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Comme un air de famille…
feat. Sara Horiuchi


| Samedi 23 Février 2002 |

Sara Horiuchi est la troisième personne que je ramène au manoir.

Quand j’ai invité Frost, le soir de la fête qui a dégénéré, c’était le premier gars que je ramenais et que je présentais à Mao depuis vingt-et-une longues années. Je pensais qu’il faudrait vingt-et-une années de plus avant que quelqu’un d’autre ne vienne ici… Mais je me suis trompé.

Il y a eu Clémence la semaine dernière, même si ça n’était pas particulièrement prévu. J’aurais préféré l’inviter à l'appartement mais, que voulez-vous… Puisque Mao a décidé qu’on allait se rabibocher si je restais vivre quelque temps avec elle au manoir, je n’ai pas eu trop de choix outre celui-ci. Et puis, au moins, Mao était contente. Il m’a fallu un temps pour comprendre mais je l’ai pigé ; Mao espérait que Clem et moi nous formions un beau petit couple de Sang-Pur et que Clémence ne soit la mère de ses futures petits-enfants. Je crains qu’elle ne soit déçue au bout du compte… Je ne compte pas épouser ni moins encore donner des enfants à Clémence. J’imagine que je mettrais un terme à notre relation quand j’aurais obtenu ce que je veux. Du moins quand elle ne me sera plus utile.

D’ailleurs, le fait que Sara vienne au manoir est lié à la raison pour laquelle Clémence y est venue également ; mes vrais parents. Je suis à fond dans les recherches, vous l’aurez compris. J’ai assez parlé de mon plan qui consiste à pousser Shin’ichi a raconter ce qu’il faut à Clémence pour enfin connaître la vérité, la vraie. J’ai eu un début de réponse avec Ian et Sirius qui laisserait entendre que je pourrais entre l’oncle de Tristelle, Ian et Chao Wen. J’y crois moyen. Mais il y a un truc à creuser.
Sur trois fronts donc : travailler du côté de Clémence et Shin’ichi, approfondir les recherches avec Ian Wen et Sirius Green et … interroger. Sara Horiuchi.

Je dois vous expliquer, je présume.

J’ai beau avoir deux pistes à explorer, je continue à réfléchir énormément à mon histoire. C’est que je dépend un peu d’autres personnes pour l’instant ; je dois avancer doucement dans mon plan avec Clémence, je ne peux pas précipiter les choses, et j’attends que Ian ou Sirius me donnent des nouvelles comme on l’avait prévu de l’autre côté. Alors en attendant, je ne reste pas les bras croisés. Surtout comme je suis soit en cours soit coincé chez Mao qui fait de plus en plus de scènes quand je sors … Donc j’ai le temps de réfléchir à tout profondément et de discuter avec Chishiya.

D’ailleurs c’est ma petite voix qui m’a mit une idée dans la tête ! Je réfléchissais plus ou moins sérieusement à l’image qu’auraient pu avoir mes parents. J’essayais de peindre le portrait de Arisu Hamabe, ma mère, et de son mari. Qu’était leur caractère? A quoi ressemblaient-ils? Est-ce que je portais leurs traits? Je crois que le premier article à ce sujet dans la Gazette disait que je ressemblais beaucoup à ma mère…

C’est à ce moment-là que Chishiya a lâché sa petite vanne.

Tu sais à qui tu ressemble beaucoup, en revanche? Le professeur Horiuchi. Tu te souviens? On n'arrêtait pas de te charrier avec ça. Franchement, lui, il aurait pu être ton père, personne n’aurait été surpris.

Et Chishiya avait eu raison.

Le professeur Horiuchi a été mon professeur de Sortilèges et d'Enchantements à Poudlard. Et, à raison, on me comparait énormément à lui. Même en 1ère année, avec ma gueule de bébé là, personne n’y manquait.

Comme un air de famille... Yubd1RD
akutenshi busujima (1991)

Ça ne me dérangeait pas vraiment, au commencement, parce que je trouvais que le professeur Horiuchi était un bel homme. C’est quand mes camarades (qui me malmenaient déjà à ce moment-là et qui continueraient jusqu’à mon arrivée à l’UMS) commencèrent à raconter que ma mère avait eu une aventure avec lui que cela devint problématique.

A cette époque, les choses étaient plus simples dans ma tête. Plus simples, mais je ne sais pas si elles étaient meilleures.

Chishiya n’existait pas réellement. Si c'était le cas, alors il n’était qu’une petite présence dans ma tête que je ressentais plus que j’entendais. Cette présence qui me poussait à grimper aux arbres ou à jouer dans la boue alors que je venais d’enfiler un costume tout propre et repassé, ce qui résultait en punition et en engueulade avec maman. Cette présence qui me faisait hurler quand on me tirait les cheveux ou qu’on me traitait de “chintok” à Poudlard et qui, de ce fait, m’attirait plus de problèmes à moi qu’à mes persécuteurs… Parce que je ne savais pas ce que ce mot voulait dire mais que je devinais que ça n’était pas gentil. Cette présence qui faisait que, même seul avec Mao dans un si grand manoir, je ne me sentais pourtant jamais vraiment seul. Il m’arrivait de souhaiter avoir un petit frère ou une petite sœur pour jouer mais je m’en sortais mieux que je m’en serais sorti, j’en suis sûr, sans cette présence.

Aussi, Mao était “maman”. Premièrement parce que j’ignorais être adopté. Mais aussi parce qu’on avait un semblant de relation mère/fils. Il y avait un problème indéniable, mais j’étais convaincu que le problème était moi. Maman m’aimait fort. Elle me faisait la cuisine, elle m’achetait des bonbons, elle me lisait des histoires avant que j’aille me coucher, elle m’achetait de jolis vêtements, elle me faisait des câlins. Et moi je pensais l’aimer en retour parce que maman était ma mère et que tous les enfants aiment leur mère. Du moins c’est ce que je pensais. Et j’étais le problème parce que je n’étais pas normal. Parce que je poussais les enfants de mon âge du haut de la structure de jeu quand on allait au parc et que j’explosais de rire quand ils pleuraient parce qu’ils s’étaient cassés une jambe. Parce que je faisais des “vilains dessins” (c’est comme ça que maman les appelait avant de les jeter dans la cheminée du salon d'hiver) avec des personnages effrayants et des enfants morts. Parce que je parlais tout seul. Parce que j’allais jouer à l’étage supérieur alors que c’était formellement interdit. Parce que j’embêtais nos elfes de maison. Parce que… Parce que j’étais “un sale gosse, voilà tout”, disait maman après m’avoir engueulé, dépitée, souffrant presque de constater, encore une fois, que j’étais un garçon pourri jusqu’au fond du cœur et que rien ne le changerait.

A Poudlard, quand les garçons de 3e année me bousculaient et chantonnaient méchamment “la maman du chintok couche avec le professeur Horiuchi”, assez fort pour que je le l'entende mais pas assez pour que le prof concerné aie le malheur d’en avoir écho, je ne comprenais pas exactement ce qu’ils entendaient par là. J’avais onze ans et j’étais surprotégé par ma mère, c’était à peine si j’étais certain qu’il fallait une femme et un homme pour faire des gosses. Je le savais au fond, mais comme je n'avais qu’une seule maman, moi, je me disais que, peut-être… Tout comme je savais que ces gamins voulaient dire que ma maman aurait fait des câlins d’adultes avec mon professeur de sortilèges. Tout comme je savais que c’était faux, et que ces gamins savaient aussi que c’était faux mais qu’ils faisaient semblant d’y croire pour m’énerver, et que ça marchait, en plus. Et, tout à coup, même si j’aurais aimé avoir un papa aussi beau que le professeur Horiuchi, au fond, j’ai commencé à détester cette idée et à haïr ce professeur. Je me demande si le professeur concerné l’a déjà même remarqué, que je ne l’aimais pas. J’étais un enfant intelligent mais “dissipé”, comme disent les professeurs quand ils veulent dire “votre gamin me casse méchamment les couilles, madame”, alors peut-être que, pour le professeur Horiuchi, je n’étais pas plus que ça : dissipé. Casse-couille.  

Mais depuis, vous l’aurez compris, j’ai grandi. Avec ça, les choses ont changé. Maman n’est plus maman : elle est Mao, la femme qui m’a adopté, cette connasse. Je ne suis plus malmené par mes pairs. Je sais comment on fait les bébés. La présence est devenue une personne avec qui je partage mon esprit. Certaines choses demeurent ; je ris toujours lorsque je vois un gamin se casser le bras. Mes dessins sont toujours (vilains) glauques. Je suis toujours un étudiant intelligent mais “dissipé”. Sauf que, maintenant, au lieu de faire chier les profs, je suis les cours dans un état second et je crois que personne ne le sait vraiment. Je pense qu’on s’en doute mais que personne n’a encore trouvé de preuve pour l’affirmer haut et fort.

Avec mon évolution, j’ai presque oublié ces sept années durant lesquelles j’ai eu ce fameux Daichi Horiuchi en guise professeur de sortilèges et d’enchantements. Enfin, ça n’est pas exact ; cette vérité est simplement passée au second plan. Des détails ont déjà ravivé le souvenir… Mais pas à ce point. Lorsque Chishiya a plaisanté sur le fait qu’il aurait pu être mon père… Ça m’a frappé. Quand j’étais à Poudlard, je n’y pensais pas plus que ça. C’était une vilaine taquinerie. D’abord, c’était stupide parce que je crois que, même tout jeune, je n’arrivais pas à imaginer Mao avec un homme quel qu’il soit. Et puis j’ai appris que j’étais adopté et l’idée est devenue plus stupide encore ; je ne suis même pas le vrai gosse de Mao alors quand bien même elle aurait eut une liaison avec le professeur Horiuchi, je n’aurais rien eut à voir avec ça.

Aujourd'hui, cependant, ma pensée est tournée différemment. Je suis adopté. Donc pas l’enfant de Mao. Je sais que ma mère s’appelle Arisu Hamabe. Mais que sais-je de mon père? On dit qu’il est un Wen mais je n’ai pas encore de confirmation. Si c’était sûr à 100% alors je ne serais pas là à me questionner sur ma véritable identité. J’ai aussi appris que mes parents étaient tous les deux morts… Mais ça ne veut rien dire. Il y a tant de possibilités ; on pourrait se tromper (la Gazette pensait bien que Shinjiro Wen était mon père, ce qui n’est pas vrai), on pourrait m’avoir menti, on pourrait penser qu’il est mort à tort, ma mère aurait pu avoir une aventure avec un autre homme durant son mariage et du coup mon père ne serait pas l’homme qui est mort avec elle… Ben quoi? Je ne sais pas grand chose sur cette Arisu Hamabe, alors je ne peux pas garantir qu’elle était toute pure et innocente de son vivant.

Donc, voilà. Vous l’avez compris, j’ai commencé à penser que Daichi Horiuchi pouvait être mon père. Chishiya m’a rappelé qu’il y avait d’autres possibilités ; qu’il soit mon oncle, un cousin éloigné etc etc. Mais “père” est le titre auquel je me suis raccroché.. Parce que j’aimerai que ce soit réel.

Hier, tout cela m’a trotté dans la tête. J’ai réfléchi à une façon de faire confirmer cette théorie. J’ai cherché et cherché… Et là, ça m’est revenu.

Une lettre de Joey, fin décembre.

Je lui en avais envoyée une pour lui raconter comme quoi j’avais rencontré un certain Frost Rosier à une fête où les flics avaient débarqués, qu’il était passé au manoir après qu’on se soit tirés ensemble. Je lui avais même raconté la gueule qu’avait faite Mao (qui ne l’aimait pas) quand elle avait ouvert la porte de ma chambre et qu’elle nous avait trouvés tous les deux posés torses nus parce qu’on se montrait nos tatouages. “D’ailleurs, je te l’ai jamais montré mon tatouage ! Je n’y manquerais pas, à l’occasion”, que j’avais ajouté à mon récit.
Bref, après je lui aie demandé de ses nouvelles et elle m’a envoyé une lettre en retour … Une lettre dans laquelle elle parlait de Sara. “Je suis pas mal occupée en ce moment, surtout avec le journal, je l'ai crée avec Sara Horiuchi…”, quelque chose de ce style. Et là je me suis dit direct “Mince alors! Horiuchi? Comme le prof?”.

D’ailleurs je crois que c’est grâce à cette lettre que, hier, Chishiya s’est souvenu du prof et a fait sa petite blague.

Je comptais donner rendez-vous à Sara Horiuchi quelque part à Près-au-Lard, lui demander si elle savait s’il était possible qu’on soit de la même famille et de lui foutre la paix tant que je n’aurais pas mieux à tirer d’elle… Mais, encore une fois, Chishiya est intervenu pendant que j’écrivais ma lettre.

Tu te rend compte qu’il y a moyen que ce soit ta sœur, cette gamine…

J’avais levé mon stylo et marqué une pause.

Non, en fait, je ne m’étais pas du tout rendu compte. J’étais en train d’écrire une lettre à une jeune fille qui pouvait très bien être ma petite sœur… Et j’étais en train de tout expédier comme s’il s’agissait d’une meuf random ! Mais qu'est-ce que j'étais en train de foutre !?

Si Sara était ma sœur, les choses prendraient un tournant dingue. Certes, je ne pouvais pas revenir en arrière et refaire toute mon enfance à ses côtés, mais le gosse en moi s’était mit à s’exclamer d'enthousiasme. Tout à coup, l’idée que Daichi Horiuchi puisse être mon père passait au second plan pour me mettre une autre possibilité en tête, bien plus attrayante ; Sara Horiuchi pourrait être ma sœur !!

Qu’importe que le professeur soit mon père. Il y aurait des détails cool, si c’était le cas, c’est sûr. Genre, j’aurais un père, quoi. Et ce serait confirmé que je ne suis pas de la famille à Ian Wen. Mais au-delà? Il n’a jamais été là pour moi alors ça n’est pas maintenant que j’ai 21 ans que j’ai besoin d’un daron pour jouer au ballon avec moi dans le jardin, ou m’apprendre à être un homme, ou… Que sais-je encore, j’ignore ce que les pères font avec leurs fils. Et puis, c’est bon, Mao me suffit comme parente.

Par contre avoir une sœur…?
J’en ai toujours rêvé, de ne pas être fils unique ! D’avoir quelqu’un avec qui partager mon sang qui ne soit pas cette pétasse de Mao. Quelqu’un à protéger, à qui apprendre des trucs, avec qui faire des activités, passer des fêtes de famille… Certes, j’aurais bien plus de trucs à faire avec un frère ou une sœur si j’étais encore gosse mais, y a encore tellement de choses à explorer !

A ce moment-là, sans m’en rendre compte, je me suis fermé aux questionnements. Certes, j’allais continuer mon plan avec Clémence par principe, parce que je suis allé quand même loin et que je n’aimerai pas interrompre tout ça en plein milieu de l’histoire. Mais, déjà, je ne voulais plus être raisonné. Je n’irai pas chercher plus de preuves parce que je ne voudrais pas tomber sur le détail qui allait me faire réaliser que Sara n’était pas ma sœur. Je ne prendrais pas ce risque.

En rédigeant ma lettre, j’ai réfléchi à l’endroit où inviter Sara du coup. Quelque part où on pourrait traîner un peu , qu’on puisse discuter sans problème. Puis ça m’est venu comme une évidence ; au manoir ! Non seulement ce serait franchement pratique pour être tranquille mais, en plus, ça réalisait un peu ce désir au fond de moi… Celui d’avoir un frère ou une sœur avec moi entre ces murs.

Ma lettre fut vite et proprement rédigée. Elle en disait peu mais énormément. Pour résumer :  “Sara, il est possible que nous soyons frères et sœurs. J'aimerais te rencontrer, s’il te plait.” Puis l’heure et le lieu. Signé Akutenshi Busujima. J’y ai, bien sûr, mis plus de formes… Mais la lettre ne contenait pas plus que ça.

Autant dire que cette nuit a été longue pour moi. J’ai été si excité à l’idée de rencontrer ma sœur le lendemain que j’ai peiné à trouver le sommeil. Chishiya a bien essayé de me remettre les pieds sur terre, c’est vrai. Il m’a rappelé que les chances étaient tout de même grandes pour que Sara Horiuchi ne soit pas ma sœur et qu’il était possible qu’elle ne vienne même pas au rendez-vous… Mais , admettons-le, je ne l’ai pas écouté. J’ai dis “oui oui, je sais, c’est bon” et j’ai continué, au fond, à penser “je vais voir ma petite sœur demain ! je vais voir ma petite sœur demain !!”

Entre ça et ma nouvelle jolie marque au bras… Les choses se passent tellement bien, pour moi. Je maudissais ma rencontre avec Shin’ichi et le fait que ma mère me force à rester au manoir, mais tout ça ne représente presque plus rien à présent.

La nuit est passée et, ce matin, je suis un rayon de soleil. Je croise Mao et elle me fait remarquer que j’ai l’air vraiment heureux, ce que je confirme. Sa première supposition est que j’ai reçu une lettre de Clémence et j’affirme que non. Je lui dis simplement que je ramène quelqu’un aujourd’hui et que c’est cette personne qui me rend heureux.

A ce point? Si ça n’est pas Clémence, alors qui est-ce? Tu as une nouvelle petite amie? Dis-moi que ça n’est pas un de ces affreux garçons comme le jeune Rosier !*

Mao me questionne tout de suite, trop curieuse pour attendre, cette fois. Je crois que le jour où j’ai ramené Clémence, elle était prête à attendre patiemment qu’elle arrive sans trop me poser de questions parce qu’elle n’avait vu que Frost jusque-là et qu’elle n’était pas pressée de faire la rencontre d’un nouveau sorcier de son style. Sauf que, maintenant qu’elle sait que je peux ramener de jolies filles de Sang-Pur à la maison, Mao ne tient plus autant sur place.

Je ne lui dit pas tout, simplement que ça n’est ni une petite amie, ni une sorte de clone de Frost Rosier. Mao veut d’abord chercher à en savoir plus mais elle comprend vite qu’elle n’obtiendra pas plus de ma part alors elle laisse tomber. Je crois qu’avec ça elle doit penser qu’il y avait du monde qui passait à mon appartement quand j’y étais… Ça n’était pas le cas, mais si l’idée la rend heureuse alors je ne vais pas lui préciser que les trois personnes qui passent au manoir sont les premières que j’invite où que ce soit.

Comme je suis impatient, je me prépare et je file directement. Je compte me balader un peu à Pré-au-Lard en attendant l’arrivée de mademoiselle Horiuchi. Je lui ai donné rendez-vous aux alentours de midi devant le salon de thé de Madame Pieddodu. J’ai normalement le temps de faire un petit tour dans une autre boutique… Et je sais exactement laquelle je vais choisir.

J’avoue que, un instant, j’hésite à aller faire un tour au magasin de farces et attrapes. C’est surtout Chishiya qui essaie de me convaincre d’y entrer parce que ça l’intéresse bien… Mais l’appel du sucre gagne et je finis à Honeydukes, naturellement. Le temps de faire le plein de sucreries et je me dirige vers le point de rendez-vous.

Je ne sais pas combien de temps j’attends là parce que je discute avec Chishiya. J’essaie de prédire des choses, genre l’apparence de la jeune fille et son caractère. Au final j'émet tellement de conjectures que je n’ai aucun portrait particulier lorsque, parmi la foule, j’aperçois une jeune fille aux traits asiatiques qui approche.

C’est elle !!

En réalité, ça fait au moins la dixième fois que Chishiya s’exclame en pensant avoir repéré la fameuse Sara Horiuchi, mais quelque chose me dit qu’il ne se trompe pas, ce coup-ci. Coup de chance ; à force de pointer toutes les jeunes filles du doigt, il fallait bien qu’il tombe sur la bonne à un moment. Mais, coup de chance ou pas, ça ne change pas le fait que c’est sûrement elle et que, d’un coup, mon cœur s’emballe. J’ai presque envie de fuir, c’est bizarre. Trop bizarre, parce que je n’ai pas envie de m’en aller. Je veux lui parler. Je veux la connaître. Vraiment. Et pourtant, tout mon corps est en alerte rouge et demande à ce que je détale. Sûrement parce que je n’ai pas l’habitude. Je n’ai jamais vécu pareille expérience.

Sara ?

Avant que mon instinct de survie ne décide de prendre le dessus et que je ne m’enfuis comme un gros lâche, j’interpelle la jeune sorcière. Une simple demi-seconde passe durant laquelle je me demande encore s’il y a erreur sur la personne… Et voilà que la fille en question lève les yeux et semble chercher qui l’a appelée. Et puis, enfin, nos regards se croisent.

Wow…

Ça fait donc ça, regarder sa petite sœur dans les yeux? Je me demande si les personnes qui tombent amoureuses ressentent quelque chose de similaire mais, si c’est le cas, alors je suis prêt à comprendre pourquoi tout le monde cherche absolument à trouver son âme sœur.

Un regard.
Un seul regard.
Et voilà, je sais déjà que je veux être son grand frère. Pas seulement parce qu’on partagerait le même sang (ça n’est même pas encore certain même si je n’ai pas envie d’y penser) mais je veux l’être dans les faits. Dans les actes. Je veux avoir ce rôle pour elle. Je veux apprendre à prendre ce rôle. Je veux qu’elle me voit comme un grand frère, en fait.

Salut… Moi c’est Akutenshi. Tu sais… La lettre. C’était moi.
Gênant…

Comme un air de famille... I7jBq7I

Je me moque bien de ce que pense Chishiya. Tant pis si j’ai l’air un peu ridicule. Il fallait que je dise quelque chose, et je ne savais pas quoi. Qu’est-ce qu’on est censé dire dans ce genre de contexte? Est-ce qu’il y a seulement vraiment un truc concret à dire? Je voulais lui dire “Hey, Sara. Salut, c’est moi, Akutenshi. Ton grand frère.”. Mais je me suis dit que ça ferait beaucoup, comme premier contact.

Et puis on sait pas si t’es son grand frère.

… Oui, et il y a de ça, aussi.

J’ai envie de parler davantage, mais ma voix se coince dans ma gorge alors que mes yeux détaillent la jeune fille devant moi. Elle est tout bonnement adorable. Ce qui renforce ce sentiment que je ne me suis pas trompé ; seule ma petite sœur pourrait porter une bouille aussi craquante. Chishiya me chuchote que mon avis est totalement biaisé et le sera tant que je resterais convaincu qu’elle est ma petite sœur malgré l’absence de preuve. Il a peut-être raison mais je l’ignore royalement. Du coup il fait une autre remarque, dans un autre registre ;

Dingue, tu ressembles plus à son daron qu’elle.

… Pas faux.
Peut-être que Sara tient beaucoup de sa mère? Je ne sais pas trop mais ça n’est pas la question la plus importante, de suite. J’en ai une centaine en tête et tant que je ne saurais pas par où commencer. Du coup, je décide qu’on ferait mieux de bouger, histoire de faire quelque chose de concret au lieu de rester planté là à buguer.

On devrait aller ailleurs. Il y a beaucoup trop de monde ici. Et puis ma mère va devenir dingue si je traîne trop avant de rentrer…
Putain Akutenshi, tu mens comme tu respire.

Chishiya a l’air dépité mais, d’un côté, il ne découvre rien. Après tout, j'ai la sincérité d’un acteur depuis que j’essaie de manipuler Clémence. Et même avant, j’ai toujours été un bon menteur. Pendant une longue partie de ma vie, je ne trouvais juste pas l’utilité à mentir. Puis, bon, ce mensonge ci est tout gentil. C’est juste pour expliquer ma hâte, au cas où Sara se poserait des questions. Je sais très bien que Mao ne va pas s’inquiéter, pour le moment. Il n’est pas encore assez tard pour qu’elle pense que j’aie pu lui mentir pour fuguer ou m’incruster à une fête sans qu’elle ne me casse les couilles au passage.

Promis je ne vais pas te kidnapper. Ce serait dommage de passer pour un gars malsain dès la première rencontre…
Parce que c’est vrai que tu es un gars tout à fait équilibré et sain d’esprit. D’ailleurs super idée, tiens, d’ouvrir le bal par “promis je vais pas te kidnapper” ! C’est pas du tout ce que dirait un gars avec de mauvaises intentions…

Oui bon , ça va toi là? Tu vas commenter tout ce que je dis pour critiquer ou j’ai le droit de respirer? Déjà, le fait que je ne vais pas la kidnapper, je l’ai dit en riant. Donc c’est évident que je plaisante sur un truc qu’on sait tous les deux. Et puis… Je dois bien faire semblant d’être “normal”, n’est-ce pas? Ne serait-ce que le temps qu’elle m’accepte. Imagine qu’elle connaisse le vrai Akutenshi dès le début.. Soit elle va kiffer, soit elle va flipper… Mais y a trop de chances qu’elle flippe pour que je me le permette.

Tout finit par se savoir, Akutenshi.

Je ne prête pas grande attention à cette phrase. Dans le futur, j’apprendrais que j’aurais dû… Mais, pour le moment, je suis très bien dans mon déni.

Une fois que Sara est rassurée sur le fait que je ne suis pas mal intentionné et aussitôt qu’elle accepte, je m’occupe de nous faire transplaner tous les deux jusqu’au jardin du manoir. Comme lorsque j’ai amené Clémence, il y a de la neige un peu partout ce qui, je trouve, ajoute un charme à la scène.

Comme un air de famille... KiQdv1f

Bienvenue au manoir Busujima !

D’un grand sourire, je désigne le manoir qui se dresse devant nous d’un mouvement de tête alors que Sara et moi passons à côté de la fontaine qui se trouve au centre de notre vaste jardin.

Comme un air de famille... MPLlJep

Je continue à marcher jusqu’à la porte. J’imagine que Sara va marcher avec moi, je n'ai sûrement pas besoin de lui commander de me suivre tous les deux pas non plus. Si c’est bien ma petite sœur, je refuse de croire qu’elle soit assez débile pour ça.

Je n’ai pas pu t’inviter à me rejoindre immédiatement dans le jardin parce que Mao—

Je marque une pause en réalisant qu’elle ne va sûrement pas piger qui est “Mao”. Je reprend donc en précisant la personne à laquelle je fais allusion ;

Ma mère. Donc, Mao, disais-je, surprotège le manoir. Grillages, clés, serrures, sortilèges… Tout y est. Le pire est sûrement la forêt que l’on doit traverser si on veut arriver ici à pied. Depuis petit j’entends une tonne d’histoires au sujet de cette forêt et toutes déconseillent de s’y aventurer. Je n’ai jamais connu personne qui y soit entré et ressorti un jour.

Je n’ai surtout jamais connu personne qui y soit entré tout court. Ça doit être arrivé mais je n'étais pas là pour y assister. C’est que l’histoire est tellement plus amusante à raconter comme ça! Où est l’intérêt des nombreuses légendes de cette fameuse forêt si je n’ai pas le droit de les raconter à ma sauce ensuite? En plus, en l'occurrence, Mao et moi pensons réellement que la forêt est dangereuse. Il ne s’agit pas que d’histoires pour dissuader les étrangers à s’y balader.

Le creepy Aku est en train de sortir le bout de son nez…~

Entre prévention et taquinerie, Chishiya me fait remarquer que j’ai laissé ma nature reprendre le dessus. Raconter une histoire effrayante avec une lueur étrange entre le plaisir et la curiosité morbide dans le regard n’est clairement pas ce que ferait quelqu’un qui veut prouver à une gamine qu’il a la lumière qui fonctionne bien à tous les étages. Heureusement, mes pairs apprécient assez le fait de se raconter des histoires effrayantes entre eux pour que cet écart ne me colle pas l’étiquette “FOU DANGEREUX” sur le front instantanément.

Enfin. L’important est que tu ne dois jamais t’y balader. Retiens-le.

Un sourire étire mes lèvres et illumine mon visage. Là où j’ai l’air simplement particulièrement heureux — ou naturel pour ceux qui me connaissent et qui savent que j’ai très souvent le sourire aux lèvres —, je jubile pourtant intérieurement. Sans le remarquer, je suis déjà en train de jouer aux grands frères ! Je raconte des histoires un peu flippantes à ma petite sœur et lui donne des conseils…  Ça n'était même pas calculé ! Se pourrait-il que les valeurs fraternelles coulent dans mes veines?  

Calme toi Shishi. Sans vouloir casser ton délire, t’es juste normal là. Si y a un truc qui coule dans tes veines, là-dedans, c’est le fait d’être creepy et de la jouer Monsieur Je-sais-tout. T’appelle ça comme tu veux, après.

C’est dans ces moments que j’aimerai bien ne pas partager mon esprit avec Chishiya. J’aurais été avec n’importe qui d’autre que je serais monté dans ma chambre, j’aurais pris une bonne dose de poussière de fée et j’aurais bouclé sa jolie p’tite gueule à ma petite voix là-haut… Mais je n’ai pas envie que Sara me voie comme un drogué.

Ce que tu es.

Ce que je suis.
Ok, je comprends le soucis ; Chishiya aimerait que je reste moi-même. Mais je ne peux pas. Outre les personnes que je tente de manipuler, s’il y a bien une personne à laquelle je dois m’adapter pour que les choses se passent bien, c’est Sara Horiuchi. Un jour, je le jure, elle découvrira qui je suis. Mais… J’aimerai qu’elle apprenne à m’aimer avant. Une fois qu’elle m’appréciera, elle acceptera mes défauts. J’en suis sûr.

… Putain, je me rend compte que c’est la première fois que j’appelle ça “des défauts”.

Non mais… Faut pas croire ! Je sais toujours que je suis un gars qui frôle la perfection et supérieur à la majorité des êtres vivants mais je sais aussi que mes pairs ne voient pas les choses à ma façon et qu’il y a plus de chances que Sara voit le monde comme une sorcière lambda de son âge que comme… Moi. Alors, ne serait-ce que temporairement, je vais le faire, pour de vrai. Je vais me remettre en question.

Chishiya fait semblant de s’évanouir dans ma tête.
Super marrant. Vraiment. Je me fend la poire. Je tombe à la renverse

S’il suffisait d’une petite sœur pour transformer le grand Akutenshi Busujima…!

Oui ça va!
J’ai dit que c'était temporaire.

Puis merde, hein. Passons à autre chose.

Sans l’ombre d’un mouvement ou d’une expression sur mon visage qui pourrait trahir quoi que ce soit de la conversation que je viens d’avoir dans ma tête avec Chishiya, je m’occupe d’ouvrir la porte d’entrée. C’est que, depuis toutes ces années, j’ai l’habitude de discuter avec ma voix sans rien laisser paraître de l’extérieur. Je crois qu’on appelle ça le masking. Je crois aussi que ça ne vaut pas que pour ce genre de choses, d’ailleurs.

Comme un air de famille... P6kwSbA

Je n’ai pas même le temps de faire découvrir l’entrée à Sara que j’entends Mao approcher. Elle devait traîner dans le coin en attendant que j’arrive, vu son impatience. Ses talons aiguilles claquent contre le carrelage de l’entrée et, bien rapidement, nous apparaît la maîtresse de maison : Mao Busujima.

Comme un air de famille... HDnvj2A

Comme toujours, ma mère adoptive est très présentable. Elle s’est bien coiffée, maquillée avec soin et discrétion, habillée d’une robe trop belle pour être confortable et qui, pour moi, fait “too much”. Mao dirait, si je le faisais remarquer à voix haute, qu’il est important de s’apprêter correctement quand on reçoit de la visite et que c’est moi qui ne fait pas d’efforts. Enfin, elle dirait cela après m’avoir donné une tape derrière la tête au mieux.

Bonjour ! Oh bienvenue !

Mao a le visage lumineux. Elle arrive à notre niveau (sans avoir à demander à quel que tableau qui soit d’arrêter de chanter cette fois, ils se sont tous faits plus discrets en l’entendant arriver) et elle s’arrête un instant pour regarder Sara correctement. L’expression sur son visage s'attendrit et elle met ses deux mains sur son cœur. Ça fait un bail que je ne l'ai pas vue faire cette gueule-là. Celle qui veut dire…

Merlin… Que tu es mignonne !

… Ouais, un truc du style. J’imagine que le fait de voir une petite asiatique suffit à faire fondre Mao. A moins qu’elle reconnaisse un visage dans celui de Sara ? Et si elle connaissait sa mère ou son père? Si elle savait?

Je suis sûr que, qui que soient mes vrais parents, Mao sait tout. Je suis même sûr qu’elle a eu un incident sur le fait que je finisse ici. Je veux dire, au-delà du fait de signer des papiers d’adoption. Mais j’ai rien pour le prouver. Ça m’énerve.

Mignonne... Et bien jeune, si tu veux mon avis !
Alors, 'Shi chou, tu ne te trouve plus d'amis de ton âge?
Ou alors il les préfères plus jeunes...

Je roule des yeux.

Les deux dames qui parlent sont des femmes se trouvant toutes les deux dans des tableaux, l’un à côté de l’autre. Je crois qu’elles ont été peintes pour être collées ensemble. En tout cas, depuis que je suis jeune, elles trouvent toujours le mot pour me taquiner. Très vite, je les aies nommées “les musiciennes” bien qu’elles ne jouent que rarement de l’instrument qu’elles tiennent chacune. Je me demande même si elles savent vraiment en jouer. Individuellement, quand j’étais gosse, je les appelaient plutôt “la grosse” et “la jeune”, surtout quand je leur faisais la gueule. Il est arrivé que je me marre bien avec ces commères, cela dit, et là j’ai plus eut tendance à les appeler “Martha” pour la plus ronde et “Judith” pour la plus jeune, même si elles ne sont pas les tableaux avec lesquels j’ai le plus discuté quand j’étais jeune. Ça, c’était surtout Esmée, la Sibérienne qui aime chanter de l’opéra, dont je vous ai déjà causé.

En tout cas, Mao les appelle “les piailleuses”, elle. J’ai l’impression qu’elle n’est pas fan de nos tableaux. Et du coup je me demande pourquoi elle les a commandé, pour la plupart. Sûrement pour les apparences… Je veux dire, ça lui ressemble, à Mao. Après tout, elle m’a adopté alors qu’elle ne me supporte pas.

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martha & judith

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esmée

Taisez-vous, les piailleuses!

Mao leur ordonne sèchement et avec autorité. Du coup, Martha et Judith la bouclent bien sagement, non sans ricaner en me lançant des regards qui me taquinent assez sans qu’elles aient besoin d’utiliser les mots.

Alors vous deux !

Mao se tourne vers Sara et moi à nouveau. Elle a un sourire chaleureux mais je sais reconnaître les expressions sur son visage ; elle a les yeux trop plissés pour que ce soit honnête. Sûrement rien contre Sara, je crois que les musiciennes l’ont froissée. Après tout, elles ont osé laissé entendre que son fils pourrait se taper une gamine.

Dites moi comment vous vous êtes rencontrés? Vous êtes amis?
Sara est peut-être ma petite sœur.

Je ne laisse pas le temps à qui-que-ce soit de tenter quoique ce soit ; je dis directement la vérité. Je ne vois pas pourquoi j’irais inventer des bêtises. Surtout, je crois, ça me plait de foutre un gros “j’avance dans mes recherches, tu ne pourra pas me cacher la vérité éternellement” en plein dans la gueule de Mao sans avoir à le dire. Et ça fait son effet, je le sais, il y a comme un froid soudainement.

Akutenshi, mon chou… Tu n’as pas de sœur.

Après un instant de silence durant lequel j’ai l’impression que Mao cherchait la meilleure façon de réagir, elle choisit la tendresse maternelle. Son ton est doux, calme et me prend presque en pitié. Je l’entends presque me dire “enfin, mon pauvre garçon, tu deviens fou..”.

Ah bon? Tu en sais quelque chose? Tu connaissais bien mes parents? Tu vas m’en parler, pour de vrai? Me prouver qu’il n’y a aucune chance que Sara soit ma petite sœur?

Encore un silence.
J’ai gagné.
Je le sais, parce que Mao a deux choix ; soit elle me parle enfin de mes parents, sujet qu’elle n’a jamais fait qu’effleurer jusqu’alors même après que je le lui aie demandé et demandé, soit elle abdique parce qu’elle ne peut pas prouver que je suis fils unique.

Je ne peux pas t’en parler comme ça, pas maintenant… Mais Aku , je—
Ne te fatigue pas.

J’interromps ma mère dans son élan. Je me fiche de l’excuse qu’elle veut me sortir ou de ce qu’elle veut me dire. Elle ne va pas me parler des mes parents, je n’ai pas besoin d’en savoir plus.

On a des choses à se dire, Sara et moi. Alors, si ça ne te dérange pas, on monte.

Mao nous regarde, Sara et moi, tour à tour. Elle semble hésiter quant à la bonne façon de réagir, une nouvelle fois, puis elle abandonne. Ses épaules retombent et, après, un lourd soupir , son visage affiche un nouveau sourire qui se veut gentil et apaisé. Mais, je le sais, elle est nerveuse comme tout.

Très bien. Je pense que, en effet, si tu penses vraiment ce que tu dis…

Elle plonge son regard dans le mien en marquant une pause dans sa phrase et je comprends alors quelque chose : Mao est en train de douter de mon honnêteté ! Elle n’est même pas sûre que je pense réellement que Sara puisse être ma sœur ! Elle est en train d’essayer de comprendre si tout ça n’est pas juste un plan pour la faire tourner en bourrique.

Tant pis, qu’elle doute. Je m’en fiche, clairement.

... Vous allez peut-être avoir besoin de discuter entre vous. En attendant, je vais vous faire un petit truc à manger.

Le sourire chaleureux de Mao s’élargit et elle tourne son attention vers Sara cette fois.

Tu as un régime particulier, Sara? il y a des choses que tu ne mange pas? Tu as des allergies? Je ne voudrais te présenter un plat que tu ne peux pas manger ! Ce serait dommage, tu ne penses pas?

Maman Mao est de retour, définitivement. Je laisse Sara répondre, pour ma part, impatient qu’on se tire. Je sais bien que la jeune sorcière a peu de chances de s’en sortir sans une vraie réponse. En général, Mao n’accepte pas les “je n’ai pas faim”, les “non merci” etc. Elle se bat avec ferveur jusqu’à faire craquer son invité. C’est donc plus ou moins rapidement que Mao nous laisse filer pour aller à la cuisine.

Tu viens?

Moi aussi , j’ai retrouvé mon sourire lumineux quand j’invite Sara à me suivre. Je l’emmène monter les escaliers qui mènent au premier étage où se trouvent les chambres, jusqu’à la mienne.

Tu m’excuseras, je ne vais pas te faire faire tout le tour du manoir. On n’a pas fini si on commence comme ça.

Je ris un peu sur le trajet alors que je lui montre un peu ce qui se trouve sur notre passage. J’évite soigneusement de bousculer les elfes de maisons que l’on croise, aussi, juste pour mon image devant Sara. C’est beaucoup de self-control, croyez-moi.  

Si tu en as envie, je te montrerais plus de choses plus tard, sinon.

Ça, ça dépendra d’elle. Une partie de moi a la flemme de faire toute la maison avec mon invitée. L’autre a super envie de tout montrer en détails à ma potentielle petite sœur.

En attendant, j’ouvre la porte de ma chambre et invite Sara à entrer.

Je pousse la porte derrière nous parce que je n’ai pas envie qu’on écoute tout ce qu’on se raconte, quand bien même personne n’est là pour entendre quoi-que-ce soit outre Mao et les elfes de maisons. Ces derniers bossent et ne gagneraient rien à écouter. Quant à Mao, elle a beau être un affreux personnage, jamais elle n’a écouté en secret ce que je racontais à quelqu’un jusque-là. Je crois que, au fond, elle craint ce qu’elle pourrait découvrir si elle le faisait.

Alors? Tu l’aime, ma chambre?

A chaque fois que j’invite quelqu’un, c'est-à-dire trois fois jusque-là, je pose cette question sincèrement. Je ne cherche pas particulièrement de compliments, je me demande juste comment les autres voient ce qui, moi, me plait. Ma chambre, c’est quand même mon antre… Et je viens d’y faire entrer ma petite sœur !!

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J’invite Sara a s’asseoir avec moi près de la fenêtre, sur les sièges que j’ai aménagés exprès là-bas. Avant c’était pour moi, pour mon confort… Mais maintenant, c’est devenu le coin où j’installe mes invités. C’est quand même mieux que sur mon lit. Je ne les veux pas sur mon lit.

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T’en veux?

De la poche de la veste que je viens d’enlever en m’affalant sur l’un des sièges, je sors un petit sac dans lequel j’ai rangé les sucreries que je viens de m’acheter aujourd’hui, avec celles qui restaient. J’ai fait le plein, alors il y a presque de tout là-dedans. Après m’être pris une Chocoballe, je présente le sac à Sara pour lui donner le loisir de piocher dedans.

Tu retiens pas, c’est gratos.

Je lui adresse un clin d’œil complice, lui laisse le temps d’accepter ou de refuser le cadeau et, alors, je pose le sac sur la table basse devant moi.

Hésite pas à te servir si t’as envie.

Je lui précise en m’étirant un peu. Je fais craquer mes doigts et me redresse sur mon siège. Je laisse un silence s’installer quelques secondes en regardant Sara bien comme il faut. Je l’ai déjà fait en la voyant dehors… Mais là, je veux imprimer son image dans mon esprit.

Passons aux choses sérieuses.

Le sourire qui étire mes lèvres n’a pas bien l’air sérieux… Mais je vous assure que je m’apprête à lui parler sérieusement.

Je te dois des explications, j’ai conscience que ma lettre ne valait rien.

Encore un silence, juste pour être certain que Sara me suit, là. Qu’elle écoute. Qu’elle est prête à écouter, surtout. Qu’elle me foute pas un gros “en fait je veux pas savoir, ta gueule”.

T’es bien la fille de Daichi Horiuchi? Le prof, à Poudlard?

A nouveau, je m’interrompt. Je suis sûr de mon coup mais, quand même, imaginez qu’elle me sorte “euh non, pas du tout. Y a erreur sur la personne”. Qu’elle soit pas la bonne Sara. Qu'elle soit pas sa fille… ‘Fin, voyez, quoi.

Comment raconter ça…

Pendant un instant, mon sourire disparaît et une expression plus sérieuse s’installe sur mon visage. Pas de sourire, pas de lueur de malice dans le regard. Je veux montrer à Sara que je suis sérieux. Parce que ce que je vais lui dire va sonner tellement… Irréel. Si j’ai l’air de me marrer, elle risque de penser à une mauvaise blague.

La femme que tu viens de rencontrer, Mao, c’est ma mère adoptive. Elle ne me dit rien sur ma famille biologique si ça n’est que je viens d’une famille de Sang-Pur, que mes parents sont morts et que je leur ressemble beaucoup. Alors je mène mon enquête dans mon coin tout seul depuis, maintenant, plusieurs mois.

J’installe le décor en premier lieu.

Je sais, tu vas me dire que tu n’es pas de Sang-Pur et que ton père est bien vivant… J’ai pensé à ces détails. Mais Mao… Elle est fourbe.

Elle ne vaut pas mieux que moi, c’est ce que je pense. Mais je ne le dis pas.

Elle pourrait me mentir. Et même sans ça, il pourrait y avoir erreur quelque part. Je ne connais que le nom de ma mère, après tout. Arisu Hamabe… Ça te dit quelque chose?

Une lueur d’espoir passe dans mon regard. Comme si je m’attendais réellement à ce que Sara me sorte qu’elle connaît très bien, que c’est la meuf à qui son père a fait un gosse bien avant sa naissance.
Bien sûr, l’espoir n’est que de courte durée.

Quoi qu’il en soit… Quand j’étais à Poudlard, tu n’as pas idée d’à quel point on me répétait que j’étais le gosse perdu du professeur Horiuchi. Ça me saoulait mais je ne peux pas le nier ; il y a un air. Tu ne trouves pas?

Encore une fois, je laisse le temps à Sara de répondre. Je ne sais pas si je devrais lui poser de telles questions. Ça doit être déjà bizarre pour elle et là je la force à admettre que je suis le portrait craché de son père. Sauf que le m’en-foutisme de Akutenshi Busujima ressort à ce moment-là.

Je crois vraiment, Sara, qu’on pourrait être de la même famille. Et si c’est le cas… Je sais pas, il faut en faire quelque chose. Je sais pas pour toi, mais moi j’ai grandi seul dans ce grand manoir en rêvant qu’un frère ou qu’une sœur apparaisse un jour… Et, merde, c’est peut-être le cas aujourd’hui !
Tu vas trop vite, Akutenshi.

Je souffle un coup. J’admet, je n’avais pas remarqué, mais je m’emballe. Je m’agite sur mon siège, mes pupilles sont dilatées, je parle vite. Je passe trop vite au moment où on devient frères et sœurs. Et si Sara avait le bon argument qui réduirait ma théorie à un rien?

Je me redresse sur mon siège en remarquant que je me suis un peu penché par-dessus la table basse.

Enfin, voilà. Tu sais tout.

Ou presque,  mais il y a tant de détails…

Tu as quelque chose à dire? Ou des questions? Ou peut-être que tu as juste besoin de laisser tout ça passer?

Je ne sais pas trop comment je suis censé m’y prendre. J’avoue que je copie les exactes questions que m’a posées Mao quand elle m’a avoué que j’étais adopté. C’est ce que je fais quand je sais que je dois agir comme quelqu’un de “normal” mais que je ne sais pas comment on fait ; j’essaie de me souvenir d’une situation similaire à laquelle j’ai assisté et de la façon de laquelle les gens agissaient vis-à-vis de cette situation.
:copyright:️ 2981 12289 0

* en japonais


Dernière édition par Akutenshi Busujima le Jeu 21 Sep - 23:47, édité 2 fois

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気持ちが分かなかった。
(even I don’t know how I truly feel.)

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Comme un air de famille…Samedi 23 Février 2002J’avais l’impression de faire une bêtise, un peu. Mais la discussion que j’avais eu avec Alice et Ezra ne m’avait pas rassurée, loin de là ! Mon père n’était qu’un menteur, alors tout pouvait être possible, non ? Je vois pas comment expliquer autrement la lettre de Akutenshi. Il est adulte, et à l’Université, donc il est intelligent. Il a fait plein de recherches avant de m’écrire sa lettre. Et pourquoi il me mentirai, lui ? J’ai donc un grand frère. Un demi-frère, pour être exacte, mais c’est la même chose, non ? Le résultat restait toujours le même : papa était un énorme menteur, et Thomas aussi parce qu’il l’avait sûrement couvert. Alors que c’est bête, j’aurai pas été mécontente d’avoir un grand frère moi – ou un frère, ou une sœur tout court d’ailleurs. J’étais pas seule, quand j’étais petite : il y avait Ezra, et Alice, et Hermione… Et maintenant j’ai Enola et Accalia en plus. Mais c’est pas pareille : c’est des amis. Et, je sais pas, mais pour moi avoir un frère ou une sœur c’est différent. Et c’est pourquoi j’ai (presque) tout de suite dit oui pour le rencontrer à Prés-au-Lard. Après tout, je suis assez grande pour savoir ce que je veux : je viens d’avoir quinze ans ! Et pour fêter ça, autant aller chez Honeyduke en attendant Akutenshi. Ça me permettra de faire le plein de sucre pour ne pas trop stresser, aussi. Rencontrer son grand frère, c’est un peu anxiogène je trouve. Et si on n’avait rien à se dire ? Et si on avait absolument rien en commun, même ? Et si en fait notre rencontre se résumait à de longs silences bien gênants ? Je crois pas que j’arriverai à le supporter… et c’est bien pour ça qu’il me faut du sucre, d’ailleurs !

Mais sur le chemin de la boutique, j’entends quelqu’un qui m’appelle. C’est pas une voix connue, mais je me retourne quand même par habitude en cherchant d’où elle provient. Et je le fixe dans les yeux. C’est un garçon, plus grand que moi. Pas un adolescent, plutôt un étudiant. Avec des cheveux noirs et des yeux sombres. Je suis sûre… je suis sûre que Papa devait ressembler à ça, à son âge. Sauf qu’on le saura jamais, il a aucune photo de cette époque. À mon avis, il les a toutes brûlées. « Salut… Moi c’est Akutenshi. Tu sais… La lettre. C’était moi. » Ma première pensée, ça a aurait été de lui répondre que je m’en doutais. Mais ça aurait été super gênant de lui dire, non ? Alors, à moitit mal à l’aise, je me contente juste de dire : « Sara, du coup. » Je sais qu’il sait. Je sais qu’il sait que je sais. Mais il fallait bien que je trouve quelque chose à dire en réponse ! « Promis je ne vais pas te kidnapper. Ce serait dommage de passer pour un gars malsain dès la première rencontre… » J’ouvre la bouche, complètement muette de surprise. « J’y avais même pas pensé… » Je veux dire, les kidnapping, c’est le genre de trucs qui n’arrivent que dans les livres ou dans les films. À la rigueur, ça n’arrive qu’aux autres ! Est-ce qu’il essaye de me dire que j’aurai dû être plus prudente ? Est-ce que c’est un mode « grand frère » qui s’active naturellement ? « On y va ? » Je lui demande, une fois ma surprise passée – bien assez vite, je dois l’admettre. « J’ai déjà fait des transplanage d’escorte… » J’agrippe son bras fermement, quand même. Ce serait bête de me perde pendant le transport.

« C’est chez toi, ça ? » Le paysage est magnifique, même recouvert de neige. Avec la fontaine en plein milieu et les arbustes taillés comme dans un labyrinthe, l’endroit à quelque chose de carrément hanté. Et je parle même pas du manoir qui est juste gigantesque. J’y connais absolument rien en architecture, mais j’ai bien envie de le qualifier de gothique. « Je n’ai pas pu t’inviter à me rejoindre immédiatement dans le jardin parce que Mao — » Je lève les yeux vers lui, en attendant qu’il m’explique qui c’est. C’est encore trop bizarre pour moi, irréel de l’appeler frère ou quoi que ce soit de trop familier. Ou de trop parler, tout court. Il y a quelque chose dans ce manoir qui est super oppressant, je trouve. Ça doit titiller mon âme d’artiste, et pas d’une bonne manière. « Ma mère. Donc, Mao, disais-je, surprotège le manoir. Grillages, clés, serrures, sortilèges… Tout y est. Le pire est sûrement la forêt que l’on doit traverser si on veut arriver ici à pied. Depuis petit j’entends une tonne d’histoires au sujet de cette forêt et toutes déconseillent de s’y aventurer. Je n’ai jamais connu personne qui y soit entré et ressorti un jour. » « Comme la Forêt Interdite ? » Sérieusement, pourquoi garder quelque chose de dangereux dans sa forêt, ou son domaine, au lieu de s’en débarrasser ? Sa mère pourrait, je sais pas, construire une maison un peu moins angoissante dans la forêt, entourée de plein d’arbre et de fleurs pour avoir un décor champêtre ? « Enfin. L’important est que tu ne dois jamais t’y balader. Retiens-le. » Je fut prise d’un frisson en acquiesçant. Pour être sincère, je suis même pas sûre de remettre les pieds ici un jour. Si il était d’accord, autant faire les rencontres familiales dans un cadre un peu moins chargé, aux Trois Balais ou au salon de thé ? Je levais les yeux vers Akutenshi qui souriait… comme s’il essayait de me rassurer ? Ça marchait, à peu près. Puis mon regard tomba sur l’entrée. Ou le salon ? Enfin, l’immense pièce bien sombre et glauque à souhait sur laquelle s’ouvrait le manoir. J’ai pensé devenir complètement folle quand j’ai commencé à entendre des bruits de talons qui claquaient sur le sol. Et puis, une apparition. Vraiment : visage blême, cheveux bien noirs se fondant avec l’arrière-plan, robe que je qualifierai sans rougir de haute couture, et une expression… inqualifiable. Le vrai cliché du fantôme asiatique, quoi.

« Bonjour ! Oh bienvenue ! » J’avais envie de me cacher derrière Akutenshi, sans savoir vraiment pourquoi. Je sais, c’est mal d’avoir des préjugés et tout ça, mais… j’y peux rien, rien que son entrée était super flippante. Comme si elle nous attendait. « Merlin… Que tu es mignonne ! » Je reculais de deux pas, en me décalant un peu plus vers Akutenshi. J’ai jamais aimé qu’on dise que je suis mignonne, je trouve ça carrément trop enfantin. Mais là, c’était presque malsain en vrai. « Mignonne... Et bien jeune, si tu veux mon avis ! » « Alors, 'Shi chou, tu ne te trouve plus d'amis de ton âge ? » « Ou alors il les préfères plus jeunes… » Je sursaute en essayant de chercher d’où viennent les voix. Et puis je tombe sur les portraits de deux femmes avec un luth, qui semblent vraiment trop s’amuser à dire des horreurs pareilles. « Taisez-vous, les piailleuses ! » Pour la troisième fois en si peu de temps, je sursaute quand la femme – le fantôme – fait claquer ses mots comme un fouet. Comme quoi, j’avais raison de pas me fier à son apparence toute douce et gentille… « Alors vous deux ! » J’ai envie de disparaître complètement dans le sol. « Dites moi comment vous vous êtes rencontrés ? Vous êtes amis ? » Je lève les yeux vers Akutenshi, un peu paniqué, je dois avouer. J’ai aucune envie de parler avec sa… sa mère, du coup ? Et heureusement, il prend les devants et il raconte tout, même si ça à pas l’air de lui plaire, à elle. « Akutenshi, mon chou… Tu n’as pas de sœur. » « Ah bon ? Tu en sais quelque chose ? Tu connaissais bien mes parents ? Tu vas m’en parler, pour de vrai ? Me prouver qu’il n’y a aucune chance que Sara soit ma petite sœur ? » C’est ultra gênant d’être au milieu de leur dispute. Surtout que c’est moi qui en suis le thème principal. « Je ne peux pas t’en parler comme ça, pas maintenant… Mais Aku , je — » « On a des choses à se dire, Sara et moi. Alors, si ça ne te dérange pas, on monte. » Oh, par pitié, faites que ça cesse. Je reviens à mon idée de départ, du coup : la prochaine fois, on ira prendre un latte à Prés-au-Lard, ce sera beaucoup mieux.  « Très bien. Je pense que, en effet, si tu penses vraiment ce que tu dis… » Je cherche même pas à cacher mon soupir de soulagement.

« ... Vous allez peut-être avoir besoin de discuter entre vous. En attendant, je vais vous faire un petit truc à manger. » J’évitais le regard de Mao, donc, en me demandant comment j’allais bien pouvoir décliner l’offre. Heureusement, aucun des deux me connaissaient, et je pouvais décliner l’offre sans que ça fasse suspect, non ? « Tu as un régime particulier, Sara ? Il y a des choses que tu ne mange pas ? Tu as des allergies ? Je ne voudrais te présenter un plat que tu ne peux pas manger ! Ce serait dommage, tu ne penses pas ? » A chaque interrogations, je réponds par un petit « non » et un « merci » assez timides. Et je sens surtout que mes chances de m’en sortir avec ce type de réponses est très, très, très mince. Une image se superposait dans mon esprit avec le visage de la mère d’Akutenshi. Celle de la méchante sorcière qui voulait engraisser Hansel et Gretel. « Tu viens ? » Je me déplace vers Akutenshi, en essayant de combattre mon instinct de vouloir me coller à lui pour échapper à sa mère et aux deux folles sur les portraits. Je suis bien contente de prendre de la hauteur : ça met un peu de distance entre moi et cette femme. « Tu m’excuseras, je ne vais pas te faire faire tout le tour du manoir. On n’a pas fini si on commence comme ça. » Je souris poliment, mais j’ai pas vraiment le coeur à rire. Il y a moyen que je me perde dans ce manoir, ou que je m’y sentes mal. Oppressée, en gros. « Si tu en as envie, je te montrerais plus de choses plus tard, sinon. » « Peut-être. On verra. » C’était tout vu, oui : c’est mort pour que je me balade dans un environnement aussi déprimant.

« Alors ? Tu l’aime, ma chambre ? » Je pris mon temps pour bien observer la pièce. Me nourrir de l’atmosphère, en quelques sortes. C’était… différent. Ce n’était ni comme chez Alice, ni comme la petite chambre d’Ezra, ou la chambre toute lumineuse d’Enola. Et de la mienne, ça va de soit ! Je regardais avec attention les moulures, l’absence de couleurs. Et pourtant, je trouvais que c’était carrément la pièce la plus chaleureuse que j’avais vu du manoir jusqu’à présent ! « C’est pas du tout comme la mienne. » Ce qui était pas plus mal, ça me confortait dans l’idée que j’étais unique. « T’aimes bien le noir, non ? » Fis-je en passant la main sur un des meuble qui semblait presque laqué. « Ce que je préfère, c’est le plafond. Et les coussins de couleurs ! » Mon monde est fait d’un milliard de couleur, aussi… Mais si ça lui allait d’avoir une chambre monochrome, j’étais qui pour remettre ses choix en questions ? C’est pas comme si il avait des murs recouverts d’affiches de Quidditch ou quoi. Nan, la pièce était même décorée avec beaucoup de goût, je trouve. C’était chic, mais pas mon domaine de prédilection. « T’en veux ? » Je sais que j’ai des étoiles dans les yeux, et je m’en fous. Je prends une Chocoball en m’asseyant à côté d’Akutenshi. Mon royaume pour quelque chose de sucré, ça pourrait être mon credo. « Merci ! » « Tu retiens pas, c’est gratos. » Alors ça, ça allait pas tomber dans l’oreille d’un sourd. « Hésite pas à te servir si t’as envie. » « Tu risque de plus en avoir, tu sais ? » Je réponds en riant à son clin d’œil. Je me sens quand même mieux avec lui qu’en bas, avec sa mère.

« Passons aux choses sérieuses. » Je m’assis un peu mieux, pour bien pouvoir le regarder en face. C’était la partie intéressante, celle qui allait répondre à mes questions. Même si en vrai, je m’étais déjà fait un avis assez tranché : je veux dire, mon père est un énorme menteur. Donc Akutenshi doit être le plus au courant pour savoir ce qui est vrai ou pas. « Je te dois des explications, j’ai conscience que ma lettre ne valait rien. » Je hausse les épaules, en finissant ma deuxième Chocoball. Moi, je l’ai trouvé très clair sa lettre. « T’es bien la fille de Daichi Horiuchi ? Le prof, à Poudlard ? » Je fronces les sourcils, en me demandant pourquoi il se sent obligé de le re-confirmer. Je veux dire, il était sûr que c’était moi avant de m’emmener dans son manoir, non ? Non ? « Ouais, pourquoi… ? » « Comment raconter ça… » En commençant par le début, j’ai envie de dire. Mais bon, ce serait pas vraiment poli. Et puis il y a quelque chose dans l’air que prend Akutenshi qui me fait comprendre que ce n’est pas vraiment l’heure de montrer mon sale caractère. « La femme qui tu viens de rencontrer, Mao, c’est ma mère adoptive. Elle ne me dit rien sur ma famille biologique si ça n’est que je viens d’une famille de Sang-Pur, que mes parents sont morts et que je leur ressemble beaucoup. Alors je mène mon enquête dans mon coin tout seul depuis, maintenant, plusieurs mois. » Ah. J’avais à peu près compris quelles étaient leurs relations, avec leur dispute de tout à l’heure. Mais au moins, je suis certaine que je ne me fais pas de fausses idées, comme ça. Par contre, il y a autre chose qui a attiré mon attention… « Mais, je suis pas… » De Sang-Pur. Si il y a bien quelque chose dont je suis sûre, c’est que mon père ne l’est pas. Il m’a menti sur plein de points, mais pas sur celui-là. Même mon parrain a pût le confirmer. Donc non, je suis pas Sang-Pure, d’un côté comme de l’autre d’ailleurs. « Je sais, tu vas me dire que tu n’es pas de Sang-Pur et que ton père est bien vivant… J’ai pensé à ces détails. Mais Mao… Elle est fourbe. » Je pinça mes lèvres. La tension était palpable, alors que j’approchais ma main du sac de Chocoball.

« Elle pourrait me mentir. Et même sans ça, il pourrait y avoir erreur quelque part. Je ne connais que le nom de ma mère, après tout. Arisu Hamabe… Ça te dit quelque chose ? » Je tournais la tête de gauche à droite, en baissant les yeux, avant de rajouter un rapide : « Désolée. » Je pouvais pas l’aider sur ce point, Papa ne veut absolument pas parler de tout ce qu’il y a un lien avec sa vie d’avant. Tout ce qui s’est passé avant ses 21 ans – et même après, pour être honnête – était un énorme secret. Sauf que moi, je l’avais percé grâce à Ezra et Alice. Et Akutenshi, aussi, c’était sûrement ce qu’on appelait une pièce manquante au puzzle. « Quoi qu’il en soit… Quand j’étais à Poudlard, tu n’as pas idée d’à quel point on me répétait que j’étais le gosse perdu du professeur Horiuchi. Ça me saoulait mais je ne peux pas le nier ; il y a un air. Tu ne trouves pas ? » Je pris le temps de l’observer, vraiment, comme si j’avais un portrait devant moi. « Je sais pas… peut-être quelque chose dans le regard. Et puis, ta voix. Elle a l’air aussi gentille que la sienne. » Mais à part ça… Je soupirais, à moitié énervée. J’étais pas vraiment d’une grande aide. « En vrai, mon père a aucune photo d’avant son arrivé en Angleterre. Il veut pas parler de tout ça. Alors, je sais même pas à quoi il ressemblait quand il avait ton âge, tu vois… ? » Peut-être que je devrais fouiller dans le bureau de mon parrain et ma marraine, pour voir si ils en avaient pas ? C’était peu probable, mais c’est toujours mieux que de rien faire, je trouve. « Je crois vraiment, Sara, qu’on pourrait être de la même famille. Et si c’est le cas… Je sais pas, il faut en faire quelque chose. Je sais pas pour toi, mais moi j’ai grandi seul dans ce grand manoir en rêvant qu’un frère ou qu’une sœur apparaisse un jour… Et, merde, c’est peut-être le cas aujourd’hui ! » Je regarde Akutenshi dans les yeux, intensément, avant de lui répondre. Je savais que quelque chose se jouait entre nous, mais j’étais pas encore capable de poser un mot dessus. C’était vague, diffus, et tout sauf concret. Mais je crois que je comprenais un peu ce qu’il voulait dire. « Je crois que je comprends… » Même si je n’ai jamais envisagée être dans une famille de plus de trois personnes. Mais en vrai, pourquoi pas ?

« Enfin, voilà. Tu sais tout. » Et c’est déjà beaucoup. J’aurai sûrement fondu en larmes si il n’y avait pas eu, quelques jours avant, des révélations encore plus spectaculaires sur ma famille. « Tu as quelque chose à dire ? Ou des questions ? Ou peut-être que tu as juste besoin de laisser tout ça passer ? » Je regarda le plafond pensivement en me calant contre le dossier du siège. Je savais comment maîtriser mes émotions et mes sentiments lors d’une situation similaire, maintenant. Malheureusement, on va dire. « En vrai… ça ne me paraît pas si déconnant que ça. » Je savais pas comment l’expliquer, mais tout était tellement plausible. Akutenshi devait sûrement pas s’en rendre à moitié compte. « Je veux dire. Mon père est parti du Japon quand il avait 21 ans. Il faisait parti d’un clan de yakuza, je l’ai appris récemment. » Je devrai être actrice, comment je pouvais rester aussi calme et posée en débitant tout ça ? « Mais en vrai, il m’en a jamais parlé. Il m’a même pas dit vraiment pourquoi il est venu ici. Ça pourrait être en lien avec ta mère, nan ? Je sais même pas si il est au courant qu’elle était enceinte, si c’est ton père. Il aurait pût flipper et partir… » Sur le coup, j’ai un ton un peu dur mais sérieusement, il faut me comprendre ! On abandonne pas les bébés comme ça, ça se fait pas. « Je veux dire, il a bien flippé quand il a sût pour moi… » Bon, il est revenu. Après quelques jours. Mais c’est quand même quelques jours de trop, je trouve. « Ou alors il était pas au courant. Ou alors il avait des ennuis. » Les possibilités étaient infinies, vraiment. Je replongeais ma main dans la sac de Chocoball, en souriant. « Est-ce que tu veux que je lui demande si il connaissait une… Arisu Hamabe, c’est ça ? Juste pour voir sa réaction. Ça me gênerait pas de le voir un peu flipper, et puis on pourra être fixé, comme ça, nan? » Je soupirais, en croquant dans la Chocoball. « Quoi que, c’est un super bon menteur, apparemment… C’est pas simple. Et toi, t’as un plan ? Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? » Un peu plus connaissance ? Un plan d’attaque pour forcer mon père – notre père ? - à dire la vérité ?
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I was lost... Not anymore

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Comme un air de famille…
feat. Sara Horiuchi


| Samedi 23 Février 2002 |

Jusque-là, je me débrouille bien je trouve.
Ok, les premières présentations n’étaient pas du tout placées sous le signe de l’aise mais c’est normal, je crois. Je pense qu’il n’existe pas de mode d’emploi pour nous aider à nous en sortir dans notre situation. Genre un “Rencontrer sa petite sœur après avoir ignoré son existence et le lien qui vous lie pendant 21 ans pour les Nuls”. Et bah, croyez-moi, ça devrait exister. Qui sait, peut-être même que je l’écrirais, ce bouquin.

M’enfin, trêve de futilités. J’ai tout un bazar émotionnel à gérer là. Sara et moi venons de passer l’ouragan Mao avec succès, même si elle ne nous a pas laissé filer sans prévoir un dîner.

C’était obligé, ça. Mao adore prévoir des dîners. Elle aime trop poser des questions gênantes pendant le repas, raconter des histoires et anecdotes pas plus élogieuses à mon sujet, apprendre à connaître l’invité.e et aussi me voir manger ce qu’elle a préparé. Parce que s’il y a bien un truc que j’aime chez Mao, c’est sa bouffe. Elle le sait, je le sais, je ne le cache pas, c’est bon. Dommage que ça ne suffise pas à la rendre charmante. Si on atteignait réellement le cœur d’un homme en passant par son estomac alors Mao et moi on serait les meilleurs amis du monde.

Si j’étais toi, je commencerais à me questionner sur mon genre….

Ha.
Ha.
Ha.
Bref.

J’ai senti que Sara n’était pas super à l’aise avec Mao mais, d’un côté, jusque-là, Mao n’a mis à l’aise aucun de mes invités. Frost lui a fermé son bec en bonne et due forme (du moins, à mes yeux.), Clémence a joué le jeu au mieux comme une parfaite petite Sang-Pur et maintenant Sara était limite cachée derrière moi. La pauvre. Entre Mao, les commentaires des musiciennes, le fait qu’elle soit dans un endroit tout à fait mystérieux et qu’elle ne me connaisse même pas, Sara ne doit pas être vraiment au top, là.

En tout cas, dès qu’on en a fini avec Mao, j’invite Sara à me suivre vers ma chambre. Elle ne semble pas réticente du tout à fuir tout ce qu’il vient de se passer, je le ressens bien. En marchant je m’excuse rapidement de ne pas avoir fait faire tout le tour du manoir à mon invitée parce que ce serait beaucoup trop long.

« Peut-être. On verra. »

Sara répond lorsque je lui propose que l’on remette ça a plus tard. Bon, pas besoin d’être Légilimens pour piger que l’idée ne l’enchante pas tant que ça. Tant pis, on fera sans. J’ai pas besoin de montrer tous les recoins du manoir à Sara pour créer un lien. Et puis, de toute façon, il est pas ouf encore le manoir, comme c’est Mao qui gère tout. Il sera mieux quand j’en serais le propriétaire. Et puis il n'y a même pas de piscine.

Non, je ne cherche pas d'excuses pour ne pas être frustré de ne pas montrer tout le manoir à ma petite sœ— à Sara. Chut.

De toute façon, le plus important, c’est mon coin à moi. Ma chambre. L’endroit qui me reflète quoi. Je préfère mille fois avoir l’avis de Sara sur ma chambre que sur tout le reste du manoir, finalement. Et ça c’est vrai, c’est pas une façon de me consoler.  

« C’est pas du tout comme la mienne. »
Sans blague.

Je laisse mon regard détailler rapidement Sara. Bon, Chishiya n’a pas tort ; j’imagine mal cette petite demoiselle dormir dans ce genre de chambre. Mais, de base, on ne juge pas un livre sur sa couverture ! Elle aurait pu me surprendre.

« T’aimes bien le noir, non ? »
Très perspicace, la gamine.

Sara passe une main sur un des meubles de ma chambre. Elle a l’air… Vraiment concentrée sur la question. Est-ce que Sara aurait un attrait pour l’esthétique ? Les déco intérieures? Un truc du style ? Ou même simplement le sens des couleurs ? J’aime bien ça, moi. Ça me fait sourire doucement. N’en déplaise à Chishiya et son vilain sarcasme. J’espère qu’il ne me fait pas un numéro parce que, jusque-là, j’ai lissé mon caractère pour ne pas faire fuir Sara, quand même.

J’aime le noir… Mais, en réalité, c’est le blanc que je préfère. Quand j’ai pris cette chambre, elle était déjà dans les tons noirs et ça m’a plu alors je n'ai pas changé. Et puis tout en blanc ça fait un peu asile…
Asile ou Paradis. Y en a un où tu risques plus d'atterrir que l’autre. Devine lequel.

Ok, ok. C’était marrant, ça. Et c’est même pas totalement con parce que, si on prend mes meubles et qu’on les remplace par les mêmes en blanc, ma chambre fera surtout “luxe immaculé” que “asile de fou”. Et je crois, au fond, que ça ne me plairait pas. Le style paradisiaque c’est pour les anges. Et moi je n’en suis pas un. C’est même ce que suggère mon prénom.

Mais, du coup, tu aimes ?

Sara m’a demandé si j’aimais le noir. Elle a affirmé que ma chambre est différente de la sienne. Ça ne me dit pas si ça lui plaît ou non. Je n'arrive pas vraiment à deviner ça dans la façon dont elle étudie ma chambre. Elle peut être concentrée parce que ça lui plait ou juste intriguée. Forcément, ça éveille ma curiosité…

« Ce que je préfère, c’est le plafond. Et les coussins de couleurs ! »

Ça ne me dit toujours pas si elle aime ma chambre mais je sais au moins que le plafond et les coussins lui plaisent. Je n’en demande pas franchement plus. Je préfère me dire que ça lui plait, du coup. Sinon elle m’aurait dit que ce n'est pas son style.

T’façon on a d’autres choses à gérer que l’esthétique de ma chambre, quand bien même l’avis de Sara sur la question m’a beaucoup intéressé et plu. Il ne faut pas que je perde de vue la raison pour laquelle j’ai invité Sara en premier lieu. Cela dit, pour ouvrir la conversation en bonne et due forme, je propose des sucreries à la demoiselle. Les étoiles qui s’animent dans son regard alors qu’elle me remercie et pioche dans le sac de bonbons me font penser que c’est bien ma petite sœur, cette gamine. Le sucre ça doit couler dans nos veines, c’est certain. Ça prouve que Mao n’est pas de ma famille : elle préfère le sel, elle.

« Tu risque de plus en avoir, tu sais ? »

Je ris de bon cœur. Sara a l’air bien plus à l’aise maintenant que l’on est que nous deux et ça me fait super plaisir. Je suis super content qu’elle plaisante avec moi comme ça. C’est un bon début, non?

T’inquiète, je refais le plein chez Honeydukes presque tous les jours.

Vraiment, heureusement que je suis un gosse de riche. Je ne sais pas comment je vivrais si je devais compter mes économies pour remplir mon stock de sucreries. Bon, ce serait sûrement plus le cas maintenant que je suis étudiant dans tous les cas, mais j’ai du mal à m’imaginer gosse à ne me prendre que ce que mon argent de poche mensuel me permet. Pire encore, imaginez que j’aie été pauvre et que je n’aurais pas eu de quoi m’acheter mes bonbons ! Au secours ! Je sais, techniquement j’aurais pas été tant à fond dans le sucre si j’en avais pas eu en abondance de base mais ça ne change pas que, aujourd'hui, j’imagine mal une réalité alternative sans sacs remplis de bonbons pour parfumer mon quotidien.

Bon, les bonbons sont partagés, la cérémonie peut être ouverte, j’annonce haut que nous allons passer aux choses sérieuses et Sara se positionne au mieux pour me regarder. C’est que c’est bien parti, elle n’a pas l’air réticente ou flippée mais, à nouveau, concentrée.

J’explique tout ce que peut expliquer, raconte tout ce que j’ai à raconter, détaille au mieux et Sara ne lâche pas une miette. Elle intervient même quand je l’incite à le faire. Elle n’a pas l’air plus renseignée que moi sur la question, elle ne semble rien avoir de pertinent à dire pour répondre à mes interrogations — elle peine même à confirmer que je ressemble réellement à son père à mon âge, ce qui ne me choque sûrement pas autant que ça devrait. Toujours est-il qu’elle réagit, qu’elle ne me lâche pas. Qu’elle est vraiment dedans. Elle ne décroche pas, elle ne fuit pas la conversation, elle ne baille pas la bouche ouverte. Je me dis que c’est un bon départ. Elle ne semble pas dégoutée par l’idée que je puisse être son frère, déjà. C’est qu’il y a de l’espoir… Non ?

« Je crois que je comprends… »

C’est ce que Sara répond quand je lui confie que j’ai vraiment envie de construire quelque chose autour du plausible lien qui nous uni. Encore une fois, Sara ne semble pas dégoûtée, effrayée ou blasée. Elle ne saute pas de joie, ne montre peut-être pas mon enthousiasme, mais je sais que j’en fais des tonnes tout le temps et je trouve que tout ça avance bien. Je suis plutôt optimiste, on peut le dire, quant à l'issue de notre conversation.

« En vrai… ça ne me paraît pas si déconnant que ça. »

Comme je n’ai plus rien vraiment à raconter ou à expliquer, j’invite Sara à rebondir. Ou à prendre un moment pour réfléchir si vraiment il le faut. Je n’aimerai pas la secouer, la brusquer, et qu’elle ne revienne jamais à moi dès qu’elle a l’occasion de fuir la pression. Elle n’en dit pas beaucoup, mais ce que j’entends est énorme. “ça ne me paraît pas si déconnant”. C’est que tout ce que je viens de dire est possible. Toutes ces folies, ces théories tellement tirées par les cheveux que Sara aurait pu les démonter avec facilité si elle l’avait voulu et surtout si elle l’avait pu… Et pourtant, tout est plausible. “Pas déconnant”. Je crois que mon sourire s’étire un peu plus sur mes lèvres.

« Je veux dire. Mon père est parti du Japon quand il avait 21 ans. Il faisait parti d’un clan de yakuza, je l’ai appris récemment. »
Stylé.

Um.
Je n’avais pas l’intention de commenter à voix haute. Je trouve juste les yakuzas stylés. Personne n’est surpris. Je crois juste que je suis trop enthousiaste.

Pardon, continue.

Je me redresse sur mon siège et invite Sara a reprendre dans mon langage corporel également.

« Mais en vrai, il m’en a jamais parlé. Il m’a même pas dit vraiment pourquoi il est venu ici. Ça pourrait être en lien avec ta mère, nan ? Je sais même pas si il est au courant qu’elle était enceinte, si c’est ton père. Il aurait pût flipper et partir… »

Je hausse un peu les épaules. Ouais… Plus de questions. Sara n’a pas la réponse, je ne l’ai pas non plus. C’est à mon tour de ne rien avoir à dire de pertinent sur le sujet.

J’imagine que c’est possible que ça aie un lien…

J’ai failli dire “tu connais mieux ton père que moi” mais, s’il y a bien un truc que je viens de piger, c’est que Sara ne connaît pas vraiment son père. Je sais pas, ce serait peut-être pas super juste de dire ça, du coup. Mais c’est comique, d’une certaine façon. Mao me cache des choses. Daichi cache des choses à Sara. Le lien n’en est que plus évident à mes yeux.

« Je veux dire, il a bien flippé quand il a sût pour moi… »
Ah, du coup c’est même carrément possible.

J’ai failli dire “son genre” plutôt que “possible” mais on va éviter ce genre de remarques. Sara n’a pas l’air de vouer un culte à son père mais je me vois mal ouvrir le bal par un gros “TON PÈRE CE FDP LOL”. Je sais que j’aurais aucun souci avec l’idée que Sara se mette à insulter Mao de tous les noms, au contraire, mais ça ne veut pas dire que Sara kifferait qu’on se paie la gueule de son daron.

« Ou alors il était pas au courant. Ou alors il avait des ennuis. »

Je fronce un peu les sourcils. D’un côté j’aime qu’il y ait des possibilités parce que, du coup, il y a de grandes possibilités avec ça que cette histoire soit vraie. Mais, de l’autre, il commence à y avoir trop de possibilités. Déjà quand j’avais une piste, une seule, je pataugeais dans l’avancée de mes recherches mais, là, ça va être le bordel.

Sara pioche une Chocoballe de mon sac et, machinalement, je l’imite. Elle sourit. Je me demande si elle a une idée.

« Est-ce que tu veux que je lui demande si il connaissait une… Arisu Hamabe, c’est ça ? Juste pour voir sa réaction. Ça me gênerait pas de le voir un peu flipper, et puis on pourra être fixé, comme ça, nan? »

J’ouvre la bouche pour demander si elle est certaine que son daron lui répondrait ou si ça nous avancerait. J’ai envie de dire, le mec a caché qu’il était un putain de yakuza et que sais-je encore à sa mioche. Je crois qu’il doit être doué pour les mythos. Puis yakuza, quoi… Imaginez un yakuza qui panique à la première question un peu déstabilisante.

« Quoi que, c’est un super bon menteur, apparemment… C’est pas simple. Et toi, t’as un plan ? Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? »

Je pince les lèvres.
Bon, elle m’a pris de vitesse. On pense pareil : le mec est un mytho professionnel. La vérité c’est que j’ai pas vraiment de plan. Je comptais un peu sur Sara pour avoir d’autres infos. En fait, je crois que sans vouloir me l’avouer, j’étais convaincu qu’elle allait faire tomber ma théorie à l’eau. Je m’attendais pas profondément que tout ça soit possible. Et du coup je sais pas quoi faire, maintenant.

Eh ben…

Je pioche une sucrerie dans mon sac et prend le temps de la savourer tout en réfléchissant à la question.

Je t’avoue que je n’ai pas d’idée. Mao est très douée dans l’art d’esquiver les questions qui ne lui plaisent pas alors je ne peux même pas compter sur elle pour nous avancer.

Cette connasse inutile.

Ce que je peux faire… C’est continuer mes recherches déjà et y réfléchir sérieusement. Ça fait un moment que je me débrouille de mon côté pour savoir d’où je viens. L’idée que ton père puisse être le mien aussi n’est pas ma seule piste…

Malheureusement.

Si je continue mes recherches j’aurais déjà le mérite d’écarter d’autres possibilités. A moins que l’une de ces autres théories se confirme… Auquel cas on sera fixés, du coup.

Jusqu’à avoir une meilleure idée, c’est un peu tout ce que j’ai à offrir. Creuser mes autres pistes pour soi découvrir que l’une d'entre elles est juste, soit les écarter et augmenter les chances que Daichi Horiuchi soit mon père. Et puis, qui sait, peut-être que dans mes recherches je trouverais des choses liées à cette théorie-ci ? Peut-être que Mao craquera et avouera tout ? Peut-être que la Gazette sortira une nouvelle dinguerie ? Il pourrait se passer plein de trucs… Et au moins j’aurais pas l’impression d’attendre que la vérité me tombe dessus par miracle.

En attendant, si ça ne te gêne pas… J’aimerai beaucoup apprendre à te connaître.

J’admet en fuyant le regard de Sara.

Je me sens un peu bizarre en disant ça. J’ai jamais sincèrement montré une telle vulnérabilité face à quelqu’un auparavant. Je me suis déjà intéressé à d’autres personnes mais jamais comme ça. En général, on riait bien, on avait une conversation intéressante… Les choses se faisaient naturellement. Je ne devais pas ouvrir mon cœur et avouer, comme ça, que je voulais vraiment créer un lien avec quelqu’un.

D’ailleurs, je n’ai jamais voulu créer de tel lien avec qui que ce soit.

Tu peux me le dire si je vais trop vite en besogne, ou quoi.
Wah l’expression de vieux mec, quoi.

J’ignore Chishiya.

Mais, comme je l’ai dis, j’aimerai bien avoir une sœur. Et s’il y a une chance que tu le sois… Ben j'aimerais bien te connaître quoi. Rattraper un peu le temps perdu.

À nouveau, j’ose poser mon regard au niveau de celui de Sara.

On va pas non plus se faire des bracelets de l’amitié en se racontant nos secrets les plus profonds mais on peut se voir, des fois, traîner un peu… Au pire t’es pas ma sœur et on aura passé des aprèm sympa quand même, qu’est-ce que t’en dis ?
Attention, la prochaine étape tu la demande en mariage.

Oh c'est bon ! Tu vas la fermer ta grande gueule, Chishiya!? On sait tous les deux que c'est pas pareil du tout. Déjà parce que l'amour est un concept bien trop stupide pour que ça m'intéresse et surtout parce que c'est pas du tout ce que je ressens pour Sara. Je veux avoir une petite sœur, c'est tout. Pour une fois que j'ai quelque chose qui n'est pas malsain, dérangé, sadique ou bizarre en tête, on peut me laisser espérer en paix, non?
:copyright:️ 2981 12289 0

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気持ちが分かなかった。
(even I don’t know how I truly feel.)

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Comme un air de famille…Samedi 23 Février 2002« J’aime le noir… Mais, en réalité, c’est le blanc que je préfère. Quand j’ai pris cette chambre, elle était déjà dans les tons noirs et ça m’a plu alors je n'ai pas changé. Et puis tout en blanc ça fait un peu asile… » Je regardais Akutenshi un instant, avant de me décider à faire un rire poli. Parce qu’il venait de faire une blague, non ? C’était sûrement de l’humour d’adulte que je ne comprenais pas encore très bien, mais j’avais pas envie de me sentir honteuse en lui montrant que j’étais pas aussi intelligente que lui. Pour cacher tout ça, je pioche dans le paquet de bonbons. Si on pas le goût des couleurs en commun, au moins on aime manger les mêmes choses ! C’est un signe, nan ? « T’inquiète, je refais le plein chez Honeydukes presque tous les jours. » Je regarde Akutenshi avec des étoiles dans les yeux, l’air de dire que c’est mon héros. Vraiment, il a l’air presque parfait pour l’instant. Presque, parce qu’il y a sa mère et le manoir qui me fout carrément les jetons.

Puis c’est l’instant de vérité. Akutenshi qui me raconte sa vie de famille, comment il est venu à penser, à savoir que mon père est le sien, et je raconte une partie de la mienne aussi. Surtout les mensonges de Papa, et son ancienne vie de criminel. « Stylé. » C’est ça, sa réaction ? Alors que c’était une tornade d’émotion quand je l’ai appris ? Bon. Bon, c’est peut-être parce qu’il a pas vécu avec lui. Il voit pas que c’est totalement le contraire de son comportement habituel, et que ça appuie juste le fait que mon père est un énorme menteur. On verra ça plus en détails, après. Mais moi, j’ai une théorie de pourquoi mon père a abandonné Akutenshi : il a juste eu peur. Ça aussi, quand j’ai appris, ça m’a fait mal. En fait, j’étais pas vraiment voulu. C’est super de l’apprendre à quinze ans. « J’imagine que c’est possible que ça aie un lien… » Au moins, il a l’air d’accord avec mon idée, surtout quand je lui raconte pour moi. Petit à petit, j’ai l’impression qu’on avance bien à nous deux. Et c’est le moment que je choisis pour discuter de notre futur plan d’attaque. On est bien là pour ça, nan ?

« Eh ben… » Je fais comme lui : je prends une Chocoball, encore. Je crois que je vais vraiment commencer à aimer l’imiter, j’ai jamais eu de modèle avant. On peut pas compter Alice comme en étant un… « Je t’avoue que je n’ai pas d’idée. Mao est très douée dans l’art d’esquiver les questions qui ne lui plaisent pas alors je ne peux même pas compter sur elle pour nous avancer. » Je lâchais un soupir en me rejetant en arrière. « C’est soûlant qu’ils soient tous en train de mentir, tout le temps ! » Et tant pis si j’ai l’air d’une enfant devant Akutenshi, il fallait bien que ça sorte au bon d’un moment ! « Ce que je peux faire… C’est continuer mes recherches déjà et y réfléchir sérieusement. Ça fait un moment que je me débrouille de mon côté pour savoir d’où je viens. L’idée que ton père puisse être le mien aussi n’est pas ma seule piste… » J’eus comme un bloc de glace qui descendait dans mon estomac. Comment ça, c’était pas sa seule piste ? Pour moi, c’était acté : je voulais l’avoir comme grand frère ! Je voyais pas comment il pouvait prendre au sérieux les autres. « Si je continue mes recherches j’aurais déjà le mérite d’écarter d’autres possibilités. A moins que l’une de ces autres théories se confirme… Auquel cas on sera fixés, du coup. » « Ok… » Nan, sérieusement, il devait être mon frère. Il devait. Y’avait pas d’autre alternatives, et il fallait qu’il s’en rende compte vite. Qu’il fasse ses recherches, et il verrait !

« En attendant, si ça ne te gêne pas… J’aimerai beaucoup apprendre à te connaître. » « Ah oui ? » Bon, je vais pas mentir, c’est flatteur quand un grand sorts ça. Ça veut dire qu’on est intéressante. Je me rassieds un peu mieux dans le fauteuil, pour regarder Akutenshi bien en face, dans les yeux. Parler de moi, c’est pas quelque chose de trop compliqué. « Tu peux me le dire si je vais trop vite en besogne, ou quoi. » « Nan, nan, nan, t’inquiètes ! » Je sautillais sur le fauteuil, un peu impatiente. On avait fait le sujet sérieux et un peu chiant et déprimant, maintenant on allait passer aux trucs qui avaient vraiment de l’importance : nous. Ok, je gardais toujours en tête la voix du jeune homme qui disait qu’il était pas sûr à cent pour cent de notre lien, mais je décidais de l’ignorer royalement. « Mais, comme je l’ai dis, j’aimerai bien avoir une sœur. Et s’il y a une chance que tu le sois… Ben j'aimerais bien te connaître quoi. Rattraper un peu le temps perdu. » « Moi aussi… Enfin, je veux trop avoir un frère. Et te connaître, aussi. » Mais surtout avoir un grand frère, ça a l’air d’être une super expérience. Quelqu’un qui dit toujours que t’as raison, qui t’aide, qui conspire avec toi contre ton père et qui te fournit des bonbons à la pelle. Franchement, que demander de plus ? « On va pas non plus se faire des bracelets de l’amitié en se racontant nos secrets les plus profonds mais on peut se voir, des fois, traîner un peu… Au pire t’es pas ma sœur et on aura passé des aprèm sympa quand même, qu’est-ce que t’en dis ? » Je hochais la tête. Je suis d’accord avec l’idée de pas se raconter nos secrets les plus profonds, un peu moins avec l’interdiction de se faire des bracelets d’amitié. Je veux dire, c’est cool comme activité à faire ensemble, nan ? Et puis, je suis sûre que j’aurai trouvé de quoi tresser un bracelet qui irait trop bien avec le style d’Akutenshi, d’abord. Fallait pas me sous-estimer pour ça ! « Ok, ça me va. Du coup… tu fais quoi ? À l’UMS. Parce que moi, je suis encore à Poudlard. Enfin, c’est ma première année à Poudlard, mais je suis en quatrième. À Serdaigle. » Bon, on commence avec les questions-réponses basiques de chez basiques. Avant de changer radicalement de sujet sans même attendre la réponse : « Hé, mais je connais même pas ton âge, d’ailleurs ! » Peut-être que j’aurai dû me poser la question avant de le suivre dans son manoir des horreurs. Bon, tant pis : tout ce passe bien depuis qu’on est ensemble, au final. Y’a pas mort de sorcière.
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Comme un air de famille…
feat. Sara Horiuchi


| Samedi 23 Février 2002 |

« C’est soûlant qu’ils soient tous en train de mentir, tout le temps ! »

Sara râle et, là-dessus, je ne peux qu’acquiescer. Moi-même, je soupire lourdement et roule des yeux en repensant à tous les mythos qu’a pu me sortir Mao ou toutes les choses qu’elle me cache encore.

Ouais. C’est super chiant.
Tiens, tiens… Mais regardez qui parle !

Hey !
C’est pas pareil. Déjà moi je manipule et j’enjolive les mots, je ne ment pas autant que Mao le fait. Et puis j’ai une bonne raison de le faire. Elle, elle ne m'a pas encore donné de bonnes raisons pour lesquelles elle refuse de me faire connaître d’où je viens. Et puis, ta gueule d’abord ! J’ai dit que c’était pas pareil, c’est tout.

Je poursuis en affirmant que je peux continuer les recherches de mon côté puisque c’est un peu tout ce que je peux faire.

« Ok… »

Sara ne prend pas ça très bien, on dirait. Une partie de moi en est ravie : c’est qu’elle voudrait bien que je sois son frère ça, non ? Juste dans le doute je ne commente pas à ce sujet mais, en tout cas, ce serait trop bien qu’elle veuille autant qu’on aie le même sang que moi je le veux.

Pour dire quand même un truc, et parce que j’en ai envie, j’avoue que j’aimerai bien apprendre à connaître Sara un peu plus. Après tout, à mes yeux, c’est déjà une petite sœur. C’est normal que je veuille en savoir plus à son sujet ! Autre que le fait que son daron soit un mytho, quoi. Déjà j’ai appris qu’elle aimait les couleurs et les bonbons, c’est un bon début !

« Ah oui ? »
Euh… Eh bah, ouais.

Je me gratte un peu la nuque. Est-ce que je suis embarrassé, là ? Ça y ressemble. J’sais pas, je me demande si j’vais pas trop vite finalement. Peut-être que j’ai mal interprété plus tôt quand j’ai cru comprendre que Sara voulait que je sois son grand frère. Du coup, au cas où et comme ce n'est pas mon genre de bouder silencieusement dans mon coin, je précise à mon invitée qu’elle peut me le faire comprendre, si je brûle les étapes.

« Nan, nan, nan, t’inquiètes ! »

Sara sautille sur son siège et mon sourire s’étire à nouveau. Ah ! Bon, bah tout va bien alors ! Il était inutile de paniquer ! Même si “paniquer” c’est gros comme terme. J’étais pas non plus en panique. Plutôt un peu inquiet. C’est pas habituel, pour moi.

Puisque Sara semble emballée et que j’ai repris le peu de confiance que j’avais perdu, je rappelle que j’aimerai beaucoup qu’elle soit ma sœur et que, maintenant, ma seule envie est de rattraper le temps perdu.

« Moi aussi… Enfin, je veux trop avoir un frère. Et te connaître, aussi. »
“Un frère” ça veut pas forcément dire toi

Ah nan mais écoutez-moi ce jaloux ! T’inquiète chouchou, tu restes mon meilleur ami même si j’ai une petite sœur ! Oui, je me fous un peu de ta gueule. Puis, de toute manière, c’est faux : c’est évident que Sara parle de moi là. Elle a dit qu’elle voulait me connaître. Ça ne vaut pas rien, ça !

Je plaisante à moitié en précisant qu’on va pas non plus se lier d’amitié et devenir super méga proches si rapidement, juste parce qu’en général les gens flippent un peu quand quelqu’un va si vite, mais au fond je ne réfléchis même pas particulièrement à ce que je penserais de l’idée de raconter des secrets en se faisant des bracelets de l’amitié. Peut-être un peu trop niaise, l’idée des bracelets, mais le reste… Quoi que même les bracelets c’est niais que si on les fait en gloussant en mode soirée pyjama. Si Sara m’en fait un je crois que je pourrais fondre.

En tout cas, Sara hoche la tête à mes mots. Je ne lis rien de particulier sur son visage alors j’en conclu que j’ai rien dit qui soit dingue que ce soit positif ou négatif.

« Ok, ça me va. Du coup… tu fais quoi ? À l’UMS. Parce que moi, je suis encore à Poudlard. Enfin, c’est ma première année à Poudlard, mais je suis en quatrième. À Serdaigle. Hé, mais je connais même pas ton âge, d’ailleurs ! »
Elle en a des choses à raconter, la gamine…

Chishiya est saoulé mais pas moi, je trouve ça marrant qu’elle s’intéresse et qu’elle me parle d’elle. Genre marrant presque mignon, quoi. Ok je sais que j’ai le filtre pas du tout objectif du grand frère devant les yeux depuis que je l’ai vue mais on s’en moque, ça ne blesse personne  à ce que je sache. Je comprends un peu mieux ce qu’on dit, là, sur l’amour qui rend aveugle.

J’ai 21 ans. En fait, cette année je vais en avoir 22.

Je réponds avec le sourire à sa première question. Pour une fois, ce genre d’interrogatoire ne me dérange pas. Bon, pas que je sois dérangé qu’on me questionne sur mon âge mais, ce que je veux dire, c’est que ça ne me saoule pas qu’elle soit un moulin à questions et à paroles. C’est chiant quand c’est Mao. C’est chou quand c’est Sara.

Et toi ? 14, 15, 16, comme ça ?
Si tu nous les faits tous de 10 à 20, tu vas sûrement tomber juste, effectivement.

De base j’allais demander 14 ou 15 mais je trouve que Sara fait plus âgée que ça physiquement alors, dans le doute, j’ai ajouté une option de plus.

Mao m’aurait remonté les bretelles de m'entendre essayer de deviner l’âge de Sara si j’en crois son dicton sur le fait qu’on ne demande pas son âge à une demoiselle ou j’sais pas. Après ça doit sûrement concerner que les vieilles.

Je suis en 3e année à l’U.M.S, en Arts Visuels Sorciers.

Je réponds ensuite à sa deuxième question avant de m’enfiler une nouvelle sucrerie. C’est quand je l’avale que je reprends un peu le questionnaire, moi aussi.

Tu veux faire quoi après Poudlard ? Aller à l’UMS ?

Je m’appuie contre le dossier de mon siège, bien à l’aise. Je laisse le temps à Sara de me répondre avant de rebondir sur quelque chose que j’avais bel et bien entendu mais qui vient de me frapper.

Hey, en fait, t’étais où avant d’arriver à Poudlard, du coup ? Genre dans une autre école ? Scolarisée à domicile ?

Je me refait notre conversation d’un peu plus tôt sur son daron pour essayer de voir si j’ai pas loupé un indice qui me donnerait la réponse et, finalement, je tente une nouvelle possibilité ;

Au Japon, peut-être ?

Je me penche un peu plus pour regarder Sara dans les yeux. Une lueur de curiosité passe dans mon regard ; je pourrais l’écouter parler de ce qu’elle aime, je suis sûr que ça ne m’ennuierai pas. J’ai vraiment vraiment envie de connaître Sara. Comme un vrai grand frère. J’aimerai bien que, lorsqu’elle parte, j’ai l’impression de m’être fait une vraie amie. En fait, j'aimerais être capable de trouver le cadeau parfait si je voulais lui en offrir un. Ça ne veut pas dire que je vais le faire — ni que je ne vais pas le faire, mais que j’en serais capable et ça c’est bien connaître une personne, à priori !

Ça m'intéresse vraiment, c’est ce genre de choses qui font de toi qui tu es, après tout.

Je ne sais pas pourquoi je me sens obligé de préciser que je m’intéresse sincèrement à ce que Sara peut avoir à raconter. Peut-être parce que je ne m’intéresse que rarement réellement à une personne alors, quand c’est le cas, j’espère qu’elle en a conscience et qu’elle ne doute pas un instant de mes intentions. J’ai encore du mal à comprendre pourquoi j’agis comme j’agis — mis à part l’enthousiasme d’avoir une sœur, bien sûr.
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気持ちが分かなかった。
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descriptionComme un air de famille... EmptyRe: Comme un air de famille...

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Comme un air de famille…Samedi 23 Février 2002C’est vrai que j’avais pas pensé tout de suite à demander son âge à Akutenshi. Il faut dire, on avait commencé direct avec le gros sujet de nos/notre famille, donc ça me semblait pas si important que ça. « J’ai 21 ans. En fait, cette année je vais en avoir 22. » Vingt et un ans. Ça me donnait un peu le vertige d’y penser : on aurait quoi, six ou sept ans de différence ? J’aurai pût avoir un grand – vraiment plus grand – frère que moi quand je suis née ? Qui aurait lui aussi fait l’école à la maison avec moi ? J’arrivais pas vraiment à m’imaginer  une vie aussi différente, avec Akutenshi, mais l’image floue qui se formait dans mon esprit me serrait le coeur. C’était pas vraiment de la tristesse, plus de la nostalgie. De la nostalgie pour quelque chose que j’ai jamais connu et que je connaîtrais jamais, ça existe ? « Et toi ? 14, 15, 16, comme ça ? » Alors, je faisais un peu plus vieille que ce que j’étais réellement, non ? Parce qu’en soit, je venais d’avoir quinze ans, mais si il disait que j’en faisais seize… « Je viens d’avoir quinze ans. Aujourd’hui, en fait. » Tiens, c’est vrai ça ! Rencontrer mon frère le jour de mon anniversaire, c’était quand même un sacré bon signe, nan ? En tout cas, j’en avais pas fini avec mes questions. Une fois lancée, il paraît que c’est difficile de m’arrêter. Mais en même temps, il y avait tellement de choses que j’avais envie de savoir sur lui… !

« Je suis en 3e année à l’U.M.S, en Arts Visuels Sorciers. » Je hochais la tête, comme si je savais très bien ce que c’était, les Arts Visuels Sorciers, alors qu’en vrai pas du tout. Bon, un peu quand même : ça touchait l’Art, c’était dans le nom. Mais à part ça… « En Art ?! » Je sautillais sur place, trop contente. On avait un nouveau truc en commun ! Je me demandais, est-ce que c’est quelque chose de génétique ? Enfin, ça voudrait dire que c’est de mon père que vient la fibre artistique… J’aurais pas parié sur lui, mais c’était la seule option. Vu qu’Akutenshi avait l’air vraiment asiatique, et pas d’un hāfu comme moi… « Tu veux faire quoi après Poudlard ? Aller à l’UMS ? » J’aimais pas ce genre de questions quand ça venait de mon père, parce que je savais qu’il comprenait rien. Mais si Akutenshi aimait lui aussi l’Art, j’avais peut-être une chance d’avoir quelqu’un qui pouvait concevoir ce que je voulais. « Bah… on est un peu obligé d’aller à l’Université après Poudlard, nan ? » Et puis, j’avais pas trop envie de travailler juste en sortant de Poudlard. Pour aller où ? Faire quoi ? En plus, c’était dans trois ans, donc dans une éternité. J’avais bien le temps de chercher, nan ? « Mais un truc dans l’Art, je crois que ça me plairait bien. Un peu comme toi, en fait… » Enfin, je crois. Après tout, il y avait le mot Art en première position dans le nom, donc ça ne pouvait pas trop me décevoir ?

« Hey, en fait, t’étais où avant d’arriver à Poudlard, du coup ? Genre dans une autre école ? Scolarisée à domicile ? » « Heu… les deux, en fait. » Je pris encore une friandise, en me demandant si je devais donné un peu plus de détails. « Au Japon, peut-être ? » « Mais oui ! Comment t’as deviné ? T’es trop fort, en fait ! » J’avais jamais dit que j’étais allé au Japon, on est bien d’accord ? Akutenshi devait être méga balèze pour être tombé juste dès le premier coup. Et en plus, il voulait que je lui en parle un peu plus. Ça l’intéressait vraiment, donc autant lui donné le plus de matière possible : « En fait, j’ai fait cinq ans à Mahoutokoro, parce que pap… mon père a eu un poste là-bas. Mais avant, je faisais école à la maison, parce qu’on déménageait tout le temps. Enfin, mon père il restait à Poudlard en tant que prof, mais pas nous. Je suis pas allé à l’école primaire sorcière, comme d’autres gens que je connais, mais du coup j’ai appris un tas de trucs. Et puis je suis allé un peu partout en Angleterre, genre l’Écosse, l’Irlande, tout ça… Je suis même allé en Europe, aux Pays-Bas ou en Roumanie, je sais plus. Mais j’étais petite, et puis on restait pas très longtemps. » Papa avait du mal à être séparé de sa famille. Quand j’y repensais, c’était plutôt ironique vu comment il avait abandonné sans regret son fils aîné ! « Moi aussi, j’ai une question !! Tu fais quoi à l’UMS ? Tu étudies quoi comme Arts ? Tu peins ? Tu fais de la musique ? Du théâtre ? Je sais pas pourquoi, je te vois trop faire du théâtre. » Je savais pas pourquoi, mais je trouvais qu’il dégageait un truc… Il devait être doué pour jouer des rôles, nan ?
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Comme un air de famille…
feat. Sara Horiuchi


| Samedi 23 Février 2002 |

« Je viens d’avoir quinze ans. Aujourd’hui, en fait. »

Ainsi donc j’avais visé plutôt juste quand j’ai tenté de deviner son âge. En tout cas, elle n'est pas en train de râler que je lui parle d’âge alors elle doit pas être chiante comme les “lady” dont Mao parle à qui il ne faut pas demander leur âge. J’suis sûr c’est juste parce qu’elles sont vieilles et laides.

Sara et moi on finit par parler études. Je lui donne mon cursus sans m’étaler sur le pourquoi du comment j’ai choisi celui-ci et pas un autre, ni sans préciser que j’avais pas trop envie de faire des études non plus de base. C’est une conversation qu’on aura tout le temps d’avoir à l’occas’.

« En Art ?! »

Je hoche la tête alors que mon sourire s’étire, amusé de voir Sara réagir avec tant d’enthousiasme. Je présume que ça veut dire qu’elle aime l’art, ça. C’est super, non ? Ça nous fait un p’tit point en commun. J’aime bien m’intéresser à l’art sous plusieurs coutures alors je suis sûr que, qu’importe où son côté artistique se focalise, je saurais y trouver de l’intérêt.

Puisqu’on est sur le sujet, j’en profite pour demander à Sara ce qu’elle compte faire, elle, après Poudlard. Je me demande si elle est intéressée par les Arts Visuels Sorciers du coup ou si elle a quelque chose de tout à fait différent en tête.

« Bah… on est un peu obligé d’aller à l’Université après Poudlard, nan ? »

Je hausse nonchalamment les épaules. Oui et non, du coup. Je présume que moi je suis un cas particulier parce que j’aurais pu m’en passer et en même temps pas vraiment puisque j’ai Mao sur le dos.

« Mais un truc dans l’Art, je crois que ça me plairait bien. Un peu comme toi, en fait… »

J’ai un large sourire lumineux sur le visage. Avoir une petite sœur qui veut faire comme moi, c’est vraiment trop kiffant. J’ai l’impression d’être une sorte de héros, de modèle. C’est tellement stylé !

C’est adorable.

Je tape dans mes mains en riant doucement. Il n’y a rien de mauvais dedans ; je trouve sincèrement sa réponse trop chou. ‘Fin, ça, c’est bien parce que ça vient de ma petite soeur ! Les autres peuvent bien vouloir me copier, ce serait cool mais pas pour autant “adorable”.

Après, si t’as pas envie, j’pense pas que t’es obligée d’aller à l’Université après Poudlard…

Je laisse mes bras retomber et attrape une sucrerie que je prends le temps de savourer avant d’ouvrir la bouche à nouveau, appuyant mon propos.

Tu peux te la couler douce en vrai si t’as l’argent. Et moi j’ai l’argent. J’ai personne à qui le donner, alors si ma p’tite soeur en a besoin…

Je sifflote, bien plus flegmatique d’apparence que je le suis, au fond. J’ai envie de sautiller et de lui proposer de venir vivre avec moi dans l’appart’ quand je serais libéré de Mao. J’sais qu’il y a déjà Frost là-bas mais, c’est bon, y a de la place ! Puis c’est mon appart’ donc c’est moi qui décide.

Bref, de toute manière je garde cette idée pour moi pour l’instant. Je préfère attendre de voir comment Sara réagit à la perspective du coup de main de base avant d’aller plus loin. En attendant, je m’intéresse également à son passé : où est-ce qu’elle se trouvait avant Poudlard. Sara me répond qu’elle était un peu entre le “scolarisée à domicile” et “dans une autre école” alors j’essaie de deviner plus précisément en demandant si elle a possiblement vécu au Japon.

« Mais oui ! Comment t’as deviné ? T’es trop fort, en fait ! »

Je me redresse un peu sur mon siège, fier d’avoir deviné et ravi d’être complimenté. Je sais que je suis trop fort mais j’adore l’entendre dire. Surtout venant de Sara. C’est que, jusque-là, elle semble bien m’aimer alors c’est trop cool.

On dit que je suis intelligent, en effet.

Et je le suis ! C’est même pas moi qui me la raconte là ; c’est vrai. Ça a été prouvé, d’une certaine façon.

« En fait, j’ai fait cinq ans à Mahoutokoro, parce que pap… mon père a eu un poste là-bas. Mais avant, je faisais école à la maison, parce qu’on déménageait tout le temps. Enfin, mon père il restait à Poudlard en tant que prof, mais pas nous. Je suis pas allé à l’école primaire sorcière, comme d’autres gens que je connais, mais du coup j’ai appris un tas de trucs. Et puis je suis allé un peu partout en Angleterre, genre l’Écosse, l’Irlande, tout ça… Je suis même allé en Europe, aux Pays-Bas ou en Roumanie, je sais plus. Mais j’étais petite, et puis on restait pas très longtemps. »

J’écoute avec attention le récit de Sara sur sa vie avant Poudlard en ma goinfrant un peu plus de sucreries. Je siffle même un coup, impressionné d’apprendre qu’elle a tant voyagé.

Quelle chance. Moi j’ai jamais voyagé, c’est à peine si je sortais du manoir avant Poudlard…

Je soupire doucement. C’est vrai, Mao est une ermite et quand j’étais gosse, du coup, c’était pareil pour moi. J’avais pas le choix : j’avais pas d’amis, pas le droit de me barrer parce que j’étais trop jeune. Du coup je passais ma vie dans le manoir ou dans le jardin… C’était pas si horrible surtout que, au final, j’me suis jamais fait de vrais amis à Poudlard non plus mais je saurais jamais ce que ça fait de voyager quand t’es gosse.

« Moi aussi, j’ai une question !! Tu fais quoi à l’UMS ? Tu étudies quoi comme Arts ? Tu peins ? Tu fais de la musique ? Du théâtre ? Je sais pas pourquoi, je te vois trop faire du théâtre. »
Hey ! Elle t’as cerné, la gamine !

Je ris un coup avant de m’affaler à nouveau contre le dossier de mon siège et de répondre à Sara.

Je dessine principalement, mais en Arts Visuels Sorciers on touche un peu à toutes formes d’art. J’aime bien ça, même si j’suis pas fan de l’Université.

Inutile de raconter que, la plupart du temps, je suis totalement défoncé quand je suis à l’UMS. De toute manière c’est pas si grave ; ça ne fait que booster mon génie créatif tout ça.

J’me suis toujours intéressé à l’art. J’suis plus artiste que sportif… Mais j’crois que ça se voit. T’façon y' a moyen que Mao te sorte les violons et qu’elle te raconte comme je suis un artiste incompris, à table.

Ouais parce Mao a parlé de faire à grailler. Moi j’ai encore de la place, j’espère pour elle que Sara se sature pas l’estomac aux sucreries parce que Mao va la gaver, c’est sûr.

Elle a fait ça avec Clémence…

Je réfléchis à voix haute, levant les yeux au ciel. Ah, le dîner avec Clem… C’était quelque chose. Mao piaillait plus qu’elle ne mangeait et tout ça pour parler de moi. C’pas que j’aime pas qu’on parle de moi mais, Mao, elle rend les trucs cools vachement chiants.

Tu l’aime pas trop Mao, n’est-ce pas ?

Mon sourire réapparaît alors que je regarde à nouveau Sara. J’ai cru remarquer qu’elle se cachait un peu derrière moi quand Mao nous a accueilli et, à moins qu’elle ne tenait qu’à se blottir contre moi, j’crois deviner que Mao ne la met pas à l’aise.

J’comprends, c’est une chieuse. Mais t’inquiète, j’te laisserai pas seule avec. Puis si elle te saoule, j’la remettrai à sa place.

Grand frère ne vient pas sans une petite dose de protection, n’est-ce pas ? C’est comme ça que ça marche, hein ? Et puis, je voudrais pas que Mao fasse fuir Sara comme ça. Ça me ferait sérieusement chier.
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Comme un air de famille…Samedi 23 Février 2002« C’est adorable. » Je souriais, mais j’étais quand même un peu étonnée. Parce qu’au fond, il aurait pût trouver ça trop bizarre que je veuilles faire comme lui, ou qu’on ait des points communs ? Si j’avais bien retenu un truc de comment fonctionnaient mes amies avec des frères et sœurs, c’était qu’elles trouvaient ça super lourd qu’ils fassent tout le temps comme eux. « Après, si t’as pas envie, j’pense pas que t’es obligée d’aller à l’Université après Poudlard… » Mes yeux se posèrent sur Akutenshi, interrogateurs. « Comment ça ? » Pour moi, tout était déjà à peu près tracé d’avance : école à la maison, Poudlard, Université et puis boulot… Même pour travailler plus tard dans l’Art, je ne voyais pas quel autre chemin prendre. « Tu peux te la couler douce en vrai si t’as l’argent. Et moi j’ai l’argent. J’ai personne à qui le donner, alors si ma p’tite sœur en a besoin… » J’ai pas pût m’empêcher d’ouvrir la bouche sous le coup de la surprise. Parce que pour me proposer un truc comme ça dès maintenant, c’est qu’il devait être sacrément riche ! Enfin, le manoir m’avait déjà mis sur la piste, mais quand même… Mais ça me gênait un peu, comme proposition. Et puis j’avais encore trois ans pour me décider d’où j’irais après ma septième année ! Au moins, en tout cas, je savais à qui je pourrai demander conseil maintenant. C’était clairement pas mon père qui allait me sortir ça !

Et c’était toujours pas mon père qui serait assez intelligent pour deviner où j’ai vécu du premier coup non plus. J’étais trop choquée de la facilité avec laquelle Akutenshi avait trouvé, et en plus il arrivait même à ne pas s’en vanter. Je comprenais pas comment il faisait : si j’étais aussi intelligente, moi, je le crierais partout. Mais je me rattrapais en me vantant des voyages que j’avais fait, avant Poudlard et Mahoutokoro. Au fond, je voulais juste qu’Akutenshi m’aime bien, et qu’il me trouve intéressante, même si j’étais toujours au collège. « Quelle chance. Moi j’ai jamais voyagé, c’est à peine si je sortais du manoir avant Poudlard… » C’était sans doute un peu honteux à avouer, mais ça me faisait plaisir de savoir que j’avais un avantage, une expérience de plus que lui. Mais tout de suite après, je me rendis compte de ce qu’il voulait vraiment dire. « Sérieusement ?! » Je me demandais même, est-ce que c’était légal ? « Mais maintenant, tu peux voyager si tu veux. Vu que t’es adulte et que t’as de l’argent… » Peut-être même qu’il avait déjà voyagé, en fait ? Peut-être même qu’il allait me raconter ses voyages ? Sauf que pour le moment, ce qui m’intéressait, c’était dans savoir plus sur lui, ses études, et ce qu’il aimait dans l’Art !

« Je dessine principalement, mais en Arts Visuels Sorciers on touche un peu à toutes formes d’art. J’aime bien ça, même si j’suis pas fan de l’Université. » Je me demandais bien pourquoi il n’aimait pas l’université ? Peut-être que c’était aussi peu permissif que Poudlard, en fait ? « J’me suis toujours intéressé à l’art. J’suis plus artiste que sportif… Mais j’crois que ça se voit. T’façon y' a moyen que Mao te sorte les violons et qu’elle te raconte comme je suis un artiste incompris, à table. » Je hochais la tête, en essayant d’oublier la dernière partie de la phrase. J’avais complètement oublié l’existence de sa mère… Je repris une Chocoball, histoire de faire passer le goût désagréable dans ma bouche quand je pensais à elle. Si j’avais dû la dessiner, ça aurait été sous les traits d’un rapace ou d’un vautour, sombre et complètement décharné. « Elle a fait ça avec Clémence… » Je releva la tête en me mordant la langue pour ne pas poser un milliard de questions. C’était qui, Clémence ? C’était sa petite-amie ? Mais alors, ça voudrait dire…. Que j’avais une belle-sœur ? « Tu l’aime pas trop Mao, n’est-ce pas ? » « Bah… en fait… » Je savais qu’il le prendrait pas mal si j’étais vraiment honnête, mais quand même : lui dire que Mao me faisait flipper, ce n’était pas très poli, nan ? Je voudrais pas faire une mauvaise première impression à mon grand frère ! « J’comprends, c’est une chieuse. Mais t’inquiète, j’te laisserai pas seule avec. Puis si elle te saoule, j’la remettrai à sa place. » « Nan, mais c’est juste que… comment dire… » Comment je pouvais lui donner une image de ce que j’avais en tête ? Peut-être qu’en vrai, il comprendrait ma métaphore, vu qu’il était aussi à fond dans les Arts… « Tu vois, les oiseaux qui tournent autour des champs de batailles, les vautours ? Ceux qui mangent les cadavres. Bah… elle me donne cette impression. Et elle est quand même un peu flippante, nan ? » Ou c’était que moi qui pensais ça ? Et, d’ailleurs… : « T’es sûr qu’elle peut pas nous entendre, hein ? » Je regardais les murs et la porte de la chambre d’Akutenshi, comme si elle allait débarquer d’un moment ou à un autre. Une fois rassurée, je repiocha dans le pot de friandises, avant de lâcher une des questions que j’avais en tête depuis qu’il avait prononcé le prénom de cette fille : « Mais du coup. C’est qui, Clémence ? » Car c’était quand même bien plus intéressant de parler d’elle que de Mao, selon moi.
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Comme un air de famille…
feat. Sara Horiuchi


| Samedi 23 Février 2002 |

« Sérieusement ?! »

Je hoche la tête alors que Sara s’étonne du fait que je n’ai jamais trop eu l’occasion de me balader à mon bon vouloir, encore moins pour voyager. Venant d’une fille qui a beaucoup voyagé, je présume que l’idée doit être presque inconcevable mais c’est bel et bien ma réalité.

« Mais maintenant, tu peux voyager si tu veux. Vu que t’es adulte et que t’as de l’argent… »

Je soupire doucement sans pour autant quitter mon sourire. Voyager… Ce serait une idée. Je pourrais techniquement, mais j’ai des choses à faire ici avant. Des choses que je ne vais sûrement pas communiquer à ma petite sœur.

Mao ferait un infarctus.

Je ris doucement. L’une des choses à faire avant de penser à voyager est, effectivement, soustraire Mao du calcul. Je n’ai pas encore décidé de la façon dont je m’y prendrais mais j'aurais sûrement les idées plus claires quand mon enquête sera résolue.

Puisque voyager n’est pas d’actualité, passons à un sujet plus présent. Les cours, apparemment, voilà ce qui pique l’intérêt de Sara. Elle me pose des questions sur mes études et je lui raconte très simplement ce que je fais à l’UMS, officiellement. Je précise même, en tant que commentaire perso, que je n’aime pas réellement l’Université malgré tout. Et puis, alors, je me laisse aller à réfléchir à voix haute. Je raconte que je suis plus artiste que sportif, j’affirme au passage qu’il y a des chances que Mao aille de son commentaire à ce sujet plus tard, je mentionne vite fait Clémence… Enfin, bref, je me perds dans le fil de mes pensées. Ça m'arrive.

Je conclus sur une question adressée à Sara tout de même, concernant son opinion de Mao. Disons que je sais que Sara n’apprécie pas ma mère adoptive et que je tire une certaine satisfaction à entendre les gens parler mal de Mao. Du coup, j’ai bien envie d’entendre ce que Sara a à en dire.

« Nan, mais c’est juste que… comment dire… »

Sara marque une pause comme pour chercher ses mots et, moi, je la regarde avec une lueur de curiosité dans le regard. Je reste silencieux pour lui laisser le temps de trouver les termes exacts.

« Tu vois, les oiseaux qui tournent autour des champs de batailles, les vautours ? Ceux qui mangent les cadavres. Bah… elle me donne cette impression. Et elle est quand même un peu flippante, nan ? »

J’ai un doux rire amusé par la métaphore, l’image. Je ne suis pas tout à fait d’accord dans la mesure où j’aime les vautours et que je n’aime pas Mao mais, au fond, je comprends très bien ce que veut dire Sara.

J’ai du mal à la craindre, aujourd’hui. Mais oui, Mao est flippante. Je l’ai longtemps crainte. Je trouve…

Je marque une pause dans ma phrase pour prendre l’air de réfléchir. De chercher les mots à mon tour. De penser une dernière fois à ce qui me traverse l’esprit avant de l’exprimer à voix haute.

... Oui. C’est ça. Elle a vraiment l’aura d’un oiseau charognard.

J’offre un sourire lumineux à Sara. C’est que ma petite sœur est brillante ! Créative ! Je ne peux qu’en être ravi.

« T’es sûr qu’elle peut pas nous entendre, hein ? »

Sara regarde autour de nous avec inquiétude et je claque la langue, m’affalant à nouveau sur le dossier de mon siège.

Non. Mao n’écouterait pas. Elle n’oserait pas.

S’il y a bien une chose que je sais, c’est que Mao n’écoute pas à ma porte. Je crois qu’elle craint d’entendre des choses trop déplaisantes en s’y risquant. Elle le faisait quand j’étais petit et que je parlais seul ou aux tableaux et puis, du jour au lendemain, elle a arrêté. Je crois que c’est en me surprenant à parler à Chishiya une fois qu’elle a sérieusement commencé à flipper.

Les rares fois où elle s’est risquée à écouter, elle a regretté. Alors elle ne le fait plus.

Je suis avare de détails pour des raisons évidentes. Peut-être que si Sara me pose des questions je prendrais le risque de lui répondre, mais inutile d’en dire trop sans réelle raison. La conversation se passe si bien jusque-là…

Ma petite Sara semble finalement rassurée et se remet à déguster des bonbons. Il ne lui faut pas longtemps pour poser une nouvelle question. J’aime bien, elle a l’air sérieusement intéressée et curieuse. C’est même mignon.

« Mais du coup. C’est qui, Clémence ? »

Clémence ? J’ai mentionné Clémence ?
Oh oui, bien sûr. Quand je réfléchissais à voix haute. Je lève les yeux comme pour réfléchir avant de fredonner un début de réponse.

Clémence Castellane… Grande, blonde, Sang-Pur…
On pourrait te croire amoureux

Et ? Qu’importe. Justement, ça colle un peu au tableau, non ? Autant que Sara n’apprenne pas que je sors avec des filles simplement pour les utiliser. Je ne vais pas particulièrement jouer le grand amoureux, mais si je parais aimer un minimum Clem’, c’est mieux.

Clémence, c’est ma petite amie.

Je conclus finalement, un sourire suffisant aux lèvres. Ça pourrait être interprété comme de la simple fierté d’être en couple mais, en réalité, je suis juste ravi d’être parvenu à mes fins. Ça, Sara n’a pas non plus besoin de le savoir.

Quelle belle relation basée sur la confiance…

C’est pas une question de confiance. C’est une question d’image. De bienséance, disons. En réalité, je ne suis pas un menteur ; je ne fais que protéger Sara du pire. C’est bien le travail d’un grand frère, en outre, non ? Allez, arrête de rouler des yeux. J’ai raison.

Peut-être que je te la présenterais, un jour...

Si seulement ça vaut le coup. Si le couple dure assez pour cela… M’enfin nous verrons. Pourquoi ne pas passer à autre chose ? À trop m’attarder sur Clémence je risque de dire une boulette.

Et alors, toi ? Est-ce que tu craques pour quelqu’un ?

C’est ce qu’on dit, non ? Ah, j’espère secrètement que non, au fond. Que ma petite sœur ne soit pas de ces alcooliques de l’amour ou… Pire encore. Pitié, qu’elle soit au-dessus de ça. Je sais que c’est énormément demander, même les meilleures personnes que j’ai rencontrées sont plus ou moins à fond, mais l’espoir fait vivre…
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気持ちが分かなかった。
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Comme un air de famille…Samedi 23 Février 2002Je respira un bon coup. Si Mao n’oserait pas nous écouter, alors tout allait pour le mieux. Pourquoi est-ce que je me mettrais à douter de la parole d’Akutenshi ? Jusqu’à maintenant, il avait toujours été fiable, honnête avec moi – ce qui n’était pas le cas d’autre personne de ma famille. Et savoir qu’on n’était pas espionné par le vautour me rassurait assez pour que j’ose demander qui était cette Clémence. « Clémence Castellane… Grande, blonde, Sang-Pur… » Je pouvais déjà me faire une image d’elle, un peu dans le style des tableaux de la Renaissance. Un mélange de princesse européenne et des airs de déesse grecque… Mais le plus important, c’était quand même de savoir ce qu’elle représentait pour Akutenshi ! « Clémence, c’est ma petite amie. » « Oh ! » J’étais pas choquée qu’il ait une petite amie, pas vraiment. Mais plus par… je savais pas bien pourquoi, en fait. La manière dont il le disait, comme si ça n’avait pas vraiment d’importance. Ou plutôt, comme si il était content. Content d’être en couple ? Ou d’être avec elle ? Ou d’être assez populaire pour être en couple avec quelqu’un d’aussi bien née ? Ou peut-être que c’était juste de l’amour. C’était pas comme si j’étais vraiment experte dans ce domaine ! Oui, c’était sûrement de l’amour. Parce qu’on est fier quand on est amoureux et en couple, non ? Quelque part, ça veut dire qu’on a réussi… C’était bien pour ça que toutes les grandes de Poudlard se mettait en couple et, je devais bien l’avouer, que moi aussi. Enfin, je voulais pas être en couple pour de vrai, juste m’amuser des garçons qui tombaient amoureux de moi. C’était pas mal, nan ?

« Peut-être que je te la présenterais, un jour... » « J’aimerai beaucoup ! » Je répondis sans réfléchir, mais c’était sincère. Ça devait être quelqu’un d’intéressant, pour être avec mon… grand frère ? « Et alors, toi ? Est-ce que tu craques pour quelqu’un ? » Je savais qu’en entendant ses paroles, ce serait impossible pour moi de cacher mon dégoût en pensant aux garçons de mon année. Mais je n’y pouvais rien, ce n’était pas de ma faute si ils étaient tous plus bêtes les uns que les autres, aussi ! Et ils étaient même pas beaux, comme les sixièmes ou les septièmes années… La bêtise, je pouvais passer au-dessus, du moment qu’ils étaient plus ou moins beaux… « Bah… pas vraiment. » Est-ce qu’il allait prendre mal le fait que je sois pas plus intéressée que ça, alors qu’il était amoureux ? Du coup, je décidais d’en dire un peu plus. C’est bien ce qu’on pouvait faire entre frère et sœur, nan ? « En fait, les garçons qui ont mon âge sont vraiment stupides. Et puis, ils ont tous de l’acné, ou ils sont en train de muer… » Je fronçais le nez en me souvenant des voix éraillées qu’on entendait parfois en cours. En plus d’être franchement ridicule, c’était vraiment pas agréable à entendre. « Après… j’aime bien quand je vois que je leur plaît. Même si ils sont aussi bêtes qu’un Troll endormi. » C’était mal, peut-être ? Mais faire tourner la tête des garçons, c’étaient quand même assez marrant. « Avant, à Mahoutokoro, il y avait des garçons qui voulaient sortir avec moi, juste parce que je venais d’ailleurs, et que j’avais vu plein de choses, tu vois ? Des fois, ils faisaient des trucs pour moi, et j’avais juste à leur sourire. Mais c’est pas comme ça à Poudlard… » Je soupirais en repensant au drame de ma vie. Heureusement, j’avais rencontré de supers amies à Poudlard, ça compensait. « Mes meilleures amies ont des garçons en vu, mais ils sont vraiment trop bêtes. Je pourrais pas sortir avec des garçons comme ça, il faudrait au moins qu’ils aient… je sais pas, quatre ou cinq ans de plus que moi ? Pour être aussi mature que moi, quoi. » Finir avec un copain qui était aussi déprimant que la pluie, ou qui ne parlait que de plantes ou pire, de Quidditch, très peu pour moi ! Je connaissais ma valeur, moi, au moins. « Et puis bien sûr, il faut qu’il soit beau. Sinon, ça sert à quoi d’être en couple ? » Et qu’il ait un minime d’argent de poche, aussi. Pas question que je paye des dates de ma poche. On était en 2002, par Merlin !
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