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La loyauté est le seul lien stable de l'amitiéAvec Bleddyn Iceni et Victoria PrewettJeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

Convoqué, je me retrouvé convoqué au Cogadh pour la première fois de ma vie. J'ignore pourquoi, même si je m'en doute. Je pensais avoir échappé à la correction et discipline de mon pays d'adoption et mon pays de naissance. Bleddyn veut certainement me parler de ce qu'il a vu, de ce que j'ai fait.

J'ai tué.

Même si c'était de la légitime défense, même si c'était des terroristes, même si c'est sans doute défendable pour certains. Je suis à la base dans une formation pour sauver des vies, pas l'inverse. Pourtant je ne ressens aucune culpabilité à l'avoir fait, parce que justement, ces gens ne méritent pas la vie. Ils ne font que la détruire, ils sont le chaos. Leur toute puissance vont anéantir notre monde, nos magies, notre diversité. J'ai déjà été touché par la mort d'un de mes patients en stage, alors je sais au fond de moi que je ne suis pas un véritable monstre de ne rien ressentir pour les vies que j'ai oté volontairement le jour de l'attentat. Pourtant... j'ai tué et il ne m'est rien arrivé, ni en Angleterre, ni en Irlande, aucune convocation au Ministère de la Magie, ni au Palais, jusqu'à maintenant je n'avais eu aucun compte à rendre. Sauf que c'était trop beau pour être vrai putain. Comment peut-on tuer sans qu'il y ait de conséquences ? Bleddyn a du attendre que la justice anglaise intervienne, et ne voyant toujours rien venir presque un mois après l'attentat, il me contacte directement pour me donner la sentence de mon pays. Et je la crains, plus que je ne l'ai avoué à mes sœurs quand elles ont su pour ma convocation. Elles ne sont pas au courant de tout, je ne leur ai pas vraiment dit ce que j'avais fait et comment, mais les rumeurs vont bon train à l'UMS, et elles m'ont vu couverte de sang. Si j'ai fait le fier devant elles et les ai rassuré, je ne le suis pas vraiment.

Ce soir c'est la pleine lune, je me sens nerveux, extrêmement tendu... et coupable. Mais je suis pas le seul coupable ici, si Bleddyn a des choses à me reprocher, moi aussi. Je n'ai toujours pas digéré le fait qu'il m'est ordonné de le laisser en danger de mort. Lors de l'attaque, il m'a dit d'amener les blessées ailleurs, le laissant seul face à plusieurs Blue Dragons. Et je n'ai pas pu résister à cet ordre, parce je suis lié à une certaine loyauté que le commun des mortels ne peuvent pas comprendre s'ils n'ont pas un gêne de loup en eux. Parfois c'est même inexplicable. J'ignore exactement et à quel moment Bleddyn est devenu mon alpha et mon ami. Probablement que ça s'est fait en même temps. Alors être convoqué dans son bureau à l'armée me fait mal et me fait très peur. Et s'il décidait que je devais être puni ? Radié ? Renié ? Est-ce que j'en souffrirai parce qu'il est mon leader ou parce qu'il est mon ami ? L'un des premiers, l'un des seul d'ailleurs.

Je traverse les jardins du Banríon na Bpálás avec une multitude d'émotion, de la honte, de la colère, du regret, de l'angoisse. Je donnerai tout pour me fumer un joint ou deux, mais à la place j'ai accepté leur potion tue-loup dégueulasse qui ne fait pas du tout le même effet sur moi, c'est comme donner un substitut à un drogué, aucun intérêt, aucune efficacité. En plus je suis assez agacé de rejoindre Victoria ce soir pour la pleine lune. Je n'ai clairement pas envie de me transformer avec elle, d'être une sorte de guide ou de soutien émotionnel pour sa transformation. Très peu pour moi. D'autant plus que je voulais rompre, que je pense de plus en plus à Clary et que je peux en parler à personne. J'ai accepté de venir en Irlande, pour fuir mon père, déchu de son autorité sur moi. Et parce que je me sens plus lié à cette famille royale qu'à la mienne en ce moment. Même si mes sœurs me manquent, et que pour elles, si elles me le demandaient, je ferai des efforts, mais elles n'ont rien demandé quand j'ai dit que je venais ici pour mes transformation. Dommage, ça aurait été là l'excuse parfaite pour Vic. on aurait pas pu me traiter de lâche.

Je me retrouve rapidement devant le château médiéval, je n'avais jamais mis les pieds dans cette partie du jardin, encore moins devant ou dans ce bâtiment. L'armée royale, temple secret et interdit même aux nobles. Ma gorge est nouée, mon corps est tendu à l'extrême, si mon loup pouvait parler, il hurlerait à la mort. C'est peut-être vers elle que je me dirige. Je sais que quoi qu'il arrive je serai blessé et déçu. Un soldat garde l'entrée et me regarde comme s'il allait me dépecer en plusieurs morceaux. « Ouais ben viens espère d'enfoiré, j'aurai bien besoin de me défouler, sur toi ou un autre, pas de problème », même s'il me filerait la raclée du siècle, c'est peut-être ce dont j'ai besoin au fond. Est-ce que je vais devoir me battre avec Bleddyn ? Mais au lieu de ça, je décline mon identité.

« Jared Parkinson, le Prince m'a convoqué. »

Le soldat, comme s'il en était informé, ce qui est probablement le cas, se décale et me laisse entrer dans le petit château. La décoration est très vintage, comme à l'ancien temps, très rustique, tout en bois et pierre. Les tapisseries et le reste me fait penser à minima au château de Poudlard. Un autre garde sort de nulle part alors que je m'avance un peu.

« Jared Parkinson ? »

Ben oui, qui d'autre du con ? Y'a beaucoup de touristes qui se baladent par ici ? Là encore je ne dis rien de mes pensées.

« Exact. »
« Suivez moi, il vous attend. »

Je soupire le plus doucement possible et suis le soldat jusqu'à une porte qui mène au bureau de Bleddyn j'imagine. Le loup frappe à la porte et entre ouvre pour m'annoncer. Puis il ouvre la porte en grand et j'aperçois Bleddyn derrière un bureau. Mon cœur se retrouve immédiatement dans mes chaussures. Je ne veux pas... Et s'il ne voulait plus être mon ami ? Et s'il me demandait de ne plus remettre un pied en Irlande ? De me dénoncer ou que sais-je encore putain ?!

« Votre Altesse. »

Les protocoles et l'étiquette Jared. Je m'avance au milieu de la pièce et penche ma tête pour regarder le soldat partir et refermer la porte derrière lui. Et avant que Bleddyn dise un mot, je démarre au quart de tour. La colère, le stress, la lune très proche, peu importe, j'ai besoin d'évacuer ma tension, de lui dire d'abord ce que peut-être je ne pourrai plus dire après.

« Comment t'as pu me faire ça ?! »

Je crois qu'il ne comprend pas, me faire quoi ? Me convoquer ? Non pas ça.

« Le jour de l'attentat. Comment t'as pu me demander de te laisser ! D'avancer sans toi. T'aurai pu risquer ta vie, et j'aurai fait quoi ? Je t'aurai laissé crever ? Tu m'as empêcher de me battre à tes côtés, de t'aider. »

Je m'avance un peu plus vers le bureau, mais garde une certaine distance, je n'ai pas envie de lui sauté à la gorge, je suis juste contrarié, furieux de la position dans laquelle il m'a mise ce 1 mars. J'ai eu peur pour lui, et je déverse ma colère car je n'ai pas pu le faire après l'attentat. On ne s'en est jamais expliqué, ben c'est le moment, avant qu'il ne soit trop tard, que je sois mis hors jeu, qu'il me chasse de mon pays, qu'il renie notre amitié.

« C'était tellement dur à faire Bleddyn putain. Je sais que tu es entraîné, que je ne vaux rien, mais t'es mon ami, et on les laisse pas derrière ses amis. T'aurai pu être blessé, et je n'aurai pas été là pour te soigner. T'es au courant c'est ça ? Depuis quand tu le sais ?! Tu t'es servi de ça... »

Il ne semble pas comprendre, mais à d'autre, il est plutôt futé, bien sûr, c'est ça ! Comment j'ai été aussi con, il savait, il le sait depuis le début.

« Depuis quand tu sais que t'es mon alpha ? »

J'ai envie de pleurer, véridique, et je ne pleure jamais putain, pas même quand ces connards de Serpentard me ravageaient la gueule, pas même quand j'étais gosse et décrit comme chétif, craintif et maladroit. C'est même ce qu'a écrit mon psy sur son compte rendu. « Mon expertise me mène a dire que sa personnalité s'est vu profondément altéré et il s'est endurci émotionnellement, il ne montrait rien de ce qu'il ressentait et de ce qui se passait dans l'ombre et c'est visiblement toujours le cas à ce jour. »

Pourtant aujourd'hui, là, en cet instant, devant Bleddyn, mes yeux brillent et j’essuie vulgairement une larme qui pointe d'un revers de manche. Je ne pleurerai pas devant lui, oh ça non, c'est la rage, la peur qui me consument, et la pleine lune qui agit comme une conasse sur moi.

:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

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La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Avec Jared Parkinson Jeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

Je rentre en Irlande tous les weekends, et je suis en cours à l'UMS en semaine. Mais pas les jours de pleine lune. Ces jours-là, je rentre au château pour gérer toute l'organisation nécessaire, vérifier que les alentours étaient bien protégés, faire la liste de ceux qui restaient au château et ceux qui partaient en forêt… D'autant plus que les mesures avaient été renforcées depuis la morsure de Victoria. J'avais encore plus de choses à penser, à m'assurer. D'ailleurs, j'étais justement en train de vérifier que la jeune fille avait pris ses potions Tue-loup que le palais lui fournissait quand ça toqua à la porte. Je levais la tête pour voir le Duc Hastings se tenir devant moi. « Il arrive, Votre Altesse. » Je hoche la tête, puis il se retire. Je me laisse tomber contre le dossier de ma chaise, pensif. Jared arrivait. Parfait.

Je m'étais toujours dis qu'il avait des capacités, depuis que je le connaissais. Encore plus depuis que j'avais pu voir le carnet qu'il tenait, avec des solutions médicales plus efficaces pour les créatures. Mais le pic avait atteint son apogée quand je l'avais vu durant l'attentat de l'UMS. Il n'avait pas peur, il était efficace, il était discret. Il était parfait pour Diabhal. Je le voulais dans mon équipe, je voulais pouvoir travailler avec lui. Mais pour cela, il fallait que je lui en parle. Il fallait aussi qu'il comprenne qu'il ne s'engageait pas à la légère, et que surtout, cela devait rester un secret absolu. Je réalisais, une nouvelle fois, que j'étais à la tête des services secrets irlandais à seulement 18 ans quand ça toqua de nouveau à la porte. « Entrez. » Un garde entra, l'air bien droit. « Votre Altesse, Mr. Parkinson est arrivé. » Je lui fis un signe de tête pour lui indiquer qu'il pouvait entrer. Jared franchit le seuil de la porte, l'air très droit, l'air très sérieux. Il devait sûrement se demander ce qu'il faisait là. « Votre Altesse. » « Mr. Parkinson. » Seul son père avait le droit au titre de duc. Tout ça parce que Jared ne savait pas se transformer en loup. Si il voulait rejoindre Diabhal, ceci devait changer.

Le soldat sortit de mon bureau et ferma la porte derrière lui. Avant même que je pus parler, Jared explosa. « Comment t'as pu me faire ça ?! » Je ne pus m'empêcher de hausser un sourcil, en le regardant. Je voyais très bien qu'il était en colère, mais je ne voyais pas du tout pourquoi. « Je ne vois pas de quoi tu parles. Il va falloir que tu sois plus clair. » Je n'appréciais pas du tout qu'on m'engueule pour un truc donc j'étais totalement ignorant. « C'est parce que je t'ai convoqué sans aucune explication ? »  « Le jour de l'attentat. Comment t'as pu me demander de te laisser ! D'avancer sans toi. T'aurai pu risquer ta vie, et j'aurai fait quoi ? Je t'aurai laissé crever ? Tu m'as empêcher de me battre à tes côtés, de t'aider. » Je tombe des nues. Je ne m'attendais clairement pas à une telle réaction. Je me lève de mon bureau. Je reste calme, j'essaie de ne pas me laisser influencer par sa colère ou par la pleine lune. Mais ça ne m'empêche pas de froncer les sourcils. Je ne pensais pas avoir à gérer un tel ressentiment alors que je voulais qu'il travaille pour moi. Avec moi.

« Jared, en tant que soignant, tu ne te demandes pas pourquoi je t'ai demandé de partir avec des civils ? » « C'était tellement dur à faire Bleddyn putain. Je sais que tu es entraîné, que je ne vaux rien, mais t'es mon ami, et on les laisse pas derrière ses amis. T'aurai pu être blessé, et je n'aurai pas été là pour te soigner. T'es au courant c'est ça ? Depuis quand tu le sais ?! Tu t'es servi de ça... » Je comprends encore moins de quoi il parle. Jared semble avoir ressassé pendant un mois cette journée et ma manière d'agir, en y pensant, y repensant, en analysant. Il semble avoir compris beaucoup de choses, beaucoup plus que moi. Je ne comprends pas ce qu'il se passe dans sa tête, et je confesse que j'aimerai bien une explication. « Depuis quand je sais quoi ? » « Depuis quand tu sais que t'es mon alpha ? » Je hausse un sourcil, encore plus perdu. Je crois même que je suis… Touché. En tant que prince, en tant que Grand Général, je suis de manière indirect l'alpha de tous les loups-garous irlandais, mais ce lien ne veut pas dire qu'il fonctionne vraiment. Un lien d'alpha direct, en revanche, ce n'est pas rien. Ce genre de lien inclue une autorité implicite sur le Bêta, mais surtout, il ne se forme pas n'importe comment, et pas avec n'importe qui. Son premier alpha était son père, cela veut dire que ce lien est brisé. Je ne suis pas quelqu'un de sa famille. Jared est du genre à ne pas accorder sa confiance. J'ai eu un mal fou à ce qu'il s'ouvre à moi.

« Je ne savais pas que j'étais devenu ton alpha. Je te le promets. » Si je suis devenu son alpha direct, ça veut dire qu'il a eu suffisamment confiance en moi pour créer son lien, et ça me touche. Bien plus que je ne l'ai été avec certains autres de mes Bêtas. « A ton avis, pourquoi je t'ai demandé, en tant que soignant, de partir avec les civils ? Alors que moi, soldat, je suis resté sur le terrain ? » Il fallait bien que je lui explique mes choix, pour pouvoir essayer de calmer sa rancune envers moi. Parce que avec cette révélation de notre lien, avec mon désir de travailler avec lui, et surtout, pour notre amitié, je ne voulais pas qu'il reste en colère contre moi. Je voulais qu'il puisse comprendre ma manière de penser. « Sur le champs de bataille, en tant que soigneur, ta vie a beaucoup plus d'importance que la mienne. Comment on ferait pour soigner les blessés si tu mourrais ? Comment limiter les pertes si la seule personne capable de sauver des vies se faisait tuer ? Et je sais ce que tu vas dire. Que tu n'es pas le seul médecin. Mais cette règle s'applique à tous, sans exception. » Je finis par lui sourire, en espérant qu'il comprenne, et que sa colère s'apaise. « Nous, Irlandais, avons plus de soldats que de médecins. Malheureusement, nous savons qui sacrifier, et qui il faut absolument garder. » J'espérais que comme ça, il comprenne mon point de vu. De toute façon, c'était nécessaire, et une règle. Si il n'était pas capable de se soumettre aux règles de l'armée, il ne pouvait pas intégrer Diabhal.

En parlant des services secrets… Je finis par me rasseoir sur mon fauteuil, et je lui indique de s'asseoir en face de moi. « Jared, est-ce que tu connais Diabhal ? » Bien sûr qu'il connaissait Diabhal. Tout le monde connaissait ce nom. Tout le monde connaissait cette légende qui perdurait depuis des siècles. Tous les Irlandais savaient que ça avait existé, jusqu'à l'époque dite moderne. Personne savait que ça avait réellement continué. Quand j'avais posé la question à Alekseï, il m'avait parlé d'une vieille légende. Là, Jared me regardait comme si je le prenais pour un con. « A partir de maintenant, cet entretien devient confidentiel. Si jamais tu en parles à quiconque, je le saurai, et je serai obligé de te tuer. » Là, je suis sérieux. Personne ne doit savoir ce que je vais lui montrer, pas même ses soeurs. Alekseï est une exception, parce qu'il m'a vu rentrer plein de sang, et qu'il sait -étonnement- la boucler. Je regarde Jared, qui semble commencer à comprendre le sérieux de cet entretien. Je finis par lui donner un parchemin, où il y avait écrit, de ma main : Salle secrète de Diabhal.

Cette pièce de Cogadh était protégé par le sortilège de Fidelitas, dont j'étais le Gardien du Secret. J'aurais pu lui dire à haute voix, mais je me méfiais toujours des oreilles indiscrètes. Une fois que Jared lut le mot, il put voir une porte apparaître au fond de mon bureau. Je lui fis signe de me suivre, et j'ouvris la porte. « Jared, bienvenu à Diabhal. » Nous rentrâmes dans une pièce, toujours dans le style du bâtiment, c'est-à-dire très médiévale, avec des pierres et des tapisseries. Il y avait au milieu une table ronde, dont je m'étais inspiré pour Arthur Pendragon : je voulais qu'on soit tous au même niveau, sans que personne ne préside. C'a se voyait même dans la manière dont la vingtaine de personnes se trouvant dans la pièce me saluaient : Monsieur, et non pas Votre Altesse. Alors bien sûr, je restais leur chef, et je gardais les décisions finales, mais ils savaient que l'étiquette tombait un peu plus. Pas le temps pour les simagrées dans les réunions. Un soldat se rapprocha de moi, une feuille à la main. « Monsieur, nous avons retrouvé le groupe anti-royaliste violent qui a attaqué votre invité, il y a quelques semaines. Pour le moment, ils ont l'air de se tenir tranquille. » « Très bien, gardez-les sous étroite surveillance. Au prochain débordement, arrête-les en tant que soldat irlandais, et on les interrogera en tant que Diabhal à l'abri des oreilles indiscrètes. » Il opina du chef avant de retourner avec son collègue. Des feuilles de surveillances avec des photos, des plans ou des parchemins étaient accrochés, en guise de plusieurs cartes mentales. Ils y en avait plusieurs, parce que nous travaillons sur plusieurs fronts à la fois.

Je finis par me tourner vers Jared. Il devait avoir une tonne de questions à me poser. « C'est Diabhal que j'ai mis sur le coup pour protéger tes soeurs. Ils sont bien plus efficaces et discrets que des soldats normaux. » Je me mis dans un coin, un peu plus à l'écart, pour ne pas déranger les autres qui travaillaient sur leurs dossiers, ou parlaient à voix basse. C'était le temps de donner un peu plus d'explication à Jared. « Diabhal est l'équivalent des services secrets irlandais, et j'en suis à la tête. Pour y participer, il faut être une créature, et les loups-garous doivent savoir se transformer à volonté. » Il n'y avait que des ducs ici. Ce n'était pas pour rien que mon bras droit était un duc, aussi. « On utilise tous des surnoms ici. Le mien est Monsieur, c'est plus sobre que "Votre Altesse", ou prince. Et il faut également se soumettre à un Serment Inviolable, tu devineras aisément pourquoi. Officiellement, un soldat de Diabhal fait parti de la garde rapprochée de la famille royale, c'est pour ça que tu dois connaître au moins le visage de toutes les personnes ici. » Jared était loin d'être bête. Il comprenait pourquoi j'obligeais tous mes soldats à se soumettre au Serment Inviolable. Et en tant que noble de naissance, il savait très bien que tout le monde à la cour se connaissait, ou presque. Il était impossible qu'il ne connaisse personne ici. Il n'y avait que le gratin, le haut du panier.

« Si je t'ai invité ici, c'est parce que je me suis rendu compte le jour de l'attentat que tu as les capacités nécessaires pour rejoindre Diabhal. Encore plus avec tes recherches médicales. Alors, j'aimerai te laisser le temps d'y réfléchir, et… » Mais Jared me coupa. Il semblait prêt, et sûr de lui. Apparemment, il sentait dans ses veines que c'était fait pour lui. Min instinct ne m'avait pas trompé, ce jour-là. Il avait prit son pied dans toute l'adrénaline, et il était prêt à recommencer. Avec un petit sourire satisfait, je me tournais vers le duc de Hastings, mon bras droit. Je l'interpellais par son surnom : « Basset, allez chercher River Song, je vous pris. Elle doit être en train de torturer les nouvelles recrues, sur le terrain d'entraînement. » « Bien, Monsieur. » En attendant la dite River Song, je me tournais de nouveau vers Jared, pour finir de mettre les choses à plat. « Si tu rejoins Diabhal, tu vas devoir t'engager comme soldat. Suivre un entraînement officiel, et officieux. Tu seras connu pour avoir rejoint la garde rapprochée de ma famille. Mais aussi… Il faut que tu apprennes à te transformer en loup, que tu te soumettes à la tradition de le faire devant tout le monde, pour pouvoir recevoir le titre de Duc. » Je savais que ses soeurs avaient le titre, mais pas lui. Il avait refusé. Tout le monde avait supposé qu'il ne savait pas se transformer, alors, il allait falloir qu'il s'entraîne sérieusement. Je savais que personnellement, je n'allais pas l'envoyer sur le terrain tant qu'il ne sache pas faire.

La porte s'ouvrit, pour laisser place à ma tante Melody. La sœur aînée de mon père. Son histoire, tout le monde la connaissait, y compris les jeunes de notre génération. Normalement, elle aurait dû monter sur le trône, mais le jour de ses dux-sept ans, elle refusa de se changer en loup, expliquant qu'elle ne savait pas faire, qu'elle ne saurait jamais faire, et qu'elle ne voulait pas se marier au premier venu pour pondre une dizaine d'héritier. Alors, toute l'attention se porta sur le second enfant de la fratrie, mon père. Le jour de sa majorité, lui put se transformer en loup, et fut officiellement désigné comme héritier du trône. Le lendemain, beaucoup ont vu ma tante se balader sous forme de loup. Naquit alors la rumeur que ma tante savait très bien se transformer le jour de sa transformation, mais avait refusé volontairement. Rumeur confirmée par ma tante elle-même auprès de nous. Sachant se battre, elle formait les recrues, avait formé mes soeurs et moi-même, elle participait à tous les évènements, et siégeait à la table des Ministres. Elle était ou détestée, ou adulée. Il n'y avait pas de juste milieu.

La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Doctor-who-river-song


Elle nous regardait, avant de sourire. « Il parait qu'il y a une nouvelle recrue. » « Oui, Jared Parkinson, ici présent. » Elle regardait de haut en bas mon ami, avant de s'approcher. « Je te connais. Ce n'est pas ton père qui essaie de rejoindre le gratin irlandais ? » Ma tant parlait toujours de manière très direct, encore plus dans les sphères de l'armée. Curieux de voir la suite, bien qu'ils connaissaient la procédure, les autres soldats s'assirent autour de la table ronde. « Jared, donne ta main à Bleddyn, et répète après moi : Moi, Jared Parkinson, jure de toujours reconnaître Bleddyn Iceni comme mon alpha, jusqu'à ce que l'un d'entre nous meurt. » J'avais attrapé la main de Jared, et lui la mienne. On se tenait droit, et alors que Jared commençait à répéter le serment, des fils dorés apparurent autour de nos poignets. « Je jure de consacrer ma vie à la famille Iceni, sans jamais fomenter le moindre complot ou la moindre trahison envers eux. » Un nouveau fil apparut. « Je jure sur ma vie de ne jamais parler de Diabhal à quiconque. » Un dernier fil apparut, et serra nos poignets, avant de disparaître lentement. Je relevais les yeux vers Jared, en souriant. « Bienvenue à Diabhal. »  
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water

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La loyauté est le seul lien stable de l'amitiéAvec Bleddyn Iceni et Victoria PrewettJeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

Je suis un soignant, je suis un soignant, qu'il parle à mon père, lui qui pense que je ne suis qu'un gamin inexpérimenté. Qui n'a fait que se montrer inconscient lors de l'attentat, alors que... j'ai jamais été aussi conscient de toute ma vie. Je ne peux plus me tenir, je lui demande s'il est au courant et depuis quand qu'il est mon alpha ? Mais Bleddyn parait surpris, et même perplexe quand il me regarde.

« Je ne savais pas que j'étais devenu ton alpha. Je te le promets. »

Mes épaules s'affaissent, je ne me suis pas rendu compte que tout mon corps était tendu, surtout les épaules. Immédiatement je le crois. A peine termine-t-il sa phrase que je le crois sur parole. Il n'a pas besoin d'en faire plus, d'en dire plus. Je le sens au plus profond de moi. Bleddyn ne m'a jamais menti et il ne le ferait pas sur un tel sujet. Lui et moi savons ce que cela implique, ce que cela veut dire. Il n'irait pas jouer avec ça, certainement pas avec moi, pas après tous ces mois à se rapprocher, à se connaître. De ma vie, je n'ai jamais eu autant confiance et foi en quelqu'un, il a ce pouvoir sur moi, et s'il venait à s'en amuser, je finirai certainement au fond d'une forêt si profonde que personne ne pourrait me retrouver, car je ne pourrai plus approcher un humain, ni même une bête. Si Bleddyn devait me trahir, je ne pourrai faire confiance à aucun être vivant sur terre.

Je me sens moins sur la défensive, plus calme, même si une certaine nervosité demeure. Je crois que j'avais besoin de le lui dire, j'avais besoin de lui confier ce « secret » pour me sentir libéré d'un poids qui pesait sur ma poitrine depuis des semaines. J'aurai du lui dire bien avant l'attentat.

« A ton avis, pourquoi je t'ai demandé, en tant que soignant, de partir avec les civils ? Alors que moi, soldat, je suis resté sur le terrain ? »

Je ne sais pas si je dois vraiment répondre à sa question. Je me sens perdu maintenant. S'il ne savait pas qu'il était mon alpha à ce moment là, ça veut dire que c'était un ordre dissociable du fait qu'il soit mon alpha, il ne se doutait pas que j'allais être « obligé » d'obéir. Il n'a pas intentionnellement chercher à me mettre à mal et à créer un dilemme ou un clivage en moi.

« Sur le champs de bataille, en tant que soigneur, ta vie a beaucoup plus d'importance que la mienne. Comment on ferait pour soigner les blessés si tu mourrais ? Comment limiter les pertes si la seule personne capable de sauver des vies se faisait tuer ? Et je sais ce que tu vas dire. Que tu n'es pas le seul médecin. Mais cette règle s'applique à tous, sans exception. »

J'écoute religieusement ses paroles, la justification de cet ordre qui m'a tellement torturé. Je ne sais pas si je comprends, mais je le respecte. Oui, évidemment oui j'allais lui répondre que je ne suis pas le seul médecin, je ne suis même pas un médecin si j'écoute encore une fois mon père. Mais je vois où il veut en venir, seulement, je ne suis rien ni personne. Lui est Prince d'Irlande, Grand Général. Je fais à peine parti de sa cour, sans aucun titre. Je suis une perte justifiable, même si je sais soigner.

Je vois mon ami sourire, mais je ne me sens pas encore de le faire en retour, pour autant ma colère n'est plus dirigée contre lui, seulement contre moi. J'aurai du lui en parler avant, avant d'imaginer des choses, avant de me prendre la tête pendant trois putain de semaines.

« Je crois entendre ma marraine, qui s'est acharnée à ce que je reste en vie à ma naissance. Vous devez voir en moi quelque chose que je ne vois pas encore. Elle est médicomage et est très cool. »

J'esquisse enfin un sourire. Élisabeth s'entendrait bien avec Bleddyn. Si elle n'avait pas été là, je n'aurai pas été là. Parfois je me dis qu'elle a eu tort, que depuis qu'elle m'a sauvé, la vie n'est un puit de souffrance et que je suis au fond, les parois recouvertes d'aconit, chaque tentative d'en sortir est un échec. Mais ce jour là, à l'UMS, il s'est passé quelque chose, c'est comme si tout ce qui avait été dur dans ma vie m'avait aidé à supporter ce stress, ce désastre, m'avait aidé à encaisser tout ce chaos.

« Nous, Irlandais, avons plus de soldats que de médecins. Malheureusement, nous savons qui sacrifier, et qui il faut absolument garder. »
« Si tu te sacrifies un jour, par Diancecht, compte sur moi pour ne jamais faire de toi un martyr, je t'extirperai de la mort elle même s'il le faut, juste pour te foutre la plus grosse raclée de ta vie. »

Mon sourire est cette fois beaucoup plus franc et visible. Je sais que je ne serai jamais là quand Bleddyn prendra des risques, mais s'il se trouve en ma présence, il ne sera jamais une de mes pertes. Jamais. Et je vais travailler dur, encore plus dur, je vais prouver à mon père... non, non je vais prouver à Élisabeth et à Bleddyn, que d'accord, ma vie compte s'ils le disent. Je deviendrai le meilleur médecin d'Irlande.

Bleddyn me montre un fauteuil en face de son bureau. Je me sens beaucoup plus calme pour pouvoir m’asseoir. Est-ce maintenant qu'il va me parler des Blues Dragons que j'ai tué ?

« Jared, est-ce que tu connais Diabhal ? »
« Oui, enfin ça fait parti de notre folklore, c'est une légende pour faire peur aux gosses, pourquoi me parles-tu de ça ? »

Je hausse les épaules. Qu'est-ce qui lui prend ? Ces services secrets n'ont peut-être même jamais existé, même si certains véhiculent que ça a été le cas pendant des siècles. Littéralement c'est le Diable, c'est un peu comme les contes de Beedle le Barde au Royaume Unis. Non ?

« A partir de maintenant, cet entretien devient confidentiel. Si jamais tu en parles à quiconque, je le saurai, et je serai obligé de te tuer. »

Je fronce mes sourcils, pas sûr de comprendre. Je me retourne pour vérifier qu'il n'y ait personne dans la pièce et que Bleddyn ne me fasse pas un canular. Franchement ça serait malvenu, j'ai pas trop envie de rire aujourd'hui. Mais quand je me retourne, je vois qu'il est foutrement sérieux. Je lève mes bras en l'air comme l'air de dire que je suis désarmé.

« D'accord, je serai une Langue de Plomb.»

Le regard de Bleddyn ne trompe pas, je comprends que ce n'est pas une blague, que c'est bien sérieux. Est-ce que j'ai peur ? Non, mais je suis maintenant très curieux, plus que ça, je suis excité. Est-ce que Diabhal existe ? Est-ce que Bleddyn les côtoies ? Genre un secret de Prince ? Non, non je suis ridicule. Ce n'est qu'une légende et puis pourquoi il voudrait me mettre dans la confidence ? Mais avant que je ne me pose trop de question, mon ami me tend un parchemin. Je suis fébrile et mes pulsations s'accélèrent. J'ouvre rapidement le rouleau. Je reconnais son écriture pour l'avoir vu de nombreuses fois quand j'étais chez lui.

Salle secrète de Diabhal.

Je relève précipitamment mon regard sur Bleddyn. La blague va très loin si c'est le cas. Mais mes yeux sont attirés par une porte qui n'était pas là avant que je lise le mot. Je me relève donc du fauteuil dans lequel j'étais assis et m'approche de quelques pas de la porte. Je n'avais encore jamais vu un sortilège de Fidelitas, mais j'imagine que c'est cela. On pourrait croire que je suis con, mais je suis toujours pas sûr de comprendre. Est-ce que Diabhal existe vraiment et est-ce que Bleddyn m'invite à les découvrir ? Je le vois se lever et aller vers la porte, mon cœur n'a jamais battu aussi vite, l'excitation est à son comble. C'est dur de calmer mon loup, il est littéralement à fleur de peau.

« Jared, bienvenu à Diabhal. »

Putain de merde. C'est ça. Il m'invite à Diabhal. Mon cœur ne se calme pas, je deviens extatique.

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Ma tête se tourne dans tous les sens, je parcours toute la pièce du regard, je découvre chaque détail avec avidité. Je n'en crois pas mes yeux. C'est du pur délire. Il y a une table ronde. Sans déconner. Je délire totalement. Je « dévisage » la vingtaine de personne présente dans cette partie du bâtiment. Je reconnais ces visages, ce sont des soldats de Bleddyn. Je les ai vu pour certains être autour du palais, jamais je n'aurai cru qu'ils faisaient parti d'un truc secret qui relève d'une légende pour le commun des mortels. Ils saluent tous Bleddyn en l'appelant Monsieur. MONSIEUR. J'ai l'impression de vivre un mauvais trip, mais qui serait pas si mauvais que ça.  

« Monsieur, nous avons retrouvé le groupe anti-royaliste violent qui a attaqué votre invité, il y a quelques semaines. Pour le moment, ils ont l'air de se tenir tranquille. »

Mon cœur rate un battement. Je me souviens très bien de ce groupe. C'était en février, c'est un peu à cause de tout ça que moi et Victoria on s'est mis ensemble. Elle était intervenue, avait pété sa baguette, je l'avais rassuré et... elle avait craqué pour moi. Comme quoi être sympa n'est pas toujours la bonne solution.

« Très bien, gardez-les sous étroite surveillance. Au prochain débordement, arrête-les en tant que soldat irlandais, et on les interrogera en tant que Diabhal à l'abri des oreilles indiscrètes. »

J'intègre les paroles et regarde les documents qui sont dans les mains du soldat. « Interpeller en tant que soldat et interroger façon Diabhal ?! » Je veux savoir ce que ça veut dire. En quoi ça consiste. Je veux voir ! Que font-il ? Qui sont-ils ? Est-ce que toutes les légendes sont vrais ? Est-ce que... putain mais Bleddyn est aussi Grand Général des services secrets ? Après tout le gars est venu lui rendre des comptes à lui. Et Bleddyn a donné un ordre. Je regarde mon ami comme si je le découvrais pour la première fois. Bleddyn n'est pas seulement consultant en fait, il n'est pas juste au courant car il est Prince, il EST Diabhal. Je comprends mieux tout son discours dans son bureau. Mon cerveau bouillonne, j'ai tellement de chose à demander. Pourquoi il me montre tout ça. Est-ce qu'il veut que j'intègre les services ? Moi ? Jared Parkinson, le looser de 18 ans ? Caractériel, borné, blasé, rabat-joie ? Que des qualités qui me sont confiées régulièrement par mes proches.

« C'est Diabhal que j'ai mis sur le coup pour protéger tes soeurs. Ils sont bien plus efficaces et discrets que des soldats normaux. »
« C'est...merci.»

J’accuse l'information comme j’accuse un coup. Qu'est-ce que je peux dire putain ? Le gars a mis des sortes de Ninja des romans d'Emy, spécialistes du combat et de la discrétions pour protéger ce que j'ai de plus cher. Je pourrai jamais lui retourner la pareille. Bleddyn m'invite à me décaler dans un coin et je regarde les agents s'activer à leur tâche dans cette pièce secrète.

« Diabhal est l'équivalent des services secrets irlandais, et j'en suis à la tête. Pour y participer, il faut être une créature, et les loups-garous doivent savoir se transformer à volonté. »

Je tique. Je déglutie. Il faut... savoir se transformer à volonté ? Je veux, je veux en être, si c'est le but de ma présence ici. Mais... est-ce que je pourrai ? Ou plutôt, est-ce que je veux le faire ? Je sais le faire, même si je ne l'ai pas fait depuis des années. Depuis que j'ai conscientisé que ça allait me donner le titre de Duc. J'ai arrêté avant mes 17 ans. Juste pour faire chier et décevoir mon père pour une bonne raison. Est-ce que je dois m’asseoir sur toutes ces années de convictions ? Pour Diabhal ? Pour Bleddyn ? Mon cœur s'accélère à nouveau alors qu'il avait trouvé un rythme de croisière. Je vais devoir prendre une décision et rapidement, je sens que je ne pourrai pas sortir de cette pièce sans une réponse à Bleddyn. C'est soit oui, soit jamais une opportunité pareille ne se reproduira. J'imagine que j'oublierai jusqu'à ma convocation à son bureau.

« On utilise tous des surnoms ici. Le mien est Monsieur, c'est plus sobre que "Votre Altesse", ou prince. Et il faut également se soumettre à un Serment Inviolable, tu devineras aisément pourquoi. Officiellement, un soldat de Diabhal fait parti de la garde rapprochée de la famille royale, c'est pour ça que tu dois connaître au moins le visage de toutes les personnes ici. »

Je hoche la tête, je comprends très bien. Le Serment Inviolable n'est pas ce qui me retient et me fait douter. Je regarde tous les Duc autour de cette pièce. Oui j'en connais certains. J'ai même assisté à certaines cérémonies de transformation. Eux même doivent penser que j'en suis incapable. Mais j'ai menti, ou plutôt j'ai fait semblant. Est-ce que cela va poser un problème ? Je vais devoir me montrer honnête envers Bleddyn.

« Si je t'ai invité ici, c'est parce que je me suis rendu compte le jour de l'attentat que tu as les capacités nécessaires pour rejoindre Diabhal. Encore plus avec tes recherches médicales.»

Je tourne ma tête vers mon alpha. En une fraction de seconde, il réactive en moi des sensations et des émotions en parlant de l'attentat. Les souvenirs remontent comme un manque de drogue. Ça me prend à la gorge. Et je me souviens de ce que j'ai ressenti exactement, l’adrénaline, l'action, l'effet sur moi, sur mon loup, pour la première fois je me suis senti en phase, compétent, utile, à ma place. Je VEUX retrouver ces moments si c'est ce que permet Diabhal. Que Bleddyn pense que j'ai les capacités nécessaires, je veux essayer, je veux en être. Mon loup en tremble, il vibre sous ma peau. C'est oui. C'est un putain de oui bordel.

«Alors, j'aimerai te laisser le temps d'y réfléchir, et… »
« C'est d'accord. J'accepte. Je veux en être.»

Je hoche la tête d'un oui franc. Tout mon corps me pousse à faire ce choix et pas seulement. Ce truc est fait sur mesure pour moi, Dana a toujours un plan pour tout le monde, si j'avais un peu perdu la foi, je sais que c'est mon moment. Cet appel arrive au bon moment, celui où je suis le plus perdu, dans le doute permanent, où je me cherche. Je réponds au sourire de mon ami. Il le savait, il savait que je dirai oui.

« Basset, allez chercher River Song, je vous pris. Elle doit être en train de torturer les nouvelles recrues, sur le terrain d'entraînement. »
« Bien, Monsieur. »

Je les regarde échanger. Torturer les nouvelles recrues ? Donc cette River Song me torturera aussi prochainement ? PAR-FAIT. Je suis prêt.

« Si tu rejoins Diabhal, tu vas devoir t'engager comme soldat. Suivre un entraînement officiel, et officieux. Tu seras connu pour avoir rejoint la garde rapprochée de ma famille. Mais aussi… Il faut que tu apprennes à te transformer en loup, que tu te soumettes à la tradition de le faire devant tout le monde, pour pouvoir recevoir le titre de Duc. »
« Si c'est nécessaire, je ferai le nécessaire.»

Mon cœur fait de nouveau une embardée, je vais devoir me transformer devant tout le monde. Mon père va savoir, tout le monde va savoir. Je vais faire parti de la garde rapprochée de la famille. Que va dire Amadeus ? C'est la seule chose dont j'ai peur, la seule chose qui me ferait douter de ma décision. Est-ce que ça vaut le coup ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup ?

La porte s'ouvre et je découvre un visage familier bien que discret dans la famille royale. C'est Melody, la sœur du roi. Je connais son histoire, je me suis... inspiré de son histoire, de ses "choix". C'est la seule de la famille à ne pas s'être transformée en loup, il y a des rumeurs sur elle après le couronnement de son frère. Sur le fait qu'elle sache en réalité le faire. Et quand je la vois ici devant moi, à Diabhal où sont seulement admit les loups capables de transformation à volonté, je sais que les rumeurs étaient fondées. La voir devant moi lève mes doutes. Elle a refusé le statut de Reine. Si elle a pu être aussi courageuse, je peux l'être.

« Il parait qu'il y a une nouvelle recrue. »
« Oui, Jared Parkinson, ici présent. »

Elle me dévisage de long en large et en travers, et je reste droit, cette femme est... cette femme a été un point dans mon histoire ou plutôt une virgule. Mes sœurs diraient un truc du genre « c'est ma star ». Je sais que beaucoup la déteste, mon père la déteste. Et peut-être qu'il a participé au fait que je prenne en quelque sorte exemple. Que va-t-elle penser de moi ? Va-t-elle me juger sévèrement ? Va-t-elle dire à Bleddyn que je suis bon à rien et qu'il n'y a rien à tirer de moi ou mes compétences ? Va-t-elle se moquer ? Me ridiculiser ? Elle sait que je ne me suis pas transformer en loup... toute ma vie j'ai été un faible, un lâche. Mon corps est rempli de cicatrices qui l'attestent.

« Je te connais. Ce n'est pas ton père qui essaie de rejoindre le gratin irlandais ? »
« C'est bien lui oui. Wolfgang Amadeus Parkinson.»

Je lui fais un sourire, je suis ravi de savoir que Melody a percé à jour mon père. Toujours à bien se faire voir. Comment va-t-il réagir en voyant que son fils sans expérience intègre la garde rapprochée de la famille Iceni ? Nous le serons bien vite. Je dois faire fi de mes appréhensions. Ce choix est pour moi, pas pour lui. Plus pour lui. Je ne veux plus faire de choix en fonction de ses réactions. A cause de cela je suis dans la merde avec Victoria maintenant...

« Jared, donne ta main à Bleddyn, et répète après moi : Moi, Jared Parkinson, jure de toujours reconnaître Bleddyn Iceni comme mon alpha, jusqu'à ce que l'un d'entre nous meurt. »
« Moi, Jared Parkinson, jure de toujours reconnaître Bleddyn Iceni comme mon alpha, jusqu'à ce que l'un d'entre nous meurt

Tout le monde s'arrête dans la pièce et s'installe pour observer ce qui se passe. J'en ai des frissons. Tout mon être est en ébullition. C'est là, c'est LE moment. C'est plus qu'une virgule dans mon histoire. Tout va changer à partir de maintenant. Quand j'attrape l'avant bras de mon alpha, l'émotion est indescriptible. J'ai l'impression de vivre un moment qui m'anime. Je ressens du plaisir, et beaucoup de satisfaction. Des émotions que je ressens que très rarement. Le bonheur n'est que l'absence de douleur, c'est que j'avais dit à Louve il y a quelques mois. Mais je m’aperçois qu'il y a d'autre manière d'être heureux.

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« Je jure de consacrer ma vie à la famille Iceni, sans jamais fomenter le moindre complot ou la moindre trahison envers eux. »
« Je jure de consacrer ma vie à la famille Iceni, sans jamais fomenter le moindre complot ou la moindre trahison envers eux

Je m'applique, je suis sûr de moi. Jamais j'ai eu une intention de les trahir ou de comploter. Encore moins depuis que Bleddyn est devenu mon alpha. Pour moi ce Serment n'est qu'une formalité.

« Je jure sur ma vie de ne jamais parler de Diabhal à quiconque. »
« Je jure sur ma vie de ne jamais parler de Diabhal à quiconque

Ça sera facile, j'ai toujours été quelqu'un de discret et de peu expansif. J'ai toujours su expliquer ou cacher des blessures aussi, alors je m'en sens totalement capable, là aussi c'est qu'une formalité. Je regarde le dernier fil nous lier. Je me sens fier, je ne suis pas sûr avoir ressentit ça avant.

« Bienvenue à Diabhal. »  

Je souris aussi à Bleddyn, le sourire le plus sincère et voulu de toute ma vie. Mes yeux disent merci, merci pour tout, merci pour la confiance. Je ne me suis pas trompé d'Alpha. Je suis ravi de l'avoir choisi avant ce Serment. C'est important pour moi, il n'a pas été un choix obligé, il a été un choix d'âme.

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Je lâche la main de Bleddyn regonflé d'énergie. J'en oublie mon état d'esprit de quand je suis arrivé à son bureau tout à l'heure. Je pensais être arrêté pour les faits commis à l'attentat, pas recruté dans une mafia irlandaise. L’ascenseur émotion est puissant.

Bleddyn décrète qu'il faut fêter ça en buvant un coup avec les autres soldats. Boire ça je sais faire. La camaraderie est de mise. Même si je ne suis pas à mon aise dans ce milieu, parce que c'est quelque chose que je ne connais pas beaucoup. Certes depuis quelque temps je bois des verres avec Bleddyn et Aliocha, mais je n'ai jamais fait parti d'un tout, d'un groupe. J'ai toujours été quelqu'un de solitaire, de renfermer, je ne me suis jamais lié à personne, je n'ai participé à aucun club. Et en même temps je n'ai jamais été seul de toute ma vie ayant des sœurs jumelles. Alors je me surprends à être « joyeux » dans cet univers. Je les entends parler, échanger, ils me posent des questions, sont curieux de ma personne, et je les comprends. Certains m'ont déjà vu à la cour, les fois où je m'y rend, certains connaissent mes parents, surtout mon père, et mes sœurs possiblement. Je trouve que l'étiquette tombe, même si Bleddyn reste leur chef et que cela se sent. Mais c'est un Alpha très respecté. J'ai hâte de le découvrir, d'aller en « mission » même si je ne sais pas encore comment ça se passe, quel sera mon rôle.

Je fourmille d'impatience, j'ai envie d'y aller de suite, de commencer les entraînements. J'ai envie de partir sur le terrain, j'ai envie de ressentir l'adrénaline couler dans mes veines, j'ai BESOIN de ça. Mais j'ai bien compris qu'il faut que je passe une première étape officielle, passer devant la cour pour me transformer sans lune. Et je pense que je vais pouvoir le faire, mais à une condition. Je veux que ce soit Louve. J'ai besoin que ce soit Louve, et j'ignore si elle pourra et si elle le voudra. Mais je dois tenter ma chance. Et je sais que je veux le faire vite, le plus vite possible. Mes sœurs organisent deux jours au chalet, donc c'est mort pour ce week end.

Je profite que tout le monde boive et de la bonne ambiance pour faire mes excuses à Bleddyn. Je suis arrivé agacé et nerveux dans son bureau et je l'ai pris à parti, ce n'est pas correct, je m'en rends compte maintenant que la pression est redescendue.

« Je te dois des excuses pour tout à l'heure. J'ai cru que tu me convoquais pour me rappeler à la loi, en rapport avec ce qui s'est passé lors de l'attentat, ce que j'ai du faire, en dehors d'avoir soigné. J'ai eu peur de devoir rendre des comptes, et j'ignore toujours pourquoi je ne dois pas en rendre. Mais je suis allé trop loin, je n'aurai pas du t'invectiver de la sorte. J'ai eu peur de... tout perdre.»

Je me sens honteux et j'espère que Bleddyn comprendra ma réaction, même si elle était extrême et inutile vu finalement le motif de cette convocation.

« J'ai tellement de questions. Comment ? Quand se passe les entraînements ? En quoi ils consistent ?»

Il va falloir que je revois l'organisation de ma semaine, mes stages, mes cours et devoirs. Mais je n'ai aucun stress, je sais que j'en suis capable, je le sens, je suis fais pour ça. Et j'ai l’atout d'être un excellent élève, et d'assimiler rapidement, je vais pouvoir assurer les cours et avoir certains aménagement j'en suis sûr, car mes notes ne sont pas à discuter. Ça me laissera moins de temps pour fumer et boire comme un trou. Je sais que je vais devoir avoir une meilleure hygiène de vie. Je sais que je vais quitter une drogue pour une autre, mais une drogue plus utile et efficiente.

Travailler dur ne m'inquiète pas, prendre des coups, en donner non plus. Je le vois quand Bleddyn s’entraîne avec moi, j'en redemande, je n'ai pas toujours été comme ça. J'ai passé des années à recevoir des coups sans en rendre, j'ai accusé encore et encore, subit sans broncher, sans aller me plaindre à personne, j'ai toujours tout garder secret, j'ai fait mon maximum jusqu'à ce que je ne puisse plus le cacher. Mais même encore aujourd'hui, ils restent des zones d'ombres et des informations jamais révélés à la Direction de Poudlard ou à mes parents, même mes sœurs ne sont pas au courant. Alors je vais pouvoir gérer cette double vie, elle est faite pour moi. Et Bleddyn me guidera, il y arrive, j'imagine qu'il pourra me conseiller et m'aider à y arriver. S'il pense que j'en ai les capacités, je dois lui faire confiance.

« Qui est au courant ? Tes parents savent ? Tes sœurs ? Est-ce que je vais pouvoir soigner les soldats ? Je dois... je dois revoir mon carnet, je dois améliorer des sortilèges, des potions. J'ai plein d'idées.»

Mon cerveau explose. Je sais que la pression de la lune agit comme un carburant. Mais si je dois aller sur le terrain, il faut que j'exploite des sorts plus rapides, plus efficaces. C'est de la médecine de guerre dont on parle. Plus rien à voir avec un loup sur un lit d'hôpital ou dans une forêt qui aurait plus de temps qu'un soldat pour se guérir. Je vais devoir agir vite et précisément. Rien qu'à cette idée, je suis rempli d'excitation.

« Est-ce que t'es sûr que j'en ai les capacités ? Je veux dire, j'ai que 18 ans, j'ai pas encore un diplôme de médicomage, j'ai aucune expérience...»

Je sais que c'est mon père qui parle à travers mes doutes, et que je vais devoir me laver de tout ce qu'il a pu me dire jusqu'à présent. Je vais devoir me prouver qu'il avait tort. Mais ça fait 18 ans que je le déçois et que je reçois ce genre de discours, il va falloir tout déconstruire pour que j'avance, que je sois vraiment opérationnel.

:copyright:️ Justayne

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Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

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La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Avec Jared Parkinson et Victoria PrewettJeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

Pendant tout le processus du Serment Inviolable, je regardais Jared. Et, plus précisément, ses yeux. Je ne voyais qu'une détermination sans faille. Il savait ce qu'il faisait, il n'avait aucun doute. J'espérais bien que ça continuerait comme ça, et qu'il n'aurait pas de regret. Mais alors que je lui souhaitais la bienvenue à Diabhal, il me sourit. Sincèrement. C'est là que je sus, que jamais Jared ne retournerait en arrière. Qu'il avait trouvé sa place, et j'étais fier de pouvoir me dire que je lui avais donné cette place dont il avait désespérément besoin. Il semblait toujours errer dans sa vie, à la recherche d'un but. Il l'avait trouvé, en parti grâce à moi. Ou alors, c'était un élan d'égo ? Mais qu'importe. « Bien, et si nous allions fêter ça ? » Je désignais une seconde porte, qui menait à un salon privé. Celui de Diabhal. C'était d'ailleurs par ce salon que les membres rentraient, normalement. Rarement, voir jamais par mon bureau. Ça demandait trop d'organisation en rapport à qui je pouvais accueillir ou non dans mon bureau.

Les ducs présents commencèrent à sortir l'alcool, à mettre de la musique de notre pays joyeuse, et à bavarder en irlandais. Ils commencèrent à s'intéresser à Jared, à qui il était. Comment il était. Certains parlent entre eux, taquinent Melody. Assis sur un fauteuil, je regarde ce spectacle, mon verre à la main. J'aime cette ambiance. Ici, nous sommes tous plus ou moins des meurtriers, mais nous restons une famille. Une meute cachée au sein de cette gigantesque meute qu'est l'armée irlandaise. Cette partie secrète, et notre camaraderie nous aide à nous rappeler que nous ne sommes pas que des armes au sein de la couronne. Que nous sommes humains, avec des sentiments, et une mission difficile. Je regarde Hastings commencer à faire un bras de fer avec ma tante quand je sens un mouvement à côté de moi. Je tourne la tête. Jared était en train de s'installer à côté de moi. « Je peux faire quelque chose pour toi ?1 » « Je te dois des excuses pour tout à l'heure. J'ai cru que tu me convoquais pour me rappeler à la loi, en rapport avec ce qui s'est passé lors de l'attentat, ce que j'ai du faire, en dehors d'avoir soigné. J'ai eu peur de devoir rendre des comptes, et j'ignore toujours pourquoi je ne dois pas en rendre. Mais je suis allé trop loin, je n'aurai pas du t'invectiver de la sorte. J'ai eu peur de... tout perdre. » Je ne pus m'empêcher de sourire en le voyant ainsi. Au moins, il avait le mérite de reconnaître ses torts, et c'était une qualité importante. Surtout pour un (futur) soldat envers son chef. « Tu as de la chance que ce soit moi le Grand Général et pas le frère de mon arrière-grand-père. Il était connu pour ses accès de violence, y compris envers ses soldats de la mafia. Il t'aurait coupé la langue si tu avais osé lui parler de cette manière. » Moi ? Disons que j'étais flatté qu'il soit suffisamment à l'aise avec moi pour m'engueuler. Quand je me rappelais sa manière de nous éviter, ma sœur et moi, en début d'année parce qu'on avait eu le malheur de s'intéresser à lui ; sa manière d'agir ainsi montrait qu'il avait fait énormément de progrès en terme de confiance. « Jamais je ne t'aurais repris pour ce genre de chose. Cet attentat était une forme de guerre. Il fallait que tu te défendes, et que tu défendes les tiens. Ce sont tes gestes qui m'ont beaucoup impressionné, d'ailleurs. » J'eus un petit rire avant de continuer à parler. « Tu aurais eu des problèmes si tu avais été de leur côté. » Je pense que là, j'aurais été très déçu.

Je finis par trinquer avec lui, comme pour lui montrer qu'il devait arrêter de se torturer. Tout allait bien. Il ne devait pas avoir honte de ce qu'il avait fait. Au contraire, il devait être fier de lui. Il avait sauvé des vies par ses actions médicales, et il en avait sauvé d'autres en tuant quelques Blue Dragon. Il fallait toujours penser de cette manière, quand nous étions dans ce genre d'organisation. « J'ai tellement de questions. Comment ? Quand se passe les entraînements ? En quoi ils consistent ? » L'impatience de Jared m'amuse. Et me confirme ce que je pensais : il est fait pour ça. Il va s'en sortir, et il sera un excellent soldat. « Quand, tout dépend des emplois du temps de chacun. En tant que étudiant, ton planning de soldat sera adopté en conséquence. Comme pour moi. » Je fis voler la bouteille d'alcool jusqu'à moi, pour me resservir un verre. Le dernier pour aujourd'hui. Après tout, la pleine lune était ce soir. Je me devais d'être lucide. « Tu apprendras à te battre au corps-à-corps. Aux sorts défensifs, et attaquant. A savoir te comporter sur le terrain, adopter les bons gestes. » Je bus une légère gorgée, satisfait. Ce whisky Pur Feu est vraiment bon. Un cadeau de Diabhal pour mes 19 ans, il y a une dizaine de jours. « A Diabhal, tu t'entraînes encore plus à utiliser tes sens de créature, pour que tout devienne naturel. Que ton corps sache réagir avant même qe tu ne réfléchisses. Que tu flaires le danger sans t'en rendre compte. Tu as aussi une sorte de… Talent, dirons-nous. Quelque chose que les autres n'ont pas. » Je fis un geste de la main, pour lui montrer l'assemblée. Hastings était fort pour les interrogatoires et la torture psychologique. Un autre était doué pour la torture physique. « Moi, je sais manier toute sorte d'armes moldues. Bien que ma sœur ne fasse pas parti de Diabhal, elle sait tirer à l'arc. Quant à toi… » Je lui fis un petit sourire. « Normalement, je n'impose pas. Mais j'aimerai que tu sois le médecin de Diabhal. Alors bien sûr, tu iras sur le terrain, hein. Tu as de vrais dons en Médicomagie. Je veux que tu serves Diabhal avec tes poings, mais aussi avec le carnet que tu as montré à ma sœur. » Ce fameux carnet où il a noté énormément de moyens pour soigner de manière plus efficace les créatures. Celui que Louve a dû utiliser pour lui sauver la vie en novembre.

« Qui est au courant ? Tes parents savent ? Tes sœurs ? Est-ce que je vais pouvoir soigner les soldats ? Je dois... je dois revoir mon carnet, je dois améliorer des sortilèges, des potions. J'ai plein d'idées. » J'aime son enthousiasme, et je sais que je ne me suis pas trompé. Mes yeux pétillent quand je le vois aussi pressés. « Les seules personnes au courant sont dans cette pièce. Hormis mes parents, évidemment, et mes soeurs. Mon père vient de temps en temps voir les entraînements, comme pour voir les progrès. Ma sœur aussi, en tant que future dirigeante. Bien que Accalia le sache, elle ne vient jamais et n'en parle pas. En tant que future Grande Prêtresse, elle se contente de faire beaucoup plus souvent des rituels de purification sur nous que sur n'importe quel soldat, ou Irlandais. » Le rituel de purification est l'un des plus importants chez nous. Ce n'est pas pour rien que tous les Irlandais le font durant Imbolc, en février, notre toute première fête de l'année. C'est comme pour recommencer un nouveau départ. Le Temple en fait tout de même toute l'année, pour différentes raisons : un changement dans une vie, comme un déménagement, un mariage, un bébé, une majorité atteinte ; ou alors pour se débarrasser de mauvaises ondes ou pensées portées trop longtemps ; ou, dans notre cas, pour éliminer toutes les traces de méfaits commis beaucoup trop régulièrement. Bien que ces crimes servent à nous protéger, cela reste des crimes. Ils sont justifiés, mais nous pensons que nous risquons d'en payer le prix si nous ne nous purifions pas régulièrement. « Mais je suis content de te voir aussi motivé. » Je lui souris sincèrement. « Est-ce que t'es sûr que j'en ai les capacités ? Je veux dire, j'ai que 18 ans, j'ai pas encore un diplôme de médicomage, j'ai aucune expérience… » « J'en suis sûr. » Je l'arrête tout de suite, en plongeant mes yeux dans les siens, pour lui montrer à quel point je suis sérieux.

« Si je te le propose, c'est parce que je sais que tu en as les capacités. L'expérience ? Tu la feras sur le terrain. J'ai confiance en toi. » Je ne savais pas d'où venait ce manque de confiance. Enfin, si. J'avais des soupçons. Je savais qu'il avait été harcelé. Et il m'avait confié avoir des rapports plutôt compliqués avec son père. Je connaissais également Amadeus pour être un homme opportuniste. Est-ce que avoir un fils comme Jared, qui ne s'était pas illustré dans la vie du palais, le décevait ? Est-ce que c'était l'une des raisons de son manque de confiance ? « Tu n'as que 18 ans, tu as toute la vie pour apprendre et t'améliorer. Ne laisse personne te dire que ton âge ou ton manque d'expérience est un problème. Et puis, dis-toi que toi, tu as le droit de faire des erreurs. Pas ton chef. » Je marquais une pause. « Et je me demande bien qui est ton chef… Oh, oui ! Moi. » Je lui souris, un peu moqueusement. J'étais son chef, par mon rang de prince, par mon rôle de Grand Général, par le biais de Diabhal. Mais il m'a avoué que j'étais devenu son Alpha. C'était encore plus profond que la hiérarchie imposée par le palais. Je savais qu'il se tiendra toujours à mes côtés, loyalement. « Si tu as besoin d'aide pour gérer ton père… Je serai ravi de t'aider. Louve aussi. Ou, de manière détournée, ma tante Melody se fera un plaisir de le casser devant tout le monde au prochain évènement… » Je jetais un oeil à ma tante, qui continuait de défier les soldats au bras de fer, et de battre tous ces assassins aguerris. J'étais sérieux, en lui proposant ça. Il ne faut surtout pas que son père soit un frein à son avenir, à ses projets. Si il ne le voit plus comme un Alpha, et encore moins comme un père à qui il peut avoir confiance, il doit couper ce lien qui pourrait presque passer pour toxique.

Je finis par vider mon verre d'un seul coup, avant de me lever. « Bon, je dois y aller. Le travail m'attend. » Tous les soldats se lèvent pour me saluer. Je sais que je les revois ce soir. Je leur accorde un moment de pause, avant la nuit qui nous attends, comme tous les soirs de pleine lune. Mais je ne peux pas m'empêcher de me tourner vers Jared. « Tu peux rester ici et te détendre, ou me suivre et découvrir le travail de garde rapprochée. C'est comme tu veux. » Je veux qu'il sache qu'il a le choix, il ne doit surtout pas se sentir obligé. Il finit quand même par se lever et me suivre. Je lui fis faire le tour des quartiers de Diabhal : l'entrée et sortie secrète, les dortoirs au besoin, une petite cuisine. Puis on se dirigea vers le palais. Je lui parlais de ses futurs rôles en tant que garde rapprochée : devoir assurer la protection et la sécurité durant la plupart des évènements, voir tous ; mais cela doit être fait de manière discrète, donc, se mêler aux invités. Que d'ici quelques temps, il aura même des soldats sous sa coupe au besoin. Que quand il aura fini ses études, il y a de fortes chances qu'il doive vivre toute sa vie en Irlande, au palais. Toute sa vie allait être impactée par ce choix, et il devait bien le savoir.

Quand on arriva au palais, je commençais à lui dire tout ce qu'il y avait à faire durant une pleine lune. Baliser les lieux, prévenir le village sorcier d'à côté, préparer les rituels, le lendemain. Que Diabhal devait surveiller, plus que de profiter de la nuit. Ils avaient une pause en journée pour se préparer à la nuit, justement. Alors que je racontais tout cela, j'entendis quelqu'un m'appeler par mon prénom, et par celui de Jared. Je reconnus immédiatement cette voix, et je ne pensais pas qu'elle serait arrivée aussi tôt. Je me retournais, pour la voir. « Victoria ?2 » Je savais qu'elle viendrait. Après tout, elle avait été invitée à toutes les pleines lunes, pour évoluer dans un endroit plus sécurisé que Poudlard. Je lui souris, jusqu'à ce que je comprenne… Quelque chose. Les regards qu'elle posait sur Jared… Et je compris. Jared, son petit ami, était le Jared que je connaissais. Et je devais m'avouer que je ne m'y attendais pas. « Vous sortez ensemble, tous les deux ? » Je ne pus m'empêcher d'hausser un sourcil. Je savais que Jared était… Bon, pas très chevaleresque avec les femmes. Je l'avais constaté au Nouvel An. Et je remarquais que c'était pareil avec sa petite amie officielle. « Jared. Bígí cróga3. » Après tout, Victoria ne méritait pas ça. Elle était une jeune femme formidable, et courageuse. Et même si Jared devenait un ami cher, je n'aimais pas beaucoup le voir agir comme cela avec Victoria. Au contraire, ça m'énervait encore plus que le soir du Nouvel An…                            

1 : A partir de là, tous les dialogues sont en irlandais.
2 : Tous les dialogues reviennent en anglais, sauf précision.
3 : Sois galant. (En irlandais)
:copyright:️ Justayne

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Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water

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Victoria Prewett
Contexte
Nous sommes le jeudi 28 mars 2002. Victoria, ou Vicky comme elle aime être surnommée, est la fille cadette de Louis Prewett et Adèle Bennett. Après un été mouvementé où ses parents ont annoncé leur séparation et où son père a fait son coming-out, Vicky est à présent une sorcière étudiant en 5ème année à Poudlard. Mais récemment son destin a été bouleversé par sa transformation en loup-garou fin janvier 2002.


La loyauté est le seul lien stable de l'amitié
Les BUSE approchaient rapidement à présent et même si je disais toujours aux autres que ce n’était pas un sujet qui me préoccupait, je devais bien avouer que maintenant, je commençais un peu à m’inquiéter. Beaucoup de 5ème année étaient en panique car ils étaient en retard sur leurs fiches de révision, d’autres parce qu’ils n’arrivaient toujours pas à métamorphoser un scarabée en bouton. La vie à Poudlard était beaucoup trop stressante et tout ça commençait à me gagner. Alors de savoir que ce soir c’était la Pleine Lune et que je pourrais m’échapper durant quelques heures de cette ambiance me faisait un bien fou.

J’avais pris correctement mes potions Tue-Loup comme il me l’était recommandé. Mais un trop plein d’énergie montait en moi depuis hier soir. Je voulais courir encore dans les jardins du palais royal, je voulais sentir l’herbe sous mes pattes, je voulais humer l’air et découvrir des parfums étonnants. Tant de changements s’étaient opérés en un mois. La dernière fois, je tremblais comme une feuille de ma première véritable transformation. A présent, je mourrais d’excitation. L’épreuve de la transformation était toujours un calvaire mais les autres loups que j’avais côtoyés m’avaient dit qu’avec le temps ça s’arrangerait. Les transformations iraient plus vites et seraient de ce fait moins douloureuses à supporter. J’avais hâte d’arriver à un tel niveau de métamorphose.

En attendant, ce soir j’avais de quoi me réjouir car non seulement Bleddyn serait présent, mais aussi Jared. Il avait promis d’être à mes côtés ce soir de Pleine Lune et après notre week-end ensemble, je ne doutais pas de sa promesse. Il avait été si doux et si attentionné à mon égard lors de ma première fois que je me sentais totalement en confiance auprès de lui. Et aujourd’hui, j’aurai l’occasion de le présenter dans les règles de l’art à Bleddyn. Peut-être le connaissait-il déjà ?

Il était 18h00 quand mon père m’avait déposé devant les grilles du palais.

« Tu as bien ta dernière potion avec toi ? » me demanda-t-il.

Je sortis la fiole de potion Tue-Loup de mon sac, à prendre une heure avant le lever de la Pleine Lune et l’agitais devant son nez.

« Oui ! »
« Et des affaires de rechange ? »
« Tout est là-dedans ! »
« Je repasse te prendre donc à 9h, ce sera bon ? »
« 10h ? »
« On ne va pas non plus abuser de leur hospitalité, Victoria. »
« Mais papaaaaa, il y a le petit-déjeuner royal, et la dernière fois, je n’ai pas eu le temps de goûter toutes les gelées royales. »

Mon père roula des yeux avant de reporter les yeux sur un garde qui s’avançait vers nous.

« Victoria Prewett ? » lut-il sur un registre.
« C’est moi ! »

Je me tournais à nouveau vers mon père.

« C’est bon, tu peux y aller. Ça va aller. »

Papa se mordit la lèvre avant de me serrer soudain dans ses bras. Je déglutis avant de me laisser faire. Je sais qu’il faisait des efforts pour accepter ma nouvelle condition et que son regard sur moi n’avait pas changé. Mais je me doutais qu’un sentiment de culpabilité le rongeait sans doute encore. C’était différent de maman. Maman … disons que je ne recevais pas bien de hibou de sa part. Mais ce n’était pas grave. Je me contentais d’obtenir de l’amour des autres membres de ma famille ainsi que de mes amis. Et puis il y avait Jared qui m’aidait.

« Papa … il faut que tu me lâches maintenant. »

Je lâchais un petit rire nerveux alors qu’il desserrait ses bras pour me laisser entrer par les grilles ouvertes. Je lui adressais un dernier signe de main alors que je suivais le garde. Il resta longtemps à me regarder marcher en direction du palais avant que je n’entende un petit « plop » m’indiquant qu’il avait transplané. Le garde m’amena à un vestiaire où je déposais mes affaires, pris ma dernière potion, supervisée par l’homme qui cocha une petite case, avant de le suivre à nouveau à l’extérieur.

Le feu brûlait déjà et quelques sorciers avaient commencé à danser autour. Il était encore tôt, je le savais, mais cela ne m’empêcha pas de chercher du regard Bleddyn et Jared. Rien ne m’indiquait leur présence. Sans doute que le premier était occupé à superviser encore les lieux. Quant au deuxième, c’était certainement son genre d’arriver au dernier moment ? Je me fis embarquer alors dans une des danses et me lançais gaiement dans l’apprentissage des pas. Je riais alors qu’un homme d’une soixantaine d’années me faisait tourner autour de lui, ayant clairement la danse dans la peau. Je frappais dans mes mains en chœur alors que c’était à son tour d’esquisser des pas de danse, avant de reprendre la ronde qui nous ramenait avec les autres danseurs.

Le jour déclinait à l’horizon et d’autres loups-garous arrivaient de plus en plus désormais. Des banquets étaient installés pour boire et manger. Des cris de joie résonnaient partout dans les jardins et je discutais joyeusement avec tout ceux qui m’adressaient quelques mots. L’ambiance était si conviviale qu’on peinait à croire qu’on se trouvait près du palais royal où les représentations de ces gens-là étaient toujours austères.

Je quittais la danse, à bout de souffle, repoussant une mèche de mon visage avant d’aller me rafraîchir. J’ignorais ce que c’était à l’intérieur de ce verre mais je le vidais d’une traite, bien heureuse de me rafraîchir le gosier. C’est alors que je les vis.

« Bleddyn ! Jared ! »

J’agitais le bras avant d’attraper deux autres verres pour leur amener. Ils marchaient tous les deux, s’entretenant d’un sujet visiblement sérieux au vu du pli soucieux qui barrait leurs fronts. Cependant, un sourire étirait de temps à autre les lèvres de Jared qui semblait sincèrement heureux de ce que Bleddyn lui racontait. Cependant, quand il me vit approcher d’eux, je notais imperceptiblement son changement d’expression. Je décidais de mettre ça sur le compte de la surprise.

« Victoria ? » s’étonna Bleddyn en me voyant leur tendre les verres.
« Vous allez bien, tous les deux ? »

A nouveau, je pris le temps de reprendre mon souffle avant de passer un bras autour de celui de Jared et de déposer un baiser sur sa joue.

« Salut toi … » susurrais-je.

Est-ce qu’il pensait lui aussi à ce qu’on avait fait dimanche matin ? Je me mordis la lèvre à cette pensée, rougissant légèrement avant d’entendre la question de Bleddyn.

« Vous sortez ensemble, tous les deux ? »

Je gloussais, sans pouvoir m’en empêcher avant que Jared ne lâche brusquement mon bras. Visiblement, il était grognon ce soir. Je haussais les épaules.

« Oui, c’est le Jared dont je t’ai parlé, tu te souviens ? » répondis-je. « Je t’ai attendu. Mais comme je sais que tu traînes toujours un peu, je suis partie danser un peu. Tu veux qu’on y aille tous les deux ? Je crois connaître les … »

Mais Jared m’interrompit et je baissais la tête, honteuse. Oui, je m’étais sans doute un peu trop emballée. Ce n’était pas le genre de Jared tout ça, j’aurai du m’en souvenir. C’était juste que transporter par la joie de tout ça, j’avais oublié …

« Jared. Bígí cróga. »

Bleddyn avait parlé en irlandais et même si je ne comprenais pas ce qu’il avait dit, je devinais sans mal qu’il adressait un reproche à Jared.

« Ce n’est pas grave. » dis-je en jetant tout de même quelques coups d’œil vers Jared. « Il a déjà promis de passer la nuit avec moi alors … »

Alors c’était déjà pas mal. A nouveau, je haussais les épaules. C’était des efforts de sa part et je pouvais en faire aussi en me refrénant.

« Comment vous connaissez-vous tous les deux ? » demandais-je, curieuse.

Je mis mes mains derrière le dos. De cette manière, je n’étais pas tentée d’attraper la main de Jared ou de venir me blottir contre lui. Avec la Pleine Lune qui approchait, mon loup réclamait plus que tout du contact et j’avais aimé la chaleur qui se diffusait des corps sur les danses.

Un homme s’approcha alors pour parler à Bleddyn et je le vis s’écarter légèrement pour s’entretenir avec lui. J’en profitais pour tourner la tête vers Jared, essayant de capter son regard qui m’évitait.

« Est-ce que … ça va ? » demandais-je. « Tu sais … je … je comprendrais si jamais tu préfères être avec tes sœurs pour ce soir. »

Après tout, peut-être qu’il n’avait pas l’habitude de passer la Pleine Lune avec quelqu’un d’autre que sa famille ? Peut-être que la journée avait été difficile et qu’il ne voulait pas être grognon avec moi ? Peut-être que c’était l’occasion de passer la nuit toute seule ? Ce serait nouveau, mais il faudrait bien que j’apprenne.

Je m’approchais de lui et posais un doigt sous son menton pour le lever vers moi.

« Embrasse-moi. Je suis sûr que c’est tout ce qu’il te faut pour que ça aille mieux. »

J’eus un sourire joueur, penchant ma tête sur le côté avant de venir me coller à lui. Peut-être qu’il avait juste besoin d’une petite diversion ? Un truc qui lui fasse du bien, qui le détende ?

« Tu veux qu’on s’éloigne discrètement un moment ? »

Je jetais un regard derrière nous. Nous étions déjà éloignés du feu et des festivités. Quant à Bleddyn, on pouvait peut-être prétexter une excuse pour s’échapper un instant. J’approchais mes lèvres des siennes avant qu’il ne tourne brusquement la tête de l’autre côté. Je clignais quelques instants des paupières, le regardant sans comprendre. Alors je glissais mes mains sur ses épaules, puis sur son torse, avant de descendre plus bas.

« Allez, fais-moi confiance, peut-être que … »

Mais visiblement, je n’avais pas compris les bons signaux. D’un seul coup, sans que je ne vois venir quoi que ce soit, Jared me repoussa. Surprise, je tombais à la renverse, me rattrapant avec mes mains en arrière. Bleddyn revint aussitôt vers nous mais je ne regardais que Jared au-dessus de moi. Les larmes commencèrent à me monter alors que Jared m’avait dégagé bien en public. Même si nous étions éloignés de la plus grosse population, je ne doutais pas que cela n’avait pas échappé à certains regards curieux. Je me sentais humiliée, rejetée de cette façon.

Aussi, sans un regard de plus pour Jared, ni même pour Bleddyn, je me relevais avant de courir dans le sens opposé à la fête, en direction des jardins. Il en était hors de question de pleurer en public. Je courrais jusqu’à un endroit qui me semblait bien. Entre deux allées de haies, près d’un banc en marbre, je m’arrêtais. Refoulant mes larmes tant bien que mal, je sentais mes poings se serrer puis se desserrer. Mes épaules étaient tendues et un milliard de questions se bousculaient dans ma tête comme toutes mes émotions en même temps.

Ca bourdonnait à mes oreilles et je retenais l’envie de me les boucher, ce qui n’aurait servi à rien, car tout se passait à l’intérieur de mon crâne. Pourquoi Jared avait fait ça ? Je croyais qu’il avait aimé notre moment intime. Il ne voulait plus ? Ou bien m’étais-je trompée et ce n’était pas quelque chose qu’on faisait à la Pleine Lune ? Peut-être n’avais-je pas respecté les traditions ? Peut-être était-il en colère, gêné par mon comportement ? Peut-être qu’il ne sentait pas bien et qu’il avait essayé de me le dire et que je n’avais pas su le comprendre ? Etais-je une mauvaise petite-amie ? M’étais-je tournée en ridicule toute seule ?

Du bruit m’interpella et je me relevais vivement du banc avant de comprendre qui m’avait suivi.

« Bleddyn. »

C’était plus une affirmation qu’une interrogation. Je le regardais s’avancer jusqu’à moi avant que je ne finisse par pousser un soupir.

« Tu dois avoir mieux à faire que de t’occuper des tourments amoureux d’une jeune louve de ton palais … »

Je laissais échapper un petit rire nerveux avant de me passer une main dans mes cheveux. J’entendais sans mal les festivités un peu plus loin et mon loup réclamait plus que tout de retrouver cette ambiance plutôt que de me tourmenter pour un garçon. Après tout depuis quand me tourmentais-je pour un garçon ? Encore un autre aspect de ma personnalité qui avait bien changé …

« Jared et moi … on a parfois du mal à se comprendre. » avouais-je. « Mais ça va aller. J’irai m’excuser et les choses s’arrangeront. »

Je haussais les épaules, comme si je voulais essayer de dédramatiser pour ça bien que mes yeux étaient encore brillants des larmes que j’avais refoulées.

« Tu arrives à le comprendre toi ? » demandais-je d’une petite voix. « Je sais qu’il n’aime pas tout ce côté tactile, même s’il est un loup. J’essaie d’être patiente. Je veux faire les choses bien, tu comprends ? Pour la première fois, je n’ai pas envie de tout gâcher avec un mec. »

Jamais je ne m’attachais aux autres garçons. Ce n’était qu’un passe-temps comme un autre et quand c’était terminé, c’était terminé. Je n’insistais pas, je n’attendais pas qu’il daigne me regarder ou m’accorder de l’attention. Je voulais que ce soit passionnel du début à la fin, et dès que la passion partait, je passais à autre chose. Avec Jared, nous n’avions pas le même genre de relation. Mais je voulais faire les choses bien.

Je reniflais en jugeant la main tendue de Bleddyn vers moi.

« Quoi ? Tu m’invites à danser ? Ici ? »

Je regardais autour de nous. Il faisait sombre, les haies nous entouraient et la musique était lointaine. Mais oui, Bleddyn m’invitait bien à danser. Je n’avais qu’à croiser son regard pour y lire toute la détermination qu’il mettait dans ce geste. Je reniflais une autre fois avant d’accepter sa main et de me rapprocher doucement de lui. Il passa l’une de ses mains sous ma taille et approcha alors ses lèvres de mon oreille, m’intimant d’écouter la valse lointaine. Je n’avais jamais bien utilisé toutes mes facultés de loup-garou mais avec Bleddyn, je découvrais toujours quelque chose de nouveau.

J’obéis, écoutant le violon jouer au loin un air mélodieux, bien loin des festivités de d’habitude. Je me rapprochais un peu plus de Bleddyn et fermais les yeux, portée par ce son si éloigné de ce que j’entendais habituellement et pourtant si propice à la danse, à un tout autre genre de danse. Ma main serra davantage les doigts de Bleddyn dans les miens et je me laissais bercer à son contact alors qu’il esquissait quelques pas de danse, me murmurant quelques mots à l’oreille. Et ça m’apaisait.

La voix de Bleddyn avait quelque chose d’envoûtant qui faisait que sur cet air, j’étais incapable de me concentrer sur quoi que ce soit d’autre. Toute mon attention était captivée par les mots qu’il prononçait. Je respirais son odeur, un mélange entre l’herbe fraîchement coupée et les senteurs qui embaumaient sa salle de bain. J’y étais déjà entrée une fois pour connaître le genre de savon qu’il utilisait. Son aura m’enveloppait et me rassurait comme jamais. J’avais l’impression que jamais aucun autre loup-garou n’avait jamais réussi à me comprendre aussi bien que lui. Il avait beau être occupé par ses responsabilités de prince, il ne négligeait pas de venir s’occuper de moi.

Pourtant, qu’étais-je à ses yeux ? Une adolescente idiote qui n’avait pas été assez prudente en se baladant un jour en Irlande ? Une gamine de 15 ans qui avait essayé de le draguer dès les premiers cours de Duels ?

Je reculais légèrement la tête et mon regard croisa le sien. Mes larmes avaient disparu et un sourire étirait mon visage alors que je l’écoutais encore me parler. Oui, Bleddyn savait exactement quoi dire pour me réconforter.

@ Victoire


Dernière édition par Vicky D. Prewett le Mar 22 Oct - 12:21, édité 1 fois

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Vicky Prewett

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La loyauté est le seul lien stable de l'amitiéAvec Bleddyn Iceni et Victoria PrewettJeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

« Est-ce que t'es sûr que j'en ai les capacités ? Je veux dire, j'ai que 18 ans, j'ai pas encore un diplôme de médicomage, j'ai aucune expérience… »
« J'en suis sûr. »

Dans son regard, que je connais à présent, j'y perçois la confiance qu'il me porte. Je sais qu'il ne me ment pas. Pour tout dire, c'est la première fois que j’aperçois ce genre de foi en moi. Je ne peux m'empêcher de penser à mon père et toutes les fois où ce que je faisais n'était pas assez bien, pas aussi bien que ce que lui a fait avant moi.

« Si je te le propose, c'est parce que je sais que tu en as les capacités. L'expérience ? Tu la feras sur le terrain. J'ai confiance en toi. »

Je ne sais pas quoi répondre, je hoche la tête, peut-être avec un visage circonspect, je n'ai pas l'habitude de recevoir des compliments, je ne sais pas comment les prendre ou plutôt comment les recevoir, je suis toujours gêné. Même quand les professeurs me disaient que je faisais du bon boulot, j'ai jamais su m'en satisfaire. Mais à présent que cela vient de mon Alpha, mon véritable Alpha, celui que j'ai choisi, c'est différent. C'est puissant.

« Tu n'as que 18 ans, tu as toute la vie pour apprendre et t'améliorer. Ne laisse personne te dire que ton âge ou ton manque d'expérience est un problème. Et puis, dis-toi que toi, tu as le droit de faire des erreurs. Pas ton chef. »

Mon père devrait écouter ce que Bleddyn a à dire, parce que mon père lui dit beaucoup de chose, me dit beaucoup de chose, et malgré moi, je les encaisse, les tourne sans cesse dans mon esprit. C'est sans doute en parti pour cela que je n'ai jamais répondu à l'époque de mon harcèlement à Poudlard. Mon père m'avait instillé que « je n'étais pas assez comme lui », alors je me suis persuadé d'être nul et bon à rien.

« Et je me demande bien qui est ton chef… Oh, oui ! Moi. »

Je réponds à son sourire moqueur.

« Tu vas te délecter et me le dire tous les jours n'est-ce pas ? Je me demande si je n'aurai pas du choisir Accalia, elle est plus discrète et humble ! »

Il va me le rabâcher sans cesse, ça va être un enfer. Pourtant je souris, cet Enfer là est bien moins effrayant que celui que je traverse actuellement.

« Si tu as besoin d'aide pour gérer ton père… Je serai ravi de t'aider. Louve aussi. Ou, de manière détournée, ma tante Melody se fera un plaisir de le casser devant tout le monde au prochain événement… »

Un boule se forme dans ma gorge et je déglutis. Il a donc compris sans problème que je faisais référence à mon père visiblement. Je regarde dans la même direction que lui, Melody qui « martyrise » ses soldats au bras de fer.

« Je... peut-être qu'un jour l'occasion se présentera pour lui, j'en sais rien... »

je n'ai pas tellement envie de parler de mon père et de ma relation avec ce dernier. Les psychomages que j'ai vu s'y sont toujours cassé les dents. Même Emily n'a fait que comprendre et statuer de notre relation, sans que j'en évoque beaucoup de chose, du moins clairement. Bleddyn vide son verre et se lève d'un coup.

« Bon, je dois y aller. Le travail m'attend. »

Je regarde les soldat ne faire qu'Un quand ils se lèvent pour saluer leur chef. Je me dis que bientôt, très prochainement, moi aussi j'aurai ce genre de comportement programmé. Bleddyn est vraiment respecté. Et je m'en réjouie, pour lui, pour l'Irlande qu'il protège. Il me porte à nouveau attention.

« Tu peux rester ici et te détendre, ou me suivre et découvrir le travail de garde rapprochée. C'est comme tu veux. »

Mais je veux en savoir plus, je veux tout savoir et ne rien louper. Alors je me lève et je le suis avec plaisir. Je n'ai rien de mieux à faire que d'attendre la pleine lune. Cette épreuve m'est toujours désagréable, pas parce qu'il faut se transformer, mais parce que c'est toujours en lien avec de mauvais moment avec mon père. Et si cette fois, ici, au Palais c'était différent ? Ce soir, il n'y aura pas mon père après tout...

Bleddyn me fait faire le tour de tous les quartiers de Diabhal. J'essaie de tout retenir, comme un schéma dans ma tête. Je mémorise un plan dans mon esprit, l'entrée et la sortie secrète, la cuisine, les dortoirs où je pourrai m'isoler si besoin. Après tout ça, on se redirige vers le Palais. Je voudrai rester à Diabhal, je voudrai déjà commencer l’entraînement, je voudrai déjà faire mes preuves... Il me parle de la garde rapprochée dont je ferai parti. Je les ai toujours observé de loin, à présent je vais agir à leur côté. Je vais participer à la sécurité du Palais officiellement et officieusement à la sécurité du pays. C'est une mission inspirante, j'espère qu'elle me suffira, j'espère qu'elle me permettra d'étouffer tous mes démons, de les nourrir pour ne pas qu'ils se nourrissent de moi. Je sais qu'ils prennent beaucoup trop d'espace en ce moment, et j'ai du mal à les endiguer. Les idées noires sont de plus en plus envahissantes, et le travail dans lequel je me noies n'y fait presque rien.

Bleddyn me signifie dans quoi je m'engage, devoir vivre en Irlande, toute ma vie, que ce choix n'était pas à prendre à la légère. Mais ma vie c'est ici, sur ces terres que je n'ai jamais voulu quitter. C'est en partant d'ici que ma vie a été impacté, à Poudlard, par Thomas Scott-Rosier. J'ai espoir de retrouver un sens et le goût à cette existence, en revenant dans ce pays qui m'appelle et me rassure.

Je reste silencieux, lâchant quelque « oui je comprends », « oui d'accord », « oui tout à fait ». Je bois les paroles, dans notre langue natale, de mon Alpha et de ses tous premiers enseignements, même s'ils ne sont que théoriques. Il m'explique comment ce passe les pleines lunes quand on est soldat et garde rapprochée. Il faut tout organiser et baliser pour que cela se passe bien, y compris pour les alentours du Palais. Cela semble clair et pertinent. Il m'explique la pause dans la journée, pour se préparer à la nuit. C'est à ce moment qu'une voix familière retentit derrière nous.

« Bleddyn ! Jared ! »

Mon corps s'agite immédiatement à ce son. Victoria. Mais qu'est-ce qu'elle fout déjà ici ? Qu'elle prononce le prénom de Bleddyn m'irrite profondément.

« Victoria ?»
« Vous allez bien, tous les deux ? »

Elle se rapproche de moi, et vient passer un bras autour du mien, ce qui me crispe immédiatement. J'ai une réponse épidermique à son baiser sur ma joue, je ressens de la douleur dans chacune de mes cellules, son toucher plus le fait que cela se passe devant Bleddyn me met dans un état de malaise général.

« Salut toi … »
« Sa...lut » j'ai du mal à articuler devant ma gêne.

Pourquoi se mord-t-elle la lèvre en rougissant ? Je ne parviens pas à comprendre pourquoi me voir la rend si heureuse, alors que je ne le suis pas moi-même. Sa présence m'agace plus qu'autre chose, ne le voit-elle pas ? Je regrette déjà de ne pas avoir eu la force de rompre avec elle l'autre jour. Bien au contraire, j'ai aggravé la situation en couchant avec elle, et je me sens mal pour cela, j'aurai du résister, j'aurai du être honnête avec elle. J'ai été faible, et lâche, « comme à mon habitude » dirait mon père.

« Vous sortez ensemble, tous les deux ? »

Le haussement de sourcil de Bleddyn me met encore plus mal à l'aise. J'ouvre la bouche et la referme, car j'ai envie de hurler que « non, c'est un malentendu, je veux rompre avec elle ». Je me sépare d'elle en la forçant à me lâcher le bras, je ne le supporte plus. Victoria hausse les épaules et répond calmement.

« Oui, c’est le Jared dont je t’ai parlé, tu te souviens ? »

Comment ça elle parle de moi aux autres ? Comment ça elle a parlé de moi à Bleddyn ?! Et Bleddyn ne m'a rien dit ?

« Je t’ai attendu. Mais comme je sais que tu traînes toujours un peu, je suis partie danser un peu. Tu veux qu’on y aille tous les deux ? Je crois connaître les … »
« Non, je n'ai pas envie de danser avec toi. Tu sais que je n'aime pas ça !»

La réaction de Victoria me semble surprenante, elle le sait non ? Je supporte pas cela, je ne veux pas être vu en plus ici au Palais, avec elle, que dirait les autres ? Mes parents ? Hors de question.

« Jared. Bígí cróga. »

Cette réflexion me fait l'effet d'un coup dans l'estomac. Sois galant... Je... C'est difficile pour moi, Bleddyn sait combien je ne suis pas un gentleman comme lui. En fait je ne sais pas faire, je ne sais pas comment me comporter.

« Ce n’est pas grave. Il a déjà promis de passer la nuit avec moi alors … »

Je sais qu'elle me regarde, mais je ne lui rends pas son regard. Je ne peux pas. Je suis déjà mortifié de devoir passer la nuit de pleine lune avec elle, sous notre forme de loup. Quand je lui avais proposé, je voulais ancré un lien, c'était un effort de ma part, car je me sentais coupable, mais aujourd'hui, maintenant qu'on y est, j'ai envie de me terrer dans un trou et de ne jamais en sortir, j'ai envie de disparaître, pour toujours.

« Comment vous connaissez-vous tous les deux ? »

Je finis par la regardais avec des yeux ronds, puis je me souviens qu'elle ne sait rien de ma vie, parce que je ne lui raconte pas grand chose. En fait, on ne parle pas beaucoup tous les deux, elle parle et je l'écoute qu'à moitié, je sais qu'elle m'a déjà parlé de sa famille, mais je n'ai pas été bon élève, je trouve l'exercice de parler de soi, de se confier très compliqué. Je ne peux donc pas être surpris qu'elle ne sache pas que le Prince et moi on se connaît.

« Je suis Irlandais, j'ai grandit ici, et c'est mon prince et... mon Alpha, et bientôt mon chef pour la garde Royale.»

Je tente d'être le plus détaché et naturel possible, mais j'ai l’impression d'avoir dit cela en serrant mes dents nerveusement. Je ne supporte pas raconter ma vie, mais Bleddyn me dit d'être galant, d'ailleurs ce dernier s'écarte un instant pour parler à un soldat, j'ai envie de savoir, j'ai envie d'écouter, j'ai même l'espoir que c'est ma formation qui commence sur le champ pour éviter Victoria et la pleine lune. Mais cette dernière en profite pour me parler en intimité.

« Est-ce que … ça va ? Tu sais … je … je comprendrais si jamais tu préfères être avec tes sœurs pour ce soir. »

Ma poitrine se soulève et se baisse nerveusement. J'ai envie de lui hurler que « oui, je veux être seul. ».

« J'aime être avec personne à la pleine lune, je suis plutôt solitaire dans ces moments. Mais je t'ai fait une promesse.»

Je suis un connard, mais je suis loyal à mes promesses. Et je dois me montrer galant. Si Victoria et moi on aurait rompu, j'aurai quand même tenu ma promesse. Elle n'est pas un loup de naissance, j'ignore ce qu'elle peut ressentir en vivant cette nouvelle expérience que moi je connais depuis toujours. Et je suis déjà un sacré connard pour la laisser seule ce soir. Ce que j'ai dit à l'air de lui plaire, car elle s'approche de moi et pose un doigt sous mon menton. Je me raidi et retiens ma respiration. Son doigt est comme de la braise qui lèse ma peau.

« Embrasse-moi. Je suis sûr que c’est tout ce qu’il te faut pour que ça aille mieux. »

Je me sens acculer, au pied du mur, c'est comme si elle me tenait avec une lance d'argent. Non, non l'embrasser ne changera rien, je ne ferai pas la même erreur cette fois.

« Tu veux qu’on s’éloigne discrètement un moment ? »

C'est horrible, car j'ai l'impression qu'elle veut acheter mon amour, ma tendresse, mais je n'en ai pas. Je ne suis qu'un puits sombre qui engloutit tout le monde dans le chaos. Je suis ni la bonne personne pour elle, ni un bon ami. Je tourne immédiatement ma tête quand ses lèvres s'approchent des miennes. Elle semble surprise, mais elle insiste encore, ses mains vont sur mes épaules, puis mon torse et descende plus bas.

« Allez, fais-moi confiance, peut-être que … »

Je la repoussa un peu trop fort dans la panique.

« Putain de merde Vicky mais qu'est-ce que tu fous ? Tu peux pas faire ça ici, bientôt je vais devenir Duc, on est dans l'enceinte du Palais. Et j'ai pas du tout envie de toi là.»

Oh que si j'en aurai eu envie. Je n'aurai peut-être pas dit non à du sexe avec n'importe qui, de la drogue ou de l'alcool avec la pleine lune de ce soir. C'est d'ailleurs possiblement comme ça que j'aurai passé mes dernières heures avant de rejoindre ma famille et vivre un éternel mauvais moment, avec mon père qui me rabâche que je ne sais pas encore me transformer sans lune. Mais là, je ne peux pas. Je peux pas aller dans un coin, coucher avec Vic vite fait et revenir. Là c'est ma limite, elle ne mérite pas ce comportement, elle ne mérite pas que je l'utilise, bien que la petite voix dans ma tête me dit « t'en a rien à foutre, c'est elle qui propose ».

Alors que je pense tout ça, je regarde comme un fou tout autour de moi pour voir si personne ne l'a vu faire, mais quand je me retourne vers elle, je vois qu'elle est au sol, je marque un temps d'arrêt. Je vois quelle est choquée, et je comprends, elle ne me regarde même plus. Je ne sais pas comment réagir, je ne voulais pas lui faire du mal, je ne voulais pas la repousser aussi fort, je n'ai pas géré ma force le jour de pleine lune. Je me sens mal. Je tente un geste vers elle, mais elle se relève et part en courant.

« Vic attend je suis désolé...»

Bleddyn me rejoint car sa discussion est terminé, il ne doit pas comprendre la scène, il faut que je lui explique, mais je ne sais pas comment le faire, en fait, est-ce que je dois me justifier de quoi que ce soit ? J'ai agit comme un con, et j'ai blessé Victoria, au Palais, sous les yeux de mon Alpha. Toutes les conneries que je pourrai dire ne suffiront pas à expliquer mon comportement. Pour autant, je ne voulais pas lui faire de mal, du moins physiquement.

« Je... je voulais pas la pousser, j'ai pas vraiment bien réagit, je me suis senti oppressé par sa visite, je...ça marche pas comme je le voudrai... je...»

Mais Bleddyn n'a que faire de mes états d'âmes et de mes excuses foireuses et bancales, il ne prend même pas le temps de m'engueuler proprement, il m'ordonne seulement de mieux faire à l'avenir, la déception que je perçois me fige, c'est comme le sentiment d'avoir fait de la merde avec une personne plus chère que sa propre vie. Je sais que c'est le sentiment normal car il s'agit de mon Alpha. Bleddyn finit par m'ignorer pour aller rejoindre Vic certainement. J'imagine qu'il ne veut régler cet incident qui a eu lui sur ces terres, sa maison. J'ai conscience d'avoir merdé, je dois avoir un meilleur comportement pour être digne de faire parti de la garde Royale, du Palais, pour être digne de Bleddyn et de protéger le pays. Je dois vraiment arrêter mes comportements dysfonctionnels, mais j'ignore comment. J'ai toujours fonctionné comme ça. J'ai toujours été une merde, un bon à rien, et Bleddyn finira par se rendre compte lui aussi qu'il a eu un mauvais choix que de m’accueillir à Diabhal. Je gâche toujours tout, je ne sais pas encore pourquoi j'existe toujours si je ne fais jamais rien de bien.

Je passe le début de soirée sans savoir où est Victoria, et je ne suis pas pressé de la recroiser, je ne saurai pas vraiment quoi faire et quoi dire. Je ne suis pas digne d'elle, ni de personne, je mets toujours tout en échec. Je ne cherche jamais intentionnellement à blesser les gens, mais je le fais. C'est peut-être pour cela que je m'acharne à vouloir faire des études de médicomagie, car soigner, guérir, c'est pour réparer tout ce que je brise et abîme. Je me mets à observer la garde royale avec un tout autre œil et intérêt. Est-ce que j'en suis capable sans décevoir Bleddyn ou Louve ? Sans ridiculiser le Roi et la Reine ?

Une fine pluie commence à tomber alors que la nuit tombe. Dans mon sang c'est le feu et je sens les sensations de la lune, je ressens cette étrange sensation, ce mélange de sentiment où mon corps va se briser pour se reformer en une bête encore plus incontrôlable que l'humain que je suis, bien que j'arrive mieux à maîtriser cet entité de moi que la particule d'homme qui m'anime le reste du temps. C'est triste. Parfois je me demande s'il ne faudrait pas que je reste un loup et me comporter comme tel, me mettre en marge de la société qui n'est pas faite pour moi. Si je manquerai à mes sœurs, beaucoup seront soulagés de mon absence. Je soulagerai Victoria.

Juste avant que tout commence, que la lune prenne le pouvoir sur la plupart des loups pour forcer la transformation, je retrouve Victoria. Tout comme moi, ses cheveux sont parsemés de gouttelettes d'eau. Quand je la vois, je sais que je devrai lui dire que je suis désolé, mais les mots restent au fond de ma gorge. Pourtant ils pèsent lourd, car je me souviens de l'ordre de mon Alpha. « Faire mieux ».

« Ce n'est jamais agréable, je ne vais pas te mentir, c'est aussi affreux que tu l'imagine, mais je te promets qu'avec le temps, ça devient plus supportable. C'est un mélange de lâcher prise et de contrôle, c'est aussi l'acceptation de la douleur. Quand on comprend ça, ça devient plus tolérable et supportable. N'est pas peur de perdre le contrôle, si tu as bien pris ta potion tue-loup, ton esprit restera lucide et tu ne feras de mal à personne.»

Les effets se font sentir sur Victoria, et je retarde ma propre transformation pour rester humain jusqu'à ce qu'elle soit plus qu'une louve. Je voudrai la soulager, je voudrai pouvoir être capable de la prendre dans mes bras, de la caresser pour faire passer ce moment, mais c'est au dessus de mes forces, je ne peux pas bouger, ni faire un pas vers elle. Je me rends compte avec effroi que ce n'est pas seulement Vic le problème, c'est ce qu'elle représente. Une louve. Et je ne veux pas de lien avec elle, pas comme un amant, je ne veux pas qu'un jour elle souhaite plus, je ne veux pas que quelqu'un souhaite des enfants avec moi, pour leur transmettre tout cette génétique, toute cette souffrance, toute ma noirceur. Je serai un mauvais père, je suis déjà un mauvais compagnon. Alors je reste seulement à ses côtés sous la forme de l'homme qu'elle ne mérite pas. Elle mériterait quelqu'un comme Bleddyn, capable, sûr, attentionné.

« Tu en es capable Vic, respire et accepte la douleur, vois là comme une vague qui balaye tout sur le rivage et revient à la mer. A chaque craquement, à chaque intensité et pic de douleur, accepte de te transformer, moins tu résistes, plus c'est rapide. Laisse toi noyer par la vague et respire quand elle se retire. Très vite ça sera terminé et dans la peau du loup tu seras soulagée et entière.»

Quand elle est entièrement louve, je me laisse aller à me transformer aussi. Mon père serait dingue de savoir de quoi je suis capable. Si je n'offre rien à Victoria de ce qu'elle attend, je lui offre la vérité sur mes capacités. Ce n'est rien comparé à ce qu'elle mérite, mais c'est tout ce que je peux faire et lui donner. Dans la peau du loup, je réalise que rien ne change, mes sentiments sont identiques pour elle, et d'une vérité implacable : je n'aime pas Victoria. Pas comme je le devrai. Je ressens de l'affection oui, mais pas de trace d'amour, et quand je pense à cela, à l'amour... un seul visage me hante, celui de Clarissa. Elle a l'idée que je me fais de quelque chose de fort et d'envahissant. Penser à elle me fait autant de bien que de mal, car je sais que nous deux c'est impossible, pour autant, j'en ai terriblement envie. Je sais que je pourrai totalement m'abandonner avec elle. Mais est-ce cela l'amour ?

La nuit se passe, je garde un œil sur Victoria qui appréhende ses premiers pas de louve, elle est plutôt douée et semble à l'aise, ce qui n'est pas toujours évident lors des premières transformations. Mais elle se débrouille vraiment très bien pour une première fois. Je garde mes distances physiques avec elle, même dans la peau du loup, je n'aime pas le contact, je la laisse une où deux fois frotter son flan contre le mien, mais j’atteins ma limite et le lui fait comprendre.

Le matin arrive et l'effet de la lune s'estompe. Bientôt tous les loups reprennent leur apparence. Comme pour le début de la nuit, j'attends que Vic soit entièrement humaine pour reprendre à mon tour ma forme. Nous trouvons rapidement des habits disséminé un peu partout dans les bois à cette occasion.

« J'espère que ta nuit n'a pas été trop désagréable. Profite du buffet, il y aura de tout pour nourrir les loups après toute cette nuit d'effort. Tu t'en es bien tiré. J'ai... j'ai besoin de m'isoler un peu, on se recroise au banquet ? A plus.»

Je fuis littéralement. Je ne veux pas qu'elle croit que quelque chose de magique s'est produit entre nous et que cela nous a rapproché, ou que ça change quelque chose. Je n'attends pas vraiment de réponse, secoue mes cheveux humides et part d'un pas plutôt rapide à l'opposer des festivités matinales.

:copyright:️ Justayne

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Jared Parkinson


«But I want to live and not just survive
That's why I can't love you in the dark »

KoalaVolant

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La loyauté est le seul lien stable de l'amitié Avec Jared Parkinson et Victoria PrewettJeudi 28 mars 2002 - Pleine Lune

J'étais très surpris d'apprendre que Jared et Victoria étaient en couple. Je trouvais… Au fond de moi, je trouvais qu'ils n'allaient pas du tout ensemble. Jared était du genre solitaire et un peu taciturne, comme en témoignait sa réaction en voyant sa petite amie se rapprocher de lui. Victoria avait cette énergie solaire qui me mettait toujours de bonne humeur. Non, vraiment, ils n'allaient pas ensemble. Et quand je voyais le comportement de Jared envers la jeune femme, je ne pus m'empêcher de me dire qu'elle méritait mieux. C'est pour cela que je me permis de le recadrer. En irlandais.

Victoria dût le sentir, et rajouta : « Ce n’est pas grave. Il a déjà promis de passer la nuit avec moi alors … » Vraiment ? Je n'aimais pas savoir qu'elle passerait sa seconde pleine lune seule. J'avais demandé à Accalia de veiller sur elle, mais ma sœur semblait ne pas s'être fait remarquer, encore. Tant mieux, si Victoria n'était pas seule… « Comment vous connaissez-vous tous les deux ? » Demanda-t-elle. Je lui adressais un sourire malicieux. « Dois-je te rappeler que je connais tout le monde ici ? » Mais je savais que ce n'était pas le sens de sa question. Elle voulait savoir pourquoi j'étais proche de Jared, plus qu'avec d'autres sujets. « Je suis Irlandais, j'ai grandit ici, et c'est mon prince et... mon Alpha, et bientôt mon chef pour la garde Royale. » Le regard plein de fierté, je me tournais vers Jared. Jamais je n'aurais pensé entendre ces mots de sa bouche il y a quelques mois, bien au contraire. Nous avions sensiblement le même âge, peut-être même qu'il était plus âgé. Mais j'avais tout de même cette fierté en moi, envers lui. Et je savais que ce n'était pas que parce que c'était une nouvelle recrue. Non, j'étais fier parce que mon ami semblait avoir fait énormément de progrès. « Votre Majesté ? » Mon bras droit, Hastings,  s'approcha de nous. « Pardonnez-moi de vous interrompre, mais puis-je m'entretenir avec vous de quelque chose ? »

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Je hochais la tête pour lui dire que j'arrivais. Je fis un second signe de tête à Jared, pour lui signifier que je revenais, et j'allais voir Hastings. Ce dernier semblait avoir de nouvelles informations, qu'il venait tout juste d'apprendre, sur le loup qui avait peut-être mordu Victoria. Un loup-garou avait été aperçu en train de rôder dans les bois, alors que la pleine lune n'était pas encore levé. Et ce loup correspond à la description de celui que nous cherchions. Cela nous apprenait plusieurs choses : soit il savait se changer à volonté, comme les Ducs, et que donc il n'était pas déclaré ; sa métamorphose était instable et beaucoup plus sujettes à ses humeurs qu'à la lune. Cela était très rare, mais possible. Pourtant, je ne l'avais jamais vu de mes propres yeux. Également, si c'était bien le loup que nous cherchions, cela veut dire qu'il fallait arrêter de fureter dans le palais, mais dans les bois. En effet, les grilles n'étaient pas encore ouvertes. Il ne semblait donc plus être, ou n'avait jamais été, un habitué de la cour.

« Basset. » Commençais-je en utilisant volontairement le surnom qu'il utilisait à Diabhal, et en baissant le ton de ma voix. « Cette nuit, nous changeons notre formation. » « Bien, monsieur. Laquelle utilisons-nous ? » « La Pleine Lune Orange. » Diabhal avait trois formations pour les nuits de pleine lune : la verte, celle que nous utilisions habituellement, la orange, pour les cas de force majeur comme ce soir, et la rouge, celle de l'urgence absolue. Souvent, la rouge débouchait sur le plus haut niveau d'alerte : la Pleine Lune Noire, celle où nous devions rapatrier tous les loups au palais et protéger ceux qui sont dans l'enceinte. « Je reste avec mon partenaire habituel, mais prévenez ma sœur qu'elle doit passer la nuit avec nous. » Hastings hocha la tête, comme pour montrer qu'il avait bien compris, quand, du coin de l'oeil, nous vîmes Jared pousser Victoria, qui tomba à terre. Je fronçais les sourcils. Qu'est-ce qu'il faisait ? « Amenez-lui également son arc. Je compte sur vous. » « Bien sûr, Votre Majesté. » Conformément à l'étiquette, Hastings m'accorda une révérence avant de tourner les talons, et faire ce que je lui avais demandé de faire. Sauf que je ne le vis pas s'incliner, car je rejoignais déjà à grande enjambées Jared et Victoria.

Je concentrais mon ouïe vers la scène, alors que je voyais Victoria se relever. « Vic attend je suis désolé… » Au moins, il avait la décence de s'excuser. Mais ça n'empêcha pas la jeune femme de partir en courant. C'est quand je me retrouvais face à mon ami, que je compris que la colère en moi était en train de monter. Je retins le grondement lupin dans ma poitrine, avant de me tourner vers Jared. « Par les Dieux, mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? » « Je... je voulais pas la pousser, j'ai pas vraiment bien réagit, je me suis senti oppressé par sa visite, je...ça marche pas comme je le voudrai... je… » Comment ça, il s'était senti oppressé par sa visite ? Il avait la chance d'avoir une petite amie aussi charmante que Victoria, et il se plaignait ? Je savais qu'il avait des problèmes relationnels, mais avait-il voulu cette relation ? Si oui, il devait assumer. Si non, il devait la stopper. Dans tous les cas, il n'y avait qu'une chose à faire. « Tu dois mieux faire à l'avenir. » Le coupais-je froidement. « Je sais que tu n'apprécieras pas le côté parade du courtisan, mais ce sera indissociable de ton nouvel engagement. » Evidemment, je sous-entendais celui de Diabhal. « Et en dehors de ça, Victoria ne mérite pas qu'on la traite comme ça. » J'étais énervé que l'on puisse mal se comporter dans ma cour. Bien que ce n'était pas la mienne à proprement parlé, j'en faisais parti et j'en étais responsable… Je n'avais jamais trop fait attention à l'importance de l'image, mais ce genre de comportement était inacceptable pour un noble.

Les poings serrés, je finis par tourner les talons pour rejoindre Victoria. J'essayais de me convaincre que ma colère n'était dûe qu'à ce manque de respect envers l'étiquette et la cour, mais mes pensées étaient tournées uniquement vers la jeune femme, et non pas vers les nobles qui avaient observé la scène et qui auraient pu se faire des idées sur Jared. Je chassais leurs visages de ma tête et levait le nez pour humer l'air. L'odeur de Victoria se trouvait près des buissons, dans un endroit plutôt isolé. Ce que je pouvais comprendre. Elle avait besoin de calme et de solitude.

Quand je la retrouvais, elle était assise sur un banc, pensive. Ses yeux humides me serrèrent le cœur, mais elle se releva quand elle entendit du bruit. « Bleddyn. » Je n'arrivais pas à déchiffrer son expression sur son visage, alors, je m'approchais doucement. « Je ne dérange pas ? » Elle soupira. « Tu dois avoir mieux à faire que de t’occuper des tourments amoureux d’une jeune louve de ton palais … » J'haussais les épaules, nonchalamment. « Je fais ce que je veux dans mon palais, comme tu dis. » Et avec ce qu'elle semblait dire, j'espérais qu'elle se sente à l'aise dans son palais. Qu'elle se sente intégrée.

Je la regardais lâcher un rire nerveux et passer une main dans ses cheveux. Elle semblait tellement… Désemparée. Qu'est-ce que je pouvais faire pour l'aider ? « Tu veux me raconter ce qu'il s'est passé ? » Demandais-je prudemment. « Jared et moi … on a parfois du mal à se comprendre. Mais ça va aller. J’irai m’excuser et les choses s’arrangeront. » Bien qu'elle haussait les épaules, je sentais qu'elle était bouleversée. Triste. Je n'aimais pas la voir comme ça. Et surtout, je trouvais qu'elle avait tort. « Ce n'est pas à toi de t'excuser. » Cette fois, ce fut à mon tour d'hausser les épaules. « Jared a du mal à communiquer. Il devrait te dire plus clairement les choses, au lieu de te laisser deviner. » Je la laissais digérer mes paroles, avant de voir ses yeux devenir plus humides encore. Par les dieux, que je voulais essuyer ces larmes qui menaçaient de couler…

« Tu arrives à le comprendre toi ? » Bien qu'elle essayait de prendre un air détaché, je pouvais bien voir à quel point cette question lui tenait à cœur. Comme si elle essayait de comprendre quelque chose, une chose qu'elle aurait faite de mal. Pourtant, elle devait réaliser qu'elle n'était pas le problème. « Disons que j'ai appris à le comprendre. » Notamment quand il était venu vivre quelques jours chez moi, pour le faire décrocher de la drogue, essayer de lui donner une vie plus saine, et surtout, le faire sortir de sa solitude. « Je sais qu’il n’aime pas tout ce côté tactile, même s’il est un loup. J’essaie d’être patiente. Je veux faire les choses bien, tu comprends ? Pour la première fois, je n’ai pas envie de tout gâcher avec un mec. » « Ce n'est pas toi qui gâche tout, c'est… » Je m'interrompis. Je ne savais pas quoi lui dire. Je ne voulais pas trahir la confiance que Jared avait placée en moi, en se confiant à moi. Pourtant, je ne voulais pas que Victoria culpabilise.

Je finis par trouver une autre solution. Je finis par tendre la main vers Victoria, l'autre dans le dos, en m'inclinant légèrement. «Mademoiselle, accepteriez-vous cette danse ? » Elle me regarda, surprise, alors que ses larmes commençaient à se tarir. « Quoi ? Tu m’invites à danser ? Ici ? » Un sourire amusa monta sur mes lèvres. « En Irlande, les nuit de pleine lune sont considérées comme des nuits de fête. Je ne vais pas te laisser te morfondre… Surtout que tu voulais danser, tout à l'heure. » Victoria semblait hésiter, avant de finalement attraper ma main. Je la rapprochais de moi, en glissant l'autre dans son dos. Je me penchais suffisamment pour pouvoir murmurer à son oreille. « Je vais t'apprendre à faire écouter de la musique à ton loup. » J'avais de la chance qu'elle accepte bien sa morsure. Maintenant, elle devait s'en emparer pleinement.

« Tu entends la valse au loin ? Concentre-toi dessus. » Je lui laissais quelques secondes pour faire ce que je lui demandais. Elle se rapprocha doucement de moi, et ferma les yeux. Ma main dans son dos ne bougeait pas, pour ne pas attirer son attention sur moi. « Imagine qu'elle entre en toi, comme l'air que tu respires. Qu'elle se faufile jusqu'à ton loup pour l'en entourer. » Je sentis ses doigts se serrer entre les miens. Une fois que je sus qu'elle était focalisée sur la musique et les paroles, je commençais à tourner sur nous-même, tout en continuant de chuchoter quelques mots à ses oreilles. « Normalement, il doit tendre l'oreille… Et toi, tu dois comprendre que la musique n'est, en réalité, que des vibrations. Même si tu le savais avant, maintenant, tu dois le sentir. Tu dois sentir ton corps vibrer, comme un rocher qui accueille les vagues contre lui. » Tout en tournant sur nous-même, je continuais de lui chuchoter ce qu'elle devait ressentir. De quelle manière. Comment réagissait son loup. Tout cet exercice avait pour but de se concentrer sur ses sens lupins de manière à ce qu'elle puisse se calmer, et calmer ses émotions. Oui, les loups-garous ressentaient des émotions fortes. Mais ils pouvaient plus facilement se détendre grâce à leurs sens, à condition de bien les utiliser.

Au bout de plusieurs minutes, Victoria finit par relever les yeux vers moi, et me sourit. « Un jour, je t'apprendrais à utiliser tous tes sens lupins en même temps. » Je lâchais son dos, uniquement pour pouvoir essuyer le dessous de ses yeux. Ses larmes avaient disparu, mais je voulais m'assurer moi-même qu'il ne restait aucune trace. « Tu te sens prête à y retourner ? » Je voulais en être sûr, pour ne pas la forcer à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas faire. De toute façon, même si elle restait ici jusqu'à l'apparition complète de la lune, elle ne pourrait pas quitter les jardins royaux. Pourtant, elle semblait déterminée à y retourner, alors, je l'accompagnais doucement. Ce n'est qu'en arrivant vers la foule que je lâchais sa main. « Pardon, mais… L'étiquette, tu comprends ? Je ne voudrais pas créer de rumeurs, surtout si tu sors avec un autre loup. » Je lui adressais un sourire désolé. Si j'avais été un homme normal, et non un prince, j'aurais pu lui tenir la main jusqu'au bout, durant la cérémonie et pendant la transformation. Si j'avais été un homme normal, j'aurais pu défier Jared pour qu'il lui offre des excuses. Mais j'étais prince. Ça ne m'empêcha pas de la raccompagner jusqu'à la foule, mais avec une certaine distance.

Victoria semblait le comprendre. Du moins, je l'espérais. En tout cas, je pouvais voir que les gardes avaient commencé à rassembler la foule autour de l'estrade où se tenait ma famille. Comme à mon habitude, je montais dessus pour rappeler les différentes règles de la nuit, avant de séparer la foule en deux : ceux qui savaient se transformer seuls, et les autres. Cette deuxième partie était évidement plus compacte. Puis mon père fit un discours, avant de laisser ma grand-mère adresser une prière en irlandais à Áine of Knockaine, notre déesse de la lune. Pendant la prière, une fine pluie tomba, et ne s'arrêta pas, même quand la lune apparut. Mes parents descendirent en forme de loups pour s'élancer dans la forêt, les autres loups à leur suite. Tout était millimétré, organisé et planifié, comme du papier à musique, et ce, tous les mois.

Quand à moi, je rejoignais le coéquipier avec qui je faisais équipe le plus souvent ; mon cousin Aslinn. Quand il n'était pas avec moi, il était avec ma sœur pendant que j'étais avec Hastings. Mais cette nuit, nous nous retrouvions tous les trois, pour chercher ce loup. Aslinn et moi étions en loups, à nous servir de nos sens pour le traquer. Ma sœur gardait sa forme humaine, bien que cela la fatiguait, pour garder son arc à la main. Il était possible de lutter contre la pleine lune, mais cela demandait des efforts plus importants encore que se transformer en dehors.

Il avait plu pratiquement toute la nuit. Tantôt doucement, tantôt fort. J'avais senti les gouttes couler le long de mon pelage toute la nuit et les cheveux de Louve dégoulinaient dans son dos. Avec son arc à la main et ses yeux dorés alors qu'elle luttait contre la pleine lune, elle ne ressemblait pas à une princesse héritière qui se préparait à monter sur le trône, mais à une reine guerrière qui luttait contre les éléments. La pluie avait l'avantage de cacher notre odeur ; mais elle cachait aussi l'odeur de l'autre loup. La nuit commençait seulement à s'éclaircir quand Aslinn et moi reprenions notre forme humaine pour faire le bilan. J'étais frustré de voir que cela n'avait rien changé à notre enquête, mais Louve était excédée et le corps plus que tendu. Notre cousin lui conseilla de passer le restant de la nuit sous la forme de son loup. Avoir lutté autant de temps l'avait rendue irritable, ce qui était normal. Elle devait se dégourdir les pattes une heure ou deux, avant de redevenir une princesse héritière au banquet du petit-déjeuner, à sourire aux nobles et leur demander comment leur nuit s'était passée.

Quand je revins au château, Aslinn se dépêcha d'aller se changer pour aller au buffet. En tant que membre de l'ombre, il avait tendance à faire comme les autres nobles, c'est-à-dire, rejoindre rapidement le petit-déjeuner. Quant à moi, je rejoignis mes appartements pour prendre un bain bien mérité, tout comme ma sœur, qui semblait plus détendue, d'un seul coup. Je savais qu'Aliocha l'attendait dans ses propres appartements, alors, elle se dépêcha d'y aller. Je ne pus m'empêcher de regarder un instant par la fenêtre en enlevant ma veste et ma chemise trempée. Je cherchais des yeux Victoria, mais je ne la voyais pas. Peut-être qu'elle était déjà au petit-déjeuner ? Je sautais alors dans mon bain pour rapidement me laver, avant d'enfiler un autre costume. J'essayais de me coiffer avec les doigts, avant d'abandonner et d'appeler une des coiffeuses du palais. J'aurais aimé pouvoir sauter cette étape et aller manger, mais je ne pensais pas que mes parents apprécieraient de me voir aussi… Débraillé. Alors, je pris mon mal en patience.

Une fois mes cheveux faussement roux coiffés, je rejoignis rapidement la salle de banquet. Les conversations ambiantes et les bruits de vaisselle me montèrent aux oreilles. C'était l'un des seuls évènements réguliers moins portés sur l'étiquette : la fête pouvait commencer avant l'arrivée de mes parents, par exemple. J'allais justement les saluer avant de me fondre dans la foule. Quand je repérais Victoria, un sourire me fendit le visage… Jusqu'à ce que je la vis en compagnie de ma sœur. Je ne bougeais plus de ma place, me contentant de les regarder. Et quand mon regard croisa le sien, je lui adressais un sourire chaleureux, et un petit mouvement de tête. Tant pis. Elle me racontera sa nuit un autre jour…                                              
:copyright:️ Justayne

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Beg me for mercy
I am the violence
What you gon' do
When there's blood in the water

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Victoria Prewett
Contexte
Nous sommes le jeudi 28 mars 2002. Victoria, ou Vicky comme elle aime être surnommée, est la fille cadette de Louis Prewett et Adèle Bennett. Après un été mouvementé où ses parents ont annoncé leur séparation et où son père a fait son coming-out, Vicky est à présent une sorcière étudiant en 5ème année à Poudlard. Mais récemment son destin a été bouleversé par sa transformation en loup-garou fin janvier 2002.


La loyauté est le seul lien stable de l'amitié
« Un jour, je t'apprendrais à utiliser tous tes sens lupins en même temps. » dit-il.

Ses mains si calleuses pour un prince quittèrent mon dos et passèrent sous mes yeux, essuyant les derniers vestiges de larmes. Quelque chose remua dans mon ventre mais je l’ignorais, me disant qu’il s’agissait là de mon ancienne passion pour lui qui voulait se réveiller. Mais je devais la faire taire. Bleddyn était un ami, rien qu’un ami et je n’allais pas tout gâcher. D’autant plus que j’avais un petit-ami, Jared.

« J’aimerais beaucoup. » soufflais-je d’une voix douce, comme ne voulant pas briser le charme de la mélodie au violon.

Il eut un sourire, du moins ce qu’on pouvait appeler un sourire pour quelqu’un comme Bleddyn. Il paraissait la plupart du temps figé, contraint par les étiquettes et les protocoles. Mais surtout aussi comme s’il avait vécu mille vies, comme s’il avait vu des choses terribles qu’aucun adolescent lambda de 19 ans ne pourrait supporter. Bleddyn Iceni était une énigme vivante à lui tout seul. Et je me sentais chanceuse de le compter parmi mes amis. Mue par un instinct que je ne contrôlais pas, je posais une main sur son torse. Il dut croire que je voulais mettre de la distance entre nous puisqu’il déclara :

« Tu te sens prête à y retourner ? »

Son autre main tenait toujours la mienne et la chaleur qui se propageait entre nos deux peaux connectées finissait de me donner de la force.

« Allons-y. »

Je le laissais me guider pour sortir des jardins royaux tout en réfléchissant. J’allais retrouver Jared, présenter mes excuses et tout s’arrangerait. Nous surmonterons ça. Jared se confiait tellement peu qu’il m’était difficile de comprendre ce qu’il voulait, ce qu’il attendait. Il fallait donc que je sois d’autant plus sensible aux signes corporels. Ce ne serait pas évident. Je n’avais jamais été très attentive ni observatrice. Je partais du principe que si quelque chose n’allait pas, il fallait l’exprimer. Mais depuis ma rencontre avec Jared, je me rendais compte que pas mal de choses que je croyais s’avérait complètement chamboulée. Jared n’était pas très verbal et je devais donc m’acclimater à ça. Après tout, il devait certainement faire de lourds efforts pour être présent ici, pour moi en particulier. Je pouvais le soulager un peu.

Nous venions de revenir près de la foule qui s’était réunie en attendant les discours de la famille royale. Bleddyn lâcha ma main et je ne pus cacher ma surprise.

« Pardon, mais… L'étiquette, tu comprends ? Je ne voudrais pas créer de rumeurs, surtout si tu sors avec un autre loup. »
« Oui … bien sûr … je comprends. »

Je souris et le laissais partir devant, rejoindre sa famille. Bien sûr Victoria ! Bleddyn était un prince. Il ne pouvait pas faire tout le temps ce qui lui chantait. Il avait des devoirs, des obligations. Je me frottais le bras, sentant comme un air froid en l’absence du prince.

Pourtant, il avait pris sur ses obligations pour venir me réconforter dans les jardins. Il n’avait pas hésité à m’inviter à danser, à me tenir la main, à sécher mes larmes. Était-ce dans l’étiquette ça aussi ?

Une pluie fine commença à tomber en même temps que la famille royale parlait. Chaque nuit de Pleine Lune semblait suivre le même procédé : les règles énoncées par Bleddyn, le discours du roi et la prière de la prêtresse. Au fur et à mesure des paroles, je sentais les loups autour de moi s’agiter, la plupart enthousiaste à l’idée de passer une nuit dans la peau de leur loup. De mon côté, je sentais le stress recommencer à grimper en flèche. Jusque-là, je n’avais eu que peu d’appréhension, enivrée par les danses et l’ambiance festive. Mais à présent, je sentais poindre la douleur des os qui se déboîtaient, la métamorphose ressentie, contrainte et douloureuse.

Je fis une grimace et commençais à me frotter les bras, cherchant un visage ami. Accalia devait sans doute se trouver par ici. Ou les sœurs de Jared. Ou … Jared. Il venait de me repérer dans la foule et s’approcher de moi à pas prudent. Ses cheveux étaient mouillés et sur son visage se lisaient un mélange de nervosité et de honte. C’était sans doute sa façon de se sentir coupable de m’avoir repoussé tout à l’heure.

On resta là un instant, face à l’autre, sans prononcer une parole. J’avais prévu de m’excuser mais … à dire vrai, je ne savais même pas si c’était la chose à faire. Alors, je tentais un sourire qui tenait plus lieu de la grimace. Une violence douleur me lancina le dos et je poussais un gémissement de douleur. Autour de nous, les loups avaient commencé leur métamorphose. Je me mis à trembler, sentant la panique prendre le dessus. Jared se pencha alors vers moi.

« Ce n'est jamais agréable, je ne vais pas te mentir, c'est aussi affreux que tu l'imagine, mais je te promets qu'avec le temps, ça devient plus supportable. »

Je tournais la tête vers lui, essayant de refouler mes larmes de douleur qui commençaient à poindre.

« C'est un mélange de lâcher prise et de contrôle, c'est aussi l'acceptation de la douleur. Quand on comprend ça, ça devient plus tolérable et supportable. »

Il employait un ton doux et compatissant. C’était étrange de l’entendre parler ainsi. Mais il fallait croire que c’était ce que j’avais besoin d’entendre. Il avait raison. Je me souvenais de ma transformation le mois dernier. J’avais paniqué tout autant et pourtant, une fois ma transformation achevée, j’avais accueilli chacune des sensations comme une bénédiction. J’avais adoré ma forme de loup, j’avais couru dans les jardins en compagnie de Bleddyn, senti les parfums des parterres de fleur. Être un loup m’avait semblé merveilleux.

« N'aie pas peur de perdre le contrôle, si tu as bien pris ta potion tue-loup, ton esprit restera lucide et tu ne feras de mal à personne. »

Je hochais la tête et tombais en même temps à genoux lorsque les os de mes jambes se déboitèrent. Je ne retins pas le cri de douleur et plantais mes mains dans le sol. Ma vue se brouilla alors que de nouveaux os craquaient dans mes bras cette fois-ci. La douleur me vrillait les tympans et j’oubliais tout de l’endroit où je me trouvais. Il n’y avait plus que le bruit des os qui craquaient, le second battement de cœur qui se manifestait et les cris de souffrance.

Les conseils de Jared me venaient par à-coups. La métamorphose s’accélérait, je le sentais. Il fallait que je l’accepte, comme il avait dit. Mais j’avais tellement peur. Je savais que j’aurai du moins paniquer. Mais je priais seulement pour que ça s’arrête.

« Tu en es capable Vic … accepte la douleur, … te transformer, … c'est rapide… Très vite ça sera terminé et … »

Mais je n’en entendais déjà plus la fin de sa phrase. Je poussais un hurlement de douleur qui n’était cette fois-ci plus humain – tant est que les cris de douleur aient été humains. Et puis, le calme. Je sentais ma respiration encore rapide, mais qui pourtant tendait à se calmer. Je rouvris les yeux et aperçus mes pattes d’un brun clair. Les griffes étaient encore plantées dans le sol mais … tout était fini. J’avais achevé ma transformation. Je relevais la tête pour voir le Jared encore humain se tenir à côté de moi. En croisant mon regard, il se transforma, aussi rapidement que le professeur McGonagall le faisait pour prendre sa forme d’Animagus. J’étais impressionnée. Saurais-je un jour en capacité de ne plus souffrir autant et de me transformer à ma guise comme il l’avait fait devant moi ?

La nuit se passa. Jared n’était pas un aussi bon guide que Bleddyn l’avait été le mois dernier, mais je me sentais pourtant heureuse et soulagée de l’avoir à mes côtés. Je sentais qu’un lien se créait entre nous. Plusieurs fois je ressentais l’envie de me frotter à son flanc mais très vite la limite de Jared fut atteinte. Sous forme de loup, il laissait entrevoir ses crocs, grognant et je comprenais le message. Plus rapidement en tout cas que quand on était humain. En tant que louve, je comprenais certains aspects corporels beaucoup plus vite. Sans doute parce que nous n'avions pas la capacité de parler.

Au petit matin, je retrouvais ma forme sans trop de difficultés et récupérais les habits disséminés sur la propriété des Iceni. Je me sentais revigorée, en communion avec la nature, avec moi-même. J’étais épuisée aussi. Je rêvais d’un bon repas et d’un lit. Je tournais la tête vers Jared, curieuse de voir s’il se sentait aussi libéré que moi.

« J'espère que ta nuit n'a pas été trop désagréable. »
« Avec toi, ça a été beaucoup plus facile. » lui assurais-je.

Il ne répondit pas de suite et je remarquais que son regard évitait de croiser le mien.

« Profite du buffet, il y aura de tout pour nourrir les loups après toute cette nuit d'effort. Tu t'en es bien tiré. J'ai... j'ai besoin de m'isoler un peu, on se recroise au banquet ? A plus. »

Je le regardais partir, ou plutôt s’enfuir. Il ne m’avait même pas laissé le temps de répondre. Pourtant, je ne réagissais pas vraiment. Encore hagarde, un sweat dans une main, je le regardais partir, se dirigeant à l’opposé des festivités. J’étais trop fatiguée pour réfléchir à quoi que ce soit. La nuit avait été éprouvante. Faire du baby-sitting ne lui avait sans doute pas permis de se dépenser autant qu’il l’aurait souhaité. Je ne pouvais lui en tenir rigueur. D’autant plus que je ne pensais qu’à dormir à présent.

Je finis de passer le sweat et me dirigeais machinalement à l’intérieur du palais où les tables habituelles avaient été installées pour accueillir les loups au petit-déjeuner. Je sentais encore mon loup gronder autant que moi devant l’abondance de nourriture. J’étais encore sensible à tout ce qui pouvait éveiller ma louve. J’étais encore propice à une transformation accidentelle. Il valait mieux que je mange et que j’aille me reposer rapidement. Je m’installais à côté d’Accalia qui, comme à son habitude, se réjouissait de me voir.

« Tu vas bien ? » demandais-je d’une voix épuisée. « Ça a été. Mon petit-ami a été très prévenant et … c’est une sacrée expérience d’avoir vécu ça avec lui. »

Je souris et n’hésitais plus à me servir à manger. Lorsqu’un moment après, je levais les yeux pour regarder qui étaient les autres membres présents, mon regard croisa celui de Bleddyn. Ses traits étaient tirés, sans doute autant que les miens, mais un sourire se dessina sur son visage, le faisant paraître bien plus jeune qu’on ne le pensait habituellement. Avec un sourire, Bleddyn avait vraiment l’air d’avoir 19 ans. Je lui souris en retour, réchauffée par cette attention qui n’était pas grand-chose mais qui représentait beaucoup pour moi ce matin.

J’avais de la chance d’être si bien entourée.

@ Victoire

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Vicky Prewett

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