Chère Joséphine,
Tu me vois contraint de devoir annuler ma visite chez toi aujourd'hui. En effet, je suis tombé malade, et je suis contraint de rester au lit pendant quelques jours. Je te présente toutes mes excuses, et je te promets de venir te voir la prochaine fois que tu sors de Poudlard.
Avec toute mon affection,
Andrew
Voilà la lettre que j'avais dû rédiger ce matin en frissonnant à mon bureau, avant de la donner à mon elfe de maison pour qu'il aille la remettre en main propre à Joséphine. J'avais bien essayé de prendre une potion revigorante hier soir avant d'aller me coucher, dans l'espoir de me sentir mieux et d'honorer ma promesse, mais ça n'avait rien fait. Je me demande même si ça n'avait pas empiré mon état. J'avais tellement chaud que je retirais mon tee-shirt avant de retourner sous ma couette, alors que je frissonnais. Je me sentais extrêmement fatigué depuis hier, et des courbatures avaient commencé à faire leur apparition. Cela avait été physiquement douloureux de marcher jusqu'à mon bureau, comment je pouvais faire pour aller jusqu'à la maison des Davis ?
En me recouchant, je me mis à penser à James. Depuis qu'il avait découvert que j'avais passé la nuit avec Karoline, je ne l'avais plus vu, jusqu'à jeudi soir. Je l'avais croisé en pleine rue, prêt à se battre avec d'autres sorciers. Je m'étais senti obligé d'intervenir, pour que James n'ait pas plus de problèmes qu'il n'en avait déjà. Heureusement, nous n'eûmes pas à nous battre ; mais James n'avait rien dit de plus. Je m'étais alors contenté de tourner les talons pour continuer mon chemin. Mais ce mêmes sorciers me suivirent, et commencèrent à m'attaquer pour mon argent. J'avais honte de l'avouer, mais je n'arrivais pas à me défendre correctement. Je ne comprenais pas pourquoi, mais mes réflexes étaient pus lents, tout comme ma manière de réfléchir. Maintenant que j'étais malade, je comprenais mieux mon manque d'entrain. Même si j'étais vexé d'avoir eu autant de mal face à un groupe de sorciers : j'étais un Scott, oui ou non ? C'est à ce moment que James revint, et m'aida à son tour.
J'avais été étonné de son revirement. De son retour. Mais cela nous permit de parler autour d'un bon remontant, deux choses dont nous avions cruellement besoin. Certaines choses ont été entendues, d'autres ont été mises à plat. Il y avait encore du chemin à faire, mais au moins, un premier pas avait été fait. Les deux dernières choses qui m'empêchaient encore de m'endormir malgré la fièvre étaient le procès de Miss Castellane, qui était en cours ; comment pouvais-je espérer préparer correctement son dossier si j'étais malade ? La seconde chose qui me tenait éveillé était le manquement à ma promesse à Joséphine. Je lui avais promis d'être là ; de venir la voir pour m'assurer que tout allait bien, et voilà que j'annulais le second rendez-vous. Qu'allait-elle penser de moi ?
Je finis par me mettre sur le dos, en regardant mon plafond. Je me demandais si je devais demander à mon elfe de maison d'aller chercher un Médicomage ; si la potion revigorante, il me fallait sûrement quelque chose de plus fort, sans savoir quoi. Au même moment, je l'entendis revenir. « Hook ? » Il se précipita dans ma chambre, l'air inquiet. « Qu'est ce qu'il se passe ? Tu as pu remettre sa lettre à Miss Davis ? » Il semblait apeuré parce qu'il y avait un problème ? Elle avait eu un problème ? Le jour où je ne pouvais pas faire grand-chose ? « Miss Davis, elle… Elle est là, elle a tenu à vous voir… » Je me relevais d'un seul coup avant d'apercevoir la jeune femme dans l'encadrement de la porte de ma chambre. « Joséphine ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? » Elle n'avait pas peur de tomber malade ?
Hook finit par sortir de la chambre, pour nous laisser seul. Je me levais à mon tour, en chancelant légèrement. « Tout va bien, je t'assure. Je ne m'attendais pas à te voir ici, c'est tout. » Je lui souris doucement, avant de me diriger vers une chaise, où j'avais posé une robe de chambre. Je l'enfilais, pour essayer d'avoir l'air un minimum décent, malgré le fait que j'étais toujours en pyjama, courbaturé, et très certainement fiévreux. Je m'assis sur la chaise. « Même si je suis très heureux de te voir, évidemment. Mais une jeune femme comme toi devrait pouvoir profiter des joies de Londres, avant de retourner à Poudlard, au lieu d'aller rendre visite à une connaissance malade. »