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RPG Harry Potter

Le forum passe en juillet 2002 !
Le Maître du jeu a enfin été révelé, courrez lire le dernier numéro de la Gazette !

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 29 novembre 2001. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Un mois après son pétage de plombs à Halloween, Sirius se rend à sa première séance de "thérapie" avec Louve Iceni, héritière du trône d'Irlande.

Cause you can be the beauty
and I could be the monster
Cette séance était une mauvaise idée. En faites, Sirius se disait qu’il aurait cent fois préféré étudier avec Dae-Hyun la guitare et le chant. Cela faisait un mois qu’ils s’entrainaient ensemble tous les deux et Sirius devait avouer qu’il commençait à bien apprécier leurs séances ensemble. Au point en tout cas de regretter d’avoir annulé celle-ci !

Mais depuis Halloween, Sirius n’avait pas revu Louve et malheureusement, la princesse héritière du trône d’Irlande n’avait pas oublié sa demande : il lui avait demandé de l’aide. A ce souvenir, il en avait presque honte. Il avait hurlé à la lune quoi ! Et il l’avait supplié de l’aider.

D’un autre côté, il avait carrément pété les plombs. Il avait récemment fêté ses 19 ans mais il avait encore des sauts d’humeur, pire qu’un adolescent. Il lui était toujours aussi difficile de contrôler sa rage, notamment quand quelqu’un le provoquait. Il sentait ses griffes comme si elles allaient vraiment sortir et ses muscles, ses os, tout son corps …

D’un geste mécanique, il se massa l’épaule comme si c’était réellement en train de lui arriver. Mais ce n’était pas le cas. La Pleine Lune était prévue pour demain soir et même s’il se sentait tendu, il n’était pas énervé pour se mettre dans le même état qu’un mois plus tôt. Grognant légèrement, signe de sa mauvaise humeur évidente et de sa mauvaise foi, il pressa tout de même le pas en direction de Druid’s Oak. La jeune femme lui avait donné rendez-vous sur un terrain à l’arrière du village, où ils seraient visiblement tranquilles et loin d’être embêté par qui que ce soit.

Les mains dans les poches, il arriva au point de rendez-vous où Louve Iceni l’attendait visiblement déjà.

« Bonjour … » grommela-t-il en jetant son sac dans un coin de la clairière.

Ils étaient entourés d’arbre, si bien que cela les cachait très bien en réalité du reste du monde. Ils étaient même à l’abri du vent hivernal qui soufflait depuis le début de la journée.

« Bon, me voilà. » dit-il.

Il regarda sa montre. 11h10. Visiblement, Louve et lui avaient tous les deux ce moment de libre entre 11h et 14h le jeudi. Cette idée le gonflait car il avait d’autres Fléreurs à fouetter le jeudi, en pleine semaine. Notamment travailler sa musique avec Dae.

« Ça serait possible de se voir à un autre moment la prochaine fois ? J’ai dû annuler un rendez-vous important. »

Devais-je préciser qu’il était vraiment de mauvaise humeur ? Pourtant, il regardait à peine Louve. Il se rappelait de la sensation de la dernière fois. Elle l’avait saisi par le cou et l’avait soulevé de terre comme s’il ne pesait pas plus lourd qu’un Botruc. Et quand il avait croisé son regard, son loup avait paru reconnaître quelque chose qui lui était familier : un Alpha. Cette pensée fit pousser un soupir d’agacement à Sirius.

« Bon, on est censé faire quoi ? »

Il haussa les épaules, évitant toujours le regard de la princesse. Il pensa à Jared, se disant que s’il le voyait parler et s’entraîner avec la future héritière du trône, il se foutrait certainement de sa gueule. Mais Jared n’était pas là. Et après tout, c’était pour Shanna qu’il faisait ça, n’est-ce pas ?

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Dim 22 Oct - 20:54, édité 2 fois

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Sirius Green

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Cause you can be the beauty and I could be the monsterAvec Sirius Green Jeudi 29 novembre 2001

Mon frère, ma sœur, et moi-même avions été élevés dans l'idée que nous avions les pouvoirs, et le devoir d'aider les malheureux que nous pouvions croiser. C'était l'une des raisons pour laquelle j'aidais Jared. Bleddyn l'avait sauvé d'une très mauvaise aggression, et je lui avais sauvé la vie en lui administrant les soins appropriés. Pour moi, ça me semblait tellement normal. J'avais la chance d'avoir la richesse et le pouvoir. Je ne voulais pas avoir de regret d'avoir laissé une brebis égarée sur ma route. Et c'est pour les mêmes raisons que j'aidais, ou que je voulais aider Sirius Green. Un demi-loup-garou qui avait énormément de mal avec sa nature. Son identité. J'avais promis de l'aider, et c'est pour cela que je me dirigeais vers le lieu de rendez-vous. Je ne savais pas si j'aurais le temps de déjeuner, mais tant pis. Si je devais sauter quelques repas avant mes cours de droit institutionnel sorcier pour aider quelqu'un, je ferai ce service sans hésiter.

Je n'eus pas à attendre longtemps. Je l'entendis arriver avant même qu'il n'ouvre la bouche. « Bonjour … » « Bonjour, Sirius. » Avec son air hagard et ses mains dans ses poches, il semblait ravi d'être ici, avec moi. « Bon, me voilà. Ça serait possible de se voir à un autre moment la prochaine fois ? J’ai dû annuler un rendez-vous important. » Je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils en croisant les bras, la tête haute. Semblait-il oublier que son loup intérieur m'avait considéré comme son alpha ? Je le savais, je l'avais senti. J'étais persuadée que de nouveau, il snobait son animal intérieur. C'était normal, il rejetait sa nature. Mais devait-il se montrer aussi désagréable avec moi ? « Je peux très bien te laisser ici, seul avec tes sentiments et ta rage que tu ne sauras jamais contrôler sans aide, pour aller prendre mon déjeuner. » Je le fixait, alors que lui ne me regardait à peine. « Et je sais très bien que tu ne demanderas aucune autre aide que la mienne. Alors je te prie de cesser de faire l'enfant et de me faire confiance. »

Sirius finit par pousser un soupir, ce que je considérais comme une bonne nouvelle, ou presque. « Bon, on est censé faire quoi ? » Je m'approchais de lui, pour me planter devant lui. Je lui demandais de tendre sa main, paume vers le ciel. Une fois cela fait, je posais une pièce d'or, bien au milieu. « Referme doucement tes doigts dessus, sans serrer. Et concentre-toi sur cette pièce. Sur les bruits autour de toi, et sur les battements de ton cœur. » Je me tus, pour fixer sa main. Au bout de quelques secondes de concentration de la part de Sirius, une plume blanche apparut entre ses doigts. « Un poète ? Etonnant. » Je récupérais la plume, que je retransformais en pièce, avant de la montrer à Sirius. « C'est une relique importante en Irlande. Elle se transforme soit en épée, soit en plume, soit en couronne, en fonction de si tu es un combattant, un poète ou un dirigeant. Ça nous aidera à savoir comment prendre ton entraînement. » Cette relique était l'une des plus importantes en Irlande. Selon les croyances, Boadicée la portait autour du cou quand elle était en guerre. Puis après, elle la transmit à sa fille, qui lui donnait cette magie de la métamorphose. C'est comme ça que les missions des enfants royales sont nées. A l'origine, on était choisi par la pièce. Maintenant, par l'ordre de naissance, mais cette pièce était ressortie régulièrement par la Grande Prêtresse durant les fêtes religieuses ou les grandes cérémonies. Beaucoup d'Irlandais aimaient savoir à quelle catégorie ils appartenaient. Ils disaient que ça les aider à prendre des décisions.

« Bien, puisque ton cœur semble te voir comme un poète, il faut se baser sur ça. Ça veut dire que tu ne peux ni combattre, ni ordonner ton loup, mais tu dois l'apprivoiser. » Je savais que cette idée n'allait pas lui plaire. Il refusait son existence, il ne voulait avoir rien à faire avec lui, alors je comprenais que faire ami-ami avec son animal ne lui plaisait pas. « Vois-le comme un animal domestique. Tu ne peux pas nier son existence, il est là. Plus vite tu l'accepteras, et plus vite tu sauras te contrôler. Ce n'est que quand tu es en colère que tu le ressens ? » Je savais que c'était dans ce genre de moment qu'il le sentait le plus. Mais était-ce le seul ? Je tendis la main, pour qu'il me donne la sienne. Je pris doucement son poul, en essayant de me concentrer sur mes sens lupins, et sur les siens. « J'essaie de rentrer en communion avec ton loup. Pour essayer de le comprendre. Et pour savoir comment t'aider. » Je finis par lâcher sa main, en ayant eu les premières informations nécessaires pour lui donner des conseils. « Ton loup profite de ta colère pour essayer de prendre de la place. Ce ne sera pas facile, mais tu dois apprendre à gérer ta colère. Cela passe par la respiration, la relaxation… Tu dois te trouver un point d'ancrage, quelque chose qui te ramène à la réalité. Tu en as un ? »
:copyright:️ Justayne

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I'll show you how a real queen behaves,
No damsel in distress, don't need to save me

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 29 novembre 2001. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Un mois après son pétage de plombs à Halloween, Sirius se rend à sa première séance de "thérapie" avec Louve Iceni, héritière du trône d'Irlande.

Cause you can be the beauty
and I could be the monster
Louve croisa les bras et le remit aussitôt à sa place. Sirius aurait surement réagi en grognant ou en aboyant mais à cet instant, c’était comme si une force l’en empêchait. Comme si une muselière avait été attachée autour de son museau pour l’empêcher de protester. Alors, comme il ne lui restait pas grand-chose d’autre à faire à part écouter, il demanda ce qu’ils étaient censés faire à présent.

La princesse avait paru attendre cette question puisqu’elle s’approcha aussitôt de lui avec quelques instructions. Sirius roula des yeux mais obéit toutefois. Il tendit sa main devant lui et l’ouvrit, paume vers le ciel. La jeune femme posa alors une pièce en or dans sa main. Ce n’était pas un Gallion. En vérité, il ne reconnaissait pas la monnaie. Il fronça les sourcils et allait lancer une phrase sarcastique mais Louve qui devait commencer à le connaître enchaina aussitôt sur la suite.

« Referme doucement tes doigts dessus, sans serrer. Et concentre-toi sur cette pièce. Sur les bruits autour de toi, et sur les battements de ton cœur. »
« Sérieux ? » demanda-t-il.

Mais face au regard sévère de Louve, il ferma aussitôt les yeux. Bon sang, c’était pire que les premiers cours avec Dae-Hyun cet exercice. Tout ce truc de se concentrer sur soi, il détestait. Quel était l’intérêt ? Pourtant, cela semblait être à la mode. Il n’entendait parler que de ça depuis quelques mois. A croire qu’ils s’étaient tous passés le mot. Ou peut-être était-ce un truc d’étudiant ?

Les yeux toujours clos, Sirius s’efforça de sentir la sensation de la pièce entre ses doigts. Si elle avait été en argent, elle l’aurait certainement brûlé. Mais c’était une pièce en or. Légère et pourtant lourde quand on s’y concentrait bien dessus. Comme si elle renfermait un secret. Il tendit l’oreille. Une légère brise passait entre les arbres et non loin de là un écureuil se dépêchait d’emmener sa dernière trouvaille en nourriture dans son tronc. Il entendait aussi les battements de cœur de Louve, réguliers, calmes. Et les siens. Plus agités, plus nerveux. Il prit une inspiration pour s’obliger à se détendre mais cela ne changea pas grand-chose à dire vrai.

Pourtant, quelque chose changea. Il le sut quand la pièce qui tenait serrer entre ses doigts changea de matière. Il ouvrit les yeux et desserra la paume de main pour voir que la pièce s’était métamorphosée en une plume blanche.

« Un poète ? » dit Louve. « Etonnant. »
« Un poète ? » répéta-t-il.

Il n’était pas bien sûr de suivre. Pourquoi parlait-elle d’un poète alors qu’une plume était apparue dans sa main ? La rouquine reprit alors la plume qui se métamorphosa à nouveau en pièce à son contact.

« C'est une relique importante en Irlande. » commença-t-elle à expliquer. « Elle se transforme soit en épée, soit en plume, soit en couronne, en fonction de si tu es un combattant, un poète ou un dirigeant. Ça nous aidera à savoir comment prendre ton entraînement. »

Sirius garda les sourcils froncés comme s’il avait besoin de plus de temps pour comprendre les explications fournies par Louve. Louve avait posé sur lui une relique qui pouvait analyser sa personnalité et le répartir en trois catégories. Cet artefact ressemblait à celui du Choixpeau magique à Poudlard, peut-être datait-il de la même époque ? Mais, franchement, Sirius avec une âme de poète ? Cependant, il devait bien l’avouer : dirigeant ou combattant ne semblaient pas plus appropriés pour lui. Il supposa que c’était sans doute son penchant pour la musique qui avait induit ce choix.

« Bien, puisque ton cœur semble te voir comme un poète, il faut se baser sur ça. Ça veut dire que tu ne peux ni combattre, ni ordonner ton loup, mais tu dois l'apprivoiser. »

Sirius laissa échapper un rire nerveux.

« Fantastique. » dit-il d’un ton sarcastique en croisant à son tour les bras sur son torse. « Et comment suis-je supposé l’apprivoiser ? »
« Vois-le comme un animal domestique. Tu ne peux pas nier son existence, il est là. Plus vite tu l'accepteras, et plus vite tu sauras te contrôler. »

Hum … il avait déjà entendu ça quelque part. Peut-être sa mère ? Ou son oncle ? Il n’avait jamais bien essayé de les écouter à ce sujet. Ils ne pouvaient savoir ce qu’il ressentait. Ils ne pouvaient comprendre.

« Ce n'est que quand tu es en colère que tu le ressens ? » reprit Louve.

Sirius haussa les épaules.

« Oui, la plupart du temps. »

La colère était ce qui le poussait le plus hors de lui. En même temps, il devait avouer qu’il ne connaissait pas grand-chose d’autre. Il n’avait jamais été tout à fait heureux, ni réellement triste. La colère et … la peur étaient les principales émotions qu’il ressentait. Louve s’approcha alors de lui et tendit la main pour prendre la sienne. Sirius déglutit. Il détestait le contact. Il lui était difficile de toucher les autres, même quand sa sœur voulait le prendre dans ses bras, il ne pouvait s’empêcher de se raidir instantanément. Le contact humain le rebutait sans qu’il ne puisse l’expliquer parfaitement. A moins que ce n’était l’idée que quelqu’un le touche ?

« Qu’est-ce que tu fais ? » demanda-t-il après l’avoir finalement laissé prendre sa main.

La princesse semblait chercher son pouls.

« J'essaie de rentrer en communion avec ton loup. Pour essayer de le comprendre. Et pour savoir comment t'aider. »

Pour essayer de le comprendre ? Si elle y arrivait, Sirius voulait connaître son secret. Il avait l’impression d’être analysé et observé par l’œil scrutateur d’un médicomage.

« Ton loup profite de ta colère pour essayer de prendre de la place. » dit-elle en relâchant sa main. « Ce ne sera pas facile, mais tu dois apprendre à gérer ta colère. »

Sirius hocha la tête, l’air dubitatif. Gérer sa colère ? Il ne connaissait que ça. Néanmoins, si cela pouvait aider, il était prêt à essayer. L’image de Shanna semblait flotter perpétuellement au-dessus de la tête de Louve. Alors, il devait faire un effort. Pour elle.

« Cela passe par la respiration, la relaxation… Tu dois te trouver un point d'ancrage, quelque chose qui te ramène à la réalité. Tu en as un ? »
« Pas vraiment, non. » répondit-il, rentrant les mains dans ses poches.

Bon, il allait devoir fournir un effort supplémentaire s’il voulait vraiment que Louve continue à l’aider. Il prit une inspiration et se força à réfléchir.

« Hum, la musique je dirais. » dit-il finalement en haussant les épaules. « Quand j’écris, quand je joue, ça m’aide. J’oublie tout le reste et je ne me concentre que sur ça. »

Cela parut convenir à Louve qui hocha la tête. Ils allaient donc commencer par ça. Sirius prit une nouveau inspiration et se mit en position comme lui demanda Louve. C’était parti.

Jeudi 20 décembre 2001

Chaque jeudi, Louve et Sirius se retrouvaient dans la clairière légèrement éloignée de Druid’s Oak. Au départ, ils tâtonnaient. Louve ne connaissait pas vraiment Sirius, et inversement. Elle cherchait à provoquer sa colère et les premières séances, ce n’était pas grand-chose. Elle visait souvent le côté loup avant de progressivement se diriger vers sa famille. Sirius tiqua plusieurs fois quand elle mentionna son père et elle parut le remarquer puisqu’elle riva ensuite ses accusations sur lui. Petit à petit, Louve semblait mettre le doigt sur ce qui pouvait provoquer sa colère : sa famille, son contrôle non existant à gérer son loup, son incapacité d’être un parfait sorcier au Sang-Pur.

Sirius détestait de plus en plus ces séances. Il était agressif et au lieu d’apprivoiser son loup, il essayait par tous les moyens de le combattre, de le refouler. Louve le corrigeait, lui rappelant son point d’ancrage. Mais, si au départ, une faible mélodie parvenait à le ramener à la raison, un simple grognement ou un jappement le ramenait à sa condition : il n’arriverait jamais à apprivoiser son demi-loup.

Il y avait des progrès parfois. Une fois, le 20 décembre, Sirius était arrivé plutôt joyeux à son entraînement. La veille, alors que les étudiants des Sept Arts Magiques avaient organisé une exposition durant toute la semaine, Sirius avait joué de la guitare pour accompagner la projection d’un court-métrage. Il avait adoré ça. Et il savait que son professeur lui mettrait certainement une bonne appréciation à la fin du semestre pour son implication. Aujourd’hui, ce jour-là, à l’entraînement, les attaques de Louve lui avaient semblé vaines car il était incapable de quitter son petit nuage.

Cependant, la séance du 24 janvier avait été particulièrement difficile. Il fallait dire que la pleine lune approchait ainsi que le week-end chez les Parkinson. Sirius détestait ce week-end et rien que le fait de devoir y assister le mettait dans une colère noire. L’année n’avait pas non plus bien commencé pour lui avec l’incendie dans le QG des Pendragon. C’était Oscar Swan et Shanna qui étaient venus le sortir de là. S’il était reconnaissant envers son président, une drôle de sensation avait germé dans son ventre en voyant les regards que lançait sa sœur vers Oscar. La séance avec Louve avait donc été très éprouvante et elle avait décidé une nouvelle approche : la peur. Elle lui avait parlé de la possibilité qu’il reste bloqué en loup, que la transformation s’enclenche, qu’il soit rejeté par tous ses amis, par sa famille car il serait devenu une sorte de monstre. Il n’y avait pas de doute, elle savait y faire.

Le loup prenait le dessus sur toutes ses pensées et ses muscles se tendaient de manière douloureuse. Même siffloter un air de Bono ne parvenait pas à le calmer. Mais Louve semblait toujours s’arrêter avant que cela ne devienne trop pénible. Toujours … jusqu’à …

Jeudi 7 février 2002

La lune avait entamé sa décroissance. C’était normalement une bonne période pour Sirius qui se sentait redevenir humain à ce moment-là. Mais pas aujourd’hui. Non, une colère persistait depuis plusieurs semaines. Il y avait tout d’abord Oscar et la relation étrange qu’il entretenait avec sa sœur Shanna. Le week-end chez les Parkinson qui avait réveillé son hostilité envers Jared et bien qu’une trêve avait été trouvée autour d’un joint d’aconit tue-loup, Sirius ne mourrait pas d’impatience à l’idée de le retrouver. Son amitié étrange avec Ian Wen qui semblait le perturber bien plus depuis sa rencontre avec Thorvaldsen. L’enquête avec Akutenshi qui réveillait en lui tous les pires sentiments pour cet individu. Ses notes au premier semestre qui ne s’étaient pas révélées aussi bonnes qu’il l’avait espéré. Son père qui lui avait envoyé un hibou afin de l’inviter à manger ce dimanche avec sa mère pour discuter.

Bref, ce n’était pas la joie et Sirius se sentait sur le point d’imploser. Il semblait avoir eu un instant de répit avec la drogue de Jared, puis avec la discussion qu’il avait eu avec Margrethe une semaine auparavant. Mais tout ce qu’il avait refoulé semblait revenir progressivement. De plus, il n’avait pas vraiment bien dormi cette nuit et un mal de tête menaçait de pointer le bout de son nez.

Il écoutait Louve, mais il n’avait pas besoin de déclencheurs. Il se sentait déjà suffisamment énervé. Son loup grogna malgré lui et il crispa la mâchoire. Oui, il devait l’apprivoiser, il savait. Il ferma les yeux alors que Louve reprenait ses assauts de provocation.

« J’en ai marre ! » dit-il d’une voix qu’il essayait de paraître calme. « Ca fait déjà une heure qu’on bosse là-dessus et je suis crevé. »

Loin d’attendre la validation de Louve, Sirius fit demi-tour et commença à attraper son sac quand la jeune femme insista. Son loup grogna à nouveau et il se retourna d’un bond vers elle.

« Arrête ! J’te dis que je suis cané. Ca va mal tourner … »

Il jeta son sac violemment au sol. Il ne savait pas trop s’il lui avait échappé au juste ou s’il avait juste envie de frapper quelque chose. Il détourna le regard alors que Louve continuait son jeu. Bordel, d’habitude, elle ne forçait pas autant. Il fallait qu’il parte. Il tourna les talons mais, plus rapide, la princesse se mit face à lui.

« Arrête ! » dit-il en haussant cette fois-ci le ton.

Il avait envie de la pousser, mais c’était une princesse. Au cours des autres séances, il s’était toujours plus ou moins retenu. Elle disait que ça faisait parti de l’épreuve et qu’il fallait justement qu’il résiste. Mais … bordel, il n’y arrivait pas.

Louve toucha alors une partie sensible et lui parla de son père. Le regard que Sirius lui lança était terriblement hostile et n’était surtout plus brun mais ambré.

« Mon père … est ... un salaud ! » rugit-il en se lançant en avant.

Louve l’évita de manière élégante, loin d’être impressionné. Précipité en avant, Sirius tomba à genoux et se cambra en arrière alors que ses muscles le faisaient souffrir. Le loup voulait rugir. Il voulait prendre le dessus. Lui hurler de la dévorer, de la déchiqueter en pièces, de la ….

« NON ! Arrête ! » dit-il.

Mais Louve l’encourageait encore une fois de faire appel à son point d’ancrage. Sirius serra les poings sur l’herbe encore gelée du matin. Il cria de douleur. Il avait la sensation de sentir ses os se briser. Et si cela arrivait vraiment ? Comme l’Epouvantard lui avait montré. Et s’il se transformait vraiment ? Il ne serait plus en mesure de protéger sa sœur ni qui que ce soit. Il ne servirait à rien.

Son esprit, qui se bloquait comme à l’entraînement de l’Occlumencie, tomba alors une barrière. Soudain, le loup bondit et se jeta sur Louve qui n’eut cette fois-ci pas le temps de s’écarter avant que Sirius ne la griffe. Car il l’avait vraiment griffé. Il regarda sa main, ou plutôt ses ongles devenus des griffes rougies du sang de Louve. Horrifié, il tomba en arrière et se força à s’accrocher au sol. Criant, haletant. Il essayait de rassembler les barrières qui maintenaient le loup enfermé. Il essayait de penser à son cours de musique. Au dernier morceau que Dae-Hyun lui avait parlé.

« J’y … arrive pas. » haleta-t-il, au sol.

Les larmes perlaient à ses yeux en même temps que la colère refusait surface. Il ne voulait pas pleurer. Il ne pleurerait pas. Il n’était pas un gamin, putain. Il donna un furieux coup de poing au sol alors que Louve l’assommait encore avec l’idée d’apprivoiser.

« J’Y ARRIVE PAS PUTAIN ! » cria-t-il, en s’acharnant sur le sol.

Sa voix était soudain devenue forte, puissante et … loin de celle qu’il utilisait habituellement. Son poing rencontra une pierre dans le sol et un craquement se fit entendre dans ses phalanges.

« Que … que m’arrive-t-il ? » dit-il, la voix saccadée.

Il avait peur. Il avait définitivement peur. A genoux sur le sol, il ne sentait même plus la douleur de sa main en sang. Il tourna la tête vers Louve. Ses yeux étaient toujours ambrés et tous ses poils étaient hérissés, comme en alerte. Il secoua la tête, impuissant.

« Je … ne peux pas l’apprivoiser. » dit-il. « Il est … trop fort. »

Et un jour, le loup prendrait le dessus. C’était évident. C’était clair comme de l’eau de roche. Un jour, Sirius Green n’existerait plus et il deviendrait une bête monstrueuse. Telle était sa malédiction.

@ Victoire


Dernière édition par Sirius M. Green le Dim 22 Oct - 20:54, édité 1 fois

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Sirius Green

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Cause you can be the beauty and I could be the monsterAvec Sirius Green Jeudi 29 novembre 2001

Faisons le point. Sirius était donc un poète colérique qui refusait d'admettre sa nature lupine. Fantastique. Cela n'allait pas être facile du tout, mais… Je devais voir ça comme un entraînement. Si je n'arrivais pas à l'aider, comment je pourrais aider tout un pays ? Il fallait que j'apprenne à mieux le connaître. Et cela allait passer par les questions. Comme son point d'ancrage. « Pas vraiment, non. » Je ne pus m'empêcher d'hausser un sourcil. Il ne m'aidait pas beaucoup, là. Heureusement, Sirius croisa mon regard et se reprit aussitôt. « Hum, la musique je dirais. Quand j’écris, quand je joue, ça m’aide. J’oublie tout le reste et je ne me concentre que sur ça. » Je finis par lui sourire doucement. « Maintenant, on sait par quoi on va commencer. »  

Jeudi 7 février 2002

Cela faisait un peu plus de deux mois que je voyais Sirius tous les jeudis. Au début, je me dis qu'il fallait affronter le dragon par les cornes, et le mettre en colère pour qu'il prenne conscience de l'importance de son point d'ancrage. Je me dis que sa nature lupine pouvait aider, et un jour, je me rendis compte que c'était l'évocation de sa famille, et surtout son père, qui le tendait. Je lui lançais des atrocités pour qu'il essaie de se reprendre, en vain. Ce que je n'arrivais pas à lui faire faire était d'apprivoiser son loup. Sirius essayait toujours de le faire taire, mais je ne comprenais pas pourquoi il refusait sa moitié d'identité.

Certaines semaines étaient plutôt efficaces, alors que d'autres… Je me rendis compte que cela dépendait de son humeur de départ. Quand il arrivait détendu, ses efforts payaient. Quand il arrivait anxieux, en colère, nerveux, la séance était aussi pénible pour lui que pour moi. Le repousser dans ses retranchements ne marchait pas forcément, mais comme il n'y avait ni progrès ni recul flagrant, je ne savais pas encore comment faire. J'échouais à l'aider, et cela se ressentait sur nos entraînements. Aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle, d'autant que Sirius était arrivé déjà très agacé. Bien que je n'avais pas vraiment besoin de le mettre encore plus en colère, Sirius ne réagissait pas beaucoup. J'aurais pu penser que c'était bon signe, si je ne voyais pas ses jointures devenir blanches à force de s'énerver.

« J’en ai marre ! Ca fait déjà une heure qu’on bosse là-dessus et je suis crevé. » Il tourna alors les talons, et je fronçais les sourcils. Je rêvais, où il abandonnait ? Il n'avait pas le droit d'abandonner ! Est-ce que moi, j'avais abandonné, pour Aliocha et moi ? Non, j'avais tenu tête à mon père devant tous les ministres pour larguer Connor. Et il m'avait donné un défi impossible à relever ! Est-ce que je comptais abandonner Aliocha ou ma couronne ? Certainement pas, j'avais relevé le défi. Sirius n'avait pas le droit d'abandonner. « Tu vas où ? Reviens ici, nous n'avons pas terminé ! » Je me mise à le suivre, d'un pas décidé. « Arrête ! J’te dis que je suis cané. Ca va mal tourner … » J'haussais un sourcil alors qu'il me fit face. Il pensait vraiment me faire peur ? « Excuse-moi, mais tu n'as pas un master à valider tout en gouvernant un pays et en relevant un défi débile donné par ton roi ! Je préfèrerai largement chercher le corps de mon ancêtre pour pouvoir enfin sortir avec l'homme que j'aime plutôt que d'aider un petit con arrogant et colérique ! » Quelle bonne blague ! Si mon père me pensait capable de retrouver un trésor national inestimable aussi connu que le corps du Christ, Sirius pouvait bien contrôler sa fatigue. Sauf qu'il ne semblait pas l'entendre de cette oreille, et tourna les talons une seconde fois. Mais je finis par le dépasser pour me mettre devant lui.

« Arrête ! » Il me connaissait mal. Il jeta son sac alors que je me rapprochais de lui. « Tu crois que ton père aimerait te voir abandonner comme ça ? » Vraiment, je pouvais être horrible. Et plus le temps passait, et plus je me sentais mal à l'aise de faire cela, mais je ne voyais pas encore d'autres solutions. « Mon père … est ... un salaud ! » Par tous les dieux, enfin une réaction. Je l'évitais aussi facilement qu'un enfant, et je le regardais tomber par terre. « Aller, debout, ce n'est pas terminé ! » « NON ! Arrête ! » La furie était là. Je me rapprochais, plus docile. Est-ce que nous y étions ? Est-ce qu'il pouvait y avoir un changement ? Il ne fallait plus que je l'accule. Non, maintenant, je devais l'encourager. « Pense à ton point d'ancrage, Sirius. Pense à la musique ! » Je ne pus m'empêcher de serrer les poings quand je le vis hurler. Ma culpabilité monta encore d'un cran, et atteignit son apogée. Est-ce que ce n'était pas de la torture, ce que je faisais ? Je fermais les yeux, pour échapper à ce spectacle, juste un instant.

Ce fut une erreur.

Au moment où je rouvrir les yeux, Sirius était en train de se jeter sur moi. Je ne pus me détourner, cette fois, et je le sentis me griffer. Choquée, je le regardais, les yeux grands ouverts, alors que lui regardait sa main. Il tomba en arrière. « J’y … arrive pas. » Je me sentais tellement mal. Il fallait qu'on arrête l'entraînement, et que je le calme. Mais il fallait pour cela qu'il dompte son loup. Si ça continuait, nous allions finir dans une impasse. « Tu vas y arriver, Sirius. Tu es fort. Tu vas y arriver. Respire. » « J’Y ARRIVE PAS PUTAIN ! » Je sursautais quand il hurlait, et quand il tapait dans le sol. N'avais-je pas fait une énorme erreur ? « Que … que m’arrive-t-il ? » Je finis par me mettre à genou, pour être à sa hauteur, et le regarder dans les yeux. « Je suis désolée, Sirius. Tout est de ma faute. J'ai réveillé le loup. Mais tu vas pouvoir le calmer. » Et si il ne pouvait pas, je savais que je le pouvais. Mais je ne voulais pas utiliser la carte de l'alpha. « Je … ne peux pas l’apprivoiser. Il est … trop fort. » Bon. Il semblait que j'allais devoir le faire. Je fis appel à mon loup, pour que mes yeux deviennent ambrés à leur tour. Je regardais dans ceux de Sirius, avant de rugir : « DISPARAIS DE MA VUE ! » Evidemment, ce n'était pas à Sirius que je parlais, mais à son loup. Je ne quittais pas son regard, je gardais mes yeux ambrés jusqu'à ce que les siens redeviennent normaux. Signe que le loup avait disparu.

« Tout va bien ? Oh, Sirius, je suis tellement désolée. Je crois qu'on va arrêter cet entraînement. Je suis vraiment désolée. Ce n'est pas toi le problème, c'est moi. » Je le pensais vraiment. Comment j'avais pu lui faire subir ça, et ce, pendant des semaines ? C'était presque de la torture. Je me sentais mal, et je ne savais pas comment me racheter. « Je me doute que tu m'en veux à mort, mais tu veux bien rester encore un peu ? Je pense que l'on devrait parler. Juste… parler, je te le promets. » J'allais amplement comprendre si Sirius comptait partir. Mais, à ma plus grande surprise, il finit par se rasseoir à mes côtés. Je le regardais un instant, alors que j'avais encore le poids de ma culpabilité sur les épaules. « Je ne pensais pas tout ce que je t'ai dit toutes ces semaines. Tu le sais, n'est-ce pas ? Je pense que tu es plein de potentiel. » Je lui souris gentiment. Je me sentais hypocrite, mais, contrairement à toutes les dernières semaines, j'étais sincère. « Je sais de quoi je parle. Je t'ai entendu jouer de la musique. Tu es douée, tu sais ? »

Je finis par étendre mes jambes sur le sol, en posant mes mains dans mon dos, pour prendre appui dessus. Ma tête tomba légèrement en arrière pour regarder le ciel. « Ça fait un moment que je me disais que cette méthode n'était pas efficace, mais en fait, je pense que ce n'était pas fait pour un poète. Si tu acceptes de me laisser une seconde chance… Je trouverai quelque chose. » Je voulais trouver quelque chose. Cela devenait presque une obsession. Et ça avait été pareil avec Jared. Je l'avais harcelé jusqu'à ce qu'il accepte notre aide, avec Bleddyn. Maintenant que le jeune homme semblait enfin nous faire confiance et être sur le bon chemin, je recommençais, mais avec Sirius. J'avais besoin d'être utile. Et je pense que Sirius s'en était rendu compte, et se demandait pourquoi j'agissais comme ça. Je continuais de regarder les nuages et les branches, le temps de mettre mes pensées en ordre. « J'ai peur de monter sur le trône. C'est mon but dans la vie, pourtant. J'ai été élevée pour devenir reine, et je ne pourrais pas faire autre chose, mais j'ai peur d'être une mauvaise dirigeante. Je connais la politique et l'économie sur le bout des doigts, mais… » Je finis par tourner la tête pour regarder le demi-loup. J'essayais de prendre l'air le plus blasé du monde, pour que mes yeux ne se mettent pas à briller. Je me sentais suffisamment coupable de lui avoir imposé ces fichues séances, je n'allais pas en plus pleurer à cause de mes angoisses. « … comment je peux être sûre que j'aide vraiment mon peuple ? Alors, je pense qu'en plus de vraiment vouloir t'aider, j'essaie de faire mes preuves. Pour me rassurer. »

Bien, après être passée pour une hypocrite, je passais pour une faible. Cette journée ne nous réussissait pas, à Sirius et moi. Je finis par me redresser pour poser une main sur mon genou, l'autre effleurant ma joue encore en sang. Je surpris le regard de Sirius. « Oh, ne t'inquiète pas pour ça, je le mérite, je n'aurais pas dû baisser ma garde. J'irais voir un Irlandais de ma connaissance, Jared Parkinson, pour qu'il me soigne. Il est bon médecin, et puis, il me doit bien ça. » Je veux dire, je lui avais quand même sauvé la vie ! Ok, à l'aide de mon frère et de son carnet, mais quand même. Une vie pour une égratignure, ce n'est franchement pas cher payé. Mais quelque chose m'avait fait tiquée en voyant son visage. « Pourquoi ta veine du front a palpité quand j'ai prononcé le nom de Jared Parkinson ? Regarde, elle recommence. » Je me moquais doucement en pointant sa veine du doigt, mais il avait l'air vraiment irrité. Avant qu'il ne me réponde, je lui demandais plus doucement : « Et pourquoi tu es autant en colère, tout le temps ? » Peut-être que le comprendre m'aiderait à mieux l'aider. Et peut-être que parler à quelqu'un d'extérieur et de neutre pouvait aider, aussi ? Je devais garder en tête que c'était un poète. Ce n'était pas sa colère qui allait l'aider, au fond. J'avais eu tout faux, sur toute la ligne.                    
:copyright:️ Justayne
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I'll show you how a real queen behaves,
No damsel in distress, don't need to save me

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 7 février 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique, bien décidé à s'opposer à ses parents sur tous les plans. Mais ses colères sont de plus en plus difficiles à gérer, notamment quand sa partie lupine refait surface.

Cause you can be the beauty and I could be the monster
Jamais Sirius ne s’était souvenu d’être allé aussi loin. Plus tard, il l’avouerait : Louve avait repoussé toutes les limites avec lui. Elle n’hésitait pas à aller creuser loin et profond. Elle le faisait sortir de ses gonds. Mais Sirius était trop effrayé pour comprendre à quel point cela était nécessaire.

Toujours à genoux sur le sol, les larmes perlant à ses yeux, son corps tout entier tremblant sous la rage et la peur, il vit Louve se baisser jusqu’à lui et rugir :

« DISPARAIS DE MA VUE ! »

Un souffle parcourut tout son être entier. Il tressaillit une nouvelle fois mais il sentit quelque chose se détacher. C’était comme si son loup s’était emparé de son cœur et de son cerveau et qu’il avait décidé de se retirer face à son Alpha. Sirius prit une grande goulée d’air et se laissa tomber en avant, ses deux mains le rattrapant. A quatre pattes, il reprenait son souffle, regardant le sol gelé.

Le loup était parti. Mais la peur était toujours là. Terrifié, c’était ce qu’il était. Et si Louve n’avait pas été là, qu’aurait-il fait ? Sirius n’était pas un loup-garou. Il ne l’était pas. Mais ce qu’il ne contrôlait pas pouvait faire bien des dégâts. Jamais il ne transformerait quelqu’un d’autre en loup-garou mais il pourrait faire du mal tout autant. Il pourrait tuer. Se délecter du sang coulant dans sa gorge. Admirer le spectacle de mettre en pièce un corps.

Il tressaillit à ses pensées et sentit la bile lui monter tandis que Louve commençait à s’excuser, toujours penchée à côté de lui.

« Tout va bien ? Oh, Sirius, je suis tellement désolée. Je crois qu'on va arrêter cet entraînement. Je suis vraiment désolée. Ce n'est pas toi le problème, c'est moi. »

Il ne répondit pas, trop absorbé par les sensations qui le terrifiaient encore. Il ne savait même pas quoi répondre. Voulait-il arrêter les entraînements ? Pensait-il qu’elle était le problème ?

« Je me doute que tu m'en veux à mort, mais tu veux bien rester encore un peu ? Je pense que l'on devrait parler. Juste… parler, je te le promets. »

Il releva la tête, doucement, et regarda Louve qui était toujours accroupie à côté de lui. Elle s’en voulait, c’était indéniable. Ses yeux étaient morts d’inquiétude et elle semblait croire que Sirius allait transplaner à tout moment pour la faire fuir. La vérité, c’était qu’il était bien incapable de faire une quelconque magie à cet instant et même de partir tout simplement. Pour aller où ? Faire quoi ? N’était-il pas un danger dans cet état ?

Il hocha alors faiblement la tête et s’efforça de retrouver une position plus humaine. Il s’assit sur l’herbe et posa ses deux mains sur le sol froid. Il voulait retrouver des sensations moins brûlantes, moins terrifiantes.

« Je ne pensais pas tout ce que je t'ai dit toutes ces semaines. » reprit Louve. « Tu le sais, n'est-ce pas ? Je pense que tu es plein de potentiel. »

Son cœur retrouvait un battement plus régulier et il entendait cette fois-ci plus clairement ce que lui disait la princesse. Il ne tourna pourtant pas la tête vers lui et continua de fixer un point devant lui, dans la terre.

« Je sais de quoi je parle. Je t'ai entendu jouer de la musique. Tu es doué, tu sais ? »

La musique. Dae. Ses pensées étaient tellement hachurées qu’il peinait à remettre de l’ordre dans son esprit. C’était comme s’il avait été habité par un animal et que penser comme un être humain était compliqué. Pourtant, il voulait redevenir humain. Il le voulait. Alors il se força à réfléchir un peu plus concrètement à ce que disait Louve. Il devait revenir.

« Ça fait un moment que je me disais que cette méthode n'était pas efficace, mais en fait, je pense que ce n'était pas fait pour un poète. Si tu acceptes de me laisser une seconde chance… Je trouverai quelque chose. »

La jeune femme étendit ses jambes et mit ses bras en arrière, dans son dos, pour admirer le ciel au-dessus d’eux. Il risqua un regard vers elle, comme profitant qu’elle ne le regardait pas pour voir quelle était son attitude. Elle semblait elle aussi terrifiée, comme ayant vraiment réalisé qu’elle était allée trop loin. Avait-elle eu peur de lui ? De ce qu’il aurait pu faire ? Ou avait-elle eu peur d’échouer dans ce projet ? Sirius se mordit la lèvre et secoua la tête.

« Je suis … terrifié à l’idée de recommencer. » dit-il, la voix un peu cassée après avoir hurlé à s’en déchirer les cordes vocales.

Il était gêné d’avouer ceci mais il était tellement vulnérable à cet instant qu’il avait l’impression qu’il pouvait tout confier sans risque.

« Je … je n’ai jamais eu aussi peur. » admit-il.

Louve ne répondit pas tout de suite et Sirius s’inquiéta qu’elle l’ait entendu. Elle continuait de regarder le ciel, comme ayant trouvé un intérêt particulier à la forme des nuages. Et puis alors …

« J'ai peur de monter sur le trône. »

Sirius fronça les sourcils et serra ses deux mains entre elles. Il ne s’était pas attendu à une telle réaction. Pourtant, il était sincèrement curieux de connaître la suite. Alors il garda le silence et l’écouta.

« C'est mon but dans la vie, pourtant. J'ai été élevée pour devenir reine, et je ne pourrais pas faire autre chose, mais j'ai peur d'être une mauvaise dirigeante. Je connais la politique et l'économie sur le bout des doigts, mais… »
« Mais ? » dit-il.

Louve tourna alors la tête vers lui et Sirius croisa son regard. Elle ne semblait pas sur le point de pleurer, mais avait presque un air blasé en disant cela. Comme si elle racontait une étape de sa vie qui était depuis longtemps derrière elle.

« … comment je peux être sûre que j'aide vraiment mon peuple ? »

Sirius fronça les sourcils, intrigué par ses propres paroles. Il n’avait jamais discuté avec qui que ce soit de la famille royale et ne s’était à vrai dire jamais bien intéressé à leurs vies. Contrairement aux Parkinson qui avaient dédié leur vie à les servir, Sirius n’en avait que faire. Pourtant, il était assis là avec Louve Iceni, princesse héritière du trône d’Irlande, à discuter de ce que ça faisait d’être promise à la couronne et de supporter le poids d’être un bon gouvernant. Il n’avait jamais songé à ça, c’était évident. Pourtant, maintenant qu’elle en parlait, il sentait une bouffée d’empathie pour la jeune femme. Une véritable première !

« Alors, je pense qu'en plus de vraiment vouloir t'aider, j'essaie de faire mes preuves. » continua-t-elle. « Pour me rassurer. »

Il baissa les yeux et poussa un long soupir. Il savait qu’il devait dire quelque chose de gentil. Ce n’était juste pas naturel chez lui. En général, Shanna était là pour le seconder dans ce genre de discussion.

« Tu … tu t’en sors pas trop mal tu sais. » dit-il, son regard ne voulant pas croiser le sien, comme gêné d’avoir fait une telle confidence.

Elle ne répondit pas mais changea de position. Sirius la vit poser une main sur sa joue. Celle qu’il avait griffée. Son cœur se serra et il ne sut où regarder pendant un instant.

« Je regrette … je me suis laissé emporter et je … »

Et il avait blessé quelqu’un. Ça aurait pu être n’importe qui, dans n’importe quel autre contexte. Sa mère, sa sœur, Fey, May … Il n’était jamais à l’abri de péter carrément les plombs et de laisser l’animal le dominer. C’était ce qu’il craignait à chaque fois qu’il se disputait avec son père. Et c’était pour cela qu’il s’enfuyait toujours de la maison. Pour ne pas laisser sa rage exploser davantage. Pour ne pas risquer de blesser qui que ce soit.

« Oh, ne t'inquiète pas pour ça, je le mérite » répondit Louve avec un haussement d’épaule. « Je n'aurais pas dû baisser ma garde. J'irais voir un Irlandais de ma connaissance, Jared Parkinson, pour qu'il me soigne. Il est bon médecin, et puis, il me doit bien ça. »

Sirius fronça les sourcils et se força à ne pas tourner la tête, surpris, vers Louve. Cet idiot de Parkinson était décidément partout. « Bon médecin ». Ouais, il était surtout très con.

« Pourquoi ta veine du front a palpité quand j'ai prononcé le nom de Jared Parkinson ? Regarde, elle recommence. »

Il secoua la tête, en colère. Bon sang, mais elle remarquait tout ou quoi ?!

« Et pourquoi tu es autant en colère, tout le temps ? »

Sirius soupira et croisa à nouveau le regard de Louve. Si sa première réplique avait été dite sur le ton de la moquerie, la deuxième avait été plus douce, plus sincère. Il la regarda, étudiant son visage comme cherchant une réponse qu’il n’avait pas. Les cheveux roux de Louve tombaient sur ses épaules comme un grand châle flamboyant. Avec une couronne et une cape royale, elle serait certainement magnifique.

« J’en sais rien … » répondit-il.

A son tour, il regarda le ciel. Et il soupira à nouveau. Il se sentait encore vulnérable de l’expérience vécue. Il tremblait toujours légèrement mais ce n’était rien comparé à tout à l’heure. Ce fut peut-être pour cela qu’il se confia. Pour la première fois, Sirius posa des mots sur ses émotions.

« Je me déteste. Je me suis toujours détesté. » souffla-t-il.

Louve devait tendre l’oreille pour l’entendre, mais avec son sang de louve, elle ne devait avoir aucun mal. La voix de Sirius n’était pas plus élevée qu’un murmure, comme s’il craignait d’être entendu dans cette grande clairière vide.

« Je crois que ça a commencé avant que je rentre à Poudlard. » poursuivit-il, les vannes désormais ouvertes. « J’avais peur du noir et je demandais souvent à ce qu’on me raconte une histoire pour m’endormir. »

Il esquissa un sourire timide à Louve.

« Mon parrain le faisait sans se poser de question. Ma mère ne finissait jamais ses histoires tellement elle partait dans tous les sens. Et puis il y avait mon père. Il ne savait jamais quoi raconter. Alors il disait « non plus tard ». Ou bien « vois avec ta mère ». Je n’ai jamais compris pourquoi il mettait une distance comme ça avec moi. Avec Shanna aussi, mais encore c’était différent. C’est une fille et … il la traitait autrement. Alors j’ai commencé à penser qu’il ne m’aimait pas beaucoup. »

Il haussa les épaules, se souvenirs émergeant à nouveau dans son esprit de ces nuits à se triturer les méninges. Pendant qu’à côté son oncle, Amadeus, parcourait les forêts avec ses enfants. La famille parfaite.

« Et puis à Poudlard, ça s’est renforcé quand mon sang de loup a joué des siennes. A la maison, ce n’était pas un problème si mes poils poussaient d’un coup, ou si je donnais un coup trop fort dans la chaise qui allait s’étaler plus loin. A Poudlard, quand mes yeux sont devenus ambrés lors du premier soir de la Pleine Lune, j’ai senti pour la première fois la peur chez les autres. La peur et le dégoût. Personne n’a voulu partager mon dortoir cette nuit-là. »

Il baissa les yeux et eut un sourire sans joie. Il arracha une touffe d’herbe et commença à jouer avec.

« J’ai compris ce soir-là à quel point les loups-garous étaient encore mal perçus au Royaume-Uni. L’année passée, un professeur, Lupin je crois, avait enseigné la Défense contre les Forces du Mal et avait été forcé de partir dès lors que les parents avaient appris qu’il était un loup-garou. De la même façon, si mon nom inspirait le respect, j’avais perdu un certain statut dès lors que mon sang de loup s’était réveillé. Alors j’ai tout fait pour le cacher. J’ai fait en sorte qu’il se taise pour … pour essayer de rentrer dans le moule. »

Il haussa les épaules, désinvolte et prit une nouvelle inspiration. C’était comme si les fantômes de son passé étaient revenus le hanter. Il revoyait le professeur Rogue le féliciter pour ses notes tandis que Malefoy et sa bande de 4ème année l’invitaient à se joindre à lui pour le repas. Il s’était senti intégré et avec une bande d’amis qui se souciait de lui.

« Avec Greyback qui continuait à façonner son armée de loup-garou pour le Seigneur des Ténèbres, il valait mieux que je la joue profil bas. Même si j’étais … presque un putain de Mangemort … les loups-garous n’étaient pas nobles. Et ma mère avait elle-même été reniée dès lors qu’elle avait été mordue. Alors si je voulais espérer retrouver une place, ma place, je devais la jouer profil bas. »

En disant tout cela à voix haute il sentait bien que cela était ridicule à présent. Surtout pour en arriver là où il en était : à rejoindre l’Armée de Dumbledore lors de la bataille de Poudlard et à sauver la vie à plus d’un Né-Moldu. Il poussa un soupir.

« Enfin bref. C’est là que les choses ont commencé à se gâter avec ma famille qui n’acceptait plus qui j’étais. Ça avait commencé avec mon père qui ne m’aimait pas beaucoup, mais en plus ma mère s’y mettait en s’immisçant dans mon esprit. J’étais en colère. En colère contre eux qui refusait de comprendre qui j’étais. En colère contre moi de les … décevoir, j’imagine. En colère contre cette putain de guerre qui compliquait tout. Et les années passant, ça a été de plus en plus compliqué. »

Il déglutit et jeta la touffe d’herbe qui lui restait dans les mains.

« Aujourd’hui, mon père et moi on ne se comprend plus. Il a toujours refusé de me parler davantage de lui, de sa vie passée, de son enfance, de sa famille. Je n’ai jamais compris pourquoi. Quant à ma mère, elle aimerait tellement que j’accepte mon côté loup-garou qu’elle ne respecte même plus mon intimité et me force la main. J’ai l’impression que tous deux voudraient que je sois quelqu’un d’autre … quelqu’un que je ne suis pas. »

Sirius se mordit la lèvre, réalisant quelque chose.

« Je … je ne sais même pas qui je suis au fond. »

Il tourna la tête vers Louve. Il ignorait pourquoi il s’était confié à elle. Pour la première fois depuis le début de sa vie, Sirius osait enfin dire à quelqu’un ce qu’il avait sur le cœur. Et Louve l’avait écouté sans broncher.

« Jared Parkinson … c’est mon cousin. » lâcha-t-il en roulant des yeux. « Le fils de mon oncle, le neveu de ma mère. Et … je le hais tellement lui aussi. Car sa vie est tellement plus simple que la mienne bordel. »

Il secoua la tête. Toute sa vie, Jared et lui avaient fait du mieux qu’ils pouvaient pour s’éviter. Ils ne s’aimaient pas, ça ne servait à rien de forcer le destin même si leurs parents avaient bien essayé de faire du mieux qu’ils pouvaient. On avait bien vu ce que ça avait donné fin janvier …

« C’est un loup-garou à part entière, il n’a pas à choisir entre humain ou loup. Il est l’un d’entre eux. Alors que moi … moi j’aurai aimé être un simple humain. Comme ça … peut-être que mon père m’aurait plus aimé ? J’en sais rien. Mais en tout cas, j’aurai trouvé plus simplement ma place. Enfin, je suppose … »

Jeudi 21 février 2002

Après la séance éprouvante du 7 février, Louve avait proposé à Sirius de faire une pause de deux semaines. Aussi, c’était la première fois qu’ils se revoyaient depuis. Cela lui avait fait du bien d’une certaine manière de parler avec Louve de ses émotions. Jamais il ne l’admettrait à voix haute et encore moins devant Shanna, mais c’était vrai.

« Salut. » dit-il avec un bref inclinement de tête, les mains encore une fois dans les poches.

Louve était évidemment assez réticente de retenter la même méthode qu’auparavant, mais Sirius avait bien réfléchi de son côté.

« Ouais … je … je voulais te dire. J’aimerais tester à nouveau quand même. »

Il croisa son regard, afin de lui montrer à quel point il était sérieux et sincère.

« Je … je ne veux pas prendre le risque que ça se reproduise, ça, et que je ne sois pas à même de gérer seul, tu comprends ? Je sais que j’aurai toujours des colères de ce style. Et je sais que tu ne seras pas toujours là pour moi – même si franchement je comprendrais si tu décidais de jeter l’éponge avec moi. Donc, j’aimerais qu’on retente. Et … je vais essayer de trouver un autre point d’ancrage. »

Il était prêt. Il était décidé. Et il était prêt à argumenter à nouveau s’il le fallait. Mais cela parut convaincre Louve. Cependant, elle avait une autre méthode à utiliser. Cela ne semblait pas l’enchanter davantage mais elle y avait visiblement pensé. Sirius attrapa sa main et tous deux transplanèrent. Lorsqu’il ouvrit les yeux et que le sol se stabilisa sous ses yeux, ils se trouvaient dans …

« La cabane hurlante ? »

Il fronça les sourcils. Il ne s’entendait clairement pas à se trouver là. Soudain, un bruit sourd résonna dans une malle posée à côté de Sirius. Il sursauta avant que Louve lui explique qu’il s’agissait d’un Epouvantard. Le cœur de Sirius fit un bond dans sa poitrine. La dernière fois qu’il avait eu à en affronter un c’était il y a un petit peu moins d’un mois. Cela n’avait pas été bon. Pourtant, il avait décidé de retenter n’est-ce pas ? Alors il devait faire confiance à Louve.

Il sortit sa baguette qui crépitait déjà face aux bruits que faisaient la malle alors que la créature s’agitait à l’intérieur. Quelque chose grogna dans sa poitrine. La Pleine Lune était dans une semaine et il se savait plus irritable à cette période. Et sa magie était elle aussi plus instable.

Après un signe de tête vers Louve, cette dernière ouvrit la malle. Une copie conforme de Sirius en sortit. Tous deux se regardèrent un instant dans les yeux avant que le Sirius-Epouvantard ne s’effondre sur le sol. Ses yeux se révulsèrent et il hurla. Ses os craquèrent dans un bruit horrible qui fit trébucher le véritable Sirius en arrière. Il tomba et sentit l’angoisse monter. C’était une chose d’imaginer la chose, c’était une autre de l’avoir sous ses propres yeux. Pour la deuxième fois en moins d’un mois, son pire cauchemar se produisait devant lui.

Sirius Green se transformait en loup-garou.

La voix de Louve le ramena à la réalité. Il la vit, ses cheveux roux encadrant son visage, alors qu’elle l’enjoignait à se maîtriser. A se contrôler. A s’écouter.

Le sang battait dans les oreilles de Sirius et il entendait sa propre respiration alors que l’Epouvantard continuait à pousser ses cris de douleur. Ses os craquaient de toutes parts et les poils poussaient, couvrant ses vêtements et le reste de sa peau. Son visage s’allongea et un museau apparut. Les yeux noirs de Sirius disparurent pour laisser la place à de l’ambrée.

A nouveau, la voix de Louve le réveilla. Il était tétanisé sur le sol mais il devait réagir. Le point d’ancrage. Il ferma les yeux, s’efforçant à occulter les cris de douleur de l’Epouvantard. Le point d’ancrage, Sirius, le point d’ancrage. A nouveau, un air de musique lui vint de lui-même en tête. Mais il le savait à présent, cela n’était pas assez fort. Il devait trouver autre chose. Il y avait beaucoup réfléchi ces deux dernières semaines. Et il avait envie de tester quelque chose.

Il fit alors appel à ses souvenirs. Le visage de May arriva dans son esprit. Sa rencontre avec ce petit bout de femme qui l’avait fait virer du cours du professeur Collins et qui ne cessait de parler pour dire pleins de choses et rien du tout en même temps. Fey apparut elle aussi, ses souvenirs d’après la bataille de Poudlard. Elle était mal en point et boitillait légèrement. Mais comme Sirius se tenait au chevet de sa sœur, Bryn, dont il lui avait sauvé la vie, Fey était arrivée vers lui. Elle l’avait regardé un instant, comme se remémorant le dégoût qu’il lui inspirait. Et puis, elle l’avait serré dans ses bras. Il avait frissonné à ce contact puis s’était finalement laissé faire car il savait que la jeune femme en avait besoin. A partir de ce moment-là, ils avaient été amis.

Shanna arriva alors dans son esprit. Un vieux souvenir de quand ils étaient jeunes et que Shanna faisait ses premiers pas. Sirius était là et veillait à ce qu’elle ne se fasse pas mal, la réceptionnant dès qu’elle manquait de tomber. Son sourire et son rire quand elle le voyait. Mânen, la fille de Liam et Elisabeth, qu’il considérait comme une cousine. Chiante au possible elle aussi, mais avec un cœur en or. C’était elle qui avait fait découvrir la littérature classique moldue à Sirius. Et puis Maggie. Cette jeune femme qu’il venait juste de rencontrer mais qui avait déjà une saveur particulière.

Fort de ses souvenirs, Sirius ouvrit les yeux. L’Epouvantard avait désormais laissé place à un grand loup noir, un peu difforme, rendu horrible par la vision qu’en avait Sirius. Mais il ne se laissa pas décontenancer. Il sentit son propre loup intérieur gronder et s’en servit. Il balança toute la force que son loup lui inspirait dans sa baguette et lança :

« Riddikulus ! »

L’Epouvantard se métamorphosa alors en un tout petit chihuahua, aussi inoffensif qu’une Doxy. Sirius avait réussi. Il avait réussi à dominer sa peur. Un sourire sincère naquit sur ses lèvres alors qu’il levait les yeux vers Louve.

@ Victoire

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Sirius Green

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Cause you can be the beauty and I could be the monsterAvec Sirius Green Jeudi 7 février 2002

Qu'est-ce que que je m'en voulais, d'avoir laissé tout ça arriver ! Sirius ne méritait pas ça, cette torture que je lui avais infligée. Heureusement, il ne semblait pas trop m'en vouloir… Pour le moment. J'avais pas mal parlé de moi, comme l'ambiance était aux confidences, mais je ne me doutais pas du tout de ce que Sirius allait sortir comme confidence. « Je me déteste. Je me suis toujours détesté. » Ah. Bien qu'il chuchotait, je l'entendais, grâce à mon sang de loup. Maintenant qu'il le disait, je n'étais pas étonnée… Mais qu'avait-il bien pu lui arriver ? « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » « Je crois que ça a commencé avant que je rentre à Poudlard. J’avais peur du noir et je demandais souvent à ce qu’on me raconte une histoire pour m’endormir. » Je répondis au sourire timide qu'il me lançait. Je ne pensais pas qu'il allait me parler de choses aussi profondes, mais j'étais touchée qu'il le fasse. Alors, je me tus, et le laissais continuer. Il me raconta comment sa famille se pliait à ses exigences assez enfantines, et je fus touchée de voir comment il parlait à la fois de sa sœur et de sa mère. On ne dirait pas comme ça, mais Jared Parkinson était, en fait, assez famille.

Sirius continua son récit, sans que je ne l'interrompe. Mon cœur se serra quand il parla de ses premières années à Poudlard, en tant que demi-loup-garou. Et apparemment, il ne fut pas épargné. « J’ai compris ce soir-là à quel point les loups-garous étaient encore mal perçus au Royaume-Uni. L’année passée, un professeur, Lupin je crois, avait enseigné la Défense contre les Forces du Mal et avait été forcé de partir dès lors que les parents avaient appris qu’il était un loup-garou. De la même façon, si mon nom inspirait le respect, j’avais perdu un certain statut dès lors que mon sang de loup s’était réveillé. Alors j’ai tout fait pour le cacher. J’ai fait en sorte qu’il se taise pour … pour essayer de rentrer dans le moule. » Je me taisais depuis le début, mais cette fois, je laissais ma colère remonter. « Je ne comprends pas pourquoi les créatures sont aussi mal vues en Angleterre ! A ce stade, ce n'est plus une peur médiévale, mais une peur irrationnelle. » Ils étaient tellement enracinés dans leurs peurs qu'ils ne savaient plus distinguer la personne de la créature. Ça me faisait de la peine pour elles, et c'est bien pour ça qu'on faisait de notre pays une terre d'accueil pour tous, y compris les non-Irlandais. « Avec Greyback qui continuait à façonner son armée de loup-garou pour le Seigneur des Ténèbres, il valait mieux que je la joue profil bas. Même si j’étais … presque un putain de Mangemort … les loups-garous n’étaient pas nobles. Et ma mère avait elle-même été reniée dès lors qu’elle avait été mordue. Alors si je voulais espérer retrouver une place, ma place, je devais la jouer profil bas. » « Vous n'avez plus rien à craindre de Greyback. Je m'en suis personnellement occupé en mai 1998. » Durant le premier règne de Voldemort, l'Irlande n'y avait pas tellement prit part. Elle avait envoyé quelques agents sur le terrain, mais sans prendre contact avec le Ministère de la Magie anglais, à cause de tous les espions. Je m'étais personnellement déplacée durant la guerre de Poudlard pour arrêter ce loup-garou qui ternissait notre image.

Sirius continuait de parler. Maintenant que les vannes étaient ouvertes, il semblait ne plus pouvoir s'arrêter. Tant mieux. Il semblait avoir tellement de choses à dire, il semblait avoir tellement de choses sur le cœur qu'il avait besoin de partager. Je me tus, pour lui offrir une oreille attentive. Il commençait à parler de sa colère, et je sentis qu'on mettait le doigt sur le problème. Sa colère était envers sa famille, envers la situation, envers lui. Est-ce qu'il avait pardonné à l'ancien Sirius,un ancien presque Mangemort ? Sans parler de sa relation avec son père. J'avais l'impression qu'il avait besoin de connexions avec sa famille. Après tout, un loup était rarement seul. Un loup recherchait une meute. Bien que Sirius détestait ce côté de lui, il était bien présent. Il rejettait toute une partie de son être, de son identité ; bien sûr qu'il était en colère. Et je pouvais comprendre qu'il en voulait à ses parents, de ne pas lui offrir le soutien dont il avait besoin. « Je … je ne sais même pas qui je suis au fond. » Enfin, Sirius se tournait vers moi pour me regarder. Je lui souris doucement. « Si ça te dit, on peut chercher qui tu es ensemble. » Je marquais une pause, avant de rajouter doucement : « Merci de m'avoir dit tout ça. Evidemment, je garderai tout ça pour moi. » Je n'avais pas précisé au début, mais je comptais garder tout cela pour moi. Je voulais simplement être un soutien pour lui, une aide. J'espérais que malgré mon erreur, il continue de me faire confiance.

« Jared Parkinson … c’est mon cousin. Le fils de mon oncle, le neveu de ma mère. Et … je le hais tellement lui aussi. Car sa vie est tellement plus simple que la mienne bordel. » Je ne pus m'empêcher de tiquer. Je commençais à connaître Jared, et je savais que sa vie était loin d'être simple. Il suffisait de regarder son père qui, paradoxalement, n'était pas le plus populaire dans ma famille. Principalement à cause de ton côté bien trop obséquieux qui cachait un flagrant désir de monter les échelons de la haute société. « Pourquoi sa vie est plus simple que la tienne ? » « C’est un loup-garou à part entière, il n’a pas à choisir entre humain ou loup. Il est l’un d’entre eux. Alors que moi … moi j’aurai aimé être un simple humain. Comme ça … peut-être que mon père m’aurait plus aimé ? J’en sais rien. Mais en tout cas, j’aurai trouvé plus simplement ma place. Enfin, je suppose … » C'était donc à cause de son père qu'il était aussi déchiré par ses deux identités… Mmmh. Apparemment, Jared et Sirius se ressemblaient plus qu'ils ne le pensaient. Il fallait peut-être que je le dise à Bleddyn, lui qui se rapprochait vraiment de Jared. En tout cas, je ne voulais pas mettre Sirius en porte à faux, alors, je n'enfonçais ni lui, ni son cousin. « Si ton père ne t'aime pas à ta juste valeur, c'est lui le problème, pas toi. Ni ton sang de loup-garou. » Je me tournais vers le jeune homme, en souriant. « Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais il faut non seulement que tu apprennes à gérer ta colère, mais aussi à t'aimer. » Bien sûr, je disais ça comme si c'était l'une des choses les plus faciles du monde, mais pas du tout. Je savais qu'on avait encore du travail sur la planche.

En parlant de travail sur la planche… « Est-ce que… Tu veux tout arrêter, ou es-tu prêt à m'accorder ta confiance une seconde fois ? » J'aurai pu comprendre si il disait non. Je ne lui en aurais même pas voulu. Après tout, c'était de ma faute si ça avait tellement dérapé aujourd'hui. Mais, à ma grande surprise, il accepta. « Je te propose de faire une pause de… Deux semaines ? Comme ça, ça te laissera le temps de te remettre de tes émotions, et moi, ça me laissera le temps de chercher une autre méthode. Celle-là ne va pas du tout. » Je me refusais de lui refaire du mal. Une fois que nous étions d'accord sur le délai de pause, je me relevais, prête à partir. Mais avant, je jetais à Sirius un dernier regard. « Prends soin de toi, Sirius Green. » Je lui fis un clin d'oeil, puis je transplanais.

Jeudi 21 février 2002

Mes occupations commençaient de plus en plus à s'accumuler. Entre mes devoirs de princesse le weekend, et d'étudiante en semaine, je cherchais désespérément le corps de mon ancêtre pour que mon père donne enfin sa bénédiction pour mon couple avec Alekseï. L'avantage était que je n'avais plus à porter ma bague de fiançaille, et c'était un énorme soulagement. Mais à toutes ces activités se rajoutaient mes recherches pour aider Sirius, le plus possible. Je devais me rappeler que c'était un poète, alors, j'allais voir ma grand-mère, la Grande Prêtresse actuelle, pour en savoir un peu plus. Quand un poète voulait régler ses problèmes, ça devait venir de soi. De son cœur. De ses tripes. Alors, j'essayais de mettre quelques petites choses en place.

Une fois cela fait, je finis par envoyer un hibou à Sirius pour lui donner rendez-vous cette semaine, quelques jours auparavant. Une fois qu'il me dit oui, je pus mettre quelques jours de côté cette histoire pour continuer de fouiller les archives irlandaises. Je délaissais mes vieux papier aujourd'hui pour rejoindre le jeune homme. « Bonjour, Sirius. » « Salut. » Bonne nouvelle, il ne semblait pas regretter d'être venu aujourd'hui ! J'essayais de garder confiance, pour lui expliquer mon plan. « Comme promis, j'ai essayé de trouver une nouvelle méthode, pour ne pas avoir à te torturer une seconde fois. » Je n'étais pas sûre que ma solution actuelle marche, mais au moins, cela devrait faire moins de dégât. Normalement. « Ouais … je … je voulais te dire. J’aimerais tester à nouveau quand même. » … Hein ?

J'étais rarement sans voix, mais là, il fallait bien dire que j'étais étonnée. Je ne pensais pas que Sirius aurait eu envie de retenter, alors que cela avait été contre productif. Un véritable désastre. « Mais… Pourquoi ? » « Je … je ne veux pas prendre le risque que ça se reproduise, ça, et que je ne sois pas à même de gérer seul, tu comprends ? Je sais que j’aurai toujours des colères de ce style. Et je sais que tu ne seras pas toujours là pour moi – même si franchement je comprendrais si tu décidais de jeter l’éponge avec moi. Donc, j’aimerais qu’on retente. Et … je vais essayer de trouver un autre point d’ancrage. » Je ne comprenais pas pourquoi il pensait que j'allais jeter l'éponge. Au contraire, j'étais bien décidée à aller jusqu'au bout. Et apparemment, lui aussi. « Je comprends. J'ai trouvé une autre méthode, je ne pense pas qu'elle soit meilleure, mais elle ne sera pas aussi… Affreuse que la précédente. Et je pense que ça va t'aider à trouver ton point d'ancrage. Alors, si tu me fais confiance… » Je lui adressais un petit sourire, avant de tendre la main. Par les dieux, faites qu'il me fasse confiance. Et surtout, faites que ça marche. Je vous en supplie.

Je ne savais pas si les dieux m'avaient écoutée ou si Sirius m'aurait quand même suivie, mais il finit par prendre ma main, et je transplanais dans l'endroit qui m'intéressait. Apparemment, le jeune homme reconnaissait tout de suite où il se trouvait. « La cabane hurlante ? » J'acquiesçais, en regardant autour de moi. « C'est ma sœur qui m'en a parlé. Il paraît qu'elle est très populaire, mais souvent déserte, alors, je pensais que c'était le meilleur endroit pour travailler. » Je n'eus même pas le temps d'expliquer ce que j'avais prévu qu'une malle commençait à faire du bruit. Enfin, c'était surtout son contenu qui se manifestait. Je m'en approchait, en passant mes doigts à la surface. « C'est un épouvantard dedans. J'ai eu un mal fou à le trouver. » J'en avais demandé si nous en avions au château, avant de me résoudre à demander au professeur Chastang si il n'en avait pas un à me confier. Il accepta volontiers. Finalement, ça servait que mon frère travaille avec lui tous les samedis.

« Ma grand-mère est la Grande Prêtresse du pays, je lui ai demandé conseil. Et je me suis rendue compte que même si ta colère était l'un des soucis, je pense que c'est ta peur qui prime. Et cette peur, tu la caches sous ta colère. » Le temps de mon explication, je m'assis sur la malle, les jambes croisées, très droite. J'avais l'impression de faire de la psychologie de comptoir, mais ça me semblait très logique. « Si tu arrives à trouver un point d'ancrage face à un épouvantard, je pense que tu pourras le trouver dans ta colère. Alors… Est-ce que tu veux essayer ? » De toute façon, même si ça dérapait, nous étions deux. Je n'aurais aucun problème à faire apparaître mon propre épouvantard, tant que je savais nous en débarrasser. Je regardais Sirius dans les yeux, qui semblait hésiter un instant. Mais il avait sa baguette en main, alors… Ça semblait être un signe, non ? Et quand il me fit un signe de tête, je sus qu'il était prêt.

Je me levais, pour me placer derrière la malle. Je me penchais pour l'ouvrir… Quand Sirius sortit de la malle. Du moins, une copie de Sirius. Intéressant. Les deux Sirius se regardèrent dans les yeux, avant que la copie ne tombe au sol. Il se mit à hurler, alors que j'entendais très distinctement ses os se briser. Je compris immédiatement, surtout avec ses confidences. Il se transformait en loup. Je regardais le réel Sirius, mais il ne bougeait pas. « Sirius, réfléchis à ce qui te rend heureux ! » Il semblait tétanisé, mais en entendant ma voix, il me regardait. Un court instant, avant de regarder à nouveau son double. Il continuait de se transformer. Des poils noirs apparurent, il continuait de hurler de douleur. Et Sirius ne leva toujours pas sa baguette. « Je sais que tu peux y arriver, fais-toi confiance ! Ça ne pourra jamais arriver, Sirius. Pense à ton côté humain ! » Je n'étais pas sûre que ça marcherait vraiment, mais il fallait qu'il retourne à la réalité. Il fallait qu'il comprenne que cette vision n'était pas lui.

Le faux Sirius avait laissé place à un loup. Pas un vrai, mais je me demandais si ce n'était pas la vision déformée du jeune homme. J'étais d'ailleurs sur le point d'intervenir, quand Sirius leva sa baguette, et cria : « Riddikulus ! » Le sort atterrit sur le faux Sirius, qui raptissa presque immédiatement, pour devenir un simple chihuahua. Je me dépêchais de l'attraper pour le remettre dans la malle, que je refermais, avant de regarder Sirius. Il me regardait, en souriant. Un vrai sourire, un sourire qui montrait qu'il était fier de lui. « Tu… Tu a réussi, félicitations !! Je savais que tu pouvais y arriver. » Je lui lançais un grand sourire, en applaudissant, avant de m'approcher de lui.

Cause you can be the beauty and I could be the monster Madelaine-petsch-clapping

« J'ai quelque chose pour toi. » Je sortis de ma poche un petit paquet, emballé dans du papier brun. Je le tendis au jeune homme, en lui intimement de l'ouvrir. C'était un médaillon en zinc argenté, avec toutes les évolutions de la lune, en forme de croissant. « C'est le symbole de Áine of Knockaine, notre déesse de la lune. Dans nos croyances, elle est associée au Solstice d’Été. Elle amène l’espoir auprès des femmes, et leur rappelle les temps heureux. » Je fis un petit sourire amusé, alors que Sirius continuait de le regarder. « Je sais que tu n'es pas une femme, mais ce médaillon devrait te rappeler tes propres temps heureux. Et te protéger du noir de la nuit. » Je faisais écho, ici, à ses confidences d'il y a deux semaines. J'espérais ainsi rassurer le petit garçon qui se trouvait en lui. Après tout, les loups se transformaient bien la nuit, non ? Peut-être qu'il y avait eu une association quelconque ? Dans tous les cas, j'espérais que ça l'aiderait, d'une manière ou d'une autre -et surtout que ça lui fasse plaisir.

« Ça devrait aussi t'aider à contrôler ton loup. Elle est associée aux loup-garou. C'est elle que nous prions toutes les nuits de pleine lune. » Là, je commençais à mettre plus de forme dans mes mots, mais je sentais que j'allais aller sur un sentier un peu glissant. Après tout, j'avais quelque chose à dire, et j'avais un peu peur de sa réaction, alors qu'il avait eu une première victoire. « Je sais que tu détestes, non, que tu hais ton côté loup. Mais quoi que tu veuilles, il sera toujours là. Même si tu ne le veux pas. Il faut que tu apprennes à l'accepter un petit peu. Ce médaillon, si tu décides d'y croire, peut t'aider non pas à l'éliminer mais à l'apprivoiser. Et un jour, tu te rendras compte que tu auras peut-être besoin de ce cad… De ce côté de toi. » J'allais dire de ce cadeau de la nature, mais ça, c'était la propagande irlandaise qui parlait. Cette propagande servait à rassurer les créatures, pour qu'elles comprennent qu'elles n'étaient pas des monstres. Je vis une étincelle passer dans les yeux de Sirius, qui m'interpellait légèrement. Si je voulais lui arracher, je me devais de la jouer fine. « On réessaie ? » Je m'approchais le plus naturellement de la malle, avant de me retourner. « Ou as-tu quelque chose à me dire avant ? » Qu'est-ce qu'il voulait me partager ? Quelque chose qu'il avait vécu en envoyant son sort ?
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I'll show you how a real queen behaves,
No damsel in distress, don't need to save me

descriptionCause you can be the beauty and I could be the monster EmptyRe: Cause you can be the beauty and I could be the monster

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 21 février 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique. Depuis novembre, il voit chaque semaine Louve Iceni, une loup-garou qui l'aide à accepter la partie lupine qui le ronge depuis tant d'années.

Cause you can be the beauty and I could be the monster
Louve se précipita pour attraper l’Epouvantard rendu à sa forme ridicule et le remettre dans sa malle d’origine. Elle ne voulait pas risquer que l’Epouvantard reprenne de la force. Et elle avait raison. Sirius sentait toute l’énergie qu’il avait mis là-dedans, le souffle court. Il leva les yeux vers Louve qui souriait, aussi fière que si elle entendait les premiers mots de son enfant.

« Tu… Tu as réussi, félicitations !! »
« J’ai réussi. » répéta-t-il à son tour, ne pouvant masquer son sourire.
« Je savais que tu pouvais y arriver. » dit-elle en l’applaudissant. « J'ai quelque chose pour toi. »

Sirius cligna quelques instants des yeux, surpris, alors que Louve sortait de sa poche un petit paquet emballé. Un cadeau ? Il l’attrapa, soudain un peu nerveux. Il ne s’y attendait pas, c’était clair. Pourquoi elle faisait ça ? Le voyant hésiter, elle lui fit signe de l’ouvrir. Sirius déglutit avant de déchirer rapidement le papier cadeau. Il souleva alors le couvercle de la petite boîte et découvrit un médaillon … en forme de croissant de lune. Il l’observa avec un mélange de curiosité et d’appréhension.

« C'est le symbole de Áine of Knockaine, notre déesse de la lune. » expliqua Louve. « Dans nos croyances, elle est associée au Solstice d’Été. Elle amène l’espoir auprès des femmes, et leur rappelle les temps heureux. »
« Auprès des femmes ? » répliqua-t-il en soulevant le médaillon dans la paume de sa main.

Louve eut un sourire amusé.

« Je sais que tu n'es pas une femme, mais ce médaillon devrait te rappeler tes propres temps heureux. Et te protéger du noir de la nuit. »

Sirius croisa le regard de la princesse. Il n’y avait aucun jugement ni moquerie dans le ton de sa voix. Mais juste un clin d’œil à leur discussion d’il y a deux semaines. Cette attention lui procura une étrange sensation. Il ne savait comment réagir à dire vrai. Il n’avait jamais eu un cadeau qui le touchait autant. Il referma doucement la main et baissa les yeux, peu à l’aise avec le contact visuel.

« Merci … »
« Ça devrait aussi t'aider à contrôler ton loup. » ajouta-t-elle. « Elle est associée aux loup-garou. C'est elle que nous prions toutes les nuits de pleine lune. »

Associé aux loups-garous … Une boule se forma dans sa gorge alors qu’il poussait un long soupir. Un médaillon qui lui rappelerait sans cesse ce qu’il était. Il ouvrit la paume de la main pour regarder la croissance magique de la lune qui s’opérait sur le pendentif.

« Je sais que tu détestes, non, que tu hais ton côté loup. » se reprit Louve. « Mais quoi que tu veuilles, il sera toujours là. Même si tu ne le veux pas. Il faut que tu apprennes à l'accepter un petit peu. »

Sirius réalisait qu’il y a à peine quelques semaines, il se serait surement emporté pour ce que Louve lui disait à cet instant. Il aurait grogné, hurlé même. Disant que ce n’était pas pour lui, qu’il voulait l’ignorer. Mais à cet instant, il gardait le silence. Est-ce qu’il commençait à accepter cette cruelle vérité ? Qu’il serait toujours un demi-loup ?

« Ce médaillon, si tu décides d'y croire, peut t'aider non pas à l'éliminer mais à l'apprivoiser. Et un jour, tu te rendras compte que tu auras peut-être besoin de ce cad… De ce côté de toi. »

Cette fois-ci, Sirius leva les yeux vers Louve. Ses yeux marrons, légèrement dorés, le scrutaient. Elle avait foi en ce qu’elle disait mais elle avait surtout foi … en lui. Sirius déglutit à nouveau. C’était vertigineux de réaliser à quel point elle avait confiance en lui. Mais si elle lui faisait confiance, c’était peut-être que … peut-être en valait-il la peine ?

« Merci. » répéta-t-il en serrant plus fort le médaillon entre ses doigts. « J’essaierai … de repenser à tout ce que tu as dit. »

Ce n’était pas des paroles en l’air. D’ailleurs, jamais il ne disait quoi que ce soit en l’air. Il économisait toujours sa salive pour ça. Non, il était sérieux. Il essaierait de repenser aux mots qu’elle avait choisis d’employer et à ce médaillon, à ce qu’il signifiait.

« On réessaie ? » demanda-t-elle alors en se rapprochant de la malle. « Ou as-tu quelque chose à me dire avant ? »

Sirius rangea le médaillon dans sa poche, se promettant d’y trouver une chaîne pour aller avec. Pourquoi pas proposer cette sortie à Shanna, comme ça il aurait l’occasion de lui parler de ses progrès avec Louve ? Ça changerait de leur dispute au sujet d’Oscar …

« En faites … » commença-t-il en prenant une inspiration. « Mon point d’ancrage. C’est … ce sont des souvenirs que j’ai choisis. Un peu comme j’ai fait avec mon Patronus. Sauf que, là … »

Il se mordit la lèvre inférieure, comme s’il avait peur de dire ça à voix haute. Pourtant, il le voulait. Il voulait vraiment se confier à Louve à ce sujet. Petit à petit, la jeune femme avait réussi à gagner sa confiance et il se surprenait à avoir envie de lui parler de certains de ses progrès.

« … là j’ai utilisé aussi mon loup. Enfin, je crois. J’ai senti … cette sensation quand il commence à apparaître. Mais, je crois que j’ai réussi à le diriger vers ma baguette. Et je crois qu’il m’a donné de la force pour faire ce que j’ai fait. »

Il leva les yeux vers Louve comme pour chercher son approbation ou une explication à ce phénomène. Comme elle lui avait dit, peut-être qu’il pourrait vraiment apprendre à l’apprivoiser et à en tirer quelque chose de bien. La jeune femme sourit, comme si elle attendait parfaitement qu’il dise ça. Mais elle ne s’en réjouit pas trop fort et hocha doucement la tête, comme si silencieusement elle avait compris tout ce que Sirius avait essayé de lui transmettre. A nouveau, elle lui demanda s’il était prêt à réessayer. Avec un sourire sincère, Sirius leva sa baguette :

« Allons-y ! »

Jeudi 4 avril 2002

Sirius sourit à Louve avant de piocher une nouvelle fois dans les frites qu’ils avaient réunis dans une boîte en carton entre eux.

« Je suis vraiment curieux de savoir ce que Shanna en a pensé. » admit-il. « Mais tant mieux si ta sœur a aimé. Poudlard a bien besoin de se détendre de temps en temps, même si je n’aurai jamais participé à un flashmob ou quoi que ce soit du genre. »

Il termina en deux autres bouchées son burger, écoutant avec un sourire en coin la réponse de Louve. Les semaines avaient continué de défiler et leurs entraînements s’étaient poursuivis. Sirius faisait des progrès chaque semaine, il le sentait désormais. Il avait raconté à quel point son loup lui avait été d’une aide précieuse lors de l’attentat à l’UMS un mois plus tôt et il portait le médaillon que Louve lui avait acheté. Caché sous ses tee-shirts, il reposait pourtant fidèlement chaque jour sur sa poitrine. Et il devait bien avouer que ses excès de colère avaient diminué. Il ignorait si c’était le fait qu’il faisait réellement des progrès là-dessus, ou bien si c’était la présence de Louve qui lui était devenue si familière.

Avec elle, il arrivait à comprendre un peu mieux qu’être un demi-loup n’était pas si horrible que cela. Bien sûr, jamais il ne souhaiterait être un loup-garou à part entière, mais il avait peut-être des choses à tirer de son loup. Louve n’avait pas hésité à lui confier tout ce qu’elle savait des demi-loups et des avantages qu’il pouvait en tirer. Et, petit à petit, au lieu de fuir et de rejeter sa partie lupine, celle-ci s’était agréablement montrée à lui. Au fur et à mesure, comme un animal qu’on apprivoise, Sirius avait réussi à approcher son loup, diminuant la peur que cela lui inspirait autrefois. Il y avait encore des ratés, des soubresauts où il menaçait de tout laisser tomber, mais rien d’aussi explosif qu’auparavant.

Louve et Sirius prenaient souvent le temps de manger un morceau avant de commencer leur entraînement. Surtout par un jour comme celui-ci où le soleil commençait enfin à chauffer l’Angleterre. Assis dans l’herbe, ils avaient partagé un burger et quelques frites.

« Ouais j’ai lu … » dit-il sombrement en répondant à Louve qui l’interpellait sur un autre article de la Gazette. « Je … j’ai du mal à comprendre ce qui s’est passé. Mais … ouais, on est tous inquiets. »

Il arracha une touffe d’herbe en repensant à la manière dont il avait porté secours à Dae lors de l’attentat. Ce Blue Dragons avait vraiment une dent contre lui et heureusement qu’ils avaient croisé la route du prince – et à la limite de celle de Jared – sinon les choses auraient pu être beaucoup plus grave. Mais où était Dae à présent ? Que s’était-il passé ?

Peu adepte de s’étaler sur les sentiments, il se leva d’un bond, ayant de toute façon fini de manger.

« Bon, on s’y met ? » demanda-t-il.

Louve lui sourit et tous deux commencèrent un exercice de relaxation. Sirius n’avait guère apprécié la blague au départ quand Louve lui avait proposé. Mais en faites, de plus en plus il arrivait à se détendre et c’était là qu’il pouvait effleurer sa partie lupine endormie. Pour un loup, c’était un exercice assez simple. Pour un demi-loup, cela demandait d’aller fouiller en profondeur. Et, de plus en plus, Sirius multipliait cet exercice, allant sciemment réveiller son loup pour l’apprivoiser et apprendre à le connaître.

Alors qu’il écoutait la voix de Louve et qu’il venait d’effleurer l’essence de son loup, une voix désagréable l’interrompit dans son exercice. Il ouvrit les yeux. Son sourire avait disparu instantanément car même avant de le voir, il savait qui était la personne qui approchait d’eux.

« Qu’est-ce qu’il veut c’lui-là ? » grommela-t-il.

Jared Parkinson arrivait, son sac en bandoulière, comme l’étudiant sérieux qu’il était. Sirius roula des yeux. A présent qu’il avait réveillé le loup en lui, il le sentait fourmiller dans ses doigts et ses yeux étaient légèrement ambrés.

Ses rapports avec Jared étaient … complexes. Il avait détesté durant des années silencieusement son cousin, avant qu’une grosse dispute n’éclate en janvier lors du week-end traditionnel réunissant les Parkinson, les Green et les Braeden. Mais ce week-end s’était terminé d’une étrange façon où Jared lui avait fait goûter les joints d’aconit tue-loup. Et puis, il y avait eu cet attentat à l’UMS où … bah Sirius devait le reconnaitre, Jared l’avait aidé à le ramener. Après avoir découvert les Epouvantard respectifs de chacun, voilà que Jared l’avait vu faire face à ses pires cauchemars à cause de ce sortilège de magie noire.

On pouvait dire qu’un genre de trêve s’était instauré entre eux. Sirius était forcé de reconnaître que Jared n’était pas aussi crétin qu’il le laissait apparaître. Et peut-être même qu’il avait des peurs assez raisonnables. Mais c’était plus facile de le détester. Surtout quand en cet instant Jared interrompait l’une de ses séances avec Louve.

Sirius ne voulait pas que Jared le sache. Il ne voulait pas qu’il le voit parler avec Louve, car cela signifierait qu’il s’intéressait à la famille royale, et donc à tous ces trucs que Jared adorait sur l’Irlande. Il ne voulait pas non plus qu’il voit la complicité qu’il avait développé avec Louve, ni qu’il comprenne pourquoi ils se voyaient. Ca ne regardait pas Jared et Sirius n’était pas suffisamment à l’aise pour que son cousin sache exactement les épreuves qu’il traversait. Il savait qu’il se moquerait bien de lui en apprenant ça et Sirius était prêt à le démonter s’il faisait une quelconque remarque sarcastique à ce sujet.

« Dis-lui de partir … » siffla Sirius à l’adresse de Louve.

Mais évidemment Jared avait l’ouïe fine et lança une pique bien sentie à Sirius qui ne put retenir un grondement montant dans sa poitrine.

« L’apprenti Médicomage a fini de faire joujou avec sa panoplie de savant fou ? » répliqua Sirius. « Avec ton emploi du temps soi-disant chargé, je remarque que ça ne t’empêche pas de venir foutre ton nez n’importe où. »

Sirius sentait presque le loup en lui aboyer à cette remarque. Ses poings s’étaient indéniablement serrés et son regard était dur. Toute trace du sourire qu’il avait adressé auparavant à Louve avait disparu. Il roula des épaules, sentant la tension s’accumuler en elles alors que le loup ressentait ce qui l’alimentait autrefois : peur, nervosité, colère, rage. Sirius ferma les yeux et tenta de le refouler. Mauvaise idée. Celui-ci ne voulait pas être mis au placard. La panique montait, formant un nœud dans son estomac. Il essayait de se rappeler ce que Louve lui avait enseigné : ne pas le refouler, l’apprivoiser.

Mais c’était tellement difficile de se concentrer quand ce connard de Jared était juste en face en train de faire le malin. Et si Sirius se servait à nouveau de la force du loup pour lui faire fermer son clapet ?

@ Victoire

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Sirius Green

descriptionCause you can be the beauty and I could be the monster EmptyRe: Cause you can be the beauty and I could be the monster

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Cause you can be the beauty and I could be the monsterAvec Louve et SiriusJeudi 4 Avril 2002

Je ne suis plus vraiment concentré sur les cours depuis quelques jours, il s'est passé beaucoup trop de choses en peu de temps. Ce mois de mars a été intense et mouvementé. C'est trop de choses que je n'arrive pas à vraiment gérer. Trop de choses que je ne prends pas le temps d'étudier, de digérer suffisamment, tout s'enchaine sans que j'ai le temps de bien y réfléchir, de prendre du recul, je ne sais quand je vais pouvoir le faire. Il y a eu déjà la peur que Bleddyn m’annonce une peine maximale pour avoir tué lors de l'attentat début mars, pour au final avoir eu la révélation que Diabhal existe vraiment, que mon ami en est le dirigeant et qu'il me demande d'en faire parti. Moi, le gros losers, faire partie de l'armée secrète Irlandaise. C'est vraiment un truc inespérée pour la personne que je suis. Mais pour se faire, il y a une condition à respecter, et pour cela, dans deux jours je vais devoir me transformer en loup sans pleine lune en Irlande, devant toute la cour, devant mes parents, mes sœurs, devant tous les Iceni.

Ça fait deux ans que j'ai refusé le titre de Duc, et maintenant je vais y être obligé, mais j'ai besoin de l'armée, j'ai besoin de ce but dans ma vie, j'ai besoin de me sentir vivant et je ne me suis jamais aussi senti vivant que lors de l'attentat à l'université. Je n'ai pas eu peur, du moins pas pour moi, ça en dit long certainement sur ma santé mentale, mon psy ferait certainement un diagnostic à la hâte. Mais dans la demande de Bleddyn, j'ai vu là une porte, une porte que je n'ai jamais ouverte, que je n'ai jamais explorée, et je dois essayer encore, peut-être que derrière il y aura une solution ? Peut-être que derrière la vie vaudra d'être vécue. La seule fois où j'ai ressenti ça, c'est quand j'ai dormi collé contre Clarissa au Chalet, j'avais ce sentiment d'être à ma place, et j'ai le même sentiment pour Diabhal.

J'ai d'autres milliers de merdes qui me préoccupent aussi, ma relation pas très honnête avec Victoria, complètement bancale et subie, tout comme ma relation avec Clary. J'ai envie d'être avec Clarissa, enfin, c'est plus compliqué que ça, disons que je n'ai plus envie d'être avec Victoria, et je me sens piégé, je ne sais pas vraiment comment faire, ce qu'il faut dire et à quel moment. Vic m'a avoué penser être amoureuse de moi après notre première fois, et ça m'a terrifié. Qui peut croire ça ? Qui peut m'aimer ? Qui peut vouloir que je l'aime ? Ne comprennent-ils pas que je suis irrécupérable ? Que la vie m'a trop abimé ? je sais qu'Emy me frapperait l'arrière du crâne pour penser ça, mais Dana elle même sait que je n'aurai pas du être ici. Et dès que je sens un peu de joie, un peu de bonheur, je foire tout. Par exemple j'ai complètement merdé au Chalet avec le frère de Vic, Edmund, et avec Clary. J'ai joué au con et j'ai eu ce que je méritais. Clarissa était tellement déçue quand elle a appris que je n'étais pas célibataire, elle a cru que je me foutais de sa gueule, alors que pas du tout. Je voudrai lui donner plus, lui donner ce qu'elle attend, mais je ne suis rien de bon pour elle. Et pour tout avouer, je ne m'étais pas rendu compte à quel point elle aussi pouvait s'attendre à des choses venant de moi, s'attendre à plus, qu'elle aussi pouvait s'être attachée alors que je n'arrête pas de la prévenir que je suis qu'un connard qui ne peut que la décevoir et lui faire du mal. Et c'est le cas, c'est arrivé, bien plus tôt que je le pensais.

Puis y'a aussi la relation d'Emy avec son Blue Dragon qui me pète bien les couilles, le fait que j'ai tabassé ce connard, ça n'a rien changé à la haine que je lui porte, et puis le pire c'est que je ne me suis même pas senti soulagé de l'avoir frappé. Je ne lui fais pas confiance, j'ai peur pour Emy, mais je n'ai pas d'autre choix que de lui faire confiance à elle. Je sais que je pourrai tout lui faire arrêter, elle me l'a avoué, elle a dit que si elle avait un choix à faire, ce serait moi. Et cela me dérange, de manière générale, que les gens me choisissent moi me dérange. Je ne suis pas un choix, je ne suis pas une option. Enfin je ne devrai pas l'être, ils ne devraient pas compter sur moi, ils ne devraient pas s'attacher à moi. Quand ils me disent qu'ils tiennent à moi, qu'ils m'aiment ça me fait l'effet d'être une bombe prête à exploser à leur visage, parce que je ne resterai pas, s'il n'y a rien derrière cette porte, je ne resterai pas. Pour quoi ? Pour qui ?

Il est 13h quand je traverse un jardin pour rejoindre rapidement un bâtiment et continuer de travailler sur le traitement d'Enola. Je sens que je fais des progrès car j'ai pu réduire drastiquement le nombre de comprimés, je sais que je peux atteindre mon but, que je peux lui faciliter la vie. Je sais qu'il faut au moins que je termine ça...

Je repère alors rapidement ma future reine assise dans l'herbe avec un gars qui n'est pas mon futur roi. Je suis assez surpris, assez pour me mêler de ce qui me regarde pas. J'ai toujours peur que quelqu'un abuse de la bienveillance de Louve, elle donnerait tout son temps et son énergie pour n'importe quel péquenot comme moi. Et qu'est-ce que je dis... elle parle à Sirius, mon cousin. Je le vois arracher un peu d'herbe autour de lui. Il a oublié qu'il était un loup plutôt qu'un mouton ? Je m'approche un peu plus et regarde cette scène assez stupéfié. Mais qu'est-ce qu'il branle ? C'est quoi ce délire ?

« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? C'est pour améliorer tes performances musicales ? »

Une sorte de yoga pour les nuls ? Pourquoi il est avec Louve c'est surtout ça la question ?

« Qu’est-ce qu’il veut c’lui-là ? »

Je regarde Louve avant de la saluer selon le protocole en me courbant comme il se doit.

« Votre altesse. »

Je repère les yeux de mon cousin, étrangement et subtilement ambrés. C'est quoi ce délire ? Comment peut-il faire cela ? Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Les choses ont évolué avec Sirius depuis la pleine lune de janvier chez mes parents avec ma marraine. J'ai vu des choses, il a vu des choses, nos peurs les plus profondes. On en a jamais parlé mais ça a changé un truc entre nous, je l'ai trouvé moins con, moins mauvais que l'image que j'avais de lui, à cause de Poudlard, où il a toujours laissé ses amis faire, il n'est jamais intervenu pour me défendre, s'il ne m'a jamais frappé, il m'a fait du mal de son inaction. Est-ce qu'il se souvient de mes yeux implorants ? Est-ce qu'il se rappelle de mes cris ? Est-ce qu'il a seulement compris ma souffrance ? Je ne sais pas vraiment quoi penser de lui où ce qu'il pense de moi depuis janvier. Et y'a eu l'attentat où on l'a aidé avec son ami Dae, Bleddyn et moi. Je n'avais aucune animosité envers lui, mais là c'est plus fort que moi, de le voir avec la princesse Iceni m'agace. Qu'est-ce qu'il lui veut ? C'est pas son délire à lui, il a toujours détesté ce côté royal de la famille. Il n'a jamais rien voulu entendre de l'Irlande, de nos croyances, de ma vie. Ça l'a toujours bien fait chier de venir en week end chez moi, de se foutre de la gueule de ma foi, de nos convictions. Et maintenant il échange des frites avec la future Reine d'Irlande ?

« Dis-lui de partir … »

J'écarquille mes yeux. Il la tutoie ? Comment ose-t-il ! Mais il sait au moins qui s'est ?

« A l'époque t'avais pas besoin d'une fille pour me demander de partir Mich Mich. En l’occurrence une princesse.»

Je fais référence à Poudlard, à toutes ces fois où ils faisaient le malin avec ses copains, avec ce connard de Scott-Rosier. Est-ce qu'il le sait que je l'ai défoncé le week end dernier ? Est-ce que Thomas et Sirius sont encore en contact ? Évidemment qu'il sait ce à quoi je fais référence, il grogne ! J'ai envie de rire. Il est sérieux ? Il ose me grogner maintenant ? Il a réalisé que j'étais plus ce gringalet de Poudlard ? Il a pris conscience que je savais me défendre maintenant ? J'avance de trois pas vers lui.

« L’apprenti Médicomage a fini de faire joujou avec sa panoplie de savant fou ? »
« L'apprenti Médicomage t'a sauvé la vie il y a un mois. »
« Avec ton emploi du temps soi-disant chargé, je remarque que ça ne t’empêche pas de venir foutre ton nez n’importe où. »
« C'est peut-être parce que tu ne sais pas être organisé ? Tu veux de l'aide ? »

Je fais un pas de plus pour m'approcher de Sirius. Je le regarde fermer ses yeux, serrer ses poings, est-ce qu'il va me sauter dessus comme je l'ai fais la dernière fois chez mes parents en janvier ? J'ai sauté par dessus la table pour le chopper, après ça on a été sévèrement puni et on a du enterrer la hache de guerre à notre manière, on a pu eu d'autre choix si on voulait tous les deux rentrer, ça s'est détendu entre nous après ça, du moins je le croyais.

On dirait qu'il réfléchit à tout ce qu'il pourrait me faire ou non. C'est assez fascinant de ne pas le voir me répondre du tac au tac ou me provoquer ouvertement, comme il l'a fait lors de cette pleine lune, à me chercher sur le fait que je me batte à l'UMS devant ma famille qui n'était pas au courant, ou faire des références au fait que Rogue soit mort malgré qui soit maître des potions. Pourtant il ne fait rien, il continue de se... concentrer. Non, non on dirait qu'il essaye de se calmer, de se contrôler. Je lance un regard furtif à Louve.

« Tu réfléchis à un sort qui pourrait me faire mal Mich Mich ? Ou une réplique cinglante qui pourrait me vexer ?»

Je crois qu'en terme de commentaires sarcastiques j'ai à peu près tout connu, et tout vécu en terme de sortilèges sur le marché. On peut dire que je suis assez résistant à présent. J'ai d'ailleurs hâte d'en apprendre un peu plus à Diabhal, je suis assez pressé de pouvoir pousser mes limites, de voir de quoi je suis vraiment capable, de voir ce que je peux encore supporter. Je n'ai absolument pas peur des entrainements, mais je sais que je le devrai. En fait, j'ai hâte de me confronter à d'autres loups, de ne pas retenir ma force. J'ai hâte de servir l'armée de Bleddyn, de le rendre fier, de me sentir utile.

:copyright:️ Justayne

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Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

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Cause you can be the beauty and I could be the monsterAvec Sirius Green Jeudi 21 février 2002

« Merci. J’essaierai … de repenser à tout ce que tu as dit. » Les propos de Sirius me font sourire. Surtout, ils me font plaisir. J'ai l'impression que, enfin, le jeune homme commence à s'ouvrir à moi. Au monde. Mais surtout, à lui. Nous sommes sur le bon chemin pour qu'il puisse se sentir mieux dans sa peau. Je préfère toutefois ne pas insister, pour ne pas le brusquer. A la place, je lui demande si il veut me parler avant de réessayer. En effet, j'avais l'impression qu'il ne m'avait pas tout dis. « En faites … » Il prit le temps de respirer, et je l'encourageais doucement du regard à s'ouvrir. « Mon point d’ancrage. C’est … ce sont des souvenirs que j’ai choisis. Un peu comme j’ai fait avec mon Patronus. Sauf que, là … » Là, quelque chose semblait avoir changé. C'était une excellente idée d'avoir eu recours à des souvenirs heureux. Mais autre chose semblait avoir émergé, et Sirius voulait en parler. De nouveau, j'étais touchée par cette marque de confiance.

« … là j’ai utilisé aussi mon loup. Enfin, je crois. J’ai senti … cette sensation quand il commence à apparaître. Mais, je crois que j’ai réussi à le diriger vers ma baguette. Et je crois qu’il m’a donné de la force pour faire ce que j’ai fait. » Ce que j'attendais se produisait enfin. Sirius faisait enfin confiance à son loup. Il se servait de lui pour avoir ce dont il avait besoin. Même si j'avais eu du mal à concevoir son refus total d'accepter sa nature, en parlant avec lui, je comprenais mieux ce qu'il ressentait. Mais je savais qu'il ne pouvait pas faire comme si il n'existait pas. Et enfin, il semblait comprendre ce que he voulais lui dire quand je lui conseiller de cohabiter avec son loup. Je me contentais de lui sourire, de manière la plus bienveillante possible. Je ne voulais pas causer de retour en arrière possible en le pressant d'informations, ou ce genre de choses. Il devait comprendre de par lui-même. Alors, je me contentais de lui demander : « Est-ce que tu es prêt à réessayer ? » Sirius sourit, et leva sa baguette. « Allons-y ! » Alors, en étant sûre qu'il allait réussir, je rouvris le coffre.

Jeudi 4 avril 2002

Avec une certaine satisfaction, je repris une frite sous le sourire de Sirius. Je ne pouvais pas lui avouer que avant de rencontrer Alekseï, mon nouveau petit ami officiel, je ne connaissais pas ça. Ni les pizzas, les burgers, les milk-shake, les soirées étudiantes… Aliocha me montrait la réelle vie étudiante, et je commençais à la vivre de plus en plus, et pas forcément avec lui. Comme le fait de manger dehors avec d'autres étudiants. Avec Sirius, ous partagions, comme de plus en plus souvent, un repas avant de reprendre son entraînement. J'appréciais de passer ces moments avec lui, maintenant qu'il était plus ouvert, et moi, plus patiente. Nous apprenions lentement à nous connaître, même en parlant de tout et de rien. Comme du flash-mob organisé par des élèves de Poudlard, voilà quelques jours plus tôt. Je racontais à Sirius la longue lettre détaillée envoyée par Accalia sur ce simple évènement. « Je suis vraiment curieux de savoir ce que Shanna en a pensé. Mais tant mieux si ta sœur a aimé. Poudlard a bien besoin de se détendre de temps en temps, même si je n’aurai jamais participé à un flashmob ou quoi que ce soit du genre. » J'hochais la tête, le temps de finir d'avaler mes frites en attrapant une serviette en papier. « C'est vrai que j'aurai aimé voir ça. Moi non plus, je n'en ai jamais fait. Et ça avait l'air d'être un sacré évènement, selon elle. Après, Accalia se réjouit de tout, y compris des escaliers qui bougent dans tous les sens. » Elle avait tellement eu besoin de voir autre chose que l'Irlande, je ne regrettais pas de m'être battue auprès de mes parents et des Ministres pour qu'ils nous accordent cette liberté. Ça nous permettait d'ouvrir nos horizons, comme moi avec Sirius. Avant, jamais je n'avais pensé qu'on puisse vivre si mal sa nature. Maintenant, je savais que c'était possible, et je savais que j'avais désormais les armes pour aider les prochains dans sa situation.

Je m'essuyais les doigts dans la serviette en papier, en prenant mon milk-shake dans mon gobelet. « J'ai lu aussi qu'un étudiant, Dae, avait disparu… Mon frère m'a dit que c'était une connaissance à toi…? » Bleddyn les avait aidés lors de l'attentat. Il avait croisé leur route avec Jared, et ils s'en étaient sortis tous les quatre. Mais entre-temps, Dae avait disparu. « Ouais j’ai lu … Je … j’ai du mal à comprendre ce qui s’est passé. Mais … ouais, on est tous inquiets. » « J'imagine bien, oui… » Répondis-je, en essayant de prendre un ton compatissant. J'avais déjà demandé à Bleddyn si nous pouvions faire quelque chose, et il m'avait avoué qu'il y avait déjà pensé. Mais nous n'avions aucune autorité en Angleterre, alors, il n'avait rien pu faire. « Bon, on s’y met ? » Je sentais bien que Sirius n'avait plus aucune envie d'en parler, alors, il changea de sujet. On se leva tous les deux, et j'époussetais mes cuisses, avant de lui sourire. « On va commencer par la respiration, d'accord ? » Cet exercice lui permettait d'apprendre à connaître son loup, et vivre avec lui. J'avais finis par lui expliquer pourquoi il l'avait senti quand il avait mit toute son énergie dans sa lutte contre l'épouvantard. Je lui avais parlé des bienfaits de pouvoir utiliser sa force, que ça augmentait la sienne. Et que si il souhaitait la réutiliser, il devait apprendre à entrer en contact avec son loup. De toute façon, c'était nécessaire pour apprendre à vivre avec, et donc, pour calmer ses accès de colère, en s'acceptant. Tout était lié, et je pense que Sirius commence à le comprendre.

Nous étions en plein exercice. Sirius avait les yeux fermés et écoutait ma voix quand une voix nous interrompit. « Qu'est-ce qu'il se passe ici ? C'est pour améliorer tes performances musicales ? » Je me tournais pour voir qui avait parlé. Si je n'avais pas été aussi douée pour cacher mes émotions, je pense bien que j'aurai sursauté. Bleddyn n'aurait pas été content de voir que j'avais baissé ma garde. Heureusement, je me retrouvais face à Jared. Jusqu'à ce que je me rende compte que ça allait poser problème, et la réaction de Sirius ne se fit pas attendre. « Qu’est-ce qu’il veut c’lui-là ? » Jared et Sirius étaient cousins, mais surtout, ils ne s'entendaient pas du tout… Je n'étais pas sûre que c'était le moment que les deux se retrouvent en tête-à-tête. « Votre altesse. » Selon la tradition, Jared s'inclina devant moi. Autant avec Bleddyn, à l'Université, il parvenait à se comporter comme si mon frère n'était qu'un étudiant, autant avec moi, il respectait toujours l'étiquette. « Monsieur Parkinson. »

Mais Sirius se pencha vers moi et me souffla : « Dis-lui de partir … » Cette simple réaction me prouvait ses progrès. Il ne s'enfuyait pas en tournant le dos à ses problèmes. Il était prêt à continuer nos exercices, malgré l'interruption causée par son cousin. Je n'eus pas le temps de répondre que Jared s'en occupa à ma place : « A l'époque t'avais pas besoin d'une fille pour me demander de partir Mich Mich. En l’occurrence une princesse. » « L’apprenti Médicomage a fini de faire joujou avec sa panoplie de savant fou ? » « L'apprenti Médicomage t'a sauvé la vie il y a un mois. » « Avec ton emploi du temps soi-disant chargé, je remarque que ça ne t’empêche pas de venir foutre ton nez n’importe où. » Je regardais les deux échanger des piques, un par un, comme si je regardais un match de Quidditch ou un entraînement à l'épée. En fait, peut-être que l'interruption de Jared était aussi une bonne chose pour Sirius… J'observais ce dernier : ses poings étaient serrés, son regard était dur, son sourire avait disparu. Je sentais toute la tension qui s'échappait de lui, sans parler de son loup. En me concentrant, je pouvais ressentir sa colère. Sans parler de celle de Jared. Mais Sirius essayait de gérer ses émotions, véritablement. Voilà pourquoi c'était intéressant, cette interruption. Il pouvait essayer de se tester dans une situation réelle. Je le vis fermer les yeux. Je me concentrais exclusivement sur ses émotions, pour comprendre ce qu'il faisait. Et je sentis sa panique monter.

Il ne parvenait pas encore à gérer ses émotions. Pas encore. Et les commentaires de Jared n'aidait pas. « C'est peut-être parce que tu ne sais pas être organisé ? Tu veux de l'aide ? » Ce dernier s'approcha de son cousin. Lui aussi observait ses réactions. J'attendais de voir si Sirius parvenait à garder son calme, mais je n'en étais pas sûre. J'avais beau le regarder, je vis dans mon champs de vision Jared me regarder. « Tu réfléchis à un sort qui pourrait me faire mal Mich Mich ? Ou une réplique cinglante qui pourrait me vexer ? » « Assez ! Tous les deux. » Une main sur la taille, l'autre avait souligné mes propos par un geste rapide, comme pour m'imposer. Mais je savais que je l'étais déjà, au moment où j'avais ouvert ma bouche. Je savais que j'avais une aura royale impressionnante, quand je le voulais. Je savais que Jared me respectait, en tant que princesse héritière. Et surtout, je savais que mon loup avait touché le leurs, en tant que Alpha. Ils étaient obligés de se taire, et de m'écouter.

J'étais intervenue, parce que j'avais peur que Sirius craque. En tant normal, je n'aurai pas été contre qu'il se trompe, qu'il échoue une fois. Mais j'avais peur que cet échec en face de quelqu'un qu'il connaissait bien, d'autant plus quelqu'un de sa famille ne lui cause un retour en arrière. Je préférais prendre mes précautions. Et puis, il fallait en profiter pour crever l'abcès entre eux deux. « Je sais que vous avez du mal à vous entendre. Je peux comprendre ; je me suis déjà pris la tête avec mon frère. » Et Aslinn, quand il commença à s'intéresser à la psychologie, et qu'il passait son temps à analyser mon attitude froide et mon besoin d'être une princesse parfaite. Encore plus quand il commença à disserter sur mon côté maternel qui se réveillait en compagnie d'enfants. « Dans ce genre de cas, je me bats avec lui pour qu'on se défoule, comme des loups. Mais ce n'est pas une solution adéquate pour vous. Jared a un avantage, comme il s'est entraîné avec Bleddyn en novembre. » Je n'avais jamais mis Bleddyn au tapis, mais au moins, ce combat nous défoulait, et nous pouvions parler le cœur plus léger. « En l'état des choses, vous avez deux solutions : vous ignorer et continuer de nourrir vos ressentis, ou être honnête, et prendre une décision. Ensemble. » Je sentis leur envie, à tous les deux, de prendre la deuxième solution. Mais avant même que l'un des deux ne tourne les talons, je rajoutais : « Sauf que je ne vous laisse pas le choix. »

Je pris ma baguette, que je tournais vers un arbre suffisamment important pour que ses racines sortent du sol. Je lançais un sort, pour les transformer en une chaise et deux tabouret. Droite, sûre de moi, je m'installais sur la chaise. « Asseyez-vous. Tous les deux. » Je leur jetais un regard pour les dissuader de me défier. Heureusement, ils ne bronchèrent pas et se contentèrent de m'obéir. « Jared. Pile ou face ? » Je repris l'usage de son prénom exprès. Tant pis pour l'étiquette. Je n'étais pas là pour régler un problème de cour, mais une dispute familiale, dont l'un des deux partis ne faisait pas parti de mon pays. Jared choisit face. Je pris un Galion que je lançais en l'air. « Désolée, Sirius, c'est face. Tu vas être le premier à parler. » Je rangeais ma pièce, en me tournant vers lui. « Tu vas exposer à Jared toutes les raisons de ta colère. Ton cousin écoutera, en silence, n'est-ce pas Jared ? » Je lui jetais un regard entendu, pour qu'il n'en rajoute pas. « Puis il fera la même chose. Et nous trouverons ensemble ce que nous pouvons faire pour que vos contacts ne provoque pas un meurtre dans les temps à venir. » Même si c'était la promesse de ne plus se parler, au moins, ça ne provoquerait plus de conflits.            
:copyright:️ Justayne

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I'll show you how a real queen behaves,
No damsel in distress, don't need to save me

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Sirius Green
Contexte
Nous sommes le jeudi 4 avril 2002. Sirius, fils aîné de Seth et Saoirse Green, a fait son entrée à l'UMS début septembre dans le cursus de Musique. Depuis novembre, il voit chaque semaine Louve Iceni, une loup-garou qui l'aide à accepter la partie lupine qui le ronge depuis tant d'années.

Cause you can be the beauty and I could be the monster
« Tu réfléchis à un sort qui pourrait me faire mal Mich Mich ? Ou une réplique cinglante qui pourrait me vexer ? »

Un nouveau grondement monta de la poitrine de Sirius. Il savait que cela était devenu courant chez lui. Autrefois, c’était quelque chose qui se manifestait peu chez lui. Quand il était réellement en colère, ce grondement arrivait et finissait de faire perdre le contrôle à Sirius qui sentait là le loup qu’il voulait refouler faire surface. Aujourd’hui, à présent qu’il apprenait à connaître ce loup et à le laisser s’exprimer, les grondements étaient presque devenus récurrents. Il détestait cette partie animale de son être. Mais Louve lui avait dit que cela faisait parti du processus normal. Il devait laisser son loup s’exprimer, le connaître, savoir comment il était constitué, ce qui le faisait réagir avant d’apprendre à le contrôler et à le gérer. Il faisait confiance à Louve pour cela même si l’idée que son cousin l’entende ainsi lui déplaisait fortement.

« Tu n’as pas idée de … »
« Assez ! Tous les deux. » les coupa soudain Louve.

Il n’avait même pas besoin de la regarder pour lui obéir. Son loup reconnaissait son Alpha et Sirius pinça les lèvres, son regard ne lâchant pas Jared.

« Je sais que vous avez du mal à vous entendre. Je peux comprendre ; je me suis déjà pris la tête avec mon frère. »

Sirius lâcha un rire.

« Sauf ton respect, Louve, il s’agit plus d’une prise de tête à ce compte-là. » dit-il.

Jared réagit aussitôt, comme envieux de ne pas laisser de terrain à Sirius. Ou bien détestait-il surtout la façon qu’il avait de s’adresser à la princesse ? Ses yeux semblèrent retrouvés un éclat encore plus ambré et sa main trembla légèrement. Allez, juste une petite beigne dans sa gueule. Il était étudiant en Médicomagie, il saurait réparer ça. Il ne sentirait rien. Il avait l’habitude de s’en prendre de toute manière. Un sourire mauvais se forma sur les lèvres de Sirius et il eut l’impression de revenir quelques années en arrière, lorsque Scott-Rosier venait de le coincer dans un couloir. Mais rapidement alors, une autre image s’imposa à lui. Jared était son cousin, nom d’un bézoard ! Il ne pouvait laisser ça se reproduire. Frustré, il détourna les yeux du visage de Jared et s’efforça d’écouter ce que disait Louve pour les calmer.

« Dans ce genre de cas, je me bats avec lui pour qu'on se défoule, comme des loups. Mais ce n'est pas une solution adéquate pour vous. Jared a un avantage, comme il s'est entraîné avec Bleddyn en novembre. »

Alors quoi ? Elle voulait dire qu’il allait se prendre une sacrée raclée s’il défiait Jared ? Sirius ne demandait qu’à essayer. Et à voir le regard de Jared, celui-ci aussi.

« En l'état des choses, vous avez deux solutions : vous ignorer et continuer de nourrir vos ressentis, ou être honnête, et prendre une décision. Ensemble. »

Sirius fit craquer sa nuque, pensant que la première solution était plutôt pas mal. Mais là encore c’était son ancien lui qui s’exprimait. Nom d’une citrouille ! Concentre-toi, Green. Il ferma les yeux et s’efforça de détendre chacun de ses doigts, écoutant sa respiration. Allez Sirius. Refoule ta colère. Refoule ta colère. Refoule …

« Sauf que je ne vous laisse pas le choix. »

Sirius rouvrit les yeux et dirigea aussitôt son regard sur Louve. Ses yeux ambrés avaient disparu. Son loup semblait s’être apaisé, sans doute parce que Jared n’avait pas ouvert sa grande gueule pendant quelques secondes. Mais le loup était au taquet. Et la façon dont Louve dirigeait les choses le rendait anxieux. Elle agita sa baguette et les racines de l’arbre derrière eux formèrent une chaise et deux tabourets.

« Asseyez-vous. Tous les deux. » dit-elle en indiquant les tabourets.

Il déglutit mais s’installa quand même. Il ne regardait pas Jared car il savait qu’il était encore trop tendu pour faire face à ce crétin. Il préférait se concentrer sur la voix autoritaire mais douce de Louve.

« Jared. Pile ou face ? » dit-elle en sortant un Gallion de sa poche.
« Génial … » marmonna Sirius en croisant les bras.

Il détestait le hasard. Il détestait que Jared choisisse. Et il détestait que son choix se porte sur face. C’était ce qu’il aurait choisi. Louve lança la pièce en l’air avant de la retourner sur le dos de sa main.

« Désolée, Sirius, c'est face. Tu vas être le premier à parler. »
« Putain … » laissa-t-il échapper alors que son loup voulait japper de mécontentement.

Louve ne s’en offusqua pas, sans doute bien trop habituée à ses sautes d’humeur. Après tout, cela faisait des mois maintenant qu’ils travaillaient ensemble. Elle avait appris à connaître pas mal de facettes de sa personnalité, surtout les pires. Ce n’était donc pas un juron qui allait la déranger.

« Tu vas exposer à Jared toutes les raisons de ta colère. » continua-t-elle. « Ton cousin écoutera, en silence, n'est-ce pas Jared ? Puis il fera la même chose. Et nous trouverons ensemble ce que nous pouvons faire pour que vos contacts ne provoquent pas un meurtre dans les temps à venir. »

Sirius laissa échapper un rire, ses bras toujours croisés contre lui, comme pour se protéger.

« Sérieusement ? » dit-il.

Un seul regard de la princesse lui fit comprendre qu’elle ne plaisantait pas. Il jura une nouvelle fois, en silence cette fois-ci, et détourna le regard pour observer le paysage autour d’eux. Ce n’était que des champs appartenant aux habitants de Druid’s Oak. La pluie qui n’avait eu de cesse de tomber au mois de mars avait rendu l’herbe verte et haute. On n’apercevait presque plus les petits chemins qui traversaient cette campagne, non loin de Londres pourtant. C’était ce paysage que Louve avait choisi pour leurs entraînements et Sirius avait su s’y ressourcer au fur et à mesure.

Il savait qu’il n’allait pas pouvoir échapper à ce que Louve lui demandait. Exprimer les raisons de sa colère. La vaste blague. Jared, écouter en silence ? Cela relèverait du miracle ! Pourtant … Louve Iceni était sa princesse, sa future reine. Il ne ferait jamais rien pour la contrarier. S’il savait bien une chose à propos des Parkinson, c’était le respect que chacun d’entre eux vouaient à la famille royale. Sirius avait lui aussi goûté à ce respect. La manière dont Louve l’avait aidé durant cette année scolaire … il lui en serait à jamais reconnaissant.

Il déglutit et poussa un long soupir, finissant par décroiser ses bras. Il détestait ça. Parler. Exprimer ses émotions. Fallait-il déjà en être capable. Il effleurait à peine cette partie de lui. Alors en plus admettre à voix haute tout ça face au mec qu’il détestait le plus.

Il changea plusieurs fois de position. Louve attendait patiemment qu’il soit prêt. Elle ne le brusquait pas. Quant à Jared, Sirius ne le regardait pas mais il se doutait qu’il n’appréciait pas plus que lui d’être ici tout en gardant le silence par respect pour Louve.

« Je … je ne te détestais pas. Pas au départ. » commença-t-il, maladroit. « Je … Putain, je peux pas ! J’y arrive pas ! »

Il voulut se lever mais n’y parvint pas. C’était comme si la volonté de Louve continuait de s’exercer sur lui. Il n’était pas un loup, juste un demi-loup. Pourtant, à cet instant, c’était plus son loup qui s’exprimait que sa partie humaine. Il n’avait jamais su trouver d’entre-deux à ce qu’il était. Et à présent, le curseur était bien trop tourné vers le loup. Il fallait encore qu’il apprenne à le réguler.

Louve dut le sentir et se leva pour s’approcher de lui. Elle posa une main sur son épaule et lui répéta ces mots, ces mots qu’elle avait déjà employées plusieurs fois à son encontre. Ce n’était rien, pas grand-chose. Mais c’était suffisant pour apaiser le loup de Sirius. La panique qu’il sentait monter en lui n’était rien. Il fallait qu’il l’accepte. Son loup, cet Alpha dominant devait apprendre à se soumettre parfois pour arranger les choses.

Sirius ferma les yeux et prit une grande inspiration. Puis une deuxième. Et une troisième. Jared et ses façons supérieures avaient disparu. Il n’existait plus.

« Depuis qu’ils sont venus au monde, Jared, Alana et Eireann, on m’a appris que c’était mes cousins et qu’il fallait que je les accepte. Ils étaient des loups, ils faisaient parti de la cour d’Irlande, alors fallait les respecter. Alana et Eireann, ce n’était pas aussi compliqué. Elles sont des boules d’énergie et apprécient tout le monde. Mais Jared … toi … tu étais celui qui avait manqué de mourir, celui qu’il fallait protéger. »

Il rouvrit les yeux et tourna la tête vers Jared.

« Mais surtout tu étais un loup. Tu faisais la fierté de ton père. Tu étais le loup qui dirigerais la meute. Ma mère était si envieuse de la famille que vous étiez. Mon père si … »

Sa voix se bloqua et il s’arrêta un instant avant de poursuivre.

« J’enviais ta relation avec ton père. Mon père, tu ne vois que ces bons côtés. Quand vous veniez à la maison ou inversement, vous ne voyez que le père qui couve ma mère du regard ou qui va s’extasier avec Shanna de regarder un film. Avec moi, il n’y avait rien de tout ça. Il n’y a jamais rien eu de tout ça. Mon père, c’est celui qui ne parle quasiment jamais quand je suis là. Mon père, c’est celui qui va s’agacer quand je vais réclamer un peu d’attention de sa part. Mon père, c’est celui qui va préférer fuir la maison sur une intervention plutôt que de passer du temps à m’aider à faire mes devoirs. Alors que, quand je te regarde, toi et ton père … Il parait si fier quand il pose sa main sur ton épaule. Quand il vante tes résultats scolaires à Poudlard ou à l’UMS. Quand il parle durant des mois de ta promotion à la cour irlandaise. »

Ces derniers mots avaient été prononcés avec amertume, comme ce qu’il ressentait alors.

« C’est vraiment là que j’ai commencé à te détester mais parce que je te jalousais. Encore plus quand mon côté loup m’a fait défaut à Poudlard. On s’est soudain mis à me craindre quand on a compris que j’avais du sang de loup. Sauf que je n’étais pas un loup-garou. Je n’étais qu’à moitié. A moitié, toujours. Coincé entre deux. Et toi … Toi tu étais parfait. Toi tu pouvais te transformer et rendre fier notre famille. Ma mère qui adorait être une louve, tes parents qui aimaient cet esprit de meute. A Poudlard, tout était différent. Il fallait cacher ça. Alors … quand les autres ont commencé à t’en faire baver, j’ai rien dit. Parce que ça aurait signifié que nous étions pareils alors que nous ne l’étions pas. Tu étais toi, avec ta meute, la fierté de tes parents. Et j’étais moi, sorcier avec du sang de loup, un bâtard, mais qui avais néanmoins l’espoir d’être accepté parmi les autres. Si j’avais dit quelque chose, si je t’avais défendu, je … »

Plusieurs fois il y avait pensé. Quand Malefoy l’emmenait dans un toilette à l’abri des regards, quand Scott-Rosier revenait dans la salle commune avec du sang de Jared sur ses vêtements. Plusieurs fois, Sirius avait eu envie d’y aller, de les arrêter. Mais, à chaque fois …

« Je me suis montré lâche. Je me suis dit qu’il valait mieux que je me taise et que je ne dise rien. J’ai laissé faire. Quelque part, je me rassurais comme je pouvais. Je me disais que tu avais ce que tu méritais. Que de toute façon, les Iceni seraient là pour te couvrir de Gallions d’or et te faire monter en grade. Que de toute façon, ce n’était qu’un mauvais moment à passer pour toi car après t’aurais un bel avenir. »

Il sentit Jared grincer des dents et leva les yeux vers lui. Mais Jared ne pouvait pas parler. Louve le lui avait interdit. Le cœur de Sirius fit un bond dans sa poitrine mais il ne s’arrêta pas pour autant.

« J’ai appris à te détester, à te haïr. C’était la solution de facilité. Tout comme j’ai appris à me détester. Pour ce que j’avais fait, pour ce que j’avais laissé faire. Pour ce que j’étais aussi. »

Il riva son regard dans le sien, l’air sûr de lui et … à la recherche d’espoir ?

« Tu as toujours su qui tu étais. Tu ne t’es jamais posé de question. Ton avenir était tout tracé. Moi … mon père ne m’a jamais aimé je crois. Je ne sais même pas d’où je viens. Le côté Parkinson est facilement cernable. Mais mon côté Green … je ne connais rien de mes origines, qui je suis. Et pour un demi-loup qui essaie désespérément de cacher son sang impure, c’est difficile de se raccrocher à son côté sorcier quand on ne sait rien. Je cherchais juste une place. Mais que ce soit côté loup, ou côté sorcier, il n’y avait pas de place pour quelqu’un comme moi. Il n’y en a jamais eu. Trop loup pour mon père. Trop humain pour ma mère. »

Le silence retomba doucement. Sirius ferma les yeux alors que la main de Louve lâchait son épaule. Il se sentait vidé, éreinté. Il avait déjà confié une partie de tout ça à Louve. Mais tout lâcher, mettre en évidence sa lâcheté et sa haine de lui-même, il ne l’avait jamais fait face à quelqu’un qu’il détestait.

« Je sais que tu me hais également. Et je doute qu’on puisse un jour s’entendre. Mais … j’apprends à découvrir ce que je suis. Alors … peut-être qu’un jour j’apprendrais à t’apprécier. Ou du moins, à ne plus te détester. »

Il baissa la tête, sachant que les paroles de Jared allaient désormais tomber comme une avalanche d'insultes et de reproches. Il l’aurait mérité, non ? Après tout ce qu’il venait d’admettre, il se sentait ridicule. Pourtant, il venait d’exprimer ce qu’il y avait au plus profond de son être. Jared trouverait cela déplacé, hypocrite ou présomptueux, mais la vérité était là. Sirius ne s’était caché derrière aucune façade, aucun masque. Il venait d’avouer ce qu’il ressentait au plus profond de son être.

Jeudi 6 juin 2002

L’année scolaire était désormais terminée. Sirius devait bien avouer ne pas l’avoir vu passer. Tellement de choses avaient changé au cours de ces derniers mois ! Cette première année à l’UMS lui avait fait découvrir de nouvelles choses : être autonome dans son propre logement, de nouvelles têtes – devenues des amis pour certains, des ennemis pour d’autres, mais surtout l’apprivoisement de ce qu’il était. Comparé à ses excès de colère qu’il avait pu avoir encore à l’automne et cet hiver, Sirius se rendait compte qu’il était désormais plus à même de gérer les moments où l’angoisse et la colère montaient en lui. Il ne parvenait pas tout à fait à mettre le doigt sur ce qui les générait, mais le fait de savoir que son loup n’était pas là pour le condamner mais plutôt pour le protéger l’avait énormément aidé.

Mettre un terme à son amitié avec Ian l’avait aussi aidé. Il lui semblait avoir définitivement tourné le dos au passé de Mangemorts qui l’avait encore une fois tant intrigué. Ces réunions secrètes de la nouvelle génération de Sang-Pur, il ne voulait plus en faire partie. Tout comme il ne voudrait jamais être relié à la cause des Blue Dragons. Cette partie de sa vie était terminée. Jamais plus il ne prendrait part dans un conflit. Et surtout, jamais plus il ne se laisserait influencer. Du moins, c’était la volonté qu’il voulait exprimer. Néanmoins, on ne savait jamais de quoi l’avenir était fait ?

Cette première année lui avait aussi permis de découvrir davantage la musique. Lui qui avait tant douté de son choix de cursus à l’automne se découvrait une vraie passion pour cette discipline. Même si ces cours avec Dae-Hyun avaient été interrompus quelques temps avec son enlèvement, Sirius n’avait pas relâché ses efforts. Il s’était entraîné davantage sur le solfège et sur sa fluidité de mouvements sur une guitare. Il s’efforçait même de chanter davantage. C’était assez facile désormais avec ceux de son année. Mais il n’avait encore jamais poussé la chansonnette devant un public. Ce serait son futur challenge. Il ne désirait pas – ou plus – changer de cursus. Il voulait tenter sa chance en musique. Il voulait chanter, jouer, faire des scènes. Il voulait goûter à cette vie-là et au diable ce que pouvaient en penser ses parents ! Il voulait essayer.

Ce jeudi, il venait d’effectuer sa dernière séance avec Louve. Les progrès qu’il avait faits, comparé au début d’année, étaient très impressionnants. L’été arrivait, demain soir, les cours à l’UMS seraient terminés. Il ne resterait plus que quelques examens pour certains et les portes ouvertes à la fin du mois, et tout le monde partirait profiter de l’été. Sirius ne savait pas encore si la jeune femme voudrait poursuivre ses entraînements avec lui à la rentrée mais il serait toujours temps d’y penser à ce moment-là.

« Tiens, n’oublie pas ça. » dit-il en tendant une boîte restée au sol.

Ils venaient de se relever tous deux. Ils avaient en effet fait le point sur « les devoirs » de Sirius au cours de cet été et leur réunion touchait à leur fin.

Un sourire se forma au coin de ses lèvres lorsqu’il vit la réaction de Louve. C’était un cadeau, le papier était blanc et un nœud rouge refermait le paquet. Il le tendit à nouveau vers la jeune femme.

« Faut-il que je m’incline également pour offrir un cadeau à ma future reine ? »

Leurs regards se croisèrent et le sourire de Sirius disparut. Il posa un genou à terre et inclina alors aussi la tête. Lui qui trouvait autrefois ce fanatisme pour la famille royale démesurée commençait à véritablement respecter les Iceni. Louve avait été d’une aide précieuse et pourtant il n’avait guère été tendre avec elle lors des premières séances. Aussi, s’incliner ici était un témoignage de sa profonde gratitude. Après tout, c’était ce qu’elle était : une future reine. La sienne ? Sirius ne savait pas encore.

Louve lui prit le paquet des mains et commença à tirer sur le gros nœud rouge. Sirius se redressa et la regarda déballer une cape d’un rouge impérial.

« C’est une cape d’invisibilité. » précisa-t-il. « Mais je l’ai aussi agrémenté de quelques petits ajouts. »

Il tendit le doigt pour montrer le dessin de trois runes.

« Fehu, le feu. Celle qui te correspond le mieux et qui symbolise le succès. As, l’arbre, afin de t’aider à écouter les précieux conseils autour de toi quand tu seras reine. Et Bar, le bouleau. Elle aussi te caractérise, car c’est la rune de la maternité. J’ai pu voir à quel point tu étais soucieuse de chacun de tes sujets, de la même façon qu’une mère va couver chacun de ses enfants, sans faire de différence. »

Sirius montrait tour à tour les runes dessinées avec un doux sourire. Il avait été réellement impatient de pouvoir montrer son cadeau.

« J’avais pris l’option runes à Poudlard mais ce n’est pas moi qui les ai dessinés. Je me suis fait aider. Malgré tout, ce sont des runes permanentes. Et j’ai ajouté un élixir de longue vie pour objets. Ta cape devrait résister quelques décennies. Ainsi tu pourras la porter aussi longtemps que tu le voudras. Et avec ces runes, tu seras la reine la plus armée du monde entier. »

Son regard croisa une nouvelle fois celui de Louve avant de l’aider à l’enfiler. Il attacha le lacet autour de son cou, prenant soin de ne pas lui faire mal. Il l’aida aussi à relever ses cheveux roux flamboyants sur sa cape, lui donnant un air impérial.

« Elle ne devient invisible que quand tu mets le capuchon sur ta tête. Autrement, c’est une cape parfaitement normale, mais qui a la résistance pour la plupart des sortilèges. »

Il n’avait sans doute jamais autant parlé, même en présence de Louve. Il devait avouer que ces derniers bavardages résultaient plus d’une nervosité que d’une véritable envie d’informations. Il n’était pas dans sa nature d’offrir des cadeaux à n’importe qui. S’il le faisait pour Louve, c’était parce qu’elle avait sincèrement marqué son esprit et son cœur. Et à défaut de pouvoir l’exprimer clairement, il espérait que le cadeau pourrait transmettre tout ce qu’il ressentait.

@ Victoire

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Sirius Green

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