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My name is Blurryface and I care what you think. Wish we could turn back time, to the good old days. When our mama sang us to sleep but now we're stressed out.Used to dream of outer space, but now they're laughing at our face saying "Wake up you need to make money"Ft. Darach Fowl
       

       
Wake up you need to make money

       
Mardi 14 Septembre 1999

Un mois et demi que je suis de retour en Angleterre, et ça va. Bon, je vais pas mentir, j’ai fort le mal du pays. L’Argentine est encore bien ancrée dans mes pensées, et dans mon coeur. Je m’endors le soir doucement bercé par le son des groupes qui jouaient dans les peñas le long des plages, je cherche encore les odeurs de grillades qui s’élevaient toute la journée dans les rues, j’ai l’impression d’entendre parfois le rire d’Apolline résonner dans la maison quand je jouais avec elle...Des fois quand je me lève, je met une seconde à capter où je suis, je suis perdu pendant quelques instants parce que je reconnais pas la pièce autour de moi, ou que c’est pas le décor auquel je m’attendais. Et par « des fois » je veux dire « absolument tous les matins ». Ces derniers temps, dès que je joue, je peux pas m’empêcher de chanter les mêmes airs que les amis de Juan Carlos m’ont appris, ou que j’ai trouvé dans ses carnets. J’ai terminé de développer les dernières pellicules de l’Argentique, et franchement j’ai même pas trié, j’ai tout accroché dans ma chambre, je peux passer des heures à parcourir les souvenirs étalés sur les murs. C’est normal je suppose, je viens d’y passer 5 ans de ma vie quand même, c’est pas rien. Surtout quand ce voyage m’a tant apporté sur le plan personnel, c’est dur de lâcher prise et de changer de cap pour retourner à sa vie d’origine. Enfin d’origine, oui et non. Si on va dans ce sens, j’aurais jamais dû quitter l’Argentine en premier lieu, ou bien y retourner bien plus tôt que ça avec ma mère. Seulement la route a déviée, et le Royaume-Uni est censé être mon chez-moi à présent. Et jusque là je m’y suis jamais sentie trop mal de toute manière, mais faut bien avouer qu’à l’instant où j’ai posé le pied hors de l’aéroport à Buenos Aires, je n’ai plus pu me défaire de ce sentiment d’être véritablement rentré à la maison. C’est pour ça que j’ai du mal à me faire à l’idée d’être rentré ici, à Londres, de manière permanente. Enfin, cette nostalgie est tenace mais elle finira par s’amoindrir au bout d’un moment.

Cependant le retour à la vie européenne s’est faite de manière assez fluide contre toute attente. J’ai pas mal suivis les évènements des années précédentes au Royaume-Unis, avec le Seigneur des Ténèbres, les mangemorts, Harry Potter et compagnie. En toute honnêteté, j’ai pas regretté d’avoir été littéralement à onze mille kilomètres de tout ce bordel. Mais j’ai pas oublié que ma mère, sa chérie et les jumelles était toujours là, en plein coeur du conflit. Et si ma mère en soit, n’avait pas tellement de raisons de s’inquiéter étant moldu, Adriel représentait quand même un pont direct entre leur deux-mondes, la mettant probablement en danger malgré tout. La preuve, Jordan ne s’en est pas sortie. C’est pour ça que ma mère a finit par me demander de rentrer à la maison, je crois qu’après avoir été témoin de la douleur de la perte d’un enfant, elle a eu besoin de me ramener auprès d’elle.
Sauf que ça s’est pas passé exactement comme elle l’espérait je suppose, puisque j’ai accepté de revenir sur le territoire britannique, mais refusé catégoriquement de retourner vivre chez elle et Adriel. C’était suffisamment déplaisant de mon point de vu d’avoir à quitter l’Argentine, je n’étais pas prêt à la pardonner de m’avoir menti pendant toutes ses années. Je peux pas m’empêcher de me dire que si elle avait été honnête avec moi, j’aurais eu une chance de revoir mon père en vie au moins une fois. Et ça, ça s’oublie pas en un claquement de doigts.

Du coup, je me suis inscrit à la fac. Enfin, j’étais déjà inscrit à l’université de Buenos Aires, je prenais des cours d’Arts, de photos surtout, et j’ai réussis à négocier à l’UMS de rentrer directement en deuxième année. Et ce qu’est vachement cool c’est que non seulement j’y étudie la photographie, ce qui me passionne de plus en plus, mais en plus on touche à toutes sortes d’art comme la peinture, le dessin, le stylisme, et c’est super intéressant parce qu’au final tout se recoupe plus ou moins. Bien sûr, en suivant mon idée de faire ma vie de mon côté, j’ai compris que le plus intéressant pour moi serait de prendre une chambre en colocation dans un appartement des Estudines. Ça, ça m’a un peu inquiété au début, parce qu’on sait jamais sur qui on tombe et qu’un mauvais match ça peut vite tourner au drame. Mais là encore j’ai eu de la chance, je m’entends bien avec mes colocs, ils ont une bonne balance fête-étude, et par là je veux dire qu’ils font la fête ailleurs que dans notre appartement, donc tout va bien. A présent le seul impératif, était de trouver un petit boulot pour pouvoir payer le loyer.

Heureusement le campus universitaire est vaste, et la petite ville de Druid’d Oak accueille pas mal de commerces qui proposent des contrats étudiants intéressants. Comme par exemple le Blooddale qui était à la recherche d’un nouveau barman depuis quelques jours. Comment je l’ai su ? Un de mes colocataires est allé faire un essai en se disant que c’était une bonne planque, sauf qu’il n’avait pas capté que c’était un établissement destiné aux créatures magiques – avec un nom pareil, il avait pas fait le lien, franchement – et il est revenu en chouinant qu’il avait jamais vu autant de vampires réunis au même endroit, et que ça l’angoissait de trop. Moi personnellement, j’ai rien contre les vampires, certes ils ont un côté un peu flippant, mais il me fallait absolument un taff, et j’allais pas faire la fine bouche non plus. Du coup je m’y suis pointé, j’ai rencontré le propriétaire, Darach Fowl, et tout est allé assez vite ensuite. L’avantage que j’avais c’est que déjà grâce à l’Occlumencie, je pouvais me défendre sans trop de problème face à une potentielle tentative de manipulation mentale, ce qui ne m’est arrivé qu’une fois depuis que j’y bosse – juste un mec bourré qui voulait que je continue de le servir après la fermeture, rien de très palpitant – et ensuite, j’avais déjà de l’expérience en restauration. En cuisine plus qu’au bar,  il est vrai, mais c’est un détail parce que dans le p’tit resto où je bossais à Buenos Aires, on était vite amené à être polyvalent.

Avec Darach, j’ai envie de dire que le courant est passé, mais en vrai je suis incapable de prédire comment ça va se dérouler. C’est un demi-vampire de ce que j’ai cru comprendre, mais surtout il est...je cherche le mot correct pour le définir…je trouve pas, disons que c’est une tornade ce mec, et moi je suis le calme juste avant. Je l’ai sentie direct pendant l’entretien qu’on était deux personnalités diamétralement opposées l’une de l’autre. Je suis pas timide comme tout le monde semble le penser au début, je suis juste introverti et stressé de la vie. Lui c’est clairement le gars super sociable, qui pose pleins de questions, et qui est toujours dans l’action. Typiquement le genre de gens qui me stressent du coup. C’est pas grave en soit et ça a rien à voir avec le travail de toute manière, le plus important c’est qu’il m’a embauché au final et que moi, je vais pouvoir payer mon loyer sans m’inquiéter.
Sans m’inquiéter quand je serais à l’aise, et que je saurais tout ce que j’ai à savoir, parce que je suis en direction du bar pour mon premier jour, et l’anxiété est à son comble.

Je jette un œil à ma montre. 17h12. Je me suis sappé en noir, en général c’est ça, les autres couleurs sont trop salissantes, mais je me suis rendu compte en sortant de la douche que j’avais aucune idée du code vestimentaire, si code vestimentaire il y a.  J’ai perdu quinze minutes à débattre intérieurement sur le bon choix de vêtements à faire, et j’en suis toujours pas convaincue à cent pour cent parce que je suis incapable d’être sûr à cent pour cent d’un choix sans émettre un petit doute. Au pire Darach me reprendra et m’informera pour la prochaine fois. Pour aujourd’hui, ce sera jean et tee-shirt noir, en croisant les doigts pour que ça aille.
Druid’s Oak n’est qu’à quelques minutes à pieds de la résidence étudiante, du coup j’ai décidé d’en profiter pour prendre un peu l’air avant d’arriver, histoire d’essayer de me calmer un peu. Je veux dire, de toute façon Darach sait que j’ai pas beaucoup d’expérience derrière un bar, il sait qu’il doit me former un minimum. Mais et si j’étais pas à la hauteur ? Si il trouvait qu’en fait ça allait pas le faire et que je ferais mieux de rentrer chez moi ? Si il me trouvait trop lent ou pas assez sociable avec les clients ? Nope, je vais pas commencer à partir là dedans, je suis presque arrivé au Blooddale, y a pas de raisons que ça se passe mal. N’est-ce pas ? Et merde, je baisse les yeux sur ma main, j’ai recommencé à la gratter nerveusement, et une petite goutte de sang perle déjà sur ma peau. Je m’arrête une seconde pour sortir ma baguette et refermer la blessure à l’aide d’un Episkey. Mauvaise idée de rentrer dans un bar à vampire en saignant, non ? Je vais pas le tenter en tout cas, même pour la blague.

Je regarde ma montre. 17h26. J’arrive enfin devant l’enseigne et, après avoir pris une grande inspiration, pousse la porte d’un air peu assuré. Mon regard sonde la pièce dans son entièreté à la recherche du patron que je repère en train de s’activer derrière le bar. Y a pas grand monde, en terme de clients je veux dire, mais en même temps un mardi après-midi, c’est peu étonnant. Probablement pour ça que Darach m’a fait venir sur ce créneau pour me former, me montrer comment tout fonctionne et compagnie, pour être sûr d’avoir le temps sans se faire trop interrompre par ses clients.
Je m’approche du bar, je sais pas si il m’a vu mais comme il est en train de faire un truc, j’ose pas l’interrompre. Peut être que je devrais me racler la gorge ou l’interpeller pour lui signaler ma présence ? Non, je suis con, c’est un demi-vampire, il sait que je suis là. La question, c’est pourquoi je suis là ? Parce que, je viens de capter, il m’avait dit 18h30. Et il est même pas 17h30. J’hésite, je suis pas sûr à cent pour cent, qu’il m’a remarqué. Si je fais demi-tour maintenant et que je sors discrètement, est-ce que je passe moins pour un bouffon ?

Fais chier, je me suis tellement mis la pression aussi, je tenais en pas en place chez moi, et j’ai pris la direction du bar sans faire gaffe à l’heure. Enfin, vaut mieux avoir une heure d’avance que de retard quelque part, non ? Je fais quoi du coup, je me barre en...Ha non, trop tard, je viens de croiser son regard. Je me redresse. "Bonjour Mr.Fowl." je lui lance à moitié en paniquant sans réussir à me rappeler si je devais l’appeler par son prénom ou non. "Elijah Nuñez, je suis là pour mon premier jour." Je dis, comme si il ne savait pas qui j’étais, comme si il m’avait déjà oublié depuis hier pendant mon entretien. Je stress, ok ? Et je sais que j’ai l’air trop con, je m’en rends compte, passons. "Je suis un peu en avance, je sais, je peux revenir plus tard si vous préférez." J’ajoute en me grattant la nuque, histoire d’avoir l’air encore plus anxieux que maintenant. Juste pour le kiffe. Purée je suis vraiment un bouffon. Je lui ai sorti "un peu en avance", comme si c'était pas une heure. Je me dit que perdu pour perdu, autant en profiter pour lui demander si ma tenu lui convient, comme ça au pire si il me dit de revenir dans une heure – à l’heure prévue de base – je passerais me changer chez moi. "Joli tee-shirt."


Pourquoi ? Pourquoi mon cerveau me fait des crampes comme ça tout le temps ? Je veux lui demander si ma tenue est correct pour le travail, et tout ce que j’arrive à pondre c’est « joli tee-shirt » ? Ben si là il me trouvait pas encore trop con, je crois que je viens d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil. - Note à moi même, ne pas faire cette vanne à voix haute dans ce bar - "Enfin je veux dire, j’espère que c’est bon ma tenue, pour bosser ?" Je me rattrape vite en détournant le regard, gêné de ma propre connerie. J'ai envie de me frapper la tête contre le comptoir, et de disparaître dans un trou à la fois. Nan, sérieux, pourquoi je m'inflige ça à chaque fois ?  
(c) crackle bones

       

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Wake up you need to make money Avec Elijah Nuñez Mardi 14 Septembre 1999

Ça fait quelques mois, même pas, que j'ai ouvert mon bar, le Blooddale. Contrairement à ce que je pensais, il prit assez rapidement. Mais en fait, c'est parce que je suis assez connu parmi les créatures, surtout les irlandaises. Alors, c'est naturellement que ma clientèle commença par des vampires irlandais, puis des vampires tout court, puis des loups-garous, et depuis la fin de la guerre, j'ai même quelques sorciers lambda qui viennent. Alors, je suis super content, parce que ça m'occupe un peu -je déteste m'ennuyer-, mais hé, j'ai toujours une thèse à écrire, moi ! Et des plats à cuisiner. Ce qui serait top serait un jour de pouvoir écrire un livre de cuisine… Mais passons. Avec l'ampleur que commençait à prendre mon bar, il me fallait des employés. Heureusement, dans une ville comme Druid's Oak, les étudiants en demande d'argent ne manque pas. J'ai dû faire un choix assez drastique, virer ceux qui n'étaient pas capable de gérer ma clientèle, et je finis par tomber sur Elijah Nuñez.

Elijah Nuñez est un étudiant en Art, d'origine  argentine. Je suis méga curieux, il fallait bien que je lui pose la question avec son nom et sa couleur de peau, et puis, je lui ai rapidement dit que j'étais demi-vampire. Faut bien qu'il sache où il met les pieds, nan ? Bref, je sais aussi qu'il est revenu au pays il y a peu, qu'il a un background de cuisinier, et que apparemment, bosser avec des créatures ne le gêne pas. Il avait l'air d'être la perle parfaite, nan ? Au moins, l'entretien s'était bien passé. Il avait l'air motivé, peu bavard, certes, mais il fallait juste espérer qu'il gère les clients bourrés et dépressifs qui avaient besoin d'une oreille attentive en semaine ; et les clients bourrés et heureux du jeudi et samedi soir. Et puis, son essai avait été concluant ! C'est bien pour ça que je finis par lui faire signer un contrat de travail, et que je l'attendais de pied ferme pour son premier jour.

Enfin, je l'attendais. Pour le moment, j'étais derrière le bar à réunir ce que j'aurais besoin pour le groupe de jeunes qui avait commandé des coktails, histoire de bien continuer leur semaine. Au moins, il y avait peu de clients, donc ils auraient leur commande rapidement. Enfin, je disais ça, mais j'entendais quelqu'un se rapprocher du bar. Croyant que c'était un client, je ne me retournais pas tout de suite, le temps de finir de sortir les six verres nécessaires. « Bonjour Mr.Fowl. » Surpris, je me retournais, en reconnaissant cette voix. Et surtout, cette manière de parler. Elijah Nuñez. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Je ne l'attendais pas avant une bonne heure. « Elijah Nuñez, je suis là pour mon premier jour. » Je laissais les verres pour me retourner complètement vers lui, et je m'approchais. « Ouais, je sais qui tu es. Appelle-moi Darach, c'est bon, on va pas se prendre la tête, je veux que ce job soit plutôt relax. Tu auras forcément affaire à des clients cons, je veux pas que ton patron soit pareil. »

Les sourcils froncés, je finis quand même par lui demander : « Comment ça se fait que tu sois arrivé aussi tôt ? Tu avais peur de te perdre ? » « Je suis un peu en avance, je sais, je peux revenir plus tard si vous préférez. » Je secouais la tête pour lui montrer que non, il pouvait rester. Après tout, il allait pas refaire l'aller-retour pour une pauvre malheureuse heure ! « Nan, c'est bon, on va profiter que tu sois là pour commencer ta formation. Je te paierai cette heure supp'. » Je lui fis signe pour l'inviter à passer derrière le bar, pour qu'il me rejoigne, et que nous puissions commencer à travailler. Après tout, j'avais des clients qui attendaient ! « Joli tee-shirt. » Intrigué, je le regardais, avant de regarder mes propres vêtements. Je ne portais même pas de tee-shirt, mais une chemise. Je ne pus m'empêcher de lui lancer un sourire narquois. « On essaie de draguer le patron à peine arrivé ? Relax mon gars, on a tout notre temps. » « Enfin je veux dire, j’espère que c’est bon ma tenue, pour bosser ? » Ah. Et bien, le pauvre, si il avait du mal à se faire comprendre, il allait se faire bouffer tout cru les jeudis soirs. Il fallait qu'il s'endure un peu plus ! Je le regardais de haut en bas, un sourcil légèrement levé. « Y a pas de problème. Y a pas de dress code ici, faut que tu sois à l'aise, c'est pas le Lussuria ici. Je te demanderais juste de pas enlever ton haut, histoire de rester professionnel. »

Je tapais alors dans mes mains. « Bien ! C'est le moment de commencer à bosser. Ça tombe bien que tu sois venu tôt, y a un groupe de jeunes qui a commandé tout un tas de coktails. Alors même si en soi on est pas pressé parce qu'à cette heure-ci, y a pas grand monde, je vais quand même t'apprendre à faire des coktails rapidement, mais bien. » Je lui désignais la carte, accrochée au-dessus du bar. Bien utile, elle était personnalisée magiquement pour le barman : elle ressemblait en tout point à ce qu'avaient les clients, mais quand on disait Montre le-nom-de-la-boisson, on avait la recette qui s'affichait. Très pratique pour quand on débutait, ou pour quand on était un peu bourré. « Le groupe là-bas a commandé deux Mojitos, un blue lagon, une Piña Colada et une bloody Piña Colada, et un true Bloody Mary. » La spécialité de ce bar était de servir toutes les boissons que l'on pouvait trouvé ailleurs, et on pouvait demander la version avec du sang. C'était alors le Bloody nom-de-la-boisson. Excepté pour le Bloody Mary, qui devenait le true Bloody Mary. Facile. « L'idéal serait que tu apprennes rapidement les différentes recettes pour aller plus vite. Carte, montre le mojito. Voilà. Je te montre. Je fais le premier Mojito, tu fais le second en même temps. Tu commences à mettre de la menthe, puis le jus de citron. » J'attrapais la bouteille, que je versais d'une main experte.

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« Puis tu rajoutes le sucre, et tu mélanges le tout, comme ça, ça écrase la menthe. C'est que après que tu rajoutes les citrons, comme ça, ils ont l'air encore entier quoi. » C'est ainsi que petit à petit, étape par étape, je lui montrais ce qu'il allait devoir faire pour préparer le mojito. Il suivait mes gestes maladroitement, parce que j'allais un peu vite, mais il avait quand même l'air de savoir plutôt bien se débrouiller. Son passé en tant que cuistot, sûrement ? Une fois les deux boissons prêtes, je les fis léviter sur le plateau. « Ok, on fait les Piña Colada. Je fais la version bloody, et toi la normale. Le sang se range ici. Tu vois, y a les étiquettes des différents groupes sanguins. Les cliens choisissent pas. Par contre, tu dois toujours mettre le même groupe sanguin. Si tu finis la bouteille AB, tu en ouvres une autre, même O- est ouverte, ok ? Aller, on y va. Carte, montre la Piña Colada. » Une nouvelle fois, je lui montrais en même temps les différentes étapes pour qu'il puisse me suivre. Cette fois, il avait l'air moins maladroit. Comme si il commençait à piger le truc. Ou bien il commençait à se détendre ? Dans tous les cas, il semblait concentré, et à l'écoute. « Ok, bien ! Pas mal du tout. » Une nouvelle fois, je fis voler les deux verres sur le plateau. « Tu te souviens des deux autres coktails qu'ils ont commandé ? Parce qu'un barman doit avoir de la mémoire. Tu peux ne pas prendre de note, mais faut retenir la commande. Si tu veux, la prochaine fois, tu pourras noter. » Je me tus quand même, pour lui laisser le temps de répondre un minimum et voir si il avait un minimum de mémoire. « Aller, fais le Blue Lagon, je suis sympa, je fais le true Bloody Mary. Je veux voir si tu t'en sors seul. Si tu connais pas la recette, demande à la carte. » Je devais bien avouer que j'étais très fier de mon invention, qui allait être bien plus pratique.

Pendant que je faisais mon cocktail, je surveillais quand même du coin de l'oeil ce qu'il traficotait. Il avait l'air de se débrouiller, même si il allait un poil plus lentement. Le point positif, c'est qu'il semblait être travailleur, et soigné. Je posais le true Bloody Mary sur le plateau, avant de regarder son verre. « Franchement, pour une première fois, c'est pas mal. Aller, je vais servir, attends-moi ici. » Je pris le plateau et alla à la table des jeunes. Je fis voler les verres un à un pour les servir, ce qui me permettait de ne pas me pencher. Au même moment, deux autres personnes rentrèrent dans le bar. J'allais alors les voir pour leur demander ce qu'elles voulaient boire, avant de revenir au bar, où m'attendait Elijah. « Quand je suis là, ou quand j'aurais embauché plus de monde, t'as pas à faire le service, tu prépares et tu encaisses, c'est tout. Tu seras surtout en soirée, quoi. Les rares aprem où tu travailleras, ou je serais là pour faire le service, ou tu devras t'en occuper. Mais t'inquiète, aujourd'hui, je suis là pour te surveiller. Aller, il y a un true chocolat viennois, et un café court. »
:copyright:️ Justayne
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Love is just a history that they may prove
And when you're gone I'll tell them my religion's you

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Wake up you need to make money
- Mardi 14 Septembre 1999 -

       
Darach a pas tellement l'air de me tenir rigueur de mon sens du timing douteux en revanche je le sens perplexe. Normale, je me pointe avec une heure d'avance, je me présente comme si on s'était pas rencontré la veille, et en plus je le complimente sur sa tenue sans le vouloir. La bouffonnerie est à son apogée, il faut que je me ressaisisse et rapidement parce qu'il annonce que comme je suis là, autant commencer à me former direct après m'avoir expliqué qu'il y avait pas de dress code pour les employés du bar. "Bien ! C'est le moment de commencer à bosser. Ça tombe bien que tu sois venu tôt, y a un groupe de jeunes qui a commandé tout un tas de coktails. Alors même si en soi on est pas pressé parce qu'à cette heure-ci, y a pas grand monde, je vais quand même t'apprendre à faire des coktails rapidement, mais bien." Je contourne le comptoir pour passer derrière le bar, prêt à recevoir les instructions. Des cocktails, ok, je devrais m'en sortir, ça doit pas être très difficile. Pas plus que de faire de la cuisine en tout cas, il suffit de suivre la recette j'imagine sauf que là je prépare une boisson, pas un plat.

Je sais pas combien de cocktails on a à la carte mais retenir les recettes ne devrait pas me poser trop de problèmes, j'ai une bonne mémoire en règle générale, et en plus il me désigne une ardoise enchantée pour révéler les secrets de conceptions des boissons. J'écoute attentivement alors qu'il m'explique comment ça marche, ça peut s'avérer bien utile pour mes premiers jours, je veux pas avoir à lui demander de me remontrer cinquante de fois. J'aurais l'air d'un idiot. "L'idéal serait que tu apprennes rapidement les différentes recettes pour aller plus vite. Carte, montre le mojito. Voilà. Je te montre. Je fais le premier Mojito, tu fais le second en même temps. Tu commences à mettre de la menthe, puis le jus de citron." Je hoche la tête et me saisit du même verre que lui sur l'étagère à côté de la machine à café. Avec précaution, je reproduis un à un les gestes du patron, menthe, jus de citron, jusque là tout va bien. Enfin je crois, j'espère, est-ce que je n'ai pas mis une ou deux feuilles de menthe en trop ? Nope, commence pas, reste concentré, si tu fais quelque chose de mal, c'est lui qui te le dira.
On continue, ajouter du sucre, mélanger, je me dépêche un peu pour ne pas prendre du retard et louper une étape, en faisant attention de rester rigoureux. Le but c'est quand même que ce soit buvable. Je cafouille un peu mais j'ai l'impression de pas m'en sortir trop mal au final. Je m'en doutais, c'est pas plus compliqué que d'être cuistot.

Une fois les premiers cocktails achevés, il semble approuver puisqu'il fait éviter les deux verres sur le plateau sans attendre et enchaîne. "Ok, on fait les Piña Colada. Je fais la version bloody, et toi la normale. Le sang se range ici. Tu vois, y a les étiquettes des différents groupes sanguins. Les cliens choisissent pas. Par contre, tu dois toujours mettre le même groupe sanguin. Si tu finis la bouteille AB, tu en ouvres une autre, même O- est ouverte, ok ? Aller, on y va. Carte, montre la Piña Colada." Bon j'avoue je me doutais que tout l'intérêt d'un bar créatures-friendly c'était qu'il proposerait ce genre de subtilité, c'est à dire des boissons au sang pour les vampires par exemple, mais je m'étais pas imaginé ça. Par ça, je veux dire une étagère de bouteilles plus ou moins remplies d'un liquide pourpre et épais, soigneusement présentée à côté des bouteilles d'alcools. Étiqueté et tout... Un peu chelou, mais bon, soit. Je peux pas m'empêcher de me demander dans un petit coin de mon cerveau où il se fournit son stock de sang. Y a t-il des fournisseurs de sang comme il y a des fournisseurs de café ou de soda ? Bref, je m'attarde pas trop là dessus, de toute façon je savais à peu près dans quoi je foutais les pieds donc bon. "Question, c'est du sang animal ?" je demande tout de même, je me dis que ça peut être le genre d'informations que des clients pourraient me demander, alors autant anticiper.
Je me concentre sur le nouveau cocktail. Piña Colada, un truc à la noix de coco et ananas, super frais, super bon, l'un des préférés de Térésa quand on sortait danser un peu le tango le soir dans les peñas de bord de mer. Elle aimait particulièrement ça, si elle ne le verbalisait pas nécessairement, c'était assez évident. Elle passait ses plus jolies robes, les plus colorés avec un bas qui virevoltait gracieusement quand elle bougeait. C'était aussi les seules fois où elle prenait la peine de se maquiller, mais ce n'était jamais trop, de toute façon elle était belle naturellement, il n'y avait qu'à voir Apolline.

Je me met au travail, cette fois je suis plus assuré dans mes gestes, déjà par ce que j'ai intégré à peu près où Darach rangeait ses ingrédients, les jus dans un frigo, les fruits dans des bacs, le matériel sur le plan de travail,... et parce que je me suis rendu compte que ce n'était pas la mer à boire. Rapidement les Piña Colada sont prêtes et rejoignent les Mojitos. Darach semble valider, à mon grand soulagement. "Tu te souviens des deux autres coktails qu'ils ont commandé ? Parce qu'un barman doit avoir de la mémoire. Tu peux ne pas prendre de note, mais faut retenir la commande. Si tu veux, la prochaine fois, tu pourras noter." Je prends une seconde pour réfléchir. Il m'a listé la totalité de la commande au tout début. Putain, en plus j'ai dis que j'avais une bonne mémoire tout à l'heure. Mentalement mais quand même. Bon, si je suis pas trop con, on récapitule, deux Mojitos, deux Piña Colada,..."Un Bloody Mary et un Blue Dragon ?" je tente peu convaincu parce que quelque chose sonne faux. Il me corrige, Blue Lagon, j'étais pas loin, mais j'étais pas correct non plus. Blue Dragon, d'où est-ce que ça a bien pu venir ? Il précise aussi qu'il s'agit d'un True Bloody Mary, c'est à dire la recette originale préparée à base de sang. "Aller, fais le Blue Lagon, je suis sympa, je fais le true Bloody Mary. Je veux voir si tu t'en sors seul. Si tu connais pas la recette, demande à la carte." Je hoche la tête, il veut me tester pour voir si j'ai bien écouté tout ce qu'il m'a apprit depuis le début. Logique. Faut pas que je me loupe, j'ai vraiment besoin de ce boulot. Je connais pas le Blue Lagon, même pas de nom apparemment, donc je me tourne vers le tableau magique. "Montre Blue Lagon s'il te plaît." Ouais, bon c'est une ardoise je crois qu'elle le prendrait pas mal que j'oublie les formules de politesse mais, je sais pas, à ce moment elle en sait clairement plus que moi sur le monde du bar du coup je me suis sentie un peu obligé. La recette apparaît et je la parcours du regard, la relisant deux fois pour intégrer un maximum d'instructions sans avoir besoin de regarder de nouveau toutes les trois secondes et perdre trop de temps.

Ça va, c'est pas très compliqué finalement, y a que trois ingrédients à mettre dans ce cocktail qui ne m'inspire pas du tout confiance, mais la couleur est super jolie. "Dans quel verre je dois le faire celui-là ?" je demande parce que j'ai cru comprendre que chaque boisson avait un verre de désigné. J'attrape celui qu'il m'indique, vers le contenue du shaker dedans et le pose sur le plateau à côté des autres. "Franchement, pour une première fois, c'est pas mal. Aller, je vais servir, attends-moi ici." je hoche la tête et le regarde s'éloigner en portant le plateau plein avec beaucoup plus d'aisance que je ne pourrais jamais avoir. Par réflexe - ou par toc - j'attrape une lavette et entreprend de passer un petit coup sur le plan de travail pour éviter que ça colle la prochaine fois qu'on l'utilise. "Quand je suis là, ou quand j'aurais embauché plus de monde, t'as pas à faire le service, tu prépares et tu encaisses, c'est tout. Tu seras surtout en soirée, quoi. Les rares aprem où tu travailleras, ou je serais là pour faire le service, ou tu devras t'en occuper. Mais t'inquiète, aujourd'hui, je suis là pour te surveiller. Aller, il y a un true chocolat viennois, et un café court." Je vais pas mytho, ça me soulage de savoir que je vais probablement pas avoir à me taper des plateaux remplis de verres instables, ou très peu. Je me tourne vers l'ardoise magique, le café court je peux gérer, mais je suis pas sûr de savoir ce qu'est un true chocolat viennois. Elle m'indique rapidement qu'il s'agit juste d'un chocolat chaud avec de la chantilly, je devrais m'en sortir. J'enclenche la machine à café pour faire couler l'expresso, et commence à faire chauffer le lait à la buse. "Un true chocolat  viennois du coup, c'est avec du sang ?" Je demande pour être sûr, parce que je croyais que c'était les bloody qui étaient fait à base de sang. Le temps que le café finisse de couler, j'ajoute le chocolat dans le lait chaud et le verse dans une grande tasse avant de me mettre en quête de la chantilly. Je finit par la dénicher dans un frigo pas loin et l'ajoute par dessus le chocolat. Je dois la faire couler un peu trop fort parce que je parviens pas à faire une spirale parfaite, mais c'est pas trop mal. J'attrape les sous-tasse et les cuillères que je dispose sur le plateau, sous l'oeil attentif du boss. "Je dois mettre un tube de sucre ?" je demande. Je me tourne pour attraper les tasses fumantes et les posent à leur tour.

Une fois la commande achevée, je lance un regard à Darach, cherchant un signe d'approbation. Je recule d'un pas et, sans faire attention, met un coup de coude dans le pichet en inox contenant le reste du lait que j'ai fat chauffé. Bien évidemment, il tombe au sol dans un fracas retentissant et le liquide se déverse au sol. "Ho merde." je lâche surpris. "Je suis désolé, je vais nettoyer tout de suite." je lance paniqué en attrapant ma baguette pour nettoyer ma connerie. Non, non, non, ça se passait bien, j'avais réussit à faire oublier ma bouffonnerie du début et voilà qu'elle venait se rappeler à notre bon souvenir. Bon, il une restait pas beaucoup de lait dans le récipient mais quand même, je suis un putain de boulet. D'un Recurvite je nettoie le sol, me baisse pour ramasser le pichet et le pose dans l'évier pour le rincer. "Je ferais plus attention la prochaine fois, je suis vraiment désolé." je répète une fois le bordel réparé. Enfin si il y a une prochaine fois, parce que pour l'instant je n'ai pas fait que briller pour mon adresse et mon assurance.

 
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Wake up you need to make money Avec Elijah Nuñez Mardi 14 Septembre 1999

Quand je regarde Elijah, je me dis que j'ai quand même bien choisi. Beau gosse, il devrait attirer les filles, et puis, il semble consciencieux. Et franchement, il me fait marrer. Il a l'air facile à tourner en bourrique. Par exemple, quand il me demande : « Question, c'est du sang animal ? » Je ne peux m'empêcher de lui offrir un sourire un peu malsain. « Non. » J'adore expliquer ça aux employés en test, j'adore voir leurs réactions. Ouais, je dois être un peu sadique sur les bords. Je prends quand même le temps d'expliquer : « En Irlande, il y a tellement de créatures que des dons de sang pour nous nourrir sont fréquemment organisé. Je me fournis là-bas. » Et je sais que avoir un employé humain fera plus baisser la consommation d'alcool, que la consommation de sang. Je sais que ce sont des choses que je devrais surveiller.

Mais passons à la suite ! Maintenant que les bases sont faites, je continue avec sa formation et le détail de ses futures missions. J'avais déjà eu des étudiants qui ne prenaient pas le job au sérieux ou qui avaient du mal à s'approcher des clients -et de moi-, mais Elijah semblait s'en sortir vraiment bien. En témoigne sa question pas idiote du tout : « Un true chocolat  viennois du coup, c'est avec du sang ? » Je français les sourcils, en essayant de me rappeler ce que j'avais pu dire. « J'ai dit true chocolat viennois ? Je voulais dire Bloody chocolat viennois. Mais c'est bien, au moins, tu suis ! » Je lui lançais un clin d'oeil, un peu moqueur. C'est vrai que je m'étais planté entre les termes (parfois, c'est compliqué d'être un génie) ; sauf que l'avantage de cette erreur est que ça me montrait le sérieux du jeune homme. « Je dois mettre un tube de sucre ? » Je hoche la tête. Toujours en mettre, ça peut faire plaisir, et les clients auront pas à demander. C'est un gain de temps quand il y a plein de monde en même temps.

Je me décale, pour regarder Elijah faire le taf. Il est sérieux, consciencieux, prend son temps, et amène même superbement les tasses aux clients. Il me jette un regard quand il revient, regard que je lui rends en souriant. Ça se voit de fou qu'il est nerveux, mais franchement, il a rien à se reprocher. Évidemment, au moment où je pense ça, il met un grand coup de coude dans la cruche, où se trouvait du lait. « Ho merde. » Le lait et la cruche s'envolent, tombant au sol avec grand bruit. Ça fait lever la tête des clients, qui retournent assez rapidement à leur discussion. « Je suis désolé, je vais nettoyer tout de suite. » « Il vaut mieux, oui. » Je suis presque amusé par la panique qui l'anime. Elijah nettoya rapidement le sol avec sa baguette avant de rincer le pichet. Rapide et efficace dans la manière de corriger ses bêtises. Encore un bon point. « Je ferais plus attention la prochaine fois, je suis vraiment désolé. » « Hé, Elijah ? Pas de souci, d'accord. La maladresse, ça arrive. » C'est vrai que jusque-là, ça me faisait un peu marrer, mais je ne veux pas non plus qu'il fasse une crise d'angoisse en plein milieu du café. Ce n'est pas le but non plus. Et puis, je l'aime bien, moi. Je veux pas qu'il fuit pour du stress alors qu'il a l'air d'être ok de gérer des créatures assoiffées.

Je jette un coup d'oeil à la clientèle. Toujours peu nombreuse, déjà servie, nous avions quelques minutes de rab en plus. J'en aurai bien profiter pour m'en griller une, mais il fallait que je termine ça. « Bon. En temps normal, je t'aurai emmené dans mon bureau, mais je suis seul ici, alors on va parler autour du bar, si ça te va. Tu veux quelque chose à boire ? » Autant se poser tranquillement, non ? J'en profite pour me verser un café noir bien serré. Puis je m'asseois en face de lui. « J'ai lu ton CV. Tu as donc déjà travaillé dans la restauration. Tu es cuistot, c'est ça ? Ça te va, de passer de la cuisine aux boissons ? On ne sert pas à manger, ici. » En réalité, la cuisine qui se trouvait ici avait plutôt un usage personnel, pour toutes mes expériences culinaires. « Je vais être honnête, alors, il faut que tu le sois aussi, d'accord ? J'ai trouvé que tu t'en sortais bien. Tu es sérieux, rapide, efficace, tu apprends vite et tu répares direct tes bêtises. Mais est-ce que tu te sens prêt à travailler au milieu de créatures ? Normalement, il arrive rien, mais je peux comprendre que ça rebute certains sorciers. » Ici, les créatures savaient se tenir à carreau. Elijah ne craignait rien, mais ses prédécesseurs étaient déjà partis uniquement pour cette raison. « Parce que je serai pas toujours là. Je suis pas toujours en salle, je suis souvent dans mon bureau, mais aussi à la fac. J'écris une thèse, alors je suis pas là tous les jours, faudra que tu saches gérer tout seul. » Ouais, on dirait pas, mais je suis encore étudiant. Il faut du génie pour ouvrir son propre bar tout en écrivant une thèse. Et moi, j'en avais, du génie. Elijah aussi, qui m'assura qu'il était ok avec toutes les créatures.

« Parfait, parfait, alors ! Je vais te donner ta chance ! Une dernière question : est-ce que tu aimes manger ? » Parfois, je m'examine d'un oeil un peu extérieur et je me dis que je suis bizarre. Il est là comme barman, pas comme cuistot, la question de la nourriture ne se pose pas. Mais en fait, si. Pour une bonne raison. « J'adore cuisiner, et inventer de nouvelles recettes. Ma famille est en Amérique, et il me faut quelqu'un qui teste mes plats. Tu as le droit de refuser, bien sûr, cela ne changera rien à ton embauche. » Il aura toujours son contrat, bien sûr. Mais ça voudrait dire que je dois embaucher quelqu'un d'autre en plus !    
:copyright:️ Justayne

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Love is just a history that they may prove
And when you're gone I'll tell them my religion's you

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My name is Blurryface and I care what you think. Wish we could turn back time, to the good old days. When our mama sang us to sleep but now we're stressed out.Used to dream of outer space, but now they're laughing at our face saying "Wake up you need to make money"Ft. Darach Fowl
       

       
Wake up you need to make money
- Mardi 14 Septembre 1999 -

       
Darach fait de son mieux pour me rassurer quand je me confonds en excuse après avoir fait tomber le pot de lait. Et c'est à ce moment précis que je me fait la réflexion qu'il y a moyen que ce partenariat fonctionne plutôt pas mal à l'avenir. Je ressens une bonne vibes émanant de ce mec. "Bon. En temps normal, je t'aurai emmené dans mon bureau, mais je suis seul ici, alors on va parler autour du bar, si ça te va. Tu veux quelque chose à boire ?" Je me demande vaguement où se trouve son bureau mais me dis également que je le découvrirais probablement bien assez tôt de toute manière et que c'est pas la peine de poser ce genre de questions inutiles. "Je veux bien un verre d'eau." j'acquiesce. Pas de café pour moi, je suis déjà un assez grand stressé de la vie, j'ai pas besoin d'en rajouter une couche avec ce genre de boissons. Je sors de derrière le comptoir pour m'installer sur les tabourets hauts disposés tout le long. Je le remercie quand il pose le verre devant moi et l'écoute attentivement alors qu'il reprend la parole. "J'ai lu ton CV. Tu as donc déjà travaillé dans la restauration. Tu es cuistot, c'est ça ? Ça te va, de passer de la cuisine aux boissons ? On ne sert pas à manger, ici." Je hoche la tête, c'est bien ça.

Quand je suis arrivé en Argentine je sortais à peine de l'école, j'avais jamais travaillé de ma vie et bien sûr pas un sous en poche. Mais c'était facile de trouver du travail là bas, Térésa m'a aidé à me faire embaucher dans un petit bouiboui en bord de plage, un truc un peu attrape touriste, et franchement ce n'était pas super élaboré mais c'était bon. C'était sympa, j'ai aimé cette expérience plus que je ne me le serais imaginé. "Non ça ira, je suis curieux de nature, j'aime bien toucher un peu à tout. J'ai fait de la cuisine, maintenant je passe au bar." j'affirme avec sincérité. Pourtant il me semblait avoir aperçu une cuisine derrière le bar tout à l'heure. "Je vais être honnête, alors, il faut que tu le sois aussi, d'accord ? J'ai trouvé que tu t'en sortais bien. Tu es sérieux, rapide, efficace, tu apprends vite et tu répares direct tes bêtises. Mais est-ce que tu te sens prêt à travailler au milieu de créatures ? Normalement, il arrive rien, mais je peux comprendre que ça rebute certains sorciers." Je prends une seconde pour apprécier les compliments, soulagé que ce soit ce qu'il décide de retenir de mon essaie plutôt que ma nervosité et ma maladresse. Je réponds sans avoir besoin d'y réfléchir à deux fois. "Ça ne me pose pas de problème." j'annonce avec toute l'assurance dont je suis capable pour lui montrer ma détermination. J'ai jamais eu de problème quelqu'il soit avec une créature, je vois pas pourquoi ça commencerait aujourd'hui. "Parce que je serai pas toujours là. Je suis pas toujours en salle, je suis souvent dans mon bureau, mais aussi à la fac. J'écris une thèse, alors je suis pas là tous les jours, faudra que tu saches gérer tout seul." Je hoche la tête. J'aurais pas cru que ce mec était encore un étudiant. Damn il a le temps et l'énergie d'écrire une thèse tout en étant le propriétaire d'un bar ? A son âge c'est assez impressionnant. "Je suis plus inquiet de mes capacités à porter un plateau que d'avoir des créatures pour client." je tente de plaisanter mais c'est pas vraiment une blague en vrai, va falloir qu'il m'apprenne parce qu'avec mes deux mains gauches....

"Parfait, parfait, alors ! Je vais te donner ta chance ! Une dernière question : est-ce que tu aimes manger ?"  je hausse les sourcils, partagé entre la joie de sa première phrase et la perplexité qu'a soulevé la seconde. Est-ce que c'est une question piège ? "Heu ouais j'aime bien manger." Enfin dans la normal quoi je crois. C'est vrai que je suis pas bien gros mais je fais partie de cette team de gars qui bouffent comme des gros porcs et prennent pas un gramme. Genre, j'ai un gros appétit quoi mais je croyais que le poste n'était pas nourris, c'est ce qui était précisé dans l'annonce. "J'adore cuisiner, et inventer de nouvelles recettes. Ma famille est en Amérique, et il me faut quelqu'un qui teste mes plats. Tu as le droit de refuser, bien sûr, cela ne changera rien à ton embauche." Mon visage s'illumine, ho c'est de ça qu'il s'agit, j'y étais pas du tout. "Ta famille est en Amérique ? Où ça ?" je demande sans répondre à sa question. "Je veux bien te servir de cobaye mais essaie de pas me rendre malade alors." je me rattrape avec une nouvelle tentative de plaisanterie. "Tu a prévu d'embaucher encore du personnel ou ce sera que nous ?" je demande avec curiosité en prenant une gorgée de mon eau que j'avais totalement zappé.

 
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