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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 31 janvier 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Cependant, après un week-end mouvementé avec toute la famille réunie, Sirius se sent passablement de mauvaise humeur et a bien besoin d'une soirée pour décompresser loin de ses soucis quotidiens.

Never say never
Sirius était d’une humeur massacrante depuis ce week-end en Irlande. Il détestait son père, il détestait Jared, il détestait être un demi-loup, il se détestait tout court. Il sentait encore dans son dos toute la tension accumulée de ce week-end. Sa mère s’en moquait bien : elle avait pu se dépenser avec les autres loups à parcourir la forêt. Son père quant à lui, n’avait pas ce genre de problèmes. Et lui, Sirius, était coincé dans cet état constant. N’existait-il aucun remède contre ce mal qui le rongeait ? Louve Iceni lui avait proposé son aide d’une certaine façon, mais il n’arrivait pas à en voir les bénéfices pour le moment. Tout ce qui l’animait depuis quelques jours était cette rage constante.

Il avait donc sérieusement besoin de se changer les idées et les jumeaux McGregor lui avaient proposé de se rendre à une fête. Une énième fête à la Cabane Hurlante, en Ecosse. En temps normal, Sirius aurait surement refusé et serait resté terrer dans sa chambre. Mais là, il avait juste besoin de décompresser et de voir autre chose. Il s’était donc rendu à cette fête. Très vite, Sam et Ron avaient disparu pour faire leurs coups en douce tandis que Sirius avait été accaparé par Ian Wen. Un bras sur l’épaule, il l’avait entraîné vers Drusilla et Henry Lloyd qui visiblement passaient leur majorité du temps à boire et à faire des soirées réservées exclusivement aux Sang-Purs. Mais cette soirée n’était pas que pour les Sang-Purs : Sirius voyait ci et là des visages familiers qui n’étaient pourtant pas dans son entourage. Shanna était-elle présente ? Sirius ne l’avait pas vu et avait enchaîné trois shots de Vodka, histoire de se détendre au plus vite.

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Drusilla Lloyd, étudiante de 2ème année UMS

Sirius s’était installé sur un canapé, écoutant distraitement Ian bavasser de sa dernière dispute avec sa copine. Sirius n’écoutait pas vraiment et pencha la tête en arrière, fermant à moitié les yeux, se concentrant sur la musique. Ce n’était pas la meilleure qui soit. Pas assez rock à son goût. Mais au moins, la vodka montait vite à la tête. Quelque chose se posa sur ses cuisses et lorsqu’il pencha la tête en avant, il vit que Drusilla avait posé sa tête sur lui. Elle semblait complètement shootée et souriait bêtement en le regardant. Sirius n’avait même pas envie de dire quoi que ce soit, il la laissa faire et soupira.

« Hey Maggie ! »

Sirius fronça les sourcils en regardant Ian interpeller quelqu’un. Ian Wen était un sorcier bruyant qui n’en ratait jamais une pour se faire remarquer.

« Pourquoi tu l’appelles ? Ce n’est qu’une Thorvaldsen… » soupira Henry.

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Henry Lloyd, élève de 5ème année Poudlard

A nouveau, Sirius bugua un instant en regardant le sorcier de 16 ans. Maggie Thorvaldsen ? Ce nom lui disait quelque chose sans qu’il puisse vraiment associer un visage ou une personnalité. Et puis, elle s’approcha. Sirius leva les yeux vers elle et bugua une nouvelle fois. Elle avait de longs cheveux châtains clairs et un petit nez retroussé. Son sourire amical et ses yeux innocents semblaient si décalés dans ce coin spécial Sang-Pur.

« C’est vrai que ta mère est mannequin ? » demanda Ian.

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Ian Wen, élève de 7ème année Poudlard

Henry ricana et Sirius les observa. De quoi parlaient-ils ? Et pourquoi interrogeaient-ils cette fille sur sa mère ? Ian attrapa alors un magazine posé sur le canapé à côté d’eux et montra une photo d’une femme blonde bien dénudée.

« Non, je demande juste pour savoir si c’est elle qui pose aussi à poil pour Sorcières coquines ? »

Henry éclata d’un grand rire et tapa dans la main de Ian qui jouissait de sa blague. Sirius les observa, incapable de réagir alors que Drusilla riait elle aussi. Savait-elle au moins pour quoi elle riait ? Sirius avait du mal à savoir quand est-ce qu’il avait commencé à cautionner les conneries de Ian pour emmerder les filles. Ils se souvenaient de leur duo, s’en prenant aux plus jeunes, très souvent des garçons, très souvent des Nés-Moldus. Mais jamais ils ne s’en étaient pris à une fille. Sirius tourna les yeux vers la jeune femme mais celle-ci avait déjà disparu. Il fronça les sourcils. Bordel de merde, il avait vraiment l’esprit embrumé avec l’alcool …

Il poussa la tête de Drusilla et essaya de se redresser sans tituber.

« Hey ! » lança Dru. « Où tu vas ? »
« Ouais, mec, où tu vas ? » le harponna Ian.
« Foutez-moi la paix. » grommela-t-il.

Il réussit à se lever du canapé et a poussé quelques élèves qui dansaient. Nombreux étaient ceux qui buvaient ou discutaient simplement. Et puis, il revit le visage de la jeune femme. Elle buvait un verre, légèrement en retrait. Il y avait une autre fille à côté d’elle mais Sirius n’avait d’yeux que pour Maggie. Maggie. Ce n’était pas un prénom qu’il avait souvent entendu.

Il resta là un instant à la regarder, alors à quelques mètres d’elle. Pas mal de sorciers et sorcières dansaient autour de lui et lui la regardaient. Pourquoi ? Comment ? Etait-ce un simple effet de l’alcool ?

Soudain Ian revint derrière lui et passa un bras autour de ses épaules.

« Hey mec, qu’est-ce que tu fous ?! Viens, Henry a proposé de faire une partie d’Action/Vérité. »
« Sans façon. » répondit Sirius en tentant de se dégager de son emprise.
« Allez, viens ! On va rire. »

Tout était relatif quand Ian disait qu’ils allaient rire. Il avait récemment constaté qu’ils n’avaient pas la même conception de l’humour …

« Hey, les gars, partie d’Action/Vérité dans la cuisine ! » cria Ian pour couvrir le bruit de la musique.

Plusieurs personnes poussèrent un cri de joie et Sirius vit que la fille à côté de Maggie était bien surexcitée à cette idée. Elle lui prit la main et l’attira dans la cuisine. Sirius la regarda passer devant lui et leurs regards se croisèrent. Soudain, c’était comme si sa bouche s’était asséchée. Il ne savait plus quoi dire et ne dit rien d’ailleurs. Ce n’était que quelques secondes d’un regard échangé et Ian l’avait déjà entraîné à sa suite.

A la cuisine, quelques personnes étaient rassemblées pour jouer. Drusilla faisait déjà tourner une bouteille et lança un défi à un certain Enzo. Sans hésiter, le jeune homme partit à l’extérieur de la Cabane Hurlante remplir son gage, suivi par une bande d’amis curieux de voir s’il allait aller jusqu’au bout de son idée. La bouteille continua de tourner et bientôt ce fut au tour de Maggie.

« Action ou Vérité, Maggie ? » chantonna Drusilla, ravie d’être la maîtresse du jeu.

La jeune femme hésita et demanda d’abord une vérité.

« Avec combien de garçons as-tu déjà couché ? »

Henry Lloyd éclata de rire à nouveau et Drusilla avait un sourire jusqu’aux oreilles, comme si elle savait parfaitement la question qu’il lui fallait poser pour mettre les personnes mal à l’aise.

« Action ? » dit-elle, vaguement surprise. « Très bien. Dans ce cas ... tu vas devoir ... embrasser Sirius ! »

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Drusilla Lloyd

Drusilla pointa alors son doigt sur Sirius qui déglutit. Elle lui glissa un clin d’œil auquel il ne répondit pas. Il tourna la tête vers Maggie et à nouveau, ils échangèrent un regard. Sirius s’efforçait de garder les idées claires mais sa mauvaise tête devait toujours être très visible. Il fit un pas vers elle alors que Ian l’encourageait. Puis un deuxième pas. Et un troisième. Puis il se pencha en avant car malgré tout, il faisait bien une bonne tête de plus qu’elle.

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« Alors … vas-tu relever le défi, Maggie Thorvaldsen ? » demanda-t-il, ses yeux rivés dans les siens.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Dim 22 Oct - 20:56, édité 1 fois

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Sirius Green

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Never say neverJeudi 31 janvier 2002Qui aurait crû que la Cabane Hurlante abritait autant de fête que cela ? Je me demandais sincèrement si le nombre avait augmenté cette année, ou si je n’étais tout simplement pas au courant les années passées. Mais s’il avait bien une personne qui était au courant de tout ce qui se trame entre les murs du château, c’était bien ma meilleure amie. Si j’étais mauvaise joueuse, j’en serai presque vexée que ses connaissance se révèlent plus étendue que les miennes ! Mais pour être honnête, nous formions un bon tandem : elle, pour les connaissances des festivités, et moi, pour les connaissances psychologiques de ceux-là même qui participaient aux-dites festivités. Je naviguais entre les groupes, sans vraiment m’attarder dans aucun. Je préférai… avoir une vue d’ensemble. Et laisser Spence s’amuser toute seule, aussi. Je l’adore, mais il est plus facile de noter mentalement tout les petits faits intéressants quand je ne dois pas me concentrer sur son bavardage. Je me rattraperai demain, en l’écoutant déplorer combien elle aurait souhaiter faire une soirée de ce genre avec son petit-ami.

« Hey Maggie ! » Je me retourna vivement, et mon regard tomba sur Drusilla et Henri Lloyd, Ian Wen et Sirius Green. Je retiens avec peine un soupir agacé. Il fallait faire bonne figure, non ? Après tout, je représentais la nouvelle génération de la famille, qui atteignait enfin le statut de Sang-Pur avec ma naissance. Dire que mes parents n’en avaient absolument rien à faire, et s’étaient mariés par amour… ! « Pourquoi tu l’appelles ? Ce n’est qu’une Thorvaldsen… » Merlin, donnez-moi de la force pour les supporter… Est-ce que Henri était trop éméché pour se rendre compte que sa voix portait, ou est-ce qu’il n’en avait absolument rien à faire ? Cette question aurait été intéressante, du point de vue psychologique, si la remarque du jeune garçon ne me faisait pas autant grincer des dents. « Salut, Drusilla. Ian. Henri. » Je lui souris, gentiment. Son état ne laissa aucun doute : elle n’était pas totalement sobre. Aucune des quatre personnes qui étaient devant moi ne l’étaient, d’ailleurs. Je devait bien être la seule personne de cette salle à ne m’en tenir qu’à la Biéraubeurre. « C’est vrai que ta mère est mannequin ? » Mon souffle se bloqua dans ma poitrine, réaction annonciatrice qu’il allait s’en suivre des moqueries. De la part de Sangs-Purs, ce n’était pas la première fois qu’on riait du métier de ma mère. Et je me demandais bien pourquoi, d’ailleurs. Toujours est-il que, normalement, Joachim est là pour m’aider dans ce genre de situation. Et avoir un garçon de plus de vingt ans, ressemblant à un viking blond et avoisinant les deux mètres était tout de même quelque chose de rassurant. « … En effet. » « Non, je demande juste pour savoir si c’est elle qui pose aussi à poil pour Sorcières coquines ? »

Je détourna les yeux du magazine qu’on brandissait sous mon nez, légèrement dégoûtée. Oh, pas de la femme prise en photo, ou du but du magazine en lui-même. Après tout, ils faisaient bien ce qu’ils voulaient, tous autant qu’ils étaient. Mais j’étais dégoûtée de leurs… attitudes ? Humour ? Depuis quand un magazine érotique pouvait être quelque chose de dégradant ? Et quelle hypocrisie, alors qu’ils étaient consommateurs de Sorcières coquines ! Je tourna les talons, sans rien dire. Muette d’indignation serait le terme le plus exact. Je regrettais que Spence ne soit pas à mes côtés : elle trouvait les bons mots pour remettre les autres en place avec une facilité déconcertant ! Ce qui n’était absolument pas mon cas, et encore moi quand on me prenait autant au dépourvu. Si toutes les soirées étudiantes ressemblaient à cela, je commençais à comprendre pourquoi Joachim ne les appréciaient guère à mon âge. Pourtant, mon père semblait les avoir aimé en son temps et, je sais de source sûr que les adolescents ont toujours étaient un peu débiles et ce, depuis des temps immémoriaux. Je soupira une nouvelle fois, en essayant de chasser le son de leurs rires de mon esprit. J’aimerai me dire que ce n’était pas leurs fautes, qu’ils n’étaient pas dans leurs états normal mais… même moi, je savais que c’était une fausse excuse. Qu’ils soient sobres ou non, ils m’auraient posés la même question. J’en étais intimement convaincue.
Sur le chemin me menant là où je pouvais me servir un verre, je retrouva Spencer. Elle est une oreille parfaite pour écouter mes plaintes, même si elle a tendance à me couper la parole pour s’insurger. Bien que je n’ai jamais trouvé ça pénible, ce soir, c’était vraiment de ça dont j’avais besoin. Spence qui insulte le petit groupe de Sangs-Purs en trouvant leur attitude franchement dégueulasse. Je ris en sirotant mon verre de jus de citrouille. À la réflexion, cette soirée n’était pas si mal. J’avais juste à éviter le coin où ils étaient tous avachis sur le canapé, n’est-ce pas ? « Hey, les gars, partie d’Action/Vérité dans la cuisine ! » Je leva les yeux au ciel en entendant Lara sautiller à côté de moi, après que Spence ait déserté son poste pour aller je ne sais où. C’était totalement elle, d’aimer ce genre de jeu. Et elle était assez douée pour me corrompre, et me faire accepter l’idée d’y aller. De toute manière, en avais-je vraiment le choix ? Lara avait littéralement kidnapper ma main gauche ! Je souris, levant les yeux avant de me figer un instant. Tiens, Sirius Green avait l’air de s’être assez remis de… de je ne sais pas ce qu’ils avaient pris, tout les quatre. En tout cas, il semblait se porter assez bien pour suivre le mouvement de foule dans la cuisine.

Comme on pouvait s’y attendre, c’était Drusilla qui menait le jeu d’une main de maître. Elle utilisait sans doute le fait d’être plus âgée pour cela… ou d’être la plus pimbêche. Je retiens un petit rire à cette pensée, avant de m’intéresser de nouveau aux réponses des autres joueurs. « Action ou Vérité, Maggie ? » Peut-être aurais-je dû suivre les autres pour voir Enzo remplir son gage ? Ou moins, j’aurai pût fuir ce moment. « Vérité. » Lançais-je après un temps d’hésitation, en essayant de chercher Lara des yeux. Elles devait sans doute être sortie…. Je soupirais, en me demandant si j’avais fait le bon choix. Je prenais toujours vérité, car la vérité ne pouvait jamais blesser quand on était entre amis, n’est-ce pas ? Sauf que, voilà, le contexte n’était pas franchement amical. Pour être tout à fait honnête, il était presque hostile… « Avec combien de garçons as-tu déjà couché ? » J’ouvris la bouche avant de la refermer, en me maudissant intérieurement. J’aurai dû prévoir que les questions de Drusilla tournerait forcément autour du sexe. C’était bien son genre… Et en soit, répondre à cette question ne m’aurait pas dérangé si elle avait été posé par une amie – de toute manière, toutes mes amies connaissaient déjà la réponse. Mais là, quelque qu’elle soit, ma réponse ne servira qu’à préparer de futures moqueries. « En fait, je prendrai action. » « Action ? » « Action. » Répétais-je avec toute la conviction dont j’étais capable, en la regardant bien dans les yeux. « Très bien. Dans ce cas ... tu vas devoir ... embrasser Sirius ! »

Je regardais Sirius Green, interloquée. Pourquoi est-ce qu’Enzo avait eu un gage aussi stupide que de devoir supporter un saut d’eau glacée dehors alors que moi, je tombais sur ça ? Ce n’était absolument pas juste et surtout, et surtout… Eh bien, je n’avais pas envie de l’embrasser, moi ! Peut-être que pour lui, ce n’était rien, mais pas pour moi. Il avait même… J’avais bien l’impression qu’il y prenait plaisir, en brisant la distance entre nous aussi lentement qu’inexorablement. « Alors … vas-tu relever le défi, Maggie Thorvaldsen ? » Je me refusais de rougir devant lui et son air satisfait quand il se penchait sur moi. J’étais de toute façon trop occuper à réfléchir. Un baiser était certes important, pour moi, mais moins qu’une humiliation par Drusilla. Déjà que je n’avais pas répondu à sa première question, cette fois-ci, quelque chose me disait qu’elle ne laisserait rien passer. Et puis, elle avait surtout oublier de préciser la durée et le mode de baiser qu’elle souhaitait voir. Alors, je pouvais toujours déposer rapidement un baiser sur les lèvres du jeune homme, et me reculer, non ? Bien entendu, à condition qu’il ne m’attrape pas pour m’empêcher de remettre de la distance entre nous. Il était bien plus grand et plus fort que moi, mais si j’arrivais à avoir accès à ma baguette magique, peut-être que je pourrais tout simplement lui lancer un sort ?

C’est à ce moment-là que le petit groupe qui avait suivi Enzo dehors fit irruption dans la cuisine avec, un peu devant eux, Spence. Elle sauta directement sur Sirius, ses mèches roses voletant avec fureur autour de sa tête alors qu’elle… qu’elle asséna une baffe magistrale au jeune homme ! La rapidité et la surprise me prirent de cours, et je laissa échapper un petit rire presque joyeux. « Vous savez comment ça s'appelle, ce que vous faites ? Une aggression !! » Certains étudiants commencèrent à ricaner, mais je savais que ça n’allait pas arrêter ma meilleure amie. Loin de là. « Parfaitement, une aggression ! Vous faites du chantage à Maggie pour qu'elle relève ce stupide défi ! Pour rire d'elle ! Et si elle ne le fait pas, elle aura un gage tout aussi humiliant ! Pour rire encore une fois d'elle ! L'UMS, ça vous ramolli le cerveau, bande de dégénérés ! » Je pris la main tendue de Spence pour qu’elle m’extirpe du cercle, en lui lançant un regard plein de reconnaissance. « Cette fête était débile ! J'espère que vous vous rendez compte que des gamines de 16 ans sont plus matures que vous, espèce de crétins ! Et toi… » Surprise, je regarda Spence se tourner vers Sirius Green, un air encore plus furieux (si c’est possible) se peignant sur son visage. « Tu penses que ta petite sœur adorée sera heureuse de savoir que tu fais ce genre de trucs ? Tu aimerais que je lui fasse vivre exactement la même chose ? Je vais l'embrasser contre son gré, tu feras moins le malin ! » Pour faire bonne impression et ponctuer ses paroles, elle donna un coup de pied dans un verre posé au sol qui le fit décoller, et plusieurs personnes furent aspergées. Plus personne ne riait, maintenant. Je me laissais entraîner par Spence, avant de lui lâcher la main pour me planter devant Sirius. « Maggie est un surnom qui est réservé à mes amis, ce que tu n’es clairement pas. On ne se connaît pas, alors ce sera Margrethe pour toi. » Puis je me retourna en glissant de nouveau ma main dans celle de ma meilleure amie. Puisse-tu ne plus jamais croiser mon chemin, Sirius Green !
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Writer of the Mind ☼

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 31 janvier 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Cependant, après un week-end mouvementé avec toute la famille réunie, Sirius se sent passablement de mauvaise humeur et a bien besoin d'une soirée pour décompresser loin de ses soucis quotidiens.

Never say never
En s’approchant d’elle, Sirius se demandait s’il l’avait déjà vu à quelque part. Ils n’avaient pas vraiment le même âge et elle n’était pas du tout le genre de personnes avec qui Sirius traînait. Il était aussi fort possible qu’il n’ait jamais prêté attention à elle auparavant. Pourtant, en cet instant, dans cette pièce remplie de soi-disants amis, Sirius ne voyait plus qu’elle. Quel super-pouvoir avait-elle ? Quelle forme de magie hypnotisait autant Sirius ? Elle n’était clairement pas comme les autres personnes qu’il côtoyait. Elle dégageait autre chose.

Alors que le temps semblait s’être suspendu, une foule pénétra dans la Cabane Hurlante, acclamant Enzo qui avait relevé haut-la-main le défi. Une fille fit elle aussi irruption. Déterminée, la marche rapide, elle fonça sur Sirius qui ne s’était même pas encore redressé. Soudain, une claque magistrale fusa et atterrit sur la joue de Sirius. Celui-ci n’eut même pas le temps de réagir, que la jeune femme balança à la vitesse d’un Eclair de Feu son laïus :

« Vous savez comment ça s'appelle, ce que vous faites ? Une agression !! »

Ses mèches roses voletaient autour de son visage tellement elle s’agitait en tous sens alors que des ricanements résonnaient dans la pièce où le groupe se trouvait.

« Parfaitement, une agression ! Vous faites du chantage à Maggie pour qu'elle relève ce stupide défi ! Pour rire d'elle ! Et si elle ne le fait pas, elle aura un gage tout aussi humiliant ! Pour rire encore une fois d'elle ! L'UMS, ça vous ramolli le cerveau, bande de dégénérés ! Cette fête était débile ! J'espère que vous vous rendez compte que des gamines de 16 ans sont plus matures que vous, espèce de crétins ! Et toi… »

Sirius, qui s’était redressé, regarda la jeune femme, interdit. Il était franchement impressionné. La jeune femme avait du cran et n’hésitait pas à extirper son amie de dangereux Sang-Purs. Une Gryffondor certainement …

« Tu penses que ta petite sœur adorée sera heureuse de savoir que tu fais ce genre de trucs ? »

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Spencer Morris-Clever

Sirius déglutit et fit un pas vers la jeune femme, soudain animé par la colère. De quel droit osait-elle parler de Shanna ?! Personne ne mentionnait le nom de sa sœur de cette manière. Pourtant la suite le retint de dire quoi que ce soit.

« Tu aimerais que je lui fasse vivre exactement la même chose ? Je vais l'embrasser contre son gré, tu feras moins le malin ! »

Cette phrase eut comme l’effet d’une seconde claque. Sirius se stoppa dans son élan et fixa la jeune femme, interloqué. C’était comme si l’alcool ingurgité menaçait de ressortir aussitôt. La jeune femme donna un coup de pied dans un verre qui arrosa Drusilla. Cette dernière agita les bras en tout sens, comme affolé de faire couler son maquillage. Maggie s’apprêtait à suivre son amie qui en avait visiblement terminé, mais elle se retourna finalement pour faire face à Sirius, le visage aussi déterminé que celui de l’autre jeune femme un instant auparavant :

« Maggie est un surnom qui est réservé à mes amis, ce que tu n’es clairement pas. On ne se connaît pas, alors ce sera Margrethe pour toi. »

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Marg … quoi ? Sirius, abasourdi, les regarda s’éloigner toutes les deux dans la foule. Les rires et les discussions reprirent et Sirius sentit aussitôt la lourde main de Ian qui le félicitait pour ce spectacle. Henry lançait des feux d’artifice et imitait la jeune femme, Spencer comme ils l’appelaient. Mais Sirius regardait encore l’endroit où les deux jeunes femmes avaient quitté la foule.

« Ce qu’elle t’a envoyé mec ! » lâcha Ian, rapidement rejoint par Henry qui faisait des bruits d’animaux. « Tu ne l’avais pas vu v’nir celle-là, hein ? »

Ian riait, et ne s’occupant pas réellement de Sirius il se dirigea vers la table de la cuisine et leva une bouteille d’Hydromel en l’air pour proposer d’arroser tout le monde. Sirius choisit ce moment de répit pour s’extirper de la foule. Les verres de vodka étaient loin derrière lui. Les mains dans les poches, il fendait les élèves qui se pressaient pour danser dans la pièce d’à côté alors qu’une musique abrutissante résonnait.

Lorsqu’il ressortit dehors, l’air frais lui fit comme l’effet d’une bouffée d’oxygène. Il se pencha, les mains sur ses genoux, comme pour reprendre son souffle.

A cet instant, il était incapable de dire ce qu’il ressentait. Rage ? Colère ? Impuissance ? Tristesse ? Vengeance ? Culpabilité ?

Sirius déglutit et ferma les yeux. Les paroles de Cillian résonnaient à ses oreilles, comme s’il se tenait juste à côté de lui : « Fais le vide dans ta tête. Oublie tes parents, ta sœur. Oublie la rage que tu ressens. Mets de côté tes sentiments, quels qu’ils soient. Voilà, c’est ça. Expire. Inspire. Lentement. Intensément. Expire. Inspire. Et compartimente moi tout ça. Range d’un côté ce qui t’inspire de la haine. Range de l’autre ce qui te rend heureux. Et fais le vide. »

Sirius rouvrit les yeux. Apaisé. Calmé.

L’Occlumencie avait toujours été un soutien. Mais la plupart du temps, Sirius avait du mal à y faire appel seul. La plupart du temps, c’était la présence de Cillian qui l’aidait. Il fallait peut-être croire que les cours de Louve commençaient à faire leurs preuves.

« Hey petit loup ! »

Sirius ne tourna même pas la tête. Il savait déjà à qui appartenait cette voix. Et cela signifiait que quelqu’un d’autre l’accompagnait également …

« On a vu ta prestation tout à l’heure ! » lança Ron en s’asseyant nonchalamment sur le sol gelé devant la Cabane Hurlante.
« Pas très brillant. » nota Sam qui resta à la hauteur de Sirius.
« Un désastre tu veux dire ! »
« Je ne pensais pas l’enfoncer autant à vrai dire. Mais oui, c’est un peu l’idée. »

Ron pouffa de rire, essayant toutefois de capter le regard de Sirius qui, droit, regardait devant lui, dans la pénombre qui s’étendait jusqu’à Pré-au-Lard. C’était l’hiver et il était rare d’entendre des bruits d’animaux ou de créatures, même avec l’ouïe fine de Sirius.

« Je ne connaissais même pas cette fille. » répondit finalement Sirius.
« Et ? »

Sirius tourna la tête vers Sam qui avait parlé. Le demi-vampire le regardait de l’air le plus sérieux du monde, ce qui n’était pas courant. Sirius avait la curieuse sensation d’être jugé, comme …

« Fais attention, petit loup » reprit Ron, toujours assis face à eux. « Tu recommences ton même numéro de Mangemorts qu’autrefois. »

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Ron McGregor

Sam hocha la tête, comme un vieux sage. Sirius secoua la tête.

« Je ne suis pas un Mangemort. Je ne l’ai jamais été réellement. Je t’ai sauvé la vie. Et j’ai sauvé celle de Bryn Stanger. J’ai payé ma dette. »

Ron se mit à rire, d’un rire nerveux plus que joyeux.

« T’as rien payé du tout. Tu étais un connard, et tu nous as montré un autre côté de toi ce jour-là. Mais les autres voient toujours en toi un connard hautain, en particulier quand tu cautionnes les conneries de Wen ou des Lloyd. »

Sirius le regarda, essayant de comprendre ce qu’il disait. Non, il ne cautionnait rien. Il … passait juste un moment avec eux. Ils étaient des gens cools, ceux avec qui il traînait auparavant. Et puis, il n’avait rien dit de méchant à Mag … truc.

« Et donc je dois faire quoi ? » demanda Sirius.
« Sirius Green ou le mec le moins doué avec les sentiments humains. » récita Sam, moqueur.

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Sam McGregor

Sirius lui lança un regard noir lourd de sens mais cela n’empêcha pas Sam de continuer à sourire.

« Va t’excuser. » lui conseilla alors Ron. « Elle était à l’étage tout à l’heure. Si tu veux, Sam et moi on peut s’occuper de gérer Spencer. Je suis sûr qu’elle me kiffe. »
« N’importe quoi ! » rabroua Sam. « C’est moi qu’elle kiffe. »
« Ah ouais ? »

Ron se redressa sur ses jambes et courut à l’intérieur, Sam sur ses talons, déterminé à trouver Spencer. Ayant eu un aperçu de la jeune femme, Sirius doutait sérieusement qu’une fille comme elle pouvait apprécier qui que ce soit de la gente masculine. Mais Sam n’avait pas tort, Sirius n’était pas doué pour les sentiments humains. Il n’y comprenait pas grand-chose et pouvait être tout à fait surpris.

A son tour, il rentra à l’intérieur de la Cabane Hurlante, retrouvant la foule d’élèves et la musique qu’il n’appréciait toujours pas. Il grimpa les marches et fouilla les pièces, un air un peu penaud sur le visage sans doute. Les mains dans les poches, il ne se gênait toujours pas pour bousculer des jeunes un peu trop en plein milieu du chemin. Il entendit dans une pièce la voix de Ron et évita d’entrer, espérant que Spencer était avec eux.

Et puis … dans la pièce voisine … elle était là.

Ses doigts caressaient le dos de livres poussiéreux. La pièce était faiblement éclairée par un luminaire qui dispensait une clarté un peu orange. Sirius entra et s’approcha à pas de loups de la jeune femme. Elle dut sentir sa présence puisqu’elle se retourna.

« Que penses-tu de Mr. Darcy ? » demanda-t-il.

Voyant son air perplexe, il désigna du menton le livre sur lequel son doigt avait arrêté sa balade : Orgueil et Préjugés.

« Je … suis venu … voir si tout allait bien. »

Ron se serait certainement donné une claque en voyant que Sirius n’avait toujours pas prononcé les mots magiques. Mais Sirius s’était-il déjà excusé ?

« Attends. » dit-il en la retenant par le bras alors qu’elle cherchait à s’éloigner de lui. « Ecoute … je … n’aurai pas du agir comme un crétin tout à l’heure en bas. »

Ayant l’attention de la jeune femme, Sirius poursuivit, ses yeux ne quittant pas les siens, comme s’il mourrait d’envie d’entendre ses pensées à cet instant. Encore une fois, Maggie semblait avoir une aura magnétique sur lui. Elle était assez banale pourtant. Mais tout en elle l’attirait.

« Je … te présente mes excuses. » lâcha-t-il. « Repartons à zéro, d’accord ? Et faisons les choses dans les règles : je suis Sirius Green. »

Il tendit sa main vers la jeune femme, l’espoir brillant dans ses yeux. Ron et Sam verraient au moins qu’il avait cherché à se racheter. Il n’était pas un Mangemort. Il n’était pas un connard. Et il allait le prouver en étant ami avec Maggie.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Dim 22 Oct - 20:55, édité 1 fois

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Sirius Green

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Never say neverJeudi 31 janvier 2002Qu’est-ce que je n’aurai pas fait sans Spence… ! Spencer, ma meilleure amie depuis toujours et qui était toujours là pour me sauver, m’aider à me repérer dans l’école ou ne pas écouter mes conseils pourtant avisés. Je lui souris, restant un peu avec elle. Mais Spence étant qui elle est, elle ne pouvait pas rester aussi calme bien longtemps. Je lui indiquais que j’allais trouver un petit coin tranquille, et qu’on se retrouverait dans une heure, une heure et demie, dans l’entrée de la Cabane Hurlante ? Le plan aussitôt approuvé, nous partîmes chacune de notre côté. Moi, en quête d’un endroit paisible où je n’aurai pas à être confronté aux autres Sangs-Purs et elle… quelque part, n’importe où la mènera ses pas.

À l’étage, je m’amusa à fouiller quelques pièces, celles qui m’inspiraient le plus confiance. En d’autre termes, celles qui ne me donnaient pas l’impression de n’attendre qu’une chose : s’écrouler sous mon propre poids. Certaines semblaient intéressantes, d’autres glauques, mais toutes demeuraient aussi vide que décevantes. Et puis, je tombais sur une véritable Salle sur Demande à mes yeux : une bibliothèque. Aussi poussiéreuse et délabrée que les autres pièces avec son éclairage orange maladif, mais une véritable bibliothèque occupait un pan entier de mur, pleine à craquer de livres anciens. Je commençais à détailler les titres de roman, la tête penchée sur le côté pour arriver à mieux lire, quand je sentis un frisson parcourir mon dos. Cette sensation peu agréable lorsqu’on est observé, et que notre cerveau nous averti par d’autre moyen que notre vue. Je me retournais, m’attendant presque à trouver Spencer ou une autre personne de la fête et je tombais sur… Sirius Green.

Je ne suis pas une personne qui saute rapidement sur des conclusions hâtives, ou qui se complaît dans le mélodrame. Mais me retrouver nez-à-nez avec lui, qui était pile devant la seule porte me permettant de sortir de la pièce, ne me mettait pas vraiment en confiance non plus. Est-ce qu’il était venu réclamer ce stupide baiser pour son jeu non moins stupide ? Je décidais de ne pas le lâcher des yeux jusqu’à connaître la raison de sa présence. Malheureusement, le peu de lumière maintenait son visage dans l’obscurité, et je n’arrivais même pas à lire l’état de son esprit sur les traits de son visage. « Que penses-tu de Mr. Darcy ? » Est-ce que j’avais bien entendu ? Je fronçais les yeux, en essayant de croiser le regard du jeune homme. Qu’est-ce que c’était, ce genre de question ? Est-ce que c’était une manière tordue de… de je ne sais pas quoi, d’ailleurs ? « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Il est de bon ton, dans la société des Sangs-Purs, de se parler avec un certain niveau de langue et une sorte de vouvoiement. Sauf que, étant élevée par un Danois monarchique, je ne pouvais pas m’y résoudre : le vouvoiement était réservée à la reine et à un point c’est tout ! « Je … suis venu … voir si tout allait bien. » Je jaugeai le jeune homme de haut en bas, avant de lâcher, un peu agacée : « Et bien, je vais bien. Tu peux t’en aller, maintenant. » Je fis un pas de côté pour partir de la pièce, avant d’être retenu par une poigne de fer. Choquée, mes yeux allèrent de la main de Sirius à son visage, tandis qu’une bouffée de colère commençait à monter en moi.

« Attends. Écoute … je … n’aurai pas du agir comme un crétin tout à l’heure en bas. » Ah oui ? Étrange, comme manière de commencer à s’excuser : en reproduisant les mêmes schémas que tout à l’heure. « Et tu continue à agir comme un crétin, pourtant. » Je souriais en parlant d’un ton léger, même si j’avais très peur que tout dérape d’un coup. Les autres pièces et la Cabane tout entière était remplie de personnes, mais est-ce que quelqu’un entendrait vraiment si j’appellais au secours ? Ses yeux semblaient toujours aussi sombre, et je priais pour que ce ne soit qu’à cause de la luminosité et non pas… un reflet de ses pensées. « Je … te présente mes excuses. » Encore une fois : drôle de façon de présenter ses excuses. Mais je ne dis rien, de crainte de l’énerver. Sans Spencer ni témoins à mes côtés, sans au moins cent pas entre lui et moi, j’avais beaucoup moins de courage pour lui asséner une réplique cinglante. « Repartons à zéro, d’accord ? Et faisons les choses dans les règles : je suis Sirius Green. » « Je sais. » J’hésitais un court instant, avant de serrer sa main. Toujours dans l’optique de ne pas l’énerver mais… peut-être n’avait-il pas de mauvaises intentions ? Ou peut-être les cachait-il assez bien pour que j’en doute. Je préférais rassembler plus d’élément avant de me décider à trancher sur la question. « Margrethe Thorvaldsen. Mais je suppose que, de ton côté aussi, tu le savais déjà. » Les Lloyd avaient sûrement dû lui raconter tout ce qu’il y avait à savoir sur moi, ce qui ne représentait en vrai que bien peu de chose. « J’aime beaucoup Fitzwilliams. » Je retirais ma main de la sienne avant de détourner le regard pour retrouver Orgueil et Préjugé. « Pour répondre à ta question. » Précisais-je avec un sourire un peu attendrie, avant de poursuivre : « Mr. Darcy me fait penser à mon père. » Des chercheurs en littérature ne trouvaient-ils pas que le personnage avait beaucoup de traits autistiques, après tout ? Et tout comme mon père, il détestait les réceptions, sans que ce soit vraiment pour les mêmes raisons. « Pourquoi cette question ? Et comment un Sang-Pur peut-il connaître un classique Moldu, au fait ? » Le fait venait de me frapper. Même s’ils n’étaient pas contre les Moldus, la plupart des Sangs-Purs vivaient dans un petit monde protégé, sans aucun lien avec l’autre moitié du pays. Comment est-ce que Sirius Green en était venu à lire un roman de Jane Austen ? Mystère.
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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 31 janvier 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Cependant, après un week-end mouvementé avec toute la famille réunie, Sirius se sent passablement de mauvaise humeur et a bien besoin d'une soirée pour décompresser loin de ses soucis quotidiens.

Never say never
Maggie était sur la réserve. Même si elle restait polie en répondant à ses questions, Sirius ne pouvait pas ignorer à quel point elle était tendue. C’était comme si son loup pouvait sentir à cette distance sa peur. Le voyait-elle comme le monstre qu’il était ? Ce serait la première personne sensée qu’il rencontrerait peut-être. Pourtant, il devait faire les choses dans les règles : s’excuser et se présenter.

« Je sais. » déclara-t-elle.

Sirius crut que c’était le signal pour lui de s’éloigner mais elle lui serra finalement la main. Son contact eut l’effet d’une décharge électrique. Mince, invisible à l’œil humain. Mais la sensation était bien là. Il n’était pas friand des gestes tactiles pourtant. Il se crispait toujours quand ses amis lui donnaient une tape dans le dos ou quand May et Fey se jetaient dans ses bras. Mais là, il n’avait pas envie de fuir.

Il aurait voulu garder sa main pour toujours dans la sienne.

« Margrethe Thorvaldsen. Mais je suppose que, de ton côté aussi, tu le savais déjà. »

Son cœur bondit dans sa poitrine en entendant de nouveau son nom.

« Je crois qu’il va me falloir un moment pour arriver à le prononcer correctement. » dit-il en esquissant un sourire en coin. « Mais je ferai ce qu’il faut pour ne pas te faire grincer des dents. »

Il ne souhaitait pas énerver davantage la jeune femme. Après tout, ne venait-elle pas d’accepter de faire un pas avec lui ? Elle lui laissait une chance n’est-ce pas ? Il ne devait pas la gâcher. La jeune femme retira finalement sa main de la sienne avant de tourner la tête vers les livres qu’elle regardait un instant plus tôt.

« J’aime beaucoup Fitzwilliams. »

Sirius fronça les sourcils, pas sûr de bien suivre avant que Margrethe ne précise.

« Pour répondre à ta question. »

Elle sourit. Elle avait un sourire vraiment mignon. Innocent en faites. Pas le même que celui de Fey qui était trop souvent séducteur, pas celui de May non plus qui était aussi malicieux que celui des frères McGregor, ni aussi taquin que celui de Shanna. Non, c’était un sourire à la Margrethe.

« Fitzwilliams ? » répéta-t-il. « Tu dois certainement être la première personne qui utilise son prénom. Ou qui sache même que Fitzwilliams est son prénom. »

Le personnage n’était en effet appelé que par son nom de famille dans le roman.

« Mr. Darcy me fait penser à mon père. » ajouta-t-elle.
« Oh. » répondit-il.

Il ne s’attendait certainement pas à cette réponse. Il tourna la tête, songeur et essaya d’imaginer son propre père en Darcy. Non, ça ne collait définitivement pas. Seth Green n’avait rien en commun avec Darcy.

« Pourquoi cette question ? Et comment un Sang-Pur peut-il connaître un classique Moldu, au fait ? » demanda-t-elle.

Sirius reporta son attention sur elle avant de lisser la reliure de ses longs doigts fins.

« Si je ne m’abuse, tu es également une Sang-Pur, non ? » dit-il en haussant un sourcil prétentieux.

Il sortit le livre et examina les pages qui avaient été jaunies par le temps. C’était un exemplaire certainement assez vieux. Depuis combien de temps se trouvait-il ici ? C’était une bonne question. Il s’était toujours questionné sur ce qu’avait été la Cabane Hurlante autrefois. Qui y avait-il habité ? Quelle était son histoire ?

« C’est une amie qui m’a fait découvrir » répondit-il en faisant claquer le livre lorsqu’il le referma.

Tessa. La jeune fille avait toujours eu son affection et d’une certaine façon, Sirius l’écoutait et se fiait à son jugement. Lire Orgueil et Préjugés pour elle n’avait pas été une contrainte. Au contraire, après la bataille de Poudlard, il s’était petit à petit ouvert au monde moldu qu’il ne connaissait guère au final.

« Mes parents sont des Sang-Purs, mais ils n’ont jamais eu de préjugés sur les moldus et leur monde. Je crois même qu’ils auraient aimé que j’en découvre plus. » dit-il, pensif.

Sa mère était une véritable boule d’amour. Elle sautait sur tout et tout le monde et se plaisait à ensoleiller la vie de tout un chacun. Du moins, tant qu’elle ne se mettait pas en colère. A ce moment-là, peu de personne pouvaient être en mesure de la raisonner. Quant à Seth, c’était un homme tellement secret que Sirius n’avait pas l’impression de le connaître réellement. Seulement, quand Sirius s’était tourné vers les Mangemorts, il savait qu’il avait cruellement déçu ses parents. Il ne faisait donc aucun doute qu’ils n’avaient aucune animosité ni crainte envers les moldus.

« Bref, je découvre donc petit à petit leur culture. »

Il désigna le livre qu’il reposa sur l’étagère. La lumière au-dessus clignota et de la poussière tomba du plafond. Sirius fronça le nez. Il s’agissait sans doute des étudiants en-dessous qui faisaient trembler les murs avec la musique ou bien une nouvelle partie d’Action/Vérité. Ce bruit le ramena soudain brutalement à la réalité. Ian Wen et la bande étaient surement encore en bas. Et Sirius s’était conduit comme un véritable connard. Son regard se reporta à nouveau sur les yeux bleus de la jeune femme.

« Bon, je ne vais pas t’ennuyer plus longtemps. » dit-il. « Je … »

Il se mordit la langue, ne sachant pas comment prendre congé. Il n’avait jamais fait beaucoup de manière mais là, il voulait agir de façon correcte envers Margrethe. Quelque part, il voulait finir sur une bonne impression. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de reprendre :

« Je regrette ma conduite de tout à l’heure. Et j’espère que tu termineras bien la soirée Mar … Margrethe ? »

Il n’était pas certain de la prononciation et haussa un sourcil pour avoir sa confirmation. Et puis, après un dernier regard posé sur elle, il se détourna et rejoignit le couloir du premier étage. Il voulait rentrer. Il ne voulait certainement pas revoir en tout cas Ian, Drusilla ou qui que ce soit d’autre. Il croisa Ron là où il l’avait entendu – aucune trace de Spencer cependant – et lui annonça son désir de rentrer. Les jumeaux ne se firent pas prier et tous trois transplanèrent quelques instants après.

Samedi 9 février 2002

Sirius se déplaçait rarement jusqu’à Poudlard, autrement que pour une fête. Mais il avait eu rendez-vous avec Shanna. Après ce qui était arrivé chez les Pendragon avec l’incendie, puis quelques semaines plus tard avec la morsure de Victoria Prewett par un loup-garou, Sirius avait eu envie de revoir sa petite-sœur pour s’assurer qu’elle allait bien. Le problème était sans doute qu’elle se portait très bien puisque le nom d’Oscar Swan était sans cesse sur ses lèvres. Cela avait exaspéré Sirius qui aurait presque autant préféré parler du match Gryffondor/Poufsouffle ce matin-même.

Enfin, Shanna avait pris rapidement congé de lui et il avait décidé à présent de flâner dans les rues de Pré-au-Lard. Une fine neige tombait du ciel et les températures glaciales de la nuit avaient rendu le sol glissant. Sirius avait enfilé une longue veste noire un peu plus épaisse que d’habitude même si sa condition de demi-loup l’aidait à se réchauffer. Cependant, il portait toujours avec fierté son écharpe d’ancien Serpentard qu’il portait pratiquement devant les lèvres pour les protéger.

Il s’arrêta devant une boutique, celle de l’apothicaire. Des Serpentard et des Serdaigle semblaient y avoir trouvé leur bonheur et Sirius les voyait s’agiter à l’intérieur. Il était sans doute un peu nostalgique de cette époque qu’était Poudlard. C’était un monde à part, non ?

Son attention fut toutefois détournée de la vitrine. Tout se passa très vite et plus tard, Sirius se ferait surement la réflexion que s’il n’avait pas eu ces séances avec Louve, il n’aurait jamais pu réagir aussi vite. Car c’était surement l’instinct de son loup qui l’avait obligé à tourner la tête vers une jeune femme avec une écharpe jaune. Une jeune femme qui, essayant visiblement de faire de son mieux pour être prudente, avait brusquement dérapé sur une plaque de verglas. Elle n’était qu’à quelques mètres quand Sirius se précipita pour la rattraper.

Un bras sous sa taille, un autre la tirant par le bras, il l’empêcha de se cogner la tête contre le sol. Le regard bleu de la jeune femme lui coupa le souffle et il mit sans doute quelques instants avant de l’aider à se redresser sur ses jambes.

« Mag… Margrethe. » se reprit-il. « Est-ce que … tout va bien ? »

La tenant toujours par le coude, il ramassa de son autre main le sac de la jeune femme qui était tombé. Le tissu était désormais mouillé même s’il espérait que le contenu n’avait pas pris l’eau. Il ne connaissait aucun sortilège pour le restaurer. Il le tendit nerveusement à la Poufsouffle.

« Navré, je n’ai pas pu sauver ton sac. » dit-il.

Il finit par la relâcher par le coude, sentant qu’elle était désormais un peu plus stable. La neige qui tombait dans ses cheveux blonds lui donnaient un air encore plus angélique que ce soir-là dans la cabane hurlante.

« Qu’est-ce que tu es venu faire ici ? »

Il s’efforça de reprendre un masque neutre et moins chamboulé. Cette fille avait une force d’attraction spéciale. Elle n’avait pas du sang lupin, elle ne portait pas cette odeur caractéristique. Sirius n’arrivait pas à comprendre ce qui l’attirait autant. Mais en tout cas, il ne voulait rien laisser paraître face aux élèves qui se promenaient dans les rues de Pré-au-Lard. Il ne manquerait plus que Shanna le voit avec une fille pour qu’elle se fasse des idées. Pour sa défense, Sirius était bien plus souvent entouré de filles que de garçons en règle générale.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Lun 11 Déc - 11:32, édité 5 fois

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Sirius Green

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Never say neverJeudi 31 janvier 2002« Je crois qu’il va me falloir un moment pour arriver à le prononcer correctement. » Je finis par lui sourire en retour. Peut-être n’était-il pas si méchant que cela, dans le fond. Un peu rustre, comme on le dirait dans les romans. Et ayant une forte propension à se laisser influencer par les autres, sans doute. En tout cas, c’était ce qui semblait s’être passé ce soir. Sinon, pourquoi donc m’aurait-il présenté ses excuses de lui-même, supposai-je, sans même que Spence le force à le faire ? « Mais je ferai ce qu’il faut pour ne pas te faire grincer des dents. » J’aurai pût être conciliante, et l’autoriser à utiliser mon diminutif. Après tout, même ma mère le faisait. Mais notre discussion en était encore à la phase de test, et je ne voulais pas qu’il se sente trop à l’aise avec moi tout de suite. Pas tant que je ne le serais pas de mon côté, en tout cas. Je préférais me faire une opinion sur lui en ayant toutes les cartes en main, ce que me permettait de réaliser notre discussion sur Orgueil et Préjugé.

« Fitzwilliams ? Tu dois certainement être la première personne qui utilise son prénom. Ou qui sache même que Fitzwilliams est son prénom. » Il n’y avait pas beaucoup de personnes à avoir des parents passionnés par cette histoire d’amour, sûrement. Ce livre était spécial pour eux, et il l’était par la force des choses aussi devenu pour moi. À part le fait que le personnage principal faisait écho à mon propre père, c’était une histoire d’amour qui était tout aussi digne que celle de mes parents. Et c’est parce qu’elle était proche de mon coeur que je posa la fameuse question à Sirius Green. « Si je ne m’abuse, tu es également une Sang-Pur, non ? » « Et pourtant, ma mère est considérée comme une Sang-Mêlée. » Je croisais les bras, comme pour me protéger face à ce que je considérais une absurdité. Les statuts de Sang. Pourquoi serais-je de Sang-Pur, car de cinquième génération, alors qu’une génération avant, ma mère était considérée comme une Sang-Mêlée ? Pourquoi avais-je le droit à un statut et pas elle ? Je regardais le jeune homme en face de moi, me contenant pour ne pas lui reprendre le livre des mains. Il avait l’air gentil, mais cela ne voulait pas dire que je lui faisais assez confiance pour traiter un livre aussi vieux avec tout le respect qui lui était dû.

« C’est une amie qui m’a fait découvrir » Ah, ceci expliquait donc cela. Je hochais la tête, en le laissant continuer. Mais je ne pouvais que m’interroger dans mon fort intérieur : s’il avait une amie avec d’aussi bon goût littéraire, pourquoi était-il avec les personnes en bas ce soir ? L’attraction de la popularité ? Le désir de plaire à ses pairs ou plutôt, vu son âge, à une personne qu’il aimait plus que platoniquement ? « Mes parents sont des Sang-Purs, mais ils n’ont jamais eu de préjugés sur les moldus et leur monde. Je crois même qu’ils auraient aimé que j’en découvre plus. » « Tu as encore tout le temps pour le faire… » Sirius Green était plus âgé que moi, mais tout de même : il n’était pas au crépuscule de sa vie pour autant ! Il disposait encore de tout le temps nécessaire pour en découvrir plus, comme il le disait. « Bref, je découvre donc petit à petit leur culture. » « Tu as bien commencé, en tout cas. » Soufflais-je, comme pour l’encourager. Il en avait sans doute besoin. Je regarda la poussière tomber du plafond, en me demandant si ma meilleure amie était en train de s’engager dans une danse endiablée là-haut. Peut-être devrais-je la rejoindre, mais je n’en avais pas très envie. Je me sentais mieux dans une ambiance remplie de calme et de littérature – c’était un espace qui me rappelait mon enfance dans notre maison, avant que je n’aille à l’école primaire.

« Bon, je ne vais pas t’ennuyer plus longtemps. Je … » Je haussais un sourcil : était-ce enfin le moment tant attendu ? Celui des excuses ? Il ne fallait en aucun cas que je ne le brusque, au risque de le voir repartir de zéro. Aussi, j’attendis. « Je regrette ma conduite de tout à l’heure. Et j’espère que tu termineras bien la soirée Mar … Margrethe ? » Je ne pus m’empêcher d’avoir un petit rire, sans aucune mesquinerie. C’était juste… presque ça. Et mignon, comme tentative. « J’accepte tes excuses. Et pour la prononciation… On va dire que ça va, pour cette fois. » Je lui fis un petit signe de la main en souriant alors qu’il quittait la pièce. Par Merlin, j’espérais vraiment qu’il n’avait pas pris mon rire mal.

Samedi 9 février 2002

J’adorais Près-au-Lard, surtout en hiver, lorsque la neige commençait à tapisser le chemin qui menait jusqu’au village. J’avais l’impression de me retrouver au printemps, au Danemark, d’aller voir mes grands-parents dans leur grande maison familiale, et d’y retrouver mes tantes, mon oncle et mon cousin. Près-au-Lard sous les rigueurs de l’hiver me donnait envie de me promener dans la neige, puis de me récompenser moi-même avec un chocolat chaud saupoudré d’une dose presque indécente de cannelle. Mais Près-au-Lard, avec les affres du verglas, me rendait aussi presque paranoïaque. À force de côtoyer Spence jours après jours depuis nos neuf ans, j’avais développer une prudence presque trop accrue pour tout ce qui était susceptible de me blesser, de me déstabiliser ou de me faire chuter. La plupart du temps, je dirais que cela me réussissait plutôt : je ne m’étais jamais fracturé quelque choses. Les récits de ma meilleure amie, de mon père et de mon oncle me faisaient un peu craindre ce genre de douleur. Mais aujourd’hui, alors que j’avais toute mon attention maintenue sur le fait de ne pas glisser, une petite plaque de verglas échappa à mon regard.

Un très sonore « Scheisse ! » fila sur mes lèvres – pourquoi de l’allemand ? Je n’en avais aucune idée – alors que je m’apprêtais à ressentir une violente douleur dans le bas de mon dos. Sauf que quelque chose – quelqu’un – m’avait attrapé par le bras avant la catastrophe. Je posais mon regard sur Sirius Green, sans vraiment cherché à cacher mon air interloqué. De toutes les personnes susceptibles de m’aider, je n’aurai pas parié sur lui. Ne serait-ce que parce qu’il n’était plus à Poudlard. Il me sembla tout aussi surpris que moi, mettant un temps supplémentaire à me remettre sur mes jambes. Est-ce que c’était la spontanéité de son geste qui le surprenait ? Le fait que ce soit moi ? S’attendait-il à trouver une autre personne ? Ce n’est qu’au bout de ces trois interrogations que je pris conscience de sa main sur ma taille, ce qui me fit violemment rougir par la proximité du geste. « Mag… Margrethe. Est-ce que … tout va bien ? » Je ferma les yeux un instant, pour les rouvrir en adressant un sourire à Sirius. « Oui, bien sûr. Merci. » Pitié, faites qu’il n’ait aucune notion d’allemand ou qu’il ne m’ait pas entendu… !

« Navré, je n’ai pas pu sauver ton sac. » Je pris mon sac, en passant les doigts sur la surface du tissus mouillé. « Ne t’inquiètes pas. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à faire… » À choisir, je préférais que ce soit mon sac qui ait fait les frais de ma maladresse, plutôt que ma tête. « Qu’est-ce que tu es venu faire ici ? » « C’est samedi, aujourd’hui. » Avait-il perdu la notion du temps, ou avait-il oublié les sorties que Poudlard nous autorisait ? Ou les deux à la fois ? « J’avais envie de me promener sous la neige. Et puis, il me fallait des plumes neuves et un nouveau carnet. Et toi, alors ? » Je fixais un point au-dessus de l’épaule de Sirius, pour regarder la boutique de l’apothicaire. Peut-être devrais-je acheter quelques racines de marguerites pour Lemony ? Cela me ferait une excuse pour aller l’étu… lui parler. « Est-ce que ça te dirais, d’aller boire quelque chose ? Je t’avoue que je commence à avoir un peu froid. » Peut-être était-ce parce que je serrais mon sac contre moi ? Allez savoir. « C’est moi qui invite. Tu as fait ta bonne action du jour, laisse-moi faire la mienne. » J’adressais un sourire au jeune homme, en lui faisant signe de me rejoindre pour marcher à côté de moi. Nous n’étions pas si loin que ça des Trois Balais, et l’idée d’avoir un chocolat chaud en face de moi me donnait envie d’accélérer le pas. « Au fait… ta prononciation. C’était presque ça, mais ne t’en fais pas : tout le monde s’y casse les dents. C’est pour cela qu’on utilise plus mon diminutif que mon prénom, ici. Il n’y a pas beaucoup d’Anglais avec des notions de danois dans le coin ! » Je souris, en continuant à marcher, toujours précautionneusement. Même si Sirius était à côté de moi, je n’avais aucune envie de le forcer à me rattraper une seconde fois.
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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le samedi 9 février 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais l'année passe et les problèmes de Sirius lui reviennent en pleine face : son loup qu'il n'arrive pas à apprivoiser, sa colère et sa peau qui le contrôlent plus que tout, et son incompréhension face aux autres autour de lui. Sirius atteint un point de rupture.

Never say never
Elle avait un sourire innocent et attachant. Pas le sourire espiègle de Shanna ou May. Pas séducteur comme Fey. Non, un vrai sourire, paisible, calme, et sincère. Sirius était presque tenté de sourire à son tour en la regardant ainsi.

« C’est samedi, aujourd’hui. » répondit-elle, comme une évidence.

Il afficha un air surpris.

« Ah oui … Bien sûr. Le jour de sortie. »

Evidemment. L’une des contraintes de Poudlard d’ailleurs : être obligé d’être enfermé entre quatre murs tous les jours, sauf le samedi où ceux qui avaient l’autorisation pouvaient se rendre à Pré-au-Lard.

« J’avais envie de me promener sous la neige. » ajouta Margrethe. « Et puis, il me fallait des plumes neuves et un nouveau carnet. Et toi, alors ? »

Sirius hocha la tête. Il était tenté de lui demander à quoi allait lui servir le carnet. Était-ce pour les cours ou pour elle-même ? Était-elle du genre à écrire, à dessiner ? Était-ce un brouillon pour ses études ? C’était la première fois qu’il avait sincèrement envie de s’intéresser à quelqu’un, autre que Shanna bien sûr.

« Je … j’étais venu voir ma sœur. » répondit-il.

A ses paroles, il jeta un coup d’œil autour de lui, comme pour vérifier qu’elle n’était pas là à l’espionner et à s’imaginer n’importe quoi. Il ne comprenait pas pourquoi ça le dérangeait autant qu’elle le voit ici. Peut-être qu’il voulait se garder Margrethe comme un jardin secret ?

« Est-ce que ça te dirait, d’aller boire quelque chose ? Je t’avoue que je commence à avoir un peu froid. »

Au départ, Sirius fut tenter de répondre qu’il venait justement de sortir des Trois Balais avec Shanna, et donc qu’il avait déjà bu quelque chose. Mais ensuite, il réalisa que … Margrethe l’invitait à partager un verre avec lui. Avec lui, Sirius. C’était étrange comme cette idée, énoncée clairement dans son esprit, lui réchauffait le cœur et les joues. Il chercha à remonter un peu son écharpe devant sa bouche et ses joues, au cas où celles-ci auraient rosi.

« C’est moi qui invite. » ajouta Margrethe. « Tu as fait ta bonne action du jour, laisse-moi faire la mienne. »

A nouveau, elle esquissa un sourire et Sirius ne put s’en empêcher. Ses lèvres s’étirèrent elles aussi en un sourire.

« Je te suis. » dit-il en commençant à marcher à ses côtés.

Il garda son bras prêt à intervenir si jamais Margrethe menaçait de glisser à nouveau. C’était comme un élan protecteur, comme s’il voulait automatiquement être le filet de sécurité pour elle.

« Au fait… ta prononciation. » reprit-elle.
« C’est toujours pas ça ? » dit-il avec une grimace amusée.
« C’était presque ça, mais ne t’en fais pas : tout le monde s’y casse les dents. C’est pour cela qu’on utilise plus mon diminutif que mon prénom, ici. Il n’y a pas beaucoup d’Anglais avec des notions de danois dans le coin ! »

A nouveau, il sourit. C’était étrange comme tout paraissait plus lumineux près d’elle. Il avait envie de sourire, de se laisser à faire de l’humour. Il avait même envie de parler, juste pour qu’elle parle encore d’elle.

« Je ne désespère pas d’y arriver. » dit-il, sûr de lui. « Je n’ai aucune notion de danois mais je suis prêt à apprendre. »

Il tourna la tête vers Margrethe et cette fois-ci, il initia le sourire. Il était presque certain que ses joues avaient rosi elles aussi mais il s’en moquait. Il poussa alors la porte des Trois Balais et fit un geste pour que la jeune femme passe devant lui tandis qu’il lui tenait la porte. Sirius sourit à Mme Rosmerta qui fronça les sourcils en le voyant revenir. Il mit alors un doigt sur sa bouche pour l’intimer de ne rien dire et suivit la Poufsouffle entre les tables. Il s’assit face à elle et retira son écharpe avant de déboutonner sa veste. Il faisait tout de suite plus chaud à l’intérieur et une bonne odeur de bièraubeurre flottait dans l’air.

« Tu bois quoi ? » demanda-t-il, curieux de connaître ses goûts.

Mme Rosmerta arriva vers eux et Sirius choisit de prendre la même chose que Margrethe. Se frottant les mains sous la table pour se réchauffer, il pencha la tête pour se rapprocher de la jeune femme.

« Alors … euh … »

Oh Merlin, il ne savait pas faire ça. Il ne s’état jamais retrouvé dans une position comme celle-ci. A dire vrai, il ne faisait jamais ça : inviter une fille à boire un verre. Ou en l’occurrence, suivre une fille qui l’avait invité à boire un verre. Ou alors il s’agissait simplement de May ou de Fey qui faisaient la discussion à sa place. Là, il avait vraiment envie de poser des questions à Margrethe, mais il ne savait pas comment faire.

« Je … je ne sais pas grand-chose à ton sujet, je me rends compte. » avoua-t-il, l’air perturbé à cet aveu. « Je sais que tu es à Poufsouffle. »

Il ramena ses mains sur la table et désigna l’écharpe que la jeune femme avait retiré elle aussi.

« Et que tu dois avoir des origines danoises. Que tu es de Sang-Pur sans aimer ce monde. Et que tu aimes la littérature moldue. Je crois que c’est à peu près tout. »

Il esquissa un sourire timide alors que Mme Rosmerta leur ramena leurs consommations. Sirius jeta un rapide coup d’œil à son contenu avant de relever les yeux vers Margrethe.

« Tu … tu as quel âge ? » demanda-t-il en penchant la tête sur le côté.

Son regard se perdait sur les cheveux châtains clairs de la jeune femme, sur son petit nez retroussé, ses yeux curieux et ses lèvres pleines qui ne cessaient de s’étirer en un sourire. Il n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi fascinante qu’elle. C’était comme si elle l’hypnotisait tout entier.

« Tu as parlé d’un nouveau carnet tout à l’heure. C’est pour quoi ? » demanda-t-il.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Sam 30 Déc - 11:51, édité 1 fois

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Sirius Green

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Never say never Samedi 9 février 2002Sirius avait l’air d’être gentil, réellement. Mais seulement lorsqu’il était seul, ce que je trouvais dommage pour lui. C’était si triste de voir de bonnes personnes se laisser influencer aussi facilement par le comportement des autres. On ne pouvait faire plus humain, malheureusement. « Je ne désespère pas d’y arriver. » Je souris à cette pensée. Même ma meilleure amie n’avait pas poussé notre amitié jusqu’à apprendre la langue de mon père. Après tout, nous étions tous parfaitement bilingues dans ma famille, alors pourquoi s’embêter ? « Je n’ai aucune notion de danois mais je suis prêt à apprendre. » « Tu me tiendras au courant de tes progrès ? » Je m’engouffrais dans le pub, frappée presque instantanément par la chaleur qui y régnait. Dès que je trouva une table de libre, je me débarrassa avec soulagement de mon manteau, de mes gants et de mon écharpe. « Tu bois quoi ? » Je souris, avant de me tourner vers Mme Rosmerta pour passer ma commande : « Bonjour ! Je prendrais un chocolat chaud à la cannelle, s’il vous plaît. » Je lançais un regard plein d’étonnement à Sirius, qui pris la même chose que moi. Ce n’était pas souvent que je rencontrais un Anglais qui n’optait pas plutôt pour une Bièraubeurre.

« Alors … euh … » Je fis un sourire d’encouragement à Sirius. Qui aurait crû qu’il en aurait eu besoin ? Il avait eu l’air très (trop?) sûr de lui lors de la soirée. Mais l’ambiance n’était pas du tout la même, et peut-être qu’un endroit chaleureux et aucune boisson alcoolisée le rendait un peu nerveux ? « Je … je ne sais pas grand-chose à ton sujet, je me rends compte. Je sais que tu es à Poufsouffle. » Je ris, gentiment. « C’est déjà un bon début, non ? Tu en sais plus que moi sur toi. » Enfin, je supposais qu’il devait être à l’Université, ou qu’il travaillait quelque part dans le monde magique, puisque je ne l’avais jamais croisé dans les couloirs de Poudlard depuis le début de l’année. « Et que tu dois avoir des origines danoises. Que tu es de Sang-Pur sans aimer ce monde. Et que tu aimes la littérature moldue. Je crois que c’est à peu près tout. » Je pris le chocolat chaud que Mme Rosmerta venait de déposer devant moi, entourant la tasse de mes mains pour les réchauffer. « Mon père est danois, oui. »  Avec l’odeur du chocolat et de la cannelle, j’avais presque l’impression de me retrouver chez mon oncle.

« Tu … tu as quel âge ? » Je levais les yeux sur le jeune homme en face de moi, toujours en souriant. Sa manière de poser des questions, comme s’il n’était pas bien sûr de ce qu’il recherchait, m’amusait un peu. « Seize ans. Et toi ? » Je tablais sur au moins un ou deux ans de plus, en rapport avec le fait qu’il n’était plus à Poudlard. Je fis glisser jusqu’à moi le flacon de cannelle que Mme Rosmerta avait eu la gentillesse de nous laisser – peut-être qu’elle commençait à trop bien me connaître – pour parfumer un peu plus mon chocolat. « Tu as parlé d’un nouveau carnet tout à l’heure. C’est pour quoi ? » Je me mordis la lèvre, en ne sachant pas comment déballer de manière innocente ce sujet. « C’est… pour des recherches que je fais. Sur la Psychomagie. » Plutôt fière de mon explication, qui valait mieux que la véritable explication de mes carnets, je reposa la cannelle sur la table. « Tu en veux ? » Je proposais à Sirius, avant de sourire face à ma propre attitude. « J’ai vraiment une passion pour la cannelle. C’est de famille : j’ai failli m’appeler comme ça. Cannelle, je veux dire. Ma mère a dû y mettre son veto, tout comme mon oncle et mes tantes. » Tout le monde s’étaient ligués contre mon père et, je dois bien admettre, ce n’était pas plus mal.

« Tu es venu voir ta sœur, alors ? Elle travaille ici, ou elle est à Poudlard ? » Je sirotais mon chocolat, en regardant Sirius avec curiosité par-dessus ma tasse. Il correspondait à plusieurs profils types : celui de l’aîné bougon et protecteur, comme Joachim, mais il pouvait tout à fait être un petit frère souhaitant faire ses preuves par tout les moyens, et surtout en recherchant la compagnie de personne peu fréquentables. « Si ça se trouve, je l’ai même déjà rencontré. On est peut-être dans la même année, ou la même Maison ? » Je continuais sur ma lancée, en souriant toujours. Je venais de décider de mon nouvel objectif avec Sirius : réussir avant la fin de l’après-midi qu’il arrête d’avoir l’air si mal à l’aise en ma présence. Pourtant, je ne faisais rien pour, n’est-ce pas ? « Et toi, qu’est-ce que tu fais ? » L’ambiance, tellement confortable, commençait à me donner un peu sommeil. Ma tête reposant sur ma main, l’autre tournant la cuillère dans ma tasse, je regardais le jeune homme, vraiment curieuse. Pourquoi m’avait-il suivi dans ce pub, alors que tout nous séparait, de nos âges à nos études, sans parler de nos relations ? « Sirius… est-ce que tu essayes de me prouver que tout les Sangs-Purs ne sont pas des harceleurs en puissance en passant l’après-midi avec moi ? » Je ris doucement, surprise moi-même d’avoir laissé échappé mes pensées à l’oral sans tourner sept fois ma langue dans ma bouche. Ma mère aurait sans aucun doute apprécié mon impulsivité. « Ce n’est pas à moi qu’il faudrait le prouver, ce serait plutôt à Spence. » Je finis ma tasse, avant de préciser : « Spencer Morris-Clever. La fille qui t’a… hum… réprimandé à la soirée. » Réprimandé était un mot bien faible, mais je n’étais pas là pour briser l’égo de Sirius en lui rappelant ouvertement les évènement. « Elle est protectrice envers moi, je la connais depuis que j’ai neuf ans… Tu dois connaître ça, toi aussi. J’ai l’impression que tu es aussi une personne qui protège ceux qu’elle aime. » Ce n’était pas difficile à déduire : il m’avait simplement suffit de l’entendre parler quelques instants de sa petite sœur.
:copyright:️ Justayne

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Writer of the Mind ☼

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le samedi 9 février 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais l'année passe et les problèmes de Sirius lui reviennent en pleine face : son loup qu'il n'arrive pas à apprivoiser, sa colère et sa peau qui le contrôlent plus que tout, et son incompréhension face aux autres autour de lui. Sirius atteint un point de rupture.

Never say never
Elle avait 16 ans. Ce qui signifiait qu’elle était sans doute en 6ème année. Soit trois ans de moins que lui.

« 19. » répondit-il simplement.

Puis il se mordit la lèvre. C’était le genre de réponse courte qu’il servait à May ou Fey pour couper court à leur conversation. Cela ne fonctionnait pas beaucoup à dire vrai car ces deux filles étaient de véritables moulins à parole et elle n’avait pas besoin de grand-chose pour l’alimenter. Mais là, il ne voulait pas se montrer désagréable envers Maggie, aussi décida-t-il de faire une phrase plus construite :

« J’ai eu 19 ans en novembre dernier. »

A deux mois près, il aurait pu être dans une année supérieure et finir plus vite ses études à Poudlard. Il n’avait pas véritablement aimé cette époque et encore aujourd’hui, à être ici à Pré-au-Lard, cela ne l’enchantait guère. Pourtant, Maggie avait le don de donner un goût nouveau à la chose.

Il commença alors à l’interroger sur le carnet qu’elle avait acheté tandis qu’elle saupoudrait son chocolat chaud d’un peu plus de cannelle. Sirius regarda sa tasse à lui, fronçant légèrement le nez. Il ne prenait quasiment jamais de chocolat chaud. Encore moins une … variante avec de la cannelle.

« C’est… pour des recherches que je fais. Sur la Psychomagie. » expliqua-t-elle. « Tu en veux ? »

Sirius releva les yeux vers Maggie qui lui tendait le flacon de cannelle. Il le prit prudemment comme s’il s’agissait d’une bombe à retardement.

« Tu trouves qu’il n’y en a pas assez ? » demanda-t-il en jugeant les petits points marrons au-dessus de son chocolat.

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Il commença à en saupoudrer légèrement avant de reposer le flacon. Puis, il en but une gorgée. Et une deuxième. En faites …

« C’est plutôt bon. » dit-il. « Je n’avais jamais goûté avec de la cannelle. »
« J’ai vraiment une passion pour la cannelle. » s’exclama Maggie, comme se sentant obligée de se justifier. « C’est de famille : j’ai failli m’appeler comme ça. Cannelle, je veux dire. Ma mère a dû y mettre son veto, tout comme mon oncle et mes tantes. »

Sirius écarquilla les yeux, se demandant si la jeune femme était sérieuse avant de sourire franchement en comprenant que oui.

« Cannelle … » murmura-t-il. « J’ai quand même une préférence pour … Mar … grethe. »

Il sourit en relevant les yeux vers elle, comme n’osant pas la regarder directement en face.

« Tu es venu voir ta sœur, alors ? » demanda-t-elle. « Elle travaille ici, ou elle est à Poudlard ? »
« Elle est à Poudlard. » confirma-t-il en buvant une autre gorgée de son chocolat.
« Si ça se trouve, je l’ai même déjà rencontré. On est peut-être dans la même année, ou la même maison ? »
« Elle est dans ta maison, oui. » dit-il avec un sourire. « Mais elle est en 5ème année, et si j’ai bien raisonné, tu es en 6ème, c’est ça ? »

C’était … plutôt facile de partir à Maggie finalement. Elle posait des questions simples et ne semblait pas compliquée. Mais surtout, elle n’abreuvait pas Sirius d’un flot de paroles incontrôlable. Ce genre de fille existait donc réellement ?

« Et toi, qu’est-ce que tu fais ? »
« J’étudie la musique. » dit-il. « Je devais partir en protection magique, j’avais le dossier scolaire pour, et mes parents voulaient que je fasse comme eux. Mais j’ai préféré faire un virage à 180 degrés et je me suis dirigé vers la musique. »

Il but une nouvelle gorgée de son chocolat, y prenant véritablement goût. Il se surprit d’ailleurs à avoir parlé plus que de raison et à avoir délivré bon nombre d’informations le concernant. Mme Rosmerta avait-elle mis quelque chose dans son chocolat ? Ou bien était-ce véritablement si facile de parler avec la jeune femme ?

« Sirius… »
« Oui ? »

Sirius croisa à nouveau le regard de la jeune femme qui avait sa tête appuyé dans sa main, comme écoutant passionnément ce qu’il racontait.

« Est-ce que tu essayes de me prouver que tout les Sangs-Purs ne sont pas des harceleurs en puissance en passant l’après-midi avec moi ? »

Maggie se mit à rire doucement et Sirius ne put se retenir de la suivre.

« Tous les Sang-Pur ne sont pas des harceleurs. » dit-il, étonné par cette propre conclusion. « Tu n’en es pas une, déjà … et j’essaie de ne pas l’être non plus. »

Il leva timidement les yeux vers Maggie, se souvenant de leur rencontre quelques jours plus tôt qui avait été plutôt négative.

« Ce n’est pas à moi qu’il faudrait le prouver, ce serait plutôt à Spencer. »
« Spencer ? »
« Spencer Morris-Clever. La fille qui t’a… hum… réprimandé à la soirée. »
« Ah … »

Oui, il se souvenait très bien. La jeune femme avait eu un punch assez remarquable et Sirius n’était pas pressé de la recroiser un jour.

« Elle a l’air … d’être le genre de personne à combattre les injustices, non ? »
« Elle est protectrice envers moi » expliqua Maggie. « Je la connais depuis que j’ai neuf ans… Tu dois connaître ça, toi aussi. J’ai l’impression que tu es aussi une personne qui protège ceux qu’elle aime. »

C’était la première fois que quelqu’un faisait ce genre de commentaires à son sujet. Sirius déglutit et regarda la jeune femme. Il n’y avait aucune pointe d’ironie dans sa voix ni dans sa façon de le regarder. Elle l’avait juste simplement analysé et faisait cette constatation.

« Tu es … Tu as l’air de cerner facilement les gens. » dit-il, fasciné. « Tu parlais de ton carnet pour la Psychomagie. C’est ce vers quoi tu veux te diriger après Poudlard ? »

Lui qui avait tant de difficultés à se comprendre trouvait ça assez admirable la façon dont certaines personnes pouvaient se tourner vers cette branche de la médecine pour analyser et comprendre les autres.

« Oui, je pense que je suis l’une de ce genre de personnes. » dit-il en faisant tourner son fond de chocolat dans sa tasse. « Du moins, j’essaie. Ce n’est pas toujours évident. »

Il avait fait de son mieux pour défendre Fey la dernière fois alors que c’était lui-même qui l’avait mis dans cette situation délicate. Quant à Shanna, il avait la nette impression qu’elle s’était entichée d’Oscar Swan et il ferait tout pour la protéger de cette cruelle vérité. Oscar n’était pas quelqu’un pour elle. Et elle était trop jeune pour penser de cette manière.

« Tu as des frères et sœurs ? » demanda-t-il, curieux. « Ou des cousins ? »

Peut-être qu’il connaissait des personnes de son entourage sans s’en rendre compte. Margrethe Thorvaldsen. Ce n’était pas un nom très populaire mais cela restait un nom de Sang-Pur. Et vu que son père était danois, il était sans doute logique qu’il ne connaisse pas davantage son entourage.


Jeudi 14 février 2002

C’était une fête chez Antwan Lloyd. Le genre de fêtes où la moitié des invités était déjà bourrée à partir de 22h et où des jeux débiles circulaient. Sirius était arrivé en compagnie de Ian qu’il était allé récupérer en douce à Poudlard et de Jack Campbell. Très vite, ils retrouvèrent un groupe de Sang-Pur, en majorité composé des Lloyd qui étaient nombreux dans la famille mais aussi des familles Goyle, Flint ou encore Macnair. Sirius attrapa un verre et regarda autour de lui. La musique n’était pas mauvaise et Sirius apercevait quelques têtes connues. Il sentit le contenu de son verre. Au vu de l’odeur, il s’agissait sans doute d’un verre de punch que Drusilla ne cessait de clamer la bonne teneur en alcool. Sirius vida son verre intact dans le saladier de punch et allait se servir de l’eau au robinet. Ce soir, il ne boirait pas.

Bande d'amis de Sirius :


Certes, il voulait s’amuser et certes, il voulait passer une soirée de détente. Mais … il n’avait pas besoin de l’alcool pour ça.

Depuis sa séance la semaine dernière avec Louve, il sentait que des choses se mettaient en place dans sa tête. Quelque part, il avait envie de faire les choses différemment. Et ça commençait rien que par un geste comme celui-ci.

Il avança dans la maison des jumeaux Lloyd qui tenait plus lieu à un manoir. Et ça, rien que pour le temps des études ? Les Lloyd étaient réputés pour leur richesse et ils y mettaient vraiment le paquet. Sirius s’arrêta devant un tableau de familles qui représentait chacun des membres. La plupart souriait, Antwan bombant le torse à côté de son père tandis que Henry affichait une moue boudeuse à côté d’un Fergus moqueur.

Une voix fit quitter l’attention que Sirius avait sur le tableau. Il aurait reconnu cette voix entre milles. Etonné, il traversa le couloir pour retourner dans le salon.

Et elle était là. Margrethe.

Assise sur ce canapé à côté d’un couple qui se bécotait sans gêne et d’une Spencer qui les engueulait pour dégager de leur espace. Toujours aussi effrayante, celle-là.

Et Maggie, elle était là, gênée, pas dans son élément de toute évidence, mais essayant de faire bonne figure. Que faisait-elle ici ? Comment avait-elle fait pour quitter Poudlard ? Il secoua la tête : c’était évident, de la même façon qu’il était venu chercher Ian … Il y avait toujours un moyen d’échapper à la surveillance du personnel de Poudlard.

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Maggie ne l’avait pas encore vu. A dire vrai il y avait pas mal d’étudiants autour d’eux et pleins d’autres choses à regarder. Elle était notamment occupée à parler avec Antwan Lloyd. Polie, réservée, elle disait quelques mots avant de le laisser s’exprimer à son tour. Sirius s’appuya contre le mur, son verre à la main, et la regarda. Elle avait voulu imiter les autres filles en soirée en enfilant une robe un peu plus courte que ce qu’elle portait habituellement. Un bijou en argent trônait autour de son cou. Ses yeux avaient été légèrement maquillés. Mais globalement, elle restait elle-même. Simple, dotée d’une beauté naturelle, sans besoin d’autre artifice pour être la plus jolie fille de cette pièce. L’avait-il vraiment pensé ? Cette fille était en train de le rendre dingue, et ce n’était que la troisième fois qu’il la voyait.

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Antwan Lloyd (2ème année à l'UMS - ancien Serdaigle)

Il fronça les sourcils toutefois quand Antwan passa un bras sur le canapé, ses doigts jouant avec les cheveux de la jeune femme. Elle permettait vraiment ça ? En faites, elle ne semblait même pas s’en rendre compte. Elle continuait de parler puis de l’écouter, comme si ça l’intéressait vraiment ce qu’un type comme Antwan pouvait raconter. Sirius jeta un coup d’œil à Spencer qui avait reporté son attention ailleurs, riant avec deux personnes à côté d’elle. Elle ne la surveillait pas. Elle ne voyait pas que Maggie allait avoir des problèmes. Ou alors c’était le cerveau de Sirius qui voyait rouge là où il n’y avait pas besoin ?

Mais alors Antwan glissa sa main sur le genou de Maggie qui la repoussa doucement. Comme ça, poliment, sans attirer l’attention dessus. Alors il reposa à nouveau sa main sur son genou. Et elle la repoussa, encore. Il remit sa main sur son genou, rit, et la fit remonter sur sa cuisse. C’était trop.

Sirius écarta d’un mouvement rapide les étudiants devant lui qui s’exclamèrent bruyamment. Mais Sirius ne leur accorda aucune attention. Il traversa le salon d’un pas rapide et balança son verre d’eau à la figure d’Antwan avant de le faire basculer en arrière. Ses fesses quittèrent le canapé et Sirius le secoua contre le sol avant de lui donner un coup de poing en pleine figure. Antwan pesta en reconnaissant Sirius et le poussa rapidement pour se dégager. Mais Sirius revint à la charge et lui redonna un autre coup de poing.

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« Arrête ! Sirius ! »

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Drusilla Lloyd (4ème année à l'UMS)

La voix de Drusilla résonnait à ses oreilles mais il n’en avait rien à foutre. Ce connard avait posé ses mains sur Margrethe. Elle lui avait clairement montré qu’elle ne voulait pas. Et il avait pourtant continué. Il méritait qu’on lui explose la gueule. Il méritait …

Une force invisible le tira soudainement en arrière. Ce n’était pas des bras mais deux garçons qui avaient lancé un sortilège de lévitation pour l’écarter d’Antwan qui avait le nez en sang. Sirius essaya de se dégager mais c’était peine perdue. Ian s’avança jusqu’à lui et posa une main derrière sa nuque.

« Arrête tes conneries, Sirius. Il a eu son compte. »

Sirius grimaça et regarda la jumelle d’Antwan se précipiter vers lui puis faire quelques sortilèges pour le soigner. Le sang arrêta de s’écouler et son nez fut remis droit. Malgré la douleur qu’il ressentait encore, Antwan jeta un regard mauvais à Sirius avant de quitter la pièce en compagnie de ses sœurs. Le sortilège qui retenait Sirius se rompit et il s’écarta de Ian, se dirigeant vers Maggie, chouchoutée par Spencer.

« Est-ce que ça va ? » demanda-t-il.

Avait-elle pris un coup pendant la mêlée ? Ce n’était pas son intention mais il avait fait ça dans le but de la protéger et il espérait que Spencer l’avait bien compris.

@ Victoire

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Sirius Green

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Never say never Samedi 9 février 2002« 19. » Dix-neuf ans. Il n’était donc pas à Poudlard, ce que je savais déjà, et il devait être en première ou en deuxième année à l’Université Magique ? « J’ai eu 19 ans en novembre dernier. » Un sourire illumina mon visage : il était donc en première année, étant donné qu’il était de la fin de l’année ! Je tendis le flacon de cannelle à Sirius, en essayant de ne pas trop rougir. Bien sûr qu’il y en avait assez dans ma tasse, mais je ne pouvais pas m’empêcher de forcer la dose. C’était comme ça. Et comme je l’expliquais au jeune homme, je n’y étais pour rien : la passion pour la cannelle coulait dans mes veines, c’était de famille. « Cannelle … J’ai quand même une préférence pour … Mar … grethe. » Je lança un sourire compatissant à Sirius. Un jour, il y arriverait, j’en étais sûre et certaine ! Et je l’espérais de tout coeur. En finissant ma tasse, je le questionnais sur sa venue à Prés-au-Lard. J’essayais de me rappeler de les visages des cinquièmes années, pour voir si certains me rappelaient les traits de Sirius, mais cet exercice fut peu concluant. Je reportais donc mon attention sur le jeune homme. « Elle est dans ta maison, oui. Mais elle est en 5ème année, et si j’ai bien raisonné, tu es en 6ème, c’est ça ? » Un petit sourire monta sur mes lèvres. Ainsi, je n’étais pas la seule à émettre des hypothèses sur nos années d’études respectives en nous basant sur nos âges ! Je hochais la tête, avant de lui demander de me parler un peu plus de ses études. « J’étudie la musique. » Je dévisagea Sirius un instant de trop, et c’était sans doute pourquoi il se sentit obligé de détailler un peu plus son parcours. Mais sa réponse m’avait vraiment surprise : je ne l’aurais jamais imaginé dans un tel cursus après notre première rencontre. « Je devais partir en protection magique, j’avais le dossier scolaire pour, et mes parents voulaient que je fasse comme eux. Mais j’ai préféré faire un virage à 180 degrés et je me suis dirigé vers la musique. » « Tu joues d’un instrument ? » Est-ce que c’était quelque chose de requis pour pouvoir entrer dans cette section ? « Est-ce que ça te plaît, au moins ? » Vouloir se détacher de ses parents étaient une chose très louable, mais choisir une voie pour soi en était une autre. « Je te trouves très courageux d’avoir changé ainsi de voie. Ça n’a pas du être facile à prendre, comme décision. » Ni surtout, j’imaginais, de vivre avec depuis.

J’observais silencieusement Sirius, la tête reposant sur la paume de ma main. L’odeur du chocolat chaud et l’ambiance confiné et intimiste du lieu commençaient à me rendre un peu somnolente. Mais il fallait tout de même que je sois sûre des intentions de Sirius. J’avais la vague impression qu’il essayait de prouver quelque chose à quelqu’un, mais ça ne pouvait pas m’être destiné, n’est-ce  pas ? « Tous les Sang-Pur ne sont pas des harceleurs. Tu n’en es pas une, déjà … et j’essaie de ne pas l’être non plus. » Je regardais Sirius doucement, étonnée de le voir presque… timide ? Peut-être avait-il compris que son comportement lors de notre première rencontre ne m’avait pas particulièrement plu. Peut-être aussi, le souvenir de Spence était encore bien présent dans son esprit. Peut-être qu’il sentait que ma meilleure amie ne se laisserait pas marcher dessus, car ils semblaient avoir un caractère assez semblables avec les personnes qu’ils aimaient. « Tu es … Tu as l’air de cerner facilement les gens. » « C’est juste… une impression. » Je me sentais un peu décontenancée par son regard, ne sachant pas bien ce que celui-ci exprimait. De la surprise ? Sans doute, mais était-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

« Tu parlais de ton carnet pour la Psychomagie. C’est ce vers quoi tu veux te diriger après Poudlard ? » Je sautais sur l’occasion qu’il m’offrait de changer le sujet avec un grand sourire. Est-ce que j’avais été trop loin avec mes suppositions ? En tout cas, même si mes paroles l’avaient blessées, Sirius n’en laissait rien paraître. « Oui… j’ai toujours été fasciné par la psychologie, comprendre comment fonctionne l’autre… J’espère vraiment pouvoir intégrer le cursus de l’UMS dans deux ans. » Je fis le tour de ma tasse vide avec mon doigts, le regard dans le vague. Je ne voulais pas penser à ce qui m’attendait si je ne réussissais pas à avoir l’orientation que je souhaitais en Angleterre. Il faudrait peut-être que je monte aussi un dossier pour le Danemark, on ne savait jamais… « Oui, je pense que je suis l’une de ce genre de personnes. » Je relevais les yeux, franchement surprise par son honnêteté, et par le fait qu’il accepte d’en reparler. « Du moins, j’essaie. Ce n’est pas toujours évident. » Mue par un élan de compassion, je mis ma main sur son bras, pour l’encourager à rencontrer mon regard. « Essayer, c’est le plus important. C’est la première étape pour être conscient de ses réflexes et de ses travers. » Je me tus, le regard toujours accroché à ses prunelles. Le silence devenait pesant, sans pour autant nous mettre dans l’embarras. Je toussota avant d’enfin briser ce contact étrange, comme si nos deux âmes s’étaient effleurées un court instant. « Tu as des frères et sœurs ? » Je tourna la tête de droite à gauche, lui faisant signe que non, avant de m’éclaircir de nouveau la voix. « Ou des cousins ? » « Je suis fille unique, oui, mais j’ai un cousin. » Le menton sur mon poing, de nouveau, je me pris à réfléchir à voix haute : « Je ne pense pas que tu le connaisses, il n’est pas à Poudlard. Et puis, il y a un grand écart d’âge… » Je ne voyais pas non plus Joachim rechercher la compagnie du type d’amis que j’avais vu avec Sirius. Mon cousin était plus du genre à n’être qu’avec une ou deux personnes à la fois, et non pas au beau milieu d’une bande bruyante et tapageuse. « Même lors des réceptions de Sang-Purs, il est très discret… quand il vient, ce qui n’est pas souvent. » Je pouffa de rire, avant de sourire à Sirius. « Et toi, tu n’as qu’une petite sœur ? De la famille étendue que je pourrais connaître à Poudlard ? »

Jeudi 14 février 2002

Je n’avais accepté cette invitation que pour April – et aussi les beaux yeux de Spence. Ne pouvant pas fêter la Saint-Valentin avec son petit-ami, je lui avais proposé de venir avec moi chez les Lloyd. J’aurai souhaité ne pas trop me faire remarquer, mais April ne semblait pas comprendre mon désir de me fondre dans la masse – en témoigne la robe courte et légère, bleue ciel, qu’elle m’avait obligé d’enfiler avec ses talons hauts. Heureusement pour elle que je l’appréciais, sinon je n’aurai accéder à sa demande. Malheureusement pour moi, son frère jumeaux m’avait tout de suite remarqué lorsque j’étais rentrée dans la salle au bras de Spence. Antwan n’était pas méchant, loin de là, mais je n’avais pas autant d’affinité avec lui qu’avec April. Il faut dire que l’entendre raconter pour la dixième fois ses exploits en Sortilèges ou au Quidditch avec ses amis avait tendance à me lasser assez vite. J’adressai au jeune homme un sourire poli, tout en décalant sa main pour qu’il cesse de jouer avec mes cheveux, sans rien dire. Il ne tenait vraiment pas l’alcool, je m’en rendais bien compte. Je l’écoutais distraitement, en essayant d’avoir l’air passionner par son récit où il avait héroïquement arrêter un Souaffle in extremis, en cherchant des yeux April ou Spence. Mes deux amies seraient ma porte de sortie pour me tirer des griffes – ou des doigts malhabiles – d’Antwan sur ma cuisse. Je soupirais, en enlevant sa main encore une fois. Cela commençait vraiment à devenir lassant et un peu rebutant. Pourquoi est-ce qu’il ressentait autant le besoin de boire pour avoir le courage de parler à une fille ? Surtout si c’était une fille comme moi. C’était un Lloyd, son père était si influent que personne dans cette pièce ne se risquerait à l’ignorer, sauf peut-être ma meilleure amie. Et puis, il avait tout de même trois ans de plus que moi ! Il n’avait aucune raison de se sentir intimider par ma présence.

Alors que j’étais en train de me dégager lentement mais sûrement des ardeurs un peu trop pressantes d’Antwan, je fis un mouvement en arrière en sentant un liquide froid m’asperger. Je chercha des yeux le jeune homme qui était assis à côté de moi il n’y avait encore quelques instants, me demandant s’il était la cause de tout ce raffut. Mais Antwan n’était pas là : il était sur le sol. Avec, sur lui, quelqu’un qui commençait à lui donner des coups de manière incontrôlables. Je mis ma main devant ma bouche pour étouffer un cri, avant d’être attrapé par Spence qui revenait de je ne sais où à grands pas. « Arrête ! Sirius ! » Je portais le regard sur Drusilla, en me demandant si le choc m’avait bien fait entendre ses mots. Sirius ? C’était Sirius qui venait d’envoyer Antwan au sol pour une obscure raison ? Deux personnes lancèrent un sort sur l’agresseur, le relevant et permettant ainsi à tout le monde de voir son visage. J’avais le coeur lourd en comprenant que je ne m’étais pas trompé en entendant Drusilla… « Arrête tes conneries, Sirius. Il a eu son compte. » La gorge serrée, je regardais April soigner son frère. Qu’est-ce qui avait donc pris à Sirius de faire ce genre de chose ? Rien ne pourrait l’excuser, en tout cas. « Est-ce que ça va ? » Je regardais Sirius, sa main tendue, l’anxiété dans ses yeux. Ma bouche était désagréablement sèche, mais je me força tout de même à lui répondre : « Je ne vois pas pourquoi ça n’irait pas. Ce n’est pas moi que tu as frappé. » Je jeta un rapide coup d’œil vers la porte, où venait de disparaître les jumeaux. « Pourquoi… Pourquoi tu as fait ça ? » Je détaillais le visage du jeune homme en face de moi, pour percer ses pensées à travers ses tics et ses expressions fugaces. « Antwan ne tient pas du tout l’alcool, je pensais que c’était évident ! Il est un peu lourd avec les filles et très maladroit, mais ce n’est pas une raison… » Je lâcha un soupir, d’agacement. J’aurai pût éconduire Antwan à plusieurs reprises, mais je ne l’avais pas fait par amitié pour April, et peut-être un peu par pitié aussi. « Ce n’était pas à toi de jouer les justiciers pour une cause que tu t’es inventée. » Je croisa les bras, en me redressant. J’étais toujours plus petite que Sirius, malgré mes talons, mais ça ne m’empêchait pas de le toiser sévèrement. « Tu n’es pas mieux que lui. Aucun des deux, vous n’avez respecter mes choix. Au moins, Antwan n’a blessé personne… » Je repoussa doucement la main que mon amie me tendait. « J’ai juste besoin de prendre un peu l’air. Je reviens. »

Sans un regard de plus à Sirius, je me dirigeais vers la salle de bain, à cette étage du manoir. Je n’arrivais toujours pas à m’expliquer son geste. Je savais que nos réactions étaient régies par des émotions, des souvenirs profondément ancrés, surtout quand elles étaient aussi rapides, intenses et violentes. Mais cela ne pouvait pas tenir lieu d’excuse à un nez cassé, selon moi. Je regarda l’eau froide couler du robinet un instant, avant d’y plonger les mains pour m’en asperger le visage. Je ne savais pas ce qu’il y avait dans le verre que Sirius avait lancé à Antwan, mais je ne tenais en aucun cas à sentir l’alcool toute la soirée par sa faute. Du coin de l’œil, je vis une silhouette sombre se couler entre la porte entrebâillée. « Je n’ai aucune envie d’entendre tes excuses maintenant, Sirius. » Je n’étais pas fermé à la possibilité de lui laisser une chance de s’expliquer, mais je ne pensais pas pouvoir être assez rationnelle pour l’instant. Ses actions m’avaient laissée furieuse, déçue, et avec une question qui tournait en boucle dans mon esprit : pourquoi est-ce que toutes les soirées auxquelles nous nous rencontrions devaient se terminer sur ses excuses ? C’était déjà la seconde fois… Se faisait-il vraiment influencer négativement et à ce point par ses amis ? Par l’alcool, peut-être, ou toutes autres substances qui impacterait son jugement ? Il semblait bien différent, à Près-au-Lard… « Tu devrais aller dessaouler ailleurs. » Je me retournais, agacée de toujours sentir sa présence dans mon dos. Je n’aurai pas pût être plus clair avec Sirius sur les limites que je venais de fixer. Sauf que ce n’était pas Sirius. Je cligna des yeux devant le jeune homme au sourire malsain devant moi, en fixant le doigt sur ses lèvres m’intimant le silence. Je n’étais pas stupide, je savais ce que cela signifiait. Et ma première pensée fut pour April. Assez bêtement, mon esprit paniqué était désolée pour elle, qui ne se pardonnerait jamais qu’une telle chose se soit passée sous son toit, alors qu’elle était présente. Je lâcha un cri, qui mourut sur mes lèvres quand il plaqua la main sur ma bouche. J’étais dos à l’évier, sans aucun possibilité de m’échapper. Alors, ne voulant pas mourir, je ferma les yeux. La peur pouvait souvent se réveler être notre pire ennemie dans les situations aussi extrêmes.
:copyright:️ Justayne

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Writer of the Mind ☼

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le samedi 9 février 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais l'année passe et les problèmes de Sirius lui reviennent en pleine face : son loup qu'il n'arrive pas à apprivoiser, sa colère et sa peau qui le contrôlent plus que tout, et son incompréhension face aux autres autour de lui. Sirius atteint un point de rupture.

Never say never
La mâchoire de Sirius trembla légèrement. Sa main s’était posée sur son bras. Sa main - si fine, si délicate, si douce, si innocente – s'était posée sur son bras. A lui. Dire qu’il n’avait rien ressenti était faux. Sirius ressentait toujours des choses, sans qu’il n’arrive à les nommer. Était-ce de la joie ? Du plaisir ? De l’appréhension ? Les noms de ces sentiments se mélangeaient dans sa tête. Oui, c’était positif, car il aimait sentir cette sensation. Mais pourquoi avait-elle initié ce geste ? C’était si anodin et pourtant Sirius ne pouvait s’empêcher d’y accorder de l’importance, surtout après ce qu’elle venait de lui dire.

Ce fut sans doute quand elle la retira, voyant son embarras, qu’il initia un changement de sujet. Ou du moins un sujet moins embarrassant.

« Je suis fille unique, oui, mais j’ai un cousin. » dit-elle en posant son menton sur son poing, comme si elle prenait une posture pour étudier ses réactions.

Curieusement, cela ne le dérangeait pas. C’était comme s’il avait envie qu’elle l’étudie, qu’elle le découvre, qu’elle apprenne à le connaître. Pour la première fois, il avait envie d’être analysé et ... appréhendé ?

« Est-ce qu’il est dans le coin ? » demanda-t-il.
« Je ne pense pas que tu le connaisses, il n’est pas à Poudlard. Et puis, il y a un grand écart d’âge… »

Sirius hocha timidement la tête, ne trouvant rien de plus à ajouter. Si son cousin n’avait en effet pas été élève à Poudlard, ni était un garçon proche en âge, Sirius trouvait difficile d’y associer un visage. Bien qu’il avait fréquenté quelques réceptions de Sang-Pur, sans plus se mêler à ce milieu comme ses parents l’y refusaient, il avait connu quelques figures importantes de cette société. Comme lisant dans ses pensées, Maggie ajouta :

« Même lors des réceptions de Sang-Purs, il est très discret… quand il vient, ce qui n’est pas souvent. »

Elle se mit à glousser, comme s’il y avait une blague là-dessous. Guère loin de se vexer face à cette attitude typiquement féminine, comme il aurait pu le faire quand Fey et May faisaient des messes basses en lui jetant des coups d’œil, il se mit à sourire doucement.

« Et toi, tu n’as qu’une petite sœur ? De la famille étendue que je pourrais connaître à Poudlard ? »

Sirius pinça les lèvres. Quelques noms lui venaient en tête, tels que ceux des Parkinson, les triplés qui étaient désormais à l’UMS. Il avait toujours eu du mal à les considérer comme faisant parti de sa famille, étant donné les rapports difficiles qu’ils entretenaient. Alana et Eireann étaient des sorcières très extraverties, pleines de vie et se sociabilisant sans problème avec quiconque croisait leur chemin. Rien à voir avec Sirius qui avait toujours eu bien du mal à accepter leurs embrassades. Quant à Jared … disons qu’ils n’avaient jamais apprécié la présence de l’autre. Jared était hautain, persuadé que sa foi irlandaise et ses connaissances dans la royauté irlandaise lui permettait d’être supérieur à Sirius. Il était un loup-garou à part entière, fier de ce sang comme tout le reste de sa famille, ce qui lui avait valu de se faire pas mal embêter à Poudlard. Du moins, c’était ce que Sirius avait longtemps cru à son sujet. Depuis l’épisode de l’Epouvantard quelques jours plus tôt, Sirius s’interrogeait …

« Pas vraiment. » répondit-il avec un sourire énigmatique.

Il termina son chocolat chaud, constatant que la boisson n’était pas si étrange que cela. C’était même assez bon.

« Bien, je vais te laisser à présent. » dit-il avec un sourire en se redressant. « J’ai un devoir d’histoire qui m’attend à Druid’s Oak. »

Ce n’était pas vraiment la raison pour laquelle il décidait de prendre congé. En vérité, il venait de voir arriver Henry Lloyd et d’autres sorciers aux sang-purs qu’il avait l’habitude de fréquenter. Mais il ne voulait pas qu’il le voit boire un chocolat en compagnie de Maggie. Pas qu’il avait honte, mais il ne voulait pas une nouvelle scène où il serait obligé de s’excuser devant Maggie.

« J’espère qu’on se reverra, Mar… grethe. »

Il ferma les yeux, s’amusant de sa propre difficulté. Mais il allait s’améliorer ! Il ne désespérait pas. Car curieusement, il avait envie d’apprendre. Il avait envie de faire des efforts. Il avait envie de se dépasser. Pour elle. Pour lui.

Avec un dernier regard vers elle, il quitta le café, ignorant les garçons qui l’appelaient à se joindre à eux. Il se dépêcha de quitter l’auberge et transplana aussitôt, une légère odeur de cannelle le suivant jusqu’à Londres …

Jeudi 14 février 2002

Est-ce que Sirius pensait revoir Margrethe Thorvaldsen dans ces conditions ? Certainement pas. Mais il fallait croire que ce serait le lot de leurs prochaines rencontres …

« Je ne vois pas pourquoi ça n’irait pas. » répliqua sèchement Maggie en jugeant sa main tendue. « Ce n’est pas moi que tu as frappé. »

Ce ton sec, cassant, fut comme une gifle pour Sirius qui s’arrêta d’avancer dans sa direction. Pourquoi réagissait-elle comme ça ? Etait-ce la peur qui parlait ? Non, cela ressemblait plus à de la colère. Contre Antwan ? Contre lui ? Sirius réagit de la seule façon qu’il connaissait : par la colère.

« Je pensais t’aider. » dit-il du même ton sec.
« Pourquoi… Pourquoi tu as fait ça ? »

Sirius fronça les sourcils.

« Il te faisait clairement chier, Maggie ! » se justifia-t-il en levant le bras dans la direction qu’avait pris Antwan. « Il n’arrêtait pas avec ses mains de te toucher et … »
« Antwan ne tient pas du tout l’alcool, je pensais que c’était évident ! » le coupa-t-elle, s’énervant à son tour. « Il est un peu lourd avec les filles et très maladroit, mais ce n’est pas une raison… »

Elle lâcha un soupir d’exaspération tandis que Sirius, sentant la colère montait davantage, eut un rire sans joie.

« Mais bien sûr ! Très maladroit, hein ? Arrête de lui trouver des excuses, il t’emmerdait, je l’ai remis à sa place. »
« Ce n’était pas à toi de jouer les justiciers pour une cause que tu t’es inventée. » s’agaça-t-elle, les bras désormais croisés devant elle.

Sirius ouvrit la bouche pour répondre mais aucun son n’en sortit. Après la bagarre entre Antwan et Sirius, les autres étudiants s’étaient tus pour observer la dispute entre Maggie et Sirius. Voyant un étudiant se moquer, Sirius se renfrogna, enfonçant les mains dans les poches de son jean noir, le regard noir.

« Tu n’es pas mieux que lui. » reprit Maggie. « Aucun des deux, vous n’avez respecter mes choix. Au moins, Antwan n’a blessé personne… »

C’en était trop. Sirius la foudroya du regard.

« Je pensais t’aider. » répéta-t-il. « Je m’étais trompé. »

Se mordant la joue intérieure, il la regarda repousser la main de Spencer, prétextant avoir besoin d’air avant de s’éclipser du salon. La musique reprit naturellement et les autres étudiants se remirent à parler, comme un spectacle qui venait de se terminer. La colère inondait l’esprit de Sirius. Pourtant, ce n’était pas comme les autres fois. Son loup n’était pas en surface comme quand la Pleine Lune approchait, et il ne se sentait pas perdre ses moyens comme ça aurait pu être le cas à d’autres occasions. Non, il était juste en colère et cela suffisait entièrement à le mettre hors de lui.

Spencer était toujours face à lui, le fixant comme le jugeant silencieusement. Agacé par son attitude, Sirius allait parler quand elle initia la première la discussion :

« Pourquoi, vous les mecs, vous utilisez toujours vos poings pour régler les problèmes d'une meuf qui n'a rien demandé ? »

Sirius ouvrit la bouche et manqua d’éclater de rire.

« Non mais vous ne manquez pas de culot … » répliqua-t-il. « Elle se faisait emmerder, je n’allais pas rester sans rien faire. Et toi, tu faisais quoi ? C’est pas ton rôle de veiller qu’il ne lui arrive rien ? Ou la dernière fois, c’était juste pour le plaisir de me gueuler dessus ? »

Spencer le fusilla du regard et croisa les bras, avant de les décroiser pour poser ses mains sur sa taille, incapable de rester en place.

« De une, la dernière, tu as manqué de faire une agression sexuelle, la gifle et l'engueulade étaient parfaitement justifiées. »

Sirius grimaça à cette idée. Agression sexuelle, elle y allait un peu fort, non ? Il n’avait pas arraché de baiser forcé à Maggie. C’était elle qui décidait ou non si elle voulait jouer. Enfin, soit … Si elle estimait que c’était mérité.

« De deux, ce n'est pas mon rôle de veiller sur elle, je suis sa meilleure amie, pas son chaperon ! »

Sirius haussa un sourcil, se disant que pour lui, cela revenait au même. Le regard de Spencer se porta sur la porte par laquelle Antwan était sorti avec ses sœurs.

« Il n'avait pas à faire ça. Tu n'avais pas à le frapper en la prenant pour une demoiselle en détresse, il y a d'autres manières de faire, merde ! »

Sirius lâcha à nouveau un rire sans joie et secoua la tête. Bon sang, les filles étaient trop compliquées … Voilà pourquoi il ne se forçait jamais à les fréquenter. C’était elles qui s’attachaient comme des sangsues à lui … Fey, May, Bryn, Shanna, …

« Et … qu’est-ce que je devrais faire maintenant selon toi ? » ironisa-t-il en se passant une main sur le visage.

Pourtant, en posant cette question, il était sincèrement curieux des conseils que pourraient lui fournir Spencer. Certes, il n’aimait pas sa façon d’être aussi cash et désagréable avec lui. Pourtant, elle était la meilleure amie de Maggie comme elle l’avait affirmé. Elle savait donc ce qui était le mieux à faire concernant la jeune femme.

« Maggie avait tort. L'alcool ne pardonne pas ses gestes. Ça reste des attouchements. » dit-elle, son regard toujours tourné vers la porte comme si elle pouvait voir Antwan et le réprimander pour ses gestes.

La mâchoire de Sirius se contracta, satisfait qu’elle le reconnaisse. Puis elle se tourna à nouveau vers Sirius, les bras le long du corps.

« Qu'est-ce que tu devrais faire ? A ton avis ? » lâcha-t-elle d’un ton ironique avant de reprendre d’un air plus doux. « T'excuser. Sincèrement. Et prendre conscience que personne n'a raison dans cette histoire. »

Sirius soupira et regarda la direction que Maggie avait emprunté quelques instants plus tôt. Allez, il devait y aller. Sinon, il pouvait dire adieu à tout ce qu’il avait commencé à mettre en place avec la jeune femme. Il s’était déjà excusé la dernière fois, et puis ils avaient bu un chocolat ensemble. Il n’allait pas tout gâcher avec cette soirée, si ?

Tout gâcher ? Gâcher quoi ?

Il secoua la tête, refusant d’y penser davantage, hocha la tête en direction de Spencer comme pour la remercier, et commença à avancer. Elle avait dit qu’elle voulait prendre l’air alors il se rendit tout d’abord dans le jardin qui bordait la propriété. Un groupe fumait quelques joints d’aconit au vu de l’odeur, tandis qu’une fille rendait tout ce qu’elle avait ingurgité comme alcool. Sirius grimaça en finissant de balayer le jardin du regard. Pas de Maggie. Il espérait qu’elle n’avait pas décidé stupidement de rentrer toute seule chez elle. En pleine nuit, peut-être un peu alcoolisée, ce ne serait pas raisonnable. Non, elle ne serait pas partie sans Spencer de toute façon. Il rebroussa chemin et commença à monter au 1er étage.

« Maggie ? » appela-t-il, abandonnant le prénom en entier.

Ils n’en étaient plus là. Du moins pour lui.

Il y avait des étudiants dans chaque mètre carré de cette maison. Plus la baraque était grande, plus l’UMS s’invitait en masse. Des verres à moitié consommés trônaient, abandonnés, sur des meubles en bois poli. Un soutien-gorge ornait un tableau à moitié penché où les portraits avaient déserté le cadre. Une baguette avait roulé dans un coin du couloir tandis qu’un lutin de Cornouailles s’était invité dans une chambre, jetant dans la pièce tous les livres et babioles qu’il y trouvait.

« Maggie ! » appela-t-il à nouveau.

Un étudiant lui jeta un rictus moqueur que Sirius ignora. Ses sens étaient de plus en plus en alerte, comme s’il pressentait quelque chose. Et puis soudain, il l’entendit.

« Tu devrais aller dessaouler ailleurs. »

Sa voix tremblait légèrement alors qu’elle s’adressait à quelqu’un. Sirius se retourna d’un bond quand son cri déchira ses tympans. Il semblait le seul à l’entendre car aucun étudiant ne bougea dans le couloir. Était-ce son loup qui s’était éveillé pour lui rendre ce service ? Il n’y accorda pas plus d’importance alors qu’il s’élançait en direction du bruit. Il identifia très vite la porte et actionna la poignée. Celle-ci ne s’activa pas. Grinçant des dents, Sirius commença à marteler la porte.

« Maggie ?! »

Il sortit sa baguette et lança un « Alohomora » sur la poignée qui ne bougea pas d’un centimètre. Ok, c’était comme ça que ça se passait ? Il s’apprêtait à lancer un « Confringo » quand la porte s’ouvrit d’elle-même.

« Un problème, Green ? »

Dan Goyle. Les épaules carrées, les cheveux bouclés finissant de l’agrandir, tout son corps faisait barrage sur la porte de la salle de bain désormais ouverte. Sirius carra à son tour les épaules en reconnaissant l’odeur de Maggie.

« Laisse-la partir. » gronda-t-il.

Dan jeta un regard en arrière, permettant à Sirius de voir Maggie. Ses cheveux étaient défaits, son maquillage avait coulé tandis que sa robe avait été déchirée sur le bas. Une nouvelle bouffée de rage envahit Sirius. Ce salopard avait osé poser les mains sur elle. Elle qui restait tétanisée, agrippée à l’évier comme à une bouée de sauvetage. Elle qui était venue ici pour découvrir une fête et qui faisait les frais d’un agresseur comme lui.

« Laisse. La. » gronda à nouveau Sirius.

Et, pour la première fois, Sirius laissa ses yeux ambrés prendre le dessus sur son regard. Dan Goyle fronça les sourcils et fut sans doute déstabiliser puisqu’il manqua de trébucher en arrière. La menace était évidente. Sirius allait le détruire s’il ne s’écartait pas immédiatement. Tous ses muscles étaient tendus et une flamme brûlait à l’intérieur de sa poitrine. Dan Goyle dut le sentir puisqu’il s’écarta aussitôt, quittant la pièce sans un regard en arrière. Sirius le suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’angle du mur. Il s’occuperait de lui plus tard.

Aussitôt, son regard se riva sur Maggie qui tremblait bien qu’elle fut incapable d’initier le moindre nouveau geste. Ses yeux ambrés s’éteignirent aussitôt en la voyant ainsi et une bouffée de culpabilité enserra sa gorge. S’il n’avait pas été aussi con et aussi goujat, rien de cela ne serait arrivé. Il s’approcha de Maggie, d’un pas un peu trop brusque sans doute en voyant sa réaction.

« Maggie. Margrethe. » dit-il.

Son ton était redevenu doux et attentionné. Il voulait lui montrer qu’elle pouvait lui faire confiance et qu’il ne lui ferait jamais de mal. Jamais à elle. Non. Mais il ne voulait pas approfondir la discussion dans cet endroit. Il jeta un coup d’œil rapide à la pièce avant de la regarder à nouveau. Puis il alluma l’eau du robinet et arracha un morceau de coton.

« Viens par là. »

Ses gestes étaient doux et précautionneux alors qu’il soulevait lentement le menton de la jeune femme. Les yeux qui l’avaient transpercé l’autre jour étaient remplis de larmes et de peur. Sirius détestait cela. Il commença à tamponner doucement ses joues, là où le maquillage avait coulé. Puis, il s’attarda davantage sur l’ensemble de son visage, comme voulant prendre le temps d’effacer les traces de ce connard.

« Ca va aller … » murmura-t-il. « Je te tiens, je te protège. Ca va aller … »

Il tamponna alors ses yeux, reprenant un peu d’eau pour la débarrasser de ce qui pouvait l’encombrer, tout en repoussant ses cheveux de son visage. Il ignorait si cela fut le vase qui débordait pour Maggie mais elle tomba soudain dans ses bras, les sanglots libérés. Sirius eut un hoquet de surprise lorsqu’elle lui enserra la taille, se tenant à lui comme si elle allait s’écrouler. Surpris, il l’écouta pleurer doucement contre lui alors que sa peur se manifestait par ses sanglots. Alors, lentement, il reposa le coton et commença à caresser les cheveux de la jeune femme, son autre main initiant des ronds dans son dos.

« Ca va aller. » répéta-t-il.

Combien de temps ils restèrent là, Maggie pleurant, son visage enfoncé dans le tee-shirt de Sirius ? Aucune idée. Mais Sirius ne bougea pas d’un pouce et ne la brusqua en aucun moment. Il la laissa pleurer le temps qu’il fallut, poussant légèrement la porte à un moment pour qu’ils ne soient pas dérangés par un quelconque abruti venu satisfaire une envie pressante. Sa respiration se calait sur celle de Maggie qui venait de vivre le pire moment de sa vie.

Il détestait ça. Comment avait-on pu faire à une âme aussi innocente qu’elle ? Elle ne méritait pas de connaître pareille agression. Ni de celle d’Antwan, ni de celle de Goyle. Et les deux avaient été perpétrés par des Sang-Pur. Des gens comme lui. Son sentiment de culpabilité s’alourdit.

Comment pouvait-il cautionner ça ? Comment pouvait-il continuer à fréquenter des personnes comme eux alors que leurs valeurs s’éloignaient de plus en plus ? Sirius aurait pu un temps devenir un Mangemort, partageant l’univers que ces personnes-là s’étaient créées. C’était de là où il venait. Il était le fils d’un Green et d’une Parkinson, un des derniers descendants de la noble lignée des Black. Il était de cet univers et il aimait cette richesse, cette aristocratie.

Il aimait tout ça. Mais à présent, était-ce vraiment celui qu’il était ? Il avait déjà commencé à casser cette image lorsqu’il avait trahi son propre camp lors de la bataille de Poudlard. Et depuis toutes ces années il fréquentait de plus en plus de sangs jugés « impurs ». Et cela ne le dérangeait pas. Il n’y voyait aucune différence. Tout comme il avait ce côté créature qu’il devait apprendre à accepter.

Sirius était un tas de choses. Sang-Pur, demi-créature, ancien Mangemort et récent défenseur des plus démunis. Il avait eu 19 ans et il peinait à comprendre encore qui il était réellement. Une chose était pourtant certaine : il protégerait ce petit bout de femmes présent dans ses bras à jamais. Jamais plus il ne voulait lire pareil chagrin dans ses yeux, ni terreur dans chacun de ses membres. Et jamais, jamais il ne voulait qu’elle le regarde un jour ainsi. Il ne serait plus ce garçon hanté par ses anciens démons. Il essaierait à tout prix de se détacher de cette image.

Lorsque les larmes de la jeune femme se furent taries et qu’elle commença à retrouver une respiration normale, Sirius la dégagea doucement de lui.

« Et si nous quittons cette pièce ? » proposa-t-il d’un ton doux. « Je ne dis pas de retourner en bas, mais je connais un endroit où on pourra être un moment tranquille. Tu me fais confiance ? »

Après avoir obtenu l’accord de la jeune femme, il passa un bras autour de sa taille pour la soutenir alors que ses pas étaient encore maladroits. Ils quittèrent la salle de bain et croisèrent à nouveau des étudiants. Sirius défia chacun d’entre eux du regard, prêt à en découdre si qui que ce soit osait faire une remarque sur Maggie ou son apparence. Puis, il poussa la porte de la chambre où il avait vu le lutin de Cornouailles. L’avantage, c’était que personne n’avait osé y entrer avec cette petite terreur volante. Sirius referma la porte derrière eux et la créature fut aussitôt alertée par leur présence. Ricanant d’une voix suraiguë, le lutin vint attraper un livre et commença à le lancer sur Sirius.

« Aïe ! » répliqua celui-ci en se protégeant pourtant avec son bras. « Immobilus ! »

Le lutin cessa aussitôt de rire et se vit immobiliser dans les airs. Pourtant, ce petit son aigu sortit alors de la bouche de Maggie. Sirius se tourna vers elle, surpris. Elle riait ? De lui ? Après tout ce qu’elle avait vécu ce soir, elle venait de se moquer de lui. Sirius eut alors un sourire, avant d’éclater de rire à son tour. Si ça l’amusait, il en était plutôt satisfait. Il préférait la voir rire que pleurer, c’était évident. Et s’il fallait encore qu’il se prenne un livre en pleine tête pour l’entendre rire, il le referait.

« Est-ce que … est-ce qu’il t’a fait du mal ? » demanda Sirius alors qu’ils avaient fini de rire.

Il savait qu’il ramenait un sujet difficile sur la table, mais il avait besoin de savoir.

« Je ne lui ferai rien, si c’est ce que tu veux. J’étais … j’étais justement venu m’excuser pour tout à l’heure. »

Il déglutit, son regard se perdant sur les livres au sol que le lutin avait jetés auparavant.

« Je suis qu’un con ! mais ça, t’avais déjà remarqué, je pense. »

Il essaya de lui faire esquisser un nouveau sourire.

« Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » demanda-t-il. « Tu veux que j’aille chercher Spencer ? Ou que je te reconduise à Poudlard ? Ou tu veux que j’aille te chercher un chocolat à la cannelle ? »

Dimanche 3 mars 2002

« Margrethe ! »

La jeune femme tourna la tête vers lui, certainement surprise de le croiser dans un des couloirs de Poudlard. Sirius se détacha du mur contre lequel il était appuyé, une sacoche passée en bandoulière, et s’approcha d’elle pour la rattraper.

« J’ai commencé à prendre quelques cours ! » ironisa-t-il quand elle fit une remarque quant à sa prononciation.

Oh, ce n’était pas encore incroyable puisque cela ne faisait que 15 jours qu’il s’était inscrit à ces cours optionnels pour le deuxième semestre. Mais il avait mis un point d’honneur à s’exercer dans la prononciation des syllabes et très bientôt il saurait y faire.

Il la regarda un instant, comme prenant le temps de la voir, en chair et en os. Ce vendredi avait été un jour funeste pour tout le pays, mais en particulier pour les étudiants de l’UMS. Ce jour-là avait marqué le tout premier véritable attentat perpétré par les Blue Dragons, la relève des Mangemorts comme l’avait présenté ce matin-là la Gazette du Sorcier. Sirius n’avait pas tardé à le comprendre, notamment quand il avait du mettre à l’abri Dae-Hyun Gyeon, un Né-Moldu, à l’abri d’un ennemi qui voulait le voir mort.

Après les examens des premiers Médicomages arrivés sur place, Sirius avait attendu une bonne partie de la nuit d’avoir des nouvelles des autres. Son père et sa mère étaient arrivés, s’assurant qu’ils allaient bien, avant de partir en renfort aussitôt sur d’autres lieux sensibles. De nombreuses victimes avaient été déplorés et Sirius avait lu la liste des victimes avec une certaine rancœur. Il avait l’impression de revenir plusieurs années en arrière, quand Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom agissait encore et que les victimes étaient chaque jour listées sur une radio indépendante. Des jours de terreur que Sirius pensait avoir mis derrière lui. Naïvement sans doute.

Il avait passé sa journée du samedi en compagnie de ses plus proches amis, à savoir les jumeaux McGregor, May Sheppard, Fey Stanger. Tous avaient eu besoin de se reconnecter aux uns et aux autres pour se sentir vivants. Sirius tremblait à l’idée que Ian Wen ou Henry Lloyd lui envoient une invitation à les rejoindre. A quoi ressemblaient leurs discussions là-bas ? A quoi étaient-ils en train de trinquer ? Se réjouissaient-ils des victimes listées ? Avaient-ils des liens avec les Blue Dragons ? Cette vérité l’effrayait encore plus que de faire parti des Mangemorts. Désormais, Sirius n’était plus un petit garçon. Il était adulte et en pleine maîtrise de ses choix. Et cela l’effrayait.

Aussi, refusant de rester seul pour une nouvelle journée, il avait pris la décision d’aller voir la seule autre personne qui l’avait convaincu de s’éloigner de ce genre de fréquentations : Maggie Thorvaldsen.

« J’espère que tu n’as rien de prévu aujourd’hui, car je t’emmène. »

Il haussa un sourcil, comme la défiant de refuser. Ils ne s’étaient pas revus depuis ce soir chez les Lloyd. Disons que l’occasion ne s’était pas représentée même si Sirius avait pour la première fois pris sa plume pour envoyer un hibou à une fille et savoir si elle allait bien. Quand il l’avait quitté après la fête, elle semblait être en bien meilleur état que celui dans lequel il l’avait trouvé au départ. Mais il n’avait pu s’empêcher de se montrer inquiet et prévenant envers elle, aussi avait-il envoyé quelques hiboux pour s’enquérir de son état.

« Pas bien loin. » répondit-il, énigmatique et joueur. « Mais je te conseille de prendre un maillot de bain ! On fait un crochet par ta salle commune ? »

Et comme voulant finir de la convaincre, il lui emboîta le pas pour la mener vers la cuisine. Il ne connaissait pas l’emplacement exact de la salle commune des Poufsouffle, mais il savait dans quelle direction aller.

« Allons, Margrethe, une Poufsouffle dans ta trempe craindrait-elle de sortir de sa routine ? »

Il cherchait à la provoquer, espérant bien éveiller quelque chose en elle pour qu’elle l’accompagne. Il voulait qu’elle vienne avec lui. Il voulait passer la journée avec elle, en apprendre davantage sur elle. Il voulait entendre sa voix et sa façon d’analyser les autres. Il voulait connaître son point de vue sur l’attentat car ce qu’elle disait commençait doucement à avoir du sens pour lui. Mais surtout, il voulait un moment simple et privilégié avec elle. Elle, uniquement.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Ven 10 Mai - 23:49, édité 1 fois

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Sirius Green

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Never say never Samedi 9 février 2002J’avais posé une question sur la composition de sa famille à Sirius car cela m’intéressait réellement : on pouvait toujours en apprendre bien plus que ce que l’on pourrait croire en premier lieu sur quelqu’un en connaissant ses amis, ou sa famille, et les liens qu’ils entretiennent entre eux.  Enfin, je savais déjà qu’il était protecteur avec les personnes qu’ils aimaient, et qui étaient plus jeune que lui, comme sa petite sœur. C’était un bon point, sans doute. En tout cas, ce genre de comportement était apte à me mettre en confiance, tant qu’il ne virait pas dans les extrêmes, évidemment. « Pas vraiment. » Pas vraiment ? Pourtant, son sourire semblait vouloir me raconter une toute autre histoire. Sans doute était-ce un sujet tabou, pour lui… et sans doute, je n’en saurais pas plus aujourd’hui. Heureusement, je savais me montrer patiente : si Sirius souhaitait s’ouvrir à moi sur ce qui semblait le tracasser, cela arrivera bien tôt ou tard. « Bien, je vais te laisser à présent. » Je m’y attendais, mais je ne pus pas m’empêcher de ressentir une légère pointe de déception. Notre conversation semblait être si naturelle, tout allait si bien que j’étais un peu triste que cela ne se termine déjà. Au fond de moi, j’espérai que ce n’était que partie remise. « J’ai un devoir d’histoire qui m’attend à Druid’s Oak. » « Oh ! Je ne vais pas te retenir, dans ce cas-là. » Les devoirs de l’Université devaient être bien plus difficiles que ceux de Poudlard, n’est-ce pas ? « J’espère qu’on se reverra, Mar… grethe. » « Moi aussi. » Je passais outre le fait qu’il n’arrivait toujours pas à maîtriser la prononciation de mon prénom, mais cela m’amusait de voir tout les efforts qu’il faisait. Il y arriverait un jour, j’en étais sûre ! Je lui adressa un petit signe de la main alors qu’il quittait l’établissement. Bien sûre que j’avais envie de le revoir. Car, au fond, il n’était pas si mauvais.

Jeudi 14 février 2002

Je me sentais… mal. Frustrée par la tournure que les évènements avaient pris. Et déçue, aussi, car je ne pensais pas que Sirius ferait preuve de violence. Je le pensais différent des autres garçons qui semblaient constituer son entourage. Je le savais différent avec moi. C’était sans doute un peu trop présomptueux de ma part de croire qu’il resterait le même, même si nous étions entourés de Sangs-Purs et de personnes plus ou moins populaires. « Je pensais t’aider. » Et c’était bien une grosse partie du problème, selon moi. Il n’avait pas agis avec malice, mais il pensait sincèrement que c’était ce qu’il y avait de meilleur à faire. Le véritable problème résidait dans le curseur de Sirius, et où il le plaçait pour différencier ce qui était souhaitable de ce qui devenait dommageable pour autrui. « Il te faisait clairement chier, Maggie !  Il n’arrêtait pas avec ses mains de te toucher et … » Je levais les yeux au ciel avant de le couper dans l’élan de sa tirade, pensant le faire taire de cette manière. Mais il n’en fut rien, évidemment. « Mais bien sûr ! Très maladroit, hein ? Arrête de lui trouver des excuses, il t’emmerdait, je l’ai remis à sa place. » Je n’aimais pas me sentir autant en colère contre Sirius, mais il avait dépassé les bornes, n’est-ce pas ? Il fallait bien qu’il comprenne que la violence n’était pas la solution. Sirius aurait pût parler avec Antwan, même si cela aurait été gênant pour moi. Mais moi de le voir frapper quelqu’un ! Je persistais à penser qu’Antwan n’avait pas un si mauvais fond que cela. Et puis, ce n’était même pas un de mes amis, contrairement à Sirius… Et je n’aimais absolument pas l’idée de penser qu’une personne à qui je venais de donner mon amitié pouvait se montrer aussi buté et violent pour rien. « Je pensais t’aider. Je m’étais trompé. » Je tournais le talons, sans rien dire. Au moins, nous étions d’accord sur ce dernier point.

*********************************************************************************

Blanc. Tout était blanc dans mon esprit. Je n’arrivais plus à penser, je n’arrivais plus à bouger. J’avais même oublier momentanément comment respirer. « Maggie ! » Je n’arrivais pas à détacher mon regard du jeune homme devant moi. Je ne voulais pas mettre de mot sur ce que je voyais briller au fond de ses yeux, mais je savais. « Maggie ?! » La porte allait finir par céder, à force de tambouriner ainsi dessus, et il aurait sûrement des échardes dans les doigts. Je ne connaissais pas de sort pour retirer sans douleur et proprement une écharde… « Un problème, Green ? » Du soulagement, momentanément. Car il n’allait pas se faire si mal que cela, finalement… « Laisse-la partir. » Je n’arrivais pas à comprendre ce que disait Sirius. Pourtant, je voyais ses lèvres bouger, ses sourcils se froncer. Il avait les poings serrés, sûrement par la colère. Mais que disait-il ? « Laisse. La. » Deux tâches d’ambre. Ses yeux n’étaient plus que deux tâches d’ambre brillant dans la pénombre de la salle de bain. Pourquoi ?

« Maggie. Margrethe. » Il y avait de la douceur dans sa voix, quelque chose de réconfortant. Des paroles apaisantes et, pourtant, je n’arrivais pas à empêcher mon corps de trembler. Pourquoi est-ce que je tremblais, déjà ? « Viens par là. » Je sentis ses doigts sur ma peau, sans que cela ne me dérange vraiment. C’était comme si un peu de normalité revenait dans ma soirée, ce qui était étrange quand j’y pensais suffisamment longtemps : Sirius ne m’avait jamais démaquillé, ou tamponner les yeux auparavant. Pourtant, j’avais l’impression d’être en terrain connu. En confiance. « Ça va aller … Je te tiens, je te protège. Ça va aller … » Protéger… de quoi… ? Protéger… de ça… ? Je sentais les larmes couler sur mes joues, sans avoir vraiment conscience qu’elles m’appartenaient. Mes épaules étaient secouées par des sanglots intarrissables, et je sentais que j’avais besoin de m’accrocher à quelque chose. À quelqu’un. À lui. « Ça va aller. » Ça va aller… oui, ça ira. Car Sirius le disait, et que j’avais envie de le croire. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer lorsque j’étais dans ses bras, et qu’il me soutenait ? « Et si nous quittons cette pièce ? » Je levais les yeux vers le jeune homme, une question muette pendant à mes lèvres. Quitter cette pièce, mais pour aller où ? Je n’avais aucune envie de me retrouver au milieu de la fête. Je me sentais tellement fatiguée, maintenant que j’avais pleuré tout mon soûl… « Je ne dis pas de retourner en bas, mais je connais un endroit où on pourra être un moment tranquille. Tu me fais confiance ? » Je hochais la tête, sans qu’un seul son ne traverse mes lèvres. Oui, je lui faisais confiance. Peut-être était-ce de la naïveté, un défaut de toujours rechercher le bien chez les autres, mais j’avais envie d’avoir foi en lui. Surtout ce soir.

Je mis ma main sur la sienne, qui reposait sur ma taille, comme si ce simple geste pouvait m’aider à avancer. Les yeux fixés sur le sol, je continuais mon chemin pas après pas, précautionneusement. Mes jambes avaient encore du mal à supporter mon poids. Je sursauta légèrement en entendant une porte – la porte de la chambre – claquée, avant de regarder ce qu’il y avait devant moi avec un air interdit. Un lutin de Cornouailles. Un lutin de Cornouailles qui semblait avoir un sourire de conspirateur, un épais livre dans les mains. « Aïe ! » Je me retourna pour faire face à Sirius, en me demandant pourquoi il avait crié ainsi. Et puis je nota le rouge s’étalant sur le visage du jeune homme, son air contrarié et le livre ouvert sur le sol. « Immobilus ! » Il avait l’air si… si en colère. Si dépassé. Un peu comme un enfant qui n’avait pas ce qui voulait. C’était tout aussi mignon que ridicule. Je n’y pouvais rien si sa réaction me fit rire aux éclats ! Au moins, il n’eut pas l’air de mal le prendre. Il avait sans doute compris que je ne riais pas vraiment de lui, mais de la situation et de son incongruité, n’est-ce pas ?

J’avais l’impression que de longues minutes s’étaient écoulées pendant notre fou rire. Je me sentais bien, étrangement bien et légère, désormais. « Est-ce que … est-ce qu’il t’a fait du mal ? » Je fronçais les sourcils, en souriant vaguement. « C’est plutôt moi qui devrait te poser la question. Ce n’est pas moi qu’il a visé, mais toi ! » Je toucha sa tempe, qui avait retrouvé une couleur normale. Contrairement à ses sourcils qui, eux, étaient toujours froncés. Est-ce qu’il avait toujours l’air tout le temps aussi sérieux, aussi buté ? Est-ce que parfois, quand il dormait ou il riait, Sirius perdait cette rigidité sur ses traits ? Je plongea mon regard dans ses yeux qui n’avaient plus cette teinte ambrée si caractéristiques des lycanthropes. Et je compris qu’il ne parlait pas du lutin de Cornouailles. La révélation fut comme un coup de poignard. Comment avais-je pût être aussi bête ? « Oh. » Sirius était le genre de personne pouvant s’inquiéter pour quelque chose d’aussi petit qu’une rencontre avec une créature magique facétieuse. Mais, ce soir, il y avait une vraie raison à la crainte que je pouvais percevoir dans son regard. « Non. » J’essayais de me montrer ferme, mais il fallait bien que je me rende à l’évidence : je ne pouvais pas être sûre à cent pour cent de ce que j’avançais. Pas avec des souvenirs aussi diffus, obstrués par la peur. « Je ne crois pas… » Rajoutais-je à mi-voix, en espérant que cela cloras le sujet. La partie rationnelle de mon esprit me criait que j’avais encore mes vêtements, que je n’avais aucun bleu ni aucune contusion visible… l’autre murmurait insidieusement qu’il y avait sûrement des dégâts invisibles, ne serait-ce que sur ma mémoire. « Je ne lui ferai rien, si c’est ce que tu veux. J’étais … j’étais justement venu m’excuser pour tout à l’heure. » « Tout à l’heure ? » C’était vrai, tout à l’heure… je m’étais disputé avec Sirius, pour une raison insignifiante. Sinon, je m’en souviendrai parfaitement, n’est-ce pas ? C’est que cela ne devait pas être si important, au final. « Je suis qu’un con ! mais ça, t’avais déjà remarqué, je pense. » Je sentis un sourire monter sur mes lèvres, légèrement. « Pas con, juste un peu… maladroit. » Et qui, au moins, se rendait compte de ses faiblesses et ne rechignait pas à s’excuser. C’était d’ailleurs la seconde fois qu’il me présentait ses excuses après avoir dépassé les limites. J’espérais sincèrement que cela n’allait pas devenir une habitude, entre nous. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » Le menton reposant entre mes mains, je pris le temps de réfléchir à cette question. De quoi avais-je besoin ? Réellement besoin ? « Tu veux que j’aille chercher Spencer ? Ou que je te reconduise à Poudlard ? Ou tu veux que j’aille te chercher un chocolat à la cannelle ? » « Non, reste ! » J’agrippais son bras un peu plus fort que je ne l’avais souhaité au départ, mais je ne voulais pas qu’il me laisse toute seule. Je voulais juste qu’il reste avec moi, dans cette chambre, loin de la fête. « Désolée, j’ai dû te griffer, non ? » Pour masquer mon trouble de lui avoir potentiellement fait mal, je fis glisser le livre sur le sol vers moi, pour en feuilleter les pages. « De l’Astronomie… » Je montra la couverture à Sirius, en lui souriant, avant de laisser le livre ouvert, reposant sur nos jambes. « Cette carte du ciel est tellement mieux faite que les miennes… Ce n’est pas très étonnant que j’ai abandonné cette matière, je n’aurais jamais atteint un tel niveau. » Parler de tout et de rien, de sujet léger… voilà ce dont j’avais besoin.  

Dimanche 3 mars 2002

« Margrethe ! » Je sursautais, manquant de faire tomber le sac de mon épaule, en entendant mon prénom. Il n’y avait qu’une seule personne qui m’appelait ainsi, avec ce manque d’accent si particulier. « Sirius ?! » Je fis quelques pas pour me rapprocher de lui, étonnamment surprise de le voir ici, à Poudlard. « Tu as un accent étonnant… » Notais-je, avec un petit sourire que j’espérais complice avec le jeune homme. « J’ai commencé à prendre quelques cours ! » Ma bouche s’arrondit sous l’effet de la surprise. Il avait vraiment commencé à prendre des cours pour corriger sa prononciation ? Juste parce que je l’avais taquiné deux ou trois fois avec mon prénom en entier ? C’était… étonnant… Qui aurait pensé qu’il en fallait si peu à Sirius pour le motiver ? « J’espère que tu n’as rien de prévu aujourd’hui, car je t’emmène. » « Pardon ? » Comment cela, il m’emmenait ? Et où, d’abord ? Et pourquoi ne m’avait-il pas prévenu dans une de nos lettres ? « Pas bien loin. » … Mmh, à Prés-au-Lard, peut-être ? « Mais je te conseille de prendre un maillot de bain ! On fait un crochet par ta salle commune ? » Prés-au-Lard était hors de propos, s’il était question de maillot de bain. « Une baignade, en plein mois de mars ? » Oh, je n’avais aucune réticence de mon côté : j’avais de bonnes chances de trouver la baignade agréable, même à cette époque de l’année. Mais je m’interrogeais pour Sirius qui lui, était… anglais. En tout cas, moins habitué que moi à plonger dans des lacs en fin d’hiver ! « Allons, Margrethe, une Poufsouffle dans ta trempe craindrait-elle de sortir de sa routine ? » « Helga Poufsouffle n’a jamais mis en avant le courage chez ses étudiants, que je sache ! » Mais je le suivis quand même sur le chemin des cuisines. J’espérais qu’il ne connaissait pas le lieu exact de notre Salle Commune, mais il s’avançait avec tellement de détermination que je commençais à concevoir de gros doutes. « Je rentre dans la Salle Commune. Je ne serais pas la première à outrepasser les règles en emmenant un étudiant ici. » Je rougis, en me maudissant d’avoir menti sans y prêter attention. J’avais déjà fait entrer quelqu’un, un Gryffondor, chez les Poufsouffle… mais est-ce que le frère de Spencer comptait réellement ? De toute son âme, Lemony aurait voulu faire parti de notre Maison, alors… « Retourne-toi ! » Intimais-je à Sirius, avant de frapper les tonneaux pour ouvrir la porte. Il savait déjà où était l’entrée, je n’allais pas non plus le laisser avoir ce secret-là. Je me glissa dans l’entrée pour rejoindre mon dortoir, où je pris précipitamment un maillot de bain que je passais sous mes vêtements, une serviette et un tube de crème solaire. J’étais un peu essoufflée en retournant auprès du jeune homme, mais j’avais un grand sourire me montant aux lèvres. « Il y a quand même du soleil, en mars… » Je tentais de me justifier, en voyant son regard glisser sur le tube de crème, bien en évidence entre mes mains. « Alors, où m’emmène-tu ? Au Lac ? » C’était ce qui me semblait le plus logique. Il n’y avait pas tant d’endroit que cela, autour du Château, où l’on pourrait se baigner. N’y tenant plus, je lui posa la véritable question qui me taraudait pour l’instant : « Tu es sûr que tu ne vas pas avoir froid ? » Peut-être le prendra-t-il mal mais, après tout, il n’était pas le seul ayant le privilège de s’inquiéter pour l’autre. Je préférai m'en assurer maintenant, puis de découvrir pourquoi et comment il avait commencé à prendre ces fameux cours de danois.
:copyright:️ Justayne

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Writer of the Mind ☼

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 14 février 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais l'année passe et les problèmes de Sirius lui reviennent en pleine face : son loup qu'il n'arrive pas à apprivoiser, sa colère et sa peau qui le contrôlent plus que tout, et son incompréhension face aux autres autour de lui. Sirius atteint un point de rupture. Heureusement, Louve et Maggie vont l'aider à reprendre pied pour la première fois de sa vie.

Never say never
« C’est plutôt moi qui devrais te poser la question. Ce n’est pas moi qu’il a visé, mais toi ! » dit-elle avec ce sourire amusé.

Quand elle était comme ça, Sirius aimait voir ses sourcils se froncer et ses lèvres s’étiraient dans un sourire espiègle. Il essayait de deviner quelle fille elle devait être plus jeune … Est-ce qu’il l’aurait adoré autant que maintenant ? Est-ce qu’elle l’aurait regardé ? Les filles ne s’étaient jamais bien attardées sur lui.

« Oui … » dit-il en se faisant craquer un doigt, nerveux.

Comment lui signifier que ce n’était pas de la petite créature volante dont il parlait mais de son agresseur ? Mais il n’eut rien à faire. Maggie comprit d’elle-même.

« Oh. »

Sirius déglutit. Il s’en voulait déjà de lui avoir fait perdre son sourire auquel il tenait tant depuis qu’il l’avait rencontré.

« Non. Je ne crois pas… »

Elle était sans doute encore en état de choc. Ses souvenirs étaient confus. Les battements de cœur de Sirius s’accélérèrent en imaginant Maggie se réveiller plusieurs jours plus tard, en proie à un cauchemar ressemblant étrangement à ce qu’elle avait vécu dans cette salle de bain avec Goyle. S’il fermait les yeux, il savait qu’il verrait parfaitement son poing s’abattre sur la mâchoire de Dan, mais cela ne résoudrait jamais ce que ressentirait Maggie. Et avec ce qu’il s’était produit déjà tout à l’heure avec Antwan, il n’était guère assuré que c’était ce qu’elle attendait de lui.

« Je ne lui ferai rien, si c’est ce que tu veux. J’étais … j’étais justement venu m’excuser pour tout à l’heure. »
« Tout à l’heure ? » s’étonna-t-elle.

Sirius se mordit la lèvre et déglutit, son regard se perdant sur les livres au sol que le lutin avait jetés auparavant.

« Je suis qu’un con ! mais ça, t’avais déjà remarqué, je pense. » dit-il avec un sourire d’excuse.
« Pas con, juste un peu… maladroit. »

Comment faisait-elle ? Elle ne le blâmait que rarement pour ses erreurs. Sur le coup, sa colère était légitime. Mais là, avec le recul, elle était toujours encline à accepter ses excuses et … à le comprendre. Elle ne lui jetait pas la pierre immédiatement. Elle était patiente. Compréhensive. Avait-il déjà rencontré une âme aussi parfaite qu’elle ?

« Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » continua-t-il, triturant ses doigts entre eux, mal à l’aise sur la manière d’agir avec elle.

Il avait peur qu’à un moment elle ne soit plus capable de lui pardonner ses maladresses – comme elle les appelait – et qu’elle fasse comme les autres, qu’elle se détourne de lui. Pourrait-il le supporter ? Il ne la connaissait que depuis une quinzaine de jours après tout … Qu’est-ce que cela représentait ?

« Tu veux que j’aille chercher Spencer ? Ou que je te reconduise à Poudlard ? Ou tu veux que j’aille te chercher un chocolat à la cannelle ? »
« Non, reste ! » s’écria-t-elle en venant agripper son bras. « Désolée, j’ai dû te griffer, non ? »

Il avait instantanément rivé son regard sur les mains de Maggie. Qu’importe qu’elle l’ait griffé ! La manière dont elle s’accrochait à lui commençait à le rendre fou. Il aurait voulu la garder pour toujours entre ses bras. Comme il ne répondait pas, elle se détourna de lui et attrapa un des livres au sol.

« De l’Astronomie… » souffla-t-elle en commençant à feuilleter les pages.

Assise sur le lit, elle montra la couverture à Sirius avec un sourire si enfantin que Sirius se sentait craquer. Il se laissa tomber à son tour sur le lit, regardant bien plus Maggie que les pages qu’elle lui montrait, fascinée.

« Cette carte du ciel est tellement mieux faite que les miennes… Ce n’est pas très étonnant que j’ai abandonné cette matière, je n’aurais jamais atteint un tel niveau. »

Il sourit, d’un sourire qu’il avait rarement eu ces dernières années. Attendri.

« J’ai du mal à imaginer que tu puisses ne pas être doué dans un domaine. » souffla-t-il. « Tu as l’air d’avoir des facilités de compréhension dans chaque chose que tu entreprends. »

Maggie releva la tête et il sentit son visage s’incliner légèrement pour suivre les mouvements de la jeune femme. Tout son corps semblait se calquer sur le sien. Que lui arrivait-il ? Il n’avait jamais ressenti ça auparavant ? Bien sûr, il avait eu des crush de jeunesse, des filles qu’il avait regardées sans qu’elles ne le remarquent même pas. Jamais il n’avait fait le premier pas, et jamais il n’avait souhaité s’engager dans une relation. Or, dans cette chambre, avec Maggie, il sentait tout ce qu’il avait acté être remis en question.

« Si ça peut te rassurer, je n’étais pas non plus très doué en Astronomie. »

Il esquissa un sourire dans sa direction.

« J’ai eu un Acceptable à mes BUSE, seulement parce que j’avais su repérer chacune des constellations. Mais pour dessiner ou m’étendre sur le sujet, j’étais beaucoup moins malin. »

Il haussa les épaules, se replongeant lors de l’été 1999 quand il avait reçu ses résultats de fin de 5ème année. C’était une époque bien lointaine aurait-on dit !

« J’ai su beaucoup mieux me débrouiller en potions, botanique ou étude des runes. »

Il tourna la tête vers la jeune femme.

« Et toi ? » dit-il en étendant les bras en arrière, détendu. « Je parie que tu connais par cœur toutes les dates en histoire de la magie, et que la métamorphose n’a aucun secret pour toi. »

En faites, il l’ignorait totalement. Mais la provoquer, la pousser à parler, à le contredire ou à admettre qu’il avait raison, l’aiderait à penser à d’autres choses. En faites, ils étaient plutôt bien là, tous les deux, à débattre de leurs résultats scolaires et de leurs matières préférées. Sirius se plaisait de toute manière à écouter Maggie parler. Rien de ce qu’elle aurait pu dire ne l’aurait ennuyé de toute manière.

Deux petits coups résonnèrent contre la porte, interrompant leur conversation. Spencer se tenait dans l’encadrement de la porte. Sirius n’arrivait pas à déterminer le regard qu’elle leur adressait alors qu’ils étaient assis dans cette chambre, isolés du reste de la fête, des livres éparpillés à leurs pieds, un lutin de Cornouailles flottant toujours en l’air, immobilisé, assis Maggie et lui sur le lit à discuter et sourire. Pourtant, l’état de Maggie était assez inquiétant quand on y regardait bien : sa robe était à moitié déchirée, ses yeux étaient encore rouges d’avoir pleuré, et les traces de maquillages que Sirius avait tenté d’effacer se voyaient encore pour certaines.

Tout ceci parut faire effet sur Spencer qui se précipita, alertée, aux pieds de Maggie.

« Par Merlin, mais qu'est-ce ce qu'il s'est passé ? » s’écria-t-elle.
« Elle … » commença Sirius mais Spencer n’en avait pas terminé.
« Qui a essayé de t'agresser ? Qui est le malade qui a fait ça ? Il faut porter plainte ! Tu es blessée quelque part ? Tu as besoin que je t'emmène voir mon père ? »

Elle se tourna vers Sirius qui s’était redressé, ne sachant à quel moment il pouvait interrompre Spencer dans le flot de paroles qu’elle déversait.

« Sirius, tu as pu voir quelque chose ? Tu as vu qui l'a attaquée ? »

Maggie essayait elle aussi de parler, mais c’était peine perdue.

« Maggie, tu as besoin de quelque chose ? Oh par Merlin, mais pourquoi il faut que ça arrive ... Oh ! Est-ce que... Est-ce que tu as besoin que j'aille te chercher.... Tu sais, pour pas qu'il t'arrive la même chose qu'à ma mère ... Je suis cool, mais pas à ce point ... »
« Spencer. » l’interrompit Sirius d’une voix cassante.

Cela fonctionna. Elle tourna la tête dans sa direction. Quoi ? Elle allait l’engueuler de ne pas se préoccuper de Maggie ? Merlin, cette fille était une véritable tornade.

« Elle … »
« Elle ? » répéta Spencer, dont l’inquiétude transperçait dans sa voix.

Merde, il perdait vraiment ses mots là ? Il ne savait comment parler de tout ça sans blesser Maggie ni déclencher de mauvais souvenirs ? Mais il refusait de quitter la pièce et de la laisser seule, même pour expliquer la situation à Spencer. D’ailleurs, les derniers mots de celle-ci l’avaient intrigué. Qu’avait-elle voulu dire par ce qui était arrivé à sa mère ?

« Ça va aller pour Maggie. » reprit-il, son regard naviguant derrière Spencer, nerveux. « Elle … un connard s’en est pris à elle. Elle t’expliquera quand elle s’en sentira prête. Mais a priori, ça devrait aller. Il n’a … rien eu le … temps … »

Il déglutit avant de river son regard sur Maggie. Il voulait la reprendre dans ses bras et l’emmener au loin. Il voulait la protéger de tout. Jamais il n’avait eu un tel désir de protection. Jamais depuis Shanna. Spencer poussa un soupir de soulagement, comme si Sirius avait par ses mots chassé la pire crainte de la jeune femme. En osant la regarder, il la vit chasser une larme. Elle était … vraiment inquiète. Certes, il n’appréciait guère son tempérament, mais à cet instant, sa façon d’agir l’intriguait. Que s’était-il passé dans sa vie pour manifester une telle peur ?

« Tu … devrais la ramener au château. » ajouta-t-il.

Elle hocha la tête.

« Oui, d'accord... Enfin, si tu es d'accord Maggie... Je comprendrai si tu veux rester avec Sirius, si tu veux que ce soit lui qui te ramène... Qu'est-ce que tu veux ? »

Oui, Maggie en premier. Sirius regarda Maggie à son tour. Spencer et lui étaient tous deux debout, comme deux parents avec leur fille assise sur le lit. Il se recula instinctivement et eut un sourire d’excuse.

« Je comprendrais aussi si tu veux être avec ton amie. » ajouta-t-il.

Après tout, pourquoi voudrait-elle rentrer avec lui alors qu’ils ne se connaissaient pas davantage ? Il n’avait fait que lui tenir compagnie avant qu’un proche ne vienne. Et c’était ce qui était arrivé. Spencer était là. Lui n’avait qu’à partir.

« Je t’enverrai quand même un hibou pour savoir comment tu vas, si tu veux bien ? »

Il ne voulait pas croiser le regard de Spencer. Il était déjà assez intimidé de demander à une fille si elle voulait bien qu’il lui écrive, inutile d’en rajouter avec un regard de sa meilleure amie qui finirait de le déstabiliser.

Cependant, à la plus grande surprise de Sirius, Maggie avoua se sentir plus à l’aise à l’idée de rentrer avec eux deux. Il essayera d’ignorer le saut périlleux qu’avait exécuté son cœur dans sa poitrine à cet instant et de se concentrer sur Spencer qui s’était approchée de Maggie pour être près d’elle alors qu’elle se levait. Ses jambes flageolaient encore, comme toujours sous le choc.

« Je vais nous faire transplaner. » annonça Sirius.

Hors de question qu’ils empruntent le dangereux Magicobus ou un transport aussi peu sûr que les balais. Spencer passa un bras sous celui de Maggie, naturellement, alors qu’elles tendaient toutes deux leurs mains liées vers Sirius. Celui-ci les prit et ils disparurent dans un tourbillon. Soudain, les bruits de la fête avaient disparu et ils réapparurent à Pré-au-Lard. La nuit était évidemment tombée depuis longtemps et le froid avait commencé à givrer les pavés du village. Ne posant même pas la question, Sirius emboîta le pas aux filles, prêt à les raccompagner jusqu’aux grilles du château.

De temps en temps, il se retournait vers Maggie, accrochée au bras de Spencer. Sirius aurait aimé prendre place de l’autre côté d’elle, de la tenir serrée contre lui, de la porter s’il le fallait. Mais avec Spencer à côté, il n’osait pas. Il restait tout de même aux aguets, sa baguette sortie, au cas où une Acromentule se serait égarée ou un sorcier malveillant se trouverait sur leur chemin. Mais ils arrivèrent sans plus d’encombre jusqu’aux grilles du château. Sirius leva les yeux pour observer le domaine le surplomber, repensant lui-même à ses années passées entre ces murs.

« Ça ira … pour vous deux ? » demanda-t-il.

Il regardait autant Maggie que Spencer. Cette dernière semblait presque aussi ébranlée que son amie. Mais son regard se posa une nouvelle fois sur Maggie et leurs yeux se croisèrent. Il s’approcha alors d’elle, maladroit. Son cœur battait de plus en plus fort alors qu’il s’approchait. Il déposa ses lèvres sur son front, un geste qu’il avait initié de nombreuses fois pour sa sœur pour lui témoigner sa protection. Mais jamais il n’avait ressenti ce qu’il ressentait à cet instant lorsque ses lèvres entrèrent en contact avec sa peau froide. Il lui fallut un gros effort pour se détacher d’elle et la laisser repartir avec Spencer derrière les grilles métalliques de Poudlard.

Dimanche 3 mars 2002

« Helga Poufsouffle n’a jamais mis en avant le courage chez ses étudiants, que je sache ! » répliqua-t-elle.

Il sourit de plus belle, heureux de la voir répondre avec tant de tact à ses provocations. Elle semblait aller bien. C’était déjà ce qu’elle lui avait assuré dans ses lettres mais il avait besoin de la voir pour en être tout à fait certain.

« Je rentre dans la Salle Commune. Je ne serais pas la première à outrepasser les règles en emmenant un étudiant ici. »

Il ricana alors qu’ils arrivaient devant des tonneaux.

« Retourne-toi ! » ordonna-t-elle alors qu’il souriait toujours.

Il se retourna toutefois. Il avait raccompagné à plusieurs reprises sa sœur jusqu’ici mais elle non plus ne lui laissait jamais voir le mot de passe pour entrer à l’intérieur. Après tout, elle devait être quasi-sure qu’il n’aurait pas hésité à entrer à l’intérieur aussi souvent que nécessaire pour savoir si elle allait bien.

Maggie avança et Sirius comprit qu’il pouvait la suivre à son tour. Il regarda pour la première fois la vaste salle commune des Poufsouffle. C’était … très jaune. Mais aussi très lumineux. Diverses plantes étaient accrochées et le botaniste qu’il était en reconnut la majorité. De nombreux livres étaient aussi posés sur des étagères parmi d’autres babioles en tous genres. Au centre de la salle commune, une vaste table avait été posée avec diverses sucreries.

Maggie le distança pour emprunter un escalier qui devait monter aux dortoirs. Les mains dans les poches, il l’attendit, se demandait si Shanna n’était pas dans le coin. Il ne voyait pas non plus Victoria Prewett.

Alors que Sirius s’amusait à faire tourner un globe terrestre, Maggie ne tarda pas à revenir. Elle avait un petit sac dans lequel il la vit glisser sa serviette et un tube de crème solaire.

« Tu crois que ce sera nécessaire ? » se moqua-t-il.
« Il y a quand même du soleil, en mars… » répliqua-t-elle, un grand sourire fendant son visage en deux.

Qu’elle était belle lorsqu’elle souriait ainsi !

« Alors, où m’emmène-tu ? Au Lac ? »
« Que tu es curieuse ! C’est une surprise ! »
« Tu es sûr que tu ne vas pas avoir froid ? »

Il rit cette fois-ci plus sincèrement, faisant tourner les têtes de quelques Poufsouffle, surement surpris d’entendre pour la première fois le rire de Sirius Green.

« Tu as déjà touché ma peau ? » demanda-t-il.

Et puis, sans lui laisser le temps de balbutier une réponse, il glissa sa main dans la sienne. Sa paume était naturellement chaude.

« Je suis … »

Il poussa un soupir. Oh bordel, il allait vraiment affirmer ce qu’il était ? Là ? Devant Maggie ? La plupart des personnes fuyait devant ce qu’il était. En Angleterre, avoir du sang de créature était assez mal perçu. Mais après tout, Maggie n’était pas une véritable sorcière britannique … Et puis, il ne voulait pas lui mentir, surtout maintenant qu’il commençait tout juste à être en accord avec sa véritable nature.

« J’ai du sang de loup-garou. » dit-il d’une voix sans émotion. « C’est pour ça que je ne crains pas le froid. »

Il eut un sourire timide, comme s’il avouait un véritable pêché. Mais la réaction de Maggie face à cette nouvelle le rassura instantanément. Il ne savait même plus pourquoi il avait douté de ce qu’elle dirait ou ferait.

« Est-ce que nous y allons ? » demanda-t-il en exerçant une petite pression sur la main qu’il tenait toujours de Maggie.

Mais à ce même moment, une voix perchée les interrompit.

« SIRI ! C'est toi ? »

Sirius leva les yeux vers l’étage où une tornade brune courrait vers lui. Elle sauta aussitôt dans ses bras et Sirius dût lâcher Maggie pour accueillir Shanna dans ses bras. Il respira son parfum, celui de la maison. Deux jours plus tôt, il lui avait écrit un hibou pour la rassurer après l’attentat. Mais il avait aussi promis de passer la voir ce week-end.

« Tu vas bien ? Tu n'es pas blessé pas vrai ? Tu n'as pas dit ça pour me faire plaisir ? »

Ils restèrent quelques instants serrés l’un contre l’autre, comme s’ils rechargeaient leurs batteries, avant de se reculer légèrement. Sirius la tenait toujours entre ses bras mais il pouvait désormais voir son visage.

« Je vais bien. » souffla-t-il. « Je vais bien. »

Il vint embrasser son front et sa joue. Shanna était certainement bien la seule personne avec qui il s’autorisait de telles démonstrations d’affection. Surtout après un événement tel qu’il avait vécu. Il était rassuré que sa sœur ait été en sécurité à Poudlard. Mais le chaos avait déjà régné dans ce château. Et avec la montée des Blue Dragons, qui disait que ce ne serait pas bientôt le chaos à nouveau dans tout le Royaume-Uni ?

« J'ai eu trop peur ! » souffla-t-elle, tentant tant bien que mal de refouler ses larmes. « Mais tu vas vraiment bien... »
« Je vais vraiment bien. » confirma-t-il en caressant sa joue.

Son visage suivit la courbure de sa main, comme un chiot se délectant de la caresse. Il comprenait son inquiétude même s’il n’aimait pas qu’elle se soucie autant de lui, que lui d’elle.

« J’ai vu les parents. » ajouta-t-il. « Ils sont venus me voir aussitôt vendredi avant de retourner sur le terrain. Mais le danger est passé à présent. »

Pour le moment …

« Ils devaient être terriblement inquiets eux aussi. C'est bien que tu ais pu les voir. »

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Il hocha la tête alors qu’elle tournait un regard surpris vers Maggie, comme s’apercevant que maintenant qu’elle les observait depuis le début.

« Oh euh... Salut Maggie. »

Elle semblait nerveuse, comme si elle ne s’attendait pas à voir Sirius accompagner. A moins que ce n’était autre chose ?

« Tu avais peut-être des choses à faire Siri ? »

Elle s’écarta légèrement de lui, comme si elle l’encourageait à ne pas interrompre ses plans pour elle.  

« Maintenant que je suis sûre que tu vas bien... »
« On … je voulais emmener Maggie se promener. » dit-il.

Il espérait que Shanna ne poserait pas trop de questions. Il n’était pas prêt à subir un interrogatoire. Mais Shanna avait l’habitude de le voir avec des filles. Sirius avait très peu d’amis garçons, en dehors des jumeaux McGregor. Aussi, Shanna devait considérer qu’il s’agissait simplement d’une amie de plus, bien que cela ne lui aurait pas échappé qu’ils ne se fréquentaient pas les autres années à Poudlard.

« Et oui, je vais bien. » confirma-t-il avec un sourire.

Après avoir jeté un nouveau regard intrigué à Maggie, Shanna tourna une nouvelle fois la tête vers Sirius.

« D'accord pas de problème ! Je suis rassurée de t'avoir vu en pleine forme. » dit-elle avec un grand sourire.
« Tu m’envoies un hibou plus tard ? »
« Ok pour le hibou, et je veux une vraie réponse pas une d'une ligne du genre je vais bien hein ! »

Elle lui tira la langue, se moquant allègrement de lui. Il leva les yeux au ciel, plus pour la forme que par véritable ennui. Puis, il l’attira à nouveau vers lui pour embrasser son front. C’était comme si son loup, actif durant l’attentat, réclamer d’être récompensé pour avoir aidé Sirius à se sortir de là. Il réclamait de la tendresse, du contact, un esprit de meute. Sirius n’était guère à l’aise avec le toucher et l’évitait même la plupart du temps. Mais il devait bien avouer que depuis qu’il avait commencé ses séances avec Louve, les choses avaient changé petit à petit …

« Profitez bien de la promenade ! » chantonna gaiment Shanna après l’avoir embrassé une dernière fois sur la joue.

Elle salua Maggie d’un signe de tête avant de retourner à l’étage, sans doute pour de nouveaux 400 coups avec sa meilleure amie. Sirius se tourna alors Maggie et lui fit signe de le suivre.

Ils gardèrent un moment le silence alors qu’ils quittaient la salle commune des Poufsouffle et traversaient les couloirs de Poudlard. Là où Sirius voulait emmener Maggie était bien en dehors du château, il avait donc besoin de se rendre près de Pré-au-Lard pour transplaner comme il le souhaiterait.

Il tourna la tête vers elle quand elle reprit la parole, l’interrogeant sur sa sœur. Il se sentit rougir, mais pourtant, il n’était pas mal à l’aise. Devant n’importe qui d’autre, il l’aurait sûrement été. Mais devant Maggie, il ne ressentait aucune gêne.

« C’est ma sœur. Elle compte … beaucoup pour moi. » confia-t-il.

Il glissa un regard vers la jeune femme. Il aimait qu’elle l’étudie et il aimait la regarder froncer légèrement les sourcils pour comprendre.

« Malgré le fait que j’ai toujours mis un point d’honneur à veiller sur elle, j’ai l’impression qu’elle s’est donnée pour mission le contraire. » continua-t-il. « Je veux dire … j’ai toujours ressenti comme une évidence de veiller sur elle. C’est ma petite sœur. Le contraire me met mal à l’aise. »

Il repensait à Louve qui lui avait confié que sa sœur avait fait appel à elle pour l’aider à gérer sa difficulté à accepter sa véritable nature. Ou bien quand il s’était retrouvé dans le QG des Pendragon et qu’elle était venue à sa rescousse. Il détestait qu’elle se préoccupe autant de lui ! Il ne voulait pas lui causer du malheur.

« Tu m’as dit que tu étais fille unique. » reprit-il. « Mais si j’ai bien compris, Spencer est un peu comme une sœur pour toi, non ? La façon dont vous prenez soin l’une de l’autre me fait penser à ça. »

Il hésitait à lui demander comment elle allait. Après la soirée désastreuse chez les Lloyd, il l’avait senti aussi perturbée que Maggie après son agression.

Le chemin jusqu’à Pré-au-Lard n’était pas désagréable. Ils croisèrent quelques élèves qui allaient dans un sens ou dans un autre. Sirius croisa même le professeur Slughorn qui lui demanda comment ses cours se passaient à l’UMS. Il regrettait qu’il n’ait pas poursuivi dans la protection magique avec son talent pour les potions. Sirius se retint de grincer des dents et enfonça ses mains dans ses poches avant d’hocher simplement la tête.

« Je crois qu’on doit pouvoir transplaner ici. » annonça Sirius alors que le professeur Slughorn avait pris congé d’eux et qu’ils approchaient de l’entrée du village. « Tu me fais confiance ? »

Un sourire joueur reprit place sur son visage alors qu’il tendait la main vers Maggie.

« Ferme les yeux. » souffla-t-il en se rapprochant d’elle.

Il passa un bras de sécurité autour de sa taille avant qu’un tourbillon ne les emmène. Ils réapparurent sur les berges d’un lac. Le Loch Lomond, situé à une centaine de kilomètres au sud de Poudlard. Il se tourna vers Maggie qui n’avait pas réouvert les yeux. Il sourit, une nouvelle fois attendri. Il avait envie de venir embrasser son nez légèrement retroussé et de murmurer près de son oreille. Mais ce serait surement trop.

« Tu peux ouvrir les yeux. » dit-il.

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Il se décala pour la laisser observer son environnement. L’herbe était encore timide, l’hiver étant encore bien présent. Mais l’eau était si claire qu’elle invitait incontestablement à s’y baigner. Plus loin, sur la berge, il y avait un hôtel avec divers bateaux. Mais le lieu était bien trop touristique pour ce qu’il voulait offrir à Maggie : un moment de paix et de tranquillité. Un moment rien qu’à eux.

« Le Loch Lomond. » répondit-il à Maggie. « J’y suis venue quelques fois avec mes parents et Shanna. Après l’attentat, je ne pensais qu’à revenir à cet endroit. »

Son regard croisa celui de Maggie et il prit une lourde inspiration. Il ne voulait partager cet endroit avec personne d’autre qu’elle.

« Prête à te baigner ? »

Il eut un rictus amusé alors qu’il retirait aussitôt sa veste en cuir et son tee-shirt noir. Loin d’être pudique, il s’empressa de défaire le bouton de son pantalon et de le faire glisser sur ses jambes. Ses chaussures aussi disparurent et il commença à pénétrer à l’intérieur de l’eau. Elle ne devait pas être à plus de 10°C c’était certain. Maggie allait peut-être avoir froid. Mais il était prêt à partager la chaleur de son corps pour l’aider à faire quelques brasses. Alors que l’eau lui arrivait à la taille désormais, il se retourna vers la Poufsouffle.

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« Alors, tu viens ?! »

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Mer 17 Juil - 23:34, édité 1 fois

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Sirius Green

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Never say neverJeudi 14 février 2002Ce qui s’était passé dans la salle de bain m’était complètement sortie de l’esprit, sur le moment. C’était comme si ma mémoire avait dissociée pour ne plus m’en rappeler… Une manière de protéger mon esprit, mais qui avait l’air d’inquiéter Sirius, semblait-il. Ne serait-ce que parce que je ne répondais pas clairement à son interrogation. Il enchaînait les questions et les demandes, sans me laisser le temps de répondre. Ou même de réfléchir posément ! C’était peut-être pour cela que je l’avais retenu – et surtout, griffé. Mais je ne voulais pas le voir partir. Rester toute seule… rien que d’y penser, j’en avais des frissons dans le dos. Pour me détourner de cette sensation on ne peut plus désagréable, je pris une des livres sur le sol pour le feuilleter. De l’Astronomie… c’était bien ma veine ! Je n’avais jamais été douée en la matière, comme je partageais avec Sirius en souriant. « J’ai du mal à imaginer que tu puisses ne pas être doué dans un domaine. » Je ne pût m’empêcher de froncer les sourcils. Ce n’était pas que je n’aimais pas recevoir un compliment de temps en temps, mais… « Comment est-ce que tu es arrivé à cette conclusion ? Tu n’as jamais été dans ma classe. » « Tu as l’air d’avoir des facilités de compréhension dans chaque chose que tu entreprends. » Je regarda Sirius, un instant, en essayant de savoir quoi lui répondre. « Facilités de compréhension… pour ce qui touche à l’esprit, sans doute. Mais cela ne veut pas dire que c’est pareil pour tout les autres domaines. » S’il me voyait en train de tenter de me déplacer sur des hauteurs, il est sûr que le jeune homme réviserait bien vite son jugement !

« Si ça peut te rassurer, je n’étais pas non plus très doué en Astronomie. » Je répondis avec une joie franche à son sourire. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que cela nous faisait plus ou moins un point commun. « J’ai eu un Acceptable à mes BUSE, seulement parce que j’avais su repérer chacune des constellations. Mais pour dessiner ou m’étendre sur le sujet, j’étais beaucoup moins malin. » « On ne peut pas avoir toutes les qualités du monde ! » Je riais, mais pas vraiment à ses dépends. Je le pensais réellement, néanmoins : nous avions tous nos forces et nos faiblesses, sur le plan académique… et sur les autres ! « J’ai su beaucoup mieux me débrouiller en potions, botanique ou étude des runes. » Je hochais la tête, en essayant d’imaginer un Sirius un peu plus jeune, penché sur un exercice de version de Runes. Je n’aurais jamais parié que cette matière l’aurait attirée. « Et toi ? » « Tu me sembles déjà avoir un avis sur la question. » Est-ce qu’il pensait réellement que j’étais du genre à avoir des Optimal partout ? « Je parie que tu connais par cœur toutes les dates en histoire de la magie, et que la métamorphose n’a aucun secret pour toi. » « Tu as plus ou moins tapé dans le mille. » Dû-je reconnaître, un peu à contre coeur. « Ce sont trois matières où je suis douée mais… pour être honnête, je le suis bien plus en botanique, en potions et en allemand. J’ai eu un Optimal dans chacune d’entre elles. » Je ne résistais pas à l’envie de me vanter un peu. L’euphorie d’avoir eu de bons résultats à mes BUSES n’était pas si loin que cela dans ma mémoire. En tout cas, elle était bien plus proche que le stress potentiel que j’allais ressentir en passant mes ASPIC l’année prochaine. « Pour être honnête, j’aime surtout les matières avec les langues… Langues anciennes, allemand. L’Étude des Moldus, aussi, car il faut rendre de longs parchemins de dissertations sur tout un tas de sujets intéressant. Je suppose qu’étudier tout un nouveau monde rejoint un peu la psychologie, d’ailleurs… » Je fronçais les sourcils, me parlant plus à moi-même qu’à Sirius, je devais bien l’admettre. Je ne m’étais encore jamais posé la question de savoir pourquoi telle ou telle matière m’attirait spécifiquement. « Mais si je devais en choisir une, je crois que ma préférence va clairement à l’Arithmancie. La magie des nombres et des chiffres… je ne sais pas pourquoi, mais appliquer des règles mathématiques pour prédire l’avenir, je trouve cela fascinant. » J’allais demander à Sirius s’il en avait fait, ou si il n’avait jamais testé, mais je fus interrompus par deux coups contre la porte avant même de pouvoir ouvrir la bouche.

Spencer se tenait dans l’encadrement de la porte, bouche bée. Par notre soudaine réconciliation, sans doute ? « Par Merlin, mais qu'est-ce ce qu'il s'est passé ? » « Elle … » « Qui a essayé de t'agresser ? Qui est le malade qui a fait ça ? Il faut porter plainte ! Tu es blessée quelque part ? Tu as besoin que je t'emmène voir mon père ? » Les cris de Spencer m’agressaient les oreilles. « Sirius, tu as pu voir quelque chose ? Tu as vu qui l'a attaquée ? » « Spence… » « Maggie, tu as besoin de quelque chose ? Oh par Merlin, mais pourquoi il faut que ça arrive ... Oh ! Est-ce que... Est-ce que tu as besoin que j'aille te chercher.... Tu sais, pour pas qu'il t'arrive la même chose qu'à ma mère ... Je suis cool, mais pas à ce point ... » Je grimaça en entendant ma meilleure amie parler de sa mère. J’étais bien loin d’avoir subit la même chose. « Spencer. Elle … » « Elle ? » Elle, elle quoi ? Pourquoi est-ce que Spence arrivait mieux à écouter Sirius que moi-même ? J’aurai aimé, pour une fois, avoir la même autorité dans ma voix que lui. « Ça va aller pour Maggie. Elle … un connard s’en est pris à elle. Elle t’expliquera quand elle s’en sentira prête. Mais a priori, ça devrait aller. Il n’a … rien eu le … temps … » Je pinçais les lèvres et pris mon mal en patience en essayant de me raisonner. Ils parlaient entre eux, mais ce n’était pas par une volonté de m’éclipser de ma propre vie. Ils étaient tout simplement inquiets, et je ne pouvais pas leur en vouloir pour cela. Mais cela ne rendait pas l’expérience moins désagréable, malheureusement. « Tu … devrais la ramener au château. » « Oui, d'accord... Enfin, si tu es d'accord Maggie... Je comprendrai si tu veux rester avec Sirius, si tu veux que ce soit lui qui te ramène... Qu'est-ce que tu veux ? » Et voilà, ils se rappelaient enfin de mon existence. J’en aurai presque eu envie de rire. « Je comprendrais aussi si tu veux être avec ton amie. Je t’enverrai quand même un hibou pour savoir comment tu vas, si tu veux bien ? » « Je préfère que vous veniez tout les deux. » Je finis par avouer, les yeux baissés, avant de regarder Sirius. « Mais je ne dis pas non pour recevoir ton hibou, tu sais ? » Une sourire franc commençait à poindre sur mes lèvres. « Je vais nous faire transplaner. » Je hocha la tête, me préparant mentalement au voyage. Ce n’était jamais agréable de se faire transplaner, mais j’avais décidé de faire confiance à Sirius. Après ce soir, je ne vois pas pourquoi je ne le lui aurait pas accordé.

Nous atterrîmes en douceur sur les rues pavées de Pré-au-Lard, sur lesquelles la nuit était déjà tombée. Pas un bruit ne transperçait l’obscurité, à part ceux de nos pas et de nos souffles, mais cela n’était pas pour me déplaire. Accroché au bras de Spence pour nous empêcher, autant l’une que l’autre, de glisser sur les pavés givrés, je n’avais pas la tête à discuter. Aucun de nous trois ne semblait l’avoir, d’ailleurs. « Ça ira … pour vous deux ? » Je me détourna des grilles du château pour regarder Sirius, la baguette levée devant son visage. « Oui, ne t’inquiètes pas. » J’avais dit à Sirius que j’étais douée pour tout ce qui touchait à l’esprit. Pourtant, il me fallut une demi-seconde de trop pour comprendre ce qui allait se passer lorsque nos regards se croisèrent. Ce ne fut que quand ses lèvres effleurèrent mon front que je pris vraiment conscience de la situation. Et… Des battements de coeur assourdissant. Sans rien dire, un peu confuse, je fis un pas en arrière avant de me retourner. Est-ce que le jeune homme avait vu le rouge me monter aux joues, avait-il conscience d’à quel point son geste me touchait ? Je commença à marcher en direction du château, entraîné par ma meilleure amie, avant de céder à une envie soudaine : « N’oublie pas, j’attends ton hibou Sirius ! » Je me retourna pour lui offrir un sourire, un signe de la main, avant de rejoindre la chaleur réconfortante de Poudlard.

Dimanche 3 mars 2002

Même si Sirius semblait trouver le fait que je montre une certaine autorité quant au respect des règles, au moins s’y plia-t-il de plus ou bonne grâce. Tant mieux : je ne savais pas ce que j’aurai pû faire pour l’y obliger, dans le cas contraire. Mais, malgré notre léger désaccord sur le fait d’emporter de la crème solaire ou non – il valait être paré à toutes éventualités, n’est-ce pas ?  - je me sentais impatience de savoir où il allait m’emmener. Pas le Lac, donc… Mais Sirius allait-il réellement supporter un plongeon dans l’eau au mois de mars ? Pour moi, les températures étaient agréables pour un début de printemps, mais je savais que ce n’était pas le même ressenti pour tout le monde. « Tu as déjà touché ma peau ? » Je clignais des paupières, sans être vraiment sûre d’avoir compris le sens de la phrase de Sirius. Mais avant même que je ne puisse faire sens de tout cela, le jeune homme me prit la main. Sa peau était étonnamment chaude, et même s’il y avait un aspect anormal à cela, ce n’était pas de la chaleur fiévreuse. C’était autre chose. « Je suis … » Je levais un regard plein d’interrogation vers Sirius. « J’ai du sang de loup-garou. C’est pour ça que je ne crains pas le froid. » « Oh ! » Et moi qui pensait qu’il s’était jeté un sort ou qu’il avait bût une potion pour réchauffer le sang courant dans ses veines… Il faut bien avouer qu’au vu de l’air dramatique qu’il arborait, j’avais été prompte à penser tout d’abord au pire. « Voilà qui explique tout ! »

« Est-ce que nous y allons ? » Je lui répondis d’un sourire, trop heureuse d’avoir enfin le fin mot de cette histoire sans avoir à trop attendre. « SIRI ! C'est toi ? » Je sursautais en entendant la voix de Shanna Green – qui ne la connaissait pas, dans notre Maison ? Elle formait un duo inséparable avec Victoria Prewett. La jeune fille se jeta dans les bras de son frère, et je me rendis compte que je n’avais absolument pas extrapolé l’image que j’avais de lui : très proche de sa famille, protecteur et il semblait réellement heureux de retrouver sa petite sœur. Étant fille unique – et ayant presque une dizaine d’année de moins de Joachim – j’avais l’habitude d’être seule. Être séparé d’un membre de ma fratrie à cause de l’internat de Poudlard était quelque chose d’inconnu pour moi. Mais en voyant les retrouvailles de Sirius et de sa petite sœur, je pouvais commencer à comprendre… « Tu vas bien ? Tu n'es pas blessé pas vrai ? Tu n'as pas dit ça pour me faire plaisir ? » « Je vais bien.  Je vais bien. » Je me mis un peu à l’écart, pour leur laisser le temps et l’espace qu’ils leur étaient nécessaire. Je n’avais pas du tout envie de m’imposer dans leurs retrouvailles ! Et même si je ne faisais rien pour écouter leurs échanges, je ne pouvais m’empêcher d’en capter les mots. J’essayais de me distancer de tout cela, lorsque j’entendis Shanna m’adresser la parole : « Oh euh... Salut Maggie. » « Salut Shanna. » Je répondis à la jeune fille en lui adressant un franc sourire. Je voyais bien à son regard qu’elle venait à peine de notifier ma présence. « Tu avais peut-être des choses à faire Siri ? » Je sentais le sous-entendu poindre dans la voix de la sœur de Sirius, mais y parvenait-il de son côté ? Il semblait un peu mal à l’aise à l’idée de partager nos plans pour la journée à sa petite sœur, mais peut-être était-ce juste moi qui le ressentais ainsi ? « Ok pour le hibou, et je veux une vraie réponse pas une d'une ligne du genre je vais bien hein ! » Je pouffais de rire en regardant la jeune fille tirer la langue à Sirius, qui de son côté semblait plus être amusé par le geste qu’autre chose. Après tout, il venait tout de même de la prendre dans ses bras pour déposer un baiser sur son front ! Comme… comme ce qu’il avait fait pour moi, d’ailleurs, il y avait quelque temps. Je me promis intérieurement de réfléchir un peu plus à cet aspect de notre relation quand je serai seule. « Profitez bien de la promenade ! » Je fis un petit signe de la main à la jeune fille alors qu’elle rejoignait l’étage, avant de suivre Sirius en silence. Non pas que cela me dérangeait : j’y étais habituée à la maison. Et je sentais bien que mon ami avait besoin d’un temps pour lui, pour de la réflexion, peut-être ? En tout cas, je ne souhaitais pas le brusquer.

« Shanna et toi, vous êtes adorables ensembles. Elle t’aime beaucoup, n’est-ce pas ? » Soufflais-je doucement, sentant que c’était le bon moment pour briser le silence entre nous deux. Ma remarque était tout à fait sincère et sans arrière-pensées, et pourtant cela n’empêcha pas Sirius de rougir comme si je l’avais interroger sur une part sombre et cachée de sa vie personnelle. « C’est ma sœur. Elle compte … beaucoup pour moi. » Penchant la tête pour mieux observer Sirius, j’arrivais à mieux distinguer son visage. Toutes ses petites micro-expressions qui étaient aussi parlantes que s’il avait prononcé certains mots à voix haute. « Malgré le fait que j’ai toujours mis un point d’honneur à veiller sur elle, j’ai l’impression qu’elle s’est donnée pour mission le contraire. » Je l’encouragea du regard à continuer dans sa pensée. J’avais l’impression que nous allions quelque part, ainsi… . « Je veux dire … j’ai toujours ressenti comme une évidence de veiller sur elle. C’est ma petite sœur. Le contraire me met mal à l’aise. » Je me mordis la lèvre pour ne pas pouffer de rire. Peut-être devrais-je donner quelques cours très basiques sur la psychologie des pré-adolescentes à Sirius ? « L’un n’empêche pas l’autre, en soit. » Répondis-je avec un sourire. « J’entends par là que tu peux la protéger, et la laisser te protéger… ou la laisser croire qu’elle te protège, plutôt. » Je ne voyais pas quelqu’un capable de veiller sur Sirius, à part lui-même. « Cela pourrait être bien, pour une fois, de laisser quelqu’un s’occuper de toi, tu ne crois pas ? » L’on ne pouvait pas toujours se retrouver coincer dans le rôle du protecteur : la vie en deviendrait trop injuste. « Et de toutes façons, je suis au regret de t’annoncer que les personnes de l’âge de Shanna adore entrer en contradiction avec tout le monde. Spécialement avec leurs aînés ! » Il prendre cette situation comme une horrible nouvelle, n’empêche qu’il devrait se faire à cette idée… au moins pour quelques années. « Tu es le modèle de ta sœur, quoi qu’elle puisse en penser, d’ailleurs. Est-ce que c’est vraiment si étonnant qu’elle veille sur les autres, en commençant par sa famille ? C’est quelque chose qu’elle tient de toi, tu sais. » J’en étais persuadée, je le voyais bien dans les regards qu’ils s’étaient échangés dans la Salle Commune.

« Tu m’as dit que tu étais fille unique. » Je hochais la tête. « Mais si j’ai bien compris, Spencer est un peu comme une sœur pour toi, non ? La façon dont vous prenez soin l’une de l’autre me fait penser à ça. » Je m’arrêta de marcher, un instant, comme si cela pouvait mieux m’aider à réfléchir. « Je ne suis pas si sûre. » Spence était avant tout mon amie, ma meilleure amie. Et quand je voyais mon père interagir avec mon oncle et ma tante, je ne retrouvais pas certains aspect de notre amitié chez eux. Je savais que je pouvais tout confier à Spence, et que c’était réciproque. Pourtant, mon père gardait des secrets au sein de sa fratrie… « Je pense qu’il y a certaines choses qu’on ne se dit pas, entre sœurs, par exemple. Et, si je reprends ton exemple avec Shanna, je n’ai aucun problème à laisser Spence me protéger, et elle n’en a aucun à me laisser faire de même. » Je haussais les épaules, un sourire commençant à monter sur mes lèvres. « Et puis, j’en connais un qui ne serait pas très content que je sois la sœur de Spencer… » De quoi provoquer une énorme crise chez Lemony, à coup sûr. « Son petit frère est vraiment possessif sur ce point-là. Meilleure amie, oui, mais sœur… ! » Non, vraiment, je ne pouvais pas penser à Spence comme à une sœur. Nous avions une relation tout aussi profonde, mais différente, et j’espérais que Sirius comprenait ce que je ressentais de son côté. Et qu’il puisse goûter à ce genre de sentiment, avec quelqu’un. Nous poursuivions notre chemin pour rejoindre Pré-au-Lard, croisant élèves et même un professeur un peu trop curieux ne sachant pas se retenir de donner son avis sur la vie d’autrui, avant de nous arrêter à l’entrée du village. « Je crois qu’on doit pouvoir transplaner ici. Tu me fais confiance ? » Ma première réaction aurait été de lui répondre que oui, bien sûr. Néanmoins, le petit sourire de Sirius m’incita à changer quelques peu mes propos : « Ai-je réellement le choix ? » Fis-je, en prenant néanmoins sa main avec un grand sourire.

« Ferme les yeux. » Je m’exécuta aussitôt, n’ayant aucune envie d’avoir la nausée en voyant le monde tourner tout autour de moi. Les voyages en transplanant, surtout lorsque c’était un transplanage d’escorte, pouvait se révéler bien éprouvant. « Tu peux ouvrir les yeux. » Je mis mes mains sur ses épaules pour regarder le paysage se dessinant derrière Sirius. « Où est-ce qu’on est ? » « Le Loch Lomond. J’y suis venue quelques fois avec mes parents et Shanna. Après l’attentat, je ne pensais qu’à revenir à cet endroit. » Un endroit familial, donc… et familier. Rassurant, peut-être ? « Loch Lomond… » Je fis rouler les consonnes écossaises sur ma langue, en souriant. C’était magnifique, calme et désolé, mais pas de manière négative. « Prête à te baigner ? » « Évidemment ! » Et, joignant les gestes à la parole, je me retrouva en maillot de bain en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Néanmoins, contrairement à Sirius, je n’allais pas me jeter d’un coup dans l’eau, même si la température était acceptable. Comme je l’avais déjà dit au jeune homme, les Poufsouffle n’étaient pas réputés pour leur témérité – ou leur inconscience, selon le point de vu que l’on choisissait d’adopter.  « Alors, tu viens ?! » « J’arrive ! » Je riais devant son impatience. Cela ne faisait même pas cinq minutes que nous étions arrivés au lac ! Rien ne pressait réellement. « Je préfère y aller en douceur. Je t’aime beaucoup et je sens que je vais adorer cet endroit, mais pas au point de risquer une hydrocution ! » Je m’avançais tout de même dans l’eau, doucement, pour arriver à sa hauteur. « Alors, c’est un endroit plus ou moins secret, si je comprends bien ? » Je regardais autour, souhaitant graver chaque détail dans mes souvenirs. « Pourquoi est-ce que tu pensais à revenir ici, après l’attentat ? » Est-ce que mes spéculations étaient justes ? « Je ne veux pas te forcer la main, ni exiger des confessions pour savoir comment c’était. Mais je suis tout de même là, si tu as besoin. » J’étais partisane du fait qu’il fallait en parler pour surmonter les traumatismes auxquels nous étions confrontés, mais je savais aussi qu’il fallait du temps. Cela n’arriverait que quand Sirius en ressentira le besoin, et je ne saurai peut-être même pas la personne à qui il se confiera. Mais verbaliser ce genre de questions demeurait important : au moins, même si ce n’était que dans son inconscient, il savait qu’une oreille attentive l’attendait quelque part.
:copyright:️ Justayne

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Writer of the Mind ☼

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le dimanche 3 mars 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais l'année passe et les problèmes de Sirius lui reviennent en pleine face : son loup qu'il n'arrive pas à apprivoiser, sa colère et sa peau qui le contrôlent plus que tout, et son incompréhension face aux autres autour de lui. Sirius atteint un point de rupture. Heureusement, Louve et Maggie vont l'aider à reprendre pied pour la première fois de sa vie.

Never say never
Les réflexions de Maggie le faisaient réfléchir bien plus qu’il ne l’aurait cru. C’était comme réaliser que c’était des phrases qu’il avait toujours entendues sans pour autant les intégrer. Et là, la façon dont Maggie les prononçait, la façon dont elle y mettait des formes lui parlait davantage. Oui, Shanna et lui se ressemblaient bien plus qu’il ne l’aurait cru. Chacun voulait protéger l’autre. Il entendait déjà Louve et sa mère lui dire que c’était un truc typiquement de loup, de vouloir veiller sur sa meute et les membres qui la composaient. Sirius devrait se sentir honoré de faire parti de la meute de Shanna. Cela indiquait qu’il n’était pas si mauvais pour elle. Qu’elle lui faisait toujours confiance d’une certaine manière. Et que peut-être, comme le suggérait Maggie, de la laisser croire qu’il aimait sa façon de le protéger lui plairait ? Une partie de lui avouait secrètement que ça lui plaisait réellement. Une autre lui indiquait que cela encouragerait probablement Shanna à courir encore plus de risques pour mettre son frère en sécurité. Mais Maggie ne venait-elle pas de lui expliquer que plus il lui interdirait, plus elle le défierait ? Lâcher du leste pour obtenir un compromis ?

De même, Maggie continua son esprit d’analyste sur sa relation avec Spencer. La façon dont elle jugeait les relations humaines était un point de vue que Sirius n’avait jamais adopté et encore moins discuté avec qui que ce soit. La manière dont elle analysait tout ce qui se passait autour d’elle, ce qui se disait, était surprenant mais très parlant pour Sirius. Il buvait chacune de ses paroles.

Il avait déjà remarqué qu’elle laissait Spencer la protéger mais il n’avait pas encore constaté qu’elle pouvait elle-même veiller sur sa meilleure amie. Il avait surement cru – à tort – que Maggie était le genre de filles qu’il fallait protéger. Mais au fur et à mesure des discussions avec elles, il découvrait qu’elle était forte et indépendante, capable de se défendre elle-même. Cela lui faisait repenser à la situation familiale de Spencer qui l’avait intrigué quelques jours plus tôt. En saurait-il plus un jour ?

Arrivés au Loch Lomond, Sirius s’empressa de se débarrasser de ses vêtements et d’inviter Maggie à venir avec lui. La jeune femme était cependant bien plus longue que lui.

« Alors, tu viens ?! »
« J’arrive ! » rit-elle.

Sirius se retourna pour la regarder mettre un pied puis l’autre dans l’eau. En remontant son regard, il se sentit pourtant rougir. C’était surement la première fois qu’il voyait une fille aussi dénudée. Shanna ne comptant pas puisqu’elle était sa sœur, et Drusilla non plus puisque c’était son trait de caractère de porter le moins de tissu possible.

La peau de Maggie était d’un beige très clair et son maillot aux tons doux finissait de rendre à sa peau un éclat très joli. Sirius sentit qu’il avait besoin de reprendre son souffle, ses joues s’empourprant de rouge. Qu’il était idiot ! Il savait bien pourtant que Maggie allait devoir quitter quelques vêtements pour venir flotter avec lui. Seulement, il n’avait pas réfléchi aux sensations que cela produirait en lui. L’attirance qu’il ressentait pour elle n’était donc pas seulement intellectuel.

« Je préfère y aller en douceur. » reprit Maggie d’un ton très calme. « Je t’aime beaucoup et je sens que je vais adorer cet endroit, mais pas au point de risquer une hydrocution ! »

Sirius se força à lâcher son masque hébété pour tenter un sourire à sa remarque. Mais attendez … venait-elle de dire qu’elle l’aimait beaucoup ? Ses joues s’empourprèrent aussitôt à nouveau et il dut détourner le regard alors que le corps de la jeune femme arrivait tranquillement à sa hauteur. Il n’avait pas encore prononcé un seul mot depuis qu’elle était entrée dans l’eau.

« Alors, c’est un endroit plus ou moins secret, si je comprends bien ? » demanda-t-elle.

Elle ne faisait plus d’humour mais son ton laissait penser qu’elle était sincèrement curieuse de la réponse.

« En quelques sortes. » répondit-il.

Il lui tendit la main pour qu’elle s’enfonce un peu plus dans l’eau avec lui. Une fois que l’eau avait dépassé la taille, le plus dur était fait et les pieds de Sirius glissait sans mal sur le sable.

« Si on compte que mes parents et ma sœur connaissent cet endroit. C’est un secret des Green. »

Il plongea la tête sous l’eau, se mouillant le visage et les cheveux avant de remonter à la surface où Maggie faisait quelques mouvements des bras pour se maintenir à flot. Il revint alors vers elle et un sourire se dessina sur son visage alors qu’elle observait son environnement, curieuse de tout.

« Pourquoi est-ce que tu pensais à revenir ici, après l’attentat ? » demanda-t-elle alors.

Question légitime même s’il ne put s’empêcher d’être surpris. C’était difficile à lire sur son visage, tellement il était inexpressif. Pourtant, Maggie dut percevoir un léger changement en lui puisqu’elle se sentit obligée de préciser :

« Je ne veux pas te forcer la main, ni exiger des confessions pour savoir comment c’était. Mais je suis tout de même là, si tu as besoin. »

Elle ne parlait plus seulement du Loch Lomond mais aussi de cette journée de vendredi où la mort avait frappé si proche de lui. L’imitant, Sirius commença à esquisser quelques mouvements de bras pour rester la tête hors de l’eau. Il fallait qu’il bouge pour laisser la chaleur naturelle de son corps continuait à vaincre les eaux froides du lac.

« Je n’aurai pas du me trouver là-bas. » commença-t-il. « Normalement je finissais les cours le matin et en général, le vendredi après-midi, je suis dans mon appart, ou bien en train de répéter avec un ami. »

Il poussa un long soupir en pensant à ses répétitions avec Dae-Hyun Gyeon.

« Mais concours de circonstance, j’étais là. Avec un ami, Dae-Hyun. Un Né-Moldu. »

Il n'avait pas précisé ce dernier détail parce qu'il se souciait de la pureté du sang. Depuis quelques années, cela avait perdu de son importance. Non, il le précisait car c'était un fait important pour la suite de son récit. Il passa sa langue sur ses dents avant de se renverser sur le dos pour flotter. Les oreilles sous l’eau, il avait l’impression que les sons s’étaient étouffés. Pour lui qui avait une ouïe de demi-loup, c’était un véritable soulagement cette sensation. C’était comme entrer dans un autre univers où les sons devenaient tous différents, plus sombres, plus atténués aussi.

Sirius n’avait aucun souci à se confier et à laisser sa langue se délier. C’était remarquablement facile de parler avec Maggie. Mais ça l’était encore plus dans cet univers parallèle où il avait la sensation que sa voix ne lui appartenait plus. Il poursuivit :

« Un homme nous a rapidement pris en chasse. Je suppose que c’était un homme, au vu de sa silhouette, mais il portait un masque. Ils portaient tous des masques. J’ai eu la sensation pendant un moment que quelqu’un avait utilisé un Retourneur de Temps pour nous faire revenir durant la bataille à Poudlard. Mais c’était bien réel. L’homme visait Dae, mais il devait d’abord se débarrasser de moi. Il m’a visé d’abord à la jambe. Une douleur … comme j’avais rarement ressenti. Et puis, Dae s’est montré très courageux et a réussi à l’écarter un instant pour m’aider à me remettre sur pied. Mais l’homme a utilisé un sortilège dangereux. Le Sectumsempra. Dae commençait à se vider de son sang et je devais à tout prix le sortir de là avant que l’homme n’achève ce qu’il avait commencé. »

Même en flottant sur le dos dans ce lac, Sirius sentit sa main trembler à ce souvenir et il déglutit.

« C’était … c’était la première fois … que j’ai … fait appel à mon loup. »

Il était difficile pour lui de prononcer ses mots. Pourtant, c’était bien ce qu’il avait fait. Il s’était servi de la force, de la vitalité de son loup pour le porter et porter Dae-Hyun. Sans lui, Sirius n’aurait jamais pu y arriver.

« Il m’a donné de la force pour fuir. De là, on est tombé sur mon cousin, Jared, et le prince irlandais. Ils ont soigné Dae. Mais l’homme nous poursuivait. D’autres ennemis sont arrivés et on a du … les combattre. J’ai été visé par un autre sortilège de magie noire. »

Il battit des jambes avant de se redresser. Maggie était toujours dans l’eau, l’observant, à moins d’un mètre de lui. Elle l’avait suivi alors qu’il flottait sur le dos. Ses grands yeux bleus le scrutaient mais il n’y lisait aucun jugement. Au contraire, il lui semblait voir les rouages de son cerveau s’activer sous son crâne.

« Je suis certain que tu arriverais à analyser mon cauchemar mieux que personne. »

Un sourire apparut sur son visage en disant cela. Il voulait prendre tout ceci légèrement, ne pas l’inquiéter. Et en même temps, il savait qu’en lui confiant ce qu’il avait vu sous l’influence de ce sortilège, elle s’inquiéterait. Pourtant, il avait besoin plus que tout de son esprit d’analyse.

« Tu veux que je te montre quelque chose de cool ? »

Il sourit, d’un air malicieux qu’il avait rarement eu en dehors de sa sœur ou de ses amis proches. De quelques battements de nage, il retourna sur la berge où il avait laissé sa baguette avant de replonger aussitôt dans l’eau. Il revint vers Maggie.

« C’est de la magie runique. Ca risque de picoter un peu. » murmura-t-il. « Approche. »

Il tendit sa main par-dessus la surface glacée et attendit que Maggie prenne la paume de sa main avant de l’attirer vers lui en douceur. Il passa ensuite une main autour de sa taille. Son corps froid contrasta avec le sien, plus chaud. Il fut surpris par cette proximité alors qu’il l’avait lui-même initié. Mais plus que tout, il était surpris par la non-résistance de Maggie. Malgré le trait d’humour qu’elle avait fait plus tôt, il était indéniable qu’elle lui faisait confiance. Il approcha sa baguette de la paume de main de Maggie qu’il avait tenu et murmura :

« Sven Letdar. »

Il sentit Maggie sursauter dans ses bras alors qu’elle devait surement ressentir la rune qui se traçait au creux de sa main. Ce n’était pas une rune puissante. Aussi, la douleur ne devait être qu’un léger picotement comme Sirius l’avait décrit. Il veillait toutefois à ce que Maggie aille bien, et plusieurs fois, il lui indiqua du regard qu’il était prêt à arrêter quand elle le voudrait. Mais elle se laissa faire et à la fin du tracé, un œil entouré d’un cercle apparu. L’œil se mit à cligner plusieurs, signe qu’il était opérationnel.

« Cette rune est temporaire. » expliqua-t-il. « Les effets ne dureront que quelques minutes et la rune devrait disparaître d’ici quelques jours. Tu ne devrais même pas avoir de cicatrices. »

La façon dont Maggie regardait la rune le faisait sourire. Mais il ne voulait pas lui expliquer à voix haute les effets de la rune.

« Tu me laisses te montrer ? »

Il reprit la main de Maggie dans la sienne et un bras toujours autour de sa taille, il l’encouragea à prendre une grande inspiration avant de plonger. Côte à côte, ils nagèrent alors un peu sous l’eau avant de remonter à la surface.

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« Il faut que tu ouvres les yeux, Maggie. » dit-il, riant légèrement de la façon dont elle avait fermé entièrement les yeux sous l’eau. « On y va ? »

Et à son signal, Sirius replongea à ses côtés. La tenant près de lui, il la regarda ouvrir les yeux sous l’eau alors qu’ils s’enfonçaient plus loin dans le lac. Ce devait être un spectacle surprenant pour quelqu’un qui venait juste d’acquérir la vision d’un demi-loup. Le fond de sable était bien visible, mais c’était définitivement autre chose qui attirait le regard de Maggie dans tous les sens. Il y avait une faune incroyable dans ce lac dont elle ne devait pas soupçonner autant l’existence. Elle lâcha un hoquet de surprise lorsqu’une truite passa juste à côté d’elle, lui frôlant la jambe.

Ils remontèrent à la surface, manquant de respiration, avant de replonger aussitôt. Sirius observait Maggie découvrir avec joie et curiosité les habitants de ce petit monde. Il la laissait faire son bout de chemin, ne pouvant s’empêcher toutefois de maintenir sa main dans la sienne. C’était comme un point d’ancrage. L’un des points d’ancrage qu’il avait trouvé avec Louve pour gérer sa colère et apprivoiser son loup. Voir Maggie ainsi, dans l’eau de ce lac, ses cheveux flottant autour d’elle, son sourire se dessinant sur ses lèvres, ses yeux recherchant partout autour d’elle de nouveaux éléments à découvrir, il n’avait jamais connu pareil apaisement.

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Ils passèrent sans doute plusieurs minutes à explorer ainsi les fonds du Loch Lomond avant de revenir progressivement sur la berge. Sirius se dépêcha de récupérer la serviette de Maggie qu’il lui tendit aussitôt pour ne pas qu’elle prenne froid. A son tour, Sirius entreprit de se sécher avant de s’asseoir. La vision de Maggie au-dessus de lui en train d’égoutter ses cheveux le laissa un instant béat. Jusqu’à ce qu’elle remarque son regard sur elle et qu’il détourne vivement les yeux vers le lac.

Surpris, il tourna la tête vers elle lorsqu’elle mentionna le cauchemar dont il lui avait parlé plus tôt. Elle s’en souvenait. Et elle tenait à ce qu’il en parle. Personne ne s’était jamais intéressé à lui comme elle le faisait.

« C’était le sortilège Cauchemardis incarcerem. » dit-il.

Il ramena ses genoux contre lui et les entoura aussitôt de ses bras. Il savait qu’en racontant son cauchemar, aussi imaginaire soit-il, il risquait de se laisser reprendre par les émotions qui l’avait traversé alors.

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« Au départ, c’était comme si un rideau de fumée noire était tombé du ciel. J’avais perdu toute notion de la réalité. Plus rien ne me raccrochait à quelque chose de solide à part mes pieds. J’avais crié mais même mon cri n’avait trouvé de résonnance nulle part. Et … ensuite mon père est apparu. Il … c’était quelqu’un qui ressemblait à mon père mais ce n’était pas lui. Et, il m’a … poignardé. Et ma mère et Shanna … elles étaient là, mais elles ne me voyaient pas. Elles s’éloignaient aussi. »

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Sa voix s’entrecoupait, saisie par l’émotion. Dans un autre contexte, il aurait détesté ça. Mais là, avec Maggie, c’était si naturel de confier tout ça. Il se sentait dans une safe place où il ne risquait pas d’être jugé. Les paroles s’enchaînaient, parfois avec un peu trop de précipitation, témoin de sa nervosité et de la peur qu’il avait ressenti.

« Ca paraissait tellement réel. La … douleur, je l’avais ressenti. Et puis … »

Il prit plusieurs inspirations avant de continuer. Il savait qu’il arrivait à un moment crucial de son cauchemar forcé.

« … des cadavres. Il y avait pleins de cadavres à mes pieds. Ils se réveillaient au fur et à mesure, mais ils n’avaient plus d’œil. Rien que des gros trous noirs à la place des yeux. Et leurs corps … leurs corps avaient été déchiquetés. Par une bête. »

Il cracha ces mots comme du venin.

« C’est là que je les ai reconnus. Il y avait Ron, Sam. Mes amis. Et puis … il y avait toi. »

Il tourna la tête vers Maggie. Il lui était difficile de refouler la peur qu’il ressentait au fond de lui en voyant son si beau visage tourné vers lui. Celle-ci n’avait rien à voir avec la version cauchemardesque qu’il avait vu deux jours plus tôt.

« Je t’avais tué. Je vous avais tous tué. Et mon père avait simplement débarrassé la Terre d’un monstre comme moi. »

Même s’il aurait été naturel que Sirius se mette à verser des larmes, aucune ne montait à ses yeux. La peur qui s’était manifestée au fur et à mesure qu’il racontait sa vision, s’était transformée petit à petit en colère et en haine, les mêmes émotions qu’il s’efforçait de combattre depuis quelques mois avec Louve.

Il guettait à présent la réaction de Maggie. Il aurait été naturel qu’elle prenne peur. C’était la seule réaction logique qu’il estimait d’ailleurs. Il lui avait révélé l’une de ses pires peurs. Et elle aurait été en droit de prendre ses jambes à son cou, notamment quand le garçon avec qui elle était dans un coin isolé vous révélait qu’il avait rêvé de vous assassiner. Pourtant, si Sirius avait voulu raconter cela à Maggie, c’était parce qu’au fond de lui, il espérait qu’elle réagirait différemment. Un minuscule espoir …

@ Victoire

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Sirius Green

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Never say neverDimanche 3 mars 2002Un sourire monta sur mes lèvres, et ce n’était pas seulement grâce à la fraîcheur de l’eau – absolument délicieuse, par ailleurs.  J’étais heureuse de me rendre compte que Sirius m’estimait assez pour me faire confiance et me partager un petit bout de sa vie. C’était la parfaite métaphore de sa main tendue, bien réelle, que je serrais entre mes doigts. « Si on compte que mes parents et ma sœur connaissent cet endroit. C’est un secret des Green. » Je souriais de plus belle en regardant le jeune homme s’immerger sous l’eau pendant un petit instant. Néanmoins, je ne pouvais m’empêcher de lui poser la question, en rapport avec les attentats. Dans aucun monde, Sirius ne pouvait me faire ce genre de confidences et croire que je ne serais pas un minimum curieuse. Bien sûr, je n’allais pas te tanner avec cela, mais s’il avait aborder le sujet, c’est car il en avait besoin, n’est-ce pas ? Besoin de s’en ouvrir à quelqu’un, en tout cas. Et je savais que je pouvais être ce genre de personne pour lui. « Je n’aurai pas du me trouver là-bas. » Je pinça mes lèvres, me retenant de justesse de lui demander des précisions, au risque de le couper dans son élan. L’équilibre était fragile, lorsque quelqu’un commençait à se confier, et je ne voulais pas mettre en péril cela à cause d’une curiosité somme toute mal placée. « Normalement je finissais les cours le matin et en général, le vendredi après-midi, je suis dans mon appart, ou bien en train de répéter avec un ami. » Par un subtil hochement de tête, j’intimais Sirius à continuer son récit, même si ma bouche commençait à devenir sèche au fur et à mesure que je me plongeais avec lui dans ses souvenirs. « Mais concours de circonstance, j’étais là. Avec un ami, Dae-Hyun. Un Né-Moldu. » Se renversant dans l’eau pour se mettre à nager sur le dos, Sirius rata l’air surpris qui se peignait sur mon visage. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre l’implication de ces simples trois petits mots en temps d’attentat.

« Un homme nous a rapidement pris en chasse. Je suppose que c’était un homme, au vu de sa silhouette, mais il portait un masque. Ils portaient tous des masques. J’ai eu la sensation pendant un moment que quelqu’un avait utilisé un Retourneur de Temps pour nous faire revenir durant la bataille à Poudlard. Mais c’était bien réel. L’homme visait Dae, mais il devait d’abord se débarrasser de moi. Il m’a visé d’abord à la jambe. Une douleur … comme j’avais rarement ressenti. Et puis, Dae s’est montré très courageux et a réussi à l’écarter un instant pour m’aider à me remettre sur pied. Mais l’homme a utilisé un sortilège dangereux. Le Sectumsempra. Dae commençait à se vider de son sang et je devais à tout prix le sortir de là avant que l’homme n’achève ce qu’il avait commencé. » J’avais envie de serrer les mains de Sirius, pour le rassurer, lui faire comprendre qu’il était là, avec moi, et qu’il ne devait pas se laisser submerger par ses souvenirs au point de se noyer. Tout cela était, bien évidemment, plus facile à dire qu’à faire. Encore plus lorsque le jeune homme s’éloignait doucement de moi en flottant. Je saisissais toute l’horreur des évènements passés, mais je ne pouvais pas le saisir, lui. Que ce soit métaphoriquement ou physiquement. « C’était … c’était la première fois … que j’ai … fait appel à mon loup. » « Ton loup ? » Je me redressa légèrement dans l’eau pour mieux pouvoir voir le jeune homme, mais c’était peine perdue pour établir un contact visuel avec lui. J’avais eu quelques cours en Défense Contre la Magie Noire sur les loups-garous, mais ce n’était pas réellement un enseignement exhaustif. Et puis, nous ne voyons pas vraiment les cas plus spéciaux, comme celui de Sirius… « Il m’a donné de la force pour fuir. De là, on est tombé sur mon cousin, Jared, et le prince irlandais. Ils ont soigné Dae. Mais l’homme nous poursuivait. D’autres ennemis sont arrivés et on a du … les combattre. J’ai été visé par un autre sortilège de magie noire. » Je me mordis violemment la lèvre pour ne pas crier de surprise. L’horreur ne semblait pas être prête de s’arrêter, je pouvais l’entendre dans la voix de Sirius.

« Je suis certain que tu arriverais à analyser mon cauchemar mieux que personne. » « Quel cauchemar ? » Fis-je, surprise par un sourire aussi soudain de sa part, avant de me reprendre : « Bien sûr. Quand tu veux. » Et je le pensais, sincèrement. Lorsqu’il sera prêt, je serais présente pour l’écouter. Cependant, je persistais à croire qu’il voudrait mieux pour lui d’aller voir un professionnel, mais quelque chose me disait qu’il n’était sans doute pas prêt à entendre cela… « Tu veux que je te montre quelque chose de cool ? » Le moment de confession semblant être passé, je me mis à sourire avec la même teinte joviale que Sirius. « Encore plus cool que cet endroit ? » Je désignais les alentours du Lac, les embrassant d’un seul mouvement, avant de le laisser chercher sa baguette. J’étais curieuse de savoir ce qu’il allait bien pouvoir me montrer. « C’est de la magie runique. Ça risque de picoter un peu. Approche. » Je pris la main de Sirius, en lui offrant un sourire un peu contrit. « Je ne connais pas vraiment la magie runique. » Mais le fait de me sentir avec la jeune homme, aussi proche de lui, me donnait confiance. Confiance en lui et en ses capacités, d’une part, mais aussi confiance dans le fait qu’il ne me ferait pas de mal. Après tout, Sirius était mon ami. « Sven Letdar. » J’eus un hoquet de surprise en sentant de petits picotements sur toute la surface de la main qu’il tenait, assez légers néanmoins pour ne pas me faire craindre la suite des évènements. Je soutins le regard de Sirius jusqu’à la fin du processus, avant de baisser les yeux pour découvrir le dessin d’un œil stylisé, entouré par un cercle, sur ma paume.

« Cette rune est temporaire. » Je regardais le dessin cligner de l’œil, en souriant. Je savais qu’il existait certain tatouage magique, qui pouvait sembler avoir une vie propre, mais je n’en avais encore jamais vu de mes propres yeux. « Les effets ne dureront que quelques minutes et la rune devrait disparaître d’ici quelques jours. Tu ne devrais même pas avoir de cicatrices. » « J’espère bien ! » Dis-je dans un éclat de rire. « Et qu’est-ce que cette rune fait ? » « Tu me laisses te montrer ? » Je haussais les épaules avant de me laisser entraîner à sa suite. Sirius me dirigeait, sans doute vers l’endroit qu’il estimait être le meilleur pour une démonstration des pouvoirs de la rune. Je remplis mes poumons d’air selon les instructions de Sirius, avant de plonger, paupières closes. Je m’attendais à… je ne sais pas quoi, mais à quelque chose, au moins. Ce fut légèrement déçue que je remonta à la surface, pour découvrir un Sirius au sourire éblouissant… et un peu moqueur. « Il faut que tu ouvres les yeux, Maggie. » « Comment je suis censée le savoir, si tu ne me le dis pas ? » Lui rétorquais-je en lui lançant un peu d’eau. Mais j’acceptais quand même de retenter l’expérience, les yeux ouverts sous l’eau, cette fois. C’était… magnifique. Je ne savais pas ce que cette rune faisait réellement mais, en tout cas, je possédais désormais une vue parfaite sous l’eau. Je pouvais voir le sol du lac mais, surtout, les poissons qui peuplaient ses eaux claires. Sirius me tenait toujours, sans doute pour ne pas que je m’éloigne trop sous l’eau en m’émerveillant à chaque instant, mais cela ne me dérangeait pas. J’essayais de graver tout ce que j’avais sous les yeux, comme si ces derniers tenaient le rôle d’un appareil instantané, pour être sûre de ne rien louper. Il faudrait sans doute que je couche cette expérience sur papier, et que je la raconte pendant de longues minutes à Spence, pour me replonger avec joie dans cette expérience.

Une fois de retour sur la plage du Lac, je me séchais en regardant toujours le paysage, des étoiles pleins les yeux. Sirius aussi, d’ailleurs. Il semblait au comble de l’émerveillement en me regardant. Peut-être était-ce parce qu’il goûtait pour la première fois la joie de partager quelque chose d’aussi intime avec une amie ? En tout cas, j’étais plus que ravie qu’il m’ait fait l’honneur de me choisir pour ce faire. Je laissais passer une ou deux minutes, en silence, avant de le briser avec toute la délicatesse dont j’étais capable. « Tu veux me raconter ton cauchemar ? » Je n’en savais pas plus que ce qu’il avait bien voulu me dire, avant notre baignade. Était-ce un cauchemar lui faisant revivre les attentats qui le tourmentait ? Ou autre chose ? « C’était le sortilège Cauchemardis incarcerem. » Sans être une spécialiste de la Magie Noire, je connaissais à peu prêt ce sortilège. Assez, en tout cas, pour connaître ses effets et ce qu’il faisait vivre à sa victime. Je m’assis à côté de Sirius, assez loin pour lui laisser l’espace mental et physique qui convenait, mais assez prés pour lui assurer ma présence. « Au départ, c’était comme si un rideau de fumée noire était tombé du ciel. J’avais perdu toute notion de la réalité. Plus rien ne me raccrochait à quelque chose de solide à part mes pieds. J’avais crié mais même mon cri n’avait trouvé de résonnance nulle part. Et … ensuite mon père est apparu. Il … c’était quelqu’un qui ressemblait à mon père mais ce n’était pas lui. Et, il m’a … poignardé. Et ma mère et Shanna … elles étaient là, mais elles ne me voyaient pas. Elles s’éloignaient aussi. » Je sentis ma gorge se serrer. Je savais que ce maléfice jouait sur nos pires craintes, rendait réel les pires cauchemars que l’on pouvait imaginer. Cependant, l’entendre de la bouche de Sirius rendait le tout beaucoup trop… tangible.

« Ça paraissait tellement réel. La … douleur, je l’avais ressenti. Et puis … » Je ferma les yeux, en murmurant doucement : « Et puis… ? » Je sentais que c’était quelque chose d’important, qu’il fallait qu’il dise. Pas forcément à moi, mais à lui-même. C’était le genre de chose qui, s’il la gardait au fond de lui-même, cachée, allait finir par le ronger. « … des cadavres. Il y avait pleins de cadavres à mes pieds. Ils se réveillaient au fur et à mesure, mais ils n’avaient plus d’œil. Rien que des gros trous noirs à la place des yeux. Et leurs corps … leurs corps avaient été déchiquetés. Par une bête. » Je tressaillis en l’entendant cracher ce dernier mot. Une bête… est-ce que c’était une bête qui avait les traits de son père, comme l’homme qui l’avait poignardé ? Est-ce que c’était pour cela qu’il avait du mal à le verbaliser à voix haute, sans trembler ? « C’est là que je les ai reconnus. Il y avait Ron, Sam. Mes amis. Et puis … il y avait toi. » Je glissa ma main sur son bras, tout doucement. Pour lui assurer que j’étais là, belle et bien en vie. « Je t’avais tué. Je vous avais tous tué. Et mon père avait simplement débarrassé la Terre d’un monstre comme moi. » Je pris le temps d’analyser tout ses mots, sans émettre aucun jugement. J’en aurais bien été incapable, de toute manière. Ce n’était pas réel, ce n’était qu’un cauchemar mais… cela avait réel, au moins pendant un instant, pour Sirius. J’observais le jeune homme, indécise. C’était comme si je pouvais voir les fêlures que le sort avait infligé à son âme. « Penser et faire sont deux choses bien différentes. » Finis-je par dire, en pressant mon pouce sur la main de Sirius. « Ce sort utilise contre toi ce que tu crains le plus. » Cela, il le savait sans doute déjà. Mais cela ne pouvait pas faire de mal de lui rappeler. Peut-être accordera-t-il plus de foi dans mes paroles que dans les siennes. « Si l’on devait décrypter ton rêve… Ce que tu crains le plus est de faire mal aux personnes que tu aimes et que tu chéris, n’est-ce pas ? » J’essayais de capter le regard de Sirius, mais peut-être était-ce encore un peu trop tôt pour cela. « Tu as peur… en fait, Sirius, tu as peur de toi-même. De tes réactions, de tes pensées aussi, peut-être. Mais permets-moi de te dire que tout le monde, tout le monde, tu m’entends ? a un jour où l’autre rêver de tuer quelqu’un d’autre. Est-ce que cela veut dire qu’ils sont passés à l’acte ? Non, bien sûr que non. C’est une réaction humaine, quand la colère et le ressentiment sont trop grand. Comme quand un enfant hurle à ses parents qu’il les détestent parce qu’ils ne veulent pas accéder à ses demandes, tu comprends ? » Je ne savais pas ce que connaissais Sirius de la psychologie, alors j’essayais d’avoir des mots, des concepts et des images aussi simple que possible. Pour lui faire comprendre. Pour le rassurer. « Je comprends que tout cela soit traumatisant. Enfin… » Je marqua une pause, afin d’éclaircir ma pensée. « Je ne l’ai pas vécu, alors je ne sais pas, mais je peux voir les dégâts causés... » Ma main glissa de la sienne à son épaule. Je m’étais peu à peu rapprocher de lui, pendant mes explications. « Je ne sais pas si mes réponses sont celles que tu cherchais, Sirius. » Je n’avais malheureusement rien d’autre, rien de plus à lui offrir. « Mais il faut que tu saches… même si c’est dur, même si tu n’y crois pas totalement, il faut que tu saches que tu n’es pas un monstre. Est-ce que… est-ce tu pourras y croire un tout petit peu ? Au moins, pour moi ? » Jouer sur le sentimentalisme en thérapie était une mauvaise chose, mais je n’étais pas la psychomage de Sirius, juste son amie. Ce qui me permettait de lui faire ce genre de demande. S’il ne voulait pas croire en lui, j’étais prête à le faire pour nous deux. Je laissa quelques instants à Sirius pour encaisser tout ce que je venais de lui dire, avant d’oser poser une question qui était revenu me tarauder. « Ton loup… tu dis que ton loup s’est réveillé, qu’il t’a sauvé. Comment ça marche ? Ce n’était pas tout simplement… toi ? » Finis-je par dire, en fronçant les sourcils. Peut-être que quelque chose m’échappait, quelque chose qui se passait dans l’esprit des lycanthropes.
:copyright:️ Justayne

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Writer of the Mind ☼

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le dimanche 3 mars 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais l'année passe et les problèmes de Sirius lui reviennent en pleine face : son loup qu'il n'arrive pas à apprivoiser, sa colère et sa peau qui le contrôlent plus que tout, et son incompréhension face aux autres autour de lui. Sirius atteint un point de rupture. Heureusement, Louve et Maggie vont l'aider à reprendre pied pour la première fois de sa vie.

Never say never
« Penser et faire sont deux choses bien différentes. » commença-t-elle.

Un peu plus tôt, la main de Maggie s’était posée sur son bras avant de glisser à présent sur sa main qu’elle caressait de son pouce. Sirius observait ce geste, curieusement apaisé par cette sensation. Il n’avait jamais été tactile, supportant assez mal le toucher. Cela n’avait jamais empêché ses proches de le prendre dans leurs bras, déclenchant des élans de crispation chez Sirius. Mais avec Maggie, il ne ressentait aucune tension. Au contraire, c’était comme si le flux de tout ce qui se tendait habituellement chez lui coulait doucement vers sa main pour s’en échapper.

« Ce sort utilise contre toi ce que tu crains le plus. » poursuivit-elle. « Si l’on devait décrypter ton rêve… Ce que tu crains le plus est de faire mal aux personnes que tu aimes et que tu chéris, n’est-ce pas ? »

Se raccrochant à son contact comme il ne l’avait jamais fait avant, il hocha doucement la tête, n’osant pas interrompre cette voix qui était semblable à une douce mélodie pour l’apaiser dans ses craintes.

« Tu as peur… en fait, Sirius, tu as peur de toi-même. »

A ce mot, « peur », Sirius tressaillit. Il détestait admettre qu’il avait peur. Encore plus quand il savait au fond de lui que ce qui l’effrayait le plus était ce qu’il était capable de faire. Pourtant, cela faisait plusieurs mois qu’il travaillait là-dessus avec Louve. Les choses avaient été laborieuses. Mais à force de parler avec elle, et à présent en entendant les mots de Maggie panser ses blessures, il avait l’impression que le bouclier qu’il avait dressé mentalement dans sa tête s’abaissait doucement. C’était comme une douce caresse sur les parois de son esprit, comme une invitation à y entrer et à s’y installer.

« De tes réactions, de tes pensées aussi, peut-être. » continua Maggie. « Mais permets-moi de te dire que tout le monde, tout le monde, tu m’entends ? a un jour où l’autre rêver de tuer quelqu’un d’autre. Est-ce que cela veut dire qu’ils sont passés à l’acte ? Non, bien sûr que non. C’est une réaction humaine, quand la colère et le ressentiment sont trop grand. Comme quand un enfant hurle à ses parents qu’il les déteste parce qu’ils ne veulent pas accéder à ses demandes, tu comprends ? »

Maggie usait toujours de métaphores simples mais toujours très parlantes pour Sirius qui l’observait tout en réfléchissant à cette image.

Tout le monde rêvait de tuer quelqu’un d’autre ? Sirius s’était toujours considéré comme à part. De par ce qu’il était, un hybride aux capacités parfois supérieures à celles des sorciers lambdas, il pensait qu’il pourrait commettre davantage d’atrocités. Si sa mère, loup-garou, et son oncle, loup-garou également, lui avait toujours démontré un tempérament calme bien qu’extasié quand ils étaient ensemble, la croyance de Sirius avait été surtout renforcée par les réactions de ses camarades. Les loups-garous étaient craints, encore plus lorsque Greyback avait fait du grabuge autour de lui. Ils étaient vus comme des parias, des sorciers victimes d’une malédiction semant la mort et la désolation autour d’eux. Ils étaient plus forts, plus puissants, incontrôlables, victimes d’eux-mêmes. Et c’était parfaitement ce genre de croyances que Sirius avait été intégré au fil du temps, refoulant cette partie de lui.

Et puis son arrivée à l’UMS lui avait ouvert de nouveaux horizons. L’arrivée de la famille royale déjà, avec une princesse et un prince qui s’assumaient et mettaient en avant un contrôle parfait de leur état. Encore plus, ils en tiraient une force. Sa discussion aussi avec Jared en janvier l’avait fait réfléchir sur ce qu’il était et ce que sa famille avait toujours représenté. Jamais ils n’avaient été une menace. Au contraire, ils savaient ce qu’ils étaient, l’acceptaient et en tiraient parti.

Les mots de Maggie faisaient sens chez lui, comme scellant ce qu’il avait petit à petit observé autour de lui. Ils n’étaient pas plus dangereux que la moyenne. Et il ne risquait pas de faire autant de dégâts qu’un autre. Il avait longtemps eu peur de lui-même. Mais comme lors de cet attentat, il devait composer avec et s’en servir pour le compléter.

« Je comprends ce que tu veux dire. » répondit-il, ses yeux perdus vers l’horizon du lac. « Même si je crois que j’aurai encore besoin de temps pour … accepter. »

Maggie observa son visage.

« Je comprends que tout cela soit traumatisant. Enfin… Je ne l’ai pas vécu, alors je ne sais pas, mais je peux voir les dégâts causés... »

Lorsque sa main remonta jusqu’à son épaule, un frisson le traversa. Ce n’était pas dans une intention de la repousser, mais plutôt l’envie de l’encourager à poursuivre cette caresse. Son visage se tourna vers elle alors qu’elle s’était rapprochée de lui.

« Je ne sais pas si mes réponses sont celles que tu cherchais, Sirius. Mais il faut que tu saches… même si c’est dur, même si tu n’y crois pas totalement, il faut que tu saches que tu n’es pas un monstre. Est-ce que… est-ce tu pourras y croire un tout petit peu ? Au moins, pour moi ? »

Ainsi proche, Sirius pouvait observer en détails l’éclat de ses iris. Ce n’était pas un bleu franc. Cela ressemblait plus à des nuances de gris, comme une neutralité ou un mélange du positif et du négatif. Maggie était humaine, sans doute la plus humaine qui soit. Et cela impliquait qu’elle pouvait avoir raison tout comme elle pouvait se tromper. Elle pouvait être dans le bon, comme dans le mal. Comme tout un chacun. Rien n’était tout blanc, ou tout noir.

Sirius avait multiplié les erreurs de jeunesse en s’associant aux Mangemorts et en infligeant du mal aux autres. Mais il avait évité de justesse le point de non-retour et tentait de se racheter chaque jour pour ses erreurs passées. A présent encore plus, maintenant qu’il essayait d’accepter sa nature, il pouvait cesser de blâmer sa mère pour ce gène qu’il avait longtemps haï, ou même remercier sa sœur de l’avoir mis sur la route de Louve Iceni.

« Je peux. » dit-il avec un sourire. « Et … ça m’aide, ce que tu dis. »

S’étonnant lui-même, il vint saisir la main de Maggie sur son épaule et la serra entre ses deux paumes chaudes.

« Jamais personne ne m’avait parlé avec autant de franchise que de clarté. Ce que tu dis a un sens. Pour moi, en tout cas. »

Il déglutit, conscient qu’il exprimait ici l’impact que Maggie pouvait soudain avoir sur sa vie. C’était dingue quand on y pensait. Il ne se connaissait que depuis un mois. Et pourtant, la jeune femme avait déjà revêtu une importance aussi égale que les amis qu’il connaissait depuis des années. Qu’est-ce que cela signifiait ? Quel rôle allait-elle jouer dans son existence ? Il n’arrivait même pas à la classer comme une amie, du moins pas au même rang que Fey ou May. C’était autre chose. Il aimait son toucher, il aimait son rire, il aimait la façon dont elle le regardait. Il aimait tant de choses en elle et s’émerveillait de chaque découverte qu’il faisait d’elle. Maggie devenait spéciale à ses yeux.

« Ton loup… » reprit-elle avec un froncement de sourcils. « Tu dis que ton loup s’est réveillé, qu’il t’a sauvé. Comment ça marche ? Ce n’était pas tout simplement… toi ? »

Ses mains tenaient toujours celle de Maggie mais il laissait de l’espace au cas où ce contact la dérangerait. Il savait ce que c’était que d’avoir un contact non désiré et de ne pouvoir s’en extraire. Il ne voulait faire subir cela à personne. Encore moins à Maggie.

« C’est difficile à expliquer … » admit-il.

A son tour, il avait froncé les sourcils comme pour réfléchir à la façon de décrire ce qu’il avait vécu.

« C’était la première fois que ça m’arrivait. Enfin, pas exactement. Plutôt la deuxième. Mais cette fois-ci, c’était voulu. »

Il se mordit l’intérieur de la joue, se rappelant les sensations qu’il avait ressenties. Tout cela faisait remonter en lui le chaos de la bataille autour de Dae-Hyun et lui. Le moment où ses yeux avaient pris cette couleur ambrée qu’il redoutait tant autrefois mais qui lui avait sauvé la vie cette fois-là.

« J’ai toujours enfermé cette partie de moi dans mon esprit. Je ne sais pas comment je fais. Ma mère … elle dit que j’ai un don de l’esprit comme elle. Pour aussi bien compartimenter les choses chez moi. »

Il roula des yeux, légèrement ennuyé. Pourtant, son parrain Cillian lui avait également pointé ce don tout en l’entraînant à l’Occlumencie.

« C’est pour cela que j’ai toujours aussi bien bridé tout ce qui était lié au gène lupin. Mais avec un entraînement que je suis depuis quelques mois, le loup se réveillait. Il s’était toujours plus ou moins réveillé quand je ne contrôlais plus rien. Il prenait le dessus et c’était chaque fois plus difficile de le ré-enfermer. Mais là, le fait de l’avoir obligé à sortir plusieurs fois par mois ces dernières semaines, je crois qu’il avait compris comment sortir, comment s’échapper quand c’était nécessaire. Alors, quand j’ai eu besoin de lui dans la bibliothèque, il s’était manifesté. Il a pris le dessus et toute la partie que je bridais habituellement s’est manifestée. L’énergie de ce gène, la force, la rapidité, l’agilité, ça me venait naturellement. J’étais passé … en mode survie. »

Il esquissa un sourire à ces derniers mots.

« Tu vois ce que je veux dire ? »

C’était comme un instinct animal, de protection. Le loup l’avait protégé. A nouveau, il ne contrôlait plus grand-chose mais il avait choisi de faire confiance à son loup pour le sortir de là. Ce n’était plus la raison qui parlait mais l’instinct. Ce n’était plus ses bras frêles qui portaient Dae, mais les pattes vigoureuses de l’animal. Il savait qu’en tant que demi-loup, il avait hérité de certaines aptitudes. Il savait aussi qu’en tant que demi-loup, il pouvait contrôler ça. Est-ce qu’il en avait envie ? Peut-être bien …

« Est-ce que tu veux qu’on rentre ? » demanda-t-il.

Il était prêt à suivre Maggie selon ce qu’elle choisirait. La ramener au château si c’était ce qu’elle souhaitait, ou s’allonger sur l’herbe à ses côtés encore quelques heures. Oui, cette deuxième option serait vraiment parfaite. Mais c’était Maggie qui choisissait.

Lundi 1er avril 2002

Le regard de Sirius était rivé sur l’horizon où le soleil déclinait, glissant lentement derrière les grands arbres de la Forêt Interdite. Il savait qu’il allait falloir qu’il rentre. Il avait déjà loupé une demi-journée de cours à l’UMS pour ces conneries avec Ian. Et voilà que leur amitié n’était plus désormais.

« Siri’ tu ne pourras jamais être un véritable sorcier. »
« Tu seras toujours un danger pour la société. »
« Qu’est-ce que tu vas faire, maintenant ? Tu vas me tuer ? »

Le poing de Sirius se serra à ce souvenir bien trop récent. Alors que Ian Wen lui assénait ces mots cruels qu’il avait toujours tant redoutés, il s’était efforcé de se dire que c’était faux, que ce n’était qu’une idée préconçue. Il avait toujours cru à ces mots et c’était pour cela que Ian les avait prononcés : il savait exactement ce qu’il pouvait lui faire du mal. Aussi, Sirius n’était pas tellement en colère pour ce que ces mots auraient pu signifier pour lui, mais plutôt par Ian qui avait sciemment brisé leur amitié en utilisant ces mots pour lui faire du mal.

Une voix interpella Sirius en contrebas.

« Maggie ? »

Assis sur un des toits derrière les serres de Botaniques, il se pencha pour voir en contrebas le visage de Margrethe Thorvaldsen se dessiner. Un sourire illuminait son visage tandis qu’elle avait mis une main en visière pour se protéger du soleil qui rasait la Terre à cette heure-ci.

« Je … J’avais besoin de réfléchir. » répondit-il à la question de Maggie.

Avec elle, il ne voulait pas tricher, pas mentir. Machinalement, un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’il broyait du noir depuis des heures. Maggie avait ce don-là. De lui redonner le sourire. De poser des questions qui étaient toujours pertinentes. De donner des réponses qui faisaient sens en lui.

D’un air agile, il sauta de son promontoire et se réceptionna sur ses jambes pour arriver juste devant Maggie.

« Tu veux que je te montre ? » demanda-t-il en lui désignant le toit. « Je te tiendrai pour que tu ne glisses pas. »

Après son accord, il fit doucement glisser sa main dans la sienne. Sa paume était toujours chaude. Pas moite, ni en sueur. Mais chaude, réconfortante comme un feu de foyer. Il lui fit un signe de tête alors qu’il partait au petit trot par l’entrée des serres. Ils passèrent en riant au milieu du cours du professeur Chourave qui les sermonna. Mais Maggie et Sirius ne s’arrêtèrent pas de courir. Les élèves de 3ème année les applaudissaient, délaissant un instant leurs Tentacula Vénéneuse qui firent claquer leurs dents près de chevilles de Sirius et Maggie.

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Ils sortirent indemnes de la serre et reprirent un instant leurs souffles.

« C’était un raccourci ! » expliqua Sirius, les mains sur les genoux en riant encore.

Il n’avait jamais fait ça auparavant. Perturber un cours. Courir main dans la main avec une fille juste pour le fun. Et ça le rendait sincèrement heureux. Surtout quand cette personne était Maggie.

« Viens. » souffla-t-il en reprenant naturellement sa main.

Car c’était le cas : naturellement.

Il la guida vers une pièce qui leur permettait de ressortir dans une cour intérieure où un arbre au tronc épais pousser en son centre.

« Il va falloir grimper. » la prévint-il.

Il commença à avoir quelques premières prises sur les branches les plus basses et ainsi en haut, il vint attraper les mains de Maggie pour la hisser à son tour. Tous deux, petits pas par petits pas, grimpèrent jusqu’à une branche plus grosse que les autres qui les menaient vers un bout de toit. Sirius passa à nouveau le premier et tendit les mains vers Maggie pour l’accueillir.

« Ce n’est qu’un petit saut. » lui expliqua-t-il. « Mais je te rattraperai. Promis. »

Et il le fit. Lorsqu’elle sauta, ses bras vinrent aussitôt entourer la jeune femme pour l’aider à finir d’atterrir en douceur sur le toit.

« Et nous y voilà. » dit-il en s’écartant.

Never say never Qd_uP_

Le soleil avait commencé de passer en-dessous des arbres, si bien qu’il ne restait que quelques rayons de soleil qui persistaient à l’horizon. Sirius alla s’asseoir là où il était un instant plus tôt.

« C’était mon endroit préféré quand j’étais à Poudlard. » expliqua-t-il. « Personne ne venait jamais ici et c’est rare qu’on puisse me voir d’en-dessous. »

Il lança un clin d’œil à Maggie. Elle, bien sûr que oui, elle l’avait remarqué.

« Je venais ici pour réfléchir ou quand j’avais besoin de m’isoler. Et … faut croire que j’avais besoin de revenir là un moment. »

Il glissa un sourire entendu vers la jeune femme. Il hésitait à lui en dire plus. Il connaissait la curiosité de Maggie. Elle allait surement l’interroger sur ce qui l’avait amené là. Mais jamais elle ne le forcerait à en dire plus. Mais voulait-il la mêler aux histoires de Ian Wen et de son stupide héritage ?

Mardi 16 avril 2002

C’était les vacances de Pâques et Sirius et Shanna pouvaient profiter de quelques jours passés ensemble. Pour l’occasion, Sirius était rentré chez leurs parents. Ses rapports avec son père étaient toujours tendus mais au moins, aucune dispute n’avait encore éclaté. Il fallait croire que les leçons avec Louve Iceni avaient fini par porter leurs fruits. Bon, il le savait déjà. Ses leçons avec Louve avaient amélioré bien des choses. Mais il n’y avait pas que ça. Les paroles de Maggie avaient aussi fait sens dans son esprit. Il se surprenait à réfléchir davantage et à ne pas laisser l’angoisse monter aussitôt quand quelque chose lui déplaisait. Ca ne fonctionnait pas à tous les coups mais Maggie avait le don de l’inviter à inverser sa façon d’observer le monde.

D’autres personnes avaient aussi eu une influence plus ou moins grandes sur le changement de caractère de Sirius. Les jumeaux, May, Fey, même cet idiot de Jared. De demi-loup irascible et angoissé, Sirius était passé à un sorcier demi-loup qui s’assumait enfin tel qu’il était. Tout n’était pas réglé mais de nombreux progrès avaient été faits et cela se ressentait encore plus aujourd’hui qu’ils marchaient en famille sur le Chemin de Traverse.

« Oh mais regardez qui voilà ! » s’écria soudain leur mère.

Sirius la regarda se jeter dans les bras d’un homme qui resta les bras ballants face à elle. Sa mère faisait toujours ça. Initier le contact alors que la plupart ne le désirait pas. Mais cette personne semblait plus franchement connaître les attitudes de sa mère. En fronçant le nez, Sirius comprit qu’il s’agissait d’un vampire. Et lorsque sa mère se retira, il le reconnut. Tobias Valdemar. Un ancien ami de sa mère. Taciturne, un humour à deux balles, Sirius ne l’avait jamais bien porté dans son cœur. Lui et sa petite-amie étaient aussi jeunes que lui désormais grâce à leurs gênes immortels.

Never say never 1017
Tobias Valdemar (Luke Grimes)

Sirius se détourna de leur rencontre. Son père discutait avec entrain avec Cillian sur les derniers manches de baguette que la marque Ollivander avait mis en vitrine. Shanna était près d’eux, y ajoutant son grain de sel.

Et voilà. Chacun allait discuter des minutes durant et ce serait interminable. Sirius se passa une main sur le visage et bailla d’avance. Mais alors que son regard parcourait le reste de la rue où du monde se pressait, il reconnut une silhouette familière. Arrêtée devant la vitrine de Fleury et Botts, Maggie lui tournait le dos. Un air plus léger, Sirius décida de s’approcher d’elle. Ne voulant pas l’effrayer, il arriva sur le côté.

« Salut. » souffla-t-il.

Il avait presque un air timide en lançant ces salutations. Il fallait dire que plus il connaissait Maggie, plus il se sentait porté par un étrange sentiment. Ses yeux s’attardaient plus souvent sur les détails de son visage comme s’il rêvait de les dessiner de ses doigts. Ces derniers ne cessaient de fourmiller comme s’ils voulaient reprendre la main de Maggie et ne plus jamais la lâcher. Et surtout, il sentait son loup japper de plaisir. Il ne se manifestait que quand un danger arrivait ou plus souvent lorsque sa colère et sa peur prenaient le dessus. Mais qu’il se manifeste ici en présence de Maggie était étrange.

« Tu es venue faire quelques achats ? » demanda-t-il en pointant du doigt la vitrine.

Il sourit simplement en l’écoutant.

« J’accompagne ma famille. » répondit-il alors qu’elle lui retournait la question. « Ma mère est là-bas et mon père discute avec mon parrain et Shanna devant Ollivander. »

D’un geste de la main, il désigna chacun d’entre eux un peu plus loin dans la rue. Encore une fois, Sirius ne se lassait pas d’utiliser beaucoup plus de mots qu’à l’accoutumée pour parler avec Maggie. Il voulait la découvrir autant qu’elle le découvre.

« Spencer t’accompagne ? »

Il pencha la tête sur le côté pour voir si la Poufsouffle se cachait derrière elle, un sourire joueur sur les lèvres. Il savait que les deux jeunes femmes n’étaient pas toujours collées l’une à l’autre, mais c’était devenu un jeu pour le jeune homme de demander à Maggie si son ombre la suivait. Malgré tout, il fallait croire qu’il commençait à s’attacher à son amie.

@ Victoire

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Sirius Green

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Never say neverDimanche 3 mars 2002Je n’avais jamais utilisé mes mots, mes connaissances pour aider une personne qui n’était pas extrêmement proche de moi. Sirius serait donc ma première fois. Même si… le fait que je sois là, avec lui, dans ce lieu qui lui tenait tant à coeur, voulait dire qu’en quelque sortes je l’avais inclus dans mon cercle social de personne proche ? Je n’y avais pas réellement réfléchi, avant. Et ce n’était pas sans doute le moment de le faire, actuellement. Il valait mieux pour nous deux que je me concentra sur Sirius, et ce qui le taraudait. Ce n’était jamais facile d’ouvrir son coeur à quelqu’un, et encore moins d’écouter ce qu’une tierce personne avait à dire sur la situation traversée. Certains rejetaient tout en bloc, ne voulant rien entendre. Sirius n’était pas, comme j’aurai pût aisément le deviner, de ceux-là. Il ne disait rien et je formulais le vœu qu’il écoutait avec son coeur mes paroles, qu’elles arriveront à y tracer un chemin pour le guérir. « Je comprends ce que tu veux dire. » Je tournais légèrement la tête, pour observer son visage à la dérobée. Il avait un air calme, presque serein. J’aimerai le voir un peu plus souvent ainsi ; cet air lui allait bien. « Même si je crois que j’aurai encore besoin de temps pour … accepter. » Je hochais la tête, compréhensive. Comme je venais de lui dire, un traumatisme avait besoin de temps pour être surmonté. Néanmoins, le fait qu’il le reconnaisse de lui-même était déjà un très grand pas, à mon sens. « Je peux. Et … ça m’aide, ce que tu dis. » Un sourire monta sur mes lèvres en sentant sa paume enserrant la mienne. Surprise, mais agréablement. J’étais plus prompte que Sirius dans l’initiation des contacts physiques et des marques d’affection. « Jamais personne ne m’avait parlé avec autant de franchise que de clarté. Ce que tu dis a un sens. Pour moi, en tout cas. » « Les autres n’avaient peut-être pas autant de connaissances psychologiques… » Je laissais ma phrase, légère, en suspens. Ce brusque aveu de la part du jeune homme avait fait monter un léger malaise en moi. J’avais l’impression de ne lui avoir servi que des banalités, dans le but de l’aider à aller un peu mieux. Avais-je vraiment eu un si fort impact sur lui, en quelques minutes ? N’était-ce pas plutôt l’aboutissement d’un chemin intérieur qu’il avait entreprit lui-même ? Je ne pensais pas avoir autant de crédit qu’il semblait porter à le croire.

Pour dissiper cet instant de flottement de ma part, je me pris à lui poser une question autrement personnelle, sur son loup. Je ne voulais pas détourner la conversation, pas vraiment, mais la façon dont il en parlait avait attiser ma curiosité. « C’est difficile à expliquer … » « J’aurai été profondément déçue si ça l’avait été. » Soufflais-je en lui souriant, espérant le faire rire à son tour. « C’était la première fois que ça m’arrivait. Enfin, pas exactement. Plutôt la deuxième. Mais cette fois-ci, c’était voulu. » « Voulu ? Comment ça, tu l’as… libéré ? » Je n’arrivais pas à me représenter la chose. Avoir une partie lupine ne faisait-il pas partie intégrante de son être ? Avait-il la sensation qu’il y avait deux entités – lui et le loup – dans son corps ? Tout cela me semblait vraiment étrange, irréel. « J’ai toujours enfermé cette partie de moi dans mon esprit. Je ne sais pas comment je fais. Ma mère … elle dit que j’ai un don de l’esprit comme elle. Pour aussi bien compartimenter les choses chez moi. » Est-ce qu’il parlait de Legilimencie ? Ou plutôt, de son pendant inverse, dont j’avais le nom sur le bout de la langue ? « C’est pour cela que j’ai toujours aussi bien bridé tout ce qui était lié au gène lupin. Mais avec un entraînement que je suis depuis quelques mois, le loup se réveillait. Il s’était toujours plus ou moins réveillé quand je ne contrôlais plus rien. Il prenait le dessus et c’était chaque fois plus difficile de le ré-enfermer. Mais là, le fait de l’avoir obligé à sortir plusieurs fois par mois ces dernières semaines, je crois qu’il avait compris comment sortir, comment s’échapper quand c’était nécessaire. Alors, quand j’ai eu besoin de lui dans la bibliothèque, il s’était manifesté. Il a pris le dessus et toute la partie que je bridais habituellement s’est manifestée. L’énergie de ce gène, la force, la rapidité, l’agilité, ça me venait naturellement. J’étais passé … en mode survie. » « Oh. » J’en avais la gorge serrée. Pour plusieurs raisons, d’ailleurs. Pour le fait que Sirius se sente si mal dans sa peau qu’il s’obligeait à dissocier deux composantes de sa personne. Pour le stress intense, cette peur de la mort qui l’avait fait basculer en mode survie. Et surtout, car j’avais l’étrange intuition que j’étais la première personne à qui il racontait tout cela, sans détour ni faux semblant.

« Tu vois ce que je veux dire ? » Je réfléchissais un instant avant de me montrer totalement honnête avec lui, comme il venait de l’être avec moi. « Non. Non, pas vraiment. Mais c’est peut-être une bonne chose. » En effet, cela signifiait pour moi que je n’étais jamais arrivé à une telle extrémité – et j’osais espérer que je ne connaîtrais jamais une situation semblable. « Est-ce que tu veux qu’on rentre ? » « Déjà ? Mais il fait si beau… » Je me surpris presque à faire les yeux doux à Sirius, avant d’éclater de rire. « On peut rester encore un peu, non ? J’adore vraiment ce paysage. » Et, pour faire bonne mesure, je posa ma tête contre son épaule en souriant.

Lundi 1er avril 2002

Ce lundi avait été plutôt banal, si l’on excluait que le dernier cours de la journée avait été annulé. Bien sûr, je ne m’en plaignais pas – je pouvais bien me passer d’une heure ou deux d’allemand cette semaine – mais cela m’aurait arrangé si j’avais pût retrouver Spence. Évidemment, nous n’avions pas les mêmes cours en fin de journée… Je m’étais donc dirigée, un peu esseulée je dois bien l’admettre, vers les Serres de Botanique. Outre le fait que ces dernières représentaient un endroit calme et paisible, plein de douceur, j’avais l’espoir secret d’y retrouver Lemony et de discuter avec lui. Ou plutôt, de le laisser m’abreuver de son monologue sur les plantes qu’il cultivait avec un amour proche de la dévotion d’un fanatique. Mais ce ne fut pas sur le petit frère de ma meilleure amie que mon regard fut inexorablement attiré. Je distinguais à grand peine une silhouette sur le toit d’une des Serres – quelle idée de se percher aussi haut ! J’étais certaine que ce n’était pas Lemony, qui préférait avoir les deux pieds sur terre, j’en étais certaine. Un instant, je crûs même qu’il s’agissait de Frost Rosier, qui semblait aimer les hauteurs et l’adrénaline qu’elles pouvaient procurer, mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque je reconnus… : « Sirius ? » La silhouette bougea, provoquant une embardée violente de mon coeur. Et s’il tombait… ? « Maggie ? » « Qu’est-ce que tu fais, tout là-haut ? » J’espérais sincèrement que mon angoisse ne perçait pas trop dans ma voix, alors que je tentais de la dissimuler derrière mon sourire. « Je … J’avais besoin de réfléchir. » « Et tu n’aurais pas pût le faire d’ici ? » Demandais-je au jeune homme, alors que la surprise se peignait sans aucun doute sur mon visage. Je pouvais comprendre, bien entendu, le désir de solitude lorsqu’une question nous taraudait l’esprit, mais quant au fait de réfléchir en hauteur… je crois bien que cela demeurait un mystère pour moi. « Attention ! » Ne pus-je m’empêcher de crier inutilement alors que Sirius sautait du toit. Inutilement car il venait de me rejoindre sain et sauf. Avec une agilité qu’il devait sans doute à ses gènes de loup-garou, maintenant que j’y pensais, mais je ne pouvais pas m’empêcher de craindre le pire dans ce genre de moment. Pourtant, je ne pouvais pas l’obliger de descendre prudemment à l’aide d’une échelle, n’est-ce pas ?

« Tu veux que je te montre ? » Je frissonna en regardant l’endroit qu’il pointait du bout du doigt. Cela me semblait être le toit du monde, ni plus, ni moins. « Tout là-haut… ? » Soufflais-je.  « Je te tiendrai pour que tu ne glisses pas. » « Promis ? » Fis-je en prenant la main qu’il glissait dans la mienne, un peu tremblante à l’idée de ce qui allait se passer. Sans vraiment comprendre, mes pas emboîtèrent ceux de Sirius, qui semblait nous diriger vers l’entrée de la Serre. Pourquoi donc, d’ailleurs ? N’y avait-il pas cours à l’intérieur… ? Un éclat de rire m’échappa lorsque je vis le regard – désapprobateur – que posa la professeur Chourave sur moi. Tant pis, pensais-je intérieurement, je m’excuserai plus tard. Pour l’instant, j’adorais le rire que j’entendais à mes côtés, celui de Sirius. C’était ce qui était le plus important à mes yeux, ou plutôt à mes oreilles, présentement. Les sermons, les applaudissements et la menace des mâchoires acérées des Tentacula Vénéneuse n’étaient pas importantes. « Pourquoi est-ce que tu m’as fait faire cela ? » Je posais ma question entre deux grandes inspirations pour reprendre mon souffle. Il n’y avait pas de jugement ni de colère dans ma phrase, juste de la simple curiosité de ma part. « C’était un raccourci ! » Sa réponse me laissa sans voix pendant un instant, avant que je ne lui souris à mon tour, en le bousculant gentiment : « Mais bien sûr… Bon, quelle est la suite de ton plan ? » « Viens. » Et je le suivis vers un arbre, immense. Tout simplement.

« Il va falloir grimper. » Je masqua mon soupir en regardant Sirius s’élancer vers les branches de l’arbre. Il était déjà à une belle hauteur – selon moi – lorsque je m’avançais pour lui tendre les mains. Il y a certain moment où l’on peut être amenée à regretter comment nous sommes habillés, et c’était mon cas à présent. Je me morigénais d’avoir opter pour porter la jupe de mon uniforme ce soir, alors que les cours étaient finis pour moi. Mais d’un autre côté, comment aurais-je pût me douter que Sirius me ferait grimper aux arbres ? J’avançais prudemment, presque trop, en suivant Sirius dans son ascension. Mais, si j’allais plus vite, je savais d’or et déjà qu’une peur paralysante allait s’emparer de mes membres sans crier gare. Je me retenais de toutes mes forces aux branches lorsque Sirius sauta sur le toit qu’on commençait à apercevoir, tout au bout, comme si de rien n’était. « Je dois vraiment le faire ? » C’était une question rhétorique, j’en avais bien conscience mais… « Ce n’est qu’un petit saut. » … Mais nous étions haut. Terriblement haut. « On n’a pas vraiment la même définition de petit… » Lui fis-je remarquer dans une sorte de rire nerveux, oscillant avec la panique pure. « Mais je te rattraperai. Promis. » « Sûr ? »

Devant son air sérieux, et la douceur qui semblait se dégager du regard qu’il posait sur moi, je décidais de lui faire confiance. J’étais acculée, dans cette situation, de toute façon. Sauter me semblait être la meilleure solution pour me sortir rapidement de cet endroit on ne peut plus inconfortable. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, essayais-je de me rassurer. Il me rattrapa. Sirius me rattrapa, resserrant une étreinte rassurante autour de moi. Plus jamais, plus jamais ça ! J’avais le coeur qui battait la chamade, et ce n’était même pas à cause de la beauté du paysage à couper le souffle. « Et nous y voilà. » Je laissais Sirius reprendre sa place sur le bord du toit, le temps de reprendre quant à moi mes esprits. Avec la hauteur, l’adrénaline du saut et les rayons de soleil qui semblaient s’enfoncer peu à peu dans le sol, la scène avait un petit quelque chose d’irréel. « C’était mon endroit préféré quand j’étais à Poudlard. » Quelle idée… ! Mais je gardais bien cette réflexion pour moi. « Personne ne venait jamais ici et c’est rare qu’on puisse me voir d’en-dessous. » « Je suis plutôt bonne observatrice… » Fis-je, en réagissant à son clin d’œil. En plus d’être douée pour repérer les détails, il fallait bien avouer aussi que je m’attendais à trouver quelqu’un autour de la Serre, aussi mes sens étaient sans doute un peu plus vigilants que la normale. « Je venais ici pour réfléchir ou quand j’avais besoin de m’isoler. Et … faut croire que j’avais besoin de revenir là un moment. » Je m’assis, prudemment, à côté de lui. Pas aussi près du bord que Sirius, en tout cas. « Tu peux m’en parler, si tu veux. » Lui glissais-je doucement, en souriant. Une fois ma frayeur passée, je retrouvais les habitudes de nos petits rendez-vous. L’ambiance calme et sereine propice aux confiances… Enfin, à celles de Sirius. « Sinon, je trouverai bien un sujet de conversation. Ou, on se contentera d’attendre que la nuit tombe et d’observer la levée des étoiles en silence. » Je souriais pour moi-même, sans regarder le jeune homme. Peut-être m’observait-il, peut-être portait-il son regard sur tout autre chose. Peu importait, de toute manière, du moment qu’il se sentait bien. « C’est plutôt étrange, qu’un lupin trouve refuge en hauteur, tu ne crois pas ? On aurait pût croire que tu gagne plutôt la plaine, ou la Forêt Interdite… Ou alors, c’est parce que tes origines lupines ont beaucoup moins d’importance que tu ne le laisse entendre ? » Je me retourna vers Sirius, avant de me rendre compte, confusément, que ce que je venais de dire pouvait sembler indélicat. « Désolée… je ne voulais pas être blessante. Mais depuis que tu m’as parlé de ses deux facettes de toi, ça me fascine. Je n’avais jamais envisagée la psychologie des loups-garous ou des demi-loups, avant ça. » Je baissais les yeux, pensant que cela me serait plus facile. « Parfois, quant on est passionnée par quelque chose, on ne se rend pas forcément compte de ce que l’on dit… Et puis, la frayeur de tout à l’heure m’a peut-être un peu plus bousculé que je ne l’aurai crû. » Ce n’étaient pas réellement des excuses, que je lui présentais. C’était plutôt des clés de compréhension pour qu’il puisse appréhender mon comportement et, je l’espérais de tout coeur, ne pas le prendre trop négativement.

Mardi 16 avril 2002

Qui dit période de vacances scolaires disait forcément virée à Londres dans les rues commerçantes sorcières, notamment dans les librairies et les papeteries – en tout cas, pour moi. Joachim m’accompagnait, même si j’aurai pu aisément me débrouiller toute seule. En soit, sa présence ne me dérangeait pas, et je savais que cela rassurait mes parents au vu des récents évènements, mais peut-être que mon cousin avait mieux à faire de son mardi après-midi ? En tout cas, il ne se plaignait pas… pour l’instant. Il était même rentré dans la boutique de Fleury & Botts pour chercher un livre sur le travail d’orfèvre des Gobelins qu’il avait commandé, alors que je restais à l’extérieur pour faire un peu de lèche-vitrine. Oui, sans doute trouvait-il arrangeant de m’accompagner, finalement… « Salut. » Je me retourna, avec une seconde de retard. C’était le temps qu’il m’avait fallu pour comprendre que cette voix, connue, s’adressait bel et bien à moi. « Sirius ! Je ne pensais pas te croiser ici, aujourd’hui ! » Est-ce que les étudiants étaient en vacances, eux aussi ? « Tu es venue faire quelques achats ? » « Plus ou moins. J’aime regarder les livres, comme cela je saurais quoi demander pour mon anniversaire. » C’était un de mes problèmes – si futiles – récurrents. Étant donné que je réunissais plusieurs caractéristiques au niveau monétaire – à savoir, fille unique de parents aisés et qui était économe – je n’avais aucun mal à acheter un objet lorsque celui-ci me tapait dans l’oeil. Et comme je pouvais subvenir moi-même à mes envies, je ne savais jamais quoi demander à ma famille lorsqu’ils voulaient m’offrir un présent. « Et toi, qu’est-ce que tu fais ici ? » « J’accompagne ma famille. Ma mère est là-bas et mon père discute avec mon parrain et Shanna devant Ollivander. » Ainsi donc, les étudiants de l’Université étaient bel et bien en vacances… Je regardais, plus par politesse que par curiosité, les personnes que Sirius me montrait. Après tout, c’était avec le jeune homme que j’étais amie, même si découvrir un peu sa famille pouvait être intéressant. Je préférais tout de même me concentrer sur Sirius.


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« Spencer t’accompagne ? » « Non. »  Répliquais-je avec un sourire. Sirius semblait croire que, Spencer et moi, nous étions totalement inséparable. Dans une certaine mesure, cela pouvait être vrai à Poudlard : nous étions dans la même Maison, dans le même dortoir, et nous avions beaucoup de cours en commun. Il y avait quelque chose de touchant dans la façon dont Sirius semblait voir notre relation, comme si nous étions un peu comme des sœurs jumelles spirituelles ne pouvant se passer l’une de l’autre. « Elle doit être avec sa propre famille, peut-être à surveiller son petit frère… Ou elle est avec son copain, je ne sais pas. » Je haussais les épaules. Pour l’instant, je ne savais pas ce que faisais Spence, mais je le saurais très bientôt par lettre, ou même par une Spence sauvage qui sonnera à la porte de mes parents, tout sourire. « Mais je suis quand même accompagnée ! » Je venais d’apercevoir Joachim sortant de la boutique de livres, avec paquet kraft assez volumineux sous le bras. Je l’attirais vers moi, en le tirant légèrement par la manche. Je ne savais pas d’où me venait cette envie soudaine, mais j’éprouvais le besoin de le présenter à Sirius. Ils avaient peut-être huit ou sept ans d’écarts, mais ils étaient tout les deux plus ou moins étudiants. Peut-être qu’ils pourraient s’entendre, même si Joachim ne fréquentait plus l’Université ? « Mon père a insisté pour que je ne sois pas seule… C’est de la déformation professionnelle de sa part, je suppose. Et puis, il fait confiance à Joachim depuis des années pour me surveiller. » Même si, parfois, c’était plutôt à moi de le surveiller. Joachim, mon oncle et mon père, étaient du même acabit, à foncer tête baissée sans vraiment réfléchir. C’était sûrement un trait de caractère des Thorvaldsen… Joachim leva une main pour saluer Sirius, alors que je glissais un bras sous le sien pour être sûre qu’il me suive. « Tu viens prendre quelque chose avec nous ? Un chocolat chaud, peut-être ? » Nous étions certes au printemps, mais ce n’était pas pour autant que j’allais faire une croix sur mon addiction pour ce breuvage ! :copyright:️ Justayne

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Writer of the Mind ☼

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