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Billy Prewett
Contexte
Nous sommes le lundi 7 janvier 2002. Billy Prewett est un sorcier Sang-Mêlé. Elève de 7ème année dans la maison des Serpentard, c'est un garçon populaire entre son poste de Batteur dans l'équipe de Quidditch et son insigne de préfet qu'il a depuis sa 5ème année. Mais depuis quelques mois, les choses commencent à partir de travers dans sa vie ...

Fuck you and your friends that I'll never see again
Quelque part au 6ème étage du château, Billy était appuyé contre un mur. Il repoussa ses cheveux en arrière qui lui atteignaient désormais les épaules. Il avait même réussi à faire pousser une moustache durant les vacances de Noël et il était fier de l’afficher, même si Edmund avait passé son temps à le menacer de la raser. Penché légèrement à l’avant, il s’employait à allumer une cigarette. Il restait encore dix minutes avant que les cours ne commencent. Fergus était là, évidemment. Le seul ami constant qu’il avait gardé depuis la première année. De son corps, il arrivait à masquer Billy qui tirait une première taffe.

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Fergus Lloyd

« Bordel, ça, ça fait du bien. » dit-il en soufflant la fumée.

Fergus tira à son tour une taffe assez courte avant de lui rendre la cigarette. Il n’était pas un grand adepte de la nicotine. Il semblait faire ça juste pour le fun comme si ça ne pouvait jamais le rendre accro.

« Putain, fais chier … » râla soudain Billy en tournant les yeux dans le sens opposé.
« Quoi ? » demanda Fergus en cherchant de tout côté la source de contrariété de son ami.
« Mon père … »

Fergus sortit sa baguette et jeta un sort de dissimulation sur la cigarette qui fumait pourtant toujours. Billy secoua la main devant lui pour chasser la fumée et l’odeur qui les trahirait surement.

« Billy. »

Louis s’était arrêté devant eux. Ses cheveux blonds viraient désormais au gris poivre et sel et depuis quelques mois il laissait pousser une barbe sur son menton, lui donnant un air plus sage. Billy refusait de le regarder dans les yeux et continuait de regarder droit vers le fond du couloir, comme s’il attendait quelqu’un.

« Je ne t’ai pas vu pendant les vacances alors j’espérais te souhaiter une bonne année aujourd’hui. » sourit Louis, planté devant son fils.

Il s’approcha alors pour prendre son fils dans ses bras. Mais Billy recula vivement alors que Fergus s’était volontairement mis en retrait pour ne pas se mêler de cette histoire familiale. Après tout, c’était une histoire entre Billy et son père. Et Billy était tellement lunatique quand il s’agissait de sa famille. En particulier depuis quelques heures, depuis qu’ils étaient rentrés de vacances.

« C’est bon, laisse-moi. Si j’n’suis pas venu, c’est pour pas te voir justement ! » cracha Billy en s’écartant vivement.

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Louis Prewett

Le professeur d’Etude des Moldus ne montra pas sa contrariété même s’il était évident que quand un fils disait ça à son père, c’était forcément violent et peu enviable. Comme ayant senti que son petit-ami aurait besoin d’aide, le professeur Chastang sortit de sa salle.

« Oh bordel, manquait plus que ça … » roula des yeux Billy.
« Que se passe-t-il ? » demanda le professeur Chastang.

De quelques années plus jeunes que Louis, le professeur Chastang était un bel homme aux cheveux bruns et aux yeux bleus. Fin et d’une prestance incomparable, il imposait facilement le respect dans ses cours. Il était Français mais son accent ne se faisait presque plus entendre depuis les années où il était en Angleterre. Autrefois, Billy se rappelait l’avoir admiré et l’avoir énormément apprécié. Mais c’était avant qu’il apprenne qu’il se tapait son père.

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Ethan Chastang

« Rien. Rien du tout. » répondit Louis en adressant un sourire au professeur Chastang.

Il fit un pas vers l’homme avant de se raviser en se souvenant de la présence de Billy qui pourtant avait tourné la tête ailleurs, râlant de ne pouvoir consommer sa cigarette en paix. Il ne voulait aucunement voir des effusions d’amour. La dernière fois que c’était arrivé, il avait donné un coup de poing à son père. Autant dire que les choses s’étaient assez mal terminées.

« On se voit tout à l’heure. » souffla tout de même le professeur Chastang à Louis.

A nouveau, Billy roula des yeux avant que Louis ne le dépasse pour partir en direction de sa salle. Le professeur Chastang en revanche ne bougea pas d’un poil et, une main dans les poches, regarda Billy.

« Vous voulez quoi ? » répliqua Billy, au bord de l’agacement.
« Je te souhaite une bonne année et une bonne santé, William. » répondit simplement le professeur. « Et … sois plus aimable avec ton père. Il souhaite simplement continuer à t’aimer comme il a fait durant toutes ces années. »

Billy eut un rire nerveux.

« De quoi vous mêlez-vous au juste ? »
« Du bonheur de l’homme que j’aime. Simplement. »

Le professeur Chastang eut un sourire, puis, avec un hochement de tête, retourna dans sa salle. Mais avant de disparaître, il ajouta :

« Et, le cours commence dans 5 minutes, William et Fergus, donc pensez à m’éteindre cette cigarette avant que quelqu’un d’autre ne vous voit. »

Et la porte se referma.

« Bordel, c’était chaud ! » souffla Fergus en revenant vers Billy qui avait annulé le sort de dissimulation.

Il plongea aussitôt sur sa cigarette pour tirer plusieurs taffes de suite. Bordel, pourquoi fallait-il qu’il croise aussi souvent son père ici ? Il avait réussi à l’éviter toutes les vacances, pour au final voir sa mère batifoler avec un moldu du nom d’Henry Denvers. Alors qu’il tirait rageusement sur sa cigarette, la sonnerie retentit et les élèves commencèrent à envahir les couloirs.

Ce premier cours était avec les Gryffondor et Billy savait qu’il allait voir Alex, Millie, Rhéa et Casey. Toutes ces filles avec qui il était autrefois amis mais qui ne lui parlaient plus depuis que Billy avait trompé Alex. Et Ian serait là lui aussi. Avec son fan-club. Billy se tourna directement vers la porte du professeur Chastang, Fergus à ses côtés, quand une masse de cheveux bruns arriva à leur hauteur.

« Livia ! » se réjouit Fergus en voyant la jeune femme arriver à leur hauteur. « Comment se sont passées tes vacances ? »

Impossible de faire autrement : Fergus était toujours un soleil. Dans n’importe quelle condition. De son côté, Billy restait appuyé contre le mur, comme au bout de sa vie. Il regardait Livia mais n’avait pas encore prononcé un seul mot. Il écrasa sa cigarette sous ses pieds et pria pour que ces deux heures de cours avec le professeur Chastang passent le plus rapidement possible.

@ Victoire


Dernière édition par Billy Prewett le Mar 24 Oct - 10:13, édité 1 fois

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"All for freedom and for pleasure
Nothing ever lasts forever.
Everybody wants to rule the world."

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When your day is long, and the night, the night is yours alone. When you're sure you've had enough of this life, well hang on. Don't let yourself go, 'cause everybody cries and everybody hurts sometimes. Ft. Billy Prewett 
       

       
Fuck you and your friends that I'll never see again

       
7 Janvier 2002 - Lundi

En règle générale, et ce depuis ma toute première rentré scolaire, le mois de janvier est l'un de ceux qu'il m'est le plus pénible de supporter. Si pour beaucoup il est encore teinté des souvenirs des fêtes de noël et du nouvel an, de beaux moments passés en famille ou avec les amis, pour moi il s'agit surtout de la charnière me rappelant que je n'ai passé qu'une moitié de l'année, et que la seconde s'apprête tout juste à démarrer.
Mais pour une fois, le sentiment qui m'a traversé en parcourant les couloirs du château pour déposer mes affaires dans le dortoir en arrivant hier soir, est différent. Un certain soulagement s'est emparé de moi ; c'est le dernier mois de janvier que je passe ici. Bientôt mes amis et moi seront diplômés de l'école de Poudlard, enfin je l'espère, et nous passerons tous à la prochaine étape de notre vie. Pour la plupart ce sera la fac bien sûr, pour moi...je ne sais pas encore. Cela dit je suis un peu partagée, si j'ai hâte de laisser l'aspect scolaire derrière moi, comme Oncle Adrìan me l'a promis, une pointe de nostalgie me prend par moment quand je réalise que je serais séparée de mes amis. Il est vrai que j'en ai pas des millions non plus mais l'idée de ne plus passer mes journées aux côtés de Zia, d'Esteban ou de Billy, me perturbe un peu. Bien sûr, je pourrais toujours les côtoyer en dehors, mais c'est pas pareil.

Si les jumeaux ont déjà établis un plan de carrière pour le reste de leur vie, ou quelque chose du genre, en ce qui me concerne l'horizon est plus flou. J'ai établis dès mon premier cours de métamorphose que je n'aimais pas l'école et que je n'excellerais jamais en magie. Alors me lancer dans un cursus à l'Université me semblerait lunaire et inutile en tout sens. Oncle Adrìan m'a dit de lister mes points forts et de partir de là pour m'aider à y voir plus clair. Je l'ai fait, c'est assez simple : je suis douée en magie des runes, je suis douée en Boxe et je suis douée à être un vampire. Mais franchement ça ne m'emmène pas tellement plus loin et mes capacités limitées en terme d'interaction sociale humaine, ne risquent pas de m'aider beaucoup. La plupart de mes camarades de 7ème année stressent pas mal sur leur avenir, moi en vrai, je me met pas la pression. Genre, pas du tout. Après tout, ce n'est pas comme si j'avais l'éternité devant moi pour décider ce que j'ai envie de faire, m'en lasser, et me réorienter 5, 10, 30 fois si nécessaire.

Enfin, c'est bien beau de penser au futur, mais pour le moment je suis encore au château et j'ai un diplôme à décrocher. C'est la seule condition posée par mon oncle : je ne pourrais abandonner l'école qu'une fois mes ASPIC en poche. Et pour les obtenir, je dois avoir de bons résultats dans un maximum de matières, y compris celles qui requièrent beaucoup l'utilisation de la magie et qui m'handicapent le plus. Comme risque de le démontrer sans problème le cours de Défense Contre les Forces du Mal auquel je suis en train de me rendre.
C'est pas super motivant de reprendre direct sur un cours qui me pose problème, mais je me console en me disant que je le partage avec les Serpentard et que j'y retrouverais sans doute Billy. Je croise les doigts pour que Frost ne fasse pas partie du groupe, je ne l'ai pas encore croisé depuis mon retour à Poudlard et je ne suis pas pressée que cela arrive après la manière dont il s'est comporté à la soirée des Zabini, mais je sais qu'il est peu probable que mon souhait soit exaucé.  

La sonnerie retentit pile au moment où j'entre dans le couloir menant à ma salle de classe. Instantanément je repère Billy, appuyé contre un mur et son ami dont il ne se sépare presque jamais. Je me plante à leur côté alors que le visage de Fergus s'illumine comme si c'était Merlin en personne qui venait le saluer. Billy, lui, est impassible et je devine que quelque chose le travail. "Livia ! Comment se sont passées tes vacances ?" Mmmh, bien sûr, c'est le sujet de conversation de tout ceux qui se retrouvent aujourd'hui : les récits de vacances respectifs. La curiosité humaine me fascinera toujours, ou simple politesse suivant l'interlocuteur. En l'occurence, j'ai bien l'impression que ma réponse intéresse sincèrement le jeune homme. "Salut les gars  !" je lance avec un petit sourire. "A peine de retour et déjà en train d'essayer de faire perdre des points à votre maison ?" je les taquine en sortant un paquet de Bulles Baveuses de ma poche pour le lancer à Billy d'un geste habile. "Monsieur le préfet, si je peux me permettre, vous puez la clope." je commente avec un petit rire amusé. Et pas besoin d'être vampire pour détecter l'odeur agressive du tabac qui émane de lui. "C'est une fille de mon dortoir qui me les a donnés, je voulais pas la vexer, Zia m'a dit que ça se faisait pas de refuser un cadeau, mais la bouffe humaine...pas trop mon truc." Même pas du tout, c'est immonde, rien que l'odeur me dégoûte profondément.

Je regarde autour de moi, le couloir s'est bien remplis depuis mon arrivée, tout le monde attend patiemment l'arrivée du professeur Chastang, mais il ne semble pas bien pressé de nous revoir. Du coup je reporte mon attention sur les deux serpentards. "J'ai passé de bonnes vacances, bien trop courtes à mon goût mais plutôt cool. Et vous ?" En vérité mes vacances ont été assez banales. A part ma visite chez les Nightshade qui fut particulièrement divertissante, et ma rencontre fortuite avec Frost, le reste a été très routinier. J'ai passé la majorité de mon temps à l'Arène avec mon oncle, et c'est à peu près tout. Fergus s'empresse de me répondre, me faisant un résumé des deux semaines qu'il a passé avec sa famille. Une fois son discours achevé, je me tourne vers Billy que je ne trouve pas bien bavard aujourd'hui. "Et toi ?" Je sais qu'il y a eu quelques bouleversements dans sa vie ces derniers mois sur le plan familiale, mais il n'en parle pas beaucoup, pas à moi en tout cas. J'ai pas tous les détails mais je sais que les fêtes de noël sont une occasion pour les humains de célébrer en famille, c'est vraiment une valeur qui est mise à l'honneur particulièrement dans ces périodes. Alors si c'est pas la joie dans la sienne, les vacances ont pas dû être super fun.

Je sais pas trop ce que je devrais faire, le laisser tranquille ou insister pour qu'il vide son sac, mais j'ai envie de bien faire, parce que j'aime bien Billy et j'aime pas l'idée qu'il soit triste. Il a été l'un de mes premiers amis ici, et mon premier petit-ami aussi, même si j'avais pas bien pigé les codes encore à l'époque et ça a pas marché. On est resté amis, parce qu'il y avait pas de raisons que ça change, et c'est un des rares humains de ma connaissance que je considère réellement. Mais je le sens aussi renfermé qu'un cercueil et ça m'embête, parce que j'ai du mal à déchiffrer si c'est de la tristesse ou de la colère que je lis dans ses yeux, ni comment l'aborder sans le brusquer. Merlin, Zia saurait faire ça sans problème elle, et je suis sûre que Fergus aussi mais il a pas l'air décidé à aller dans mon sens. Il a plutôt l'air d'avoir envie de discuter avec chacun des élèves qui passent à côté de nous, une vraie plume à papote ce mec.

(c) crackle bones

       

ϟ ϟ ϟ

-Livia Dwight-
First thing first I'mma say all the words inside my head, I'm fired up and tired up of the way that things have been. Second thing second don't you tell me what you think that I could be. I'm the one at the sail, I'm the master of my sea.

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Billy Prewett
Contexte
Nous sommes le lundi 7 janvier 2002. Billy Prewett est un sorcier Sang-Mêlé. Elève de 7ème année dans la maison des Serpentard, c'est un garçon populaire entre son poste de Batteur dans l'équipe de Quidditch et son insigne de préfet qu'il a depuis sa 5ème année. Mais depuis quelques mois, les choses commencent à partir de travers dans sa vie ...

Fuck you and your friends that I'll never see again
« Salut les gars ! » lança Livia avec un sourire aimable.

Le corps élancé, les cheveux bouclés flottant autour de son visage, Livia était l’une des plus jolies filles de leur année. Alex, elle, était hors catégorie.

« A peine de retour et déjà en train d'essayer de faire perdre des points à votre maison ? »

Elle haussa un sourcil face à la cigarette écrasée aux pieds de Billy. Elle lui lança alors un paquet de Bulles Baveuses de sa poche qu’il récupéra. Il étudia un moment le paquet, boudeur.

« Monsieur le préfet, si je peux me permettre, vous puez la clope. »

Billy releva les yeux vers Livia, lourd de sens, tandis que Fergus éclatait de rire à côté de lui.

« Billy est certainement le pire préfet que McGonagall pouvait choisir. »

Le Serpentard sourit de toutes ses dents, fier de sa vanne. Billy leva les yeux au ciel. Il était vrai qu’il avait été surpris lorsqu’il avait reçu son badge de préfet deux années plus tôt. Il avait alors écopé d’un tas de réunion ennuyeuse et de rondes passablement lassantes. Le seul truc sympa, c’était qu’elles se faisaient toujours en duo, aussi Billy trouvait toujours un camarade avec qui discuter. Il ne prenait pas autant à cœur son rôle qu’Ezra sans doute mais rien que pour montrer à son frère qu’il était meilleur que lui dans cette tâche il n’avait pas hésité à se donner à fond dans cette tâche. Cependant, il devait bien avouer que cette année il avait eu d’autres fléreurs à fouetter.

« Ça vient d’où ? » demanda Fergus en piochant une bulle baveuse du sac que tenait Billy.
« C'est une fille de mon dortoir qui me les a donnés, je voulais pas la vexer, Zia m'a dit que ça se faisait pas de refuser un cadeau, mais la bouffe humaine...pas trop mon truc. »

Fergus éclata de rire et reprit une sucrerie. Billy esquissa un faible sourire tout en jetant des œillades autour d’eux. Alex était là. Son regard croisa le sien avant qu’il ne le détourne. Elle était évidemment avec ses amies et Ian venait de passer un bras sur ses épaules. Son estomac se retourna à cette vue.

« J'ai passé de bonnes vacances, bien trop courtes à mon goût mais plutôt cool. Et vous ? »
« Les vacances sont toujours trop courtes ! » commenta Fergus qui s’était décidé à manger la part de Billy. « Les miennes étaient sympas aussi. On est allé dans le nord du pays de Galles pour voir de la famille avant d’aller passer la deuxième semaine dans le nord de la France. »

Fergus roula des yeux comme si tout ceci l’ennuyait. Sa famille était riche, très riche. Il n’estimait pas la chance qu’il avait de visiter tout un tas d’endroits durant ses vacances. Il semblait toujours blasé comme si plus rien ne pouvait l’émouvoir. Comme s’il avait déjà tout vu. Des fois, Billy aurait aimé demander à Fergus de l’emmener avec lui durant ses vacances. Au moins, ça l’aurait changé de son père et de toutes ces putains d’histoires de merde.

« Et toi ? » demanda Livia en se tournant vers Billy.

Billy haussa les épaules et regarda Fergus harponner Frost Rosier. Ce n’était pas un ami à eux mais Fergus passait toujours très bien avec tout le monde. Billy reporta alors son attention sur Livia qui l’étudiait comme essayant de percer à jour les pensées qui l’obnubilaient.

« Quoi ? » grogna-t-il. « Mes vacances étaient merdiques. Pas besoin de s’y intéresser. »

Il posa sa tête contre les pierres froides du mur quand la porte du professeur Chastang s’ouvrit soudain.

« Bonjour à tous ! » sourit-il. « Je vous en prie, entrez. Bonjour Livia. Bonjour Ian ! Allez William, un peu plus de tonus. Nous sommes partis pour d’intenses révisions avant une petite interrogation pratique à la fin de l’heure. »

Les élèves poussèrent un soupir d’ennui tandis que le professeur Chastang refermait la porte, prêt à remotiver ses troupes.

Mercredi 9 janvier 2002

Billy jeta un regard en arrière et, ne voyant aucun professeur, se pencha pour allumer sa cigarette. Il rejeta la tête en arrière en tirant sa première bouffée. Enfin. Comme un drogué, il en tira aussitôt une deuxième taffe comme si c’était la seule chose qui l’aidait à tenir dans cette folie.

Aujourd’hui, il avait de longues heures de libre. La plupart de ses camarades étaient partis étudier à la bibliothèque. Ils semblaient tellement stressés par l’obtention de leurs ASPIC. Quelque part, Billy savait qu’il aurait du être stressé lui aussi. Il n’avait clairement pas la moyenne dans plusieurs matières et aurait du redoubler d’efforts pour pallier à ses difficultés. Autrement il pouvait dire adieu à ses rêves d’avenir comme entrer à l’université pour étudier le cinéma.

Cependant, il n’avait aucune envie d’y penser. Trop de choses tournaient en boucle dans sa tête. Dès lors qu’il fermait les yeux, il voyait ce Denvers emmener un bouquet de fleurs à sa mère. Ou bien Chastang se pencher pour embrasser son père. Et là, à cet instant, il avait envie de hurler, de tout envoyer balader. Tout son corps se crispait. Il voulait cogner. Il voulait faire mal. Il voulait faire souffrir, autant qu’il souffrait. Il était en colère. En colère que ses parents se soient séparés sans qu’il n’ait rien vu. En colère que son père leur ait menti à tous pendant si longtemps. En colère que son père en aime un autre et soit si heureux. En colère que sa mère en ait payé le prix. En colère que sa mère s’en remette aussi vite alors que lui … lui il n’y arrivait pas.

Comment pouvait-on passer à autre chose ? Comment pouvait-on faire une croix sur la famille qu’ils avaient été aussi vite ? Pendant 17 ans et bien plus avant lui, ils avaient été une famille unie. Billy avait tellement de souvenirs avec sa famille, avec son père. A présent, il ne reconnaissait plus les personnes qui l’avaient élevée. Il avait l’impression de sortir d’un rêve et que la réalité était trop cruelle à affronter. Son père aimait les hommes. Comment se faisait-il qu’il n’en avait jamais parlé auparavant ? Depuis combien de temps son histoire avec Chastang durer ? Pourquoi s’être moqué ainsi de sa mère ? D’eux tous ? On ne tombait pas amoureux du jour au lendemain. Ce n’était pas possible.

Et sa mère, pourquoi elle s’intéressait à un moldu comme Denvers ? C’était un minable. Un moins que rien. Il ne méritait pas sa mère. Qu’est-ce qui lui prenait ? Pourquoi faisait-elle ça ? Et putain pourquoi Edmund et Vicky cautionnaient ça ? Encore, Vicky était jeune, Billy pouvait lui pardonner. Mais Edmund, quoi ?! Merde ce connard avait toujours détesté Billy de toute manière et là il faisait exprès de soutenir leur père juste pour le faire chier. Il en était convaincu.

Billy secoua la tête, la colère ne se calmait pas et il tira une nouvelle bouffée de sa cigarette. Si seulement il pouvait disparaître. Se transformer à jamais en Animagus et s’enfuir dans la Forêt Interdite. Ne jamais revenir. Vivre ainsi. Et disparaître.

Son regard perdu dans les profondeurs de la Forêt Interdite, il fut brutalement ramené à la réalité par un rire bien humain. Billy tourna la tête. Il s’agissait de deux élèves : Zia et Livia. La première s’éloignait en direction du château avec un signe de main, le sourire aux lèvres. Livia, elle, avait visiblement choisi de s’isoler un peu en allant flâner près du lac.

Billy hésita. Livia était l’une de ses amies. Ils étaient brièvement sortis ensemble il y avait de cela deux/trois années mais rien de bien sérieux. En la regardant ainsi se promener, il sentait une échappatoire. Un moyen de chasser ses pensées morbides et déprimantes. Livia n’était pas sa meilleure amie mais elle était une oreille attentive. Il s’efforça de détendre ses muscles qui s’étaient crispés tout ce temps et commença à rejoindre Livia à petites foulées.

« Livia ! »

La jeune femme se retourna en le voyant accourir vers elle. Il s’efforça d’afficher un sourire poli mais même là, c’était difficile. Le résultat devait plus ressembler à une grimace qu’à autre chose. Il secoua la tête, épuisé par lui-même avant de tendre ce qu’il restait de sa cigarette à Livia.

« T’en veux ? » demanda-t-il.

Il se passa une main dans les cheveux et poussa un long soupir. De la vapeur sortit de sa bouche. Ils étaient encore en janvier. L’hiver était bien installé et l’herbe était givrée. Quant au lac, les plus courageux avaient décidé de faire du patin à glace dessus. Billy resserra les pans de son manteau autour de lui avant de tirer une nouvelle taffe de sa cigarette.

« Tu as un cours tout de suite ? Je me disais qu’on aurait pu … traîner un peu ensemble. Si tu le voulais. »

Il haussa les épaules, espérant se donner un air cool et décontracté. Un groupe de filles de 5ème année qui passait à côté d’eux lui firent un signe de main et il leur répondit avec un sourire plus sincère. Elles gloussèrent aussitôt avant de s’enfuir un peu plus loin. Il pensa pour lui-même qu’Edmund avait bien tort de dire que sa coiffure était ridicule, la preuve : les filles gloussaient toujours sur son passage.

« Quoi de neuf ? » dit-il en tournant à nouveau la tête vers Livia. « Tu veux ma veste ? T’as l’air de te … ah oui ! c’est vrai. Truc de vampire, c’est ça ? »

Il roula des yeux. Ouais, il oubliait un peu ce genre de détails. Il ne s’était jamais bien intéressé aux autres filles, même quand ça concernait un trait important de sa vie. Être vampire, ce n’était pas rien. Pour Billy cependant, ce genre de choses passait bien souvent à la trappe, plus concentré sur ses propres problèmes.

@ Victoire

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9 Janvier 2002 - Mercredi

"Bon, récite moi la troisième loi de Golpalott." me lance Zia avec un regard inquisiteur. Je laisse échapper un petit soupir qui me vaut immédiatement un regard noir de ma meilleure amie, du style "je fais ça pour toi, arrête d'être ingrate". Et c'est vrai, mais bordel qu'est-ce que ça me fait chier de réviser ce devoir de potions que le professeur Wuetrich a annoncé être une "préparation efficace à aux examens de fin d'année".  C'est vrai que c'est une bonne prof d'un point de vue objectif, d'un point de vue personnel en revanche le courant à du mal à passer, de mon côté tout du moins. De toute façon elle doit le savoir si elle s'amuse à fouiner dans nos têtes pendant les cours avec sa Legilimancie. Au delà de cela, Zia semble ne pas réussir à se mettre en tête que je préfère étudier la nuit, quand tout le monde dort, histoire d'occuper un peu mon temps plutôt que de gâcher mes journées alors que je pourrais profiter de ce beau soleil pour me balader, ou faire un peu de sport, ou même m'entraîner un peu aux runes. "Alors ?" insiste la brune me tirant de mes désapprobations mentales. Je lève les yeux au ciel, essayant de me rappeler ce que l'on a étudié en cours avec le professeur Slughorn en début d'année. "C'est une loi qui...euh...elle établit...elle établit qu'un poison...non que l'antidote d'un poison composé...doit être égale à plus que euh...la...la somme des antidotes de chacun de ses composants." je récite péniblement avec l'impression littérale d'avoir dû extirper cette information de ma mémoire profonde. Elle lève un sourcil et me regarde fixement. "Tu vois quand tu veux, c'est pas si compliqué !" s'exclame t-elle consternée. Quoi ? J'ai eu juste et elle trouve quand même le moyen de me faire la morale. "L'ennuie c'est ça justement, je ne veux pas, j'en ai marre de réviser, tu m'as pas lâché de la pause, laisse moi au moins profiter un peu des quelques heures de répit qu'on a dans la journée." je lui propose d'un air suppliant en levant les bras au ciel d'un air dramatique. Elle soupire à son tour, abandonnant sûrement l'idée d'argumenter davantage avec moi. Mon amie finit par accepter de m'octroyer quelques instants de liberté et je lui propose de m'accompagner pour aller faire un tour près du lac. Sans grande surprise, elle refuse parce qu'elle n'en a pas finit de réviser et préfère faire demi-tour en direction probablement de la Grande Salle ou de la Bibliothèque.

Je hausse les épaules, lui envoie un petit baiser d'au revoir et poursuit mon chemin vers les abords du lac, de toute façon on se retrouve en cours de Défense Contre les Forces du Mal dans à peine trois petites heures. Il fait beau aujourd'hui, me pas crissent en s'enfonçant doucement dans le tapis de neige épais qui recouvre le sol, et le soleil fait miroiter l'eau glacée contre laquelle se fractionnent les rayons en un jeu de lumière que je ne peux m'empêcher d'admirer avec un peu de fascination. En contre jour, les patineurs courageux ressemblent à des ombres dansantes, certaines plus gracieuses que d'autres. L'image est belle, et je me fais la réflexion que je suis contente de profiter de ce soleil hivernal, il me gêne moins que ce même astre en période estivale qui a tendance à m'affaiblir considérablement.
Zia était agacée que je ne prenne pas ce contrôle aussi au sérieux qu'elle. Je crois qu'elle est agacée par mon attitude détachée en générale en fait, ça la stresse encore plus que je sois si sereine. Mais j'y peux rien, c'est comme ça, les études ont tellement peu de valeurs à mes yeux qu'il m'est difficile d'y accorder une réelle importance. J'ai tout de même hâte de les passer ses ASPIC et d'être enfin libre comme l'air. J'irais sûrement continuer de narguer Zia en lui rendant visite sur son campus pour lui rappeler à quel point les études pouvaient te bouffer la vie et qu'à son rythme elle aurait un paquet de rides bien avant de fêter ses 25 ans. Je ricane mentalement en imaginant la tête qu'elle fera quand je lui balancerais ça.

"Livia !" Je me retourne, surprise. Il y a un peu de monde dehors, si bien que je n'ai pas vraiment prêté attention à qui s'y trouvait et encore moins remarqué Billy qui courre à présent au devant de moi. Je n'ai pas eu l'occasion de le recroiser depuis le cours de DCFM lundi mais il n'avait déjà pas l'air dans son assiette et moi...bah j'ai plus besoin de me justifier, on commence à me connaître, j'ai pas trop creusé non plus. Je ne promet jamais d'être de bons conseils, surtout pas en ce qui concerne les problèmes humains, mais je suis sans aucun doute une oreille attentive et je donnerais toujours un avis sincère si on me le demande. "Salut Billy, la forme ?" je lui demande en lui retournant un sourire bien plus naturel que le sien. Il secoue la tête mais je n'ai pas l'impression que c'était en réponse à ma question puisqu'il enchaîne immédiatement me tendant une cigarette à moitié consumée. Je plisse le nez, qu'est-ce que ça pue ce truc. Je décline gentiment sa proposition d'un mouvement de tête accompagné d'une grimace de dégoût.

"Tu as un cours tout de suite ? Je me disais qu’on aurait pu … traîner un peu ensemble. Si tu le voulais." Je sais pas pourquoi mais ça à l'air de le mettre presque mal à l'aise de me demander ça, comme si on était pas potes. "Nan j'ai encore deux heures de libre avant mon prochain cours. J'allais faire un petit tour du lac, tu veux m'accompagner ?" Je lui propose parce que je l'aime bien et que je me fiche d'être seule ou accompagnée. Et puis je peux pas m'empêcher de me dire dans un petit coin de ma tête que si Billy me réclame du temps c'est probablement qu'il a envie de parler un peu, de tout, de rien, de quelque chose qui le tracasse, ou peut être un service à me demander. Bref, dans tous les cas il a pas trop envie d'être seul visiblement.
On se met en marcher tranquillement, à vitesse humaine quoi, j'ai l'habitude maintenant, ça me fait toujours chier mais je m'y suis faite à force. "Quoi de neuf ?" Je hausse les épaules, il est plus bavard qu'il y a deux jours quand il tirait la gueule et que seul Fergus daignait répondre réellement à mes questions. "Pas grand chose, Zia me harcèle pour que j'étudie, j'ai déjà hâte d'être de nouveau en vacances, ma nouvelle prof de Potions m'angoisse...la routine." je conclus avec un demi-sourire amusé. "Et toi ?" je lui demande un peu curieuse de savoir ce qui pouvait bien se passer dans sa vie qui le mette de si mauvaise humeur au lendemain du retour des vacances. Il avait mentionné l'autre jour que ses dernières avaient été merdiques et qu'il ne souhaitait pas en parler cela dit. "Tu veux ma veste ? T’as l’air de te … ah oui ! c’est vrai. Truc de vampire, c’est ça ?"

Je fronce les sourcils, ça fait deux fois depuis le début de notre conversation, qui remonte à très peu de temps tout de même, qu'il esquive ma question. Qu'il le fasse délibérément ou non, ça je n'en saurais trop rien, je pourrais concevoir qu'il ne m'ait pas entendu la première fois mais là quand même... "Et ouais, ni chaud ni froid, jamais." je réponds avec un clin d'œil. "Alors et toi ? Quoi de neuf ?" je répète histoire d'avoir une réponse à ma question ou une confirmation de ma théorie comme quoi il n'a pas envie d'y répondre.


(c) crackle bones

       

ϟ ϟ ϟ

-Livia Dwight-
First thing first I'mma say all the words inside my head, I'm fired up and tired up of the way that things have been. Second thing second don't you tell me what you think that I could be. I'm the one at the sail, I'm the master of my sea.

descriptionFuck you and your friends that I'll never see again EmptyRe: Fuck you and your friends that I'll never see again

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Billy Prewett
Contexte
Nous sommes le mercredi 9 janvier 2002. Billy Prewett est un sorcier Sang-Mêlé. Elève de 7ème année dans la maison des Serpentard, c'est un garçon populaire entre son poste de Batteur dans l'équipe de Quidditch et son insigne de préfet qu'il a depuis sa 5ème année. Mais depuis quelques mois, les choses commencent à partir de travers dans sa vie ...

Fuck you and your friends that I'll never see again
Billy et Livia avaient commencé un petit tour du lac. Ce n’était pas dans les habitudes du Serpentard de flâner à ne rien faire. Il avait tellement de pensées qui l’obsédaient à la minute que l’idée même de se retrouver seul avec celles-ci le terrifiait. Mais là, il était avec une amie alors c’était différent, non ? Livia n’était pas une fille prise de tête. Elle répondait simplement aux questions, sans s’étendre en bavardages inutiles et sans être trop intrusives dans la vie des autres. Certains pouvaient la trouver froide, détachée, mais cette attitude convenait très bien à Billy.

« Et ouais, ni chaud ni froid, jamais. » dit-elle avec un clin d’œil, déclinant poliment la proposition de la veste. « Alors et toi ? Quoi de neuf ? »

Un tic nerveux agita la main de Billy qui porta la cigarette à ses lèvres. Elle était terminée. Il recracha la fumée avant de lancer la cigarette dans les eaux glacées du lac. Il ne tarda pas à en rallumer une autre aussitôt. Une seule ne suffisait pas à calmer ses nerfs.

« Oh bah, rien d’autre que ce que tu racontes. » dit-il avec un rire nerveux. « Les révisions me gonflent sérieusement. »

Il repoussa une mèche de ses cheveux de son visage et regarda à l’horizon. Les berges étaient humides, et à certains endroits demeuraient encore des petits tas de neige. Peu d’élèves semblaient vouloir tenter le tour du lac par ce froid. Tant mieux, ils ne seraient pas encombrés par des bavardages inutiles.

« J’sais pas. J’crois pas que je vais réussir cette année. »

Il haussa les épaules comme s’il en avait rien à foutre de valider ses ASPIC ou non, mais la vérité était toute autre. Il tira une nouvelle taffe de sa cigarette et rejeta la tête en arrière pour expirer.

« J’ai pas la moyenne dans quatre matières. » avança-t-il face à la remarque de Livia. « Joey me tanne pour que je prenne des cours de soutien, mais la flemme … »

Il se gratta nerveusement la tempe et prit une nouvelle taffe. Il y avait sans doute bien trop de signaux pour que Livia ne les ignore. Il s’interrompit dans leur marche et scruta son visage, comme s’il pouvait arriver à deviner si elle était digne de confiance ou non.

« Non, ça va pas. » répondit-il en se passant la langue sur les dents, se mordillant la lèvre avant de détourner les yeux.

Il détestait dire ça à haute voix et comme pour exprimer sa rage, il donna un furieux coup de pied dans un caillou qui alla s’écraser dans les eaux du lac.

« Tout. » répondit-il à nouveau. « Rien ne va à vrai dire. Tu vois quelque chose qui va bien toi ? »

Il étendit les bras autour de lui, comme désignant le domaine de Poudlard comme seul responsable de son malheur.

« Tout part en vrille. Mais tout le monde est content parce que la guerre est finie, parce qu’on a connu bien pire il y a plusieurs années maintenant, et parce que notre souffrance actuelle n’est rien comparée à ce qu’elle était avant. Et ça fait putain de chier toute cette merde. TOUT, TOUT FAIT CHIER ! MERDE ! »

A nouveau, il donna un coup de pied dans un caillou, arrachant une motte de terre au passage. Furieux, il regarda l’horizon du lac, refusant que Livia voit son visage dévasté. Il n’y avait pourtant aucune larme qui venait. Il ne ressentait pas la tristesse. Rien que la colère. Non, pire. Une rage puissante qui serait capable de tout détruire sur son passage. Mais il ignorait comment l’évacuer.

« Mes parents sont des hypocrites, des menteurs qui n’ont jamais rien fait dans leurs vies que servir leurs propres intérêts. Mon frère semble suivre le même chemin, incapable de nourrir d’autres ambitions que celles de devenir un politicien aussi inutile que les autres. Quant à ma sœur, elle a peut-être une chance de s’en sortir, et encore ! Tout est pourri dans ce monde. Même quand on essaie de s’en sortir, tout foire … »

Il n’y avait qu’à voir son don d’Animagus. Personne n’était au courant de cela, personne sauf Joey et … visiblement, les Scott dont il avait fait la connaissance au bal des Iceni. Mais même ce don d’Animagus était inutile : lui qui avait envisagé être un lion ou un animal puissant pour défendre et impressionner n’était au final qu’une petite souris ridicule. Comme si le destin s’amusait à se jouer de lui.

Mardi 9 avril 2002

La cloche retentit, mettant fin au cours de Défense contre les Forces du Mal du professeur Chastang et annonçant une récréation d’un quart d’heure avant le cours de Sortilèges.

« Billy, est-ce que je peux te parler ? »

L’intéressé ne daigna même pas lever la tête. Il continua de ranger ses affaires sous le regard intrigué de Fergus et Livia qui étaient assis à côté de lui dans ce cours. Encore une fois, Billy avait provoqué le professeur Chastang durant le cours. Si tout le début de l’année scolaire il s’était employé à faire profil bas durant ces cours, depuis quelques semaines, il ne cessait de vouloir se prouver quelque chose en cherchant les limites avec Ethan Chastang.

« Billy, j’aimerais qu’on parle de ce qui se passe en ce moment. »

D’un geste rageur, Billy rangea violemment son rouleau de parchemin dans le sac et passa le tout sur ses épaules avant de se planter devant le professeur. Ce dernier affichait un regard compatissant. Billy était presque certain que son père et lui parlaient sur lui, sur son comportement changeant ces dernières semaines. Joey aussi lui avait fait la remarque que quelque chose avait changé. Il était plus en colère, plus violent, moins à se contenir. Son regard semblait soudain se parer d’un voile noir comme si quelque chose le possédait. Mais il niait toujours en bloc, fuyant de plus en plus ses amis. De toute manière, il s’en était fait de nouveau. Les Scott étaient des fréquentations plus appropriées pour lui désormais.

Il commença à dépasser le professeur Chastang qui lui posa alors une main sur le bras.

« Billy, tu … »
« Lâ-chez-moi. » ordonna-t-il d’une voix froide.

Une deuxième main vint se poser sur son épaule, celle de Fergus, comme pour le retenir si les choses dégénéraient. Les choses risquaient-elles de dégénérer ? Billy pouvait-il vraiment envisager de défier un professeur au sein même de sa classe ?

Le professeur Chastang dut sentir la menace et lâcha aussitôt le bras de Billy. Ce dernier ne se fit pas prier pour sortir de la salle, escorté par Fergus et Livia. En une autre époque, on aurait dit Drago Malefoy flanqué de Blaise Zabini et de Pansy Parkinson. En une autre époque …

« Billy … » commença Fergus qui peinait à suivre le rythme de Billy.

Il avançait rapidement dans les couloirs, son regard fixé sur quiconque le regardait de travers. Ian Wen qui avait longtemps été l’un de ses pires ennemis n’était plus rien désormais. Après avoir porté secours à Alex Bennett une semaine plus tôt, Billy était allé défouler toute sa haine sur Ian. Il n’y était pas allé de main morte mais Ian le méritait. Depuis, Ian rasait les murs en sa présence, le maudissant silencieusement.

« Billy, arrête-toi ! »

Fergus se plaça devant Billy alors qu’ils étaient arrivés à un croisement d’escaliers. Obligé de s’arrêter, il poussa un soupir agacé.

« Dégage de mon chemin. »

Billy s’efforçait toujours de se maîtriser un minimum avec lui. Après tout, Fergus était un fils de Sang-Pur. Il était important de le compter dans ses amis. Si seulement il daignait s’intéresser un peu à sa famille, à leurs traditions, à la magie noire. Mais Fergus s’obstinait toujours à servir le même discours.

« Je … je ne te comprends pas ! Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu viens de défier un professeur. Tu sais qu’il va en référer à Blackwood ou pire à McGonagall … Tu risques un avertissement ou … »
« J’en ai rien à foutre. »
« Billy ! »
« C’est William. Appelle-moi William. C’est ça mon vrai prénom. »
« J’y crois pas ! »

Fergus leva les bras au ciel et commença à chercher du soutien chez Livia.

« Dis quelque chose, toi aussi tu le trouves étrange ! »

Alors donc ils parlaient tous deux sur son dos ? Billy se retourna lentement vers Livia et la jugea de haut en bas. Livia Dwight. Une vampire. Certes, douée en magie runique et en combats. Mais pouvait-elle vraiment être une alliée potentielle ? Elle restait une créature. Avec des instincts de tueur …

« Tu as quelque chose à me dire ? » siffla-t-il, se retenant d’employer un langage trop grossier.

S’il commençait, il ne se retiendrait pas pour la suite. Le peu d’amitié qui lui restait au sein du château l’intéressait de moins en moins. Alors s’il devait vraiment mettre fin à celle avec Livia aujourd’hui, alors pourquoi pas ! Elle n’était pas du genre à être très bavarde et Billy devait bien avouer qu’il ne savait pas ce qu’elle pensait au fond d’elle. Comme Fergus, elle restait la plupart du temps près de lui, semblant pourtant soutenir ses actes. Mais peut-être pensait-elle comme Fergus ? Qu’il abusait ? Qu’il manifestait une colère injustifiable à l’égard des professeurs et de leurs camarades ?

@ Victoire

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Nothing ever lasts forever.
Everybody wants to rule the world."

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