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I ain't dumb, but motherfucker,

he my Tweedledee

feat. Thomas Scott-Rosier

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| Jeudi 17 Janvier 2002 |

De toute évidence, il faut que je respire un bon coup. Quoi de mieux que de retourner à la planque à la Tête de Sanglier pour me vider la tête et oublier ce foutu Shin’ichi ? Au moins là-bas je ne risque pas de le recroiser ou de rencontrer un nouvel insecte de son genre. Les Sang-Pur ne valent pas grand chose à mes yeux non plus mais, au moins, ils ont le mérite d’avoir des choses à vanter et, maintenant, ils me foutent la paix. Ouaip, la hype à mon sujet est retombée, comme Clémence et moi l’avions prédit.

C’est bien de Clémence que je sors et, tandis que je marche dans les rues de Londres plongées dans la nuit, je me refais cette conversation dans la tête. Sourcils froncés, le visage crispé ; je suis encore frustré et en colère.

Ça te va pas de faire la gueule… J’comprend pourquoi tu souris tout le temps, maintenant. Là, on dirait Mao.

Chishiya ne m’aide pas du tout. Je déteste être comparé à cette connasse de Mao… Et, en plus, il a raison. C’est sûrement le pire, ça. Je souffle un coup, essayant d’adoucir les traits sur mon visage… En vain.

Non, mais, t’as vu comment il m’a parlé !? Je lui aurais bien fais manger le sol…

Je l’aurais sûrement fait si Clémence n’était pas là à ce moment-là. Je n’ai pas envie qu’elle me voit comme le genre de mec qui se vexe facilement et qui en vient directement aux poings… Ça n’est pas particulièrement mon genre. Une fausse image de moi aussi débile ne devrait pas naître dans l’esprit de la fille que je garde sous le coude au cas où une touche féminine me serait, un jour, utile.

Avec du recul, cela dit, je ne regrette pas de ne pas avoir frappé Shin’ichi. J’aurais sûrement dû me laver les mains pendant une demi-heure au moins si j’avais touché cette sorte de verrue ambulante. Si j’étais de bonne foi, je dirais qu’il avait un certain charme, derrière son style de SDF.

Mais je ne suis pas de bonne foi, et je le hais, alors je ne le dirais pas.

Je sais qui vous êtes, ta chère mère et toi. Je sais exactement d’où tu viens et je sais aussi que toi, tu n’en sais rien. Alors, tu vois, comme révélation… Ouais c’est plutôt cool.

J’entends sa voix, ses mots, dans mon esprit. Je revois son petit air suffisant, la façon dont il a levé les yeux vers moi, une lueur affreusement malicieuse dans le regard. Et je me refais le discours en boucle. “Je sais qui vous êtes, ta chère mère et toi. Je sais exactement d’où tu viens et je sais aussi que toi, tu n’en sais rien.”....  Bordel de merde, mais qu’est-ce qu’il me voulait?

Je suis sûr qu’il bluffe. Il a lu la Gazette et tu l’as pris de haut alors il a voulu te piquer pour se venger. Regarde, qu’est-ce qu’il a dit concrètement ? Rien qui ne prouve qu’il en sache réellement quelque chose. C’est un gros mytho.

Chishiya marque un point dans son argumentation.
D’après les paroles de Shin’ichi, il me semble que ce dernier sache que je vis avec Mao, qu’il sache que je viens d’ailleurs (sous-entendu, sûrement, que je suis adopté) et qu’il sache que je ne connais pas grand chose sur ma vraie famille, sur mon passé avant Mao. Depuis les deux articles de la Gazette, tout le monde peut en savoir autant.

… Mais, et s’il ne bluffait pas?

Je suis bien placé pour savoir qu’un homme peut mentir en vous regardant droit dans les yeux, l’air confiant, sans bégayer. Mais, quelque part, il est possible que Shin’ichi dise la vérité. Il est fort probable qu’il en aie dit si peu juste pour me frustrer. En fait, si tout ça est réel, il est certain que son but était de me frustrer. “Regarde, tu ne me connais même pas et j’ai beau être un clochard, moi je connais ta vraie histoire… Et je ne te dirais rien!”. Quelque chose de ce style.

Je ne peux simplement pas passer à autre chose comme ça. Parce que s’il y a une chance… La moindre petite misérable chance que Shin’ichi connaisse la vérité… Alors j’ai littéralement frôlé la réponse à toutes mes questions. Et je refuse de la laisser m’échapper sans essayer de presser tout son jus.

Mais pas ce soir.

Je pourrais tourner les talons. Retourner chez Clémence en espérant que l’insecte y soit encore. M’excuser, pour de faux. Discuter avec lui. Lui faire comprendre à quel point c’est important pour moi. Le supplier, peut-être, même. Je pourrais faire tout ça. Mieux encore, ça pourrait fonctionner.
Mais non, je ne veux pas.

Je ne peux pas.

Si je revois sa seule gueule…

J’ai besoin d’air. D’air et d’une bonne dose de poudre de fée.

T’abuse, t’en as déjà prit chez Clémence…

Mmh… C’est vrai.
Les effets ne sont pas tout à fait dissipés. Je les sens bien, physiquement. Je crois même que ça agit encore là-haut, vu comme les mots de Shin’ichi se mélangent, se répètent, s’accrochent. Comme son image me revient, encore et encore. Peut-être que je devrais attendre un peu avant de la prendre, cette bonne dose.

Parfois, je sais écouter les conseils de Chishiya, voyez.

Je ne sais pas combien de temps il m’a fallu marcher mais j’arrive finalement à la Tête de Sanglier. A cette heure-ci l’endroit est vide, comme toujours. Personne qui ne traîne dans le coin. C’est niquel. Je remarque de l’agitation mais celle-ci vient d’un balai enchanté qui termine de dépoussiérer le sol. Je m’arrête un instant pour regarder l’objet ensorcelé faire son travail.

Eh oh, debout là-dedans !

Je sursaute en revenant à moi.
J’imagine que j’étais bien parti pour passer le reste de ma nuit à fixer les mouvements du balai. Mais, d’un côté, c’est hypnotisant…

Lâchant enfin ledit balai, je passe derrière le comptoir de la pièce pour y retrouver la fameuse trappe qui mène au sous-sol de laquelle émane de la lumière. La confirmation, donc, qu’il y a du monde, là-dessous. Je n'ai pas atterri ici un soir exceptionnel où tout le monde s’est passé le mot pour déserter la planque.

Après avoir levé la trappe, je commence à descendre les escaliers sur lesquels elle donne. Je dois faire particulièrement attention à mes pas parce que je sens, à chaque marche, que je risque de me viander. C’est même presque une surprise que j’arrive à me souvenir facilement du mot de passe pour accéder à la pièce enfumée, agrandie par un sort, où sont réunis un bon nombre de Sang-Pur d’à peu près mon âge. Il reste encore des gamins de Poudlard mais, en soi, la soirée est assez avancée pour que la majorité des personnes présentes soient des jeunes adultes et des sorciers qui ne craignent pas d’être crevés le lendemain, ou d’affronter la gueule de bois en allant en cours. Je fais partie de ceux-là ; j’ai jamais de soucis avec l’idée de venir en cours dans un état peu avenant.

Rien n’a changé depuis la dernière fois que je suis venu ici, sans surprise. Je reconnais de nombreux visages. D’un côté, plus je viens ici, plus les Sang-Pur qui fréquentent l’endroit me sont familiers ne serait-ce que physiquement. En avançant dans la pièce, j’observe les sorciers s’occuper chacun à leur manière. Certains fument ou boivent, d’autres sont réunis autour du Baby-Quidditch et du billard. Certains groupes étaient assis sur les fauteuils, d’autres au bord de tables et une bonne partie des jeunes dansaient au centre de la pièce. Certains couples se bécotaient un peu ici et là, aussi, immanquablement.

Nonchalamment, je me laisse tomber sur un canapé. Ils passent du WANDboyZ, comme musique. J’ai l’impression que depuis que ces gars-là sont apparus dans la Gazette, ça amuse les gens de faire passer leurs sons où ils le peuvent. Personnellement, je m’en fiche un peu. J’irais pas dire que j’adore ce qu’ils font mais, en bruit de fond, ça passe.


Maintenant que je suis posé, je respire un peu. Déjà l’ambiance me détend et Shin’ichi commence à passer en second plan. Je bascule ma tête en arrière et je regarde le plafond. J’ai l’impression qu’il tourne, mais je sais que ça n’est pas réellement le cas. Je ferme les yeux et retrouve mon sourire, enfin. A côté de moi, j’entends des filles discuter de leurs petits amis respectifs. Je n’écoute pas particulièrement leur conversation mais, comme j’ai fermé les yeux, mes autres sens semblent affûtés. Du coup, des détails me parviennent malgré moi.

J’ouvre à nouveau les yeux peu après ça, lorsqu’un mec se pose comme un sac à côté de moi, faisant rebondir le canapé au passage.

Hey, Aku !! Comme on se retrouve !!

I ain't dumb, but motherfucker, he my Tweedledee BipXvNv

Je tourne le regard vers le sorcier qui s’adresse à moi. Je le reconnais… Vite fait. Je suis sûr qu’il était là à la fête où la police a débarqué, là… Là où j’ai rencontré Frost Rosier. Ce jour-là, je n’arrivais pas à me rappeler son nom. Eh bien, autant dire que, aujourd’hui non plus, je ne l’ai pas retrouvé.

Akutenshi.

Je corrige. Oh, c’est pas parce qu’on s’est croisés deux/trois fois que, maintenant, on est potes. Faut pas rêver non plus. Ce mec-là a vite tendance à devenir chiant, en plus. Chiant dans le sens mortellement ennuyeux. J’espère qu’il n’est pas parti pour papoter toute la soirée…

J’te passe un joint ? J’ai choppé de la valériane à un type t’aleur et maintenant j’en ai trop.

Je lève un sourcil.
Mh… Soudainement, il m’intéresse, le gamin. Je fais mine de réfléchir alors que, dans ma tête, Chishiya soupire déjà. On connaît tous les deux la réponse, nul besoin de se leurrer.

Allez, je veux bien te décharger un peu.

Mon interlocuteur sourit joyeusement et acquiesce avant de se pencher au-dessus de la petite table devant nous pour s’occuper de rouler. Pour ma part, je le laisse faire tout en me détendant. Je ne surveille pas particulièrement la façon dont il s’y prend. Mon regard se balade librement, je fredonne au rythme de la musique que j’ai déjà entendue quelques fois avant ce soir. Quand un elfe de maison passe devant moi, je lève un peu la jambe pour le faire trébucher. Je ricane doucement alors que l’elfe se ramasse et fait tomber les boissons qu’il tenait. Le groupe de filles qui les avaient commandées se fâchent sur lui et il s’excuse platement avant de retourner chercher de nouveaux verres. Merlin, que j’aime les malmener, ces machins…

Tu pourrais regarder ce que ton pote fait, non? Vraiment, Aku, s’il avait voulu t’empoisonner ou quoi, ç’aurait été trop simple.

Je hausse les épaules et, la seule chose que je trouve à répondre à Chishiya, c’est ;

C’est pas mon pote, j’connais même pas son blase.

Le sorcier à côté de moi se redresse enfin et me tend un joint que j’attrape entre mon index et mon majeur avant de le coincer entre mes lèvres. J’utilise ma baguette pour allumer ce dernier et je m'affale à nouveau sur le dossier du canapé.

Là, c’est parfait…

Par contre, tu m’as parlé?
Hm?

Je lève un sourcil en sa direction, d’abord confus.

T’as dit, je sais pas, tu parlais d’un pote, non?
Ah, ça!

Je ricane doucement. Forcément, si je parle à Chishiya à voix haute… Bon, la plupart du temps, je me moque bien qu’on m’entende parler à ma petite voix. J’ai toujours une bonne excuse — là je suis assez défoncé pour parler tout seul, par exemple. Sinon, je lui répond dans ma tête quoi.

Laisse bé-tom. Je réfléchis à voix haute.

Le brun acquiesce avec un “ah”, signe qu’il a pigé. Il n’a pas l’air d’en douter mais, d’un côté, on ne dirait pas qu’il y pense plus que ça après avoir obtenu une réponse de ma part.

Alors que je laisse doucement les effets de la valériane monter et ceux de la poussière de fée me bercer, j’entends que l’autre gars continue à discuter. J’écoute pas vraiment ce qu’il dit. Juste, parfois, je laisse échapper des “mh”, histoire de montrer que je suis toujours conscient et pour qu’il ne m’interroge pas non plus sur l’attention que je lui accorde.

Je ne calcule pas les minutes qui passent avant qu’il ne se lève pour suivre une jeune fille qui l’invite à danser mais je vous jure qu’elles m’ont paru longues.

Enfin, il nous fiche la paix…

Je ne pourrais pas être plus d’accord avec Chishiya. Je me redresse sur le canapé et m’étire un peu. Merlin, ce qu’on est bien ici, non!? Je pourrais y passer la nuit.

La musique a changé. Il ne s’agit plus des WANDboyZ à présent, c’est clair. Je reconnais “Quand les Sortilèges sont bons” de Cormac Richardson. Forcément, du coup, plus de monde est debout pour danser. C’est la terrible malédiction des Hommes face à la pop-variété ; ils se mettent tous à bouger et à chanter à tue-tête comme des débiles. Ça me tenterait presque d’en faire autant. En fait, je dirais même que ça me tente carrément d’en faire autant.  Du coup, je me lève pour rejoindre le groupe de sorciers, pour la plupart bien défoncés, qui profitent à fond au centre de la pièce.

D’abord il ne s’agit que d’une chanson. Puis deux. Puis trois. Puis j’arrête de compter.
“Do the Hippogriff” des Bizarr' Sisters,
“Minerva Baïla” de la Fée Verte,
“Je t'emmène à Azkaban” des Sorciers Endiablés,
“Dragonkan” de Magyar à pointes,
“La Groupie du Duelliste” de Michael Bottom,
“Come & Get It” de Pénélope Arcangeli, etc.

Je sens que, qui qu’elle soit, la personne qui se charge de la musique a compris comment on anime une soirée en bonne et due forme et ça marche totalement sur le Akutenshi chargé que je suis. Le temps que je passe à danser comme un con avec les autres, je crois que je me fais une dizaine d’amis, près de cinq ennemis et une ou deux demoiselles ont dû tenter de me draguer sans que je ne rentre dans leur jeu mais sans que je ne les repousse non plus.

Je finis par me laisser retomber sur le canapé que j’ai quitté plus tôt, essoufflé et de la meilleure humeur qui soit. J’ai oublié Shin’ichi, ou son air provocateur, ou ce qu’il prétend savoir. Je suis juste… bien.

Je remarque bien vite une silhouette posée à côté de moi, sur le canapé. En tournant le visage dans sa direction, je m’exclame, un large sourire aux lèvres.

Scott-Rosier !

Tiens, ça commençait à faire un bail que je n’ai pas vu Thomas Scott-Rosier ! Depuis combien de temps est-il là? Viens-t-il de s’asseoir? Dansais-t-il aussi? Viens-t-il d’entrer dans la pièce? Aucune idée, mais je m’en fiche un peu.

Quoi de neuf, mec?

Je suis tellement def’, là, que je ne serais pas capable de dire s’il a l’air triste ou s’il est juste normal. Bon, ça ne veut pas dire grand-chose sur mon état, parce qu’il m’arrive de mal interpréter l’expression sur le visage de mes pairs même totalement sobre.

Tu passes une bonne soirée au moins, j’espère !

Je le pense autant que je m’en fiche. J’pense que Thomas est un mec cool. Quand on se retrouve, on passe souvent un bon moment. C’est pas mon pote, mais il est de bonne compagnie, alors quand je dis que j’espère qu’il passe une bonne soirée, c’est vrai. Il mérite. Après, de savoir qu’il passe une mauvaise soirée ne gâchera pas la mienne… Vous voyez?

Sinon, j’ai un fond de poudre de fée dans une fiole. Ça va sûrement pas me servir ce soir, alors c’est cadeau s’tu veux.

Pour le nombre de fois où Thomas Scott-Rosier a partagé avec moi, j’ai pas trop de mal à lui rendre le geste. Du coup je laisse le loisir à Thomas d’accepter le cadeau ou de le refuser. S’il accepte, c’est avec joie que je sors ma fiole bien sagement rangée dans ma poche et que je la lui passe.

Quoi qu’il en soit, j’observe son visage un petit moment. Y a l’air d’y avoir quelque chose. Je ne saurais pas dire quoi… Mais, vraiment, même moi je capte que Thomas n'est pas 100% lui-même. Ou alors c’est juste moi qui plane fort. Mais, au cas où, je préfère demander.

Eh mec, tu tires une sacrée gueule pour quelqu’un à qui on vient de proposer de la poussière de fée gratos ! Dis tout à tonton Aku.

Je ricane doucement parce que je me prends difficilement au sérieux. Pourtant, s’il veut parler, j’suis totalement prêt à écouter. C’est juste que j’me dis, au fond, qu’il y a aussi de grandes chances qu’il ne veuille pas me causer, Thomas. Comme je l’ai dit, on est pas potes alors ce serait compréhensible qu’il garde ses histoires pour lui. En tout cas maintenant il sait qu’il peut s’il veut, c’est l’essentiel. Moi, s’il ne dit rien, je passerai vite à autre chose.
:copyright:️ 2981 12289 0

ϟ ϟ ϟ

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気持ちが分かなかった。
(even I don’t know how I truly feel.)

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I ain't dumb, but motherfucker, he my Tweedledee Akutenshi BusujimaJeudi 17 janvier 2002

Assis sur un canapé dans un coin de pièce enfumée et bruyante, je suis perdu dans mes pensées depuis plusieurs minutes. Je ne suis pas coutumier de ce genre d'endroit ou de soirée, mais aujourd'hui, je ne sais plus quelle ligne de conduite avoir. Ce que je pensais pour acquis depuis des années ne l'est plus depuis quelques temps, je vis dans le paradoxe le plus total. Ce qui ne change pas ce sont ces voix permanentes dans ma tête, quoi qu'elles savent se taire en présence d'une certaine personne. Emily Evans, une née-moldue que je connais depuis des années, de Poudlard. J'ai passé ma scolarité à la persécuter avec mes amis sangs-purs. Je lui ai fais subir tous les harcèlements possibles, bien que je ne l'ai jamais touché physiquement, ne voulant pas abîmé mon jouet préféré. Elle était si fragile et chétive au temps de Poudlard, maintenant elle a bien changé. Elle me répond et semble parfois vouloir me provoquer, mais je sais qu'elle a toujours autant peur de moi. A Poudlard, lors d'un cours, j'ai bien vu que j'étais son Epouvantard, elle se doute depuis toutes ces années que je suis un Mangemort. Et elle a raison au fond. La marque que j'ai gravé sur mon bras et qui me démange sans qu'elle ne soit active le prouve. Chaque jour, je suis obligé de camoufler ce tatouage à l'aide d'un sort pour ne pas attirer l'attention sur mon passé. J'ai été marqué à l'aube de mes 16 ans. Une époque qui tourne en boucle dans mon esprit, on oubli jamais.

En novembre 2001 mon cousin Arès est venu me démarcher pour un nouveau groupe, une nouvelle famille, la sienne. Ce qu'il appelle la relève des Mangemorts. Il souhaite que les sorciers sang-purs retrouvent leur légitimité et reprennent le contrôle et règnent sur le monde des sorciers. Les nés-moldus et les créatures magiques ayant pris trop de place et salis notre magie. Ils ne sont pas dignes d'être parmi nous. A l'époque, en novembre je n'ai pas trop réfléchis en lui disant oui. Je n'avais plus vraiment de repère ou de modèle et je savais que mes parents pourraient se montrer fiers que je prenne la relève. Je l'ai fais pour Evan Rosier et May Scott. Eux étant trop exposés depuis la mort du Lord.

D'ailleurs c'est ici, à l'étage de la Tête de Sanglier que se passent les réunions secrètes. Le propriétaire est manipulé par légilimens lors des réunions. J'étais justement en haut il y a deux jours, pour un rassemblement avec Arès et ses membres. Mon rôle dans le groupe est plutôt discret, je n'ai pas eu à faire mes preuves, Arès m'a vu aux côtés de Seigneur des Ténèbres, il sait pour ma marque, et puis je suis de son sang. Je m'occupe donc simplement de recrutement et d'espionnage. D'où ma présence ici, dans cette planque remplie de sang-purs, une sorte de carte des choix. Et j'observe qui pourrait venir dans cette organisation, abruti par la musique, qui d'un certain côté sert à endormir mes voix. Plus la musique est forte, plus elles sont étouffées, je ne dirais pas que je suis soulagé, mais que c'est plus supportable qu’ailleurs.

J'ai déjà apporté plusieurs recrues à Arès, une demi-douzaine à vrai dire. Et d'ailleurs, deux membres, des anciens amis à Drago Malefoy du temps de Poudlard, m'ont apporté des ennuis il y a moins d'une semaine. Ils ont pris quelques libertés, n'agissant pas sous l'ordre d'Arès ou d'une quelconque mission. Ils ont pris une initiative des plus irréfléchie qui soit. Ils ont agressé une née-moldue en pleine rue un soir, à la vue de n'importe qui serait passé par là. Et ce n'était pas n'importe quelle sang-de-bourbe, c'était Emily Evans, ma Emily Evans. Ces deux benêts ont cru me faire un cadeau, ils pensaient que je serai heureux. J'étais au contraire plutôt furieux qu'ils risquent de mettre à défaut l'organisation d'Arès et qu'ils pensent me faire plaisir en agissant ainsi. Je n'ai pas eu d'autre choix que de les renvoyer chez eux et d'arranger ce problème seul. J'ai du prendre la sang-de-bourbe chez moi pour m'assurer qu'elle n'aille rien dire à personne. J'ai du la restaurer pour l’empêcher d'aller se plaindre, pour ne laisser aucune trace de leur bêtise. Ils avaient gravé sa poitrine, ils l'avaient abîmé, jamais je ne l'avais fait auparavant, et jamais je ne tolérerai qu'on le fasse à nouveau.

Depuis ce 11 janvier, je n'ai maintenant de cesse que de penser à elle, à sa présence chez moi, aux soins que je lui ai porté. Elle a passé la nuit dans mon lit, a petit-déjeuné dans ma cuisine. A chaque fois que je foule mon appartement, j'ai des flash de ce moment, d'elle dans ma baignoire, d'elle endormie, d'elle si effrayée et pourtant si forte dans mes bras. J'ai bien évidemment pris soin de ne pas me vanter de cet événement à quiconque, il serait malvenu que quelqu'un comme mes parents ou Arès soient au courant que je suis venu en aide à une impure. J'aurai pu lui faire tout le mal du monde, mais je ne l'ai pas fait, je ne le voulais pas, pas une seconde. Voilà dans quel genre de paradoxe je vis depuis quelque jours. Alors j'ai décidé de venir ici, pour me racheter une conscience, si je recrute quelqu'un pour le compte d'Arès, est-ce que cela annulera mon écart de conduite ? Je le pense, il le faut.

Alors que la musique mélangée à mes voix me fendent en deux l'esprit, je sens le canapé s'enfoncer à côté de moi. « Scott-Rosier ! », je tourne ma tête vers un visage souriant que je reconnais immédiatement. Akutenshi Busujima, mon ami féérique et sang-pur. « Busujima ! » Je lui souris en retour, mais un sourire mécanique, poli de circonstance. J'ai du mal à revenir à la réalité après avoir pensé au passé autant de temps.

« Quoi de neuf, mec? »
« J'essaye de profiter du moment, mais je n'aime pas cette musique. »
Tu passes une bonne soirée au moins, j’espère !

Bonne ? Non, certainement pas. Je n'ai encore trouvé personne pour m'amender de mes péchés. Et cela fait bientôt deux heures que je suis ici. Si je ne trouve pas quelqu'un rapidement, je vais probablement devenir aliéné ou sourd.

« Ce n'est pas la meilleure soirée du siècle, et toi, t'y trouves ton compte ? »

Aku a toujours été mystérieux et énigmatique, mais j'ai toujours apprécié sa présence. Nos discussions n'ont jamais été très élaborées et peut-être même superficielles jusqu'à présent, mais sa compagnie a toujours été agréable. Surtout quand on agrémentait nos conversations de...

« Sinon, j’ai un fond de poudre de fée dans une fiole. Ça va sûrement pas me servir ce soir, alors c’est cadeau s’tu veux. »

Je fixe exactement ce dont j'allais parler. De la Poudre de Fée, notre poison préféré. Si je suis venu spécifiquement ici, dans cette planque plutôt qu'ailleurs, c'est que je savais qu'à un moment donné, un sorcier en aurait sur lui. Je ne quitte pas des yeux la fiole remplie de poudre salutaire. Je l'attrape avec un sourire déjà plus sincère, soulagé et même pressant. Je verse la fiole sur le dos de ma main et vient respirer d'un coup sec la substance. Fermant mes yeux, me laissant engourdir par les effets quasiment immédiat. C'est l'explosion dans mon esprit, elle prend la place des voix, du brouhaha permanent et abrutissant de mon cerveau. Pourtant quand j'ouvre les yeux, mes pensées n'ont pas changé. Ma mission pour ma rédemption est toujours la même.

« Eh mec, tu tires une sacrée gueule pour quelqu’un à qui on vient de proposer de la poussière de fée gratos ! Dis tout à tonton Aku. »

Je me tourne vers Aku et le regarde surpris, comme si je le découvre là pour la première fois, assis à côté de moi. Sa question me percute de plein fouet. Mais oui ! Aku est un sang-pur, il est particulier dans son genre, mais est-ce que cela ne l'intéresserait pas de faire partie d'une communauté ? C'est quelqu'un de brillant, de discret, il en a le profil. Je claque des doigts pour attirer un elfe de maison à nous. Je lui commande deux alcools forts et dépose un galion sur le plateau. Mon acolyte s'amuse à le persécuter quand il repart, faisant couiner l'elfe qui s'excuse en retour pour sa maladresse.

« Merci pour la Poudre de Fée, je te paye un verre. »

Je ne connais pas ce sorcier par cœur, mais du temps que j'ai passé avec lui, je sais qu'il est de confiance et que je ne risque rien à l’enrôler. Il pourrait être précieux dans cette organisation, et peut-être qu'il en aurait pour son propre compte. Pour moi, la famille d'Arès signifie pouvoir à nouveau appartenir à quelque chose de concret, à me donner un but, une ligne de conduite, je reste persuadé que personne ne sort indemne d'avoir côtoyé le Seigneur des Ténèbres, il ne laisse pas forcément qu'une marque physique sur la peau, il laisse quelque chose d'indélébile en chacun de nous. Il a laissé un vide que je compte bien comblé avec cette relève.

« Pour tout dire, je suis face à un dilemme. Tu me connais, je n'aime pas cela. Et je pense sincèrement que tu pourrais m'aider sur ce coup là. »

Nos verres arrivent et je bois le mien d'une traite, sans doute pour accentuer l'effet de la poudre. Je sonne l'elfe de m'apporter la même chose, mais cela sera mon dernier verre, je préfère garder le contrôle. C'est la chose que je fais le mieux, sauf quand une certaine Emily Evans est dans les parages. Je râle à cette idée, et serre de mes doigts crispés l'accoudoir du canapé, comme pour me réveiller. Il faut VRAIMENT que je me la sorte de l'esprit. Je vois alors le regard étonné ou du moins interpellé d'Aku devant ce geste, mais n'en dit rien. L'elfe revient une deuxième fois et je prends le verre en déposant à nouveau de l'argent avant qu'il ne disparaisse à nouveau.

« Peut-être que tu as entendu des bruits de couloir ou de ruelle. C'est possible parmi les sangs-purs. Parce que cela nous concerne personnellement. »

Je sirote mon verre et me tourne vers lui, tout le sérieux du monde dans mes yeux.

« Il se pourrait que je cherche des personnes spéciales, atypiques qui pourraient apporter leur expertise et leur compétence à une cause qu'on croit perdue. Une sorte de relève pour les sorciers les plus dignes.»

Je fais tourner l'alcool dans le verre et regarde le mouvement que cela produit, comme un mini tourbillon hypnotisant, il y a actuellement le même mouvement dans mon esprit avec l'alcool et la drogue. A nouveau je suis happé dans mes souvenirs, est-ce qu'Aku est un choix réfléchit ? Je le pense. Il n'y a pas de meilleur candidat que lui ici dans cette pièce.

« J'aurai besoin de quelqu'un de confiance à mes côtés dans cette relève. Ce groupe pourrait t'apporter autant que tu lui apporterai, je le pense.»

Je bois une nouvelle gorgée avant de me retourner vers lui, pour étudier son visage. Que pense-t-il ? Parfois je me dis que j'aimerai être légilimens, cela m'aiderait grandement plus que ces voix insistantes qui ne sont pas toujours utiles, bien que souvent elles me donnent un certain feeling et m'aident.

« Est-ce que cela te dit que je t'en parle un peu plus, où cela ne t'intéresse pas ? Et je le comprendrai, il n'y a aucune obligation. On peut rester là à boire un coup et cela m'irait tout autant.»

:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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| Jeudi 17 Janvier 2002 |

« Busujima ! »

C’est ma petite voix qui me susurre qu’il y a quelque chose d’étrange dans le sourire de mon “ami”. Quelque chose de mécanique, et j’en sais quelque chose… Je vis dans un monde de sourires mécaniques. Monde auquel Thomas Scott-Rosier appartient. Il est donc sûrement normal que, lui aussi, montre ce genre de faux sourire. Et c’est pour ça que je ne relève pas. Pas de suite. Au lieu de ça je prends de ses nouvelles. Mécaniquement, en partie, également. Comme quoi.

« J'essaye de profiter du moment, mais je n'aime pas cette musique. »

Je ricane doucement.

Ah ouais? T’aurais préféré quoi d’autre? Du métal?

J’ai dis ça comme ça parce que je pense que c’est l’un des rares genres qui n’est pas passé ce soir. Et j’imagine mal Scott-Rosier me sortir qu’il aurait préféré un bon classique de Beethoven, étrangement.

Malgré la musique, je demande à Thomas s’il passe une bonne soirée. Je lui en souhaiterais bien une similaire à la mienne. Mais…

« Ce n'est pas la meilleure soirée du siècle, et toi, t'y trouves ton compte ? »

Il faut croire que tout le monde n’a pas la chance de retrouver le moral aussi facilement que moi. Pauvre bout de chou…

Oh ouais, carrément. J’en avais besoin…

Je balance ma tête en arrière en ricanant, levant les yeux au plafond. Je peux deviner des motifs qui dansent un peu, là-haut… Mais je sais qu’ils ne sont que le fruit de mon imagination.

Je me redresse bientôt pour proposer à Scott-Rosier un p’tit remontant. Le mélange musique, fête, présence-du-meilleur-gars-à-la-soirée (moi) ne porte pas ses fruits? Eh bien je connais une copine qui pourrait s’avérer bien plus efficace pour rendre un sourire bien moins mécanique à mon petit poussin de la soirée et elle se présente sous forme de poudre.

Sans surprise, il ne m’en faut pas bien plus que la simple mention dudit remontant pour convaincre Thomas de se servir. Après tout, se partager de la poudre c’est encore ce que l’on fait de mieux, entre nous.

Je demeure curieux quant à la tronche que me tire Scott-Rosier. Il a l’air mieux, indéniablement. Mais “mieux” n’est pas “bien”. D’ailleurs, ne dit-on pas que le mieux est l’ennemi du bien?

C’est pas du tout le contexte dans lequel on utilise cette expression, gros naze.

Ta gueule, hein. J’ai raison.
Bref, par curiosité donc, je demande à Thomas ce qui peut bien trotter dans sa petite tête. Il me regarde un moment comme si je venais de lui demander la permission de bouffer sa daronne, ce qui étire mon sourire.

Scott-Rosier ne me répond pourtant pas. Il claque des doigts pour interpeller un elfe de maison qui vient nous voir et il lui commande de l’alcool. Même si je m’amuse à malmener l’elfe en question tandis qu’il part chercher les verres, j’ai conscience que le geste de Thomas est de bon augure. Quoi de mieux qu’un p’tit verre pour délier les langues et se mettre bien à l’aise?

En plus de la valériane et de la poudre de fée?

Oui, en plus de la valériane et de la poudre de fée. Petit génie, va. Je suis sûr que Scott-Rosier penserait comme moi et, si ça n’est pas gage de sagesse, ça met un point de plus dans mon camp et je n’en demande pas plus.

« Merci pour la Poudre de Fée, je te paye un verre. »

Oh, il parle ! Je tourne mon regard dans sa direction et, après avoir ri un bon coup, j’offre un sourire complice à Thomas.

Quelle délicate attention, Scott-Rosier ! Je t’en remercie.

Beaucoup trop de formes là-dedans : vous vous doutez que je suis dans le jeu. Cela dit, je n’en suis pas moins reconnaissant pour le verre. Chishiya a beau s’agiter et me répéter que j’abuse à tout mélanger et que, un jour, ça va me retomber méchamment dessus…  On ne refuse pas un verre offert par un copain !

C’est pas ton copain…

On peut dire, si, que c’est mon “copain de défonce”. Ça doit compter pour quelque chose, n’est-ce pas?

C’est ça. Ça compte quand ça t’arrange…

Chishiya, je t’en prie.. Cela fait si longtemps que l’on cohabite… Il s’agirait d’abandonner l’idée de me résonner sur ce genre de plans ! Tu sais comment je fonctionne et on sait tous les deux qu’il ne sera pas question, pour moi, de changer ma nature.

« Pour tout dire, je suis face à un dilemme. Tu me connais, je n'aime pas cela. Et je pense sincèrement que tu pourrais m'aider sur ce coup là. »

Il parle à nouveau ! Mieux ; il se confie !

Moi? Je pourrais t’aider?

J’attrape mon verre qui arrive à ce moment-là, en même temps que Thomas attrape le sien. Alors que mon cher compagnon boit tout d’une traite, je vais tourner le liquide dans mon verre un instant. J’hésite à lui rappeler que je ne suis pas vraiment vraiment son pote mais la curiosité prend le dessus et, qui sait, peut-être que ce qu’il a à me demander pourrait m’être bénéfique…

On ne refuse pas quelque chose comme ça, avant de savoir de quoi il s’agit.

J’écoute.

Je porte mon verre à mes lèvres, plongeant mon regard dans celui de Thomas, concentré au mieux sur ses paroles. Ça me demande un effort, bien que très minime, pour ne pas laisser la musique ou les bruits environnants détourner mon attention.

Après avoir fait un peu chelou, Thomas chope un nouveau verre que ramène l’elfe. J’en prend aussi même si je n’ai pas exactement terminé le premier. Ah, oui… Le truc chelou. J’crois qu’il a un coup de nerf. Je n’en fais pas un grand cas, on est tous un peu chelous, au fond, non?

« Peut-être que tu as entendu des bruits de couloir ou de ruelle. C'est possible parmi les sangs-purs. Parce que cela nous concerne personnellement. »

Scott-Rosier sirote son verre. Pour ma part, je hausse les épaules plutôt nonchalamment, bien que ma curiosité soit maintenant piquée à vif.

Je ne sais pas… Dis-moi.

Thomas se tourne pour me faire face. Il a l’air sérieux. Très sérieux. Et moi je souris encore plus. Je pourrais imploser s’il continuait à faire durer ce suspens !

« Il se pourrait que je cherche des personnes spéciales, atypiques qui pourraient apporter leur expertise et leur compétence à une cause qu'on croit perdue. Une sorte de relève pour les sorciers les plus dignes.»
Au moins son radar fonctionne correctement.

Mais bien sûr ! Spécial et atypique ! C’est bien moi ça ! Pour ce qui est de l’apport d’expertise et de compétence à sa cause là… J’imagine que ça dépend de quelle cause il parle. Je crois que j’allais lui demander mais mon regard est soudainement captivé par le mouvement du liquide dans son verre.

« J'aurai besoin de quelqu'un de confiance à mes côtés dans cette relève. Ce groupe pourrait t'apporter autant que tu lui apporterai, je le pense.»

Snap ! Back to reality !
Je lève les yeux vers Thomas. De quoi il me parle lui ? Un groupe ? Quelqu’un de confiance à ses côtés ? Oh ! Oui ! Sa fameuse cause perdue, là…  Oui, oui, je fais le lien à nouveau. Je ne suis pas encore perdu.

Mon sourire ne bouge pas alors que, après avoir bu un coup, Thomas me regarde à nouveau. Je ne dis rien, pour l’instant, parce que je me demande s’il a des choses à ajouter.

« Est-ce que cela te dit que je t'en parle un peu plus, où cela ne t'intéresse pas ? Et je le comprendrai, il n'y a aucune obligation. On peut rester là à boire un coup et cela m'irait tout autant.»

Mh. Ainsi donc… C’est à moi, là?
Je saisis mon premier verre que je vide rapidement avant de le reposer sur la petite table devant moi et je m’affale à nouveau contre le dossier du siège. Je pose mes pieds sur la table et prend un instant, silencieux, pour réfléchir. Un sourire réapparaît néanmoins très bientôt sur mon visage.

Tu aurais besoin de quelqu’un de confiance… Et tu as pensé à moi

Mon regard analyse le visage de Thomas. Est-ce qu’il est défoncé à ce point? Ou désespéré? Malgré moi, j’éclate de rire.

Oh Thomas… Thomas ! Tu me fais confiance ?

A nouveau, je ne peux m’empêcher de rire. Il ne se passe pas trop longtemps avant que mon rire se calme, que je claque la langue et que je secoue la tête. Je saisis mon deuxième verre, encore plein, et j’en prend une bonne gorgée avant de le reposer.

T’es un sacré personnage, Scott-Rosier. J’aime bien ça.

Je pose ma tête contre le dossier du siège mais je la tourne pour regarder mon interlocuteur à nouveau.

Atypique et spécial… Ça me décrit bien. Par contre digne? Ça dépend de quoi, j’imagine. Cela dit… Tu m’en parles. A moi. C’est qu’il y a des chances que ça me plaise, c’que tu mijote.

Je marque une pause. Mes yeux se plissent un peu alors que je fixe Thomas. Je ne sais pas exactement ce que j’attends. Qu’il tique. Qu’il change d’avis. Qu’il confirme. Qu’il fasse quelque chose. Ou même qu’il ne fasse rien, finalement. J’ai ma réponse déjà prête.

Tu m'intéresses, Scott-Rosier. Parle.

Je saisis à nouveau mon verre pour le siroter en regardant Thomas, lui donnant la parole.
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気持ちが分かなかった。
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I ain't dumb, but motherfucker, he my Tweedledee Akutenshi BusujimaJeudi 17 janvier 2002

« Tu aurais besoin de quelqu’un de confiance… Et tu as pensé à moi »

Et pourquoi pas ? On se connait depuis Poudlard, je n'ai jamais eu à redire sur lui, ses capacités, son intégrité envers moi et mes convictions.

« Oh Thomas… Thomas ! Tu me fais confiance ? »

Je soulève mon verre dans sa direction, comme pour le saluer. Oui je lui fais confiance, pour ce que cela me coute, je le sortilège Oubliette au besoin. Est-ce que le fait qu'il rigole est de bonne augure ? Je sais quoi lui dire, je sais ce qui pourrait le convaincre que je n'ai pas perdu l'esprit, ou que je ne suis pas trop défoncé pour raconter des foutaises. Je croise les bras sur ma poitrine, le temps que l'information le capte pleinement. Ce n'est plus un jeu, et ce ne sera pas une partie de plaisir, pas tout le temps.

« T’es un sacré personnage, Scott-Rosier. J’aime bien ça. »

Si cela lui fait plaisir de le penser, je ne vais pas le contrarier maintenant. Je souris à son intention et le regarde s'installer dans le fauteuil.

« Atypique et spécial… Ça me décrit bien. Par contre digne? Ça dépend de quoi, j’imagine. Cela dit… Tu m’en parles. A moi. C’est qu’il y a des chances que ça me plaise, c’que tu mijotes. Tu m'intéresses, Scott-Rosier. Parle. »

Un sourire satisfait et confiant sur mon visage, je lève ma baguette pour lancer un sortilège autour de nous. Pour insonoriser notre conversation, nul besoin que ce que je m'apprête à dire arrive dans l'oreille d'une autre personne de ce club, je n'ai besoin que d'Aku pour laver mes péchés.

« Très bien, rentrons dans le vif du sujet. Il y a quelques mois, j'ai été approché par un groupe secret qui fomente la formation d'un nouveau monde. Ils le veulent meilleur, avec des sorciers purs et dignes d'en faire parti. Des sorciers qui auraient le pouvoir, l'argent et la notoriété, qui aiment la magie et souhaitent la préserver. Des sorciers qui se veulent être la relève de notre défunt Seigneur des Ténèbres. Ils veulent faire les choses d'une autre manière.»

Je vois à son regard qu'il lui en faut plus, plus de détails, cela ne lui parle pas pour l'instant. Je commence à le connaître depuis toutes ces années, et je sais qu'il faudra plus pour le convaincre de s'enrôler, quelques choses me dit qu'il faut plus de motivation. Je sais ce qui peut l'amuser, je le vois dans son comportement avec les elfes de maison, le voir les rabaisser tout à l'heure me fait penser qu'il apprécie cette partie là du programme prévu par Arès.

« Cette fois ci, il risque d'y avoir plus de blessés, plus de pertes, plus de gens qui souffrent...»

C'est là que je la vois, la véritable étincelle d'intérêt dans ses yeux brillants. J'ai maintenant toute son attention et je ne dois pas la perdre. Peut-être qu'encore plus de détails pourraient finir de le conquérir ? Bien que je ne sois pas adepte de la torture à proprement parler, quoi qu'en disent toutes mes victimes de mauvais sorts à Poudlard, je préfère laisser les autres faire ce sale travail et me contenter de choses plus subtiles et minutieuses, même si certains bourreaux sont de véritables artistes parfois, aussi précis et délicat qu'un sort. C'est l'idée que je me fais d'Akutenshi dans tous les cas.

« Et pour que les gens souffrent, se plient, il va falloir que certains se... dévouent. Le leader ne lésinera pas sur les tortures, mettant l'accent sur la douleur, la souffrance pour faire plier les plus récalcitrants s'il le faut. C'est l'occasion d'user de certains sortilèges aussi sombres que possible, ceux que le commun des sorciers n'osent pas pratiquer. Si tu penses pouvoir aider, d'une manière comme d'une autre, je peux te présenter au groupe. Mon rôle est de trouver et amener, la décision d'en faire parti t'appartient ensuite. Arès aura d'autres arguments, pour sûr, mais il faut avoir le cœur solide. Et je pense que tu l'as.»

Je sirote mon verre, en attente d'une réaction plus forte qu'un œil brillant et une attention dirigée.

« Alors, intéressé ?»

Sa réaction verbale ne se fait pas attendre, c'est un oui très convaincu et convainquant. C'est un oui qui me soulage, un oui qui j'espère va me permettre de mieux dormir cette nuit et d'oublier cette née-moldue que j'ai aidé. C'est un oui qui va ravir mon cousin, un oui qui va me permettre de ne pas décevoir Arès, ni mes parents quand ils seront au courant de tout cela, un jour où l'autre. Un oui qui me permettre de garder mes convictions droites et solides. Parce que j'y crois à tout ceci, n'est-ce pas ?

« Et bien, nous n'avons plus qu'à saluer cette décision. Qu'est-ce que tu veux boire pour l'occasion ?»

Sa joie est virale, je suis persuadé d'avoir fait le bon choix. Je sens son enthousiasme dans ses questions. Il ne perd pas de temps et j'aime ça. Je me fais un plaisir s'assouvir sa curiosité.

« A dire vrai, les choses sont déjà en marche, Arès recrute la crème de la crème en ce moment même, des sorciers avec des capacités spéciales. Légilimens, anciens Mangemorts, maîtres de la magie noire, manipulateurs et autres dons. Nous essayons de rester le plus anonyme possible avant le rituel d'initiation.»

Les questions débordent et c'est plutôt prometteur.

« Je peux te présenter Arès dès ce soir si tu le veux ?»

Je suis sûr qu'il ne dort pas encore à cette heure ci. Et si on arrive avec une bonne bouteille...

:copyright:️ Justayne

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Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

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feat. Thomas Scott-Rosier

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| Jeudi 17 Janvier 2002 |

Quand j’invite Thomas à s’exprimer, je m’attends à tout et à la fois à rien du tout. Comme si rien ne pouvait m’étonner mais que je serais surpris, je le sais.

Thomas lève sa baguette et formule immédiatement un sortilège pour garder notre conversation secrète. Oooh… C’est du sérieux tout ça, on dirait ! Ça me plait encore plus. Honnêtement, j’admet que ce simple geste suffit à éveiller davantage ma curiosité.

« Très bien, rentrons dans le vif du sujet. Il y a quelques mois, j'ai été approché par un groupe secret qui fomente la formation d'un nouveau monde. Ils le veulent meilleur, avec des sorciers purs et dignes d'en faire parti. Des sorciers qui auraient le pouvoir, l'argent et la notoriété, qui aiment la magie et souhaitent la préserver. Des sorciers qui se veulent être la relève de notre défunt Seigneur des Ténèbres. Ils veulent faire les choses d'une autre manière.»

Je ne quitte pas Scott-Rosier du regard mais, jusque-là, c’est un peu comme s’il m’exposait le contexte simplement. Je ne dirais pas que ça me blase, il y a des choses plutôt intéressantes dans ce qu’il raconte… Mais rien d’assez accrocheur. La formation d’un nouveau monde ? Si vous voulez mon avis, le monde est pourri et le restera quoi qu’on en fasse. Des sorciers purs et dignes d’en faire partie ? Là, pourquoi pas. Pour peu que l’on aie la même définition de “dignes”. Du pouvoir, de l’argent, de la notoriété ? Je me fiche d’être populaire, sauf quand il s’agit d’être craint. L’argent, je l’ai. Le pouvoir ? C’est sûrement ce qui m’interpelle le plus, pour l’instant, dans le discours de Scott-Rosier.

Je penche un peu la tête sur la tête et ne réponds pas. J'attends que Thomas ajoute quelque chose. J’espère qu’il a plus à me vendre en stock que cela. Je veux ressentir le truc. L’étincelle. Je veux entendre le bon argument. Mon silence et mon regard invitent Scott-Rosier à saisir la chance d’attraper mon intérêt pour de bon.

« Cette fois ci, il risque d'y avoir plus de blessés, plus de pertes, plus de gens qui souffrent...»

Mes yeux s’ouvrent un peu plus et une lueur de curiosité y passe. C’est rapide et subtil mais Thomas devrait l’avoir aperçue vue que son attention est rivée en ma direction. Il a utilisé des mots qui ont fait “tilt” dans ma tête. “Blessés”, “pertes”... Surtout l'histoire de gens qui souffrent ? Eh bien, la voilà, l’accroche !

Tiens donc…

Pour l’instant, je ne me contente que de ce commentaire, gardant le visage neutre au-delà de mon regard plus animé. Thomas a emprunté la bonne porte, maintenant j’attends de le voir évoluer sur le chemin qui lui est présenté. J'attends qu'il m’en dise davantage sur ces choses en particulier. Sur ce qui fait mal.

« Et pour que les gens souffrent, se plient, il va falloir que certains se... dévouent. Le leader ne lésinera pas sur les tortures, mettant l'accent sur la douleur, la souffrance pour faire plier les plus récalcitrants s'il le faut. C'est l'occasion d'user de certains sortilèges aussi sombres que possible, ceux que le commun des sorciers n'osent pas pratiquer. Si tu penses pouvoir aider, d'une manière comme d'une autre, je peux te présenter au groupe. Mon rôle est de trouver et amener, la décision d'en faire parti t'appartient ensuite. Arès aura d'autres arguments, pour sûr, mais il faut avoir le cœur solide. Et je pense que tu l'as.»
Le cœur solide…

Thomas Scott-Rosier sirote son verre alors que les informations montent à mon cerveau. Si je comprends bien… Lui et son petit groupe auront besoin de personnes qui ne craignent pas de se salir les mains ? Je fixe le sol, comme pour réfléchir silencieusement.

« Alors, intéressé ?»
Tu me vend un rôle aussi sombre que celui de sorcier au cœur assez noir pour faire souffrir des personnes plus ou moins innocentes sans flancher…

Je réfléchis à voix haute un instant.

C’est si… Horrible. Affreux. Cruel.

Je lève enfin les yeux vers Thomas à nouveau. Mes yeux pétillent et un large sourire étire mes lèvres. Ce genre de sourire derrière lequel se cache un soupçon de sadisme, de fourberie… Rien de bon, en somme.

Bien sûr que ça m’intéresse !

Non seulement je sais que j’ai le “cœur solide”, comme Thomas l’a décrit, mais j’adore faire souffrir. Si tel est le rôle que l’on me donne, je ne vais pas simplement le supporter, je vais m’en imprégner et y mettre tout mon cœur.

« Et bien, nous n'avons plus qu'à saluer cette décision. Qu'est-ce que tu veux boire pour l'occasion ?»
Ils servent des coupes de sang sorcier ?

Je ris légèrement à la remarque de Chishiya dans ma tête. J’admet que, dans le contexte actuel, ce genre de breuvage serait sûrement dans le thème.

Je t’en prie, choisis. Tout me va.

Je me délecte déjà à l’idée de rejoindre un groupe où je serais libre de torturer des personnes comme j’en ai envie. Bon, j’imagine qu’il y aura des règles… Mais des règles sûrement bien plus laxistes que “on ne stupéfie pas son camarade de classe, Monsieur Busujima”.

Tout enthousiaste, je ne peux m’empêcher de commencer à noyer Thomas sous les questions. Je lui demande quand est-ce que je peux commencer, quand est-ce que le groupe sera formé, comment je suis censé le rejoindre officiellement, qui a rejoint le groupe outre Thomas, moi-même et son leader — Arès, si j’ai bien retenu, etc... Je m’attends presque à ce que Thomas me fasse descendre d’un niveau d’excitation mais il se contente de m’apporter des réponses, ce qui ne fait que m'intéresser davantage.

« A dire vrai, les choses sont déjà en marche, Arès recrute la crème de la crème en ce moment même, des sorciers avec des capacités spéciales. Légilimens, anciens Mangemorts, maîtres de la magie noire, manipulateurs et autres dons. Nous essayons de rester le plus anonyme possible avant le rituel d'initiation.»

Un “wow” m’échappe. Des anciens Mangemorts, des maîtres de la magie noire… Des personnes qui ont l’air si intéressantes à fréquenter ! Des personnes qui, pour sûr, sauront m’apprendre des choses qui me rendront plus puissant encore. Chishiya me murmure qu’il n’aime pas l’idée qu’il y ait des Légilimens dans le groupe, je ne suis pas fan non plus, mais, après tout, tout ne peut pas être parfait. Et puis rien ne dit qu’ils vont me casser les couilles et chercher Chishiya dans ma tête. Pourquoi le feraient-ils ?

« Je peux te présenter Arès dès ce soir si tu le veux ?»

Je me redresse sur mon siège.

Avec grand plaisir ! C’est tant mieux, je me voyais mal attendre…

C’est sûr que je n’aurais sûrement pas fermé l'œil de cette nuit si j’étais rentré sans plus que ça, la promesse. Sans quelque chose de concret. Vous me direz, je n’ai jamais eu un bon sommeil de toute manière… Mais tout de même !

D’un mouvement rapide, je saisis le verre posé sur la table en face de moi et je le vide d’une traite avant de me lever.

Qu’est-ce qu’on attend ? Je te suis, Scott-Rosier.
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