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Lorenzo Drymörk
Contexte
Nous sommes le mardi 16 avril 2002. Lorenzo, surnommé Enzo, est en quelques sorte un orphelin. Elevé par un père violent et des demi-frères qui le haïssent, Enzo fait de son mieux pour cacher les blessures qu'il récolte de la maison. A l'école, il a plutôt la réputation d'un garçon drôle mais bagarreur. Et quand il rentre pour les vacances, il a un rôle à tenir : celui du fils de Sangwoo Yoon, un sorcier riche et au sang-pur.

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Enzo tira sur son nœud papillon qui lui coupait la respiration dès qu’il initiait un mouvement, sans succès pour autant pour le défaire. Son père avait du y jeter un sortilège pour que celui-ci reste impeccablement en place. Et comme s’il avait lu dans ses pensées, ce dernier lui jeta un coup d’œil. Cela faisait une bonne demi-heure qu’il s’entretenait avec Mr. Rosewood, l’hôte de cette soirée. Il n’y avait quasiment que des sorciers de bonne famille, Sang-Pur en majorité, ou à défaut gonflées de richesse et d’entreprises assurées de leur succès. Mr. Rosewood en était un exemple parfait et c’était pour cela que Sangwoo était heureux de pouvoir entrer dans ses bonnes grâces. Et évidemment pour faire bonne figure, chaque membre de la famille devait jouer un rôle.

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Sangwoo Yoon

Aaron Jun, malgré son caractère de brute à la maison, discutait paisiblement avec – sans doute – d’autres étudiants de l’UMS. Tous avaient une coiffure impeccable, un verre de champagne dans une main, dans l’autre leur baguette, comme prêt à démontrer ce qu’ils valaient.

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Aaron Jun Yoon (23 ans)

Dans un coin plus loin, Dorian Chan-Yeol étudiait minutieusement les invités. Son regard perçant semblait scanner chaque personne présente dans la vaste salle de réception comme s’il avait le pouvoir de lire dans leurs esprits. Finalement, il se détacha du mur et se dirigea vers Kyle Scott, comme un faucon plongeant sur sa proie.

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Dorian Chan-Yeol (21 ans)

Mael Saem, encore en 3ème année, peinait bien à se tenir droit et sérieux. Il regardait envieusement sa petite sœur, Eleanore, encore trop jeune pour qu’on puisse lui dire quoi que ce soit. La voilà d’ailleurs qui allait s’accrocher à la veste de son père, réclamant ses bras, comme un numéro parfaitement répété pour émouvoir le public avec une famille soudée.

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Mael Saem Yoon (14 ans)

Enzo poussa un long soupir et attrapa un verre de champagne qu’il but cul-sec. Il croisa le regard de son jumeau, Sebastian, qui secoua la tête avec un regard de jugement, avant de reprendre sa discussion avec deux récents étudiants à l’UMS. Crétin, pensa Enzo. Bordel, il n’en avait rien à foutre de jouer cette comédie. Il voulait tout envoyer valser. En plus son costume le grattait, le nœud papillon l’empêchait de respirer correctement et il détestait savoir qu’il était surveillé par chacun des membres de sa famille. Lui aussi avait son rôle à jouer et il savait qu’au moindre faux pas, il serait immédiatement corrigé.

☼☼☼☼☼

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Anthony Scott

Un peu plus loin, Anthony Scott savourait son verre comme s’il n’avait jamais rien goûté de meilleur. Son esprit doté du don de Légilimens scannait rapidement les invités présents, comme cherchant quelque chose de croustillant. Mais soit la plupart s’était entraînée à l’Occlumencie – ce qui n’était guère surprenant dans les cercles de sorciers au sang-pur – soit il n’y avait rien de bien intéressant. Anthony tourna les yeux vers Sephora Rosewood qui venait de se décaler jusqu’à lui. Un sourire charmeur émergea sur ses lèvres, comme s’il repensait à un souvenir très plaisant.

« Miss Rosewood. » dit-il. « J’admire encore le don que possède votre père de donner des réceptions aussi respectueuses des traditions. »

Il tourna la tête vers la jeune femme, une élève de Serpentard encore en 6ème année. Elle possédait la beauté froide de sa mère, c’était indéniable, mais son regard fier et ses paroles emplies d’intelligence et de sagesse étaient le digne héritage des Rosewood.

« Comment se passent vos études à Poudlard ? » demanda-t-il, poliment.

Une lueur amusée s’alluma dans son regard alors que la jeune femme lui répondait.

« Je ne peux encore rien vous dire avec certitude mais il se pourrait que dans quelques semaines nous soyons régulièrement en contact … »

Anthony aimait faire planer le suspense, surtout quand il s’agissait d’une personne issue du même cercle que lui. Après tout, Anthony était réputé pour ses espiègleries. Et il ne s’agissait pas non plus d’une grande nouvelle bien qu’Anthony en était fier : Andrew avait appuyé sa demande pour être embauché à l’école de Poudlard dès début mai. Une occasion pour Anthony de corrompre de jeunes esprits comme Billy Prewett et de les recruter par la suite dans les rangs des Blue Dragons.

Il allait ajouter une nouvelle information à Sephora quand un bruit sourd interrompit sa discussion avec la jeune femme. Anthony fronça les sourcils et s’approcha de la source du conflit : un des jeunes protégés de Sangwoo Yoon semblait avoir renversé tout un plateau en argent avec un gâteau.

☼☼☼☼☼

Enzo se rattrapa comme il put, ayant conscience qu’il avait fait tomber au sol le dessert et que son costume était désormais tâché. Il se releva tant bien que mal, foudroyant aussitôt son petit frère, Mael, qui ne dissimulait plus son sourire moqueur. Ce dernier lui avait fait un croche-patte, le faisant sciemment tomber sur le buffet.

« Espèce de … »

Enzo attrapa Mael par le col de sa veste noire, prêt à lui faire ravaler son petit sourire empli de fierté quand Aaron intervint.

« Lâche-le. » ordonna l’aîné d’une voix glaciale.

Sa main vint détacher celle d’Enzo, écrasant ses doigts. Enzo lâcha un gémissement plaintif alors qu’Aaron desserrait immédiatement sa prise.

« Je vais l’accompagner se changer. » déclara d’une voix forte Aaron en faisant un signe à Enzo d'avancer.

De son côté, Sangwoo s’empressait de s’excuser pour la gêne occasionnée et proposait déjà de payer la prochaine réception où ils seraient tous ensemble. De son côté, Dorian se posta à côté de son père et fit une blague sur la maladresse de son jeune frère. Les invités éclatèrent de rire et l’incident était déjà oublié.

Un peu plus loin dans les couloirs du manoir Rosewood, Aaron poussait Enzo pour le forcer à avancer sans jamais se retourner. Il gardait le silence, comme s’il savait qu’il pouvait être écouté. Les portraits accrochés au mur les regardaient passer jusqu’à ce qu’Aaron indique une salle à Enzo et qu’ils entrent tous les deux.

Enzo se dépêcha d’aller à l’opposé de la salle. Un feu brûlait dans l’âtre de la cheminée et des fauteuils étaient installés un peu partout. Des tapis d’une grande richesse étaient étalés au sol et des objets magiques en or reposaient sur plusieurs étagères contre les murs.

« T’es vraiment pas sortable … » soupira Aaron en refermant prudemment la porte. « Papa nous a demandé une seule soirée. Une seule réception. »

Son regard mauvais se tourna vers Enzo alors qu’il quittait sa veste de costume et qu’il remontait ses manches. Enzo savait ce que cela signifiait. Il attrapa sa baguette dans sa poche et la pointa sur son frère, protégé par l’un des fauteuils.

« C’est ce connard de Mael qui … » commença-t-il.
« Arrête avec lui ! » gronda Aaron. « C’est toujours les autres, jamais toi. »

Enzo serra les poings. Il devrait le savoir depuis le temps. Mael était le gamin intouchable. Aaron et Dorian le défendaient toujours coûte que coûte. Il était innocent. Et Enzo était le coupable. C’était comme ça. Ca faisait 10 ans que cette comédie durait.

« Allez, arrête de faire l’enfant et pose cette baguette. » lui recommanda Aaron en s’approchant lentement de lui.

Comme pour lui signifier qu’il n’avait rien à perdre, Enzo balança un sortilège sur Aaron qui grimaça, comme s’il avait été brûlé à la main. A ce moment-là, la porte s’ouvrit à nouveau. Le cœur d’Enzo s’emballa. Dorian était là, mais pas seulement : Markus Jensen et Nolan Baker, les amis d’Aaron étaient venus profiter du spectacle, tout comme Keiichi Sakurada, le meilleur ami de Dorian.

Immédiatement, comme sachant comment tout ça allait évoluer, Enzo balança les premiers sortilèges qui lui passaient par la tête. Il savait qu’il n’avait pas le droit de faire de la magie en dehors de Poudlard mais il savait aussi que si un agent du Ministère se présentait à la porte des Rosewood, Sangwoo les payerait gracieusement pour expliquer qu’il s’agissait d’une maladresse d’un de ses enfants à une réception réservée exceptionnellement aux sorciers. Rien de bien fâcheux comme il dirait. Et l’agent s’en retournerait au Ministère sans même mener une enquête.

« Expelliarmus ! Stupefix ! Expulso ! »

Dorian et Keiichi qui avaient sorti leurs baguettes arrêtèrent aussitôt les sortilèges d’attaque et ripostèrent aussitôt. Enzo eut beau se cacher derrière un fauteuil et fuir de l’autre côté, il fut vite coincé entre Aaron et Markus. Très vite, Nolan lança un Expelliarmus qui lui fit perdre sa baguette et il reçut son premier coup d’Aaron.

« Pas le visage ! » gronda Dorian.

Aaron renifla et souleva Enzo qui était tombé au sol. Il le plaqua contre le mur alors que Keiichi le maintenait en lévitation.

« T’es la honte de la famille, tu le sais ça ? » lui dit Aaron.

Enzo, encore sonné par le coup, s’efforça de fermer son esprit. Ces mots, il les avait déjà entendus des milliers de fois. Ils ne devraient plus lui faire d’effets normalement …

« Votre père doit vraiment être mort de honte. » commenta Nolan en secouant la tête. « Hein, petite fiotte, tu comprends pas que t’emmerdes tout le monde avec tes conneries ? »

Nolan lui asséna une gifle alors que Dorian exécuta un nouveau sortilège. Immédiatement, Enzo porta les mains à sa gorge tandis que son nœud papillon se resserrait. Son visage devint rouge alors qu’il n’arrivait plus à faire passer l’air dans sa gorge. Il entendait les garçons rire et alors qu’il était sur le point de s’évanouir, les sortilèges cessèrent.

Enzo tomba sur le sol alors qu’il toussait pour retrouver une respiration. Il commença à se traîner sur le sol pour espérer … espérer quoi ? S’échapper ? Aaron lui donna un violent coup dans le ventre qui lui coupa à nouveau la respiration. Les larmes lui montèrent aux yeux sous la douleur et il se roula sur le côté, incapable de bouger désormais. Markus lui cracha alors dessus et éclata de rire.

Enzo ferma les yeux. Il fallait qu’il attende que tout se termine. Ils finiraient par se lasser. Comme d’habitude. Plus il répondait, plus ils s’extasiaient. Le mieux qu’il avait à faire était de ne plus bouger. Et attendre que ça passe.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

Enzo Drymörk

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Take me home where I belong, I got no other place to go


Au cœur de la somptueuse soirée organisée au manoir Rosewood, Sephora naviguait avec une grâce immaculée parmi l’élite sorcière présente. La salle de réception centenaire, qui fut témoin de la naissance de nombreuses alliances au fil des ans, offrait un décor de grandeur et de raffinement. Drapée de sa longue robe de satin noire, moulant ses courbes de la plus flatteuse des façons, elle arborait une apparence impeccable, chaque détail soigneusement élaboré pour la rapprocher un peu plus de la soi-disant perfection qu’elle s’efforçait de maintenir. Chaque œillade, chaque salutation était teintée de bienséance malgré l’aura de froideur qui l’entourait.

Les regards envieux et les murmures flatteurs semblaient glisser sur elle, bien incapables de percer la façade qu'elle avait érigée. La jeune héritière dissimulait derrière son sourire froid un dégoût profond pour cette assemblée prétentieuse. Chaque compliment, chaque geste d'admiration, ne faisaient que renforcer son aversion pour ce petit monde qui se pressait autour d'elle.

*Pathétiques. Tous autant qu’ils sont.*

Le début de la soirée avait été marqué par une confrontation glaciale avec sa mère, Serafina. Rien d’inhabituel, évidemment, mais cela ne manquait jamais de lui faire l’effet escompté par sa charmante génitrice. Les mots cinglants échangés résonnaient encore dans son esprit, infiltrant chaque fibre de son être. "Tu fais honte à la famille", une réplique familière, mais toujours aussi efficace pour atteindre la petite fille au cœur écorché qui s’accrochait pour ne pas disparaître définitivement.

Sous les feux de la rampe de cette soirée mondaine, Sephora était une actrice de talent, jouant le rôle de l'héritière irréprochable, fille prodigue d’une famille au tableau sans tâche. Les invités ne percevaient qu'une jeune femme ravissante, provoquant intrigue et admiration, digne représentante des Rosewood, ignorant tout des tourments qui la torturaient en silence. Dans cet océan de visages distingués, Sephora reconnut Sangwoo Yoon, en grande discussion avec son père. Ce dernier semblait ravi d’être parmi eux, ce soir. Elle avait aperçut nombre de ses fils, il devait tenir à faire bonne impression.

Dans son inspection, Sephora finit par repérer Anthony Scott, un verre à la main, scrutant chacun des invités à la portée de son regard comme s’il avait pour intention de s’infiltrer dans leurs esprits. Anthony était ce que Sephora considérait comme un pion atypique, à la limite d’intriguant. De ceux qui ne lui inspiraient ni ennui, ni mépris, et cela était rare pour le peu que l’on puisse dire. Repoussant sa longue chevelure ébène dans son dos d’un mouvement parfaitement contrôlé, elle s’avança vers lui un sourire charmeur déjà dessiné sur ses lèvres. Il ne tarda pas à poser son regard sur elle, ses yeux laissant paraître que son cerveau calculateur était déjà en marche.

« Monsieur Scott. C’est toujours un plaisir de vous recevoir, j’espère que la soirée est à votre goût. »

« Miss Rosewood. » dit-il. « J’admire encore le don que possède votre père de donner des réceptions aussi respectueuses des traditions. »

« Je ne pourrais vous contredire, et entre vous et moi, le respect de nos traditions se fait de plus en plus rare malheureusement. »

Sephora afficha une moue faussement désolée, observant le jeune homme. Il était beau, charismatique et tout sauf un ange. Il ne manquait jamais de susciter sa curiosité. Il ne manqua pas de se soumettre aux règles de bienséance en lui demandant comment se passait ses études.

« Voyons, vous savez très bien que la question ne se pose pas. Je crois, en toute humilité bien sûr, que mon excellence académique n’est plus un secret pour personne. Cela devient ennuyant, d’ailleurs. Poudlard aurait grandement besoin de nouveauté. Et moi aussi, Monsieur Scott. »

Les mains élégamment croisées sur son ventre, un petit sourire en coin, et les yeux légèrement brillant d’une lueur indéchiffrable, Sephora espérait que la nouveauté qui lui manquait ne se ferait plus attendre longtemps. Il ne tarda pas à confirmer ses dires et s’apprêtait à continuer la seule discussion qui ne l’assommait pas d’ennuie de cette soirée lorsqu’un bruit sourd la fit se détourner de lui.

Une altercation entre les fils de Sangwoo, de toute évidence. L’un d’eux s’était arrangé pour finir vautré sur le buffet conçu avec tant de soin par les elfes. Bien sûr, en bons sang-pur qu’ils étaient, ils s’arrangèrent pour tourner l’incident à la dérision.

*Quelle chance pour eux que mère ne soit pas présente. Elle n’aurait pas vu la chose du même œil que père. *

En bonne hôtesse qu’elle était, elle s’empressa de faire bonne figure en arrangeant les dégâts de quelques coups agiles de baguette et en déployant son charme. Elle aperçut du coin de l’œil le fautif se faire traîner de force par son frère à l’abri des regards. Elle décida de les suivre en prenant son temps sur le chemin pour converser avec les invités.

☼☼☼☼☼

En arrivant à l’étage, Sephora fut intriguée par le vacarme provenant de la pièce où son père et elle passait du temps à discuter devant la cheminée présente. Mécontente à l’idée que l’un de leurs précieux objets de valeur puisse être abimé par ces vandales, elle pressa quelque peu le pas et ouvrit silencieusement la porte. Elle se glissa sans bruit dans la direction de la scène, sa démarche élégante contrastant avec la brutalité de l'affrontement sordide qui avait lieu devant elle. Sa baguette s’agita sur le champ avec fluidité, et d'un geste assuré, elle lança un sort pour mettre fin à cette scène ridicule.

« Arresto Momentum. » prononça-t-elle d'une voix calme, créant une barrière invisible qui figea brusquement les présumés agresseurs dans leurs mouvements.

Un silence s'abattit sur la pièce alors que Sephora s'avançait avec une assurance insolente. Son regard acéré balaya les visages figés des garçons.

« Je ne crois pas que le manoir Rosewood soit un terrain de jeu adéquat pour vos règlements de compte puérils. Regardez autour de vous Messieurs, n’importe lequel de ces objets a plus de valeurs que toutes vos misérables vies combinées, vous déshonorer votre nom en agissant de la sorte. Quel triste spectacle. ».

Elle n’avait plus rien de la parfaite héritière en ce moment précis, tout en elle ne laissait voir que mépris et cruauté.

« Aaron, Dorian, vous devriez sérieusement envisager de vous débarrasser de cette obsession pathétique de maltraiter votre propre frère en public, vous ne valez pas mieux que lui. Retournez au pré de votre père et priez que je ne lui fasse pas savoir que je viens d'être témoin de votre attitude grossière. Quant à vous autres, vous avec 2 minutes pour foutre le camp de chez moi, passé ce délais votre protocole vital se verra engagé.»

Sephora leva le sort pour les laisser disparaître de sa vue et alla se poster devant la loque toujours au sol. Elle l’observa attentivement, il était dans un sale état. Aussi méchant que cela puisse paraître, elle se délecta de ce spectacle. Cela n’aurait pas été juste qu’elle soit la seule à souffrir des liens du sang.

« Tu ne pouvais pas mieux choisir ton moment pour t’attirer des ennuis. Allons, qu’est ce que tu attends pour te relever ? Que je m’apitoie sur ton sort ? »

Elle n’en montrait évidemment rien, mais la curiosité de Sephora était piquée. Pourquoi diable cet acharnement à plusieurs sur ce garçon ? Non seulement ses propres frères en étaient les instigateurs, mais ils avaient en plus inviter des inconnus à s’y joindre. Un sourire froid se peint sur ses lèvres. Elle s’était peut-être trouver une distraction pour la soirée.

KoalaVolant

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Lorenzo Drymörk
Contexte
Nous sommes le mardi 16 avril 2002. Lorenzo, surnommé Enzo, est en quelques sorte un orphelin. Elevé par un père violent et des demi-frères qui le haïssent, Enzo fait de son mieux pour cacher les blessures qu'il récolte de la maison. A l'école, il a plutôt la réputation d'un garçon drôle mais bagarreur. Et quand il rentre pour les vacances, il a un rôle à tenir : celui du fils de Sangwoo Yoon, un sorcier riche et au sang-pur.

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Et puis, soudain, comme une lumière au bout du tunnel, une tierce personne interrompit ce spectacle.

« Arresto Momentum. »

Alors qu’il avait encore les poings serrés, recroquevillé sur le sol pour se protéger comme il le pouvait, Enzo réouvrit les yeux et roula sur le côté. Aaron qui s’était approché pour lui balancer un coup de pied dans les côtes avait été interrompu dans son geste. Son pied était suspendu dans les airs, tout comme ses autres membres. Dorian à côté de lui avait le regard rivé sur lui mais ne pouvait esquisser un mouvement. D’ailleurs personne d’autre ne pouvait bouger. Tous avaient été soudainement figés.

Des talons claquant sur le sol firent tourner la tête d’Enzo qui vit l’une des hôtes de la maison approcher. Sephora Blackwood. Une beauté froide et inatteignable. Elle étudiait dans la maison des Serpentard – sans surprise pour une sorcière de Sang-Pur – et avait toujours reflété des airs d’aristocratie. Son dos était toujours parfaitement droit, son maquillage jamais raté, ses vêtements tombant toujours avec grâce sur ses courbes. Elle était comme une poupée parfaitement dessinée dans une prison d’argent.

Enzo la regarda s’avancer au centre de la pièce, son regard acéré rivé sur les cinq garçons interrompus dans leurs mouvements.

« Je ne crois pas que le manoir Rosewood soit un terrain de jeu adéquat pour vos règlements de compte puérils. » asséna-t-elle d’une voix glaciale. « Regardez autour de vous Messieurs, n’importe lequel de ces objets a plus de valeurs que toutes vos misérables vies combinées, vous déshonorer votre nom en agissant de la sorte. Quel triste spectacle. »

Si Enzo ne souffrait pas encore des coups portés, il aurait presque esquissé un sourire. Combien de fois avait-il rêvé que les gars soient remis ainsi en place ? Alors en plus par une fille, ça devait bien les faire chier. Enzo tourna la tête vers eux alors que Sephora continuait son petit discours :

« Aaron, Dorian, vous devriez sérieusement envisager de vous débarrasser de cette obsession pathétique de maltraiter votre propre frère en public, vous ne valez pas mieux que lui. »

Votre propre frère … Encore fallait-il qu’ils le considèrent comme tel. Ils le voyaient plus comme un chien bâtard que leur père aurait ramené un jour à la maison parce qu’il avait trop pitié de lui dans ce refuge pour animaux abandonnés.

« Retournez auprès de votre père et priez que je ne lui fasse pas savoir que je viens d'être témoin de votre attitude grossière. Quant à vous autres, vous avec 2 minutes pour foutre le camp de chez moi, passé ce délais votre protocole vital se verra engagé. »

Les membres encore tremblants, Enzo regarda Sephora annuler le sortilège. Aaron manqua de perdre l’équilibre, tandis que Nolan et Markus jetaient un regard mauvais à Sephora puis à Enzo. Manifestement, ils appréciaient peu d’être traités ainsi. Ils n’avaient pas été invités à la réception de ce soir, or leurs familles étaient pourtant issues de la noble société des sorciers. Dorian et Keiichi furent les premiers à partir, comme ne voulant pas être davantage humiliés. Enzo savait qu’ils prépareraient leur vengeance avec soin. Ils furent suivis par Aaron, Nolan et Markus qui refermèrent la porte d’un geste sec.

Ce fut à ce moment-là que Sephora tourna la tête vers Enzo. Toujours au sol, appuyé sur ses deux coudes pour se soulever légèrement, il la regarda se mettre devant lui, le dominant de toute sa hauteur.

« Tu ne pouvais pas mieux choisir ton moment pour t’attirer des ennuis. »

Enzo haussa un sourcil, surpris par cette première phrase.

« Parce que tu crois que je choisis mon moment ? » marmonna-t-il de mauvaise grâce.
« Allons, qu’est-ce que tu attends pour te relever ? Que je m’apitoie sur ton sort ? »

Un sourire froid se dessina sur ses lèvres. Quoi ? Elle était du genre à finir le travail après avoir chassé les autres ? Enzo grimaça alors qu’il se relevait. Il recula aussitôt, voulant mettre de la distance entre Sephora et lui, et surtout récupérer sa baguette que Nolan avait balancé dans la pièce. Elle avait roulé sous un fauteuil et il la récupéra aussitôt. Il était intrigué par Sephora qui se contentait de l’observer, comme s’il était une bête curieuse.

« Quoi ? » répliqua-t-il d’un air mauvais.

Il commença à tirer sur son nœud papillon. C’était définitif, il ne le supportait plus. D’un geste rageur, il l’arracha à son vêtement et le balança au sol. Il ouvrit les premiers boutons du col de sa chemise, appréciant de pouvoir avaler de grandes goulées d’air, loin de toutes ces entraves. Son regard croisa à nouveau celui de Sephora alors qu’il s’était appuyé contre un fauteuil pour prendre le temps de respirer. Ses bras tremblaient encore et il essuya d’un revers de la main sa lèvre qui avait saigné quand il s’était mordu sans le faire exprès.

« C’est des remerciements que t’attends, j’suppose ? » dit-il. « Parce que j’suis pas du genre à remercier. Je ne t’avais rien demandé. »

De mauvaise humeur, il n’osait désormais plus regarder Sephora. Personne de Poudlard ne l’avait jamais vu dans cet état. A Poudlard, on le connaissait comme le cancre rigolo. Il n’était jamais sérieux en cours, prenait les études pour un jeu, faisait rire la galerie, parfois même certains professeurs ! Il passait la majorité de ses soirées en retenue quand il n’allait pas initier une partie de Quidditch sur le stade. Voilà la personne qu’il était. Pas le lâche qui se faisait défoncer la gueule par sa famille.

« Des excuses ? » hasarda-t-il en désignant le tapis qui avait été un peu abîmé dans la bataille. « A la limite. Mais pour te rembourser, faudra que t’attende un peu. J’suis pas du genre à avoir de l’argent de poche. »

Un rire sans joie lui échappa alors qu’il regardait maintenant avec anxiété en direction de la porte. Est-ce qu’Aaron et Dorian iraient en toucher un mot à leur père ? Viendrait-il présenter ses excuses à son tour à Sephora ? Dirait-il qu’ils avaient que trop abuser de leur hospitalité et se dépêcherait-il de tous les reconduire à la sortie ? Sangwoo serait forcément en colère.

Les doigts d’Enzo se resserrèrent sur le fauteuil et il porta à nouveau sa main à sa lèvre qui saignait toujours.

« Il y a une salle de bain où je pourrais nettoyer ça ? Ça ferait mauvais genre que je revienne là-bas dans cette tenue. »

Il haussa un sourcil en direction de la jeune femme, intrigué de savoir ce que serait sa réaction. Sephora n’était pas connue pour sa sociabilité. En vérité, Enzo ne lui avait jamais véritablement parlé avant ce soir. Elle n’était pas vraiment le genre de personnes avec qui il traînait habituellement.

@ Victoire

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Enzo Drymörk

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Take me home where I belong, I got no other place to go



Sephora arqua dédaigneusement un sourcil, ses yeux acérés scrutant chaque mouvement d'Enzo avec un mélange de mépris et d'amusement. Son visage demeurait imperturbable, masquant soigneusement les émotions qui bouillonnaient en elle à l'idée de se divertir grâce à la fâcheuse mésaventure du jeune sorcier. Elle n'avait jamais été une âme charitable, surtout pas envers ceux qu'elle considérait comme inférieurs à elle, mais elle ne pouvait nier qu'il y avait quelque chose de rafraîchissant dans la façon dont Enzo tentait maladroitement de regagner un semblant de dignité après avoir été autant malmené.

Elle l'observa avec un amusement cruel alors qu'il essayait tant bien que mal de se relever, ses gestes maladroits trahissant l'embarras qu'il essayait de masquer. Chaque mouvement était empreint d'une sorte de désespoir à l'idée qu'on ait pu le voir dans cet état, ce qui ne fit que renforcer le sentiment de supériorité de Sephora. C'était comme regarder un animal blessé se débattre dans la boue, et elle se délectait vilement de chaque instant de cette scène inattendu. Dans son esprit, elle calculait déjà comment tirer profit de cette situation. Peut-être qu'elle pourrait utiliser cet épisode pour ridiculiser davantage Enzo devant les autres invités, ou peut-être pourrait-elle même en faire un sujet de conversation croustillant à répandre dans les cercles sociaux. Après tout, le scandale et le drame étaient les épices qui rendaient la vie dans l'élite sorcière si exquise, et c'était surtout un moyen de tirer Sephora de l'ennuie ravageur qui la frustrait depuis maintenant bien trop longtemps.

Elle réprima un sourire satisfait alors qu'elle continuait à observer Enzo avec un intérêt feint. Il était tellement facile de jouer avec les gens comme lui, de les manipuler et de les utiliser à son avantage.

"Des remerciements ?", répéta-t-elle avec un rire méprisant. "Ne te méprends pas, je n'attends rien de la part des moins que rien. Si cela n'avait pas été pour le salut de cette pièce que j'apprécie tant, je ne me serais pas donné la peine d'intervenir."

Elle continua de l'observer avec un air indéchiffrable tandis qu'il s'hasardait à donner des suppositions sur ses possibles attentes et motivations. Ce jeune homme était bien plus divertissant qu'elle ne l'aurait imaginé, et cela allait malencontreusement jouer en sa défaveur.

Elle lui jeta un regard dédaigneux alors qu'il évoquait des excuses et le remboursement des dégâts. "Des excuses, vraiment ?" dit-elle avec un sourire sarcastique. "Tu crois vraiment que je pourrais tirer une quelconque satisfaction en ayant des excuses de ta part ? Quant au remboursement, je me doute bien que tes maigres finances ne puissent couvrir le moindre dommage causé ici. Tu aurais pu t'éviter l'embarras de le rappeler à voix haute."

Le désir d'Enzo de se hâter à trouver une salle de bain amusa Sephora. Elle retint à peine un sourire ironique en le voyant si désespéré de retrouver un semblant de dignité. Mais elle n'avait aucune intention de le laisser s'échapper si facilement. Après tout, elle avait joué l'hôtesse parfaite pendant des heures durant, elle méritait bien une petite compensation pour tous ces désagréments.

Elle détourna son regard de lui, laissant planer un silence lourd dans la pièce, savourant chaque seconde de son inconfort. Puis, d'un geste imperceptible, elle fit un pas de plus vers lui, réduisant la distance qu'il avait délibérément creuser entre eux. Son expression demeurait impassible, mais à l'intérieur, elle jubilait.

"Une salle de bain, rien que ça ?" Elle laissa échapper un léger rire moqueur, ses yeux étincelants de malice. "Tu t'attends à ce que je te conduise personnellement à travers les couloirs jusqu'à une salle de bain, au risque que l'on puisse m'apercevoir à tes côtés dans cet état ?"

Elle fit une pause, laissant ses mots imprégner l'air. Puis, elle secoua la tête avec un sourire narquois. "Je crains que tu ne surestimes ma générosité, Enzo."

Son ton était glacial, chaque mot ciselé avec une précision cruelle. Elle savait qu'elle jouait avec lui, mais elle ne pouvait pas résister à l'occasion de le voir s'embourber encore plus dans son humiliation. Après tout, il avait été assez stupide pour se mettre dans cette situation, il méritait bien un petit châtiment.

Elle s'approcha de lui avec un air de défi, laissant son regard acéré balayer chaque centimètre de son visage. "Je vais m'occuper de ça moi-même, par pur soucis d'éthique bien sur." déclara-t-elle d'un ton glacial, "J'espère que tu n'auras pas trop peur de voir ma baguette pointée sur toi."

Son ton était cinglant, chaque mot chargé de dédain. Sephora sortit sa baguette d'un geste gracieux, et cette fois encore, son intention était loin d'être bienveillante. Chaque mouvement était empreint d'un désir de contrôle et de domination, une façon pour elle de maintenir son pouvoir sur la situation. Elle prononça une série de sortilèges, faisant disparaître les ecchymoses et les égratignures comme si elles n'avaient jamais existé. Pendant qu'elle opérait, elle ne put s'empêcher de ressentir un certain plaisir pervers à effacer les marques de la confrontation. Chacun des faits et gestes de Sephora était toujours parfaitement calculé, elle ne faisait jamais rien spontanément ou par hasard. Sephora se fichait bien de qui pourrait la voir avec lui amoché comme il l'était, nul ne saurait entacher son image. Elle disait cela simplement pour provoquer Enzo, pour lui rappeler sa supériorité.

Une fois les blessures guéries, elle recula d'un pas, son expression glaciale inchangée. Elle admirait le travail avec une certaine admiration pour elle même.

"Eh bien, c'est un travail digne d'une médicomage." dit-elle d'un ton sarcastique. "Tu dois être bien content, je me doute bien que tu ne sois pas habitué à l'excellence. Je dois l'avouer, tu es beaucoup plus plaisant à regarder maintenant que tu n'es plus sanguinolant et débraillé."

Elle continua de l'observer comme si il n'était qu'un simple devoir qu'elle révisait avant de rendre.

"Maintenant, la moindre des choses serait de m'expliquer ce qui a poussé tes minables de frères et leurs acolytes à s'adonner à une telle sauvagerie chez moi."

Elle inclina légèrement la tête, un sourire en coin illuminant son visage tandis qu'elle attendait avec impatience la réponse d'Enzo. Cette rencontre soudaine avec Enzo avait éveillé l'intérêt. Elle se demandait quelles étaient les circonstances qui avaient poussé ces garçons à s'en prendre à lui de cette manière. Une part d'elle doutait que les raisons étaient assez intéressantes pour être racontées, mais elle était curieuse malgré tout.

Dans son esprit calculateur, elle envisageait déjà les diverses façons dont elle pourrait se divertir aux dépens d'Enzo et de sa famille. Après tout, une soirée mondaine n'était jamais complète sans déchirements familiaux, et elle était déterminée à en profiter pleinement.


KoalaVolant

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Lorenzo Drymörk
Contexte
Nous sommes le mardi 16 avril 2002. Lorenzo, surnommé Enzo, est en quelques sorte un orphelin. Elevé par un père violent et des demi-frères qui le haïssent, Enzo fait de son mieux pour cacher les blessures qu'il récolte de la maison. A l'école, il a plutôt la réputation d'un garçon drôle mais bagarreur. Et quand il rentre pour les vacances, il a un rôle à tenir : celui du fils de Sangwoo Yoon, un sorcier riche et au sang-pur.

Take me home where I belong, I got no other place to go
« Une salle de bain, rien que ça ? » dit-elle en laissant échapper un petit rire moqueur.

Son visage était indéchiffrable et Enzo avait du mal à savoir ce qu’elle allait faire. Il n’avait jamais été bien doué pour comprendre les autres autour de lui, alors en plus une fille comme Sephora qui avait un visage très fermé …

« Tu t'attends à ce que je te conduise personnellement à travers les couloirs jusqu'à une salle de bain, au risque que l'on puisse m'apercevoir à tes côtés dans cet état ? »

Enzo grimaça, déglutissant à nouveau comme s’il prenait plaisir malgré tout à pouvoir avaler normalement après toute une soirée à s’étrangler avec ce nœud papillon.

« Au pire t’as qu’à juste m’indiquer l’endroit où tourner, je me débrouillerai pour le reste. » dit-il en haussant les épaules.

La jeune femme secoua pourtant doucement la tête, un sourire mauvais au coin des lèvres.

« Je crains que tu ne surestimes ma générosité, Enzo. »

Ok … Ca avait l’air d’être une bonne grosse salope. Ouais, Enzo n’hésitait pas à penser familièrement. Elle venait repousser ses frères, mais en faites, c’était juste pour se faire plaisir elle aussi à l’humilier. Une salope. Oui. Il n’avait aucun doute.

Elle s’avança alors vers lui, son menton toujours dressé fièrement comme si elle n’avait jamais regardé ses pieds. Elle avait vraiment une attitude plus qu’hautaine et Enzo commençait à se lasser de ce jeu auquel elle voulait se livrer. Il n’avait jamais été patient, même quand Dorian prenait tout son temps pour user de manipulation afin de le faire souffrir.

« Ok. » répéta-t-il cette fois-ci à voix haute. « Bon, donc, on fait quoi ? »

Après tout, elle désirait mener la danse et même si ça ne lui plaisait pas d’être entre ses griffes, il devait gagner du temps s’il voulait trouver une échappatoire. Peut-être que même s’il entrait dans son jeu, elle s’en contenterait et serait plus magnanime à le laisser partir. Douce utopie surement …

« Je vais m'occuper de ça moi-même, par pur soucis d'éthique bien sûr. » dit-elle en sortant sa baguette. « J'espère que tu n'auras pas trop peur de voir ma baguette pointée sur toi. »

Enzo grimaça, peu enclin à cette idée. Pourtant, pouvait-il espérer mieux ? Il n’avait jamais pris le temps d’apprendre les sortilèges de guérison. Seule Hécate avait ce don pour les potions qui soulageaient ses blessures. Aussi, s’il se présentait à Sangwoo avec cette tête-là, il risquait fortement d’y attraper. Alors que s’il était remis sur pied, cela passerait sans doute plus facilement. A condition que Sephora ne le loupe pas.

Il regarda sa baguette pointée sur lui alors qu’elle avait haussé un sourcil, comme le défiant de se défiler. Elle avait du cran, c’était indéniable. Et il allait devoir lui faire confiance sur ce coup-là car quelque chose lui disait qu’elle ne le laisserait certainement pas partir comme ça.

« Tu ne me fais pas peur. » répondit-il seulement.

Une lueur malicieuse sembla passer dans le regard de Sephora avant qu’elle ne jette le premier sortilège. Enzo mit un point d’honneur à ne pas crier. Les sorts n’étaient pas franchement effectués avec douceur et Sephora souriait d’un air presque satisfait, comme se réjouissant de sa souffrance. Aussi, Enzo ne laissait-il échapper que quelques gémissements par à-coup alors que son nez se remettait en place, que la coupure à ses lèvres se refermait et que ses vêtements se lavaient pour retrouver leur couleur d’origine.

Une fois qu’elle eut terminée, elle se recula, comme observant son travail avec une admiration non dissimulée.

« Eh bien, c'est un travail digne d'une Médicomage. »
« Si tu le dis … » dit-il en haussant les épaules.
« Tu dois être bien content, je me doute bien que tu ne sois pas habitué à l'excellence. »

Il haussa un sourcil, serrant les poings, de plus en plus agacé par son attitude hautaine. Il détestait ce genre de filles. Des filles à papa à qui tout leur était dû. Elles avaient la beauté, elles avaient l’argent, elles avaient le pouvoir. Et Enzo les haïssait du plus profond de son être. Qu’elle lui soit venue en aide ne changeait rien, surtout à présent qu’elle prenait un malin plaisir à le faire souffrir elle aussi.

« Je dois l'avouer, tu es beaucoup plus plaisant à regarder maintenant que tu n'es plus sanguinolant et débraillé. »

Il se passa la langue sur les lèvres, comme vérifiant qu’il n’avait plus le goût du sang.

« Normal, j’ai toujours été plutôt beau gosse ! » dit-il en employant le même ton sarcastique qu’elle.
« Maintenant, la moindre des choses serait de m'expliquer ce qui a poussé tes minables de frères et leurs acolytes à s'adonner à une telle sauvagerie chez moi. »

Elle pencha la tête sur le côté, un sourire en coin sur ses lèvres. Quoi ? C’était genre le prix à payer pour pouvoir partir ? Il avait été son pantin pour les sortilèges de guérison et à présent, s’il voulait espérer partir, il devait lui parler de sa vie de famille ?

Ahahah. Certainement pas.

« La moindre des choses serait que tu me foutes la paix à présent. » répliqua-t-il.

Il s’inclina d’une manière très grossière devant la jeune femme avant de tourner les talons. Il n’avait pas avancé de deux pas qu’il reçut aussitôt un sortilège entravant ses pas. Il se rattrapa comme il put à un fauteuil avant de jeter un regard noir à Sephora.

« Une Serpentard qui jette des sorts par derrière, je ne devrais pas être étonné. »

Il se releva, mais resta à sa place, affrontant Sephora du regard.

« Qu’est-ce que tu veux m’entendre dire ? Mes frères sont cons. Moi aussi. Et on adore se battre. Mon père serait furieux de m’entendre parler ainsi. Il veut à tout prix montrer qu’on est une famille modèle : mais la vérité, c’est qu’on est comme toutes les fratries, on adore se disputer. »

Ce n’était qu’une partie de la vérité. Une vérité plutôt enjolivée. Mais peut-être que cela contenterait la jeune femme. Il avait compris qu’elle était intelligente, et vicieuse. Il ne pourrait pas la tromper totalement, mais peut-être que cela lui suffirait ?

« J’imagine que tu as du mal à le comprendre. » répliqua-t-il sèchement, espérant détourner son attention de la question principale. « Quand on est une riche héritière, qui plus est fille unique, on n’a pas ce genre de préoccupations. »

Il lâcha un rire sans joie et enfonça les mains dans ses poches. Il était nerveux. C’était indéniable. Que faisaient Aaron, Nolan, Markus, Dorian, Keiichi ? Sangwoo était-il au courant de quelque chose ? L’attendaient-ils à quelque part ? Allait-il encore en baver ce soir ? Ses poings se serrèrent dans ses poches alors qu’il affrontait toujours Sephora du regard.

« Puis-je à présent rejoindre la fête, miss Rosewood ? » demanda-t-il d’un air moqueur.

Mardi 23 avril 2002

« Bien, vous allez donc vous mettre par deux pour cet exercice. » annonça le professeur Chastang. « Une minute, monsieur Drymörk, je vais moi-même désigner les binômes. »

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Professeur Ethan Chastang (James McAvoy), enseignant la Défense contre les Forces du Mal

Enzo poussa un soupir très sonore en se laissant retomber sur sa chaise. Il détestait quand les professeurs faisaient ça. Pourquoi fallait-il toujours qu’ils s’amusent à briser des amitiés avec leurs stupides devoirs à faire ?! Enzo jeta un regard désespéré à Arsène, avant d’espérer que le professeur choisirait de le mettre avec Hécate ou Joey.

« Alors … Jenna avec Andrew, Chloé avec Alexandra. Hécate … avec Drymörk … Sebastian évidemment. »

Enzo ouvrit la bouche, choqué par cet affront. Le pire c’était que le professeur prenait plaisir à le faire tourner en bourrique. Il abaissa sa feuille sur laquelle était notée les binômes et se plaça devant le bureau d’Enzo.

« Et Enzo, vous irez avec Sephora. »

Il haussa un sourcil avant de laisser apparaître un sourire en coin.

« Mais monsieur … »
« Aucune négociation ! » prévint le professeur en retournant vers le bureau pour donner la suite des consignes.

Enzo tourna lentement la tête vers Sephora au 2ème rang. Lui s’asseyait toujours devant, il y mettait un point d’honneur. Mais elle, cette peste, était là, suffisante, presque tout devant. Le regard qu’il lui jeta était tout sauf amène.

« … n’oublierez pas de rendre ce devoir pour fin mai au plus tard. » continuait le professeur. « Je vous laisse près d’un mois pour le réaliser, ce n’est donc pas un résumé de 10 lignes que je veux mais bien une dissertation complète. Le sujet est libre mais tentez d’être original ! Les Sortilèges Impardonnables sont du vu et du revu. »

Enzo entendit un Gryffondor soupirer, signe qu’il comptait visiblement sur ce sujet.

« Il vous reste 10 minutes avant que la cloche ne retentisse. Je vous conseille donc de vous mettre par binôme et de réfléchir tout de suite à votre sujet puis à faire coïncider vos plannings pour y travailler ensemble. »

Tout le monde se leva et alla rejoindre son partenaire. Peu d’entre eux étaient motivés pourtant les plus sérieux se dépêchèrent de prendre place pour en discuter. Enzo et Sephora s’affrontèrent, eux, du regard.

Qu’elle ne compte pas qu’il vienne … il ne bougerait pas. Il resterait là où il était et …

« Mr. Drymörk, un peu de nerfs. Allez donc vous asseoir à côté de miss Rosewood. »

Enzo leva les yeux vers le professeur Chastang qui lui lançait un clin d’œil.

« Monsieur, vous devez vraiment me détester … »

Le professeur Chastang se mit à rire.

« Mais non. Au contraire. Miss Rosewood saura sans aucun doute se révéler intéressante pour ce devoir. Ne doutez pas de ses capacités. Elle pourrait bien vous surprendre. Et vous également, dans l’autre sens. »
« J’en doute … » marmonna Enzo qui quitta toutefois son siège.

De mauvaise grâce, il se dirigea vers Sephora qui n’avait pas bougé d’un poil. Il se racla alors la gorge en arrivant jusqu’à elle avant de se laisser lourdement tomber sur la chaise. Bras croisés, le visage fermé, il attendit. Mais Sephora l’ignorait royalement, sa plume s’agitant alors qu’elle écrivait rapidement des notes sur son parchemin. Mais au bout d’un moment, le silence était trop pesant. Il souffla bruyamment avant de se pencher par-dessus l’épaule de Sephora pour voir ce qu’elle écrivait depuis tout ce temps.

« Hey ! T’as déjà décidé du thème toute seule ? » s’exclama-t-il. « Tu comptais me consulter ou bien ? »

Ok, ça commençait bien. Elle comptait tout faire dans son coin ? Oh elle ne serait pas du genre à partager gracieusement sa note finale avec lui. Elle trouverait certainement une combine. Mais Enzo ne voulait pas se laisser faire comme ça. Surement pas. Il attrapa alors sa plume des mains, lui faisant enfin lever les yeux vers lui.

« Je ne suis pas certain que les sortilèges du Poisonic-je-sais-pas-quoi soit très intéressant. Moi-même, je n’y connais rien et ça m’a l’air assez restreint. Pourquoi ne pas faire sur les Impardonnables ? Après tout, le professeur Chastang a dissuadé tout le monde de prendre ce sujet. Aussi, on est certain d’être original ! »

Il haussa un sourcil, ne cachant pas sa fierté d’avoir eu cette idée.

@ Victoire

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Enzo Drymörk

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