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Get outta my headAvec Thomas Scott-Rosier Jeudi 24 janvier 2001

Avec Jared, on a mit un plan en place. On n'a pas parlé le jour où je suis venue chez lui, ni même après ma bonne nuit de sommeil, quand il surveillait mon sommeil. J'avais attendu lundi, pour qu'on en parle à la fac autour d'une boisson chaude au Cicero. On avait décidé qu'on devait voir la Marque des Ténèbres de Thomas Scott-Rosier. Et, franchement, on ne pensait pas ce serait aussi dur. Jared avait beau le suivre discrètement à la salle de sport, il me disait qu'il n'arrivait pas à le choper dans les vestiaires. Comme si il se changeait ailleurs, genre dans les toilettes. Et j'avais beau essayer toutes les astuces du monde pour le forcer à retirer son tee-shirt (comme renverser un sceau d'eau sur sa tête dans les couloirs de l'UMS avant de me cacher), on n'arrivait pas à le choper sur le fait.

Quand on sut qu'il y avait une soirée mousse organisée en boîte de nuit, on avait même décidé d'y aller. On espérait que l'alcool aidant, avec l'ambiance de la fête, il finirait comme la plupart des personnes ici présentes, à moitié à poil à cause de la mousse. Perso, j'espérais que ce ne serait pas mon cas. Non pas que je boudais ce genre de soirée, mais je devais bien avouer que depuis… La dernière fois, j'étais moins à l'aise avec mon corps. J'avais beau ne plus avoir aucune cicatrices, je ne mettais plus de décolleté. Comme par excès de pudeur. Comme si j'avais peur que les mots "Sang-de-Bourbe" ne se remettent à apparaître, par un excès de magie. Je sais, j'étais totalement parano, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Cette expérience ne m'a pas marquée que physiquement, mais aussi mentalement.

Bref. Une fois arrivée à la boite de nuit, j'essayais de paraître normale, je traînais Jared vers le bar. Après tout, une bonne boisson alcoolisée nous ferait du bien, avant de commencer. Je sirotais mon vin de sureau, en regardant autour de moi. « Par là. » Jared avait vu Scott-Rosier bien avant moi. Je tournais la tête pour le regarder. Il n'était pas seul. Il n'était jamais seul. Avec un soulagement, je me rendis compte que mes agresseur n'étaient pas là non plus. Je dus fixer leur coin un peu trop longtemps quand il tourna la tête, et… Nos regards se croisèrent. Je me tournais immédiatement vers Jared, mal à l'aise. « Il m'a vue. Enfin, il nous a vus. » Je bus une gorgée de ma boisson, en essayant d'avoir l'air le plus naturel du monde. Sans de réel succès, j'en étais sûre. En même temps, ça faisait deux semaines qu'on essayait de voir son dos, et j'avais l'impression qu'on ne touchait pas du tout au but, c'était rageant !

« Je sais que tu n'aimes pas ça, mais viens danser avec moi, on aura l'air plus naturel. Promis, ce weekend, je t'offre le brunch au Pays des Merveilles pour me faire pardonner. » J'entraînais Jared sur la piste avec moi, et on se mêla à la foule. J'essayais de ne pas perdre notre cible des yeux… Jusqu'à ce que les canons à mousse explosèrent pour la première fois de la soirée. Je retenais une injure quand mon pull fut totalement mouillé. Je finis par le retirer, et le réduire magiquement pour le mettre dans ma poche, avant de me remettre à danser. Je fronçais les sourcils, peu concentrée sur la danse. J'avais perdu Scott-Rosier des yeux ! Je levais les yeux au ciel, avant de faire signe à Jared que j'allais aux toilettes. Ça devait faire une petite heure, même pas, que nous étions là, et le vin commençait déjà à descendre dans ma vessie. Je quittais la piste de danse pour m'engager dans le couloir sombre, étroit et crade qui menait aux toilettes. D'habitude, c'était toujours plein de monde, mais là… Parce que la soirée était déjà trop avancée ?

Puis j'entendis quelqu'un parler derrière moi. Je pouvais reconnaître cette voix entre mille. Je me tournais, et je me trouvais face à un Scott-Rosier apparemment peu ravi. Par excès de pudeur, je plaçais ma main sous mes clavicules, désormais à l'air libre depuis que j'avais retiré mon pull. « … Laisse-moi, j'ai besoin d'aller aux toilettes. » Et de me cacher de toi. Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel quand il fit des insinuations sur mon cavalier. « Pour ce que cela te concerne, Jared n'est qu'un ami, rien de plus. Tu devrais te souvenir de lui, tu passais ton temps à le martyriser à Poudlard, encore plus que moi, si c'est possible, sous prétexte que c'est un loup-garou. » Je me retournais pour aller aux toilettes, comme initialement prévu, mais je le sentis me retenir et me coller au mur pour m'empêcher de partir. Je fronçais les sourcils, en le regardant dans les yeux. Il voulait savoir pourquoi on l'avait collé, ces deux dernières semaines. Alors il avait compris que les manigances, c'était moi. Bien sûr. « Avec Jared, on a fait un pari. On est sûr que tu portes la Marque des Ténèbres dans le dos, alors, on essaie de savoir si on a raison ou non. » Je soutenais mon regard, pour qu'il ne pense pas que j'avais peur de lui. Même si, seule avec lui dans ce couloir, c'était le cas.

Jeudi 31 janvier 2002 - Le soir

J'étais en plein cours de grammaire quand le ciel devint gris, puis noir. Les nuages arrivaient en masse, et on fut obligé d'allumer les lumières. Et quand l'orage finit par péter, on sursauta tous. Nous avions l'habitude des orages, surtout en Angleterre. Mais celui-là sonnait… Différemment. Il semblait plus sombre, plus électrique. Plus funeste. Ça commençait à nous déconcentrer, encore plus quand, en fin d'après-midi, le professeur Blackwood, aka mon professeur préféré parce que je suis sa chouchoute depuis qu'il me connaît, passa dans les classes pour nous annoncer que cette tempête avait immobilisé tout l'Angleterre, et que nous devions rester à l'Université ce soir et cette nuit, pour notre propre sécurité.

Le soir, en allant chercher le dîner au Cicero comme la plupart des étudiants, j'eus un coup de mou. Avec qui j'allais bavarder toute la nuit ? Jared était déjà parti en Irlande pour ses fêtes religieuses, et je ne voyais pas Harry. En mangeant mon sandwich, j'entendis des personnes parler de soirées organisées dans les différents bâtiments. Je voulus rejoindre mon bâtiment pour rejoindre mes camarades de promo quand je me fis happée par un groupe étudiant dans le Secundo Area, le bâtiment de Magie Avancée. Tant pis, nous étions là pour la nuit, alors… Je pris un verre que je commençais à boire, avant de recracher dedans. Je ne sais pas comment j'avais fais pour me retrouver ici, mais je n'allais certainement pas rester ! En effet, je venais de voir un groupe d'étudiants aux idées très limites, que je soupçonnais fortement d'être affiliés aux Mangemorts. Et cette idée se confirma quand je vis Thomas Scott-Rosier.

Je me méfiais encore de lui, franchement, fallait être honnête. Surtout depuis qu'il m'avait montré sa Marque des Ténèbres, non pas dans son dos mais sur son bras. Je me dépêchais de tourner les talons pour partir, mais un mec se mit devant la porte. « Personne ne sort tant que vous êtes pas bourrés ! Faut profiter de la tempête, oui ou non ? » Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel, avant de retourner au buffet. Si je faisais semblant de picoler et d'être ivre, je pouvais rapidement partir, non ? Je pris une Bièraubeurre, que je verser dans un gobelet pour faire croire que c'était un alcool plus fort, quand quelqu'un se posta à mes côtés. Je tournais la tête, et, évidemment, je vis Thomas Scott-Rosier. « Je me suis juste trompée de bâtiment. Je vais bientôt partir. » Je préférais me justifier avant qu'il ne m'attaque. Mais, étrangement, il n'avait pas l'air…. Vicieux. Ou d'humeur à attaquer verbalement, au choix, ma tête, mon corps, mes vêtements, mes hobbies, mes choix de vie, mes études ou mon sang. Non, il avait l'air presque normal… Et un peu fatigué sur les bords.

Je finis par me décaler, pour aller me poser dans un coin. Franchement, avec une population pareille, j'avoue que je n'avais pas trop envie de me mêler à la foule, ou d'être exubérante, comme je pouvais l'être en soirée. Je comptais juste attendre là, en sirotant mon verre, et en attendant que les dortoirs provisoires soient installés, pour aller se coucher, quand Scott-Rosier se rassit à côté de moi, sans rien dire. Je le regardais, étonnée, voir carrément suspicieuse. « Pourquoi tu restes avec quelqu'un comme moi ? Tu devrais aller rejoindre tous tes copains Mangemorts avant qu'ils ne te voient avec la Née-Moldue de la soirée. » Un peu fâchée, je repris une gorgée en fronçant les sourcils. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais un très mauvais pressentiment sur la suite de cette soirée !
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionGet outta my head EmptyRe: Get outta my head

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Get outta my headAvec Emily EvansTW : ce RP parle d'abus sexuels. Il n'y a pas de passage à l'acte, mais plusieurs allusions assez horribles. Si vous êtes mal à l'aise avec ce sujet, merci de ne pas lire l'ellipse du jeudi 31 janvier 2002.

Flash Back Mardi 15 janvier 2002

je suis en cours de Divination et j'ai du mal à me concentrer. Les voix sont abrutissantes à cause de la mauvaise qualité de mon sommeil. Voilà trois jours que la née-moldue est venue chez moi, ou plutôt que je l'ai accueilli chez moi. Je ne sais pas ce qui m'est passé à l'esprit ce soir là, pourquoi j'ai voulu lui venir en aide ? Qu'est-ce que cela pouvait me faire qu'elle ait des ennuis, habituellement, c'est moi ses ennuis. Je ne sais pas si c'est une bonne chose et où cela va me mener ? Que va-t-elle raconter et à qui ? Que va-t-elle croire ? Qu'elle ne s'attende pas à plus de clémence ou de pitié de ma part à l'avenir, c'était juste une erreur de parcours, un mauvais choix que je paye chaque nuit en arrivant pas à faire l’œil. Mon appartement est rempli de sa présence, de son odeur et en même temps vide de ses lamentations et de sa souffrance. Je n'arrive pas à me la sortir de la tête, cet évènement tourne en boucle encore et encore. Je me remémore sa terreur face à moi, son regard devant les lettres gravées sur le haut de sa poitrine, et cette confiance ridicule et dangereuse qu'elle m'a accordé. A cette hargne qu'elle a face à moi, à répondre et me défier, tout en étant affreusement fragile et apeurée. Evans a fait une erreur elle aussi, et j'espère que cela lui servira de leçon à l'avenir. Ce qui me hante le plus, c'est ce sentiment qui me gâche tout, ce que j'ai ressenti quand elle s'est laissé faire, quand elle a accepté mes soins. Cette vulnérabilité et cette confiance mal placée. N'a-t-elle pas une once d'instinct de survie face à moi, son Epouvantard ? Je déteste ressentir que ç'a m'a plu, au fond, de la voir céder. Je ne devrai pas ressentir cela.

Je ne suis pas allé à la dernière réunion d'Arès, mon cousin éloigné, de peur de me trahir, s'ils apprennent que j'ai hébergé et aidé une née-moldu. Mon arrière grand-père, Callum Scott était le frère d'Arthur Scott, le père d'Angelo Arès Scott. Nous sommes peu à l'appeler Arès, mais moi j'ai pris l'habitude depuis mon enfance, je ne crois pas l'avoir appelé autrement. Et entre nous, le prénom Arès le définit mieux que celui d'Angelo. Il n'a rien à voir avec un ange. Je ne sais pas comment il a survécu à Azkaban, je ne suis jamais allé le voir, cette prison me terrorise particulièrement. J'y suis allé une fois avec mon père quand je devais avoir 6 ou 7 ans, je suis resté dans les premières salles, j'ignore ce qu'il est allé y faire, mais toutes les voix dans ma tête se sont mises à s'agiter, à devenir de plus en plus forte, elles étaient agressives, puissantes, dévastées, comme si je pouvais entendre l'âme des détenus, comme si j'étais connecté à eux. J'en ai cauchemardé pendant des jours. Une voix avait retentit plus forte que les autres. « Mon fils, mon fils. » Je pensais qu'il s'agissait de celle de mon père, mais quand je lui avais demandé s'il m'avait appelé dans la prison, il avait certifié que non, et il s'était énervé, si bien que j'avais eu le droit à passer quelques longues heures dans l'armoire aux miroirs. Depuis, je n'y ai jamais remis les pieds.

Arès est venu me voir en novembre dernier, il cherchait à reformer une communauté éteinte, un groupe sur la même longueur d'onde et les mêmes idéaux qu'avant. Il voulait retrouver ce qu'avait créé le Lord avant sa chute. Il sait que j'ai la marque des Ténèbres, il m'a bien vu pendant le règne du Seigneur, on était tous les deux à ses côtés, je ne pouvais pas faire comme si tout cela était derrière moi. C'est ce qu'ils ont dit, une fois qu'on devient un Mangemort, on ne peut plus être autre chose. Cette marque dans ma peau est indélébile, comme ma loyauté envers ces membres. Même mort, tous les membres gardent une certaine fidélité au Seigneur des ténèbres, alors que quelqu'un veuille reprendre sa grande entreprise ne me surprend pas, et je ne peux pas me défiler, pas sans affronter la communauté des forces du mal, y compris mon père. J'ai été choisi, j'ai été élu, et je dois composer avec cela. Et au fond, n'ont-il pas raison ? Il faut sauver le monde de la magie contre toutes les tares qui l'envahissent. De plus en plus de sorciers sang-pur se lient avec des moldus ou nés-moldus venant pervertir et affaiblir notre monde. Un jour, même un troll pourra avoir sa baguette. Arès m'a confié la tâche de recruter des membres pour sa communauté, et les deux qui se sont occupés d'Evans l'autre soir étaient des nouveaux membres que j'ai fait rentré dans le groupe. Je les ai déjà croiser mais il va falloir que je fasse plus, qu'ils ne se méprennent pas à mon sujet et qu'ils n'aillent pas tout balancer à Arès. L'avantage que j'ai, c'est qu'ils me connaissent depuis plus longtemps, et me font confiance depuis plus longtemps.

La sonnerie annonçant la fin de cours retentit. Je n'ai presque pas écouté un traitre mot de ce qu'à dit le professeur. Je vais devoir rattraper tout ça et travaillé plus ce soir. Il me reste 2h30 avant mon cours de Magie Runique. Depuis hier, je me sens observé dans les couloirs, bien que je n'arrive pas à déterminer qui ou quoi. Ma paranoïa me laisse pensait que quelqu'un a vendu la mèche à Arès, au sujet d'Evans, et qu'ils me suivent à présent pour voir si je suis fidèle ou non à leur cause. Mais j'ai croisé les garçons, ils n'ont pas l'air d'avoir parlé, je l'ai senti, ils étaient sincère. Ils m'ont dit que j'étais trop à cran et que je pouvais partager. Bien que cela m'ait mis hors de moi, je ne l'ai pas montré. Pourquoi est-ce que cela me dérange-t-il autant quand ils parlent d'Evans ? Je n'arrive pas à comprendre pourquoi j'ai ce sentiment de possession quand il s'agit de cette sang de bourbe.

Je décide d'avaler quelque chose en vitesse au Cicero, la cohue générale met insupportable, je décide donc de ne pas perdre de temps et d'aller jouer du piano dans le bâtiment des Arts, le Quartus Area. Je sens des yeux dans mon dos tout le long de mon chemin et une fois arrivé dans la salle de musique je me retourne brusquement et fait face à l'intrus.

« Allez montre toi, je sais que tu me suis, si tu ne te montres pas, je lâche un de mes petits sortilèges qui t'y forceront de toute façon. »

C'est là que je l'aperçois, ce visage m'est familier, très familier. Et plus il s'approche de moi, plus je le reconnais. C'est le petit Parkinson. Mon jouet scientifique préféré.

« Qu'est-ce que tu me veux ? »

Il est maintenant à seulement un mètre de moi. Je relève un sourcil, parce qu'il croit qu'il me fait peur ? A Poudlard j'en ai fais ce que je voulais. Il ne s'est jamais plaint, à croire qu'il en redemandait. Et maintenant il veut jouer les gros durs. Mais ça ne marche pas avec moi.

« Moi je veux savoir ce que tu veux à Emy ? C'est quoi ton petit jeu de pervers ? Tu vas arrêter ton plan diabolique.
- Emy ?
- Emily Evans, t'es vraiment qu'un connard, tu la persécutes depuis des années et tu ne sais même pas comment elle s'appelle !?
« Oh »

Je comprends mieux tout d'un coup. J'ai été idiot de me montrer paranoïaque. Il fait un pas de plus vers moi, brisant carrément la bulle de distance sociale. Ce qu'il dégage est brut, incisif, violent. Comme l'animal qu'il est. Tout dans son attitude est virulent. Les voix dans ma tête sont agressives, vengeresses, elles me feraient presque suffoquer.

« Le fameux Jared je suppose ? »

Évidemment je comprends tout maintenant. Je n'ai toujours appelé ce minable que par son nom de famille Parkinson. Je n'avais pas fait le lien avec le Jared de la petite née-moldu.

« T'as réussi à lui rendre une poitrine descente ? Quoi qu'à regarder ton visage, je pense qu'elle a misé sur la mauvaise licorne »

D'un geste de main, je viens toucher mon arcade sourcilière. Je fais référence à sa cicatrice, très vilaine cicatrice. S'il s'est occupé d'Evans comme de la sienne, cela ne doit pas être joli à...

Je suis d'un coup plaqué contre un mur avec violence, une de ses mains entoure mon poignet m'empêchant d'utiliser ma baguette et l'autre est serrée autour de mon cou et me maintien prisonnier contre le mur, appuyant sur ma trachée. Je perçois toute sa rage et sa révolte, cela paralyse tout mon esprit, envahit chacune de mes cellules. Les voix meurtrières m’étouffent, m'enlisent totalement jusqu'à que mon esprit me libère en dissociant.

« Écoute moi bien espère d'enfoiré. Oubli la période de Poudlard, je suis passé à autre chose. Si jamais tu t'approche à nouveau d'Emy, d'une quelconque manière que ce soit, personne pourra t'identifier après que je me sois occupé de toi, c'est compris ? Je te jure de te réduire à néant. »

Je ne comprends pas ce qui m'arrive, je suis en train de suffoquer, plaqué contre un mur, des yeux luisants ambre sur le visage en face de moi. Il me menace de mort, mais il doit y avoir erreur sur la personne. Je sens ses ongles s'enfoncer dans la chair de mon cou, et autour de mon poignet. Je voudrai parler, agir, mais j'en suis incapable.

« Est-ce que c'est compris ? »

Je peine à secouer la tête de haut en bas et l'homme me défait de son emprise.

« T'approche plus d'elle. »

Il se recule, juste assez pour m'envoyer son poing droit dans la mâchoire. Je titube sous l'impact et la douleur. J'ai juste le temps de relever la tête pour le voir quitter la pièce sans se retourner. Je touche ma mâchoire douloureuse, puis remarque les entailles sur mon poignet, plus profondes que des ongles. Je porte une main à mon cou, les mêmes traces sanguinolentes. Ce n'était pas des ongles, mais des griffes.

Jeudi 24 janvier 2002

Voilà des jours que j'essaie de me souvenir de l'interaction que j'ai eu avec Parkinson, mais je ne me souviens que de bride de notre conversation, j'ai un trou noir qui a duré plusieurs heures, si bien que je n'ai de souvenir qu'une fois chez moi après les cours de l'après-midi. Ce genre d'évènement m'arrive de temps en temps, c'est inexplicable. Parfois des gens viennent me demander des choses dont je ne me souviens pas, et qu'ils me certifient m'avoir demandé. C'est souvent dans des situations stressantes ou oppressantes.

Quoi qu'il en soit, j'ai arrêté d'être sur mes gardes en me sentant épié dans les couloirs, depuis que je me rappelle que ce doit être lui, on dirait Crocdur protégeant sa maîtresse. C'est tellement ridicule que ça ne vaut pas la peine que j'y prête attention, mais c'est comme ça qu'un jour, j'ai reçu un sceau d'eau sur la tête en plein milieu des couloirs de l'UMS. Je me suis juré qu'à la prochaine blague comme ça, il allait le payer cher. J'ai du revenir à mon vestiaire pour pouvoir me changer à l’abri des regards. D'ailleurs, c'est ici que je fais le plus attention, car j'ai aussi eu l'impression qu'il y était. Et je me suis posé la question tous les jours, qu'est-ce qu'il cherche ? Ou qu'est-ce qu'ils cherchent ? Est-ce que Evans est dans le cou ? Veut-elle se venger ? J'ai sauvé cette garce et elle décide de me provoquer, de me chercher ? Elle est complètement folle, à croire qu'elle cherche la baguette pour se faire battre. Et puis, j'ai finis par me demander si vraiment, littéralement ils ne cherchaient pas quelque chose. Et j'ai repensé à tous les moments où j'ai senti une présence, à ce sceau d'eau, quel était l'intérêt ? Et j'ai pensé à ma marque des Ténèbres, est-ce que ces deux nigauds ne seraient pas en train d'essayer de la voir ? Peut-être pour me dénoncer ? Je sais que certains procès continue ça et là pour rechercher encore des partisans. Surtout depuis la sortie de prison d'Arès.

« BOUH ! »

Je sursaute à peine quand Alice, une sang-pur Française m'attrape par le bras pour marcher dans les couloirs avec moi. Elle se hisse sur la pointe des pieds pour me réclamer un baiser que je lui offre sans résistance. C'est elle qui est venue vers moi il y a une semaine, elle est arrivée en Angleterre cette année pour rentrer à l'UMS, elle a toujours vécu dans le Sud de la France et fait ses études à Beaux Bâtons. Elle se fait un petit réseau de connaissances, sang-pur notamment et je lui ai tapé dans l’œil. Rien de vraiment très officiel, mais je m'amuse bien avec elle.

« C'est toujours OK pour ce soir ? Dis oui dis oui ! »

Elle prend mon visage entre ses deux mains et me fait des yeux qui supplient. Je lui adresse alors un sourire, et hoche ma tête d'approbation. Elle rapproche alors ma tête de la sienne et m'embrasse à nouveau.

« Je file à mon cours, on se retrouve ce soir ! Et met un haut blanc, c'est O-BLI-GA-TOIRE !»

Elle me lâche avant de partir joyeusement dans le couloir. Ce que j'aime bien avec Alice, c'est que les pensées qui m'entourent auprès d'elles sont faciles, limpides et claires. Il n'y a pas une once de colère ou d'animosité, et j'ai l'impression de pouvoir la comprendre comme si je lisais dans ses pensées. Par exemple au lit, c'est tellement facile de la satisfaire, j'ai l'impression de savoir de quoi elle a envie, et de l'amener à ce que moi j'ai envie. Elle est facilement manipulable et malléable. Mais au final ce soir, c'est moi qui me suit fait avoir. C'est pour ça que j'ai accepté cette soirée mousse futile et ridicule, je sais que la soirée va se terminer au lit en beauté, et j'en ai bien besoin.

Après les cours à 19h30, je passe à mon appartement pour me changer, je ne sais pas pourquoi je l'écoute et met une chemise blanche. Je sais qu'elle sera heureuse et je n'aurai aucun reproche, ce qui veut dire l'esprit tranquille. Je me fais aussi un rapide rail de poussière de fée, histoire de pouvoir supporter le monde, même si je sais que la musique qu'il y aura couvrira un peu les voix.

Arrivé dans la boîte de nuit, je regrette aussitôt, mais Alice me voit à la minute où je franchis la porte, elle vient me chercher, un verre à la main déjà pour moi et vient me présenter à ses copains de promo. Des sangs mêlés, dont un français comme elle. Je repose le verre d'alcool sur la table basse. Je n'aime pas boire après la poudre de fée, cela à vite l'effet de me rendre nerveux et je pourrai perdre la notion de ce qui m'entoure, comme avec Parkinson l'autre jour. Comme je l'avais pensé, la musique parasite mes voix et c'est presque supportable. Je balaye la foule du regard et mon regard s'aimante immédiatement à celui d'Evans. Alors qu'elle tourne la tête, je remarque Parkinson à ses côtés. Est-ce qu'ils sont ensemble ? Est-ce que c'est ça le problème ? Il est venu me voir parce qu'il est jaloux ? Tous les deux manigances bien quelques choses, et je le découvrirai.

« Hey reste avec moi, tu viens danser ? Mais si viens danser ! C'est super sexy...»

Je ne résiste pas trop et suis Alice sur la piste de danser, j'aperçois Evans et Parkinson, mais ce dernier ne semble pas très à l'aise si je tiens compte des grimaces qu'il affiche. Les canons à mousse explosent et bientôt tout le monde se retrouve mouillé, y compris Evans que je continue de fixer, ne me rendant pas compte que je serrai les poings depuis tout à l'heure.

« Tu vois, je te l'avais dit, t'es sacrément sexy en blanc !»

Je penche ma tête pour regarder ma chemise qui commence à devenir de plus en plus transparente. Si ça continue, on allait finir par voir les marques de mes cicatrices en relief dans mon dos, et je ne pouvais pas me le permettre.

« Je t'abandonne deux minutes, je dois aller aux toilettes.»

Je l'embrasse avant de traverser la foule, non sans apercevoir le chien à sa maman tout seul assis au bar. Arrivé dans le couloir, je ne mets pas dix secondes avant de reconnaître Evans.

« Tiens tiens Evans, que fais-tu ici toute seule dans un couloir sombre ?»

Je la regarde instinctivement se mettre en protection, ses bras autour de sa poitrine. J’arbore alors un large sourire.

« Laisse-moi, j'ai besoin d'aller aux toilettes.
-  Ton petit ami n'a pas peur de te laisser seule une minute ? Vous faites un bon duo tous les deux.
- Pour ce que cela te concerne, Jared n'est qu'un ami, rien de plus. Tu devrais te souvenir de lui, tu passais ton temps à le martyriser à Poudlard, encore plus que moi, si c'est possible, sous prétexte que c'est un loup-garou.
- Je ne l'ai pas oublié, lui non plus visiblement ne m'a pas oublié...»

Alors qu'elle se retourne pour poursuivre son chemin, je ne peux résister à l'envie de la garder encore un peu sous mon emprise. Je la fais se plaquer au mur, mes deux mains de chaque côté de son corps contre la brique du club. Sa présence apaise immédiatement mon esprit, en franchissant les derniers centimètres d'espace entre nous, je me sens bien. Cette sensation aussi est inexplicable, c'est comme si tout se mettait sur pause, que j'avais le droit à un peu de répit, je n'entends plus que les basses de musique de la salle derrière nous. Juste ce son là, plus rien vient le parasiter. Je la regarde alors dans les yeux, mon visage à quelques centimètres du sien.

« … Et apparemment toi non plus tu n'arrives pas à m'oublier. J'ai remarqué que tu n'en raté pas une pour me croiser très régulièrement avec ton petit copain dans les couloirs à l'UMS. C'était son idée à toi ou à lui pour le sceau d'eau ? Tu ne peux plus te passer de moi c'est ça ? La vue t'a plus au final. A quoi doivent vous mener ces petites manigances ?»

Je profite de chaque seconde en sa présence pour ressourcer mes batteries, sans la quitter des yeux.

« Avec Jared, on a fait un pari. On est sûr que tu portes la Marque des Ténèbres dans le dos, alors, on essaie de savoir si on a raison ou non.
- Un pari ? Et qu'est-ce que gagne le vainqueur, je me le demande ?»

Je ne peux m'empêcher de venir retirer ma main du mur pour venir frôler sa joue délicatement, la voyant contracter tous ses muscles sous l'angoisse. Mais je n'insiste pas et viens attraper ma baguette magique.

« Je ne sais pas ce qui vous prend de croire qu'une marque des Ténèbres peut se trouver dans le dos. Ce n'est pas pratique pour appeler ses confrères au besoin. Non vraiment. Mais je salut ton honnêteté. Tu as du cran pour une née-moldue.»

Je me penche à son oreille, comme je me suis vu mille fois le faire depuis des années, mais cette fois est différente, cette fois j'ai conscience que je provoque cela par pur désir de rechercher la paix qu'elle m'apporte en cet instant.

« Et parce que je te trouve très audacieuse, je vais te confier un secret. La mienne se trouve sur mon avant bras.»

Je pointe ma baguette sur mon avant-bras gauche et murmure un « Revelio » pour dévoiler ma marque sous les yeux pénétrant d'Evans. Je me recule légèrement pour observer sa réaction. Comme je m'y attendais, elle essaye de ne rien révéler de la terreur qu'elle ressent. Mais je sais qu'elle est impressionnée, elle a sous les yeux la preuve de mon appartenance, bien qu'elle s'en soit toujours douté, à présent, elle savait. A présent, j'étais réellement son Epouvantard personnifié, un Mangemort.

« Est-ce que tu es comblée d'avoir gagné ce paris ?»

Je me recule d'un pas, enlevant l'entrave de mes bras autour d'elle. Je repointe la baguette sur mon bras et prononce la formule magique « Occultatio » pour faire disparaître la Marque des Ténèbres.

« Je vais faire un paris à mon tour Evans, je paris que tu ne pourras plus te passer de moi, ni m'oublier à présent.»

Je lui offre mon plus beau sourire quand on entend une voix au loin, celle d'Alice qui m'appelle. Je me recule alors pour prendre plus de distance avec la née-moldu. Je n'ai étrangement pas envie de la laisser, et cette idée m'angoisse au plus haut point, cela doit se lire sur mon visage, car Evans fronce les sourcils. Je retrouve mon masque habituel avant de filer rejoindre Alice et quitter cette boite de nuit. Non sans bousculer le chien de madame devant l'entrée du couloir des toilettes. Il a donc finit par s'inquiéter pour elle ?

Jeudi 31 janvier 2002 - Le soir

Je regarde à travers la fenêtre les litres d'eau et les éclairs qui traversent le ciel. Cela fait une heure qu'un professeur est venu nous annoncer qu'on ne pouvait pas quitter l'UMS pour nos appartements étudiants. Une heure que je peste dans mon coin de cette consigne. Ils ont fermé les portes et verrouillés les fenêtres magiquement pour qu'aucun élève n'aille bravé la tempête du siècle. Comme si on ne pouvait pas transplaner sans risque. Je suis sûr que c'est une mesure du Ministère pour tenir les étudiants du pays à l’abri quand ils ne sont pas chez leur parent. Mais on est majeur ici à l'UMS.

J'appréhende déjà la nuit que je vais passer, au milieu de tous ces étudiants qui eux, sont ravis et organisent déjà une soirée et un after. Je n'ai qu'une hâte, c'est me trouver la salle la plus éloignée de toute vie pour y installer mon lit de camp et tenter de fermer l’œil. Heureusement Alice n'est pas enfermée avec moi dans le bâtiment de Magie Avancée, sinon elle aurait insisté pour que je vienne avec elle faire la fête.

« Thomas ! Hé Thomas, par ici, vient boire un verre.»

Je tourne ma tête et remarque des élèves de ma promo, affiliation à la magie noire, des Mangemorts frustrés car ils n'ont jamais été dans le camp du temps du Lord encore en vie, mais qui probablement ne diraient pas non pour rentrer dans la communauté d'Arès. Ils n'ont pas la Marque des Ténèbres, mais ils ont leur philosophie et principe, en d'autres termes, des gens avec qui je peux boire un verre. Je vais donc à leur rencontre, juste un verre avec eux, histoire d'être tranquille pour la nuit. C'est stratégique, se faire voir un verre à la main, faire la discussion à droite et à gauche, puis disparaître. Les gens croiront que je suis encore par là sans trop se poser de question.

Alors que je tente de boire ma Vodka citrouille, j'observe le monde présent, lutter contre les voix devient une épreuve de seconde en seconde. Le bruit des cocktails qui tintent, les rires, la pluie qui ravage le toit et s'abat sur les vitres, le tonnerre qui semble au dessus de nos têtes, et ces voix insupportables, je me demande s'il ne serait pas temps d'aller voir un médicomage, il doit bien y avoir une raison à tout cela. J'ai toujours pensé que je sombrerai dans la folie, comme certains sortant d'Azkaban, comme Arès qui fait froid dans le dos par moment, comme l'était Bellatrix. Cette femme m'a toujours effrayé petit, je me souviens que je ne supportais pas rester seule avec elle dans une pièce chez les Malfoy. Quoi qu'il en soit, les voix se sont amplifiées avec l'âge, mais il ne s'est rien passé de plus.

« … non ? Qu'est-ce que tu en penses Thomas ?»
- Ce que j'en pense de quoi ?
- William nous assure que cette gonzesse est une sang-de-bourbe. Mais elle est plutôt canon si tu vois ce que je veux dire.

Mon regard se tourne vers la seule et l'unique Emily Evans. Est-ce que c'est une plaisanterie ? Que fait-elle là, ce n'est clairement pas son bâtiment la Magie Avancée.

« Non je ne vois pas ce que tu veux dire ? »

Je me tourne vers l'intéressé.

« Et bien disons que je la mettrai bien dans mon lit ce soir, qu'elle soit d'accord ou pas, ou pas serait le mieux. Et partager avec les copains c'est encore mieux. Histoire d'allier l'utile à l'agréable. C'est un challenge exotique, un peu de fantaisie, pour voir si elles sont bonnes à baiser ou aussi fade que leur magie !»
- J'en dis que ce n'est pas mon truc les femmes sang-de-bourbe.
- Oh allez, tu as peur de quoi ? Que ton phallus pourrisse à l'intérieur ? Quoi que peut-être tu n'as pas tort. Mais ça reste un trou à partager. Il suffit de la faire boire, elle se rendra compte de rien.

Tous éclatent de rire, mais mon cœur se met à battre la chamade et mon esprit est envahi de voix sordides et sales. Comme si elles étaient en connexion avec les horreurs que ces hommes projettent.

« Les femmes inconscientes ce n'est pas mon genre. Je n'ai à forcer personne pour coucher avec, c'est là le vrai challenge.

Ma tête va exploser, je ne supporte plus cette ambiance. Je finis alors mon verre d'une traite et me dirige dans la direction d'Evans. Devant les étudiants imaginant certainement que je vais tenter ma chance avec elle, ils me sifflent en guise d'encouragement. L'un d'entre eux lance même que si j'y arrive pas, ils essaieront leur technique. Arrivé à ses côtés elle me remarque immédiatement. Moi ce que je remarque c'est que les voix se font murmures et je ferme les yeux quelques secondes pour savourer alors qu'elle me dit qu'elle va bientôt partir, ce qui à mon plus grand étonnement me rassure.

« C'est une bonne idée oui, je vais y aller aussi. »

A peine ai-je dis ça qu'on voit une étudiante vomir sur son petit ami alors qu'ils étaient en train de s'embrasser. Je la vois qui se décale plus loin et les voix redémarrent un peu plus fortes, jouant avec ma frustration. Je souffle, me disant que c'était probablement une erreur, mais je reviens de nouveau à ses côtés, m'installant sur la chaise à côté d'elle. Le calme revient presque aussi rapidement, m'offrant un nouveau petit repos d'esprit. Tout le reste devient supportable à ses côtés. Je la vois me regarder suspicieuse. Je ne veux pas me disputer avec elle, je voudrai juste profiter du silence, mais je ne peux simplement pas le dire, ni même l'expliquer à qui que ce soit. Et certainement pas à elle.

« Pourquoi tu restes avec quelqu'un comme moi ? Tu devrais aller rejoindre tous tes copains Mangemorts avant qu'ils ne te voient avec la Née-Moldue de la soirée. »
- T'es marrante quand tu t'agaces toute seule Evans, je n'ai encore rien dit que tu montes déjà sur tes grands Sombrals.

Je lui pique le gobelet des mains et bois dans son verre. De la Bièraubeurre ? Je le lui rends. J'aurai bien voulu quelque chose de plus fort.

 « Tous mes copains ne sont pas Mangemorts, qu'il t'en déplaise. Et visiblement ils savent déjà que je suis avec toi. Il n'y a pas non plus une loi qui m'interdit de te parler.

Je lui montre que les concernés nous lancent des œillades. Puis me remet à la fixer. A m'attarder un peu trop sur les contours de son visage, à dévier sur sa poitrine, à la recherche d'une trace de sa gravure. Est-ce que l'animal a réussi à tout faire disparaître ? Ou il a tout fait rater ? Elle remarque mon regard un peu trop insistant peut-être et me sort une réflexion qui lui ressemble bien. Je souris.

« Rappelle toi qu'il y a encore quelque temps, c'est toi qui essayait de me voir nu sous la douche au vestiaire de l'UMS, et qui m'a presque demander en mariage. C'était quel doigt déjà ?»

Je retrouve le geste qu'elle m'avait fait à la bibliothèque et tente de le refaire. Elle me balance un peu du contenu de son verre sur mon pull, mais ce n'est pas avec la même animosité habituelle. A tel point que je souris de plus belle. Je me penche alors vers elle, écartant ses cuisses de mes mains pour avancer mes jambes dans son axe.

« C'est une nouvelle stratégie pour que je me dénude ? Qu'est-ce que je disais ?»

Cette fois si, elle semble un peu plus agacée et je me recule, le dos contre ma chaise. On voit alors les responsables des dortoirs improvisés arriver avec le nécessaire pour faire des lits de camps. Mon salut. Je me lève et me tourne vers elle, je récupère une nouvelle fois son verre et termine le fond qu'il reste cul sec.

« Ton verre est vide, tu devrai partir maintenant et retrouver ton petit-ami loup qui doit t'attendre avec impatience.»

Je vais vers un étudiant qui distribue les kits et me dirige vers une des salles les plus éloignées du bâtiment. J'installe avec un sort le lit et y ajoute deux couvertures et un oreiller. Je nettoie la tâche que m'a fait Evans et enlève le pull et le pantalon pour être plus à l'aise. Je m'installe dans le lit, sous les couvertures, bras croisé derrière la tête, fixant le plafond. Les voix ont repris à l'instant où j'ai quitté le confort de sa présence. Non mais vous m'entendez ? Le confort de sa présence ? Je suis vraiment délirant. Cette fille me rend complètement fou, elle n'a rien de confortable. C'est une sang-de-bourbe qui ne m'apporte que des ennuis. Pourtant je ne peux m'empêcher de me demander si elle est bien rentrée dans son pavillon. Et puis mince, qu'est-ce que j'en ai à faire ? Je me tourne et me retourne une centaine de fois dans le lit inconfortable. Je me mets sur le côté et tente d'étouffer les bruits en mettant l'oreiller sur mon oreille qui n'est pas collée au matelas, mais rien y fait, c'est dans mon crâne.

Cela fait une bonne demi-heure que j'entends les portes claquer à droite et à gauche, signifiant que de plus en plus d'étudiants s'installent dans leur chambre provisoire. Et puis j'entends ma porte s'ouvrir, je me retourne pour voir une Emily Evans quelque peu affolée. Apparemment ils ont interdit les transferts entre bâtiment à cause de l'orage qui est à son apogée dehors. Et ils ont recensés le nombre d'élève avec un sortilège pour être sûr du nombre, en somme elle est coincée ici. Elle me certifie avoir été emmerdé par des Mangemorts qui la cherchent depuis un petit moment, elle ne voulait pas en arriver là, mais ce soir elle n'a confiance qu'en moi. Mon cœur rate un battement devant cette confidence. Je reste de marbre pour qu'elle ne remarque pas ma surprise.

« Y'a pas un dortoir de fille où quelque chose ? Il est hors de question que je fasse la charité une fois de plus pour ton compte.»

Mais au moment où je m'assois sur le lit, je la vois qui se plaque contre le mur derrière la porte. Personne du couloir peut la voir. Deux collègues de promos de tout à l'heure arrivent sur le pallier de la porte, je lance un regard vers Evans complètement terrifiée puis les regarde eux.

« Scott, t'es pas avec la sang-de-Bourbe ? On voudrait bien s'amuser, elle nous a bien excité à nous repousser, on est chaud là. Tu serai pas où elle est ?
- Probablement que vous étiez pas assez irrésistibles. Si vous voulez mon avis, elle est plus maline que vous et elle a réussi à sortir du bâtiment avant le recensement.
- Dommage, ça sera pour une autre occasion. On va quand même continuer à chercher, peut-être qu'elle se planque dans une autre chambre.
-  Fermez la porte merci !»

Ils claquent la porte et le ''silence'' s'abat dans la pièce, rapidement rompu par Emily qui m'affirme qu'elle avait raison, et me redemande l'hospitalité. Même si elle pense que je suis le pire connard de la terre, je ne peux pas la laisser avec ces rapaces dans les couloirs.

« C'est bon, mais tu dors par terre.»

Je balance une couverture au pied du lit, à l'opposer de la porte. Évidemment parce qu'elle est Emily Evans elle trouve à redire.

« Écoute, je t'ai dis que je ne faisais plus la charité, la dernière fois tu étais blessée quand je t'ai prêté mon lit, mais tu m'as l'air en pleine forme à balancer ton autoritarisme et tes exigences. C'est par terre ou tu peux retourner dans les couloirs te trouver un meilleur coin.»

J'aime quand elle est docile et qu'elle m'écoute, quand elle craque plus que de raison. Dormir par terre sur ces vielles dalles froides et humides est apparenté à de la torture. Mais je m'en fiche là tout de suite, il faut qu'elle dorme par terre, je ne peux pas lui être utile, je ne peux pas lui apporter du confort, je ne dois pas, tout simplement. Pour mon moral, pour mes convictions, elle ne devrait même pas être ici. Je devrai ne rien en avoir à faire qu'elle se fasse violer, je ne devrai pas lui accorder la moindre importance. Alors le sol est sa place en cet instant ! Elle s'installe mais je l'entends râler, tourner et retourner. Sa proximité a étouffé les voix, mais voilà que je n'arrive pas à dormir par ses jérémiades.

« Est-ce que tu peux te taire s'il te plaît, je n'arrive pas à dormir, demain j'ai un partiel d'astronomie avancée.»

Mais elle continue encore et encore de se plaindre, d'argumenter. Je lui balance l'oreiller dessus, mais cela ne change rien. Cette fille est insupportable quand elle veut quelque chose. Je n'ai pas cours demain, mais je comptais me lever tôt pour réviser. Je bascule sur le côté et me penche vers elle, tête en bas.

« T'es toujours insupportable comme ça ? Non je ne sais pas ce que c'est que de dormir par terre, vu que j'ai un matelas sous moi et de l'argent pour me payer des lits.»

Elle me balance le coussin au visage et je me réinstalle. Mais au bout de deux minutes, je finis par capituler. Épuisé.

« Ok ! C'est bon, c'est bon ! Tu peux monter dans le lit !»

Silence. Je la vois se relever et me regarder.

« Ne me force pas à le répéter une deuxième fois Evans, sinon je te mets dehors à coup de Stupéfix.»

Elle se lève et s'installe dans le lit. Je crois qu'elle et moi on réalise que c'est une mauvaise idée, mais aucun de nous deux l'affirmons à haute voix, cela reviendrait à ce qu'un de nous dorme par terre. Je me décale le plus que je peux, pour éviter que nos corps se touchent. J'avais installé le lit assez grand, plus en mode deux places qu'une seule, j'avais rallongé le sortilège. Malgré tout, nos bras se frôlent et je n'ose pas initier un seul mouvement. Je retiens presque mon souffle. Je n'ai jamais été aussi proche d'elle.

Rapidement je sens mes paupières lourdes et le sommeil me rattraper. Cette proximité, cette intimité a réduit les voix à néant. Plus rien. Plus rien d'autre que nos souffles, le bruit de la tempête, et une discrète musique venant du devant du bâtiment où quelques étudiants profitent encore. Ce moment me détend tellement que tous mes muscles crispés d'être à côté d'elle se détendent. Je m'assoupis doucement, me plongeant dans un sommeil qui je sais sera réparateur.

Je me réveille quelques fois parce que je la sens bouger, nerveuse, ses muscles sont tendus, sa respiration est bruyante, comme quand on a peur ou qu'on est gêné. Je suis entre deux sommeils, sans ouvrir les yeux - sans réaliser où je suis, avec qui je suis - quand je me tourne vers elle, passe une main sous sa nuque et l'entoure de mon autre main en l'attirant vers moi. Ma tête trouvant le creux de sa nuque, reposant son dos contre mon torse pour qu'elle arrête de gesticuler dans tous les sens et de me réveiller.

«  Chuuut. Tu ne risques rien avec moi Emily, il ne reviendront pas. Tu devrai dormir, tu as ton stage demain.»

Je me rendors immédiatement, imprégner de son odeur, de son silence, je n'ai jamais été aussi en paix de ma vie et ne réalise absolument pas ce que je suis en train de faire.

:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

descriptionGet outta my head EmptyRe: Get outta my head

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Get outta my headAvec Thomas Scott-Rosier TW : ce RP parle d'abus sexuels. Il n'y a pas de passage à l'acte, mais plusieurs allusions assez horribles. Si vous êtes mal à l'aise avec ce sujet, merci de ne pas lire l'ellipse du jeudi 31 janvier 2002.


Jeudi 24 janvier 2002

« Tiens tiens Evans, que fais-tu ici toute seule dans un couloir sombre ? » Je me retourne pour évidemment voir Scott-Rosier. Même pour aller aux toilettes, je n'étais pas tranquille. Quel enfer. J'essayais de lui demander de partir, quand il se rapprocha pour me plaquer contre le mur. Comme à mon habitude, je ne baissais pas les yeux, bien que je continuais de cacher mes clavicules avec mon pull retiré. Je le défiais du regard, alors qu'il approchait son visage du mien. « … Et apparemment toi non plus tu n'arrives pas à m'oublier. » « C'est difficile d'oublier celui qui a fait de ma vie un enfer. » « J'ai remarqué que tu n'en raté pas une pour me croiser très régulièrement avec ton petit copain dans les couloirs à l'UMS. C'était son idée à toi ou à lui pour le sceau d'eau ? Tu ne peux plus te passer de moi c'est ça ? La vue t'a plus au final. A quoi doivent vous mener ces petites manigances ? » Je levais les yeux au ciel devant cette insinuation. Pourquoi tout le monde croyait que j'étais en couple avec Jared ? Ça devenait franchement lassant, cette histoire. Une vanne avec ses soeurs, ok. Venant de lui ? Ça me gonfle. En plus, ça ne le concerne pas !

Je préfère ne pas relever sa blague débile, et je hausse un sourcil, avec un air de défi, avant de lui avouer la vérité. A savoir, qu'on essayait de découvrir la vérité sur lui. « Un pari ? Et qu'est-ce que gagne le vainqueur, je me le demande ? » Je haussais les épaules, en prenant un air dégagé. « Le plaisir d'avoir raison. Ça nous va. » Je le vis alors retirer sa main sur mur, avant de la poser sur ma joue. Le geste avait beau être doux, je ne pus m'empêcher de frissonner. Ça me hérissait le poil, quand il jouait comme ça au gentil. Heureusement, il me lâcha le visage rapidement pour prendre sa baguette. Mon cœur commença alors à s'accélerer. Il allait profiter de ce couloir sombre et désert pour m'attaquer ? Des souvenirs de mon agression remontèrent à la surface, et je ne pus m'empêcher sentir la terreur monter en moi. « Je ne sais pas ce qui vous prend de croire qu'une marque des Ténèbres peut se trouver dans le dos. Ce n'est pas pratique pour appeler ses confrères au besoin. Non vraiment. Mais je salut ton honnêteté. Tu as du cran pour une née-moldue. » « Tu nous excuseras de ne pas savoir précisément comme ça marche… » Je murmure, sous la pression. Sans quitter sa baguette des yeux. En me demandant ce qu'il allait me faire.

Je frissonnais une seconde fois quand il se pencha à mon oreille. Je ne sais pas pourquoi, mais c'était quelque chose qu'il faisait souvent. Mon ventre se noua, et j'avais beau essayer de reculer la tête, je n'arrivais pas à mettre une très grande distance entre nous, à cause du mur contre lequel j'étais coincée. « Et parce que je te trouve très audacieuse, je vais te confier un secret. La mienne se trouve sur mon avant bras. » Je sentis mon cœur s'arrêter et mon sang se glacer. Encore plus quand il me montra son bras nu, avant de la dévoiler. Mon cœur se réanima, uniquement pour reprendre un rythme cardiaque bien trop accéléré à mon goût. Encore plus quand je vis les traits de la Marque apparaître. Seigneur, je ne comprenais pas pourquoi il me la montrait, surtout si c'était pour me laisser repartir tranquillement après. Je ressentis la même peur de mourir que j'avais déjà ressentie dans cette ruelle sombre. Mais là, je me sentis incapable de hurler. Comme si j'étais paralysée. Comme si je savais que ça ne servait à rien. Comme si je savais que j'étais condamnée.

« Est-ce que tu es comblée d'avoir gagné ce paris ? » La voix de Scott-Rosier me fait sortir de ma transe de terreur, et je relève les yeux de sa marque. J'essaie de reprendre un air sûr de moi, mais franchement, c'est dur alors que je sens le mur dans chaque muscle de mon dos tellement je suis tendue, et collée contre. « J'ai hâte de le dire à Jared. » Je fais la fière, mais je sens ma gorge totalement sèche sous la peur. Heureusement, il finit par reculer et efface la marque. C'est alors que je relâche ma respiration. Je ne m'étais même pas rendue compte que je la retenais. « Je vais faire un paris à mon tour Evans, je paris que tu ne pourras plus te passer de moi, ni m'oublier à présent. » « Oh, mais tu as déjà à moitié gagné, tu sais. Oublier celui qui est à l'origine de mes traumatismes ? Impossible. Mais ne plus me passer de toi ? Tu prends tes rêves pour des réalités. » Je lui jette un regard noir alors qu'il me sort son sourire de "Oh mon dieu regardez-moi, je suis trop beau gosse". Mais le seul beau gosse qui m'intéresse ici est Jared, qui est venu à notre rencontre. je me précipite sur lui, soulagée de le voir.

« On s'en va. J'ai plein de choses à te raconter… » Je l'emmenais dans une sorte de restaurant américain ouvert 24h/24. Je me pris quelque chose à manger, histoire de me remettre de mes émotions, en racontant tout à mon ami. Y compris comment Thomas Scott-Rosier m'avait montré sa Marque.

Jeudi 31 janvier 2002 - Le soir

J'étais déjà suffisamment agacée par ma bêtise pour avoir fini dans la mauvaise soirée, j'étais encore plus agacée quand je vis Thomas Scott-Rosier s'installer à mes côtés. Pourquoi il venait avec moi ? Pour me faire chier ? Ça marchait rien qu'à le voir. J'essayais de le dégager en lui disant que ses amis allaient se foutre de sa gueule, mais le seul effet que mes paroles ont eu était de l'amuser. « T'es marrante quand tu t'agaces toute seule Evans, je n'ai encore rien dit que tu montes déjà sur tes grands Sombrals. » Je levais les yeux au ciel en dirigeant mon gobelet vers mes lèvres quand il me le prit des mains pour boire dedans. Je le fusillais du regard. Mais pour qui il se prenait ? Heureusement, il me le rendit rapidement. « Tous mes copains ne sont pas Mangemorts, qu'il t'en déplaise. Et visiblement ils savent déjà que je suis avec toi. Il n'y a pas non plus une loi qui m'interdit de te parler. » « Malheureusement. » En reprenant une gorgée de ma boisson, je suivais son regard. En effet, tous les cassos de la soirée nous regardaient d'un air intéressé, limite en nous sifflant. Connards.

Je me retins de leur faire un doigt, et je me tournais vers mon bourreau. Et je haussais un sourcil. Je rêve, où il était en train de me reluquer, là ? « Il me semble que tu m'as déjà vu à moitié à poil, t'en veux encore, ou quoi ? Dégage ton regard de pervers ! » Il me sourit face à ça. Je ne savais pas ce qu'il avait ce soir, mais tout semblait l'amuser. Alors que d'habitude, je ressens très bien la haine qu'il a envers moi. Là, c'est comme si… Comme si il était heureux de me voir. Même si cest impossible, n'est-ce pas ? « Rappelle toi qu'il y a encore quelque temps, c'est toi qui essayait de me voir nu sous la douche au vestiaire de l'UMS, et qui m'a presque demander en mariage. C'était quel doigt déjà ? » Je levais les yeux au ciel, mais j'essaie de cacher mon amusement. Moi, amusée par Thomas Scott-Rosier, c'est le comble ! Pour éloigner ces idées débiles en tête, je lui renverse -gentiment- un peu de Bièraubeurre. Je vois son sourire s'agrandir, et il se rapproche de moi. Wow, même trop près ! Il posa ses mains sur mes cuisses pour écarter mes jambes, et tout le peu d'amusement que je ressentais jusque là disparut. « C'est une nouvelle stratégie pour que je me dénude ? Qu'est-ce que je disais ? » « Éloigne-toi de moi. Tout de suite. » Je lui jette un regard noir, mais heureusement, il ne fait pas des siennes et me lâche immédiatement. Ça me rassure, qu'il ne me touche plus. Mais à la place, il attrapa mon verre et le but d'une traite. « Mais…! » « Ton verre est vide, tu devrai partir maintenant et retrouver ton petit-ami loup qui doit t'attendre avec impatience. » « Ce. N'est. Pas. Mon. Petit. Ami. »

Je le regarde s'éloigner pour aller chercher son kit pour dormir, avant de me lever à mon tour. Je me place dans la queue pour attendre le mien, quand je sentis qu'on me tapota sur l'épaule. Je me retournais, et je vis les copains de Scott-Rosier me regarder avec un air qui ne me plaisait pas du tout. « Quoi ? » « Tu vas venir avec nous. Sans poser de questions. » Je fronçais les sourcils. Qu'est-ce qu'ils me voulaient ? Rien qu'à leur air, je sentais qu'ils n'avait pas des intentions très nobles. Je finis par user de mon don, et, tout en protégeant la muraille autour de mon esprit, je m'incrustais dans le leurs. Et franchement, quand je compris ce qui m'attendait, mon sang se glaça. Le type qui distribuait les kits m'appela, pour que je prenne mon kit. Je lui fis un sourire radieux. « Je n'en aurais pas besoin. Vous pouvez passer aux messieurs derrière moi. » Je savais que ce n'était pas une idée géniale, mais je me disais que ça me laissait le temps de partir et essayer de gagner du temps pour me cacher.

Je profitais donc de ça pour me barrer rapidement de la pièce. Je me dirigeais vers le couloir, quand un professeur m'arrêta en me demandant mon nom. « Emily Evans, mais… Je veux juste changer de bâtiment. » Il me jeta un regard interloqué. « Vous ne pouvez pas, Miss Evans. On fait le compte des étudiants, et on les recense dans chaque batiment. Maintenant que vous êtes là, vous ne pouvez pas repartir. » J'allais rétorquer que je devais partir, que c'était une question de sécurité, mais son air impénétrable m'en dissuada. Je tournais les talons, et je me retrouvais face aux types qui me voulaient du mal. « Mais tiens donc, regardez qui voilà, la Sang-de-Bourbe que nous cherchions… » Je fronçais les sourcils, en essayant de ne pas repenser à mon agression. Au Sang-de-Bourbe anciennement gravé sur ma peau. « Je vous ai dis non, vous êtes sourds ou quoi ? » « Continue de dire non, ça m'excite… » « Vous êtes malades… » Mon cœur battait la chamade, et j'avais de plus en plus peur. Je décidais une nouvelle fois de me battre. Plus intelligemment que la dernière fois. Je décidais de me servir d'une arme dont ils ne soupçonnaient pas l'existence.

Je laissais mon esprit s'insinuer entre eux. Dans mon dos, je bougeais mes mains, comme pour les manipuler. Ils ne le savaient pas, mais j'étais déjà dans leurs têtes. Et je serrais fort. Ils fermaient tous les yeux en gémissant de douleur, sans comprendre d'où venait leur mal de tête. C'était le pouvoir que j'avais. Avec mes mains, j'avais le pouvoir de manipuler les esprits des autres comme je le voulais. Je profitais de leur inattentions pour courir, et chercher une cachette. Je réfléchissais. Où est-ce que je pourrais aller ? C'est alors que je pensais à lui. C'était celui qui m'avait fait le plus de mal, mais… Comme il me l'avait justement dit, jamais il ne m'avait touchée. Et puis… Il m'avait déjà sauvée une fois. J'espérais qu'il accepterait de le faire une seconde fois. Le problème est que je ne savais pas dans quelle chambre il se trouvait. Autant, d'habitude, avec lui, je fermais totalement mon esprit, et celui des autres, mais là, ce n'était pas possible. Je laissais alors mon pouvoir s'échapper, pour entendre les esprits de toutes les personnes dans cet étage. Et quand je reconnus le son de sa voix dans mon esprit, je me dirigeais vers la pièce, et j'y entrais.

« Je… Des Mangemorts me cherchent. Depuis que tu es parti. Ils essaient… Ils essaient de me… » Je sentis ma respiration s'accélérer sous l'affolement. je m'étais précipitée, mais si il disait non, qu'est-ce que je fais ? Je ne pouvais pas rester ici, c'était pas possible. « Ils essaient de me… Et je sais que toi, tu ne me… » Je n'arrivais même pas à dire les mots. Maintenant que j'arrivais à leur échapper, je sentais la peur monter en moi. Et maintenant ? C'était la question qui tournait en boucle dans ma tête. « Tu m'as dis que jamais tu ne m'avais touchée. C'est vrai, mais du coup… Je n'ai confiance qu'en toi, ici. » Et franchement, ça m'embête de l'avouer, mais je ne peux pas faire autrement. Je ne peux juste pas. « Y'a pas un dortoir de fille où quelque chose ? Il est hors de question que je fasse la charité une fois de plus pour ton compte. » Je n'eus pas le temps de répondre que j'entendis de nouveau les pensées dégoûtantes que j'avais déjà entendues. Je me collais alors contre le mur, derrière la porte qui s'ouvrit. Je fis les gros yeux implorants à Scott-Rosier pour qu'il ne dise rien sur ma présence.

« Scott, t'es pas avec la sang-de-Bourbe ? On voudrait bien s'amuser, elle nous a bien excité à nous repousser, on est chaud là. Tu serai pas où elle est ? » « Probablement que vous étiez pas assez irrésistibles. Si vous voulez mon avis, elle est plus maline que vous et elle a réussi à sortir du bâtiment avant le recensement. » « Dommage, ça sera pour une autre occasion. On va quand même continuer à chercher, peut-être qu'elle se planque dans une autre chambre. » «  Fermez la porte merci ! » Quand la porte se ferma, je soupirais de soulagement. Avant de le regarder, encore implorante. « Tu vois, j'avais raison ! Laisse-moi dormir ici. Je t'en supplie. » Je l'avais un peu trop de fois supplié dans ma vie, et je pressentais que ce ne serait pas la dernière fois. Je continuais de le regarder avec mes grands yeux implorants -même si je me doutais que ce n'était pas ça qui allait le faire craquer-, jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.  

« C'est bon, mais tu dors par terre. » Je soupirais de soulagement, et je décidais de lui dire des mots que je ne lui avais encore jamais dis. « Merci. Sincèrement. » Je m'approchais de lui, quand il me lança une couverture. Je l'attrapais au vol, en fronçant les sourcils, puis je le regardais lui. « Euh, je rêve, ou tu t'attendes à ce que je dorme par terre ? » « Écoute, je t'ai dis que je ne faisais plus la charité, la dernière fois tu étais blessée quand je t'ai prêté mon lit, mais tu m'as l'air en pleine forme à balancer ton autoritarisme et tes exigences. C'est par terre ou tu peux retourner dans les couloirs te trouver un meilleur coin. » Je levais les yeux au ciel, et je m'assise par terre, contre le mur. « La galanterie est morte. Je comprends mieux pourquoi les mecs de fictions sont mieux… Au moins, eux, ils prêtent leur lit. » « Est-ce que tu peux te taire s'il te plaît, je n'arrive pas à dormir, demain j'ai un partiel d'astronomie avancée. » Il ne se retourna même pas pour me parler. Je levais les yeux au ciel, avant d'entourer la couverture contre mes épaules. Je préférais encore dormir assise que par terre. « Et moi, j'ai stage demain. Toute la journée. Où je dois me tenir debout, souriante et au service d'étudiants le plus souvent relous. Malgré ça, je suis par terre, pendant que toi tu as juste un pauvre partiel demain soir… Tu ne m'as même pas donné un oreiller ! »

Ok, il m'avait sauvée, mais il agissait comme un énorme salaud avec moi. Franchement, il méritait que je le fasse chier. Je sentais que j'allais passer une mauvaise nuit, et j'étais déjà de mauvaise humeur, par avance. « Tu aurais pu au moins aller chercher un second kit, pour moi… » Je râlais, mais au même moment, je reçus un oreiller sur les genoux. Je haussais un sourcil, en le regardant. Au même moment, il se pencha sur le bord du lit pour me regarder. « T'es toujours insupportable comme ça ? Non je ne sais pas ce que c'est que de dormir par terre, vu que j'ai un matelas sous moi et de l'argent pour me payer des lits. » Mais quel connard, snob par-dessus tout ça ! Je profite qu'il se soit penché sur le bord du lit avant de lui balancer le visage en plein visage, avant de me rallonger. Et de soupirer. Bruyamment. « Le sol est froid, en plus… Avec qu'une couverture, c'est sûr que je vais choper froid. » Je continuais de ronchonner, juste pour le plaisir de le faire chier, quand je l'entends bouger. « Ok ! C'est bon, c'est bon ! Tu peux monter dans le lit ! »

Alors là. Je devais bien avouer que je ne m'attendais pas à ça. Je bug, avant de me redresser pour le regarder, suspicieuse. « T'es sérieux ? » « Ne me force pas à le répéter une deuxième fois Evans, sinon je te mets dehors à coup de Stupéfix. » Dormir avec mon bourreau qui ne me touchera pas, ou me retrouver dehors avec des violeurs ? Franchement, je devais bien avouer que le choix était vite fait. « Non non, c'est bon, je viens ! J'arrête de me plaindre. » Je me dépêche de me lever, et je m'allonge dans le lit. Au moment où je m'installe, je réalise vraiment ce qu'il va se passer. Je vais dormir avec Thomas Scott-Rosier. Sûrement une très mauvaise idée, mais franchement, plutôt mourir plutôt que de l'avouer à voix haute, et de retourner par terre. Bon sang, si je n'avais pas eu l'idée de me balader dans ce bâtiment, rien de tout cela ne serait arrivé ! Je le sens se décaler, et je fais pareil. Je lui montre mon dos, et je m'installe le plus possible contre le bord du lit. Je préfère encore dormir mal que pas du tout.

Enfin, je dis ça, mais je n'arrive quand même pas à dormir. Je n'ai pas fermé mon esprit pour veiller à ce que les potes de Scott-Rosier ne reviennent pas dans cette chambre, mais ça implique que j'entende tout ce qui se passe dans le couloir. Heureusement que j'ai pensé à fermer mon propre esprit. J'entends les autres, mais personne ne peut m'entendre. Le truc est que ça m'empêche de dormir. Je ne peux pas dormir avec du bruit, je ne peux même pas dormir avec de la musique. J'aime bien le bruit de la pluie, et en temps normal, avec cette tempête, je suis servie. Mais là, je ne peux même pas en profiter à cause de ces foutues voix ! Du coup, je bouge, en essayant de trouver une position confortable, sans succès. Mais je pense que je n'arrivais pas à me détendre, surtout quand je le frôlais à force de bouger sans cesse.

J'entends son souffle se calmer, et je l'envie. Je n'arrive même pas à me sentir fatiguée. J'ai beau me forcer à fermer les yeux, je me sens trop sur le quai-vive. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis dans ce lit, à essayer de juste me reposer, quand je le sens passer une main sous ma nuque. Je sens mon cœur s'arrêter, il va essayer de profiter de mon sommeil pour m'étouffer ? Me menacer ? Me tuer ? Au même moment, je sens son autre bras s'enrouler autour de mon ventre, et je le sens contre mon dos. Je rêve, où il essaie vraiment de me prendre dans ses bras ? Tant pis, je laisse tomber, je préfère encore partir de là. Avec un peu de chance, ses potes ne sont plus là, et je pourrais me dérober au regard de celui qui faisait le recensement. J'essayais vainement de bouger pour me dégager de là, quand je le sentis resserrer sa prise. «  Chuuut. Tu ne risques rien avec moi Emily, il ne reviendront pas. Tu devrai dormir, tu as ton stage demain. » Je suis surprise qu'il s'en souvienne. Alors certes, je lui ai dit, mais je ne pensais pas qu'il écoutait réellement mes jérémiades.

Figée, je ne bougeais plus, pour voir si il refait autre chose. Mais sa respiration calme m'indique qu'il s'est endormi, et, étrangement, je me sens m'endormir. C'est quand le sommeil vient que je réalise qu'il m'a appelée par mon prénom. C'est la seconde fois qu'il le fait. Sans se foutre de ma gueule, j'entends. Je finis alors par m'endormir, pour de vrai.

Vendredi 1er février 2002

J'ai bien dormi. Honnêtement, j'ai bien dormi. Quand je me réveille, j'entends encore la pluie. Il pleut des cordes, bien que le plus gros de la tempête ait l'air d'être passée. Et je me rends compte que je n'ai pas bougé de la nuit. Ce qui est rare, parce que je bouge toujours dans mon sommeil, énormément. Je sais que je n'ai pas bougé, parce que je sens toujours le bras de Scott-Rosier autour de ma taille, et ma tête qui repose sur l'autre. Difficilement, je commence à ouvrir les yeux. D'abord éblouie par la lumière du soleil, mes yeux se posent sur… La marque des Ténèbres.

Et je me redresse en hurlant à plein poumon.

J'ai eu la chance d'être peu touchée par la guerre. Je n'ai pas été à Poudlard durant l'occupation des Carrow, ma famille n'a jamais été touchée. Je ne devrais pas avoir de séquelles de cette période. Le problème est que j'en ai d'autres genres. Toutes les maltraitances de Scott-Rosier, mon agression à laquelle j'essaie de ne plus penser, et hier soir… Ça fait beaucoup. Ça fait trop. Et toutes ces frayeurs sont incarnées par la Marque des ténèbres. Alors quand je la vois, là, comme ça, à peine au réveil, j'avoue, je vrille. Je me redresse en hurlant, et je saute du lit. Enfin, disons que j'essaie de partir le plus vite possible, mais j'en tombe du matelas. Pas grave. Je finis par attraper mes chaussures, et je sors en courant de la chambre.

Je cours, le plus vite possible, le plus loin possible de ce bâtiment, quand je tombe nez-à-nez avec le professeur Blackwood. Je devais avoir l'air ridicule, avec mon air terrorisé, à peine sauté du lit et mes chaussures à la main, mais il se contenta de m'escorter à son bureau. Il me fit asseoir sur l'un des fauteuils, et m'offrit du thé, des biscuits, et même des chocolats. J'appréciais vraiment ce professeur. C'était en partie pour lui, et grâce à lui que j'apprenais le russe. Et c'était grâce à lui que je savais manier mon don avec autant de dextérité. Heureusement, le professeur Blackwood n'était pas du genre à forcer les confessions, et il se contenta de m'offrir de rester dans son bureau jusqu'à l'ouverture des portes de l'UMS, et un papier avec un nom inscrit. Il me confia que c'était le psy de sa fille cadette, et que lui-même était prêt à justifier mes absences lundi prochain pour que je m'en remette.

Je restais alors dans son bureau, à l'abri, jusqu'à ce que l'UMS estima que la pluie n'était plus qu'une simple pluie. Les cours et les partiels d'aujourd'hui avaient été annulés, tout comme les stages. Le professeur Blackwood me raccompagna chez moi, avant de vite repartir pour retrouver sa famille. Je me laissais alors tomber dans mon lit, avec une seconde tasse de thé chaude, ma musique dans mes oreilles, pour tout oublier en regardant la pluie tomber.

Vendredi 8 février 2002

Ça faisait une semaine que je n'étais pas venue en cours. J'avais profité que le professeur Blackwood me couvre lundi pour aller voir le psy qu'il m'avait recommandé. Comme je n'avais pas voulu poursuivre une vraie thérapie, il me donna au moins un papier pour justifier mon absence pendant deux semaines. Le temps de me remettre sur les rails, comme on dit. J'avais profité de cette semaine pour… Ne rien faire. Je n'arrivais à rien, j'étais une loque. Je n'arrivais pas à lire, je n'arrivais pas à me nourrir. Je restais sous ma couette, léthargique, à écouter de la musique dans les oreilles, ou bien à pleurer. Je craquais, mentalement. J'avais tellement enfoui mes six ans de harcèlement, et mon agression, que le soir de la tempête avait été la goutte d'eau qui avait fait débordé la pensine. Je ne me levais que pour aller me doucher, et me faire du thé. Ma seule nourriture pendant une semaine.

J'étais encore au fond de mon lit, quand j'entendis toquer à ma porte. Je levais les yeux au ciel. Ça me gonflait tellement d'être dérangée en pleine inactivité ! « C'est bon Harry, je suis en vie, je reviens dans deux semaines, tu peux partir. » Mais ça continuait de toquer à la porte. J'attrapais une chaussure pour le balancer contre la porte, dans l'espoir que ça fasse partir la personne derrière la porte. Mais alors que ça toquait, je me levais, pour ouvrir la porte, furibonde. Mon pull et mon short chiffonnés indiquaient très clairement qu'on me dérangeait en pleine dépression, et j'espérais vraiment que la personne derrière la porte s'en voudrait. « Mais bordel, qu'est-ce que tu ne compre… » Je m'interrompis subitement, en voyant Thomas Scott-Rosier sur le pas de ma porte. « Putain, mais qu'est-ce que tu fous là ? » Honnêtement, je n'avais aucune envie de me battre. Aucune force, non plus. Je n'avais qu'une envie, celle de retourner dans mon pieu comater, et essayer de réparer mon cœur.

Mais je devais bien avouer que je levais un sourcil quand il me dit qu'il avait noté mon absence d'une semaine. Comme si… Comme si il s'inquiétait pour moi. Cette pensée me fit rire, nerveusement. Il ne devait pas comprendre pourquoi d'un seul coup, je me mettais à lui rire au nez. « Je rêve, ou tu viens voir si je suis en vie ? Désolée de te l'apprendre, mais je suis toujours là. Je ne compte pas encore me foutre en l'air, tu vas devoir encore me torturer un peu plus pour que j'en arrive là. Ou alors, tu pourrais demander à tes potes Mangemorts de t'occuper de moi ? » Je haussais les épaules. J'avais tellement de rancoeur en moi, que j'avais besoin de tout déverser, et c'est lui qui prenait tout. Mais franchement, je trouvais qu'il le méritait, et amplement. « D'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi tu m'as aidée, il y a une semaine. C'était tellement plus simple de les laisser me violer, de leur rappeler ma place de Sang-de-Bourbe ! » Ça faisait une semaine que je pensais à tout ça. En fait, je ne comprenais pas pourquoi je continuais de m'accrocher à ce monde, alors que je n'étais clairement pas désirée. J'avais des amis, mais malheureusement, la peur prenait de plus en plus le dessus, dans ce monde.

« Tu dois être tellement satisfait, de me comme a, à bout. Obligée de me cacher dans ma semaine pendant deux semaines, tout simplement parce que des types ont voulu me violer. Ça doit te sembler tellement risible, ça doit te montrer à quel point je suis faible de craquer pour cette raison. Félicitations, tu as gagné ton pari. Je suis incpaable de t'oublier, parce que tu as pourri mon passé, mais aussi mon futur. Je te déteste. JE TE DÉTESTE ! » Mon déballage de sentiment ne m'avait même pas fait de bien. J'étais sûre qu'i exultait, je ne ressentais même pas une pointe de victoire. Et je sentis alors les larmes couler sur mes joues, pour la millionième fois cette semaine. J'étais sur le point de lui claquer la porte de ma chambre au nez, quand il posa son pied pour bloquer. Je lui jetais un regard noir alors qu'il rentrait dans ma chambre étudiante. « Tu veux profiter que je sois seule pour achever ton travail, comme je suis incapable de le faire moi-même ? »

Mais son regard me dissuada de continuer de parler. Pas un regard de menace, pas un regard noir, pas tous les regards qu'il me lance habituellement… Non, pas du tout. Plutôt un regard… Désolé ? C'est le premier mot qui me vient en tête, même si je ne suis pas sûre que ce soit le bon. Comment Thomas Scott-Rosier peut se sentir désolé pour moi ? Alors qu'il ferme la porte derrière lui, je me laisse tomber sur le lit. J'abandonne, j'abandonne tout. Comme quand je me suis retrouvée chez lui. Ça ne sert à rien de me battre. Ça ne m'a jamais servi, au final, surtout si c'était pour finir dans cet état. Je l'observais du coin de l'œil. Il regardait ma chambre -plutôt rangée, comme de toute façon, je ne mangeais pas, je ne révisais pas, je ne lisais pas-, et son regard se posa sur mes thés sur le bureau, et le sucre. La seule chose qui ne m'empêche pas de tomber dans les pommes, mais au moins, l'hypoglycémie légère que je ressens m'empêche de trop penser.

Il finit par s'asseoir en face de moi, en me demandant si Jared a réussi à effacer toutes les cicatrices. Je ne savais même pas qu'il s'en souciait réellement. Il l'avait dit chez lui, mais je ne savais pas si il le pensait réellement ou non. J'attrapais le bas de mon pull, pour l'empêcher de me l'enlever. « Je ne veux pas que tu vois ça. Je ne veux pas qu'on m'associe à ça. Je ne veux pas m'en souvenir… » Je baissais le regard, pour ne pas regarder ses yeux implorants. Ou il était réellement sincère, ou il s'inquiétait réellement. En tout cas, j'écoutais ses arguments, la mine boudeuse, le regard perdu au loin. Et, pour qu'il me lâche enfin la grappe, je finis par soulever mon pull pour le retirer. Je portais un simple débardeur en dessous, et je le fusillais du regard. Même si il ne m'avait pas obligée, je le prenais mal. « Content ? »
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionGet outta my head EmptyRe: Get outta my head

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Get outta my headAvec Emily EvansVendredi 1er février 2002

Mon cœur passe de 59 battements par minute à 120 en trois secondes. Je suis réveillé en sursaut par les hurlements de... d'Emily Evans qui s'extirpe de mes bras. J'ai du mal à réaliser cela, mais c'est bien le cas, vu la sensation de pesanteur dans mon bras, le froid que je ressens maintenant qu'elle n'est plus contre mon torse. Le temps que je me démêle des couvertures pour me redresser, Emily tombe du lit et se lève.

« Qu'est-ce que … qu'est-ce qu'il se passe ? »

Je regarde autour de moi en me levant, si par exemple les crétins d'hier soir sont revenus, mais non. Elle ne me répond pas et récupère ses chaussures pour s'enfuir littéralement de la chambre terrorisée. Je ne comprends pas, jusqu'à ce que je me penche pour récupérer mon pantalon. Ma Marque, la marque des ténèbres est visible sur mon bras, le sortilège ne dure que quelques heures. Est-ce que c'est ça ? Non ce n'est pas possible, elle l'a déjà vu, elle n'était pas partie en courant à ce moment là. Est-ce que j'aurai fait autre chose ? La prendre dans mes bras ? Est-ce que j'ai eu un geste déplacé ? Je ne m'en suis pas vraiment rendu compte, est-ce qu'elle a cru que je voulais... Ou j'ai peut-être dit quelque chose dans mon sommeil ? Ça m'arrive quand je fais des cauchemars. Mais j'ai extrêmement bien dormi. Mon cœur se serre et ma gorge se noue également. Non j'ignore totalement ce qui a pu arriver mais sa réaction remue mes entrailles. Je reste là, comme un idiot, au milieu d'une salle de classe improvisée en chambre, à nouveau assailli par les voix.

Lundi 4 février 2002

Avant mon premier cours je me rends à l'administration de l'UMS. Je recherche l'emploi du temps d'Emily, enfin l'emploi du temps des étudiants en littérature. C'est impressionnant comme il est facile d'avoir ce genre de renseignements quand on explique qu'on veut faire une soirée étudiante de X club du campus. Après l'avoir parcouru je me rends compte qu'il y a peu d'opportunité pour la croiser entre deux cours, mais je vais tenter aujourd'hui avant mon cours de magie noire, le professeur ne dira rien si j'arrive avec quelques minutes de retard vu toute l'avance que j'ai dans cette matière.

A 12h30 je suis devant la salle Art & Littérature. Mais tous les étudiants sortent sauf elle. Certains me dévisagent, d'autres passent devant moi sans me voir. Je suis étonné qu'elle loupe ce genre de cours, mais je ne m'en accommode pas et transplane rapidement pour mon cours.

Mardi 5 février 2002

On finit un peu plus tôt la Divination et j'en profite pour transplaner devant la salle de Littérature Comparée d'où elle devrait sortir. Encore une fois la porte s'ouvre et les élèves passent sans qu'elle ne sorte, je passe même la tête dans la salle pour vérifier qu'elle ne se cache pas et ne m'évite pas, mais le professeur est suspicieux en me voyant. Deux jours, deux cours. Je décide de rattraper un étudiant.

« Tu sais où est Emily Evans ? »

L'élève hausse les épaules et me répond qu'il ne sait pas, qu'elle n'est pas là depuis lundi. Je suis surpris mais n'en montre rien. L'étudiant me demande ce que je lui veux mais je ne réponds pas et m'éloigne dans le couloirs vers le Cicero.

Cette absence est étrange, je n'arrête pas de penser à son réveil en hurlant alors qu'elle était dans mon lit. Je ne peux pas me sortir de la tête que c'est ma faute, je n'ai pourtant rien fait. Je ne crois pas lui avoir fait quoi que ce soit, oui j'ai peut-être été un peu brut mais rien à voir avec ce que j'ai déjà pu dire ou faire. Je ne m'explique pas cette réaction et ça commence à me rendre dingue. J'ignore quoi faire, et j'ignore pourquoi je veux faire quelque chose, pourquoi cela me préoccupe autant ?

Mercredi 6 février 2002

Après mon cours de magie noire à 11h, j'ai cherché un peu partout dans l'UMS et notamment au Cicero si elle n'y était pas. C'est le troisième jour où elle est absente. Je ne suis plus simplement perturbé par cette absence, je suis inquiet. J'ai rarement était inquiet pour quelqu'un d'autre que pour moi. Cette idée m'ennuie d'ailleurs.

Je sors à 18h30 de mon cours de magie du sang et me dirige vers les vestiaires de l'UMS dans le but de courir un peu autour du terrain de Quiddich avant de rentrer chez moi, et c'est sous les gradins que je me retrouve propulsé par un loup mal léché. Jared est furieux. Je glisse sur les graviers et me rattrape comme possible.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce que tu lui as fait ? Je suis sûr que c'est toi, je sais qu'elle était coincée dans ton bâtiment le jour de la tempête !»

Je me redresse et lui fait face. Je comprends qu'à moitié ce qu'il veut me dire. En tout cas je sais de qui il parle. Qu'est-ce qu'elle est allée raconter encore ? Elle est folle cette fille, à chaque fois que je l'aide je me fais battre.

« Je n'ai rien fait ! C'est elle qui est venue me supplier ! 
- Espèce d'enfoiré ! »

Il se précipite vers moi mais je me décale de justesse avant qu'il ne me rentre dedans, je sors ma baguette magique que je pointe sur lui d'un seul mouvement.

« Je n'ai rien fait, tu sais même pas de quoi tu parles en fait. Je ne l'ai pas touché, elle avait des ennuis et elle est venue me chercher, je ne lui ai rien fait à ta petite-amie, si elle te cache des choses ce n'est pas mon problème. Alors vient pas en chercher.»

Parkinson grogne, oui, il grogne comme un animal. Ses yeux s'embrasent et tout son être à l'air de se modifier. Il est prêt à me tuer, je le vois à son regard, à ce qu'il dégage, je l'entends aux voix dans ma tête. Je serre un peu plus ma baguette et je vois son regard se poser dessus. En fait il ne sait rien du tout, il n'a pas parlé à Evans, ou allez savoir ce qu'elle a lui expliqué, pas la vérité en tout cas.

« Je t'avais dit de ne plus t'approcher d'elle.
- Dans ce cas là, tu peux aller lui dire aussi. Vos problèmes de couple ne me concernent pas. Et si t'es intelligent tu vas dégager maintenant. »

La bête a l'air d'analyser la situation et ses yeux reprennent une couleur plus neutre. Sans rire, voilà pourquoi ces êtres ne devraient pas être autorisées à côtoyer des écoles, ils sont dangereux et imprévisibles. Il crache dans ma direction et son mollard arrive sur mes chaussures. Est-ce que ça mérite pas un Avada ? Il a de la chance que j'arrive à garder mon calme. Il marmonne un juron et des promesses de mort. Mais ça ne sera que la deuxième fois, je me retiens de lui dire.

Au lieu de courir autour du terrain de Quidditch, je décide de rentrer chez moi en courant, le circuit est plus long, mais je crois que j'ai besoin de ça pour me calmer et vider mon esprit de toutes les ondes négatives que m'a renvoyé Parkinson.

Jeudi 7 février 2002

Je n'arrive ni à dormir, ni à manger. Je ne fais que penser à Emily, il me faut aller chez elle, voir si elle s'y trouve. Je dois savoir, ensuite je pourrai passer à autre chose, je ne vois que ça. Il faut juste que je me sorte de la tête cette inquiétude et que je reprenne le court de mon existence là où je l'avais laissé, loin d'elle.

La journée du jeudi est la plus chargée au niveau des matières et je donne tout ce qui me reste pour me concentrer sur les cours plutôt que le reste. Quand je rentre chez moi à 20h, je suis épuisé, autant physiquement que psychologiquement. Demain c'est décidé, je m'occupe de la retrouver.

Vendredi 8 février 2002

Je suis le premier quand la bibliothèque de Druik' Oak ouvre à 8h. Je fonce directement vers le collègue d'Emily que j'ai déjà aperçu les dernières fois. Ils ont l'air de se connaître, même assez bien pour qu'il sache où elle habite. J'arrive au comptoir et vais droit au but.

« Bonjour, Harry c'est ça ? »

C'est noté sur son badge.

« Voilà, je cherche à voir Emily Evans, est-ce que tu peux me donner son adresse s'il te plaît ? »

Il me dit tout d'abord qu'il ne la connaît pas, son adresse.

« Écoute, vous devez bien l'avoir quelque part de toute façon vu qu'elle fait son stage ici, sur la convention par exemple ? Tu pourrais regarder ? »

Une nouvelle fois il refuse. Est-ce que c'est sérieux ? Je sors ma baguette magique sur le comptoir devant lui, mon regard se fait sombre, je suis à ça de perdre mes moyens, je n'ai jamais perdu mes moyens, je ne vois pas pourquoi je le ferai pour une fille, surtout pour cette fille.

« Je crois que tu n'as pas compris en fait. Je vais avoir cette adresse d'une manière ou d'une autre, autant que tu me la donnes sans faire d'histoire. Je pense que tu sais qui je suis, et je pense que c'est pour cela que tu ne veux pas me donner son adresse. Il n'arrivera rien à ton amie si tu me donnes son appartement. »

Mais cette moitié de sorcier refuse toujours et alors que j'allais lui pointer la baguette dessus le responsable se présente à nous pour demander s'il y avait un problème.

« Non aucun, il n'y avait pas mon livre de disponible et Harry c'est fait un devoir de me le commander. »

Je le fusille du regard, ce n'est que parti remise, je n'oublie jamais rien. Alors que je quitte la boutique plus furieux que jamais, je tombe sur un groupe d'élève que je reconnais, des personnes de la promotion d'Emily. Une des filles porte un paquet de document dans les mains et un livre, je les dépasse quand je l'entends dire qu'elle s'arrête à la boutique pour donner les cours à Harry, qu'il puisse les transmettre à « Emy ». A son surnom je me retourne et me dirige vers le groupe.

« En fait, j'allais justement chez Emy, vous pouvez me les confier, Harry ne pourra pas les lui donner avant la fin de la journée et je suis sûr qu'Emy souhaiterait les avoir avant pour travailler. Vous savez comment elle est...»

Sans poser de question et devant mon charmant sourire, elle me confit les dossiers et me remercie pour son service. Je ne perds pas de temps pour transplaner à l'UMS et me rendre à l'administration. J'explique à la sorcière devant moi que je dois apporter les cours pendant l'absence d'Emily Evans et qu'il me faudrait son adresse, je montre la pile de document et le livre, armé à nouveau de mon sourire charmeur, je reste calme et confiant. La sorcière vérifie l'absence et ne trouve en rien bizarre ma demande ou mon comportement. Je me rends donc à l'adresse donnée. Je n'ai pas cours avant 21h30 ce soir.

Je regarde la bâtisse qui me fait froid dans le dos. Elle vit vraiment dans ce logement misérable ? Passant ma grimace je me dirige vers le numéro de sa porte et je toque deux fois. « C'est bon Harry, je suis en vie, je reviens dans deux semaines, tu peux partir. » Donc ce petit bibliothécaire en parchemin connaît bien son adresse et est bien son ami. Deux semaines ? Je toque à nouveau. Mon cœur fait une embardé quand j'entends un objet percuter la porte derrière. Est-ce qu'elle a jeté quelque chose dessus ? J'insiste et frappe à nouveau. C'est là qu'elle ouvre la porte, je me fige et l'observe de la tête au pied. Elle est... lamentable. Elle est lamentable et fait peur à voir mais je suis... content, non, pas content, satisfait de la voir.

« Putain, mais qu'est-ce que tu fous là ?
- Ça fait une semaine que tu n'es pas venu en cours. »

Je la regarde encore et encore, étudiant ses réactions. Elle éclate de rire à ma réponse. Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

« Je rêve, ou tu viens voir si je suis en vie ? Désolée de te l'apprendre, mais je suis toujours là. Je ne compte pas encore me foutre en l'air, tu vas devoir encore me torturer un peu plus pour que j'en arrive là. Ou alors, tu pourrais demander à tes potes Mangemorts de t'occuper de moi ?
- Ce n'est pas... »
« D'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi tu m'as aidée, il y a une semaine. C'était tellement plus simple de les laisser me violer, de leur rappeler ma place de Sang-de-Bourbe ! »
- Je ne voulais... »

Je me rends compte qu'elle n'attend pas vraiment de réponse, ni qu'elle serait prête à les écouter, elle a besoin de déverser toute sa... colère ou sa rancœur. Je me sens acculé, au pied du mur, chaque parole appuis un peu plus sur ma cage thoracique, comme si elle se trouvait dans un étau. Je déglutis en la regardant sans plus rien tenter de dire. Je reste calme et sans bouger devant sa hargne, son trop plein de souffrance.

« Tu dois être tellement satisfait, de me comme a, à bout. Obligée de me cacher dans ma semaine pendant deux semaines, tout simplement parce que des types ont voulu me violer. Ça doit te sembler tellement risible, ça doit te montrer à quel point je suis faible de craquer pour cette raison. Félicitations, tu as gagné ton pari. Je suis incapable de t'oublier, parce que tu as pourri mon passé, mais aussi mon futur. Je te déteste. JE TE DÉTESTE ! »

Je reçois ses mots plus violemment qu'un coup. J'aperçois alors ses larmes qui coulent sur ses joues, j'ai tellement envie de les lui enlever, alors que je m'avance, elle tente de me claquer la porte sur le nez, mais je coince mon pied dans l'ouverture et repousse la porte pour rentrer dans la chambre.

« Tu veux profiter que je sois seule pour achever ton travail, comme je suis incapable de le faire moi-même ? »

Je tourne ma tête vers elle, encore dévasté par tout ce venin acide qu'elle venait de me déverser. C'est certainement mérité, mais là tout de suite, je n'ai pas tellement envie d'en discuter. Je me sens désolé pour tout ce qu'elle ressent et j'ignore comment elle fait pour arriver encore à parler avec toutes ses émotions qui la déborde. Non je ne la trouve pas ridicule ni faible. Je ne l'ai jamais trouvé faible c'est sans doute pour ça que je ne me suis jamais lassé d'elle et qu'elle était ma proie de choix, comme Parkinson. Ils ont encaissé comme personne. C'est probablement la personne la plus forte que je connaisse et c'est certainement pour cela que je me suis inquiété de son absence, pour une foi elle a craqué oui, et c'était suffisant pour me prendre de court.

Je referme la porte derrière moi et la regarde du coin de l’œil qui s'affale sur son lit. Je me mets à faire le tour des lieux, et c'est rapide tellement c'est petit. Je touche du bout des doigts ses livres et d'autres objets à ma portée. Tout est ordonné comme si elle avait arrêté de vivre depuis des jours. Je me retourne vers elle, il y a quelque chose qui me traverse l'esprit, et qu'elle a redit tout à l'heure quand elle s'est traitée elle même de sang-de-bourbe. Je m'assois face à elle.

« Est-ce que ton petit ami le loup a réussi à effacer les cicatrices ?»

Je lance mon menton en direction de sa poitrine et avance mes mains vers elle mais elle attrape le bas de son vêtement pour m'empêcher toute approche.

« Je ne veux pas que tu vois ça. Je ne veux pas qu'on m'associe à ça. Je ne veux pas m'en souvenir… »
- Je l'ai déjà vu, je veux seulement m'assurer qu'il n'en reste justement plus de souvenir. S'il te plaît, moi j'ai besoin de savoir.»

Boudeuse, elle soulève son pull et mon cœur rate un battement en voyant sa peau nue plus dévoilée en débardeur. Je me lève alors et vient m'accroupir devant elle.

« Content ? »

Ma respiration est rapide, et je prends soin de ne pas la regarder qui me fusille des yeux. Doucement, lentement, comme on viendrait dompter un animal sauvage, je passe le bout de mes doigts sur la peau, là où devrait se trouver les marques. J'effleure ses clavicules le souffle court. Il a réussi, il est doué, vraiment doué. Mes sourcils se froncent à l'idée de mes propres cicatrices dans le dos, des plaies profondes qui ont laissé des reliefs de plusieurs centimètres, épaisses et parfois douloureuses comme un membre fantôme. Mais mon visage fermé s'ouvre en un visage plus enjoué et je la regarde alors avec un sourire. Je reprends ma reformulation de toute à l'heure.

« Pas content, je suis satisfait. Je dois dire que je n'étais pas sûr de ton petit ami, il te défend comme on défend un os, mais côté magicomagie j'étais septique.»

Elle me répète une énième fois qu'il n'est pas son petit ami et j'éclate de rire, ce qui a le don de l'énervé. Et je préfère la voir comme ça, elle semble plus en vie que quand elle m'avait ouvert la porte. Elle me demande pourquoi je suis là. Maintenant elle est prête à m'écouter.

« Je t'ai ramené ça. »

Je sors de mon sac que j'avais posé à mes pieds, les documents, ses devoirs et ses cours, ainsi que le livre que j'avais récupéré à ses collègues de promo.

« C'est le travail que tu as manqué cette semaine. »

Devant son air suspicieux et méfiant je prends de nouveau la parole. Je me relève, car depuis tout ce temps, j'étais là, accroupi devant elle, à quelques centimètres d'elle, j'aurai pu dire humant sa délicate odeur de cerise, mais à vrai dire, elle ne sent pas vraiment bon cette fois. Je m’abstiens de faire toute remarque, juste parce que cela veut dire qu'elle a passé des jours enfermés ici sans prendre soin d'elle par ma faute.

« Ça n'a pas été évident d'avoir ton adresse. Ton petit ami Harry à la bibliothèque n'a pas voulu me donner ton adresse, il est un peu suicidaire sur les bords si tu veux mon avis. Alors j'ai du trouvé une autre stratégie qui a payé.»

Passé l'étonnement visible, elle lève les yeux en l'air, comme à son habitude quand je lui parle en ce moment et me lance que ce fameux Harry est donc un ex. Je n'étais pas si loin, mais apparemment ils sont en bons termes, sinon il aurait donné l'adresse sans ménagement. Mais elle n'est pas bête, elle insiste en me demandant la vrai raison de ma présence ici. Je lui tourne le dos une minute pour observer sa bibliothèque, je remarque un livre que je viens ouvrir, c'est celui qui était chez moi, celui que je lui ai lu la dernière fois, je le prends alors dans mes mains.

Je me remémore alors la soirée il y a une semaine, surtout le matin après la tempête. Je peux encore entendre son hurlement dans mon esprit, plus terrifiant que toutes les voix que j'ai pu entendre depuis que je suis petit.

« T'es partie. T'es partie en hurlant, et je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas ce que j'ai fais, je voudrai juste comprendre pour ne pas recommencer. »

Je reste toujours dos à elle, c'est plus facile de parler face au livre que face à son regard.

« Est-ce que j'ai eu un geste qui t'a importuné ? Est-ce que j'ai dis quelque chose dans mon sommeil ?»

Je me retourne finalement devant elle, avec quand même cette idée en tête qu'il fallait que j'élimine.

« Est-ce que c'est à cause de la Marque des Ténèbres ? »

Devant son mouvement de recul et ses yeux fixés sur mon bras, je pense avoir trouvé la vrai raison. Mon visage se ferme dans une moue réflexive. Ma respiration s'accélère et la culpabilité écrase ma poitrine quand je l'entends se confier à nouveau. Mes mains tremblent à l'énoncer de ses souvenirs. Souvenirs dans lesquels je suis, pour tout ce que je lui ai fait, tout ce qu'elle a subit. Et pour la première fois ça à de l'importance et ça me touche. Je n'ai plus envie de ça, je n'ai plus envie de la voir dans cet état. Je préfère la voir rire, me répondre, tout sauf cette image qu'elle me renvoi aujourd'hui.

« Je suis désolé, il faut me croire, je ne voulais pas l'imposer à ta vue, ce n'était pas volontaire de ma part. Le sortilège pour la cacher est temporaire, j'ai toujours le temps de le refaire chaque matin parce que je me réveille toujours seul. Je ferai en sorte que cela n'arrive plus, je peux trouver un moyen pour allonger le sortilège, je me renseignerai.»

Devant cette confidence je me mords la lèvre. Gêné je me tourne à nouveau vers sa bibliothèque, je repose le livre qu'elle m'a repris à sa place. Je passe une main tremblante dans mes cheveux. Je ne sais pas ce que je fais là, mais je n'ai pas envie de partir, ici, dans cette minuscule pièce, je me sens bien. Pour la première fois depuis une semaine, je me sens en paix, à nouveau à ses côtés. Sa présence n'a rien de désagréable. Je sais que je ne devrai pas être ici, mais là tout de suite, devant ce calme de l'esprit, devant ce bien être que je ressens, ce repos du cerveau, je ne peux pas m'enlever à l'esprit qu'elle vaut bien quelques coups de fouet magique ou quelques heures dans le placard aux miroirs.

Je vois qu'il n'y a aucune assiette, aucun papier qui traîne dans la corbeille, juste du thé sucré sur le bureau. Depuis quand n'a-t-elle pas mangé ?

« Je te propose un deal, je sais que ça compensera pas toutes tes peines, mais que dis-tu d'aller prendre une douche pendant que je vais nous chercher à manger ? Désolé de te le dire Evans, mais tu sens la vieille bibliothèque.»

J'affiche un sourire provocateur, joueur. Je reçois son coussin en plein visage et éclate de rire. Je lui relance dans les bras mais sans violence et la regarde suppliant. J'ai besoin de rester, pour m'assurer qu'elle ira bien après et surtout, pour m'assurer d'aller mieux.

Je dois être assez convainquant, car elle accepte. Je quitte sa chambre pour me rendre dans le village sorcier. Je prends deux plats à emporter, des sortes de sandwich revisités mais excellent, avec de la viande de qualité, en espérant qu'elle ne soit pas végétarienne. Devant ce doute, j'ajoute aussi une salade composée dans le menu. J'achète aussi deux Bièraubeurre comme je sais qu'elle en avait pris le jour de la tempête. Je m'arrête ensuite chez les Bennett et leur salon de Thé. Je prends un Poppy et un Sunny comme dessert ne sachant pas ce qu'elle aime. Je découvre aussi un thé à la cerise que me conseille Juliette la patronne.

Quand je reviens devant la porte de sa chambre étudiante, j'ai une fraction de seconde un doute. Dès que je vais franchir le seuil de cette porte, ça aura été vraiment mon choix, un choix qui n'est pas forcé cette fois. Et je ne pourrai plus revenir en arrière de cette décision. Si Arès s'en aperçoit, si mes parents s'en aperçoivent... Je ferme les yeux, vaut-elle tous les tourments ? Et pourquoi ? Ne préférant pas répondre à cette question tout de suite, je frappe à nouveau à la porte. Elle s'ouvre sur une Emily fraîchement douchée et changée. Elle m'a ouvert la porte deux fois. Comme je l'ai déjà fait au final. Je ne peux m'empêcher d'afficher un sourire sincère sur mon visage et entre dans la pièce, je dépose le repas sur son bureau. Je déballe tout des poches.

« Est-ce que tu es végétarienne ? »

Une fois qu'elle répond à ma question, elle choisit ce qu'elle aime avec méfiance. Je n'ai pas envie que ça recommence, pas encore une fois.

« Je voudrai vraiment faire les choses différemment. Je voudrai vraiment que tu arrives un jour à me faire confiance sans que je me justifie de tout. Je ne suis pas venu te faire du mal ou me battre avec toi. Je veux juste m'excuser, mais je peux partir si tu veux ? »

Et avant qu'elle ne réponde je la coupe.

« Mais je n'en ai pas envie... »

J'ai besoin de rester avec elle. La semaine a été éprouvante, sa présence fait taire mes voix, me redonne de l'énergie. Après quelques minutes on mange en silence, un silence gênant. On se regarde de temps en temps dans les yeux, je ne sais pas très bien quoi dire. C'est nouveau cette interaction et proximité dans la même pièce, pour une fois, il n'y a pas danger de mort pour justifier notre rapprochement. Je décide quand même de faire le premier pas.

« Tu étudies quoi ? De quoi parle ce livre ? »

Je lui montre du bout des doigts le livre que je lui ai ramené qu'elle doit travailler cette semaine. Autant parler d'un sujet qui lui plaît pour sortir de cette ambiance gênante.

:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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Get outta my headAvec Thomas Scott-Rosier Vendredi 8 février 2002

Jamais je n'aurais pu penser que Scott-Rosier soit là, dans ma chambre étudiante, pour prendre de mes nouvelles. Parce que ça avait tout l'air d'être ça. Il insistait même pour voir si mes marques avaient disparu. Je ne voulais pas lui montrer, je ne voulais pas être associée à ça. Je voulais même oublier cette soirée. Mais il insista et je finis par lever mon pull, en même temps que mes yeux. Direction le ciel. Quand ils retombèrent sur son visage, je fus surprise de le voir sourire. « Pas content, je suis satisfait. Je dois dire que je n'étais pas sûr de ton petit ami, il te défend comme on défend un os, mais côté magicomagie j'étais septique. » De nouveau, je lève les yeux au ciel. Est-ce qu'on pouvait faire plus énervant ? Non, je ne pense pas. Même mes frères n'étaient pas aussi relou. « Combien de fois je dois te le dire ? Jared nest pas mon petit ami ! » Le fait qu'il éclate de rire me vexerait presque, et je redescendis mon pull en le fusillant du regard. « C'est ça qu'on devrait graver dans ta peau. Pour que tu arrêtes d'en parler. »

Je finis par décoller mes jambes de mon buste pour les croiser sur mon matelas. Je ne quitte pas Scott-Rosier des yeux. Je ne comprends toujours pourquoi il est là. Je veux dire, il aurait dû être content de ne pas me voir pendant une semaine, alors, pourquoi il était assis par terre, à côté de mon lit, près de moi, avec un air concerné par mon état ? « Pourquoi tu es venu ? » « Je t'ai ramené ça. » Dubitative, je regarde les papiers qu'il sort, et un livre. Je prends le tout, et je regarde. Des copies de cours, des documents, une liste de devoirs avec les dates et un roman moldu de Victor Hugo. Je l'avais proposé en début d'année à mon prof de littérature comparée, et je ne pensais pas qu'il accepterait. « C'est le travail que tu as manqué cette semaine. » Je lui jette alors un regard exaspéré devant son explication digne d'une dissertation. « Je ne suis pas aveugle. » Il se relève, et je ne le quitte pas des yeux. Je suis toujours autant intriguée sur sa raison d'être venu, et… Mais attends. Une autre question me venait en tête. « Comment tu as su où j'habitais ? » « Ça n'a pas été évident d'avoir ton adresse. Ton petit ami Harry à la bibliothèque n'a pas voulu me donner ton adresse, il est un peu suicidaire sur les bords si tu veux mon avis. Alors j'ai du trouvé une autre stratégie qui a payé. » Je fermais les yeux, agacée, comme quand je surprenais mes petites soeurs à me voler mon maquillage. « Pourquoi tu penses que je sors avec tous les mecs que je côtoie ? Et puis, Harry n'est pas mon petit ami, mais mon ex. » Franchement, à quel point ma vie amoureuse pouvait bien l'intéresser ?

Je me redressais en repoussant légèrement mes cours au bout du lit, avant de recommencer à le fixer. « Tu ne serais pas venu pour le simple plaisir d'amener des cours d'une licence que tu méprises à une née-moldue comme moi. Alors dis-moi vraiment pourquoi tu es là. » Ce qui est agaçant, en plus de ne pas avoir de réponse, est devoir attendre sa réponse. Je le vois me tourner le dos pour commencer à regarder ma bibliothèque, et même certains de mes livres. C'est exaspérant. Pourquoi il ne pouvait pas juste dire les choses simplement ? Qu'est-ce qu'il l'en empêchait ? D'habitude, il a toujours un air assuré, mais pas là. Comme si il avait peur… Ce qui était absurde. Thomas Scott-Rosier ne connaissait pas la peur. « T'es partie. T'es partie en hurlant, et je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas ce que j'ai fais, je voudrai juste comprendre pour ne pas recommencer. » Je fronce les sourcils. Il me répond le dos tourné. Comme si il n'osait pas affronter mon regard. Mais surtout, ce qui est étrange, c'est qu'il semble me dire qu'il a peut d'avoir fait une erreur, et qu'il ne veut pas recommencer. Est-ce que c'est vraiment Thomas Scott-Rosier qui me tourne le dos ? « Est-ce que j'ai eu un geste qui t'a importuné ? Est-ce que j'ai dis quelque chose dans mon sommeil ? » Il se retourne vers moi, et cette fois, c'est moi qui détourne le regard. Je ne m'attendais pas à ça, et honnêtement, je ne veux pas répondre à cette question.

« Est-ce que c'est à cause de la Marque des Ténèbres ? » Je me sens tressaillir, et je ne peux pas m'empêcher de regarder son bras, le cœur battant. Il était peut-être venu m'apporter mes devoirs, mais je ne devais pas oublier qui il était. Un Mangemort qui détestait les gens comme moi. Seigneur, pourquoi je le laissais dans ma chambre ? Je finis par me frotter les yeux, avant de le fixer. Je sentais encore une fois la colère monter en moi. Il ne se rendait pas compte. Il osait me demander si c'était ça qui m'avait fait fuir. C'était bien la preuve qu'il ne comprenait pas mes réactions. Nous étions vraiment issus de deux mondes diamétralement opposés. « Imagine que tu nais dans un monde, et qu'on te dit à tes 11 ans que tu appartiens à un autre monde. Sauf que quand tu arrives dans cet autre monde, on te signifie clairement qu'on ne veut pas de toi, tout simplement parce que tu n'as pas le bon sang. Imagine que pour ça, pendant 10 putain de longues années, on t'enferme dans les toilettes, on te vole tes affaires, on te ruine tes potions en plein cours, on t'insulte continuellement. Et que quand tu grandis, tes bourreaux grandissent aussi, tout comme les menaces. Parce qu'ils deviennent plus forts, et qu'ils peuvent faire plus de choses. Imagine avoir peur pour ta vie, tout le temps. imagine avoir peur de te faire violer à chaque soirée, imagine que tu as failli y passer. Imagine que des mecs ont réussi à te coincer dans une ruelle sombre pour te graver la pire insulte qui soit dans ta peau. Et tu veux savoir ce que c'est le pire ? C'est que dans chacun de ces souvenirs, qui datent de 10 ans, tu es là. Ou tu es acteur, ou tu n'es pas loin, à encourager tes amis. » J'essuie rageusement les larmes qui avaient recommencé à couler le temps de mon petit discours.

« Alors, ouais, je suis partie à cause de la Marque des Ténèbres. Parce que la voir au réveil me rappelle tout ce passé, tous ces souvenirs que je veux oublier. Mais je ne peux pas, parce qu'ils ont forgé la fille que je suis aujourd'hui. Sauf que ça ne veut pas dire que je les accepte, bien au contraire. » Je finis alors pas baisser la tête, pour regarder mes mains posées sur mes cuisses. Ce n'est pas la première fois que je vide mon sac avec Thomas Scott-Rosier. Je ne sais pas encore ce que j'en pense. Si ça me fait du bien, ou, au contraire, si ça me perturbe qu'il fasse semblant de s'intéresser à moi. Je ne sais pas quoi en penser, et actuellement, je ne veux même pas y penser. « Je suis désolé, il faut me croire, je ne voulais pas l'imposer à ta vue, ce n'était pas volontaire de ma part. Le sortilège pour la cacher est temporaire, j'ai toujours le temps de le refaire chaque matin parce que je me réveille toujours seul. Je ferai en sorte que cela n'arrive plus, je peux trouver un moyen pour allonger le sortilège, je me renseignerai. » Je relève la tête, surprise. Pourquoi ? Pourquoi ça l'intéresse ? Pourquoi il veut trouver un moyen de rallonger le sort ? Comme si… Comme si il voulait qu'on redorme ensemble. Mais je ne comprends pas pourquoi. Je ne comprends pas pourquoi sa manière d'agir avec moi évolue de cette manière. J'ai envie de me lever, de lui hurler de me donner des explications pour que je comprenne son changement. Mais je ne peux pas, j'ai trop peur de sa réaction.

Je me rends compte que je pourrais fouiller dans son esprit, si je le voulais. Chercher ses pensées et ses sentiments pour savoir… Mais ça me demanderait beaucoup de concentration. Je manipule les esprits, je n'ai pas l'habitude de chercher des réponses, c'est loin d'être pareil. Et actuellement, je ne peux pas me concentrer, surtout quand il se tourne vers moi. « Je te propose un deal, je sais que ça compensera pas toutes tes peines, mais que dis-tu d'aller prendre une douche pendant que je vais nous chercher à manger ? Désolé de te le dire Evans, mais tu sens la vieille bibliothèque. » Je ne réfléchis même pas, et j'attrape le coussin de mon lit pour lui lancer dans la figure. Comment osait-il me parler comme ça ? Mais bizarrement, je ne le prenais pas si mal que ça. Au contraire, son rire me fit sourire, même si il ne le dit pas. Il se contenta de me renvoyer le coussin et de me regarder avec un air qui semblait dire "s'il te plaît". Je haussais un sourcil. « L'odeur des vieilles bibliothèques est la meilleure odeur du monde. » Mais il insista, avec son regard suppliant. Je savais que qu'il voulait, il voulait mon autorisation pour revenir. Sauf que j'avais l'impression que si je l'y autorisais, on ne pourrait pas revenir en arrière. J'hésitais. Je ne savais pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. En ne pouvant pas ne pas revenir en arrière, cela signifiait plusieurs choses. Ou il finirait par enfin arrêter de me harceler, et je respirerais un peu plus ; ou alors, tout deviendrait pire encore que Poudlard. Mais jamais nous ne reviendrons à l'indifférence qu'il y avait entre nous quand on commença l'Université. Sauf que son regard finit par me convaincre. « Ok, ok, c'est bon ! Tu peux aller chercher le repas ! » Je ne bougeais pas de mon lit, et je le regardais partir.

Une fois seule, je me levais, et défis les draps de mon lit que je sentis. Berk. C'était pas moi qui puait, au final, mais mes draps ; et comme je me roulais dans mes draps depuis ce matin, j'avais l'odeur sur moi. Même si ça me faisait chier de l'admettre, Scott-Rosier avait raison. Mes draps ne sentaient clairement pas la rose, et pas extension, moi non plus. Je changeais rapidement ma literie, puis je filais à la douche. Je fis même deux shampoings pour être sûre d'enlever toute l'odeur de mes cheveux, avant de m'habiller. Simplement. Pull large et jean confortable. C'était que Scott-Rosier, pas le Premier Ministre sorcier ! Je ne pris même pas le temps de sécher mes cheveux, tant pis, je passais simplement un rapide coup de brosse. Je posais les affaires de cours qu'il m'avait emmené sur un coin de mon bureau, pour retaper mon lit. J'avais même pensé, entre-temps, à ouvrir ma fenêtre pour aérer un peu ma chambre. Tout ça avant même qu'il ne revienne. Étant déjà debout, je lui ouvris presque immédiatement, quand je l'entendis toquer. Je ne répondis pas à son sourire -un peu trop sincère pour être honnête-, et je le regardais déballer les plats sur mon bureau. Deux sandwichs -énormes-, une salade, deux Bièraubeurres, deux pâtisseries différentes, et un sachet de thé.

Get outta my head Rkfa


« T'en as acheté pour un régiment… » « Est-ce que tu es végétarienne ? » Je secoue la tête, avant d'attraper l'un des sandwichs. Je le déballe, avant de le sentir, méfiante. Et si il avait profité du fait que je baisse ma garde pour m'empoisonner ? Je veux dire, je n'ai absolument aucune raison de croire à l'apaisement de notre relation. Et si il avait un plan tordu dans ma tête ? Je lui jette un regard méfiant. « T'as mit un truc dedans ? » « Je voudrai vraiment faire les choses différemment. Je voudrai vraiment que tu arrives un jour à me faire confiance sans que je me justifie de tout. Je ne suis pas venu te faire du mal ou me battre avec toi. Je veux juste m'excuser, mais je peux partir si tu veux ? » Je fronçais les sourcils. Pourquoi ? Pourquoi il veut s'excuser, pourquoi il veut refaire les choses biens ? Mais je n'ai pas le temps de lui demander qu'il reprend immédiatement la parole. « Mais je n'en ai pas envie... » Je pense que c'est ce qui me choque le plus, et je ne cache pas ma surprise. Genre, lui ? Il veut rester avec moi ? Pourquoi ? Je le fixe, dans l'espoir qu'il me donne plus de détails, plus de réponses à mes questions muettes. Mais il ne dit rien, alors, je finis par hausser les épaules. « Je suppose que tu peux rester… Tant que tu ne me touches pas, de quelque manière que ce soit ! »

Je finis par m'installer sur ma chaise de bureau, les genoux pliés contre moi, les pieds sur le bord de la chaise. J'avais sortis deux assiettes et des couverts. J'avais déballé mon sandwich dans l'assiette. Quand je mangeais un sandwich, ou n burger, j'adorais le dépiauter, couche par couche. C'était une manière bizarre de manger, je le savais, mais au moins, il ne faisait aucun commentaire. On se regardait, de temps en temps, sans rien dire. C'était assez gênant, mais… Mais je ne voulais pas être celle qui briserait le silence. Je n'avais rien à dire, et j'avoue que je ne voulais pas non plus trop me creuser la tête. Finalement, c'est lui qui brisa le silence en premier. « Tu étudies quoi ? De quoi parle ce livre ? » Je fis glisser le livre laissé dans un coin du bureau vers nous, pour lui tendre. « C'est un livre moldu, que j'ai conseillé à mon prof. Ça s'appelle Notre Dame de Paris, de Victor Hugo. Il est français. » Je l'ai lu, il y a longtemps. Et j'étais contente de pouvoir le relire, et surtout, de pouvoir l'étudier à fond d'un point de vu sorcier. J'étais sûre que j'allais décrocher une bête de note à ma prochaine dissert sur ce livre. « Ça se passe au XVe siècle… C'est l'histoire d'un homme bossu et laid mais très généreux qui tombe amoureux d'une bohémienne très belle qui n'a que d'yeux pour le capitaine des gardes qui est lui aussi très beau, mais affreusement con. Il trompe sans vergogne sa fiancée avec elle. Sauf que l'archevêque de Notre-Dame est aussi amoureux d'elle, tout en l'accusant d'être possédée par le démon, uniquement parce que c'est une femme hérétique. Alors, quand il l'agresse, lui et le capitaine des gardes n'hésitent pas à la traiter comme une sorcière pour se sortir de là, alors que le bossu ferait tout pour la jolie bohémienne. Ça parle de qui tu es dans ton cœur. Hugo dit que c'est bien plus important que ta naissance… » Je jettais un regard entendu à Scott-Rosier. « Ça ne te rappelle rien ? La pureté du sang, tout ça… C'est que des conneries. C'est pas parce que je suis une Née-Moldue que je vaux moins bien que toi. Au contraire. Ceux qui prônent la pureté du sang mériterait de mourir, comme l'archevêque. Aveuglé par sa haine, il est poussé par Quasimodo du haut de Notre-Dame, parce qu'il lui en veut d'avoir tué le bien personnifié, à savoir Esmeralda… » Je lui laissais le livre dans les mains, si il voulait lire le résumé de lui-même. A une personne normal, je lui aurais bien proposé de lui prêter une fois l'étude terminée, mais honnêtement, je voulais retrouver mon livre en entier, donc bon…  Je me contentais de me taire, et de pousser mon assiette vide.

Une fois fait, je me tournais vers les desserts, en surveillant que Scott-Rosier ne ferait rien à mon livre. « C'est quoi ces pâtisseries ? » Je regardais le nom de la boutique sur la boîte, sans reconnaître le nom. Enfin, si, j'ai dû passer devant quelques fois sans oser vraiment rentrer dedans. Et apparemment, le thé qu'il avait acheté venait du même endroit. Je regardais le sachet. « J'adore la cerise, c'est mon fruit préféré… » Je me demandais si il le savait, en achetant le sachet, ou non. Je lançais l'eau à chauffer, et je sortis deux tasses, et deux petites assiettes pour le dessert. « On partage ? Je veux goûter les deux. » Je me préparais à les couper quand ça toqua à ma porte. Je regardais ma montre, en me demandant vaguement si Harry avait terminé plus tôt, quand j'entendis la voix de Jared monter derrière. « Merde ! Cache-toi, je ne veux pas qu'il te voit ici ! » Je chuchotais, pour que l'ouïe lupine de Jared n'entende pas à travers les murs. Honnêtement, j'avais la flemme de provoquer un scandale entre les deux. Et surtout, je ne voulais pas que Jared soit en colère contre moi. Pas en ce moment. J'avais plus besoin de son amitié et de son soutien que de son absence. Alors, je poussais sans ménagement Scott-Rosier dans ma salle de bain, je fermais la porte, et j'ouvris celle d'entrée. En me tenant sur le seuil pour empêcher Jared de rentrer. « Hey ! Désolée, je sortais de la douche… Hum… Dis-moi, je serais ravie de passer la soirée avec toi mais comme j'ai pas quitter mon lit depuis une semaine mon appartement est un peu… » Je mimais une grimace, ayant sauté sur la première excuse que je trouvais. « J'ai rien à boire chez moi, tu veux bien aller acheter des trucs à boire ? De l'alcool, et du soda à la cerise…? » Je piochais dans mon pantalon, trouvant miraculeusement des pièces, que je glissais des mains. Heureusement, Jared ne me trouvait pas plus bizarre que d'habitude, ou alors, il mit ça sur mon confinement subi d'une semaine. « T'es le meilleur Jared ! » Je lui lançais alors qu'il tourna les talons pour sortir de mon immeuble. Il me lança un sourire avant de descendre les escaliers.

Je refermais la porte de mon appart' avant de m'appuyer dessus, soulagée que mon ami n'ait rien soupçonné. Au même moment, Scott-Rosier sortit de ma salle de bain. Je tiquais en voyant sa tête. Il avait le teint plus pâle que d'habitude, et sa respiration était un peu plus rapide que d'habitude. Mais je n'eus pas le temps de l'interroger qu'il m'attaqua directement sur ma relation avec Jared, une nouvelle fois. Je levais les yeux au ciel. « Pour la énième fois, Jared n'est pas mon petit ami ! Et puisque ma vie amoureuse a l'air de tant t'intéresser, sache que je suis célibataire, t'arrêtera de me faire chier comme ça. » Je me redressais pour me décoller de la porte. « … Tu vas devoir t'en aller. Tu as dû l'entendre, mais Jared va revenir passer la soirée ici, alors… Je ne veux pas qu'il te voit ici. » Je me risquais à le regarder dans les yeux, ce que je faisais rarement. Sauf quand évidemment il se rapprochait de moi durant nos conflits, mais ça restait relativement rare. Non, c'était l'une des premières fois où je le regardais moi-même dans les yeux. « Merci pour la nourriture. Et pour les devoirs. »

Mardi 12 février 2002

J'avais le corps glacé et le cœur brisé depuis que j'avais lu la Gazette du jour. Hier, des Mangemorts avaient attaqué un bar, et avait tué des Nés-Moldus et des Sangs-Mêlés. Ils avaient gravé leurs corps d'insultes… Exactement comme moi. Je pensais que mon cas était isolé, mais si, en fait, c'était annonciateur d'un mouvement ? Un mouvement qui se faisait appeler la Relève… Et si j'avais pu me faire attaquer de nouveau ? Et si j'avais pu être tuée ? Je n'étais pas sortie de chez moi depuis mon rendez-vous avec le Psychomage il y a une semaine. Est-ce que ça m'avait sauvée la vie ? Est-ce que après un tel évènement, je serais capable de ressortir de chez moi ? Les pages du journal étalées sur mon bureau, je ne faisais que les lire et les relire, tout en regardant les photos de la Marque. C'est donc ça, qui allait devenir mon prochain cauchemar…?

Quand ça toqua, je ne pus m'empêcher de sursauter. J'hésitais avant d'ouvrir. Il fallait que je réfléchisse. Ils n'allaient pas venir jusqu'à un bâtiment étudiant. Après tout, le bar qu'ils avaient attaqué était dans l'Allée des Embrumes. Là, nous étions dans un quartier résidentiel. Et puis, si c'était une vraie attaque, ils ne toqueraient pas gentiment… C'est sur ces pensées que j'ouvris la porte, la baguette en main, prête à attaquer, au cas où. « Scott-Rosier ?! » Je  baissais ma baguette sans même m'en rendre compte. Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Je me décalais pour le laisser entrer, les sourcils froncés. « Deux visites en trois jours, je vais finir par me poser des questions… » Je ne pus m'empêcher de frissonner quand je le vis poser son regard sur les pages de journal éparpillées sur mon bureau. Je le poussais pour pouvoir y accéder, j'en fis une boule de papier, et je la jetais sans ménagement à la poubelle. Puis je me tournais vers lui, en mettant mes mains dans mon dos pour cacher qu'elles tremblaient. « Alors ? Que me vaut l'honneur de ta visite dans ma petite chambre ? » Non, parce que quand je venais chez lui, il m'a bien vanté les mérites de son plancher de riche. Alors, qu'est-ce qu'il vient daire dans mon minuscule appartement, hein ?

Je finis par poser doucement mes mains sur ses épaules, pour le guider à mon lit et le faire asseoir. « Bouge pas, tu me gênes dans mes déplacements. » Ma chambre était petite, alors, ouais, quand il était debout et que je voulais bouger, on se marchait un peu dessus. Maintenant qu'il était sur mon matelas, le problème était réglé. J'allumais la bouilloire, et sortit deux tasses, avant de mettre le thé en vrac à la cerise qu'il avait acheté dans les tasses. Enfin, je versais l'eau. Une fois cela fait, en attendant que le thé infuse, je me tournais vers lui, les bras croisés, appuyée contre mon bureau. « Je suppose que tu viens à cause de l'article de journal ? » J'étais étonnée, mais pas surprise. Après tout, il était bien venu après ma crise de panique. Ce qui m'étonnait était simplement la répétition de son geste. En me demandant toujours pourquoi il y avait ce brusque changement d'attitude. « Je vais bien. De toute façon, je ne suis pas sortie de chez moi depuis lundi dernier. » Je me tournais, et pour me donner contenance, j'attrapais les deux tasses par le rebord, pour ne pas me brûler. Je lui en tendis une, et je gardais l'autre dans les mains. Hésitante, je finis par demander : « C'est les Mangemorts, c'est ça…? Ils reviennent ? » J'avais besoin de le savoir.
:copyright:️ Justayne

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One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

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Get outta my headAvec Emily EvansVendredi 1er février 2002

Pour détendre l'atmosphère je lui demande ce qu'elle étudie en lui montrant le livre qu'elle fit glisser vers moi. Je l'attrape et l'écoute me raconter l'histoire de cet auteur moldu français, Victor Hugo. Je suis bien silencieux et pensif quand elle fait le récit de ce livre.

« Ça parle de qui tu es dans ton cœur. Hugo dit que c'est bien plus important que ta naissance… »

Je capte son regard furtif vers moi, elle ne me regarde jamais bien plus de quelques micro seconde à chaque fois. Elle me fuit du regard. J'imagine que je peux comprendre au vu de ce qu'elle m'a confié tout à l'heure et de la référence qu'elle fait actuellement. Son discours plus tôt m'avait donné la chair de poule et je n'arrive pas à oublier son désarroi et sa souffrance, dont je suis majoritairement responsable. J'ai fais de sa vie un enfer à Poudlard, et je ne pourrai probablement pas me faire pardonner un jour, mais je peux lui apporter un quotidien plus paisible à mes côtés, sans plus de menaces, d'insultes ou de tortures. Tout ce qu'elle a cité, je ne veux plus être cet homme là avec elle. Et tu veux savoir ce que c'est le pire ? C'est que dans chacun de ces souvenirs, qui datent de 10 ans, tu es là. Je souhaiterai qu'elle ait d'autres souvenirs de moi. Moins douloureux.

« Ça ne te rappelle rien ? La pureté du sang, tout ça… C'est que des conneries. C'est pas parce que je suis une Née-Moldue que je vaux moins bien que toi. Au contraire. Ceux qui prônent la pureté du sang mériterait de mourir, comme l'archevêque. Aveuglé par sa haine, il est poussé par Quasimodo du haut de Notre-Dame, parce qu'il lui en veut d'avoir tué le bien personnifié, à savoir Esmeralda… »

Cette fois c'est moi qui fuit son regard. Je le pose sur le dos du livre pour me défiler. Est-ce que je mérite de mourir pour être celui que je suis ? Je ne peux pas lui dire mon enfance, mon éducation. Elle ignore ce que c'est que d'être élevé par des Mangemorts, d'avoir grandit dans la persécution des gens comme elle. D'avoir mangé à la table du Seigneur des Ténèbres et d'avoir écouté ses discours radicaux. Elle ne peut pas imaginer ce que cela fait d'avoir été tatoué de cette Marque. Si mon père savait que j'étais ici, avec elle, à l'écouter me parler de la culture Moldu, probablement qu'il me pousserait du haut de Notre Dame de Paris pour trahison, ça où je passerai des jours dans le placard aux miroirs, le dos recouvert de plaies ouvertes par son fouet de magie noire. A gémir de douleur, me persuadant qu'Emily est le mal incarné, la bassesse de ce monde et que je ne dois plus jamais lui adresser la parole, si ce n'est pour l'insulter et lui lancer un sort.

Être ici avec elle est contre ma nature et mes convictions. Être ici est une trahison envers ma famille et ma communauté, et je n'ai connu qu'eux. Être ici est un risque pas vraiment mesuré. Si Angelo ou mes parents l’apprenaient, je ne sais pas ce qu'ils me feraient, je ne le réalise pas vraiment. Être ici est nouveau, et je fais tous les efforts du monde pour ne pas partir en courant. Je suis terrifié, elle me terrifie, ce que je ressens pour elle dépasse toutes raisons et tous sentiments. Je n'arrive plus à réfléchir à ses côtés et pourtant, paradoxalement, plus rien ne vient me parasiter, c'est comme si je pouvais toucher la paix auprès d'elle. C'est comme si toutes les réponses à mes questions, à mes peurs étaient près d'elle. Les voix se taisent, lui donnant raison. Je veux apprendre à la connaître, même si cela doit inclure sa culture qui m'est interdite. Elle est mon tabou, mon secret, et je ferai tout pour la préserver. J'ai peur, je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie, mais je ne peux m'empêcher d'en vouloir plus. Je caresse la tranche de tête du livre et le repose doucement. Je lui demanderai plus tard si je peux le lire, en attendant je suis soulagé qu'elle change de sujet en me parlant des pâtisseries que j'ai acheté.

« Elles viennent du salon de thé-librairie-galerie Au Pays des Merveilles au centre ville de Druid's Oak. C'est assez sympa, j'adore leur pâtisseries, j'y vais tout le temps prendre à emporter. »

Parce que je ne reste jamais dans des lieux comme cela, où les gens vont et viennent, j'y entends trop de voix. Je la vois regarder le thé aromatisé au fruit de l'été que j'ai acheté pour elle.

« J'adore la cerise, c'est mon fruit préféré… »

Je ne saurai dire pourquoi, mais je ne suis pas étonné par cette révélation. Je le savais sans le savoir, en fait, à chaque fois que je suis à ses côtés, je sens comme une odeur sucré qui me rappelle la cerise, et à chaque fois que je croise ce goût, je pense à elle, cela depuis des années. Donc quand j'ai vu le thé à la cerise, c'était comme un appel hasardeux. Je souris simplement sans répondre à son affirmation.

« On partage ? Je veux goûter les deux. »
« Oui avec plais... »

Tout se passa très vite du moment qu'on entendit quelqu'un frapper à la porte. Emily me demande alors de me cacher et me pousse littéralement vers la minuscule salle d'eau de sa minuscule chambre. A peine la porte fermée, mon cœur se met à battre rapidement, très rapidement, au point que je le sens vivement contre mes deux tempes. Mes mains se mettent à trembler et une boule se forme dans ma gorge à la vue de mon reflet dans le miroir. Je me retiens de justesse de pousser un « non » apeuré, collant mon dos contre le mur par pur reflex. Le reflet du miroir dans la pénombre de la microscopique pièce me ramène directement dans la cave de mon manoir, dans ce placard austère et traumatisant qu'a créé mon père pour mes punitions. Je vois mes yeux me renvoyer la folie que je vis à chaque fois dans cet espace clos. Mon cerveau et ma vue se brouillent, laissant place à des angoisses primaires qui me paralysent et me donnent l'impression de suffoquer. Le malaise que je ressens me fait pâlir. J'ai l'impression d'être qu'une ombre. J'entends mon père me marteler combien je suis indigne de lui, des Scott-Rosier pour avoir osé une opinion différente que la sienne. Ou pour avoir un parchemin moins bon que l'autre fils sang-pur d'à côté. Je suis presque sûr de virer à la folie si cette porte ne s'ouvre pas dans la seconde. Cette cage me rappelle que  je ne devrai pas être ici, que c'est une punition pour converser avec Emily, c'est comme si mon père savait, comme s'il m'avait suivi. Ce placard est mon destin, ma punition pour ressentir autre chose que de la haine envers cette née-moldue.

Je ne tiens plus, ma main attrape la poignée pour m'extirper de mon enfer, elle s'ouvre et j'en suis soulagé. Jusqu'à présent, je n'avais jamais réussi à ouvrir le placard aux miroir. Je déglutis en tombant nez à nez avec Emily et tente de me ressaisir, mais cela doit se lire sur mon visage, alors je me cache de son regard. J'ai besoin d'air, j'ai besoin de sortir. Sa chambre me semble encore plus petite, c'est comme un étau qui se referme sur moi, comme si les murs se rapprochaient et allaient m'écraser. Mon cerveau bouillonne, il faut que je pense à autre chose, que je change de sujet, que j’oublie ce qui vient de se passer. La première chose qui me vient, c'est ce côté inquisiteur, moqueur, comme un masque pour me protéger, comme un rôle à jouer de quelqu'un qui n'aurait aucune faille.

« Il a un train de retard ton petit ami Jared, je me suis inquiété bien avant lui ! » lâché-je sans vraiment réfléchir aux mots qui sortaient de ma bouche.

Sa façon de lever les yeux au ciel me fait sourire. Cette insolence, qui serait payée lourdement dans ma famille, me plait chez elle. C'est quelque chose que je ne peux pas me permettre. Mais Emily se permet tout, même en ma présence. Cela donne presque envie de la corriger tant ce petit tic m'attire chez elle.

« Pour la énième fois, Jared n'est pas mon petit ami ! Et puisque ma vie amoureuse a l'air de tant t'intéresser, sache que je suis célibataire, t'arrêtera de me faire chier comme ça. »

Intéressant. Emily est du genre à papillonner alors, comme avec cette fille la dernière fois. C'était la prochaine étape après lui avoir demander si elle était de ces gens à aimer l'autre sexe. Mais au final elle aura répondu aux deux questions sans que je les pose. Je n'aurai pas à lui demander si elle est célibataire. Ni même « lesbienne » comme ils disent, vu qu'elle m'a confirmé que Harry avait été son ex. Ses mœurs sont vraiment étranges, comment peut-elle aimer la compagnie des femmes et des hommes à la fois. Qu'elle est cette hérésie ?

« … Tu vas devoir t'en aller. Tu as dû l'entendre, mais Jared va revenir passer la soirée ici, alors… Je ne veux pas qu'il te voit ici. »

Je n'insiste pas, car j'ai vraiment besoin de sortir de cette pièce, j'ai besoin d'espace et de liberté. Pour la première fois depuis... en fait, c'est pour la première fois depuis notre entrée à Poudlard que Emily me regarde dans les yeux sans détour, sans y lire une peur profonde. Je me surprends par la découverte de ses yeux bleus magnifiques, j'en frissonne. Mon cœur s'accélère encore, mais pas par la peur, plutôt par un sentiment nouveau que je sais tout aussi destructeur. Une sensation de tendresse m'enveloppe, et un sentiment de certitude. J'ai besoin d'elle dans ma vie.

Je veux Emily Evans dans ma vie, coûte que coûte.

« Merci pour la nourriture. Et pour les devoirs. »
« Avec plaisir Evans ! »

Je la quitte le cœur lourd, mais soulagé de la savoir mieux qu'à mon arrivée. Sa chambre avait l'air plus vivante et elle surtout elle a mangé. Même si j'aurai voulu passer la soirée avec elle, plutôt que ce clébard de Jared, je suis content qu'elle ne soit pas seule ce soir. Je compte bien aller la revoir très vite.

Mardi 12 février 2002

Il est 18h passé et je ferme, les mains tremblotantes, la Gazette après avoir lu l'article en rentrant chez moi. Ma communauté, enfin celle d'Arès a fait une descente dans un bar à l'Allée des Embrumes, ils ont tout saccagé et ont tué des nés-moldus. Je n'ai pas participé à cette mission, je ne participe jamais aux missions, étant de la même famille qu'Arès, il ne m'a jamais demandé de prouver ma valeur, ni de faire mes preuves. J'avais sa Marque et été élevé par des Mangemorts, malgré notre différence d'âge, j'ai été à ses côtés à la table du Seigneur des Ténèbres il y a quelques années, il me fait confiance. J'ai un rôle d'espionnage et de recrutement dans sa communauté, j'agis comme une sentinelle, je n'ai jamais eu besoin d'intervenir physiquement. Alors j'ai pu évité cette attaque, cet « acte terroriste » comme cité dans la Gazette. Je n'ai pas vraiment réfléchit à cette action, à l'impact ou aux conséquences. Arès voulait un geste pour marquer le retour des forces des ténèbres, pour raviver les esprits, pour que le symbole de la nouvelle marque des ténèbres résonne à nouveau. Moi tout ce qui m'a inquiété c'est Emily. Mais j'étais sûr qu'elle ne serait pas dans ce genre de bar hier soir. Emily n'est pas du genre à aller à l'allée des Embrumes. Pourtant une phrase tourne et retourne dans ma tête, comme si elle était là flottante devant mes yeux. « Des corps ont été retrouvés avec des inscriptions gravées dans leur peau telles que "Sang-de-Bourbe", "traître à leur sang" »

Je pense inévitablement à elle, à ce qu'avaient fait les deux nouvelles recrues que j'ai amené à Arès, c'est eux qui avaient mutilé Emily l'autre fois. Je n'ai maintenant plus qu'une idée en tête, allé voir comment elle va. Physiquement et mentalement. Cette idée me hante à tel point que je ne peux m'empêcher de résister à la tentation d'attraper mon manteau et de transplaner jusque devant chez elle. Il est 18h30 quand je frappe à sa porte. Il se passe plusieurs secondes avant qu'elle n'ouvre la porte, baguette à la main. Elle est inquiète, et j'ai donc la réponse à ma question. Elle ne va pas bien.

« Scott-Rosier ?! »
« Evans ! »

Sa baguette se baisse à ma vue, ce qui est plutôt de bon augure et engageant non ? De plus elle se décale, ce qui me permet d'entrer dans sa chambre.

« Deux visites en trois jours, je vais finir par me poser des questions… »
« Est-ce que je t'ai manqué ? » lancé-je avant de voir le journal étalé sur son petit bureau.

Avant que je puisse faire le moindre geste, elle me bouscule pour atteindre le journal et le réduire à néant dans sa poubelle. Bon visiblement elle l'a lu, et je ne peux qu'imaginer ce qu'elle en pense. Elle me refait face.

« Alors ? Que me vaut l'honneur de ta visite dans ma petite chambre ? »
« Petite est un euphémisme. Et bien comme tu l'as dit, je te rends visite, je passais dans le coin et je me suis dit que j'allais m'arrêter, voir comment tu allais ? Tu n'ai toujours pas revenu en cours.»

Mon regard se pose furtivement vers sa poubelle avant de revenir sur le sien. « Bouge pas, tu me gênes dans mes déplacements. » Elle s'approche de moi et doucement me saisis les épaules pour me faire pivoter sur son lit. Ce geste est anodin mais vient chatouiller la partie juste en dessous de mon nombril. C'est la première fois qu'elle me touche dans une intention autre que de protection ou de défense. Ce qui m'arrache une grimace que d'imaginer que ses rapports avec moi n'ont été que violence pour elle, me rappelant à nouveau ses propos quelques jours plus tôt ici même. Et que quand tu grandis, tes bourreaux grandissent aussi, tout comme les menaces. Parce qu'ils deviennent plus forts, et qu'ils peuvent faire plus de choses. Imagine avoir peur pour ta vie, tout le temps.

Je la regarde faire, allumer la bouilloire et sortir deux tasses, comme si tout était normal. Comme si elle avait prévu de m'accueillir alors que je sais que ce n'est pas le cas et que c'est loin de l'être. Elle reste hospitalière et respectueuse même envers moi, responsable de ses souffrances. Ce qui me fait apprécier encore plus sa force et sa détermination, ce qui me fait l'apprécier elle tout simplement. Je m'installe confortablement sur son matelas, enlevant mes chaussures pour m'allonger, les bras croisés derrière ma tête, l'observant avec amusement jouer l'ôte parfaite. Son lit est confortable mais ridiculement petit, si on devait y dormir à deux, nous serions serrés l'un contre l'autre, comme dans le lit de camps à l'UMS. A cette idée deux émotions me viennent, une qui vient à nouveau chatouiller mon bas vente et l'autre qui me rappelle ma détresse quand je l'ai vu s'enfuir en voyant la marque des ténèbres. J'ai d'ailleurs passé mon dimanche à étudier un moyen d'augmenter le temps du sortilège, et je suis sur le point de trouver une solution. Même si la Marque n'est plus ce qu'elle a connu depuis quelques jours.

Elle se tourne vers moi et je quitte mon sourire amusé en voyant son expression. « Je suppose que tu viens à cause de l'article de journal ? » Je me redresse car je ne veux pas me montrer désinvolte devant un tel sujet. Je réfléchis à comment lui répondre, certainement par la vérité. Si je suis ici, si je viens la voir, c'est que je cherche à gagner sa confiance, mais plus comme dans son livre de L'Art de la Guerre, je veux sa confiance pour profiter de sa présence et de sa personne tout simplement. Je veux sa confiance car je la veux elle.

« Il y a de ça oui. Je suis venu voir comment tu allais, je me suis douté que tu avais lu l'article. Alors... comment vas-tu ?»

J'étais sincère et j'espère que cela se voyait, qu'elle me croyait. Je ne voulais plus jouer avec elle, si tant est qu'avant tout ceci n'était qu'un jeu.

« Je vais bien. De toute façon, je ne suis pas sortie de chez moi depuis lundi dernier. »

Je secouais ma tête plutôt que de répondre. J'attrape sa tasse de thé et ne cesse de la regarder, jusqu'à que d'une voix moins assurée elle me demande. « C'est les Mangemorts, c'est ça…? Ils reviennent ? »

Sa voix brisée fait accélérer mon organe vital. Je réalise que je ne supporte plus la voir si apeurée dans ce contexte. Elle devient une chose fragile qu'on peut démolir facilement. Elle perd de sa lumière et de sa fraîcheur. Elle perd de son assurance et de sa joie de vivre. Mais je n'ai plus envie qu'elle perde ou se diminue, je veux tout lui offrir, tout lui donner. Et je le réalise pour la première fois. J'ai envie de tout lui céder, d'incruster un sourire permanent sur son doux visage, voir le bleu de ses yeux dans une mer calme et paisible. Je ne veux pas voir la terreur une seconde de plus, je ne peux donc pas vraiment parler de ce sujet avec elle.

Même si je le voulais, je ne le pourrai pas de toute façon. Comme je le disais, depuis quelques jours Arès a modifié ma Marque, la modifiant à son image, à son groupuscule, Emily ne la reconnaîtrait pas. Je n'ai plus la tête de mort et le serpent du Lord. Et par cet acte, comme un Serment Inviolable, il m'est impossible de parler ouvertement de la communauté sans le trahir. Il a fait cela avant cette attaque à l'allée des Embrumes, il monte en puissance et assure ses arrières. Je n'ai tout simplement pas pu dire non, ce qui aurait éveillé des soupçons sur mes convictions où ma fidélité aux Mangemorts. Je ne voulais en aucun cas faire du bruit, ils auraient porté attention à mon refus, peut-être suivi, et il aurait découvert Emily.

« Tout ce que tu dois savoir, c'est que je m'engage à ce qu'il ne t'arrive rien. Je sais que tu ne vas pas me croire, mais ce n'est pas grave, je te le prouverai.»

Je la regarde sérieusement, gravement. Je me veux le plus sincère et rassurant possible, même s'il est impossible de la rassurer sans changer son statut de sang. Est-ce qu'elle est en danger ? Oui. Définitivement oui. Arès ne s'arrête pas là. Est-ce que je ferai tout pour la protéger ? Oui. Je jure que je ferai mon possible pour qu'il ne lui arrive rien. Si je pouvais je la ferai suivre. Je devrai peut-être l'envisager ? Je pourrai acheter un elf de maison pour cette unique tâche ? Il me ferait un rapport de ses journées, qui l'a approché de trop près, qui est louche dans son entourage. Il pourrait me prévenir si un membre douteux s'approche d'elle ? Mais elle deviendrait parano à sentir quelqu'un la suivre en permanence. Je bois quelques gorgées du thé à la cerise et soupire.

« Tu dois avoir une montagne de devoir à rattraper, tu as besoin d'aide ?! »

Je veux changer de sujet, je n'ai pas le choix, et c'est mieux qu'elle en sache le moins possible.

« Tu travailles sur quoi là Evans ? »

Je remarque sur le bureau des parchemins et le livre dont elle m'avait parlé vendredi. Je me redresse et me penche vers le bureau et suis obligé que nos bras se touchent pour récupérer le bouquin. Un frisson me parcours des pieds à la tête. Je retrouve ma position et me met contre la tête de lit en ouvrant le bouquin.

Il y a aujourd'hui trois cent quarante-huit ans six mois et dix-neuf jours que les Parisiens s'éveillèrent au bruit de toutes les cloches sonnant à grande volée dans le triple enceinte de la Cité, de l'Université et de la Ville. Ce n'est cependant pas un jour dont l'histoire ait gardé souvenir que le 6 janvier 1482.

Je continue ma lecture, sous l’œil étonné et soupçonneux d'Evans. Je parcours le livre alors qu'elle essaye de se mettre à son travail, mais je vois bien que je l'intrigue, je sais qu'elle se demande ce que je suis en train de faire. Je pourrai lui répondre « un pas ». Un pas vers toi, mais je ne l'avouerai jamais. Alors je fais semblant de ne pas voir les regards qu'elle me lance.

- Musnier, nous brûlerons tes livres.
- Musnier, nous battrons ton laquais.
- Musnier, nous chiffonnerons ta femme.
- La bonne grosse mademoiselle Oudarde


« Qu'est-ce que c'est un laquais ? » demandé-je en relevant ma tête vers elle. Je ne connais pas ce mot et pense qu'il s'agit d'un mot de sa culture. Elle m'en donne la définition.

« C'est un peu nos elfes de maison en fait ? » Je reprends alors ma lecture.

(...)- Et les huches des électeurs !
- Et les escabeaux du recteur!


« Et un escabeau ? Qu'est-ce ? »

Mes interventions commencent à l'amuser, je pense qu'elle se fiche de moi et de mon manque de culture.

« Tu sais que je n'ai pris l'option d'étude des moldus, ton monde m'est absolument inconnu, et tout ton vocabulaire ou culture. Evan et May ne l'auraient pas toléré.»

Je ferme le livre une minute et me relève sur les avant-bras, pensif à l'évocation de mes parents. Je me surprends à avoir parlé d'eux. Je ne le fais jamais, pas même à mes amis. Pas même quand ils me posent des questions. Personne n'est jamais venu dans mon manoir, en dehors des réceptions officielles qu'ils ont donné. Ma voix tremble quand je reprends la parole, et mon regard reste dans le vague.

« L'année où tu n'étais pas à Poudlard, celle où votre professeur d'étude des Moldu a été tué, Charity Burbage...» Je n'ai jamais oublié son nom. « J'étais présent. J'ai assisté à sa mort. On avait pas encore 16 ans, je ne réalisais pas vraiment. Je me souviens que je n'ai pas ressenti d'émotion positive comme tous ceux présents à l'époque. Tout comme je ne ressens rien de positif au drame de l'allée des embrumes lundi soir.»

Je voudrai simplement arrêter d'être un monstre à ses yeux, même si je m'y prends mal. Mon regard capte le sien, et je vois à son visage que ce dont je parle la choque profondément. Cette révélation pourrait être un billet direct pour Azkaban, mais je choisi quand même de lui dire. Je ne veux que sa confiance.

« Je ne cherche pas à t'inquiéter ou te dégoûter, je voulais juste exprimer que je n'ai pas toujours eu le choix. Pas toujours le choix de voir ou d'entendre certaines actes. Cela ne justifie en rien ce que je t'ai fais subir, mais j'espère que ça peut t'aider à comprendre certaines choses ou certains de mes comportements.»

J'ai été élevé par des Mangemorts, ça elle s'en doute maintenant qu'elle a vu ma Marque, je n'aurai jamais pu l'obtenir à 15 ans si mes parents ne m'y avaient pas accompagné. Le Seigneur des ténèbres ne se serait pas accoquiné d'un si jeune membre que moi sinon. Cette année là, celle où elle n'était pas à Poudlard, je lui ai envoyé un cadeau pour son anniversaire, qui est le même jour que le mien. J'avais poussé le vice à détruire un de ses livre en gardant une phrase en évidence. Une phrase que je n'ai jamais oublié non plus.  « Il est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être. Ainsi, ne parlez plus de notre séparation ; elle est impossible. [...] »

Je réalise maintenant que c'est moi qui ne l'ai jamais oublié, elle est à présent dans chacune de mes pensées, pensées épurées de toutes voix tortueuses. Tout est clair à ses côtés. Et mon envie d'elle grandit chaque seconde que je passe avec elle. Je reprends ma lecture, avant qu'elle ne m'avoue qu'il existe en tout 11 livres pour finir Notre Dame de Paris. je relève un sourcil surpris.

« Ça veut dire que tu vas devoir me supporter des semaines pour que j'en vienne à bout.» disé-je avec un sourire provocateur.

La nuit vient de tomber quand je décide qu'il est temps de laisser Emily seule, rester trop longtemps serait trop tendancieux. Alors que je me lève et marque la page en la cornant, je l'entends me hurler dessus, me demande ce que je fabrique avec son livre. Elle me l'arrache des mains.

« Quoi ? Je marque juste la page pour reprendre ma lecture où je l'ai arrêté.»

Elle réalise que j'étais sérieux quand je lui disais que j'allais lire l'intégrale de Victor Hugo. Et elle ne loupe pas de me faire la leçon sur comment prendre soin de ses livres et met un marque pas à la place. Je promets de ne plus le faire, levant mes bras en l'air en guise de reddition.

« Est-ce que je peux revenir demain ?»

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Vendredi 15 février 2002

Il est 10h et j'avais promis revenir avec le petit déjeuner. Je suis passé la voir mercredi et jeudi après mes cours, restant jusqu'à la nuit à chaque fois. Elle avait accepté pour que je revienne dès le matin, vu que je n'ai cours que le soir, mais je ne suis pas venu trop tôt pour la laisser dormir. Je deviens accro à ces visites. Chaque moment à ses côtés me fait un bien fou. Je n'entends plus les voix, je me sens différent, j'ai moins de colère, moins de peurs à ses côtés. J'ignore totalement les signaux qui me disent que c'est une erreur de la fréquenter, que je risque gros en le faisant et que je la mets aussi en danger. Je profite juste de l'instant présent. Je viens à chaque fois avec mes cours. Quand j'ai finis mes devoirs ou mes révisions, je lis, j'en suis au 3ème livre de Notre Dame de Paris. Et chaque fois je demande des définitions à Evans, y allant de mon petit commentaire moqueur par moment. Alors que je réceptionne un énième coussin dans le visage, je le dégage en rigolant. Dans un des chapitres, l'auteur décrit avec tendresse la cathédrale de Paris dont chaque pierre est une page de l'histoire de la France.

« Je suis désolé, mais admet que c'est ridicule de faire de telles bâtisses pour un Dieu que tu n'as jamais vu ? Les Cathédrales ou comment tu dis ? Les Éclises ? Églices ?»

Je n'avais jamais vu ce genre de lieux de cultes comme m'a expliqué Emily.

:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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Get outta my headAvec Thomas Scott-Rosier Mardi 12 février 2002

Je devais bien avouer que le retour de Scott-Rosier me surprit. Je ne pensais pas qu'il allait revenir aussi vite, et quand je lui fait la remarque, il ne peut pas s'empêcher de répondre… A sa manière. « Petite est un euphémisme. Et bien comme tu l'as dit, je te rends visite, je passais dans le coin et je me suis dit que j'allais m'arrêter, voir comment tu allais ? Tu n'ai toujours pas revenu en cours. » Je hausse les épaules. J'ai obtenu deux semaines de repos. Donc ouais, je ne suis pas revenue. Je n'ose pas encore totalement revenir, ça me fait flipper de sortir de ma chambre. Encore plus depuis les évènements écrits dans les journaux. Je ne sais pas comment je vais faire lundi… Je crois que je vais devoir me forcer. Pour essayer de retirer ces idées de ma tête, je me lance dans la confection d'un thé, en faisant asseoir mon visiteur sur mon lit. Et malgré la préparation de ce thé, je n'arrive pas à retirer les pensées sombres de mon esprit. Il revient sans cesse à cet article de journal. Je me sens concernée, bien que je n'y étais pas, parce que j'ai subi les mêmes tortures, il y a de cela quelques jours. D'ailleurs, c'est Scott-Rosier qui m'a trouvée. Qui m'a sauvée. C'est peut-être pour ça qu'il revient ; lui aussi a dû faire le lien. Je finis alors par lui poser la question.

J'en profite, pour lui demander. Pour lui demander si les Mangemorts reviennent. Après tout, je sais de source sûre qu'il en faisait parti. Est-ce qu'il en fait encore parti ? Est-ce que je devrais avoir peur de lui ? Normalement, oui. Après tout, il déteste les gens comme moi. Tout comme ces terroristes qui ont tué des innocents, hier. Pourquoi c'est à lui que je pose la question ? Mais, étrangement, je me sens en sécurité avec lui, dans ma chambre. Je ne devrais vraiment pas, mais c'est le cas. A croire que je deviens folle. Ou que je veux désespérément croire à sa rédemption. « Tout ce que tu dois savoir, c'est que je m'engage à ce qu'il ne t'arrive rien. Je sais que tu ne vas pas me croire, mais ce n'est pas grave, je te le prouverai. » C'est typiquement à cause de ce genre de phrases, et à cause de sa tête que je le crois. Que j'ai envie de le croire. Il a un air si sérieux sur le visage, comme si il voulait me prouver quelque chose. Mais qui me dit que ce n'est pas pour endormir ma méfiance ? Pour que je commence à avoir confiance en lui ? Je ne sais pas du tout quoi croire. Pour le le moment, je préfère ne rien dire, ne rien répondre, et boire une gorgée de ce thé trop bon. Histoire de me remettre les idées en place.

Il m'imite, avant de me lancer, le plus sérieusement du monde : « Tu dois avoir une montagne de devoir à rattraper, tu as besoin d'aide ?! » Je le regarde, avant d'exploser de rire. « Je rêve ou Thomas Scott-Rosier me propose son aide pour des devoirs dans ce qu'il considère comme une sous-licence ? » Vu le nombre de fois où il s'est foutu de ma gueule à cause de mes passions et de mes études, c'est un comble ! Mais en même temps, je ne peux m'empêcher d'être touchée par sa proposition. Comme si ça confirmait qu'une rédemption chez lui était possible. « Tu travailles sur quoi là Evans ? » « Un devoir de grammaire que ma classe doit rendre jeudi. Comme je suis encore exemptée de cours, je lui enverrais par hibou. » Scott-Rosier se redresse pour regarder mon bureau, et tends le bras pour attraper mon livre Notre-Dame-de-Paris. Je retire mon bras quand le sien me frôle, légèrement gênée par ce contact, et je m'asseois sur ma chaise de bureau, ma tasse de thé à côté de moi. Je voulais me remettre à travailler, mais je ne peux m'empêcher de regarder Scott-Rosier. Je rêve ou il s'est installé sur mon lit pour lire mon livre moldu ? Je n'aurais jamais cru voir ça de ma vie. J'essaie de l'ignorer, pour me concentrer sur ma grammaire. Mais je ne peux m'empêcher de lui jeter des regards en biais. Pourquoi ? Pourquoi il fait ça ? Remarque, ça ne peut pas lui faire de mal. Si ça pouvait lui ouvrir l'esprit, ça ne lui fera que du bien. Sur cette pensée, je me retourne définitivement sur mon parchemin.

J'étais concentrée, avec mon surligneur sur une copie du texte, à relever tout ce que le prof voulait, quand j'entendis mon invité reprendre la parole. « Qu'est-ce que c'est un laquais ? » Je me retournais, surprise par cette question, et je fronçais les sourcils pour essayer de trouver la meilleure définition, et la plus claire possible. « Une sorte de serviteur, qui obéit aux désirs du seigneur. » « C'est un peu nos elfes de maison en fait ? » Je haussais les épaules. « Oui, saf qu'ils sont plus libres… Et payés. » Je le regarde encore un peu, avant de me retourner vers mon devoir. J'ai le temps de souligner encore deux ou trois réponses quand il reprend la parole. « Et un escabeau ? Qu'est-ce ? » Je me retourne une seconde fois, mais l'air franchement moqueuse. « Sérieusement ? Tu ne sais pas ce qu'est un escabeau ? Je sais que Accio existe, mais quand même… » « Tu sais que je n'ai pris l'option d'étude des moldus, ton monde m'est absolument inconnu, et tout ton vocabulaire ou culture. Evan et May ne l'auraient pas toléré. » J'allais lui rétorquer que ce n'était clairement pas une raison à ce manque de culture flagrant, quand mon cerveau finit par faire tilt. Je connaissais vite fait de visu tous ses anciens potes de Poudlard, mais les deux noms qu'il avait prononcés m'étaient inconnus. « C'est qui, Evan et May ? » Je pose la question, mais Scott-Rosier semble totalement plongé dans ses pensées. J'avais, comme à mon habitude, fermer les miennes, et je n'osais pas fouiller dans les siennes. Et puis, ce ne serait clairement pas correct envers lui, et avec ce qu'il avait fait pour moi ces derniers jours.

Mais comme il était encore plongé dans ses pensées, je me disais que ces deux personnes ne devaient pas être reliés à de bons souvenirs. Je voulus faire alors comme lui, une heure plus tôt, et changer de sujet. « Un escabeau, c'est comme une petite échelle, pour attraper des choses en hauteur. » Mais son regard ne changea pas, et je me dis que ça ne servit à rien. Soupçons qui se confirmèrent quand il reprit la parole, la voix tremblante. « L'année où tu n'étais pas à Poudlard, celle où votre professeur d'étude des Moldu a été tué, Charity Burbage… » Je fronçais les sourcils. Je ne comprenais pas pourquoi il parlait de ça. Et surtout, j'étais étonnée qu'il se souvienne de son nom. Je pensais vraiment qu'il l'avait oublié, qu'il ne se souvenait même pas qu'elle avait été tué l'été avant notre sixième année. « J'étais présent. J'ai assisté à sa mort. On avait pas encore 16 ans, je ne réalisais pas vraiment. Je me souviens que je n'ai pas ressenti d'émotion positive comme tous ceux présents à l'époque. Tout comme je ne ressens rien de positif au drame de l'allée des embrumes lundi soir. » Je ne m'attendais pas à une telle confession. Surtout pas sur ce ton. Comme si… Comme si il regrettait d'avoir vu cette scène. Comme si il voulait l'effacer de sa mémoire. Comme si il avait subi de devoir regarder ça, d'avoir subi la joie des autres Mangemorts. « Pourquoi tu me dis ça ? » Parce qu'il doit bien y avoir une raison derrière cette déclaration. Pour me montrer qu'il regrette ? Qu'au fond, tout ce qu'il m'a fait subir n'était pas voulu ? Mais en même temps, au fond de moi, j'avais l'impression de lui trouver des excuses. Que j'extrapolais, pour essayer de croire à ce que je voulais croire. « Je ne cherche pas à t'inquiéter ou te dégoûter, je voulais juste exprimer que je n'ai pas toujours eu le choix. Pas toujours le choix de voir ou d'entendre certaines actes. Cela ne justifie en rien ce que je t'ai fais subir, mais j'espère que ça peut t'aider à comprendre certaines choses ou certains de mes comportements. » Etrangement, je ne m'étais pas trompée. Scott-Rosier semblait vouloir vider son sac. Se racheter une conscience. Et quelque part, le fait qu'il ait été aussi honnête avec moi me surprend, mais en même temps, me conforte dans mon utopie. Est-ce que mon bourreau peut finalement être autre chose que le monstre qu'il a été pendant des années ?

Je ne sais absolument pas quoi répondre à cette déclaration. Je crois que j'ai besoin de temps, seule, pour y repenser, digérer, me faire ma propre interprétation de ses propos. Heureusement, il n'insiste pas, et se réinstalle pour continuer de lire. Je le regarde un moment, avant d'avouer : « Tu sais qu'il existe onze tomes pour terminer cette histoire ? » Du moins, dans la version que je possède. Une édition rare, datant du XIXe siècle, la toute première édition de ce livre. Scott-Rosier lève les yeux -et un sourcil- en me regardant. « Ça veut dire que tu vas devoir me supporter des semaines pour que j'en vienne à bout. » Je ne peux m'empêcher de sourire, amusée. Scott-Rosier qui me fait rire, c'est le comble ! « Dommage pour toi, je reviens lundi à l'UMS, tu ne pourras plus débarquer comme tu le souhaites pour le terminer. » Scott-Rosier finit par se lever. Un regard à ma fenêtre me montre que la nuit est tombée. Etrangement, ça ne me rassure pas des masses qu'il me laisse seule cette nuit, mais je ne dis rien. Je ne veux pas commencer à compter sur lui pour me sentir en sécurité. Du coup, je me contente de croiser les bras en le regardant… Jusqu'à ce qu'il ose corner la page. Je me relève d'un bond en hurlant. « MAIS BORDEL QU'EST-CE QUE TU FAIS AVEC MON LIVRE ??! » Je lui reprends des mains, en le fusillant du regard, avant de bercer mon livre comme un bébé. « Quoi ? Je marque juste la page pour reprendre ma lecture où je l'ai arrêté. » J'avoue, je ne capte pas tout de suite qu'il était sérieux en disant qu'il voulait le lire en entier. Tout ce que je retiens, c'est qu'il a osé plier une page d'un livre plus vieux que ses propres parents. Serieux, c'est de la maltraitance, à ce stade ! Je continue de le fusiller du regard. « Et alors ? Si tu veux savoir où tu t'es arrêtée, tu mets un marque-page, merde ! En plus c'est une édition de 1831, si je te le prête c'est pas pour que tu fasses comme avec tes manuels scolaires, c'est précieux ! Tu peux me maltraiter autant que tu veux, mais tu laisses mes livres tranquilles ! » Heureusement, il promet de ne plus le faire, en levant ses mains. Mon regard se radoucit, bien que je continue de protéger mon livre contre ma poitrine.

« Est-ce que je peux revenir demain ? » Il a l'air presque… Vulnérable, quand il demande ça. Je sens mon cœur faire un petit bond dans ma poitrine, surprise. Parce que, si je dis oui, c'est comme quand je le laissais entrer chez moi l'autre jour. C'est un pas en arrière dans la distance que je voulais mettre entre nous. Mais en même temps, je me rendais compte que j'aimais l'avoir à mes côtés, depuis quelques jours. Je savais pas comment expliquer. Au fond, si je devais me faire harceler par quelqu'un, je préfèrerais que ce soit par lui, et pas par quelqu'un d'autre. Même si je pense que je me sentirais trahie si Thomas redevenait le bourreau que je connaissais. « Bien sûr… » Je lui souris, en lui montrant mon exemplaire dans les mains. « Tu as un livre à terminer proprement. » Je plaisante, je plaisante, mais au fond, ce n'est que maintenant que je réalise qu'il va vraiment terminer mon bouquin. Une histoire moldue, je tiens à le rappeler ! Sans parler de toutes les fois où il s'est moqué de moi, de ma passion de la littérature, et de tous les livres qu'il m'a volé, détruit. Le plus violent était Les Hauts de Hurlevent, qu'il m'avait renvoyé tout déchiré, certaines pages brûlées et d'autres noyées, tout ça de manière faites exprès. Et le même gars voulait revenir chez moi pour lire mes livres. Vraiment, j'étais surprise. Mais curieuse de voir la suite. Alors, je le regardais partir, en me surprenant à avoir hâte d'être au lendemain déjà.

Vendredi 15 février 2002

Depuis mardi, Scott-Rosier était venu tous les jours. Au final, on pouvait passer des heures sans se parler. On révisait chacun de notre côté, on lisait… Ensemble, mais chacun de notre côté. C'était loin d'être désagréable, bien au contraire. J'étais de moins en moins sur mes gardes, je l'observais moins en secret. Je continuais de fermer mon esprit au maximum, mais je ne savais pas trop si c'était une question d'habitude ou de défense. Il avait prit l'habitude de reprendre Notre-Dame de Paris après avoir travaillé, et je ne faisais même plus attention à lui quand il lisait mes livres. Je me tournais vers lui quand il me posait des questions de vocabulaire, ou même pour râler, comme maintenant. « Je suis désolé, mais admet que c'est ridicule de faire de telles bâtisses pour un Dieu que tu n'as jamais vu ? Les Cathédrales ou comment tu dis ? Les Éclises ? Églices ? » Je me tournais vers lui, l'air moqueur. « Pour la dixième fois au moins, les églises ! » Il y en avait partout en Angleterre, mais je me doutais bien qu'un Sang-Pur comme lui ne n'en avait jamais visité pour de vrai.

Je me levais de mon bureau pour m'asseoir en face de lui, au bout de mon lit, les jambes en tailleur. Si il se moquait, il allait avoir droit à une leçon de morale et d'histoire de ma part. « La religion existe depuis l'existence même des humains, tu sais ? Ça a commencé avec les religions polythéistes, regarde tous les temples datant de l'Antiquité qui existent. Puis avec la religion monothéiste. » Moi-même, je n'étais pas croyante, mais je trouvais ça plutôt intéressant. Alors, forcément, j'avais eu plusieurs fois le droit à des discours historiques de la part de Aliocha, le grand frère de Harry, dans l'espoir de me mettre dans son lit. Ce qui n'a jamais marché, évidemment. « Et puis, je sais aussi qu'il existe des sorciers croyants. Je n'en connais pas des Anglicans, mais Jared est très pieux dans ses croyances irlandaises. Et je t'interdis de le critiquer ! » Je le regarde, les sourcils froncés, prête à lui balancer un coussin. Je sais qu'il ne manque pas une occasion de se moquer de mon meilleur ami. Et puis, j'avais pas réfléchi quand j'ai parlé de lui. J'espérais vraiment ne pas avoir fait de gaffe, bien que le côté très croyant des Irlandais n'était pas un secret. « Et d'un point de vu plus psychologique, la religion est un réconfort. Ça donne un but, celui d'être meilleur, Ça répond à des questions existentialistes, comme l'origine du monde, ce qu'il peut y avoir après la mort, ce genre de choses. Et encore, je ne te parle pas de ceux qui se servent de la religion pour justifier leurs pires gestes. Beaucoup sont discriminés à cause de la religion, comme les personnes LGBT, par exemple. Sans parler de la rivalité entre religion. Beaucoup considèrent leur religion comme supérieure, et massacrent d'autres croyants dans l'espoir de les convertir. L'un des exemples les lus flagrants est le massacre des Amérindiens par les Européens.  Ou bien la haine que porte Frollo aux bohémiens qu'il appelle païens. » Je lui montrais le livre qu'il tenait entre les mains. Au final, d'une certaine manière, ça me rappelait encore et toujours ces histoires de sang. Mais là, surtout cette espèce de relève qui voulait absolument prouver qu'ils étaient supérieurs à nous, les pauvres Né-Moldus…Au fond, j'étais intimement persuadée que si les Sang-Purs cherchaient à lire plus de romans moldus, et à s'intéresser à leur histoire en plus de celle des sorciers, ils revendiqueraient moins la pureté du sang. Enfin, je disais ça, mais connaître leur histoire n'empêchaient pas les moldus de continuer à s'entretuer.

En tout cas, avec le recul, je trouve ça plutôt étrange qu'on aborde ce genre de sujet avec Scott-Rosier. Comme quoi, ça lui prouve que la littérature moldue permet aussi de discuter sur des sujets bien plus sérieux, et d'embrayer à la fois les Moldus et les sorciers. Parce qu'il est vrai que beaucoup de sorcier, même juste sang-mêlé, dénigrent les moldus sous prétexte qu'ils ne voient pas la magie. C'est déjà une première forme de discrimination, au fond. Mais je n'ai pas envie de me lancer dans ce débat que même la plupart des sorciers n'est pas prêt à entendre. Je préfère encore garder la littérature comme support. « Mais à part cette histoire de religion que tu ne comprends pas, l'histoire te plaît un peu quand même ou non ? » Genre au moins s'attacher aux personnages. Genre, comme beaucoup, j'aime beaucoup Esmeralda, même si elle est naïve. Elle a un grand cœur, on peut lui pardonner, alors que Phoebus est un connard narcissique, l'archétype même du type blanc hétéro supérieur. Je finis même par lancer un sourire moqueur à Scott-Rosier. « Et si tu te rends compte que tu aimes découvrir un nouveau type de littérature, je pourrais t'en conseiller d'autres à la bibliothèque. Et pas que moldue, hein. J'ai découvert de très bons romans sorciers que tu n'as jamais lu, j'en suis sûre. » Il faut essayer de lui ouvrir son esprit, à ce petit. Et, au fond, je serais ravie de pouvoir lui offrir une seconde fois des conseils de littérature, sans que cela ne tourne au pugilat, cette fois…

Mercredi 20 février 2002

« PUTAIN ! » Je tapais dans les casiers du couloir, alors que les étudiants sortant de cours me lançait des regards assez outrés. C'était le troisième jour de mon retour à l'UMS, et je me rendis compte que je ne serais jamais tranquille. Il était 18h30, j'avais fini à 17 heures et j'étais encore ici sans ma baguette. Pourquoi ? Parce que j'avais rendez-vous là, maintenant ; et qu'en me voyant seule, ceux qui m'avaient agressée il y a maintenant plusieurs semaines avaient voulu me souhaiter la bienvenue à leur manière. Seule contre plusieurs, il était évident que je n'avais aps pu faire grand-chose. Je regrettais de ne pas avoir prit une option de duel, de bagarre, n'importe quoi. J'en avais vraiment marre de me faire marcher sur les pieds ! Je savais que j'aurais pu me venger, les arrêter en manipulant leurs esprits. Je savais que je possédais ce don depuis longtemps, mais je ne faisais que le bien avec, histoire de parler un peu comme un héros. Jamais je n'avais osé m'en servir pour me venger, et je ne me voyais toujours pas le faire.

Même si je commençais sérieusement à regretter, alors que je ne voyais pas comment la récupérer. Je donnais un second coup dans le casier -je commençais vraiment à me comporter comme les mâles faussement alphas en manque de virilité, ce qui témoignait de la gravité de ma situation- quand je vis mon rendez-vous arriver dans le couloir. « Scott-Rosier ! » A l'origine, on devait se retrouver à la fin de son dernier cours de la journée pour aller à la bibliothèque. Après notre discussion de dimanche dernier, il avait accepté que je lui conseille d'autres romans, qu'il pouvait emprunter pour quand il était chez lui. Parce que hors de question qu'il emmène chez lui mon édition de Notre-Dame de Paris de 1831, non mais oh ! Bref, c'est pour ça que je l'avais attendu dans les couloirs, seule avec mes cours. Il terminait plus tard, alors, on s'était donné rendez-vous. Mais là, ça allait clairement tombé à l'eau. « Non, ça ne va PAS ! » J'étais furieuse et à bout. Il n'imaginait même pas le courage qu'il m'avait fallu pour revenir à l'UMS après cette soirée foireuse, après la lecture des évènements dans les journaux. Séreux, j'aurais du rester cloîtrée chez moi. J'en pouvais plus, j'en avais marre, j'étais à deux doigts de hurler ou de frapper quelqu'un. Ici, le casier, en l'occurence. « Ça fait trois jours que je suis revenue. TROIS JOURS ! Et tes potes ont eu le temps de me voler ma baguette ! Et tu sais pourquoi ? Juste pour s'amuser, pour me souhaiter la bienvenue ! Et franchement, après ce qu'on a vécu, j'espère vraiment que tu n'es pas derrière ça. » Après, je n'y croyais pas vraiment moi-même. Après tout, ça lui changerait quoi ? Il n'avait même pas eu le plaisir de ce spectacle. Je soupirais de frustration, en me passant une main sur le visage. « On laisse tomber la bibliothèque. Il faut que j'aille la récupérer avant qu'ils ne la cassent. »
:copyright:️ Justayne

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One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionGet outta my head EmptyRe: Get outta my head

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Get outta my headAvec Emily EvansVendredi 15 février 2002

« Pour la dixième fois au moins, les églises ! »
« Les églises...»

Pour la dixième fois, l'exagération d'Evans, qui se lève pour venir s'asseoir en face de moi en tailleur. Je m'installe un peu mieux, comme si j'allais assister à un merveilleux spectacle dont je ne serai pas déçu. J'aborde même un sourire des plus amusé. Je sens que je vais avoir le droit à une leçon made in Emily.

« La religion existe depuis l'existence même des humains, tu sais ? Ça a commencé avec les religions polythéistes, regarde tous les temples datant de l'Antiquité qui existent. Puis avec la religion monothéiste. »
« Poursuis je te prie, je ne suis toujours pas convaincu.»

En fait, j'adore l'écouter, j'adore la voir m’expliquer tout et n'importe quoi, j'adore entendre sa voix agacée quand elle essaye de m'instruire sur sa culture, se lassant de mon manque de connaissances. Et j'adore jouer le mauvais élève pour en entendre toujours plus. Je ne m'en lasse pas.

« Et puis, je sais aussi qu'il existe des sorciers croyants. Je n'en connais pas des Anglicans, mais Jared est très pieux dans ses croyances irlandaises. Et je t'interdis de le critiquer ! »

Mes lèvres se referment sur une moue presque boudeuse, elle me connaît par cœur. J'allais lui dire que je ne savais pas que les boules de poil avaient des Dieux. Alors ce Jared est Irlandais et croyant ? Je me demande s'il fait parti de cette cour de dégénérés qui regroupent des loups-garous et des vampires, chez les Iceni. Tu parles de gens royaux, ils n'ont que ces titres à se donner vu la pureté de leur sang, il faut bien qu'ils essaient d'être légitime de quelque chose, tant qu'ils restent en Irlande, quoi que, les soit-disant prince et princesses sont venus ici dans notre pays.

« Et d'un point de vu plus psychologique, la religion est un réconfort. Ça donne un but, celui d'être meilleur, Ça répond à des questions existentialistes, comme l'origine du monde, ce qu'il peut y avoir après la mort, ce genre de choses. Et encore, je ne te parle pas de ceux qui se servent de la religion pour justifier leurs pires gestes. Beaucoup sont discriminés à cause de la religion, comme les personnes LGBT, par exemple.»

Ellegébété quoi ? Je ne connais pas ce mot. Je me garde de la couper dans son monologue, je lui demanderai une prochaine fois. Mes yeux brillent devant la passion qu'elle se donne à m'apprendre et essayer de me convaincre des bienfaits de la religion, ainsi que de ses travers.

« Sans parler de la rivalité entre religion. Beaucoup considèrent leur religion comme supérieure, et massacrent d'autres croyants dans l'espoir de les convertir. L'un des exemples les plus flagrants est le massacre des Amérindiens par les Européens.  Ou bien la haine que porte Frollo aux bohémiens qu'il appelle païens. »

Je regarde le livre, et pour une fois, je décide de ne pas jouer à l'idiot ou à celui qui n'a pas compris les sous-entendu quand elle parle de rivalité, de gens qui pensent que leur croyance les rendent supérieur aux autres.

« Celui-dont-on-ne-prononcait-pas-le-nom n'était qu'un sorcier aveuglé par des idéaux basés sur la pureté de sang, alors qu'il était lui même un sang-mêlé. Il n'y avait pas d'églises en son nom, et il est mort pour de bon maintenant. Ce n'était pas un Dieu.»

Je ne peux m'empêcher de toucher la manche de mon haut qui recouvre l'emplacement de mon ancienne marque. A chaque fois que j'en parle, j'ai l'impression qu'elle vibre sous ma peau, même si elle n'est plus là, remplacée par la marque d'Arès. Pour la première fois depuis que je suis petit, je n’emploie pas le mot « Seigneur des Ténèbres », ou de « Lord » pour parler de Voldemort, j’emploie l'expression qu'employaient les gens qui ne faisaient pas parti de ses fidèles, ou qui en avaient peur, par respect pour Emily.

« Mais à part cette histoire de religion que tu ne comprends pas, l'histoire te plaît un peu quand même ou non ? »

Ce qui me plaît, c'est de la lire ici avec toi.

« J'ai préféré Orgueil et Préjugés.» disé-je en la fuyant du regard. Cette confidence n'est pas anodine, loin de là, mais je ne suis pas encore prêt à assumer quoi que ce soit qui ait un rapport avec ce livre. Et il est pourtant vrai que j'ai plus apprécié ce livre à celui que je suis en train de parcourir. Je me hasarde à la regarder pour la voir me lancer un sourire moqueur.

« Et si tu te rends compte que tu aimes découvrir un nouveau type de littérature, je pourrais t'en conseiller d'autres à la bibliothèque. Et pas que moldue, hein. J'ai découvert de très bons romans sorciers que tu n'as jamais lu, j'en suis sûre. »
« Pourquoi pas mercredi après les cours ?»

Est-ce que je viens d'accepter de voir Emily Evans en dehors de chez elle ? Oui. Est-ce que cela me fait peur ? Moins que je ne le devrai réellement. N'importe qui pourrait nous surprendre. Mais je pourrai toujours prétendre avoir un plan ou une bêtise de ce genre. Je ne voudrai pas la mettre en danger, donc j'ai pris un jour dans la semaine où il y avait le moins de chance de croiser un membre de la Relève à la bibliothèque.

Mercredi 20 février 2002

J'ai passé la journée à ne penser qu'à ce rendez-vous ce soir. Je n'ai pas vu Emily depuis dimanche soir. Elle a repris les cours lundi et je me sentais moins légitime de venir chez elle, comme si je n'avais plus de raisons valables, même si ça fait un moment que je n'en ai pas besoin. Après le cours de magie du sang, je pars en vitesse avant qu'un camarade de classe m’interpelle et me retienne. J'arrive rapidement au rendez-vous, et alors que j'essaye de mesurer mon sourire et mon enthousiaste de la retrouver, je l'aperçois dans tous ces états, frappant contre un casier. J'ai vu Emily de bien des manières depuis quelques mois, je sais dire quand quelque chose ne va pas, et quand la colère est dirigé vers moi.

« Scott-Rosier ! »

Je n'avais pas aperçu ce regard posé sur moi depuis des jours, et il ne m'avait pas manqué. Mon sourire s'efface immédiatement quand je l'entends m’interpeller ainsi. Des jours que je viens chez elle, que je traîne sur son lit, que je lis toute sa bibliothèque, et elle m'appelle encore comme cela ?

« Est-ce que ça va ? »

J'ai de nouveau l'impression de marcher dans un nid d'éruptif.

« Non, ça ne va PAS ! Ça fait trois jours que je suis revenue. TROIS JOURS ! Et tes potes ont eu le temps de me voler ma baguette ! Et tu sais pourquoi ? Juste pour s'amuser, pour me souhaiter la bienvenue ! Et franchement, après ce qu'on a vécu, j'espère vraiment que tu n'es pas derrière ça. »

Je comprends rapidement qu'on... qu'ils s'en sont encore pris à elle. Ils lui ont volé sa baguette, un classique, j'aurai pu le faire, en fait, je crois que je l'avais déjà fait à Poudlard. Elle avait du la récupérer dans une bouse d'Hippogriffe en cours de soins aux créature magique. Mais là n'est pas la question des souvenirs désagréables. Nous sommes dans le présent et je ne suis pas responsable. Et au nom de tout ce qu'on a vécu justement, elle pense que je suis responsable ? Elle ne me donne qu'un maigre bénéfice du doute. Je le prends mal et mon visage se ferme. Blessé, je suis blessé, aucun de mes efforts ne font grâce à ses yeux, ils ne payent pas.

« On laisse tomber la bibliothèque. Il faut que j'aille la récupérer avant qu'ils ne la cassent. »
« Je vois... »

Elle passe une main sur son visage, lassée. Main que je récupère dans la mienne pour l’entraîner avec moi dans les couloirs de l'UMS. Les gens qui nous voient s'inquiètent de cette scène, mais personne n'intervient pour autant. Mon visage révèle de l'agacement, de la colère, non pas contre Emily, mais contre ceux qui lui font croire que je suis encore responsable de tous ses maux. Les gens pourraient se méprendre sur mes intentions envers elle, et pourtant, personne ne réagit pour la délivrer de ma poigne, tous des lâches, comme ils n'ont certainement rien fait pour lui venir en aide lors du vol de sa baguette. Cela confirme bien que je suis le seul à pouvoir le faire, la protéger. J'espère juste ne pas croiser son chien garde du corps qui pourrait ne pas vouloir entendre mes explications avant de me sauter dessus.

Au fur et à mesure de mes pas, et parce qu'elle me râle dessus, je modère la pression que j'exerce sur sa peau et me fait plus doux, allant jusqu'à ne plus que tenir deux de ses doigts dans ma main, sans pour autant la lâcher. J'ignore si c'est mon énervement ou cette sensation qui fait vriller mon cœur dans ma poitrine.

« Ce que je fais ? Je vais une nouvelle fois te prouver que tu ne crains rien à mes côtés... à présent. »

Je sais où ces abrutis se trouvent. Ils font toujours du Quidditch après les cours, alors c'est sur le terrain que je me dirige. Je suis déterminé à les faire cesser cette persécution et je réfléchis à la manière la plus simple et efficace de les convaincre définitivement. Ils n'avaient pas compris la première fois. En plus, ils font toujours cela en pleine foule, là où n'importe qui pourrait faire des liens et si on tire les ficelles, le groupuscule d'Arès sera rapidement démantelé. Pas que cela me dérange, mais j'ai peur des répercussions, notamment sur elle. Il faut que je me montre extrêmement convainquant. On arrive au bord du terrain et je les vois immédiatement. Je lâche les doigts d'Evans. L'agacement ne m'a toujours pas quitté. Je suis tellement focalisé sur eux, sur ce que je dois faire que mon ton est sec.

« C'est eux ? »

Après qu'elle me le confirme je les interpelle, je les fais venir derrière les gradins, pour plus de discrétion. Les deux arrivent, ceux-la même qui avaient gravé sa peau. Je la sens reculer d'un pas, puis d'un autre et me place devant elle, entre eux et elle. Je m'écarte en les attirant pour mettre plus de distance entre nous. Je ne peux m'empêcher de la revoir esseulé dans ma baignoire, douloureuse et humiliée. Un froid s'abat sur moi, glaçant tous mes os, ma respiration se calme tout comme mon rythme cardiaque. Je sais ce que je dois faire. Je tends une main devant moi.

« Sa baguette ! »
«  Quoi ? T'es sérieux mec ? »
«  Et elle ferait quoi avec ? De la magie ? »
« Je ne vous le demanderai qu'une seule fois gentiment, rendez-lui sa baguette. »

Les deux sorciers se regardent, l’incompréhension se lit dans leur regard. Mais le mien est noir, vide de tout sentiment, vide de toutes contraintes, vide de toute morale. Et des voix perfides envahissent mon esprit, des choses terribles sont dites sur le compte d'Emily, de la vengeance, de la rancœur, « la faire payer encore ».  Je veux seulement qu'ils comprennent, je veux seulement qu'on cesse de l'atteindre encore une fois, je me suis engagé auprès d'elle à ce qu'il ne lui arrive rien, et je ne manquerai pas à ma parole.

« C'est quoi ton délire avec elle Scott ? »
« Ton côté possessif est légèrement abusif tu ne crois pas ? »
« Endoloris ! »

Le sort fuse de ma baguette aussi rapidement que je l'ai sorti de ma poche. Il percute de plein fouet un premier sorcier. Et un simple mouvement de poignet me permet de frapper la poitrine du deuxième du même sort. Les deux hommes se tordent de douleur au sol. Gémissant à quatre pattes. J'entends Emily pousser un cris de surprise derrière moi. J'essaye de ne pas y prêter attention et me baisse à leur niveau pour tendre à nouveau ma main vers eux.

« J'arrêterai quand j'aurai sa baguette. Faites un effort. »

Rapidement un des sportifs sang-pur tremble de douleur en récupérant la baguette dans une de ses poche, il me la tend fébrilement, son visage paralysé de spasmes. Je ne ressens rien, mon esprit est verrouillé sur mon but, déterminé à redonner son bien à Emily, faire passer un message. Il fait noir dans ma tête. Je venais de passer une heure et demi à faire de la magie du sang, et je n'étais plus réellement dans la réalité. Je récupère la baguette que je serre dans ma paume, et je sens alors une main se poser sur mon épaule. Chassant instantanément toutes les voix vengeresses et désagréables. J'arrête presque immédiatement mon sortilège interdit. Laissant haletant au sol les deux persécuteurs. Je me relève alors et me tourne vers Emily. Son visage exprime quelque chose de déstabilisant. Et je réalise alors ce que j'ai fais, estime-t-elle que je suis allé trop loin ? J'ai la sensation qu'elle a de nouveau extrêmement peur de moi, elle recule, elle recule jusqu'à presque se précipiter loin de moi.

Je prends quelques secondes pour affirmer mes conseils précieux aux deux étudiants, histoire qu'ils n'aillent plus importuner Emily Evans, je lâche innocemment que si cela doit se reproduire, j'informerai Arès lui même de leurs prouesses en public, quelque que soit le né-moldu dont ils s'occupent. Puis je disparais de leur champ de vision pour retrouver Emily, non loin, son dos collé contre un mur du bâtiment des sports. J'avance doucement vers elle et regarde autour de nous. Tout semble paisible, comme si rien ne venait de se passer. Pourtant je sens que c'est la tempête dans son esprit et par conséquent dans le mien. Je n'aime pas la voir comme cela. Son menton tremble, comme si elle allait éclater en sanglot. Alors tout doucement je viens prendre le bas de son visage, et je tourne délicatement son visage vers le mien. Ma main viens prendre en coupe sa joue que je caresse tendrement avec mon pouce. Je fixe ses lèvres avant de relever mes yeux vers les siens.

« Je ne te ferai plus jamais de mal Emily. Je...»

J'ai tellement envie de... je voudrai... j'aimerai que son regard change. Je voudrai qu'elle n'ait plus peur de moi. J'aimerai lui dire que je ne suis plus un Mangemort, mais ça serait lui mentir, j’appartiens toujours à un groupe qui leur fait du tort. J'aimerai qu'elle me croit.

J'aimerai l'embrasser.

Mais tout cela est impossible, alors je me recule, lâchant son visage pour venir saisir sa main et y glisser sa baguette magique. Je me recule à nouveau.

« Ce n'était pas moi, ce n'était pas mon idée. Je ne t'enlèverai pas ce qui fait de toi une sorcière brillante et passionnée. A plus tard Evans.»

Je pars, je la quitte avant de commettre une autre erreur. Mon cœur bat la chamade, et ce n'est plus à cause de la colère, je ne suis plus en colère, je suis frustré de mes folles attentes.

Lundi 25 février 2002 (Saint Roméo)

Cela fait 5 jours que je me retiens de voir Emily, nous nous sommes croisés dans les couloirs de l'UMS, je n'ai jamais baissé les yeux, je lui ai même adressé des sourires timides. Je lui laisse du temps, ou peut-être que je m'en laisse. Je lui ai fait peur, ma magie lui a fait peur, et je ne veux pas être responsable de ses peines, je l'ai déjà dit, plus maintenant. Je me sens coupable, et j'ignore comment me faire pardonner, alors je peins en ce moment, et je joue de la musique, je me concentre sur l'art pour m'apaiser, pour me concentrer sur autre chose que mes voix ou mes péchés. Je me suis bien trop habitué à la paix que me procurait la présence d'Emily à mes côtés, je le paye très cher.

En ce moment je suis sur un tableau, je peins les landes du Yorkshire qui ont inspiré le livre Les Hauts de Hurlevent. Je voulais lui offrir, comme pour me faire pardonner, mais j'ai trouvé cela ridicule. « Bonjour Emily, je t'offre ce tableau car j'ai réalisé de la magie noire devant toi l'autre jour. » Elle mérite mieux. Mais je continue de peindre.

Get outta my head Isaac-Allison-image-isaac-and-allison-36434439-245-183

Je relève ma tête de la toile pour apercevoir Emily dans l'encadrement de la porte. Il est 18h30 j'ignore ce qu'elle fait ici, elle finit les cours tôt le lundi. Elle s'approche de moi en semblant étonnée. Je pose mon pinceaux dans ma palette et essuie mes mains sur un tissu blanc qui n'est plus immaculé depuis un moment.

« Que fais-tu ici ? Tu as oublié quelque chose ?»

Je regarde autour de moi, comme si l'objet qu'elle aurait oublié dans cette pièce allait me sauter au visage. Je comprends qu'elle cherchait à me voir. Je ne peux m'empêcher d'être à mon tour étonné. C'est bien la première que c'est elle qui vient vers moi sans en être obligée. D'habitude c'est toujours moi qui vient la chercher, qui vient chez elle. Que ce soit son tour me... perturbe. Je ne sais pas ce que je dois penser. Elle pose son sac sur la table à côté du chevalet et s'approche de la toile, je sens la gêne me gagner. Elle me demande ce que s'est.

La toile :


« Ce sont les landes du Yorkshire.» disé-je sans plus d'information ou de contexte, espérant qu'elle ne fasse aucun lien. Mais c'est mal connaître Emily Evans et sa passion dévorante pour la littérature et ses représentations.

Encore plus gêné, je récupère le pot de pinceau et ma palette et m'enfuis dans la réserve de la salle de peinture, prétextant devoir les laver. Mais elle me suit alors que je passe à l'eau tous les poils des pinceaux, essayant de gagner du temps.

« A vrai dire, il était pour toi, mais il n'est pas encore terminé, et je ne savais pas s'il te plairait.»

Au moment où elle s’apprête à me répondre, on entend la porte qui claque derrière nous et des rires retentir derrière. Mon sang ne fait qu'un tour et je me précipite sur la poignée. Je tourne, mais rien ne se passe, la porte est verrouillée. Je frappe alors dessus plusieurs fois.

« Ouvrez ! Ce n'est pas drôle ! Bande de crétins ouvrez la porte !»

Mais les rires s'éloignent et une nouvelle porte se ferme, celle de la classe cette fois. Ok d'accord, pas de panique. Ma baguette est restée sur la chaise, mais Emily doit avoir la sienne. Je me retourne vers elle.

« Je t'en prie, est-ce que tu peux l'ouvrir s'il te plaît ?»

Elle fait non de la tête et m'explique que sa baguette est dans le sac, posé sur une table dans la classe. Le temps que l'information monte à mon cerveau, mon cœur s'accélère. Je me jette alors contre la porte et tente de la faire céder, mais elle est robuste. Je m'acharne sur la poignée à nouveau sans résultat.

Get outta my head 68747470733a2f2f73332e616d617a6f6e6177732e636f6d2f776174747061642d6d656469612d736572766963652f53746f7279496d6167652f6b747a6541544c6b7a6e6f3469673d3d2d3437313930353436362e313465356536343461653032303437373131303537383435323236382e676966

Puis je me stoppe d'un coup et regarde autour de nous, j'ai l'impression que les murs se referment sur moi. Le plafond semble aussi s'abaisser dangereusement sur ma tête. Je ferme les yeux, la panique m'envahissant. Je me revois descendre les marches de ma cave, mon père derrière moi, me plantant sa baguette sans le dos pour me faire avancer.

« Non ! Non !»

Il ouvre la porte de placard aux miroirs et me fait signe d'y rentrer sans résistance. Les fois où je résiste, j'ai le droit aux coups de fouet.

« S'il te plaît pas ça, je ne recommencerai pas, je te le promets, je ne te décevrai plus.»

Je plaque les mains sur mes oreilles, les yeux fermés. Je secoue ma tête. Je me recroqueville contre la porte. Gémissant. Je n'ai plus l'impression d'être dans un réduit à dessin, je suis chez moi, dans ma cave, dans le placard. Je supplie mon père, qu'il arrête, qu'il cède.

« Je suis désolé, je suis désolé, pardonne moi !»

:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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Get outta my headAvec Thomas Scott-Rosier Mercredi 20 février 2002

Je vois bien que mes propos ont choqué Scott-Rosier. Je le vois bien. Mais en même temps, j'avais peur, vraiment peur qu'il ne finisse par me trahir. On avait passé de bons moments ces derniers temps, et je m'étais aperçue que j'appréciais réellement sa présence à mes côtés quand il était venu dans ma chambre. C'est pour cela que j'avais peur, peur qu'il redevienne le bourreau qu'il avait été pendant des années. Mais je ne pris pas le temps de m'excuser. J'avais d'autres dragons à fouetter, une baguette à récupérer. Mais avant que je ne pus tourner les talons, Scott-Rosier finit par attraper ma main, et me traîner dans les couloirs. Je compris qu'il était en colère, mais mon esprit étant fermé, je ne savais pas vers qui cette colère était dirigée. Je le suivais quand même. Je ne voulais pas le mettre encore plus en colère. Je savais de quoi il était capable. « Qu'est-ce que tu fais ? » Je finis quand même par demander. Après tout, je lui avais dit, j'avais autre chose à faire ! « Ce que je fais ? Je vais une nouvelle fois te prouver que tu ne crains rien à mes côtés... à présent. » Je sentis mon cœur faire un bond dans sa poitrine. Alors c'était vrai ? Je pouvais réellement me sentir bien à ses côtés sans craindre d'un coup de baguette dans le dos ?

Pour une fois, c'est docilement que je le suis. On fit par sortir de l'université pour se diriger vers le terrain de Quidditch. Je vis au loin les deux types qui m'avait mutilée. Et qui m'ont volée ma baguette. Je ne pus m'empêcher de frissonner en les revoyant. « C'est eux ? » Je hoche la tête, sans rien dire. Je ne voyais pas ce qu'il pouvait faire, sans compromettre sa réputation. Parce que même si on avait passé de bons moments ensemble, j'imaginais qu'il ne voulait pas non plus être vu comme le meilleur ami des Né-Moldus. Thomas finit par s'avancer, se mettant entre eux et moi. « Sa baguette ! » «  Quoi ? T'es sérieux mec ? » «  Et elle ferait quoi avec ? De la magie ? » « Je ne vous le demanderai qu'une seule fois gentiment, rendez-lui sa baguette. » Je vois les deux voleurs ne pas comprendre sa réaction, pourquoi il faisait ça. Mais quand je regardais Thomas, il me faisait presque… peur. Son regard était noir. Il n'y avait pas d'autres mots. Comme si il ne ressentait que de la haine envers eux. Je m'étais demandée si il avait commencé à m'apprécier, mais je ne pensais pas que ça pouvait pas aller aussi loin. Est-ce que c'était une preuve supplémentaire que je pouvais lui faire confiance ?

« C'est quoi ton délire avec elle Scott ? » « Ton côté possessif est légèrement abusif tu ne crois pas ? » « Endoloris ! » Je sursautais d'un seul coup, et je reculait d'un pas. Je ne m'attendais pas à une telle réaction de sa part. C'était… Violent. Vraiment violent. En les voyant se tordre de douleur, je ne ressentais même pas de plaisir. Au contraire. Je me remémorais notre troisième année, quand le faux Maugrey nous avait fait subir le premier sortilège interdit. J'avais rapidement montré de la résistance, grâce à mon don, mais je me demandais si je pourrais supporter ce sortilège aussi facilement que l'Imperum. « J'arrêterai quand j'aurai sa baguette. Faites un effort. » Ils ne prirent que quelques secondes pour la tendre à Thomas. Je continuais de regarder cette scène, horrifiée par tant de sadisme de la part de Thomas, et je ne sais pas si il sera réellement capable de s'arrêter. Hésitante, ne voulant plus voir ce spectacle, je m'approchais de lui pour poser une main sur son épaule. Pour le ramener à la réalité.

A mon plus grand étonnement, il arrêta presque aussitôt et se tourne vers moi. Je ne peux pas m'empêcher de le regarder avec toute la peur dans mes yeux. Comment pouvait-il lancer ce tel sort sans regret ? Allait-il, un jour, me le lancer ? Ou pire, le relancer pour moi ? Derrière lui, je vois les deux qui souffrent encore. Je sais qu'au fond, ils le méritent. Mais je me sens quand même coupable. Alors, sans même récupérer ma baguette, je finis par reculer, avant de m'enfuir en courant. Pas longtemps, le temps de tourner au coin du stade pour mettre un mur entre nous. Je m'adosse dessus, la gorge serrée. Je ne voulais pas voir ce spectacle. Je ne voulais pas, et pourtant, je l'avais vu. Je ferme les yeux pour m'empêcher de pleurer, avant de les rouvrir très vite quand j'entends des pas. C'est lui. C'est Thomas. Il finit par se mettre devant moi, avant d'attraper délicatement mon menton. Il me fait lever la tête, pour me regarder dans les yeux.

« Je ne te ferai plus jamais de mal Emily. Je… » Cette confession me surprend, et en même temps, confirme tous mes soupçons. Il est en train de changer. J'ai presque envie d'ouvrir mon esprit, pour effleurer le sien. Pour savoir ce qu'il pense réellement de moi. Mais au final, je n'ai même pas besoin de le faire, parce qu'il répond à mes questions muettes. « Ce n'était pas moi, ce n'était pas mon idée. Je ne t'enlèverai pas ce qui fait de toi une sorcière brillante et passionnée. A plus tard Evans. » Je le regarde partir, la gorge serrée. J'ai presque envie de lui hurler de revenir près de moi. J'ai envie de lui dire que je le crois. J'ai envie de lui dire… J'ai envie de lui dire trop de choses à la fois. Alors je garde les lèvres serrées. Le temps de calmer la tempête dans ma tête. Et surtout dans mon cœur.

Lundi 25 février 2002 (Saint Roméo)

J'avais réfléchi. Beaucoup. Il fallait désormais que je me rende à l'évidence. Thomas Scott-Rosier n'était plus celui qu'il était. Il m'avait sauvée la vie,  il était venu chez moi prendre des nouvelles, il avait lu des livres à moi, il m'avait rendu ma baguette en disant que j'étais une sorcière brillante et passionnée, et il me souriait quand il me croisait dans les couloirs. Thomas Scott-Rosier n'était plus mon bourreau. Il était devenu un nouvel homme, que je devais apprendre à connaître. Il m'avait fallu conq jours pour m'en rendre compte, mais au moins, je le savais.

Je commençais à le chercher quand je sus qu'il avait terminé mes cours. Après les miens, j'étais allé demander son emploi du temps, puis j'avais révisé en attendant de pouvoir me rendre dans son bâtiment. Mais je ne le voyais pas. Il était déjà parti ? J'espérais que non. Je ne me sentais pas prête à retourner sur les lieux de mon ancienne aggression. Je pris mon courage à deux mains pour demander à quelqu'un de sa promo où il pouvait être. J'étais assez surprise d'apprendre qu'il était en salle d'art, mais je m'y rendis rapidement. Quand j'arriva sur le pas de la porte, la scène qui s'offrit à moi me saisissait. Thomas était en train de peindre. Je ne savais même pas qu'il savait peindre. Il avait l'air calme. Presque serein. Quand il leva les yeux et me vit, je m'approchais. « Salut. » « Que fais-tu ici ? Tu as oublié quelque chose ? » Je secouais la tête. Je ne venais jamais dans cette salle. « C'est toi que je voulais voir. » Je pose mon sac de cours sur la petite table à côté, avant de regarder la toile.

C'était magnifique. Les couleurs étaient saisissantes, tout comme le sens du détail. « Qu'est-ce que c'est ? » « Ce sont les landes du Yorkshire. » « PARDON ? » Je ne pus m'empêcher de hausser un sourcil en le regardant. Mais Thomas prit les pinceaux en disant qu'il devait aller les laver, et alla dans la réserve. Je fus presque amusée de voir qu'il me fuyait, alors, je ne pus m'empêcher de le suivre. « Les landes du Yorkshire, vraiment ? Tu sais que ce paysage a inspiré les décors des Hauts de Hurlevent ? » « A vrai dire, il était pour toi, mais il n'est pas encore terminé, et je ne savais pas s'il te plairait. » Ça, ça m'étonne encore plus. Un tableau, pour moi ? Mais pourquoi ? Je voulais lui demander quand j'entendis la porte se fermer, et des gens rire. Je me retournais, en fronçant les sourcils. Sérieusement ? Qui pouvait faire ça à nos âges ?

Je n'eus même pas le temps de dire un mot que Thomas me passa devant pour essayer d'ouvrir la porte d'un coup, avant de frapper contre plusieurs fois. « Ouvrez ! Ce n'est pas drôle ! Bande de crétins ouvrez la porte ! » Je les entends partir dans un rire. Je me demandais vaguement si Thomas allait ouvrir avec sa baguette avant de se tourner vers moi. « Je t'en prie, est-ce que tu peux l'ouvrir s'il te plaît ? » « Désolée, elle est restée dans mon sac, qui est dans la salle de classe… » C'est comme ça que je comprends que lui non plus n'a pas sa baguette. Je me demande comment on va pour sortir, quand Thomas s'acharne à nouveau sur la poignée de la porte. Et vu son empressement, je me demande si il n'est pas claustrophobe. « Est-ce que tout va bien ? » « Non ! Non ! » Je le vois fermer les yeux, mettre les mains autour de sa tête. Cette fois, je commençais vraiment à m'inquiéter. Il était en train de faire une crise de panique.

« S'il te plaît pas ça, je ne recommencerai pas, je te le promets, je ne te décevrai plus. Je suis désolé, je suis désolé, pardonne moi ! » Je ne comprends pas. Enfin, je comprends qu'il a une crise d'angoisse liée à des souvenirs traumatiques, mais je ne comprends pas plus. Mais je ne peux pas le laisser dans cet état. Je me mets face à lui, en posant mes mains sur les siennes, pour qu'il sente mon contact. « Thomas, Thomas, calme-toi. Regarde-moi dans les yeux. Écoute ma voix. » C'est la première fois que je l'apelle réellement par son prénom, devant lui. Les rares fois où je le faisais, c'était pour le supplier. Là, je le fais parce que je le veux. « Ne me quitte pas des yeux, d'accord ? Et laisse-moi faire. » Je commence à libérer mon esprit, doucement. Normalement, il ne peut rien entre comme je ne laisse apercevoir aucun souvenir, aucun sentiment. « Je vais enlever tes mains pour poser les miennes sur ta tête. »

J'enlevais doucement ses mains, comme je lui avais dit. Puis je posais mes paumes sur ses tempes, avant de sentir ses mains revenir sur les miennes. Ce n'était pas grave, tant que j'avais accès à sa tête. Lentement, mon esprit alla dans le sien. Même si il pouvait sentir ma présence, il ne pouvait pas entendre ma voix intérieure, ou des souvenirs. Il ne ressentait qu'une caresse, à la limite. Je visualisais son esprit, toujours en panique. Je ne cherchais pas à lire ses souvenirs, loin de là. Je cherchais juste ce qui était mauvais pour lui, ce qui l'angoissait. Et il y avait beaucoup de choses. Je visualisais mes mains construire une barrière autour de ses mauvais souvenirs, comme pour l'en libérer. Pour lui enlever un certain poids. En vérité, mes mains ne bougeaient pas de sa tête. Tout passait par la visualisation, par l'imagination. Mais ça marchait. Je le sentais se détendre petit à petit, loin de ce qui pouvait lui pourrir l'esprit. « Est-ce que ça va mieux ? Tu ferais mieux de t'asseoir. » Paniquer, ça fatiguait. Je repris ses mains dans les miennes pour l'aider à s'asseoir par terre, contre le mur, avant de m'asseoir à ses côtés.

« Tu es claustrophobe ? » Je me tournais pour le regarder. Ça me semblait être la seule explication logique à ce comportement. Je commençais à me plonger dans mes pensées, quand Thomas me demandait à quoi je songeais. « Je repensais à ce cours de 3e année, quand on étudiait les épouvantards, et je me demandais si j'avais vu le tien. » En même temps, ce cours m'avait fait tellement de mal que cela ne m'étonnait pas qu'il soit sorti de mon esprit. Parce que je me souviens encore des rires moqueurs quand mon épouvantard était apparu. Je fronçais les sourcils quand il l'évoqua. « Thomas, mon épouvantard n'était pas un Mangemort représenté par toi… C'est toi. » Etrangement, j'étais assez mal à l'aise à l'idée de lui avouer ça. Je pensais qu'il avait compris à l'époque, déjà. Et maintenant, je ne ressentais pas la peur que je pouvais ressentir avec lui, bien au contraire. J'étais plus rassurée de le savoir avec moi, dans ce placard, que d'être seule.

Je jetais un oeil vers lui. Je n'avais toujours pas fermé mon esprit. Bien sûr, je savais me protéger finement. Disons que je n'avais pas remis mon esprit dans une boîte de fer hermétiquement fermée que même le plus grand des Legilimens pouvaient ouvrir. Donc, normalement, même si j'allais dans la sienne, il n'entendrait rien. Alors, comme une Legilimens, j'effleurais le sien pour savoir comment il se sentait. Il était mal à l'aise. A cause de ce que je lui avais avoué ? J'essayais de changer de sujet, et surtout, l'atmosphère, en sortant de ma poche de manteau un sac de chocolat. « Tu veux des Maltesers ? Ce sont des chocolats moldus. » Face à son air dubitatif, je ne pus m'empêcher de lui sourire, moqueusement, avant d'hausser les épaules. « Tant pis pour toi, je vais tout manger toute seule ! » Je lui tirais la langue avant d'ouvrir le paquet, et d'en piquer quelques-uns. « Mmmh, c'est trop bon. Tu loupes vraiment un truc, mais c'est ça d'être idiot ! » je ne pus m'empêcher d'éclater de rire face à sa tête, et encore plus quand j'entendis son ventre gargouiller. Je riais tellement que j'avais mal aux abdos, et j'avais les larmes aux yeux. Un nouveau rire m'échappa quand je le vis tendre sa main. « Aller, je vais être gentille. Tiens. » J'inclinais le paquet pour en verser quelques-un au creux de sa paume, puis je me surprise à poser ma tête sur son épaule.

Il était grand, bien plus grand que moi. Et confortable. Je fermais les yeux, et je sentis même son odeur monter à mes narines. Je me sentais bien, vraiment bien. Qui aurait cru qu'il y a un mois et deux semaines, j'étais chez lui, mutilée, pétrifiée de terreur à attendre qu'il m'achève ? Alors que là, j'avais la sensation que je pourrais simplement m'endormir, il veillerait sur moi. Je repensais même à la semaine dernière, quand il m'avait redonnée ma baguette. Il avait prit ma défense. Bon, je ne cautionnais pas la manière de faire en lançant un Doloris, mais il avait blessé pour moi. Il m'avait sauvé d'un viol, il m'avait nourri. Plusieurs fois. Il s'était rapproché physiquement de moi, il avait attrapé mon menton, et…

Sous la surprise, je relevais d'un coup la tête. Il semblait s'en inquiéter, et je le regardais sans rien dire, à cause du choc. Le choc de ma réalisation. Je venais de réaliser qu'en fait, je regrettais qu'il ne m'avait pas embrassé, ce jour-là. Je pourrais me dire que j'étais folle de vouloir que mon ancien bourreau m'embrasse, mais même là, j'en avais encore envie. Je finis par regarder ses lèvres. Elles étaient… Indescriptibles. Comment faisaient toutes ces héroïnes ? Elles étaient larges, mais réconfortantes. Et j'étais même sûre qu'elles avaient le goût du chocolat. « Je peux t'embrasser ? » Je me sentis rougir en demandant ça, mais… Je n'étais même pas sûre que c'était sorti impulsivement. Non, j'en avais réellement envie. Elles m'attiraient. « Comment savoir que c'est une mauvaise idée sans avoir essayé ? » J'étais presque vexée qu'il me refuse ça, alors que j'avais vraiment l'impression que lui aussi en avait eu envie. Je laissais mon mouvement d'humeur d'adoucir, avant d'ajouter : « S'il te plaît. J'en ai vraiment envie. » C'était fou de penser ça de Thomas, mais c'était quelque chose qui m'obnubilait. Depuis cinq minutes, certes, mais c'était cinq minutes de trop.

Quand il me donna -enfin- son autorisation, je me mise face à lui, à genoux, pour être au même niveau que lui. Je plongeais mes yeux dans les siens en mettant mes mains dans ses cheveux. Je pense que c'était vraiment la première fois que je les regardais aussi longtemps. Et aussi intensément. Ils étaient clairs, et d'un bleu profond en même temps. Ils étaient magnifiques. Comment je n'avais pas pu m'en rendre compte avant ? Bon, je savais pourquoi, mais je ne voulais pas me remémorer le pourquoi. Enfin, je finis par me pencher pour l'embrasser. J'avais raison, ses lèvres avaient le goût de chocolat. Elles étaient délicieuses. J'avais envie de les dévorer. Je sentis une douce chaleur monter dans mon bas-ventre, mais aussi mon cœur s'accélerer. Alors que j'avais pour projet d'ouvrit la bouche pour approfondir notre baiser, je m'interrompis en le regardant, sourcils froncés. J'avais senti quelque chose que je ne ressentais que chez une poignée de sorciers. « Thomas. Est-ce que tu es Legilimens ? »
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

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Get outta my headAvec Emily EvansLundi 25 février 2002 - Saint Roméo

Je me sens sombrer dans le néant, un néant réunissant tous mes démons. Mon cœur bat tellement fort que j'entends mon sang dans mes tempes, j'aimerai que ce bruit cesse, que tout cesse. J'aimerai seulement qu'il me pardonne, qu'il comprenne que je fais de mon mieux, que j'essaye d'être un bon fils. Je fais beaucoup d'effort, je travaille dur pour le rendre fier. Je ne voulais pas aider cette fille, je connais son sang, ce n'était pas mon attention de m'attacher à elle. Je jure que j'ai tout fait pour m'éloigner, pour la détester, mais je n'y arrive pas, elle est différente, elle me fait voir le monde différemment. J'ai l'impression que toute ma vie a été un mensonge quand je suis avec elle. Père, j'ai lutté je vous le jure, peut-être m'a-t-elle joué un mauvais sort ? Peut-être m'a-t-elle fait boire une potion pour que je regarde ainsi ? Pour que j'ai ainsi envie d'elle ? Je suis victime d'un sort qui lie mon cœur au sien. Je sais que je le mérite, je vous ai déçu, mais sachez que j'ai essayé, en vain. Ses yeux sont mon néant.

« Thomas, Thomas calme-toi.» cette voix n'est pas celle de mon père, il ne me parle pas comme cela, il ne cherche jamais à me rassurer, ni à m'apaiser, mais toujours à me culpabiliser pour que je retienne la leçon. Mais cette voix ne m'appelle jamais par mon prénom. « Regarde-moi dans les yeux. Écoute ma voix. » Je bats des paupières avant d'ouvrir mes yeux, effrayé, paralysé par la peur, mais je peux faire cela. Je peux écouter sa voix, regarder le néant droit dans les yeux. Des yeux bleus magnifiques, que je connais par cœur depuis quelques semaines, dont je ne me lasse pas de voir. Toujours subtilement maquillés alors qu'elle n'en a pas besoin. Ses discrètes tâches de rousseur. Ce visage est ma bouée qui me fait remonter à la surface, à la réalité. « Ne me quitte pas des yeux, d'accord ? Et laisse-moi faire. » Je peux seulement hocher la tête et m'abandonner à mon sort. Je peux seulement lui faire confiance. Ne pas la quitter des yeux, écouter sa voix, me laisser faire. « Je vais enlever tes mains pour poser les miennes sur ta tête. » Mes mains plaquées sur mes oreilles se détachent doucement et elle pose les siennes à la place. Que fait-elle ? Que me veut-elle ? Par prudence, je repose mes mains sur les siennes. Est-ce un leurre de mon père ? Est-ce encore une de ses tortures ? Se servirait-il d'elle pour me détruire, pour abîmer mon esprit ? Il est cruelle, mais ces mains là sont douces, reposantes, réconfortantes. « Emily...» Oui c'est elle, cette sensation de paix que je ressens habituellement à ses côtés, cette plénitude pénètre mon esprit directement, je la sens se répandre en moi. C'est différent de d'habitude. La peur viscérale que je ressens se fait encercler. La cave, le noir, le placard au miroir, mon père... l'intensité est moindre au fur et à mesure que ses mains restent posées sur ma tête. Petit à petit mon rythme cardiaque se calme, mon souffle reprend régulièrement. La terreur s'envole pour ne laisser qu'une trace à la peur, à quelque chose de supportable, de contrôlable. Mes muscles se font moins tendu et mes mains ne sont plus crispées sur les siennes. Je reviens à la réalité, sa réalité, plus douce, moins terrifiante. J'ai conscience d'être toujours dans ce réduit à dessin, mais je n'en ai plus aussi peur. « Est-ce que ça va mieux ? Tu ferais mieux de t'asseoir. » Ses mains accompagnent les miennes jusqu'à ce qu'on se retrouve au sol tous les deux. Dans le plus grand des calmes. Que vient-elle de faire ? J'ai l'impression de revenir d'une longue course. Mon souffle est encore court.

« Tu es claustrophobe ? »
« C'est... compliqué. Oui. » Je la regarde, son esprit ailleurs, loin de moi. Mais je veux qu'elle revienne à moi, je la veux près de moi. « Dis-moi à quoi tu penses ?» Mon épaule vient se coller à la sienne. « Je repensais à ce cours de 3e année, quand on étudiait les épouvantards, et je me demandais si j'avais vu le tien. » Mes yeux captent le sol devant cette confidence. Je me souviens très bien de ce cours. « Je ne pense pas avoir laissé le temps aux gens de voir mon Epouvantard, je savais réaliser ce sortilège avant qu'on nous l'apprenne. En revanche, j'ai vu le tien, un Mangemort que j'incarne, car tu as toujours eu des soupçons sur mon affiliation, même à l'époque. » je me souviens très bien, les gens s'étaient tellement moqué à l'époque et les Serpentard m'avaient encensé en classe et dans la salle commune, à l'époque ça avait été une victoire d'être un Epouvantard. D'incarner la phobie de quelqu'un.

« Thomas, mon épouvantard n'était pas un Mangemort représenté par toi… C'est toi. »

Je relève brusquement ma tête vers elle. Pardon ? Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, et tout le sang disparaît de ma tête. Je me sens mortifier tout à coup. Je... je suis son Epouvantard ? Pas seulement la représentation d'un Mangemort ? Co... comment ai-je pu être aussi stupide toutes ces années ? Je sens quelque chose se briser en moi, égoïstement c'est l'espoir, l'espoir qu'elle puisse me pardonner, qu'elle puisse un jour... m'aimer. J'ouvre la bouche mais bafouille, comment lui demander pardon, alors que tous mes actes l'ont conduite à avoir un peur bleu de moi. Comment fait-elle pour me supporter, pour être aussi proche de moi, pour me confier un tel secret ? A moi, son épouvantable cauchemar ? Je me sens terrible mal, gêné d'être aussi proche d'elle. Toutes les fois où je suis venu chez elle ? Où j'ai passé du temps dans son lit ? Quand je l'ai lavé dans ma baignoire... retenu jusqu'au petit matin. Mon estomac se creuse de honte, de déception.

« Tu veux des Maltesers ? Ce sont des chocolats moldus. »

Quoi ? Je regarde le paquet de sucreries moldues. Je ne connais pas... évidemment que je ne connais pas. Devant mon air septique elle sourit et hausse les épaules. Quand elle fait je... non, je n'ai plus le droit d'aimer cela. Dès que cette porte s'ouvrira, il faut que je m'éloigne, que je la préserve de moi. Elle ne peut pas vivre constamment dans la peur, je ne peux pas lui imposer cela.

« Tant pis pour toi, je vais tout manger toute seule ! »

Son insolence m'amuse, la voir me tirer la langue me rend le sourire. Elle est détendue, elle est détendue à mes côtés. Comment fait-elle cela ? Comment est-elle aussi forte ? Je la regarde manger et finalement cela me tente bien.

« Mmmh, c'est trop bon. Tu loupes vraiment un truc, mais c'est ça d'être idiot ! »

Je lève un sourcil surpris par tant d'hardiesse de sa part.
« Pardon ! Est-ce que tu viens de me traiter d'abruti ? » disé-je avec un air faussement choqué, un sourire barrant mon visage alors qu'elle éclate de rire. Ce son me brise un peu plus, j'aimerai tellement la voir plus souvent rire à mes côtés, me dire que j'ai ce pouvoir. Me dire qu'elle pourrait finalement apprécier ma compagnie, et peut-être plus... mais je ne dois pas me voiler la face. Pourtant son rire est communicatif, et piqué au vif, je lui tends ma main.

« Ok Ok, arrête de te moquer de moi, je veux bien goûter tes boules au chocolat. »
« Aller, je vais être gentille. Tiens. »

Je réceptionne quelques billes dans ma main et les fourre toutes dans ma bouche, avant qu'elle ne me fasse encore une réflexion. Je sens alors sa tête se poser contre mon épaule et je retiens mon souffle. Je retiens mon souffle alors que mon cœur s'accélère, je mâche le chocolat comme si ma vie en dépendait, comme si le moindre bruit pouvait la faire fuir. Je me détends au fur et à mesure que je vois que ce n'est pas une erreur, qu'elle a intentionnellement eu ce geste envers moi.

« Merci pour tout à l'heure, je ne sais pas comment tu arrives à faire ça... »

J'incline doucement ma tête pour venir me poser tendrement sur la sienne. Il y a quelques minutes, j'aurai tout donner pour sortir d'ici, mais à présent, je donnerai tout pour que ce moment dure entre nous. Mais quand la porte s'ouvrira, il faudra que je cesse d'être égoïste. Je la sens relever sa tête, et me regarder. Son regard a changé, je ne sais pas très bien décrire ce que je lis, mais je ne sens et n'y vois aucune once de peur. Ses yeux se rivent sur mes lèvres et... mon cœur accélère à nouveau, bien plus rapidement que toutes les fois qu'il l'a fait pour elle.

« Je peux t'embrasser ? »

Mon cœur rate un battement. Est-ce que j'ai bien entendu. Ma gorge se noue. Je dois rêver. Je me redresse un peu, pour mettre quelques maigres centimètres de distance de plus à nos bouches.

« Tu... tu veux m'embrasser ? Pourquoi ? Je veux dire, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée Emily, tu... tu viens de me dire que je suis ton... »
« Comment savoir que c'est une mauvaise idée sans avoir essayé ? »

Elle paraît déçue, voire agacée. Elle ne peut pas me faire cela maintenant, pas quand j'ai le plus envie d'elle, de me saisir de ses lèvres, de son corps tout entier. Pas quand on est enfermé ici, sans issues possibles. Comment peut-elle me vouloir ? Après ce qu'elle vient de me dire... qui je serai si je cédais ?

« S'il te plaît. J'en ai vraiment envie. »

Mes pupillent se dilatent devant cette confidence, devant ses yeux brillants de désir. De désir pour moi. Qui je serai pour lui refuser mes lèvres ? Elle peut bien tout prendre de moi, tant qu'elle le souhaite, je lui dois au moins cela. Fébrile, mes yeux rivés à présent sur ses lèvres, je murmure simplement.

« Embrasse moi ! »

Elle va me rendre fou, ou peut-être que je le suis déjà, je ne sais pas. Je la laisse mettre ses mains dans mes cheveux, plonger son regard dans le mien. J'ai tellement eu envie de ce moment, de nombreuses fois depuis quelques jours. Et maintenant, ici, c'est réel. Mes lèvres se soulèvent délicatement par la naissance d'un sourire. Je ferme les yeux quand elle se penche pour venir épouser mes lèvres. Mon cœur explose de plaisir, de bonheur. Jamais je n'aurai cru cela possible, pas avec elle. Pourtant il n'y a qu'elle. Je veux qu'il n'y ait qu'elle. Mon esprit semble comme ressentir son plaisir à elle, je ne perçois aucune peur et cela finit de me faire chavirer, j'en veux plus. Jamais je n'avais ressenti cela auparavant, j'avais la proximité et l'intimité avec une fille m'avaient été aussi agréable, aussi désirable. Je sens ses lèvres s’entrouvrir pour accentuer l'intensité de notre baiser, mais elle se détache alors de moi, sourcils froncés dans ma direction. Ma paranoïa me titille immédiatement. Regrette-t-elle déjà ? Sommes nous allez trop loin ?

« Thomas. Est-ce que tu es Legilimens ? »

Sa question me surprend autant que le fait qu'elle m'appelle à présent Thomas. Moi légilimens ?

« Non, ce sont seulement des rumeurs que je n'ai jamais fait taire du temps de Poudlard. Pourquoi me dis-tu cela ?»

Elle m'explique qu'elle sait ressentir ces choses là. Qu'elle a perçu cela chez moi, dans mon esprit. Alors que je mettais pencher pour recevoir son baiser, je colle à présent mon dos contre le mur, en plein réflexion. Ma tête fait des mouvements de gauche à droite pour dire « non », mais elle continue de me questionner. Pourquoi les gens ont lancé cette rumeur ? Est-ce que j'entends les pensées des gens, ressens leur émotion. Je me sens extrêmement gêné devant cet interrogatoire. Je n'avais jamais parlé de cela à quelqu'un, ce que je pense, ce que « j'entends ». Si elle savait maintenant que j'étais fou, que j'entends des voix en permanence sauf avec elle...Et c'est là qu'elle le dit.

Que je ne suis pas fou.

« S'il te plaît arrête, arrête ce que tu es en train de faire.»

Je pose alors une main contre sa joue, j'ignore ce qu'elle fait, et comment elle le fait, elle ne semble pas être légilimens, mais elle a perçu mes pensées, et je ne veux pas, il ne faut pas qu'elle voit le reste, qu'elle sache tout.

« Depuis tout petit je perçois des choses.» Mes yeux se perdent dans mes souvenirs, aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours entendu des voix. Mais jamais je n'ai fait le lien avec la légilimencie. C'était improbable. « Je ne l'ai jamais dit à personne, pas même à May et Evan.» Mais je me suis toujours demandé pourquoi certaines fois j'étais puni sévèrement et mis dans le placard aux miroirs. C'était après une dispute, où j'avais l'impression que mon père me disait quelque chose, alors qu'il me hurlait qu'il n'avait jamais dit cela, mais moi... moi je l'avais entendu. Mes yeux s’écarquillent soudainement, perplexe je regarde Emily. Est-ce que ça pourrait être ça ? Non.

« Je n'ai jamais appris la légilimencie, cela voudrait dire que c'est là depuis ma naissance, mais il n'y a personne dans ma famille de légilimens. Et May et Evan s'en serraient aperçu, ils en auraient été fier. Ils l'auraient dit à Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom. »

Un frisson me parcourt tout le corps et mon cœur s'accélère. A cette idée, je m'imagine en face de Lord Voldemort, qui m'aurait peut-être utilisé ou pire encore. Il m'aurait peut-être choisi moi plutôt que Drago à l'époque, pour tuer Dumbledore, même si mes parents n'avaient pas déçu le Seigneur. Est-ce que mes parents ont voulu me protéger de cela ? Difficile à dire, beaucoup de choses me semble obscures dans mon enfance. Ils m'ont offert une éducation stricte, érudit. Si j'avais un tel don, ils l'auraient remarqué et ils me l'auraient forcément dit, j'aurai eu les meilleurs professeurs, des amis à eux devaient bien avoir ce don, ils auraient fait appel à eux, ils sont élitistes, je ne les vois pas gâcher un tel don. Et cela n'aurait pas été prudent de me laisser sans protocole, sans apprentissage, j'aurai pu me trahir devant les Mangemorts. Et cela leur aurait été utile, ils m'auraient utilisé pour obtenir des informations, savoir les secrets de leur amis.

« Cela me paraît improbable, ce sont juste des voix, je me suis toujours dit que c'était la conséquence de toute la magie noire. Comme un effet indésirable. »

Mais elle n'y croit pas. Et j'en viens à douter. Je viens à douter de toute mon existence. Est-ce que je serai un légilimens ? Pour le savoir, il faudrait que j'essaye avec une baguette et le sort correspondant. Mais sur qui ?

« C'est vrai que j'ai souvent un coup d'avance sur les autres, comme si... comme si je savais ce qu'ils pensaient. Mais je perçois beaucoup de choses, cela vient de partout, ça inonde mon esprit, c'est insupportable et incontrôlable. »

Je relève tendrement mes yeux vers elle, la naissance d'un sourire sur mes lèvres, un sourire presque honteux.

« Sauf quand je suis avec toi, près de toi.»

C'est la première fois que je me l'avoue à voix haute et que je le lui confie. J'ai l'impression de déposer entre ses mains une arme capable de me détruire. Et si l'envie lui prenait de s'éloigner de moi, de me punir de cette façon ? Plus jamais je ne retrouverai ce havre de paix en sa présence. Plus jamais je ne connaîtrai le repos éphémère. Pourtant je continue, il faut que cela sorte maintenant.

« Ça à commencer à Poudlard, quand... je venais m’asseoir à côté de toi en classe, et que je ternissais ta vie. Je me suis aperçu que je pouvais mieux suivre les cours, mieux me concentrer. Et quand il y a eu ce cours avec le professeur Maugrey, quand tu as su résister à l'Impérium. A l'époque j'ai eu des soupçons, j'ai toujours pensé que tu étais Occlumens, ou quelque chose comme ça. Ce qui me paraissait logique parce que tu agis comme un bouclier contre toutes mes attaques cérébrales. »

Je me souviens qu'à l'époque, pendant le cours, j'étais en colère de la voir résister, de voir les yeux briller de celui qui n'était finalement pas Maugrey Fol Oeil. Je me rappelle m'être dit de réussir un jour, à lui faire subir l'Impérium, à réussir à la contrôler, à la blesser, à l'humilier. A l'époque j'aurai tout fait pour la rendre indigne de ce don, de ce pouvoir. Elle, une née-moldue capable de résister à un sortilège Interdit ? C'était une hérésie, j'étais furieux, et je le lui avais fait payer à l'époque, en étant encore plus horrible avec elle sur une semaine. Mais à présent, à présent elle est en face de moi, et tout ce que je ressentais avant pour elle s'est envolé, aujourd’hui je serai capable de tout pour elle. Aujourd'hui je suis fier de ses pouvoirs, de sa magie. Aujourd'hui je la trouve magnifique et je me trouve répugnant d'avoir pensé le contraire pendant toutes ces années.

Aujourd'hui je subi le revers de la médaille, aujourd'hui je suis son Epouvantard, moi, pas un Mangemort, ma personne entière la terrorise. Toutes ces années de torture mentale, d'humiliation, de raillerie et de rabaissement m'ont conduit à détourner et détruire la seule personne au monde dont j'ai à présent le plus besoin. Je connais bien des filles, belles, riches, de sang-pur ou sang-mêlé, je peux toutes les avoir si je le souhaite. Mais la seule que je veux, c'est Emily, et elle me semble à présent presque inaccessible, par mon entière faute. Comme a-t-elle pu avoir envie de m'embrasser ? Je viens attraper doucement son visage de mes deux mains et je rapproche ma tête de la sienne pour coller mon front contre le sien.

« Est-ce qu'on peut guérir d'une peur ?»

Je serre doucement son crâne dans mes mains, fermant mes yeux. Mon front se décolle un peu du sien, la moitié de nos visages viennent se frôler, puis de touchent dans une douce caresse. Il suffit d'un mouvement pour que nos lèvres se trouvent à nouveau.

« Est-ce que je peux faire quelque chose pour ça ? »

Je sais que je n'ai pas le droit, mais j'ai tellement envie d'elle, j'ai tellement envie de me faire pardonner. Je n'arrive pas à ne pas être égoïste, mais après tout, c'est elle qui m'a demandé la première à m'embrasser. Tout n'est pas perdu peut-être ? On peut construire quelque chose, j'ignore quoi et comment, mais ce n'est peut-être pas impossible ? Si on le souhaite tous les deux, si on en a envie tous les deux ? Je sais que dehors ça sera compliqué, dangereux même. Et j'aurai tant de chose à lui dire, que je ne peux pas lui dire, comme le groupe dans lequel je fais parti avec Arès, elle mérite de savoir. Mais il faut que je la protège.

Et même si ce placard n'est qu'une parenthèse, pourquoi n'aurions nous pas le droit ? Elle décidera ensuite si elle souhaite ou non me revoir. Et on sera prudent. Ma joue contre la sienne, je sens une tension entre nous, de l'électricité, elle est si douce, elle sent si bon. Je souris à l'odeur du chocolat que je respire, mes mains encore autour de sa tête viennent accompagner mon mouvement de tête, et je l'embrasse à nouveau. Au début hésitant, mais ne sentant aucune résistance ni recul de sa part, j'accentue le baiser, et cette fois, il se fait plus intense, plus profond. C'est tout ce que je souhaite en cet instant. Un baiser ne m'a jamais fait autant chavirer.

Je l'aide à venir à califourchon sur moi, pour que l'étreinte soit plus agréable pour nous et qu'elle ne reste pas sur ses genoux. Ses mains viennent trouver sa place sur ma nuque propageant des frissons agréable dans tout mon être, c'est comme si je lui appartenais. Je pourrai me nourrir de ce sentiment toute la nuit, je pourrai faire cela éternellement en fait. Je sens une chaleur profonde dans tout mon corps, une quiétude intérieur, et dire que je ne suis pas excité serait mentir. C'est trop, beaucoup trop pour une première fois, je sais que je pourrai basculer, l'allonger devant moi et... aller plus loin. Mais je ne peux pas, on ne doit pas.

J'essaye de contrôler l'incontrôlable, tant pis si elle sent mon désir pour elle, je veux juste qu'elle sache que je ne la vois plus comme avant, que je ne pense plus ce que j'ai toujours pensé. Si elle a cru toutes ces années qu'elle était une moins que rien, une sang de bourbe, quelqu'un de repoussant ou d’écœurant, je veux qu'elle sache maintenant le désir qu'elle engendre chez moi. Elle mérite de savoir combien elle est attirante à mes yeux à présent. Je détache nos lèvres difficilement, mais il le faut.

« Emy, attend, c'est... il faut vraiment que je sois sûr. Est-ce que tout cela, nous, c'est normal pour toi ? Je ne suis pas en train de te forcer ? Où tu ne fais pas cela par crainte ? »

On avait étudié cela en cours de Magie Noire, quand on a abordé l'Impérium justement, que certains hommes ou femmes pouvaient ressentir de l'attachement à leur bourreau, une sorte de protection mentale pour « supporter » l’insupportable. Un syndrome non influencé par la magie ou un sort, mais par l'esprit de la personne victime. Je sais qu'elle est peu sujette à cela, au vu de son don, mais cela ne veut pas dire que c'est impossible. Peut-être que c'est ce qui arrive à Emily ? Étant dans un endroit clos avec moi, peut-être que son cerveau lui dit de trouver une parade pour ne pas subir mes violences ? Penser à cela me permet de refroidir mes hardeurs envers elle, ce qui rend notre proximité moins gênante. Et puis il faut que je sache, est-ce qu'il y a un nous possible ? Est-ce que je ne suis pas le seul à abuser d'elle ? Est-ce que ce n'est pas une autre forme de violence que je lui fais endurer ?

« Je ne veux plus te faire de mal, ou te contraindre, je t'ai promis de te protéger, même de moi s'il le faut. »

:copyright:️ Justayne


Dernière édition par Thomas Scott-Rosier le Lun 4 Sep - 15:54, édité 1 fois

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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Get outta my headAvec Thomas Scott-Rosier Mercredi 20 février 2002

Ce baiser m'emplissait totalement de joie. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sentais bien. Vraiment bien. Je ne pensais pas pouvoir vivre ce genre de choses avec Thomas Scott-Rosier, et pourtant, c'était moi qui était entre ses jambes, à l'embrasser. Jusqu'à ce que je stoppe le baiser. Parce qu'une question me taraudait. J'avais l'impression de sentir quelque chose. Comme de la Legilimancie. Mais quand je lui demandais, il semblait aussi surpris que moi. « Non, ce sont seulement des rumeurs que je n'ai jamais fait taire du temps de Poudlard. Pourquoi me dis-tu cela ? » Je haussais les épaules. Comment je pouvais dire ça, sans trop en dévoiler. « Je sens ces choses-là. C'est pour ça que je me pose la question. » Je finis par poser mes coudes sur ses genoux, en le regardant. J'étais sûre de moi, et je ne comprenais pas pourquoi il disait non. Il y avait là un mystère à résoudre. « Est-ce que tu as déjà entendu les pensées des autres ? Est-ce que tu as déjà ressenti leurs émotions ? Est-ce que tu as déjà pu avoir accès à leurs souvenirs ? » Mais à chaque question que je lui posais, il disait « non « de la tête.

Je n'arrivais pas à comprendre. J'étais pourtant sûre de l'avoir ressenti. Pourquoi il disait non ? Ou alors, il me mentait ? Il en avait honte ? Certains dons magiques étaient très mal perçus. Peut-être qu'il percevait mal sa Legilimancie ? Ou alors, peut-être qu'il ne le savait vraiment pas. Sauf que s'il ne le savait vraiment pas, il pouvait se poser des questions sur ce qu'il se passait dans sa tête. Je lui souris doucement. « Si tu ressentais tout ça, ça voudrait dire que tu n'es pas fou, tu sais ? » Je n'eus pas le temps de continuer qu'il me coupa. « S'il te plaît arrête, arrête ce que tu es en train de faire. » Je me tus, alors qu'il posait une main sur ma joue. Je ne la retirais pas. Je voulais comprendre. Je voulais qu'il me parle. « Explique-moi, alors. » « Depuis tout petit je perçois des choses. Je ne l'ai jamais dit à personne, pas même à May et Evan. » Je haussais un sourcil, curieuse. « Ce sont les prénoms de tes parents ? » Sauf que il ne me répondit pas. Il semblait perdu dans ses pensées. Plutôt dans ses souvenirs, même. Et il dut réaliser quelque chose, car il me fixa d'un seul coup, l'air surpris. Perplexe.

« Je n'ai jamais appris la légilimencie, cela voudrait dire que c'est là depuis ma naissance, mais il n'y a personne dans ma famille de légilimens. Et May et Evan s'en serraient aperçu, ils en auraient été fier. Ils l'auraient dit à Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom. » Mon cœur fit un battement dans ma poitrine, et je levais mes coudes de ses genoux, pour mettre mes bras le long de mon corps. Je savais très bien qu'il avait été un Mangemort. Je le savais, mais je ne voulais pas vraiment en parler. Sauf que si c'était ça, la réponse du pourquoi il ne savait pas qu'il était Legilimens, je devais affronter le sujet. Parce que moi, j'en étais persuadée. Qu'il était Legilimens. « Cela me paraît improbable, ce sont juste des voix, je me suis toujours dit que c'était la conséquence de toute la magie noire. Comme un effet indésirable. » « Mmmh. » Je ne pus m'empêcher d'avoir l'air suspicieuse. J'avais un don, mais surtout, je savais l'utiliser. Je savais ce que j'avais ressenti. « Ça marche pas comme ça. Et moi, je suis sûre que tu es un Legilimens. Je sais ce que j'ai ressenti. » « C'est vrai que j'ai souvent un coup d'avance sur les autres, comme si... comme si je savais ce qu'ils pensaient. Mais je perçois beaucoup de choses, cela vient de partout, ça inonde mon esprit, c'est insupportable et incontrôlable. » Je commençais à réfléchir encore plus intensément. Pour moi, c'était un réel signe de Legilimancie, et il ne savait juste pas l'utiliser. Mais il ne pouvait pas savoir l'utiliser si il ne savait pas qu'il avait ce don. Et ce n'était pas juste un usage inconscient du sortilège, non. Il était né avec ce don. Je pensais à tout ça, quand je le vis me sourire. « Sauf quand je suis avec toi, près de toi. » « Quand tu es avec moi ? »

Me sentant de nouveau totalement en conscience, je reposais mes coudes sur ses genoux, en le regardant. Pourquoi avec moi ? « Ça à commencer à Poudlard, quand... je venais m’asseoir à côté de toi en classe, et que je ternissais ta vie. Je me suis aperçu que je pouvais mieux suivre les cours, mieux me concentrer. Et quand il y a eu ce cours avec le professeur Maugrey, quand tu as su résister à l'Impérium. A l'époque j'ai eu des soupçons, j'ai toujours pensé que tu étais Occlumens, ou quelque chose comme ça. Ce qui me paraissait logique parce que tu agis comme un bouclier contre toutes mes attaques cérébrales. » Oh. Je comprenais mieux. Je lui renvoyais son sourire. « Je ne suis pas Occlumens. » Je n'avais jamais vraiment parlé de mon don à quiconque, avant. Est-ce que je pouvais lui dire ? Est-ce que je pouvais lui raconter ? Au fond, je sentais que je pouvais. Je n'avais plus vraiment peur d'une possible trahison. Et, au pire, dans le cas contraire, je pouvais toujours balancer qu'il avait la Marque des Ténèbres sur le bras, et balancer sa famille. Même si je sentais que je n'en avais pas besoin. « L'année où j'étais à Poudlard, le professeur de russe, Mr. Blackwood m'a prit sous son aile. Il sait très bien utiliser la magie de l'esprit, et il avait ressenti quelque chose en moi. Je ne suis ni Legilimens, ni Occlumens. Disons que je peux manipuler mon esprit comme je le veux, et celui des autres aussi. Je peux apaiser les angoisses des autres comme je l'ai fait avec toi, par exemple. Si je le veux, je peux lire tes pensées comme un Legilimens. Je peux fermer mon esprit et empêcher quiconque d'entrer comme je le veux, comme un Occlumens. C'est pour ça que je résiste très bien à l'Imperium. » Et c'était aussi pour ça que j'étais aussi sûre de ce que j'avançais. Mon don ne me trompait jamais. Puis je repensais à ce qu'il avait dit. Si personne dans sa famille n'est Legilimens, ça veut dire qu'on lui a caché une partie de sa famille.

Mais Thomas finit par attraper mon visage entre ses mains, et se rapprocha de moi. Il posa son front contre le mien, alors que je le regardais dans les yeux. « Est-ce qu'on peut guérir d'une peur ? » Je lui souris doucement, mais il ferma les yeux. « Je suis bien en train de guérir de la peur que tu m'inspires. Je pense que tout est possible. » Il redressa doucement la tête pour venir mettre sa joue contre la mienne. Ce simple contact fit chauffer mon sang, et battre mon cœur. A mon tour, je fermais les yeux, et je sentis ses lèvres frôler les miennes. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour ça ? » « Pour ta peur… Ou pour nous ? » Je ne savais pas vraiment ce que notre relation allait devenir. Ce que nous allions faire, après ce soir. Mais je savais que je ne voulais pas arrêter. Je voulais continuer d'apprendre à connaître le nouveau Thomas. Il était tellement différent de mes souvenirs, même des plus récents. Mais je savais qu'il ne mentait pas. Il n'aurait pas lu autant de mes romans chez moi. Il n'aurait même pas autant passé de temps chez moi, juste pour une vengeance personnelle. Et alors qu'on s'embrasse, je ne veux pas que ça s'arrête, loin de là. Je veux me rapprocher de lui, aussi bien physiquement que mentalement.

Thomas dut comprendre ce que je voulais. Il déplia ses genoux pour rapprocher ses jambes, et m'installer sur ses cuisses. Je me mise à califourchon, pour me rapprocher encore plus. Je mis mes mains dans son dos pour le serrer contre moi alors que je l'embrassais, pendant que je sentais ses mains dans mes cheveux. Je n'avais pas envie que ce moment s'arrête. Je voulais rester dans cette position… Jusqu'à ce que je sentis l'excitation de Thomas. Intérieurement, ça me fit sourire. Je voulais rester comme ça, mais peut-être que lui souffrait le martyr. Dans tous les cas, il ne fit aucun mouvement pour initier quoique ce soit, et cela m'allait. Etrangement, je voulais continuer, mais je savais que j'aurai besoin de temps pour assimiler tout ça, demain.

Thomas finit par stopper le baiser, et j'ouvris les yeux, un peu frustrée. Je ne voulais pas arrêter. Je voulais continuer, mais il me regardait étrangement. « Emy, attend, c'est... il faut vraiment que je sois sûr. Est-ce que tout cela, nous, c'est normal pour toi ? Je ne suis pas en train de te forcer ? Où tu ne fais pas cela par crainte ? » Il avait vraiment arrêté pour me demander ça ? Bon, c'était clairement la frustration de ne pas continuer ce baiser qui me faisait parler. Je devais être heureuse qu'il se soucie de ce que je pense, bien au contraire. Je devais être contente qu'il me pose la question. Après tout, c'était une preuve qu'il changeait, et en bien. « Pourquoi tu me demandes ça ? » « Je ne veux plus te faire de mal, ou te contraindre, je t'ai promis de te protéger, même de moi s'il le faut. » Comment cela ne pouvait être qu'une manipulation de sa part ? Non,  vraiment, plus le temps passait, et moins je croyais à ça. Je croyais réellement à sa rédemption. Je finis par lui sourire. « C'est… Bon, pas normal pour moi dans le sens où je ne pensais pas que ça arriverait un jour. Mais tu n'es pas en train de me forcer, et je fais ça encore moins par crainte. » Je finis par mettre mes jambes du même côté, pour poser mon épaule et ma tête contre son torse. Peut-être qu'il s'en doutait avec mes confidences sur mon don, mais hé, si je suis capable de calmer des angoisses, je suis capable de lui faire mal mentalement. Je ne l'ai jamais fait, mais je pourrais, si je voulais.

« Disons que… Je me pose des questions, depuis quelques temps. Depuis quelques semaines. Sur… pourquoi tu m'as aidé, toutes ces fois-là. Bon, la fois om j'étais dans ton appartement, je comprends que c'est plus pour te protéger toi que moi, mais… Lors de la tempête ? Et toutes ces fois où tu es venu chez moi, m'apporter mes devoirs, de la nourriture ? Pourquoi tu as lu mes livres ? J'ai réalisé que peut-être, tu étais en train de changer, et ça me rend curieuse. » Et puis, intérieurement, je commençais aussi à me demander si mes sentiments ne sont pas en train de changer. Après tout, il paraît que la frontière entre l'amour et la haine est très mince. Je finis par redresser la tête, pour le regarder. « Et si tu as besoin d'une preuve de mon libre arbitre, ou que je ne sois pas capable de croire que tu as changé, je vais te le prouver. Je te ramènerai chaque semaine un livre de la bibliothèque où je fais mon stage. Sauf la semaine prochaine, je dois aller au Scitis. » Une sombre histoire de rangement de rayon, ou je ne sais pas quoi. En tout cas, la bibliothèque de l'UMS avait besoin d'aide, et la bibliothèque de Druid's Oak envoie un des stagiaires. J'ai dis à Harry que j'allais y aller, pour lui rendre service. Je me mis à bailler, en mettant ma main devant ma bouche. « Je crois qu'on va passer la nuit ici… Ça t'embête si je dors sur toi ? »
:copyright:️ Justayne

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One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionGet outta my head EmptyRe: Get outta my head

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Get outta my headAvec Emily EvansLundi 25 février 2002 - Saint Roméo

« Pour ta peur… Ou pour nous ? » Est-ce bien ce qu'elle vient de dire ? Peut-il y avoir un nous ? Veut-il qu'il y ait un nous ? J'ai envie de le croire, j'en ai besoin, même si c'est pour cette petite parenthèse, dans ce réduit à dessin. Je n'aurai jamais cru possible ressentir toutes ses émotions positives et douces dans un espace clos, où d'habitude je me bats avec mes propres démons. Ou ces espaces me rappellent que je ne dois pas être avec une personne de son sang.

« C'est… Bon, pas normal pour moi dans le sens où je ne pensais pas que ça arriverait un jour. Mais tu n'es pas en train de me forcer, et je fais ça encore moins par crainte. »

Mon cœur et ma conscience s'allègent d'un poids immense qui me pèse, mais je ne suis pas pour autant entièrement rassuré. Elle m'a fait part de toutes les souffrances que je lui ai fait endurer pendant des années, une éternité même. J'ai passé presque littéralement la moitié de ma vie à la persécuter. Ce que j’éprouve pour elle maintenant ne sera jamais aussi fort que le pardon qu'elle mérite. C'est plutôt égoïste de ma part, d'avoir fait de sa vie une peine insoutenable au point de devenir son Epouvantar, et d'ensuite l'aimer, de l'avoir dans ma vie de cette façon si intime. Je me sens indigne et non légitime à son bonheur, pour lui avoir causé encore plus de malheurs. Mais aujourd'hui je ne veux plus cela, aujourd'hui je veux la libérer, je veux lui prouver que je peux être différent, que je peux aussi prendre soin d'elle et la respecter à sa juste valeur. Elle dit qu'elle est en train de guérir de sa propre peur, et je vais l'aider, c'est tout ce que je peux faire pour mériter son pardon, si un jour elle me le donne.

Je la laisse changer de position, et l'avoir proche de mon cœur. Ce geste veut dire beaucoup pour moi, elle se sent en confiance pour être dans mes bras. Cela me fait me sentir étrangement serein. Nous n'avons jamais été aussi près l'un de l'autre, de cette manière là. Et cela me semble pourtant si naturel aujourd'hui. Est-ce que son don y est pour quelque chose ? Est-ce qu'elle agit encore sur moi, pour apaiser mes tourments dans ce local ? Car je ne ressens plus la peur à ses côtés. Je me sens pleinement conscient de ce qui m'entoure, comme si je découvrais le monde de manière moins brute, je ne suis plus parasité par les voix... qui ne sont peut-être pas des voix, mais des pensées, si ce qu'elle pense est vrai. Je me laisse aller à refermer mes bras autour d'elle.

« Disons que… Je me pose des questions, depuis quelques temps. Depuis quelques semaines. Sur… pourquoi tu m'as aidé, toutes ces fois-là. Bon, la fois où j'étais dans ton appartement, je comprends que c'est plus pour te protéger toi que moi, mais… Lors de la tempête ? Et toutes ces fois où tu es venu chez moi, m'apporter mes devoirs, de la nourriture ? Pourquoi tu as lu mes livres ? J'ai réalisé que peut-être, tu étais en train de changer, et ça me rend curieuse. »

Je souris, même si elle ne peut pas le voir. La curiosité n'est pas toujours mal placée au final. Mon comportement l'a conduite à ce jour. Si elle n'avait pas été aussi vive d'esprit et aussi curieuse comme elle dit, on en serait pas là, je n'aurai jamais pu l'approcher, je ne me serai jamais rendu compte que je passais à côté de quelque chose de fort et important dans ma vie. Car je le sais maintenant, les choses seront différentes à l'avenir.

  « Je ne trouvais plus de raison de te haïr je crois. En fait c'est plus complexe que cela. Après toutes ces années, je ne me rappelais plus pourquoi je devais te haïr. La fois à mon appartement, je t'ai vu en proie à une vulnérabilité qui m'a... Bouleversé, effrayé sans doute. Mais je ne veux pas qu'elle croit que je l'ai pensé faible. Au contraire.  « … tu t'es montrée si courageuse, si résiliente, je n'avais jamais vu cela, et j'ai réalisé que depuis des années, quoi que j'ai fait ou dit, cela ne t'as pas changé. Et peut-être que moi aussi ça m'a intrigué. Je ne suis pas comme toi Emily, j'ai beaucoup à comprendre... et à apprendre.

Moi j'ai changé. Après les coups, les punitions, les sévices, l'instruction de mes parents, j'ai changé. J'étais ce petit garçon qui aidait n'importe qui dans la rue à ramasser son cahier tombé par terre, avant de finir deux jours dans le placard aux miroirs car il s'agissait d'un né-moldu. Mais moi je ne savais pas les reconnaître, je n'avais de haine pour personne à cette époque. Mais les corrections quotidiennes m'ont changé, jusqu'à devenir l'Epouvantar de cette belle personne assise contre moi aujourd'hui.

Tout cela reste coincé dans ma bouche, rien de ce que je pourrai lui dire ne suffira à rattraper les erreurs que j'ai commise. Si elle n'a pas changé après les années de tortures mentales, c'est que cela est possible. C'est moi l'erreur, moi qui ne suis pas aussi fort et courageux qu'elle. Je ne la mérite pas, pourtant elle semble enclin à me donner une chance, elle pense que je suis en train de changer, et je ne veux pas la faire mentir, je veux qu'elle ait raison. Je peux, je veux devenir tout aussi courageux qu'elle, elle a tout à m'apprendre.

« Et si tu as besoin d'une preuve de mon libre arbitre, ou que je ne sois pas capable de croire que tu as changé, je vais te le prouver. Je te ramènerai chaque semaine un livre de la bibliothèque où je fais mon stage. Sauf la semaine prochaine, je dois aller au Scitis. »

Je souris à nouveau, jusqu'à entendre la fin de sa phrase. Comment ça elle doit être au Scitis vendredi prochain ?! Mon cœur fait une embardée. Je réfléchis à toute allure. Vendredi 1 mars, c'est un jour de mission. Un jour d'attentat. Ma langue me brûle, ma salive devient comme de l'acide. Un nœud énorme se forme dans ma gorge. La panique m'envahit mais j'essaye de le cacher, je ne bouge pas, je ne réagis pas. Je ne saurai pas comment lui expliquer, c'est physiquement impossible de lui en parler. Je pourrai, mais je prendrai feu dans ses bras.

« Je crois qu'on va passer la nuit ici… Ça t'embête si je dors sur toi ? »

Je mets quelques secondes pour répondre, mon cerveau est en ébullition. Que dois-je faire ? Que puis-je faire ? Je me ressaisi pour donner le change.

« Évidemment que non Emily Evans, rien ne m'embête quand il s'agit de toi. Dort en paix, je veille sur toi. »

J'embrasse le sommet de son crâne, les lèvres pincées car je suis paralysé par la situation. Je veille sur elle, je DOIS veiller sur elle, et c'est ce que je vais faire. Je vais trouver Arès dès demain, lui dire que je serai sur cette mission. Il va peut-être me poser des questions et je devrai me préparer pour y répondre. Je ne peux plus rester dans cette communauté, je ne peux plus tolérer ce qu'ils s'apprêtent à faire, surtout si Emily est en danger direct. Vendredi, je serai à l'UMS, vendredi je n'irai que pour la sauver. Cette idée me rassure assez pour ne pas sombrer dans la terreur totale.

Emily doit sentir ce mouvement de panique avec son don, car elle pense que c'est à nouveau la claustrophobie qui me joue des tours. Je sens qu'elle essaie à nouveau de me calmer, et je dois dire que cela marche un peu, jusqu'à ce qu'elle s'endorme paisiblement dans mes bras, sans se douter une seconde que sa vie est en danger, qu'elle risque de revivre encore une agression. Il faut que je sois là, par tous les moyens, je dois lui éviter le pire.

Je la serre doucement dans mes bras, n'en revenant toujours pas qu'elle soit aussi à l'aise auprès de moi, n'en revenant pas qu'elle s'autorise à s'abandonner à dormir tout contre moi. Je caresse ses cheveux tendrement, ressentant tous les sentiments qui m'animent, notamment ceux qui me poussent à la vouloir en sécurité plus que tout au monde.

Je ne ferme pas l’œil de la nuit, savourant, profitant de chaque seconde à ses côtés, de la quiétude qu'elle m'offre, qui me permet de réfléchir sans brouillard. Je me nourris de la chaleur de sa peau, de la vision d'elle endormie, fragile et innocente. Au cours de la nuit, je l'ai doucement allongé confortablement, sa tête reposant sur mes cuisses, ma veste posée sur elle. Je la veille de peur qu'en fermant l’œil, toute cette parenthèse avec elle allait disparaître. C'est comme si je rechargeais entièrement mes batteries, et le manque de sommeil ne parvient pas à m'épuiser comme le ferait n'importe quelle nuit blanche habituellement. Je prends tout ce qu'elle me donne, car je vais en avoir besoin.

J'entends du bruit au loin, un bruit qui se rapproche vers nous. J'ignore quelle heure il est, mais sans doute le début des cours. Je secoue doucement Emily. Sa tête se tourne vers moi et je souris. J'ai le ventre qui se creuse de stress, comme si en se réveillant, elle allait se rendre compte de l'erreur qu'elle venait de commettre, mais son visage semble s'illuminer et elle sourit.

Emily Evans sourit en me regardant.

« Bonjour. Quelqu'un arrive pour nous délivrer. J'espère que tu as pu te reposer ? Tu vas pouvoir passer chez toi avant ta première heure de cours. Quant à moi, je vais devoir assumer de ne pas m'être changé entre hier et aujourd'hui. J'ai Magie du Sang à 8h. »

Je l'aide à se relever quand on entend la porte de la classe où se trouve notre pièce s'ouvrir. Avant d’alerter que nous sommes là, je me penche vers elle et l'embrasse une dernière fois.

« Tu es vraiment obligée de faire ton stage Vendredi ? Ne pourrais-tu pas prendre ta journée ? On pourrait se balader, passer la journée ensemble. On pourrait même quitter l'Angleterre pour un jour.»

Je caresse son visage tendrement, résistant à l'envie de l'embrasser encore.

« J'ai tant de temps à rattraper avec toi. »

Je donne vraiment tout, mon plus charmant sourire, mes yeux les plus suppliant. Mais il n'y a rien à faire, elle ne peut pas poser ce vendredi là. L'UMS a vraiment besoin de main d’œuvre. Emily est la première à appeler à l'aide. Le sorcier qui s'occupe du ménage nous entend et vient nous délivrer. Il pestifère que les étudiants sont des abrutis, que chaque année c'est pareil, que ce genre de blagues ne sont plus de notre âge et ne le font plus rire. Finalement il n'est que 7h et je vais pouvoir passer à l'appartement pour me changer.

« Je peux passer te voir ce soir ? »

J'ai besoin de la voir, de la savoir en sécurité. La journée passe lentement, ma conversation avec Arès entre 12h et 14h a été finalement brève, je ne dirai pas qu'il n'a pas eu de doutes sur ma motivation, mais il n'a pas parlé ou questionné pendant des heures, il est sur le front, bien trop occupé pour la logistique. D'ailleurs il y risque de nous appeler à tout moment pour les derniers détails. Il faut qu'on se tienne prêt.

Quand j'arrive chez Emily après 18h, ce n'est pas sans être passé par la petite pâtisserie habituelle. La manière dont elle m'ouvre la porte est si différente de toutes les autres fois. Il n'y a plus de retenue, ni d'hésitation. La lueur de ses yeux a changé, elle semble même sincèrement heureuse de me voir. Au début, je suis un peu gêné, je ne sais pas si je peux, comment je doit agir et si j'ai le droit de l'embrasser. Sommes nous un couple ? Je n'en sais rien, mais c'est elle qui fait quelques pas pour se rapprocher de moi, assez pour comprendre que j'ai le droit, que je peux. Alors je saisis ma chance et l'embrasse tendrement. Ce nouveau schéma est perturbant. Passer de l'amour à la haine est déstabilisant. J'ai tellement de tendresse en moi pour elle, où était-elle avant ? Comment est-ce possible ?

On passe la fin de soirée ensemble, comme si ne rien était, comme si je n'avais pas un terrible et affreux secret en moi, impossible à confier, alors qu'il la concerne. Je me sens déjà minable comme petit-ami, si c'est comme cela qu'elle me voit. Peut-être est-il encore trop tôt et prétentieux pour le dire ? Pourtant moi je suis sûr, je suis sûr que je la veux dans ma vie de cette manière là.

Alors que je l'embrasse, moi assis sur sa chaise de bureau, elle sur mes genoux alors qu'on regardait un sujet de son cours. Je ressens une immense douleur à mon bras, une brûlure. Mon cœur s'accélère et je comprends en une fraction de seconde de quoi il s'agit. C'est la Marque, celle des Blue Dragons. Arès nous appelle, et il faut y aller sur le champs. Je gémis de douleur en tenant mon bras par dessus ma chemise à l'emplacement de la Marque. Emily se lève et j'en fait de même. Elle s'inquiète, elle me demande ce que j'ai. Je ne peux rien dire, absolument rien dire, mais elle me voit tenir le bras, elle sait. Elle fait le lien. La lueur de ses yeux change, c'est à nouveau celle que j'ai toujours connu, ponctuée de terreur. A nouveau elle a peur, à nouveau c'est de ma faute. Elle me supplie de rester, mais je ne le peux pas. Elle tente de me retenir, mais c'est physiquement impossible, la Marque brûlera de plus en plus fort, jusqu'à ce que la douleur soit si intolérable que je ne pourrai plus résister à l'appel.

« Je suis désolé, je te demande pardon mais je dois y aller. Il FAUT que j'y aille. »

Et sans plus attendre, je transplane non loin du QG. Ce soir là, je ne retrouverai pas Emily. Ni le mercredi, ni le jeudi. La prochaine fois qu'on se verra, ça sera au Scitis, quand je viendrai la sauver.

:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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Get outta my headAvec Thomas Scott-Rosier Lundi 25 février 2002 - Saint Roméo

« Évidemment que non Emily Evans, rien ne m'embête quand il s'agit de toi. Dort en paix, je veille sur toi. » Je souris alors qu'il embrasse le haut de ma tête. Je le crois, quand il dit qu'il veillera sur moi. Je finis alors par m'installer, la tête contre son torse, en fermant les yeux, pour essayer de me reposer. Je me doute que ce ne sera pas la nuit la plus efficace, mais si je peux utiliser un max de temps pour essayer de me reposer, ce serait pas mal. Sauf que je sens Thomas qui s'agite, physiquement et mentalement, comme je n'ai pas remis ma barrière mentale. « Laisse-moi faire. » Je me redresse, le temps de remettre mes mains sur son crâne. Je ne comprends pas pourquoi il y a encore de l'angoisse, alors que j'avais tout isolé tout à l'heure. Et je savais manier mon don, le problème ne venait pas de moi. Je pense qu'une nouvelle angoisse était née, sans savoir laquelle. Je me redressais, alors, pour pouvoir poser mes mains sur sa tête, et isoler son angoisse, pour la seconde fois de la soirée. Puis, de nouveau, je me reposais contre lui, dans l'espoir d'essayer de dormir un peu.

Mardi 26 février 2002

Finalement, je ne passe pas une aussi mauvaise nuit que j'aurais pu le penser. Quand je je sentis qu'on me secouait doucement pour que je me réveille, j'avais changé de position. J'étais par terre, la tête sur des genoux, et une veste posée sur moi. Je tournais la tête vers le plafond, et je vis le visage de Thomas qui veillait sur moi. Je sentis mon cœur faire un bond, mais pas de peur. Plutôt de joie. Je lui souris doucement, en espérant ne pas avoir ronflé, bavé, ou le maquillage coulé. Même si la dernière peur était plus que probable. « Bonjour. » « Bonjour. Quelqu'un arrive pour nous délivrer. J'espère que tu as pu te reposer ? Tu vas pouvoir passer chez toi avant ta première heure de cours. Quant à moi, je vais devoir assumer de ne pas m'être changé entre hier et aujourd'hui. J'ai Magie du Sang à 8h. » Je me redressais douloureusement. Malgré la situation et les genoux de Thomas, le sol était loin d'être confortable, et j'étais sûre que j'aurai des courbatures ce soir.

J'entendis du bruit dehors. Je me rapprochais de la porte pour toquer, dans l'espoir qu'on nous ouvre, mais avant ça, Thomas se pencha pour m'embrasser. Je cachais que j'étais assez surprise, mais pas totalement mécontente. « Tu es vraiment obligée de faire ton stage Vendredi ? Ne pourrais-tu pas prendre ta journée ? On pourrait se balader, passer la journée ensemble. On pourrait même quitter l'Angleterre pour un jour. » « Bien que ce soit tentant… Ce n'est pas possible. » Je souris, en haussant les épaules. « J'ai de la chance d'avoir un stage rénuméré, Je ne peux pas m'absenter sans raison valable. Et puis, le Scitis a vraiment besoin d'aide. » Je n'avais jamais vraiment séché de cours non plus, je devais bien l'avouer. J'aimais trop mes études pour ça, et je refusais de laisser la flemme me vaincre, le matin. Je lui souris quand il me caressa le visage. « J'ai tant de temps à rattraper avec toi. » « Je te jure qu'on aura plein de weekends et de vacances pour ça. Mais je ne peux vraiment pas louper cette journée ! L'UMS a besoin d'aide. »

Une fois cette question réglée, je me tournais vers la porte, pour tambouriner et essayer de nous faire entendre. Heureusement, on nous ouvrit rapidement. Je remerciais le sorcier du ménage qui nous avait ouvert, et qui nous avait donné l'heure. Merlin Merci, j'allais pouvoir aller me doucher pour essayer de me remettre correctement dans mes pompes. « Je peux passer te voir ce soir ? » Je me retourne vers Thomas, alors que j'allais partir. Je trouve ça vraiment mignon qu'il demande mon accord. Je lui souris. « Bien sûr. J'attends ce soir avec impatience. » Je pris brièvement sa main avant de rentrer chez moi, pour prendre ma douche bénite.

La journée s'étira en longueur. Bien trop longuement. Je n'avais qu'une envie, rentrer chez moi, et me reposer. Et voir Thomas. Jamais je n'aurais cru avoir envie de le voir. Mais c'était plutôt agréable comme changement. C'est pour cela qu'à 17 heures, je me dépêchais de rentrer chez moi, pour ranger rapidement mon bordel et aérer ma chambre. La thé était même prêt quand il arriva, une heure plus tard. Quand il toqua, je lui ouvris la porte avec un grand sourire et je m'approchais pour qu'il m'embrasse. Je ne savais pas ce qu'on était exactement, mais je savais qu'il y avait cette chose entre nous. Je savais qu'il était attiré par moi, et que pour une raison étrange, il avait envie de changer. D'avoir mon pardon. Mais vu comment évoluaient les choses, il n'aurait pas à attendre longtemps. Surtout si il continuait de m'apporter des pâtisseries.

On passa une bonne partie de la soirée à discuter et à rire, avant d'essayer de se comporter comme des étudiants responsables en milieu de semaine, et de travailler. Enfin, disons que moi j'essayais de travailler, et que lui me regardait. Mais difficile d'essayer de réviser quand j'étais assise sur ses genoux et qu'il passait son temps à m'embrasser. Et que je répondais avec plaisir. En plein milieu d'un baiser, Thomas eu une soudaine douleur au bras. Je me levais, et lui aussi. « Thomas, qu'est-ce qu'il se passe ? Tout va bien ? » Je le regardais. Il tenait fermement son bras, la mâchoire crispée.

C'est alors que je compris. Là où il se tenait le bras, c'était l'emplacement de la Marque des Ténèbres. Ça voulait dire… Ça voulait dire que ça recommençait ? Que les Mangemorts étaient bel et bien de retour, et qu'il en faisait parti ? Alors qu'il était là, à m'embrasser ? Je sentis mon cœur battre la chamade, et je ne pus m'empêcher d'avoir un mouvement de recul en le regardant. Mais le regard qu'il me jeta… Tous mes soupçons disparurent. Il ne voulait pas y aller Du moins, il ne voulait pas me laisser. La manière dont il me regardait me le prouvait. « Non, Thomas, reste, je t'en supplie ! » Je ne pus m'empêcher de m'accrocher à lui, dans l'espoir qu'il reste avec moi Dans l'espoir qu'il ne parte pas. Mais il me repoussa. Et même si c'était doucement, j'en avais le cœur brisé. « Je suis désolé, je te demande pardon mais je dois y aller. Il FAUT que j'y aille. » « Thomas, je t'en pris… » Je le regardais, suppliante. Mais je ne pensais pas qu'il m'entendit, parce qu'il transplana d'un seul coup. Et je ne pus m'empêcher de tomber sur mon lit, le visage entre mes mains, pleurant de tout mon saoul.

Parti. Il était parti. Où ? Avec ce groupe de Mangemorts ? Comment cela se faisait que sa Marque des Ténèbres était encore active ? Il me semblait que les effets avaient disparu avec la mort du Seigneur des Ténèbres. Pourquoi c'était reparti ? Pourquoi Thomas était obligé d'y aller ? Qu'est-ce que ça allait pouvoir dire sur le futur ? Sur notre futur ? Sur nous ? Pour le moment, jamais encore je n'avais pu imaginer un nous. J'avais à peine commencer à envisager cette possibilité qu'elle semblait s'éloigner. Est-ce que je pouvais lui faire confiance ? Mon cœur, y compris ma raison me disaient que oui. Mais en même temps, il fallait être lucide… Les Mangemorts revenaient. Et je ne connaissais pas leurs projets. Je ne savais même pas si Thomas allait me les dire.

Est-ce que je pouvais continuer d'espérer sur notre relation ? Est-ce que je pouvais continuer de lui faire confiance ? Est-ce que je pouvais continuer de lui creuser une place dans mon cœur, ou bien, je devais définitivement me le sortir de la tête ?
:copyright:️ Justayne

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One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

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