Hogwarts FamilyConnexion

RPG Harry Potter

Le forum passe en juillet 2002 !
Le Maître du jeu a enfin été révelé, courrez lire le dernier numéro de la Gazette !
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez

descriptionLa loyauté est le seul lien stable de l'amitié EmptyLa loyauté est le seul lien stable de l'amitié

more_horiz


La loyauté est le seul lien stable de l'amitiéAvec Bleddyn Iceni et Victoria PrewettJeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

Convoqué, je me retrouvé convoqué au Cogadh pour la première fois de ma vie. J'ignore pourquoi, même si je m'en doute. Je pensais avoir échappé à la correction et discipline de mon pays d'adoption et mon pays de naissance. Bleddyn veut certainement me parler de ce qu'il a vu, de ce que j'ai fait.

J'ai tué.

Même si c'était de la légitime défense, même si c'était des terroristes, même si c'est sans doute défendable pour certains. Je suis à la base dans une formation pour sauver des vies, pas l'inverse. Pourtant je ne ressens aucune culpabilité à l'avoir fait, parce que justement, ces gens ne méritent pas la vie. Ils ne font que la détruire, ils sont le chaos. Leur toute puissance vont anéantir notre monde, nos magies, notre diversité. J'ai déjà été touché par la mort d'un de mes patients en stage, alors je sais au fond de moi que je ne suis pas un véritable monstre de ne rien ressentir pour les vies que j'ai oté volontairement le jour de l'attentat. Pourtant... j'ai tué et il ne m'est rien arrivé, ni en Angleterre, ni en Irlande, aucune convocation au Ministère de la Magie, ni au Palais, jusqu'à maintenant je n'avais eu aucun compte à rendre. Sauf que c'était trop beau pour être vrai putain. Comment peut-on tuer sans qu'il y ait de conséquences ? Bleddyn a du attendre que la justice anglaise intervienne, et ne voyant toujours rien venir presque un mois après l'attentat, il me contacte directement pour me donner la sentence de mon pays. Et je la crains, plus que je ne l'ai avoué à mes sœurs quand elles ont su pour ma convocation. Elles ne sont pas au courant de tout, je ne leur ai pas vraiment dit ce que j'avais fait et comment, mais les rumeurs vont bon train à l'UMS, et elles m'ont vu couverte de sang. Si j'ai fait le fier devant elles et les ai rassuré, je ne le suis pas vraiment.

Ce soir c'est la pleine lune, je me sens nerveux, extrêmement tendu... et coupable. Mais je suis pas le seul coupable ici, si Bleddyn a des choses à me reprocher, moi aussi. Je n'ai toujours pas digéré le fait qu'il m'est ordonné de le laisser en danger de mort. Lors de l'attaque, il m'a dit d'amener les blessées ailleurs, le laissant seul face à plusieurs Blue Dragons. Et je n'ai pas pu résister à cet ordre, parce je suis lié à une certaine loyauté que le commun des mortels ne peuvent pas comprendre s'ils n'ont pas un gêne de loup en eux. Parfois c'est même inexplicable. J'ignore exactement et à quel moment Bleddyn est devenu mon alpha et mon ami. Probablement que ça s'est fait en même temps. Alors être convoqué dans son bureau à l'armée me fait mal et me fait très peur. Et s'il décidait que je devais être puni ? Radié ? Renié ? Est-ce que j'en souffrirai parce qu'il est mon leader ou parce qu'il est mon ami ? L'un des premiers, l'un des seul d'ailleurs.

Je traverse les jardins du Banríon na Bpálás avec une multitude d'émotion, de la honte, de la colère, du regret, de l'angoisse. Je donnerai tout pour me fumer un joint ou deux, mais à la place j'ai accepté leur potion tue-loup dégueulasse qui ne fait pas du tout le même effet sur moi, c'est comme donner un substitut à un drogué, aucun intérêt, aucune efficacité. En plus je suis assez agacé de rejoindre Victoria ce soir pour la pleine lune. Je n'ai clairement pas envie de me transformer avec elle, d'être une sorte de guide ou de soutien émotionnel pour sa transformation. Très peu pour moi. D'autant plus que je voulais rompre, que je pense de plus en plus à Clary et que je peux en parler à personne. J'ai accepté de venir en Irlande, pour fuir mon père, déchu de son autorité sur moi. Et parce que je me sens plus lié à cette famille royale qu'à la mienne en ce moment. Même si mes sœurs me manquent, et que pour elles, si elles me le demandaient, je ferai des efforts, mais elles n'ont rien demandé quand j'ai dit que je venais ici pour mes transformation. Dommage, ça aurait été là l'excuse parfaite pour Vic. on aurait pas pu me traiter de lâche.

Je me retrouve rapidement devant le château médiéval, je n'avais jamais mis les pieds dans cette partie du jardin, encore moins devant ou dans ce bâtiment. L'armée royale, temple secret et interdit même aux nobles. Ma gorge est nouée, mon corps est tendu à l'extrême, si mon loup pouvait parler, il hurlerait à la mort. C'est peut-être vers elle que je me dirige. Je sais que quoi qu'il arrive je serai blessé et déçu. Un soldat garde l'entrée et me regarde comme s'il allait me dépecer en plusieurs morceaux. « Ouais ben viens espère d'enfoiré, j'aurai bien besoin de me défouler, sur toi ou un autre, pas de problème », même s'il me filerait la raclée du siècle, c'est peut-être ce dont j'ai besoin au fond. Est-ce que je vais devoir me battre avec Bleddyn ? Mais au lieu de ça, je décline mon identité.

« Jared Parkinson, le Prince m'a convoqué. »

Le soldat, comme s'il en était informé, ce qui est probablement le cas, se décale et me laisse entrer dans le petit château. La décoration est très vintage, comme à l'ancien temps, très rustique, tout en bois et pierre. Les tapisseries et le reste me fait penser à minima au château de Poudlard. Un autre garde sort de nulle part alors que je m'avance un peu.

« Jared Parkinson ? »

Ben oui, qui d'autre du con ? Y'a beaucoup de touristes qui se baladent par ici ? Là encore je ne dis rien de mes pensées.

« Exact. »
« Suivez moi, il vous attend. »

Je soupire le plus doucement possible et suis le soldat jusqu'à une porte qui mène au bureau de Bleddyn j'imagine. Le loup frappe à la porte et entre ouvre pour m'annoncer. Puis il ouvre la porte en grand et j'aperçois Bleddyn derrière un bureau. Mon cœur se retrouve immédiatement dans mes chaussures. Je ne veux pas... Et s'il ne voulait plus être mon ami ? Et s'il me demandait de ne plus remettre un pied en Irlande ? De me dénoncer ou que sais-je encore putain ?!

« Votre Altesse. »

Les protocoles et l'étiquette Jared. Je m'avance au milieu de la pièce et penche ma tête pour regarder le soldat partir et refermer la porte derrière lui. Et avant que Bleddyn dise un mot, je démarre au quart de tour. La colère, le stress, la lune très proche, peu importe, j'ai besoin d'évacuer ma tension, de lui dire d'abord ce que peut-être je ne pourrai plus dire après.

« Comment t'as pu me faire ça ?! »

Je crois qu'il ne comprend pas, me faire quoi ? Me convoquer ? Non pas ça.

« Le jour de l'attentat. Comment t'as pu me demander de te laisser ! D'avancer sans toi. T'aurai pu risquer ta vie, et j'aurai fait quoi ? Je t'aurai laissé crever ? Tu m'as empêcher de me battre à tes côtés, de t'aider. »

Je m'avance un peu plus vers le bureau, mais garde une certaine distance, je n'ai pas envie de lui sauté à la gorge, je suis juste contrarié, furieux de la position dans laquelle il m'a mise ce 1 mars. J'ai eu peur pour lui, et je déverse ma colère car je n'ai pas pu le faire après l'attentat. On ne s'en est jamais expliqué, ben c'est le moment, avant qu'il ne soit trop tard, que je sois mis hors jeu, qu'il me chasse de mon pays, qu'il renie notre amitié.

« C'était tellement dur à faire Bleddyn putain. Je sais que tu es entraîné, que je ne vaux rien, mais t'es mon ami, et on les laisse pas derrière ses amis. T'aurai pu être blessé, et je n'aurai pas été là pour te soigner. T'es au courant c'est ça ? Depuis quand tu le sais ?! Tu t'es servi de ça... »

Il ne semble pas comprendre, mais à d'autre, il est plutôt futé, bien sûr, c'est ça ! Comment j'ai été aussi con, il savait, il le sait depuis le début.

« Depuis quand tu sais que t'es mon alpha ? »

J'ai envie de pleurer, véridique, et je ne pleure jamais putain, pas même quand ces connards de Serpentard me ravageaient la gueule, pas même quand j'étais gosse et décrit comme chétif, craintif et maladroit. C'est même ce qu'a écrit mon psy sur son compte rendu. « Mon expertise me mène a dire que sa personnalité s'est vu profondément altéré et il s'est endurci émotionnellement, il ne montrait rien de ce qu'il ressentait et de ce qui se passait dans l'ombre et c'est visiblement toujours le cas à ce jour. »

Pourtant aujourd'hui, là, en cet instant, devant Bleddyn, mes yeux brillent et j’essuie vulgairement une larme qui pointe d'un revers de manche. Je ne pleurerai pas devant lui, oh ça non, c'est la rage, la peur qui me consument, et la pleine lune qui agit comme une conasse sur moi.

:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

descriptionLa loyauté est le seul lien stable de l'amitié EmptyRe: La loyauté est le seul lien stable de l'amitié

more_horiz


La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Avec Jared Parkinson Jeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

Je rentre en Irlande tous les weekends, et je suis en cours à l'UMS en semaine. Mais pas les jours de pleine lune. Ces jours-là, je rentre au château pour gérer toute l'organisation nécessaire, vérifier que les alentours étaient bien protégés, faire la liste de ceux qui restaient au château et ceux qui partaient en forêt… D'autant plus que les mesures avaient été renforcées depuis la morsure de Victoria. J'avais encore plus de choses à penser, à m'assurer. D'ailleurs, j'étais justement en train de vérifier que la jeune fille avait pris ses potions Tue-loup que le palais lui fournissait quand ça toqua à la porte. Je levais la tête pour voir le Duc Hastings se tenir devant moi. « Il arrive, Votre Altesse. » Je hoche la tête, puis il se retire. Je me laisse tomber contre le dossier de ma chaise, pensif. Jared arrivait. Parfait.

Je m'étais toujours dis qu'il avait des capacités, depuis que je le connaissais. Encore plus depuis que j'avais pu voir le carnet qu'il tenait, avec des solutions médicales plus efficaces pour les créatures. Mais le pic avait atteint son apogée quand je l'avais vu durant l'attentat de l'UMS. Il n'avait pas peur, il était efficace, il était discret. Il était parfait pour Diabhal. Je le voulais dans mon équipe, je voulais pouvoir travailler avec lui. Mais pour cela, il fallait que je lui en parle. Il fallait aussi qu'il comprenne qu'il ne s'engageait pas à la légère, et que surtout, cela devait rester un secret absolu. Je réalisais, une nouvelle fois, que j'étais à la tête des services secrets irlandais à seulement 18 ans quand ça toqua de nouveau à la porte. « Entrez. » Un garde entra, l'air bien droit. « Votre Altesse, Mr. Parkinson est arrivé. » Je lui fis un signe de tête pour lui indiquer qu'il pouvait entrer. Jared franchit le seuil de la porte, l'air très droit, l'air très sérieux. Il devait sûrement se demander ce qu'il faisait là. « Votre Altesse. » « Mr. Parkinson. » Seul son père avait le droit au titre de duc. Tout ça parce que Jared ne savait pas se transformer en loup. Si il voulait rejoindre Diabhal, ceci devait changer.

Le soldat sortit de mon bureau et ferma la porte derrière lui. Avant même que je pus parler, Jared explosa. « Comment t'as pu me faire ça ?! » Je ne pus m'empêcher de hausser un sourcil, en le regardant. Je voyais très bien qu'il était en colère, mais je ne voyais pas du tout pourquoi. « Je ne vois pas de quoi tu parles. Il va falloir que tu sois plus clair. » Je n'appréciais pas du tout qu'on m'engueule pour un truc donc j'étais totalement ignorant. « C'est parce que je t'ai convoqué sans aucune explication ? »  « Le jour de l'attentat. Comment t'as pu me demander de te laisser ! D'avancer sans toi. T'aurai pu risquer ta vie, et j'aurai fait quoi ? Je t'aurai laissé crever ? Tu m'as empêcher de me battre à tes côtés, de t'aider. » Je tombe des nues. Je ne m'attendais clairement pas à une telle réaction. Je me lève de mon bureau. Je reste calme, j'essaie de ne pas me laisser influencer par sa colère ou par la pleine lune. Mais ça ne m'empêche pas de froncer les sourcils. Je ne pensais pas avoir à gérer un tel ressentiment alors que je voulais qu'il travaille pour moi. Avec moi.

« Jared, en tant que soignant, tu ne te demandes pas pourquoi je t'ai demandé de partir avec des civils ? » « C'était tellement dur à faire Bleddyn putain. Je sais que tu es entraîné, que je ne vaux rien, mais t'es mon ami, et on les laisse pas derrière ses amis. T'aurai pu être blessé, et je n'aurai pas été là pour te soigner. T'es au courant c'est ça ? Depuis quand tu le sais ?! Tu t'es servi de ça... » Je comprends encore moins de quoi il parle. Jared semble avoir ressassé pendant un mois cette journée et ma manière d'agir, en y pensant, y repensant, en analysant. Il semble avoir compris beaucoup de choses, beaucoup plus que moi. Je ne comprends pas ce qu'il se passe dans sa tête, et je confesse que j'aimerai bien une explication. « Depuis quand je sais quoi ? » « Depuis quand tu sais que t'es mon alpha ? » Je hausse un sourcil, encore plus perdu. Je crois même que je suis… Touché. En tant que prince, en tant que Grand Général, je suis de manière indirect l'alpha de tous les loups-garous irlandais, mais ce lien ne veut pas dire qu'il fonctionne vraiment. Un lien d'alpha direct, en revanche, ce n'est pas rien. Ce genre de lien inclue une autorité implicite sur le Bêta, mais surtout, il ne se forme pas n'importe comment, et pas avec n'importe qui. Son premier alpha était son père, cela veut dire que ce lien est brisé. Je ne suis pas quelqu'un de sa famille. Jared est du genre à ne pas accorder sa confiance. J'ai eu un mal fou à ce qu'il s'ouvre à moi.

« Je ne savais pas que j'étais devenu ton alpha. Je te le promets. » Si je suis devenu son alpha direct, ça veut dire qu'il a eu suffisamment confiance en moi pour créer son lien, et ça me touche. Bien plus que je ne l'ai été avec certains autres de mes Bêtas. « A ton avis, pourquoi je t'ai demandé, en tant que soignant, de partir avec les civils ? Alors que moi, soldat, je suis resté sur le terrain ? » Il fallait bien que je lui explique mes choix, pour pouvoir essayer de calmer sa rancune envers moi. Parce que avec cette révélation de notre lien, avec mon désir de travailler avec lui, et surtout, pour notre amitié, je ne voulais pas qu'il reste en colère contre moi. Je voulais qu'il puisse comprendre ma manière de penser. « Sur le champs de bataille, en tant que soigneur, ta vie a beaucoup plus d'importance que la mienne. Comment on ferait pour soigner les blessés si tu mourrais ? Comment limiter les pertes si la seule personne capable de sauver des vies se faisait tuer ? Et je sais ce que tu vas dire. Que tu n'es pas le seul médecin. Mais cette règle s'applique à tous, sans exception. » Je finis par lui sourire, en espérant qu'il comprenne, et que sa colère s'apaise. « Nous, Irlandais, avons plus de soldats que de médecins. Malheureusement, nous savons qui sacrifier, et qui il faut absolument garder. » J'espérais que comme ça, il comprenne mon point de vu. De toute façon, c'était nécessaire, et une règle. Si il n'était pas capable de se soumettre aux règles de l'armée, il ne pouvait pas intégrer Diabhal.

En parlant des services secrets… Je finis par me rasseoir sur mon fauteuil, et je lui indique de s'asseoir en face de moi. « Jared, est-ce que tu connais Diabhal ? » Bien sûr qu'il connaissait Diabhal. Tout le monde connaissait ce nom. Tout le monde connaissait cette légende qui perdurait depuis des siècles. Tous les Irlandais savaient que ça avait existé, jusqu'à l'époque dite moderne. Personne savait que ça avait réellement continué. Quand j'avais posé la question à Alekseï, il m'avait parlé d'une vieille légende. Là, Jared me regardait comme si je le prenais pour un con. « A partir de maintenant, cet entretien devient confidentiel. Si jamais tu en parles à quiconque, je le saurai, et je serai obligé de te tuer. » Là, je suis sérieux. Personne ne doit savoir ce que je vais lui montrer, pas même ses soeurs. Alekseï est une exception, parce qu'il m'a vu rentrer plein de sang, et qu'il sait -étonnement- la boucler. Je regarde Jared, qui semble commencer à comprendre le sérieux de cet entretien. Je finis par lui donner un parchemin, où il y avait écrit, de ma main : Salle secrète de Diabhal.

Cette pièce de Cogadh était protégé par le sortilège de Fidelitas, dont j'étais le Gardien du Secret. J'aurais pu lui dire à haute voix, mais je me méfiais toujours des oreilles indiscrètes. Une fois que Jared lut le mot, il put voir une porte apparaître au fond de mon bureau. Je lui fis signe de me suivre, et j'ouvris la porte. « Jared, bienvenu à Diabhal. » Nous rentrâmes dans une pièce, toujours dans le style du bâtiment, c'est-à-dire très médiévale, avec des pierres et des tapisseries. Il y avait au milieu une table ronde, dont je m'étais inspiré pour Arthur Pendragon : je voulais qu'on soit tous au même niveau, sans que personne ne préside. C'a se voyait même dans la manière dont la vingtaine de personnes se trouvant dans la pièce me saluaient : Monsieur, et non pas Votre Altesse. Alors bien sûr, je restais leur chef, et je gardais les décisions finales, mais ils savaient que l'étiquette tombait un peu plus. Pas le temps pour les simagrées dans les réunions. Un soldat se rapprocha de moi, une feuille à la main. « Monsieur, nous avons retrouvé le groupe anti-royaliste violent qui a attaqué votre invité, il y a quelques semaines. Pour le moment, ils ont l'air de se tenir tranquille. » « Très bien, gardez-les sous étroite surveillance. Au prochain débordement, arrête-les en tant que soldat irlandais, et on les interrogera en tant que Diabhal à l'abri des oreilles indiscrètes. » Il opina du chef avant de retourner avec son collègue. Des feuilles de surveillances avec des photos, des plans ou des parchemins étaient accrochés, en guise de plusieurs cartes mentales. Ils y en avait plusieurs, parce que nous travaillons sur plusieurs fronts à la fois.

Je finis par me tourner vers Jared. Il devait avoir une tonne de questions à me poser. « C'est Diabhal que j'ai mis sur le coup pour protéger tes soeurs. Ils sont bien plus efficaces et discrets que des soldats normaux. » Je me mis dans un coin, un peu plus à l'écart, pour ne pas déranger les autres qui travaillaient sur leurs dossiers, ou parlaient à voix basse. C'était le temps de donner un peu plus d'explication à Jared. « Diabhal est l'équivalent des services secrets irlandais, et j'en suis à la tête. Pour y participer, il faut être une créature, et les loups-garous doivent savoir se transformer à volonté. » Il n'y avait que des ducs ici. Ce n'était pas pour rien que mon bras droit était un duc, aussi. « On utilise tous des surnoms ici. Le mien est Monsieur, c'est plus sobre que "Votre Altesse", ou prince. Et il faut également se soumettre à un Serment Inviolable, tu devineras aisément pourquoi. Officiellement, un soldat de Diabhal fait parti de la garde rapprochée de la famille royale, c'est pour ça que tu dois connaître au moins le visage de toutes les personnes ici. » Jared était loin d'être bête. Il comprenait pourquoi j'obligeais tous mes soldats à se soumettre au Serment Inviolable. Et en tant que noble de naissance, il savait très bien que tout le monde à la cour se connaissait, ou presque. Il était impossible qu'il ne connaisse personne ici. Il n'y avait que le gratin, le haut du panier.

« Si je t'ai invité ici, c'est parce que je me suis rendu compte le jour de l'attentat que tu as les capacités nécessaires pour rejoindre Diabhal. Encore plus avec tes recherches médicales. Alors, j'aimerai te laisser le temps d'y réfléchir, et… » Mais Jared me coupa. Il semblait prêt, et sûr de lui. Apparemment, il sentait dans ses veines que c'était fait pour lui. Min instinct ne m'avait pas trompé, ce jour-là. Il avait prit son pied dans toute l'adrénaline, et il était prêt à recommencer. Avec un petit sourire satisfait, je me tournais vers le duc de Hastings, mon bras droit. Je l'interpellais par son surnom : « Basset, allez chercher River Song, je vous pris. Elle doit être en train de torturer les nouvelles recrues, sur le terrain d'entraînement. » « Bien, Monsieur. » En attendant la dite River Song, je me tournais de nouveau vers Jared, pour finir de mettre les choses à plat. « Si tu rejoins Diabhal, tu vas devoir t'engager comme soldat. Suivre un entraînement officiel, et officieux. Tu seras connu pour avoir rejoint la garde rapprochée de ma famille. Mais aussi… Il faut que tu apprennes à te transformer en loup, que tu te soumettes à la tradition de le faire devant tout le monde, pour pouvoir recevoir le titre de Duc. » Je savais que ses soeurs avaient le titre, mais pas lui. Il avait refusé. Tout le monde avait supposé qu'il ne savait pas se transformer, alors, il allait falloir qu'il s'entraîne sérieusement. Je savais que personnellement, je n'allais pas l'envoyer sur le terrain tant qu'il ne sache pas faire.

La porte s'ouvrit, pour laisser place à ma tante Melody. La sœur aînée de mon père. Son histoire, tout le monde la connaissait, y compris les jeunes de notre génération. Normalement, elle aurait dû monter sur le trône, mais le jour de ses dux-sept ans, elle refusa de se changer en loup, expliquant qu'elle ne savait pas faire, qu'elle ne saurait jamais faire, et qu'elle ne voulait pas se marier au premier venu pour pondre une dizaine d'héritier. Alors, toute l'attention se porta sur le second enfant de la fratrie, mon père. Le jour de sa majorité, lui put se transformer en loup, et fut officiellement désigné comme héritier du trône. Le lendemain, beaucoup ont vu ma tante se balader sous forme de loup. Naquit alors la rumeur que ma tante savait très bien se transformer le jour de sa transformation, mais avait refusé volontairement. Rumeur confirmée par ma tante elle-même auprès de nous. Sachant se battre, elle formait les recrues, avait formé mes soeurs et moi-même, elle participait à tous les évènements, et siégeait à la table des Ministres. Elle était ou détestée, ou adulée. Il n'y avait pas de juste milieu.

La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Doctor-who-river-song


Elle nous regardait, avant de sourire. « Il parait qu'il y a une nouvelle recrue. » « Oui, Jared Parkinson, ici présent. » Elle regardait de haut en bas mon ami, avant de s'approcher. « Je te connais. Ce n'est pas ton père qui essaie de rejoindre le gratin irlandais ? » Ma tant parlait toujours de manière très direct, encore plus dans les sphères de l'armée. Curieux de voir la suite, bien qu'ils connaissaient la procédure, les autres soldats s'assirent autour de la table ronde. « Jared, donne ta main à Bleddyn, et répète après moi : Moi, Jared Parkinson, jure de toujours reconnaître Bleddyn Iceni comme mon alpha, jusqu'à ce que l'un d'entre nous meurt. » J'avais attrapé la main de Jared, et lui la mienne. On se tenait droit, et alors que Jared commençait à répéter le serment, des fils dorés apparurent autour de nos poignets. « Je jure de consacrer ma vie à la famille Iceni, sans jamais fomenter le moindre complot ou la moindre trahison envers eux. » Un nouveau fil apparut. « Je jure sur ma vie de ne jamais parler de Diabhal à quiconque. » Un dernier fil apparut, et serra nos poignets, avant de disparaître lentement. Je relevais les yeux vers Jared, en souriant. « Bienvenue à Diabhal. »  
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water

descriptionLa loyauté est le seul lien stable de l'amitié EmptyRe: La loyauté est le seul lien stable de l'amitié

more_horiz


La loyauté est le seul lien stable de l'amitiéAvec Bleddyn Iceni et Victoria PrewettJeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

Je suis un soignant, je suis un soignant, qu'il parle à mon père, lui qui pense que je ne suis qu'un gamin inexpérimenté. Qui n'a fait que se montrer inconscient lors de l'attentat, alors que... j'ai jamais été aussi conscient de toute ma vie. Je ne peux plus me tenir, je lui demande s'il est au courant et depuis quand qu'il est mon alpha ? Mais Bleddyn parait surpris, et même perplexe quand il me regarde.

« Je ne savais pas que j'étais devenu ton alpha. Je te le promets. »

Mes épaules s'affaissent, je ne me suis pas rendu compte que tout mon corps était tendu, surtout les épaules. Immédiatement je le crois. A peine termine-t-il sa phrase que je le crois sur parole. Il n'a pas besoin d'en faire plus, d'en dire plus. Je le sens au plus profond de moi. Bleddyn ne m'a jamais menti et il ne le ferait pas sur un tel sujet. Lui et moi savons ce que cela implique, ce que cela veut dire. Il n'irait pas jouer avec ça, certainement pas avec moi, pas après tous ces mois à se rapprocher, à se connaître. De ma vie, je n'ai jamais eu autant confiance et foi en quelqu'un, il a ce pouvoir sur moi, et s'il venait à s'en amuser, je finirai certainement au fond d'une forêt si profonde que personne ne pourrait me retrouver, car je ne pourrai plus approcher un humain, ni même une bête. Si Bleddyn devait me trahir, je ne pourrai faire confiance à aucun être vivant sur terre.

Je me sens moins sur la défensive, plus calme, même si une certaine nervosité demeure. Je crois que j'avais besoin de le lui dire, j'avais besoin de lui confier ce « secret » pour me sentir libéré d'un poids qui pesait sur ma poitrine depuis des semaines. J'aurai du lui dire bien avant l'attentat.

« A ton avis, pourquoi je t'ai demandé, en tant que soignant, de partir avec les civils ? Alors que moi, soldat, je suis resté sur le terrain ? »

Je ne sais pas si je dois vraiment répondre à sa question. Je me sens perdu maintenant. S'il ne savait pas qu'il était mon alpha à ce moment là, ça veut dire que c'était un ordre dissociable du fait qu'il soit mon alpha, il ne se doutait pas que j'allais être « obligé » d'obéir. Il n'a pas intentionnellement chercher à me mettre à mal et à créer un dilemme ou un clivage en moi.

« Sur le champs de bataille, en tant que soigneur, ta vie a beaucoup plus d'importance que la mienne. Comment on ferait pour soigner les blessés si tu mourrais ? Comment limiter les pertes si la seule personne capable de sauver des vies se faisait tuer ? Et je sais ce que tu vas dire. Que tu n'es pas le seul médecin. Mais cette règle s'applique à tous, sans exception. »

J'écoute religieusement ses paroles, la justification de cet ordre qui m'a tellement torturé. Je ne sais pas si je comprends, mais je le respecte. Oui, évidemment oui j'allais lui répondre que je ne suis pas le seul médecin, je ne suis même pas un médecin si j'écoute encore une fois mon père. Mais je vois où il veut en venir, seulement, je ne suis rien ni personne. Lui est Prince d'Irlande, Grand Général. Je fais à peine parti de sa cour, sans aucun titre. Je suis une perte justifiable, même si je sais soigner.

Je vois mon ami sourire, mais je ne me sens pas encore de le faire en retour, pour autant ma colère n'est plus dirigée contre lui, seulement contre moi. J'aurai du lui en parler avant, avant d'imaginer des choses, avant de me prendre la tête pendant trois putain de semaines.

« Je crois entendre ma marraine, qui s'est acharnée à ce que je reste en vie à ma naissance. Vous devez voir en moi quelque chose que je ne vois pas encore. Elle est médicomage et est très cool. »

J'esquisse enfin un sourire. Élisabeth s'entendrait bien avec Bleddyn. Si elle n'avait pas été là, je n'aurai pas été là. Parfois je me dis qu'elle a eu tort, que depuis qu'elle m'a sauvé, la vie n'est un puit de souffrance et que je suis au fond, les parois recouvertes d'aconit, chaque tentative d'en sortir est un échec. Mais ce jour là, à l'UMS, il s'est passé quelque chose, c'est comme si tout ce qui avait été dur dans ma vie m'avait aidé à supporter ce stress, ce désastre, m'avait aidé à encaisser tout ce chaos.

« Nous, Irlandais, avons plus de soldats que de médecins. Malheureusement, nous savons qui sacrifier, et qui il faut absolument garder. »
« Si tu te sacrifies un jour, par Diancecht, compte sur moi pour ne jamais faire de toi un martyr, je t'extirperai de la mort elle même s'il le faut, juste pour te foutre la plus grosse raclée de ta vie. »

Mon sourire est cette fois beaucoup plus franc et visible. Je sais que je ne serai jamais là quand Bleddyn prendra des risques, mais s'il se trouve en ma présence, il ne sera jamais une de mes pertes. Jamais. Et je vais travailler dur, encore plus dur, je vais prouver à mon père... non, non je vais prouver à Élisabeth et à Bleddyn, que d'accord, ma vie compte s'ils le disent. Je deviendrai le meilleur médecin d'Irlande.

Bleddyn me montre un fauteuil en face de son bureau. Je me sens beaucoup plus calme pour pouvoir m’asseoir. Est-ce maintenant qu'il va me parler des Blues Dragons que j'ai tué ?

« Jared, est-ce que tu connais Diabhal ? »
« Oui, enfin ça fait parti de notre folklore, c'est une légende pour faire peur aux gosses, pourquoi me parles-tu de ça ? »

Je hausse les épaules. Qu'est-ce qui lui prend ? Ces services secrets n'ont peut-être même jamais existé, même si certains véhiculent que ça a été le cas pendant des siècles. Littéralement c'est le Diable, c'est un peu comme les contes de Beedle le Barde au Royaume Unis. Non ?

« A partir de maintenant, cet entretien devient confidentiel. Si jamais tu en parles à quiconque, je le saurai, et je serai obligé de te tuer. »

Je fronce mes sourcils, pas sûr de comprendre. Je me retourne pour vérifier qu'il n'y ait personne dans la pièce et que Bleddyn ne me fasse pas un canular. Franchement ça serait malvenu, j'ai pas trop envie de rire aujourd'hui. Mais quand je me retourne, je vois qu'il est foutrement sérieux. Je lève mes bras en l'air comme l'air de dire que je suis désarmé.

« D'accord, je serai une Langue de Plomb.»

Le regard de Bleddyn ne trompe pas, je comprends que ce n'est pas une blague, que c'est bien sérieux. Est-ce que j'ai peur ? Non, mais je suis maintenant très curieux, plus que ça, je suis excité. Est-ce que Diabhal existe ? Est-ce que Bleddyn les côtoies ? Genre un secret de Prince ? Non, non je suis ridicule. Ce n'est qu'une légende et puis pourquoi il voudrait me mettre dans la confidence ? Mais avant que je ne me pose trop de question, mon ami me tend un parchemin. Je suis fébrile et mes pulsations s'accélèrent. J'ouvre rapidement le rouleau. Je reconnais son écriture pour l'avoir vu de nombreuses fois quand j'étais chez lui.

Salle secrète de Diabhal.

Je relève précipitamment mon regard sur Bleddyn. La blague va très loin si c'est le cas. Mais mes yeux sont attirés par une porte qui n'était pas là avant que je lise le mot. Je me relève donc du fauteuil dans lequel j'étais assis et m'approche de quelques pas de la porte. Je n'avais encore jamais vu un sortilège de Fidelitas, mais j'imagine que c'est cela. On pourrait croire que je suis con, mais je suis toujours pas sûr de comprendre. Est-ce que Diabhal existe vraiment et est-ce que Bleddyn m'invite à les découvrir ? Je le vois se lever et aller vers la porte, mon cœur n'a jamais battu aussi vite, l'excitation est à son comble. C'est dur de calmer mon loup, il est littéralement à fleur de peau.

« Jared, bienvenu à Diabhal. »

Putain de merde. C'est ça. Il m'invite à Diabhal. Mon cœur ne se calme pas, je deviens extatique.

La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Ef840cda7a8983e68dffacd1979752969bb1d2a2

Ma tête se tourne dans tous les sens, je parcours toute la pièce du regard, je découvre chaque détail avec avidité. Je n'en crois pas mes yeux. C'est du pur délire. Il y a une table ronde. Sans déconner. Je délire totalement. Je « dévisage » la vingtaine de personne présente dans cette partie du bâtiment. Je reconnais ces visages, ce sont des soldats de Bleddyn. Je les ai vu pour certains être autour du palais, jamais je n'aurai cru qu'ils faisaient parti d'un truc secret qui relève d'une légende pour le commun des mortels. Ils saluent tous Bleddyn en l'appelant Monsieur. MONSIEUR. J'ai l'impression de vivre un mauvais trip, mais qui serait pas si mauvais que ça.  

« Monsieur, nous avons retrouvé le groupe anti-royaliste violent qui a attaqué votre invité, il y a quelques semaines. Pour le moment, ils ont l'air de se tenir tranquille. »

Mon cœur rate un battement. Je me souviens très bien de ce groupe. C'était en février, c'est un peu à cause de tout ça que moi et Victoria on s'est mis ensemble. Elle était intervenue, avait pété sa baguette, je l'avais rassuré et... elle avait craqué pour moi. Comme quoi être sympa n'est pas toujours la bonne solution.

« Très bien, gardez-les sous étroite surveillance. Au prochain débordement, arrête-les en tant que soldat irlandais, et on les interrogera en tant que Diabhal à l'abri des oreilles indiscrètes. »

J'intègre les paroles et regarde les documents qui sont dans les mains du soldat. « Interpeller en tant que soldat et interroger façon Diabhal ?! » Je veux savoir ce que ça veut dire. En quoi ça consiste. Je veux voir ! Que font-il ? Qui sont-ils ? Est-ce que toutes les légendes sont vrais ? Est-ce que... putain mais Bleddyn est aussi Grand Général des services secrets ? Après tout le gars est venu lui rendre des comptes à lui. Et Bleddyn a donné un ordre. Je regarde mon ami comme si je le découvrais pour la première fois. Bleddyn n'est pas seulement consultant en fait, il n'est pas juste au courant car il est Prince, il EST Diabhal. Je comprends mieux tout son discours dans son bureau. Mon cerveau bouillonne, j'ai tellement de chose à demander. Pourquoi il me montre tout ça. Est-ce qu'il veut que j'intègre les services ? Moi ? Jared Parkinson, le looser de 18 ans ? Caractériel, borné, blasé, rabat-joie ? Que des qualités qui me sont confiées régulièrement par mes proches.

« C'est Diabhal que j'ai mis sur le coup pour protéger tes soeurs. Ils sont bien plus efficaces et discrets que des soldats normaux. »
« C'est...merci.»

J’accuse l'information comme j’accuse un coup. Qu'est-ce que je peux dire putain ? Le gars a mis des sortes de Ninja des romans d'Emy, spécialistes du combat et de la discrétions pour protéger ce que j'ai de plus cher. Je pourrai jamais lui retourner la pareille. Bleddyn m'invite à me décaler dans un coin et je regarde les agents s'activer à leur tâche dans cette pièce secrète.

« Diabhal est l'équivalent des services secrets irlandais, et j'en suis à la tête. Pour y participer, il faut être une créature, et les loups-garous doivent savoir se transformer à volonté. »

Je tique. Je déglutie. Il faut... savoir se transformer à volonté ? Je veux, je veux en être, si c'est le but de ma présence ici. Mais... est-ce que je pourrai ? Ou plutôt, est-ce que je veux le faire ? Je sais le faire, même si je ne l'ai pas fait depuis des années. Depuis que j'ai conscientisé que ça allait me donner le titre de Duc. J'ai arrêté avant mes 17 ans. Juste pour faire chier et décevoir mon père pour une bonne raison. Est-ce que je dois m’asseoir sur toutes ces années de convictions ? Pour Diabhal ? Pour Bleddyn ? Mon cœur s'accélère à nouveau alors qu'il avait trouvé un rythme de croisière. Je vais devoir prendre une décision et rapidement, je sens que je ne pourrai pas sortir de cette pièce sans une réponse à Bleddyn. C'est soit oui, soit jamais une opportunité pareille ne se reproduira. J'imagine que j'oublierai jusqu'à ma convocation à son bureau.

« On utilise tous des surnoms ici. Le mien est Monsieur, c'est plus sobre que "Votre Altesse", ou prince. Et il faut également se soumettre à un Serment Inviolable, tu devineras aisément pourquoi. Officiellement, un soldat de Diabhal fait parti de la garde rapprochée de la famille royale, c'est pour ça que tu dois connaître au moins le visage de toutes les personnes ici. »

Je hoche la tête, je comprends très bien. Le Serment Inviolable n'est pas ce qui me retient et me fait douter. Je regarde tous les Duc autour de cette pièce. Oui j'en connais certains. J'ai même assisté à certaines cérémonies de transformation. Eux même doivent penser que j'en suis incapable. Mais j'ai menti, ou plutôt j'ai fait semblant. Est-ce que cela va poser un problème ? Je vais devoir me montrer honnête envers Bleddyn.

« Si je t'ai invité ici, c'est parce que je me suis rendu compte le jour de l'attentat que tu as les capacités nécessaires pour rejoindre Diabhal. Encore plus avec tes recherches médicales.»

Je tourne ma tête vers mon alpha. En une fraction de seconde, il réactive en moi des sensations et des émotions en parlant de l'attentat. Les souvenirs remontent comme un manque de drogue. Ça me prend à la gorge. Et je me souviens de ce que j'ai ressenti exactement, l’adrénaline, l'action, l'effet sur moi, sur mon loup, pour la première fois je me suis senti en phase, compétent, utile, à ma place. Je VEUX retrouver ces moments si c'est ce que permet Diabhal. Que Bleddyn pense que j'ai les capacités nécessaires, je veux essayer, je veux en être. Mon loup en tremble, il vibre sous ma peau. C'est oui. C'est un putain de oui bordel.

«Alors, j'aimerai te laisser le temps d'y réfléchir, et… »
« C'est d'accord. J'accepte. Je veux en être.»

Je hoche la tête d'un oui franc. Tout mon corps me pousse à faire ce choix et pas seulement. Ce truc est fait sur mesure pour moi, Dana a toujours un plan pour tout le monde, si j'avais un peu perdu la foi, je sais que c'est mon moment. Cet appel arrive au bon moment, celui où je suis le plus perdu, dans le doute permanent, où je me cherche. Je réponds au sourire de mon ami. Il le savait, il savait que je dirai oui.

« Basset, allez chercher River Song, je vous pris. Elle doit être en train de torturer les nouvelles recrues, sur le terrain d'entraînement. »
« Bien, Monsieur. »

Je les regarde échanger. Torturer les nouvelles recrues ? Donc cette River Song me torturera aussi prochainement ? PAR-FAIT. Je suis prêt.

« Si tu rejoins Diabhal, tu vas devoir t'engager comme soldat. Suivre un entraînement officiel, et officieux. Tu seras connu pour avoir rejoint la garde rapprochée de ma famille. Mais aussi… Il faut que tu apprennes à te transformer en loup, que tu te soumettes à la tradition de le faire devant tout le monde, pour pouvoir recevoir le titre de Duc. »
« Si c'est nécessaire, je ferai le nécessaire.»

Mon cœur fait de nouveau une embardée, je vais devoir me transformer devant tout le monde. Mon père va savoir, tout le monde va savoir. Je vais faire parti de la garde rapprochée de la famille. Que va dire Amadeus ? C'est la seule chose dont j'ai peur, la seule chose qui me ferait douter de ma décision. Est-ce que ça vaut le coup ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup ?

La porte s'ouvre et je découvre un visage familier bien que discret dans la famille royale. C'est Melody, la sœur du roi. Je connais son histoire, je me suis... inspiré de son histoire, de ses "choix". C'est la seule de la famille à ne pas s'être transformée en loup, il y a des rumeurs sur elle après le couronnement de son frère. Sur le fait qu'elle sache en réalité le faire. Et quand je la vois ici devant moi, à Diabhal où sont seulement admit les loups capables de transformation à volonté, je sais que les rumeurs étaient fondées. La voir devant moi lève mes doutes. Elle a refusé le statut de Reine. Si elle a pu être aussi courageuse, je peux l'être.

« Il parait qu'il y a une nouvelle recrue. »
« Oui, Jared Parkinson, ici présent. »

Elle me dévisage de long en large et en travers, et je reste droit, cette femme est... cette femme a été un point dans mon histoire ou plutôt une virgule. Mes sœurs diraient un truc du genre « c'est ma star ». Je sais que beaucoup la déteste, mon père la déteste. Et peut-être qu'il a participé au fait que je prenne en quelque sorte exemple. Que va-t-elle penser de moi ? Va-t-elle me juger sévèrement ? Va-t-elle dire à Bleddyn que je suis bon à rien et qu'il n'y a rien à tirer de moi ou mes compétences ? Va-t-elle se moquer ? Me ridiculiser ? Elle sait que je ne me suis pas transformer en loup... toute ma vie j'ai été un faible, un lâche. Mon corps est rempli de cicatrices qui l'attestent.

« Je te connais. Ce n'est pas ton père qui essaie de rejoindre le gratin irlandais ? »
« C'est bien lui oui. Wolfgang Amadeus Parkinson.»

Je lui fais un sourire, je suis ravi de savoir que Melody a percé à jour mon père. Toujours à bien se faire voir. Comment va-t-il réagir en voyant que son fils sans expérience intègre la garde rapprochée de la famille Iceni ? Nous le serons bien vite. Je dois faire fi de mes appréhensions. Ce choix est pour moi, pas pour lui. Plus pour lui. Je ne veux plus faire de choix en fonction de ses réactions. A cause de cela je suis dans la merde avec Victoria maintenant...

« Jared, donne ta main à Bleddyn, et répète après moi : Moi, Jared Parkinson, jure de toujours reconnaître Bleddyn Iceni comme mon alpha, jusqu'à ce que l'un d'entre nous meurt. »
« Moi, Jared Parkinson, jure de toujours reconnaître Bleddyn Iceni comme mon alpha, jusqu'à ce que l'un d'entre nous meurt

Tout le monde s'arrête dans la pièce et s'installe pour observer ce qui se passe. J'en ai des frissons. Tout mon être est en ébullition. C'est là, c'est LE moment. C'est plus qu'une virgule dans mon histoire. Tout va changer à partir de maintenant. Quand j'attrape l'avant bras de mon alpha, l'émotion est indescriptible. J'ai l'impression de vivre un moment qui m'anime. Je ressens du plaisir, et beaucoup de satisfaction. Des émotions que je ressens que très rarement. Le bonheur n'est que l'absence de douleur, c'est que j'avais dit à Louve il y a quelques mois. Mais je m’aperçois qu'il y a d'autre manière d'être heureux.

La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Tumblr_mim9085qQj1rzwq67o1_500

« Je jure de consacrer ma vie à la famille Iceni, sans jamais fomenter le moindre complot ou la moindre trahison envers eux. »
« Je jure de consacrer ma vie à la famille Iceni, sans jamais fomenter le moindre complot ou la moindre trahison envers eux

Je m'applique, je suis sûr de moi. Jamais j'ai eu une intention de les trahir ou de comploter. Encore moins depuis que Bleddyn est devenu mon alpha. Pour moi ce Serment n'est qu'une formalité.

« Je jure sur ma vie de ne jamais parler de Diabhal à quiconque. »
« Je jure sur ma vie de ne jamais parler de Diabhal à quiconque

Ça sera facile, j'ai toujours été quelqu'un de discret et de peu expansif. J'ai toujours su expliquer ou cacher des blessures aussi, alors je m'en sens totalement capable, là aussi c'est qu'une formalité. Je regarde le dernier fil nous lier. Je me sens fier, je ne suis pas sûr avoir ressentit ça avant.

« Bienvenue à Diabhal. »  

Je souris aussi à Bleddyn, le sourire le plus sincère et voulu de toute ma vie. Mes yeux disent merci, merci pour tout, merci pour la confiance. Je ne me suis pas trompé d'Alpha. Je suis ravi de l'avoir choisi avant ce Serment. C'est important pour moi, il n'a pas été un choix obligé, il a été un choix d'âme.

La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Tumblr_prw6w4l00x1xbvwzbo2_r1_400

Je lâche la main de Bleddyn regonflé d'énergie. J'en oublie mon état d'esprit de quand je suis arrivé à son bureau tout à l'heure. Je pensais être arrêté pour les faits commis à l'attentat, pas recruté dans une mafia irlandaise. L’ascenseur émotion est puissant.

Bleddyn décrète qu'il faut fêter ça en buvant un coup avec les autres soldats. Boire ça je sais faire. La camaraderie est de mise. Même si je ne suis pas à mon aise dans ce milieu, parce que c'est quelque chose que je ne connais pas beaucoup. Certes depuis quelque temps je bois des verres avec Bleddyn et Aliocha, mais je n'ai jamais fait parti d'un tout, d'un groupe. J'ai toujours été quelqu'un de solitaire, de renfermer, je ne me suis jamais lié à personne, je n'ai participé à aucun club. Et en même temps je n'ai jamais été seul de toute ma vie ayant des sœurs jumelles. Alors je me surprends à être « joyeux » dans cet univers. Je les entends parler, échanger, ils me posent des questions, sont curieux de ma personne, et je les comprends. Certains m'ont déjà vu à la cour, les fois où je m'y rend, certains connaissent mes parents, surtout mon père, et mes sœurs possiblement. Je trouve que l'étiquette tombe, même si Bleddyn reste leur chef et que cela se sent. Mais c'est un Alpha très respecté. J'ai hâte de le découvrir, d'aller en « mission » même si je ne sais pas encore comment ça se passe, quel sera mon rôle.

Je fourmille d'impatience, j'ai envie d'y aller de suite, de commencer les entraînements. J'ai envie de partir sur le terrain, j'ai envie de ressentir l'adrénaline couler dans mes veines, j'ai BESOIN de ça. Mais j'ai bien compris qu'il faut que je passe une première étape officielle, passer devant la cour pour me transformer sans lune. Et je pense que je vais pouvoir le faire, mais à une condition. Je veux que ce soit Louve. J'ai besoin que ce soit Louve, et j'ignore si elle pourra et si elle le voudra. Mais je dois tenter ma chance. Et je sais que je veux le faire vite, le plus vite possible. Mes sœurs organisent deux jours au chalet, donc c'est mort pour ce week end.

Je profite que tout le monde boive et de la bonne ambiance pour faire mes excuses à Bleddyn. Je suis arrivé agacé et nerveux dans son bureau et je l'ai pris à parti, ce n'est pas correct, je m'en rends compte maintenant que la pression est redescendue.

« Je te dois des excuses pour tout à l'heure. J'ai cru que tu me convoquais pour me rappeler à la loi, en rapport avec ce qui s'est passé lors de l'attentat, ce que j'ai du faire, en dehors d'avoir soigné. J'ai eu peur de devoir rendre des comptes, et j'ignore toujours pourquoi je ne dois pas en rendre. Mais je suis allé trop loin, je n'aurai pas du t'invectiver de la sorte. J'ai eu peur de... tout perdre.»

Je me sens honteux et j'espère que Bleddyn comprendra ma réaction, même si elle était extrême et inutile vu finalement le motif de cette convocation.

« J'ai tellement de questions. Comment ? Quand se passe les entraînements ? En quoi ils consistent ?»

Il va falloir que je revois l'organisation de ma semaine, mes stages, mes cours et devoirs. Mais je n'ai aucun stress, je sais que j'en suis capable, je le sens, je suis fais pour ça. Et j'ai l’atout d'être un excellent élève, et d'assimiler rapidement, je vais pouvoir assurer les cours et avoir certains aménagement j'en suis sûr, car mes notes ne sont pas à discuter. Ça me laissera moins de temps pour fumer et boire comme un trou. Je sais que je vais devoir avoir une meilleure hygiène de vie. Je sais que je vais quitter une drogue pour une autre, mais une drogue plus utile et efficiente.

Travailler dur ne m'inquiète pas, prendre des coups, en donner non plus. Je le vois quand Bleddyn s’entraîne avec moi, j'en redemande, je n'ai pas toujours été comme ça. J'ai passé des années à recevoir des coups sans en rendre, j'ai accusé encore et encore, subit sans broncher, sans aller me plaindre à personne, j'ai toujours tout garder secret, j'ai fait mon maximum jusqu'à ce que je ne puisse plus le cacher. Mais même encore aujourd'hui, ils restent des zones d'ombres et des informations jamais révélés à la Direction de Poudlard ou à mes parents, même mes sœurs ne sont pas au courant. Alors je vais pouvoir gérer cette double vie, elle est faite pour moi. Et Bleddyn me guidera, il y arrive, j'imagine qu'il pourra me conseiller et m'aider à y arriver. S'il pense que j'en ai les capacités, je dois lui faire confiance.

« Qui est au courant ? Tes parents savent ? Tes sœurs ? Est-ce que je vais pouvoir soigner les soldats ? Je dois... je dois revoir mon carnet, je dois améliorer des sortilèges, des potions. J'ai plein d'idées.»

Mon cerveau explose. Je sais que la pression de la lune agit comme un carburant. Mais si je dois aller sur le terrain, il faut que j'exploite des sorts plus rapides, plus efficaces. C'est de la médecine de guerre dont on parle. Plus rien à voir avec un loup sur un lit d'hôpital ou dans une forêt qui aurait plus de temps qu'un soldat pour se guérir. Je vais devoir agir vite et précisément. Rien qu'à cette idée, je suis rempli d'excitation.

« Est-ce que t'es sûr que j'en ai les capacités ? Je veux dire, j'ai que 18 ans, j'ai pas encore un diplôme de médicomage, j'ai aucune expérience...»

Je sais que c'est mon père qui parle à travers mes doutes, et que je vais devoir me laver de tout ce qu'il a pu me dire jusqu'à présent. Je vais devoir me prouver qu'il avait tort. Mais ça fait 18 ans que je le déçois et que je reçois ce genre de discours, il va falloir tout déconstruire pour que j'avance, que je sois vraiment opérationnel.

:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

descriptionLa loyauté est le seul lien stable de l'amitié EmptyRe: La loyauté est le seul lien stable de l'amitié

more_horiz


La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Avec Jared Parkinson et Victoria PrewettJeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

Pendant tout le processus du Serment Inviolable, je regardais Jared. Et, plus précisément, ses yeux. Je ne voyais qu'une détermination sans faille. Il savait ce qu'il faisait, il n'avait aucun doute. J'espérais bien que ça continuerait comme ça, et qu'il n'aurait pas de regret. Mais alors que je lui souhaitais la bienvenue à Diabhal, il me sourit. Sincèrement. C'est là que je sus, que jamais Jared ne retournerait en arrière. Qu'il avait trouvé sa place, et j'étais fier de pouvoir me dire que je lui avais donné cette place dont il avait désespérément besoin. Il semblait toujours errer dans sa vie, à la recherche d'un but. Il l'avait trouvé, en parti grâce à moi. Ou alors, c'était un élan d'égo ? Mais qu'importe. « Bien, et si nous allions fêter ça ? » Je désignais une seconde porte, qui menait à un salon privé. Celui de Diabhal. C'était d'ailleurs par ce salon que les membres rentraient, normalement. Rarement, voir jamais par mon bureau. Ça demandait trop d'organisation en rapport à qui je pouvais accueillir ou non dans mon bureau.

Les ducs présents commencèrent à sortir l'alcool, à mettre de la musique de notre pays joyeuse, et à bavarder en irlandais. Ils commencèrent à s'intéresser à Jared, à qui il était. Comment il était. Certains parlent entre eux, taquinent Melody. Assis sur un fauteuil, je regarde ce spectacle, mon verre à la main. J'aime cette ambiance. Ici, nous sommes tous plus ou moins des meurtriers, mais nous restons une famille. Une meute cachée au sein de cette gigantesque meute qu'est l'armée irlandaise. Cette partie secrète, et notre camaraderie nous aide à nous rappeler que nous ne sommes pas que des armes au sein de la couronne. Que nous sommes humains, avec des sentiments, et une mission difficile. Je regarde Hastings commencer à faire un bras de fer avec ma tante quand je sens un mouvement à côté de moi. Je tourne la tête. Jared était en train de s'installer à côté de moi. « Je peux faire quelque chose pour toi ?1 » « Je te dois des excuses pour tout à l'heure. J'ai cru que tu me convoquais pour me rappeler à la loi, en rapport avec ce qui s'est passé lors de l'attentat, ce que j'ai du faire, en dehors d'avoir soigné. J'ai eu peur de devoir rendre des comptes, et j'ignore toujours pourquoi je ne dois pas en rendre. Mais je suis allé trop loin, je n'aurai pas du t'invectiver de la sorte. J'ai eu peur de... tout perdre. » Je ne pus m'empêcher de sourire en le voyant ainsi. Au moins, il avait le mérite de reconnaître ses torts, et c'était une qualité importante. Surtout pour un (futur) soldat envers son chef. « Tu as de la chance que ce soit moi le Grand Général et pas le frère de mon arrière-grand-père. Il était connu pour ses accès de violence, y compris envers ses soldats de la mafia. Il t'aurait coupé la langue si tu avais osé lui parler de cette manière. » Moi ? Disons que j'étais flatté qu'il soit suffisamment à l'aise avec moi pour m'engueuler. Quand je me rappelais sa manière de nous éviter, ma sœur et moi, en début d'année parce qu'on avait eu le malheur de s'intéresser à lui ; sa manière d'agir ainsi montrait qu'il avait fait énormément de progrès en terme de confiance. « Jamais je ne t'aurais repris pour ce genre de chose. Cet attentat était une forme de guerre. Il fallait que tu te défendes, et que tu défendes les tiens. Ce sont tes gestes qui m'ont beaucoup impressionné, d'ailleurs. » J'eus un petit rire avant de continuer à parler. « Tu aurais eu des problèmes si tu avais été de leur côté. » Je pense que là, j'aurais été très déçu.

Je finis par trinquer avec lui, comme pour lui montrer qu'il devait arrêter de se torturer. Tout allait bien. Il ne devait pas avoir honte de ce qu'il avait fait. Au contraire, il devait être fier de lui. Il avait sauvé des vies par ses actions médicales, et il en avait sauvé d'autres en tuant quelques Blue Dragon. Il fallait toujours penser de cette manière, quand nous étions dans ce genre d'organisation. « J'ai tellement de questions. Comment ? Quand se passe les entraînements ? En quoi ils consistent ? » L'impatience de Jared m'amuse. Et me confirme ce que je pensais : il est fait pour ça. Il va s'en sortir, et il sera un excellent soldat. « Quand, tout dépend des emplois du temps de chacun. En tant que étudiant, ton planning de soldat sera adopté en conséquence. Comme pour moi. » Je fis voler la bouteille d'alcool jusqu'à moi, pour me resservir un verre. Le dernier pour aujourd'hui. Après tout, la pleine lune était ce soir. Je me devais d'être lucide. « Tu apprendras à te battre au corps-à-corps. Aux sorts défensifs, et attaquant. A savoir te comporter sur le terrain, adopter les bons gestes. » Je bus une légère gorgée, satisfait. Ce whisky Pur Feu est vraiment bon. Un cadeau de Diabhal pour mes 19 ans, il y a une dizaine de jours. « A Diabhal, tu t'entraînes encore plus à utiliser tes sens de créature, pour que tout devienne naturel. Que ton corps sache réagir avant même qe tu ne réfléchisses. Que tu flaires le danger sans t'en rendre compte. Tu as aussi une sorte de… Talent, dirons-nous. Quelque chose que les autres n'ont pas. » Je fis un geste de la main, pour lui montrer l'assemblée. Hastings était fort pour les interrogatoires et la torture psychologique. Un autre était doué pour la torture physique. « Moi, je sais manier toute sorte d'armes moldues. Bien que ma sœur ne fasse pas parti de Diabhal, elle sait tirer à l'arc. Quant à toi… » Je lui fis un petit sourire. « Normalement, je n'impose pas. Mais j'aimerai que tu sois le médecin de Diabhal. Alors bien sûr, tu iras sur le terrain, hein. Tu as de vrais dons en Médicomagie. Je veux que tu serves Diabhal avec tes poings, mais aussi avec le carnet que tu as montré à ma sœur. » Ce fameux carnet où il a noté énormément de moyens pour soigner de manière plus efficace les créatures. Celui que Louve a dû utiliser pour lui sauver la vie en novembre.

« Qui est au courant ? Tes parents savent ? Tes sœurs ? Est-ce que je vais pouvoir soigner les soldats ? Je dois... je dois revoir mon carnet, je dois améliorer des sortilèges, des potions. J'ai plein d'idées. » J'aime son enthousiasme, et je sais que je ne me suis pas trompé. Mes yeux pétillent quand je le vois aussi pressés. « Les seules personnes au courant sont dans cette pièce. Hormis mes parents, évidemment, et mes soeurs. Mon père vient de temps en temps voir les entraînements, comme pour voir les progrès. Ma sœur aussi, en tant que future dirigeante. Bien que Accalia le sache, elle ne vient jamais et n'en parle pas. En tant que future Grande Prêtresse, elle se contente de faire beaucoup plus souvent des rituels de purification sur nous que sur n'importe quel soldat, ou Irlandais. » Le rituel de purification est l'un des plus importants chez nous. Ce n'est pas pour rien que tous les Irlandais le font durant Imbolc, en février, notre toute première fête de l'année. C'est comme pour recommencer un nouveau départ. Le Temple en fait tout de même toute l'année, pour différentes raisons : un changement dans une vie, comme un déménagement, un mariage, un bébé, une majorité atteinte ; ou alors pour se débarrasser de mauvaises ondes ou pensées portées trop longtemps ; ou, dans notre cas, pour éliminer toutes les traces de méfaits commis beaucoup trop régulièrement. Bien que ces crimes servent à nous protéger, cela reste des crimes. Ils sont justifiés, mais nous pensons que nous risquons d'en payer le prix si nous ne nous purifions pas régulièrement. « Mais je suis content de te voir aussi motivé. » Je lui souris sincèrement. « Est-ce que t'es sûr que j'en ai les capacités ? Je veux dire, j'ai que 18 ans, j'ai pas encore un diplôme de médicomage, j'ai aucune expérience… » « J'en suis sûr. » Je l'arrête tout de suite, en plongeant mes yeux dans les siens, pour lui montrer à quel point je suis sérieux.

« Si je te le propose, c'est parce que je sais que tu en as les capacités. L'expérience ? Tu la feras sur le terrain. J'ai confiance en toi. » Je ne savais pas d'où venait ce manque de confiance. Enfin, si. J'avais des soupçons. Je savais qu'il avait été harcelé. Et il m'avait confié avoir des rapports plutôt compliqués avec son père. Je connaissais également Amadeus pour être un homme opportuniste. Est-ce que avoir un fils comme Jared, qui ne s'était pas illustré dans la vie du palais, le décevait ? Est-ce que c'était l'une des raisons de son manque de confiance ? « Tu n'as que 18 ans, tu as toute la vie pour apprendre et t'améliorer. Ne laisse personne te dire que ton âge ou ton manque d'expérience est un problème. Et puis, dis-toi que toi, tu as le droit de faire des erreurs. Pas ton chef. » Je marquais une pause. « Et je me demande bien qui est ton chef… Oh, oui ! Moi. » Je lui souris, un peu moqueusement. J'étais son chef, par mon rang de prince, par mon rôle de Grand Général, par le biais de Diabhal. Mais il m'a avoué que j'étais devenu son Alpha. C'était encore plus profond que la hiérarchie imposée par le palais. Je savais qu'il se tiendra toujours à mes côtés, loyalement. « Si tu as besoin d'aide pour gérer ton père… Je serai ravi de t'aider. Louve aussi. Ou, de manière détournée, ma tante Melody se fera un plaisir de le casser devant tout le monde au prochain évènement… » Je jetais un oeil à ma tante, qui continuait de défier les soldats au bras de fer, et de battre tous ces assassins aguerris. J'étais sérieux, en lui proposant ça. Il ne faut surtout pas que son père soit un frein à son avenir, à ses projets. Si il ne le voit plus comme un Alpha, et encore moins comme un père à qui il peut avoir confiance, il doit couper ce lien qui pourrait presque passer pour toxique.

Je finis par vider mon verre d'un seul coup, avant de me lever. « Bon, je dois y aller. Le travail m'attend. » Tous les soldats se lèvent pour me saluer. Je sais que je les revois ce soir. Je leur accorde un moment de pause, avant la nuit qui nous attends, comme tous les soirs de pleine lune. Mais je ne peux pas m'empêcher de me tourner vers Jared. « Tu peux rester ici et te détendre, ou me suivre et découvrir le travail de garde rapprochée. C'est comme tu veux. » Je veux qu'il sache qu'il a le choix, il ne doit surtout pas se sentir obligé. Il finit quand même par se lever et me suivre. Je lui fis faire le tour des quartiers de Diabhal : l'entrée et sortie secrète, les dortoirs au besoin, une petite cuisine. Puis on se dirigea vers le palais. Je lui parlais de ses futurs rôles en tant que garde rapprochée : devoir assurer la protection et la sécurité durant la plupart des évènements, voir tous ; mais cela doit être fait de manière discrète, donc, se mêler aux invités. Que d'ici quelques temps, il aura même des soldats sous sa coupe au besoin. Que quand il aura fini ses études, il y a de fortes chances qu'il doive vivre toute sa vie en Irlande, au palais. Toute sa vie allait être impactée par ce choix, et il devait bien le savoir.

Quand on arriva au palais, je commençais à lui dire tout ce qu'il y avait à faire durant une pleine lune. Baliser les lieux, prévenir le village sorcier d'à côté, préparer les rituels, le lendemain. Que Diabhal devait surveiller, plus que de profiter de la nuit. Ils avaient une pause en journée pour se préparer à la nuit, justement. Alors que je racontais tout cela, j'entendis quelqu'un m'appeler par mon prénom, et par celui de Jared. Je reconnus immédiatement cette voix, et je ne pensais pas qu'elle serait arrivée aussi tôt. Je me retournais, pour la voir. « Victoria ?2 » Je savais qu'elle viendrait. Après tout, elle avait été invitée à toutes les pleines lunes, pour évoluer dans un endroit plus sécurisé que Poudlard. Je lui souris, jusqu'à ce que je comprenne… Quelque chose. Les regards qu'elle posait sur Jared… Et je compris. Jared, son petit ami, était le Jared que je connaissais. Et je devais m'avouer que je ne m'y attendais pas. « Vous sortez ensemble, tous les deux ? » Je ne pus m'empêcher d'hausser un sourcil. Je savais que Jared était… Bon, pas très chevaleresque avec les femmes. Je l'avais constaté au Nouvel An. Et je remarquais que c'était pareil avec sa petite amie officielle. « Jared. Bígí cróga3. » Après tout, Victoria ne méritait pas ça. Elle était une jeune femme formidable, et courageuse. Et même si Jared devenait un ami cher, je n'aimais pas beaucoup le voir agir comme cela avec Victoria. Au contraire, ça m'énervait encore plus que le soir du Nouvel An…                            

1 : A partir de là, tous les dialogues sont en irlandais.
2 : Tous les dialogues reviennent en anglais, sauf précision.
3 : Sois galant. (En irlandais)
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water

descriptionLa loyauté est le seul lien stable de l'amitié EmptyRe: La loyauté est le seul lien stable de l'amitié

more_horiz
Victoria Prewett
Contexte
Nous sommes le jeudi 28 mars 2002. Victoria, ou Vicky comme elle aime être surnommée, est la fille cadette de Louis Prewett et Adèle Bennett. Après un été mouvementé où ses parents ont annoncé leur séparation et où son père a fait son coming-out, Vicky est à présent une sorcière étudiant en 5ème année à Poudlard. Mais récemment son destin a été bouleversé par sa transformation en loup-garou fin janvier 2002.


La loyauté est le seul lien stable de l'amitié
Les BUSE approchaient rapidement à présent et même si je disais toujours aux autres que ce n’était pas un sujet qui me préoccupait, je devais bien avouer que maintenant, je commençais un peu à m’inquiéter. Beaucoup de 5ème année étaient en panique car ils étaient en retard sur leurs fiches de révision, d’autres parce qu’ils n’arrivaient toujours pas à métamorphoser un scarabée en bouton. La vie à Poudlard était beaucoup trop stressante et tout ça commençait à me gagner. Alors de savoir que ce soir c’était la Pleine Lune et que je pourrais m’échapper durant quelques heures de cette ambiance me faisait un bien fou.

J’avais pris correctement mes potions Tue-Loup comme il me l’était recommandé. Mais un trop plein d’énergie montait en moi depuis hier soir. Je voulais courir encore dans les jardins du palais royal, je voulais sentir l’herbe sous mes pattes, je voulais humer l’air et découvrir des parfums étonnants. Tant de changements s’étaient opérés en un mois. La dernière fois, je tremblais comme une feuille de ma première véritable transformation. A présent, je mourrais d’excitation. L’épreuve de la transformation était toujours un calvaire mais les autres loups que j’avais côtoyés m’avaient dit qu’avec le temps ça s’arrangerait. Les transformations iraient plus vites et seraient de ce fait moins douloureuses à supporter. J’avais hâte d’arriver à un tel niveau de métamorphose.

En attendant, ce soir j’avais de quoi me réjouir car non seulement Bleddyn serait présent, mais aussi Jared. Il avait promis d’être à mes côtés ce soir de Pleine Lune et après notre week-end ensemble, je ne doutais pas de sa promesse. Il avait été si doux et si attentionné à mon égard lors de ma première fois que je me sentais totalement en confiance auprès de lui. Et aujourd’hui, j’aurai l’occasion de le présenter dans les règles de l’art à Bleddyn. Peut-être le connaissait-il déjà ?

Il était 18h00 quand mon père m’avait déposé devant les grilles du palais.

« Tu as bien ta dernière potion avec toi ? » me demanda-t-il.

Je sortis la fiole de potion Tue-Loup de mon sac, à prendre une heure avant le lever de la Pleine Lune et l’agitais devant son nez.

« Oui ! »
« Et des affaires de rechange ? »
« Tout est là-dedans ! »
« Je repasse te prendre donc à 9h, ce sera bon ? »
« 10h ? »
« On ne va pas non plus abuser de leur hospitalité, Victoria. »
« Mais papaaaaa, il y a le petit-déjeuner royal, et la dernière fois, je n’ai pas eu le temps de goûter toutes les gelées royales. »

Mon père roula des yeux avant de reporter les yeux sur un garde qui s’avançait vers nous.

« Victoria Prewett ? » lut-il sur un registre.
« C’est moi ! »

Je me tournais à nouveau vers mon père.

« C’est bon, tu peux y aller. Ça va aller. »

Papa se mordit la lèvre avant de me serrer soudain dans ses bras. Je déglutis avant de me laisser faire. Je sais qu’il faisait des efforts pour accepter ma nouvelle condition et que son regard sur moi n’avait pas changé. Mais je me doutais qu’un sentiment de culpabilité le rongeait sans doute encore. C’était différent de maman. Maman … disons que je ne recevais pas bien de hibou de sa part. Mais ce n’était pas grave. Je me contentais d’obtenir de l’amour des autres membres de ma famille ainsi que de mes amis. Et puis il y avait Jared qui m’aidait.

« Papa … il faut que tu me lâches maintenant. »

Je lâchais un petit rire nerveux alors qu’il desserrait ses bras pour me laisser entrer par les grilles ouvertes. Je lui adressais un dernier signe de main alors que je suivais le garde. Il resta longtemps à me regarder marcher en direction du palais avant que je n’entende un petit « plop » m’indiquant qu’il avait transplané. Le garde m’amena à un vestiaire où je déposais mes affaires, pris ma dernière potion, supervisée par l’homme qui cocha une petite case, avant de le suivre à nouveau à l’extérieur.

Le feu brûlait déjà et quelques sorciers avaient commencé à danser autour. Il était encore tôt, je le savais, mais cela ne m’empêcha pas de chercher du regard Bleddyn et Jared. Rien ne m’indiquait leur présence. Sans doute que le premier était occupé à superviser encore les lieux. Quant au deuxième, c’était certainement son genre d’arriver au dernier moment ? Je me fis embarquer alors dans une des danses et me lançais gaiement dans l’apprentissage des pas. Je riais alors qu’un homme d’une soixantaine d’années me faisait tourner autour de lui, ayant clairement la danse dans la peau. Je frappais dans mes mains en chœur alors que c’était à son tour d’esquisser des pas de danse, avant de reprendre la ronde qui nous ramenait avec les autres danseurs.

Le jour déclinait à l’horizon et d’autres loups-garous arrivaient de plus en plus désormais. Des banquets étaient installés pour boire et manger. Des cris de joie résonnaient partout dans les jardins et je discutais joyeusement avec tout ceux qui m’adressaient quelques mots. L’ambiance était si conviviale qu’on peinait à croire qu’on se trouvait près du palais royal où les représentations de ces gens-là étaient toujours austères.

Je quittais la danse, à bout de souffle, repoussant une mèche de mon visage avant d’aller me rafraîchir. J’ignorais ce que c’était à l’intérieur de ce verre mais je le vidais d’une traite, bien heureuse de me rafraîchir le gosier. C’est alors que je les vis.

« Bleddyn ! Jared ! »

J’agitais le bras avant d’attraper deux autres verres pour leur amener. Ils marchaient tous les deux, s’entretenant d’un sujet visiblement sérieux au vu du pli soucieux qui barrait leurs fronts. Cependant, un sourire étirait de temps à autre les lèvres de Jared qui semblait sincèrement heureux de ce que Bleddyn lui racontait. Cependant, quand il me vit approcher d’eux, je notais imperceptiblement son changement d’expression. Je décidais de mettre ça sur le compte de la surprise.

« Victoria ? » s’étonna Bleddyn en me voyant leur tendre les verres.
« Vous allez bien, tous les deux ? »

A nouveau, je pris le temps de reprendre mon souffle avant de passer un bras autour de celui de Jared et de déposer un baiser sur sa joue.

« Salut toi … » susurrais-je.

Est-ce qu’il pensait lui aussi à ce qu’on avait fait dimanche matin ? Je me mordis la lèvre à cette pensée, rougissant légèrement avant d’entendre la question de Bleddyn.

« Vous sortez ensemble, tous les deux ? »

Je gloussais, sans pouvoir m’en empêcher avant que Jared ne lâche brusquement mon bras. Visiblement, il était grognon ce soir. Je haussais les épaules.

« Oui, c’est le Jared dont je t’ai parlé, tu te souviens ? » répondis-je. « Je t’ai attendu. Mais comme je sais que tu traînes toujours un peu, je suis partie danser un peu. Tu veux qu’on y aille tous les deux ? Je crois connaître les … »

Mais Jared m’interrompit et je baissais la tête, honteuse. Oui, je m’étais sans doute un peu trop emballée. Ce n’était pas le genre de Jared tout ça, j’aurai du m’en souvenir. C’était juste que transporter par la joie de tout ça, j’avais oublié …

« Jared. Bígí cróga. »

Bleddyn avait parlé en irlandais et même si je ne comprenais pas ce qu’il avait dit, je devinais sans mal qu’il adressait un reproche à Jared.

« Ce n’est pas grave. » dis-je en jetant tout de même quelques coups d’œil vers Jared. « Il a déjà promis de passer la nuit avec moi alors … »

Alors c’était déjà pas mal. A nouveau, je haussais les épaules. C’était des efforts de sa part et je pouvais en faire aussi en me refrénant.

« Comment vous connaissez-vous tous les deux ? » demandais-je, curieuse.

Je mis mes mains derrière le dos. De cette manière, je n’étais pas tentée d’attraper la main de Jared ou de venir me blottir contre lui. Avec la Pleine Lune qui approchait, mon loup réclamait plus que tout du contact et j’avais aimé la chaleur qui se diffusait des corps sur les danses.

Un homme s’approcha alors pour parler à Bleddyn et je le vis s’écarter légèrement pour s’entretenir avec lui. J’en profitais pour tourner la tête vers Jared, essayant de capter son regard qui m’évitait.

« Est-ce que … ça va ? » demandais-je. « Tu sais … je … je comprendrais si jamais tu préfères être avec tes sœurs pour ce soir. »

Après tout, peut-être qu’il n’avait pas l’habitude de passer la Pleine Lune avec quelqu’un d’autre que sa famille ? Peut-être que la journée avait été difficile et qu’il ne voulait pas être grognon avec moi ? Peut-être que c’était l’occasion de passer la nuit toute seule ? Ce serait nouveau, mais il faudrait bien que j’apprenne.

Je m’approchais de lui et posais un doigt sous son menton pour le lever vers moi.

« Embrasse-moi. Je suis sûr que c’est tout ce qu’il te faut pour que ça aille mieux. »

J’eus un sourire joueur, penchant ma tête sur le côté avant de venir me coller à lui. Peut-être qu’il avait juste besoin d’une petite diversion ? Un truc qui lui fasse du bien, qui le détende ?

« Tu veux qu’on s’éloigne discrètement un moment ? »

Je jetais un regard derrière nous. Nous étions déjà éloignés du feu et des festivités. Quant à Bleddyn, on pouvait peut-être prétexter une excuse pour s’échapper un instant. J’approchais mes lèvres des siennes avant qu’il ne tourne brusquement la tête de l’autre côté. Je clignais quelques instants des paupières, le regardant sans comprendre. Alors je glissais mes mains sur ses épaules, puis sur son torse, avant de descendre plus bas.

« Allez, fais-moi confiance, peut-être que … »

Mais visiblement, je n’avais pas compris les bons signaux. D’un seul coup, sans que je ne vois venir quoi que ce soit, Jared me repoussa. Surprise, je tombais à la renverse, me rattrapant avec mes mains en arrière. Bleddyn revint aussitôt vers nous mais je ne regardais que Jared au-dessus de moi. Les larmes commencèrent à me monter alors que Jared m’avait dégagé bien en public. Même si nous étions éloignés de la plus grosse population, je ne doutais pas que cela n’avait pas échappé à certains regards curieux. Je me sentais humiliée, rejetée de cette façon.

Aussi, sans un regard de plus pour Jared, ni même pour Bleddyn, je me relevais avant de courir dans le sens opposé à la fête, en direction des jardins. Il en était hors de question de pleurer en public. Je courrais jusqu’à un endroit qui me semblait bien. Entre deux allées de haies, près d’un banc en marbre, je m’arrêtais. Refoulant mes larmes tant bien que mal, je sentais mes poings se serrer puis se desserrer. Mes épaules étaient tendues et un milliard de questions se bousculaient dans ma tête comme toutes mes émotions en même temps.

Ca bourdonnait à mes oreilles et je retenais l’envie de me les boucher, ce qui n’aurait servi à rien, car tout se passait à l’intérieur de mon crâne. Pourquoi Jared avait fait ça ? Je croyais qu’il avait aimé notre moment intime. Il ne voulait plus ? Ou bien m’étais-je trompée et ce n’était pas quelque chose qu’on faisait à la Pleine Lune ? Peut-être n’avais-je pas respecté les traditions ? Peut-être était-il en colère, gêné par mon comportement ? Peut-être qu’il ne sentait pas bien et qu’il avait essayé de me le dire et que je n’avais pas su le comprendre ? Etais-je une mauvaise petite-amie ? M’étais-je tournée en ridicule toute seule ?

Du bruit m’interpella et je me relevais vivement du banc avant de comprendre qui m’avait suivi.

« Bleddyn. »

C’était plus une affirmation qu’une interrogation. Je le regardais s’avancer jusqu’à moi avant que je ne finisse par pousser un soupir.

« Tu dois avoir mieux à faire que de t’occuper des tourments amoureux d’une jeune louve de ton palais … »

Je laissais échapper un petit rire nerveux avant de me passer une main dans mes cheveux. J’entendais sans mal les festivités un peu plus loin et mon loup réclamait plus que tout de retrouver cette ambiance plutôt que de me tourmenter pour un garçon. Après tout depuis quand me tourmentais-je pour un garçon ? Encore un autre aspect de ma personnalité qui avait bien changé …

« Jared et moi … on a parfois du mal à se comprendre. » avouais-je. « Mais ça va aller. J’irai m’excuser et les choses s’arrangeront. »

Je haussais les épaules, comme si je voulais essayer de dédramatiser pour ça bien que mes yeux étaient encore brillants des larmes que j’avais refoulées.

« Tu arrives à le comprendre toi ? » demandais-je d’une petite voix. « Je sais qu’il n’aime pas tout ce côté tactile, même s’il est un loup. J’essaie d’être patiente. Je veux faire les choses bien, tu comprends ? Pour la première fois, je n’ai pas envie de tout gâcher avec un mec. »

Jamais je ne m’attachais aux autres garçons. Ce n’était qu’un passe-temps comme un autre et quand c’était terminé, c’était terminé. Je n’insistais pas, je n’attendais pas qu’il daigne me regarder ou m’accorder de l’attention. Je voulais que ce soit passionnel du début à la fin, et dès que la passion partait, je passais à autre chose. Avec Jared, nous n’avions pas le même genre de relation. Mais je voulais faire les choses bien.

Je reniflais en jugeant la main tendue de Bleddyn vers moi.

« Quoi ? Tu m’invites à danser ? Ici ? »

Je regardais autour de nous. Il faisait sombre, les haies nous entouraient et la musique était lointaine. Mais oui, Bleddyn m’invitait bien à danser. Je n’avais qu’à croiser son regard pour y lire toute la détermination qu’il mettait dans ce geste. Je reniflais une autre fois avant d’accepter sa main et de me rapprocher doucement de lui. Il passa l’une de ses mains sous ma taille et approcha alors ses lèvres de mon oreille, m’intimant d’écouter la valse lointaine. Je n’avais jamais bien utilisé toutes mes facultés de loup-garou mais avec Bleddyn, je découvrais toujours quelque chose de nouveau.

J’obéis, écoutant le violon jouer au loin un air mélodieux, bien loin des festivités de d’habitude. Je me rapprochais un peu plus de Bleddyn et fermais les yeux, portée par ce son si éloigné de ce que j’entendais habituellement et pourtant si propice à la danse, à un tout autre genre de danse. Ma main serra davantage les doigts de Bleddyn dans les miens et je me laissais bercer à son contact alors qu’il esquissait quelques pas de danse, me murmurant quelques mots à l’oreille. Et ça m’apaisait.

La voix de Bleddyn avait quelque chose d’envoûtant qui faisait que sur cet air, j’étais incapable de me concentrer sur quoi que ce soit d’autre. Toute mon attention était captivée par les mots qu’il prononçait. Je respirais son odeur, un mélange entre l’herbe fraîchement coupée et les senteurs qui embaumaient sa salle de bain. J’y étais déjà entrée une fois pour connaître le genre de savon qu’il utilisait. Son aura m’enveloppait et me rassurait comme jamais. J’avais l’impression que jamais aucun autre loup-garou n’avait jamais réussi à me comprendre aussi bien que lui. Il avait beau être occupé par ses responsabilités de prince, il ne négligeait pas de venir s’occuper de moi.

Pourtant, qu’étais-je à ses yeux ? Une adolescente idiote qui n’avait pas été assez prudente en se baladant un jour en Irlande ? Une gamine de 15 ans qui avait essayé de le draguer dès les premiers cours de Duels ?

Je reculais légèrement la tête et mon regard croisa le sien. Mes larmes avaient disparu et un sourire étirait mon visage alors que je l’écoutais encore me parler. Oui, Bleddyn savait exactement quoi dire pour me réconforter.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

Vicky Prewett

descriptionLa loyauté est le seul lien stable de l'amitié EmptyRe: La loyauté est le seul lien stable de l'amitié

more_horiz
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum