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RPG Harry Potter

Le forum passe en juillet 2002 !
Le Maître du jeu a enfin été révelé, courrez lire le dernier numéro de la Gazette !

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Edmund Prewett
Contexte
Nous sommes le dimanche 7 avril 2002. Edmund Prewett est le fils aîné de Louis Prewett et Adèle Bennett, et le frère de Billy et Vicky Prewett. Il est étudiant en 2ème année de Sciences Politiques et brûle d'entrer enfin dans la vie politique. Mais des événements récents ont pas mal chamboulé ses plans et il doit à présent changer d'identité pour mettre en sécurité celle qu'il aime.


Love again
Edmund tentait d’avoir une démarche naturelle mais il devait bien avouer qu’il avait du mal à trouver ce qui allait le mieux à sa nouvelle apparence. Il jeta un coup d’œil dans une vitrine de l’Allée des Embrumes. Il avait indubitablement grandi et ses épaules étaient désormais carrées. Ses cheveux blonds avaient laissé place à quelque chose de plus lisse et de plus élaboré avec une couleur plutôt marron. Ses yeux bleu océan étaient devenus légèrement plus sombres. Des poils avaient poussé sur son menton et ses joues, lui donnant l’apparence d’un homme d’une trentaine d’années.

Edmund roula des épaules et tenta d’avancer de manière un peu moins colossale dans la rue. Il devait se détendre et prendre un air plus détaché. Il rabattit la capuche de sa cape sur sa tête alors qu’il croisait d’autres sorciers.

Il avait mis un mois pour préparer du Polynectar en quantité suffisante et en avait préparé assez pour tenir le mois entier. Mais en plus de recueillir des informations, il allait devoir aussi récupérer de nouveaux ingrédients pour faire un nouveau chaudron de potions. Il gardait deux flasques de secours dans les poches de sa cape et savait qu’il ne devait pas hésiter à en boire à chaque heure pour conserver son apparence actuelle. Il avait aussi travaillé son identité, reprenant le nom d’Alessio Grecco. Seulement, il n’était plus étudiant mais un sorcier arrivant tout juste d’Italie pour s’installer à Londres.

Prenant une inspiration, il poussa la porte du premier bar qu’il vit. Il ne connaissait rien à l’Allée des Embrumes, à part ce que les rumeurs laissaient entendre : un endroit malfamé, des sorciers louches, des créatures terrifiantes et de la magie noire. Tout ce qu’Edmund recherchait pour trouver des informations sur l’homme qui recherchait Olivia.

Cette dernière avait été enfermée une nouvelle fois à double-tour dans son appartement des Estudines. La nuit était tombée et elle dormait à poings fermés quand Edmund avait fini de la border. Il savait qu’il devait rechercher un nouvel appartement. Il n’avait pas le droit de faire dormir qui que ce soit dans sa chambre, encore plus depuis un mois. Et les pauvres sorts défensifs n’étaient guère efficaces ici. Cependant, il devait aussi trouver un travail pour pouvoir se permettre d’avoir un appartement autre que dans les Estudines. Et préparer un argumentaire en béton pour ses parents qui s’étonneraient de le voir partir deux mois avant la fin de l’année scolaire vers un autre appartement. Il allait devoir trouver une solution aussi pour cet été mais … peut-être que d’ici là … le problème serait réglé ?

C’était une douce utopie.

A l’intérieur du bar, la plupart des tables en bois était occupée. Cela ressemblait légèrement à la Tête du Sanglier à Pré-au-Lard, mise à part qu’un groupe de gobelins jouait près d’une table de billard et que diverses cages avec des créatures étranges avaient été entreposées au fond de la salle. Une vente aux enchères avait l’air d’avoir lieu, ponctuée de temps en temps par un homme qui balançait un coup de poing à un autre, histoire d’avoir le dernier mot sur l’enchère.

Essayant de ne pas paraître intimidé, Edmund allait s’installer sur les tabourets du comptoir. La femme, une demi-géante au vu de la taille, s’approcha de lui. Sa voix était grave et elle avait sans doute trop forcée sur le maquillage.

« Hum … un Poudlard fortifié. »

La barman haussa un sourcil mais se retourna pour aller préparer la boisson de quelques coups de baguette. Edmund voulait avoir les idées claires pour mener son interrogatoire, mais prendre un jus de citrouille ici éveillerait vite les soupçons, une Bièraubeurre encore plus.

« Mer … » voulut-il dire, avant de choisir de s’interrompre et de donner les quelques Mornilles réclamées.

Il regarda autour de lui, essayant d’analyser les personnes qui pouvaient être intéressantes pour mener un interrogatoire. Mais la vérité, c’était qu’il ne savait pas par où commencer sans se faire trop repérer. Par chance – si on peut le dire ainsi – la barman s’approcha de lui et posa ses deux coudes sur le comptoir pour se pencher vers lui.

« T’es pas du coin toi ! »

Edmund but une gorgée de sa boisson et s’efforça de ne pas grimacer, espérant se donner un air plus solide qu’il ne l’était en réalité.

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« Bien observé. » répondit-il. « J’arrive d’Italie. »

La barman hocha la tête, comme si elle avait tout compris, avant de faire signe à un sorcier un peu plus âgé sur la gauche d’Edmund.

« Hey Tim ! On recrute les sorciers italiens maintenant ! »

Elle éclata de rire bien qu’Edmund n’ait pas compris la subtilité. Il regarda alors le sorcier qui se tourna vers lui pour le détailler de la tête aux pieds. Il devait avoir une cinquantaine d’années mais son visage paraissait bien plus vieux, comme s’il avait vécu milles vies.

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Nom de l'acteur : Jerome Flynn

« Italien alors ? » dit-il avec un accent bien prononcé.

Edmund déglutit avant de se souvenir qu’il n’avait fait aucun effort sur l’accent. Pris de panique, il but une nouvelle gorgée de son verre avant de répondre avec une voix éraillée.

« Ouais. De Naples. »

L’homme haussa un sourcil mais ne dit rien à ce sujet.

« J’y étais une fois, quand j’étais plus jeune. » déclara-t-il en jugeant le contenu de son verre vide. « Alors qu’est-ce qui t’amène ici ? »
« Je … suis à la recherche d’une femme. Une Vélane. »

Il se redressa un peu pour se donner un peu d’importance et guetta la réaction du sorcier en face de lui qui continua à regarder son verre.

« Ce n’est pas ce qui manque dans le quartier. » se moqua-t-il. « Pour tirer un coup ? »
« Quoi ? Non ! »

Edmund secoua la tête avant de se ressaisir. Calme-toi. Ne te laisse pas contrôler par tes émotions. Tu dois être froid, calculateur, stratégique. Ne laisse pas l’autre lire en toi. C’est comme quand Billy joue un rôle au théâtre.

« Je recherche une Vélane. » insista-t-il comme s’il voulait faire passer un message.

L’homme le regarda enfin et plissa légèrement les yeux avant de hocher longuement la tête.

« Je vois … Chasseur ? » dit-il.

Edmund s’efforça de ne pas paraître surpris. Chasseur ? De quoi ? Chasseur de Vélane ? Ca existait vraiment ? Face à son mutisme, l’homme rit.

« Je te conseille de pas trop rester dans le coin dans ce cas. On a déjà notre propre chasseur et il déteste la concurrence. »

Il appuya son regard avant de demander à la barman qu’elle lui serve la même chose qu’avant. Le chasseur de Vélane. Il y en avait déjà un sur le territoire. Surement celui qui traquait Angelina et Olivia.

« Où puis-je le trouver ? »

L’homme le regarda comme si Edmund venait de sortir la plus grosse absurdité qui puisse exister. Une nouvelle bagarre dans le fond du bar le fit sursauter et il s’efforça de reporter son attention sur l’homme dont le regard brillait comme s’il venait de comprendre autre chose. Son verre plein, il le reposa devant lui avant de se tourner complètement vers Edmund.

« Ecoute mon gars. Je ne sais trop d’où tu sors et ça ne m’intéresse pas de le savoir. Mais je te conseille de te méfier. Tu as peut-être l’apparence d’un dur, mais … c’est tout ce que tu as. »

Edmund déglutit alors que sa main se resserrait sur son verre.

« Tu es sur l’Allée des Embrumes. » poursuivit l’homme. « Ce qui signifie que tout le monde a ses secrets ici mais surtout qu’ils sont prêts à tout pour les protéger. Ce n’est pas avec ton attitude actuelle que tu tireras quelque chose de quelqu’un. Alors un conseil : endurcis-toi. »

L’homme rejeta soudain sa tête en arrière et vida d’une traite son verre.

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« Et laisse ce chasseur hors de ta vie. » ponctua-t-il en reposant brutalement son verre sur le comptoir.

Edmund le regarda. Cet homme n’était de toute évidence pas un sorcier recommandable. Mais il essayait visiblement de le mettre en garde comme il pouvait. Et pour cela, Edmund devait avouer qu’il avait une sacrée chance de tomber sur un mec comme lui.

« Il me faut son adresse. » dit-il.

L’homme soupira, comme déçu d’avoir échoué dans sa mission de mise-en-garde. Cependant, il sortit un bout de parchemin de sa poche et sa baguette. Edmund glissa machinalement sa main vers sa poche, prêt à attraper la sienne. Mais l’homme dirigea la sienne vers sa tempe de laquelle il retira une filament bleu qui vint se coller sur le parchemin. Brillant en lettres bleutées, une adresse avait été inscrite.

« Mémorise-la … »

Il tendit le parchemin à Edmund.

« … car l’écriture n’est pas permanente et s’effacera dans quelques minutes. »
« Merci. »
« Ne dis pas merci, bordel ! » croassa l’homme.

Il regarda autour de lui, comme inquiet que quelqu’un ait pu les entendre avant de reporter son attention sur le bout de parchemin que tenait Edmund entre ses doigts.

« Cette adresse te mènera droit en enfer. Sois bien certain de ce que tu fais. »

Edmund hocha la tête mais ne dit rien. Il termina son fond de verre avant de se lever. Il ne désirait pas rester plus longtemps ici, ayant eu ce qu’il voulait. Il sortit alors du bar et retrouva le calme et l’obscurité de l’Allée des Embrumes. Il jeta alors un nouveau regard sur le parchemin qui indiquait une adresse près de Dorset Street : 13 Miller's Court. Edmund s’efforça de réciter plusieurs fois mentalement l’adresse avant de chiffonner le papier dans une poche de son pantalon.

Il hésitait à présent. Devait-il rentrer et reporter cette expédition à un autre jour ? Après tout, il devait peut-être examiner le terrain avant de s’y rendre à découvert ? Mais le chasseur ne risquait-il pas de changer d’endroit ?

Edmund fut soudain interrompu dans ses pensées par un grand bruit sur sa gauche. Une gerbe de flammes avait soudain surgi au fond de la rue dans cette direction. Fronçant les sourcils mais enivré par l’adrénaline, Edmund sortit sa flasque de Polynectar, en but une gorgée puis se précipita aussitôt dans la direction des cris qui résonnaient à présent. Arrivé au détour du chemin, il vit un spectacle aussi terrifiant qu’extraordinaire. Un dragon. Plus précisément un Magyar à Pointes. Une chaîne en fer avait été attachée à son cou mais semblait s’être brisée plus bas. En semi-liberté, le dragon comptait bien profiter de cet instant pour prendre la fuite. Mais ses ailes semblaient avoir été endommagés, sans doute mutilées par ceux qui l’avaient attrapé pour éviter qu’il s’enfuie par les airs. Cependant le dragon faisait suffisamment de dégâts au sol.

Sa queue fouettait l’air et avait envoyé valser deux sorciers contre un mur de maison. Ses pattes puissantes faisaient trembler le sol à chaque fois qu’il bougeait. Et un bâtiment était déjà en flamme après avoir craché une gerbe de flammes. Deux hommes essayaient de maîtriser le dragon en jetant des sortilèges qui finissaient d’affoler la créature. Et, entre ses pattes, il y avait un corps. En plissant un peu plus les yeux, Edmund comprit que le corps était bien vivant. Une femme semblait chercher une solution rapide pour s’enfuir. Elle risquait à tout moment de se faire écraser mais si elle bougeait, elle attirerait l’attention de l’animal qui ne l’avait pas encore repéré semblait-il. Comment s’était-elle retrouvée là ?

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Le dragon cracha une nouvelle gerbe de flammes et Edmund réagit très vite en lançant un Protego autour de lui tandis qu’un arbre déjà sec finissait en cendres. Le dragon s’énervait de plus en plus et les sorciers n’arrivaient pas à le maîtriser.

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« Hey ! » cria Edmund pour attirer l’attention de la jeune femme.

Voyant qu’elle l’avait repéré, Edmund se dépêcha de chercher une solution pour l’aider. Mais il était difficile de réfléchir avec autant de sortilèges qui fusaient en tous sens ou avec le dragon qui hurlait sa rage. Alors Edmund fit la chose la plus insensée qui soit. Il fonça droit sur le dragon. Il y avait une chance. Il pouvait peut-être le faire. Occupé par les sorciers qui tentaient de le capturer, le dragon cracha une nouvelle gerbe de flammes vers le groupe de sorciers, permettant à Edmund qui glissa sous le ventre du dragon.

« Ca va ? T’es blessée ? » cria-t-il à la jeune femme en arrivant jusqu’à elle. « Ok, maintenant, à mon signal, tu cours ! »

Sous le ventre du dragon, la patte arrière semblant bien trop proche de s’écraser sur eux, Edmund fit une nouvelle chose stupide. Il lança un sort sur la partie vulnérable du dragon.

« Reducto ! »

La créature hurla et Edmund s’en voulut de faire subir ça au dragon qui avait sans doute bien assez souffert. Mais le dragon s’écarta vivement et Edmund serra le corps de la jeune femme contre lui, roulant sur le côté pour éviter les pattes arrières. Le dragon s’écarta un instant.

« Maintenant ! » cria-t-il.

La jeune femme se redressa alors qu’Edmund relâchait sa prise sur elle et se mettait à courir derrière elle. Ils coururent, laissant le dragon et les autres sorciers derrière eux, avant de s’arrêter un pâté de maison plus loin. Edmund posa une main sur le mur, reprenant son souffle, avant de regarder la jeune femme.

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« Tout va bien ? » demanda-t-il, posant une main sur sa joue pour voir son visage.

Même sous les traits d’Alessio, il ne pouvait refouler son envie d’être aussi tactile avec les autres, en particulier avec une jeune femme qu’il venait de sauver d’une mort certaine.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

Edmund Prewett

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Love again Avec Edmund Prewett (sous les traits d'Alessio Grecco) ☆ Dimanche 7 avril 2002

Ce matin, je me suis réveillée avec une gueule de bois digne d'un lendemain du Nouvel An. Si on oublie le fait que tous mes samedis matins ressemblent à des Nouvels Ans, et que c'était presque, voir carrément devenu une routine, mais bref. La tête tournait, l'estomac était en vrac et la seule chose qui me fit courir hors du lit fut tout l'alcool et les quelques nachos que j'avais ingéré qui remontaient le long de mon estomac pour finir dans les toilettes. Bon… Je me relevais difficilement. Après avoir rincé ma bouche, j'allais à la cuisine, pour récupérer du malibu, que je fis couler dans du jus de citrouille, avant d'avaler mon verre d'un coup. Il fallait bien soigner le mal par le mal, n'est-ce pas ? Pour me récompenser d'avoir cette fois vomi dans mes toilettes, et non pas dans la poubelle comme la dernière fois, je m'accordais même un second verre, avant de grignoter des restes de pizza. Qu'est-ce que j'allais bien faire de mon après-midi ? C'était la question que je me posais, jusqu'à ce que je sente un frisson à l'arrière de mon crâne.

Je reconnaissais très bien cette sensation. C'était mon troisième oeil qui était en train de se réveiller. Je tenais fermement le lavabo, comme pour me raccrocher à quelque chose de réel, et pas ces images qui risquaient de débarquer à tout moment dans ma tête. Non, non, non. J'abrutissais ce don à la con le plus possible, depuis que j'avais vu la disparition de ma sœur sans rien pouvoir faire. Hors de question de continuer de subir des visions qui ne me servent pas. Et apparemment, l'alcool aujourd'hui n'avait pas été suffisant. Sans réfléchir, je fermais les yeux, comme pour essayer de me concentrer sur autre chose. Mais mon troisième oeil profita de ce moment de faiblesse pour se réveiller totalement.

Des images de dragon. Des images d'un dragon m'envahirent. Je pouvais presque sentir son souffle chaud sur mon corps, ses écailles dans mon dos… « PUTAIN1 ! » Je donnais un coup sur le lavabo, pour essayer de me faire mal et de me réveiller de cette espèce de transe. Je détestais quand ça faisait ça. A une époque, qui me semblait bien lointaine, je savais les gérer. Je les acceptais plus naturellement, je les comprenais bien, et surtout, je les prenais en compte. Là, je voulais juste que ça s'arrête. De ne plus subir ce poids-là. Et puisque l'alcool ne marchait pas, il fallait passer à la vitesse supérieure. Je me dépêchais de m'habiller rapidement, puis je pris mon porte-monnaie et je sortis de mon appartement étudiant. Je transplanais immédiatement sur l'Allée des Embrumes. Le lieu qu'il me fallait.

Mes pas se mirent automatiquement à suivre la route. Je savais où j'allais, je savais qui je cherchais. « Annie ! T'avais disparu, dis donc. Où t'étais passée ? » Je m'approchais d'un gars soi-disant nommé Bert. Je n'étais pas sûre que ce soit son vrai nom, mais bon. Qui s'en souciait ? Lui pensait bien que je m'appelais Anne. Il me trouvais mimi, comme une fille, et m'attribuait le surnom d'Annie. J'avais jamais bien compris pourquoi ce vendeur de drogue bourru était aux petits soins avec moi. Mais si ça pouvait m'éviter des problèmes de sécurité… Au moins, je n'avais qu'à faire mes achats, et partir de là. « J'avais des choses à faire. Et j'avais pas besoin de tes services. » « Parce que là, oui…? T'sais Annie, si quelqu'un te fait du mal, tu peux m'le dire. On devrait pas emmerder une perle comme toi. » Je me retenus de rire face à son discours. Une perle, moi ? Alors qu'il voyait mon côté débraillé, mes piercings, mes collants troués ? Si il me voyait en version Isabeau Anne Fontanges la Sang-Pur, là, il pouvait m'appeler une perle. En version Isabeau, pas trop. Encore moins en version Anne la camée, surnommée affectueusement Annie. « T'occupe. La dose habituelle. Et je veux bien que tu partages ta bouteille, ma flasque est vide. » Bert ne rajouta rien, Merlin merci. Il se contenta de chercher dans ses produits ce que je voulais : de la Griffe de Dragon dans un petit sachet. Je le pris, et lui tendit ma flasque, qu'il remplit à moitié. C'était parfait, juste ce qu'il fallait pour la route.

Je remerciais Bert, avant de tourner les talons et de commencer à marcher. Je ne transplanais pas tout de suite, juste le temps d'ouvrir cette flasque et d'en boire un coup… Je sentis l'alcool descendre le long de mon oesophage, me rassurant immédiatement. Comme si j'étais prête à affronter la suite. Je rangeais délicatement ma bouteille dans mon sac, avant de sentir qu'on me bousculait.

Les gens autour de moi criaient, et courraient partout. Une véritable foule en panique commençait à s'avancer partout, voir à courir, sans regarder autour d'eux. Ventre au sol, je n'arrivais même pas à me relever, à me redresser. Je mis mes mains sur ma tête pour me protéger, mais ça n'empêcha pas certains de se prendre les pieds dans mon corps. Ça ne les empêchaient pas de repartir en courant sans même essayer de m'aider. Je sentis le sol trembler, plusieurs fois, au rythme d'une marche. C'est quand je sentis quelque chose frôler mon dos alors que plus personne ne courait sur moi que je parviens à lever la tête et à regarder tout autour.

C'est là que je les vis. Des putains de pattes, énormes. En regardant au-dessus de ma tête, je reconnus les écailles. Le dragon de ma vision. Il y avait un putain de dragon au-dessus de moi, et c'est pour ça que les gens fuyaient ! Je replongeais immédiatement ma tête dans mes bras. Si je bougeais trop, il allait se rendre compte que j'étais là, et allait m'écraser. Alors que si je restais immobile, j'avais peut-être une minuscule chance de m'en sortir. J'avais le cœur au bord des lèvres alors que je sentais la créature bouger tout autour de moi. Je l'entendais cracher du feu, fouetter l'air avec sa queue. Je regardais désespérément autour de moi en essayant de trouver une solution, mais je n'en voyais aucune. Dans tous les cas, j'étais condamnée. « Hey ! » Le cri me fit lever la tête. Je n'étais pas bien sûr qu'on s'adresse à moi, mais…

Si, on s'adressait à moi. Je voyais un homme brun me regarder dans les yeux. C'est moi qu'il appelait. Mon cœur battait tellement vite qu'il risquait à tout moment de sortir de ma cage thoracique. Je fixais l'homme, qui regarda autour de lui, avant de foncer sur le dragon. Mais… Il était fou ? Il atterrit sous le ventre à mes côtés, sous mes yeux interloqués. J'étais déjà coincé, pourquoi il se coinçait lui aussi ? « Ca va ? T’es blessée ? » Je secouais la tête pour lui signifier que non. A part quelques bleus parce qu'on m'avait marché dessus, mais à part ça… « Ok, maintenant, à mon signal, tu cours ! » Je cours ? Comme ça ? Mais on allait se faire écraser ? Qu'est-ce qu'il allait bien faire ?

Le type leva sa baguette et la pointa sur une partie du corps du dragon. « Reducto ! » La créature se mit à hurler de douleur, cachant mon propre cri de surprise. Mais au moins, il commença à se décaler. Alors que je voyais une patte s'approcher de mon corps, je sentis des bras autour de ma taille, et qu'on me faisait rouler sur le sol, comme pour s'enfuir. « Maintenant ! » Je ne me le fis pas dire deux fois. Je me redressais immédiatement, et je me mis à courir, le plus vite possible, en ignorant mes douleurs. J'entendis des bruits de course derrière moi. Des bruits humains. C'est le type qui me suivait. Je finis par tourner dans une rue déserte, pour m'arrêter de courir. Mon estomac était totalement en vrac, et je sentis déjà la bile de l'alcool remonter suite à ces efforts.

Je repris ma respiration contre le mur, à côté de l'inconnu. Lui aussi essayait de retrouver sa respiration. « Merci… Merci beaucoup… De m'avoir sauvée… » J'essayais de parler entre deux respirations sifflantes. Compliqué. « Tout va bien ? » Il me posa la question en posant une main sur mon visage. Mon sang ne fit qu'un tour et je me sentis lui donner un coup en reculant. « Ne me touche pas ! » Je bondis en arrière, avant de sentir le dernier looping de mon estomac. Je lui tournais immédiatement le dos en posant une main contre le mur, et je me penchais vers le sol pour finir de vomir mes tripes. Super, je n'avais même pas eu le temps de digérer l'alcool que j'avais bu pour mon petit déjeuner. Je me redressais, une main sur le ventre. J'avais mal à l'estomac. Et j'avais faim, aussi. Je me disais que si je le remplissais, j'aurai moins mal au ventre.

« Désolée, je déteste que les inconnus me touchent. » J'expliquais rapidement. Autant, d'habitude, je ne donnais pas autant d'explications. Mais là, il m'avait sauvée la vie, je pouvais bien lui dire pourquoi j'avais aussi mal réagi alors que j'étais là grâce à lui ? Mais hors de question de lui dire pourquoi je n'aimais pas les inconnus. Pourquoi ils n'étaient pas dignes de confiance. « Tout va bien… Enfin, je crois. J'ai été piétinée. J'irais à l'hôpital vérifier que tout va bien. » Après avoir manger un bout, parce que mon ventre gargouillait sérieusement. Fallait pas vomir les restants de pizza froids dans la rue, aussi ! Je me tournais vers mon sauveur, avant de fouiller dans mon sac et de lui tendre un mouchoir. « Tu as du sang et de la terre sur le visage. » Expliquais-je. « Tu t'appelles comment ? » J'aimais bien savoir qui je croisais sur l'Allée des Embrumes. Juste au cas où. Peut-être que la personne qui nous avait retiré Aliénor venait de là, aussi. J'étais méfiante, envers tout le monde. Je voulais son prénom, au cas où. Il me demanda le mien en échange. « Anne. » Hors de question de lui donner le vrai. Il aurait le même que tout le monde ici. « Et bien, Alessio… Merci de m'avoir sauvé la vie. » Maintenant, il était temps d'aller manger un bout, comme mon estomac se plaisait à me le rappeler.  

☆☆☆
   
1 : Tous les dialogues entre guillemets de Isabeau en italique sont en français.
:copyright:️ Justayne

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☆ I only see him as a friend, The biggest lie I ever said ☆

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Edmund Prewett
Contexte
Nous sommes le dimanche 7 avril 2002. Edmund Prewett est le fils aîné de Louis Prewett et Adèle Bennett, et le frère de Billy et Vicky Prewett. Il est étudiant en 2ème année de Sciences Politiques et brûle d'entrer enfin dans la vie politique. Mais des événements récents ont pas mal chamboulé ses plans et il doit à présent changer d'identité pour mettre en sécurité celle qu'il aime.


Love again
La jeune femme réagit au quart de tour.

« Ne me touche pas ! » s’écria-t-elle en reculant vivement, comme brûlée par son contact.

Edmund déglutit, son souffle toujours court, tandis qu’il l’observait. Oui, tout le monde n’était pas aussi à l’aise que lui sur la proximité. Il devait faire plus attention, surtout dans l’endroit où il se trouvait actuellement.

« Désolé, je … »

Il commença à fournir des explications quand elle se retourna d’un bond de l’autre côté pour vomir. Refoulant une envie de poser sa main dans son dos, il l’observa anxieusement. A présent qu’ils n’étaient plus menacés par un dragon en fuite, il s’attardait un peu plus sur les détails de son visage. Elle avait des cheveux bruns qui lui tombaient sur les épaules. Son maquillage avait été fait à la va-vite, comme si elle s’était réveillée en retard. A l’observer, elle ne devait pas avoir plus de 25 ans. Peut-être même était-elle encore étudiante ?

Le Edmund en lui voulait lui poser des questions, s’enquérir de son état, savoir s’il pouvait faire autre chose pour l’aider. Mais il se mordit la langue, se retenant au dernier moment de dire ce qu’il ne faudrait pas. Il était Alessio Grecco. C’était un dur. Un mec qui ne se cassait pas le bol pour les autres. Solitaire, pragmatique. Il devait donner le moins d’informations possibles aux autres. Cette fille, il ne la connaissait pas. Qui lui disait qu’elle ne travaillait pas pour le compte d’un sorcier qui viendrait lui faire les poches au détour d’une ruelle ? Qui lui disait qu’elle n’allait pas se relever d’un coup et lui en tourner une pour l’assommer et le dépouiller ?

Il ne devait pas être parano mais il se devait de rester sur ses gardes. Il était sur l’Allée des Embrumes, pas dans un parc d’attraction.

« Désolée, je déteste que les inconnus me touchent. » dit-elle alors en se redressant enfin.

Son teint était encore pâle et il était indéniable qu’elle n’avait pas passé une très bonne journée.

« Je peux comprendre. » répondit-il simplement. « Est-ce que … tu as été blessée ? »
« Tout va bien… Enfin, je crois. J'ai été piétinée. J'irais à l'hôpital vérifier que tout va bien. »

Il hocha la tête. Il aurait pu proposer de l’y conduire mais encore une fois, il devait se montrer prudent. C’était comme dire à un Serdaigle de refréner sa créativité. Ridicule. Mais il devait faire un effort. Il n’était plus seul en jeu. Une personne comptait sur lui désormais.

La jeune femme commença à fouiller dans son sac et Edmund resserra sa prise sur sa baguette. On n’était jamais trop prudent. Mais au final, elle ressortit un mouchoir qu’elle lui tendit aussitôt.

« Euh … un mouchoir ? » demanda-t-il, les sourcils froncés.
« Tu as du sang et de la terre sur le visage. » expliqua-t-elle alors.
« Oh ! »

Il prit le mouchoir et commença à se le passer sur le visage pour retirer le plus gros. A son tour, il sortit de sa poche un bouton de manche qu’il avait tombé tout à l’heure et lança un sort de métamorphose. Un miroir de poche reposait désormais entre ses doigts. Il le leva pour essayer de voir où est-ce qu’il était encore mal en point. Mais sur l’Allée des Embrumes régnait une espèce de brume qui empêchait de bien savoir tout d’abord quelle heure il était, et ensuite d’avoir accès à une bonne luminosité pour mener l’opération qu’il faisait à bien.

« Tu t'appelles comment ? »

Il arrêta un moment d’essuyer la blessure qu’il avait au front. Elle lui demandait son nom. Assez normal après tout. Ils venaient juste de se rencontrer et il était normal que les présentations commencent. Mais sa méfiance était éveillée.

« Alessio. » répondit-il simplement. « Et toi, quel est ton nom ? »

Il tourna le regard vers elle.

« Anne. »

Anne. Ce n’était pas commun par ici. Cela sonnait français, comme les origines de sa grand-mère, issue de la famille Beauregard dans les Pyrénées françaises. Mais le plus étrange était qu’Edmund avait bien lu un I et un F brodé sur le mouchoir. Il décida cependant de ne rien dire. Chacun avait droit à ses secrets.

« Et bien, Alessio… Merci de m'avoir sauvé la vie. »

Anne commença à tourner les talons, visiblement pressée de partir. Après tout, si elle n’était pas une véritable criminelle, Edmund comprenait qu’elle soit envieuse de mettre rapidement de la distance avec lui.

« Attends ! » dit-il.

Il rangea le miroir dans sa poche et lui tendit à nouveau son mouchoir.

« Merci. Mais tu devrais le récupérer. Un mouchoir comme celui-ci, avec des initiales cousues, il vaut mieux ne pas s’en séparer. »

Il lui lança un clin d’œil avant de redevenir sérieux. Il ne voulait pas braquer Anne en disant cela. Au contraire, il venait d’avoir une idée.

« Dis, je … si tu n’es pas pressée, et pas contre un peu de compagnie, j’aimerais t’accompagner manger un morceau. Avec ce que tu viens de rendre, je pense que tu as bien besoin de te mettre quelque chose dans le ventre. »

Il essaya de croiser son regard. Il avait lu un jour que regarder droit dans les yeux prouvait la sincérité des paroles. Et il l’était, actuellement.

« Je viens d’arriver en Angleterre depuis peu et … tu as l’air de bien connaître les lieux. Tu pourrais me servir de guide ? »

Il haussa les épaules.

« On peut aller manger dans un endroit rempli de gens si tu veux, si ça te permet de te sentir plus en sécurité. Tout ce que je veux, c’est quelqu’un qui se repère un peu mieux que moi sur l’Allée des Embrumes. »

Il lui servit un sourire en coin. Il voulait retrouver le bagou qu’il avait en étant Edmund. Mais il savait qu’avec le sang qui suintait encore de sa blessure et ce corps qui n’était pas le sien, il n’avait plus les mêmes attraits que sous son autre apparence. Pourtant, il se disait qu’être guidé par Anne pouvait être un bon moyen. Peut-être pouvait-elle lui en dire plus sur les personnes d’ici ? Peut-être avait-elle des conseils à lui donner ? Tout en étant sous l’identité d’Alessio, il pouvait continuer à glaner des informations.

Il attrapa sa fiole dans la poche de son manteau et la but d’une traite.

« Je ne t’en propose pas. » dit-il. « C’est une potion assez spéciale. »

Il espérait endormir la confiance d’Anne de cette manière puisqu’il fallait qu’il prenne son Polynectar assez régulièrement afin qu’aucune trace d’Edmund n’apparaisse sur le visage d’Alessio. Peut-être qu’elle ne chercherait pas à en savoir plus ? Chacun utilisait la drogue qui lui chantait ici, surement.

« Que dirais-tu du Chaudron Baveur ? »

Il espérait vraiment qu’elle accepte et par chance, c’est ce qu’elle fit. Edmund allait tendre sa main à Anne pour lui proposer de transplaner avant de se raviser. Tout d’abord, elle n’allait certainement pas lui faire confiance pour utiliser ensemble ce moyen de transport. Ensuite, Edmund n’était pas non plus prêt à la laisser transplaner avec lui. Aussi, il lui fit un signe de la tête pour qu’ils commencent à marcher. Mais il devait bien l’avouer : il était vite perdu.

Anne dut s’en apercevoir puisqu’elle prit la tête de la marche. Se passant une main dans les cheveux, il décida de la suivre. Edmund était sur ses gardes. Sa baguette était toujours dans sa main, comme prête à se dresser si un danger apparaissait au détour d’une ruelle. Mais très vite, Anne et lui regagnèrent une luminosité un peu moins glauque. Elle semblait assez bien connaître les lieux et Edmund était de plus en plus curieux de savoir comment une jeune femme comme elle pouvait être habituer à cette Allée. Qu’est-ce qu’elle y faisait ? Elle semblait pourtant assez … assez quoi ?

Il chassa ces pensées ridicules de sa tête alors qu’ils retrouvaient la rue principale du Chemin de Traverse. Anne jeta un coup d’œil vers lui, comme analysant s’il reconnaissait les lieux. Comme pour lui confirmer, il commença à avancer en direction du Chaudron Baveur. Il y avait un peu plus de monde dans ces rues mais Merlin merci, ce n’était pas la folie habituelle de la rentrée. Surtout à cette heure tardive de la soirée. En levant les yeux vers une horloge, celle-ci indiquait 21h30.

« Sympa ça ! » dit-il pour faire la discussion.

Il pointa de sa baguette la main de la jeune femme où plusieurs tatouages avaient été dessinés. Il ne savait pas exactement ce qu’ils représentaient mais c’était pour le moins original. Il y avait tellement de lignes, tellement de symboles. Était-il légitime de demander leur signification ? Pas vraiment, c’était sans doute trop personnel. Mais en même temps, elle ne l’aurait pas affiché sur une partie de peau aussi visible.

Il pensa à son frère, Billy, qui avait toujours flippé devant une aiguille de tatouage. Quant à Edmund, il avait toujours hésité à s’en faire un, réfléchissant trop sur le dessin en lui-même. Penser à sa famille le fit regarder un peu plus autour de lui. Il n’aimait pas l’idée de reconnaître des visages connus. Pourtant, il n’était plus Edmund Prewett et passait donc pour un parfait inconnu. Et puis il y avait cette adresse dans sa poche qui lui intimait de foncer sans réfléchir jusqu’à l’endroit où était ce chasseur.

Ils arrivèrent devant l’auberge et Edmund poussa la porte. Il n’y avait plus qu’une table occupée, les autres étant toutes libres. L’aubergiste les jugea un instant mais Edmund n’y accorda pas plus d’importance et se dirigea vers une table sur le fond pour être plus tranquille. Il y avait toujours du mouvement ici car même si la majorité des tables était inoccupée, des sorciers allaient et venaient entre le rez-de-chaussée et l’étage où se trouvaient les chambres.

« Qu’est-ce que tu veux manger ? » demanda-t-il.

Il donna la commande à l’aubergiste qui arriva vers eux et le laissa repartir avant de se pencher vers Anne.

« Alors euh … tu te rends souvent … là-bas ? »

Il contracta la mâchoire, essayant à nouveau de se donner un air viril bien qu’il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait. Il était sans cesse préoccuper par les personnes qui passaient, craignant qu’une attitude ou une parole ne le trahisse. Et puis, il pensait à Olivia, seule dans sa chambre. Sa jambe tressautait légèrement sous la table alors que l’aubergiste leur amenait leur commande.

« Merci. » dit-il en le payant aussitôt, comme envieux que l’homme ne revienne pas les déranger.

Et pourquoi disait-il encore merci ? Il serra le poing sur le verre d’eau qu’il avait demandé. Le fait de ne rien savoir sur la jeune femme en face de lui ne lui plaisait guère. Autant auprès de l’homme au pub de tout à l’heure semblait être un dur et une personne forgée par l’Allée des Embrumes, autant Anne ne paraissait pas une menace potentielle.

« J’arrive d’Italie. » répondit-il.

Il devait servir la même histoire à tous ceux qu’il croisait, ainsi il serait plus facile de s’y retrouver et de moins se faire démasquer.

« De Naples précisément. Et si tu te demandes pourquoi je n’ai pas d’accent, c’est parce que ma mère est anglaise. J’ai été élevée dans les deux langues. »

Hors de question de faire la même erreur que tout à l’heure sur l’accent. Il était même prêt à lui parler en italien pour lui montrer à quel point il était sérieux. L’avantage d’avoir pris cette langue dès sa troisième année à Poudlard.

« Je cherche surtout à te prouver que je ne suis pas un mec louche. Ou en tout cas, que je ne te veux pas de mal. » expliqua-t-il avant de pointer le doigt sur une part de pizzas. « Je peux ? »

Tout ça le rendait nerveux et le fait de manger lui donnerait un peu plus de consistance. Au moins cela lui occuperait les mains et lui permettrait de se concentrer sur autre chose.

« Il faut que je trouve quelqu’un sur l’Allée des Embrumes, tu serais prête à m’aider ? » demanda-t-il. « J’sais pas ce qui t’y fait exactement et je ne veux pas me mêler de ta vie. Juste, j’ai besoin de quelqu’un d’un peu plus … enfin disons que tu as plus l’air d’avoir la tête sur l’épaule que les autres sorciers que j’ai croisés jusqu’à présent là-bas. »

Il n’était pas prêt à faire entièrement confiance à Anne. Non. Mais si elle pouvait l’aider à trouver ce chasseur … et peut-être aurait-elle des conseils sur comment se tenir là-bas ? Après tout, elle semblait assez proche de lui en âge et le fait de faire équipe avec quelqu’un lui plaisait un peu plus. Peut-être avait-il eu tort d’agir seul ? Peut-être aurait-il du se confier à Alec ? A Joey ? Mais ne risquait-il pas de les mettre en danger ? Ici, Anne était déjà en danger en traînant sur l’Allée des Embrumes. Elle savait ce qu’elle risquait. C’était une grande fille qui était libre de refuser si elle le souhaitait.

@ Victoire

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Edmund Prewett

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Love again Avec Edmund Prewett (sous les traits d'Alessio Grecco) ☆ Dimanche 7 avril 2002 ☆

Mon estomac me faisait de plus en plus mal. J'avais vomi tout ce que j'avais, j'avais faim, j'avais encore envie de boire mais j'avais la tête qui tournait. J'essayais d'oublier ces désagréments physiques en me changeant les idées, en prêtant par exemple mon mouchoir et en demandant le nom du gars en face de moi. Avant de lui donner le mien. Du moins, de lui donner mon faux nom. Sauf que en fait, la solution était simple pour aller mieux : il fallait que je rentre chez moi, que je m'écroule dans un bain avec une bonne bière, et que je m'endorme pour oublier cette journée pourrie. Je lui dis alors au revoir, et je tournais les talons, pressée de mettre mon programme à exécution. « Attends ! » Je tournais les talons pour regarder Alessio. Qu'est-ce qu'il voulait ? Il me tendit mon mouchoir. Ah oui, c'était pas con de le reprendre. « Merci. Mais tu devrais le récupérer. Un mouchoir comme celui-ci, avec des initiales cousues, il vaut mieux ne pas s’en séparer. » Des initi… Oh. Merde. Il avait beau me lancer un clin d'oeil, je lui jetais un regard noir en le fourrant dans ma poche. En espérant qu'il ne fasse jamais le lien avec mon vrai nom. Mais je pensais pas, il n'avait pas la tête du Sang-Pur ou de l'étudiant en Art.

« Dis, je … si tu n’es pas pressée, et pas contre un peu de compagnie, j’aimerais t’accompagner manger un morceau. Avec ce que tu viens de rendre, je pense que tu as bien besoin de te mettre quelque chose dans le ventre. » J'allais lui balancer qu'il n'allait pas pouvoir compter sur moi -après tout, il connaissait mes réelles initiales !- quand je croisais son regard. Il avait l'air sincère. Mais surtout, quand je repensais à sa manière de me toucher pour vérifier que j'allais bien, j'avais sursauté parce que je n'avais confiance en personne. Pas parce que mon don m'avait prévenue. Au contraire, il ne s'était pas manifesté… Ce troisième oeil ne me permettait pas que de voir l'avenir, il me permettait également de sentir les choses. Les mauvaises ondes, par exemple, et ce gars n'en dégageait aucune. « Pourquoi je t'accompagnerai ? » « Je viens d’arriver en Angleterre depuis peu et … tu as l’air de bien connaître les lieux. Tu pourrais me servir de guide ? » Je haussais un sourcil, pendant que lui haussa ses épaules. Okay…

« C'est presque tentant, mais je ne suis pas les gens que je ne connais pas. Encore plus quand je l'ai rencontré dans l'Allée des Embrumes. » Même si il a sauvé ma vie. J'avais encore un minimum de principes. Mais surtout, je ne voulais pas qu'il m'arrive la même chose qu'à ma grande sœur. Et elle, elle n'avait jamais mis les pieds dans l'Allée des Embrumes. « On peut aller manger dans un endroit rempli de gens si tu veux, si ça te permet de te sentir plus en sécurité. Tout ce que je veux, c’est quelqu’un qui se repère un peu mieux que moi sur l’Allée des Embrumes. » J'hésitais un instant. Il ne dégageait pas de mauvaises ondes, mais il traînait quand même sur l'Allée des Embrumes. Il avait donc des choses louches à faire. Certes, je n'écoutais pas mon don ; mais je lisais les faits. Les faits ne lui donnaient pas raison.

Alessio finit par sortir une fiole de sa poche, et la termina d'un coup. « Je ne t’en propose pas. C’est une potion assez spéciale. » J'haussais un sourcil. De toute façon, je n'en aurai pas demandé. J'avais ma propre bouteille d'alcool dans mon sac. Je finis par soupirer, me laissant tenter pour lui donner une chance. « Où est-ce que tu veux manger ? » Au pire, je pouvais toujours demander, juste pour voir. Comme une sorte de test. Si il me proposait une adresse sombre et méconnue de l'Allée des Embrumes, je transplanais direct. « Que dirais-tu du Chaudron Baveur ? » « Pourquoi pas. » Un lieu donc assez fréquenté, dans un lieu qui ne craint pas trop… Est-ce que c'est fait exprès, ou il essaie d'endormir ma confiance ? Dans ce dernier cas, non, elle ne baisserait pas. Mais j'avais trop faim, alors, quand Alessio me fit un mouvement de tête pour qu'on y aille, je commençait à le suivre.

Sauf que, rapidement, je me rendis compte qu'il ne connaissait pas le chemin. Son pas était hésitant, il regardait tous les croisements avant de s'engager. Je finis alors par passer devant lui, sans rien dire, pour le guider. J'avais tellement souvent déambulé dans ces rues pour trouver Bert que je pouvais me diriger les yeux fermés. Ce qui m'était déjà arrivé, quand je devais de sniffer une bonne dose de Griffe de Dragon, mais passons. Au moins, je savais que si c'était moi qui guidait, nous allions pas nous perdre. La lumière de la nuit en était la preuve : on avait quitté le brouillard ambiant de l'Allée des Embrumes pour nous retrouver sur le Chemin de Traverse. Maintenant que nous étions ici, est-ce qu'il reconnaissait les lieux ? Est-ce que ça pouvait me donner un indice sur qui il était et pourquoi il était là ? En me tournant vers lui, il surprit mon regard, et reprit la tete de la marche, direction le Chaudron Baveur. Bon, au moins, cela m'apprit, en effet, qu'il connaissait bien les lieux. Il était souvent venu ici. Depuis combien de temps, maintenant ?

On continuait de marcher sur le Chemin, qu'il fallait traverser un peu pour arriver au Chaudron Baveur. J'observais la foule, remplie d'adultes et d'étudiants en train de flâner, et de chercher où manger alors que la plupart des magasins avaient fermé. « Sympa ça ! » La voix d'Alessandro me fit sortir de mes pensées. Je me tournais vers lui. Mon regard suivait la direction de sa baguette, pour regarder mes mains tatouées. Il y avait des yeux simples, les différentes phases de la lune, des points, des traits… Un côté très ésotérique prisé par les Moldus. « Merci. » Je ne répondis rien de plus. Hors de question de lui avouer que je m'étais tatouée moi-même. Ça pouvait lui donner des informations sur ma véritable identité ; surtout quand j'étais une des seules, voir la seule étudiante à étudier le tatouage. Non, il connaissait déjà mes initiales. Il ne fallait pas en rajouter.

On arriva enfin dans l'auberge. Je suivis Alessio dans l'établissement, au fond de la salle. Il y avait plusieurs tables de libre, mais il en choisit une au fond. Heureusement. Je ne pensais pas que ma famille traînait ici, mais je ne voulais pas croiser des connaissances de l'UMS qui m'appelleraient par mon vrai prénom. « Qu’est-ce que tu veux manger ? » Je me laissais tomber sur la chaise en face de lui, en répondant presque automatiquement : « De la pizza. » C'était gras, c'était réconfortant, c'était pile ce qu'il me fallait. Alessio passa commande et j'en profitais pour demander un grand verre d'eau. Je ne pouvais pas me permettre d'encore une fois perdre mes moyens, alors que j'étais face à un inconnu. Un inconnu qui m'avait sauvée la vie, certes, mais un inconnu que j'avais rencontré sur l'Allée des Embrumes. « Alors euh … tu te rends souvent … là-bas ? » Je levais les yeux vers lui, surprise de sa question. Pourquoi il voulait savoir ça ? Pourquoi il posait autant de questions sur moi, sur ce que je faisais ? « Quand j'ai besoin d'y aller. » Répondis-je prudemment.

Puis l'aubergiste revint poser notre commande sur la table. Je bus une grande gorgée de mon verre d'eau, avant d'attraper la part de pizza. De la nourriture, enfin. Cette journée avait été longue, et peu nourrissante. « Merci. » Alessio paya pour nous deux, et je le remerciais d'un mouvement de la tête. « J’arrive d’Italie. » Je le regardais, pas vraiment sûre de savoir quoi faire de cette information qui tombait comme un cheveu dans la Bièraubeurre. « De Naples précisément. Et si tu te demandes pourquoi je n’ai pas d’accent, c’est parce que ma mère est anglaise. J’ai été élevée dans les deux langues. » Je terminais de mâcher le bout de fromage dans ma bouche, avant de demander : « Et pourquoi tu me dis ça…? » Ok, il était italien, et ok, il parlait les deux langues. Moi, j'étais bien française, mais je ne lui disais pas. De toute façon, il devait s'en douter en entendant mon accent. Je parlais couramment anglais, mais j'avais grandi et étudié en France. Je ne pouvais pas gommer mon accent comme ça.

« Je cherche surtout à te prouver que je ne suis pas un mec louche. Ou en tout cas, que je ne te veux pas de mal. Je peux ? » Alessio me montra mon assiette. Je hochais la tête, reprenant moi aussi un bout de pizza, presque amusée par ses explications. Elles semblaient bancales tout en tenant la route, c'était très étrange comme sensation. « C'est pas parce que tu ne me veux pas de mal que tu es un mec louche. Ou inversement. » Alessio se servit dans mon assiette. Je reposais ma propre part dans mon assiette. Ma question était privée, et je n'aimais pas trop tenir ma nourriture en même temps. A la place, je repris mon verre « Qu'est-ce que toi, tu fais dans le quartier ? » « Il faut que je trouve quelqu’un sur l’Allée des Embrumes, tu serais prête à m’aider ? » Je manquais de m'étouffer avec l'eau que je buvais. Je tapotais ma poitrine, le temps de tousser et de me remettre de ça, avant de le regarder, choquée. « Pourquoi moi ? » « J’sais pas ce qui t’y fait exactement et je ne veux pas me mêler de ta vie. Juste, j’ai besoin de quelqu’un d’un peu plus … enfin disons que tu as plus l’air d’avoir la tête sur l’épaule que les autres sorciers que j’ai croisés jusqu’à présent là-bas. »

Je commençais à comprendre où il voulait en venir. Il ne semblait pas bien connaître l'Allée des Embrumes, et apparemment, il devait retrouver quelqu'un. Qui ? Je ne savais pas. Alessio ne semblait pas vouloir m'en dire plus. Et puis, est-ce que je le voulais vraiment ? En savoir plus ? Pas sûre. Est-ce que je voulais l'aider ? Encore moins sûre. Mais il ne semblait pas mauvais. Et puis… « Tu m'as sauvée la vie. Je te dois bien ça. » J'avais pas franchement envie, mais bon. J'avais déjà entendu parler, à Beauxbâtons, d'un lien qui se créait entre un sorcier qui sauvait la vie à un autre sorcier. Je ne voulais pas lui être redevable trop longtemps, alors, si il ne me demandait que de le guider sur l'Allée des Embrumes, c'était pas mal… Je pouvais bien m'en sortir, si je faisais attention, et si je restais sur mes gardes. Je repris un morceau de pizza. « Je sais pas qui tu cherches, mais moi, je connais quelqu'un sur l'Allée des Embrumes qui peut te renseigner contre quelques pièces. On peut même y aller dès ce soir. » Je ne sais pas pendant combien de temps il comptait sur moi, mais je ne voulais pas faire traîner ma dette trop longtemps.

Avec son accord, une fois que mon assiette terminée, on sortit du Chaudron Baveur. Je repris la route, comme il semblait ne pas savoir se repérer sur l'Allée des Embrumes, alors, je préférais prendre la tête. Utiliser mes repères. Pendant notre marche, je le regardais, sans trop savoir quoi dire. J'avais des questions à lui poser, comme pourquoi il cherchait quelqu'un sur l'Allée des Embrumes ? Qui était cette personne ? Quel âge avait-il ? Mais je savais que si je posais toutes ces questions, il risquait de me poser les mêmes et je ne voulais pas raconter ma vie. Ou inventer de mensonges. Je commençais à être trop fatiguée pour ça. Heureusement que je ne commençais qu'à 11 heures demain, d'ailleurs… Une fois dans l'Allée, je me tournais pour vérifier que Alessio suivait bien. Il faisait nuit, la brume était de plus en plus conséquente à cause du manque de lumière, ce n'était pas le moment de le perdre.

Je me faufilais dans les rues, sûre de moi, sûre de mon chemin, en évitant les mendiants ou les drogués qui titubaient sous l'effet de leurs substance. Moi aussi, j'étais une droguée. Mais au moins, j'avais un avantage sur eux : j'avais un chez-moi pour planer tranquille, en toute sécurité. « Bert ? » Bert, mon dealer adoré qui me donnait un surnom enfantin. « Annie ! Ça m'rassure de te voir en vie. T'as vu ce dragon surgir d'un coup ? Il a dû s'échapper de Gringotts. Y avait des Aurors partout. » Je lui souris, plutôt flattée de voir qu'il se souciait de moi. Non pas que je ne le savais pas, mais c'était toujours plaisant d'avoir des preuves supplémentaires. « Je vais bien. Alessio m'a sauvée la vie. » Je fis un signe de tête vers l'homme qui m'accompagnait. Bert le regardait d'un air suspicieux. Ok, c'était la première fois qu'il le voyait. Bert connaissait plus ou moins tout le monde, au moins de visage, sans forcément poser de nom. Son regard me prouvait que l'histoire d'Alessio comme quoi il ne venait pas trop ici se confirmait. Il ne faisait pas semblant de ne pas connaître son chemin pour endormir ma méfiance.

« Alessio cherche quelqu'un sur l'Allée des Embrumes. Comme il m'a sauvée d'une mort certaine, je me disais que peut-être tu pouvais l'aider…? » Il sembla hésiter un instant, avant de faire signe à Alessio de s'approcher. Moi, je reculais d'un pas, pour leur laisser un peu d'intimité. J'en profitais pour m'allumer une cigarette à fumer en attendant leur conversation. Même en laissant mes oreilles trainer, je n'entendis que quelques brides, quelques mots. Rien qui ne m'indiquait exactement ce qu'il voulait. Quand Alessio commença à tendre la main pour donner quelques pièces, je sus que la conversation était terminée. « Nan, j'peux pas accepter. T'as sauvé la vie d'Annie, j'peux bien faire ça. Garde ton argent. » J'haussais un sourcil, surprise. Mais Bert était catégorique : il ne voulait pas de l'argent d'Alessio. Je me tournais vers le demi-italien. « Je vais devoir y aller. Je n'oublie pas ma dette. On peut se retrouver dans deux semaines devant le Chaudron Baveur. » Je proposais l'auberge, parce que je savais que sinon, il allait jamais me retrouver sur l'Allée des Embrumes. « 21 heures. Il y aura plus de monde ici, tu auras plus de chances de trouver tes réponses. » Je me tournais vers mon dealer. « Je reviendrai dans deux semaines, du coup. Bye, Bert ! Encore merci pour tout à l'heure. Et pour ce soir. » Je lui fis un signe, et sans en demander mon reste, je transplanais directement à mon appartement.

☆ Dimanche 21 avril 2002 ☆

Il faisait déjà bien nuit quand j'arrivais sur le Chemin de Traverse. Comme il y a deux semaines, les boutiques étaient fermées, sauf celles de restauration. J'avais pensé à dîner avant, en descendant la moitié d'une bouteille de blanc. Juste assez pour assommer mon troisième oeil, mais pas assez pour être torchée et sans défense. J'attendais l'arrivée d'Alessio. Par mesure de précaution, je ne l'avais pas recontacté, alors, j'espérais vraiment qu'il se pointerai. Genre, si à 22 heures, il était pas là, j'irai chez Leomie l'emmerder un peu et picoler avec elle. Ça me faisait bizarre de la revoir dans ma vie. Nous étions amies d'enfance, et on s'était éloignée avec les études. A l'origine, elle était même la correspondante de Aliénor, comme leurs âges correspondaient. Mais depuis… Bref, Leomie n'avait pas lus de nouvelle que moi. Ce qui était normal. Mais Leomie semblait sous-entendre que Aliénor n'avait pas disparue, mais plutôt qu'elle était partie retrouver un prétendant. N'importe quoi ! Comme si c'était son genre de larguer Jordan sans rien dire, ou de me laisser aucune nouvelle.

Pour arrêter de penser à ça, je secouais la tête, avant d'allumer une cigarette. Histoire de m'occuper les mains et l'esprit. Hors de question de repenser à Ali maintenant, pas quand je devais avoir la tête froide, et que je n'avais clairement pas assez bu. Une voix familière me fit relever la tête. « Salut. » Alessio se tenait devant moi, à l'heure, apparemment. Bon, tant mieux. Je me redressais du mur où j'étais appuyée, en lui faisant signe qu'on allait y aller. « Je veux bien te guider, mais je ne sais pas où il faut aller. Tu as des infos, des indices ? » Après tout, c'était lui qui menait son enquête. En changeant de rue, on passa du Chemin de Traverse à l'Allée des Embrumes. Je m'arrêtais d'un coup, en le regardant. « On m'attend, au fait. Juste pour te prévenir. » Le prévenir que ça ne servait à rien de tenter quoi que ce soit. J'avais une sorte de filet de secours. J'étais prudente. Une fois ce détail réglé, je commençais à le guider dans l'Allée.  
:copyright:️ Justayne

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☆ I only see him as a friend, The biggest lie I ever said ☆

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