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RPG Harry Potter

Le forum passe en juillet 2002 !
Le Maître du jeu a enfin été révelé, courrez lire le dernier numéro de la Gazette !

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descriptionEt si nous sommes un. Nous ne serons jamais défaits. EmptyEt si nous sommes un. Nous ne serons jamais défaits.

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Et si nous sommes un. Nous ne serons jamais défaits.Avec Chen Sanguandikul⚸ Le Jeudi 31 Octobre 1994 ⚸

J'ai fêté mes 13 ans en début de mois, le 1 octobre, sans Chen. Je ne dirai donc pas que je l'ai fêté, mais seulement que j'ai eu un an de plus chez Euphemia Rowle. Je vais devoir attendre encore le 21 Décembre pour voir Chen pendant les vacances de Poudlard. Il rentre toujours, mais parfois j'ai peur qu'il ne le fasse pas. J'ai peur qu'un jour je me retrouve véritablement seule avec ma tutrice.

Pour mon anniversaire, j'ai mangé le chocolat qu'il m'a ramené cet été, aux dernières vacances, et il m'a promis qu'il serait là pour Noël. Tout ce que je puisse faire, c'est le croire. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Harry Potter, il a 14 ans, alors je mange aussi un chocolat que j'ai gardé, le seul, après celui là, je n'en ai plus. Je pense toujours à Harry, vous vous doutez pourquoi, avec le passé qu'il a eu avec mon père... lui et moi sommes orphelins, lui par la faute de mon père, moi par sa faute à lui. Mais il n'y a qu'une seule version qui soit triste, et ce n'est pas la mienne. Mais je n'ai pas envie d'en parler maintenant. Je sais aussi qu'aujourd'hui c'est Halloween, j'ai tout un tas de bouquins que me ramène Chen, que ce soit sur les moldus ou sur les sorciers. Alors je connais toutes les fêtes sorcières ou moldues.

Je connais presque tout ce qu'il y a à savoir, je connais la théorie, mais je n'ai jamais pratiqué « l’extérieur ». L'extérieur, c'est tout ce qu'il y a en dehors de chez Euphemia. Je ne connais que quelques lieux où m'amène Chen quand sa mère n'est pas là. Il est le seul à ne pas avoir peur que je sorte de la maison, le seul à me dire qu'un jour je pourrai y être sans craindre personne.

Ma tutrice a particulièrement était cruelle le jour de mon anniversaire. Je n'ai rien eu à manger. Heureusement que j'avais le chocolat de Chen, que je garde toujours caché, j'essaye de ne pas le manger très vite, pour qu'il m'en reste toujours un peu quand Euphelia m'oublie ou fait semblant de m'oublier. Je mange souvent ces restes à elle, et il n'y a pas souvent grand chose, juste assez pour nourrir un corps sans qu'il fasse d'activité. Quand Chen me retrouve, j'ai généralement maigrie, alors il fait en sorte que je retrouve la santé et la forme pendant ces quelques jours à mes côtés. Et que je tienne jusqu'aux prochaines vacances scolaires.

Je ne me plains jamais, je ne critique jamais Euphemia, parce qu'elle est sa mère, parce que je vois combien elle l'aime. Je suis contente qu'il soit aimé, c'est un bon garçon, il le mérite, ce n'est pas comme moi, la progéniture du mal. Je n'expose souvent qu'à demi-mot ce qu'elle a pu me faire subir en son absence, je ne veux pas qu'il soit triste, souvent je ne fais que répondre honnêtement à ses questions, mais je ne me plains pas de ses sévices, je les subits, après tout, j'ignore ce que je serai devenue si elle ne m'avait pas accepté chez elle ? Je sais que c'est pour l'argent, mais j'aurai pu finir dans un orphelinat, comme mon père et très mal finir, comme lui. Au moins ici, je n'ai pas de baguette magique, je ne mets pas les gens en danger, je suis en sécurité.

J'attends toujours que ma tutrice soit au travail ou en course pour pouvoir faire des choses en lien avec la magie, pour essayer des sortilèges, des potions. Je n'ai pas de baguette, mais j'ai, hélas, développé la magie sans baguette, chaque année on peut voir les progrès que je fais, et cela m’effraie beaucoup, comme le jour où Chen m'a fait remarqué que je parlais aux serpents. On était dans le jardin pendant une absence de sa mère, et un serpent nous a surpris, je n'ai eu aucun mal à la faire partir. J'ai vu au regard de Chen que ce n'était pas normal, j'étais petite, à peine quelques années.

Il n'a jamais eu peur de moi, il ne s'est jamais inquiété, il a dit que c'était normal pour moi, que c'était dans mon sang, mais que cela ne voulait rien dire sur mon avenir. On est jugé par nos actes, par nos choix. Et je n'ai jamais fait le choix des forces du mal, jamais. Alors je l'ai cru très fort. Chaque fois que je doute de moi, de mon potentiel obscur et destructeur, je lui demande ce qu'il en pense, si ce que me dit Euphemia depuis petite est réel ou il ne l'est pas ? Suis-je le mal personnifié ? Suis-je un danger pour le monde ? Suis-je aussi mauvaise que mes parents ? Réel ou pas réel ?

⚸ Lundi 23 Décembre 1994 ⚸

Je suis la plus heureuse, Chen est revenu à la maison, il avait promis. Il est rentré il y a deux jours. Il m'a souhaité un joyeux anniversaire. Il m'a couverte de cadeaux : des livres, des bonnes choses à manger qu'on a caché sous le parquet de l'endroit où je « vis » pour qu'Euphemia ne les trouve pas et ne me les confisque pas, elle ne supporte pas que Chen prenne soin de moi et me considère comme une être humain. J'ai eu de nouvelles plumes aussi, des parchemins et un nouveau chaudron. Je suis si reconnaissante, je ne sais pas ce que je serai sans lui.

Aujourd'hui, sa mère doit être en rendez-vous un bon moment sur le Chemin de Traverse – je connais les boutiques par cœur, sans jamais y être allée une seule fois, je ne connais que Gringott – alors Chen m'a proposé de faire un tour en balai. J'adore quand il me le propose, j'adore voler derrière lui, je ne suis vraiment pas douée, il a essayé de m'apprendre, mais c'est vraiment quelque chose pour lequel je ne suis pas faite, ce qui me rassure, il y a au moins quelque chose pour lequel je ne sois pas « bonne ». Et puis je préfère que ce soit lui. Je me sens libre à sentir le vent dans mes cheveux, que je laisse toujours détaché dans ces moments là.

C'est l'occasion pour Smoky, mon Augurey, de pouvoir sortir un peu et voler. Il passe son temps dans son nid, c'est un trait de ces animaux, donc ce n'est pas grave s'il ne sort pas beaucoup. Smoky est comme moi au fond. Il a la peau sur les os, un plumage vert foncé, tirant sur le noir. Cet oiseau fait peur aux sorciers, mais il n'est pas présage de mort comme me l'a souvent dit ma tutrice pour me faire peur. Son cri est mélodique et déprimant certes, mais c'est une lamentation qui a longtemps été considéré comme un présage funeste, alors qu'il ne cri seulement que pour annoncer la pluie. Vous saviez que les plumes d'Augurey ne sont d'aucune utilité pour écrire ? Car elles repoussent l'encre. J'ai appris tout cela grâce aux ouvrages de Chen, à l'époque il voulait me rassurer – encore une fois – sur les présages et paroles de sa mère.

Après une courte balade sur son balai, Chen nous descend dans un parc, souvent vide, histoire que personne n'aperçoive des gens voler sur un balai. Je m'accroche à ses épaules pour descendre du balai, je deviens de plus en plus habile pour le faire. Je cours presque sur le seul et unique banc du parc, ma place préférée. Je ferme les yeux et je profite du soleil de décembre, je me fiche du froid, aujourd'hui il brille et j'apprécie le contact des rayons chauds sur ma peau et de l'air frais hivernal. J’accueille toutes les sensations, les occasions sont tellement rares. Smoky ne chante pas, il ne va donc pas pleuvoir. C'est une journée merveilleuse !

Chen arrive vers moi et je le regarde, il sort de sa poche des Choco-Grenouilles, mon visage devient un énorme sourire. « Je les adore ! Merci ! Il me manque seulement Brigitte Wenlock  le première arithmancienne à démontrer les propriétés magiques du chiffre sept. »

Je viens attraper le bonbon qu'il me donne et le regarde s’asseoir à côté de moi avant de défaire l'emballage.

« Oh... »

Je lui montre la carte. Déçue. C'est encore Salazar Serpentard. Je déteste cette carte, je déteste ce qu'elle représente, je déteste être sa descendante, je déteste parler aux serpents, je déteste me rappeler de mon père. Je déteste parce qu'à chaque fois, je me rappelle que je suis l'enfant du Diable, que dans mes veines coulent le sang de deux affreux sorciers. Je repense à Harry qui a perdu ses parents à cause de mon père, où à Neville Londubat, ses parents rendu dingues par la main de ma mère, et à tous les autres qui ont subi leur colère et leur intolérance, jusqu'à mon grand-père et son jardinier.

« Tu crois que j'aurai été à Poufsouffle comme toi ? Où que le Choixpeau m'aurait envoyé à Serpentard ?»

Je regarde la carte, avant de voir Chen me la retirer des mains pour me donner une nouvelle Choco-Grenouille. Je relève mes yeux sur lui et lui sourit à nouveau. Et comme pour me faire taire, la carte que je découvre et celle de Havelock Sweeting, LE spécialiste des licornes, créateur de nombreuses réserves de licornes en Grande-Bretagne. Les licornes, c'est bon signe non ? Elles sont si pures.

« J'aimerai y aller un jour et voir de vrais licornes.»

Je mange les deux chocolats avec avidité. Cela me fait tellement de bien, ce n'est pas pour rien que le chocolat se donne après avoir croisé des Détraqueurs. Mais je suis prise d'un doute, comme souvent. Je tourne vivement ma tête vers Chen. 

« Je ne suis pas mauvaise Chen ? Réel ou pas réel ?»

⚸ Le Samedi 6 Avril 2002 ⚸

Mon cœur bat la chamade. J'ai peur, j'ai très peur, mais je vais le faire, je crois que je suis prête. Il faut dire que j'ai aussi une bonne motivation pour le faire, pour aller à « l’extérieur », Chen m'a promis une baguette, nous allons sur le Chemin de Traverse, nous n'allons pas transplaner devant Gringott comme à chaque fois, nous allons remonté tout le chemin jusqu'à chez Ollivander.

Je ne suis plus vraiment sûre de moi. Est-ce que j'ai vraiment besoin d'une baguette ? Est-ce que cela en vaut la peine ? J'ai déjà beaucoup de pouvoir, ai-je besoin d'un objet magique en plus ? Mais en même temps, je veux être une vrai sorcière, je veux avoir une baguette depuis que je suis petite. Chen m'a toujours promis. Il m'a dit que dès que je sors, il me l'achète.
C'est aujourd'hui, c'est le grand jour. J'ai l'impression que je suis en train de transgresser les règles, je me sens encore sous l'autorité d'Euphemia, alors que ça fait bientôt 3 ans que je ne suis plus chez elle, que je vis chez Chen, chez « nous ».

Ça fait trois ans qu'il m'encourage, sans me forcer la main pour découvrir « l'extérieur ». Trois ans que cela chemine en moi, que je me convaincs qu'il faut que je le fasse. J'ai envie de découvrir tout ce que j'ai lu dans les livres, j'ai envie d'aller au delà des pages. J'ai même envie de commencer des études ou de travailler, d'être utile pour cette société, de prouver à ma tutrice où me prouver que je peux faire le bien, que je peux être bonne, droite, juste faire le bien. Je rêve d'ami(e)s comme m'en parle Chen. Il m'a dit que si j'allais à l'UMS, je pourrais prendre le nom de Rowle, pour évidemment garder mon identité secrète.

J'ignore ce que penserait les gens s'ils découvraient que le Seigneur des Ténèbres avait une fille, comment me traiteraient-ils ? Que feraient-ils de moi ? Accepteraient-ils que je sois intégrée dans la société ? Je préfère être enfermée chez Chen encore toute une vie qu'allait à Azkaban là où ma mère est devenue folle. Je ne veux pas que la sœur de ma mère soit au courant, elle pourrait demander autorité sur moi. Narcissa Malefoy, je ne veux pas rencontrer mon cousin Drago, il parait qu'il a été terrible à Poudlard, l'ennemi de Harry Potter. Alors si je vais à l'UMS, je serai Célène Rowle, ma tutrice me doit bien cela. Que je porte son nom pour rester anonyme.

Je mets mon blouson en jean, c'est la première fois que j'en ai besoin, ici dans l'appartement, je n'ai jamais froid. J'ai pris du temps dans la salle de bain, pour coiffer mes cheveux, mettre un peu de maquillage, c'est Chen qui m'achète, mais je sais pas trop si il s'y connaît, j'aimerai un jour pouvoir acheter le mien, faire les boutiques normalement, et je sais que la première étape, c'est sortir d'ici, faire un pas à « l'extérieur ». J'espère que je suis jolie pour mon premier jour. Les gens vont me voir, vont peut-être me regarder, j'espère que je ne ressemble pas à mes parents. Mes yeux bleus m'aident à ne pas faire le lien.

« Je peux le faire ? Réel ou pas réel ?» disé-je en le suppliant du regard.

Alors je donne ma main à Chen, je la serre très fort, je ne veux pas qu'il me quitte. Je sais transplaner sur de petites distances, dans la maison d'Euphemia, dans l'appartement de Chen, mais je ne l'ai jamais fait sur une si longue distance que je m'apprête à le faire. Alors j'entrelace mes doigts aux siens, j'ai peur de le perdre, de me désartibuler, je l'ai lu dans les livres, c'est terrible. Je retiens ma respiration et quand je me sens aspirée, que mon ventre se creuse, je serre encore plus fort la main de Chen. Je reprends mon souffle seulement quand nous arrivons au Chaudron Baveur. Je découvre les lieux pour la première fois en dehors d'image sur des ouvrages.

Je ne lâche pas la main de Chen, je viens même me coller contre lui, l'attrapant aussi avec mon autre main, comme pour me sentir en sécurité. Mon cœur bat si fort, je suis surexcitée et reconnaissante de vivre ce moment. Est-ce que Harry Potter à ressenti cela lui aussi ? Quand Hagrid l'a mené jusqu'ici ? J'ai l'impression de marcher sur ses pas, Chen nous fait avancer jusqu'à l'arrière bar, où se trouve le passage secret. Il touche alors les briques et un passage s'ouvre sous mes yeux émerveillés. Je découvre des boutiques à perte de vue. Au loin je reconnais Gringott, je n'arrive pas à croire que je vais enfin fouler les pavés de ce célèbre chemin.

Et si nous sommes un. Nous ne serons jamais défaits. Tumblr_inline_n1ygcfXwwQ1s2djns

Je prends le temps de tout regarder avant d'oser avancer. On dirait une enfant devant les cadeaux de Chen à Noël. Nous allons directement vers Ollivander, mais je sais à présent que je veux rentrer dans chacune de ses boutiques dès que possible. Je veux de cette vie à « l'extérieur », j'ai besoin de cette vie.

« C'est d'accord Chen, je veux m'inscrire à l'Université, je veux étudier avec les animaux.»

Et si nous sommes un. Nous ne serons jamais défaits. Tumblr_oqbssztvEa1uqa1iwo2_540

Nous y sommes, c'est là, c'est chez le célèbre fabriquant de baguette magique. Je viens lâcher la main de Chen, je prends courage. Je veux pousser moi même la porte de cette boutique, je veux faire le premier choix de ma vie. Je veux une baguette, celle que me refuse Euphemia depuis mes premiers pouvoirs de sorcière. Mais j'ai un doute, je me tourne alors vers Chen.

« Et s'il n'y a pas de baguette pour moi ?» je murmure tout bas pour que personne puisse nous entendre. « Et s'il y en a aucune qui me choisisse ? Parce que je ne le mérite pas, après ce que Tu-Sais-Qui a fait...»

Après tout c'est vrai, peut-être que la magie elle-même craint trop le retour de mon père, et qu'elle empêchera sa fille d'avoir ce pouvoir. Chen essaye de me rassurer, mais j'ai encore peur.

« Et s'il comprend qui je suis ? Si Ollivander découvre... que feront-nous ?»

:copyright:️ Justayne


Dernière édition par Célène Jedusor Black le Sam 16 Mar - 15:02, édité 2 fois

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Célène Jedusor Black


«Il y a des présages partout
Faisons comme si nous n'avions pas peur»

KoalaVolant

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feat. Céléno Jedusor-BlackEt si nous sommes un.
Nous ne serons jamais défaits.


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| Lundi 23 Décembre 1994 |

Je suis rentré il y a maintenant deux jours. J’ai été ravi de revoir Célène ! Je lui ai souhaité un joyeux anniversaire bien qu’en retard et on a décidé de faire comme si ce retard n’existait pas. Je lui ai ramené des bouquins de Poudlard parce que je savais que ça lui plairait. J’ai aussi amené des sucreries de chez Honeydukes, certaines qui lui plaisent et d’autres qu’elle n’avait jamais goûté pour qu’elle puisse tester de nouvelles choses. C’est un peu une sorte de rituel entre nous : j’essaie toujours de lui ramener des choses qui lui plaisent pour sûr et de nouvelles choses à découvrir, même si ça n’est que des sucreries. J’ai aussi réussi à me dégouter des plumes, des parchemins et un nouveau chaudron pour Célène et elle avait l’air ravie quand je les lui ai donnés. Je serais capable de grandes choses pour la voir sourire comme elle l’a fait à ce moment-là. Je n’oublie jamais pourquoi je me donne tant de mal mais, chaque fois, la voir heureuse me conforte dans l’idée que je fais les bons choix. Pour moi, être celui qui rend Célène heureuse est le plus grand des cadeaux, même si j’aimerai que d’autres choses puissent la faire sourire comme ça. Elle le mérite tellement ! Un jour on se débrouillera ensemble pour rendre ce souhait bel et bien réel.

L’anniversaire c’était super. Mais aujourd’hui aussi est plein de promesses ! Maman est partie au Chemin de Traverse pour une réunion. Ça va durer un moment, je le sais parce qu’elle s’est assurée que je ne serais pas triste de la voir partir en me pinçant les joues. Elle m’a même proposé de venir avec elle en me promettant qu’on passerait m’acheter un petit quelque chose en chemin mais j’ai promis que ça irait et j’ai affirmé que je préférais rester à la maison. Elle a eu du mal mais elle a bien fini par me laisser, non sans m’assurer qu’elle me ramènerait quelque chose quand même. Maman me voit encore comme le petit garçon qui pleurait quand elle partait trop loin ou trop longtemps — j’ai longtemps été comme ça à cause du départ soudain de mon père. Je crois que j’avais peur que ma mère s’en aille et ne revienne plus, comme lui. Aujourd’hui, cela dit, je suis vacciné. Et puis j’ai de biens meilleurs plans : offrir un tour en balais à Célène, par exemple ! Je lui ai proposé et, comme toujours, elle a accepté avec joie.

Célène et moi sommes donc allés faire un tour sur mon balais dès que maman est partie. On a un peu attendu juste pour être certains qu’elle ne revienne pas, qu’elle n’avait pas oublié quelque chose, et on a filé. Smoky, l’Augurey de Célène, nous a accompagnés. Je l’aime bien, Smoky. Je trouve que son nom lui va bien, à ce drôle d’oiseau. Il tient compagnie à Célène quand je suis pas là et, du coup, je lui en suis reconnaissant. Le temps doit paraître tout de même un peu moins long et lourd lorsqu’on a un petit compagnon avec soi. Maman m’a déjà raconté que, lorsque j’étais gosse, je voulais un chiot et c’est bien l’une des rares choses qu’elle ne m’aie jamais refusée. Sûrement parce que papa était encore là, je présume. Elle m’a raconté qu’ils savaient tous les deux que j’étais bien trop jeune pour m’en occuper et qu’elle m’avait promis que, le jour où je serais capable de m’occuper d’un être vivant, elle céderait à ma requête. Aujourd'hui j’ai bien conscience que je m’ennuierais bien vite de m’occuper de lui, que je ne voudrais que jouer avec lui et que je laisserai les tâches plus pénibles à maman, alors je n’ai pas demandé à nouveau. Je me connais trop bien pour ça.

Du coup, Célène, Smoky et moi on a fait un petit tour sympa avant de nous poser dans un parc moldu généralement désert. J’ai bien aimé voler même si c’était court : c’est toujours un plaisir, surtout quand j’emmène Célène. J’aime bien la façon dont elle s’accroche à moi. Je peux parfois sentir son corps légèrement pressé contre mon dos et ses bras entourer ma taille quand réellement elle s’accroche. J’ai l’impression d’être tellement plus grand et plus fort que je ne le suis réellement. Je ne le lui ai jamais dit, parce que j’aime aussi qu’elle me lâche un peu pour profiter pleinement, mais ce sont mes moments préférés quand on part en balade en balai.

Célène accourt vers le banc du parc pour s’asseoir une fois descendue du balai. Je la suis de près et viens m’asseoir à côté d’elle alors qu’elle ferme les yeux et respire pleinement. C’est dingue comment elle profite des choses, Célène. Elle s’arrête et elle prend le temps d’apprécier ce qui lui est offert. Moi je suis tout l’inverse : je me mets à courir partout et j’essaie de toucher à tout. J’imagine que les deux caractères se valent.

Pssst. Regarde ce que j’ai pour toi !

Célène ouvre les yeux alors que je lui tends les Chocogrenouilles que j’ai pris avec moi précisément pour l’occasion. Le visage de Célène s’éclaire et, par conséquent, mon sourire s’élargit également.

« Je les adore ! Merci ! Il me manque seulement Brigitte Wenlock  le première arithmancienne à démontrer les propriétés magiques du chiffre sept. »

Je siffle, l’air impressionné. Célène ne sort pas de la maison et ne reçoit pas l’éducation que moi je reçois mais, elle, elle s’intéresse sincèrement aux nouvelles choses qu’elle peut apprendre. Du coup, elle en connait plus que moi en de nombreuses matières. J’aime toujours apprendre les choses de sa part parce que je sais que ça la passionne sincèrement et je trouve ça adorable ; je ne peux pas m’empêcher de m’intéresser à ce qu’elle raconte même si c’était pas ma tasse de thé avant ça.

Je savais même pas que le chiffre sept avait des propriétés magiques.

J’avoue dans un rire faussement gêné alors que Célène prend le bonbon et défait son emballage. Maintenant je suis curieux au sujet du nombre sept mais je suis sûr que l’explication est longue et chiante alors je n’en demande pas plus. C’est de l’arithmancie ! J’y bite jamais grand-chose… Moi, je me contente d’apprendre les formules par cœur pour les devoirs et examens et après je passe à autre chose.

« Oh... »

Célène à l’air déçue en découvrant la carte. Je me penche un peu vers elle pour voir.

C’est pas Brigitte Wenlock ? C’est qui ?

Je me redresse alors que Célène tourne la carte pour me la montrer. Je comprends mieux la réaction de Célène alors que je découvre la carte de Salazar Serpentard. Je sais que Célène n’aime pas cette carte. Je crois qu’à sa place je ne l’aimerai pas beaucoup, mais j’essaie tout de même de dédramatiser.

Ce sera pour la prochaine fois, j’en suis sûr.

J’affiche un sourire très chaleureux. La clé pour aider les autres à positiver c’est qu’il faut y croire soi-même. Et moi, j’y crois à fond. Même si les chances que Célène tombe sur la bonne carte la prochaine fois sont infimes, elle ne sont pas inexistantes. Et puis, au pire, je prévois de continuer à lui offrir des Chocogrenouilles encore un moment alors, elle tombera juste un jour ! En attendant, c’est toujours fun d’espérer jusqu’à découvrir la carte, non ?

« Tu crois que j'aurai été à Poufsouffle comme toi ? Où que le Choixpeau m'aurait envoyé à Serpentard ?»

Je prend un instant comme pour réfléchir alors que, la réponse, je l’ai déjà. Je me suis déjà demandé où Célène aurait été répartie si elle était allée à Poudlard comme moi et j’en suis vite arrivé à une hypothèse qui me semble être évidente.

Moi je pense que tu aurais été à Serdaigle, vu comme tu es intelligente ! En fait, ça ne fait aucun doute.

J’affirme, fier d’avoir une réponse à lui apporter. J’aime toujours pouvoir répondre aux interrogations de Célène même quand elles sont moindres. Chaque victoire est bonne à prendre, ne pensez-vous pas.

Tiens, ressaie !

Je tends une nouvelle Chocogrenouille à Célène. Elle se remet à sourire, j’en suis ravi. Je préfère ça que de voir sa moue déçue. Cette fois, en tout cas, elle ne retombera sûrement pas sur Salazar Serpentard et ce sera mieux. Je l’observe défaire l’emballage avec curiosité avant de découvrir, cette fois, la carte de Havelock Sweeting. Lui, je sais qu’il est plutôt calé quand il s’agit de licornes. C’est une bonne carte, du coup ! C’est de meilleur augure que la précédente, pour sûr.

« J'aimerai y aller un jour et voir de vrais licornes.»

Je ris doucement en hochant la tête alors que Célène avale les chocolats avec gourmandise. Le chocolat, c’est le bien. Je le dis toujours. Maman m’a un jour raconté que, le chocolat, c’est fait avec un truc qui donne à peu près le même effet que quand tu embrasses quelqu’un que tu aimes, ou un truc du style. Elle avait l’air rêveuse quand elle m’a raconté ça. Je me demande si elle pensait à papa.

Je suis sûr que les licornes t’adoreraient.

Parce que Célène, elle est calme et pure. Pas comme moi. Enfin, je ne suis pas “impur”, mais je suis toujours tout agité et impatient et il faut de la patience pour approcher une licorne. Un de mes potes qui a pris l’option de Soins aux Créatures Magiques à Poudlard m’a dit qu’ils avaient eu, au programme, à approcher des licornes pour un de leur cours de pratique. Il m’a raconté que peu d'entre les élèves y étaient réellement parvenus et que ça n’était pas une mince affaire. Il a conclu en affirmant que jamais je n’y serais parvenu, moi. Je veux bien le croire.  

« Je ne suis pas mauvaise Chen ? Réel ou pas réel ?»

Célène tourne vivement la tête vers moi. Ça, c’est un truc qu’on fait depuis un moment, maintenant. Célène, elle doute énormément, surtout d’elle-même. Je l’ai vite compris et, un jour, je lui ai proposé ce concept : quand elle douterait elle n’aurait qu’à m’exposer l’objet de ses doutes et me demander si c’est réel ou pas. C’est vite devenu le “Réel ou pas réel”. Je suis plutôt fier d’avoir trouvé cette idée.

Apparemment, Célène doute de sa gentillesse profonde. C’est souvent le cas mais jamais je ne semble ennuyé quand elle me pose la question, même si c’est régulier. Si elle me pose la question c’est qu’elle a sincèrement besoin de réconfort alors, qu’importe combien de fois j’aurais à le faire, je lui répondrais honnêtement chaque fois qu’elle me posera la question. La réponse est toujours la même depuis toujours et il en sera ainsi pour le restant de nos jours, je le sais. Parce que jamais Célène ne sera mauvaise. Je ne peux même pas l’imaginer. C’est pour ça que j’offre un sourire bienveillant à Célène et que je lui caresse affectueusement la tête avant de répondre.

Tu n’es pas mauvaise, Célène.

J’aurais pu répondre d’un simple “Réel” ou “Pas Réel” mais j’ai préféré accentuer ma sincérité en formulant une phrase plus complète. Et puis, j’avoue que j’ai un peu buggé parce que Célène a utilisé une double négation et que j’ai souvent peur de me planter avec ces choses-là.

Loin de là. Et je sais que Smoky serait d’accord avec moi.

Je pose la main qui caressait ses cheveux plus tôt sur sa joue pour caresser cette dernière du bout de mon pouce affectueusement. Je reste silencieux un instant pour observer son visage. Il est tellement doux. Célène, elle est jolie avec ses grands yeux bleus et ses longs cheveux noirs. Une personne aussi belle, elle peut pas être méchante. La méchanceté ça rend les gens moches. Par exemple, maman était plus jolie sur les photos avec papa. Bien sûr, jamais je ne le lui dirais. Elle me tuerait.

Si tu voyais comment tu souris quand on s’amuse ensemble, tu penserais comme moi. Les gens mauvais, ils ont pas ton sourire.

J’affirme avec douceur. Je suis pas un grand poète, j’ai pas de grands mots pour exprimer les choses, mais je suis sincère et ce que je dis c’est exactement ce qui me traverse l’esprit. Avec ces mots, simples mais réels.

Je reste calme et silencieux en caressant la joue de Célène un court instant avant que ma nature reprenne le dessus et que je me remette à jouer. C’est plus fort que moi, je n’arrive pas longtemps à rester sérieux. Du coup, je pose ma seconde main sur l’autre joue de Célène avant d’appuyer un peu sur ses joues pour lui faire un visage tout rond.

Les gens mauvais, ils ont pas non plus cette bouille !

J’éclate de rire avant de lâcher les joues de Célène. J’aime la taquiner gentiment, mais je pense tout de même ce que je dis. J’ai souvent envie de toucher le visage de Célène ; de lui pincer les joues ou le bout du nez. Mais la plupart du temps je n’en fais pas trop. Ça risquerait de devenir agaçant. Et je ne veux pas ça.

| Samedi 6 Avril 2002 |

Le jour est enfin arrivé, je peine à y croire ! Aujourd’hui, on va enfin sortir pour de vrai, avec Célène ! Je lui ai promis de lui offrir une baguette et il se trouve que nous allons chez Ollivander aujourd’hui. Je vais avoir, enfin, l’occasion de lui montrer l’extérieur pour de vrai ! Le Chemin de Traverse, avec ses magasins et ses rues ! Je vais pouvoir lui faire découvrir les choses qu’elle ne connaît qu’en théorie pour de vrai ! Je suis tout excité à cette idée, je tiens à peine en place ! Ça fait si longtemps qu’on attend ça et, aujourd’hui, elle est prête ! Je pourrais imploser ! On dirait que c’est moi qui sort pour la première fois ! En même temps, c’est un premier pas vers quelque chose de plus grand : la vie sociale de Célène ! Celle qu’elle mérite.

J’attends Célène alors qu’elle se prépare et je crois que je sautille un peu sur place, ce jusqu’à ce qu’elle sorte de la salle de bain. Alors qu’elle me rejoint enfin, je me tourne vers elle, un large sourire aux lèvres.

Alors ? Tu es—

“...prête ?”
Je m’interromps dans mon élan lorsque mes yeux se posent sur Célène. Elle s’est coiffée avec soin et porte une touche du maquillage que je lui ai offert (j’ai demandé conseil à des amies qui avaient un physique similaire à celui de Célène pour bien choisir). C’est presque rien mais ce petit effort suffit à créer un bug un instant.

Oh wow.

Ça, ça m'échappe. Je ne remarque même pas que j’ai parlé tellement je suis ailleurs. Je crois que mon cœur a raté un battement. Elle est vraiment belle. Déjà au naturel mais, là, c’est une surprise. Je ne crois pas l’avoir déjà vue se préparer avec ce soin auparavant. J’imagine que c’est normal : ça n’est pas rien ce qu’elle va vivre aujourd’hui.

T’es super jolie.

Après avoir ravalé ma salive pour me reprendre, j’adresse un sourire assez doux à Célène. Ben quoi ? Elle est canon. C’est mon job de le lui dire. Je suis là pour la motiver, non ? Alors, évidemment, je la complimente dès que je peux le faire.

« Je peux le faire ? Réel ou pas réel ?»

Célène a l’air super nerveuse et je peux le comprendre. C’est un grand jour, un grand pas. Elle a toutes les raisons d’être nerveuse. Mais je suis super fier d’elle ; elle est tout de même assez courageuse pour sauter le pas !

Réel.

J’affirme avec confiance avant de tendre ma main à Célène pour l’inviter à la saisir. Elle l’attrape assez rapidement et la serre fort. Elle est toujours stressée et moi je ne compte pas la lâcher. Pas avant qu’elle ne me lâche elle, du moins. Quand elle sera prête. Moi ça ne me dérange pas : je pourrais lui tenir la main tout du long si elle le voulait.

On y va, ma grande ?

Je la taquine gentiment en la qualifiant ainsi. Après tout, elle paraît grande aujourd’hui, toute apprêtée et prête à faire le premier pas au Chemin de Traverse.

Dès que Célène me donne le feu vert, on transplane tous les deux jusqu’au Chaudron Baveur. Célène expire bruyamment lorsqu’on arrive et je devine qu’elle a dû tenir sa respiration bien fort durant le court voyage. Bientôt, ses yeux découvrent le paysage et se mettent à pétiller d’intérêt et de curiosité. Je ne peux m’empêcher de la regarder, le sourire aux lèvres, alors qu’elle vient se coller contre moi. Je crois sentir mes joues se réchauffer légèrement avec ça.

Bienvenue au Chemin de Traverse, Célène.

Alors que je m’attendais à m’exclamer, ma voix se fait douce et calme, comme un murmure. Ce moment, je le partage avec Célène et non pas avec toute la ville. Je compte bien lui faire profiter à fond alors, dès qu’on prend la route pour arriver chez Ollivander, je prend soin de lui montrer tout ce que je peux lui montrer et de lui décrire tout ce que je peux lui décrire. Célène écoute avec plaisir et s’émerveille. Je la trouve adorable à regarder autour d’elle comme elle le fait. Je ne peux pas m’empêcher de penser à quel point c’est agréable de l’avoir à mon bras comme ça.

« C'est d'accord Chen, je veux m'inscrire à l'Université, je veux étudier avec les animaux.»

Elle m’annonce soudainement alors que l’on arrive devant chez Ollivander. Mon sourire s’élargit ; c’est super bon signe qu’elle pense de cette façon ! J’étais sûr que le simple fait de sortir allait débloquer quelque chose chez elle. Elle avait besoin de ce premier envol. On en a tous besoin.

Alors on va t’inscrire. Le monde t’appartient maintenant, petite étoile.

Petite étoile, c’est un surnom affectueux que je lui donne, des fois. Souvent lorsque je me sens grand et comme son protecteur. Comme son prénom est tiré d’une constellation (je crois ?), ça m’est venu tout seul de l’appeler “étoile”. En tout cas, aujourd’hui, je me sens très protecteur. Sa première expérience du monde extérieur repose sur mes épaules et je veux qu’elle sache que, si elle a un souhait, elle n’a qu’à me le confier et je ferai tout mon possible pour le lui accorder.

Célène prend un grand bol de courage une fois devant la porte de chez Ollivander et me lâche. Elle avance vers la porte et je devine, instinctivement, que je dois la laisser entrer en première. Je m’attends à la voir pousser la porte mais Célène hésite et se tourne vers moi pour trouver du réconfort.

« Et s'il n'y a pas de baguette pour moi ?»

Elle parle très bas. Je devine qu’elle n’a pas envie qu’une oreille distraite n’écoute notre conversation alors je me mets en tête qu’il va falloir que je fasse l’effort de parler bas, moi aussi.

« Et s'il y en a aucune qui me choisisse ? Parce que je ne le mérite pas, après ce que Tu-Sais-Qui a fait...»

Je m’approche d’elle et je pose une main sur son épaule.

Il y’a une baguette pour tout le monde. Et il y en aura une, là-dedans, je le sais, qui va te choisir. Tu vas trouver ta baguette, petite étoile. Je te le jure.

Je plonge mon regard hétérochrome dans le sien et lui offre un sourire aussi doux que sincère et chaleureux. Je veux offrir à Célène toute la bienveillance du monde. Elle en a besoin et elle ne mérite pas moins.

« Et s'il comprend qui je suis ? Si Ollivander découvre... que feront-nous ?»

Je marque une pause pour faire mine de réfléchir sans me démonter pour autant. Je n’ai aucune raison d’être perturbé ou de déchanter : je ne crois pas une seconde que Ollivander va reconnaître Célène comme la fille de ses horribles parents. Qui prendrait une fille si douce et pure pour l’enfant du Seigneur des Ténèbres ? En ce qui me concerne, le sang qui coule dans ses veines ne défini pas grand-chose et encore moins qu’elle est mauvaise ou qu’elle ne l’est pas. Célène est une fille — une femme même — à part entière et elle n’est certainement pas comme ses parents.

Ah… S’il découvre ça, Célène, je crains qu’il faudra que je l'affronte ! Oui, qu’on livre un féroce duel ! Un légendaire mano-a-mano ! Le vieillard n’a aucune chance face au redoutable Chuanchen-o !

Je prend volontairement un air très théâtral. Ma façon de dédramatiser une situation, c’est toujours de plaisanter. C’est comme ça, c’est dans ma nature. Et puis Célène est habituée, depuis le temps.

N’empêche que, comme je sais que le sujet est sensible, j’essaie de faire preuve d’un minimum de sérieux. Pour Célène. Je me mets face à elle et pose mes mains sur chacune de ses épaules afin de parler plus franchement.

Il n’en saura rien, Célène. Comment le pourrait-il ? Je ne vois pas un atôme ressemblance entre eux (ses parents, évidemment) et toi. Ni dans tes grands yeux pétillants, ni sur tes joues roses, si sur ta moue inquiète ou ton sourire lumineux.

J’accentue mon regard et prends un air sérieux un instant pour qu’elle comprenne que je pense vraiment ce que je dis. Qu’il ne s’agit pas d’une histoire que je prend à la légère alors qu’elle compte réellement pour elle.

Je ne suis pas ma mère et tu n’es pas la tienne.

Preuve en est : je ne suis pas mauvais avec Célène et aigri. J’aime maman mais je lui en veux toujours pour ça et je lui en voudrais toute ma vie, je crois.

Je ne suis pas mon père et tu n’es pas le tiens.

Maman n’arrête pas de dire que je ressemble beaucoup à mon père, physiquement comme dans mon caractère, mais je ne suis tout de même pas l’homme qu’il était. Je n’abandonne pas ceux que j’aime et qui m’aiment. Si tant est qu’il nous aimait sincèrement… Je crois encore en ça. Apprendre qu’il ne m’aimait pas me déchirerait.

Tu me fais confiance, n’est-ce pas ?

Je pose mes mains sur ses joues avec délicatesse alors que je lui pose la question, cherchant une réponse en la regardant droit dans les yeux.

Allez. On fait comme on a dit quand on panique, d’accord ?

Je marque un temps de pause et récite très académiquement l’exercice que je lui fais répéter depuis longtemps chaque fois que la panique prend un peu trop de terrain à mon goût. Je lui laisse le loisir de le réciter en même temps que moi ou non : l’important est qu’elle m’écoute.

On inspire par le nez pendant 6 temps et on souffle par la bouche pendant 4 temps.

J’attends que Célène soit prête et je l’accompagne pour effectuer l’exercice trois fois, longuement. J’observe avec attention ses traits, guettant le moindre signe d’apaisement. Une fois les exercices effectués et la tension un peu redescendue, je souris à nouveau à Célène.

Ça va mieux ?

Je descends mes mains pour les glisser sur ses épaules puis le long de ses bras. J’attrape ensuite le bout de ses doigts et l’encourage à nouveau avec douceur.

Dès que tu es prête, on entre.

Mon sourire s'élargit doucement et je murmure du bout des lèvres.

On va chercher ta baguette, petite étoile.
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Dernière édition par Chen Sanguandikul le Dim 17 Mar - 11:45, édité 1 fois

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Et si nous sommes un. Nous ne serons jamais défaits.Avec Chen Sanguandikul⚸ Lundi 23 Décembre 1994 ⚸

« Je ne suis pas mauvaise Chen ? Réel ou pas réel ?»

Quand il part trop longtemps, j’oublie tout ce qu'il me dit, tout ce qui me rassure. Même quand il est proche de moi, je l'oublie parfois aussi, qui je suis ? Je l'ai déjà blessé, sans le vouloir, avec mes pouvoirs que je ne maîtrisais pas, j'apprends à mieux faire, pour ne plus lui faire du mal. Mais avant d'apprendre, je me remets en question, sur mon intégrité, sur mes valeurs, sur ma bienveillance. Est-ce que le sang de mes parents peut me pousser, malgré moi, à être mauvaise ? A faire le mal ? A détruire ? Est-ce que j'ai ce pouvoir en moi ?

Tu n’es pas mauvaise, Célène.

Je cherche dans ses yeux, la sincérité. Je cherche la vérité. Si je pouvais seulement lire ses pensées. Je sais qu'il est possible de le faire, je sais que mon père était un grand légilimens, et c'est bien pour cela que je n'ai jamais cherché à apprendre la légilimencie. Je ne veux pas être comme mon père. Le credo qu'il répétait à ses fidèles était « Qu'il n’y a pas de bien ni de mal, il n’y a que le pouvoir, et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher. » Alors je ne cherche pas le pouvoir. Jamais.

Loin de là. Et je sais que Smoky serait d’accord avec moi.

Je regarde mon oiseau, mon Augurey, mon seul compagnon quand Chen n'est pas présent. Smoky le pense aussi ? Oui, Smoky m'aime, je suis la seule à vraiment pouvoir l'approcher, le nourrir. Oui je suis bonne avec lui, je suis gentille. Il m'est fidèle, il revient toujours vers moi, il revient toujours dans notre cage chez Euphemia, il pourrait partir, me laisser seule, mais il ne l'a jamais fait. Comme Chen, Chen revient toujours me voir, comme il le promet. Smoky m'aime, comme Chen. Je ferme doucement les yeux quand son pouce vient caresser ma joue. J'aime le sentir me toucher, il me prouve que j'existe, que je suis réelle. Je ré-ouvre mes yeux pour lui sourire. Chen est si tendre, c'est la meilleure personne que je connaisse sur terre, même si je ne connais que deux personnes, il sera toujours la meilleure personne sur terre que j'ai connu.

Si tu voyais comment tu souris quand on s’amuse ensemble, tu penserais comme moi. Les gens mauvais, ils ont pas ton sourire.

Je souris de plus belle, il n'y a que lui qui arrive à me faire sourire comme cela, sincèrement. Je souris à Euphemia, je suis toujours polie avec elle. Même quand elle me parle mal, même quand elle ne me donne pas à manger, je ne veux pas qu'elle me contamine de pensées négatives, de regrets. Je ne veux pas qu'elle me noircisse, qu'elle me pousse à être mauvaise. Alors je suis toujours souriante. Elle me remplit assez de peur pour que je sois en colère contre elle. La colère c'est mauvais, la colère c'est un pas vers la haine, et la haine un pas sur le chemin de mes parents. Et je refuse de prendre leur route, je refuse que mes pas croisent les leurs. Alors je souris sincèrement qu'avec Chen, que pour lui.

« J'aime ton sourire aussi Chen, j'aime quand tu me fais rire. Tu me fais penser à cette image, dans le livre de Quidditch à Travers les âges, à celle où l'ont voit de grands feux dans le ciel, tu sais, les feux d'artifices, plein de couleurs. Ton sourire a plein de couleurs, comme tes yeux.»

Ses yeux ont deux couleurs différentes, il est unique, il est beau. Je le laisse caresser doucement ma joue, j'ai beaucoup de chance je trouve. J'ai beaucoup de chance de l'avoir dans ma vie. Je ne suis même pas surprise quand il commence à jouer avec mon visage, à me déformer la peau en jouant. Chen n'est jamais vraiment sérieux trop longtemps. Et c'est ce que j'aime chez lui. Il est aussi brillant que drôle, Chen c'est les deux faces d'un Gallion, Chen il sait être sérieux et m'apprendre plein de choses très importantes et utiles, mais il sait aussi me faire rire à en avoir mal au ventre. Il se prend pas beaucoup au sérieux, alors que Chen est beaucoup plus intelligent que moi.

Les gens mauvais, ils ont pas non plus cette bouille !

Son éclat de rire attire le mien, et on se met à rire tous les deux. Il a réussi, j'ai oublié que je pouvais être mauvaise. Je n'ai plus de doutes en cet instant. Il me fait me sentir bonne, heureuse. Je me lève d'un bond du banc. Je veux vivre, je veux, je veux...

« Je veux VOLER !»

J'ouvre mes bras en grand devant moi. Je sautille sur place.

« Fais moi voler Chen, le plus haut que tu peux.»

Je veux me sentir libre, avant de revenir chez Euphemia. Je veux profiter du vent dans mes cheveux, sur le visage de la fille bien que je suis, qu'il vient de caresser. Je veux la caresse du vent, lui non plus ne ment jamais. Je viens récupérer son balai, qui est sacrément lourd, mais Chen il est costaud, il a 18 ans et il ne m'a jamais traité comme une enfant.

« Aller aller, s'il te plait.»

Je le supplie des yeux. Chen je n'ai pas besoin de le supplier longtemps, déjà, parce qu'il adore voler, et ensuite, parce qu'il m'adore moi.

« Amène moi voir Smoky tout là haut.»

Et c'est ce qu'il fait. Il récupère le balai et s'installe, je viens derrière lui. Et j'entoure mes bras autour de sa taille, je le tiens bien fort, je colle ma joue contre son dos tiède. J'aime l'avoir près de moi. J'aime décoller en étant collée à lui. Il nous fait monter haut, l'air se rafraîchit, mais je ne vois pas Smoky, tant pis, je suis libre, je me décolle de son dos, je ne le tiens plus qu'avec une main, l'autre bat l'air autour d'elle, comme un oiseau. D'ici je n'ai aucun problème, d'ici, personne peut m’atteindre. Ici je suis en sécurité avec Chen.

Le vent souffle un peu fort c'est vrai, mais Chen garde le cap, il est doué sur un balai, il me dit de le tenir mieux que ça. Il veut que je mette mes deux mains contre lui, mais je ne l'écoute pas, le vent est fort dans mes oreilles, je ne prends pas conscience du danger, et une rafale de vent nous déstabilise, si bien que mes jambes glissent du balai et que je n'ai pas le temps de rattraper la main de Chen. Je chute, si vite, mon estomac se creuse avec la sensation. Alors que je tombe dos le premier, que je vois le visage terrifié de Chen, je souris, je n'arrive pas à avoir peur, je me retourne pour faire face au sol.

Je vais m'écraser, je savais que j'allais mourir jeune c'est pour cela que je n'ai pas peur, mais un peu quand même, je n'ai pas envie d'avoir mal. Je ne veux pas mourir en ayant mal. Et alors que je crois que l'impact va se faire, je suis stoppée à deux mètres du sol. Chen vient de me sauver, oui je crois que c'est lui. Mais je le vois arriver à côté de moi, sur le balai. Il me regarde, alors je le regarde aussi, dans le vide, je flotte, rien ne me retient, mais c'est certainement le sort de Chen, oui c'est sans doute cela. Alors pourquoi il me regarde comme ça ? Pourquoi est-il étonné ?

« Quel sort as-tu utilisé cette fois ? Il est incroyable. Dis tu peux me l'apprendre ?»

Mais il m'informe qu'il n'a rien fait, qu'il a été pris dans une bourrasque et qu'il n'a pas pu lancer de sort ou me rattraper assez vite. Et je le crois, Chen est rapide sur un balai, s'il n'y avait pas eu le vent, il m'aurait aidé. Mais s'il ne l'a pas fait. Qui ? Quoi ? Je me décide à bouger, à me « redresser » et j'y arrive. Je me mets droite, dans les airs, dans le ciel, je suis dans le ciel, sans balai, sans baguette.

« Je lévite Chen.»

Mon cœur s'accélère rapidement. Je regarde mes mains, est-ce que c'est moi ? Est-ce que c'est moi qui vient de faire ça ? Est-ce que c'est ma magie ? Mes pouvoirs ?

« Chen ! Je lévite sans sortilège ? Réel ou pas réel ?»

Lorsqu'il dit « réel », je commence à paniquer.

« Attrape moi, s'il te plaît, ne me laisse pas là, attrape moi.»

Et il ne lui faut même pas dix secondes pour m'attraper par la taille et m’asseoir sur son balai pour me redescendre ensuite sur la terre ferme. Mes mains tremblent quand mes pieds touchent le sol. Je recule de quelques pas alors que Chen me regarde. J'ai l'impression d'être un animal sauvage, une sorte d'Hippogriffe qu'il faut dompter. Je recule, encore et encore, je m'éloigne de mon ami, mon frère. Mais Chen il avance, encore et encore vers moi.

« Tu... tu ne devrai pas m'approcher, je... la dernière fois, avec mes pouvoirs je t'ai blessé. Je ne veux pas te blesser encore.»

Mais Chen il s'en fout, Chen il n'a pas peur de moi, il vient encore plus proche, et il finit par me serrer des ses bras. Il me serre fort contre lui. Il n'a pas peur de moi, j'ai peur pour deux. Chen il ne m'en veut pas, pour tout le mal physique que je lui ai fait à l'arrivée de chacun de mes pouvoirs, de chacune de mes progressions en magie. Il n'a pas eu peur quand j'ai parlé aux serpents, il n'a pas eu peur quand j'ai su rapidement faire de la magie sans baguette, il n'a pas eu peur quand j'ai su faire des sorts qui n'étaient pas de mon âge. Chen il a jamais reculé. Il dit que c'est mon bagage génétique, mais que ce n'est pas parce que j'ai de grands pouvoirs comme mon père, que je vais devenir comme mon père. Il dit que mes pouvoirs feront le bien, feront mieux que lui.

« Il faut que je sache, il faut qu'on trouve Chen, est-ce que c'est mon bagage génétique ?»

A chaque découverte de pouvoir, on fouille pendant des heures les documents, livres, archives que nous avons. Le Fourchelang par exemple. Est-ce que c'est commun pour les sorciers de léviter sans baguette ou sans balai ? Il faut que je sache, et Chen le sait. Je n'en dormirai pas de la nuit sinon.

Nous remontons sur le balai, je ne le lâche pas d'une seconde cette fois, et il vole moins haut. Smoky nous suit. On rentre à la maison tous les 3 et allons dans mon antre, mon Augurey dans sa cage, je le nourris alors que Chen retourne les cartons au sol. Je ferme la porte de la cage et je me mets à fouiller dans tous les parchemins étalés sur le sol gelé de la cave où je survis. Et nous trouvons la réponse avant qu'Euphemia ne rentre. Oui, Tom Elvis Jedusor savait léviter. Je reste là, à regarder le document qui en atteste. Chen se penche au dessus de mon épaule pour le lire aussi.

Tom Elvis Jedusor était le sorcier noir le plus puissant, le plus habile et le plus dangereux de tous les temps. Il était parmi les plus grands sorciers qui aient jamais vécu. Albus Dumbledore ayant lui-même déclaré que Tom était le plus grand et le plus brillant étudiant à avoir jamais fréquenté Poudlard.

À l'âge adulte, il est devenu un sorcier extrêmement puissant et accompli, d'une compétence inégalée, admiré et craint par les sorciers et les sorcières les plus puissants. Ses prouesses magiques comprennent la maîtrise extrême de la légilimancie et de l'occlumancie; l'utilisation de la magie sans baguette; le vol sans balai; l'utilisation de puissant transplanage pour une téléportation rapide; le contrôle et la manipulation d'une grande quantité de feu; la réalisation d'une télékinésie de haut niveau; et bien d'autres encore.


« C'est écrit, « le vol sans balai ». Lui aussi il sait.»

Oui je l'ai encore dit, j'ai formulé ma phrase comme s'il était encore vivant. C'est ce que je pense, c'est ce que pense Chen aussi. Après sa défaite, beaucoup de sorciers, notamment ceux qui l'ont connu, comme Hagrid, le garde chasse de Poudlard, ou encore le directeur Dumbledore, croient qu'il n'a pas encore été véritablement vaincu et qu'il reviendra un jour, au motif qu'il ne restait pas assez d'humanité en lui pour mourir en essayant de tuer Harry Potter.

Alors que d'autres, comme le Ministre de la Magie, refuse de les croire. Mais Dumbledore est le sorcier le plus puissant après mon père, alors je le crois lui. Cornelius Fudge nie qu'il est encore en vie, pour se rassurer et rassurer la communauté, pourtant Dumbledore ne cesse de nous prévenir. Et moi je le sens au fond de moi, je sais qu'il est encore là, mon père n'est pas mort, il attend juste le bon moment.

Nous entendons Euphemia rentrer. J'en frissonne mais quand je regarde Chen, je souris tendrement. Il doit y aller, elle n'aime pas qu'il soit avec moi. Je ne veux pas qu'il soit triste ou qu'il en veuille avec sa mère. J'ai l'habitude, et de toute façon, je veux être seule, je veux lire encore toutes ces archives. Chen me quitte un peu difficilement, c'est vrai qu'on vient de faire une grosse découverte, et je sais qu'il aimerait rester plus, pour être avec moi dans ce moment. Mais j'insiste.

« Vas y Chen, on se revoit tout à l'heure, c'est ta mère, elle a besoin de te voir. Je ne peux pas t'avoir que pour moi.»

Je sais qu'il me portera à manger quand sa mère sera au lit. Il le fait toujours, alors je ne suis pas triste ou déçue qu'il doive partir, il va revenir. Je continue ma lecture jusqu'à tard, et je sens que je tombe de sommeil, j'ai vécu beaucoup de choses aujourd’hui, beaucoup d'émotions. Je ne peux pas attendre Chen pour manger, j'ai beaucoup trop sommeil, et je ne sais pas ce qui le retient. Je finis par m'endormir par terre, au milieu des parchemins et articles de journaux. Je dors sur mon héritage.

Au bout de quelque temps, je me réveille en sursaut en entendant un bruit en haut, il n'y a plus de lumière dans la pièce. Des ténèbres, tout autour de moi, le néant, les abysses, le mal, le mal va s’emparer de moi. La prophétie, la prophétie ! Je rampe au sol pour retrouver la bougie qui s'est éteinte, pour approcher mes mains devant, et lancer le sort pour la rallumer, mais je ne la trouve pas, je panique alors que soudainement je vois un rayon de lumière derrière moi. Chen vient de rentrer dans la cave et la lumière émane du bout de sa baguette. Il vient rapidement à mes côtés en se mettant à genou pour être à ma hauteur. Il m'attire contre lui avec un bras, car son autre main est occupée avec une assiette de nourriture. Il me demande d'écouter sa voix, de me concentrer.

Inspire par le nez pendant 6 temps et souffle par la bouche pendant 4 temps.

Je l'imite, parce qu'il me montre toujours comment faire. Je respire pour retrouver mon calme. J'inspire, j'expire et je retrouve une respiration normale. Ma panique disparaît, la nuit est partie, les ténèbres ne m'ont pas aspiré. Je suis toujours là, je suis toujours là dans la lumière de sa baguette magique. Lumos, c'est le premier sort que j'apprendrai à faire avec une baguette, si un jour j'en ai une.

Il pose l'assiette à côté de moi, et je me mets à manger, je finis tout, j'ai vraiment toujours faim que quand je vois la nourriture. Si je ne la vois pas, je ne ressens pas l'envie de manger, mon corps a du s'habituer comme cela. Je suis privée régulièrement de nourriture, alors j'oublie pour le supporter.

« Est-ce que tu peux rester dormir avec moi ce soir ? J'ai peur que le noir revienne.»

Parfois il peut, parfois il ne peut pas, à cause de sa mère. S'il ne peut pas, ce n'est pas grave, mais je vais devoir allumer beaucoup de bougies. Mon sourire s’élargit quand il dit qu'il reste ce soir, qu'il n'y a pas de risques. Alors on s'installe dans mon lit de fortune, mais j'y dors bien dessus, surtout quand Chen est avec moi. Je viens me coller contre lui, j'aime entendre sa respiration et voir ses yeux qui réfléchissent toujours à des tas de choses. Il est toujours en train de gigoter, de tripoter les draps, et ça m'amuse. J'aime voir Chen vivre dans le même espace que le mien. J'aime qu'il soit près de moi.

« Que penses-tu des noms qui sont sortis de la Coupe de Feu pour participer au Tournoi des Trois Sorciers ? Et que penses-tu de la première épreuve ?»

En octobre, 4 noms sont sortis au lieu de 3 historiquement. Harry Potter a été tiré au sort et dans les journaux on dit que ce n'était pas la volonté du sorcier, d'autres qu'il l'a fait exprès. Beaucoup déteste Harry Potter, pas moi. Moi je pense qu'il ne le voulait pas, et je suis inquiète pour lui. J'ai lu que les Tournois sont extrêmement dangereux et certains champions sont mêmes décédés durant la compétition. Certains juges également ont été blessés. En 1792, les trois directeurs des écoles participantes au Tournoi ont été blessés par un Cocatris que les champions devaient attraper et qui a réussi à s'échapper. Après ça, les Tournois se sont arrêtés, et ils sont repris que cette année. J'ai donc un mauvais pré-sentiment quant au fait que Harry Potter ait eu son nom dans la Coupe, alors que c'était impossible. La première tâche du Tournoi des Trois Sorciers a eu lieu le 24 novembre. Il fallait s'emparer d'un œuf d'or couvé par un dragon. Harry est tombé sur un Magyar à pointes. C'était terriblement dangereux pour lui. Comment les gens peuvent penser qu'il voulait cela ?

⚸ Le Samedi 6 Avril 2002 ⚸

« Et s'il y en a aucune qui me choisisse ? Parce que je ne le mérite pas, après ce que Tu-Sais-Qui a fait...»

Je sens sa main sur mon épaule, j'en frissonne. Chen a toujours cette habitude que j'apprécie chez lui. Il me touche, il me remet dans le présent, dans le moment. Il me ramène à la réalité, à la raison physiquement avant de le faire psychiquement. Réel.

Il y’a une baguette pour tout le monde. Et il y en aura une, là-dedans, je le sais, qui va te choisir. Tu vas trouver ta baguette, petite étoile. Je te le jure.

« Petite étoile », j'aime les surnoms qu'il a pour moi. C'est lui qui a trouvé mon surnom de Célène. Je suis son étoile depuis toutes ses années. Il est aussi mon astre. Je ne suis jamais dans le noir avec lui, ou pas bien longtemps. Oui mais...

« Et s'il comprend qui je suis ? Si Ollivander découvre... que feront-nous ?»

Je le vois réfléchir, sincèrement, il prend le temps de trouver ses mots, je sais que c'est un effort pour lui, il contient son impulsivité pour moi.

Ah… S’il découvre ça, Célène, je crains qu’il faudra que je l'affronte ! Oui, qu’on livre un féroce duel ! Un légendaire mano-a-mano ! Le vieillard n’a aucune chance face au redoutable Chuanchen-o !

J’écarquille mes yeux devant sa réaction, je pince mes lèvres pour ne pas rire, mais il y met tellement de cœur, que je finis par éclater de rire. Il est jamais vraiment sérieux, il cherche toujours à me détendre, à me faire rire. Puis il retrouve son sérieux et vient prendre mes épaules avec ses deux mains, j'aime quand il fait ça, j'aime de plus en plus, ce qui est étrange. Je mords ma lèvre, et je regarde les siennes, en attendant une autre réponse de sa part, car je sais qu'il en a une autre plus sérieuse pour moi. Et je trouve ses lèvres attirantes tout à coup, comme si je les découvrais pour la première fois, alors que je les connais par cœur. Cette sensation me semble étrange, pourquoi maintenant ? Et qu'est-ce que cela veut dire ? Je me dis que je le lui demanderai plus tard, ce n'est pas bien important.

Il n’en saura rien, Célène. Comment le pourrait-il ? Je ne vois pas un atome ressemblance entre eux et toi. Ni dans tes grands yeux pétillants, ni sur tes joues roses, si sur ta moue inquiète ou ton sourire lumineux.

Mon ventre se creuse devant sa confidence. Il pense vraiment cela de moi ? Que mes yeux sont pétillants ? Que mon sourire est lumineux ? Il a vu tout ça ? Je lui souris en déglutissant, je suis touchée par ses compliments, plus qu'habituellement.

Je ne suis pas ma mère et tu n’es pas la tienne. Je ne suis pas mon père et tu n’es pas le tiens.

Il a bien raison. Chen n'a jamais été du coté de sa mère pour tout ce qui me concerne. Il a toujours pris ma défense, et il n'a jamais été comme son père, Chen est resté lui. Il ne m'a jamais quitté, il est parti vivre avec moi. Il est toujours là après toute ces années. J'ai grandi, j'ai survécu grâce à lui. Je lui dois tout. Je ne suis pas mon père, je ne suis pas ma mère, et ils sont mort, définitivement mort à présent.

Tu me fais confiance, n’est-ce pas ?
« Toujours.»

Réel. Je frissonne une nouvelle fois quand il prend mon visage en coupe et me regarde droit dans les yeux. Mon ventre papillonne et mon cœur s'accélère. Je ne sais pas si je trouve cela agréable ou désagréable. C'est nouveau, et je n'aime pas ce qui est nouveau, comme quand je découvre un nouveau don ou pouvoir. Il faudra vraiment que je lui en parle. Je peux tout dire à Chen, je lui ai toujours tout demander. Même la première fois où je suis « devenue » une femme. Tardivement, car j'ai été privé de beaucoup de chose pour que mon corps fonctionne normalement. C'est arrivé quand j'ai commencé à vivre avec lui, à l'appartement, j'avais plus de 17 ans. Il m'a dit que je pouvais avoir des enfants. Mais moi je n'en veux pas. Jamais. Je ne veux pas perpétuer la descendance de Salazar Serpentard. Réel.

Allez. On fait comme on a dit quand on panique, d’accord ?
« D'accord.»
On inspire par le nez pendant 6 temps et on souffle par la bouche pendant 4 temps.
« On inspire par le nez pendant 6 temps et on souffle par la bouche pendant 4 temps.»

Je ferme mes yeux et suis à la lettre cet exercice que je connais par cœur. Quand j'ouvre les yeux, je réponds à son sourire.

Ça va mieux ?
« Oui, beaucoup mieux.»

Nouveau frisson dans ma colonne vertébrale quand ses mains glissent le long de mes bras. Je viens serrer du bout de mes doigts les siens.

Dès que tu es prête, on entre.

Je regarde l'enseigne devant moi. Celle d'Ollivander, j'en ai toujours rêvé et c'est maintenant. Je pense au sort de Lumos, que j'ai envie de réaliser avec.

On va chercher ta baguette, petite étoile.

Je hoche la tête et à l'instar de mes premiers pas sur le Chemin de Traverse, je rentre aussi la première dans la boutique. On y découvre un très vieil homme aux grands yeux pâles qui brillent comme deux lunes dans la pénombre de sa boutique. Cette ambiance sombre me rend nerveuse.

« Bonjour Monsieur Ollivander, je viens acheter une baguette.»
« Vous avez cassé ou perdu la votre ? Je peux y regarder si vous l'avez cassé. »

Je me tourne pour regarder Chen, puis regarde à nouveau le sorcier.

« En fait c'est ma première baguette, je n'en ai jamais eu. Peut-être que c'est trop tard ?»

Il a l'air surpris mais ne pose aucune question.

« Il n'est jamais trop tard pour que la baguette trouve son sorcier et inversement. Approchez vous donc. »

Je regarde une nouvelle fois Chen, et il m'encourage de son regard. Je m'approche donc du comptoir où se trouve le vieux sorcier.

« Voyons voir. Comment vous vous appelez ? »

Nouveau regard vers Chen.

« Célène Rowle.»
« Alors Célène Rowle, qu'est-ce que j'ai pour vous. »

Il me donne une baguette, bois de vigne, ventricule de dragon, mais cela ne marche pas. Je ne le ressens pas. La baguette de mon père était en if, avec une plume de phénix, jumelle à celle d'Harry Potter. Celle de ma mère était en noyer, avec du ventricule de dragon. Alors je suis contente que ce ne soit pas la bonne. Il la récupère et m'en tend une autre.

« Bois de poirier, très résistant. »

Quand je la prends dans mes mains, je sais qu'elle est pour moi, je sais que c'est la mienne. Pour la première fois de ma courte existence les larmes coulent sur mes joues. Je n'ai jamais pleuré de ma vie. Pas une seule fois. Je n'ai jamais eu des larmes de tristesse, et je réalise que les premières larmes qui coulent sur mes joues sont des larmes de joie. De joie et de bonheur. Je ressens de l'allégresse. Le vieux monsieur me regarde, satisfait de son choix. C'est vrai ce que j'ai lu, il est vraiment doué.

« Le bois de poirier choisi les sorciers bienveillants, généreux et sages. Il y a en son cœur une plume d'Augurey. Pour les sorciers inoffensifs et timides. Essayez là !»

Je lève ma baguette et lance le sort dont j'ai toujours rêvé de faire avec une baguette. Lorsque je prononce « Lumos » toute la boutique s'illumine, si bien que Chen et Ollivander doivent se cacher les yeux quelques instants pour s'habituer à la lumière. Mais moi je ne le fais pas. Moi j'adore cette lumière. Mon cœur brille, il brille si fort que je saute au cou de Chen et vient l'embrasser dans l'euphorie, je vise sa joue, mais dans l'émotion, sans le vouloir, le bord de mes lèvres croisent le bord des siennes. Faisant voler une nuée de papillon dans mon ventre, mais je n'y prête pas attention. Je me recule pour le regarder.

« J'ai ma baguette Chen ! Regarde ! Elle est si belle. J'ai une baguette.»

Je lui mets la baguette dans les mains.

« Merci Monsieur Ollivander, elle est magnifique.»
« C'est la votre, je n'ai aucun mérite. C'est une très bonne baguette. Je suis ravi qu'elle vous ai choisi. »

Je ne fais que la regarder quand Chen paye le propriétaire de la boutique. Il me tarde d'aller à l'UMS pour l'utiliser tous les jours. Je suis tellement heureuse, tellement soulagée. Je me répète en boucle ce qu'a dit le vieillard, que c'était pour des sorciers bienveillants et inoffensifs. Quand on sort de la boutique, je viens entrelacer mes doigts avec ceux de Chen, je viens respirer l'air devant moi, fièrement, joyeusement. Je tiens dans mes mains les deux choses les plus précieuses de ma vie. Chen et ma baguette.

« Tu as entendu ? Il a dit que c'était du bois de sorciers sages et généreux. Il n'a pas vu... tu sais, qui j'étais.»

Je serre ses doigts. C'est peut-être vrai, cette prophétie est fausse. Je ne suis pas mauvaise. Chen me propose de fêter cela autour d'un bon repas. Pour une fois qu'on est dehors, il me propose de choisir quelque chose à emporter pour manger à l'appartement. Pour qu'on est pas à faire le repas en rentrant. Moi cela ne m'aurait pas dérangé, je le fais toujours. Mais c'est pour que ça change un peu. Alors on s'arrête commander des plats à emporter après avoir traîné un peu sur le Chemin.

On rentre à l'appartement et j'utilise ma baguette pour à peu près tout. Mettre la table, sortir les serviettes, tirer les chaises, bouger la carafe d'eau. Je savais déjà le faire avec ma magie sans baguette, mais de le faire avec, ça prend une saveur différente. C'est nouveau et pour la première fois, je n'ai pas peur. Comme je pouvais l'imaginer, je n'ai aucune difficulté à m'en servir, même si je rate une ou deux fois, le sortilège est maîtrisé rapidement. Chen dit que je rendrai n'importe quel sorcier jaloux de ma facilité à apprendre. Mais moi cela me laisse perplexe. Ce pouvoir, cette facilité, je le tiens certainement de mon père. Et je n'aime pas penser à lui. Alors je pose ma baguette pour ce soir, j'ai fais beaucoup trop de magie pour aujourd'hui, je me sens fatiguée.

Après le repas, je vais me doucher pour me mettre en tenue plus décontractée pour la soirée et la nuit. J'adore prendre les grands maillots de Quidditch de Chen, où ses polo d'uniforme de Poufsouffle. Ils me tombent à mi-cuisse maintenant, avant ils arrivaient en dessous de mes genoux, j'ai grandit mais j'ai continué à les mettre. On s'installe tous les deux sur le canapé, Chen pour réviser, moi pour lire. Je m'installe comme d'habitude, Chen contre le dossier du canapé, ses pieds sur la table basse, et moi allongée, mon dos contre l'accoudoir et mes jambes posées sur ses cuisses à lui. Il pose toujours ses bouquins ou parchemins sur moi, je suis toujours envahie de papiers à défaut d'une couverture, parfois je sens même la pointe de sa plume sur ma peau quand il doit remplir un devoir et qu'il se sert de mes cuisses comme de table. Ce soir, je suis plus attirée par ce qu'il fait que par ma lecture. Je le regarde, je le regarde vraiment et trouve son visage si apaisant, si beau. Je souris en pensant à cela. J'ignore pourquoi cela me saute aux yeux maintenant.

Sa main qui écrit touche la peau de ma cuisse nue, je sens les aller retour de son écriture, c'est comme une caresse. Mais il ne le fait pas exprès. Pourtant moi je ne vois et ne ressens que cela. Mon cœur s'accélère. Beaucoup trop vite. Je n'avais jamais ressenti cela avant aujourd'hui. Toute la journée, quand Chen m'a touché, c'était différent. Est-ce que c'est normal ?

« Chen, c'est tout drôle dans mon ventre quand tu fais ça.»

Il s'arrête d'écrire et me regarde, pas sûr d'avoir compris ce que je voulais dire. C'est vrai que je n'ai pas été très claire.

« Quand tu me touches, tu sais, c'est étrange en moi. C'est un peu comme si je sentais la magie au bout des doigts qui crépite quand je fais un sort de magie sans baguette. Mais c'est dans mon ventre, et mon cœur bat très vite aussi. Est-ce que c'est normal ? Est-ce que c'est un autre pouvoir qui arrive tu crois ?»

:copyright:️ Justayne

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Célène Jedusor Black


«Il y a des présages partout
Faisons comme si nous n'avions pas peur»

KoalaVolant

descriptionEt si nous sommes un. Nous ne serons jamais défaits. EmptyRe: Et si nous sommes un. Nous ne serons jamais défaits.

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