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feat. Esteban NightshadeIdk, seems kinda gay to me.
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| Dimanche 2 Septembre 2001 |

Une fête à la Cabane Hurlante ? J’aurais franchement tort de rater ce genre d'événement. Surtout un jour où je ne travaille pas. J’ai laissé Célène à la maison parce que je me suis dit que, sûrement ça ferait beaucoup de l’emmener dans l'endroit réputé comme le plus hanté de toute la Grande Bretagne. C’est mon côté protecteur, si vous voulez. N’empêche que j’allais pas rater l’occasion et, ça, c’est plutôt mon côté fêtard.

Oh, je ne me présente certainement pas seul ; j’ai un groupe de potes avec moi. Je me suis également renseigné sur la fête en question, vite fait. C’est un pote à moi qui m’en a parlé alors ça a pas été compliqué d’avoir des infos. Apparemment, sa p’tite sœur connaîtrait les jumeaux qui sont à l’origine de cette fête. Zia et Esteban Nightshade, si j’ai bien retenu. Askip ce serait leur anniv’. Parfait ! J’adore les anniversaires ! Surtout quand j’suis pas particulièrement invité parce que j’ai pas besoin de ramener de cadeaux. Oh mais ça veut pas dire que je viens sans rien. Je ramène de l’ambiance, de la bonne humeur, et, surtout, je me ramène moi. C’est énorme ! Croyez-moi, je ferais un coucou aux p’tits chanceux pour leur souhaiter joyeux anniversaire…

Du moins, si j’oublie pas.

Parce que c’est déjà bien parti pour. À peine arrivé, je suis submergé par l’ambiance festive de la Cabane. Il ne me faut pas bien longtemps pour repérer la bouffe avec ça et, en moins de temps qu’il faut pour le dire, je me retrouve à piocher dans le buffet. Qui dit amuse-gueule salés dit BOIRE alors, je me mets bien vite à me désaltérer. Dans ce que je bois, il n’y a pas énormément d’alcool. J’aime bien me souvenir des moments cools alors je ne bois jamais trop. Il m’est déjà arrivé de me mettre une race mais aujourd’hui je préfère encore mieux doser. En plus, j’sais pas, y’ a un bon nombre de gamins de Poudlard. J’sais pas en quoi ça joue, mais ça joue quand même.

Squatter le buffet ça ne m'empêche pas de socialiser. Je tape la discute avec un bon nombre de gens qui viennent aussi bouffer. Certains m’ignorent mais la plupart sont plutôt jovials. C’est cool, c’est le genre d’ambiance que j’kiffe grave.

C’est pendant que je discute avec une meuf qu’une musique qui me plait bien passe. Comme la meuf en question est cool, je l’invite à danser et elle accepte. J’attrape sa main et je la tire avec moi un peu plus au centre de la pièce pour profiter de l’espace. Hey, avec moi, on danse bien ou on ne danse pas !


J’suis content de constater qu’on n’est pas seuls, la d’moiselle et moi, à profiter de la musique. J’aime pas trop les fêtes où tout le monde est dans son coin, un verre à la main, sans oser bouger. En général j’essaie de débrider tout le monde mais là j’ai pas à la faire. Finalement, j’finis même par danser avec plusieurs personnes en même temps et je ris bien avec mon nouveau groupe de potes fêtards.

J’suis carrément à fond quand je décide de quitter la piste de danse, après plusieurs titres, pour aller me resservir un verre de jus de citrouille avec un fond de vodka. Mais alors un tout p’tit fond hein. Encore une fois, mon regard balaie les alentours et je capte un mec qui vient se servir également à boire. Un brun assez craquant et, c’lui-là, j’lai pas encore croisé je crois. En tout cas, j’lui ai pas adressé la parole alors j’hésite pas à l’interpeller.

Hey, mec !

Je lui adresse un large sourire. Pourquoi m’en priver ? Ma mère dit que j’ai un sourire comme un soleil. Et elle a raison, j’kiffe mon sourire. En général, il est contagieux.

Santé ?

Je lève mon verre à son honneur, puisqu’il vient également de s’en servir un. À ce moment-là, j’ignore que je m’adresse au mec qui fête son anniversaire ce soir. J’ai déjà un peu oublié cette histoire d’anniversaire et ce malgré le gros gâteau avec les bougies qui affichent un 18 à son sommet.

Hey, psst, t’en veux une bonne ?

Comme le brun ne me fuit pas particulièrement et qu’il a l’air sympa, je marche pour venir m’adosser au mur à côté de lui. Après avoir bu une gorgée de mon jus de citrouille spicy, je lui offre un sourire plus joueur. Quoi de mieux pour briser la glace qu’une bonne vanne ? Non, je ne compte pas le nombre de blagues que j’ai distribuées ce soir… Toutes aussi vaseuses l’une que l’autre, mais moi je les ai toutes trouvées hilarantes et c’est l’essentiel.

Pourquoi les sorciers sont-ils toujours habillés même quand il fait chaud ?

Un très court instant de pause, juste histoire de laisser l’illusion au mec d’avoir le temps de réfléchir. Je le regarde de haut en bas, me retenant de rire avant de lâcher ma vanne.

Pour être Pas Trop Nus.

Vous l’avez ? Hein ? Hein !? “Pas trop nus”... “Patronus”... Allez, si, c’est drôle ! En tout cas, moi, je trouve ça drôle. Du coup je pouffe de rire et je donne un coup d’épaule joueur à mon cher public.

Pas mal, hein ?

D’un côté, j’hésitais entre ça ou celle sur la pire compagnie de vol des sorciers qui s'appellerait “Vol de Mort”, mais j’suis pas sûr qu’elle serait bien accueillie du coup j’ai préféré éviter. Y a des gens qui sont coincés du cul, j’vous le jure.

En fait, moi c’est Chen.

Toujours un large sourire aux lèvres, absolument lumineux, je tends une main à mon interlocuteur pour qu’il la serre, s’il le veut bien.

Enchanté !

Merlin, que j’suis drôle. J’me suis toujours pas remis totalement de ma vanne et ça se voit parce que je suis encore en train de rire, un peu.
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Idk, seems kinda gay to meDimanche 2 Septembre 2001C’était clairement pas tout les jours qu’on avait dix-huit ans. Alors, oui, je sais, je suis majeur depuis déjà un an du point de vu de la loi sorcière. Mais hé, maintenant je pourrais me pointer en toute légalité dans un bar ou un magasin Moldu pour prendre une pinte de bière ou un peu de vodka. Vodka que je ne tenais pas très bien, d’ailleurs, mais c’était un autre problème… Je sentais déjà que Zia allait me trucider pour la future gueule de bois que j’allais me taper, mais je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir profiter à fond de la fête. Notre fête. Je ne savais même pas où ma jumelle était passée – chose rare. On avait dû se séparer en dansant avec un groupe d’amis, chacun de notre côté. Tout le monde était beau ce soir, quand ils dansaient avec moi. Beau de manière irréel, éthéré. Peut-être, sans doute, était-ce l’alcool qui parlait, mais je n’aurais échangé mon ébriété pour rien au monde en cet instant. C’était beaucoup trop… beaucoup trop cool, comme moment !

« Hey, mec ! » Je me retourne pour faire face à un mec vraiment… beau. Quand je disais que tout le monde était beau à cette soirée, je voulais parler de vraiment tout le monde. Mais lui, il surpassait les autres. J’avais l’impression de plonger dans un bain de soleil d’été rien qu’en le regardant dans les yeux. La vache. « Santé ? » « Santé. » Je trinquais avec lui, sans pouvoir m’empêcher de le dévorer des yeux. Ce n’était clairement pas la première fois que ça m’arrivait, de dévorer quelqu’un des yeux, mais j’arrivais à être un peu plus discret en étant sobre… « Hey, psst, t’en veux une bonne ? » « Vas-y ? » J’étais curieux, en vrai. Normalement, c’était mon rôle d’amuser la galerie, mais je n’étais pas contre laisser aux autres le champ libre. Après tout, plus on rit, plus on est fous, non ? Ou l’inverse… « Pourquoi les sorciers sont-ils toujours habillés même quand il fait chaud ? » Je cligna plusieurs fois des yeux, en regardant le jeune homme devant moi. J’avais l’envie aussi étrange qu’irrépressible de jouer avec ses cheveux, comment est-ce que j’étais censé pouvoir réfléchir à sa vanne, moi ? « Pour être Pas Trop Nus. » J’éclatai de rire quand il me donne un coup d’épaule, le temps de laisser la blaguer monter jusqu’à mon cerveaux. « Pas mal, hein ? » « Pas mal ? Mais attends, elle est géniale, oui ! » Du même niveau que ce que je pouvais faire, ce qui voulait en dire long. Je ne savais pas pourquoi, mais j’étais certain qu’on allait bien s’entendre…

« En fait, moi c’est Chen. » Je pris sa main dans la mienne, en fronçant un peu les sourcils. « Enchanté ! » « Enchanté aussi… Chêne. » Bon, c’était clairement un prénom original, mais qui étais-je pour juger en voyant les prénoms donnés dans ma famille ? « Esteban, au fait ! » Je désignais la fête, le décor, avec un grand sourire. « C’est pour mon anniversaire, tout ça. » Bon, et aussi celui de ma sœur. Mais je n’avais aucune envie de parler de Zia avec Chen, allez savoir pourquoi. « Je ne te connais pas, d’ailleurs… » Mon regard s’attarda sur son visage, comme si je ne l’avais pas encore assez étudié. Il n’avait pas qu’un joli sourire, aussi lumineux qu’un coucher de soleil sur la plage. Ses lèvres aussi étaient… je n’ai aucune idée du qualificatif à leur donner. Charmantes ? Attirantes ? Sexy ? « Tu veux danser ? » Je déglutis, comme à chaque fois que j’invitais quelqu’un que je ne connaissais pas à danser – ce qui n’arrivait pas franchement souvent, voir jamais. Mais j’étais censé être un Gryffondor, par Merlin ! Un peu de courage ! Mais au lieu de courage et de sentiment digne d’un preux chevalier, je nageais en pleine confusion en me rendant compte que je n’avais toujours pas lâché la main de Chen. L’embarquer sur la piste de danse serait si facile, il me suffirait de tirer un peu… à condition d’arrêter de me noyer dans ses yeux.
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| Dimanche 2 Septembre 2001 |

« Santé. »

Le mec que j’aborde est pas prise de tête du tout. Il va pas me demander qui j’suis ni pourquoi j’lui cause. Il trinque quand j’l’invite et ça c’est cool. J’crois qu’il a déjà quelques verres dans l’pif mais c’est pas un problème, il est pas le seul. Surtout que, du coup, c’est cramé qu’il me mate à fond et ça m’fait toujours plaisir qu’on me dévore des yeux. J’comptais déjà discuter avec  lui mais, là, j’en fais ma proie de la soirée.

Oh, allez, j’plaisante !
Unless…

Comme j’suis à l’aise — d’un côté, quand ne le suis-je pas ? —, j’décide de lâcher l’une de mes meilleures vannes. Facile : toutes mes vannes sont les meilleures. En plus, j’ai un super public ; le jeune brun éclate de rire quand la vanne grimpe jusqu’à son esprit.

« Pas mal ? Mais attends, elle est géniale, oui ! »

J’l’adore déjà ce mec là. Il est grave good vibes, comme moi. J’sens qu’on va bien s’entendre ! Ça m’dérangerait pas d’m’en faire un pote, puisque l’occas’ m’est offerte. Du coup, j’me présente avec le sourire, histoire de pas oublier ce mec en me réveillant demain matin.

« Enchanté aussi… Chêne. »

Il me serre la main et j’peux lire qu’il est confus. Mon prénom n’a pas tout le temps cet effet sur les gens, mais ça arrive. “Chen” c’est plutôt tranquille. En général, c’est mon nom de famille qui fait tomber les mâchoires. Même moi, après le verre de trop, il me faut un effort pour le prononcer.

C’est thaï.

J’précise parce que ça coûte rien et que l’autre mec tire une drôle de tête.

« Esteban, au fait ! »

À mon tour de tirer une tête parce que j’me met à réfléchir. Esteban… Esteban ? Ça m’dit quelque chose. ‘Fin, je connais le prénom hein. J’connais même des types qui le portent ! Mais c’est pas ça qu’j’veux dire. C’que j’veux dire c’est que, dans ce contexte-là, aujourd’hui, ça m’dis un truc.

« C’est pour mon anniversaire, tout ça. »

Esteban désigne la fête d’un geste vague et, d’un coup, je pige mieux.

Ah ouais ! Le Esteban !

J’sais pas s’il avait deviné que j’avais pas bité que c’était son anniv’ à lui (peut-être pour ça qu’il a précisé?), mais là j’crois que c’est cramé. T'façon c’est pas grave ! On est pas là pour se prendre la tête. Il est là, j’suis là, la fête est cool… Qu’importe que j’ai zappé c’était la fête à qui ! Il a pas l’air de mal le prendre, en plus.

Happy Birthday ~ !

Je m’exclame d’un ton un peu chantonnant en passant un bras par-dessus l’épaule d’Esteban pour le féliciter. Moi, j’suis comme ça. J’suis tactile. Faut faire avec ou sans moi !

« Je ne te connais pas, d’ailleurs… »

Je lâche un peu mon camarade et mon sourire s’étire sur mes lèvres, plus joueur cette fois. Ah ben oui, c’est sûr que c’est pas lui qui m’a invité. Ni sa sœur, du coup. Alors, forcément, il ne me connait pas du tout… Mais c’est pas si grave, si ?

Ah, ah ! Tu ne me connaissais pas, nuance ! Maintenant, on se connait. Pas vrai, mon pote ?

Il a ri à ma vanne, on s’est présentés… Que faut-il de plus ? J’espère bien qu’on va continuer à apprendre à se connaître, si on veut, mais on n’est plus des inconnus, c’est vrai ! Puis, j’pense pas que ça l’dérange de pas parfaitement me connaître parce qu’il me regarde plutôt intensément.

Oh, j’me prive pas non plus, de mon côté ! Il est trop craquant ce gars-là avec ses joues rondes ! On en croquerait bien un bout.

« Tu veux danser ? »

Vous voyez ? Ça le dérange pas que j’me sois incrusté, de toute évidence. Sinon il m’inviterais à me tirer, pas à danser. Mon sourire se fait plus lumineux alors qu’Esteban me semble un peu timide. Personnellement, je suis plein d’énergie et de confiance, comme toujours.

Comment refuser ?

Je ris doucement et j’attrape sa main en réponse et l’attire avec moi vers le coin de la pièce où les invités dansent. Une fois là-bas, je commence à me trémousser, comme on dit, sur le rythme du son qui passe. Et j’utilise bien le terme “se trémousser” parce que c’est un peu drôle et ridicule, comme terme, et que ça va bien avec c’que j’suis quand j’danse.

N’empêche que je lâche à peine Esteban du regard quand je danse et que j’en profite pour apprendre un peu mieux à le connaître. Des fois, j’pose des questions random et un peu bateau genre c’qu’il fait dans la vie, c’était quoi sa maison à Poudlard, ce qu’il aime etc… Et puis, doucement, mes questions se métamorphosent en discrètes tentatives de drague. J’aime bien mettre les pieds dans l’plat mais Esteban il est adorable quand il capte que je flirte un peu et qu’il rougit. J’sais pas s’il est toujours comme ça, si c’est moi ou l’alcool ou quoi, mais j’adore.

J’m’en veux presque d’être venu sans cadeau d’anniv’

Je relève, à un moment, parce que la conversation a pris cette direction d’une certaine manière. J’prend l’air de réfléchir sans m’arrêter de danser pour autant, comme si j’avais moyen d’inventer un cadeau d’anniversaire là, tout de suite. Et, en vrai, c’est à peu près c’que j’ai en tête. J’vous rappelle que j’suis un artiste, c’est sûr que quelque chose va m’venir…

Et, d’un coup, Eurêka !  

Bouge ap’ !’

Je donne une tape amicale sur le dos d’Esteban et je me dirige vers la personne qui s’occupe de la playlist. Le son arrive bientôt à sa fin alors j’sais que c’est le moment. J’lui chuchote deux/trois mots. Elle me regarde en mode “t’es sûr ?”. J’ai l’habitude, je hoche la tête. Du coup, quand la musique prend fin, elle enlève doucement le son et me fait signe de faire ce que j’veux faire.

Très confiant, je monte sur une chaise en faisant gaffe à pas me latter la gueule (ce s’rait dommage).

Une dédicace à mon nouveau pote, Esteban !

Peut-être que ça s’fait pas de faire un truc en dédicace à Esteban et pas à sa sœur ? J’sais pas et j’avoue que, en fait, j’y pense même pas. Puis au pire on dira que j’connaissais pas ladite sœur, quoi.

J’me concentre un instant, les sourcils froncés, l’air de me chercher un peu. Juste le temps de m’inventer un rythme et un début de paroles avant de me lancer dans une sorte de freestyle comme je sais si bien le faire. Hey, y’a rarement une fête où j’me retrouve pas à chanter perché sur une table ou un truc du genre.

2 Septembre, gros Happy Birthday au gars !
Santé, succès ; profite du bar !

2 Septembre, gros Happy Birthday au gars !
Santé, succès ; profite du bar !


J’créé une sorte de refrain, comme si y’avait un vrai projet de prod’ derrière ça, avant d’entrer dans ce que j’aime appeler “le vif du freestyle”. Le rap quoi, ma partie préférée !

1983, t’as aperçu le soleil,
Comment ne pas remercier le ciel pour ton fou rire dans nos oreilles,

Santé, succès, mec juste ça, j’m’occupe du reste,
Tu as hérité d’un p’tit peu trop de charisme,
Montre moi la boite que je boulotte les restes,

Bref, c’est comment,
C’est tout le temps les mêmes phrases,
On dit que 18 ans c’est faux, qu’c’est pas ton réel âge,
Mais t’inquiète, au moins, t’as pas de vilaines tâches,
T’es pas ridé,
Qu’est-ce que tu voulais,
Malgré tout tu passes un cap’, hey !


Je reprends mon souffle après avoir enchaîné les vers (et pas les verres. PTDR.) pour embrayé sur quelque chose d’un peu plus chantant…

Mon gars, tu brises des cœurs
Voilà, donc écoute moi
Les jaloux ? En voici un
Des fans ? En voici plein,

Mon gars, tu brises des cœurs
Voilà, donc écoute moi
Les jaloux ? En voici un
Des fans ? En voici plein !


… Avant de remettre une couche de refrain une dernière fois ;

2 Septembre, gros Happy Birthday au gars !
Santé, succès ; profite du bar !

2 Septembre, gros Happy Birthday au gars !
Santé, succès ; profite du bar !


J’sais que j’ai de drôles de regards sur moi quand j’descend de la chaise comme un winner. Il ne faut pas longtemps pour que la musique reprenne, mais moi j’me fiche que j’aie impressionné tout le monde ou qu’ils soient juste confus ou quoi ; j’ai kiffé et j’veux juste, à la limite, avoir fait kiffer Esteban avec.

D’ailleurs, c’est vers lui que je me dirige directement. J’lève un peu mon haut pour m’essuyer le front avec alors que j’fais signe à Esteban avec un grand sourire et que je marche vers lui. Moi j’m’en fiche d’être à moitié torse poil en public. J’aurais pu même enlever le haut complètement si c’était pas pour cacher un peu mes cicatrices. C’pas que j’en ai honte, j’les aies eues en aidant Célène à s’entraîner et tout, et certaines en me cassant la gueule tout seul, mais j’sais que tout le monde kiffe pas le spectacle.

Alors ? T’as kiffé ? C’était du live, une exclu’ juste pour toi.

Je ris une fois arrivé au niveau d’Esteban. N’empêche que je ne m'arrête pas là ; je continue à avancer un peu pour me rapprocher plus encore de lui, jusqu’à poser une main sur sa taille et jusqu’à amener mes lèvres à son oreille.

Sinon, j’ai une autre sorte de cadeau d’anniv’ en tête pour toi, si ça te chante ~

Je murmure d’une voix profondément grave.
Une fois le message passé, je m’éloigne à nouveau assez pour le regarder dans les yeux et lui adresser un clin d'œil complice.

Ben quoi ? J’arrête pas de le draguer depuis tout à l’heure et de dire qu’il est craquant… Ce serait un crime de pas essayer de croquer un bout, vous ne pensez pas ? Hélas, j’suis un gars un peu trop gourmand, parfois.
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Idk, seems kinda gay to meDimanche 2 Septembre 2001Chêne, c’est thaï. Pourquoi pas, après tout. Je savais à peu près placer la Thaïlande sur une carte – merci à la famille de professeur pour ça ! - mais c’était bien tout ce que je connaissais de ce pays. Est-ce que tout les mecs étaient aussi mignons, là-bas ? Je me présentais, à mon tour, en précisant bien que c’était ma fête – enfin, la mienne et celle de ma sœur jumelle, mais étant donné que Zia était Merlin ne sait où, je ne pris pas la peine de préciser. Je ne savais pas pourquoi j’avais besoin de me mettre en avant comme ça, normalement c’était quelque chose que je laissais à mon petit frère. Mais j’avais sans doute un peu peur de… je sais pas ? Ne pas être assez intéressant car un peu trop alcoolisé, pour qu’il reste ? Ce qui aurait été vraiment dommage pour moi, vu comment il arrivait à me faire écrouler de rire avec seulement une blague. « Happy Birthday ~ ! » Et ce fut à ce moment-là que je captais que je ne le connaissais pas du tout, comme je lui fis immédiatement remarqué. « Ah, ah ! Tu ne me connaissais pas, nuance ! Maintenant, on se connait. Pas vrai, mon pote ? » Je haussais les épaules en lui adressant un sourire. Il était d’une logique implacable, qu’est-ce que je pouvais bien répondre à cela ? Alors je fis la seule chose intelligente qui me venait en tête : lui demander de danser avec moi. Ça me semblait une idée de génie, sur le coup, et encore plus quand il accepte en souriant. Et Merlin, ce sourire… ! « Comment refuser ? » Je n’aurais pas mieux dit !

Je me laissais entraîner par le jeune homme. Pour une fois, c’était plutôt agréable de ne pas être celui qui menait la danse. Je pensais même que j’allais me reposer sur lui, mais pas du tout. Comment j’aurai pût me reposer ou même éteindre mon cerveau alors qu’il n’arrêtait pas d’être beau, de me poser plein de questions auxquelles je devais réfléchir, d’être beau, et de carrément flirter avec moi ? Ça me faisait un peu bizarre, il faut l’avouer. Normalement, les rôles étaient toujours inversés alors, sans grand étonnement, je n’arrêtais pas de bafouiller et de rougir en tentant de lui répondre. Est-ce que j’avais déjà dit qu’il était beau ? « J’m’en veux presque d’être venu sans cadeau d’anniv’ » « C’est pas grave, vraiment… » Au pire, je pouvais toujours lui proposer de m’embrasser pour tenir lieu de cadeau d’anniversaire. Sauf que les mots restaient bien évidemment bloqués dans ma gorge. C’était donc ça, l’effet que ça faisait, quand on se faisait draguer ? Je n’arrivais toujours pas à savoir si j’aimais ça ou non. « Bouge ap’ ! » Et Chen me planta là. Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre à part le regarder, fasciné, monter sur une chaise ? « Une dédicace à mon nouveau pote, Esteban ! » J’avais l’impression d’être comme dissocié de mon corps, de mon esprit. Comme si rien n’était réellement réel. Est-ce que c’était l’effet Chen ou plutôt l’effet de l’alcool ? Ou, mieux : l’effet de ses petites phrases de flirt qui me mettaient dans tout mes états.

« 2 Septembre, gros Happy Birthday au gars !
Santé, succès ; profite du bar !

2 Septembre, gros Happy Birthday au gars !
Santé, succès ; profite du bar !

1983, t’as aperçu le soleil,
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Santé, succès, mec juste ça, j’m’occupe du reste,
Tu as hérité d’un p’tit peu trop de charisme,
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Bref, c’est comment,
C’est tout le temps les mêmes phrases,
On dit que 18 ans c’est faux, qu’c’est pas ton réel âge,
Mais t’inquiète, au moins, t’as pas de vilaines tâches,
T’es pas ridé,
Qu’est-ce que tu voulais,
Malgré tout tu passes un cap’, hey !

Mon gars, tu brises des cœurs
Voilà, donc écoute moi
Les jaloux ? En voici un
Des fans ? En voici plein,

Mon gars, tu brises des cœurs
Voilà, donc écoute moi
Les jaloux ? En voici un
Des fans ? En voici plein !

2 Septembre, gros Happy Birthday au gars !
Santé, succès ; profite du bar !

2 Septembre, gros Happy Birthday au gars !
Santé, succès ; profite du bar ! »


N’importe qui – je dis bien, n’importe qui – de ma famille aurait été mortifié que ce genre de chose se passe à son anniversaire. J’imaginais déjà mon oncle faire un carnage si ça lui était arrivé – Arthur avait un presque aussi mauvais caractère que ses deux parents réunis. Et moi ? Moi, je trouvais ça tout simplement formidable. Et je ne disais pas juste cela parce que le jeune homme venait plus ou moins de tomber la chemise devant moi, pas du tout. « Alors ? T’as kiffé ? C’était du live, une exclu’ juste pour toi. » « C’était dément ! » Répondis-je, le plus sincèrement du monde. Je n’avais même pas besoin de me forcer pour lui communiquer ma joie. Jusqu’à ce que sa main agrippe ma taille, faisant vibrer toutes les fibres de mon être. « Sinon, j’ai une autre sorte de cadeau d’anniv’ en tête pour toi, si ça te chante ~ » Son ton grave me donnait l’impression de plonger du haut d’une falaise, et l’emplacement de sa main n’y arrangeait rien. C’était la première fois que je ressentais ça, et j’étais sûr d’une chose : j’en revoulais encore, et encore, et encore. Alors, je m’avançais juste assez pour déposer un baiser presque timide sur ses lèvres. Je ne savais pas quoi faire d’autre. Embrasser quelqu’un parce que la panique commençait à me gagner me semblait être une riche idée, sur le coup. Je pouvais presque déjà entendre les ricanements de ma jumelle quand elle le saura. « J’aimerais bien… » Je ne savais pas de quoi j’avais envie, en réalité, mais je savais juste que j’en avais envie. C’était déjà pas mal, pour l’instant, n’est-ce pas ? Peut-être qu’il ne fallait pas trop m’en demander, et ça tombait bien : Chen avait l’air d’être le genre de personne à savoir exactement ce qu’il fallait faire dans ce genre de situation. Il n’empêche, ce fut moi qui lui pris – toujours timidement – la main pour l’emmener dans une pièce à l’extérieur de toute l’agitation. C’était encore plus intimidant que je ne l’aurai crû de sa retrouver tout les deux, tout seuls. « Je peux encore t’embrasser ? » Murmurais-je en glissant mes doigts dans les passants de son pantalon pour le rapprocher de moi. Ce fut après avoir goûter une nouvelle fois à ses lèvres, et à la pression de son corps sur le mien que j’eus enfin un éclair de génie. « Bordel. Je crois que j’ai envie de toi. » C’était peut-être ça, le tiraillement que je ressentais dans le bas-ventre depuis que je me collais à lui. « Merde. Je crois que je suis bi, aussi. » Ce fut mon deuxième éclair de génie. Je ne savais pas si c’était les baisers passionnés que nous échangions ou ma main caressant dangereusement ses cuisses qui me mit le premier sur la voie, mais j’avais murmurer cette dernière révélation sur un ton plutôt choqué. Et pour cause ! Je ne m’étais jamais posé la question, avant.
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| Dimanche 2 Septembre 2001 |

« C’était dément ! »

Mon sourire s’élargit, surtout parce que je sais que Esteban pense ce qu’il dit. J’étais sûr qu’il kifferait, lui ! C’est vraiment un sacré personnage, j’connais pleins de gens qui n’auraient plus osé me regarder dans les yeux après ça. En général, mes potes sont un peu gênés quand j’me lance… ‘Fin, vite fait, parce qu’ils me connaissent et ça les amuse plus qu’autre chose. Mais Esteban ? Il kiffe sincèrement. Et ça c’est trop trop cool. En fait, ça m’donne encore plus envie de le croquer, comme si son sourire, son rire, ses yeux, ses joues, sa bouille, sa voix… ‘Fin, comme si tout le reste ne suffisait pas. J’vous juste que si, pourtant, ça suffisait déjà avant ça.

J’m’attends à pleins de réactions, toutes plus ou moins positives, alors que j’invite très clairement Esteban à nous explorer respectivement un peu plus profondément, si vous voulez. Ceci dit, j’m’attends pas trop à ce qu’il réponde comme il le fait : en m’embrassant. Alors, ok, son bisou est tout timide et rapide mais ça n’empêche pas que mon cœur fasse un saut périlleux dans ma poitrine parce que c’est a-do-rable. J’pourrais fondre sur place. OMG.

« J’aimerais bien… »

Au cas où c’était pas clair, voilà une réponse, une vraie ! Mon sourire est un peu plus doux depuis qu’Esteban a osé poser un baiser sur mes lèvres mais voilà qu’il s’attire à nouveau. C’est qu’il me donne faim, là… Comment ça j’suis un pervers ? C’pas de ma faute si Esteban est là et qu’il est tout mignon et craquant et tout !

Et puis je n’suis pas le seul à avoir un creux, on dirait, parce que Esteban prend ma main et m’emmène avec lui dans une autre pièce, loin du monde et de la fête. J’ai pas besoin qu’il me fasse un dessin ou qu’il m’explique c’qu’il a dans l’crâne en 36 langues différentes pour piger. J’suis pas toujours hyper malin mais, croyez-moi, j’deviens une lumière quand il s’agit de draguer.

Comme je sens que Esteban a un élan d’audace (il m’a quand même ramené jusque-là avec lui !), je me rapproche doucement de lui une fois la porte fermée et je pose mes mains sur sa taille avant de plonger mon regard pétillant d’enthousiasme dans le sien. Il a d’beaux yeux… Encore un truc super craquant chez lui.

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait…?

C’est un peu de la taquinerie, je l’admet… Mais c’est trop chou comment il ose à peine prendre des initiatives mais qu’il le fait quand même tout timidement. J’pourrais le dévorer, là tout de suite, mais j’préfère voir ce qu’il va faire. Comment il va réagir. Est-ce qu’il va oser…

« Je peux encore t’embrasser ? »

J’avoue même avoir un léger sursaut de surprise alors que Esteban m’attrape par la ceinture pour m’attirer à lui. Eh ben… Il a de la ressource, finalement, ce garçon ! Comme quoi, j’ai bien fait de lui laisser l’occasion d’agir encore avant de le bouffer.

Ma réponse ? Un simple rire léger. J’crois que certaines situations se passent de mots (oui, même moi je sais me taire des fois) et puis, en l'occurrence, j’ai pas envie d’attendre plus longtemps. Du coup, je pose mes mains sur les joues d’Esteban avant de l’embrasser. Bien sûr, je suis beaucoup moins timide que lui plus tôt, d’autant plus que ça fait un moment que j’en ai envie mais que je me tiens tranquille. Je me contiens tout de même un minimum alors que j'approfondis le baiser, passant mes doigts dans les cheveux d’Esteban. J’aime bien toucher ses cheveux, je remarque.

Quand nos lèvres se séparent — et croyez-moi, c’est temporaire —, j’appuie mon front contre le sien et soupire doucement, les yeux encore fermés.

« Bordel. Je crois que j’ai envie de toi. »

J’ouvre doucement les yeux quand Esteban s’exprime encore. J’ai envie de dire… Non, en fait, vous savez quoi ? Je vais le dire.

Moi, je le sais…

Je veux dire que je sais que j’ai envie de lui. Enfin, d’un côté, je sais aussi qu’il a envie de moi alors ça fait pas grande différence qu’il comprenne exactement ce que je veux dire ou pas. Et puis, au point où on en est, les mots sont superflus, si j’ose dire. Qu’importe ce qu’ils signifient ou non…

« Merde. Je crois que je suis bi, aussi. »

Mes yeux s’écarquillent légèrement et je lâche un rire aussi joyeux qu’attendri. J’y crois pas ! Il vient de découvrir ça maintenant ? J’sais pas pourquoi moi j’pensais que c’était évident qu’il kiffait les mecs. Après p’têt que c’est parce que j’ai pas trop réfléchi… J’suis passé de “faut qu’il soit mon pote” à “faut que je le pécho” très très vite et, entre temps, j’ai pas eu le temps d’me dire que peut-être qu’il était hétéro. ‘Fin, il a vite été très réceptif au flirt, donc bon !

Félicitations, bienvenue dans le club !

Je lui offre un sourire amusé, glissant une main sur sa joue pour la caresser du bout du pouce. J’me demande s’il est secoué par cette réalisation et j’imagine que j’devrais m’en assurer et être sûr qu’il est pas tout confus et tout mais, au fond, j’avoue que j’ai plus qu’une chose en tête et ça d’vient difficile de rester sage.

Ça t’dis de voir ce que c’est de le faire avec un gars ?

J’dis pas exactement c’qu’on va faire, ni jusqu’où on ira… J’ai juste envie de le pécho grave, là. Du coup j’dis la première connerie qui me vient en tête, sur un ton humoristique, pour voir s’il est chaud d’aller plus loin. Même si son langage corporel parle à sa place… On dit que le consentement c’est important, non ?

En tout cas, dès que je l’obtiens, je me laisse un peu aller, je l'admets. Je fond à nouveau sur les lèvres d’Esteban que je dévore sans trop de retenue tout en laissant mes mains caresser et parcourir son corps. Je passe mes doigts sous son haut, d’abord sur son torse puis dans son dos et j’en profite alors pour l’enlacer et l’attirer à nouveau contre moi. Le baiser devient progressivement plus intense et langoureux alors que mon désir envers l’autre garçon grandit conséquemment.

Maintenant que je tiens Esteban, je ne veux plus le lâcher.

Même s’il faut que nos lèvres se séparent à un moment, je continue à parsemer des baisers au coin de ses lèvres, puis au niveau de sa mâchoire jusqu’au creux de son cou. J’ai conscience d’être gourmand mais je vois mal pourquoi je devrais en avoir honte ou me priver.

C’est seulement lorsque la tension et la chaleur grimpe et que je sens que je pourrais aller plus loin que je m’assure à nouveau qu’Esteban est sûr de lui et, surtout, d’accord avec ça. À ce moment-là, mes ongles sont accrochés à la peau au niveau de sa taille et je viens taquiner le lobe de son oreille de mes lèvres pour mieux venir lui murmurer ma requête… Ou mon offre, ça dépend comment on voit les choses.

J’ai très envie d’aller un peu plus loin…

Je soupire avec envie entre deux battements de cœur.

Tu aimerais que je m’occupe de toi…?

Oui, oui c’est exactement ce à quoi vous pensez. Et si vous n’y pensez pas ? Alors pensez-y, que voulez-vous que je vous dise !
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descriptionIdk, seems kinda gay to me.  EmptyRe: Idk, seems kinda gay to me.

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Idk, seems kinda gay to meDimanche 2 Septembre 2001Pour être honnête, je commençais à me sentir un peu bizarre. Pas mal, au bord de l’évanouissement, loin de là ! Mais… bizarre. J’avais peur de faire un faux pas, de dire ce qu’il ne fallait pas, de tout gâché sans savoir pourquoi. Si je ne me connaissais pas aussi bien, j’aurai pensé à de l’anxiété, à de la timidité ! Enfin, mon état actuel était assez étrange et perturbant pour que même-moi j’en sois au point de devoir le souligner. Ça avait sans doute à voir avec les mains de Chen sur ma taille. Une étreinte légère et pourtant tellement brûlante, qui m’enserrait la poitrine et me faisait tourner la tête. Ou alors, c’était parce que j’avais eu un sursaut soudain et inattendu de témérité pour l’attirer à moi en tirant sur sa ceinture ? C’était comme si je ne réfléchissais plus à ce que je faisais – ce qui ne changeait pas trop de d’habitude, s’il fallait être totalement honnête. Mais… c’était différent. Tout était différent, teinté d’une lueur vraiment irréel. Et la tension qui montait dans mon coeur ne m’aidait pas vraiment à garder les deux pieds sur terre. Je voulais. Je n’osais pas trop mettre de mot sur ce que je désirais, car je n’en étais pas sûr à cent pour cent. Mais je le voulais malgré tout.

C’était peut-être son rire qui s’élevait légèrement dans l’air chaud bouillant, entre nous deux, qui me le fit réaliser. J’avais juste envie de lui. Ce n’était pas quelque chose de nouveau, d’avoir envie de quelqu’un, pour moi. Ce qui l’était, c’était que le quelqu’un en question était en face de moi, et qu’il ne semblait pas être contre l’idée de… Et puis, une seconde réalisation me frappa. Je ne m’étais jamais posé la question avant, je n’en avais pas besoin en étant célibataire. Mais… mais… mais si j’avais autant envie de Chen, qui était un jeune homme comme moi, alors j’étais… Eh bien, j’étais tout simplement bisexuel. Je n’avais absolument pas prévu de devoir faire face à ce genre de révélation lors d’une soirée d’anniversaire bien arrosé, mais puisque c’était mon destin… Je me pencherai dessus plus tard, cela me semblait plus sage. « Félicitations, bienvenue dans le club ! » J’avais envie que sa caresse sur ma joue dure pour toujours. « Ça t’dis de voir ce que c’est de le faire avec un gars ? » Je déglutis, en essayant de faire passer mon envie de me dandiner d’un pied sur l’autre. « En fait… je n’ai jamais… » Je me sentais un peu mal à l’aise. Pas pour cette raison, en soit. Qu’est-ce que cela pouvait faire, au fond, si j’avais de l’expérience ou non ? Mais c’était Chen, ou l’alcool, ou les deux qui faisaient un mélange explosif dans mon esprit et me rendait aussi… bizarre et peu sûr de moi. Enfin, sur certains sujets, car sur d’autres… « Mais je veux. » Est-ce que j’avais vraiment besoin d’en dire plus ? Je ne le pensais pas, et Chen me semblait aussi d’être de mon avis.

Je laissais son désirs m’écraser mes lèvres alors que j’osais un peu plus me laisser aller à explorer son corps. Ses doigts courant sur ma peau électrisaient la moindre parcelle de mon épiderme, et je ne savais plus où donner de la tête au milieu de toutes ces stimulations nouvelles et ces envies inassouvies. Des murmures de plaisirs rauques s’échappèrent de mes lèvres lorsque je sentis les siennes caresser mon cou. Je ressentais des choses que je n’avais jamais imaginées, même dans mes rêves solitaires les plus fous. Je me sentais étonnamment affaibli par cette vague de désirs qui ne cessaient de grandir en moi, comme si Chen vampirisait une partie de ma volonté en me griffant la peau. « J’ai très envie d’aller un peu plus loin… » Mon coeur loupa un battement, ou bien deux ou trois. Je savais au fond de moi que tout ce que nous faisions tendait à ce que cela se passe, mais je n’avais pas anticipé le fait que le dénouement se ferait aussi vite. J’avais envie que l’instant dure encore un peu, pour toujours. « Moi aussi. » J’avais les lèvres sèches, avides des siennes, en prononçant ces mots. Je me sentais comme sur le point d’imploser à cause de toute cette tension entre nous, si nous n’y remédions pas… d’une manière ou d’une autre. « Tu aimerais que je m’occupe de toi…? » Mierda. Est-ce que j’avais bien entendu ce que disait Chen ? Est-ce que j’avais bien réussi à décoder tout les mots, les phonèmes, les syllabes ou que sais-je encore ? Je savais que parfois – souvent – je pouvais me montrer un peu lent à comprendre lorsque l’alcool entrait en jeu. Mais là, est-ce que ce n’était pas moi qui était trop rapide ? Est-ce que je ne prenais pas mes désirs pour la réalité, en mettant derrière une proposition banale tout autre chose ? Oulah. Me poser autant de questions en si peu de temps n’était clairement pas un comportement normal de ma part. Je hochais la tête, néanmoins, la gorge beaucoup trop serrée pour que le moindre son ne puisse en sortir. Je regardais Chen un instant, qui me parut durer des milliers d’années, avant de caresser doucement sa joue. « Je n’aimerai pas. » Je me mordis la lèvre, heureux que personne ne soit là pour assister à mon élan de timidité soudaine. Cela ne me ressemblait tellement pas ! « J’en ai besoin. » À cause – grâce ? - de Chen, c’était devenu une nécessité qu’on aille jusqu’au bout.
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