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Karoline Barjow
Contexte
Dans le passé - Poudlard fin juin 1988 - Karoline est une sorcière de 17 ans. Elle est la fille de Mr Barjow, propriétaire de la boutique Barjow et Beurk. Karoline est en 7ème année à Poudlard, dans la maison Poufsouffle. Elle vient de passer ses Aspic et elle profite de la dernière journée sans cours à Poudlard avec ses copines. En septembre elle rentre à l'UMS pour suivre des études dans le département de magie avancée, cursus protection magique. Elle veut devenir Oubliator.

Des cicatrices de gloire sur notre peau
Je suis assise dehors à profiter du beau temps et de la belle vue. Et je ne parle pas du lac mais de Calvin Scott. Non mais regardez-le, ce sourire, cette prestance, il fait craquer un bon nombre de filles ici à Poudlard, moi la première. Je suis surprise qu'il n'est jamais rien tenté avec moi, mais un petit Botruc me dit que c'est la faute de mon frère. Même s'il n'est plus à Poudlard depuis quelques années, Scott n'a jamais rien entrepris avec moi, j'ai eu pourtant l'impression qu'il en aurait bien eu envie, vu tous les regards en coin qu'il me lance, mais rien, nada. C'est vraiment décevant, je pensais qu'il avait plus de cran vu toutes les rumeurs sur ses frères et sœurs.

Ah et bien quand on parle du loup, le voici qui me regarde. Hors de question que je baisse les yeux, c'est ce que tout le monde fait en présence d'un Scott, il s'écrase, il baisse le regard. Mais moi il peut toujours courir. Je pose sagement mon livre sur mes genoux et maintien son regard. Que le duel commence ! Jeu de séduction ? d'intimidation ? Bien qu'assise, je me tiens droite et lui lance même un petit sourire. Le sien est discret, mais il est là. Bon sang qu'il est trop beau, il faut que je tente quelque chose, c'est la fin de l'année, notre dernier jour à Poudlard, on a passé nos ASPIC, on ne se reverra peut-être plus l'année prochaine à l'UMS. Je me lève alors tout en continuant à le regarder et lui fait signe de la tête de me suivre.

"K ? K qu'est-ce que tu fous ?" me demandent alors mes copines
- Je vais à la volière, j'ai besoin d'écrire un truc à mon frère, pour mon retour à la maison, ne m'attendez pas je vous rejoins pour manger."

Je n'attends aucune réponse de leur part quand je vois que Scott mord à mon hameçon, il se lève aussi. Je me dirige d'un pas plutôt soutenu en direction donc de la tour. A cette heure ci il n'y a jamais personne et encore plus à la fin de l'année, demain on sera dans nos familles, donc personne n'écrit un dernier courrier comme je l'ai prétendu à mes copines. Je monte les marches et mon cœur frappe fort dans ma poitrine. J'ignore ce que je vais vraiment faire, si il me suit vraiment. Qu'est-ce que je vais lui dire ? Je n'ai pas vraiment le temps de réfléchir plus longtemps quand j'entends des pas sur les marches en pierre. Mon cœur s'accélère encore, je suis complètement dingue, comment va-t-il interprété ça ? Je le vois alors, il est imposant, même à 17 ans, il prend tout l'espace, vide l'air de la pièce. Non mais il est trop beau je craque. On se regarde un instant.

"- Salut Scott."

Il s'approche d'un pas lent et sûr vers moi.

"- Je ne savais pas si tu allais venir."

Encore un peu plus, bon sang c'est tellement grisant, tellement excitant, qu'est-ce que je fabrique ? Et avec un Scott en plus, cette famille est douteuse, flippante, mon frère m'a avertie à de nombreuses reprises, il m'a fait des sermons, des leçons et pourtant je suis toujours comme un papillon à me brûler les ailes. Bon ! inutile de tourner autour du pot.

"- Je sais que mon frère t'a parlé, mais tu vois, il n'est pas là"

Je lève mes deux mains en l'air faisant l’innocente et tourne la tête pour regarder le haut de la tour. Et il n'y a personne d'autre.

"- Je suis presque un peu déçue, je pensais que les Scott avaient plus d'audace et de courage, mais rien d'étonnant pour un Serpentard finalement..."

Karoline tu vas trop loin. Je ne peux pas m'empêcher de le provoquer, c'est bien trop amusant. Je ne vais pas aller loin dans la vie avec de tels comportements suicidaires. Mais regardez moi ses yeux marrons, ses cheveux si soyeux, ce regard si pénétrant, il est aussi séduisant que terrifiant. Cette fois c'est moi qui fait un pas de plus. Ma poitrine se soulève de plus en plus et agrandi au fur et à mesure le décolleté que je porte, un joli débardeur en dentelle blanc. Bientôt la pointe de nos pieds se touchent et on ne se quitte pas du regard. Foutue pour foutue, je prends les devant et agrippe l'arrière de sa tête pour l'embrasser. Pas le genre de baiser innocent, le baiser torride, foudroyant.

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On s'embrasse comme si on venait tous les deux de sortir d'Azkaban. Ce baiser suinte de toute notre retenue et frustration depuis 7 ans. Et l'évidence nous frappe, tous les deux on s'est désiré bien trop longtemps sans jamais sauter le pas. Et on ne se l'explique pas. J'ai l'impression d'avoir la fièvre et la température sous les toits de la volière est suffoquant et n'aide pas, je le sens me soulever sous les fesses pour m'assoir sur une caisse. Si d'ordinaire j'aurai hurlé d'être sur de la merde de hibou, là je n'y pense pas une seconde.

Notre baiser dure et je sens ses mains tirer sur le bas de mon débardeur pour le défaire de mon short en jean, ses doigts glissent sur ma peau, relevant un peu plus le haut et se glissent dans mon dos. J'en fais autant avec sa chemise que je sors de son pantalon. Ça va aller loin et je ne voyais pas faire ça ici dans ce lieu aussi dégoutant. Je panique un peu quand je le sens défaire le bouton de mon short.

"- K ? Karo t'es là ? On est venu te dire que les professeurs nous ont autorisé à aller au Pré-au-lard exceptionnellement aujourd'hui, du coup avec Lise on s'est dit qu'on pouvait y manger. K ?"

Je crois que je n'ai jamais été aussi vite refroidi de toute ma vie. Calvin et moi on se détache et se reboutonne à la vitesse de l'éclair, je suis méga gênée mais aussi méga excitée par cette expérience. Je maudits mes copines même si je ne sais pas si j'aurai pu aller aussi loin avec lui. Mon cœur bat encore la chamade et je suis probablement rouge tomate, je sens alors la main de Calvin effleurer ma joue comme si il s'en amusait. Crétin ! Pourtant je ne perds pas mon sourire, on se regarde de manière complice en se rhabillant. Je me dépêche avant que mes copines débarquent, je passe une main dans mes cheveux pour les recoiffer et tapote mes fesses pour d'éventuelle traces de crottes, eurk. Avant de sortir je me retourne vers lui.

"- C'était pas trop mal Scott, mais peut-être que je m'attendais à mieux ! Passe de bonnes vacances !"

OH MON DIEU j'y crois pas, c'était divin, j'en reviens pas. Il embrasse comme un Dieu, quand je vais dire ça aux copines. Je dévale les escaliers avant qu'elles ne finissent par les gravir, laissant Calvin seul dans la tour.

@ Victoire

Dernière édition par Karoline Barjow le Lun 4 Sep - 15:47, édité 1 fois

ϟ ϟ ϟ



"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
on a besoin de trois fois rien pour être sauvé"

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Des cicatrices de gloire sur notre peau


Dans le passé - Poudlard fin juin 1988


Les examens sont terminés, je devrais sans doute être stressé pour mon avenir, mais ce n'est pas vraiment le cas. Après tout, je me suis donné les moyens de mes ambitions en travaillant régulièrement, il n'y a aucune raison que je ne réussisse pas. Je suis plutôt intelligent, et j'ai une très grande confiance en mes capacités. Quand je vois toute cette effervescence, je me sens bien loin de mes camarades. Je suis avec mon groupe d'amis, faute d'un meilleur terme. Je dirais plutôt relation amicale, mais je ne vais pas m'attarder sur ces questions sémantiques, cela n'a pas d'intérêt. Pour être franc, je crois qu'aucun d'entre eux ne m'arrive à la cheville. Je suis plus charismatique, travailleur et ambitieux que la plupart. Cela peut paraitre un peu prétentieux, mais c'est une réalité.

Je plais aussi à la gente féminine et j'utilise cet aptitude afin de parfaire mon tableau de chasse. Je regrette seulement de ne pas avoir pu y ajouter Karoline Barjow, une belle blonde au caractère bien trempé. Son frère a décidé que je ne devais pas jeter mon dévolu sur elle, par respect pour leur famille j'y ai consenti. Parce que gâcher une potentielle relation bénéfique pour mon futur quel qu'il soit n'est pas dans mes projets immédiat. Une amourette avec une fille ne mérite pas de sacrifier une potentielle relation d'affaire. Non pas que je sache à quoi cela pourrait m'aider là tout de suite, mais les Barjow sont une famille respectable. Et je ne tiens pas à me les mettre à dos, surtout avec un gars aussi caractériel.

Cependant, malgré mes bonnes résolutions... mes yeux ont toujours tendance à trainer sur la silhouette de la jeune femme. Elle est belle, vraiment mon genre. Et fougueuse avec une grande gueule, certes. Mais ce côté là me plait beaucoup. Nos regards se croisent, c'est une des rares à le soutenir d'ailleurs. Ils ont tous une certaine appréhension envers les Scott. Notre famille n'est pas connue pour rien après tout. Regardez là ! Avec son petit sourire provocateur. Un fin sourire m'échappe. Je ne sais pas si c'est l'adolescence ou autre, mais je sens bien qu'il ne me faut pas grand chose pour céder. Et d'ailleurs, quand elle me fait un signe de tête pour la rejoindre... Je n'ai pas le temps d'hésiter.

"Calvin ?" Me demande Erin quand je me lève, une fille de mon année avec qui j'ai déjà eut quelques écarts de conduite diront nous. Elle est un peu trop collante à mon goût, mais j'aime bien son esprit. "Oui, Erin ?" Je demande le visage impassible avec un haussement de sourcil. Je sais qu'elle comprends qu'elle franchie une limite, quand je vois son visage se figer avant qu'elle me fasse un sourire contrit. Pour autant aucun mot n'a été échangé, elle baisse la tête. "Tu pars ?" Son attitude m'agace un peu je dois l'avouer. J'entends la question qu'elle ne pose pas. A savoir où je vais, la question résonne aussi clairement que si elle l'avait prononcée. "J'ai quelque chose à faire, je vous retrouve plus tard." C'est tellement courant pour moi de disparaitre comme ça sans en expliquer la raison que le groupe accepte sans broncher. J'ignore complètement la question non prononcée d'Erin comme souvent. Je n'ai pas à répondre à ses interrogations, ça ne la regarde pas. Même-ci, je peux sentir son regard sur ma nuque quand je leur fausse compagnie.

Me voilà à suivre Karoline, j'envoie au diable tout mes principes. Ma frustration est bien plus importante que ce que j'aurais pensé. Plusieurs années à se retenir pour quoi au final ? Céder ? Je dois bien avouer que sur le moment je m'en fiche comme de ma dernière chaussette. On se retrouve seuls à la volière, je dois paraître calme et sûr de moi comme souvent. Pour autant c'est assez éloigné de ce que je ressens vraiment. C'est même plutôt le contraire, mais je ne vais certainement pas montrer le tumulte intérieur que je peux éprouver. Plutôt mourir.

"- Salut Scott." Je penche légèrement la tête sur le côté, la regardant comme-ci elle était un petit animal effrayé.  "Karoline." J'ai sans doute plus soufflé son prénom de manière tendancieuse qu'autre chose. Ma voix est assez rauque et c'est en partie volontaire, je suis assez bon pour lire les autres après tout et elle a l'air tout aussi exaltée par la situation que moi. "- Je ne savais pas si tu allais venir." J'hausse un sourcil, toujours cette insolence dans son ton. "C'est pourtant toi qui m'a provoqué..." Je lui fait obligeamment remarqué. Quand elle évoque son frère, je me demande pourquoi je suis là. Je veux dire, j'ai fait tellement d'efforts pour l'éviter, pourquoi maintenant ? Peut-être parce qu'il y a très peu de chance qu'on se recroise après Poudlard.

"- Je suis presque un peu déçue, je pensais que les Scott avaient plus d'audace et de courage, mais rien d'étonnant pour un Serpentard finalement..." Je serais presque tenté de rire si la tension entre nous n'était pas si forte. Mais c'est presque comme-ci je pouvais sentir l'électricité parcourir l'espace entre nous. "Provocatrice, comme toujours... As-tu pensé que c'est peut-être simplement que tu n'en vailles pas la peine ? " J'hausse un sourcil moqueur, je sais qu'à cet instant mon regard dément mes paroles. Elle doit pouvoir y lire la convoitise et le désir. Ceci dit, je n'essaie pas de m'en cacher. Je voulais juste la provoquer à mon tour.

Les choses dérapent finalement, mais ce n'est pas moi qui ait commencé, c'est ma manière tordue de respecter ma parole. C'est ce que j'ai dis à son frère. Je ne peux pas être tenu responsable des actions de Karoline, si elle le souhaite, se sera sa décision. La tension de ses dernières années se fait sentir dans le baiser ardent que nous échangeons. J'avoue que je ne me souviens même plus où nous sommes, mon corps agit de lui même et je perds mon flegme habituel. Mon corps tout entier est en feu, un désir brûlant me consume, nous consume. J'ai besoin de toucher sa peau chaude directement avec mes doigts, je me faufile sous son débardeur caressant sa peau nue avec gourmandise. J'en ai même oublié le lieu à vrai dire, dans mon état, normal je ne ferais rien de ce genre dans d'endroit. D'une main experte je déboutonne son short, je sens tout de même une légère hésitation de la part de la jolie blonde.

Une voix nous sort de notre transe. A toute vitesse on se rhabille et réarrange notre tenue. Je sens la déception parcourir mes veines. J'aurais bien juré, mais je suis bien en peine de reprendre un souffle normal. J'utilise l'occlumancie afin de reprendre le contrôle de mon corps et de mes émotions. Et c'est vraiment le bazar. Mes yeux ne quittent pas Karoline, quel dommage vraiment. Elle a une belle teinte écrevisse, pour ma part je pense avoir repris une couleur normale. Et puis bon, ce n'est pas comme-ci je n'avais pas déjà eut d'aventure malgré mon âge. Ma main lui effleure la joue, c'est agréable de la voir aussi rouge. Mon expression est neutre, mais ça m'amuse beaucoup de la voir aussi ébouriffé pour pas grand chose.

"- C'était pas trop mal Scott, mais peut-être que je m'attendais à mieux ! Passe de bonnes vacances !" Je suis soufflé par tant d'audace et de mauvaise fois. Tellement qu'un rire bref m'échappe. Elle s'est sauvé trop rapidement pour que je lui réponde. Un sourire reste sur mon visage avant que je secoue la tête pour retrouver mes camarades. Je pense que ce moment restera gravé en moi pendant des années.


Dans le passé - Juillet 1999


Voilà déjà quelques mois que Barjow & Beurk est devenu Barjow & Scott. J'ai vraiment travaillé très dur afin de convaincre monsieur Barjow. Qu'un petit jeune, un Scott qui plus est débarque du jour au lendemain dans le but de s'associer avec lui... Il avait été méfiant, et ce à juste titre. Et je félicite vraiment l'homme pour sa prudence. Ceci étant, j'ai réussi à m'imposer et je suis plutôt heureux de ce qu'on est en train de faire de la boutique.

Je pense aussi que ma stature et mon allure aide notre commerce, malgré la réputation de ma famille... Ma belle gueule et mes manières attirent une clientèle plus féminine, contrairement au machisme ambiant, je suis bien conscient que c'est bien plus souvent une femme qu'un homme qui gère les cordons de la bourse. Je suis donc toujours parfaitement charmant, s'en est sans doute un peu agaçant. Mais qui peut m'en vouloir ? Je sais que je fascine un peu malgré moi, ma famille, mon apparence et mon charme magnétique ont tendance à attirer les gens à moi. La sonnette d'entrée résonne et me voilà déjà dans la surface de vente.

"Bonjour... Karoline." En voilà une surprise, depuis que je suis en affaire avec son père, je ne l'ai quasiment pas croisé. Je crois que c'est son frère qui a fait en sorte qu'on ne se côtoie pas. Il se mêle beaucoup de ce qui ne le regarde pas, il n'était d'ailleurs pas d'accord pour notre association. Une vraie épine dans mon pied si vous voulez mon avis. Je décide de l'appeler par son prénom, après tout je n'ai jamais été un adepte de l'utilisation des noms de famille. Et il y a trop de Barjow ici. "Tu es venue voir ton frère ou ton père ? Ton frère est chez un client je ne pense pas qu'il repasse par la boutique aujourd'hui. Ton père, lui, devrait revenir dans une dizaine de minutes, il est à Gringotts." Je précise décidant de garder une distance raisonnable, pour le coup je n'ai pas envie de faire capoter ma relation avec les Barjow. La boutique me tiens beaucoup trop à cœur. Je dois sans doute paraître assez froid, alors que je lui parle plutôt familièrement. Mais on a le même âge, elle est la fille de mon associé. Se serait encore plus bizarre de la traiter comme une cliente lambda.

La sonnette retentie de nouveau et une de nos clientes régulières rentre dans la boutique. Je m'excuse rapidement auprès de Karoline. "Madame Clark, ravi de vous revoir dans notre boutique. Qu'est ce qui vous amène aujourd'hui ?" Je lui demande un sourire aimable de commerçant et un brun charmeur. Mais ça, ça fait partie de mon personnage. Dans le commerce, il y a aussi une part de séduction. Même-ci je dois avouer que cette cliente est un peu trop tactile pour moi. Elle minaude beaucoup et surtout beaucoup trop âgé pour moi, on doit bien avoir vingt ans d'écart.

"Monsieur Scott, j'ai besoin de vos conseils avisés. Vous savez..." Et là elle commence à m'expliquer en long, en large et en travers ces petits tracas. Je jette un œil à Karoline qui n'a pas bougé. Elle va attendre son père, je suppose. Je décide de ne pas m'en soucier. "Je sais ce qu'il vous faut ! Suivez moi." Je guide donc Madame Clark devant notre vitrine d'amulettes. Contrairement à la croyance populaire nous ne faisons pas que du trafic d'objets de magie noire. En vérité, on retrouve pas mal d'objets de protection flirtant clairement avec la limite de la légalité mais d'autres tout à fait basique si je peux dire. "Vous voyez ce bijoux ? Il a été réalisé avec des poils de chimère, cela devrait être efficace pour repousser la plupart des créatures magiques. Beaucoup détestent l'odeur et la magie dégagée par cette espèce en particulier. " Je ne sais pas pourquoi elle en a réellement besoin d'ailleurs, et je ne veux pas le savoir. Je suis là pour répondre à une demande. "La pierre s'accorde vraiment bien avec votre teint, ce qui ne gâche rien." Je lui fait un petit sourire amusé, ses joues prennent une teinte rosé assez disgracieuse. Cela dit, je ne m'en soucis pas vraiment.

"Vous savez toujours comment parler aux dames Monsieur Scott. Très bien vous m'avez convaincu." Je récupère donc le fameux bijoux et on se dirige vers le comptoir pour passer au règlement. Je fais un tour dans l'arrière boutique pour récupérer sa commande de la semaine précédente. "N'oubliez pas de me dire ce que vous en avez pensé à votre prochain passage. Passez une bonne journée Madame Clark, au plaisir de revoir." Je lui tends son sac, ajouté de sa commande moins recommandable de la semaine passée. En même temps, du sang de vampire ce n'est pas courant comme demande. Et ça fait sans aucun doute partie des choses un peu trop border pour qu'on l'affiche au grand jour.

A peine a t'elle passé la porte que je pousse un léger soupir de soulagement. Merlin me préserve, j'ai réussi à esquiver tout ces gestes aujourd'hui. Ma petite victoire du jour, éviter qu'elle pose ses mains sur moi. Elle tente toujours de me toucher les bras ou de me serrer les mains.

"Tu souhaites attendre le retour de ton père dans l'arrière boutique ? Je peux te servir un thé si tu le souhaites. A moins que tu ais besoin de quelque chose ?" Je me souviens un peu tard que je ne suis pas seul, mais bon même de l'extérieur je suis sur qu'on peut voir à quel point Madame Clark est un peu trop collante. Mon regard se pose sur la blonde, toujours aussi belle. Ca fait vraiment longtemps que je n'ai pas pu réellement l'observer. Je ne sais pas vraiment si je dois engager la conversation ou non, je me sens un peu mal à l'aise. Je dois sans doute paraitre froid et guindé, mais bon ce n'est pas comme ci s'était très important.

(c)Lilith

ϟ ϟ ϟ


Rien n'est impossible si tu t'en donnes les moyens.

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Karoline Barjow
Contexte
Dans le passé - Juillet 1999 - Karoline est une sorcière de 28 ans. Elle est la fille de Mr Barjow, propriétaire de la boutique Barjow et Scott depuis quelques mois. Karoline est Oubliator au Ministère de la Magie depuis 5 ans maintenant.

Des cicatrices de gloire sur notre peau
Dans le passé - Juillet 1999

Je regarde le devant de la boutique familiale, bien heureuse que le nom Beurk ait enfin été remplacé, cela me fera tout de même toujours bizarre d'y voir le nom Scott. Alors comme ça mon père a décidé que cet associé faisait l'affaire ? Il a recalé un bon nombre de postulants. Un par un je les ai vu sortir de la boutique déçu de pas avoir leur patronyme sur le dessus de la porte, et cela depuis des années. Mais Calvin Sexy Scott a réussi à obtenir les grâces de mon père. Alors que je les aide régulièrement dans la boutique, notamment quand ils sont en déplacements, depuis que Scott a poussé les portes de la boutique, mon frère ne me demande plus aucun service, à croire qu'il cherche à m'éloigner de Scott, grossière erreur, c'est mal me connaitre. J'attendais précieusement que mon frère parte en rendez-vous d'affaire pour débarquer dans la boutique et rencontrer officiellement celui qui avait marqué mon esprit par son baiser parfait, et ce jour venait d'arriver.

"Bonjour... Karoline.
- Scott ! Quelle heureuse surprise !"

Faux, cela fait des jours que je regarde le planning pour tomber sur lui sans mon frère, mais doit-il le savoir ? Non. Je lui offre un joyeux sourire, ravie de cette rencontre. Je suis étonnée d'entendre mon prénom dans sa bouche, non pas qu'on personne ne l'a jamais fait avant, mais Calvin ne l'avait encore jamais prononcé.

"Tu es venue voir ton frère ou ton père ? Ton frère est chez un client je ne pense pas qu'il repasse par la boutique aujourd'hui. Ton père, lui, devrait revenir dans une dizaine de minutes, il est à Gringotts."

Tout ça je le sais déjà, mais je hoche la tête faisant mine d'être passablement déçue.

"Merci pour l'information !"

Alors que je souhaite lui demander quelque chose, la sonnette retentis déjà, arf, il s'excuse allant vers la cliente. Les affaires obligent, ce que je comprends. Je m'éloigne pour regarder Scott renseigner Mme Clark, je déteste cette cliente, elle a quelque chose de vicieux et je la vois faire avec mon frère, on dirait une sangsue, elle touche et tripote tout le temps, ravie qu'elle ne soit comme ça qu'avec les hommes de la boutique. Bonne chance Scott. Je profite de tout le temps que j'ai pour observer le jeune patron en action. Plus de dix ans sont passés depuis notre seule et unique baiser, est-ce qu'il s'en souvient encore ? J'en doute, il a du avoir tellement de conquêtes depuis, j'en étais l'une des nombreuses et insignifiantes. Je perçois le regard de Calvin sur moi, et un sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Intéressant, très intéressant, comment va-t-il s'en sortir ? Je croise les bras et m'installe pour les regarder, tout en restant discrète et me faisant silencieuse. J'ai bien fais de venir, je m'amuse comme une petite folle. Calvin Sexy Scott le séducteur de ses dames. Toujours aussi charmant, comme dans mes souvenirs. Une fois la cliente dehors, il s'intéresse à nouveau à moi.

"Tu souhaites attendre le retour de ton père dans l'arrière boutique ? Je peux te servir un thé si tu le souhaites. A moins que tu ais besoin de quelque chose ?"
- Un thé c'est très bien, merci. Vous m'avez convaincu, vous savez toujours comment parler aux dames Monsieur Scott."

Je reprends mot pour mot la phrase de Mme Clark quelques minutes avant et éclate de rire devant l’œillade que me fait Calvin.

"Non mais vraiment, c'est remarquable Scott, mon frère n'arrive jamais à éviter son toucher répugnant et gênant. Alors je suis admirative."

Je lâche un rire sincère. Il s'en est bien tiré, mon père à bien choisi pour sa boutique, je saurai le lui dire. Calvin a l'air quelque peu crispé en ma présence. C'est adorable. Est-ce vraiment moi ? Est-ce que mon frère a encore fait pression sur lui ? Mais comme je suis une enfant capricieuse, ce qu'on essaye de me retirer, je veux l'obtenir à tout prix.

"Détend toi, je ne suis ni mon père, ni mon frère. D'ailleurs ils ne sont pas là. Tu n'as pas oublié j'espère, qu'avec moi on peut se détendre."

Et hop, une petite référence au passé. Je passe derrière lui alors qu'il prépare le thé, et je me permets de mettre mes mains sur ses épaules, et faire mine de les lui masser délicatement mais fermement.

"Tu es si tendu. Ton nom est sur la boutique maintenant, d'ailleurs j'adore la calligraphie que tu as utilisé pour reformer la plaque."

C'est tellement étrange depuis les années que l'autre tombait en ruine. Je lâche ses épaules pour venir m'assoir sur le tabouret haut de l'arrière boutique, devant la table d'appoint. Je le regarder tout apporter sur la table devant nous.

"Je veux tout savoir Scott, tout depuis la dernière fois en haut de la tour."

Ce qu'il est devenu. Alors que je bois mon thé, parfaitement servi, j'apprends alors sur son cursus, son double cursus et son CV après les études. C'est un homme brillant, brillant et terrible craquant, je le savais déjà à Poudlard, mais il a bien réussi, et je suis fière qu'un tel homme soit à la tête de cette boutique avec mon père. Elle est entre de bonne main. Il me retourne la question.

"Moi je travaille au Ministère de la Magie, comme Oubliator, c'est plutôt une corde intéressant qu'est l'arc de cette entreprise. Au besoin, n'hésite pas à faire appel à mes services, maintenant que tu fais partie de la famille Barjow et Beurk."

Oui, je sous entends clairement que j'ai déjà eu recours à des Oubliettes pour le bien de l'entreprise. Scott doit le savoir, si mon père a choisi de lui faire confiance pour sa boutique, je le dois aussi. Mes talents peuvent être utile, et je ne voudrai pas qu'il se retrouve en mauvaise posture avec un client trop curieux, mal intentionné ou malhonnête. Je veux aussi qu'il sache que je ne suis pas seulement une potiche dans cette entreprise, même si mon nom n'est pas dans la listes des employés, je fais partie des affaires, le plus discrètement possible on s'entend. Pour la deuxièmement fois depuis que je suis là, résonne la sonnette sonnant le retour de mon père de Gringott. Je me lève et me penche vers Scott, je dépose alors un tendre baiser entre ses lèvres et sa pommette. Le déstabilisant au passage.

"Merci pour le thé, je dois y aller !"

Je sors de l'arrière boutique, salut mon père brièvement et quitte Barjow et Scott sans rien demander et sans rien prendre non plus. Montrant ainsi au jeune homme d'affaire que j'étais possiblement venu dans le seul but de le rencontrer seul.

Passé - Septembre 2000

Je viens de fêter mes 29 ans depuis quelques jours, je porte le ravissant collier que m'a offert Scott. Lui et moi on joue à un jeu dangereux depuis plusieurs mois. Le jeu de fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. Et ce jeu est terriblement excitant. J'aime savoir que je lui plais, et j'aime lui faire entendre que je suis raide dingue que lui. A chaque fois qu'on se croise, notre tension sexuelle est à son comble. Il y a eu un autre baiser torride, et une nouvelle fois nous avons failli, sur son bureau, dans le manoir Scott lors d'une réception, mais nous avons été dérangé par un de ses frères. Cela m'a replongé des années en arrière, à la volière à Poudlard. Sauf que maintenant, je croise Scott régulièrement, et depuis, je ne pense qu'à une chose, ses lèvres, ses mains, sa peau brûlante sur la mienne. C'est de plus en plus difficile de résister et de continuer ce jeu tacite entre nous.

Alors que j'arrive la première à la boutique ce matin, pour récupérer un colis pour un collègue, avant de partir au boulot, je découvre avec horreur que la vitrine est brisée. Je marche d'ailleurs sur le verre. Tout l'intérieur a été vandalisé. Mon cœur s'accélère, mon angoisse grandit, je rentre par la baie vitrée plutôt que par la porte. Je découvre avec effroi l'étendu des dégâts. NON ! NON ce n'est pas possible. Je cours un peu partout dans la boutique, les mains tremblantes, le cœur manquant de sortir de ma poitrine, les larmes coulent immédiatement sur mes joues. Je panique, je panique instantanément. Qui à fait ça ? Je cours vers l'arrière boutique, heureusement notre coffre d’appoint n'a pas été forcé, rien d'étonnant, Calvin c'était chargé d'engager un Briseur de sort. Même si l'essentiel de nos ressources et produits rares sont à l’abri à Gringott, voir la boutique de mon enfance ravagé sous mes yeux me met dans un état pitoyable. Je tombe au sol, m'écorchant genou et main avec des bouts de fioles et de bocaux brisés. Je pleure, je pleure toutes les larmes de mon corps quand j’entends une voix retentir au loin. La terreur s'empare de moi, avant que je reconnaisse la voix.

Calvin déboule dans l’arrière boutique et s'inquiète immédiatement de me voir dans cet état par terre au milieu des débris. J'imagine ce qu'il se dit en voyant mes genoux et mes mains en sang. Je tente de le rassurer, de lui dire que je vais bien, que je n'ai rien, mais mes sanglots m'en empêchent. Il me prend alors dans ses bras et m'installe sur un tabouret avant de regarder lui même mes plaies. Mes lèvres tremblent quand j'essaye de lui parler. Je regarde tout autour de moi, les papiers ont été retourné, tout est abimé et je pleure de plus belle. Alors qu'il s'éloigne de moi, sans doute pour prévenir mon père et mon frère, je hurle.

"RESTE ! Ne, ne me laisse pas !"

Il est étonné de m'entendre dire ça. Mais je me sens en sécurité avec lui et j'ai bien trop la trouille de rester seule. Et si les voleurs revenaient ? Alors que je ne m'y attends pas, il me tend doucement sa main, et je me dirige dans ses bras en une fraction de seconde, d'une main il me rassure et de l'autre il fait ce qu'il a à faire. Je suis tel un boulet à sa jambe, mais il ne se plaint pas de ma présence. Je le suis dans la boutique, incapable de le lâcher, chaque pas qu'il fait je le fais, coller au creux de ses bras. Je ne ressemble à rien, mon maquillage a coulé, mes cheveux sont défaits. Calvin a l'air de faire une sorte d'inventaire, alors que je ne bouge pas de contre son torse, je respire son odeur et réalise que c'est quelque chose qui m'apaise. J'ai toujours été attiré par la noirceur de son personnage, pas parce que j'aime cela, mais parce que j'ai l'impression que personne ne peut attaquer le mal, et de ce fait, personne ne peut m'atteindre, et ici, pour la première fois, je réalise que je veux Calvin dans ma vie, que j'ai besoin de Calvin, et je ne veux plus le repousser, mais voudra-t-il de moi à présent ? Maintenant que c'est à mon tour de le "suivre".

Quand mon frère débarque à la boutique - je me doutais bien que Calvin l'avait prévenu - il me voit dans les bras de Scott, et pour la première fois, je ne me cache pas ou je ne pars pas discrètement par une porte dérobé. Je reste là, contre son torse, un de ses bras barrant mon dos pour me contenir. Je ne vois pas le regard de mon frère, mais j'imagine que Mike (ptrdr il a enfin un prénom les filles) est furieux, bien plus que de voir la boutique dévastée.


@ Victoire

Dernière édition par Karoline Barjow le Lun 4 Sep - 15:47, édité 1 fois

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"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
on a besoin de trois fois rien pour être sauvé"

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Des cicatrices de gloire sur notre peau


Dans le passé - Juillet 1999


Il y a des choses qui ne changent pas dans la vie, qui semblent immuable. Et si Karoline a changé indubitablement, sur le fond elle reste la même gamine intrépide attirée comme un papillon sur une flamme. Son emphase à ma salutation pour le moins assez creuse est assez représentative. D'ailleurs, je ne peux empêcher un sourcil de se lever, légèrement interrogatif. Une surprise... J'en doute, je veux dire par là que je tiens la boutique avec son père et son frère depuis plusieurs semaines. Ce qui étonnant en revanche c'est que nous n'ayons jamais été seuls tout les deux.

Enfin étonnant... Je pense surtout que comme à l'époque Mike n'est pas étranger à la situation. Bien qu'il n'ai pas été question d'avertissement clair cette fois, à Poudlard j'avais accédé à sa demande. Si je me souviens bien c'était à cause ou grâce à mon propre père. Parce qu'entre nous, j'aurais indubitablement adoré ajouter Karoline à la liste de mes conquêtes.

L'interlude avec cette horrible Madame Clark passé, je propose un thé à Karoline. Qui bien évidemment ne peut s'empêcher une remarque.

"Un thé c'est très bien, merci. Vous m'avez convaincu, vous savez toujours comment parler aux dames Monsieur Scott." Je lui jette un regard entre l'agacement et l'amusement. Agacé parce que cette phrase en appelle à un souvenir récent assez désagréable, mais c'est suffisamment bien trouvé pour que je me contente d'un regard désapprobateur. Karoline Barjow n'a pas beaucoup changé, toujours aussi insolente. Et c'est vraiment quelque chose que j'appréciais chez elle à Poudlard. Même-ci pour l'heure c'est à mes dépends, la plaisanterie est amusante malgré tout.

"Non mais vraiment, c'est remarquable Scott, mon frère n'arrive jamais à éviter son toucher répugnant et gênant. Alors je suis admirative." Son rire sincère me déride légèrement. Je ne peux pas nier ses paroles sur Madame Clark. Mike n'a pas autant de réparti que moi, et il s'est souvent retrouvé piégé par cette vielle sangsue. Ceci dit, je fais toujours comme-ci je n'avais rien vu. Petite vengeance personnelle, sans grande conséquence. Mike n'est pas dupe, mais et bien il le mérite. Il m'a mis bien assez de bâtons dans les roues, ceci étant je ne serais jamais désobligeant verbalement. Je tiens à garder une relation cordiale avec lui pour le bien de la boutique.

"Ton admiration me va droit au cœur. Ton frère est... moins habile à se défaire de ses serres." Mon ton laisse transparaitre une pointe d'ironie, que Karoline ne peut peut-être pas percevoir étant donné que je m'occupe du thé. Quand elle me demande de me dérider je fronce les sourcils. J'en aurais presque sursauté quand ses mains touchent mes épaules dans une ébauche de massage. Je me détends légèrement. Plus tendu que je ne le pensais, entre cette Clark et le jeu de la blonde c'est assez difficile de me détendre. D'une, parce que je ne sais pas vraiment sur quel pied dansé et de deux, parce que j'aimerai conserver une certaine distance avec la jeune femme dans mon dos. Pour tout un tas de raison, et aucune qui n'a à voir avec son frère.

"Tu es si tendu. Ton nom est sur la boutique maintenant, d'ailleurs j'adore la calligraphie que tu as utilisé pour reformer la plaque." C'est agréable à entendre et elle a raison d'ailleurs. Il fallait bien changer cette plaque usée par le temps et démodée. "Merci, je suis reconnaissant à ton père d'avoir suivi mes suggestions." Comme-ci je lui avait réellement laissé le choix. Je reste un Scott, mais ça je ne vais pas le dire aussi brutalement. L'essentiel c'est que Barjow père ai eut l'impression d'avoir eu son mot à dire. Elle lâche enfin mes épaules pour ce rassoir. Quand elle me demande ce que j'ai fait ses dernières années, je lui raconte mon parcours. Je sais de quoi elle parle en évoquant la tour, je n'aurais pas imaginé qu'elle repensait encore à ce moment volé. C'est assez amusant quand j'y pense. Je me vante sans doute un peu comme je le fais souvent, mais je suis très fier de mes réussites et de mes efforts. La fausse modestie très peu pour moi.

"Moi je travaille au Ministère de la Magie, comme Oubliator, c'est plutôt une corde intéressant qu'est l'arc de cette entreprise. Au besoin, n'hésite pas à faire appel à mes services, maintenant que tu fais partie de la famille Barjow et Beurk." Un sourire amusé m'échappe malgré moi. Voilà donc le secret de famille pour des affaires toujours propres. Une Oubliator prête à rendre service. C'est assez commode et je trouve ça même plutôt comique comme elle dépend du Ministère. "Je ne manquerais pas de m'en souvenir. C'était un choix de ta part ? Oubliator." Je précise face à son regard interrogateur. "Parce que c'est étonnamment utile pour le type de commerce que nous pratiquons ici." Mais ça elle doit le savoir, c'est juste que je me demandais si elle a choisi d'elle même. Quelque part cela ne m'étonnerais pas, elle n'a jamais apprécié être la cinquième roue du carrosse.

Et être utile à l'entreprise familiale, je suis certain que cela lui plait beaucoup. La sonnette retenti une nouvelle fois, sonnant le glas de notre conversation au demeurant assez agréable. Quel dommage qu'elle soit la fille de mon associé. Je me fais surprendre par son baiser sur la joue, mais trop proche de mes lèvres pour que ce soit innocent.

"Merci pour le thé, je dois y aller !" Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle s'est déjà sauvée. Un léger rire me traverse, oh la sale peste vraiment. Je me suis fais avoir, elle n'avait aucune intention de voir sa famille aujourd'hui. Toujours aussi sournoise. Un sourire clairement amusé sur les lèvres. Je ne suis pas sûr que ma résolution de me tenir à distance va résister à ses provocations.

Passé - Septembre 2000


Comme je l'avais soupçonné ma résolution n'aura pas fait long feu. Jouer avec le feu est bien trop grisant pour que je garde en tête cette barrière que je ne voulais pas franchir. Pourquoi d'ailleurs ? Même pour moi c'est assez confus aujourd'hui. L'excitation de voir Karoline en cachète n'est pas sans me rappeler cet interlude à Poudlard dans la volière. Bien que cela soit sans doute bien plus dangereux du fait que nous soyons adultes. Il est vrai que ces dernières années ont été un peu fade pour moi entre la guerre et les études, je n'avais pas beaucoup de temps à accorder à qui que ce soit.

J'ai eut des aventures, mais je ne me suis engagé dans aucune relation. Pas même une basée sur du sexe, il y a toujours quelqu'un qui fini par s'attacher et ce n'est pas moi. J'avais d'autres dragons à chasser que de de me préoccuper du cœur de qui que ce soit à cette époque. Je n'avais ni le temps, ni l'envie d'une relation suivie pour tout les impondérables que cela implique et le temps que cela mobilise. Cela peut paraître assez froid de parler ainsi d'une relation, mais c'est une réalité cela demande du temps. Ce dont je n'avais pas à l'époque nommé.

Tout ça pour dire que cela faisait des années que je ne m'étais pas amusé dans une relation de ce type. Il ne s'est d'ailleurs pas réellement passé grand chose pour le moment entre elle et moi. Juste des baisers enflammés et des actes manqués. Ma frustration monte crescendo cela va s'en dire, mais il a vraiment quelque chose d'amusant à souffler le chaud et le froid. Jouer avec le risque de se faire prendre sur le fait à tout moment est vraiment exaltant.

C'est une journée comme une autre aujourd'hui, comme à mon habitude je fais partie des premiers arrivés. Sauf que ce n'est pas une journée ordinaire. La devanture est saccagée. Je sens poindre en moi une rage féroce, qui a osé abimer ce qui m'appartiens ? J'entre par la porte évaluant les dégâts du regard, je boue de colère. Si je retrouve celui qui a fait ça, croyez bien qu'il va amèrement regretter d'avoir chatouiller de trop près la possession d'un Scott. Ce sont des sanglots qui me tirent de ma contemplation colérique.  

"Karoline ?" Je demande inquiet désormais. Je fais fis de mes précautions précédentes et débarque rapidement dans l'arrière boutique pour voir la blonde en larmes, les genoux en sang. J'accoure vers elle légèrement paniqué mais je garde mon sang-froid au moins en apparence. "Merlin que c'est il passé ? Tu vas bien ?" Je la prends dans mes bras et la transporte jusqu'au tabouret le plus proche afin de m'assurer qu'elle n'est pas blessée. Tout du moins en dehors de ses égratignures qui semblent récentes. Je soupire, rien de grave. Elle a dû se blesser dans la panique en arrivant ici. Je sens mon cœur se calmer elle va bien, par contre il faut que je prévienne les autres. Je me lève sauf que...

"RESTE ! Ne, ne me laisse pas !" J'hésite entre rester là et commencer à faire l'inventaire. J'envoie tout de même un message à Mike, inutile que le patriarche Barjow voit le désastre. L'inventaire reste tout de même urgent et je ne vais pas tenir en place. Je tends alors la main à Karoline et quand elle la prend je la tire contre moi. La tenant serré contre moi afin de la rassurer, elle a l'air vraiment terrifié et ça me fait mal au cœur de voir une femme de sa trempe dans cet état.

"Je suis là, ne t'inquiètes pas. Tout va bien, ce n'est que de la casse et du matériel." Je chuchote dans ses cheveux alors que j'avance entre les débris, commençant à faire l'inventaire de ce qui est légal et pourra rentrer dans l'assurance. D'un mouvement de baguette un parchemin et une plume commence à écrire sous ma voix. Au bout de quelques minutes, les sanglots se sont calmés. Je reste concentré sur ma tâche tout en maintenant fermement la blonde contre moi. Des pas interrompent soudainement mon inventaire.  

"Bonjour Mike, tu as pu prévenir ton père ? J'ai commencé a inventorier ce qui a été volé... Mais c'est étrange, on croirait plutôt que la personne qui est venu ici cherchait quelque chose..." Je fais pars de mes hypothèses sans tenir compte du regard désapprobateur de l'homme face au tableau que nous présentons avec sa sœur. "Karoline est arrivée la première sur les lieux, elle est un peu secouée. Elle n'a vu personne, le magasin était déjà à sac quand elle est arrivée. Il manque trop peu de choses pour que ce soit la raison de ce désordre." Je me demande bien ce que la personne cherchait, peut-être quelque chose qui n'est pas ici ? Mais dans un de nos coffres ? Ca me rends presque encore plus en colère d'avoir foutu en l'air tout notre travail pour rien.

"Lâche ma sœur, je vais m'en occuper." Grogne l'homme en face de moi. Il balaie des yeux la boutique et l'arrière boutique semblant tout de même convenir avec moi que quelque chose cloche dans ce bazar. "Pourquoi je le ferais ?" Je lui demande agacé, il me porte sur le système. Ce n'est vraiment pas le moment bordel ! "C'est une grande fille, si elle veut me lâcher, elle me lâchera d'elle même." Je réponds froidement, n'ayant pas une once de compréhension pour Mike ou même de considération à cet instant. Ma boutique et saccagée, ma presque conquête est accroché à moi comme-ci sa vie en dépendait. Clairement, ce n'est pas le moment de me pousser à bout. Et étrangement Mike a l'air de comprendre que ce n'est pas le moment, je dois sans doute transmettre un sentiment de dangerosité à l'heure actuelle.

Passé - Novembre 2000


Voilà plusieurs semaines que la boutique a été retournée. Les recherches pour retrouver le ou les coupables n'avancent pas vraiment. Par contre, la boutique est entièrement remise en état, merci à l'efficacité des professionnels. Je reste vraiment très contrarié par cette affaire, il faut quand même bien se le dire. Je n'ai pas vraiment revu seul à seul Karoline. A vrai dire j'ai été bien occupé comme tout les Barjow entre les questions des aurors, les assurances et compagnie. La boutique à remettre en état, parce que bien évidement je ne pouvais pas, ne pas diriger les travaux et surveiller que le travail soit bien fait. Mon obsession du détail et de la perfection ne me laissant pas tranquille.

Bref avec tout ça, j'ai plutôt été en version je te fuis avec Karoline. Même-ci je ne peux pas dire que c'était réellement volontaire. Je me suis quand même assuré qu'elle allait bien, mais j'avais d'autres choses en tête. Ai-je déjà dis à quel point ça me met hors de moi qu'on ai touché à mes affaires ? En plus, ça m'a donné matière à réfléchir, voir Karoline Barjow dans cet état m'a un peu secoué. Je n'ai pas remis en cause mon existence mais notre relation. Parce que j'aurais aimé pouvoir faire plus que la serrer dans mes bras et surtout ne pas avoir à me battre avec son frère à cause de ça.

J'ai donc décidé d'arrêter de jouer les fuyards et de prendre les choses en mains. Je lui ai envoyé un petit message pour qu'on se retrouve à la boutique avant la fermeture, seuls.

"Karoline, comment va ma jolie tête blonde ?" Je demande avec un sourire enjôleur. Si le ton est charmeur, j'observe tout de même attentivement sa réponse. J'ai une pointe de culpabilité à ne pas avoir pu proprement jouer à notre petit jeu depuis quelques temps. Comme-ci j'avais instauré une certaine distance entre nous, je suppose que c'est le cas. J'avais besoin de temps pour réfléchir et pour décider de ce que je voulais faire ou non. Et moi qui ne me suis jamais engagé dans quelque chose de sérieux, je voulais essayer avec elle. Est ce que c'était vraiment sérieux ? Se serait prématuré de répondre oui, mais j'ai absolument détesté la voir aussi fragile et ne pas me sentir complétement légitime à prendre soin d'elle. Parce que nous deux ça n'existe pas aux yeux des autres.

Je caresse du bout des doigts son visage, passant sur la rondeur de sa joue avant de laisser mon doigt frôler sa mâchoire puis s'arrêter sur son menton. Nos regards se croisent. La tension est palpable entre nous. Peut-être que le fait de ne pas s'être réellement expliqué après ce qui s'était passé ce jour là a exacerbé un peu notre attente. "Est ce que tu es libre ce soir ?" Mon regard ne la lâche pas, la dévorant littéralement. Si la boutique était déjà fermée je l'aurais sans doute embrassée fougueusement. Mais c'est encore ouvert et on a des choses à ce dire avant.

"Je ne veux pas que se soit seulement une ou deux nuit, ni même qu'on ait à se cacher." Je dévoile sans réelle ambiguïté ce que j'attends d'elle, elle est libre de refuser ou non. Elle est assez intelligente pour comprendre ce que cela implique, j'espère juste que mon attitude détaché des dernières semaines ne l'aura pas refroidie...  Mais je ne veux pas continuer ce qu'il a entre nous en ayant une relation floue. J'aime bien jouer avec le feu, mais le cambriolage a remis certaines choses en perspective. "Tu es bien silencieuse tout à coup... Toi qui a toujours une réplique bien sentie." Je me moque d'elle avec humour, même-ci je suis un peu déconcerté par son silence. Je ne doute pas un seul instant de moi mais plus des attentes de Karoline.

(c)Lilith

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Rien n'est impossible si tu t'en donnes les moyens.

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Des cicatrices de gloire sur notre peau Passé - Septembre 2000

  « Je suis là, ne t'inquiètes pas. Tout va bien, ce n'est que de la casse et du matériel. »

Je m'autorise à m'effondrer dans ses bras, comme si en le faisant, tout pouvait se réparer dans la boutique, comme si le verre allait se reformer, comme si tout allait reprendre sa place initiale, comme si les bras de Calvin pouvait tout guérir, même mes peines les plus profondes. C'est la première fois qu'il manifeste autant de tendresse envers moi sans retenu, sans arrière pensée. Il me garde dans ses bras jusqu'à ce que je me calme, et jusqu'à ce que mon frère arrive, évidemment il ne se réjouie pas de la scène. Bien que la boutique soit dévastée, il nous foudroie du regard. Pourquoi est-ce que ça m'étonne encore ? Mais aujourd'hui, je n'ai pas le courage de me battre contre des montagnes.

« Bonjour Mike, tu as pu prévenir ton père ? J'ai commencé a inventorier ce qui a été volé... Mais c'est étrange, on croirait plutôt que la personne qui est venu ici cherchait quelque chose... »

Mike regarde à peine les dégâts d'un simple coup d’œil, il reporte son attention sur nous. Mon cœur s'accélère, je le connais par cœur, je sens que je vais passer un sale quart d'heure ce soir, il va me faire la leçon du siècle, m'expliquer le pourquoi du comment je ne dois pas m'amouracher d'un Scott. Pourtant c'est son collègue, il sait comment est Calvin, c'est un bon parti, un gentil garçon, intelligent, bosseur, organisé, et carrément sexy, mais ça Mike s'en contrefout.

« Karoline est arrivée la première sur les lieux, elle est un peu secouée. Elle n'a vu personne, le magasin était déjà à sac quand elle est arrivée. Il manque trop peu de choses pour que ce soit la raison de ce désordre ».

Comme pour confirmer, je hoche ma tête, mon maquillage a coulé, même un peu sur les habits de Calvin et il n'a rien dit ! Quel gentleman. Je suis incapable de parler pour le moment, je suis encore prise de quelques sanglots. Cette boutique, c'est toute notre vie. J'ai vu des choses bien pire, vécu bien pire, je ne sais pas pourquoi je m'effondre pour si peu. Mais cette boutique, c'est notre héritage, elle était là quand je suis née, j'ai grandit dedans après la mort de ma mère, car mon père s'est retrouvé seul, avec deux petits sorciers à s'occuper. Elle a été mon repère, mon espace de jeu et d'apprentissage. C'est une entreprise familiale, c'est des années de dur labeur pour avoir gagné le nom Barjow. Les gens viennent de partout dans le monde parfois pour des produits dans ces lieux.

« Lâche ma sœur, je vais m'en occuper. » finit par lâcher mon frère.

Nous y voilà, le frère trop protecteur en action, il en devient fatiguant à la longue. Mais je sais qu'il tient à moi, je sais que c'est pour mon bien, qu'il n'a que moi dans sa vie. Entendez par là qu'il n'a aucune femme qui a eu les faveurs de son cœur. Je désespère d'avoir une belle-sœur un jour. Et des neveux et nièces.

« Pourquoi je le ferais ? C'est une grande fille, si elle veut me lâcher, elle me lâchera d'elle même. »

Ouuuuh. Le ton froid de Calvin laisse entendre qu'il va enfin s'imposer, enfin revendiquer. Mike nous les brise un peu il faut dire. Calvin transpire d'une aura assez ténébreuse. Et même Mike comprend qu'il ne faut pas en rajouter. J'aime ce côté chez lui, sûr de lui, dangereux. Ça fait des années que mon frère nous empêche un véritable rapprochement, enfin disons que par respect pour lui et son égo on est jamais allé plus loin. Mais comme le dit Calvin, je suis une grande fille maintenant, je ne suis plus l'enfant orpheline de mère qu'il faut protéger à tout va.

Contrairement à lui, je n'ai jamais eu peur de la grande famille Scott, même si un de leur frère Angelo est à Azkaban car il était du côté de Lord Voldemort, ce ne sont pas vraiment les Barjow qui vont leur jeter le premier sort comme on dit. Après tout, Lord Voldemort lui même a travaillé avec mon grand-père. J'aime cette famille, même si leur sœur Alice me tape un peu sur le système. Je sais que j'aurai les épaules pour en faire parti. Rien ne m’impressionne, je peux leur faire honneur.

Je comprends qu'il est temps que je me ressaisisse, passé le choc, je me sens mieux. Je respire calmement et finis d'essuyer mes larmes. Je me détache petit à petit de Calvin. Je sais qu'il doit bosser, tout recenser et remettre la boutique en ordre avec Mike. Je propose d'ailleurs de rester. Après un Hibou au Ministère et un petit passage à l'arrière boutique pour sauver mon maquillage et la face, je reviens avec eux pour ramasser, ranger, trier, jeter.

Calvin et moi passons toute la journée ensemble, à se lancer des œillades, comme si on discutait silencieusement de ce qui venait de se passer. Pour la première fois, on avait été clair avec mon frère et il n'y avait pas eu de guerre civile, est-ce que ça voulait dire que tous les deux... peut-être un jour prochain on pourrait avoir une vrai relation ? J'étais excitée par cela, malgré la situation. Nous sommes restés jusqu'au soir, la boutique n'aura été fermée que quelques jours grâce au répertoire de contact de Calvin, des professionnels sont intervenus rapidement et payés grassement. Mike devait aller se fournir dès le lendemain pour les objets manquants, très peu d'ailleurs. Les gens cherchaient quelque chose de précis, même si Calvin et mon frère se doutaient de quelque chose, ils ne m'en font pas part. Comme souvent, je participe aux affaires familiales, mais parfois de très loin. Maintenant l'affaire est entre les mains des assurances et Aurors. Mais si vous voulez mon avis, cette boutique de magie noire n'est clairement pas le priorité. Heureusement de surface et officiellement, tous est en règle, et au besoin, super Karoline est là pour faire oublier des choses aux assureurs.

Passé - Novembre 2000

Je me suis plongée à fond dans le travail ces dernières semaines, acceptant toutes les missions à l'étranger, car figurez-vous que Monsieur Scott était très pris par la boutique. Et malgré l'étincelle avec la pseudo approbation silencieuse de mon frère, il n'a rien tenté, il m'a presque fuit. Et je ne supporte pas qu'on me fuit, qu'on ne s'intéresse pas à moi. Bon sang je lui plais non ? Alors qu'est-ce qu'il attend ? C'est maintenant aux filles de faire le premier pas ? Certainement pas, il peut se gratter, je suis bien trop fière. S'il ne veut rien tenter, je tenterai rien de mon côté, je veux dire, je me suis littéralement jetée dans ses bras, que lui faut il de plus ?

Alors en regardant ce petit mot de sa part, me donnant rendez-vous à la boutique, je n'explose pas de joie. Je suis presque déçue. A la boutique ? Pourquoi ? Pour me demander un service ? Souvent c'est à la boutique qu'on fait appel à mes talents d'Oubliator, car il y a un sortilège qui empêche quiconque de nous espionner.  Je ne suis pas contre l'aider, mais j'aurai préféré un rendez-vous galant. Bon je m'apprête quand même correctement, il faut que je reste sexy au cas où il se passe quelque chose, mais je n'y crois pas, je n'y crois plus.

En arrivant, je vois très vite que nous sommes seuls. Pas de père ou de frère en vue, donc la mission qu'il va me demander ne sera pas aussi familiale que cela. En général il y a toujours réunion au sommet quand je dois intervenir, pour être sûr que je ne risque rien, et surtout pas ma place au Ministère de la Magie.

« Karoline, comment va ma jolie tête blonde ? »
« Tout dépend. Que dois-je faire pour toi Scott ? »

Je suis un peu sur la défensive, je le reconnais, mais c'est parce que je le trouve trop mignon comme ça, et je ne dois pas me faire manipuler par sa plastique parfaite. C'est un manipulateur je le sais, je l'ai presque vu évoluer et progresser la dedans. Son sourire est à tomber, le parfait charmeur en action. Je comprends pourquoi la population féminine s'est élargie à la boutique depuis son arrivée.

Il s'approche de moi, et ses doigts délicats de gars planqué dans les bureaux caresse mon visage. J'en ai des frissons. C'est... quoi ? Je rêve. Calvin Scott se fait à nouveau tendre ? Son geste est si spontané qu'un immense sourire s'affiche sur mon visage. J'aime ce Scott là, je pourrai tout lui offrir. Je ne compte pas le nombre de femmes qui aimeraient être à ma place en ce moment. Mais il est ici et avec moi, pour moi. J'ai envie de lui sauter dessus, de l'embrasser, mais je ne le ferai pas, je ne ferai plus le premier pas, je l'ai déjà dis.

« Est ce que tu es libre ce soir ? »
« Je dois réfléchir. »

Absolument pas, je suis libre, entièrement libre, mais inutile de se précipiter, il ne doit pas se croire irrésistible, après ces semaines à me faire languir.

« Je ne veux pas que se soit seulement une ou deux nuit, ni même qu'on ait à se cacher. »

Mon cœur s'accélère, est-ce que Calvin Scott me fait une déclaration ? Je m'attendais à devoir l'aider pour la boutique, et me voilà devant un homme qui clame son désir d'être avec moi officiellement. Un Scott ! Un vrai, et le plus beau. Même si Andrew n'est pas en reste, mais je ne l'ai jamais intéressé. J'ai toujours voulu Calvin, je n'ai toujours eu d'yeux que pour lui.

« Tu es bien silencieuse tout à coup... Toi qui a toujours une réplique bien sentie. »

Je prends une grande inspiration. Je réalise soudain ce que tout cela implique. Une véritable et sérieuse relation. Pour la première fois de ma vie. Avec quelqu'un d’honorable, de notable. Quelqu'un que je désire et que je respecte. ENFIN ! Je me retiens de pousser un petit cris de joie. Mon visage s'illumine, et je rigole à sa blague.

« C'est à dire que tu as mis du temps à te décider Scott. Mais c'est oui, c'est oui, pour ce soir, et pour tous les autres soirs ! »

Au diable la boutique encore ouverte, je saute dans ses bras pour l'embrasser. Cela faisait longtemps. C'est savoureux, comme dans mon imagination. C'est quand j'entends la sonnette qui retentit derrière nous que je me détache de ses lèvres, je suis presque à bout de souffle. Je capte une dernière fois son regard.

« Je t'attends ce soir, 19h, je serai prête. Sort les galions Scott, je mérite le meilleur pour m'avoir fait attendre aussi longtemps. »

Je lui lance un clin d’œil toujours aussi souriante et tourne les talons pour me diriger vers la sortie. Je salut le client que je connais bien, un habitué.

« Bonsoir Monsieur Barsewll, passez le bonjour à votre femme, j'espère qu'elle se sent mieux ? »

Je quitte la boutique après un bref échange avec lui, le cœur léger mais débordant de joie. Calvin Scott est maintenant à moi, il a toujours été une finalité pour moi, je savais qu'on finirait ensemble.

Passé - Novembre 2001

Un an, nous fêtons nos 1 an avec Scott. Un an d'un amour tendre mais tumultueux. Je suis pourtant traitée comme une princesse, il me couvre de cadeaux et d'attention. Il a toujours une pensée pour moi, même si c'est un homme qui passe beaucoup de temps au travail. C'est d'ailleurs souvent là que cela qui pèche. Parfois je pars quelques jours à l'étranger, et à mon retour, je n'ai pas l’accueil que j'attendais, l'accueil que je mérite. J'aurai pensé qu'il aurait bouclé ses dossiers pour me retrouver, comme il le faisait au tout début de notre relation, mais là, ça fait quelques jours, peut-être semaine qu'il est plus... distant. Encore plus que peut l'être un homme d'entreprise. Il peut oublier mes retours, semblait étonné que je revienne. C'est vexant je vous jure. C'est frustrant.

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Rien est officialisé entre nous, même si je porte une bague qu'il m'a offert pour notre anniversaire aujourd’hui, dans un grand restaurant, pourtant tout le monde nous considère comme fiancé, mais il n'a jamais fait sa demande, comme si c'était tacite entre nous. Pourtant j'espère bien qu'il ne va pas tarder à la faire. Je compte bien m'appeler Madame Scott d'ici l'été 2002. J'ai une grande hâte d'organiser mon mariage. Mais Calvin ne semble pas préoccupé par cette tradition. Nous avons tous de même 30 ans, j'espère ne pas à avoir à faire des enfants à 40 ans. Ça aussi ça ne le travaille pas trop. Il n'est pas pressé, mais j'ai bon espoir, il a bien mis un peu de temps pour officialiser notre relation. Notre descendance serait pourtant adorable, entre ses gènes et les miens. Je n'ai pas connu réellement ma mère, alors j'ai hâte d'en être une, pour pouvoir donner un amour infini à quelqu'un, fait de ma chair et mon sang.

Samedi 16 février 2002

Je débarque au bureau de Scott, passivement furieuse. Cela se voit sur mon visage, mais je tente de garder mon calme, ma voix et froide mais je ne cris pas. J'essaye d'être le plus claire possible et de ne pas perdre mes nerfs. Mais je bouillonne de l'intérieur.

« Calvin il faut qu'on parle. »

Il a refusé de m'accompagner à la soirée d'ouverture du 7ème Ciel de sa sœur le 14 février, il y a 2 jours. J'y suis allée avec Andrew, son frère et j'ai parlé. J'ai bien réfléchis depuis, il faut vraiment qu'on perce l'abcès, cela ne peut plus continuer comme ça. Cela fait maintenant des mois, depuis notre anniversaire de couple en novembre à vrai dire que les choses empires. Par empires, je veux dire que je vois de moins à moins Calvin, je semble passer en second plan, moi ! Parfois j'ai l'impression qu'il m'oublie totalement. A croire que je lui ai jeté un sort sans m'en rendre compte. J'ai l'impression de le peser, pourtant je fais beaucoup d'effort, j'essaye de me plaindre le moins possible, d'être reconnaissante des pauvres repas qu'on passe ensemble, lui le nez dans des livres de comptes ou des contrats et moi essayant de faire la conversation. L'actualité bouge beaucoup pourtant en ce moment, il y a eu un grave attentat ces derniers jours. Il m'a à peine dit un mot le soir où il m'a vu pleurer à cause de ce que j'ai vu là bas, ces corps mutilés, ces inscriptions. Ma mère était une Moldue, mais s'en souvient-il ? Non, il était occupé sur une affaire.

Nous ne discutons presque plus. J'ai été enlevé il y a une mois, presque jour pour jour, et on a à peine parler de ce qui m'était arrivé, je ne le sais toujours pas pour ainsi dire. Tout ce que je sais, c'est que toute sa famille s'est démené pour me retrouver, y compris un de ses collègues, James. Mais lui où était-il ? Je me serai attendu à ce qu'il soit là, sur place quand j'ai été délivrée, mais non. Même cela il en a été incapable. Il était je ne sais où et m'a rejoint ensuite à la maison. Alors oui, je sais qu'il a commandité tout cela avec mon frère et mon père. Mais j'aurai voulu que mon soit disant fiancé soit présent, pour lui sauter dans les bras. Au lieu de ça, j'ai eu James ! JAMES ! Je... je ne me plains pas qu'il ait été présent, au contraire, il a été un phare dans cette obscurité, même quand il est venu plus tard, donner le remède à mon mal. Sans lui... sans lui je ne serai plus là devant Scott, les bras croisés sur ma poitrine. Il ne me regarde même pas, les yeux rivés sur des papiers à signer.

« Calvin Céos Liam Scott !» crié-je pour qu'il lève enfin ses yeux.

« Je voudrai parler s'il te plaît. Maintenant. »

Il daigne enfin me porter véritable attention.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Je fais de grands mouvements, dans la panique. Je déteste me disputer, mais il ne fait pas vraiment d'effort pour me calmer.

« Est-ce que... est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que tu es déçu que je m'en sois sortie le mois dernier ? Aurais-tu été plus heureux que je disparaisse, que tu n'es plus à t'occuper de moi ? Tu n'étais même pas là pour me délivrer.»

Je secoue ma tête, l'air triste. les esprits les plus tordus pourraient croire que c'est lui même qui a commandité mon enlèvement. J'y ai pensé, je l'avoue. J'aimerai tellement être légilimens, savoir ce qu'il pense, m'aime-t-il encore ? Me trompe-t-il ?

« Si Alice ne t'avait pas prévenu, tu aurais oublié mon anniversaire le 7 janvier. Et là, tu n'as même pas pensé à la Saint Valentin. Alice n'a pas pu te prévenir cette fois, elle était elle même très occupée pour son club ! »

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« Est-ce que tu as quelqu'un d'autre dans ta vie ? Tu me trompes Calvin ?! »

:copyright:️ Justayne

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"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
on a besoin de trois fois rien pour être sauvé"

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Des cicatrices de gloire sur notre peau

Passé - Novembre 2000

Je sais que je l'ai fait attendre, mais même-ci une part de moi souhaite réellement passer notre relation au niveau supérieur. Il y a toujours une autre part qui trouve que tout ça sonne faux, je ne sais pas pourquoi mais je décide d'être égoïste. Il n'y a rien de mal à essayer, n'est ce pas ? Je ne peux pas continuer à faire du surplace. Je n'aime pas ça, cette impression de stagner me déplaît. J'ai donc décider d'avancer et Karoline est un bon parti. Elle est belle, intelligente et débrouillarde, en plus de ses qualités indéniables le fait qu'elle vive dans mon milieu aide.

Je n'ai rien contre le mensonge, mais je ne le pratique pas ouvertement. Mentir à la personne qui partage ma vie ne me plaît pas beaucoup. Peut-être que ce sont de mauvaises raisons pour faire évoluer notre relation. Cependant, pour quelqu'un comme moi qui a oublié ce qu'était la spontanéité et qui réfléchit chaque décision rationnellement... C'est l'issue la plus logique. Je ne peux pas dire si je l'aime mais je sais que j'ai détesté la voir aussi fragile ce jour là. C'est bien plus que ce que m'inspire la plupart des gens.

" Tout dépend. Que dois-je faire pour toi Scott ? " J'hausse un sourcil, elle est méfiante. Je ne peux pas lui en vouloir, je l'ai après tout quasiment ignoré pendant plusieurs semaines. Et après ce qui s'est passé, cela fait sans doute de moi quelqu'un de particulièrement insensible. A vrai dire, je n'ai jamais su être réconfortant. Je suis le genre d'homme à passer rapidement à autre chose. Ou plutôt, à ne pas comprendre le traumatisme lié à un événement. J'ai pourtant déjà subi des situations compliquées, mais rien qui ne dure dans le temps.

J'attends patiemment que Karoline se décide à me répondre. Elle essaie de le cacher, mais je vois qu'elle est très heureuse de mes paroles. J'ai un léger malaise au fond de mon esprit, je me sens coupable pour une raison que j'ignore. J'éloigne rapidement cette pensée, pourquoi je devrais me sentir coupable. Je souhaite tout cela aussi... j'en suis certain. Quand je la vois rire à ma plaisanterie, je souris oubliant cette étrange pensée.

" C'est à dire que tu as mis du temps à te décider Scott. Mais c'est oui, c'est oui, pour ce soir, et pour tous les autres soirs ! " Je la réceptionne dans mes bras en répondant à son baiser, la serrant contre moi un court instant alors que la sonnette de la boutique retentit. On se sépare à contre cœur, j'aime vraiment ma relation avec elle. Peut-être que toutes mees inquiétudes sont infondées.

"A ce soir Karoline. Je ferais en sorte de me faire pardonner cette longue attente." Je lui fais mon sourire enjôleur, ma marque de fabrique. On se lance un dernier regard avant qu'elle ne quitte le pas de la porte. Je m'empresse d'accueillir Mr Barswell après son départ. Malgré un accueil chaleureux, je ne suis pas obséquieux à cirer les pompes de mes clients. Je flatte leur ego bien entendu mais sans me rabaisser comme peuvent le faire certains de mes confrères.

Passé - Novembre 2001


Un an que nous sommes en couple, la passion des débuts semblent bien loin. Pour moi, plus que pour Karoline. Je suis bien conscient de ne pas lui accorder toute l'attention qu'elle souhaiterait. Je pensais qu'avec le temps j'arriverais à m'imaginer un futur, à l'aimer correctement. Mais j'en semble incapable. Se serait un mensonge que de dire que je ne m'en rend pas compte, je fais juste semblant que tout est normal.

Je prétexte bien souvent le travail pour ne pas trop réfléchir à ce qui fait que je reste si distant. Je crois que je ne veux pas réellement creuser la question, parce que la réponse me fait peur. Je n'ai jamais eut de relation sérieuse avec une femme, ou alors toujours dans des conditions très particulières. Est ce que j'ai un problème ? Tout semble le pointer du doigt, enfin si j'en crois mes rares amis je suis principalement un connard sans cœur. Je n'ai jamais ressenti le frisson amoureux, je pensais que peut-être elle était différente.

Mais avec les mois qui passent, je dois me rendre à l'évidence notre relation est vide de sens. Malgré cela je n'arrive pas à prendre une décision, et je préfère lâchement me voiler la face. Laissant croire à tous que je suis plus heureux que je ne le suis vraiment dans cette relation. Le problème est plus profond qu'il n'y paraît et puis c'est plus facile d'être avec Karoline. C'est égoïste de ma part, mais je n'ai jamais prétendu être un saint.

Comble de mon hypocrisie, je lui ai offert une bague. Comme pour la garder attachée à moi alors que je ne me soucis que très peu de ce qu'elle fait. C'est une manière de la retenir entre mes bras, de lui faire garder espoir dans notre relation. C'est cruel, mais c'est plus facile ainsi, plus confortable.

Samedi 16 février 2002


Je l'entends bien avant de la voir, la démarche furieuse de Karoline. Depuis son enlèvement, notre relation c'est dégradée. Là où j'arrivais à donner un semblant de change... Je n'ai pas pu quand elle a été enlevé, ma presque indifférence était flagrante. Même à mes yeux mon détachement m'a profondément ébranlé. Bien entendu, je n'ai partagé mes doutes et mes questionnements avec personne. Je me noie plutôt dans le travail pour ignorer toutes les questions qui tournent dans mon esprit constamment.

"Calvin il faut qu'on parle. " Je lève à peine les yeux vers ma presque fiancée. Je soupire sans doute trop fort. Et bien je n'ai jamais été friand des disputes, c'est une perte de temps et d'énergie et ça ne fait rien avancer. J'ai refusé de l'accompagner à l'ouverture du 7ème Ciel, j'y suis juste passé entre deux rendez-vous client. Il fallait tout de même que je félicite ma sœur, mais je ne m'y suis pas éternisé plus de quelques instants. Je lui ai donc suggéré d'y aller avec quelqu'un d'autre si elle voulait profiter de la soirée. Erreur stratégique à priori.

" Calvin Céos Liam Scott ! Je voudrai parler s'il te plaît. Maintenant. " Je cache une grimace, cette conversation va être désagréable. Je déteste les hystériques et même-ci c'est sans doute justifié, l'entendre me faire des reproches encore une fois m'exaspère. J'ai plus important à gérer que ses sautes d'humeurs. Je pose mon stylo et lève mon regard vers elle. Je suis injuste envers elle, mais quand on a pas l'habitude de se remettre en question... Ce n'est pas si simple de ne pas rejeter la faute sur les autres.

"Je t'écoute Karoline." Ma voix et sans doute bien trop dénuée d'émotions, même moi je me trouve horrible. Je ne sais pas gérer ce que je ressens actuellement alors je me réfugie derrière cette attitude détestable.

" Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui ne va pas ?  Est-ce que... est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? " Je grimace malgré moi, chaque question me fait l'effet d'une gifle. C'est désagréable, mais je le mérite je suppose. J'ai joué au con insensible, je suis responsable de cette situation. "Tout va bien. Je ne vois pas de quoi tu parles. Je reconnais que je suis particulièrement occupé en ce moment." Préoccupé serait plus juste, mais je ne le dis pas. Parce que cela soulèverait des questions auxquelles je ne souhaite pas répondre actuellement.

"Est-ce que tu es déçu que je m'en sois sortie le mois dernier ? Aurais-tu été plus heureux que je disparaisse, que tu n'es plus à t'occuper de moi ? Tu n'étais même pas là pour me délivrer. " Je lève les yeux au ciel, agacé. Tout ce mélodrame m'exaspère. Trop de sentimentalisme, bien plus que je ne sais en gérer. Je n'ai jamais été doué pour ça, et c'est pour cela que je n'ai jamais eut de relation sérieuse avant elle. "Arrête ça, tu te fais du mal pour rien. Cela n'a rien à voir, tu es une grande fille tu sais te gérer seule. Je n'ai pas jugé utile de te couver comme une enfant." Mon ton n'a rien de sympathique, pour autant à aucun moment je n'élève la voix. Si je continue ainsi, elle va me gifler et je crois qu'elle aurait raison. "Je suis navré si je t'ai blessé en ne venant pas moi même te libérer, mais j'ai jugé qu'il y avait suffisamment de monde... Je ne suis pas un combattant, et je ne peux pas me permettre de m'afficher ouvertement à tabasser des gens même pour retrouver ma compagne." Je passe une main lasse dans mes cheveux, je doute que cela puisse la calmer avec mes mots dénués de réconfort.

"Pour ce qui est de ton anniversaire... Je crains avoir en effet oublié, avec les événements récents mon esprit n'est pas très concentré." Je la regarde un instant, ça me fait me sentir inconfortable de lire la peine sur son visage. Et je suis certain que mes mots ne vont pas arranger les choses. Je n'ai jamais été doué pour ça, comprendre les attentes des autres en dehors des affaires...

"Est-ce que tu as quelqu'un d'autre dans ta vie ? Tu me trompes Calvin ?! " Je sursaute presque à cette question, à vrai dire cette idée ne m'a même jamais traversé l'esprit. Parce que je n'ai pas regardé d'autres femmes depuis que je suis avec Karoline. Et si je dois être honnête, j'ai rarement regardé les femmes tout court. J'ai plus souvent usé et abusé de leurs sentiments à mon égard pour me satisfaire que par réel intérêt.

"Te tromper ? Mais où as-tu pêcher cette idée absurde ?" Je me pince l'arrête du nez, je ne comprends rien à ce qu'il se passe. "Je n'ai même pas regardé une seule autre femme depuis que nous sommes en couple." Je suis sûr qu'elle peut voir ma sincérité dans mes paroles. Je dois même avoir l'air un peu décontenancé. Je peux comprendre ses autres interrogations, mais la tromper ? Il faudrait déjà que j'ai l'énergie pour une autre personne dans ma vie.

"Pour que tu en sois venu à une telle conclusion, j'ai dû te laisser de côté... Je suis navré de ne pas savoir agir comme tu le souhaiterais Karoline. Cependant, je n'ai jamais caché être comme ça. Tu as peut-être pensé que je changerais, mais ce n'est pas si simple." Je la regarde avec attention, je ne pense pas que ce que j'ai dis va la rassurer. Je risque même plutôt d'envenimer les choses. Mais qu'est ce que je suis censé dire ? Après tout, c'est la vérité. Qu'elle ne veuille pas l'entendre est une autre histoire.

Pourtant malgré mon assurance apparente, je ne me sens pas si confiant. Je me pose beaucoup de questions sur notre avenir ensemble. Je suis conscient qu'elle n'est pas ma priorité et qu'elle ne l'a jamais été. Mais le reconnaitre ? C'est pour le moment trop difficile. Parce que cela soulève des choses que j'ai longtemps ignoré par lâcheté.

"Comment veux-tu que je te prouve que je n'ai personne d'autre ?" Je sors mon agenda professionnel où je note tous mes rendez vous. Je lui tends pour qu'elle regarde elle même à quel point il n'y pas beaucoup de place à l'oisiveté à par les quelques galas auxquels j'ai participé en temps que Scott. La plupart du temps elle était elle même en déplacement donc j'y suis allé seul. Mais il n'y a jamais eut personne d'autre. "Je ne suis pas quelqu'un de sentimental, ce n'est pas évident pour moi tu sais. Je n'ai jamais été réellement en couple avant toi." J'ai eut plusieurs femmes dans ma vie, mais toujours des relations courtes basées sur le sexe. Et pour la plupart dans des situations interdites, bien qu'elle n'ai pas été aussi nombreuses que mon attitude pourrait le laisser penser. Quelque part je comprends qu'elle puisse penser que je la trompe vu comment notre propre relation a commencé.

(c)Lilith

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Rien n'est impossible si tu t'en donnes les moyens.

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Des cicatrices de gloire sur notre peau 16 Février 2002

 « Est-ce que tu es déçu que je m'en sois sortie le mois dernier ? Aurais-tu été plus heureux que je disparaisse, que tu n'es plus à t'occuper de moi ? Tu n'étais même pas là pour me délivrer. »

Je rêve où il me roule des yeux. Oui il le fait ! Il ne prends même plus la peine de faire aucun effort pour me montrer combien je lui suis désagréable. Où est sa bonne éducation Scott ? Parti avec ses fleurs et ses joyeux anniversaires.

« Arrête ça, tu te fais du mal pour rien. Cela n'a rien à voir, tu es une grande fille tu sais te gérer seule. Je n'ai pas jugé utile de te couver comme une enfant. »

Je me... je me fais du mal pour rien ? Il faut que « j'arrête ?! ». Cette phrase me met hors de moi. C'est le genre de phrase toute faite pour activer l'hystérie de l'autre, c'est sûr, c'est pire qu'un sort de magie noire, je devrai enquêter sur ce genre de phrase. Mon visage se transforme sous la colère. « Je suis une grande fille ? » Oui effectivement, il me parle comme à une enfant. Je sais me gérer seule ? Et bien je l'ai fait oui, après la mort de ma mère, je n'ai eu aucune figure maternelle, maternante. J'ai vécu au milieu des hommes, de vrais dragons. Sa voix est dénuée d'émotion, dénuée d'amour bien qu'il reste d'un ton bas. Calvin n'élève jamais la voix sur moi, mais ses mots sont encore plus douloureux à entendre, ils me tranchent. J'ai l'impression qu'il nous éloigne avec ce genre de discours paternaliste. Je sais que j'ai toujours agis en enfant pourrie gâtée, mais en gardant à l'esprit mon âge, ce que j'ai accompli dans la vie, sans ma mère à mes côtés, et avec un père gérant de boutique, souvent dans le travail, plus occuper avec des pots de tritons qu'à jouer les papas qui coiffent leur fille. J'ai grandit au milieu d'hommes dangereux, entrepreneurs, j'ai du tenir bon, au milieu de toute cette testostérone, j'avais peur. J'ai terriblement PEUR encore aujourd'hui, et j'agis en princesse pour être protégée, couvée. N'est-ce pas ce que je mérite pour vivre dans ce monde si sombre ? Si étouffant ? J'ai envie de lui griffer le visage pour me faire penser tout ça. Que j’agis mal, que je fais l'enfant gâtée car j'ai l'impression que mon fiancé est distant et ne m'aime plus, pire, qu'il me trompe.

« Je suis navré si je t'ai blessé en ne venant pas moi même te libérer, mais j'ai jugé qu'il y avait suffisamment de monde... Je ne suis pas un combattant, et je ne peux pas me permettre de m'afficher ouvertement à tabasser des gens même pour retrouver ma compagne. »
 « T'as laissé faire le sale boulot à quelqu'un d'autre Calvin, comme si j'étais un objet sans valeur. Comme si je ne valais pas mieux qu'une dent de serpent dans ta boutique. T'as laissé un inconnu venir me sauver la vie, m'essuyer le sang qui collait à mon crâne ! Tu n'étais même pas à la sortie... tu... tu... »

Il passe une main dans ses cheveux de parfait Scott, comme pour se recoiffer, alors que j'ai envie de les lui arracher poil par poil. Il pouvait pas s'afficher ouvertement ? Pour moi ? Pour sa fiancée ? Mais pour qui le ferait-il alors ? C'est le monde à l'envers. Jem a tué pour moi ! Il a tué pour la fiancée d'un autre. Peut-être pour de l'argent, mais il s'est affiché OUVERTEMENT lui. Les larmes coulent sur mes joues. Et il ne s'arrête pas, il continue de m'abattre à sort réel.

« Pour ce qui est de ton anniversaire... Je crains avoir en effet oublié, avec les événements récents mon esprit n'est pas très concentré. »

Il irait pas oublier la date d'un rendez-vous client. Il peut pas me noter sur son agenda ? Non ? Peut-être voyait-il quelqu'un d'autre ce jour là ? Pour qui il ne devait pas non plus s'afficher ouvertement ?

« Est-ce que tu as quelqu'un d'autre dans ta vie ? Tu me trompes Calvin ?! »
« Te tromper ? Mais où as-tu pêcher cette idée absurde ? »
« Parce que tu es encore plus distant que d'habitude Calvin. Tu ne me touches plus, alors je me dis que tu en touches peut-être une autre ?!»
« Je n'ai même pas regardé une seule autre femme depuis que nous sommes en couple. »

Le croire ? Ou continuer ma paranoïa ? Mon cœur balance. S'il a reçu ne serait-ce que 10% du don d'orateur de son frère Andrew, il pourrait me faire croire n'importe quoi. Mais il me semble sincère. Il a l'air vraiment surpris et agacé de mes théories, pas comme quelqu'un au pied du mur, mais quelqu'un de vexé de telles pensées. Alors je regrette un peu mes questionnements. Je me sens même assez mal maintenant que je vois son regard sur moi, il ne ment pas, j'en suis sûre. Mais alors quoi ? Pourquoi cet évitement, cela ne peut pas être juste le travail, n'a-t-il plus d'envies ? De désir ? N'est-il plus apte pour faire l'amour ? A-t-il un problème physique ? Je ne lui plais plus ? Peut-être qu'il n'a pas regardé d'autres femmes, mais il ne me regarde pas non plus.

« Pour que tu en sois venu à une telle conclusion, j'ai dû te laisser de côté... Je suis navré de ne pas savoir agir comme tu le souhaiterais Karoline. Cependant, je n'ai jamais caché être comme ça. Tu as peut-être pensé que je changerais, mais ce n'est pas si simple. »
« Oui Calvin, tu m'as laissé de côté, longtemps. Plus que d'ordinaire. Je n'ai jamais voulu te changer, mais il y a un minimum.  C'est comme si je n'étais plus qu'une patte de dragon comme presse papier. Imposante mais pas si inutile quand il s'agit de m'exploiter pour le paraître en société. La jolie Karoline qu'on expose en vitrine, qui s'occupe des diners mondain, qui sourit sur les photos à tes côtés. Mais qu'en est-il de notre intimité. N'as-tu plus envie de moi ?»
« Comment veux-tu que je te prouve que je n'ai personne d'autre ? »

Il sort son agenda professionnel, où visiblement mon anniversaire ne s'y trouve pas après toutes ces années. Je rêve où il veut me caler entre deux rendez-vous ?! Il est pas en train de faire ça ? Quand aurai-je enfin un homme pour qui je suis la priorité ? Quand ? Qu'est-ce que je fais de mal !? Je fais tomber son agenda par terre en un coup rapide alors qu'il me le tend, comme alibi. J'en ai rien à faire de son gratte papier. Je le crois, mais qu'il me le prouve autrement, qu'il m'aime toujours.

« Je ne sais pas Calvin, prouve-le moi en me faisant l'amour, ici et maintenant pour voir.»

Je croise les bras sur ma poitrine. Je perce ses yeux. Va-t-il le faire ? Peut-il seulement le faire ?

« Je ne suis pas quelqu'un de sentimental, ce n'est pas évident pour moi tu sais. Je n'ai jamais été réellement en couple avant toi. »
« Je ne te demande pas d'être sentimental Calvin, je te demande de me plaquer contre un mur.»

Il se décompose. Même si j'ai un caractère de feu, je n'ai jamais été aussi directe, jamais aussi vulgaire ou entreprenante. Entre nous, ce n'est pas comme cela, c'est toujours très scolaire, on ne sort jamais de notre zone de confort. Toujours sur un lit, toujours proprement si le sexe peut-être propre. Souvent dans le soir, avec la lumière éteinte. Cela ne m'a jamais semblé être un problème avant aujourd'hui? Il m'a toujours satisfaite, je veux dire, je ne suis jamais restée frustrée. Oui ça n'avait jamais été un problème avant de me rendre compte que peut-être, je ne suis pas à son goût aujourd'hui. Là nous sommes en plein jour.  Voyons comment il réagit ? Je fais tomber ma veste au sol, commence à enlever mes talons. Il ne sait pas comment réagir, mais je sais qu'il ne me prendra pas contre un mur encore aujourd'hui. J'ai presque honte de me montrer aussi choquante.

« Non ? Toujours pas ? Est-ce que tu crois que tu auras le temps avant la fin de l'année pour me satisfaire Scott ? Ou j'attends 2003 ? Regarde sur ton agenda pour voir.»

Je vais trop loin je le sais. Mais je suis blessée, humiliée. Je me sens ridicule, pied nu devant lui. J'ai encore réussi à jouer à l'hystérique, sans le vouloir, mais je l'ai fait. Je ne fais rien pour lui donner envie, mais plutôt pour me fuir. Je récupère mon manteau et mes chaussures et quitte le bureau. En fait, je ne veux pas attendre une excuse pompeuse qu'il pourrait me sortir.

Dimanche 17 Mars 2002

Un mois depuis notre dernière dispute. Et un peu moins de 10 jours depuis que j'ai trompé Calvin avec son frère Andrew, un seul jour, mais plusieurs fois d'affilés, en fait toute la nuit et au petit matin, jusqu'à ce qu'on soit "dérangé" par James, et même après sa visite impromptue. J'ai cru qu'il le dirait à Calvin, mais ce dernier n'en a rien laissé paraître. Pour autant, je me sens mal, et il faut que je le lui dise. Je sais que j'avais en quelque sort promis à Andrew qu'il ne le saurait pas. Mais le poids de la culpabilité m'étouffe. Entre ça et mes angoisses depuis l'enlèvement, je ne dors plus la nuit. Je me gave de potion anti-sommeil que je trouve (vole) à la boutique. Je peux lui dire que je l'ai trompé, sans citer le nom d'Andrew.

C'est facile de l'éviter, depuis 1 mois nous faisons chambre à part, j'entends par là que ni lui, ni moi allons dormir chez l'autre. Nous n'habitons pas encore ensemble, mais nous allons toujours chez l'un et chez l'autre pour dormir. Pour tout dire c'est souvent moi qui vais chez lui, pour le côté pratique que mon appartement est dans la zone urbaine moldue et non sorcière. Mais depuis la dispute du 16 février, je le boude. Très puéril n'est-ce pas ?

Il n'a pas fait un seul pas vers moi, je sais que j'ai dépassé les bornes, mais il aurait pu venir avec des chocolats et des fleurs, et me dire qu'il faut qu'on arrange les choses. Au lieu de ça, il était presque impossible à voir. Toujours à fond dans le travail, mais cette fois ci, de manière excessive, presque obsessionnelle, comme s'il évacuait une frustration ou voulait se faire peine au travail. Je sais que c'est pour m'éviter, mais c'est difficile. Alors j'ai attendu le bon moment. Et me voici, à nouveau, dans son bureau, alors que je suis sûre qu'il n'a pas d'entretien vu que nous sommes dimanche.

Je pense qu'il faut qu'on crève l'abcès. Je pense qu'il est temps que l'on se sépare. Je ne peux pas l'avoir trompé, l'éviter, faire chambre à part et vouloir toujours de son anneau. Alors quand je pousse la porte de son bureau et qu'il relève la tête sur moi. Il est surpris, comme si j'étais une chose oubliée, un fantôme venu le hanter. J'arrive jusqu'au bureau en chêne et devant ses yeux, enlève l'anneau de fiançailles à mon doigt. Je le pose sur le dossier qu'il est en train de remplir.

« Je te la rends Calvin, elle pèse trop lourd à mon doigt.»

:copyright:️ Justayne

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"Il avait suffi de peu : de l'attention, une main tendue
et un peu d'amour. Parfois, dans la vie,
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Des cicatrices de gloire sur notre peau

Samedi 16 février 2002

"T'as laissé faire le sale boulot à quelqu'un d'autre Calvin, comme si j'étais un objet sans valeur. Comme si je ne valais pas mieux qu'une dent de serpent dans ta boutique. T'as laissé un inconnu venir me sauver la vie, m'essuyer le sang qui collait à mon crâne ! Tu n'étais même pas à la sortie... tu... tu..." Je ne peux pas vraiment le nier, mais je n'ai pas jugé ma présence indispensable. Y serais je allé pour quelqu'un d'autre ? Peut-être si cela avait Alice à sa place, elle est sans doute la seule personne pour qui j'aurais fait le déplacement. Je ne sais pas si c'est parce que j'avais confiance en l'équipe de sauvetage ou par pur égoïsme que je n'ai pas daigné être présent. La vérité se trouve sans doute ailleurs, je n'avais pas envie d'être sur place. Je n'en ai pas ressenti le besoin. Et cela remet en effet en cause mon attachement pour Karoline. Je suis parfaitement conscient que notre relation bas de l'aile et principalement de mon fait.

"Je sais... j'ai été insensible." Le pire c'est que je le pense sincèrement, même si ce n'est pas le seul problème. Et je le SAIS. Le dire à voix haute cependant me parait encore plus cruel. C'est une réalité pourtant que je n'ai pas accordé assez d'importance à Karoline pour faire le déplacement et je ne le nie même pas. Je ne sais si dans sa détresse actuelle, elle se rendra compte que je ne l'ai pas fait. Que je ne nie pas ces reproches, sommes toute justifiés à cet égard.

"Oui Calvin, tu m'as laissé de côté, longtemps. Plus que d'ordinaire. Je n'ai jamais voulu te changer, mais il y a un minimum.  C'est comme si je n'étais plus qu'une patte de dragon comme presse papier. Imposante mais pas si inutile quand il s'agit de m'exploiter pour le paraître en société. La jolie Karoline qu'on expose en vitrine, qui s'occupe des diners mondain, qui sourit sur les photos à tes côtés. Mais qu'en est-il de notre intimité. N'as-tu plus envie de moi ?" Je me fige légèrement parce que c'est vrai, c'est ma réalité et la sienne. Je l'utilise pour côté pratique qu'elle représente pour moi et pour l'assurance qu'elle fait du bon travail en tant que fiancée. Mais ce n'est pas de l'amour ça, c'est une relation de travail. Je le réalise soudainement même si j'essaie de ne pas me laisser moi même gagner par mes émotions. Parce que oui j'en ai même si ça ne se voit pas. Et la chose la plus évidente, c'est que je n'ai plus envie de la toucher. Pas même un peu, je suis conscient que ma sexualité à toujours été différente. Si aux prémices de notre relation il y avait un peu de folie, c'est devenu rapidement mécanique. Une corvée que je devais accomplir.

Un poids tombe dans mon estomac face aux questions que cela soulèvent. Même quand je me remémore mes partenaires passées, je n'ai jamais eut de relation normale. Si je voulais ressentir de l'excitation soit c'était dans un rapport de domination, soit dans l'interdit. Parce que si j'aime réellement prendre le dessus sur les gens la plupart du temps, ce n'est pas vraiment le cas dans l'intimité. Et les femmes finissent toujours par m'ennuyer. Alors je ne réponds pas et j'essaie de noyer le poisson en lui donnant mon agenda.

"Je ne sais pas Calvin, prouve-le moi en me faisant l'amour, ici et maintenant pour voir." Je sens mes yeux s'écarquiller de surprise, mais qu'est ce qu'elle raconte ? Au vu du contexte comment je pourrais même éprouver la moindre envie pour quoi que se soit. Elle m'accable de reproches, justifiés certes, et je devrais lui sauter dessus ? C'est absurde. "Es-tu sérieuse ?" Je demande agacé désormais. Elle commence à me foutre vraiment les nerfs. Combien même ses paroles sont méritées, faire l'amour maintenant ? C'est ridicule.

"Je ne te demande pas d'être sentimental Calvin, je te demande de me plaquer contre un mur" Je frissonne, un sentiment que je reconnais facilement. Du dégoût, parce que la situation ne s'y prête pas, que je ne suis pas préparé mentalement à l'affronter... J'ai bien conscience que c'est une émotion qui n'a pas sa place ici, mais c'est viscérale. Il me faut une force extraordinaire pour que cela ne se lise pas sur mon visage. Le dégoût pas le choc que ses paroles et actions me causent, je dois surement avoir l'air abasourdi. " Non ? Toujours pas ? Est-ce que tu crois que tu auras le temps avant la fin de l'année pour me satisfaire Scott ? Ou j'attends 2003 ? Regarde sur ton agenda pour voir" Je recule d'un pas comme si elle m'avait frappé et quelque part ses mots me font l'effet d'une gifle. Et mes propres émotions me terrifient.  

"Tu me demandes sérieusement si je peux avoir envie de toi dans ses conditions ? C'est ridicule Karoline !" Et oui j'ai lâchement évité de répondre au reste. Parce que j'en ai aucune putain d'idée. La vérité c'est que je ne ressens en effet aucune attirance, aucun désir pour elle. Et si je dois être honnête, je pense qu'il n'y en a jamais vraiment eut de mon côté. Je la regarde partir sans essayer de la retenir, je peux voir que je l'ai blessé encore une fois. Mais cette fois, se sera sans doute la dernière. Pourquoi je ressens ça ? Pourquoi je me sens indifférent à ce que cette relation cesse ? Enfin ce n'est pas de l'indifférence, pas vraiment. Je sens comme un étau sur mon cœur parce qu'elle partage ma vie depuis plusieurs années tout de même. Mais je me sens vide et j'ai peur. Pas de la perdre mais de me retrouver seul. Et je me sens mal de la faire souffrir autant par égoïsme.

Dimanche 17 Mars 2002

Presque un mois depuis ma dispute avec Karoline et trois semaines depuis que j'ai couché avec un homme. Trois semaines depuis que je remets toute ma vie en question, que je me noie dans le travail. Une dizaine de jour depuis le passage de James et notre journée de beuverie. Et la révélation sur la tromperie de Karoline. Comment pourrais-je lui en vouloir ? Je n'ai même pas le droit d'être en colère, je n'ai rien à lui envier à ce niveau. Avec un homme en plus... Comment pourrais-je éprouver du désir pour elle alors qu'elle n'est pas mon genre ? Comment j'ai pu m'aveugler pendant toutes ces années me dépasse un peu.

De l'extérieur j'ai une allure bien moins parfaite qu'à mon habitude. Une forme de laisser aller si on veut. Même au travail je ne suis plus constamment en costume comme j'en avais l'habitude. Comme si cette révélation avait démoli le mur de façade et que le vrai moi commençait à faire surface. Non pas que j'ai menti ou joué un rôle sur la totalité de ma personnalité tout ce temps. Mais j'ai clairement une personnalité public assez différente de celle dans l'intimité. Bien que je jouais un rôle auprès de Karoline. Me rendre compte de cela n'a pas été aisé à vrai dire. C'est comme si le masque que j'avais commencé à enfiler pour me protéger et manipuler les autres avait fini par fusionner avec moi. Au point de ne plus saisir la différence entre les deux. C'est une sensation déplaisante. J'étais d'ailleurs bien moins parfait à l'époque de Poudlard, je laissais plus libre cours à mes émotions.

Je me cache encore dans mon bureau, ne sachant pas comment aborder les choses. Ce qui est une certitude, c'est que ma relation avec Karoline est terminée. Mais me séparer d'elle m'est douloureux, parce qu'il y a une part de moi qui trouve tout de même cette relation confortable. A bien des égards et sans doute rien à voir avec de l'amour, de l'affection tout au plus. Je n'ai jamais vu la blonde comme autre chose qu'une amie. A Poudlard, ce qui me plaisais c'était de franchir l'interdit qu'avait décidé son frère. Et les mêmes raisons m'ont poussé à l'avoir quand nous avons eut l'occasion de nous revoir. Il n'a jamais été question d'amour de mon côté, je me sens coupable quand je pense au temps précieux que j'ai fait perdre à la blonde. Lui avoir fait miroiter un mariage que je n'ai jamais voulu pour contenter les attentes de tout le monde. Je me suis retrouvé pris à mon propre piège. C'est pathétique.

Quand la porte de mon bureau s'ouvre, je suis surpris d'y voir l'objet de mes pensées. Je me sens encore plus mal à l'aise qu'avant. Et dire qu'à notre dernière conversation j'étais choqué qu'elle s'imagine que je la trompe. L'ironie de la situation actuelle me donne un goût amer. Ceci dit, je suppose qu'on peut se dire à égalité puisqu'elle m'a trompé elle aussi. Je la regarde se défaire de sa bague et la poser sur mon bureau.

"Je te la rends Calvin, elle pèse trop lourd à mon doigt." J'accuse le coup et ferme les yeux un instant. Quand je les réouvre, mon regard rencontre celui de Karoline. D'un mouvement de baguette, je referme la porte de mon bureau. Ne souhaitant ni être interrompu, ni entendu. Après tout ce qui va être dit ici ne nous regarde que nous.

"C'est sans doute un peu cavalier de ma part, mais je ne souhaite pas vraiment qu'on surprenne notre conversation." J'explique mon geste, mais je ne sais pas si cela est vraiment nécessaire. Je n'ai aucune envie d'avoir cette conversation et ma lâcheté a poussé Karoline à faire le premier pas. Je ne sais si elle attend que je la retienne ou non, je n'en ai pas l'impression. Mais je lui dois des excuses, même si je ne vais pas tout lui dire. Elle mérite que je lui parle vraiment pour une fois. "Je suis sincèrement navré de t'avoir aussi peu considéré. J'ai longuement réfléchi de mon côté... Et je n'aurais jamais dû t'offrir cette bague en premier lieu." Je vois que c'est un choc pour elle, et je lève la main pour qu'elle me laisse continuer. Pour une fois que je veux parler, je souhaite le faire jusqu'au bout. Si cela peut lui enlever un peu de douleur, qu'elle réalise que ce n'est pas de sa faute. J'ai suffisamment d'estime et d'affection pour elle pour ne pas qu'elle se sente coupable de mes erreurs.

"Pour être transparent avec toi, je n'ai jamais souhaité me marier. C'était le souhait de mes parents de me voir marié et fonder une famille. Pas le mien. Tu n'as rien fait de mal, tu aurais sans doute fait une épouse merveilleuse si c'est ce que j'avais souhaité. Le mariage n'a jamais été mon vœu pour le futur. C'était très égoïste et cruel de ma part de t'offrir cette bague alors qu'au fond je n'ai jamais aspirer à me marier. Avec qui que se soit." C'est sans doute la première fois depuis notre rencontre que je suis aussi honnête, ça doit être douloureux pour elle. Parce que je ne parle pas d'amour dans tout ça. Je pensais que l'affection que j'avais pour elle, pouvait être de l'amour. Et cela en est sans doute à un certain niveau, mais pas celui qu'on voue à une personne avec qui on veut partager sa vie. Je ne vais pas lui parler de ma sexualité ni de ce que James m'a rapporté. Cela n'aurait aucun sens ici à part lui faire du mal inutilement. Et puis, je ne suis pas encore capable d'en assumer les conséquences. La réalisation de mon orientation sexuelle étant encore trop récente.

"Tu avais raison la dernière fois, tu n'étais pas ma priorité. Et cela n'aurait pas dû être ainsi, c'est aussi ton enlèvement qui m'a fait réaliser que mon comportement n'était pas adéquat. Je tiens à m'excuser pour toute la peine que je t'ai causée. J'ai joué au lâche, parce que notre relation était sécurisante. Je ne peux pas te retenir et je ne le ferais pas. Parce que je crois que nous serons plus heureux chacun de notre côté." Peut-être est-ce cruel de le dire aussi clairement et sans sembler s'en émouvoir. Mais je suis bien trop épuisé pour porter un masque ou jouer la comédie. Se serait mentir que de dire que je ne me sens pas le cœur lourd face à cette décision. Bien qu'il n'y ai pas d'amour romantique de mon côté, j'aime réellement Karoline pour ce qu'elle est. J'ai agit comme un lâche égoïste et je doute que ce que je viens de dire puisse réconforter Karoline. Après tout j'approuve ni plu ni moins notre séparation, presque avec indifférence. Bien qu'en réalité il y ait aussi de la culpabilité, de la tristesse et des remords.

(c)Lilith

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Rien n'est impossible si tu t'en donnes les moyens.

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