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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi.

Jeudi 15 novembre 2001

Je n'arrête pas de repenser à ce que j'ai pu dire à Louve lors du bal il y a une dizaine de jour, j'avais vraiment beaucoup trop bu et j'ai été vraiment beaucoup trop con. Je l'ai prise pour mon psy ou quoi ? Je m'en veux, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'en ai trop dit, j'ignore ce qu'elle va aller dire ou faire maintenant, ce qu'elle va penser de moi. Ira-t-elle réellement voir mon père ? Mais OH, qu'est-ce que je devrai en avoir à foutre hein ? de ce qu'elle pense ou non de moi putain ! Pourquoi ça m'affecte autant ? Pourtant je ne passe pas à autre chose. Je ne peux faire confiance en personne, et moi je suis allé balancé des trucs à une Iceni. Je suis qu'un sombre crétin. Je deviens trop parano, je le sais, depuis que je suis rentré d'Irlande je m'attends à une descente chez moi, c'est pour ça que je tarde tous les soirs à rentrer à l'appartement depuis 13 jours. J'attends la fermeture de la bibliothèque de l'UMS et ensuite je vais au bar, boire et fumer, je n'arrive plus à dormir non plus, je mange que quand mon ventre fait trop de bruit en cours, je suis irritable avec mes sœurs, alors je préfère les éviter au maximum. Je sors autant que possible de l'appartement que nous partageons. Je ne sais même pas quelle heure il est et ce que je fous ici, j'ai du sacrément boire hier soir que que mon loup n'ait pas eu encore le temps de tout évacuer.

"Hé Parkinson ! Oui c'est Parkinson !"

Je me stoppe net, oh non fait chier, là je suis vraiment crever, j'ai juste envie de rentrer dormir les gars. Ce n'est pas une mais cinq silhouettes que je vois s'avancer vers moi. Je soupire et lève les yeux aux ciel.

"Alors petit con, qu'est-ce que tu deviens ? Il parait que tu fais ton petit malin à l'UMS ? T'as fait de la gonflette ? Mais on va voir si tu t'en sors aussi bien maintenant."

Non vraiment là je ne suis pas d'humeur. Je les regarde un par un, je sens leur tension et leur agressivité d'ici, ils puent l'alcool eux aussi. Visiblement ils ont vraiment décidé d'en découdre avec moi. Je regarde mes alternatives, mon environnement. On est éloigné de tout passage, évidemment fuir serait la meilleure option, je suis agile, rapide, ils ne me rattraperaient pas, mais comme je suis un sombre crétin je ne prends pas mes jambes à mon cou, ja-mais. D'instinct je me dis qu'il faut que je reste, que je me batte. J'ai trop souvent fuit, toute ma putain de vie en fait. Ils veulent me tabasser, mais je saurai répondre, je saurai en donner aussi. Ils s'approchent de moi, petit à petit ils m'entourent et m'encerclent parfaitement.

"On va te crever sale loup, depuis le temps qu'on en rêve, ton pauvre prof de potion ne pourra pas te sauver la mise cette fois ! On fera un manteau de ta peau et on en parera tes sœurs, et peut-être même qu'on s'amusera un peu avec elles. On s'est jamais tapé des jumelles."

Quelque chose vrille dans mon cerveau, comme si on avait appuyé sur un interrupteur. Depuis longtemps on sait qu'il y a une hormone utile à notre survie, les médicomages savent qu'en cas de danger, les humains, mais aussi les animaux ont le réflexe de "combattre ou fuir". Deux choix possibles qui sont décidés par une hormone libérées par les glandes surrénales et par les voies nerveuses reliées directement au cerveau. ON - OFF. Avant que mon loup fasse sa puberté cette hormone me disait de fuir, mais depuis un an et demi c'est tout nouveau, il faut que je combatte, je le sens au fond de moi. Et récemment, on a découvert une nouvelle hormone, l'ostéocalcine. Des chercheurs potionnistes ont découvert que les os eux même libèrent cette hormone lorsqu'on est confronté à un danger imminent, comme ici, quand je vois deux gars sortir un couteau et resserrer leur étau. Quand je les entends menacer mes sœurs. Cette hormone qui s'élève en moi va m'aider à coordonner ma réaction de combat. C'est pour ça que mon rythme cardiaque et respiratoire, ma tension artérielle, ma glycémie et même ma température corporelle sont en train d 'augmenter. C'est pour préparer mes muscles à se battre et chez les loups cette réaction est décuplé.

Tout commence très vite, les premiers coups sont portés. J'en reçois quelques uns mais j'en donne et en pare aussi. Je ne me retiens pas, aucun de mes gestes. Quand mes poings frappent leur corps, ils font des dégâts, je le sens à l'onde de choc que je réceptionne jusque dans mon avant bras, mais aussi à l'odeur métallique du sang qui se dégage juste après. Et puis je l'entends aux cris de douleur qu'ils poussent. Mais c'est mathématique, même si je suis le plus fort de tous, ils sont plus nombreux et ils sont armés. Je ne vais pas gagner, je le sais, mais comme le dirait la devise de l'UMS "Dum spiro, spero"; tant que je respire, j'espère.

Je reçois mon premier coup de couteau dans le bras, j'en évite un autre au niveau du visage. La douleur ne m'arrête pas, au contraire, elle me galvanise. Mon loup se réveille, je me défends comme un diable. Ils arrivent à me mettre à terre et commencent à me donner des coups de pieds sur toutes les parties de mon corps, littéralement de la tête aux pieds.

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J'arrive à attraper un des gars par la cheville et me redresse juste assez pour le repousser en l'envoyant sur un autre, ce qui me créer une ouverture pour rouler sur le côté et m’extraire. Je suis bancal sur mes jambes mais je ne déclare pas forfait. Et de la suite je ne m'en souviens plus trop, je sais que ce qui m'arrête c'est un coup de couteau dans le quadrant supérieur gauche de mon abdomen, juste en dessous de mes cotes, donc sous la protection de ma cage thoracique. Le couteau rentre mais il ne ressort pas, il reste planté là. Pourquoi il ne ressort pas ? Qu'est-ce qui les arrête de m'achever ?

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J'entends une voix, et alors que je suis allongé au sol, crachant du sang, me raccrochant au peu de force qu'il me reste je reconnais Bleddyn Iceni. Je ne comprends pas bien ce qu'il fait là. Je ne l'ai pas vu parmi mes agresseurs. Ah non, il se bat avec eux, il me... il me... il me défend. Ja...jamais on était intervenu, je dois sacrément halluciné. Ma douleur dans l'abdomen commence à m'irradier dans tout le corps. Je commence à y voir flou, j'ai l'impression que Bleddyn tient quelque chose de brillant dans ses mains. C'est quand le bruit retenti et résonne autour de nous que je comprends qu'il s'agit d'une arme à feu, je n'en avais encore jamais vu en dehors d'ouvrage pour les moldus. Que fait le Prince avec une telle arme ? En attendant tout le monde se barre comme des lapins, il n'y a plus personne. Je m'attends à voir Bleddyn en faire autant, mais il s'approche de moi, pourquoi ?

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J'essaye de reculer tant bien que mal, mais ma main glisse dans une flaque de mon propre sang. Il se met alors à genou devant moi.

« Par tous les dieux irlandais, Jared, ça va ? Ils t'ont pas loupé !
- C'est pas aussi terrible que ça en à l'air. »


Je me répète mais pourquoi fait-il ça ?

«- Attends, laisse-moi t'aider à te relever, je vais t'emmener à l'infirmerie de l'Université.
- NON ! »


Je tente de me relever seul, mais je n'y arrive pas et il me soutient par les avant bras pour le faire. Tenir debout relève du miracle.

"Pas d'infirmerie ! S'il vous plait. Je n'ai pas besoin d'aide mon prince, heu mon roi... mon duc, pardon. Votre altesse."

Je ne sais même plus ce que je dis putain, il faut que je m'éloigne. Alors que j’aperçois des tâches noires devant mes yeux, que j'entends un énorme bourdonnement dans mes tempes, je le vois lui, en train de me dévisager et visiblement le couteau dans mon abdomen ne passe pas inaperçu. Il insiste mais j'essaye de me dégager de son étreinte. Putain il fallait encore que ça m'arrive à moi, après la sœur, le frère. Je fais à peine deux pas titubant et gémissant de douleur avant de m'écrouler au sol et de cracher à nouveau du sang. Je suis une plaie vivante ça craint, putain ça craint grave là. Le prince me soulève à nouveau pour me relever mais j'insiste encore et encore pour que personne ne soit prévenu. On va se débrouiller autrement, il le faut.

"S'il vous plait, je ne veux pas que ça se sache, et ça va se savoir. Qu'est-ce qu'ils diraient s'ils nous voyaient ? Moi un couteau dans le ventre, vous couvert de sang ? Ça va se savoir au Palais, mes parents, mes sœurs vont l'apprendre. Je vous en supplie votre altesse, je ne veux pas que cela s'ébruite. Je vais trouver une solution, je trouve toujours une solution, ce n'est pas la première fois."

Je m'accroche à son bras et le serre, je sens mes forces me quitter petit à petit, même parler c'est difficile. Mes yeux remplis d'ambre et de larmes sont rivés aux sien. Mon nez et mes oreilles saignent. Je n'ai jamais été aussi suppliant et faible devant quelqu'un, et il fallait que ce soit le prince. Je réalise alors que je suis en train de ruiner sa tenue, mes doigts sont couverts de sang alors que je m'agrippe à son bras.

"Je connais un sort, pour nettoyer le sang."

Oui Jared, c'est utile de dire ça, c'est vraiment la priorité.

"Personne ne doit être au courant, vous n'auriez pas du être là, ils auraient pu vous blesser. Oui personne ne doit savoir, jamais, j'ai toujours fonctionné comme ça."

J'essaye de me redresser, d'être un peu plus fier, gaillard, du genre à carrer les épaules et de ne pas ressembler à cette loque humaine, mais c'est à peine si j'ai réussi à me redresser de plus de deux centimètres. Je suis pitoyable, mais je sens bien que cette blessure est d'un niveau supérieur à toute celle que j'ai déjà vécu. Je ne risque pas de m'en sortir seul. J'ai mal et ça je ne peux pas le feindre. Mon rythme cardiaque chute dangereusement, je perds quand même pas mal de sang et ne vois le prince que par intermittence, comme des flashs. Mon corps me lâche, si je n'étais pas un loup, je serai surement mort.

"J'ai de quoi me soigner chez moi. Je suis étudiant en médicomagie. Si vous voulez vraiment m'aider, je veux bien que vous me laissiez à mon appartement."

Je lui donne mon adresse juste avant de perdre connaissance en ayant vu dans ses yeux qu'il respectera mon choix. J'habite un appartement avec mes sœurs à Druids Oak. Deux chambres, une que partagent mes sœurs et la mienne. Un salon, une salle de bain, une cuisine. Ma chambre est l'endroit que je préfère au monde après l'Irlande. L'ambiance y est sombre, studieuse et à la fois pleine de vie. J'ai plusieurs bibliothèques remplies de livres ou manuels en tout genre. Un bureau parcouru de fioles, de potions, de pilon, d'herbes et autres babioles pour étudiant. Des bougies sont posées un peu partout car j'aime n'être éclairé que par elles. Les tiroirs sont plein de parchemins, de carnets de note et de plumes. J'ai des plantes un peu partout, grimpantes ou non, qui tombent, utiles aux potions ou non. Dans un coin un canapé pour lire et un lit toujours défait pour dormir. C'est un peu comme une chambre de vieux potionniste, de druide, à l'image de la petite ville antique.

Quand j'ouvre mes yeux, je suis allongé sur mon lit, dans ma chambre, dans mon appartement et Bleddyn me parle, il me secoue pour me réveiller. La douleur surgit rapidement et me coupe en deux, je me mets à tousser et cracher du sang. J'ai probablement des os de la face cassés, j'ai l'impression que mon visage est enflé, la coupure au bras est vive, j'ai des douleurs à l'expiration et inspiration, donc probablement des cotes cassées. Mais la plus grave blessure reste ce coup de poignard. Voyons le positif, je suis toujours en vie et chez moi. Il a tenu parole.

"Je..."

Ce n'est que là que je la vois. Louve. Elle s'avance vers moi, son regard parait affolé ou désolé, peut-être les deux à la fois. Je ne sais pas si elle essaye de ma rassurer ou si elle m'engueule. Elle essaye à son tour de me convaincre d'aller à l'infirmerie.

"Je suis désolé, vous ne devriez pas être là, ça va aller, merci pour tout. "

J'ai l'impression d'halluciner, j'hésite à fusiller du regard le prince pour avoir averti sa sœur. Louve et Bleddyn Iceni dans ma petite chambre à Duids Oak. Dans ma chambre... Mes sœurs ! Où sont mes sœurs ?!

"Mes sœurs, il ne faut pas qu'elles me voient ! Ils les ont menacé aussi"

Je sens la main de Louve me force à rester allongé et me calmer. Elle me rassure, il n'y avait personne à l'appartement quand ils sont arrivés. Elles sont probablement dans le petit village, elles adorent y faire du shopping. J'espère que les connards ne vont pas aller les voir, il faut que je me remette et vite, il faut que je les protège.

"Mais pourquoi êtes-vous là ?"

La question est peut-être débile, mais je suis très étonné des les voir. Personne ne s'est jamais préoccupé de quoi que ce soi après un de mes passages à tabac. Je tente de me relever, mais évidemment j'en suis incapable. Quelqu'un a placé un chiffon autour du couteau pour tenter d'arrêter les saignements. Je tremble et claque des dents, signe que ma température chute, signe que je ne vais pas tarder à être en état de choc et ne jamais me réveiller si on ne fait pas quelque chose. Et si il faut le faire, il faut le faire vite, je ne dois pas perdre une minute.

"Je suis désolé prince, princesse, mais je ne vais pas pouvoir le faire seul. Je pense que c'est l'artère splénique qui est touchée. L'artère qui amène le sang à ma rate. Pour l'instant le couteau retient l'hémorragie, mais quand il sera retiré je vais perdre connaissance et le reste de litres de sang qu'il me reste. Il y a un sort, par là..."

Je montre mon bureau pendant que Louve essaye de me résonner à nouveau, me dire qu'elle n'a pas les compétences et pour résumer que je suis complètement fou, qu'on peut appeler quelqu'un, m'amener à l’hôpital. Mais pour transplaner c'est bien trop tard et de toute façon bien trop risqué. Le couteau pourrait bouger durant le transport. Je continue de désigner un tiroir de mon bureau. Je rassemble toutes mes forces pour dire ce que je dois dire. Je reprends à peine mon souffle.

"J'ai un carnet, un grand carnet noir où j'y ai tous mes sortilèges et mes schémas. Je... c'est personnel, je l'écris, c'est un projet pour la fin de mes études. J'ai inventé et amélioré des sorts et des potions pour qu'ils s'adaptent à l'anatomie et au métabolisme des créatures magiques, aux loups. Les sorts sont plus efficaces et adaptés. Regardez... re..."

Non, non. Non. Pas maintenant, ce n'est pas possible. Non. Pas maintenant. Pourquoi ?! Mon pouls s'accélère et je reconnais cette horrible sensation. Je sens tous mes os frémirent, ma peau bouillir. Je mets alors mes mains devant mes yeux, tremblotantes, blanches et pleine de sang, j'y vois des ongles ou plutôt des griffes poussées. Dans ma bouche les crocs percent mes gencives. Je secoue ma tête affolé.

"Non non non, qu'est-ce qui se passe "

Je ne comprends rien mais je sais très bien ce qui est en train de se passer. Et je sais qu'ils le comprennent aussi. Je suis en train de me transformer en loup, ce putain de loup a décidé de me la faire à l'envers au pire moment possible. Quand je regarde Louve et Bleddyn, c'est un regard de terreur que je leur offre. Un cauchemar.

"Il vous... faut fuir."

C'est la dernière chose dont je me souviens avant ma transformation complète en loup. Quand je retrouve mon apparence humaine, c'est deux loups que je vois au pied de mon lit, j'ai un mouvement de recul dans mes draps trempés de sang, mais ils se transforment à nouveau eux aussi.

Putain.

Je suis incapable de parler, de dire quoi que ce soit, de penser quoi que ce soit ou de commenter ce qui vient de se passer, même si au fond je sais que mon loup a tenté de me donner du temps ou de cicatriser plus vite. Je ne suis pas mort donc ma transformation n'a pas du être longue. Mais le couteau est toujours là. Je n'entends pas ce que me dit Louve et Bleddyn à tour de rôle. Ça martèle dans mon crâne, c'est épouvantable. J'attrape alors le manche du couteau et regarde Louve droit dans les yeux, une larme coule le long de ma joue et se mélange avec mon sang. Le temps s'arrête. Il y a quelques jours elle voulait m'apporter son aide, et aujourd'hui je n'ai pas le choix, je n'ai plus le choix.

"Vous allez y arriver votre Altesse. J'ai..."

... confiance en vous. Je sais qu'elle en est capable, elle est sérieuse, intelligente, elle comprend vite, elle est minutieuse, consciencieuse, j'ai pu découvrir tout cela d'elle, au Palais depuis que je suis gosse, mais plus récemment à Samain et dans notre club secret Oak's Lodge. Je connais moins Bleddyn, mais je suis sûr de ne pas me tromper quand je pense qu'il gardera son sang froid et gèrera la situation avec sa sœur.

"... dans mon carnet."

J'inspire une dernière fois avant de retirer d'un coup sec, sans hésiter une seconde, la lame de mon abdomen. Je vais maintenant faire une hémorragie massive et peut-être ne jamais me réveiller. C'est complètement ironique, je suis dans cette situation car je suis parano et n'ai pas confiance en la princesse depuis mon retour d'Irlande, et voilà que maintenant je lui offre ma vie. Tout ce que je sais, c'est qu'en dehors de moi, dans cette pièce, elle et son frère sont les plus à même à réaliser ce sortilège pour arrêter l'hémorragie et réparer  mon artère. Tout est écrit dans mon carnet, il y a énormément d’annotation et de dessins, la façon dont tourner la baguette, l'intonation de la voix pour dire le sort. Ils ne peuvent pas se tromper, pas quand on est un Iceni.

Ce carnet c'est une mine d'or, un projet jamais réalisé, j'y travaille depuis que je suis gosse. Disons que l'idée m'est venu enfant, aux côtés de ma marraine Élisabeth Hiilos. Je l'ai vu soigner de nombreuses créatures magiques, et elle fait cela naturellement, en ayant appris seule, à force d'expérience. Et moi j'ai eu l'envie d'en faire un manuel de médicomagie pour tout médicomage, putain je sais pas pour qui je me prends, je trouve ça tellement ridicule maintenant. Mais si ce livre peut au moins sauver une vie et que c'est la mienne, je n'aurai pas bosser dessus pour rien. Le froid m'envahit et mon champs de vision se réduit jusqu'à ne plus y voir, je perds alors connaissance.

   
©Lilith

ϟ ϟ ϟ


Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi Avec Jared Parkinson Jeudi 15 novembre 2001

Maintenant que j'iai fais fuir les attaquants de Jared, je me précipite vers lui, à genoux. Maintenant que je l'observe de plus près, je le vois couvert de sang. Mes dieux, mes dieux, mes dieux. Heureusement que je suis un soldat, de formation, de cœur, parce que tout ce sang me ferait presque tourner de l'oeil. « C'est pas aussi terrible que ça en à l'air. » A peine. J'essaie de l'aider à se soulever, pour que je puisse l'emmener à l'infirmerie universitaire, mais le jeune homme refuse. Tellement violemment que ça me fige dans mes mouvements, sauf pour l'empêcher de retomber sur le sol. « Pas d'infirmerie ! S'il vous plait. Je n'ai pas besoin d'aide mon prince, heu mon roi... mon duc, pardon. Votre altesse. » Je le fixe, alors qu'il s'accroche à mon bras. Et là, je le vois. Le couteau, planté dans son ventre. Je sens mon cœur s'accélerer. Non pas que cette scène me fait peur, au contraire, il m'est arrivé de planter des couteaux, moi aussi. Mais à des mecs qui le méritaient. Pas à des personnes comme Jared. En fait, la seule trouille que j'ai, là, c'est qu'il me claque entre les doigts.

« Jared, je ne peux pas te laisser comme ça, il faut absolument que tu te fasses soigner et je n'ai pas les compétences nécessaires pour… » « S'il vous plait, je ne veux pas que ça se sache, et ça va se savoir. Qu'est-ce qu'ils diraient s'ils nous voyaient ? Moi un couteau dans le ventre, vous couvert de sang ? Ça va se savoir au Palais, mes parents, mes sœurs vont l'apprendre. Je vous en supplie votre altesse, je ne veux pas que cela s'ébruite. Je vais trouver une solution, je trouve toujours une solution, ce n'est pas la première fois. » Je sens la colère parcourir mes veines et se balader dans tout mon corps. Ce n'est pas la première fois. Tous les soupçons que nous avions avec ma sœur se confirment. Et, franchement, si j'avais su, je les aurais gardé là, ligotés. J'aurais soigné Hared devant eux avant de les traîner devant la justice. En tant que témoin, pour sauver Jared. En tant que prince, pour accélérer les démarches.

« Je connais un sort, pour nettoyer le sang. » Je ne comprenais pas pourquoi il me disait ça, jusqu'à ce que je suive son regard. Comme il se tient à moi, mes vêtements sont tâchés de sang. … Franchement, ce n'est pas ce qui me pose le plus problème, dans cette histoire. Et puis, moi aussi, je le connais, ce sort. C'est utile quand son devoir est de tuer secrètement les formateurs de complot. « Tu ne penses pas que le plus important, c'est de te soigner toi ? » « Personne ne doit être au courant, vous n'auriez pas du être là, ils auraient pu vous blesser. Oui personne ne doit savoir, jamais, j'ai toujours fonctionné comme ça. » Je retiens Jared, pour qu'il ne bouge pas trop. Dans sa situation c'est vraiment une mauvaise chose à faire. Si il continue de bouger autant, il va perdre encore plus de sang. Et là, c'est miraculeux qu'il ne soit pas mort. Le sang de loup-garou. Je le regarde, en essayant de chercher une solution. Je refuse de le laisser mourir. « Dis-moi ce que je peux faire pour t'aider. » « J'ai de quoi me soigner chez moi. Je suis étudiant en médicomagie. Si vous voulez vraiment m'aider, je veux bien que vous me laissiez à mon appartement. » « Bien sûr, tout ce que tu veux. »

Lentement, Jared me donne son adresse, avant de fermer les yeux, et de s'évanouir. Merde. Je crois que j'aurais vraiment besoin d'aide, alors, je lance un Patronus, en lui demandant d'aller me chercher ma sœur. Je sais qu'elle termine à 18 heures, est-ce qu'elle sera encore à l'Université ? Heureusement, elle transplane à mes côtés très rapidement. Et quand je vois sa tête choquée, je secoue la mienne. « Je t'expliquerais plus tard, là, j'ai besoin d'aide pour le sauver. On va aller à son appartement. » « Pourquoi ne pas aller à l'infirmerie ? » « Il ne veut pas ! Pose ta main sur mon épaule, on va transplaner. » Ma sœur n'oppose aucune résistance et fais ce que je lui dis. Elle est ma future reine, mais je sais qu'elle me fait confiance dans ce genre de moment. Dans les règles, elle est ma supérieure hiérarchique, dans les faits, elle est simplement ma sœur. On transplane dans un appartement inconnu, et je porte Jared. « Trouvons sa chambre. » Louve ouvre rapidement toutes les portes, et me fait signe. En effet, la chambre spéciale déco druide ne peut être que celle de Jared. Lentement, je pose ce dernier sur son lit, pendant que ma sœur s'approche de lui. « Il est inconscient depuis combien de temps ? » « Pas longtemps. Si il le reste trop, j'ai peur qu'il… » Je ne termine pas ma phrase, mais je sais que Louve me comprend.

Je me rapproche de lui, pour attraper le col de ses vêtements, et je commence à le secouer en l'appelant. Faites qu'il se réveille, faites qu'il se réveille, faites qu'il se réveille… Dans mon dos, j'entends ma sœur marmonner. Je l'entends prier Dana, notre déesse créatrice de la vie, et Dagda, notre dieu guerrier et druidique. « Jared ? Jared ! JARED ! » « Je… » Les dieux soient loués, il finit par ouvrir les yeux. Mais je m'interdis d'être soulagé tout de suite, parce qu'il reste encore tous les soins à faire. Ma sœur se rapproche, tremblante. Même si elle a été élevée comme une reine guerrière, je sais que ce n'est pas la partie qui l'intéresse. Elle est une pacifiste, une idéaliste, elle aimerait la paix sans guerre. Je suis là pour lui rappeler que ce n'est pas possible. je suis là pour l'aider à garder les pieds sur terre. Et surtout, je suis là pour lui rappeler comment se comporter dans les situations en urgence. Beaucoup de monde voit ma sœur comme une princesse de glace, mais parce que personne ne la voit en panique. Exactement comme en ce moment. « Par tous les dieux, mais que t'est-il arrivé ? Pourquoi refuses-tu mon aide ? Notre aide ! Tu n'en serais pas là ! Laisse-moi t'aider. Laisse-moi t'emmener à l'infirmerie. Je ne sais pas si on pourra te soigner. » « Je suis désolé, vous ne devriez pas être là, ça va aller, merci pour tout. » Je sens que ma sœur est sur le point de rajouter quelque chose, mais je l'arrête en posant une main sur son épaule. Il ne faut pas le faire s'agiter encore plus.

C'est ce que j'aimerais, mais Jared recommence à rebouger dans tous les sens, sous le coup de l'angoisse. « Mes sœurs, il ne faut pas qu'elles me voient ! Ils les ont menacé aussi ! » Louve pose délicatement ses deux mains pour le faire se rallonger. Là, elle ressemble plus à une infirmière, une mère, presque, qu'à une reine. Mais c'est ce qui fait son humanité. « Ne t'inquiète pas, l'appartement est vide depuis que nous sommes arrivés. Elles doivent se balader dans le village. » Ma sœur caresse doucement ses cheveux, comme pour essayer de le calmer. En tant que futur mère de la Nation, je pense qu'elle voit Jared comme l'un de ses fils. « Mais pourquoi êtes-vous là ? » « Tu pensais vraiment que nous allions te laisser seul, alors que tu te vides de ton sang ? Dis-nous ce qu'on peut faire pour t'aider. Pour te soigner. » L'odeur du sang commençait vraiment à être de plus en plus présente, encore plus avec un odorat lupin. Et, en tant qu'assassin professionnel, le fait que l'odeur du sang monte n'est pas une bonne nouvelle pour Jared.

« Je suis désolé prince, princesse, mais je ne vais pas pouvoir le faire seul. Je pense que c'est l'artère splénique qui est touchée. L'artère qui amène le sang à ma rate. Pour l'instant le couteau retient l'hémorragie, mais quand il sera retiré je vais perdre connaissance et le reste de litres de sang qu'il me reste. Il y a un sort, par là… » Je regarde la direction qu'indique Jared. Je m'y précipite pendant que la voix de Louve devient encore plus angoissée. Elle supplie Jared de la laisser l'emmener à l'infirmerie. Je sais qu'elle a peur de le perdre. Qu'elle a peur de ce qui nous attend. Mais je sais que Jared ne veut pas, alors je la coupe, pour lui demander avant qu'il ne s'évanouisse à nouveau : « Où ça, Jared ? Où est-ce que je dois regarder ? » « J'ai un carnet, un grand carnet noir où j'y ai tous mes sortilèges et mes schémas. Je... c'est personnel, je l'écris, c'est un projet pour la fin de mes études. J'ai inventé et amélioré des sorts et des potions pour qu'ils s'adaptent à l'anatomie et au métabolisme des créatures magiques, aux loups. Les sorts sont plus efficaces et adaptés. Regardez... re… » « Accio carnet noir. » Je finis par marmonner. Un grand cahier à la couverture en cuir noire atterrit directement dans ma main au moment où Louve m'appela. « Bleddyn ? Tu devrais venir voir ce qu'il se passe. » « Non non non, qu'est-ce qui se passe ? » Je me rapproche, et je me concentre sur mes sens de loup-garou en regardant le jeune homme. « Tu te transforme en loup. Pour t'aider à guérir. » Je sens que Jared est terrifié. Je l'entends à son cœur, à sa voix, au regard qu'il nous lance. « Il vous... faut fuir. » On échange un regard avec Louve. Nous nous connaissons par cœur, et juste avec ce regard, on sait qu'on est d'accord sur al chose à faire. Ne surtout pas le laisser seul. Nous sommes des Iceni, la fuite, nous ne connaissons pas.

On se transforme d'un seul coup, à notre tour. Notre transformation est volontaire et maîtrisée, et donc, beaucoup plus rapide. On fait face au loup de Jared, les crocs sortis. Ma sœur n'hésite alors pas à sortir son cri, celui d'alpha, celui qu'elle utilise pour battre les nobles qui profitent de la pleine lune pour contourner les règles. A la cour, il existe plusieurs types de meutes : la famille, les amis. Mais la plus grande meute est celle de l'Irlande, où l'Alpha est le souverain. Ma sœur est la future reine, mais elle est déjà une Alpha dans son comportement, sa manière de penser, dans son cœur. Alors, Jared baisse la tête avant de redevenir humain. Nous nous retransformons, nous aussi, tout de suite. Et heureusement, malgré ce changement de forme, Jared a toujours le couteau de planté. Comme ça, il empêche l'hémorragie externe. Je m'approche du jeune homme. « Qu'est-ce qu'on doit faire Jared ? Dis-nous. » Le jeune homme se tourne directement vers Louve, et la regarde droit dans les yeux. « Vous allez y arriver votre Altesse. J'ai… » Louve réalise ce qu'il va dire, et je la vois devenir pâle comme la mort. « Oh, non, non, Jared. Demande à Bleddyn, je ne vais pas pouvoir le faire, je n'en suis pas capable, c'est lui le soldat, pas moi… ! » Je sens l'angoisse monter dans le corps dans ma sœur. Elle me fait une attaque de panique. Je pose ma main sur son épaule. « Louve. Comme à l'entraînement. Agis comme un soldat. Pense comme un soldat. » Je n'allais pas le faire pour elle, alors que Jared lui avait demandé à elle. Je ne voulais pas contrarier cette demande implicite.

« ... dans mon carnet. » Louve finit par hocher lentement la tête, pour signifier qu'elle était prête. Elle avait le carnet ouvert à la bonne page, sa baguette en main. Et moi, je me tenais près de Jared, prêt à faire un massage cardiaque au besoin. Le jeune homme finit par retirer le couteau. Le sang se mit à couler abondement et ma sœur pâlit. « Louve, maintenant ! » Jared ferma les yeux, signe qu'il perdait connaissance, et Louve commença à agiter sa baguette. Elle récitait d'une voix claire les intentions qu'elle avait sous les yeux, tout en faisant les mouvements adaptés. Fasciné, je regardais une partie du sang de Jared arrêter de couler, et retourner dans son corps. Sa chair bougeait, signe que les organes étaient en train de guérir. Puis, sa plaie se ferma lentement, ne laissant qu'une cicatrice temporaire. Avec Louve, nous attendions quelques instants, la respiration en suspens, le temps que le jeune homme ne retrouve des couleurs. Louve soupira de soulagement, et se laissa tomber sur un fauteuil derrière elle, les joues inondées de larmes. Maintenant qu'il était sorti d'affaire, toute sa tension retombait. Ma sœur savait se battre, parce que c'était dans notre éducation ; mais elle n'était pas prête à perdre l'un des notres. Je recouvris Jared d'une couverture, pour qu'il ne prenne pas froid, et on décida d'attendre qu'il se réveille.

Ma sœur attrapa un châle qu'elle mit sur ses épaules, avant de s'installer confortablement. Je pense qu'elle avait besoin d'occuper ses mains et son esprit, alors, elle se lança dans la lecture du carnet de Jared qu'elle avait gardé. Pendant ce temps, j'attrapais un parchemin, une plume, et j'écrivais une longue lettre que je finis par envoyer à mon bras droit, au palais. Puis, sans aucune honte, j'ouvris les placards du jeune homme pour prendre des vêtements que je balançais dans un des gros sacs que je trouvais. On resta un moment à attendre. Heureusement, pas suffisamment longtemps pour que les soeurs Parkinson reviennent. Quand Jared ouvrit un oeil, ma sœur se précipita sur lui, un linge mouillé à la main. « Jared, comment tu te sens ? » Elle commença à tamponner son visage, au moins pour retirer la sueur et le sang. Je m'approchais à son tour. « J'ai envoyé des ordres au palais. Je connais des gardes très discrets, qui suivront tes soeurs 24h/24, tous les jours de la semaine, sans qu'elles ne le sachent. Elles seront en sécurité, comme ça. » Je montrais également du bout du pied son sac de vêtements. « Avant qu'elles n'arrivent, on partira. Je sais que tu ne veux pas les inquiéter, mais nous, on ne veut pas te laisser comme ça, alors, tu vas venir vivre quelques jours chez moi. Je vais vérifier que tu guéris bien, et surtout, que ces salauds ne reviennent pas t'emmerder. C'est non négociable, au fait. » Je m'assis sur le bord du lit, à côté de lui. Les draps, ses vêtements, les miens et même ceux de ma sœur étaient tâchés de sang. Il faudra penser à nettoyer au moins le lit avant de partir. Je regardais Jared. « On profitera de ton séjour chez moi pour parler. Au fait, tu peux m'appeler Bleddyn et me tutoyer, c'est bon. On reprendra les bonnes manières au palais. »

Ma sœur arrêta de nettoyer le visage de Jared pour le regarder, des étoiles plein les yeux. « Jared, ton carnet de recherche est absolument fantastique ! Bon, comme je ne fais pas Médicomagie, je n'ai pas tout compris, mais tes recherches ont l'air absolument révolutionnaires ! » Je savais qu'elle n'avait pas tout lu, et maintenant que Jared était réveillé, elle devra lui rendre. Je la connaissais, sa curiosité était loin d'être assouvie. « Tu n'as jamais pensé que tu pouvais travailler pour le palais ? Avec ces recherches, tu pourrais aider tellement de créatures ! » Elle s'emballait, et je le savais. Je posais une main sur son épaule, pour la calmer. Il ne valait mieux pas le harceler maintenant, avec ce qu'il venait de vivre, et alors qu'il nous faisait encore à peine confiance. Louve se calma, et redonna, de mauvaise grâce, son cahier à Jared. Puis je regardais le jeune homme, les bras croisés. « Tu te sens de te lever, et de marcher un peu ? Juste histoire de finir ton sac, si tu veux prendre des trucs sentimentaux. Et on ne peut pas transplaner jusqu'à chez moi, donc, on marchera. Je te soutiendrais, au besoin. » J'aide le jeune homme à se relever, et pendant qu'il prend ce qui lui manque, je me tournais vers son lit. D'un coup de baguette magique, je retirais le sang et les draps se remirent parfaitement en place.

« Bleddyn ? Je vais devoir rentrer. » « Fais attention à toi, et merci encore pour l'aide. » Ma sœur me prit dans ses bras, puis elle se tourna vers Jared. Maintenant que toute la frayeur était passée, je n'aurais pas été étonnée qu'elle lui donne une gifle. Mais à la place, elle le prit, elle aussi, dans ses bras. « Et, par tous les dieux, Jared, ne nous rejette plus. Tu peux le voir, que nous sommes tes alliés. On veut simplement t'aider, alors… Fais nous confiance. » Elle lui sourit, puis elle transplana. Je pris le sac de Jared, et je posais ma main sur son épaule. « Tu es prêt ? On va transplaner au moins jusque dans ma rue. » J'attendis son accord, avant de transplaner dans un endroit discret. Je me tenais prêt à rattraper Jared, encore un peu faible. Je gardais son sac dans mes mains, et je l'emmenais jusqu'à mon appartement. Blindé de sortilèges de protection. Assez grand et lumineux, je posais son sac dans mon salon, où je fis apparaître un confortable lit de camp, comportant plusieurs couvertures et d'oreillers. « Ça te va, de dormir là ? » Je lui fis alors visiter les lieux : le salon, la cuisine, ma chambre et la salle de bain. « Si tu veux prendre une douche, pour te débarrasser de tout le sang, n'hésite pas. J'irais après. Et surtout Jared, fais comme chez toi. » Je le laissais dans la salle de bain pour aller dans la chambre. J'enlevais au moins mon tee-shirt pour mettre quelque chose de propre, avant d'aller dans la cuisine. Je lançais le dîner : deux steaks bien saignants pour deux loups-garou, dont un affamé, des légumes, et un grand pichet de jus de citrouille.
:copyright:️ Justayne

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Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water

descriptionJe peux être le noir, tu peux regarder à travers moi EmptyRe: Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi

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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi.
Jeudi 15 novembre 2001

J'entends du bruit autour de moi, je sens que ça bouge et je reconnais les odeurs, deux loups et pas n'importe lesquels, mes deux altesses. J'ai l'impression d'avoir été piétiné par un Éruptif, tout mon corps est douloureux, mais pas la même douleur vive que tout à l'heure. J'ouvre mes yeux, mes paupières sont si lourdes. Je suis en vie. Putain je suis en vie, je ne sais pas si je suis heureux ou non, mais elle m'a sauvé, Louve a réussi, avec mon cahier. Je sens un tissu mouillé sur mon front d'abord, puis autour de mon visage, il est frais et ça m'aide à mieux ouvrir les yeux, mon visage tire moins comme ça.

« Jared, comment tu te sens ? »

Je me sens désorienté et je mets quelques secondes à vraiment atterrir. Je capte le regard de Louve et ouvre la bouche mais je n'arrive pas à articuler, ça coince dans ma gorge. Je hoche donc la tête pour signaler que je suis OK. J’aperçois alors Bleddyn.

« J'ai envoyé des ordres au palais. Je connais des gardes très discrets, qui suivront tes soeurs 24h/24, tous les jours de la semaine, sans qu'elles ne le sachent. Elles seront en sécurité, comme ça. »

Je ferme et serre mes yeux forts, une larme s'en échappe, une seule parce que je retiens les autres. Je suis soulagé, tellement soulagé. Par Badb Catha si jamais ils touchent mes sœurs, je ne répondrai de rien. Je serai capable de faire quelque chose d'horrible et de définitif. Je n'aurai plus peur du monstre en moi, je le deviendrai sans retenu. Je me redresse un peu pour m'assoir.

« Mer...ci.» Je racle ma gorge pour me désenrouer. « Merci à vous deux.»

Je voudrai en dire plus, mais je ne sais pas quoi dire, je suis partagé entre la gratitude et la gène éternelle. Le prince me montre un sac au pied du lit, je fronce les sourcils en reconnaissant des affaires à moi qui en dépassent. Quoi ?

« Avant qu'elles n'arrivent, on partira. Je sais que tu ne veux pas les inquiéter, mais nous, on ne veut pas te laisser comme ça, alors, tu vas venir vivre quelques jours chez moi. Je vais vérifier que tu guéris bien, et surtout, que ces salauds ne reviennent pas t'emmerder. C'est non négociable, au fait. »

Non négociable ? Je déglutis une nouvelle fois. Je regarde Louve mais je vois dans son regard que je n'aurais pas ses grâces là dessus, je réalise que je leur en ai demandé beaucoup, ils ont tout respecté à la lettre. Pas de Palais, pas d'infirmerie ou autre médicomage, ne pas prévenir mes sœurs, protéger mes sœurs, me sauver la vie. Je ne peux décemment pas refuser cette offre, bien que je n'ai clairement pas envie d'être sous surveillance, encore moi chez mon altesse.

« Bien.»

J'ai l'impression d'être un gamin devant le fait accompli qui ne doit surtout pas répondre sous peine de s'en prendre une. Et vu la forme physique de Bleddyn face à la mienne, mieux vaut ne pas m'en prendre une par lui là tout de suite. Alors "bien" est la seule chose que je m'autorise à dire. Bleddyn s'assoit à côté de moi, je vois ses yeux suivre le carnage de ma bagarre, tout ce sang, sur moi, sur eux. Mon sang sur eux.

« On profitera de ton séjour chez moi pour parler. Au fait, tu peux m'appeler Bleddyn et me tutoyer, c'est bon. On reprendra les bonnes manières au palais. »

Je le regarde avec des yeux écarquillés. Il veut parler avec moi ? Et il veut que je le tutoie ? Pourquoi ?! Je secoue ma tête et il insiste. Après tout, c'est vrai que sauver la vie de quelqu'un ça créer des liens, mais je n'ai pas pour habitude de tutoyer mes altesses depuis ma naissance, alors j'ignore si j'y arriverai. Je hoche la tête, je n'ai toujours pas envie de m'en prendre une, pas sûr que je survive dans mon état actuel. Avec toutes ces émotions, je réalise à peine que Louve était toujours en train de me passer un linge sur le visage. Je ne le perçois que quand elle arrête. Je la regarde alors qu'elle me parle.

« Jared, ton carnet de recherche est absolument fantastique ! Bon, comme je ne fais pas Médicomagie, je n'ai pas tout compris, mais tes recherches ont l'air absolument révolutionnaires ! »

Alors elle la lu ? Elle le trouve sincèrement intéressant ? Révolutionnaires ? Je racle une nouvelle fois ma gorge pour retrouver la parole.

« Je ne sais pas si c'est révolutionnaire, mais j'espère pouvoir aider beaucoup de créatures magiques. Merci votre altesse pour votre retour.
- Tu n'as jamais pensé que tu pouvais travailler pour le palais ? Avec ces recherches, tu pourrais aider tellement de créatures !
- Au palais ? Non votre altesse c'est... »

Ridicule. Bleddyn pose une main sur l'épaule de sa sœur, l'intimant de se calmer sur les questions, du moins c'est ce que je ressens. Elle est vraiment sérieuse pour le palais ? Non c'est certainement pour que je ne me sente pas minable après avoir failli mourir sous leurs yeux. Je récupère mon carnet en baissant mes yeux sur la couverture de celui-ci. En attendant grâce à mes écrits, elle a réussi. Sans connaitre la médicomagie, elle a pu me sauver. Je serre la reliure avec un sentiment nouveau. Un sentiment de possibilité, mon livre pourra peut-être être vraiment utile un jour.

« Tu te sens de te lever, et de marcher un peu ? Juste histoire de finir ton sac, si tu veux prendre des trucs sentimentaux. Et on ne peut pas transplaner jusqu'à chez moi, donc, on marchera. Je te soutiendrais, au besoin. »
- Je crois oui. Je vais essayer.»

Bleddyn m'aide à me relever, les premiers pas sont étranges, comme si je me réveillais de plusieurs jour de coma, mais rapidement je retrouve une stabilité et mobilité convenable. Dans mon sac j'ajoute des bouquins, quelques fioles dont j'aurai besoin, des plumes et parchemins, j'y met mon carnet de soins, je fourre aussi ma baguette magique, on ne sait jamais. Je regarde mon placard où j'y cache mon aconit tue loup, mais je suis sûr que si je le prends maintenant, Louve va le remarquer et je n'ai vraiment pas la force de me battre à nouveau, même en parole.

J'en profite pour écrire un mot à mes sœurs, prétextant un stage de médicomagie dont je ne leur ai pas parlé, elles ne seront pas étonnées, il m'arrive d'oublier de les prévenir. Quand je me retourne, le prince a tout nettoyé, il n'y a plus aucune trace du carnage. Je hoche la tête en le regardant pour le remercier. Je lève alors mes mains et de gestes gracieux des poignets je lance un sort pour que mes plantes s'autogèrent pendant mon absence. Voilà, comme ça c'est parfait. Je récupère aussi mon sac de cours, pour que l'illusion soit parfaite aux yeux de mes sœurs. Je n'aime pas leur mentir de manière générale, mais je les protège toujours, même de moi même, elles n'ont pas besoin de s'inquiéter, elles préviendraient les parents aussi, et il en est hors de question. Que Louve et Bleddyn soient maintenant dans la boucle de mes galères ne doit en rien changer mes habitudes et ce que j'ai toujours fait.

Je regarde le frère et la sœur se dire aurevoir et au moment où elle se tourne vers moi, je recule d'un pas, mais je n'y échappe pas, elle me serre aussi à son tour, je suis raide comme un piquet, choqué par son geste, et encore plus par ses mots.

« Et, par tous les dieux, Jared, ne nous rejette plus. Tu peux le voir, que nous sommes tes alliés. On veut simplement t'aider, alors… Fais nous confiance.
- Merci pour tout, merci de m'avoir sauver la vie.»

Elle doit me prendre pour un fou de ne pas arriver à lui faire confiance, mais je fais mon maximum, je lui ai confié ma vie, et j'ai vu qu'elle avait été à la hauteur. Je sais que j'ai un problème, mais de toute ma vie, je n'ai jamais eu personne en qui compter, en dehors de mes sœurs. Donner sa confiance, c'est se faire trahir, et je ne le supporterai pas si cela devait venir de la famille Iceni. Je vis Louve disparaitre avec un sourire sur les lèvres, et ce n'est qu'après qu'elle ait transplané que je me laisse aller aussi à un sourire timide. Elle trouve que mon carnet est révolutionnaire.

« Tu es prêt ? On va transplaner au moins jusque dans ma rue.
- Allons y !»

Puisque je n'ai de toute façon pas le choix. Je grimace quand nous arrivons à destination, mes organes sont sans dessus dessous, j'ai mal aux côtes. C'est rude, c'est rude mais j'ai connu régulièrement cette sensation. Même si aujourd'hui j'ai failli y passer, en terme d'impact post bagarre, le pire ce sont les sorts de magie noire, Thomas Scott-Rosier était doué dans le genre. Il tripait de me voir m'en remettre facilement, il n'y allait donc pas de bois mort.

Je suis Bleddyn jusqu'à chez lui. C'est tellement bizarre de se dire ça. Je vais chez mon prince, dans son appartement étudiant. En dehors du palais. Au fait, tu peux m'appeler Bleddyn et me tutoyer, c'est bon. On reprendra les bonnes manières au palais. Je n'en reviens pas encore. Je le regarde défaire - sans faire mine de trop m’intéresser - tous les sortilèges de protection. Nous rentrons et j'hésite un instant. Je vais vraiment vivre quelque jour chez lui ? Vu l'apparition du lit de camp au milieu de son salon, je crois que oui.

« Ça te va, de dormir là ? »
- Carrément, merci votre alte...» Je perçois regard. « Merci Bleddyn !»

Après une visite des lieux, il me propose une douche que j'accepte. Je récupère mon sac et je me ferme dans la salle de bain, j'ouvre la douche et me faufile sous l'eau brûlante. Je réalise que je suis en vie, je touche et fait état de mes différentes blessures du bout des doigts, celle sur le bras, faite par le couteau, elle ne saigne plus. Je sens des endroits enfoncés au niveau de mon buste, des côtes cassées, j'ai des hématomes sur les jambes et les bras, liés aux coups de pieds que j'ai reçu. J'ai des os du visages cassés, une plaie à l'arcade, à la lèvre, mon nez est cassé mais de manière nette au niveau de l’arête supérieure. Je positionne mes doigts de part et d'autre du nez afin de réduire la fracture, d'un coup sec je le remets en place en gémissant. La cicatrisation va pouvoir se faire maintenant. Je glisse mes doigts sur mon flanc et je ne ressens qu'une légère cicatrice au niveau de la plaie de couteau que Louve a soigné. Je sais qu'il faudra deux ou trois jours pour que tous les organes internes se régénèrent totalement grâce à mon gène de loup. Je vais survivre... encore. Je nettoie tous le sang en me savonnant plusieurs fois.

Je sors de la douche et me regarde pour la première fois dans le miroir. Oui, je suis une plaie vivante. Mais même si tousser sera douloureux pendant quelques jours, je vais m'en remettre, je m'en remet toujours, les autres s'en remettront moins vite si vous voulez mon avis, vu les coups que j'ai porté et je vais pouvoir cicatriser naturellement sans éveiller les soupçons. A Poudlard je devais prendre un tas de potion, faire un tas de sort pour camoufler les traces, mais Bleddyn m'offre une chance de le faire à mon rythme et sans inquiéter personne, et j'en suis reconnaissant, rien ne vaut mieux que la cicatrisation naturelle pour ne laisser aucune cicatrice. J'en ai une d'ailleurs visible, blanche, au dessus de mon œil droit, reste de Poudlard. Dans une semaine, il n'y aura plus rien et mon corps retrouvera toute ses aptitudes internes et externes.

J'enfile une tenue tirée de mon sac, un t-shirt blanc et un bas de jogging sombre, et je vais rejoindre Bleddyn dans la cuisine, attiré par l'odeur d'un repas alléchant. Mon ventre gargouille, j'ai affreusement faim et la vue du steak anime mon loup. Bleddyn me demande de mettre la table et servir le repas le temps de sa douche. Je m'exécute en ouvrant les placard pour trouver assiette et couvert. Même s'il m'a demandé de faire comme chez moi, je suis gêné. Je nous installe la table et nous sert du jus de citrouille. J'installe tous dans des plats sur la table. Putain j'espère qu'il n'y a pas une sorte de protocole princier à faire ici aussi avec les couverts et autre, là je suis pas vraiment en état de me tenir droit. Mais quand il revient, il ne fait aucune remarque, il me sourit et me remercie. Je le regarde passer son t-shirt, ce gars est taillé dans la pierre, je sais qu'il s'entraine au palais, mais c'est quoi l'entrainement qu'il fait au juste ? Je baisse les yeux quand il croise le mien. On s’installe devant notre repas. NOTRE repas, putain ! Si on m'avait dit ça il y a quelques jours. On profitera de ton séjour chez moi pour parler, sa phrase me revient à l'esprit.

« Je... je ne sais pas quoi dire. Tout ça c'est beaucoup trop pour moi. Vous... tu, on a jamais fait tout ça pour moi.»

Je l'écoute, il veut juste apprendre à me connaître. On a fait que se croiser au palais, mais on s'est vu grandir de loin. Il ne cherche pas à faire un interrogatoire, mais il veut comprendre comment j'ai pu en arriver à cette bagarre dans la rue, et de refuser de l'aide pour m'en sortir. Il voit mon visage, il a entendu mes supplications de ne prévenir personne, c'est déjà beaucoup trop, du moins pour imaginer un mensonge cousu de fils blanc. Je suis hésitant, mais j'essaie de me lancer.

« Je n'avais pas tous ces problèmes en Irlande. Mon père pensait qu'il fallait que je me sociabilise ou une connerie comme ça, alors mes parents nous ont envoyé à Poudlard. Et je n'ai pas eu un très bon accueil. Mes sœurs sont allées à Gryffondor, mais j'ai atterri à Serpentard, le Choixpeau pensait que j'y ferai de grandes choses. Mais à part me faire démolir la gueule par des petits fils à papa...»

Je relève brusquement les yeux sur lui, je veux pas qu'il croit que je fais le parallèle avec le palais et sa condition de riche prince.

« ... enfin, des sangs purs quelques peu racistes qui ont su que j'étais un loup, car les soirs de pleine lune... on était pas dans le château. Et certains ce sont mis à essayer des sorts interdits à Poudlard et peut-être même en Angleterre, parce que je cicatrise toujours. Sauf cette fois. »

Je montre la cicatrice blanchie au dessus de mon œil droit qui mange mon sourcil. Ça c'est Scott-Rosier, mais je ne préfère pas citer de nom devant le prince, je ne suis pas comme ça, je n'ai balancé personne, à part son l'effet du Veritaserum.

« Ça c'est le résultat d'une flèche Acidious strium. J'ai mis du temps à pouvoir sortir la flèche parce qu'ils m'en empèchaient, ce qui explique la cicatrice qui reste. Cette flèche peut brûler très gravement si on ne la retire pas rapidement ...»

Le prince est choqué. Je sais qu'en Irlande, tous ceux qui m'ont fait ça le paieraient cher et ça semble impensable. Je ne veux pas qu'il ait pitié de moi, je refuse de voir de la peine ou quelque chose qui s'en rapproche dans ses yeux.

« Je ne suis pas du genre à me plaindre, votre alt... Bleddyn. C'est comme ça, il valait mieux que ce soit moi que quelqu'un d'autre. Moi plutôt que mes sœurs. Je n'ai jamais rien dit pour les protéger, je savais que si je me plaignais à un adulte, je savais ce qu'ils allaient leur faire. Alors j'ai grandit comme ça et ça ne doit pas changer, je ferai tout pour elle et pour ne pas nuire au palais.»

Je n'ai jamais révélé ça à personne, c'est même la première fois que je me le dis à moi même. On se mit à discuter dans notre langue natale jusqu'à la nuit. Il me parla de lui, de sa famille, des choses que je ne pouvais pas savoir, de simples petites confidences de vie au palais, créant ainsi un climat de confiance. Je me suis senti de plus en plus à l'aise. Je lui ai confié rapidement que j'étais en conflit avec mon père, depuis aussi loin que je me souvienne, et que j'étais proche de ma mère mais surtout très proche de mes sœurs. Je lui ai raconté ma naissance, que j'ai été entre la vie et la mort, sauvé miraculeusement par ma marraine Élisabeth Hiilos, une louve médicomage qu'il doit certainement connaître, qui est venue vivre avec son mari Irlandais sur ses terres il y a bien des années.

Vendredi 16 novembre 2001

J'ai révisé toute la journée pendant que Bleddyn était en cours. J'ai avancé sur pas mal de parchemins à rendre. J'ai commencé aussi à ressentir le manque d'aconit tue-loup. J'ai pensé à aller à l'appartement, mais j'avais trop peur que mes sœurs me croisent ou sentent mon odeur et trouvent cela bizarre. Bleddyn s'est chargé de m'excuser discrètement auprès de l'UMS pour mon absence. Il est rentré rapidement entre 12h et 13h pour voir si tout aller bien, avant de repartir aussi vite jusqu'à la fin de ses cours à 16h. Qu'il soit aussi attentionné me perturbe, je ne sais pas si je pourrai m'y habituer un jour, je reste toujours sur mes gardes.

Mon visage est déjà moins tuméfié et mes côtes moins douloureuses. En rentrant il me montre un sortilège appris dans son dernier cours, magie sans baguette, et j'essaye de le réaliser avec lui. Et j'y arrive. Après quelques essais seulement j'arrive à maitriser le sortilège.

« Ça n'a rien d'étonnant tu sais, j'ai appris très tôt, mon père y tenait absolument, alors maintenant je me sers presque pas de ma baguette, seulement pour les sorts de chirurgie. Si t'as besoin de conseils et que t'es un peu largué comme maintenant, n'hésite pas.»

Je vois son air offusqué et j'éclate alors de rire, un rire bref, mais un rire quand même. Il n'est pas du tout largué, mais je me suis senti de faire une vanne au prince. Je le regarde les yeux rieurs et il me montre d'autres sorts. Après quoi, c'est moi qui lui fait découvrir un peu mon univers magique. Je lui montre une potion que j'ai créé de toute pièce, elle permet d'aider à la cicatrisation des os des loups.

« J'essaye de trouver quelque chose de similaire pour les vampires, mais c'est plus complexe sans tester. Je sais qu'on pourrait penser que c'est inutile, mais pendant la Bataille de Poudlard, certaines créatures magiques, comme moi étions là pour aider Harry Potter, et certains ont été salement blessé, s'ils avaient eu ce genre de potion, la cicatrisation aurait été presque immédiate et ils auraient pu revenir dans la bataille, plutôt que remplir des civières. Ce n'est plus la guerre, donc peut-être moins utile, mais elle pourraient être utilisées sur des gamins, pour qu'ils souffrent moins longtemps.»

Je me lève et retire mon t-shirt que je jette à mes pieds, je lui montre les enfoncements dans ma chair, endroit où j'ai des côtes cassées. Je bois alors la potion, et au bout d'une minute, il peut voir la peau retrouver petit à petit sa forme initiale, signe que les os se sont réparés. Mon nez et tous les os de mon visage se sont aussi ressoudés et consolidés.

« C'est pour ça que j'ai pas d'ami.» Lancé-je amusé. « J'ai jamais appris à me battre, comme vous autres Iceni au palais, mais j'ai appris à me guérir pour survivre. »

Samedi 17 novembre 2001

Quand Bleddyn rentre à 12h après son cours de Duel, j'ai fais le repas. J'ai besoin de m'occuper, je me sens de plus en plus nerveux, le manque d'aconit se fait ressentir, le loup se fait ressentir et ça commence à m'être insupportable. J'ai envie de demander à Bleddyn de rentrer chez moi, c'est bon maintenant, les os sont consolidés, les hématomes s'estompent petit à petit, les plaies se referment doucement mais surement. Mais quand il rentre je me dégonfle et je tente de cacher ma nervosité, je vois qu'il me lance des regards suspects mais il ne dit rien. J'essaye d'éviter son regard, mais on s'installe à table pour manger et on commence à discuter. Je triture mes mains sous la table par moment. Il me parle de ses parents, des ses sœurs. Il me questionne sur mes parents à mon tour.

« Mon père est aussi un loup de naissance, et être un loup c'est tour un art pour lui, c'est facile, il vit, il mange, il dort loup. Tout parait trop facile. Mais moi, moi c'est différent, moi j'étais une erreur de la nature, j'aurai pas du survivre, mon loup... je voyais sa déception au fur et à mesure de ma croissance quasi inexistante. Enfin tu m'as vu au palais, j'avais pas la même tronche qu'aujourd'hui. Il aurait voulu que je sois fort, que je me transforme vite, que je sois comme lui. Mais il n'a jamais cherché à savoir ce que je voulais moi.»

Je ne me sens plus d'en dire plus, je sens que le loup gronde, qu'il a la rage, j'ai la rage contre mon père. Je regarde par la fenêtre, il fait beau et je fumerai bien. La nouvelle lune était hier soir, la prochaine pleine lune n'est que le 30 novembre. Je ne devrai pas être aussi affecté, mais ça fait maintenant 2 jours plein que je n'ai pas fumé, que je n'ai pas assommé mon loup. Bleddyn finit par me poser la question.

« C'est... » Je regarde mes mains, comme si je pouvais y voir mes griffes d'un instant à l'autre. « D'habitude je fume de l'aconit tue-loup. Je veux dire, tout le temps, même en dehors de la lune.»

Je ne le regarde même pas, j'ignore pourquoi je me sens si honteux. Sa sœur est déjà au courant, peut-être le lui avait elle même déjà dit. Au point où j'en suis, autant être honnête, je vis chez lui, je lui dois au moins ça.

« Et j'ai qu'une envie, c'est de fumer, peut-être, peut-être que je devrai partir. »

Je le vois -justement - partir de la cuisine. Voilà, je l'ai déçu, je déçois tout le monde, même ceux que j'ai le moins envie de décevoir. Je suis qu'une pauvre merde, et j'ai brisé sa confiance. Je le vois revenir et me jeter des vêtements que je rattrape au vol. Ah, au moins il ne perd pas le temps en me donnant mon sac, c'est sûr que c'est plus rapide.

Mais au lieu de me demander de foutre le camps, il me dit de me changer, d'enfiler ses vêtements. Et je finis par comprendre ce qu'il veut faire. Il se change lui aussi en tenu de sport. Il veut qu'on fasse du sport. Il m'explique que ça peut m'aider. Ok Ok, je me change donc pour enfiler un short et un t-shirt.

S'en suit une séance made in prince infernal. Je termine notre séance au sol, couvert de sueur, j'ai jamais autant ankylosé mes muscles intentionnellement. Il est même possible que j'ai d'autres bleus naissant sur mon corps. J'ai pris une raclé en bonne et due forme, mais pas de celles que j'ai déjà pris dans les rues ou dans les couloirs de Poudlard, non, une raclé encadrée, safe et réglo.

« Par Macha, c'est l'entrainement que vous avez au palais ? Louve et Acalia subissent ça elles aussi ? »

J'ai peine pour elles. Je me promets de ne jamais mettre Louve en colère. Je me redresse sur les avant bras pour le regarder. Putain mais il transpire à peine lui. C'est une blague ? Je pousse un râle de désespoir et je me rallonge comme un gosse blessé au sol. Je fixe le plafond, reprenant mon souffle. Je murmure à peine.

« Je veux apprendre. »

Bleddyn me fait répéter, et je le dis avec plus de conviction et de force dans ma voix.

« Je veux que tu m'apprennes. »

Parce que putain, j'ai pas pensé un seul instant à fumer, je me suis senti bien, pendant tout ce temps. J'étais en phase, apaisé, comme un bon gros joint, et je veux ressentir ça à nouveau.

Dimanche 18 novembre 2001

On vient de terminer un nouvel entrainement, je préfère pas en parler, il me reste un peu de dignité.

Je sors de la douche, en caleçon et m'avance vers mon sac pour saisir une tenue quand j'entends un bruit suspect. Des cliquetis, des grincements. Je m'arrête dans mon mouvement et fixe la porte, ces bruit sont derrière la porte. Je tends l'oreille, Bleddyn est dans sa chambre le temps que je libère la salle de bain, donc ça ne peut pas être lui. Il m'a dit que personne devait venir. Putain quelqu'un essaye de forcer sa porte ou je rêve ? Les cheveux encore mouillés, l'eau coulant sur mes épaules et mon torse, je m'approche de la porte à pas de... non je ne vais pas dire ça.

La porte s'ouvre et je grogne littéralement sur l'intrus. Il semble surpris de me voir visiblement. Il me détaille de la tête au pied. Je grogne à nouveau, les yeux teinté d'ambre. J'ai encore l'adrénaline de notre séance de sport dans le sang.

« Ne bouge pas, qui est-tu ? »

Je suis sur la défencive, est-ce quelqu'un qui est là pour faire du mal au prince ? Je suis pret à me battre s'il le faut. Je suis à ça de lui sauter dessus quand Bleddyn débarque dans le salon avec nous, le corps encore luisant de transpiration. Il prononce un prénom, et me demande de me calmer. Ce que je fais, mais toujours très suspicieux.
   
©Lilith

ϟ ϟ ϟ


Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi Avec Jared Parkinson Après toutes ces aventures pas très drôle, avec Jared, on finit par arriver chez moi. J'installe son lit, et je lui présente rapidement les lieux. Je lui jette même un regard insistant quand il commence à utiliser mon titre alors que… Nous sommes chez moi. Et si je veux instaurer un climat de confiance, je dois, pour cela, faire en sorte de le rendre plus confortable. Donc, loin des titres. Je lui propose de prendre sa douche en premier, et je commence à préparer le repas. Quand Jared retourna dans la cuisine, je terminais à peine d'avoir tout réchauffé. Le ventre de Jared gargouille. Apparemment,  il n'y a pas qu'un loup affamé, mais deux. « Ça te dérange de mettre la table, le temps que j'aille me laver aussi ? » Parce que c'est pas parce que j'ai mis un tee-shirt propre que je me sens moi-même propre. Je me dépêche d'aller dans ma chambre pour prendre des fringues propres, et je me dépêche de me doucher. Je prends quand même le temps de me shampouiner les cheveux avec un shampoing spécial, celui qui me teint les cheveux en roux, ou qui maintient ma couleur, quand je les lave. Ma couleur brune est un secret, et je ne veux pas forcément en parler à Jared. Ce sont des secrets d'état.

Rapidement, j'enfile un jogging, et c'est le tee-shirt à la main que je me dépêche d'aller à la cuisine. Jared avait installé la table et avait même pensé au jus de citrouille. J'aurais bien pris une bière après cet évènement, mais franchement, ne tentons pas le diable. « Merci de t'être occupé du service. » J'enfile mon tee-shirt, rassurée, et je m'asseois en face de lui. J'ai à peine le temps de lancer la conversation que Jared prend la parole en premier. « Je... je ne sais pas quoi dire. Tout ça c'est beaucoup trop pour moi. Vous... tu, on a jamais fait tout ça pour moi. » Je commence à découper mon steak, affamé. Mais avant de l'entamer, je prends le temps de le regarder. « C'est normal, voyons. J'ai envie d'apprendre à te connaître. On n'a jamais vraiment parlé, au palais, même durant notre enfance. » Je prends un morceau de viande, que je mâche en remplissant nos verres de jus. « Ecoute, je compte pas te faire passer un interrogatoire, mais… Je veux juste comprendre comment tu en es arrivé là. C'est pas banal de se faire attaquer par des mecs que l'on semble connaître, surtout aussi violemment. » Et puis, j'avais mené mes petites recherches sur Jared, mais je n'avais pas appris grand-chose. Tout ce que je savais était que sa scolarité à Poudlard avait été compliquée, mais je n'en savais pas plus.

« Je n'avais pas tous ces problèmes en Irlande. Mon père pensait qu'il fallait que je me sociabilise ou une connerie comme ça, alors mes parents nous ont envoyé à Poudlard. Et je n'ai pas eu un très bon accueil. Mes sœurs sont allées à Gryffondor, mais j'ai atterri à Serpentard, le Choixpeau pensait que j'y ferai de grandes choses. Mais à part me faire démolir la gueule par des petits fils à papa… » Je l'écoutais attentivement, et je cachais ma surprise quand il utilisa une telle expression. Je veux dire, je suis un véritable fils à papa. J'ai suivi tous les conseils et ordres de mon père, pour suivre le chemin qu'il m'avait tracé. Mais Jared se reprit de lui-même. « ... enfin, des sangs purs quelques peu racistes qui ont su que j'étais un loup, car les soirs de pleine lune... on était pas dans le château. Et certains ce sont mis à essayer des sorts interdits à Poudlard et peut-être même en Angleterre, parce que je cicatrise toujours. Sauf cette fois. » Jared me montre une trace blanche au dessus de son oeil, et je fronçais les sourcils. Je reconnais beaucoup de blessures, mais pas celle-là. « Qu'est-ce que c'est, ça ? » « Ça c'est le résultat d'une flèche Acidious strium. J'ai mis du temps à pouvoir sortir la flèche parce qu'ils m'en empêchaient, ce qui explique la cicatrice qui reste. Cette flèche peut brûler très gravement si on ne la retire pas rapidement … » Je suis tellement furieux que je finis par tordre ma fourchette dans ma main. Comment des gens peuvent faire ça ? Comment des gens peuvent faire ça à mes sujets ? Aux sujets de ma sœur ?

Je me rends compte de ce que j'ai fais à ma fourchette, et je la répare d'un coup de baguette, avant de regarder Jared. « Il parait que c'est pas facile quand on est victime de harcèlement, mais… Pourquoi tu n'en as pas parlé avant ? » « Je ne suis pas du genre à me plaindre, votre alt... Bleddyn. C'est comme ça, il valait mieux que ce soit moi que quelqu'un d'autre. Moi plutôt que mes sœurs. Je n'ai jamais rien dit pour les protéger, je savais que si je me plaignais à un adulte, je savais ce qu'ils allaient leur faire. Alors j'ai grandit comme ça et ça ne doit pas changer, je ferai tout pour elle et pour ne pas nuire au palais. » « Humph. » Ses soeurs avaient de la chance d'avoir un frère pareil. Il se sacrifie beaucoup, je trouve, pour les protéger. « Je suis désolé de te le dire, Jared, mais maintenant que je sais ça, je ne laisserais plus passer ce genre de choses. Tu n'as pas à subir ça en silence. En tant que prince, je me dois te protéger. » Je lui jette un regard, mon regard de commandant quand je ne veux pas que mes soldats discutent. Et je veux que Jared sache que c'est non négociable. Je ferais en sorte que ces raclures ne se défoulent plus sur lui.

On change alors de sujet, et même de langue. J'ai l'impression que l'irlandais nous met dans un cadre nostalgique, pour que Jared se sente plus à l'aise. Je lui raconte mon enfance, comment, avec ma sœur, on a été entraîné très tôt. Comme la naissance de ma petite soeur , après moi, m'a fait plaisir, comme si elle avait été la première personne que je devais protéger. Comment, avec Louve, on étudiant sérieusement, et comme je faisais des farces aux dames de compagnie de ma mère avec Accalia. Que mon plat favori était, évidemment, de la viande saignante, avec des légumes grillés au four. Que j'étais plus salé que sucré. Qu'au palais, nous étions dans une telle bulle qu'il y avait plein de trucs basiques que j'avais découvert à l'UMS, comme la pizza. Jared finit aussi par parler de lui. Il me parla de sa relation conflictuelle avec son père, mais qu'il aimait profondément sa mère. Il me parla de l'amour qu'il portait à ses soeurs. Il me raconta sa naissance, et je me fis la réflexion que c'était peut-être l'une des raisons pour laquelle il n'avait pas la rage de vivre. Parce qu'il savait qu'il aurait dû mourir.

Vendredi 16 novembre 2001

Ce matin, la première chose que j'ai faite était d'aller au secrétariat pour excuser Jared. J'avais dis qu'il était malade, et heureusement, c'est passé. Bon, je pense que le fait que sois son prince, et que je me sois porté garant de lui a pas mal aidé. J'ai essayé de me concentrer le plus possible, mais je ne pus m'empêcher de rentrer entre midi et deux pour aller déjeuner avec lui. Je croisais ma sœur qui me demanda de ses nouvelles, et elle était soulagée de voir qu'il allait bien. On parla un moment de lui, où je lui confiais qu'il commençait à s'ouvrir à moi. Elle était ravie. Nous avions l'air de deux conspirateurs, mais nous nous inquiétons seulement pour lui. Nous voulions le rapprocher dans notre cercle, pour le protéger. Qu'il vive. Et surtout, qu'il vive heureux. Je rentrais à la fin de mes cours, fatigué de la semaine, mais soulagé de voir Jared toujours là. On s'installa dans mon salon, et je lui parlais de mon cours de magie sans baguette. « Aujourd'hui, on a revu un basique. On a revu le sortilège de Lévitation. » D'un geste de la main, je fis voler les livres qui se trouvaient sur ma table basse.

Jared voulu essayer à son tour, et il y arriva beaucoup plus rapidement que moi en cours. « Ouah, Jared, c'est impressionnant ! J'ai appris plus vite que mes camarades, mais tu es plus rapide que moi, encore. » « Ça n'a rien d'étonnant tu sais, j'ai appris très tôt, mon père y tenait absolument, alors maintenant je me sers presque pas de ma baguette, seulement pour les sorts de chirurgie. Si t'as besoin de conseils et que t'es un peu largué comme maintenant, n'hésite pas. » J'étais impressionné, jusqu'à ses derniers mots. Je lui jetais un regard mi-outré, mi-offusqué. « Comment oses-tu te moquer de ton prince ? » Heureusement, mon ton boudeur lui indiqua que je plaisantais, et jared ria. Je finis par sourire. C'était la première fois que je le voyais rire aussi sincèrement, et cela me fit plaisir. « Vas-y, à ton tour, montre-moi ce que tu sais faire. »

Jared débarassa ma table basse pour installer son chaudron et des ingrédients. Il commença à confectionner une portion, en m'expliquant les étapes patiemment. Une vois prête, il me montra le verre, en m'expliquant que c'était une potion pour la cicatrisation des loups. « J'essaye de trouver quelque chose de similaire pour les vampires, mais c'est plus complexe sans tester. Je sais qu'on pourrait penser que c'est inutile, mais pendant la Bataille de Poudlard, certaines créatures magiques, comme moi étions là pour aider Harry Potter, et certains ont été salement blessé, s'ils avaient eu ce genre de potion, la cicatrisation aurait été presque immédiate et ils auraient pu revenir dans la bataille, plutôt que remplir des civières. Ce n'est plus la guerre, donc peut-être moins utile, mais elle pourraient être utilisées sur des gamins, pour qu'ils souffrent moins longtemps.  » « Il y a des vampires, au palais. La femme du premier ministre Fowl en est une elle-même. Si ta potion marche sur les demis-vampires, je pense qu'elle accepterait d'en donner à ses enfants. » Pendant que je parle, Jared finit par retirer son tee-shirt. Il me montre où se trouvent les côtes cassées, avant de boire la potion. Fasciné, je regarde sa chair bouger, avant de redevenir lisse. « C'est… C'est réparé ? C'est incroyable, cette potion ! » Je suis sûr qu'elle marchera super bien, dans l'armée, auprès des soldats.

« C'est pour ça que j'ai pas d'ami. J'ai jamais appris à me battre, comme vous autres Iceni au palais, mais j'ai appris à me guérir pour survivre. » « Tu sais, on est les seuls à apprendre à se battre aussi tôt… Mais parce que ça fait parti de notre devoir. On doit vivre, mais surtout, on doit apprendre à vous protéger. » Je jette un oeil à Jared. Et apparemment, on a pas mal failli à notre devoir en n'allant pas à Poudlard… C'est pour ça que je ne comptais pas le laisser tomber maintenant. J'estimais qu'on avait une dette envers lui. Et puis, en apprenant à le connaître, j'appréciais de plus en plus sa compagnie, c'est pour ça que je me permis de mettre mon poing contre son épaule, dans un geste purement amical. « Ne dis pas que tu n'as pas d'ami. Tu m'as moi, non ? Moi, en tout cas, je te considère comme mon ami. »

Samedi 17 novembre 2001

Ce matin, je n'ai pas pu rester à l'appartement. J'ai dû aller, comme tous les samedis, au club de duel de Poudlard. J'ai essayé de me concentrer sur mes élèves le plus possible, on avait même pu commencer, pour certains, à réaliser de vrais duels. Mais à midi, toutes mes pensées se tournèrent de nouveau vers le jeune homme, et je déclinais poliment l'invitation du professeur Chastang à rester déjeuner à Poudlard. Je rentrais alors chez moi, et je sentis l'odeur du repas. Cool, au moins, je n'avais pas à le préparer -je mourrais de faim. « Salut ! Merci d'avoir fait le repas. » Je me dirige vers la cuisine, mais je vois que Jared me jette plein de regards. Je fronce légèrement les sourcils, pour essayer de comprendre, mais il ne semble pas vouloir parler. Je n'insiste pas, mais on se met à table. Je commence à parler de ma famille, de mes parents qui sont très amoureux, même si ils ont été peu présents au cours de nos vie. Aujourd'hui, avec mes responsabilités, je peux comprendre, mais c'est vrai que plus jeune, je leur en voulais un peu. Je lui disais que, sauf exception, il n'y avait jamais de petits déjeuner officiel et professionnel, pour que ce soit unt temps passé en famille.

Je lui parlais de mes soeurs, en particulier de Louve. Je lui parlais de son air austère, sévère, professionnel. Un air qui avait déjà été légèrement écorné quand elle lui a sauvé la vie, mais je lui avouais le péché mignon de ma sœur, que personne ne connaissait, même pas nos parents : elle adore les romans d'amour bas de gamme. Elle les cachait dans sa bibliothèque, mais quand elle s'accordait une -rare- pause, elle les dévorait. Je pense que, quelque part, elle essaie de compenser ses fiançailles sans amour. « Je sais que ça se passe pas super bien avec tes parents, comment ça se fait ? » « Mon père est aussi un loup de naissance, et être un loup c'est tour un art pour lui, c'est facile, il vit, il mange, il dort loup. Tout parait trop facile. Mais moi, moi c'est différent, moi j'étais une erreur de la nature, j'aurai pas du survivre, mon loup... je voyais sa déception au fur et à mesure de ma croissance quasi inexistante. Enfin tu m'as vu au palais, j'avais pas la même tronche qu'aujourd'hui. Il aurait voulu que je sois fort, que je me transforme vite, que je sois comme lui. Mais il n'a jamais cherché à savoir ce que je voulais moi. » De manière pas très princière, je devais bien l'avouer, je mâchais lentement mon plat, en réfléchissant. C'est vrai que le Duc Parkinson était connu pour son ambition, à la cour. Il n'avait jamais vraiment posé de problème, il savait se tenir. Seul ma tante Melody le jugeait, en disant qu'il avait un sacré balai dans le cul, mais au fond, peu de personne ne trouvait vraiment grâce à ses yeux. En revanche, si Jared était malheureux au sein de sa famille, qui était sa première meute… « Tu n'as qu'à changer d'alpha. Tu restes un Parkinson, mais tu changes d'alpha à qui tu prêtes allégeance. Ça se voit parmi les jeunes, ils forment leur propre meute au sein de la cour. » Un sourire amusé me monte sur les lèvres. « Bon, la plupart sont en pleine crise d'ado, mais… C'est possible. Surtout si ton père te fout la misère. »

Pendant que je parle, je remarque l'agitation de Jared qui monte de plus en plus. Je me demande si ça n'a pas un lien avec la tête qu'il tirait quand je suis revenu du club de duel, mais j'étais certain qu'à ce stade, il ne me dirait rien. Je finis par poser mes couverts et essuyer les coins de ma bouche avec la serviette, en le regardant. « Et si tu me disais ce qui t'arrivait ? » Ça ne pouvait pas être l'approche de la pleine lune, c'était bien trop tôt. C'était donc autre chose. « C'est… D'habitude je fume de l'aconit tue-loup. Je veux dire, tout le temps, même en dehors de la lune. » Education oblige, je cache ma surprise. Je ne peux pas, en tant que soldat, me permettre d'afficher mes émotions. Mais je suis clairement sur le cul, si on pouvait me passer l'expression. Je savais qu'il avait un problème avec sa nature lupine, mais au point de fumer une plante toxique pour nous ? Il essayait vraiment d'assommer le loup qui était en lui ? Ou il a besoin de planer, d'oublier ses soucis ? Les deux ? « Et j'ai qu'une envie, c'est de fumer, peut-être, peut-être que je devrai partir. » Partir. Il voulait partir, hein ? Il me connaissait mal. Je me levais de table sans rien dire, et je me dirigeais vers son sac. Je pris des affaires dedans, que je lui lançais au vol. « Mets ça. Je vais me changer aussi. »

Je lui avais envoyé des affaires de sport, et j'étais moi-même en jean. J'allais enfiler un jean, puis je retournais dans le salon. Je poussais mes meubles, pour libérer de la place, et je le regardais. « Tu fumes, je ne sais pas pourquoi exactement. Mais tu as beaucoup de rage en toi, et je peux le sentir. Je ne connais rien de mieux qu'une bonne séance de sport pour expulser les mauvais sentiments. Et, tu verras, c'est plus sain que la drogue. » Je posais ma baguette sur un comptoir, puis je me mis face à lui, un bon mètre entre nous. J'écartais lentement les bras, comme pour lui montrer que j'étais sans défense. « Vas-y, attaque-moi. » Face à son regard étonné, je ris lentement. « Alleeeeer, viens là. Je te promets que tu ne me feras pas de mal. » Je veux dire, je suis sur-entraîné depuis que je sais marcher, comment espère-t-il me faire mal ? L'inverse, toutefois, n'est pas vrai. Finalement, Jared finit par se lancer sur moi, dans l'espoir de me frapper, mais j'attrapais ses bras et ses jambes pour le retourner et le mettre au sol, sur le dos, façon art martial. « Je t'avais dis que tu ne me ferais pas mal. » Avec un sourire en coin, un peu moqueur, je finis par le lâcher.

Ça dura plusieurs dizaines de minutes. Je poussais Jared à m'attaquer, le plus possible. Je voulais qu'il s'énerve, je voulais le pousser dans ses derniers retranchements. Je n'étais que dans une position défensive, jamais je ne cherchais à l'attaquer -je ne voulais pas réveiller de vieux traumatismes. Alors, je me contentais de parer ses coups, et, de temps en temps, le retourner sur le sol avec les quelques prises que j'avais appris pour battre ma tante aux entraînements. Au bout d'un moment, Jared ne se releva pas, épuisé. Je finis par m'asseoir au sol, en le regardant. Je le sentais transpirant, fatigué, alors que pour moi, ça n'avait été qu'un échauffement. « Par Macha, c'est l'entrainement que vous avez au palais ? Louve et Acalia subissent ça elles aussi ? » « Ouaip. Et encore, tu n'as rien vu. Je sais manier les armes à feu et les lames, et Louve le tir à l'arc. Accalia apprend encore à se transformer, et les runes, qui, je pense, deviendront une parfaite arme quand elle grandira. » Jared se redresse lentement, et me regarde. Il essaie d'évaluer les dommages qu'il m'a fait, mais… « Je suis désolé de te l'apprendre, mais si je voulais réellement m'entraîner, ce qu'on a fait ne serait qu'un amuse-gueule pour moi. » Jared se rallongea en râlant, sous mes rires. Je le laisse se remettre doucement de ses émotions, puis je l'entends murmurer. J'avais très bien entendu ce qu'il me disait, grâce à l'ouïe lupine, mais je voulais qu'il assume ses désirs. « Répétez, monsieur Parkinson, et avec plus de conviction, je vous prie. » « Je veux que tu m'apprennes. » Je souris fièrement. Si Louve voyait ça… « Avec plaisir. »

Dimanche 18 novembre 2001

J'avais dis à Jared que nous ferions des entraînements tous les jours, jusqu'à ce que l'addiction et le manque commence à disparaître. Je sais que c'est plus compliqué que ça, mais je voulais que son corps soit en manque. Je voulais accélérer cette étape-là, pour qu'il arrive à l'étape du "il est en manque que lors de moments stressants". Ce matin, j'ai été sympa, je lui ai fait faire l'échauffement le plus dur de sa vie, avant qu'on passe à ce qui, je pense, marche le mieux pour lui, à savoir, m'attaquer.  Je reste toujours en position défensive, mais je veux que, comme la veille, il expose sa rage. Et puis, le mettre au tapis de temps e temps l'encourage à recommencer, en espérant, en vain, me faire la même chose. Une fois qu'il abandonna pour la troisième fois (j'avais refusé ses deux premiers abandons, estimant qu'il lui restait de l'énergie à brûler), je lui dis d'aller à la douche en premier. Je retirais mon tee-shirt, couvert de sueur. Cette fois, j'avais un peu plus transpirant, car j'avais fait l'échauffement avec lui. Histoire qu'il entre-aperçoit mon rythme.

Je remis les meubles en place, puis je patientais sagement dans ma chambre que Jared libère la douche. Perdu dans mes pensées, je ne l'entendis pas retourner dans le salon, mais je l'entendis très clairement ouvrir la porte d'entrée et grogner. Je me levais et me précipitais dans l'entrée. « Ne bouge pas, qui est-tu ? » Oh, par les dieux, ne me dites pas que c'est ce que je pense. « Alekseï ? » Je m'approche, et je pose une main sur l'épaule de Jared, en soupirant. « Ok, Jared, calme-toi, je le connais. » Aliocha me regarda, toujours à genoux, dans la position du parfait crocheteur. « Monsieur Romanov, je suppose que je ne dois pas vous rappeler ce qu'il s'est passé, la dernière fois que vous avez crocheté ma serrure ? » C'était clairement un coup bas de ma part, alors que Alekseï avait très mal vécu le fait de me voir couvert de sang, et d'apprendre que j'étais à la tête des services secrets irlandais, qui n'était pour lui qu'une légende. Je lui fis signe d'entrer, et je refermais la porte derrière lui.

« Ok, Jared, je te présente Alekseï Romanov. Il est étudiant en histoire et prépare sa thèse sur un manuscrit irlandais qui se trouvent aux archives royales. Il est également celui qui m'a enrôlé chez les Pendragons, et je peux dire que c'est un très bon ami, avec des habitudes de monte-en-l'air. Alekseï, je te présente Jared, un noble irlandais de ma cour, qui est aussi étudiant à l'UMS. Pour des raisons personnelles, il habite chez moi pendant quelques jours. » Avec son petit sourire en coin, Aliocha nous examina tous les deux, des pieds à la tête. Il faut dire qu'il avait des raisons de se poser des questions avec son esprit de pervers. Après tout, ce n'était pas comme si Jared était en caleçon, encore humide de la douche, et moi torse nu, encore luisant de sueur. « Je n'écouterais pas la moindre de tes suppositions, qui seront toutes fausses. Je réfléchis à comment mettre un sortilège anti-crochetage, pour que tu apprennes enfin à toquer aux portes comme une personne normale. » Comme si cette situation était habituelle pour moi, je me dirigeais vers ma cuisine, en ouvrant le frigo. « Vous voulez boire une bière ? »
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water

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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi
Dimanche 18 novembre 2001J’étais positivement abasourdi par ma chance insolente. On aurait pût penser que Bleddyn verrouille désormais magiquement son appartement, après ma dernière petite visite et la démonstration de mes talents en crochetage, n’est-ce pas ? Mais que nenni, braves gens ! La porte de l’appartement royal ne portait pas la trace du moindre sort. Je me suis même à vérifier une seconde fois, doutant pour sans doute la première fois de ma vie de moi-même. Un moment de faiblesse que je n’aurai plus puisque, apparemment, j’étais un génie de l’infiltration. Qui aurait crû que savoir crocheter des serrures serait devenu un talent si utile après ma rencontre avec Bleddyn ? Ce n’est pas comme si j’allais m’abaisser à toquer à sa porte, tout de même ! Même si je ne venais que pour lui proposer de partager une Bièraubeurre, je ne pouvais pas résister à l’envie de le surprendre.

La porte de l’appartement s’ouvre lentement, alors que je suis toujours un genou à terre. J’ai toujours sût comment bien réussir mes entrées en scène. Sauf qu’il y avait quelque chose que je n’avais pas prévu. Au tout début, je n’entendis qu’un grognement sourd qui s’élevait de la pièce. Depuis quand est-ce que Bleddyn avait un chien ? Depuis quand est-ce qu’il avait besoin d’un chien, d’ailleurs ? « Ne bouge pas, qui est-tu ? » D’accord, Bleddyn n’avait pas un chien. Il avait un… mignon ? Protégé ? Courtisan ? Non, ce dernier mot ne pouvait pas coller au jeune homme devant moi – plutôt attirant, au demeurant – en caleçon et sortant manifestement de la douche. J’aurai adoré plaquer sur mon visage l’air le plus innocent et charmeur du monde, mais l’attitude du jeune homme ne m’y invitait guère. La tension – et pas le genre de tension que j’affectionne d’ordinaire - était si présente entre nous deux que  je pouvais presque la toucher du bout des doigts. Un seul faux pas de ma part, un seul mot de travers et il allait me sauter littéralement à la gorge.

« Alekseï ? » Mon sauveur ! Mon sauveur qui me contrariait en utilisant mon prénom pour Merlin ne sait quelle obscure raison, mais mon sauveur tout de même ! Assez magnanime, je laissais couler l’injure de Bleddyn pendant qu’il tentait de calmer son… invité, à défaut d’avoir trouvé le terme exacte ? Jared, donc. « Monsieur Romanov, je suppose que je ne dois pas vous rappeler ce qu'il s'est passé, la dernière fois que vous avez crocheté ma serrure ? » La dernière fois… je fis un geste impatient de la main, comme pour chasser les images de mon esprit. Et mon humour à tout épreuve repris bien évidemment le dessus : « Je n’ai rien dit pour Alekseï mais franchement, Monsieur Romanov, c’est trop ! Je n’ai que vingt-cinq ans, merde ! » Pour encore quelques mois, merci bien. Il pouvait bien m’accorder ça – et la vie sauve – non ? Je me remis sur mes deux pieds pour pénétrer dans la pièce de ce qui semblait avoir été une soirée de luxure torride, au vu du peu de vêtements de Bleddyn et de son Jared.

« Ok, Jared, je te présente Alekseï Romanov. Il est étudiant en histoire et prépare sa thèse sur un manuscrit irlandais qui se trouvent aux archives royales. Il est également celui qui m'a enrôlé chez les Pendragons, et je peux dire que c'est un très bon ami, avec des habitudes de monte-en-l'air. Alekseï, je te présente Jared, un noble irlandais de ma cour, qui est aussi étudiant à l'UMS. Pour des raisons personnelles, il habite chez moi pendant quelques jours. » Je me fendis d’un petit sourire et d’une révérence que Louve aurait totalement désapprouvé, avant de porter mon regard sur les deux jeunes hommes en face de moi. Un regard qui voulait en dire long, évidemment. « Alors, vous deux… » « Je n'écouterais pas la moindre de tes suppositions, qui seront toutes fausses. » Un petit sourire de triomphe flottait sur mes lèvres. Il se défendait un peu trop vite pour que ce soit totalement naturel, non ? On aurait presque crût entendre mon frère soutenir qu’il était absolument et complètement hétéro. Mentalement, je notais tout de même que Bleddyn me classais parmi ses très bons amis et louait mes capacités de monte-en-l’air. Il suffisait maintenant de trouver l’occasion parfaite pour lui faire regretter ses paroles…« Je réfléchis à comment mettre un sortilège anti-crochetage, pour que tu apprennes enfin à toquer aux portes comme une personne normale. » Un soupir à fendre l’âme m’échappa alors que je levais les yeux au ciel. « Mais enfin ! Toquer aux portes est tellement conventionnel et fatiguant… ! Et si tu voulais vraiment que j’arrête de crocheter ta serrure, tu aurais déjà trouver un moyen de m’en empêcher. » Un petit rire montait dans ma gorge, avant que mes yeux ne se repose sur le Jared de Bleddyn. Un peu jeune, peut-être, mais franchement pas mal. J’aimerai presque être à la place du prince – sans les aspects contraignants de son statut – rien que pour avoir quelqu’un qui me regardait avec tant de dévotion que son Jared.

« Vous voulez boire une bière ? » « Quelque chose de plus fort, pour moi. » Je ne lâchais pas des yeux le jeune homme, en souriant. « Après tout, mon innocence vient de mourir à jamais en vous surprenant à faire… Oh, je n’ose même pas prononcer le mot ! » Pour la simple raison que le prononcer à haute voix me ferait probablement mourir de rire. Tomber sur un moment post-sexe entre le prince irlandais et un soldat – sérieusement, qui pourrait le blâmer pour ça, tout les soldats ont ce petit truc en plus – était l’un des meilleurs moments de cette semaine. « Tu es un soldat, non ? » Lançais-je à l’adresse du jeune grogneur, en me calant dans le canapé après avoir envoyé valser mes chaussures. « Dis, Bleddyn ! Te taper une première année te suffisait pas ? C’est pas parce que tu es bi que tu dois forcément avoir les deux en même temps, tu le sais, au moins ? Et pour moi, qu’est-ce qu’il me reste, si tu prends les garçons les plus mignons ? » Non parce que soyons clair, Jared est absolument charmant, en plus d’être tout à fait enclin à se laisser charmer par un homme. J’ai du flair, pour ce genre de chose. Et puis, tout les soldats sont au minimum bisexuel, c’est bien connu ! Comment ne pas l’être quand vous vivez, vous vous entraînez et vous vous douchez avec des hommes à la musculature aussi délicieusement indécente, franchement.
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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moiAvec Bleddyn et AlekseïDimanche 18 novembre 2001

« Alekseï ? »

Alekseï ? C'est quoi ça ? Russe ? Ils se connaissent ? Je sens la main de Bleddyn sur mon épaule et je change ma posture où j'étais prêt à sauter sur l'intrus par une posture sur la réserve. Je n'ai toujours pas confiance.

« Ok, Jared, calme-toi, je le connais. »

Bon, il le connait. Je détends mes muscles et regarde le crocheteur professionnel à genou encore devant la porte.

« Monsieur Romanov, je suppose que je ne dois pas vous rappeler ce qu'il s'est passé, la dernière fois que vous avez crocheté ma serrure ? »

Parce qu'il a déjà fait ça ? Je regarde ce fameux Romanov et Bleddyn à tour de rôle. La question qui me brûle les lèvres est : que c'est-il passé la dernière fois justement ? Mais Bleddyn se met à faire les présentation.

« Je n’ai rien dit pour Alekseï mais franchement, Monsieur Romanov, c’est trop ! Je n’ai que vingt-cinq ans, merde ! »

Je me met à le regarder de la tête au pied et ne comprend toujours pas pourquoi il a voulu rentrer par effraction chez le Prince, et surtout pourquoi ça ne dérange pas mon altesse, surtout que ce n'est visiblement pas la première fois. Pas le moins du monde. Le jeune homme de "que vingt-cinq ans" se relève enfin et entre dans l'appartement. Je ne le quitte pas des yeux.

« Ok, Jared, je te présente Alekseï Romanov. Il est étudiant en histoire et prépare sa thèse sur un manuscrit irlandais qui se trouvent aux archives royales. Il est également celui qui m'a enrôlé chez les Pendragons, et je peux dire que c'est un très bon ami, avec des habitudes de monte-en-l'air. Alekseï, je te présente Jared, un noble irlandais de ma cour, qui est aussi étudiant à l'UMS. Pour des raisons personnelles, il habite chez moi pendant quelques jours. »

Effectivement ils se connaissent bien, je regarde Bleddyn, je ne savais pas qu'il était dans un club à l'UMS. Alors ce gars fouille dans les archives royales et crochète les serrures des princes ? C'est plus que des habitudes de monte-en-l'air ça, c'est plutôt des habitudes de délinquant. Il fait une révérence, mais c'est plus proche d'une insulte que de quelque chose d'officiel. Bleddyn n'en fait pas cas. J'ai passé ma vie à devoir faire cette putain de révérence comme il se doit, et des pouilleux comme lui se permettent de rentrer par effraction chez un prince et torde seulement un peu son cou en guise de respect ?

Je récupère un serviette et secoue énergiquement mes cheveux mouillé dedans, j'enfile ensuite un bas de survêtement, parce qu'être en caleçon dans le salon du prince apparemment ça prête à confusion pour certains. L'ami de Bleddyn se met soudainement à nous regarder à tour de rôle avec un sourire en coin. J'aime pas ce sourire. « Alors, vous deux… » Quoi nous deux ? Je nous regarde, tous les deux torses nu. Non mais n'importe quoi, qu'est-ce qu'il raconte ? Il est pas en train de dire ce que je crois... « Je n'écouterais pas la moindre de tes suppositions, qui seront toutes fausses. » Et bien si. Malgré les dires de Bleddyn, Alekseï a l'air satisfait de lui, et pas très convaincu. Est-ce que le prince et moi on couche ensemble ? C'est ridicule. Je regarde plus attentivement Bleddyn, le torse nu, luisant de transpiration et je déglutis. Ouais c'est un beau gars, et alors ? De toute façon il est pas homo ou bi, et puis merde je le suis pas non plus. Et puis putain c'est mon prince ! Il me gave à faire des insinuations de merde aussi.

« Je réfléchis à comment mettre un sortilège anti-crochetage, pour que tu apprennes enfin à toquer aux portes comme une personne normale. »

Le voir soupirer et lever les yeux en l'air devant Bleddyn me dépasse, je suis surpris si ce n'est choqué. Il faut dire que je ne suis pas habitué à ce genre de mœurs devant mes altesses royales. Tout le monde a la cour est guindé, protocolaire. La politesse, le respect, les apparences sont de rigueur, personne irait souffler devant le roi ou la reine, ni monter les yeux au ciel. J'ai en face de moi un comportement provocateur, laxiste et immature que je n'avais jamais vu devant un membre de la cour royale. Bizarrement ça me détend, mais ça me tend à la fois. J'ai ce côté royaliste, mais aussi qui en a marre de toutes ces conneries. Visiblement Alekseï n'en a rien à foutre et s'en porte mieux.

« Mais enfin ! Toquer aux portes est tellement conventionnel et fatiguant… ! Et si tu voulais vraiment que j’arrête de crocheter ta serrure, tu aurais déjà trouver un moyen de m’en empêcher. »

Qu'est-ce que je disais ? Rien à foutre des conventions. Pour le coup c'est moi qui roule des yeux à ses remarques.

« Vous voulez boire une bière ?
- Quelque chose de plus fort, pour moi. »

Je me contente de hocher la tête, les deux me conviennent. Le nouveau venu ne fait que me scruter et je ne le lâche pas non plus des yeux, comme si je pouvais l'analyser. Je ne suis pas légilimens et je le regrette. Est-ce que... est-ce que lui est légilimens ? HEY ! t'es legilimens mon gars ?

« Après tout, mon innocence vient de mourir à jamais en vous surprenant à faire… Oh, je n’ose même pas prononcer le mot ! »

En fait il insiste où je rêve ? Pour une fois je m'arrache la bouche à répondre.

« Je suis pas vraiment sûr que jusqu'à présent tu étais si innocent que ça. Et on ne faisait que s'entrainer.
- Tu es un soldat, non ? »

Je fronce les sourcils en secouant la tête par la négative. Je m'installe sur un autre bout du fauteuil. J'ai vraiment la tronche d'un soldat ? Peut-être avec un peu d'entrainement, mais je sais même pas si ça me plairait. Peut-être que oui, mais je sais pas, ça m'a l'air trop ennuyeux, il peut y avoir de l'action c'est sûr, mais passer majoritairement mes journées à surveiller les gens de la royauté, c'est vraiment pas ce qui me vend du rêve.

« Dis, Bleddyn ! Te taper une première année te suffisait pas ? C’est pas parce que tu es bi que tu dois forcément avoir les deux en même temps, tu le sais, au moins ? Et pour moi, qu’est-ce qu’il me reste, si tu prends les garçons les plus mignons ? »

Ma mâchoire ne peut pas se décrocher car elle est totalement bloquée sous ces révélations, trop de révélations. J'essaye de rester stoïque. Pas que je sois surpris que Bleddyn soit bi, attendez si en fait je suis surpris. Je tourne ma tête vers le prince avant de rougir en détournant les yeux. J'ai envie de plaquer mes mains sur les oreilles, je ne veux rien entendre, je ne veux rien savoir sur l'intimité de mon altesse. Je me lève pour éviter que ça se remarque trop et vais dans le frigo faire semblant d'attraper un truc à manger, mais aussi pour y profiter de la fraicheur. D'ailleurs on pourrait pas ouvrir une fenêtre ou deux là ? Même si c'est le mois de novembre j'ai soudainement très chaud. De là où je suis, je jette un œil sur les garçons qui discutent. Alors comme ça Bleddyn aime aussi les hommes, couchent avec des hommes ? Est-ce qu'il couche avec Alekseï ? Mais je me fais griller par le russe qui me surprend à mater. Pourquoi je mate moi putain ? Je vais vers mon sac et enfile un t-shirt, comme pour mettre une distance à toute cette conversation.

Bleddyn annonce qu'il va se doucher, me laissant seul avec l'autre illuminé. Je repars m'assoir pour me servir l'alcool que le prince a mis à disposition, je n'ai plus vraiment besoin du peu de degré d'un bière, j'ai même très envie de fumer, affreusement envie de fumer, ça me prend à la gorge, comme de la sècheresse. Je me sers un verre, le bois cul sel et m'en rempli un autre aussitôt.

« Vous êtes quoi Votre altesse et toi ?»

Je fais un geste de la main comme pour effacer ce que je viens de dire.

« Non en fait laisse tomber, je n'ai pas à le savoir. Alors comme ça, tu es crocheteur de serrure à temps partiel. Tu cherchais quoi dans l'appartement ? C'est quand même assez louche de rentrer par effraction chez son pote non ? Surtout quand il est prince.»

Ok je suis peut-être un peu direct, mais Bleddyn n'a pas l'air de s'en méfier, ça ne veut pas dire qu'il a raison. Il me fait bien confiance à moi, alors qu'il devrait pas, je veux dire, à un moment ou un autre je vais finir par le décevoir, ne pas être à la hauteur de ses attentes, à gros il aura misé sur le mauvais Sombral. C'est vrai que le mec a une gueule d'ange, une bonne répartie, mais je connais ces beaux parleurs, qui se croient tout permis et te poignardent ensuite quand tu as le dos tourné.

« Il s'est passé quoi la dernière fois que tu a crocheté sa serrure au fait ?»

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Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi
Dimanche 18 novembre 2001Si je m’attendais à ça. Merlin, mais si je m’attendais à ça… ! Il faudrait que Bleddyn est vite la bonne idée de me soudoyer pour pas que je raconte en long, en large et en travers (et surtout, de travers) ce qui se passait sous mes yeux à Louve. Est-ce qu’elle serait ravi de savoir ce qui se passait dans le lupanar de son petit frère adoré ? Et d’ailleurs, est-ce que c’était légal d’entretenir une relation avec un de ses soldats ? Il devait sans doute y avoir une sorte de loi pour interdire ça, qui contenait des mots aussi bardant et barbares que responsabilité ou supérieur hiérarchique. Il faudrait que je demande à mon avocat préféré de me faire un topo là-dessus, la prochaine fois qu’il viendra manger chez mes pères. Interroger Andrew sur des questions légales bizarres entre le dessert et le café, c’était ma spécialité depuis que j’avais dix ans, après tout !

Je scrutais le garçon – il avait sûrement un nom, mais je l’avais oublié – qui détaillait sans vergogne les abdos luisants de Bleddyn avant de s’enfuir lâchement pour s’enfermer dans le frigo. Je pouvais le comprendre : moi aussi, je m’y été laissé prendre. C’est vraiment un gâchis sans nom de ne pas coucher avec lui. Quelque chose me dit qu’on aurait formé un duo du tonnerre – en plus de faire enrager Louve, ce qui était toujours la partie la plus satisfaisante de mes actions. Bleddyn part, montrant qu’il a assez confiance en moi pour me laisser avec le petit jeune. Pauvre Bleddyn, il illustre parfaitement le cliché du soldat un peu bête… Le petit… Jared. Jared. Un prénom merveilleux, n’est-ce pas ? Je suis certain que j’arriverai à le faire rougir rien qu’en le disant avec la bonne intonation.

« Vous êtes quoi Votre altesse et toi ? » Je lui adresse le sourire le plus angélique de mon répertoire, avant de prendre mon temps pour déguster une gorgée de rhum. Avoir des amis royaux, ça avait du bon, surtout niveau alcool. L’attente devait le tuer, non ? Il semblait sur le point d’exploser. Par frustration sexuelle ou pour une autre raison, je ne saurai le dire. « On… » « Non en fait laisse tomber, je n'ai pas à le savoir. Alors comme ça, tu es crocheteur de serrure à temps partiel. Tu cherchais quoi dans l'appartement ? C'est quand même assez louche de rentrer par effraction chez son pote non ? Surtout quand il est prince. » Je ne retiens même pas mon petit rire un brin méprisant. Alors comme ça, on est jaloux ? « Je cherchais juste à rentrer dans l’appartement. Tu sais, faire une surprise. C’est comme un jeu, entre nous, tu vois ? » Un jeu dont Bleddyn serait ma victime, mais est-ce que Jared avait vraiment besoin de le savoir ? Vu comment il avait failli me sauter à la gorge il y a quelques minutes seulement, je décidais que non. « Si Bleddyn m’apprécie, c’est parce que je ne le traite pas comme un prince, mais un pote. Et mes potes, je leur fais subir ça. » Potes ou petit frère. Le seul qui y échappait, c’était Arthur : crocheter la maison de Blackwood, très peu pour moi. Et ne parlons même pas de sa chambre, qui doit être blindé de sortilèges de magie noire. Je suis un petit con impertinent, pas suicidaire.

« Il s'est passé quoi la dernière fois que tu a crocheté sa serrure au fait ? » Ah mince. Il est vif, plus que je l’aurai pensé. Je pris le temps de réfléchir, en sirotant mon verre. « Je suis tombé sur Bleddyn à poil. Il prenait sa douche, un peu comme aujourd’hui. » Avec beaucoup plus de sang, mais mieux vaut éviter de s’épancher sur les détails. Je ne suis vraiment pas suicidaire. « D’ailleurs, il n’y a rien entre nous. Je te le dis juste au cas où… » Est-ce qu’il va finir par s’insurger ? Rougir ? Me foutre une droite ? « De toute manière, je pense qu’il est plus à l’aise dans les relations monogames, et nous deux ensembles, ce serait un désastre. Un truc intense, sûrement violent, passionné, mais un désastre quand même. Donc tu as le champ libre. » Je me calais contre le frigo, pour le bloquer : hors de questions que Jared s’y réfugie comme plus tôt. Je voulais l’avoir sous mes yeux, pour le voir se décomposer et céder. « Tu sais, contrairement à Bleddyn, moi, j’ai des yeux. Et je sais très bien m’en servir. » Petit sourire narquois tout en dévorant sa bouche du regard. C’était juste parfait pour ferrer le poisson. « Peut-être que tu ne peux pas avoir le prince… pour l’instant. Mais tu peux avoir quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui, disons, serait en face de toi. Vois ça comme un entraînement ! Tu devrais y être habitué, en tant que soldat, non ? » Je finissais mon verre, en remontant mes yeux jusqu’aux siens. Draguer comme ça m’avait presque manqué. Il y a quelque chose d’attirant dans le fait de briser l’innocence de quelqu’un. « Allez, tu peux bien te l’avouer. Moi, je suis déjà au courant. Je peux le sentir à des kilomètres. Vois ça comme… un don. Tu veux te taper Bleddyn, ou plutôt qu’il te prenne. Ou que ce soit moi. Ou n’importe quel autre gars un peu passable sur qui tu tomberais. Et de toi à moi, il vaudrait mieux pour toi que ce soit quelqu’un d’expérimenté. Quelqu’un qui soit… comme ton serviteur. » Je fis ma deuxième révérence de la soirée – espérons que ça ne devienne pas une habitude ! Mais si ça pouvait m’aider à passer la nuit de manière pédagogique avec Jared, alors tout était bon à prendre. Merlin, je devais vraiment avoir un faible pour les soldats irlandais : c’était le deuxième dans la semaine… !
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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi Avec Jared Parkinson Dimanche 18 novembre 2001

En essayant d'avoir une vie normale, je n'imaginais pas que je me retrouverais dans mon appart' étudiant avec à la fois un noble de ma cour, et un camarade de club. Mais j'appréciais pas mal cette situation. J'avais, au final, plus l'impression d'être dans un groupe d'amis que d'être prince -même si Jared avait du mal à se dérider, et que Aliocha l'était un peu trop. A la demande de ce dernier, je sortis une bouteille de mon meilleur rhum, et trois verres. « Après tout, mon innocence vient de mourir à jamais en vous surprenant à faire… Oh, je n’ose même pas prononcer le mot ! » Je ne pus 'empêcher de lever un sourcil face à cette mauvaise foi légendaire dont se plaignait régulièrement Louve, prêt à rétorquer, quand Jared me devança. « Je suis pas vraiment sûr que jusqu'à présent tu étais si innocent que ça. Et on ne faisait que s'entrainer. » Je versais le rhum dans les trois verres en hochant la tête. « Jared n'a pas totalement tort, je ne vois pas du tout de quelle innocence tu parles. Et, en effet, je ne faisais que l'entraîner. Je pense que tu en aurais bien besoin, si tu continues aussi d'emmerder autant ma sœur. » C'était un miracle qu'elle ne l'ait pas encore giflé, mais Alekseï m'ignora totalement en s'installant dans mon canapé.

« Tu es un soldat, non ? » Déduction logique, mais fausse. Je posais les trois verres sur ma table basse, alors que Jared s'installa avec mon ami. « Dis, Bleddyn ! Te taper une première année te suffisait pas ? C’est pas parce que tu es bi que tu dois forcément avoir les deux en même temps, tu le sais, au moins ? Et pour moi, qu’est-ce qu’il me reste, si tu prends les garçons les plus mignons ? » « Par tous les dieux… » Je restais debout, mon verre à la main, en faisant tourner le liquide ambré en regardant Alekseï, légèrement amusé. Jusqu'à quel point pouvait-il être aussi chiant ? Et, apparemment, il n'avait aucun problème à outer les gens. Heureusement que j'étais à l'aise avec ma sexualité, même si je n'en parlais pas. Jared se leva pour aller ouvrir le frigo, sûrement pour chercher des choses à grignoter, puis je me tournais vers Aliocha, un sourire amusé aux lèvres. « Tu crois vraiment que je cherche à me taper toute ma cour ? Si je voulais un jeune homme dans mon lit, je chercherais un anglais. Ou tout autre origine, mais qui ne soit pas irlandais. » Je bus la première moitié de mon verre, alors que Jared se déplaça vers son sac pour mettre un tee-shirt. « Et avec Fey, on est loin d'avoir une relation sérieuse. Elle peut se taper d'autres mecs si elle le veut, je ne vois pas pourquoi moi je ne pourrais pas le faire. » Bien que je ne le fais pas. Mais parfois, Aliocha avait besoin qu'on lui remette les pendules à l'heure. « En attendant, je vais faire comme Jared, et aller m'habiller. Enfin, prendre ma douche d'abord. Alekseï, sois sympa avec lui, d'accord ? »

Sur un dernier regard, je filais dans ma salle de bain avec des vêtements propres. C'était presque un miracle que je n'avais pas pris froid, alors que la chaleur de l'entraînement baissait et que j'étais toujours à moitié à poil… ! Alors que j'allumais l'eau chaude, je réfléchissais. Je savais que Jared avait peu, voir pas d'amis. En tout cas, il ne m'en avait parlé de absolument aucun. Alors ok, j'espérais qu'il me fasse confiance, et, soyons honnête, moi je l'appréciais sincèrement. Mais j'avais peur qu'il ne me voit jamais comme un ami à cause de la distance dûe à mon titre. C'était peut-être utopique de vouloir faire de lui un ami, et je mettais cela sur le compte de mon jeune âge, mais je ne pouvais m'empêcher d'espérer. Dans tous les cas, si cette distance entre nous était insurmontable, je me disais qu'il pouvait toujours devenir ami avec Aliocha. Vu la première rencontre qu'il y avait eu entre les deux, c'était aussi une idée sûrement utopique, mais le jeune homme avait besoin d'une étincelle de folie dans sa vie avec un homme relativement bienveillant comme Alekseï. Je me disais même que je pourrais l'inviter à rester dîner ce soir. Je savais qu'il dirait oui, il ne disait jamais non à de la nourriture gratuite. Je commanderais des pizzas, et avec un peu de chance, tout se passait bien de l'autre côté. Bon, j'avais un peu de mal à y croire, alors, je me dépêchais de shampouiner mes cheveux avec le produits qui les rendait, ou les laissait roux, et je sortis de la douche.

je m'habillais rapidement, avant de retourner dans le salon. Je retrouvais mes deux invités dans ma cuisine, debout. Étrange. « Tout se passe bien, ici ? » Je repris mon verre entamé, pour le terminer. « Alekseï, tu veux rester dîner avec nous ? Je peux commander des pizzas. » Je leur lançais les prospectus et les menus des repas à faire livrer, pour qu'ils fassent leur choix. Pendant ce temps, je reremplis mon verre une seconde fois, avant de m'asseoir dans mon fauteuil. Si ils souhaitaient rester debouts dans la cuisine, cela les regardait ! Mais moi, j'avais bien envie d'un peu de confort. D'ailleurs, Jared finit même par me rejoindre. Par désir de ne plus avoir Alekseï dans les pattes ? « Au fait, on compte donner un grand bal ouvert à tous, pour le réveillon. Alekseï, tes pères sont évidemment invités, comme Dmitry travaille au Ministère. Tu voudras remplir un formulaire d'inscription ? Jared, j'espère aussi que j'aurais le plaisir de t'y voir. »
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Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water

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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moiAvec Bleddyn et AlekseïDimanche 18 novembre 2001

« Dis, Bleddyn ! Te taper une première année te suffisait pas ? C’est pas parce que tu es bi que tu dois forcément avoir les deux en même temps, tu le sais, au moins ? Et pour moi, qu’est-ce qu’il me reste, si tu prends les garçons les plus mignons ? » « Par tous les dieux… Tu crois vraiment que je cherche à me taper toute ma cour ? Si je voulais un jeune homme dans mon lit, je chercherais un anglais. Ou tout autre origine, mais qui ne soit pas irlandais. »

Ma tête dans le frigo, j'écoute leur échange. Alors comme ça Bleddyn est bi ? Je... j'aurai préféré ne pas le savoir en fait. C'est aussi bien que je ne sache rien sur les mœurs de mon Prince. Cet Aliocha a l'air totalement ouvert sur la question cela dit, et je rêve où il a dit que j'étais mignon ? Il est genre bi lui aussi ? Ou homo ? Je l'observe un peu mieux, comme si ce genre d'information était marqué en rouge sur le front, je suis vraiment débile. Et qu'est-ce que j'en ai à foutre au juste ? Il fait bien ce qu'il veut avec son cul, enfin avec sa sexualité quoi. Putain mais j'ai même pas envie de le savoir, alors pourquoi je me prends la tête avec ça ?

« Et avec Fey, on est loin d'avoir une relation sérieuse. Elle peut se taper d'autres mecs si elle le veut, je ne vois pas pourquoi moi je ne pourrais pas le faire. En attendant, je vais faire comme Jared, et aller m'habiller. Enfin, prendre ma douche d'abord. Alekseï, sois sympa avec lui, d'accord ? »

Je ne peux pourtant pas m'empêcher d'écouter, je ne devrai pas, je n'aime pas espionner la famille royale, mais je suis là, dans la cuisine, la tête dans le frigo de mon Prince. Et... et me voilà maintenant seul, ouais, seul avec ce drôle de personnage que je ne cerne pas du tout, il paraît tellement imprévisible ou trop prévisible, je ne sais pas encore. Je regarde vers la salle de bain, que Bleddyn fasse vite, je ne me sens pas vraiment à l'aise avec lui, je ne saurai pas dire pourquoi. Son attitude, son regard, son aura, ouais y'a quelque chose qui cloche. Comme son petit rire moqueur quand je le questionne sur Bleddyn, ce qui me rend méfiant. Je sais qu'il semble lui faire confiance, mais pas moi pour le moment.

« Je cherchais juste à rentrer dans l’appartement. Tu sais, faire une surprise. C’est comme un jeu, entre nous, tu vois ? »

Non. Je ne vois pas non. Je n'ai aucun ami homme. Pas comme semble l'être Alekseï et Bleddyn en tout cas. Je ne fais donc pas ce genre de jeu comme il dit. Je n'ai que mes sœurs et si je leur faisais ça, elles me buteraient pour sûr. Y'a Emy, mais jamais je pourrai arriver comme ça à l'improviste, en plus avec tout ce qu'elle a vécu, je me vois mal lui foutre une trouille pareil, qui fait ça à part les pervers ou les voleurs ? Ben Alekseï apparemment. Il est peut-être les deux, un voleur pervers. Je fronce mes sourcils en continuant de l'écouter. Mes yeux parcourant son visage à la recherche d'un signe, d'une trace qui pourrait tout m'apprendre sur lui. Un détail qui pourrait m'avertir qu'il n'est pas digne de confiance, pas digne de mon altesse.

« Si Bleddyn m’apprécie, c’est parce que je ne le traite pas comme un prince, mais un pote. Et mes potes, je leur fais subir ça. »

J'étudie sa théorie, c'est vrai que Bleddyn souhaite que j'oublie un peu les protocoles avec lui, il me la dit plusieurs fois. Il m'a accueilli chez lui, comme n'importe quel ami, sans protocole, sans prise de tête. Je dors au milieu de son salon, je me douche dans la même salle de bain que lui, mange à sa table sans étiquette. Ce pourrait-il que mon Prince est vraiment sincère avec moi ? Seulement je ne suis pas Alekseï. Moi je fais parti de sa cour, alors c'est étrange. Et puis je ne l'ai connu qu'en étant mon Prince, pas mon ami, enfin pas avant aujourd'hui du moins. Dans tous les cas, je me note qu'il faut éviter d'être pote avec Alekseï si on ne veut pas le voir rentrer par effraction. Quoi que j'imagine bien mes sœurs lui tomber dessus, je n'aurai même pas à intervenir. Mais une autre question me taraude.

« Il s'est passé quoi la dernière fois que tu a crocheté sa serrure au fait ? »
« Je suis tombé sur Bleddyn à poil. Il prenait sa douche, un peu comme aujourd’hui. » Je relève un sourcil, tient donc, ça a du l'arranger non, il aime bien se rincer l’œil.
« D’ailleurs, il n’y a rien entre nous. Je te le dis juste au cas où… »

Ça veut dire quoi ce sous entendu ? Il parle pour lui ou pour Bleddyn ? Autant être très clair avec lui j'ai l'impression.

« Tu m'en vois terriblement navré pour toi.»

Faux. Enfin, je me fiche d'avec qui Bleddyn sort, c'est juste que Alekseï est plutôt à mille lieux de tout protocole et étiquette. Lui et Bleddyn, non je ne peux pas l'imaginer. C'est comme si Louve était avec un gars comme lui. Pas un mec aussi éloigné de toute retenue, de toute tenue en fait. Il est la chute de toute dynastie. Mignon, beau parleur, mais certainement pas un gars fait pour la royauté et ses obligations.

« De toute manière, je pense qu’il est plus à l’aise dans les relations monogames, et nous deux ensembles, ce serait un désastre. Un truc intense, sûrement violent, passionné, mais un désastre quand même. Donc tu as le champ libre. »

Pardon ? Il me voit avec le Prince ? De toute façon, je ne suis sortie qu'avec des femmes jusqu'à aujourd'hui. Intense ? Violent ? Passionné ?

« Au cas où que quoi ? Que j'ai des vues sur Bleddyn ?! Je ne suis pas... je ne suis pas intéressé par les hommes de toute manière.  »

Il se cale contre le frigo, de manière à ce que je ne puisse plus l'ouvrir et y plonger ma tête dedans pour l'éviter. Je croise les bras contre ma poitrine, comme pour mettre une distance, un rempart entre nous, et j'ignore pourquoi, parce qu'il ne me fait pas peur. Pas physiquement en tout cas. Je me suis battu contre plus grand et plus costaud. Mais là tout de suite, j'ai besoin de le mettre à distance.

« Tu sais, contrairement à Bleddyn, moi, j’ai des yeux. Et je sais très bien m’en servir. »

Mes yeux sont captés par son sourire puis par ses yeux qui fixent ma bouche. Je déglutis, mal à l'aise. De quoi il parle ? Moi aussi j'ai de très bon yeux.

« Peut-être que tu ne peux pas avoir le prince… pour l’instant. Mais tu peux avoir quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui, disons, serait en face de toi. Vois ça comme un entraînement ! Tu devrais y être habitué, en tant que soldat, non ? »

Pourquoi croit-il que je suis un soldat ? Je n'ai rien en commun avec eux. Pourquoi pense-t-il que j'ai des vues sur Bleddyn, qu'est-ce qu'il lui fait dire ça ? C'est débile. Il me drague où je rêve ? Il veut coucher avec moi ? Il pense que je veux coucher avec lui ?

« Je sais pas où tu veux en venir, mais je ne sors qu'avec les femmes.»

Pourtant mon cœur fait une embardé en le regardant son regard sur moi quand il finit son verre. Pourquoi mon cœur s'emballe si je suis aussi sûr de moi ? Je fais bien de me méfier de lui, c'est un vil manipulateur. Il serait prêt à me faire croire n'importe quoi, même que je suis attiré par les ho...

« Allez, tu peux bien te l’avouer. Moi, je suis déjà au courant. Je peux le sentir à des kilomètres. Vois ça comme… un don. Tu veux te taper Bleddyn, ou plutôt qu’il te prenne. Ou que ce soit moi. Ou n’importe quel autre gars un peu passable sur qui tu tomberais. Et de toi à moi, il vaudrait mieux pour toi que ce soit quelqu’un d’expérimenté. Quelqu’un qui soit… comme ton serviteur. »

Je ne le quitte pas des yeux, sauf pour regarder ses lèvres, puis ses yeux, puis ses lèvres à nouveau, mon cœur bat plus vite c'est certain. Putain comment il fait ça ? Pourquoi il dit ça ? C'est n'importe quoi. J'ai jamais regardé un mec, j'ai jamais regardé Bleddyn comme ça. Alors pourquoi je le regarde lui comme ça ? Pourquoi je l'imagine m'embrasser ? C'est ridicule. Je déglutis à nouveau. Il met de la merde dans mon esprit, c'est un don chez lui ? Tu parles, il a juste une bonne répartie, il sait déstabiliser. C'est comme ça qu'il fait avec le Prince ? Sa révérence mal faite devrait m'agacer, mais c'est le contraire. Putain. Qu'est-ce que je suis censé répondre à ça ? J'ai jamais été dragué par un mec, j'veux pas être avec un mec putain !

« Et admettons que je ne sache pas moi même que les gars m'attirent, qu'est-ce qui te laisse penser que ça serait avec toi ? Qu'est-ce qui te laisse penser que je me contenterai de n'importe quel autre gars un peu passable sur qui je tomberai ?»

Je me rapproche de lui décroisant mes bras de mon torse, comme pour le provoquer, comme pour me prouver que je pouvais résister, que je n'en ai pas envie, pas envie de lui, pas envie d'un homme. Je ne sais faire que ça, provoquer, attaquer le premier, depuis que j'ai quitté Poudlard, je ne suis bon que pour ça. J'ai l'impression que si je vais dans son sens, je vais m’immuniser contre ses paroles, contre ses théories hasardeuses sur ma sexualité.

« Tout se passe bien, ici ? »

La voix de mon altesse me fait l'effet d'une douche froide. Je sursaute, comme si je venais être pris en flagrant délit. Je me rends compte que mon sang est en ébullition, mon cœur bat la chamade, tout ça pour trois secondes de discussion avec Alekseï.

« Alekseï, tu veux rester dîner avec nous ? Je peux commander des pizzas. »

Non, non non non ! Et merde, il répond oui. J'attrape le prospectus et regarde à peine les pizzas sur le menu. Je ne fais que regarder Alekseï qui m'observe aussi, il semble foutrement amusé et j'ai envie de lui enlever cet air suffisant sur le visage. Il croit me connaître, il croit m'avoir cerné en deux minutes ? En savoir plus que moi sur mes envies, ma sexualité en quelques minutes, alors que ça va faire 19 ans que je suis dans ce corps ? J'ai jamais pris le temps de penser à tout ça, à qui j'étais, ce que je voulais. J'ai passé tout mon collège à me faire frapper dessus, les gens avaient pitié de moi, et j'étais loin d'être le gars "mignon" comme le dit Alekseï, personne me regarder avec désir, ni homme, ni femme. Et quand j'ai changé physiquement, je suis passé à l'UMS, et il n'y a que vers les femmes que je suis allé, sans me poser de question. Les mecs, je les tabasse la plupart du temps, je n'en fais ni ami, ni amant.

« Au fait, on compte donner un grand bal ouvert à tous, pour le réveillon. Alekseï, tes pères sont évidemment invités, comme Dmitry travaille au Ministère. Tu voudras remplir un formulaire d'inscription ? Jared, j'espère aussi que j'aurais le plaisir de t'y voir. »
« O...Ok je pense que mes sœurs voudront venir aussi.»

Je ne sais même pas quel genre d'invitation je viens d'accepter. Je décide de baisser les yeux le premier, parce que j'en ai rien à faire de ce qu'il pense. Je m'éloigne de lui, rejoignant Bleddyn dans le salon, je passe une main sur mon visage fermant les yeux. C'était quoi ça ? C'est qui lui ?!

Je m'installe sur le canapé parce que Bleddyn est déjà assis dans son fauteuil. J'ai la bougeotte, je ne peux pas m'empêcher de faire bouger ma jambe, nerveux par tout ce qui vient de se passer. J'ai besoin de fumer, c'est un besoin urgent. Soit je fume, soit je me barre pour aller fumer. Est-ce que Bleddyn dirait un truc si je m'en roulais un ? Je pourrai partager, c'est ce que font le potes non dans les soirées ? On boit, on fume ? Ou alors si je fume pas, il faut que je bois, beaucoup, genre énormément. Je veux me mettre minable, parce que c'est comme ça que je me sens en cet instant. Les paroles d'Alekseï tourne en boucle dans mon cerveau et je veux les arrêter, d'ailleurs je me tourne vers lui, le fusillant du regard car il vient de me toucher. Je DÉTESTE qu'on me touche, encore plus si c'est lui, et pourquoi il le fait. Essai-il de prouver sa théorie sur moi ?

« An bhfuil tú cinnte gur féidir liom fanacht? B'fhéidir gur mhaith leat leas a bhaint as do chara, agus tá mé i bhfad ró-?» disé-je à l'intention de Bleddyn en irlandais. Quand je suis nerveux, je parle dans má langue natale, ça mé donne l'impression de garder le contrôle et une certaine distance émotionnelle avec Alekseï.

Traduction de l'irlandais : Tu es sûr que je peux rester ? Peut-être que tu veux profiter de ton ami, et que je suis de trop ?
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi
Dimanche 18 novembre 2001« Par tous les dieux… » Aaaaaah, les Iceni et leurs dieux… Bien que divertissant, c’était un running gag dont j’allais vite me lasser, je pense. « Tu crois vraiment que je cherche à me taper toute ma cour ? » Je haussais les épaules, le regard impertinent. Moi, à sa place, c’est ce que j’aurai fait. Je ne me serai pas embarrassé de principes moraux ou de toutes ses vieilleries dépassées. « Si je voulais un jeune homme dans mon lit, je chercherais un anglais. Ou tout autre origine, mais qui ne soit pas irlandais. » Je relevais la tête, soudain très intéressé par ce qu’il venait de laisser tomber. Un pavé dans une mare, ou presque. « Et un franco-russo-anglais ? Trois en un, sans aucune trace d’origine irlandaise. » Quoi, je pouvais toujours tenté ma chance, n’est-ce pas ? Ce n’est pas interdit de demander poliment à un prince de sang royale si il veut bien passer au chaudron. « Et avec Fey, on est loin d'avoir une relation sérieuse. Elle peut se taper d'autres mecs si elle le veut, je ne vois pas pourquoi moi je ne pourrais pas le faire. » Je soupirais, comme si ses paroles venaient de briser mon âme. « Dommage qu’elle soit en première année. Trop jeune. » Lançais-je à Jared comme pour m’expliquer. « Je refuse les personnes qui ont l’âge, ou moins, de mon petit frère. Cinq ans, de différence, ça me paraît pas mal. Évidemment, il y des moments où l’on me ment… » Ou que je choisis volontairement d’oublier la limite que j’ai moi-même établie. Je ne suis que humain, après tout ! « En attendant, je vais faire comme Jared, et aller m'habiller. Enfin, prendre ma douche d'abord. Alekseï, sois sympa avec lui, d'accord ? » « Mais, enfin ! Je suis toujours a-do-rable ! » Je regardais Bleddyn filer, en maugréant de ne pas avoir de coussin à portée de main pour lui lancer dessus. Il devrait mieux me connaître que ça, voyons ! Bien sûr, que j’allais mettre à l’aise Jared. J’en avais même fait ma spécialité.

Je n’avais pas besoin de faire de monstrueux efforts pour commencer la conversation avec Jared, par ailleurs. Il se montrait bien curieux de lui-même, à vouloir savoir ce qui c’était passé lors de ma dernière tentative d’intrusion chez notre ami commun. Bien sûr, je me fis une joie de faire de la rétention avisé d’information, tenant un tant soit peu à ma vie, et recouvrant le tout d’un sourire enjôleur. « Tu m'en vois terriblement navré pour toi. » C’était ça, sa réponse au fait que j’avais vu Bleddyn en tenue d’Adam, et que malgré tout rien ne se soit passé entre nous ? Je n’y croyais pas une seconde : il n’était pas navré pour moi, et il devait sans doute l’être pour lui. Peut-être même qu’au fond, il enviait ma place. « Au cas où que quoi ? Que j'ai des vues sur Bleddyn ?! Je ne suis pas... je ne suis pas intéressé par les hommes de toute manière.  » Ooooh. Un tel niveau de déni frisait presque l’œuvre d’art. Ce n’était qu’une perche tendu à ma réputation de dragueur invétéré. « Je sais pas où tu veux en venir, mais je ne sors qu'avec les femmes. » C’était presque le genre de réponse que j’attendais de sa part. Parce que, soyons francs, qu’est-ce qui pourrait encore plus boosté mon égo qu’être son premier, sa découverte d’un tout nouveau genre de plaisir ? De toute manière, qui croyait-il donc abuser, avec le genre de regard qu’il me lançait ? Même un aveugle serait capable de ressentir la tension sexuelle qui émanait de lui – de nous. « Et admettons que je ne sache pas moi même que les gars m'attirent, qu'est-ce qui te laisse penser que ça serait avec toi ? Qu'est-ce qui te laisse penser que je me contenterai de n'importe quel autre gars un peu passable sur qui je tomberai ? » « Alooooons… Jared. Même si tout est nouveau pour toi, il y a un certain standard que tu te dois de respecter. Et puis, tes yeux… ils me disent tout ce dont j’ai besoin de savoir de toi. » Je me tournais vers le jeune homme, en lui souriant le plus amicalement du monde. Je le détaillais avec un regard franchement appréciateur. Si je ne pouvais pas avoir Bleddyn dans l’immédiat – l’espoir fait vivre ! - autant que je nous console de manière aimante et tendre avec Jared. « Ne t’inquiètes pas, quoi que puisse te dire Bleddyn, je ne suis pas méchant. Et j’aime aider les autres. » Ce qui était vrai. J’aimais cela surtout si je pouvais en retirer quelque chose. La différence entre moi et les autres personnes égoïstement altruiste, c’est que je ne tombais absolument pas dans l’hypocrisie. « Tu devrais venir chez moi. Un cadre un peu plus intime, sans l’objet de tes désirs, nu et dans la pièce d’à côté pour te distraire. Je pense que l’on devrait parler de ça. » Je souriais si innocemment au jeune homme que j’en étais presque désolé pour lui. Presque.  Je me levais, pour me rapprocher de Jared. Le pauvre petit, est-ce que c’était moi qui le déboussolait comme ça, ou bien j’étais un peu trop en train de prendre mes désirs pour des réalités ? Je n’étais qu’à quelques pas de ses lèvres – fort charmantes, par ailleurs. L’embrasser et espérer qu’il me suive dans mon appartement, ne pas l’embrasser et le frustrer pour le ramener chez moi, telle était la question.

« Tout se passe bien, ici ? » Je me retournais vers Bleddyn en l’accueillant avec un grand sourire, et en regrettant amèrement qu’il y ait tant de tissu superflu sur son corps. « Bien sûr. Tu devrais me distribuer des bons points : j’ai été vraiment très sage. » Et sympathique. Si inviter un inconnu chez soi n’était pas la définition même de la sympathie, je ne répondais plus de rien. « Alekseï, tu veux rester dîner avec nous ? Je peux commander des pizzas. » « Tu connais ma réponse : si c’est toi qui paye… » Je lâchais un soupir à fendre le coeur de toutes personnes sensées, mais qui ne semblait ni émouvoir mes parents, ni mon frère quand je le faisais devant eux. Que la vie était injuste et cruelle… ! « Les temps sont si durs pour le pauvre étudiant que je suis, alors si ce prince dans sa grande mansuétude veut bien me faire l’aumône… » Je jetais un coup d’œil discret au menu, bien que je savais déjà que ma commande tenait en quelques mots pour ma part : pizza chèvre-miel et milk-shake. Je laissais Bleddyn aller dans le salon pour profiter d’un petit moment privilégié avec Jared. Mon nouveau défi, une toute nouvelle obsession. « Réfléchis à ce que je t’ai proposé. Je peux vraiment t’aider, et de nombreuses manières. » Je lui tendis un bout déchiré du menu, sur lequel je venais d’inscrire à la va-vite mon adresse. « Après, je peux toujours te proposer de venir chez moi ce soir… Ou t’emmener dans un bar, ou un hôtel. » Jared avait littéralement fuit alors que je lui faisais un clin d’œil un poil trop concupiscent, mais il ne pouvait pas se cacher bien loin. Je m’engouffra dons à sa suite pour rejoindre le salon. « Au fait, on compte donner un grand bal ouvert à tous, pour le réveillon. Alekseï, tes pères sont évidemment invités, comme Dmitry travaille au Ministère. Tu voudras remplir un formulaire d'inscription ? Jared, j'espère aussi que j'aurais le plaisir de t'y voir. » « O...Ok je pense que mes sœurs voudront venir aussi. » Je fis la grimace, imitant à la perfection les airs déprimés de mon petit frère – bien qu’au fond, j’étais assez heureux d’en savoir un peu plus sur ce mystérieux et ténébreux Jared. « Une soirée entière avec mes parents dans la même salle que moi ? Est-ce que c’est une invitation ou une punition ? » Me vautrant dans le canapé à côté de Bleddyn, je ris avant d’adopter un ton un peu plus sérieux : « Ce sera sûrement leur dernière soirée en amoureux avant deux ou trois ans de galère. Quelle idée de vouloir un troisième gosse aussi tard. » Je levais les yeux au ciel, avant de tapoter l’épaule de mon ami. « En vrai, merci. Je sais que la présence du porte-parole du Ministère est obligatoire avec son travail, mais merci d’inviter aussi mon autre père. » Je savais que certaines ambassades ne s’en seraient sûrement pas donné la peine, alors ça me touchait. Beaucoup. Mais trêves de sérieux ! « Envoie le formulaire à Harry. Mon esclave adoré le remplira pour moi ! » C’était une douce vengeance, un peu mesquine et puérile, rapport au fait que c’était lui qui gérait mon compte en banque. « Jared, je peux compter sur toi pour te retrouver là-bas ? » Même si je préférerai de loin qu’il me retrouve avant, évidemment. J’étais sûr que le message était passé en le touchant délicatement, comme pour lui intimer d’arrêter d’avoir l’air aussi nerveux – ou de continuer, c’était assez flatteur et excitant de savoir que j’étais à l’origine de son état.

« An bhfuil tú cinnte gur féidir liom fanacht? B'fhéidir gur mhaith leat leas a bhaint as do chara, agus tá mé i bhfad ró-?» Je pris quelques instants pour essayer de comprendre quelques mots d’irlandais, mais je savais déjà que c’était peine perdue. Ma spécialité, ce n’était pas l’irlandais moderne, mais celui des archives royales au ton très collet monté ! « Je ne sais pas trop de quoi tu veux profiter, mais une chose est sûre : je ne profiterai pas de la soirée si vous vous mettez à parler en irlandais, vous deux ! » Est-ce que moi, je me mettais à déclamer des tirades en russe ou en français devant eux ? Alors, pourquoi le feraient-ils ? Moi qui pensais que les nobles avaient de la retenue et de la considération pour le pauvre petit peuple… « Ou au moins, écrivez. Là au moins, je pourrais comprendre quelque chose. Votre langue, c’est une horreur : rien ne se prononce comme on l’écrit ! Je devrais recevoir une médaille d’honneur pour traduire vos archives royales en une langue intelligible pour ma thèse ! » Et le pire dans tout cela ? C’est que je le pensais vraiment.
:copyright:️ Justayne

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Faites de vos raves une réalité !

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Je peux être le noir, tu peux regarder à travers moi Avec Jared Parkinson Dimanche 18 novembre 2001

« Les temps sont si durs pour le pauvre étudiant que je suis, alors si ce prince dans sa grande mansuétude veut bien me faire l’aumône… » Je ne pus m'empêcher d'avoir un sourire moqueur quand j'entendis Aliocha sortir ce genre de phrase. Je savais très bien qu'il était loin d'être pauvre, vu sa famille. Mais je pouvais bien lui offrir un repas, pour qu'il reste ! Je m'éloignais alors un instant, le temps de passer les commandes pour tout le monde. Quand je revins, je m'assis avec eux, en lançant à tout hasard le sujet du bal, où mes deux amis étaient conviés. Enfin, surtout Jared, ses soeurs, et les parents d'Alekseï, même si ce dernier était évidemment le bienvenu. « Une soirée entière avec mes parents dans la même salle que moi ? Est-ce que c’est une invitation ou une punition ? » « Tu n'es pas obligé de passer la soirée avec eux, tu es un grand garçon il me semble. » Je lui lançais un clin d'oeil, alors qu'il continuait sur sa lancée de martyr : « Ce sera sûrement leur dernière soirée en amoureux avant deux ou trois ans de galère. Quelle idée de vouloir un troisième gosse aussi tard. » Je lançais un regard un peu amusé à Jared, en haussant les épaules. J'espérais vraiment que lui aussi s'amuse, malgré le caractère exubérant du second de mon club. « En vrai, merci. Je sais que la présence du porte-parole du Ministère est obligatoire avec son travail, mais merci d’inviter aussi mon autre père. » Je ne savais pas qu'il souffrait de cette situation… Je devais bien avouer que je ne connaissais pas bien la situation en Angleterre sur les couples homosexuels, encore plus dans la société Sang-Pur. « C'est normal, voyons. Si une personne est invitée à un évènement de ce genre, son ou sa compagne sera toujours le ou la bienvenu.e également. » « Envoie le formulaire à Harry. Mon esclave adoré le remplira pour moi ! Jared, je peux compter sur toi pour te retrouver là-bas ? » Pauvre Jared, maintenant qu'il était la cible d'Alekseï, il n'allait pas s'en sortir comme ça…

En parlant de Jared… Ce dernier se tourna vers moi et commença à parler dans notre langue natale. « An bhfuil tú cinnte gur féidir liom fanacht? B'fhéidir gur mhaith leat leas a bhaint as do chara, agus tá mé i bhfad ró-?1 » Mmh. Pas très poli envers Alekseï, mais vu ce qu'il demandait, je pouvais comprendre. Je n'eus même pas le temps de répondre qu'Aliocha commença à râler : « Je ne sais pas trop de quoi tu veux profiter, mais une chose est sûre : je ne profiterai pas de la soirée si vous vous mettez à parler en irlandais, vous deux ! » Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel, amusé, avant de me tourner vers Jared : « Ná bí buartha. Ba mhaith liom freisin go bhfanfaidh tú agus spraoi a bheith agat.2 » Puis je me tournais vers Alekseï : « Ne t'inquiète pas, on a terminé. Mais il me semblait que tu savais comprendre l'Irlandais, pour lire nos archives ? » « Ou au moins, écrivez. Là au moins, je pourrais comprendre quelque chose. Votre langue, c’est une horreur : rien ne se prononce comme on l’écrit ! Je devrais recevoir une médaille d’honneur pour traduire vos archives royales en une langue intelligible pour ma thèse ! » Par les dieux, mais quelle dramaqueen ce garçon. Je ne pus m'empêcher de sourire, amusé, avant de lui promettre : « On nommera un placard en ton honneur, ne t'inquiète pas. » Au même moment, la porte sonna, et je me levais en riant légèrement. Les pizzas venaient d'arriver, et la soirée ne faisait que commencer.                              

1 : Tu es sûr que je peux rester ? Peut-être que tu veux profiter de ton ami, et que je suis de trop ? (Irlandais)
2 : Ne t'inquiète pas. J'ai aussi envie que tu restes, et que tu t'amuses.  (Irlandais)
:copyright:️ Justayne

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Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water

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