“Oh, le petit chien là ?
C’est mon frère.”
| Samedi 6 Avril 2002 |
Ça fait depuis mi-Novembre que je bosse mon don d’Animagus et il m’arrive encore de faire des bourdes. Vous me direz que c’est normal, je n’ai jamais été un élève particulièrement brillant alors il me faudra encore un moment pour maîtriser totalement le bail. Bon, j’irais pas dire non plus que j’suis un débile ou un cancre, surtout que je ne suis pas totalement un cas perdu même concernant mon don d’Animagus, au contraire ! Je trouve que j’assure pas mal mais il m’arrive de me louper et, du coup, je continue à m’entraîner.
Aujourd’hui, particulièrement, j’ai le temps de travailler là-dessus. Ma mère bosse et je suis enfermé dans ma chambre, devant mon miroir, me concentrant sur l’image de ce pomeranian qui prend ma place lorsque ma transformation est réussie. Je n’ai jamais trop compris pourquoi un chien. Pourquoi ce chien. Mais, en réalité, je ne suis pas contre. J’aurais moins bien vécu le chihuahua ou le bulldog, par exemple. Je dois être un gars loyal… Et sacrément mignon.
Inspiration profonde… Image dans la tête… J’essaie de me motiver comme si cela pouvait convaincre mon corps de m’obéir. Putain, allez Chan-yeol. Tu n’as pas suivi ces dix étapes merdiques pour ne pas y arriver maintenant que le plus dur est passé. Maman est même passée te déclarer au Service des Usages Abusifs de la Magie. T’es un Animagus, un vrai, alors tu me sors le doigt de ce pif et tu te transformes.
Ah oui. Le doigt. C’est vrai que c’est pas en me curant le nez que je vais y arriver. Merde, je peux me concentrer quand même, c’est pas si compliqué !
Je reprends. Inspiration profonde, image dans la tête, mains le long du corps, yeux fermés. Je me concentre au mieux et projette ma métamorphose dans mon esprit. Je n’y crois pas immédiatement mais, bientôt, un frisson familier me parcourt. La forme du canidé m’apparaît clairement et il ne faut pas longtemps pour que la sensation désagréable de mes vêtements fusionnant avec ma peau ne me démange, mais je reste concentré. S’il y a bien une chose que je retiens de mon apprentissage c’est qu’il ne faut absolument pas que je m’énerve ou que je perde mon calme. Alors je prend sur moi.
Quand j’ouvre à nouveau les yeux, ça n’est plus un jeune adulte aux traits asiatiques qui me regarde de l’autre côté de la glace, mais un tout petit chien. Un chien heureux, même, je dirais. Premier réflexe ? Il faut que j’aille montrer à mon frère mon exploit. Je fonce vers la porte… Fermée.
Ben merde. Je me suis enfermé dans ma chambre, c’est vrai. J’ai l’air con là, non ? Je suis pas très content. Du coup je grogne légèrement avant de me mettre à gratter à la porte avec l'espoir que mon frère m’entende, ce débile.
Je n’y croyais pas tant que ça mais, miracle, la porte s’ouvre bientôt. Heureux, je ne peux me contenir de japper joyeusement et de sautiller un peu sur place, espérant découvrir mon frère…
Erreur.
Il s’agit de son amie. Leomie, je crois qu’elle s’appelle. J’aime pas trop cette fille. Quand on se croise, elle me regarde avec ses yeux. Je m’arrête un instant dans mon élan avant de me mettre à aboyer sur la jeune femme. Il faut que mon frère vienne me sauver de cette situation. Déjà, j’avais zappé qu’il avait quelqu’un à la maison. J’suis vraiment trop con !
Je n’y pige pas grand chose quand la jeune femme m’attrape et me soulève pour me prendre dans ses bras. Je couine, confus, priant pour qu’elle me relâche et me fiche la paix… Jusqu’à ce que cette dernière se mette à me gratouiller le ventre et, là, j’avoue que je perd un peu le contrôle. Faut me comprendre aussi… C’est pas tous les jours qu’une jolie fille me gratouille le ventre !
Je suis en plein rêve, me tortillant sur moi-même joyeusement en profitant des caresses de Leomie, mais c’est ce moment que choisit mon imbécile de grand frère pour débarquer.
Bah, Leomie... Qu'est-ce que tu fous ?
J’ai le temps de voir qu’il tient un plateau et j’aboie un coup pour réclamer qu’il me passe à graille aussi. Au même moment, Leomie parle. Elle réclame à me garder ? Franchement, je suis pas contre.
Comment dire…
Seo-Yun ouvre la porte de sa chambre en face de la mienne et revient sans le plateau. Il a dû le poser.
Ma bouffe, quoi…
C’est mon frère.
seo-yun lim
J’aboie un nouveau coup alors que Seo-Yun s’appuie contre l’encadrement de la porte, un sourire amusé aux lèvres. Ça, ça voulait dire “Ferme ta gueule, gros débile !”. Mon frère ne parle pas le chien et pourtant je suis sûr qu’il a pigé. Ça l’empêche pas d’insister quand Leomie prend ça pour une vanne de sa part.
Je t’assure. C’est mon petit frère, Chan-yeol. Il est Animagus, tu ne savais pas ?
Je vous jure, je pourrais le tuer. ÉVIDEMMENT QU’ELLE NE SAVAIT PAS. Leomie et moi on parle jamais et je doute sincèrement que, quand ils sont ensemble, Leomie et Seo-Yun parlent de moi.
Si tu veux le papouiller, je te le laisse…
Seo-Yun taquine Leomie en baissant les yeux vers moi.
J’vais aux chiottes, je reviens.
J’aboie sur mon frère pour lui ordonner de ne pas me laisser seul avec Leomie alors qu’il se décolle de l’encadrement de la porte pour aller à la salle de bain. Mais, encore une fois, il m’ignore royalement.
Bon ben…
Je lève la tête vers Leomie pour voir si oui ou non elle croit mon frère. J’espère secrètement qu’elle pense toujours à une blague mais, sincèrement, je pense que c’est la merde là.
C’est gênant.
Dernière édition par Chan-yeol Park le Dim 17 Déc - 20:36, édité 1 fois
I'm sorry... Did I roll my eyes out loud ?