie vraiment de défendre Keith, parce que je ne veux pas qu'il se fâche avec mon frère. Égoïstement je ne veux pas que Oscar sorte Keith de sa vie, parce que ça veut dire qu'il sortira aussi de la mienne. « Olympe… » Je me tourne vers le jeune homme. Le voir par terre, les yeux brillants de larmes me brise le cœur. « J’veux pas te faire de mal. Jamais. J’suis désolé… » « C'est pas grave, c'est pas grave… » Je finis par me tourner vers mon frère, en espérant qu'il ne se fâche pas trop. « Tu ne crois pas qu'il faut l'emmener à l'hôpital…? »
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Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le mardi 18 décembre 2001. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, a fait sa rentrée en 4ème rentrée à l'UMS. Il étudie le Quidditch et compte bien terminer avec brio ses études pour entrer dans une grande équipe. Mais ces derniers temps, beaucoup de choses se bousculent dans sa tête. Sa relation avec Dae-Hyun s'est assez mal terminée et son meilleur ami, Keith, fait de plus en plus de conneries. Quant à sa petite soeur chérie, Oscar apprend qu'elle lui cache de plus en plus de choses, notamment qu'elle sort avec un certain Lucas ...

You hold the heart I'm missing,
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Tant de questions se bousculaient dans sa tête en même temps que ses sentiments : l’inquiétude qu’il avait eu de ne pas avoir Keith arriver chez lui. La peur de ne pas trouver Olympe dans sa chambre. La colère de voir sa sœur supporter le corps à demi-conscient de son meilleur ami. Le soulagement de les voir tous les deux rentrer à la maison. Tous ces sentiments auraient pu finir sur une note positive, si les choses n’avaient pas autant dégénéré …

« Mais ta gueule ! »

Oscar venait juste de réceptionner le corps de Keith avant que celui-ci ne le repousse violemment. Oscar le regarda tomber au sol. Son instinct le poussa à venir l’aider à se relever, mais sa phrase suivante le sonna.

« Elle fait bien c’qu’elle veut, merde. Laisse-la vivre ! »

C’était comme une fissure en plein cœur. Oscar parut sonné et en même temps, c’était comme si cette phrase était cruelle de vérité. « Laisse-la vivre ! » Il regarda Olympe, les dents serrés alors que ses sentiments bouillonnaient une nouvelle fois en lui.

« Oscar, je t'assure, j'ai rien pris du tout … » dit-elle, les yeux brillants.

De larme ? De peur ? D’effort ? Elle semblait avoir le cœur totalement brisé.

« … Keith ne m'a pas emmené, il a juste appelé sur le téléphone fixe parce qu'il avait besoin d'aide, j'ai fait un Patronus pour le retrouver… Je vais bien, vraiment. »

Oscar serrait toujours les dents. Il regardait à présent Keith qui tendait les doigts vers Olympe. Sa petite sœur allait bien. C’était ce qu’elle disait. Mais où avait-elle du aller le chercher ? D’où est-ce qu’elle l’avait sorti ? Dans cet état-là ? Combien de temps avaient-ils marché ? Si un connard qui vendait cette merde à Keith les avait trouvé ? Que se serait-il passé ? Ce n’était certainement pas son crétin de meilleur ami qui aurait aidé Olympe à se défendre …

« Olympe… J’veux pas te faire de mal. Jamais. J’suis désolé… »
« C'est pas grave, c'est pas grave… » murmura-t-elle, sincèrement peinée. « Tu ne crois pas qu'il faut l'emmener à l'hôpital … ? »

Il croisa son regard mais il n’arrivait même pas à être logique en cet instant. Tout en lui brûlait des mots de Keith à son intention. « Laisse-la vivre ! » Et Olympe, avec sa mine défaite et son air sincèrement peinée. Ne pourrait-elle jamais effacée cette image de Keith dans cet état-là ? Méritait-elle de le voir dans cet état déjà ? Le soulagement et l’inquiétude laissèrent place alors aux seuls sentiments qu’Oscar avait jusque-là refoulés : la colère et la vengeance.

« Laisse-la vivre, hein ? » reprit-il en regardant Keith. « C’est bien ce que tu as dit ? »

Il attrapa Keith par le col de son tee-shirt pour le forcer à se remettre debout. Il ignorait si Keith n’arrivait pas à rester debout ou s’il essayait encore de le pousser, mais le jeune homme l’avait lui aussi empoigné par le gilet qu’il portait.

« Laisse-la vivre mais putain Keith : regarde ce que tu lui fais vivre ! Tu crois que la vie, c’est boire et se droguer à longueur de journée ? C’EST CA ? C’est ça ce que tu veux montrer à Olympe ? »

A son tour, il le poussa, le tenant toujours d’une main pour éviter qu’il ne retombe. Était-ce parce qu’inconsciemment, il se souciait encore de Keith ou juste le fait de ne pas avoir envie de se baisser à chaque fois pour le relever ? Keith tenait toujours des propos incohérents et ce qu’il dit finit d’agacer Oscar. Il regarda un instant autour de lui, ignorant les appels d’Olympe. La coupelle d’eau des oiseaux se trouvait à deux mètres de lui. Sa mère l’avait installé il y avait de cela quelques années et, à cette époque de l’année, l’eau était glacée. Oscar, tenant toujours Keith, le traina jusque-là et plongea alors aussitôt sa tête dans la coupelle. Une première fois, avant de le relever. Si cette soudaine plongée pouvait lui remettre les idées en place …

« T’EN AS ASSEZ ? » cria-t-il avant de le plonger une deuxième fois.

Il entendait Olympe crier à son tour et craignit que les parents ne soient désormais réveillés par le bruit qu’ils faisaient. Il relâcha Keith qui tomba en arrière. Oscar se mit au-dessus de lui, le surplombant de toute sa hauteur. Keith n’était clairement pas à son avantage et n’était même pas entièrement conscient. Oscar aurait dû avoir honte d’en profiter. Mais en vérité, cette image-là de Keith lui donnait sans doute la force de faire ce qu’il n’avait pas réussi à faire. Il avait toujours eu de la peine pour ce gosse un peu rustre et pourtant loyal. Son meilleur ami depuis la première année.

« J’en peux plus. » déclara-t-il. « On arrête là. Tous les deux, notre amitié, moi te soutenant alors que tu t’écroules sans arrêt … J’en peux plus. Je peux plus le supporter. Plus maintenant. »

Il recula d’un pas, vers la maison, attrapant le bras d’Olympe pour la tirer vers lui et non vers Keith.

« Je veux que tu t’en ailles. » asséna-t-il d’une voix tremblante. « Pars. Sors de ma vie. De nos vies. Et ne reviens jamais. »

Le ton était redescendu. Mais les mots restaient durs et cruels. La fissure qui avait commencé à se creuser quelques instants plus tôt dans le cœur d’Oscar s’était à présent agrandie. Sur le porche de la maison, tenant toujours Olympe par le bras pour être certaine qu’elle ne partirait pas le rejoindre, il regarda Keith tituber en s’éloignant de la propriété des Swan.

Il n’y avait aucun bruit à l’extérieur. Aucun souffle. Aucune musique. Aucun chant de Noël. Oscar et Olympe restèrent plusieurs minutes sur le porche, en silence, regardant le dernier point où ils avaient vu Keith s’enfuir, à moitié conscient. Il avait disparu. Entièrement disparu, englouti dans la nuit froide et hivernale. Et puis, sentant les battements de son cœur ralentir et le froid le gagner, Oscar tourna les talons et ouvrit la porte d’entrée.

« Viens à l’intérieur. » dit-il en encourageant Olympe à le suivre sans qu’il n’ait à la tirer par le bras.

Ils entrèrent à l’intérieur, refermèrent la porte et s’assirent tous les deux à la table de la cuisine. Les affaires d’Olympe étaient encore éparpillées dessus et la bougie brûlait toujours, de plus en plus faiblement au fur et à mesure que la sire fondait.

A nouveau, ils restèrent quelques instants en silence. Il n’y avait pas de bruit à l’étage et Oscar se sentit soulagé que les parents n’aient rien entendu. Depuis le temps, ils devaient sans doute avoir l’habitude des extravagances de Keith et avaient sans doute dû jeter un sort d’insonorisation à leur chambre pour ne pas en être incommodé.

Oscar ne savait pas quoi dire. Au fur et à mesure des minutes qui passaient, il se rendait compte qu’il ne savait même pas par où commencer avec Olympe. De plus, les mots et les gestes qu’il avait eus le frappaient comme s’il prenait conscience de ce qu’il avait dit et fait. Il avait tenté de noyer Keith. Même si le but était surtout de le refaire prendre conscience en lui balançant de l’eau au visage, le geste pouvait être perçu tout à fait autrement. De plus, les mots qu’il lui avait assénés ne lui ressemblaient définitivement pas. Lui avait-il dit vraiment dit de partir ? Avait-il vraiment ordonné à son meilleur ami de ne plus remettre les pieds ici ?

Son meilleur ami, Keith. Celui avec qui il avait partagé son premier voyage en Poudlard Express. Celui qui s’était battu pour le défendre. Celui avec qui il avait disputé des matchs de Quidditch par dizaines. Celui qui lui ramenait toujours une friandise moldue au retour des vacances d’été.

You hold the heart I'm missing, careless I lie comatose Oscar-x-Keith-1

Keith Adams. Il avait dit à Keith Adams de sortir de sa vie.

Oscar se prit la tête entre les mains et poussa un long soupir.

« Pourquoi j’ai fait ça ? » souffla-t-il.

Sentant la présence d’Olympe près de lui, il releva la tête pour la regarder, se passant une main sur le visage. Il avait agi de la pire manière qui soit. Il s’était montré possessif et jaloux avec Olympe. Il avait laissé exploser sa rage et toutes les difficultés que Keith et lui avaient affronté au fil des années. La longue descente aux enfers de Keith avait été aussi dure à vivre pour lui que pour Oscar. Tous deux en avaient pâti. Leur amitié en avait pâti. Et aujourd’hui, en voilà le résultat. Oscar lui avait hurlé dessus et l’avait sommé de sortir de sa vie.

« Il faut que je le retrouve … » dit-il en se relevant. « Je ne veux pas … tu ne peux pas être mêlée plus que ça à cette situation, Olympe. Je ne veux pas … tu n’aurais pas dû … »

Les mots se bousculaient à nouveau dans sa tête. Il avait peur. Peur pour sa sœur. Peur qu’elle soit à nouveau choquée devant ce qu’elle verrait. Il ne pouvait pas la mettre en danger. C’était sa responsabilité. Keith avait toujours été sa responsabilité. C’était lui qui l’avait fait entrer chez les Swan, qui l’avait fait rentrer dans leur vie, qui l’avait présenté à Olympe. Il avait toujours soutenu Keith et il avait toujours été là pour lui. Du moins jusqu’à aujourd’hui.

Mais, les mots de Keith lui revinrent à nouveau en mémoire. « Laisse-la vivre ». Oscar regardait sa sœur. Olympe venait d’avoir 18 ans. Elle était majeure depuis un an et elle était désormais une jeune femme. Elle n’était plus la petite adolescente qu’il avait dû protéger durant la guerre.

« C’est juste que … je n’ai déjà pas réussi à te protéger de … ce connard. » dit-il en faisant référence au garçon qu’il avait envoyé valser à l’aide d’un sortilège lors de l’anniversaire de Dae-Hyun, un mois plus tôt.

Il avait appris ce jour-là qu’Olympe avait un petit-ami. Un petit-ami bien loin de ce qu’aurait attendu Oscar. Un garçon qui la traitait comme une moins que rien.

Il déglutit, écoutant ses arguments.

« D’accord … mais tu restes avec moi. Je ne veux pas te perdre de vue. » dit-il d’un ton ferme et sans appel.

Mais à ce même moment, le téléphone de la maison retentit …

@ Victoire


Dernière édition par Oscar S. Swan le Dim 22 Oct - 23:04, édité 1 fois

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Oscar Swan

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseMardi 18 décembre 2001J’me sens mal, tellement mal. En colère. Mais la voix d’Olympe, elle m’fait l’effet d’une douche froide. « Tu ne crois pas qu'il faut l'emmener à l'hôpital…? » J’essaye de choper l’regard d’Olympe, celui d’Oscar. J’veux pas. J’veux pas aller à l’hôpital. J’veux pas y retourner. J’veux pas faire d’mal à Olympe, mais l’hôpital… Nan, même pour elle, j’peux pas. « Laisse-la vivre, hein ? C’est bien ce que tu as dit ? » J’ai l’impression que j’ai décoller. J’ai toujours les deux pieds au sol, j’crois. Mais j’tiens debout que parce Oscar me s’couait dans tout les sens. À m’filer la gerbe. J’essayais bien d’le faire arrêter, mais j’arrivais à que dalle. Il était sobre, Oscar. « Laisse-la vivre mais putain Keith : regarde ce que tu lui fais vivre ! Tu crois que la vie, c’est boire et se droguer à longueur de journée ? C’EST CA ? C’est ça ce que tu veux montrer à Olympe ? » « J’ai rien fait… » C’est vrai, j’ai rien fait d’mal ? Olympe, elle m’a rien dit. Elle m’dit jamais rien, Olympe. Elle est juste là. « C’est pas moi, pas ma faute, O… » Oscar ou Olympe ? J’peux pas finir ma phrase, j’me sens traîné par terre, et Oscar qui m’appuie sur la tête pour m’faire plonger dans l’eau. C’est froid, glacé, j’ai l’impression qu’toute ma peau brûle. Et j’comprends pas, pourquoi il fait ça. J’suis pas… j’ai rien fait d’mal.

« T’EN AS ASSEZ ? » Seutplaît, seutplait, arrête. Oscar. Pourquoi il arrête pas ? J’arrive plus à respirer, et j’essaye tellement d’me libérer que j’bouges dans tout les sens. J’sens un truc qui cogne sur l’fond de l’eau, un truc qui m’fait mal à la bouche. Mais j’ai pas l’temps de toucher pour voir c’qui s’est passé avec ma dent. Oscar m’fait tomber en arrière. J’comprends rien. C’est pas Oscar. Il ferait jamais ça. C’est pas lui qui s’bat, normalement. Et pas avec moi. Pourquoi moi ? J’ai rien fait. J’veux juste… j’voulais juste qu’on m’aide. J’sais que c’est pas bien, mais ça vaut pas une raclée, nan ? « J’en peux plus. » J’regarde Oscar en essayant de respirer. Tout m’fait mal. J’ai envie d’lui hurler que c’est moi qui a le plus mal. Qu’il devrait pas s’plaindre. Mais j’préfère me taire, pour pas déclencher une nouvelle volée. On sait jamais, des fois ça part parce je dis un mot d’trop. « On arrête là. » J’ai envie d’chialer. Il est redevenu normal, alors ? « Tous les deux, notre amitié, moi te soutenant alors que tu t’écroules sans arrêt … J’en peux plus. Je peux plus le supporter. Plus maintenant. »

J’comprends rien. P’tain, je piges pas. Arrêter ? J’peux pas… c’est Oscar. C’est même pas qu’un ami, c’est un frère. J’peux pas arrêter, moi. Comment il peut dire ça ? « Oscar… » J’passe la main sur ma bouche, en lâchant un grognement. Y’a une dent du haut qu’est cassée. Merde. « Je veux que tu t’en ailles. » « Mais... » J’ai pas d’maison. J’ai pas d’autre maison. J’vais aller où ? « Pars. Sors de ma vie. De nos vies. Et ne reviens jamais. » J’arrive toujours pas à comprendre. Pourquoi il est comme ça ? J’ai rien fait ! J’ai rien fait, c’est pas ma faute. J’me sens mal, mais pas à cause d’la drogue. J’me sens… vide. J’ai pas envie d’parler, ou d’supplier. Oscar veut plus d’moi. J’me détournes des deux, sans jamais regarder derrière. Marcher jusqu’au portail est super dur, j’butes sur tout les pas. Mais j’m’en fous, et de toute façon, y’aura personne pour m’aider. Oscar il est sûrement rentrer dans la maison, à profiter d’ses parents et du sourire d’Olympe. Il peut pas comprendre. Il a jamais compris. Où j’vais, maintenant ? Londres est méga loin. Et j’sais même pas si mon daron s’ra là. Y’a moyen qu’il veuille s’en prendre à Oscar, en plus. Et ça, j’veux pas. En fait, ici… ici, à part les Swan, y’a qu’un endroit que j’connais. Et où j’pourrai oublier. Retour à la case départ. J’avance, j’avance difficilement. J’essaye de pas penser à Olympe qui voulait m’sauver. Et puis… Plus rien.
:copyright:️ Justayne

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I wanna be your slave, I wanna be your master
I wanna make your heartbeat run like rollercoasters

You hold the heart I'm missing, careless I lie comatose Badgehfa2022nomineYou hold the heart I'm missing, careless I lie comatose Badgehfa2022persopref

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseAvec Keith Adams & Oscar Swan« C’est pas moi, pas ma faute, O… » je regarde, impuissante, mon frère et son meilleur ami commencer à se battre. Et quand je les vois, je ne peux pas m'empêcher de me dire que je ne suis qu'un prétexte à leur bagarre. Que tous les deux nourrissent des ressentiments silencieux depuis un bon moment, et que je n'en suis que le déclencheur. Et ça me brise le cœur, d'en être la cause, même si j'ai conscience qu'il vaut mieux que l'abcès crève. Mais pas comme ça. Pas comme ça, pas avec Oscar qui plonge la tête de son meilleur ami dans l'eau glacée. « T’EN AS ASSEZ ? » « ARRÊTE OSCAR ! » Mais je ne sais pas si il m'entend vraiment. Je pense qu'il est aveuglé par sa colère qu'il ressent, par toutes les conneries de Keith, mais aussi par mes secrets. Je le sais, que j'ai brisé le cœur de mon grand frère. Je le sais. Oscar finit par relâcher Keith, et le jette à terre. Ce simple geste me brise le cœur.  

« J’en peux plus. » Je regarde Oscar, le cœur battant. Mais il ne me voit pas. Il ne me regarde pas. Il est concentré sur Keith, et laisse sa rancune éclater. « On arrête là. » « Oscar… » Je lui tends la main, mais il ne m'écoute pas. Loin de là. « Tous les deux, notre amitié, moi te soutenant alors que tu t’écroules sans arrêt … J’en peux plus. Je peux plus le supporter. Plus maintenant. » « Oscar… » Mais même l'air de Keith ne suffit pas à le faire revenir sur sa parole. « Je veux que tu t’en ailles. » « Mais... » « Oscar, tu ne sais pas ce que tu dis… » J'ai beau parler, il ne m'entend pas. De toute façon, on ne m'entend jamais. On ne m'écoute jamais. C'est pareil avec Hitomi, qui ne me croit pas quand je la rassure à propos de Lucas. Mais au fond…. C'est la seule qui a raison de ne pas m'écouter. Parce que c'est Lucas qui m'écoutes le moins. « Pars. Sors de ma vie. De nos vies. Et ne reviens jamais. » « Oscar, non ! » Cette fois, il semble voir que je suis là. Parce qu'il attrape mon bras, pour m'empêcher de rejoindre Keith. Il me voit, mais il ne m'écoute pas.

Coincée dans les bras de mon grand frère, je regarde Keith se lever et s'éloigner difficilement. Et j'ai l'atroce sentiment que c'est la dernière fois que je le verrais. J'aimerais l'appeler, mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Jaimerais l'appeler, qu'il ne quitte pas nos vies. Qu'il ne quitte pas ma vie. Je me sens déchirée entre ce que veut Oscar, et entre ce que je veux. Je veux retenir Keith, je veux qu'il reste avec moi. Mais je ne veux pas trahir mon frère, pas une deuxième fois. Je sens mon cœur qui se déchire un peu plus à chaque seconde qui passe, et c'est une torture. Je sais ce que je veux, mais je ne l'aurais pas. Pas entièrement. Je veux le bonheur de Keith et de Oscar, et je n'en ai aucun des deux. Je ne ressens même pas mon propre bonheur. Comment je vais faire, maintenant ? Je me raccrochais à leur joie de meilleur ami, pour ne pas me noyer dans tous les sentiments que je ressens depuis un an. Mais si je n'ai même plus ça… Je sens que je vais couler. Et je sais que Keith va couler encore plus, ce qui achève de me labourer le cœur.

Oscar finit par me lâcher le bras, mais je ne bougeais pas. J'aimerais courir à la recherche de Keith, mais je ne peux pas laisser mon frère. Mon regard se détourne du portail que quand j'entends sa voix. « Viens à l’intérieur. » Je regardais Oscar. Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? Je l'accompagnais à la cuisine, où on s'installa. Je regardais sans voir mes affaires encore étalées. Le silence était encore plus pesant que je ne l'aurais cru. Comme si l'absence de Keith avait déchiré quelque chose entre nous. J'en voulais à mon frère, mais en même temps, je culpabilisais de m'en vouloir. Après tout, je n'étais pas tortue blanche non plus. Entre Keith et moi, Oscar avait beaucoup de choses à gérer. Beaucoup trop de choses à gérer. Je comprenais qu'il craque. Et je comprenais que entre son meilleur ami et sa petite sœur, il ait choisi sa famille. Mais… je regrettais ça. Je regrettais qu'il m'ait choisi moi. Parce que je serais toujours là. Alors que Keith, lui, était parti à cause de ce choix.

C'est Oscar qui réagit le premier. Il finit par se cacher le visage entre ses mains, et pousser un soupir. « Pourquoi j’ai fait ça ? » Je me relevais. Je lui en voulais, alors, je ne m'étais pas placée près de lui. Mais maintenant que je le voyais comme ça, je me rendis compte que, une nouvelle fois, je m'étais trop concentrée sur moi. Qu'au fond, Oscar avait perdu son meilleur ami. Pire, c'est lui qui l'avait fait sortir de sa vie. Je comprenais qu'il avait le cœur brisé, encore plus que moi, si c'était possible. Alors, je me rapprochais, pour passer une main sur ses épaules. Il leva les yeux pour me regarder. Je ne le quittais pas des yeux. Je voulais lui montrer que je serais toujours là, quoiqu'il arrive.

« Tu as été un idiot, tu sais ? » Ma voix est douce malgré tout. J'ai besoin de lui dire, pour essayer de soulager le poids qu'est mon cœur, mais en même temps, je ne voulais pas l'accabler encore plus. « Il faut que je le retrouve … » Oscar se releva, et je levais la tête pour continuer de le regarder. « Je viens avec toi. » « Je ne veux pas … tu ne peux pas être mêlée plus que ça à cette situation, Olympe. Je ne veux pas … tu n’aurais pas dû … » Je sentais bien que Oscar se mélangeait dans ses mots. Je le voyais, je l'entendais. Mais là, je ne voulais pas qu'il décide pour moi. Je ne voulais plus qu'on décide pour moi. Alors, pour une fois, je ne baissais pas le regard, au contraire, je le soutenais. « Oscar, je suis déjà mêlée à ça. Tu ne peux pas me demander de t'attendre ici, en me rongeant les sangs, alors que je t'ai vu te battre avec ton meilleur ami. » Je soutenais mon regard, mais ma voix restait toujours aussi douce. Je voulais qu'il cède, mais sans le faire culpabiliser plus que ça. Je voulais qu'on entende ma voix.

« C’est juste que … je n’ai déjà pas réussi à te protéger de … ce connard. » Mon cœur tomba dans mon estomac. On n'en avait pas reparlé, et j'avais soigneusement évité le sujet entre nous. Mais, étrangement, que cela ressorte maintenant ne me surprenait pas. Je savais que je l'avais blessé. « Je suis sincèrement désolée de t'avoir menti… » Et c'était vrai. Mais je savais que si c'était à refaire, je le referais de la même façon. Je détestais sentir que j'étais un poids sur les épaules de mon frère. « … mais là, ce n'est pas moi qui ait besoin d'aide, c'est Keith. » Je lui lançais un regard suppliant. « Je t'en pris, laisse-moi venir. De toute façon, ne compte pas sur moi pour aller gentiment me coucher. Je serais plus utile avec toi qu'ici, à me ronger les sangs. » Et puis, si je ne prenais pas ma vie en main, comment pouvais-je espérer que ça ira mieux un jour ? « D’accord … mais tu restes avec moi. Je ne veux pas te perdre de vue. » Je hochais la tête, soulagée qu'il accepte. « Tout ce que tu voudras. »

Mais, au même moment, le téléphone de la cuisine sonna pour la seconde fois. Un appel, à cette heure ? Je regardais Oscar, avant de décrocher le combiné. « Allô ? Oui, je suis Olympia Swan… » J'écoutais mon interlocuteur parler. Autant mon cœur avait fait de nombreuses embardées ce soir, autant là, il s'arrêta totalement quand je compris ce qu'il en était. Et je sentis les larmes couler sur mes joues. « Je… On arrive tout de suite, avec mon grand frère. » Je raccrochais, avant de me tourner vers Oscar, les joues totalement inondées. « C'est Keith… Il est… Il est à l'hôpital moldu. »

Oscar prit rapidement les choses en main. Il m'attrapa par la taille pour que l'on transplane pas loin de l'hôpital, à l'abri des regards. Puis on se précipita à l'accueil, pour donner nos noms, et pour demander à voir Keith. On nous annonça juste qu'il était en salle d'opération, et que nous devions attendre. On nous guida à la salle d'attente, où je me laissais tomber dans un siège. J'étais sonnée. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. J'attendais… J'attendais simplement les bonnes nouvelles. Que le médecin vienne nous dire qu'il était juste bêtement tombé à cause de toute la drogue qu'il avait prit, qu'il avait juste une jambe de cassée. J'espérais, simplement. En triturant mes doigts, et en agitant mes mains dans tous les sens, comme quand je le faisais sous le stress. Chose que je faisais donc toujours, à Poudlard.

Je n'osais pas regarder Oscar. Je me disais que lui se trouvait dans un état pire que le mien. Ne pas lui parler était confortable. Parce que mettre des mots sur ça était… Etait trop dur. Je ne voulais pas réaliser où nous étions. Je pensais à ça quand un médecin en tenue de bloc arriva vers nous, inquiet. « Miss Swan ? » « C'est moi, et je vous présente mon frère. » « Vous avez moyen de contacter la famille de Mr. Adams ? » Je regardais Oscar. Keith n'avait plus de famille… Et il fallait que quelqu'un la représente. Ça me semblait beaucoup plus logique que ce soit lui. Le médecin se tourna vers Oscar. « Le cœur de Mr Adams a lâché. » Je sentis le mie s'arrêter sous cette nouvelle, et les bruits devenir sourds autour de moi. « On essaye déjà de le ranimer, mais il faut prendre rapidement une décision. Est-ce qu'il faut s'acharner, ou laisser les choses comme ça ? »

Je fixais Oscar. Mon propre cœur ne battait plus, ou alors, je ne le sentais pas. Mon corps tremblait, et mes larmes coulaient de plus belle sur mes joues. J'espérais de tout mon cœur qu'il choisirait de sauver Keith. Mais je pouvais comprendre que c'était difficile de s'acharner sur quelque chose qui semblait déjà brisé. Oh, par Merlin, que j'étais soulagée de ne pas avoir à choisir… Une fois que Oscar donna sa réponse, le médecin courut vers la salle d'opération. Je me tournais vers Oscar, et je ne pus m'empêcher de me jeter dans ses bras pour pleurer contre son torse. J'avais besoin d'expulser tout ce que je ressentais, toutes ces mauvaises ondes, toutes mes peurs.

Je ne pouvais pas croire que Keith allait mourir. Ce n'était pas possible. Il était trop jeune. Il avait encore des choses à vivre. Je serrais la veste de mon frère entre mes doigts, comme pour me raccrocher à quelque chose. Sans ça, je crois que je m'effondrerais. J'avais porté un pull, j'avais froid. Parce que je sentais la peur qui s'emparait de mes entrailles. Au bout de plusieurs -trop longues- minutes, le docteur revint. Il retira son masque chirurgical, et nous invita à nous asseoir. « Il est sortit d'affaire. » Je continuais de pleurer, mais de soulagement, cette fois. J'allais le revoir. J'allais le revoir, et en vie. « Vu les blessures et les contusions, Mr Adams semble s'être fait agressé. Quelqu'un l'a trouvé et l'a ramassé en sang. Il a des côtes de cassé, le nez aussi, un traumatisme crânien, et uen fracture ouverte, ainsi que de multiples contusions. Nous avons bandé son torse et rajouté une broche à son épaule. Il est en salle de réveil, vous pourrez le voir quand nous le mettrons en chambre. » Le médecin nous regarda l'un après l'autre. « Il a de la chance d'être en vie, vous savez. Aussi, il faut que l'un de vous se désigne comme tuteur légal. Nous comptons le mettre en cure de désintox dans quelques semaines, et c'est donc la procédure dans ce genre de cas. »
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I don't want to, but I love you

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Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le mardi 18 décembre 2001. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, a fait sa rentrée en 4ème rentrée à l'UMS. Il étudie le Quidditch et compte bien terminer avec brio ses études pour entrer dans une grande équipe. Mais ces derniers temps, beaucoup de choses se bousculent dans sa tête. Sa relation avec Dae-Hyun s'est assez mal terminée et son meilleur ami, Keith, fait de plus en plus de conneries. Quant à sa petite soeur chérie, Oscar apprend qu'elle lui cache de plus en plus de choses, notamment qu'elle sort avec un certain Lucas ...

You hold the heart I'm missing,
careless I lie comatose
La pierre qui tombait dans l’eau. Lourde. Petite mais pourtant puissance. Les vagues de plus en plus grandes qui grossissaient jusqu’à tout anéantir sur la plage. Un seul caillou pour des centaines de plages ensevelies.

C’était exactement ce qu’Oscar ressentait. Du moment où Olympe avait décroché le combiné, qu’elle avait su que Keith était à l’hôpital, les joues inondées de larmes qu’Oscar était incapable de consoler, qu’il avait aussitôt pris les choses en main pour transplaner au plus vite dans cet hôpital moldu où un Médicomage – ou médecin comme ils appelaient ici – leur avait annoncé que Keith était en salle d’opération. Depuis ce moment-là, assis sur ce siège, Oscar contemplait cette affiche de pierre tombant dans l’eau.

Le siège grinçait légèrement dès qu’il faisait un seul mouvement. Des médecins et parfois des moldus passaient et repassaient dans le couloir. Certains étaient pressés et couraient comme si leur vie en dépendait. D’autres, au contraire, défaits, démolis, avançaient comme des zombies. Des affiches avaient été installés dans le couloir sur les numéros d’urgence à contacter, sur les différents dépistages, sur la façon de réaliser au mieux ses papiers.

La main d’Oscar se crispa sur le siège, le faisant grincer à nouveau alors qu’il cherchait à respirer normalement. Il n’osait pas regarder Olympe, assise à côté de lui. Pleurait-elle toujours ? Ils connaissaient Keith depuis si longtemps à présent qu’il était pratiquement de la famille. Il était de leur famille. Et Oscar l’avait rejeté ce soir-même. Le mettant à la porte. Le condamnant à …

Un médecin s’approcha et Oscar se leva en même temps qu’Olympe.

« Miss Swan ? » dit le médecin en blouse.

Oscar essayait d’ignorer le sang qu’il voyait sur une partie de la blouse. Cela risquait de lui tourner le tournis.

« C'est moi, et je vous présente mon frère. » répondit Olympe.

Oscar la regarda, un instant surpris. Malgré son choc, elle gardait la tête sur les épaules, assez pour répondre aux questions du médecin. Depuis quand avait-elle grandi si vite ?

« Je … je suis Oscar Swan. » dit Oscar.
« Vous avez moyen de contacter la famille de Mr. Adams ? » demanda le médecin après un hochement de tête.
« Je … non, pas vraiment. Pourquoi ? Est-ce nécessaire ? »

Oscar, les mains tremblantes, voyait redéfiler dans sa tête les fois où Keith avait parlé de sa famille. Ils n’étaient pas à proprement parlé ce qu’on aurait pu appeler une famille. Ils n’étaient même rien, ni pour Keith, ni pour Oscar. Oscar s’était souvent dit que si Keith buvait autant et se droguait autant, c’était que forcément il reproduisait un modèle. Ou alors qu’il fuyait ce qu’il avait vu durant son enfance. Oscar et Keith n’avaient jamais eu de réelles discussions à ce sujet. Mais Oscar avait vu, observé, analysé. Il savait certaines choses, pourtant il n’avait jamais osé aborder le sujet avec Keith. Il s’était dit, au contraire, que le faire entrer dans sa famille pourrait tout résoudre.

Naïvement.

Regardez où ils en étaient ce soir.

« Le cœur de Mr Adams a lâché. »

A nouveau cette pierre, qui tombe lourdement dans l’eau. Oscar ouvrit la bouche, se laissant submerger par la vague qui l’atteignait. Il entendit Olympe pousser un cri aigu mais n’osa toujours pas la regarder. Son … meilleur ami. Il était …

« On essaye déjà de le ranimer, mais il faut prendre rapidement une décision. » reprit le médecin, voyant que les deux Swan n’avaient rien répondu. « Est-ce qu'il faut s'acharner, ou laisser les choses comme ça ? »

S’acharner ? Ou laisser les choses comme ça ? Il sentit immédiatement le regard d’Olympe sur lui, suppliante.

Mais soudain, c’était comme si Oscar se retrouvait dans une pièce totalement plongée dans le noir. Il y avait deux portes face à lui. L’une où son meilleur ami vivait, remultipliant les overdoses, et entraînant Olympe avec lui. L’autre où Oscar et Olympe enterraient Keith et tentaient de se reconstruire sans lui.

Ses pieds étaient comme au bord d’un gouffre alors qu’il contemplait les deux choix qui s’offraient à lui. Pourtant, il ne pouvait se permettre de prendre autant pour réfléchir. Et surtout, il ne pouvait prendre une décision pour lui. Aujourd’hui, à cet instant-même, Oscar avait la vie de Keith entre ses mains. Qui était-il pour décider s’il devait vivre ou mourir ?

Alors ses souvenirs balayèrent en quelques instants les instants heureux que les deux garçons avaient vécu. Dix ans auparavant, Oscar avait fait la connaissance de Keith Adams. Celui-ci, après avoir balancé des chaussures à la tête de Serpentard bien plus âgés qu’eux l’avait défendu sans hésiter une seule seconde. Dix ans plus tôt, ils avaient passé leurs premières vacances de Noël en commun. Leurs batailles de boules de neige, leurs premiers vols sur balai, leurs chamailleries le soir sous les draps, les bourdes de Keith pour attirer l’attention des filles. Tous ces souvenirs qui composaient leur amitié depuis dix ans. Et cela ne devait pas s’arrêter maintenant.

« Faites tout ce que vous pourrez pour lui sauver la vie. »

C’était une voix ferme, décidée. Le médecin hocha la tête et tourna rapidement les talons pour se diriger vers le bloc opératoire. Aussitôt, Olympe se tourna vers lui pour se jeter dans ses bras. Les bras d’Oscar entourèrent le corps de sa petite sœur, la berçant légèrement contre lui. Elle tremblait et pleurait tout son soûl. De son côté, Oscar restait de marbre, tel un roc.

« Ça va aller … » murmurait-il en caressant les cheveux roux de la jeune femme. « Ça va aller … »

Cette berceuse l’aidait à s’ancrer à nouveau dans la réalité. Ils étaient à l’hôpital. Keith était entre la vie et la mort. Keith Adams, son meilleur ami. Et ils attendaient désormais le retour du médecin. Aurait-il dû appeler les parents pour les informer ? Mais il ne voulait pas lâcher Olympe. Elle l’aidait, autant qu’il l’aidait. Pour la première fois de sa vie, Olympe devenait un soutien pour son frère aîné.

Ce fut au bout de longues minutes que le médecin revint.

« Olympe … » murmura Oscar pour l’encourager à se détacher.

Les deux Swan scrutaient attentivement le visage du médecin pour essayer d’y déceler ce qu’il en était. Keith était-il encore en vie ? Ou le médecin venait-il leur lâcher la cruelle phrase de « nous avons tout essayé mais … » ?

« Asseyez-vous, s’il vous plait. » dit-il pour commencer.

Oscar accompagna les gestes de sa sœur en même temps qu’il reprenait lui-même son siège grinçant.

« Comment va Keith ? » demanda Oscar, impatient de rompre ce suspens insoutenable.
« Il est sorti d'affaire. »

Ce fut comme une bouffée d’oxygène. Le soulagement se lisait dans ses yeux alors qu’il reprenait une grande inspiration et poussait un long soupir. Keith était vivant. Il allait s’en sortir. Olympe pleurait à côté de lui, sans doute de soulagement. Oscar s’employa alors à lui caresser le dos pour la réconforter.

« Vu les blessures et les contusions, Mr Adams semble s'être fait agresser. » poursuivit le médecin d’une voix grave.

Agressé ? Par qui ? Comment ? Où ?

« Quelqu'un l'a trouvé et l'a ramassé en sang. Il a des côtes de cassé, le nez aussi, un traumatisme crânien, et une fracture ouverte, ainsi que de multiples contusions. »

Keith était en vie. Mais à quel prix ? Oscar ne s’était pas attendu à une telle liste de maux. Était-il responsable de l’une de ces blessures ? Il avait tenté de le noyer, l’avait bousculé. Et puis, c’était lui qui l’avait viré de chez les Swan. Lui qui l’avait poussé droit … vers ses agresseurs.

« Nous avons bandé son torse et rajouté une broche à son épaule. »
« Quand … pourrons-nous le voir ? » demanda Oscar.
« Il est en salle de réveil, vous pourrez le voir quand nous le mettrons en chambre. »

Oscar hocha la tête pour montrer qu’il avait compris. Ils allaient encore devoir attendre. Il jeta un coup d’œil à Olympe et tenta vainement de lui sourire. Cela ressemblait plus à une grimace tellement ce qu’ils avaient vécu, entendu les avaient balayé comme une tornade.

« Il a de la chance d'être en vie, vous savez. » reprit le médecin.
« Oui, visiblement … » répondit Oscar, refaisant mentalement état de ses multiples blessures.
« Aussi, il faut que l'un de vous se désigne comme tuteur légal. »
« Tuteur ? »

Pourquoi ? Keith était majeur. Il …

« Nous comptons le mettre en cure de désintoxe dans quelques semaines, et c'est donc la procédure dans ce genre de cas. »

Cure de désintoxe. Oscar continuait de hocher la tête, répétant mentalement chacune des phrases que le médecin prononçait. Pourtant, la réponse lui était évidente.

« Je serai son tuteur légal. » répondit Oscar de la même voix ferme que quand il avait demandé au médecin de faire tout ce qu’il pouvait pour réanimer Keith.

Oscar le serait. Oui, il serait son tuteur légal. Il ne pouvait confier une telle responsabilité à Olympe. Elle était trop jeune. Même si elle était majeure, elle avait d’autres choses à vivre et n’étaient même pas encore diplômées de Poudlard. Il avait bien pensé à ses parents, mais ne leur avait-il pas demandé assez de services pour Keith ? Non, quelque part au fond de lui, il le savait. Ce rôle était pour lui. Quelque part au fond de lui, il savait que cela finirait par arriver. Et que Keith serait toujours sa responsabilité. Malgré ce qu’il lui avait dit ce soir, malgré son ordonnance de les quitter et de ne plus jamais revenir, Oscar ne pouvait se résoudre à abandonner Keith. Il était son meilleur ami, son frère. Il le suivrait, le soutiendrait, l’appuierait. Il serait là pour lui. Pour toujours et à jamais.

Quelques heures plus tard, après qu’Oscar ait téléphoné à ses parents pour les informer de l’état de Keith et les ait sommé de ne pas venir, après avoir rassuré Olympe et avoir tenté vainement de la faire rentrer à la maison, après avoir attendu sur leurs sièges grinçants et l’odeur traditionnelle des médicaments, une femme vint les voir. Elle aussi portait la tenue des médecins mais ne semblait pas pourtant avoir le même rôle. Elle les informa qu’ils avaient amené Keith dans la chambre et qu’il était en cours de réveil.

« Merci. » dit Oscar alors que la femme les quittait après les avoir amené à la porte. « Prête ? »

Il regarda Olympe avant de pousser la porte pour pénétrer à l’intérieur. L’odeur était à nouveau celles des médicaments et un bip-bip résonnait dans la pièce. Oscar déglutit mais continua d’avancer jusqu’au lit médicalisé. Keith était étendu, les cheveux ébouriffés. Des pansements entouraient son nez et un autre bandage faisait le tour de sa tête. Un drap recouvrait le reste de son corps mais des fils sortaient de tous côtés.

Oscar déglutit à nouveau, semblant à peine reconnaître son pote. Pourtant celui-ci bougeait légèrement et ses yeux semblaient essayer de s’ouvrir. Il essayait vraiment de se réveiller ? Mais le voulait-il ? Peut-être préférait-il continuer de rêver ? Ou de ne pas rêver d’ailleurs ?

« Si Keith pouvait se voir, il pousserait surement un juron aussi gros que d’habitude. »

Oscar tenta une blague, lançant un clin d’œil à Olympe avant de s’approcher de Keith. Il s’assit sur une chaise non loin du lit, après avoir inspecté chacun des fils, comme s’il pouvait y comprendre quelque chose. Il ne faisait pas des études de Médicomagie, il n’y connaissait donc rien. Mais pour être allé quelques fois à Sainte-Mangouste, les méthodes n’étaient définitivement pas les mêmes. Pouvait-on faire confiance aux Moldus ? Oscar ne doutait pas de leur désir de faire de la médecine, mais les sorciers étaient quand même plus doués dans ce domaine, non ?

« Keith ? Tu nous entends ? » demanda-t-il.

Mais Keith semblait toujours en lutte. Était-il seulement en mesure d’arriver à parler ? Oscar regarda alors Olympe et lui fit un signe de tête pour qu’elle s’approche à son tour. Après tout, c’était elle que Keith était allé chercher, non ? Quand il avait besoin d’aide, elle avait aussitôt accouru et il avait semblé apprécier Olympe. Peut-être était-elle en mesure de l’aider à se réveiller ? De trouver mieux les mots qu’Oscar ne saurait faire ?

@ Victoire


Dernière édition par Oscar S. Swan le Dim 22 Oct - 23:05, édité 2 fois

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Oscar Swan

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseMardi 18 - Mercredi 19 décembre 2001L’premier truc qui me frappe, c’est l’odeur. J’sais pas pourquoi, mais ça sent les fleurs, le printemps, le soleil et Olympe. C’est pas la première fois que ça m’arrive, d’me réveiller comme ça. J’ai l’impression que c’était y’a très, très longtemps. J’sens après qu’il y a des gens autour de moi. Olympe ? Olympe qui vient dormir avec moi ? Naaaah, ça doit être un rêve. J’suis pas assez chanceux pour qu’ce soit vrai. Y’a aussi un truc qu’émerge un peu, et puis ça devient plus fort. Bip-bip-bip. P’tain, qui est le con qui m’a foutu un réveil dans ma piaule ? J’fronces les sourcils avec les yeux toujours fermés. En fait, c’est évident. C’est qui qui se fout tout le temps d’moi parce que j’dors beaucoup ? Oscar. C’est logique, en vrai. Oscar, quel connard, j’vais pas l’louper. Il sait que j’déteste les réveils, ou m’lever. Et puis ça a dût aussi réveiller Olympe, hein. Sa chambre, elle est juste au-dessus d’moi, alors… « Keith ? Tu nous entends ? » Raaaaah, mais ferme ta gueule ! Pourquoi faut que mon meilleur pote comprenne pas le fait de glander, hein ? J’ai vraiment trop envie de lui foutre un coup d’oreiller pour qu’il arrête d’avoir son p’tit sourire satisfait sur la face.

Sauf, j’peux pas lever le bras pour prendre l’oreiller. J’sais pas, j’peux pas. Y’a tout qui est super lourd, comme si un camion m’avait passé dessus. J’ai l’impression de tomber d’mon lit, alors que je sais que j’suis bien encore dedans. Chelou… J’essaye d’ouvrir les yeux. J’veux que ce putain de réveil s’arrête ! Merde, y’en a pas un qui veut le stopper ? Ça s’voit que j’suis réveillé, là, nan ? J’plisse les yeux avant d’ouvrir un peu, juste un peu. Putain ! C’est midi, c’est ça ? Y’a tellement de lumière dans la chambre que j’vois que dalle. Mais j’essaye encore parce… bah, c’est con, mais j’crois j’ai vu quelqu’un à côté de moi. ‘Fin… j’ai vu des cheveux roux, quoi. J’attends deux secondes et… J’avais raison. J’avais raison. Elle est là, Olympe. Olympe. J’me redresse un poil, bouche bée. C’est pas une expression que j’connais vraiment, mais j’crois qu’elle correspond bien. J’ai super mal à la poitrine rien qu’en la voyant. Parce qu’Olympe… déjà, elle est méga belle, et ça m’fait perdre la tête. Mais là, elle a des larmes dans les yeux, et ça m’fout en l’air. J’voudrai lui essuyer, mais j’peux pas. J’peux pas. Mon bras, ma main, ça réagit pas.

J’baisse les yeux. C’est immobilisé par le machin bleu, quand tu te pètes un truc. Je remonte les yeux vers Olympe, mais cette fois j’comprends un truc. Pas grand-chose, mais un truc est clair : on est pas dans la chambre. Ça a plus l’air d’un… hôpital. Qui m’dit vaguement un truc. Merde. J’suis tombé hier soir, c’est ça ? J’aimerai lui demander, qu’elle m’explique. Même si c’est vraiment la loose, j’voudrai bien savoir pourquoi j’suis ici. J’essaye de parler, mais y’a rien qui sort, à part de l’air parce que j’commence à respirer méga fort. Parce c’est pas normal. J’ferme les yeux pour éviter de chialer comme une merde. J’me sens… j’sais pas, totalement paniqué. J’crois bien que j’arrive plus du tout à me souvenir d’hier soir. Ni d’avant ? Putain, j’sais même pas quel jour on est ! J’ouvre une nouvelle fois les yeux pour voir Oscar partir de la salle. Olympe lui a demandé – nan, elle lui a pas donné le choix en vrai – d’aller chercher de l’eau. Olympe qui donne des ordres. J’sais pas pourquoi, mais ça m’plaît.

C’est surtout d’être seul avec elle qui m’plaît, j’dois bien l’avouer. Il y a un truc de calme chez elle que j’adore. En plus de tout le reste. Les yeux dans les yeux, j’lui fait signe de s’rapprocher de moi. Qu’elle se penche sur le lit, avec ses longs cheveux qui descendent sur moi. Et puis, j’lève la main gauche, pour lui caresser la joue. La faire venir jusqu’à moi. L’embrasser. J’ai encore plus mal à la poitrine qu’avant mais bordel, j’embrasse Olympe ! Et un vrai baiser, parce que j’lui fait comprendre que j’ai besoin de tout sentir. J’sais pas pourquoi, mais j’suis tellement heureuse qu’elle soit là. De sentir son parfum de fleur, et son shampoing. Je mets fin au baiser pour reprendre mon souffle et la regarder. J’me sens tellement… vivant. Content, j’pourrai éclater de rire et la prendre dans mes bras. J’arrête pas de sourire alors que j’ai mal partout. Elle a vraiment un effet de dingue sur les gens. J’essayais de tourner la tête quand Oscar se pointe enfin avec un verre d’eau. Mais franchement, j’crois que j’ai trouvé un truc vachement plus efficace avec Olympe. Est-ce qu’elle a fait exprès d’envoyer balader son frère ? J’aimerai tellement… c’est c’que j’aurai fait, moi. Pour la première fois depuis qu’je suis réveillé, j’peux regarder Oscar en face. Il a vraiment une sale gueule, pire que sa sœur. Mais faut dire qu’elle a vite repris des couleurs à cause de moi, Olympe. N’empêche, j’peux pas laisser passer ça. J’regarde Oscar de haut en bas, puis Olympe (putain c’était le meilleur baiser!), avant de revenir sur mon meilleur pote avec un sourire. « Bah c’est quoi c’te tête ? On dirait qu’y a quelqu’un qu’est mort. »
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I wanna be your slave, I wanna be your master
I wanna make your heartbeat run like rollercoasters

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseAvec Keith Adams & Oscar SwanCette situation semblait tellement surréaliste, et pourtant, elle était bien réelle. J'étais dans un hôpital moldu, avec mon frère, à entendre que Keith allait faire uen désintox. Mais au fond… Tant mieux, non ? Je savais qu'il avait un problème avec l'alcool, et depuis ce soir, enfin, cette nuit, je savais qu'il avait un problème avec la drogue. Et il avait besoin de quelqu'un qui veillerait sur lui. « Je serai son tuteur légal. » Ça semblait tellement logique, mais en même temps, j'étais un peu jalouse. je voulais pouvoir être celle qui veillerait sur Keith. Mais au fond, j'étais incapable de veiller sur moi-même, alors, comment pourrais-je le faire avec une autre personne ? De toute façon, même dans les faits, ce n'était pas praticable. J'étais encore étudiante à Poudlard, je ne rentrais que pour les vacances… Non, cela semblait logique que ce soit Oscar qui se désigne.

Il signa quelques papiers, et en tant que tuteur légal, Oscar décida de rester à l'hôpital, à attendre le réveil de son meilleur ami. Il avait beau me supplier de rentrer, je refusais. Je n'allais pas réussir à me reposer, ou pire, travailler, alors, autant que je reste là, non ? Alors, je restais là, sur cette chaise fichtrement inconfortable pendant que Oscar appelait papa et maman. Au fond, c'était pratique que papa soit un Né-Moldu. Puis il revint s'asseoir à côté de moi, où je finis par somnoler, ma tête sur son épaule. Un peu après, j'allais acheter des boissons chaudes -un chocolat chaud, pour moi- un peu dégueu. Bref, on fit tout pour s'occuper pendant les heures d'attente. Mais enfin, une femme pas docteur -une infirmière, peut-être ?- vint nous voir pour nous dire que Keith était enfin dans sa chambre. Elle nous y amena. « Merci. » Puis Oscar se tourna vers moi. « Prête ? » « Oui. » Je hochais la tête, déterminée.

Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais, mais certainement pas à ça. La pièce sentait comme le restant de l'hôpital, il n'y avait pas de couleurs, et Keith était relié à tout un tas de tubes divers et variés. Je cachais mon angoisse, mais je m'approchais du lit, tout en restant derrière mon frère. Lui non plus ne semblait pas à l'aise, ce qui était compréhensible. Même le plus courageux des Gryffondors flipperait devant un tel spectacle, après une telle nuit. « Si Keith pouvait se voir, il pousserait surement un juron aussi gros que d’habitude. » Un rire m'échappa. Par Merlin, c'était tellement bon de rire un peu ! J'avais l'impression de me sentir un peu mieux. Comme si la situation était moins dramatique. « Keith ? Tu nous entends ? » « Il paraît que les gens dans le coma peuvent entendre… » Mais il n'était pas vraiment dans le coma. Il était seulement endormi, sûrement encore assommé par l'anesthésie et la drogue dans son sang. Puis Oscar se tourne vers moi, avant de me faire un signe de tête en direction du lit. Je lui rendais son regard, avant de passer devant lui, et de m'approcher doucement.

Il semblait attendre de moi que je dise quelque chose, mais… Quoi ? J'avais peur de me sentir idiote. Surtout, je ne savais pas quoi dire. J'hésitais un un instant. Pourquoi ne pas dire ce que je ressentais ? « Keith, reviens… Tu nous manques. A tous les deux. » Je mourrais d'envie de lui caresser la joue, les cheveux, n'importe quoi. J'ai juste… Envie d'initier un contact, mais je n'ose pas. Et finalement, je n'en ai pas besoin. J'ai l'impression de voir Keith froncer les sourcils et plisser les yeux. « Oscar ? Regarde… » Je lui montre Keith d'un mouvement de la main. Je ne suis pas folle, je ne sis pas la seule à le voir bouger ? Et, finalement, je ne rêve pas. Je le vois ouvrir les yeux. Je sens le soulagement monter un seul coup dans mon corps, comme une chaleur qui vient m'enrober. Je lui lance un sourire sincère, mais je sens mes yeux se remplir de larmes. Encore. Mais cette fois, des larmes de soulagement, de fatigue.

Je le laisse regarder autour de lui. Ça doit être bizarre de se réveiller dans un endroit totalement inconnu. J'ai peur qu'il se mette à paniquer, alors, je continue de lui sourire, comme pour lui montrer que je suis là. « Tout va bien, tu es à l'hôpital. Tu t'es battu, tu as des os cassés… » Je le regarde, il ouvre la bouche, comme pour parler, mais il se contente d'aspirer de l'air. Difficilement. Alors que mon cœur commence à s'accélérer, je me tourne vers mon frère. « Oscar, il faut que tu ailles chercher de l'eau. » Je ne le quitte pas des yeux, jusqu'à ce qu'il sorte de la chambre, puis je me retourne vers Keith. Nous sommes seuls, pour la première fois, depuis… Pfiou. Des années ? Hormis hier soir, Keith était toujours dans les environs de Oscar. Je n'ai pas le souvenir d'avoir été vraiment seule avec lui. Sans personne.

Keith finit par me faire un signe pour que je m'approche. Je m'asseoir sur le bord du lit, proche de lui. Je ne le quitte pas des yeux, et je sens mon cœur continuer de battre vite. Mais pas vite à cause de la panique, vite à cause… Je sais pas. Vite parce que je me sens bien. Étrangement. Je n'ai jamais ressenti ça en regardant Lucas dans les yeux. Au contraire. Je ressentais plutôt de la peur. Surtout quand il levait la main. Alors que là, Keith qui lève le bras ne me fait pas frissonner. Je frissonne quand il me caresse la joue, mais de plaisir. Je n'ai pas envie de le lâcher. Je n'ai pas envie qu'il me lâche. Je me penche pour qu'il m'embrasse, enfin. Oh par Merlin, je n'ai jamais vécu d'aussi bons baisers. Je sens des papillons voleter dans mon ventre. Je n'avais ressenti ça qu'au début de ma relation avec Lucas. Je ne savais même pas que j'étais encore capable d'avoir ce sentiment. J'avais envie de continuer à l'embrasser toute la nuit, mais quand j'entendis la poignée de la porte, je me relevais du lit avec regret.

Oscar rentre dans la pièce. Je ne dis rien, je me contente de porter un ongle à ma bouche, pour essayer de cacher un minimum mon air gêné et mes joues rouges. Mais mon frère ne voit rien, et se contente de s'approcher de son meilleur ami pour lui tendre le verre d'eau. Je regarde Keith boire une première gorgée, avant qu'il nous sourit. « Bah c’est quoi c’te tête ? On dirait qu’y a quelqu’un qu’est mort. » J'essaie de cacher min air choqué, mais je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à trouver sa blague drôle, mais parce que je pense que lui-même ne réalise pas par quoi il est passé. Je sens la colère, les restes de peur et tous ces mauvais sentiments qui remontent à la surface, et je finis par tout laisser sortir, légèrement scandalisée : « Toi, Keith. C'est toi qui a failli mourir. Le médecin t'a opéré et ton cœur s'est subitement arrêté. Et il nous a demandé… Il nous a demandé… Si on devait le faire repartir. Cliniquement, tu étais mort pendant une minute. » Je sens mon cœur se serrer. Ce baiser m'avait fait tellement de bien, mais revivre ça me redonne envie de pleurer.

Heureusement, Oscar prend les choses en mains. Il me prend par les épaules, et se rapproche de Keith. Il lui explique tout. Ce qu'il s'est passé. Comment l'hôpital nous a appelé. Le compte de ses blessures. Et le taux de drogues et d'alcool que les médecins avaient trouvé dans son corps, révélés par les analyses. Comment il allait devoir aller en désintox après son hospitalisation. Et comment Oscar était devenu son tuteur légal. Je souris à Keith, pour essayer de le rassurer. « Ça ne pourra que te faire du bien. Ça te pourrissait la vie… Et on sera toujours là pour toi, tu sais. » Je regardais Oscar, comme pour lui demander confirmation, mais je savais très bien qu'il pensait la même chose que moi. Après tout, après avoir choisi de lui sauver la vie, après être devenu son tuteur légal. « Et je pense que mes parents seront d'accord pour que je sorte de Poudlard les weekends, pour que je puisse venir te voir. » Je savais que mon frère l'avait toujours considéré comme de la famille, comme nos parents, d'ailleurs. Mais ce n'était que maintenant que je prenais la pleine conscience de ce que ça voulait dire. Il avait toujours été dans mes souvenirs familiaux. Je ne compte plus les jours qu'il a passé chez nous, les goûters qu'on a prit ensemble, les siestes qu'on a fait ensemble. Je me souviens du premier Noël qu'on a passé ensemble. Il m'avait fait pleurer, mais j'avais vécu la meilleure bataille de boules de neige de ma vie. Keith Adams faisait parti intégrante de ma vie.
:copyright:️ Justayne

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I don't want to, but I love you

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Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le mercredi 19 décembre 2001. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, a fait sa rentrée en 4ème rentrée à l'UMS. Il étudie le Quidditch et compte bien terminer avec brio ses études pour entrer dans une grande équipe. Mais ces derniers temps, beaucoup de choses se bousculent dans sa tête. Sa relation avec Dae-Hyun s'est assez mal terminée et son meilleur ami, Keith, fait de plus en plus de conneries. Quant à sa petite soeur chérie, Oscar apprend qu'elle lui cache de plus en plus de choses, notamment qu'elle sort avec un certain Lucas ...

You hold the heart I'm missing,
careless I lie comatose
C’était bon d’entendre le rire d’Olympe autant que sa douce petite voix. Un frisson remonta dans le dos d’Oscar alors qu’il guettait avec appréhension un signe de Keith.

« Keith, reviens… Tu nous manques. A tous les deux. »

Oscar déglutit en entendant les derniers mots et baissa la tête, coupable. Il avait été con, hein ? C’est ce que dirait Keith certainement. Con d’avoir agi ainsi, con d’avoir traité son meilleur ami comme il l’avait fait. Il avait honte de voir que ses actes avaient conduit Keith dans cet endroit. Oh, il se doutait bien au fond de lui que c’était loin d’être la seule raison. Pourtant, une petite voix ne cessait de lui dire qu’il était coupable. Et pour cause : Oscar n’avait jamais agi ainsi auparavant. Il s’était toujours employé à faire le bien autour de lui. Il voulait être bon, être un héros. Dans l’ombre de Harry Potter cela n’avait pas été évident. Pourtant, il savait qu’il avait une chance de percer au Quidditch et de se faire connaître. Il pouvait être un héros à sa manière. Mais, à cet instant, il ne l’avait pas été pour son meilleur ami.

« Oscar ? Regarde … »

L’ex-Gryffondor releva la tête. Olympe lui montrait Keith. Oscar fronça les sourcils et puis, il le vit. Keith bougeait. Ses cils semblaient lutter pour se détacher alors que ses paupières s’ouvraient faiblement. Un tic tressautait sur sa joue gauche alors que sa bouche tentait de prendre une goulée d’air.

« Tout va bien, tu es à l'hôpital. Tu t'es battu, tu as des os cassés… »

Olympe parlait à voix basse, d’une voix calme et apaisante. Oscar quitta sa chaise pour se redresser et essayer de s’approcher. L’appréhension faisait trembler ses mains.

« Oscar, il faut que tu ailles chercher de l'eau. »
« De … l’eau … » répéta-t-il avant d’intégrer correctement les paroles. « Oui, bien sûr, j’y vais ! »

Il croisa le regard d’Olympe et hocha la tête. Oui, c’était sa mission. De l’eau. Il ne perdit pas un instant et sortit de la chambre. Il regarda de gauche à droite. Euh, où était-il censé trouver de l’eau ? Il avait envie de sortir sa baguette pour jeter un sort d’apparition mais il y avait trop de moldus. Ce ne serait pas très correct. Il commença à avancer dans le couloir. Son cœur battait la chamade. Keith était réveillé. Comment se sentait-il ? Avait-il mal ? Se souvenait-il de son agression ?

« Euh, excusez-moi … » dit-il en arrêtant la femme qui les avait accompagnés jusqu’à la chambre de Keith. « Je … cherche de l’eau. »

La jeune femme sourit et le guida vers une fontaine. Il hocha la tête et la remercia chaleureusement alors qu’elle rougissait. Oh Merlin ! Keith serait là, il lui dirait certainement de « se la faire » alors son langage bien à lui. C’était ce qu’il devait appeler une infirmière. Oscar n’était pas trop au fait avec le langage moldu. Ses grands-parents l’étaient mais ils ne se voyaient pas assez souvent pour que ce monde soit une seconde nature chez lui.

Il chercha un moment le bouton pour actionner la fontaine et un autre moment pour trouver un gobelet. Fier de sa trouvaille, il pressa le pas pour refaire le chemin inverse et actionna la poignée de la chambre sans frapper. Olympe était toujours là, à côté du lit. Elle se rongeait anxieusement un ongle tandis que ses joues étaient rouges. Keith semblait lui un peu hagard, sans doute les médicaments.

« Tiens, mon pote … » dit-il en lui tendant le verre d’eau.

Keith ne se fit pas prier et avala une première gorgée. Puis Oscar l’aida à reposer son verre sur la tablette à côté de son lit. Keith les regardait, un sourire aux lèvres. Était-ce encore un effet des médicaments ?

« Bah c’est quoi c’te tête ? On dirait qu’y a quelqu’un qu’est mort. » dit-il, la voix enrouée.

Oscar tourna la tête vers Olympe, surpris. Mais la jeune femme ne le regardait pas et d’une voix qui le surprit aussi, lui répondit :

« Toi, Keith. C'est toi qui as failli mourir. Le médecin t'a opéré et ton cœur s'est subitement arrêté. Et il nous a demandé… Il nous a demandé… Si on devait le faire repartir. Cliniquement, tu étais mort pendant une minute. »

Sa voix tremblait légèrement sous le coup de l’émotion. Elle était encore très secouée et la nuit blanche n’avait pas aidé à prendre du recul sur la situation. Oscar devait avouer qu’il ne savait pas encore comment lui tenait sur ses jambes. Pourtant, il posa ses deux mains sur les épaules de sa petite sœur, comme pour l’intimer de se calmer.

« C’est l’hôpital qui nous a appelé après que tu sois parti. » poursuivit Oscar, nerveux à l’idée de revenir sur cette nuit.

Son pouce caressait distraitement l’épaule de sa sœur comme si ce geste pouvait l’apaiser et l’ancrer dans la réalité.

« On a transplané aussitôt jusqu’ici. Le médecin nous a dit que ton cœur avait lâché et nous a demandé ce qu’il devait faire. On leur a dit de continuer leurs efforts pour te ramener. »

Oscar employait volontairement le « on » car même s’il avait parlé à la place d’Olympe, celle-ci était aussi de ce point de vue et avait senti toute sa détresse. Il voulait aussi signifier par là à Keith qu’Olympe avait été à ses côtés toute la nuit pour lui. Dans quel but ? Le faire se sentir coupable ? Non, Keith en avait déjà assez bavé. Non, peut-être pour lui montrer qu’il comptait. Qu’il comptait pour chacun des Swan.

« Quand il est revenu un moment plus tard nous annoncer que tu étais tiré d’affaire, il nous a aussi dit que tu avais été agressé hier soir. Tu as de multiples blessures dont des côtes cassées et un traumatisme crânien. Tu dois sans doute le sentir quand tu respires. »

Oscar baissa la tête, se mordant la lèvre. Il n’était pas celui qui avait agressé Keith mais il l’avait fait se jeter droit dans la gueule du loup.

« On a aussi reçu tes analyses de sang … Tu avais de la drogue dans ton sang et un taux d’alcoolémie de 3g … c’est … énorme. » dit-il en évitant le regard de Keith. « C’est pour cela que les médecins nous ont informé que tu serais envoyé dans quelques semaines dans une cure de désintoxication. »

Finalement, Oscar releva les yeux vers Keith. Il essayait de cerner la réaction de son meilleur ami. Était-il en mesure de comprendre tout ce que cela impliquait ?

« Je … me doute que cela fait beaucoup d’informations à digérer. Mais, il faut que tu sois au courant que … ils m’ont demandé d’être ton tuteur légal. »

Sa main se resserra sur l’épaule d’Olympe. C’était étrange de constater qu’il avait besoin d’elle pour retrouver le courage nécessaire de parler à Keith. Comme si elle avait les moyens de lui faire entendre raison. Comme si, face à elle, il n’oserait pas être insultant ou violent.

« Et j’ai dit oui. »

Oscar guettait la réaction de Keith, tandis qu’Olympe ajoutait :

« Ça ne pourra que te faire du bien. Ça te pourrissait la vie… Et on sera toujours là pour toi, tu sais. »

Le regard d’Olympe croisa le sien et Oscar se sentit un peu plus confiant. Il se détacha finalement d’Olympe, se disant qu’il n’avait pas le droit de lui demander de supporter son anxiété. Il fit alors le tour du lit et alla s’asseoir sur une chaise. Soudain, c’était comme si toute son énergie s’était faite la malle. Comme si cette nuit blanche lui retombait enfin dessus. Il étouffa un bâillement alors qu’Olympe se penchait une nouvelle fois vers Keith.

« Et je pense que mes parents seront d'accord pour que je sorte de Poudlard les weekends, pour que je puisse venir te voir. »

Oscar releva la tête, surpris, vers sa sœur. Il semblait sur le point de dire quelque chose mais aucun son ne sortit. Oui, il était surpris. Ce n’était pas à Olympe de prendre en charge tout ça. Elle ne pouvait décidemment pas passer tous ses week-ends dans une cure de désintoxication. Ce n’était pas un endroit pour une adolescente de 17 ans. Elle avait besoin de continuer d’aller à Pré-au-Lard, de passer ses derniers week-ends à Poudlard, de profiter de la vie.

Il faudrait qu’il lui en touche un mot, mais pas devant Keith.

« Bien. On va te laisser te reposer. » dit-il en regardant tour à tour Olympe et Keith. « Les parents peuvent venir nous remplacer si tu le souhaites mais je me doute que tu veux peut-être être seul quelques instants ? » demanda-t-il.

Il se força à se donner de l’élan pour se relever de la chaise qui l’avait pourtant accueilli avec plaisir. Il sentit ses muscles se tendre alors qu’il se rapprochait du lit de Keith.

« On revient vite. Promis. Juste le temps de récupérer quelques affaires propres. »

Et de faire un somme, pensa-t-il.

« Et on revient te voir. »

Il croisa le regard de son meilleur ami et approcha son poing de celui de Keith pour lui faire un check amical. Un sourire fatigué se dessina sur le visage d’Oscar.

« Ne fais pas trop de rêves avec les infirmières … » dit-il avec un clin d’œil.

Mardi 25 décembre 2001

Un train magique en jouet passa juste au-dessus de la tête de Keith alors qu’Oscar riait. Octave et Olivia Swan avaient fermé la porte d’hôpital d’un sort afin de ne pas être dérangé par le personnel hospitalier moldu. Quand ils étaient venus voir Keith la première fois, ils lui avaient immédiatement demandé s’il voulait être transféré à l’hôpital Sainte-Mangouste, l’hôpital londonien des sorciers.

« Tiens, ouvre le mien ! » lui intima Oscar en posant devant Keith un paquet sur ses genoux.

Olivia et Olympe avaient essayé du mieux qu’elles pouvaient de décorer la chambre de Keith pour lui amener un peu de magie de la maison des Swan ici. Octave avait ensorcelé la télévision de la chambre pour qu’elle diffuse des chansons de Noël ou les dessins-animés qu’ils regardaient petits.

Keith avait fini de déplier le paquet qui contenait un manuel. En le voyant froncer les sourcils, Oscar éclata de rire.

« Tu ne t’en souviens pas ? C’est le premier livre que je t’ai montré. Notre premier voyage en Poudlard Express ! »

Oscar commença à lui ouvrir quelques pages au hasard où des images de Poudlard étaient dessinées. Les sorciers sur les pages bougeaient, se baladant d’une page à une autre.

« Je me suis dit que revenir aux … origines … ne ferait pas de mal. »

Il glissa un sourire gêné à Keith. Depuis qu’il s’était réveillé, Oscar et lui n’avaient pas eu de moments rien qu’à deux pour parler. Oscar avait toujours ces sourires gênés et restait la plupart du temps en retrait. C’était surtout Olympe qui parlait ou les parents. Est-ce que Keith se rappelait de cette dernière soirée catastrophique entre eux ? Oscar déglutissait difficilement à chaque fois qu’il y repensait.

Après l’échange des cadeaux (Oscar avait offert à Olympe une paire de gants chauffants et un planning de devoirs, un genre d’agenda qui conseillait à voix haute lorsqu’il était ouvert), Octave et Olivia se redressèrent :

« On va aller chercher un peu de nourriture à la maison. »

Olivia s’était employée à faire des petits échantillons d’un véritable repas de Noël afin de pouvoir l’emmener à l’hôpital discrètement. Elle ne voulait absolument pas que Keith rate le traditionnel Noël des Swan.

« Olympe, tu nous donnes un coup de main ? Et Oscar, tu restes avec Keith ? »

Oscar croisa le regard d’Olympe et hocha la tête. Il se sentait mal à l’aise à l’idée de rester ici seul avec Keith. La première fois qu’ils seront seuls depuis un long moment. La porte se referma derrière la famille Swan. Le calme ne revint pas pourtant. Les chants de Noël résonnaient toujours à la télévision et le train magique volait encore à travers la pièce en poussant des sifflements joyeux.

« Tu sais … le livre n’est pas qu’un livre … » avoua Oscar.

Il désigna de sa baguette le manuel qu’il lui avait offert. Il la posa alors sur la couverture et souffla :

« Revelio ! »

Le manuel s’agita soudain et la première de couverture s’ouvrit.

« Regarde. » lui intima Oscar.

Keith prit le manuel dans ses mains. A présent, à la place des pages, il y avait comme un contenant. C’était comme une cachette secrète dans un livre. Et elle n’était pas vide.

« J’y ai glissé quelques photos de nous. Là, c’est nous deux lors du premier Noël à la maison. Et là, c’est l’été où on a lancé Olympe dans la piscine. On devait avoir 15 ans je crois. Ah et là c’est quand papa avait ramené cette nouvelle voiture. T’avais voulu à tout prix l’essayer. Je crois qu’on est un peu bourré sur cette photo … »

Oscar rougit, amusé, en voyant leurs deux silhouettes danser et chanter dans la voiture, les visages rouges et les cheveux en bataille. Ils devaient fêter leurs ASPIC.

« Bien sûr, tu peux les jeter si tu ne les veux pas ou y mettre autre chose, comme tu le souhaites … »

A nouveau, il esquissa ce sourire gêné et son regard croisa celui de Keith. Il prit une grande inspiration avant de détourner la tête. Derrière eux, la voix de Frank Sinatra résonnait, ramenant la nostalgie de leurs premiers Noëls ensemble.

« On … n’a pas vraiment eu l’occasion de parler tous les deux. » admit-il, son regard évitant celui de Keith. « Je sais que tu dis que les mecs ça ne parle pas et ça ne fait pas dans les sentiments. »

Il laissa échapper un rire sans joie avant de se passer une main dans les cheveux. Il ne savait pas par où commencer avec lui. C’était bien la première fois qu’il manquait de mot face à Keith. Il aurait aimé lui parler de son rôle de tuteur, de la cure de désintoxe, ou de cette soirée où tout avait éclaté. Mais aucun mot ne semblait vouloir sortir.

« J’imagine que tu m’en veux. » finit-il par dire. « Je n’ai pas vraiment été un super ami ces derniers temps, hein ? Et tu dois sans doute te dire que j’ai pris la grosse tête en devenant ton tuteur. Ou que je suis hypocrite après ce que je t’ai dit … ce soir-là. »

@ Victoire


Dernière édition par Oscar S. Swan le Dim 22 Oct - 23:05, édité 1 fois

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Oscar Swan

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseMardi 18 - Mercredi 19 décembre 2001« Toi, Keith. C'est toi qui a failli mourir. Le médecin t'a opéré et ton cœur s'est subitement arrêté. Et il nous a demandé… Il nous a demandé… Si on devait le faire repartir. Cliniquement, tu étais mort pendant une minute. » J’regarde Olympe sans comprendre. C’est pas possible, on est d’accord ? C’est, je sais pas, une super mauvaise vanne. Au pire, au pire j’me suis évanoui parce que j’ai un peu forcé sur les doses. J’peux pas… comment ça, mon coeur il s’est arrêté ? J’ai soudain super froid et j’dois fermer les yeux pour empêcher que les meubles tournent autour de moi, me filant une gerbe pas croyable. C’est juste pas possible. Je veux pas. Je peux pas y croire. Le bip-bip super chiant continue de retentir de plus en plus fort et j’ai qu’une envie, c’est de le débrancher. J’regarde les fils qui s’enfoncent dans mon… putain. Dans mon bras. J’vais vraiment finir par dégueuler. « C’est l’hôpital qui nous a appelé après que tu sois parti. On a transplané aussitôt jusqu’ici. Le médecin nous a dit que ton cœur avait lâché et nous a demandé ce qu’il devait faire. On leur a dit de continuer leurs efforts pour te ramener. » Comment il peut être aussi calme, Oscar ? J’ai envie de tout casser, de me barrer et de boucher mes oreilles en même temps. Et j’peux même pas, j’ai qu’un bras de libre et je sens toujours pas mes jambes. « Mais c’est pas moi, j’ai rien fait… » C’est vrai, vraiment. J’ai rien fait. J’me souviens vaguement d’hier, j’ai juste dormi non ? J’étais chez les Swan, et j’me souviens que j’ai joué jusqu’à trois heures du mat. Et après j’ai dormi. Comment j’aurai pût me casser tout plein de truc dans un lit ? « Quand il est revenu un moment plus tard nous annoncer que tu étais tiré d’affaire, il nous a aussi dit que tu avais été agressé hier soir. Tu as de multiples blessures dont des côtes cassées et un traumatisme crânien. Tu dois sans doute le sentir quand tu respires. » C’est pas Olympe. C’est les côtes cassées qui me font méga mal quand je respire. J’préfère penser que c’est Olympe.

« On a aussi reçu tes analyses de sang … Tu avais de la drogue dans ton sang et un taux d’alcoolémie de 3g … c’est … énorme. » Mais j’ai pas bût. Je crois ? Il y avait que d’la bière et des boissons énergisantes dans la chambre chez les Swan. Un peu de champis aussi, j’pense. Mais c’est pas grave, nan ? J’comprends que dalle. On est début décembre, quelque chose comme le 9 ou le 10 ? Comment tout ça, là, ça a pût arriver en si peu d’temps alors que j’ai rien fait ? « C’est pour cela que les médecins nous ont informé que tu serais envoyé dans quelques semaines dans une cure de désintoxication. » J’regarde les draps blancs en essayant de pas chialer comme une meuf. Cure de désintox. Ils avaient voulu aussi la première fois, mais j’avais juste réussi à m’barrer avant. « Je … me doute que cela fait beaucoup d’informations à digérer. Mais, il faut que tu sois au courant que … ils m’ont demandé d’être ton tuteur légal. » J’regarde Oscar, et après Olympe. Un tuteur légal ? Vu sa tête, ça a pas franchement l’air d’être fun, comme histoire. J’ai un peu moins envie d’vomir, mais rien que le mot me dit rien qui vaille. « Et j’ai dit oui. » « Mmh. » J’sais pas quoi dire. J’devrais être soûlé qu’on ait pris les décisions sans me demander, nan ? Sauf qu’en vrai, au fond, j’me sens juste méga soulagé. Bizarre. Comme si j’me disais que j’allais avoir un peu moins d’bordel à gérer. « Ça ne pourra que te faire du bien. Ça te pourrissait la vie… Et on sera toujours là pour toi, tu sais. » « T’abuses… » J’lance d’une voix un peu rauque. Faut toujours que les gens tout choux comme Olympe voient le mal partout. Mais j’peux pas m’empêcher de sourire un tout p’tit peu. Parce c’est Olympe, quoi.

« Et je pense que mes parents seront d'accord pour que je sorte de Poudlard les week-ends, pour que je puisse venir te voir. » Les week-ends ? Elle veut venir m’voir ? J’la regarde dans les yeux, Olympe. Si j’avais sût, j’l’aurai embrassé dans les escaliers des Swans depuis longtemps pour qu’elle passe les week-ends avec moi. « Bien. On va te laisser te reposer. Les parents peuvent venir nous remplacer si tu le souhaites mais je me doute que tu veux peut-être être seul quelques instants ? » Bonne question, en vrai. J’ai pas trop envie qu’ils viennent. J’ai pas envie aussi d’être tout seul ici, parce j’ai pas envie de trop cogiter à tout ça. Là, j’essaye d’éloigner le plus loin possible les révélations d’Oscar, parce y’a rien qui fait sens. Y’a moyen que j’me réveille dans le lit, chez les Swan, à moitié bourré. Bon, ça voudrait aussi dire que le baiser avec Olympe, c’était pas réel et ça, ça m’ferait vraiment chier. « J’sais pas. Comme ils veulent, j’suppose. » J’hausse les épaules. ‘Fin, j’essaie. C’est pas simple quand y’en a qu’une de fonctionnelle. En vrai, en vrai, j’aimerai trop revoir M’dame Swan pour qu’elle me passe une main dans les cheveux comme d’habitude. Et M’sieur Swan qui m’tape sur l’épaule. Mais j’sais pas si ils vont trop aimer m’voir dans un lit d’hôpital. « On revient vite. Promis. Juste le temps de récupérer quelques affaires propres. » « Oscar… ? » J’devais lui dire un truc important. Lui demander. « Et on revient te voir. » J’ai envie de chialer en lui faisant un check. J’sais même pas pourquoi ! J’dois être crevé. Plus tard, je demanderai plus tard qu’il dise rien à mon père. Là, si j’en parle, je vais vraiment m’effondrer en larmes, j’le sens. « Ne fais pas trop de rêves avec les infirmières … » Un sorte de rire étranglé s’échappa de ma gorge quand je lançais un regard en coin à Olympe. « T’inquiètes pas pour ça. » Pourquoi penser aux infirmières quand j’pouvais me rejouer en boucle le baiser avec elle ? Olympe. La petite sœur de mon meilleur pote. Putain, j’suis vraiment dans la merde.

Mardi 25 décembre 2001

En fait. Y’a toute une semaine qui s’est barré de mon cerveau. On était le 18 quand j’me suis réveillé à l’hôpital, pas le 10. Les docteurs disent que c’est normal, et j’y crois. Surtout parce que je crois j’ai pas trop envie d’me souvenir. Savoir que j’me suis fait pété la gueule, c’est bizarre. C’est la honte, mais y’a pas que ça. J’sais pas, quand j’y repense, je m’sens vraiment très mal. Alors j’évite de poser des questions dessus, et puis je laisse les docteurs gérer. J’étais pas aussi sympa, la dernière fois, mais là ça ce passe mieux. Ils ont dit que je dois prendre des somnifères, alors je prends même si je sais pas trop pourquoi. J’dois voir un docteur avec qui il faut parler, et parler, et rien que parler, et même si c’est ultra chiant, je l’fais quand même. J’ai plus trop envie de m’engueuler avec eux. Le truc qui est bien, c’est que les Swan viennent me voir tout le temps. Les quatre, parce c’est la période de Noël et des vacances. Ils font comme si c’était normal, et j’sais pas bien pourquoi, mais je dis rien. J’ai décidé que c’était mieux d’arrêter de poser des questions, et maintenant j’attends juste que les choses se passent. La seule chose où j’ai dis non, c’est quand ils voulaient me foutre à Sainte-Mangouste. Et j’veux pas. C’est pas que j’fais pas confiance aux sorciers pour soigner, mais quand même. J’préfère ici.

J’suivais des yeux le train qui volait dans la chambre. Incroyable qu’ils aient pensé à ramener ça alors que j’étais plus un gamin, et à mettre la télé et de la musique de Noël. Mais encore une fois, j’dis rien, j’laisse faire. « Tiens, ouvre le mien ! » Les cadeaux. Les Swan s’offrent tout l’temps des cadeaux. Ça, j’crois bien que je m’y ferais jamais. J’ai fini par prendre l’coup de main, avec un seul bras. Mais j’ai super hâte qu’on m’enlève le plâtre et que j’arrête de porter l’écharpe. « Un bouquin ? » J’aimais pas ce genre de truc, et j’pourrrais le prendre mal qu’Oscar rit. Mais j’le connais, il me ferait jamais de mal. « Tu ne t’en souviens pas ? C’est le premier livre que je t’ai montré. Notre premier voyage en Poudlard Express ! » « Ah, ok. » J’tournais les pages, en essayant de me rappeler. J’devais avoir eu la même réaction que maintenant, à peu près : au moins, y’a des images. J’aimerai trop retourner à Poudlard, maintenant. Avant que tout dérape. « Je me suis dit que revenir aux … origines … ne ferait pas de mal. » « Si tu l’dis. » Oscar était bizarre depuis que j’étais à l’hôpital. Peut-être il est pas à l’aise avec ça ? Y’a des gens qui déteste l’hôpital. Mais j’sais pas trop comment réagir avec lui du coup. J’crois bien, même, que j’ai plus parler avec Olympe qu’avec Oscar ces derniers jours. Dingue. « On va aller chercher un peu de nourriture à la maison. » « J’peux avoir un burger, comme d’hab’ ? » Je fis un énorme sourire à M’sieur Swan. J’sais que c’est un peu une vanne entre nous, parce que c’est le plat de fête chez moi. Les anniv’, quand on s’en souvenait, Noël, le Nouvel An. J’dis pas non à tout les autres plats qu’il prépare, mais j’tiens quand même à mon burger. C’est ça, les traditions, j’crois bien. « Olympe, tu nous donnes un coup de main ? Et Oscar, tu restes avec Keith ? » Clin d’œil à Olympe. J’arrêtais pas de lui en faire. Mon but : la faire rougir. Elle est vachement bonne quand elle commence à rougir parce qu’elle est pas à l’aise.

Le silence tomba une fois la porte fermée. Enfin, non, il y avait toujours la musique et le bruit du train. Mais c’était pas pareille. L’ambiance, en tout cas, était plus aussi… cool, joyeuse. « Tu sais … le livre n’est pas qu’un livre … » Je levais les yeux vers Oscar. J’pouvais me mettre assis, maintenant, mais j’devais toujours avoir une jambe tendue sur le lit. À cause du plâtre. « Ah ouais ? » C’est le genre de gros bouquins qu’on utilise pour apprendre des choses. Les encyclopédies. Si j’ai appris ça, c’est à cause d’Olympe. Elle en avait une énorme sur les légendes et les dieux. « Revelio ! » Le bouquin s’ouvrit d’un coup sans que rien ait l’air de changer. Je lançais un regard plein de question vers mon pote. « Regarde. » C’était lourd, mais moins que c’que je croyais. Les pages avaient disparues, comme par magie. À la place, y’avait un trou assez large, remplie de photos. Des photos de sorciers, qui bougeaient dans tout les sens. « J’y ai glissé quelques photos de nous. Là, c’est nous deux lors du premier Noël à la maison. Et là, c’est l’été où on a lancé Olympe dans la piscine. On devait avoir 15 ans je crois. Ah et là c’est quand papa avait ramené cette nouvelle voiture. T’avais voulu à tout prix l’essayer. Je crois qu’on est un peu bourré sur cette photo … » « P’tain, j’savais même pas qu’on en avait autant ! » Je dois avoir plus de photos de moi avec Oscar que de moi avant de l’avoir rencontré. « Là, t’étais bien bourré ouais, mais tu tenais pas l’alcool aussi. » J’agitais la photo de quand on avait quinze ans sous son nez avant de la reposer et de laisser le bouquin-boîte sur le coin du lit. J’préfère y regarder vraiment quand je serais tout seul, pour le coup. « Bien sûr, tu peux les jeter si tu ne les veux pas ou y mettre autre chose, comme tu le souhaites … » « Nan, j’trouve ça cool. » J’fronçais les sourcils, un peu agacé comme à chaque fois qu’il faisait ce regard. « Pourquoi t’es comme ça depuis que j’me suis réveillé ? » Si il aimait pas les médecins, ou que j’avais dit une connerie, ou qu’il avait remarqué pour Olympe, fallait qu’il me le dise. Ce serait plus supportable que d’le voir avec son regard de chien battu dès que je le regarde dans les yeux.

« On … n’a pas vraiment eu l’occasion de parler tous les deux. » « Mmh. » C’est pas faux, mais il parlait pas quand il venait aussi… Et j’avais besoin de parler juste pour plus penser. Du coup, les parents Swan et Olympe avaient un peu pris plus de place dans les discussions, c’est vrai. Mais il aurait pût parler, aussi, nan ? « Je sais que tu dis que les mecs ça ne parle pas et ça ne fait pas dans les sentiments. » « Pas faux. » Je sais, il pense pas comme ça. Mais les sorciers apparemment, ça a pas le même genre de vie que nous. Chez eux, y’a tout qu’est plus simple aussi. Ils ont pas trop besoin de s’faire endurcir. « Mais vas-y, on est tout seul, alors dis. » « J’imagine que tu m’en veux. » Je fixe Oscar pendant super longtemps, sans savoir quoi dire. Franchement, c’était pas à ça que je m’attendais. Et c’était tellement la surprise que j’avais même pas envie de me foutre de lui, et de lui dire qu’il était con. « Pourquoi ? » « Je n’ai pas vraiment été un super ami ces derniers temps, hein ? » J’approuvais d’un signe de tête. Mais ça, c’était pas nouveau. J’lui avais déjà dit, en plus. « Et tu dois sans doute te dire que j’ai pris la grosse tête en devenant ton tuteur. Ou que je suis hypocrite après ce que je t’ai dit … ce soir-là. » « Ah. » C’était mon tour de regarder le plafond, ou les murs, ou tout ce qui était pas les yeux de mon pote. « Oscar. » Raclements de gorge. C’est un peu stressant de lui avouer, en vrai. Je sais pas pourquoi. « J’me souviens pas. » Bon, voilà, c’est dit. Et pourtant, j’me sens pas mieux. Maintenant que j’ai avoué à voix haute, c’est comme si tout devenait un peu plus réel. « En fait. J’ai oublié la semaine d’avant, à peu près. C’est l’infirmière qui a compris, parce je pensais qu’on était le 11 ou le 12, tu vois ? » J’passe sous silence le fait que j’avais vraiment paniquer. Genre, oublier toute une semaine, c’est chaud. Mais Oscar il a pas à savoir que j’avais fondu en larme, ou pour le psy, ou pour les médocs. « Mais en vrai, c’est pas plus mal, nan, hein ? » Il y avait ce truc qui m’étais arrivé, dont je voulais pas me souvenir. Et pis, un dispute avec Oscar, ça devait pas être si terrible que ça. « Tu t’prends la tête pour rien. Les mecs, ça s’disputent tout le temps, ok ? Et pis c’est pas toi qui m’a pété un truc, hein. » Je fis une pause, en réfléchissant. « Moi, j’voulais te dire merci. Parce t’as rien dit à mon père. » J’serai mort si il m’avait trouvé là, j’en suis sûr. C’est lui qui m’avait appris à cogner pour me défendre, et j’avais même pas réussi ça. « Et aussi. C’est quoi en vrai que tu fais, comme tuteur ? Tu remplis mes papiers ? Parce que si c’est ça, vraiment, ça me dérange pas hein. » Il m’évitera d’aller voir une assistance sociale pour les remplir, quoi.
:copyright:️ Justayne

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I wanna be your slave, I wanna be your master
I wanna make your heartbeat run like rollercoasters

You hold the heart I'm missing, careless I lie comatose Badgehfa2022nomineYou hold the heart I'm missing, careless I lie comatose Badgehfa2022persopref

descriptionYou hold the heart I'm missing, careless I lie comatose EmptyRe: You hold the heart I'm missing, careless I lie comatose

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseAvec Keith Adams & Oscar SwanMaintenant que j'avais dis à Keith tout ce que j'avais sur le cœur, je sentis toute la fatigue s'abattre. Comme si un énorme poids s'était d'un seul coup retiré, et que je subissais les affres d'une nuit blanche remplie d'inquiétude. « Bien. On va te laisser te reposer. » Je n'avais pas vraiment envie de partir, mais je sentais que je n'allais pas tarder à tomber si je ne dormais pas un peu. « Les parents peuvent venir nous remplacer si tu le souhaites mais je me doute que tu veux peut-être être seul quelques instants ? » Je n'osais plus parler. Je me contentais de croiser les bras, en essayant de ne pas fermer les yeux, au risque de m'endormir sur place. « J’sais pas. Comme ils veulent, j’suppose. » Oscar se rapprocha du lit de son meilleur ami, comme pour lui dire au revoir. Je n'osais pas m'approcher plus. Et si mon frère se rendait compte de ce truc qu'il y avait entre Keith et moi, si moi aussi je brisais la distance physique entre nous ? « On revient vite. Promis. Juste le temps de récupérer quelques affaires propres. Et on revient te voir. » J'hochais la tête en souriant, comme pour lui promettre silencieusement qu'on reviendrait tous les deux. Pas que Oscar, mais moi, aussi. « Ne fais pas trop de rêves avec les infirmières … » Je me sentis rougir quand Keith me regarda, et je lui souris doucement. « T’inquiètes pas pour ça. » J'espérais que je comprenais ce qu'il insinuait. Qu'il n'allait pas rêver des infirmières, mais de moi.

Mercredi 26 décembre 2001

Hier, nous avions passé Noël à l'hôpital. Ça avait été plus joyeux que ce que je pensais. Nous avions dîné sur place, et on s'était échangé nos cadeau. J'avais offert à Oscar un pull pour ses entraînements hivernaux, que maman m'avait aidé à tricoter, et un bon d'achat pour le magasin d'accessoires de Quidditch du Chemin de Traverse. Je ne savais jamais vraiment de quoi il avait besoin pour son balai, encore moins depuis qu'il était à l'Université. Au moins, c'était une valeur sûre. Pour Keith, je lui avais offert une écharpe, que j'avais également tricotée. Elle n'était pas parfaite, mais au moins, j'étais sûre qu'il serait au chaud. Et je lui avais aussi offert une boîte à musique sur laquelle j'avais craquée, en lui expliquant que cela pouvait réduire les bruits de l'hôpital.

Quand j'arrivais dans sa chambre pour lui rendre visite, aujourd'hui, il dormait. Oscar n'était pas avec moi, il avait d'autres engagements. Et, au fond, j'étais contente de pouvoir voir Keith en tête-à-tête. Je le regardais dormir, quelques instants, avant de m'installer sur uen chaise avec la table à roulette. Au moins, j'avais bien fait de prendre mes affaires de cours, pour travailler un peu avec lui. Mais le bruit de sa respiration ne m'aidait pas à me concentrer, bien au contraire. Je ne pouvais m'empêcher de lever les yeux de mon manuel de potions pour le regarder. Son torse se soulevait légèrement, au rythme de ses inspirations.

Keith était beau, vraiment beau. Je m'en étais rendue compte déjà bien avant, mais là, je ne pouvais plus m'empêcher de me le répéter. Ce n'était pas juste qu'une constatation, je sentais que j'avais besoin de… plus. Alors, j'abandonnais ma leçon pour me lever et me rapprocher de lui. J'écartais doucement une mèche de son front, avant de me pencher pour l'embrasser doucement. Je n'étais pas vraiment sûre de savoir ce que je faisais, je n'étais pas vraiment sûre de réellement réfléchir, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Sauf que quand je me redressais, les mains sur le matelas, je croisais le regard de Keith.

« Oh… Désolée. Je t'ai réveillé…? » Quelle idiote, pourquoi j'avais fait ça ? « Désolée, je ne voulais vraiment pas, je ferais meux d'aller m'acheter une boisson le temps que tu te rendormes… » Je n'avais aucune envie de le mettre en colère à cause de mon geste déplacé. Alors que je tournais les talons pour partir de la chambre, comme je l'avais dis, je sentis Keith m'attraper par le poignet. Je sursautais, avant de me rappeler qu'il n'était pas Lucas. Et il n'y avait que de la douceur dans sa manière de me tenir. Je me retournais une seconde fois, pour le regarder, en rougissant. Encore une fois. Comme à chaque fois que cette chose se réveillait entre nous. Je finis par m'asseoir sur le bord du matelas. « Comment tu te sens, aujourd'hui ? »
:copyright:️ Justayne

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I don't want to, but I love you

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Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le mardi 25 décembre 2001. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, a fait sa rentrée en 4ème rentrée à l'UMS. Il étudie le Quidditch et compte bien terminer avec brio ses études pour entrer dans une grande équipe. Mais ces derniers temps, beaucoup de choses se bousculent dans sa tête. Sa relation avec Dae-Hyun s'est assez mal terminée et son meilleur ami, Keith, fait de plus en plus de conneries. Quant à sa petite sœur chérie, Oscar apprend qu'elle lui cache de plus en plus de choses, notamment qu'elle sort avec un certain Lucas ...

You hold the heart I'm missing,
careless I lie comatose
De toute évidence, Keith avait constaté qu’Oscar agissait différemment. C’était ce qui rendait les choses encore plus compliquées dans l’esprit d’Oscar. Peut-être que cette journée allait voir se terminer une amitié vieille de plus de 10 ans ? Peut-être que c’était ainsi que ça devait se terminer ? Oscar remplirait son rôle de tuteur jusqu’à ce que Keith décide de s’émanciper de sa tutelle. Et ce serait terminé.

Oscar avait toujours considéré qu’il avait accueilli Keith comme un membre de la famille. Il lui avait fait découvrir tout le monde des sorciers et l’avait aidé à chaque fois qu’il chutait. Pas un instant, en réalité, il avait imaginé que Keith pourrait partir. Que tout pourrait s’arrêter. Et surtout, il n’avait pas pris conscience à quel point Keith avait eu un impact sur sa vie.

Keith Adams. Ce garçon né-moldu, au langage trop cru et aux manières qui laissaient à désirer. Ce garçon secret qui avait pourtant scellé une amitié incroyable avec Oscar. Ce garçon qui l’avait défendu dès lors que c’était nécessaire. Ce garçon qui savait faire la fête mieux que personne. Ce garçon qui avait été son camarade de classe, son confident, son soutien, son meilleur ami. Ce garçon avec qui il partageait des souvenirs gravés sur photos dans un livre caché.

Keith Adams était une personne qui avait su marquer la vie d’Oscarius Swan. Et il pouvait affirmer sans problème qu’il ne regrettait rien de son amitié avec lui. C’était pour cela que les mots qu’il avait prononcés ce soir-là avaient un goût encore plus amère. Il avait rejeté tous les mauvais côtés de Keith au visage alors qu’il avait sous-estimé l’impact bénéfique qu’il avait eu sur sa vie. Keith Adams était son meilleur ami depuis plus de dix ans et ce jour-ci, Oscar craignait de perdre son amitié à jamais. Pourtant, il se devait d’être honnête. Même si …

« Oscar. J’me souviens pas. »

Keith s’était raclé la gorge, tandis que son regard se baladait un peu partout dans la chambre d’hôpital comme voulant tout faire pour éviter de croiser son regard.

« En fait. J’ai oublié la semaine d’avant, à peu près. C’est l’infirmière qui a compris, parce je pensais qu’on était le 11 ou le 12, tu vois ? »
« Tu … as oublié ? » balbutia Oscar.

C’était pire que ce qu’il avait cru. Oscar baissa la tête sur ses mains, déglutissant amèrement. Keith avait été tellement sous substances qu’il en avait oublié plusieurs jours. Et Oscar ne l’avait même pas remarqué. Il serra les poings.

« Mais en vrai, c’est pas plus mal, nan, hein ? »

Oscar releva la tête vers Keith, une grimace sur le visage.

« Tu t’prends la tête pour rien. Les mecs, ça s’disputent tout le temps, ok ? Et pis c’est pas toi qui m’a pété un truc, hein. »
« Keith … » commença-t-il, mal à l’aise.

Bon sang, il ne comprenait vraiment pas ce qu’il voulait lui dire ?

« Keith, tu ne comprends pas. Ce que j’ai dit, ce que j’ai fait. J’aimerais que tu … »

Que tu t’en souviennes ? Mais pour quoi faire ? N’avait-il pas pensé justement qu’il regrettait ce qu’il avait dit à Keith ? Ce n’était pas la réalité de ce qu’il pensait pour lui. Rien.

« Moi, j’voulais te dire merci. » reprit Keith. « Parce t’as rien dit à mon père. »

Oscar tressaillit, les poings toujours serrés sur ses genoux.

« Je … c’est normal. » répondit-il finalement, esquissant un sourire.

Son père était un irresponsable de ce qu’il avait compris. Il avait compris beaucoup de choses avec les silences de Keith. Il n’avait sans doute pas la moitié de l’intuition féminine. Mais Oscar avait compris que des choses terribles s’étaient passées au sein de sa famille. C’était pour cette raison qu’il lui avait ouvert la sienne. Tout le monde méritait d’avoir une famille aimante autour de soi.

« Et aussi. C’est quoi en vrai que tu fais, comme tuteur ? Tu remplis mes papiers ? Parce que si c’est ça, vraiment, ça me dérange pas hein. »

Cette fois-ci, Oscar lâcha un rire et renifla. Keith et son innocence l’aurait un jour. Son innocence pour certaines choses, entendons-nous bien ! Parfois, il avait l’allure d’un gosse qui venait d’arriver dans notre monde pour la première fois. D’autres fois, il avait l’air d’avoir vécu plusieurs vies, avec des épreuves terribles qu’il avait dû surmonter seuls. Oscar aurait aimé qu’il lui en parle. Qu’il lui dise ce qu’il avait vécu. Mais Keith en était-il lui-même conscient ? Avait-il pu constater les différences et comprendre les comportements déviants qu’il y avait pu y avoir dans sa famille ? Avait-il cette faculté ?

« Ouais. Beaucoup de papiers. » répondit-il en s’efforçant de desserrer les poings.

Il sourit et leva les yeux au ciel.

« T’imagines même pas la quantité de paperasse que je viens de me prendre sur le dos. » dit-il en plaisantant. « D’habitude, je confiais ce job à Clemence au club. Mais là, va falloir que je m’y mette. Mais ça ira. Car … disons que ce ne sont pas les mêmes genres de papier. Je vais devoir veiller à ce que tu gères bien ton argent, notamment pour le loyer et pour tout ce qui t’appartient. »

Oscar commença à expliquer à Keith avec les mots les plus simples qu’il pouvait, afin que Keith saisisse bien la portée de ce qu’il allait faire. Cette tâche l’effrayait un peu. Devenir tuteur d’une personne majeure était un peu impressionnant, surtout que Keith avait été mis devant le fait accompli. Mais au final, Keith en était soulagé et cela permit à Oscar de se détendre un peu lui aussi.

« Il faut vraiment que tu combattes tes addictions, Keith. » dit-il, le regard devenu plus sérieux. « Je serai là pour t’aider, s’il le faut. N’hésites surtout pas. J’ai trop longtemps failli à mon devoir pour ça. »

Il hocha la tête comme pour essayer de convaincre son ami que c’était le meilleur choix possible.

« Et, tu sais, si tu le souhaites, on pourra aller dans une fête foraine, avec Olympe. » ajouta-t-il en lui lançant un clin d’œil. « On essaiera la Grande Roue et ce manège à sensations dont tu me parlais à Poudlard. »

Il sourit en levant les yeux au ciel. Keith lui avait parlé longtemps des manèges à sensations. Pour Oscar, ce serait une première.

« Mais après ta cure. Il faut que tu la fasses sérieusement. Ok ? Et après, tu pourras venir vivre chez moi si tu es d’accord. On en rediscutera. On fera ce qu’il y a de mieux pour toi. Ensemble. »

Oscar ne prendra plus de décisions sans le consulter. Mais il se doutait qu’il devrait être ferme à l’avenir avec Keith. Ne plus le laisser chez les parents notamment. Ses parents avaient assez à gérer et en avaient déjà fait assez pour Keith. Oscar était son tuteur désormais et ce serait à lui de le prendre en charge. Il aurait un peu de répit le temps de la cure de Keith. Mais ensuite, il devrait être un soutien indéfectible pour lui.

Il le lui devait bien.

@ Victoire

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Oscar Swan

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You hold the heart I'm missing, careless I lie comatoseMardi 18 - Mercredi 19 décembre 2001« Tu … as oublié ? » J’soupire, j’me sens un peu mieux de lui avoir dit. Maintenant, les choses allaient être un peu normales avec Oscar. ‘Fin, sauf que j’dois toujours lui cacher pour les regards que j’lance à Olympe… Bon, j’peux pas penser à tout à la fois, aussi. « Keith … » J’regarde Oscar, en me demandant pourquoi il a pas l’air aussi heureux qu’moi. Il devrait l’être, nan ? Ça règle tout, ce p’tit problème de mémoire. « Keith, tu ne comprends pas. Ce que j’ai dit, ce que j’ai fait. J’aimerais que tu … » Mais c’est moi qui l’arrête, pour une fois. Parce j’ai pas l’temps pour ce genre d’connerie. J’dois lui dire des trucs vraiment importants, moi. Et faut vraiment que j’demande ce qu’il va devoir foutre avec son nouveau boulot de tuteur. « Ouais. Beaucoup de papiers. » « Oh. » C’est si terrible que ça pour qu’il tire cette tronche ? « T’imagines même pas la quantité de paperasse que je viens de me prendre sur le dos. D’habitude, je confiais ce job à Clemence au club. Mais là, va falloir que je m’y mette. Mais ça ira. Car … disons que ce ne sont pas les mêmes genres de papier. Je vais devoir veiller à ce que tu gères bien ton argent, notamment pour le loyer et pour tout ce qui t’appartient. » « Merde. » Mais j’rigole comme même, j’me sens un peu plus léger. Parce c’est pas moi qui m’en occupe, quoi.

« Il faut vraiment que tu combattes tes addictions, Keith. » J’rigole un peu moins d’un coup. « Je serai là pour t’aider, s’il le faut. N’hésites surtout pas. J’ai trop longtemps failli à mon devoir pour ça. » « Mmh. » En vrai, ils me filent des médocs pour ça, nan ? Oscar il aura pas trop besoin de s’occuper de ça, nan ? Et puis, j’sais pas trop si j’ai envie de parler de ça… C’est passé, quoi. « Et, tu sais, si tu le souhaites, on pourra aller dans une fête foraine, avec Olympe. » « La fête foraine ? » Alors qu’en vrai, j’ai juste envie de crier : « Avec Olympe ? » Fête foraine avec Olympe. J’sais pas, ça va bien dans ma tête. C’est comme si c’était logique. Sauf que j’vois pas Oscar dans l’tableau. « On essaiera la Grande Roue et ce manège à sensations dont tu me parlais à Poudlard. » Et surtout pas dans la Grande Roue. Mais avec Olympe… J’sais qu’on peut s’arranger pour que la Grande Roue, elle s’arrête quand t’es en haut. Assez longtemps pour faire certains bails avec Olympe. « Mais après ta cure. Il faut que tu la fasses sérieusement. Ok ? Et après, tu pourras venir vivre chez moi si tu es d’accord. On en rediscutera. On fera ce qu’il y a de mieux pour toi. Ensemble. » Franchement. Ça commence à faire un peu trop d’un coup pour moi. J’suis encore bloqué sur Olympe et la Grande Roue qui s’arrête. Mais j’fais oui d’la tête, mécaniquement et surtout parce j’ai pas envie d’me casser la tête. J’suis prêt à dire oui à tout si le genre de rêve qu’est dans ma tête, ça se réalise vraiment.

Mercredi 26 décembre 2001

J’ai encore un peu du mal à émerger l’matin, mais pas comme d’habitude. J’crois c’est les médocs, ceux qu’on m’donne pour dormir. Entre ça et la boîte avec la musique d’Olympe, j’ai jamais aussi bien pioncer. J’étais pas super super sûr de savoir comment l’prendre hier, mais j’ai décidé que j’pourrai essayé. Parce Olympe, aussi. J’arrête pas d’penser à elle, comme si y’avait son parfum dans mon rêve. Et ses cheveux. Et ses lèvres sur moi. Qui descendent vraiment. Y’a mes yeux qui papillonnent, et j’comprends que j’ai un peu halluciné. Juste un peu, parce Olympe est là, devant moi, toute seule et toute rouge. Donc elle m’a vraiment fait un truc. Même si j’ai encore les couvertures sur moi. « Oh… Désolée. Je t'ai réveillé…? » « Ouais. » J’souris. Si elle savait, sérieux… « Désolée, je ne voulais vraiment pas, je ferais meux d'aller m'acheter une boisson le temps que tu te rendormes… » J’réfléchis pas en lui prenant le bras. J’veux juste qu’elle reste, quoi. « Nan, pars pas. J’aime bien. » J’sais pas si c’est le truc à lui dire. Mais c’est vrai, aussi, j’aime la voir m’regarder. « Comment tu te sens, aujourd'hui ? » « Ça va. » J’me redresse un peu dans l’lit, avant de tirer un tout p’tit peu pour qu’elle s’rapproche. « J’veux qu’on continue à s’embrasser, ok ? » Et si ça pouvait durer toute la journée, c’était tant mieux.
:copyright:️ Justayne

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I wanna make your heartbeat run like rollercoasters

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