Hogwarts FamilyConnexion

RPG Harry Potter

Le forum passe en septembre 2002 !
Un nouvel ennemi fait son apparition, plus d'infos sur votre Gazette !
-45%
Le deal à ne pas rater :
Harman Kardon Citation One MK3 – Enceinte intelligente ...
99 € 179 €
Voir le deal

Partagez

descriptionI see the fear rising, but my hope is burning EmptyI see the fear rising, but my hope is burning

more_horiz
Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le lundi 14 janvier 2002. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, a fait sa rentrée en 4ème rentrée à l'UMS. Il étudie le Quidditch et compte bien terminer avec brio ses études pour entrer dans une grande équipe. Mais ces derniers temps, beaucoup de choses se bousculent dans sa tête. Sa relation avec Dae-Hyun s'est assez mal terminée et son meilleur ami, Keith, est actuellement en cure de désintoxication. Par-dessus tout ça, il vient de réaliser qu'il avait des sentiments pour l'une de ses élèves, Shanna Green.

I see the fear rising, but my hope is burning
« J’suis juste allé à l’UMS parce j’savais pas quoi faire…» « J’crois, j’sais pas trop quoi faire pour être comme toi. » « J’ai pas trop envie de crever, Oscar… »

« J’ai pas trop envie de crever, Oscar… »

« … Oscar… »


« Oscar ? »

Oscar sursauta. Emily Evans était penchée sur sa table. Il regarda soudain autour de lui, reprenant conscience de là où il se trouvait. L’UMS. Les autres étudiants. Le Cicero. Son plateau à peine commencé devant lui avait du refroidir. Merde, il avait vraiment buggé combien de temps ?

« Ouais, Emy. » dit-il en se passant une main sur le visage, comme s’il venait de se réveiller. « Installe-toi, bien sûr. »

Il désigna la chaise face à lui où la jeune femme ne tarda pas à y poser ses fesses. Son plateau était plein à craquer et elle se jeta sur la nourriture comme si elle craignait que quelqu’un lui vole son contenu. Oscar sourit distraitement en la regardant faire, sa tête posée dans son menton.

« Personne ne va voler ta nourriture, tu sais. » dit-il avec un petit sourire.

Oscar connaissait Emily depuis Poudlard. Même si elle avait un an de moins que lui, elle était sans doute l’une des amies auquel il tenait le plus. Née-Moldue, elle en avait sacrément bavé à Poudlard avec les Carrow et les enfants de Mangemorts. Oscar avait fait du mieux qu’il pouvait pour la protéger mais c’était surtout son meilleur ami, Jared Parkinson, qui avait assumé ce rôle.

« Hein ? Ouais, j’ai pas trop dormi cette nuit. » admit-il avec un rire gêné. « Et de toute façon ma nourriture est froide. »

Il poussa le plateau, peu envieux d’y regoûter. Pourtant, Emily sortit sa baguette et exécuta un sortilège sur l’assiette qui se remit soudain à fumer.

« Emily … ou la sorcière la plus douée de son année. » sourit-il.

Il reprit son assiette, se forçant à manger bien que la nourriture passait difficilement dans son gosier. Malgré l’ambiance environnante, il avait du mal à rester concentré. Les paroles de Keith lui revenaient sans cesse en tête, bousculant tellement de choses qu’il avait considéré comme acquises. Avait-il été un aussi mauvais ami pour lui ? Combien de choses avaient-ils loupé ? Etait-il responsable de là où il se trouvait aujourd’hui ? L’avait-il condamné ?

A nouveau, Emily chercha à le sortir de ses pensées. Il était difficile de lui mentir ou de changer de sujet. La jeune femme était perspicace.

« L’incendie n’a pas aidé, c’est clair. » admit-il en mangeant une nouvelle bouchée. « Mais il y a pas mal de problèmes personnels qui me prennent la tête aussi. »

Il sourit, comme pour s’excuser. Il n’était pas du genre à s’épancher sur ses soucis personnels, préférant tout garder pour lui. Après tout, de quel droit pouvait-il se plaindre alors que Keith s’était retrouvé quelques semaines plus tôt entre la vie et la mort ?

« Non, l’appart que j’ai actuellement est petit. » répondit-il à la question sur son chez-soi. « Les murs sont mal insonorisés, j’entends les voisins toute la nuit et alors je ne parle même pas de la moisissure que j’ai remarqué dans un coin de la salle de bain. »

Il ouvrit des yeux choqués vers Emily. Il espérait ainsi détourner son attention du véritable problème. Surtout que son appartement finissait de lui donner le cafard. Il avait espéré que Keith viendrait souvent y passer des soirées avec lui mais il avait plus écumé les soirées et les quartiers louches que son canapé. Il fronça les sourcils face aux paroles de la sorcière face à lui.

« Tu … voudrais déménager ? » demanda-t-il, peu certain de comprendre. « Une colocation m’intéresserait carrément ! »

Elle avait dit d’un geste tellement désinvolte qu’il n’était guère sûr que l’invitation s’adressait à lui. Après tout, peut-être s’attendait-elle à trouver des filles plutôt. Mais Oscar et elle, ça pouvait carrément fonctionner, non ? Ils étaient déjà sortis ensemble avant de constater qu’ils étaient seulement des amis. Rien de plus fâcheux ne pourrait leur arriver. Surtout quand de son côté il avait une toute autre fille en tête …

Mardi 19 février 2002

Oscar et David avaient trois heures de libre le mardi entre 12h et 15h. Aussi, après avoir pris un sandwich rapide dans Druid’s Oak, ils attendaient, calés contre un mur l’arrivée d’Emily Evans et de l’agent immobilier.

« Tu l’as vu au moins ? » demanda David, la bouche pleine.

Oscar tourna la tête vers le jeune homme. Après que cette idée de colocation ait été énoncée, David n’avait pas tardé à manifester son envie d’en faire parti. Il avait avancé les arguments que son appartement était devenu trop petit et qu’il avait envie de vivre l’expérience étudiante à fond en finissant ses études avec une colocation. Oscar avait roulé des yeux mais Emily avait accepté sans hésitation. Après tout, ils se connaissaient depuis des années et cela ne devait pas l’effrayer, elle qui avait grandi dans une grande famille.

« Non, mais elle a dit qu’elle serait là. » répondit Oscar en allant jeter le dernier morceau de son sandwich.

Il n’arriverait pas à avaler plus de pain.

« Et je la crois. »

David haussa les épaules, loin de s’en faire. Mais il avait raison de manifester son inquiétude. Emily avait été absente durant plusieurs jours à l’UMS, repoussant ainsi leurs visites prévues. Oscar ne lui en avait pas voulu même si ses explications avaient été plus que floues. Un mauvais pressentiment trônait dans sa poitrine depuis qu’elle lui avait dit que son harcèlement avait repris. Encore plus quand il avait lu dans la Gazette l’attaque d’un nouveau groupe sur des moldus.

« Ah les voilà ! » s’écria David.
« Essuie-toi la bouche, vieux. T'es carrément pas sortable ! »

Oscar se redressa du mur contre lequel il était appuyé et tendit une serviette à David qui termina son sandwich en l’engloutissant d’une seule bouchée. Emily arrivait, discutant avec ce qui devait être leur agent immobilier. Parmi les trois appartements que la jeune femme avait repéré, ils comptaient en visiter deux aujourd’hui.

« Messieurs, bonjour. »

Oscar serra la main de l’homme sans trop de cérémonie avant de reporter son attention sur Emily.

« Ca va ? » demanda-t-il.

David arriva à son tour et passa un bras autour des épaules d’Emily avant de frotter le sommet de son crâne avec sa main. Lui aussi avait l’habitude des sœurs avec Clarissa et Chelly. Ca le rendait parfois un peu brusque, surtout quand il était musclé comme il l’était.

« On y va ? » demanda l’agent immobilier en montrant la porte.

Oscar hocha la tête et tous trois suivirent l’homme jusqu’au 2ème étage. Ils passèrent ainsi près d’une heure et demie à arpenter les deux appartements de Druid’s Oak. Les deux avaient du potentiel, surtout du point de vue de David qui n’avait cessé d’émettre des sifflements dès lors qu’il voyait une baignoire, ou une cuisine déjà équipée de tout le mobilier nécessaire. Oscar et Emily étaient plus pragmatiques, comme deux parents veillant à prendre en compte toutes les charges ainsi que la localisation par rapport à l’UMS.

« Je vous laisse un moment pour réfléchir ? »

L’homme attendit leur réponse avant de prendre le coup de fil qui sonnait sans cesse depuis une vingtaine de minutes. Oscar se tourna vers David et Emily, dans ce large salon.

« Alors, vous en pensez quoi ? » demanda-t-il, dubitatif. « Le premier, ou le deuxième ? »

Il haussa les épaules en écoutant les avantages que listait David.

« Le premier, la pièce à vivre est quand même assez restreinte … mais il y a une chambre en plus qui permettrait d’accueillir des potes ou bien d’y faire une salle de sport. »

Les yeux de David s’éclairèrent à cette idée.

« Le deuxième, je dois avouer que le loyer est assez élevé, malgré les avantages qu’il présente. »

Il se gratta le menton. L’argent n’était pas un problème chez les Swan. En revanche, il se doutait que ce n’était pas la même chose pour les Evans ou les McGregor. Aussi, il était prêt à se remettre à leur choix, bien que l’appartement ne serait pas disponible avant mi-mars comme leur avait prévenu l’agent immobilier.

« Ça va ? » demanda-t-il en scrutant Emily qui semblait avoir la tête ailleurs. « Tu n’as pas l’air d’être avec nous … »

David les observa un instant tous les deux avant de comprendre l’échange silencieux qu’initiait Oscar avec lui.

« Hum … je crois que je vais aller profiter des toilettes ! » dit-il en s’éclipsant rapidement.

Oscar guida Emily vers le canapé, faisant des gestes prudents comme s’il craignait de la voir s’effondrer. Était-ce lui qui s’inquiétait trop ? Mais avec ce qu’il s’était passé avec Keith, il n’était pas prêt à laisser un autre de ses amis dans le pétrin.

« Qu’est-ce qui se passe, Emy ? » demanda-t-il d’un ton doux. « Je vois bien qu’il y a quelque chose et … ok, si tu ne veux pas en parler. Mais ne me dis pas que tout va bien alors que clairement je vois que non. »

Il pencha la tête sur le côté, essayant de capter son regard.

« Si tu veux, on peut aller manger un morceau ensemble ce soir après les cours ? Ça te dit ? »

@ Victoire


Dernière édition par Oscar S. Swan le Sam 8 Juin - 11:30, édité 2 fois

ϟ ϟ ϟ

Oscar Swan

descriptionI see the fear rising, but my hope is burning EmptyRe: I see the fear rising, but my hope is burning

more_horiz


I see the fear rising, but my hope is burning Avec Oscar Swan Lundi 14 janvier 2002

Ce matin, quand je me suis habillée, j'ai fais le choix de porter un pull à col roulé. Bien que la crème de Jared soit super efficace et que mes plaies sont en bonne voie de disparition après une cicatrisation express, le mot Sang-de-Bourbe reste quand même bien trop visible à mon goût, et je refuse que quiconque le voit. J'ai donc opté pour le col roulé. Au moins, en hiver, personne ne se posera de question. En revanche, je n'avais rien pour la trouille de recroiser Scott-Rosier, ou pire encore, mes agresseurs… Enfin si, il y a bien une potion magique qui s'appelle l'alcool, mais je ne voulais pas sentir la boisson dès 8 heures du matin. Tant pis, je garde ma trouille au ventre, je respire un grand coup, et je fils à l'UMS. Cours de 8 heures à 12 heures 30 de suite, avec une petite pause de midi, je fils au Cicero en jouant des coudes pour ne pas avoir trop de queue.

Mon plateau à la main, je balaye la salle du regard pour chercher une place, quand je vois Oscar, assis à une table, tout seul, les yeux dans le vide. Comme il semble tout seul, je m'approche de lui. « Oscar ? » J'avais l'impression de le réveiller d'une transe pas très agréable. Ou quelque chose dans le genre. Quand il croisa mon regard, je lui souris. « Je peux m'asseoir ? » « Ouais, Emy. Installe-toi, bien sûr. » Il se passa une main sur son visage de beau gosse. Oscar avait toujours été beau. Et populaire. Et comme si il n'était pas assez parfait, il était sympa ! Il m'avait toujours défendue face aux Sang-Pur. Ça avait été flatteur qu'il sorte avec moi quand j'étais en troisième année, en m'emmenant au bal de Noël du Tournoi des Trois -quatre- sorciers. Avec Ginny Weasley, j'avais été la seule troisième année à y aller.

Je me laissais tomber sur la chaise en face de lui, et je m'attaquait directement à mon repas, sans prendre la peine d'attendre. « Personne ne va voler ta nourriture, tu sais. » Je relevais la tête et surpris le sourire de Oscar. « Hé ! La nourriture, c'est la vie. » Répondis-je, la bouche pleine. Je pris quand même le temps d'avaler les légumes dans ma bouche. Histoire d'avoir l'air un peu moins ridicule. « Et puis, je n'ai qu'une demi-heure de pause pour manger et me rendre à mon cours. C'est toujours short, les lundis. » Cours toute la matinée, tente minutes pour manger, et qu'un cours l'après-midi, c'était l'emploi du temps parfait pour éviter Scott-Rosier. A la fin de mon cours, je filerai directement chez moi. Hors de question de rester dans le coin.

En rompant mon pain en petits morceaux, je ne pus m'empêcher de regarder Oscar, un peu inquiète. Il avait les traits tirés, et les yeux un peu cernés. « Oscar, tu es sûr que ça va ? Tu as l'air fatigué. Tu n'es pas malade, hein ? Après tout, tu as à peine toucher à ton repas. » Avec une famille aussi grande que la mienne, et moi en tant que aînée, j'ai toujours eu l'habitude de prendre soin de mes proches. « Hein ? Ouais, j’ai pas trop dormi cette nuit. Et de toute façon ma nourriture est froide. » Ah bah si la nourriture est froide… Je pris ma baguette, et je lançais un sortilège informulé pour réchauffer sa nourriture. Cela fit sourire Oscar. « Emily … ou la sorcière la plus douée de son année. » Peut-être pas la plus douée de mon année, mais je pris quand même le compliment. « Mange. » Lui conseillais-je en souriant. « Un sportif comme toi a besoin de beaucoup d'énergie. » C'est ce que je lui disais, mais…

Mais je voyais bien Oscar tripoter sa nourriture, l'avaler sans grand entrain. Qu'est-ce qui pouvait bien poser problème ? Oscar était toujours du genre à prendre soin des autres. Il avait tendance à inspirer la confiance, avec un caractère de leader. D'ailleurs, ce n'était pas pour rien qu'il était devenu celui des Pendragon. Les Pendragons… Mais oui ! Leur quartier général avait brûlé, en janvier. C'était ça qui le minait ? « Tu es préoccupé à cause de l'incendie ? » « L’incendie n’a pas aidé, c’est clair. » Donc, il n'y avait pas que ça qui l'inquiétait… « Mais il y a pas mal de problèmes personnels qui me prennent la tête aussi. » Ah. Oui. Je pouvais comprendre, ça… Je sentis une sueur froide couler dans mon dos quand des images de la nuit de vendredi à samedi me revinrent en tête. Je les chassais en essuyant la sauce de mon assiette vide avec du pain. « Le plus important, c'est d'avoir un endroit où tu te sens bien pour relâcher la pression… Il est bien, ton appart actuel ? » « Non, l’appart que j’ai actuellement est petit. Les murs sont mal insonorisés, j’entends les voisins toute la nuit et alors je ne parle même pas de la moisissure que j’ai remarqué dans un coin de la salle de bain. » Mmmh, oui, ça vendait pas trop du rêve. J'haussais un sourcil, en mangeant mon pain. « Au moins, toi, tu as une cuisine… Moi, dans ma chambre étudiante, ma salle de bain fait genre la taille de mon lit, c'est minuscule… » Je soupirais en posant mes couverts dans mon assiette vide. Ça me permit de la pousser sur mon plateau pour commencer à attaquer mon dessert. « J'aimerai bien partir, mais… Mais bon. » « Tu … voudrais déménager ? » Je regardais Oscar, la cuillère plongée dans mon yaourt, surprise de sa réaction.

« Ouais. Je ne supporte plus de vivre toute seule… » Je détournais le regard. Je l'avais fait, pendant deux ans et demi. Mais depuis ce weekend, je tremblais dans mon appart, dès que j'entendais une porte d'une autre chambre claquer ; quand j'entendais marcher dans le couloir. J'avais toujours peur qu'ils reviennent. « Une colocation m’intéresserait carrément ! » Je le fixais, assez surprise de voir comment les choses avaient l'air de se goupiller. « Tu voudrais qu'on vive ensemble ? » Je regardais le jeune homme, alors que mon cerveau marchait à plein régime. Vivre avec Oscar, le mec qui m'avait toujours défendue face aux extrémistes. Le mec qui faisait parti de l'Armée de Dumbledore. Un vrai Gryffondor. Étrangement, d'un seul coup, je me sentais en sécurité. « Moi aussi, je serai grave chaude ! » J'engloutis d'un coup mon yaourt -il fallait bien que je surveille l'heure- avant de lancer ma pomme dans mon sac. Je la mangerai chez moi. « Il faut que j'aille en cours, mais je retiens l'idée ! Je te préviens, Oscarius Swan, je ne te lâcherai pas pour cette histoire de coloc. Je cherche des agences, des apparts, et je te tiens au courant. » Je lui fis un clin d'oeil en me levant, avant de prendre mon plateau. Je n'allais plus vivre seule. J'allais vivre avec quelqu'un, et de confiance, en plus. Je n'allais plus avoir peur !

Mardi 19 février 2002

Sortir de chez moi a été l'une des choses les plus difficiles que j'ai dûe faire, aujourd'hui. Et Hier. Depuis la tempête du 1er février, je suis restée cloitrée chez moi, sans faire de course, sans aller en cours. J'ai même annulé les visites d'appart' prévues avec Oscar et David McGregor, qui avait rejoint notre future colocation. Après ce qui était arrivé à la tempête… J'avais craqué. Toutes ces années, je n'avais jamais plié, même si j'avais montré des signes de faiblesse, jamais, absolument jamais je n'avais fui. Jusqu'à maintenant. Certes, je n'avais pas eu d'idées suicidaires, contrairement à ce que j'avais balancé à Scott-Rosier quand il était venu me voir. Mais cela ne m'avait pas empêché de faire la morte, seule dans ma chambre. Bon, pas vraiment seule puisque mon bourreau était venu me voir presque tous les jours.

Au début, il était venu voir comment j'allais, en prétextant m'amener mes cours. Puis, il m'amenait ma nourriture. Et il est venu tous les jours lire mes livres. On a fini par discuter. Étonnement, j'ai découvert l'homme qu'il y avait derrière le monstre. Étonnement, j'avais fini par lui faire confiance. Une vraie confiance, pas comme celle que j'avais dû lui accorder quand je lui avais demandé, non, imploré son aide. Enfin. Malgré sa venue, ça ne m'avait pas aidé à affronter le monde extérieur. Parce que si je pouvais lui donner un semblant de confiance dehors, qui me disait que je pouvais faire avec les autres ? Rien, absolument rien, et les évènements de la Gazette me poussaient un peu plus à rester chez moi. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais plus. Déjà, je n'avais plus d'excuse pour sécher les cours. Et puis, Oscar et David comptaient sur moi.

J'ai pris mon courage à deux mains, ce matin. Et j'ai essayé de faire bonne figure en arrivant à l'appartement. Je parlais à ce moment-là avec l'agent immobilier quand on rejoint les deux jeunes hommes qui nous attendaient. « Salut, vous deux ! » « Messieurs, bonjour. » Oscar lui serra la main, avant de se tourner vers moi. « Ca va ? » « Ça va. » Je n'étais pas sûre de la fermeté de ma réponse, alors, je lui offris un sourire. Quand je lui avais écrit pour annuler les visites, il m'avait répondu, me demandant ce qui n'allait pas. J'avais fini par lui avouer que mon harcèlement avait repris, sans en dire plus. Puis je n'avais répondu à aucune autre lettre, parce que c'était trop compliqué. Je voyais bien dans ses yeux qu'il se posait énormément de questions.

Heureusement, David arriva pour avant de passer un bras autour de mes épaules, et de passer une main dans mes cheveux. « Hééé, tu me décoiffes ! » Je savais qu'il avait deux soeurs. Avec trois frères de mon côté, on ne pouvait avoir que l'habitude de ce genre de choses ! « On y va ? » « Oui, allons-y. » Les garçons me laissèrent galamment passer, et on monta voir le premier appartement. Puis le second. Il fallait avouer que aucun ne m'emballait vraiment. Après, il fallait avouer que je n'avais pas entièrement la tête à ça… Je pensais beaucoup au rendez-vous que j'avais donné à Scott-Rosier demain, pour lui prêter de nouveaux livres. Pour qu'il continue d'élargir son horizon. Mais… On allait se voir en extérieur. Et si c'était un piège ? « Je vous laisse un moment pour réfléchir ? » La voix de l'agent immobilier me sortit de mes pensées.

Je le regardais sortir de la pièce pour répondre au téléphone, avant de me tourner vers mes futurs colocataires. « Alors, vous en pensez quoi ? Le premier, ou le deuxième ? » David lista quelques arguments, et j'en réfutais certains qui me semblaient bien trop légers. Heureusement que j'avais écouté quand même les propos de l'agent ! Je ne voulais pas vivre dans un taudis, dans un truc trop petit, mal agencé ou qui allait nous apporter des problèmes d'entretien. « Le premier, la pièce à vivre est quand même assez restreinte … mais il y a une chambre en plus qui permettrait d’accueillir des potes ou bien d’y faire une salle de sport. » Je levais les yeux au ciel pendant que ceux de David s'illuminèrent. Les garçons et leur sport, sérieux…! « Pourquoi une salle de sport, hein ? Pourquoi pas une bibliothèque ? » David commença à se moquer, heureusement coupé par Oscar. « Le deuxième, je dois avouer que le loyer est assez élevé, malgré les avantages qu’il présente. » Je savais que de mon côté, l'argent n'était pas un problème. Mes parents versaient mensuellement une certaine somme d'argent sur mon compte en banque moldu, et je transférais tous les mois cet argent sur mon compte sorcier. Et en plus, mon stage était payé. Alors certes, je payais tous mes frais, mais je pouvais m'en sortir si je bossais en plus pendant les vacances. Et je savais que mes parents pouvaient m'aider si je déménageais.

« Ça va ? » « Hein ? » La voix d'Oscar me réveilla de mes pensées, alors que je me demandais comment sécuriser l'appartement pour éviter les intrusions non voulues. « Tu n’as pas l’air d’être avec nous … » « Ça va. » Je lui adressais un petit sourire, mais franchement pas convaincant. Je croisais les bras, mal à l'aise. De quoi ? Je n'étais pas sûre. De toute façon, ça faisait des semaines que j'étais mal à l'aise. Et que je jetais régulièrement un oeil derrière mon épaule, jamais totalement sûre. Encore plus depuis mon retour dans la vraie vie, hier. « Hum … je crois que je vais aller profiter des toilettes ! » Ouiii, pas du tout cramer… Mais je savais que Oscar s'inquiétait. Alors, je le laissais me guider jusqu'au canapé, et je m'assis à ses côtés. Je n'étais pas sûre d'être prête pour la suite de cette conversation.

« Qu’est-ce qui se passe, Emy ? » Et voilà, je le savais. Pourtant, je ne pouvais pas en parler. Pas tout de suite, en tout cas. « Rien. » « Je vois bien qu’il y a quelque chose et … ok, si tu ne veux pas en parler. Mais ne me dis pas que tout va bien alors que clairement je vois que non. » Je tournais la tête, légèrement, pour éloigner mon regard du sien. Pourtant, ça ne l'empêcha pas de tourner la tête, pour essayer de le capter. « Si tu veux, on peut aller manger un morceau ensemble ce soir après les cours ? Ça te dit ? » Je finis par lui sourire. Un sourire un peu triste, les yeux brillant de larmes, alors que je me retiens de pleurer. Ce n'est vraiment pas le moment. « Ce serait génial, oui. » Je ne rajoutais rien de plus, et je sus à ce moment-là que Oscar comprit. Il avait ce côté très empathique, il savait lire les réactions des gens, et savoir comment agir. Comme là, par exemple. Sans répondre, sans insister, il se pencha vers moi pour me serrer contre lui. Il savait que j'étais quelqu'un de très tactile -Jared en faisait souvent les frais-, et il dut sentir qu'à ce moment, j'avais juste besoin d'un contact réconfortant, sans parler.

On se redressa quand on entendit l'agent immobilier et David revenir. Je me levais du canapé, en essuyant mes yeux, pour être sûre d'avoir effacé ce moment de faiblesse. Non pas que pleurer est une faiblesse, bien au contraire, mais disons que je ne voulais pas montrer ma vulnérabilité à tout le monde dans cette pièce. « Bon, moi, je ne sais pas vous, mais je ne suis pas encore franchement convaincue par les deux appartements. » David commença à râler, en avançant l'argument de la pièce supplémentaire, mais je le fis taire en levant un doigt. Être l'aînée d'une fratrie aidait pas mal ! « Pas de salle de sport. Je ne veux pas vous entendre soulever des poids aux aurores quand je dors ! » Surtout le weekend, alors que je me couchais tard quand j'avais du mal à lâcher un livre la veille. « De toute façon, il nous reste un appartement à visiter, n'est-ce pas ? Ça peut être jeudi entre midi et une heure ? » Je savais que c'était l'heure à laquelle Oscar terminait, et moi, je commençais à 13 heures. Si il mangeait plus tard, et moi plus tôt, y avait toujours moyen de se capter. J'avais déjà séché la littérature comparée aujourd'hui, je ne voulais pas en ajouter.

Une fois le rendez-vous calé, l'agent nous ramena à la sortie, avant de nous saluer. Oscar me signala qu'il terminait à 18 heures, et je lui répondis qu'on pouvait manger à l'espèce de restaurant américain cliché juste à côté de l'Université. Je savais qu'il attendait des réponses. Et si je devais vivre avec lui, je ne savais pas combien de temps je pourrai lui cacher la vérité.

~ Le soir-même ~

Quand les deux garçons retournèrent en cours, je rentrais chez moi. Je ne me voyais pas aller étudier quelques heures à la bibliothèque ou me balader en ville. Il me faudrait du temps pour me réhabituer, je le savais. Juste quelques jours… Mais évidemment, à 18 heures, le même cirque que ce matin recommença. Je restais bloquée devant ma porte, le cœur battant, en essayant de réunir tout mon courage. De base, je voulais arriver quelques minutes en retard pour être sûre que Oscar soit déjà au restau, mais… Finalement, c'est plutôt 20 minutes après l'heure convenue que j'arrivais. « Désolée du retard, j'avais vraiment pas vu l'heure… » Je me laissais tomber sur la banquette en face de lui, alors que son assiette était déjà servie devant lui. J'avais à peine jeter un oeil au menu que la serveuse arriva pour prendre ma commande. « Euuuh… Je prendrai un sandwich grillé au fromage. Avec des frites et de la salade. Oh, et un milk-shake. A la cerise. » Quiconque mangeait avec moi savait que la cerise était mon fruit préféré, et que je prenais tous mes desserts et boissons sucrées à la cerise. Scott-Rosier m'avait même fait goûté du thé à la cerise. La serveuse nota ma commande et s'éloigna. J'en profitais pour jeter un oeil aux lieux.

I see the fear rising, but my hope is burning Rdf

Je venais ici depuis ma L1. Pas tous les jours, évidemment, mais de temps en temps, histoire de changer du Cicero… Et je savais que c'était pour ça que le restaurant avait choisi cet emplacement. Pour être une alternative au restaurant universitaire. Je me tournais vers Oscar, pas sûre de savoir quoi dire. Et surtout, par quoi commencer. « Alors… Tu as commandé quoi ? » Mais au même moment, il me demanda si j'avais lu les derniers articles de la Gazette. Ah. Habile. Essayer de faire le lien avec moi. Bien joué, Swan ! « Oui, je les ai lus, et… » Mais je m'interrompis alors que la serveuse posa mon assiette et mon verre devant moi. Ne me jugez pas ; je n'ai aucun problème à boire de la glace en même temps que je mange mon sandwich au fromage.

Je jouais nerveusement avec une frite, pour éviter son regard, avant de lâcher la bombe : « Ça a reprit. » Je la lançais dans ma bouche, comme pour essayer de m'occuper. Et pour ne pas fondre en larmes en disant ces mots. « J'ai lu les articles sur les Blue Dragon. Je ne suis pas une victime d'eux, mais plutôt… De ceux qui étaient avec moi à Poudlard. » Oscar me demanda immédiatement si c'était Thomas Scott-Rosier. Ça paraissait évident, comme question. Après tout, durant nos études, j'étais sa victime préférée. Quand j'y repensais, je voyais toujours son sourire suffisant ; j'entendais son rire moqueur ; je sentais encore son odeur quand il s'asseyait à côté de moi en cours avant de me torturer. Oui, la question était légitime. Et pourtant… « Non, non, ce n'était pas lui. C'était ses amis, mais il n'était pas au courant. » Je ne savais même pas par où commencer, alors, pour essayer de gagner du temps, je pris une bouchée de mon sandwich. Et puis, il fallait être honnête, je commençais à avoir sacrément la dalle.

« Tu te souviens de la tempête, fin janvier, début février ? On est tous resté confiné dans l'université pour la nuit. Chacun dans son bâtiment, sans aucune possibilité de changer. A ce moment-là, j'étais partie voir quelqu'un dans le bâtiment de Magie Noire, et je me suis retrouvée… Avec… Avec eux. » Quelle erreur bête. J'aurai dû rester tranquillement dans mon propre bâtiment, ou me faufiler dans la bibliothèque, pour être confinée avec tous les férus de lecture. « Ils m'ont poursuivie dans les couloirs, pour essayer de me violer. » Je fermais les yeux, comme pour essayer de ne pas revoir ces images. Et pour ne pas pleurer. « Tu ne devineras jamais dans quelle chambre j'ai trouvé refuge. Chez Thomas Scot-Rosier, étrangement. Il ne m'a jamais touchée, et il m'avait déjà aidée un mois avant… » Oui, parce que je racontais les évènements dans le désordre. Bien que la tempête est le moment qui m'a fait vriller, étrangement, ce n'était pas le moment qui m'a le plus traumatisée.

« En janvier, je suis allée dîner dehors, genre, super tard. Je me réveillais d'une sieste après mon stage. La nuit précédente, j'avais fait la fête, alors, j'avais du sommeil à rattraper. » Je retins un rire, en repensant à cette journée. Si j'avais su, jamais je ne serai allée manger seule. Ou alors, j'aurais commandé et fait livrer. Ou je me serai recoucher, le ventre vide. Mais au moins, jamais je n'aurai jamais eu ces cicatrices. « Dans la rue, j'ai croisé les mêmes, ceux qui ont essayé de me violer durant la tempête. Ils se sont mit à trois sur moi, et ils ont… Ils déchiré mes vêtements, pour… » De nouveau, je fermais les yeux, alors que je sentis une larme couler sur ma joue. Depuis le début de mon récit, j'avais été incapable d'afronter son regard. Là, je ne voulais même pas qu'il voit le mien. « Pour graver sur ma poitrine le mot… Sang-de-bourbe. » Je n'avais mangé qu'une frite, et j'avais eu super faim, mais juste dire ce mot me coupa l'appétit. Mes frites et mon sandwich refroidissaient, alors que j'essayais péniblement d'aller au bout. « Une nouvelle fois, c'est Thomas Scott-Rosier qui me trouva, et qui m'aida. C'est à cause de ça que je pus lui faire confiance, pendant la tempête. Il m'emmena chez lui pour me soigner, me mettre à l'abri, me faire dormir. Bon, je voulais pas trop, mais… Force est de constater qu'il m'a sauvée la vie. Et qu'il ne m'a pas touchée, lui. » Je soupirais, en délaissant mon assiette et en prenant une gorgée de glace avec la paille. Du sucre. J'avais besoin de sucre, actuellement. Je me doutais que ça faisait beaucoup à digérer pour Oscar. Je n'en avais pas parlé à grand-monde. A personne, même. Excepté Jared. « Je ne peux pas porter plainte, parce que… Parce que je n'ai aucune preuve de la tentative de viol. Jared a effacé ma cicatrice. En même pas une semaine, je n'avais plus rien, même pas un filigrane. Et je doute que Scott-Rosier accepte de témoigner sur ces deux évènements. Il n'y a rien à faire. C'est en parti pour ça que je ne veux plus vivre seule… » Vivre avec quelqu'un comme lui, ça me rassurerait. Et je pense qu'il commençait à comprendre pourquoi.
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionI see the fear rising, but my hope is burning EmptyRe: I see the fear rising, but my hope is burning

more_horiz
Oscar Swan
Contexte
Nous sommes le lundi 14 janvier 2002. Oscarius Swan, plus connu sous le nom d'Oscar, a fait sa rentrée en 4ème rentrée à l'UMS. Il étudie le Quidditch et compte bien terminer avec brio ses études pour entrer dans une grande équipe. Mais ces derniers temps, beaucoup de choses se bousculent dans sa tête. Sa relation avec Dae-Hyun s'est assez mal terminée et son meilleur ami, Keith, est actuellement en cure de désintoxication. Par-dessus tout ça, il vient de réaliser qu'il avait des sentiments pour l'une de ses élèves, Shanna Green.

I see the fear rising, but my hope is burning
« Tu voudrais qu'on vive ensemble ? » s’étonna Emily.
« Si ça te tente … » risqua-t-il avec un demi-sourire.
« Moi aussi, je serai grave chaude ! »

Elle plongea sa cuillère dans son yaourt comme célébrant sa victoire en mangeant. Oscar eut un doux rire en la voyant faire. Oui, une colocation. Il n’y avait jamais bien réfléchi auparavant, ayant toujours pensé à lui, à son rêve, à ses études. Et puis, il avait toujours eu Keith jusque-là. Et ses parents. A présent, les choses avaient tourné différemment et s’il voulait héberger Keith un temps, il allait avoir besoin d’un logement plus grand. Mais vivre avec des amis, des personnes qui lui permettraient de ne pas trop sombrer dans ses pensées, du moins pendant quelques temps pourrait être intéressant.

« Il faut que j'aille en cours, mais je retiens l'idée ! » reprit Emily en balançant son fruit dans son sac. « Je te préviens, Oscarius Swan, je ne te lâcherai pas pour cette histoire de coloc. Je cherche des agences, des apparts, et je te tiens au courant. »

Oscar rit à nouveau.

« Et je ne te lâcherai pas non plus, Lily ! »

Ce surnom lui était venu lors de leur premier bal ensemble, à Poudlard, lorsqu’il lui avait offert une lys avant de faire leur entrée dans la Grande Salle.

« Fais tes recherches, et on en reparle ! »

La jeune femme lui adressa un clin d’œil, se leva et emporta avec elle son plateau. Le sourire aux lèvres, Oscar la regarda s’éloigner. Ce projet de colocation venait d’alléger un peu son esprit …

Mardi 19 février 2002

Elle finit par tourner la tête vers lui, un sourire triste sur les lèvres.

« Ce serait génial, oui. »

En prononçant cette phrase, sa voix trembla légèrement. Oscar comprit qu’elle était sans doute au bord des larmes à cet instant-là. Son instinct de protection, le même qu’il avait toujours eu à l’égard de sa sœur, l’intimait à pousser Emily à tout lui révéler, sur-le-champ et de la mettre à l’abri. Mais son côté leader et plus raisonnable lui disait qu’il valait mieux respecter les volontés d’Emily et la laissait se confier en temps et en heure, ce soir, comme il était convenu.

Cependant, il y avait une chose qu’il pouvait faire dès à présent. Il agrandit ses bras autour d’elle et la laissa se blottir contre lui. Il referma alors ses bras autour de son corps et posa son menton sur le sommet de son crâne. Ils ne pouvaient pas parler pour le moment, mais il pouvait toujours lui montrer qu’il était là pour elle.

Emily se détacha de lui lorsque des pas derrière Oscar se firent entendre. L’agent immobilier et David étaient de retour. Elle se leva du canapé et tenta de reprendre contenance. Oscar se décida à l’imiter et regarda l’homme qui attendait leurs retours.

« Alors, qu’en pensez-vous ? » demanda-t-il.

Emily regarda les trois hommes avant de se lancer.

« Bon, moi, je ne sais pas vous, mais je ne suis pas encore franchement convaincue par les deux appartements. »
« Mais Emyyyy ! » râla David, choqué. « La pièce supplémentaire du premier pourrait … »
« Pas de salle de sport. » l’interrompit-elle, un doigt levé en l’air. « Je ne veux pas vous entendre soulever des poids aux aurores quand je dors ! »

Oscar croisa les bras, ne pouvant s’empêcher de ricaner. Emily n’était pas une sportive et préférait cent fois la compagnie d’un bouquin qu’aller se dépenser sur un tapis de marche. Oscar était tout à fait prêt à s’adapter à ce mode de vie. Or, pour David, cela semblait être plus difficile. Ce qui rendait la situation que plus amusante !

« Emily a raison. » ajouta-t-il. « Aucun des deux appartements ne nous a vraiment convaincu, de toute façon, non ? »

David croisa le regard d’Oscar et soupira.

« Non, c’est vrai … »

Il se passa une main dans les cheveux, jetant un nouveau regard circulaire sur le salon où ils se trouvaient.

« Donc aucun des deux ? » résuma l’agent immobilier.
« De toute façon, il nous reste un appartement à visiter, n'est-ce pas ? » argua Emily. « Ça peut être jeudi entre midi et une heure ? »

Oscar hocha la tête et jeta un coup d’œil à David.

« Ouais, ça serait top ! » acquiesça l’ancien Poufsouffle.
« J’ai aussi cette disponibilité dans mon agenda. » nota l’agent avec sa plume.

Tous repartirent vers la sortie et l’agent immobilier transplana en premier, suivi de près par David qui devait rejoindre sa petite-amie, Alana Parkinson. Oscar tourna la tête vers Emily.

« Je termine à 18h. » dit-il.

Emily hocha la tête et lui proposa de se rejoindre dans un restaurant ayant repris le style américain pour décoration. Installé près de l’UMS, il attirait toujours quelques étudiants étrangers nostalgiques de leurs pays.

« A tout à l’heure. »

Il déposa un baiser sur le sommet de sa tête avant de transplaner.

Quelques heures plus tard

« Merci. » dit Oscar à la serveuse qui venait de lui remettre son assiette.

Il avait insisté pour attendre Emily avant de commander, mais ce n’était pas le genre de la maison. Ils avaient de nombreux clients et il fallait que ça tourne. Ce n’était pas non plus le genre d’Emily d’être aussi en retard. Sa jambe tremblait légèrement sous la table. Il espérait que quelque chose ne lui était pas arrivé. Les derniers actualités parlaient d’agressions de moldus, comme au temps où Vous-Savez-Qui était revenu à la vie.

Sa main serrée sur sa fourchette, la sonnette de la porte retentit et il soupira de soulagement en voyant la tête blonde d’Emily apparaître. Elle jeta un œil dans la pièce avant de voir Oscar vers qui elle se dirigea.

« Désolée du retard, j'avais vraiment pas vu l'heure… » souffla-t-elle en se laissant tomber sur la banquette.
« Ce n’est pas grave. » lui assura-t-il.

Après tout, elle était là maintenant ? C’était tout ce qui comptait. La serveuse revint immédiatement, ne laissant aucun répit à ses premiers clients.

« Euuuh… Je prendrai un sandwich grillé au fromage. Avec des frites et de la salade. Oh, et un milk-shake. A la cerise. »

Oscar sourit. L’amour d’Emily pour les cerises ne s’était pas tari avec le temps. C’était toujours touchant de voir que certaines choses ne changeraient jamais.

La serveuse repartit et Oscar leva les yeux vers Emily. Son regard naviguait sur les lieux comme si elle cherchait à tout prix à échapper aux questions d’Oscar. Était-elle si nerveuse de lui en parler ? Était-ce pour cela qu’elle avait retardé leur rendez-vous ? Oscar déglutit, jouant avec sa fourchette dans son assiette encore intacte. Il allait devoir aborder le sujet en douceur.

« Tu as lu l’article de la Gazette sur les attaques faites aux Nés-Moldus ? »

Mais au même moment où il posait cette phrase, Emily parlait elle aussi.

« Alors… Tu as commandé quoi ? »

Oscar sourit et baissa la tête.

« Un panini avec des morceaux de poulets fris et des palets de chèvre, supplément frites, et coca-cola. »

Il attendit quelques secondes avant de reposer sa question. Hors de question qu’elle se défile.

« Alors, tu les as lus ? »
« Oui, je les ai lus, et… »

La serveuse les interrompit une nouvelle fois en posant une assiette et un milk-shake devant Emily. Oscar commençait à être fort agacé par les manières de ce restaurant mais s’efforça de se concentrer sur son amie. La serveuse se retira et Emily commença à jouer nerveusement avec une frite, le regard baissé sur son assiette. Oscar ne dit rien, attendant patiemment qu’elle poursuive.

« Ça a repris. »

Un froid s’abattit sur la poitrine d’Oscar en entendant ces trois petits mots. « Ça » faisait bien évidemment référence à son harcèlement. Elle avait vécu des temps très difficiles à Poudlard, avec l’ascension de Vous-Savez-Qui au pouvoir et les enfants des Mangemorts présents au château. Emily était une Née-Moldue et en avait bavé une bonne partie de sa scolarité. Oscar était sensible à cela, son père étant lui-même Né-Moldu. Mais c’était surtout Jared Parkinson, le meilleur ami de la jeune femme qui l’avait énormément défendu.

« J'ai lu les articles sur les Blue Dragon. Je ne suis pas une victime d'eux, mais plutôt… De ceux qui étaient avec moi à Poudlard. »

Ceux qui étaient avec elle … Evidemment. Un nom lui venait immédiatement en tête.

« C’est Scott-Rosier ? »

Thomas Scott-Rosier, la pire enflure que la Terre pouvait porter. Il avait une année de moins qu’Oscar mais ils étaient rentrés plus d’une fois en confrontation quand Oscar l’avait entendu proférer ses insultes racistes. Il était aussi l’un – si ce n’est le seul – des bourreaux d’Emily.

« Non, non, ce n'était pas lui. C'était ses amis, mais il n'était pas au courant. »

Oscar laissa échapper un rire sans joie. Il n’était pas au courant, vraiment ? A moins qu’il n’ait envoyé ses larbins faire le sale boulot pour lui … Quoi que, si on y réfléchissait bien, Scott-Rosier n’était jamais du genre à laisser ce jeu aux autres, tellement il y prenait un malin plaisir.

« Tu te souviens de la tempête, fin janvier, début février ? » poursuivit Emily en mordant dans son sandwich.

Comment faisait-elle pour avoir envie de manger ? Était-elle autant dans le déni ou dans l’idée de minimiser ce qui lui arrivait ? Rien que d’y penser, Oscar rêvait de sortir de ce restaurant malpoli et d’aller retrouver son bourreau.

« Oui, j’avais pu rentrer chez moi, le cours de Quidditch avait été annulé. » dit-il pensivement.
« On est tous resté confiné dans l'université pour la nuit. Chacun dans son bâtiment, sans aucune possibilité de changer. A ce moment-là, j'étais partie voir quelqu'un dans le bâtiment de Magie Noire, et je me suis retrouvée… Avec… Avec eux. »
« … Qu’est-ce qu’il s’est passé ? … »
« Ils m'ont poursuivie dans les couloirs, pour essayer de me violer. »

Emily ferma les yeux comme revivant douloureusement les événements. La bile menaçait de monter dans la gorge d’Oscar et il détourna le regard.

« Tu ne devineras jamais dans quelle chambre j'ai trouvé refuge. » reprit-elle. « Chez Thomas Scott-Rosier, étrangement. Il ne m'a jamais touchée, et il m'avait déjà aidée un mois avant… »

Oscar tourna un regard surpris vers la jeune femme qui avait réouvert les yeux. Elle reposa cependant son sandwich dans son assiette comme si ce n’était plus suffisant pour lui donner du courage.

« En janvier, je suis allée dîner dehors, genre, super tard. Je me réveillais d'une sieste après mon stage. La nuit précédente, j'avais fait la fête, alors, j'avais du sommeil à rattraper. Dans la rue, j'ai croisé les mêmes, ceux qui ont essayé de me violer durant la tempête. Ils se sont mis à trois sur moi, et ils ont… Ils ont déchiré mes vêtements, pour… »

Sa voix se coinça dans sa gorge et elle ferma une nouvelle fois les yeux. Une larme roula sur sa joue. Oscar sentait ses propres battements de cœur s’affoler et mit instinctivement sa main sur celle de la jeune femme, l’encourageant à poursuivre. C’était pire que tout ce qu’il avait imaginé mais il ne voulait surtout pas qu’elle soit coupée dans son élan. Il voulait tout savoir. Il voulait comprendre.

« Pour graver sur ma poitrine le mot… Sang-de-bourbe. » cracha-t-elle, Oscar mimant la même mine dégoûtée face à cette insulte. « Une nouvelle fois, c'est Thomas Scott-Rosier qui me trouva, et qui m'aida. C'est à cause de ça que je pus lui faire confiance, pendant la tempête. Il m'emmena chez lui pour me soigner, me mettre à l'abri, me faire dormir. Bon, je voulais pas trop, mais… Force est de constater qu'il m'a sauvée la vie. Et qu'il ne m'a pas touchée, lui. »

La main d’Oscar se crispa sur celle d’Emily en entendant une nouvelle fois le nom de Scott-Rosier. Il … lui avait sauvé la vie ? Pourquoi ? Dans quel but ? Oscar n’était jamais parvenu à comprendre les intentions de l’ensemble des Serpentard ? Leur mesquinerie lui échappait. Il était capable d’accorder sa confiance ou une deuxième chance à une personne sans saisir que celui-ci allait le duper. Les coups bas n’avaient jamais été son fort, non plus. Alors, les raisons pour lesquelles Thomas l’avait aidé lui échapper.

« Est-ce que … tu en as parlé à quelqu’un d’autre ? » demanda-t-il, retrouvant la parole. « Je pense à Jared mais … tu pourrais aller voir le bureau des Brigadiers au Ministère. Tu sais que c’est puni par la loi ce genre d’actes. »
« Je ne peux pas porter plainte, parce que… Parce que je n'ai aucune preuve de la tentative de viol. »
« Mais … »
« Jared a effacé ma cicatrice. » le coupa Emily. « En même pas une semaine, je n'avais plus rien, même pas un filigrane. Et je doute que Scott-Rosier accepte de témoigner sur ces deux évènements. »
« Bien sûr … »

Les raisons de pourquoi il avait aidé sa victime préférée à Poudlard étaient floues, mais il n’irait jamais jusqu’à témoigner contre ses amis de toujours. Il cachait forcément quelque chose.

« Il n'y a rien à faire. » soupira Emily. « C'est en parti pour ça que je ne veux plus vivre seule… »

Oscar déglutit et exerça une pression sur la main de son amie. Son pouce faisait des petits ronds sur le dos de sa main.

« Tu ne seras pas seule. Plus maintenant. »

Il croisa le regard d’Emily et esquissa un sourire un peu triste malgré lui. Cela lui faisait de la peine que son amie ait du encore subir tout ça. La guerre était finie et les idées de Vous-Savez-qui normalement révolues. Mais voilà qu’un groupuscule réapparaissait et qu’Emily subissait des attaques de ce genre.

« Tu sais, tu dis que tu n’es pas une victime des Blue … qu’importe comment ils s’appellent. Mais je pense que la coïncidence est trop grande pour que ce ne soit pas lié. »

Leurs assiettes refroidissaient entre eux mais peu importait. Le restaurant était tellement malpoli et l’histoire d’Emily si dramatique qu’il en avait totalement perdu l’appétit.

« Je veux que tu fasses attention à toi, ok ? Et … je n’arrive pas encore à comprendre pourquoi ce connard a agi comme il l’a fait … mais … ne compte pas trop sur lui pour les prochaines fois, ok ? »

Son inquiétude se lisait sur les traits de son visage. Ne pas parvenir à comprendre les intentions de Scott-Rosier ne lui plaisait pas et il était prêt à aller trouver Jared pour voir ce qu’il en pensait lui aussi. A plusieurs, ils pourraient faire en sorte qu’Emily soit plus en sécurité, surtout avec les temps difficiles qui s’annonçaient … à nouveau.

« Tu as Jared. Et tu as moi maintenant. »

Son autre main vint entourer celle d’Emily comme s’il scellait une promesse avec elle.

« On va finir par trouver un appartement. Le troisième ne peut pas être pire que les deux premiers. Et au pire, on refera des recherches, on agrandira la zone. Mais on va trouver. Et … tu sais, je pense, mais c’est comme toi tu le sens surtout, … tu devrais en parler à David également. Même si c’est un chien fou la plupart du temps, il a des sœurs, et il ferait n’importe quoi pour les protéger. Et puisqu’on va vivre ensemble, on sera tous un peu de la même famille. »

Il aimait se moquer de David et de ses gestes tempétueux. Mais il était un excellent coéquipier, et à deux, ils pourraient trouver des sortilèges à mettre en place dans leur futur chez eux.

Son regard se pencha sur leurs assiettes qui ne fumaient plus depuis longtemps.

« Je vais aller leur demander de les mettre dans des boîtes pour qu’on emporte tout ça. Ça te va ? »

Après la réponse de la jeune femme, Oscar se leva avec leurs assiettes et se dirigea vers le comptoir où il crocheta la serveuse. D’un air condescendant, elle accéda pourtant à sa requête et Oscar s’occupa de payer pour eux deux. Quelques instants plus tard, ils étaient dans la rue principale de Druid’s Oak avec leurs sacs de nourriture et Emily qui sirotait toujours le fond de son milk-shake.

« Tant qu’on est dans la soirée confession … » commença-t-il.

Il marchait aux côtés d’Emily, la dominant d’une bonne tête. C’était agréable de marcher à l’extérieur, même si le thermomètre ne devait pas dépasser les 5°C. Il avait attaché sa veste jusqu’en haut et enfonçais sa main libre dans sa poche.

« J’ai eu … un problème avec Keith. » confia-t-il en tournant la tête vers Emily. « Il y a à peu près deux mois, on s’est disputé un peu violemment. Il avait bu et il était même probablement sous substances. Non, pas probablement. Il était sous substances. »

Les Médicomages moldus l’avaient confirmé. Il déglutit avant de poursuivre, constatant que c’était la première fois qu’il posait des mots sur les événements de cette soirée.

« J’ai pété un plomb quand j’ai vu qu’il avait embarqué Olympe dans ses conneries. Et je l’ai frappé. Je l’ai chassé même. Je lui ai dit de ne plus jamais revenir. Je crois que … j’en avais juste marre de tout ça. De lui, de ses soirées où il finissait torcher, et là … il avait emmené ma sœur. »

Il leva les yeux vers le ciel. Les nuages épais obscurcissaient la toile, ne laissant apparaître aucune étoile.

« Quelques heures plus tard, l’hôpital moldu nous a appelé pour dire qu’ils avaient trouvé Keith. Quand on est arrivé à l’hôpital, Olympe et moi, il était entre la vie et la mort. Pendant un instant … il était mort en faites. »

Il se racla la gorge, saisi par l’émotion qu’il n’attendait pas. Perdre Keith, ce qu’il avait ressenti. Il se sentait coupable car plusieurs sentiments s’étaient mélangés dans sa tête. Le sauver ? Le laisser partir ? Le soulagement l’avait envahi avant que la culpabilité ne prenne le dessus. Il se sentait horrible d’avoir pensé pendant un instant à cette idée.

« Les médecins ont réussi à le sauver. Et depuis, il a fait un long séjour en hôpital pour se remettre d’une bagarre pour laquelle on l’avait laissé dans un sale état. Et il aurait du partir en cure de désintoxication, mais les médecins ont dit que ça devrait aller. Depuis qu’il est sorti fin janvier, il vit chez moi. »

Il tourna franchement la tête vers Emily, s’arrêtant dans la rue.

« C’est … pour lui aussi que je veux changer d’appartement. Car … je suis devenu son tuteur légal. Et je … je veux lui offrir un environnement sain, un endroit où il pourra être entouré … surveillé aussi. Il ne doit pas retomber dans ses dérives et il doit comprendre ce qu’il veut faire de sa vie désormais. »

Voilà, c’était dit. Il poussa un long soupir et ses épaules se détendirent. Il y avait longtemps qu’il gardait tout cela pour lui. Et encore, il n’avait confié que le récit détaillé des événements, et pas sur ce qu’il avait ressenti.

« La colocation, c’est entre nous trois : David, toi et moi. Mais Keith fera sans doute un séjour prolongé avec nous. Je suis désolé de ne t’avoir rien dit avant. Je crois que … j’arrivais pas encore à réaliser tout ça … Mais t’as été tellement courageuse de me confier tout ça que je crois que ça m’a aidé à te parler de Keith. »

Il déglutit à nouveau et esquissa un sourire. Dans la pénombre, seulement éclairée par une vitrine de magasin, il n’était pas certain qu’Emily voyait les expressions de son visage.

« Tu ne m’en veux pas, Lily ? »

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

Oscar Swan

descriptionI see the fear rising, but my hope is burning EmptyRe: I see the fear rising, but my hope is burning

more_horiz


I see the fear rising, but my hope is burning Avec Oscar Swan Mardi 19 février 2002

Ça y est. J'avais tout avoué à Oscar sur l'éventuel retour d'un harcèlement. En tout cas, je ne pouvais pas nier que ce que j'avais vécu était des agressions, mais bon… A part me défendre par moi-même, je n'avais pas grand-chose à faire. « Tu ne seras pas seule. Plus maintenant. » Je relevais les yeux vers Oscar, qui me fixait en me tenant la main. Comme pour me souligner ses propos. Et que je comprenne que oui, je n'étais pas seule. « Oui… » Je lui offris un petit sourire. Même si je savais que c'était vrai, parfois, je le ressentais. Seule, dans mon lit, quand des crises de panique ou de larmes me prenaient. Ce que je faisais, dans ces moment-là, c'était que je prenais mes écouteurs, et lançais la musique, forte, en me roulant en boule sous la couette. Un truc que je faisais depuis des années quand la réalité était trop lourde à porter. « Tu sais, tu dis que tu n’es pas une victime des Blue … qu’importe comment ils s’appellent. Mais je pense que la coïncidence est trop grande pour que ce ne soit pas lié. » Je fronçais légèrement les sourcils, en assimilant ses paroles. Oui… Peut-être. Mais je pensais aussi qu'il y avait une autre explication. « Je pense surtout que la montée des Blue Dragon les désinhibent totalement… Du genre, ils s'en fichent des conséquences. Comme si être raciste n'était plus un délit. » « Je veux que tu fasses attention à toi, ok ? Et … je n’arrive pas encore à comprendre pourquoi ce connard a agi comme il l’a fait … mais … ne compte pas trop sur lui pour les prochaines fois, ok ? » Je pensais alors aux quelques jours où Scott-Rosier venait me rendre visite, après notre dernière dispute. Après la tempête.

Il venait tous les jours en m'apportant à manger. Il faisait ses devoirs chez moi en silence, ou lisait mes livres. Il me posait des questions, des questions véritablement intéressées. Et je passais sous silence le rendez-vous que nous avions demain soir, pour que je lui conseille d'autres livres. A la place, je souris à Oscar. « Tu me connais, je ferai attention. » Comment je pouvais lui dire la vérité alors que l'inquiétude se lisait sur son visage ? Je ne pouvais pas lui faire ce mal… « Tu as Jared. Et tu as moi maintenant. » « Voyons Swan, je t'ai toujours eu ! » J'essayais de retrouver mon sens de l'humour douteux, mais je le pensais vraiment. Je voyais moins Oscar depuis qu'il était parti à l'UMS, même quand je le rejoignis. Parce que nous n'avions pas le même cursus, que nous vivions chacun nos vies. Sauf que je savais très bien que si j'avais eu besoin de lui, il aurait répondu à mes SOS. Exactement comme aujourd'hui. Même si il m'avait forcé la main pour parler… Mais je lui en étais vraiment reconnaissante. « On va finir par trouver un appartement. Le troisième ne peut pas être pire que les deux premiers. Et au pire, on refera des recherches, on agrandira la zone. Mais on va trouver. Et … tu sais, je pense, mais c’est comme toi tu le sens surtout, … tu devrais en parler à David également. Même si c’est un chien fou la plupart du temps, il a des sœurs, et il ferait n’importe quoi pour les protéger. Et puisqu’on va vivre ensemble, on sera tous un peu de la même famille. » Un sourire me monta aux lèvres alors qu'Oscar entoura ma main avec les siennes. J'adorais David. Il me rappelait un peu mes propres frères. « Quand je serai adulte avec un métier et que j'achèterai ma maison, Oscarius Swan, tu seras le premier à venir la visiter. Le premier après Jared. Et mes parents. Mais je compte t'inviter à ma pendaison de crémaillère ! » Heureusement, je le fis rire. J'aimais ça : faire rire les gens avec mon humour… Dévastateur.

Le jeune homme finit par désigner la table. « Je vais aller leur demander de les mettre dans des boîtes pour qu’on emporte tout ça. Ça te va ? » « Je te suis ! » Pendant qu'Oscar prenait nos assiettes, je remettais ma veste en pensant à tout ce qu'il m'avait dit. Ça fit naître un sourire sur mon visage. Il avait raison, je n'étais pas seule. Tout le monde était là pour m'aider, me soutenir. Même si ils me conseillaient de faire attention, cela voulait dire qu'ils ne m'en voudraient pas si j'allais à ce rendez-vous littéraire demain soir, n'est-ce pas …? Je rejoignis Oscar au comptoir, qui me tendit mon sac de nourriture et mon milk-shake à la cerise dans un gobelet, à prendre à la main pour le finir dans la rue. Miam ! A peine sortis du restaurant, malgré la petite brise glaciale qui nous fouettait le visage, je me mis à aspirer la glace. La cerise était mon fruit préféré, sous toutes ses formes. Tous les ans, Jared en apportait à mon anniversaire. Comme ce n'était pas la saison -en avril…-, il les faisait pousser magiquement et avec soin pendant des jours. Ma mère en utilisait une partie pour faire une tarte d'anniversaire, une autre partie des confitures maison, et je mangeais goulument le reste.

J'étais en train de saliver en pensant à mes futures confitures d'anniversaire -avec deux mois d'avance, je sais- quand Oscar reprit la parole. « Tant qu’on est dans la soirée confession … » « Toi aussi tu te dis qu'il faut absolument de la confiture de cerise dans notre future colocation ? » Le taquinais-je. Sauf qu'en voyant son air sérieux, je regrettais d'avoir plaisanté. « Désolée, j'avais pas vu que c'était pas le moment. Qu'est-ce qu'il se passe ? » « J’ai eu … un problème avec Keith. » J'haussais un sourcil, la paille entre les lèvres, alors qu'Oscar tournait la tête vers moi. Je connaissais Keith, bien sûr. Tous les proches de Oscar connaissait Keith, son meilleur ami moldu un peu tête brûlé. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » « Il y a à peu près deux mois, on s’est disputé un peu violemment. Il avait bu et il était même probablement sous substances. Non, pas probablement. Il était sous substances. » Ah.

Bien qu'à ma connaissance, Oscar n'avait jamais touché à la drogue, ce n'était pas le cas de Keith. Je l'avais déjà vu en prendre en soirée, ce n'était pas une nouveauté. « Ce n'est pas la première fois, qu'est-ce qu'il s'est passé, cette fois, pour que vous vous disputiez ? » Oscar marqua une pause avant de répondre, comme si il avait besoin de réfléchir avant de poser les bons mots. « J’ai pété un plomb quand j’ai vu qu’il avait embarqué Olympe dans ses conneries. Et je l’ai frappé. Je l’ai chassé même. Je lui ai dit de ne plus jamais revenir. Je crois que … j’en avais juste marre de tout ça. De lui, de ses soirées où il finissait torcher, et là … il avait emmené ma sœur. » Je n'avais jamais rencontré Olympe, ou peut-être une ou deux fois à Poudlard, mais je savais à quel point Oscar tenait à elle. Sa petite elfe, comme il la surnommait. Quand il m'annonça que Keith l'avait entraînée dans ses conneries, je commençais à comprendre. Et je commençais à comprendre pourquoi il avait fini par le virer. Je ne pouvais même pas dire si j'approuvais ou non ; parce que Oscar semblait avoir vécu des choses auxquelles je n'avais jamais fais face : devoir aider un proche qui sombrait lentement dans les substances. Parce qu'il fallait dire les choses comme elles étaient : pour se retrouver dans ce genre de conneries, Keith était un vrai drogué, pas juste un consommateur occasionnel.

Donc je ne pouvais pas juger. Bien sûr, le chasser n'était pas la bonne solution, mais si Oscar en avait marre de l'aider sans en voir le bout, si en plus sa sœur adorée était entraînée… Je pouvais comprendre le pétage de boulon. « Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ? » Demandais-je doucement. « Quelques heures plus tard, l’hôpital moldu nous a appelé pour dire qu’ils avaient trouvé Keith. Quand on est arrivé à l’hôpital, Olympe et moi, il était entre la vie et la mort. Pendant un instant … il était mort en faites. » Mon sang se glaça quand Oscar me racontait ça. Avoir son meilleur ami mort… Je pensais à Jared. Non, je ne pouvais même pas envisager cette possibilité. « Etait mort ? Ils ont donc réussi à le soigner ? » « Les médecins ont réussi à le sauver. » Juste le sauver… Enfin, c'était déjà pas mal, mais de ce que je comprenais, Keith n'était pas encore sorti d'affaire pour ses addictions. « Et depuis, il a fait un long séjour en hôpital pour se remettre d’une bagarre pour laquelle on l’avait laissé dans un sale état. Et il aurait du partir en cure de désintoxication, mais les médecins ont dit que ça devrait aller. Depuis qu’il est sorti fin janvier, il vit chez moi. » Wouah… Sacrée histoire.

J'étais en train d'assimiler toute cette folie quand Oscar stoppa sa marche. Je m'arrêtais aussi, en le regardant. Je me sentis soudainement… Inconfortable. Comme si il avait vu un truc… Ou quelqu'un. Je jetais un oeil autour de moi. Mais nous n'étions que tous les deux. « Oscar ? » « C’est … pour lui aussi que je veux changer d’appartement. Car … je suis devenu son tuteur légal. Et je … je veux lui offrir un environnement sain, un endroit où il pourra être entouré … surveillé aussi. Il ne doit pas retomber dans ses dérives et il doit comprendre ce qu’il veut faire de sa vie désormais. » Oh Merlin, ce n'était que ça. Mais pourquoi était-il obligé de s'arrêter pour me dire tout ça ? « Donc… On va vivre à quatre ? » Je marmonnais, tout en regardant autour de moi. Il faisait nuit. On ne voyait pas grand-chose. Et on était sur le campus, plus proche de l'UMS que des résidences étudiantes. Donc, encore moins de lumières parce que les fenêtres étaient éteintes. Elles étaient éteintes parce qu'il n'y avait personne. Enfin, personne pour nous aider si il y avait quelqu'un caché dans la pénombre… « La colocation, c’est entre nous trois : David, toi et moi. Mais Keith fera sans doute un séjour prolongé avec nous. Je suis désolé de ne t’avoir rien dit avant. Je crois que … j’arrivais pas encore à réaliser tout ça … Mais t’as été tellement courageuse de me confier tout ça que je crois que ça m’a aidé à te parler de Keith. » Courageuse, tu parles, j'étais totalement en train de flipper parce qu'on était immobile… Si il y avait quelqu'un qui nous épiait, comment on ferait pour le voir ? Je résistais à l'envie d'allumer ma baguette et de fouiner derrière les buissons. Est-ce que ça craignait si je demandais à Oscar de m'accompagner jusqu'à ma chambre ?

En parlant de Oscar, celui-ci continuait de parler. « Tu ne m’en veux pas, Lily ? » « Hein ? T'en vouloir de quoi ? » Je me tournais vers lui. Je ne m'en étais pas rendue compte, mais ça faisait 5 minutes que je regardais tout autour de moi, frénétiquement. « Je ne vais pas t'en vouloir de ne m'avoir rien dit, voyons ! Au contraire, je te trouve courageux et bienveillant de faire tout ce que tu fais pour Keith. » Je lui souris, même si dans le noir, il ne voyait pas grand-chose. Et moi non plus. Par Merlin, je ne voyais rien du tout ! « On continue ? » Demandais-je d'une voix fébrile. Heureusement, Oscar me suivit, et on reprit la marche jusqu'à mon immeuble. Le ventre noué, je jetais la fin de mon milk-shake, incapable de le terminer. Ce qui semblait rendre Oscar perplexe. « C'est juste que… C'est débile, mais je n'aime pas trop rester immobile en pleine rue dans la nuit sans lumières. » J'haussais les épaules. Je me trouvais minable. Dire que j'avais passé 7 ans à Gryffondor et et j'avais de nouveau peur du noir, comme une gamine ! « On ne sait pas qui pourrait en surgir… Tu comprends ? » En tout cas, il semblait comprendre plus de choses que moi. Heureusement, en bon gentleman, il me raccompagna pas que jusqu'à mon immeuble, mais carrément jusqu'à la porte. Je lui souris et le pris dans mes bras, avant de rentrer. A la fenêtre, je le regardais braver la nuit, prêt à rentrer chez lui.

Samedi 9 mars 2002

« Argh, qu'est-ce que ces piles m'énervent alors !! » J'étais en train de me battre avec ma montagne de livres qui envahissaient ma chambre. Le salon, la salle à manger, la cuisine… Tout était rangé, déjà. Il fallait que je termine ma chambre. Au moins, les meubles étaient en place : mon lit était contre le mur et j'avais accroché mes photos au-dessus ; j'avais trois bibliothèques, une à coté de mon lit, une à côté de mon bureau, et une autre, petite et murale ; à côté de cette dernière étagère, j'avais une petite étagère avec ma bouilloire et mes tasses pour pouvoir boire du thé quand je voulais ; et une commode où tout mon bordel à maquillage était placé au-dessus et mes fringues dedans. Comment je faisais dans une minuscule chambre étudiante, hein ?

On avait eu de la chance pour cet appartement : on l'avait visité le jeudi suivant mon dîner avec Oscar, et on avait eu un véritable coup de cœur. Quatre chambres, une pour chacun et une pour faire une chambre d'amis ; une grande cuisine, un salon et une salle à manger jointe, mais avec suffisamment d'espace pour qu'on ne se marche pas dessus -ou qu'on organise des soirées. Et comme il est suffisamment proche du campus, bah, on a signé tout de suite pour emménager le weekend dernier. Sauf que le weekend dernier… J'étais chez Thomas. Il m'avait sauvé de l'incendie durant l'attentat pour m'emmener chez ses parents, pensant qu'on serait en sécurité dûe à leur absence. Absence de courte durée, car ils revinrent le samedi matin. On me fit passer pour une Sang-Pur russe, et malgré un ex-Mangemort un peu trop fouineur, on s'en était… Sortis. Avec quelques traumatismes supplémentaires pour ma part, mais je n'en avais parlé à personne. Même pas à Jared, qui soignait pourtant ma blessure régulièrement. Je savais qu'un jour, je devrais lui dire, et qu'il rongeait son frein, mais au moins… Il me laissait le temps d'être prête.  

Bref, Oscar et David avaient emménagé sans moi. J'avais débarqué le lundi suivant, tard, avec mes cartons que j'avais fait à la va-vite la veille. Voilà pourquoi eux étaient super bien installés, et que moi, il me manquait encore mes livres. Oscar dût m'entendre râler, parce qu'il vint aux nouvelles. « Je suis complètement perdue entre toutes ces piles, je ne sais même pas par où commencer…! » Je balayais la pièce d'un regard désespéré. Tout le reste était rangé, sauf mes livres. En tant que lectrice, j'aurais dû commencer par ça, mais franchement, je pensais optimiser la place en commençant par les autres trucs. « Oscar, tu ne m'entendras dire ça qu'une seule fois dans ma vie, mais je pense que j'ai trop de livres. » Sérieusement, je pense que je vais devoir en caser dans le salon ! Mais ce sera un véritable brise-cœur de décider ceux qui seront dans ma chambre, et les autres, relégués au salon. Déjà que c'était trop dur de décider ceux qui restent chez mes parents…!

« Bon, ok, j'abandonne. J'en ai marre. » Je me relevais et donnais un coup de pied dans un carton vide, avant de regarder mon nouveau colocataire. « Je vais aller courir. Tu veux venir avec moi, Swan ? » Je sais, je ne suis pas la plus grande sportive du monde. J'ai posé mon véto sur une salle de muscu, par exemple -même si ça pourrait être utile pour enfin mettre une raclée à Jared. Mais j'aimais courir, et franchement, je ne disais pas non à un peu de compagnie. Je poussais un petit cri de joie quand il accepta, et je le virais de ma chambre pour pouvoir me changer tranquille. Un leggings, un débardeur, et un gilet autour de ma taille au cas où j'ai froid.

Avec le jeune homme, on partit plutôt rapidement. Dans le sens où on était prêt tous les deux. C'est vrai qu'il était sportif, donc il devait être content que je lui propose de venir. Et moi, courir m'aidait à me changer les idées. Dans une déprime, c'était l'étape pour aller mieux. Me rouler en boule avec mes écouteurs ? Quand je voulais tout abandonner. Ou tout oublier. Bref, me couper du monde. Courir, c'était l'inverse. Ça me reconnectait au monde. Aujourd'hui, même si il faisait frais comme un mois de mars, il faisait plutôt beau. On croisait peu de monde sur le campus, donc on pouvait courir tranquillement. En silence, rythmés par nos respirations respectives, mais ça faisait du bien.

Oscar fut le premier à s'arrêter pour prendre une petite pause. « Bah alors, Swan ? Je croyais que tu étais en cursus sportif, et c'est toi qui doit m'arrêter ? » Mais en vrai, je sais que je déconne. Encore quelques mètres et je me serai écroulée. Je pousse mon corps au-delà de ses limites aujourd'hui, parce que j'ai besoin d'éliminer ces derniers jours, ces dernières semaines. Ces derniers mois. Ma respiration est sifflante, et je ne m'en rends compte que maintenant. Oscar avait raison : il fallait ralentir le rythme, surtout si on veut reprendre après. J'essaie de calmer mes poumons en feu, alors qu'il me demande comment va mon bras. Ça fait une semaine que j'ai un bandage entre l'épaule et le coude. Oscar sait que j'avais été touchée par le Feudeymon à l'attentat, je lui ai dis. « Ça va. Ça cicatrise. Je vais voir Jared deux fois par semaine pour soigner ça. Il dit que l'aspect rouge et gonflé va partir, mais comme c'est de la magie noire, je risque de garder une cicatrice blanche à vie. » Des traits blancs en relief qui vont me rappeler toute ma vie cette journée. Mais je préfère ça à l'insulte ignoble gravée dans ma poitrine qu'il a réussi à totalement éliminer. « Et Olympe, alors ? Quand est-ce qu'elle vient à l'appartement ? » Je préfère changer de sujet, pour ne pas parler de l'attentat. De toute façon, je sais que sa sœur est aussi une source de problème, comme Keith. Pas à cause de la drogue, mais à cause de ses relations.                            
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


One of would die for love
One of us would give it up
One of us would risk it all
One of us could say goodbye
One of us is hurting you
And baby that's the last thing that I wanna do

descriptionI see the fear rising, but my hope is burning EmptyRe: I see the fear rising, but my hope is burning

more_horiz
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum