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From Strangers to Enemies, and Enemies to Lovers






| Lundi 13 Mai 2002 |

Aujourd’hui, ça fait une petite semaine que Dae-Hyun est réapparu chez lui.

Maman a reçu un appel de la part de Chae-yeong (la daronne à Dae-Hyun) le 5 mai. Chae-yeong était secouée et super émue et a dit à ma mère que Dae était de retour. Apparemment ce serait son producteur, Sangwoo Yoon, qui l’a retrouvé et déposé à la maison. Puisque maman a été informée dès le retour de Dae, on a été les premiers à savoir avant même que la Gazette n’en parle. Je vous raconte pas à quel point j’ai été soulagé d’apprendre qu’il était de retour parmi nous, sain et sauf.

J’ai voulu aller le visiter mais je me suis abstenu parce que m’man m’a aussi précisé que, apparemment, Dae était épuisé et plutôt mentalement fragile. Du coup j’ai pris des nouvelles de temps en temps auprès de HimChan, son grand frère, et de ses parents. C’est vraiment la première fois que je parle autant à HimChan, Chae-yeong et Beom Seok. J’ai aussi pris des nouvelles rapides de Ji-Soo, mine de rien elle a dû être touchée aussi par la disparition de son grand frère même si elle n’est pas très démonstrative.

C’est en discutant avec HimChan que j’ai appris que Dae-Hyun retournait à l’UMS aujourd’hui, de sa propre volonté. Apparemment sa famille aurait essayé de lui enlever l’idée de la tête mais rien à faire : Dae aurait insisté et insisté pour “ne pas se mettre en retard par rapport aux cours” et “revoir ses amis”. Moi j’trouve que ça fait beaucoup de risques pour peu de bonnes raisons… Ses amis peuvent le visiter et les cours, à côté d’un enlèvement, c’est débile. Dae-Hyun a toujours été plus studieux que moi mais là, même à son échelle, j’comprend pas comment il peut avoir tant envie de retrouver sa routine.

Comme j’peux pas non plus résonner mon meilleur ami (sa famille n’y est pas parvenue, que vais-je bien pouvoir faire de mieux ?), j’ai décidé de venir le voir en speed. Pour prendre des nouvelles, m’assurer qu’il aille aussi bien qu’il le prétend, que personne ne l’embête trop… Bref, j’ai activé le mode protecteur à fond et j’suis venu de moi-même le retrouver à l’UMS. Comme d’hab, Dae a tout misé sur les apparences pour avoir l’air au top malgré tout. J’ai deviné qu’il était vraiment fragilisé — maman avait raison — mais, j’sais pas, il a semblé… Un peu dans sa bulle ? Comme si rien n’était arrivé et que c’était étrange que je vienne le voir, inquiet. Sûrement une sorte de déni, j’vois pas quoi d’autre.

J’ai dû lâcher mon pote parce qu’il avait à faire ; apparemment un de ses potes l’attendait. J’ai pas kiffé le laisser seul — enfin, au moins il est entouré d’amis — mais même moi je sais reconnaître quand il ne sert à rien de forcer, surtout avec Dae. S’il a décidé de ne pas montrer que quelque chose le touche, c’est inutile de le secouer. Ça ne peut que résulter en quelque chose de mauvais. S’il craque après avoir été forcé à le faire, il devient inconsolable et, comme j’suis une vraie teub pour consoler les gens, autant ne pas le faire chialer.

Alors que j’comptais partir, j’ai croisé un des potes à Dae. Un des mecs de son groupe de boysband, là. JR. Du moins, j’sais que c’est son nom de scène, ça. Mon frère écoute leur musique alors j’connais vite fait mais j’ai jamais parlé aux gars. Bref, j’ai interpellé le mec parce que j’me suis dis que peut-être qu’il aura plus de choses à me dire concernant Dae que Dae lui-même dans son déni.

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JR (ha-ru jin)

Apparemment, JR n’est pas plus avancé que moi. D’après lui, Dae a disparu puis est réapparu comme une fleur, comme si de rien était. Un peu comme il l’a fait à mes yeux. C’est dingue… J'aimerais tellement savoir ce qu’il s’est passé. J’aimerais attraper la personne qui nous a arraché Dae-Hyun et qui l’a blessé (parce que JR m’a fait comprendre que Dae avait été touché et qu’il l’avait senti) et lui refaire le portrait. Le faire regretter. Mais Dae refuse de parler et, du coup, personne ne peut rien faire.

Même si JR n’a pas grand chose à me dire outre ce que je sais déjà et les lubies de Dae comme celle d’organiser un grand concert pour fêter son retour, je reste à discuter un peu avec le mec. Je ne sais pas pourquoi mais JR a une aura avenante qui donne envie de rester avec lui. Qui attire même, je dirais. Comme un aimant sociable naturel. En marchant, on parle de Dae un peu mais finalement on commence à discuter de tout et de rien et je vois pas trop le temps passer. C’est seulement quand JR me fait remarquer qu’il doit filer que la petite bulle étrange qui s’est formée alors éclate.

Je salue JR et le laisse filer, encore une fois prêt à rentrer moi-même… Mais quelque chose capte mon attention. Un mec qui parle fort, juste, de base. Il est appuyé contre un mur et semble se la raconter devant une meuf. Vous savez, montrer ses muscles “subtilement”, draguer lourdement ; la totale. Je roule des yeux jusqu’à apercevoir la meuf en question qui, jusque-là était cachée par la masse du mec de mon point de vue. Une crinière rouge, un air blasé presque hautain…

Leomie !?

Curieux, je me surprend à observer la scène depuis ma place. J’ai revu Leomie quelques fois depuis “l’incident” où je me suis retrouvé en chien sur sa poitrine — dis comme ça, ça sonne bizarre et ça l’a été —, n’empêche qu’on a pas vraiment discuté à nouveau. À voir comment ce relou la drague, je comprends pourquoi elle a si mal pris notre dernière vraie interaction. J’suis sûr que pleins de gars seraient prêts à se transformer en chien tout mignon pour se frotter à elle. Ugh.

J’aurais pu laisser Leomie gérer ce mec, après tout je me dis qu’elle doit avoir l’habitude, mais à regarder ce gars à l’air vraiment relou. Il est plus grand et fort qu’elle, il s’impose presque à elle et je vois qu’elle essaie de passer mais, alors, il attrape son épaule dans un geste faussement doux pour l’empêcher de partir. Là, mon sang ne fait qu’un tour. J’suis déjà vénère à cause de tous les bail autour de Dae alors franchement c’est un mauvais jour pour les connards qui croiseront ma route. J’ai horreur de ces gars qui se pensent tout permis juste parce qu’ils pètent plus haut que leur cul.

Convaincu que je ne fais pas ça pour Leomie (ben ouais, ç’aurait été une autre meuf j’aurais fait pareil, t’as vu) mais pour me défouler et surtout pour donner une leçon à c’t’enfoiré, je marche vers les deux, poings serrés et sourcils froncés.

Mec, fous lui la paix.

Le gars en question se redresse et se retourne pour me regarder. Il est plus grand que moi, logique vu qu’il est plus grand que Leomie qui fait bien une tête de plus que moi. Mais j’me démonte pas. Certainement pas devant son faux sourire de mec “cool”.

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De quoi tu te mêles ? T’es son mec ?

Je claque la langue face à l’air suffisant de l’autre con. Il a l’air tout fier, torse bombé et sourire aux lèvres.

Non. Mais j’ai pas b’soin de ça pour voir que tu lui casses les couilles.

Le mec fait un pas vers moi et me regarde de haut avant de se pencher légèrement, comme pour appuyer sa supériorité sur moi. J’aime pas ça du tout. J’ai envie de lui foutre une méchante droite.

Si t’es pas son mec alors mêle toi de tes affaires, tu veux ? Je te conseille d’aller jouer ailleurs, on parle entre adultes ici.

Et en plus il me prend pour un gosse !? J’en ai rien à branler, moi, qu’il soit plus grand que moi. J’ai déjà foutu des mandales à des gars bien plus impressionnant que lui alors que j’étais à Poudlard.

Là, j’ai essayé de le prévenir mais il refuse de m’écouter alors, soit. Je décide de passer au langage que je maitrise le mieux. J’attrape le mec par son col d’un geste vif et le colle violemment au mur. Comme il ne s'y attendait pas, il a pas trop le temps de réagir avant que son dos claque contre le mur et que la douleur, bien que moindre, le fasse hoqueter. Pour ma part , j’attends pas qu’il se réveille pour lever mon poing et l’écraser contre son nez. L’autre gars attrape son nez immédiatement en grognant.

Merde, c’est quoi ton problème !? Tu m’as pété le nez !

Je sais pas si c’est vraiment le cas où s’il fait sa drama queen mais j’ai dû bien l’arranger dans tous les cas puisque je remarque des gouttelettes de sang tomber au sol bien qu’il tienne son nez.

J’hésiterai pas à péter autre chose si tu fous pas l’camp tout de suite.

Je regarde le mec de haut en bas avant de planter mon regard dans le sien.

J’me demande si tu f’ras le fier quand j’aurais broyé tes bijoux de famille.

Un mec comme ça, c’t’un crime de le laisser se reproduire. J’sais pas s’il est vraiment intimidé ou s’il décide que Leomie en vaut pas le coup, mais le gars lève une main, tenant toujours son nez de l’autre, signe qu’il capitule.

C’est bon, putain ! J’me tire ! T’as qu’à la ken s’tu veux, ta princesse !

J’suis tenté de lui en remettre une pour avoir insinué que je fais ça juste pour culbuter Leomie mais, finalement, je décide que j’ai pas non plus envie de perdre plus de temps avec ce gars, et je le lâche. Il grogne, crache au sol et tourne les talons en grommelant qu’on se reverra et que, cette fois, il sera moins clément. Je roule des yeux. Comme si ça m’impressionnait…

... Ça va?

Je me tourne vers Leomie et c’est seulement à ce moment-là que je capte que mon geste peut-être mal accueilli. Forcément, c’est toujours après avoir agit que je réfléchis. J’espère qu’elle va pas penser que j’la prend pour une demoiselle en détresse ou quoi. J’espère encore moins qu’elle était vraiment intéressée par l’autre relou et que j’ai mal interprété son langage corporel.

Désolé pour ça. Juste… Ce genre de gars me les brisent sévère.

C’est pas un vrai “désolé”. En vrai j’suis pas désolé. Il le méritait totalement. Juste, j’sais pas, en tant que Sang-Pur et tout peut-être que Leomie aime pas trop qu’on fasse de vague en sa présence. J’sais pas comment elle réfléchit, donc au cas où…

En tout cas, j’hésiterais pas à remettre ça si l’occasion se présentait à nouveau. Ça m’a bien défoulé. Depuis ma cure je sors moins souvent et je ne me mets plus de race alors il est forcément bien moins fréquent que je me batte mais franchement, entre ça et la Poudre de Fée, je sais pas ce qui me manque le plus. En vrai, techniquement, j’ai jamais dit que j’allais arrêter de me battre — et tant mieux. Cette merde c’est ma came.
KoalaVolant

Dernière édition par Chan-yeol Park le Ven 16 Fév - 19:01, édité 1 fois

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From strangers to enemies, and enemies to loversLundi 13 Mai 2002 Il y avait plusieurs petits points qui ne me plaisaient pas tant que cela, dans le milieu Sang-Pur. Outre le fait de devoir encore rendre des comptes à mes parents à mon âge, devoir supporter des enfants de personnes influentes ennuyeuses comme un Verracrasse juste parce que leurs parents travaillaient avec les miens avait tendance à me taper sur les nerfs. Le fils des Silverthorn atteignait des sommets de crétineries, et je n’étais même pas sûre de pouvoir rester impassible encore longtemps. Il fallait tout de même que je tiennes bon : son père était dans le même bureau que le mien, sa famille était on ne peu plus influente. Son statut social valait bien la peine de subir ses remarques aussi lourdes que désagréables sur son envie – non-réciproque, bien qu’il en ai l’air d’en douter – de partager un moment un peu plus qu’amical avec moi. Tout en continuant à le regarder comme si c’était la huitième merveilles du monde, je me prenais à prier pour qu’il s’étale de tout son long, à force de s’appuyer de manière aussi stupide contre le mur. Que cherchait-il donc à prouver, qu’il était assez fort pour fissurer de la pierre ? Je voulais bien me montrer complaisante et sympathique, mais je n’avais pas à rester une seconde de plus à le supporter me parler comme à n’importe quelle fille de petite vertu. Ce n’était pas parce que j’avais eu quelques petits-amis qu’il fallait tout de suite sauter à la conclusion que j’étais facile – et même si ses parents étaient influents, il devrait me faire un peu la cour avant que je n’accède à ses demandes et ses envies salaces. J’avais des principes, n’en lui en déplaise !

Je fis un mouvement pour m’écarter de sa présence, mais il m’attrapa par l’épaule, assez violemment pour que je n’arrive pas à réprimer un sursaut de surprise. Plus surprenant encore, une voix s’élève avant que je ne puisse avoir l’occasion de demander poliment au goujat de retirer sa main – c’est qu’il commençait à me faire mal, en plus ! « Mec, fous lui la paix. » Mon regard va du fils Silverthorn à Chan-yeol, qui venait de prendre la parole avec… avec cette rage dans sa voix grave et cette fureur dans le regard. J’essayais d’oublier la sécheresse de ma bouche et l’envie qui montait dans le creux de mon ventre. Pourquoi est-ce que je devais réagir comme cela dès qu’il apparaissait ? Il était tout ce que je méprisais, comme garçon, mais quand les personnes comme lui se mettaient en colère… Je n’écoutais à peine les réponses des deux, me concentrant sur les rictus de Chan-yeol. Il avait l’air vraiment… méchant. Qu’est-ce qui n’allait pas avec moi, sérieusement ? « Si t’es pas son mec alors mêle toi de tes affaires, tu veux ? Je te conseille d’aller jouer ailleurs, on parle entre adultes ici. » Exactement. J’essayais de me rappeler qui était en face de moi, c’est-à-dire quelqu’un ayant des liens de parentés avec des personnes assez importantes pour que je n’ai pas envie de faire de vague. Une volonté que n’a pas l’air de partager Chan-yeol en l’attaquant.Violemment. Je détourna les yeux aux premières gouttes de sang, les joues brûlantes de colère et de honte. « Merde, c’est quoi ton problème !? Tu m’as pété le nez ! » Je rejoignais l’avis du fils Silverthorn : Chan-yeol avait un problème. Et désormais, j’en avais un aussi avec lui.

« J’hésiterai pas à péter autre chose si tu fous pas l’camp tout de suite. J’me demande si tu f’ras le fier quand j’aurais broyé tes bijoux de famille. » Ouh. Il avait vraiment l’air en colère. Que Merlin me garde de mes pensées un peu trop distrayantes ! « C’est bon, putain ! J’me tire ! T’as qu’à la ken s’tu veux, ta princesse ! » Comment ça, « ken la princesse » ? J’eus un mouvement de recul en le voyant cracher par terre – quel manque de savoir-vivre ! - n’ayant aucune envie qu’il salisse mes chaussures avec sa bave. « ... Ça va ? » Je fixa le jeune homme un instant, muette de ce qui venait de se passer devant mes yeux. Mon coeur tambourinait encore à mes tympans, alors que j’essayais d’oublier la chaleur brûlante qui s’étalait sur mes joues. Pour une raison inconnue, notons-le bien : Chan-yeol n’était même pas particulièrement beau, son statut social ou son compte en banque ne correspondaient pas à mes critères pour le rendre attirant. Mais, quand il avait frappé le fils Silverthorn… Il avait l’air méchant. Dangereux. Protecteur. Hum. « Désolé pour ça. Juste… Ce genre de gars me les brisent sévère. » Je respira une grande bouffée d’air, pour éclaircir mes pensées un peu trop irrationnelle à mon goût. « Tu as fait ça… pour moi ? » Pour me sauver ? Est-ce que c’était un rêve ? Il venait de se débarrasser du fils Silverthorn pour m’éviter à le faire. Il venait de se débarrasser du fils Silverthorn pour m’éviter à le faire… OH PAR MERLIN IL VENAIT DE SE DÉBARRASSER DU FILS SILVERTHORN POUR M’ÉVITER A LE FAIRE ! Ça n’allait pas, mais alors pas du tout. Qu’est-ce que j’allais faire ? Comment pourrais-je jamais rattraper cette erreur ? Je sentais mon sourire reconnaissant se muer en expression d’horreur pure. « Mais qu’est-ce que tu as fait ? » Je croisa les bras en toisant froidement Chan-yeol. Je préférais affecter un détachement glacial plutôt qu’il ne comprenne mes vrais sentiment – à savoir, une peur absolu des conséquences de ses actes. « Est-ce que tu sais au moins qui il était ? C’était R… » Mince, comment s’appelait-il déjà ? Rick ? Robert ? Ronald ? Enfin, ce n’était pas lui le plus important, c’était ses parents et leurs travail. « Mais qu’est-ce que je vais faire ? Tu as attaqué le rejeton des Silverthorn devant moi, et moi, je n’ai rien fait pour le défendre ! » Et si il le rapportait à ses parents ? Et si il le rapportait à mes parents ? Est-ce que j’arriverai à jouer sur le fait que j’étais trop choquée par tant de violence que je n’ai pas sût réagir ? Je m’assis contre le mur, cédant au désespoir de la situation. Est-ce que ma vie venait de s’arrêter, alors que je venais à peine de la commencer ? Est-ce que Chan-yeol avait réduit à néant tout mes efforts en à peine trente secondes ? « Tu ne peux pas comprendre. Ses parents… ils travaillent avec les miens. Il pourrait parler… Est-ce que tu as au moins conscience d’avoir sans doute gâcher toute la réputation que j’essaye de me construire depuis que j’ai huit ans ?! Comment je vais faire, si je tombes en disgrâce… ? » Je lançais un regard mauvais à Chan-yeol. Il n’avait pas intérêt de me dire que ce n’était rien. Bien entendu, ce n’était rien pour les personnes comme lui. Il n’avait aucun avenir à construire, lui. « Si seulement tu n’avais rien fait… Ce qu’il me voulait aurait été préférable à ce suicide sociale ! » Et je pesais mes mots : un baiser ou une relation d’un ou deux soirs étaient tout de même préférable à perdre la reconnaissance des miens.
:copyright:️ Justayne

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From Strangers to Enemies, and Enemies to Lovers






| Lundi 13 Mai 2002 |

Leomie reste muette un instant quand je lui demande si elle va bien. J’imagine que c’est bon signe hein, elle s’est pas mise à me brailler dessus. À moins qu’elle soit trop surprise pour oser parler et que ça me retombera dessus plus tard. Hey, c’est Leo. Elle et moi on s’est jamais super bien entendus alors j’m’attends à tout. S’il faut elle préférait la compagnie de ce connard que la mienne. Je sais pas comment interpréter son silence.

Comme Leo dit que dalle, je lui explique que je supporte pas les types du genre de celui que je viens d’affronter. Qu’elle aille pas se faire des idées ou quoi, j’suis pas un héros et ça surtout pas pour elle. Il m’a juste vénère, c’tout.

« Tu as fait ça… pour moi ? »

Ben voilà. C’est ce que je disais. Elle se fait des idées maintenant ! Vraiment, ça aurait été la même chose pour n’importe quelle autre meuf — du moins j’en suis convaincu. Allez savoir, du coup, pourquoi je ne nie pas.

Ben, il était relou.

Normalement c’est assez clair ça, non ?
Bref, ça a même pas d’importance au final que je nie ou pas parce que, très vite, le sourire de Leo (une denrée rare) se métamorphose en un air… Pas ouf. Elle pâlit à vue d'œil. Qu’est-ce que j’ai fait ?

« Mais qu’est-ce que tu as fait ? »

Bah tiens, je me posais la même question. Faut bien que j’ai fait une boulette pour qu’elle me regarde comme ça. Sauf que, à part dire que le mec était relou, j’ai rien fait entre le moment où elle souriait et maintenant. Du coup j’avoue que j’y pige rien au fait qu’elle me regarde l’air sévère, les bras croisés.

Quoi ? C’était ton pote ? On peut pas dire qu’il est relou ?

J’essaie de comprendre mon erreur, les sourcils froncés. Quitte à me faire la gueule, ce serait plutôt cool qu’elle m’explique pourquoi. J’suis pas parfait mais j’y peux rien si on commence à me reprocher des choses sans me dire quoi.

« Est-ce que tu sais au moins qui il était ? C’était R… »

Je lève un sourcil en attendant la suite mais elle n’arrive pas. Leomie à l'air de creuser dans son cerveau mais, apparemment, la pêche n’est pas concluante. J’ai un rire sec face à la scène.

Je sais pas qui c’était mais toi non plus, faut croire.

Du coup est-ce que j’suis vraiment censé connaître ce type ? C’est quoi, un mec dangereux connu à Londres ? En Angleterre ? J’ai jamais vu sa tronche, moi. Puis c’est joli de me gronder parce que je le reconnais pas alors que Leo connait même pas son blaze.

« Mais qu’est-ce que je vais faire ? Tu as attaqué le rejeton des Silverthorn devant moi, et moi, je n’ai rien fait pour le défendre ! »

Le rejeton ? Si Leomie l’appelle comme ça c’est qu’on s’en branle un peu de lui, non ? Pourquoi elle panique, elle ? Je croise les bras à mon tour. Voilà, je l’avais dit ! Je sens que ça me retombe dessus tout ça. Elle peut pas juste dire “merci”, c’est plus fort qu’elle !

Et donc ? Il le méritait. Au pire, t’es une meuf. Les meufs c’est pas censé être fragiles et tout dans le monde des cul-culs ?

Par “cul-culs” j’entends “nobles”, sachez-le. J’approuve pas forcément mais, normalement, Leomie, elle est pas censée défendre un grand garçon comme Silverfuck, si ? J’y comprends plus rien. Les riches, ils inventent des hiérarchies quand ça les arrange au final, hein.

« Tu ne peux pas comprendre. Ses parents… ils travaillent avec les miens. Il pourrait parler… Est-ce que tu as au moins conscience d’avoir sans doute gâcher toute la réputation que j’essaye de me construire depuis que j’ai huit ans ?! Comment je vais faire, si je tombes en disgrâce… ? »

Je grogne lourdement en roulant des yeux. Voilà. Ça m'apprendra à vouloir aider ! ‘Fin, t’façon c’est pas comme si j’avais fait ça pour elle… Et heureusement parce que, visiblement, faut pas compter sur elle pour être reconnaissante.

T’as pas l’impression d’en faire des tonnes ?

Je fais remarquer. Franchement, à l’entendre j’ai déclenché la troisième guerre mondiale putain. Elle devrait faire du théâtre parce que, visiblement, elle s’y connaît en arts dramatiques. À ça près elle s'évanouit, le dos de la main contre le front. Elle devrait, tiens. Je la rattraperai pas et elle viendrait. Bien fait.

« Si seulement tu n’avais rien fait… Ce qu’il me voulait aurait été préférable à ce suicide sociale ! »

J’y crois pas ! Elle préfère ken ce genre de mecs que de laisser quelqu’un la défendre ! C’est abusé, là ! Elle a vraiment aucune estime de sa personne ou quoi ? Faut avoir aucune race pour faire ça ! Et j’ai le droit de penser ce genre de choses, elle est chiante.

Hey ! C’est bon, là ! Si t’es pas contente, j’te fous une droite et tu pourras aller chialer que tu t’es faite agresser en même temps que ton pote, là. Tu veux ?

J’le pense à moitié. Franchement, si elle demande à ce que je lui fasse un cocard pour se défendre face à ses chers parents, elle aura pas besoin de me supplier. Je sais que Seo-Yun m’aurait recadré s’il avait été là mais, t’façon, il est pas là. Alors j’m’en branle.

Si t’as tant envie de te taper l’autre débile t’as qu’à lui courir après, j’te retiens pas ! Il doit pas être loin et j’suis sûr qu’il serait ravi !

D’ailleurs, en ce qui me concerne, elle peut l’épouser même, j’en ai rien à branler. Ça me met en rogne une telle connerie.

Ben putain, j’avais pas une énorme estime de toi mais j’pensais au moins que t’étais pas une débile comme les autres connasses au Sang-Pur. T’avais l’air plutôt sûre de tes valeurs l’autre jour mais finalement c’était du vent.

Par “l’autre jour”, je veux parler du jour de l’“incident”. La dernière fois qu’on a parlé, quoi. Franchement c'était pas ouf mais j’avais au moins cru comprendre que Leomie était une fille qui savait ce qu’elle valait et qui n’avait pas peur de l’ouvrir pour défendre ça. C’était un point plutôt positif. Mais, évidemment, c’est sûrement plus facile de faire sa maligne dans la chambre de mon frère avec Seo-Yun pour la défendre que face à du concret.

Ça m’apprendra d’essayer d’être sympa, tiens.

Je maintiens que j’ai pas fait ça pour ça mais j’aurais pu me barrer sans demander mon reste après avoir foutu un pain à l’autre connard, pourtant j’suis resté pour m’assurer qu’elle allait bien. Et v’là comment on me remercie. C’est pour ça que je sors pas avec des meufs : elles sont vraiment folles.
KoalaVolant

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From strangers to enemies, and enemies to loversLundi 13 Mai 2002 « Ben, il était relou. » Merlin, que cette simple phrase me mettait dans un état indescriptible. Le ton détaché, la syntaxe approximative, le souvenir de cette rage dans ses yeux… J’étais bien consciente que je m’égarais sur un terrain dangereux, parsemé de pentes glissantes. Mais ce dont je me rendais compte, surtout, était à quel point toute cette situation me mettait dans une position on ne peut plus inconfortable. Je commençais à m’échauffer, en essayant d’expliquer mon point de vue – tout à fait légitime – à Chan-yeol, mais il semblait ne pas vouloir faire l’effort de comprendre. Et le fait que les mots se bousculaient dans ma bouche ne semblait guère l’aider à connecter deux neurones pour réfléchir aux conséquences de ses actes. « Et donc ? Il le méritait. Au pire, t’es une meuf. Les meufs c’est pas censé être fragiles et tout dans le monde des cul-culs ? » Je me mordis la langue pour ne pas lui hurler dessus en lui demandant qui il pensait traiter de fragiles. Moi ? Moi ? Fragile ? Mais il ne valait pas le coup que je fasse une esclandre à rameuter toute la plèbe de l’Université. J’avais déjà essuyé bien assez de dégâts faits à ma réputation pour une seule journée, autant ne pas en rajouter.

« T’as pas l’impression d’en faire des tonnes ? » Je fusilla ce… ce gamin, en serrant les mâchoires pour ne pas exploser. Il ne comprenait vraiment rien. Au moins, son frère pouvait appréhender les problématiques, les us et coutumes de mon monde sans rechigner, même s’il n’en faisait pas parti. Alors que Chan-yeol… pour être honnête, il me faisait surtout l’impression d’un adolescent perpétuellement en crise d’ado. Et le pire, c’est que j’avais trouvé quelque chose de plaisant dans toute cette colère, cette nonchalance et cette rage qui émanaient de lui… « Hey ! C’est bon, là ! Si t’es pas contente, j’te fous une droite et tu pourras aller chialer que tu t’es faite agresser en même temps que ton pote, là. Tu veux ? » « Tu n’oserais pas frapper une fille, tout de même ? » Sa réplique m’avait laissé bouche bée, mais surtout car je n’arrivais pas à déterminer s’il était sérieux ou non. « Si t’as tant envie de te taper l’autre débile t’as qu’à lui courir après, j’te retiens pas ! Il doit pas être loin et j’suis sûr qu’il serait ravi ! » Je ne pus m’empêcher de faire une moue, autant choquée que dégoûtée, à l’idée de me laisser toucher par envie. Comme si je pouvais le désirer ! Et comme si j’étais une femme de petite vertu… ! « Ben putain, j’avais pas une énorme estime de toi mais j’pensais au moins que t’étais pas une débile comme les autres connasses au Sang-Pur. T’avais l’air plutôt sûre de tes valeurs l’autre jour mais finalement c’était du vent. » Je lança un regard assassin à Chan-yeol, en me répétant que je ne devrais rien faire, même en entendant ce genre de provocation éhontée. Cela ne ferait qu’empirer la situation, me répétais-je, et je n’en avais pas besoin pour le moment…

« Ça m’apprendra d’essayer d’être sympa, tiens. » « Non mais, pour qui tu te prends, au juste ?! » Au diable la bienséance. Cette dernière tirade fut la goutte d’eau qui fit déborder le chaudron. « Déjà, sache que je suis très sûre de mes valeurs ! Je ne suis pas du genre à courir après les garçons, j’ai d’autres projets en tête. Je suis encore vierge, Merlin merci, je te signale ! » Je m’avança vers Chan-yeol, les bras croisés sur ma poitrine. « C’est sans doute trop dur à concevoir pour toi, mais le fait est qu’il y a des choses que je n’aime pas faire mais que je suis obligée de faire à cause de mon nom de famille, et si je veux toujours avoir un avenir quand j’aurai fini mes études ! » Comme, par exemple, laisser des « fils de » m’embrasser ou me draguer sans rien dire, pour ne pas contrarié leurs parents influents. Mais est-ce que Chan-yeol avait la capacité à réfléchir à tout cela ? Non, bien sûr que non. « Et je te signale, en plus, que cela ne fait pas de moi une connasse au Sang-Pur, comme tu dis. Cela fait de moi quelqu’un de prudent, tout simplement. Qu’est-ce que tu crois, que c’est facile d’évoluer dans ce monde ? Que tout est rose, et que je peux faire ce que je veux ? Est-ce que tu as un peu réfléchis, avant de parler, ou tu préfères juste m’insulter parce que j’ai osé te rappeler que tes actes avaient des conséquences sur ma vie ? » Je pointais un index accusateur sur son torse, furieuse. « C’est plutôt toi, d’ailleurs, qui te comportes comme un… un… comme un sale petit con ! » Voilà, c’était dit, et tant pis pour qui entendra ces mots sortis de ma bouche. Il fallait que je mettes certaines choses au point, n’est-ce pas ? Comment est-ce qu’il pouvait douter un seul instant de la… pureté de mes pensées ?
:copyright:️ Justayne

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