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You will remember me, remember me for centuries Avec James Davis Jeudi 21 mars 2002

« Merci, Maître Scott. » Je fis un signe de tête à mon client, avant de sortir de chez lui. Hollis Silverthorn  était très justement accusé de contrebande de produits dangereux. Mais quoi de plus normal, quand il avait du mal à joindre les deux bouts pour nourrir sa famille ? Ils vivaient tous dns un misérable appartement poussiéreux dans l'Allée des Embrumes. Il ne voulait pas s'enrichir, il voulait juste vivre. L'allée des Embrumes était connue pour sa réputation de voleurs, de tueurs, de chasseurs de créatures. Beaucoup oubliait le côté pauvre de ce quartier qui était, selon moi, l'équivalent de l'ancien East End de Londres. Quand on marchait dans l'Allée avec, en tête, que des personnes vivaient ici, nous pouvions presque avoir l'impression de se retrouver dans un roman de Victor Hugo. Comment pouvait-on en vouloir à un père de famille d'essayer de s'en sortir ? Il était venu me supplier à mon bureau de l'aide, ne pouvant pas aller à Azkaban. Je l'avais aidé à monter sa défense et à trouver un autre travail, plus légal, pour essayer de montrer sa bonne foi. Dans quelques jours, nous irions au tribunal.

Une fois sorti de son appartement, je décidais de marcher jusqu'au Chemin de Traverse, en toussant légèrement. Je voulais passer par l'apothicaire, alors que je me sentais fatigué depuis quelques jours. Avec tout le travail qui m'attendait, ce n'est pas le moment de ressentir cet état. Il me fallait donc une potion revigorante, en espérant qu'il ne soit pas fermé au vu de l'heure tardive. En marchant, je m'approchais de la boutique Mikaelson. Je ne pus m'empêcher de jeter un oeil, de loin. Je n'avais pas vu James depuis le lendemain de mon anniversaire, quand il surprit Karoline chez moi. Je n'avais pas forcément osé aller le voir, lui qui semblait déjà énormément déçu. Je me sentais déjà honteux de mon attitude vis-à-vis de mon frère, je n'avais pas à entendre les reproches de mon ancien ami. Surtout que je ne comprenais pas pourquoi il en voulait à la jeune femme. Je ne savais même pas qu'ils étaient amis. Ma seule crainte était qu'il en parle à Calvin, alors que notre histoire n'avait duré qu'une nuit. Et une matinée. Mais une nuit très alcoolisée, et une matinée pour oublier nos démons mutuels.

J'aperçus James devant la devanture, en train de parler à des sorciers. La conversation était loin d'être bienveillante, et je ne pus m'empêcher de tendre l'oreille. Encore plus quand j'entendis le nom de famille Scott. Apparemment, mon vieil ami devait trouver un grimoire dans le manoire familial. Mais quelle était cette histoire ? Voyant que les sorciers commençaient à s'énerver, je ne pus m'empêcher de m'approcher. « Messieurs, voyons. je sais que nous sommes sur l'Allée des Embrumes, mais tout de même.. Cela n'excuse pas la violence gratuite. » Les sorciers face à James se tournèrent vers moi. Le dos droit, les mains dans la poche de mon manteau, je les regardais. « Bonsoir. » « Lui… C'est pas l'démon blanc ? » Un léger sourire monta sur mes lèvres. « Je vois que je n'ai donc pas à me présenter. » James avait la mâchoire serrée, et le regard noir. Je sentais bien que mon intervention ne lui plaisait pas, mais il ne dit rien. Qui sait comment ça aurait pu tourner pour lui si je ne les avais pas déconcentrer ?

Lentement, je m'approchais du groupe. « Il me semble avoir entendu parler d'un… Grimoire, c'est bien cela ? C'est quelque chose que vous avez perdu ? » Ils me fixèrent, silencieusement. Ils ne semblaient pas mal à l'aise, mais ils me regardaient, méfiants, comme ne sachant pas comment réagir. « C'est quelque chose que vous avez perdu, je suppose ? » Je prenais le temps de croiser leurs regard à tous, pour bien montrer à quel point j'étais sérieux dans mes paroles. « Ou alors, c'est un grimoire que vous voulez voler aux Scott, c'est bien cela, n'est-ce pas ? » « P'tain, mais qu'est-ce qu'il nous veut, celui-là ? » J'haussais un sourcil. Décidément, l'East End sorcier n'avait pas perdu de son charme… « Je vous conseille de laisser ma famille tranquille. Vous ne faites pas le poids. Dois-je vous rappeler la puissance de ma famille ? En magie, en position sociale ? » Encore une fois, je les observais. Comme au tribunal, je ne baissais jamais le regard. Je ne montrais pas la moindre faiblesse. Je devais leur faire comprendre que c'était inutile d'essayer ; je devais leur faire croire que j'avais un atout dans la manche. « On laisse tomber. On s'casse. » Bien. Une nouvelle fois, j'avais réussi. Je les regardais s'éloigner en bousculant James, avant de me tourner vers ce dernier. Je n'attendais pas spécialement des remerciements, mais au moins une parole qui pouvait me montrer qu'il voulait parler. Mais rien. On se contenta de se regarder en hippogriffe de faïence. Voyant qu'il était toujours aussi buté, je tournais les talons pour repartir.

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Avec mon détour, j'étais persuadé que l'apothicaire serait bel et bien fermé. Mais cela ne m'empêchait pas d'espérer et de continuer de marcher à pied. Toutefois, avant que j'arrive sur le Chemin de Traverse, je sentis un sortilège me frôler. « Putain, tu l'as loupé ! » Je me retournais. « Encore vous ? » Le groupe de tout à l'heure. Prêt à en découdre. Je sortis ma baguette, mais pas assez vite à mon goût. Je me repris un sortilège, de plein fois cette fois, qui me fit voler jusqu'à un mur. Je serrais les dents pour retenir un gémissement de douleur, avant de m'écrouler lourdement au sol. Pourquoi n'avais-je pas été aussi rapide que d'habitude ? Je tâtonnais le sol, à la recherche de ma baguette. Je me rendis compte que si mon esprit était toujours aussi vif, pas mon corps. Ce n'était pas normal. Que m'arrivait-il ?

« L'avocat fait moins le malin, n'est-ce pas ? » « Le démon blanc… Il mérite bien une leçon pour avoir mit les potes à Azkaban. » Toujours à la recherche de ma baguette, j'essayais de faire diversion avec ce que je savais faire de mieux : parler, argumenter. « Quels amis ? Dois-je vous rappeler que j'ai une trentaine de victoires à mon actif ? » « Putain je vais te couper la langue ! Bombarda ! » J'esquivais l'explosion en me roulant sur le sol, ce qui me permit de retrouver ma baguette. Je la levais, de nouveau trop longuement à mon goût, avant de m'arrêter. James était là. James était en train de les battre, un à un. L'espace d'un instant, j'avais presque l'impression de revoir l'ancien Auror assoiffé de justice, tel qu'il avait pu être.

Une fois qu'il parvient à tous les battre, il se rapprocha de moi en tendant une main, pour m'aider à me relever. Je la pris volontairement, et, une fois sur mes pieds, je le regardais, le souffle court. « Merci beaucoup. » J'avais envie de lui demander pourquoi il était revenu. Le désir de se venger de ces hommes ? Ou, comme je l'espérais, le souhait de faire une bonne action ? Impensable, mais serait-ce une forme de rédemption ? Voyant qu'il ne partait pas, je me contentais de dire : « Après une journée comme celle-ci, je ne serai pas contre un verre. Serais-u prêt à m'accompagner ? » Je ne pouvais m'empêcher de lui tendre une perche. Il venait de sauver ma vie, peut-être qu'un verre ne lui semblait pas aussi insurmontable qu'il y a quelques jours ?

Je cachais mon soulagement quand je le vis tendre son bras. Je restais stoïque, mais je n'hésitais pas. Après tout, combien de fois cette chance allait-elle se reproduire ? James transplana rapidement, et quand j'atterris sur mes pieds, je reconnus sa maison. Inutile de le prévenir que je comptais déjà venir samedi, alors que Joséphine m'avait dit qu'elle rentrait pour le weekend. Peut-être que cette soirée allait permettre de faire un pas en avant. Je le laissais ouvrir la porte, et je le suivis jusqu'au salon. Je ne fis aucun commentaire sur la couche de poussière, témoignage que seule sa fille devait faire le ménage.

« Pourquoi es-tu venu chez moi, l'autre jour ? je me doute bien que ce n'était pas pour me souhaiter mon anniversaire. » Je faisais évidemment écho à ce jour-là, quand il nous surprit, avec Karoline. Je l'observais servir les boissons. Difficile de deviner ses pensées. « Comment Karoline te connait-elle ? » Cette fois, je le vis sourire. Je l'imaginais très bien se moquer d'une hypocrisie inventée de ma part. « Karoline et moi sommes de bons amis. » J'acceptais son verre, et le remerciait d'un regard, avant de m'asseoir sur le fauteuil qu'il me désignait. L'heure était donc aux confessions. « Elle est venue pour mon anniversaire. Elle était déprimée par sa relation avec Calvin, et je n'avais pas passé une très bonne journée. Nous avions bu, beaucoup. Nous avions ris. Nous avions besoin de savoir que nous comptions pour quelqu'un. » Je marquais une pause, le temps de boire une gorgée. Je savais que James se sentait seul, lui aussi. Ce qui pouvait se comprendre, avec le départ de sa femme, et le changement de vie. « Une chose en entraînant une autre… » Je ne savais pas où elle en était avec Calvin, désormais. Nous nous étions revus, sans nous sauter dessus. Mais nous n'avions pas abordé le sujet de Calvin. « La vraie question est pourquoi cela t'intéresse autant ? »
:copyright:️ Justayne

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I do whatever it takes
Cause I love the adrenaline in my veins

descriptionYou will remember me, remember me for centuries EmptyRe: You will remember me, remember me for centuries

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le jeudi 21 mars 2002. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes. Mais son arrogance et son désir de commander le pousse à rechercher un grimoire que les Scott semblent détenir ...

You will remember me, remember me for centuries
La tête de James était obsédée par l’image de Karoline Barjow. Cette femme aura un jour raison de lui. Elle avait un pouvoir étonnant sur lui, sur ce qu’il était capable d’endurer, d’accepter. Ce qu’il avait fait pour elle en était encore la preuve. Pourtant, il sentait qu’il avait besoin de prendre une nouvelle fois ses distances avec la jeune femme. Comme il avait fait quelques semaines plus tôt, où il pensait ne pas être un homme assez bien pour elle. Aujourd’hui … aujourd’hui les choses étaient plus compliquées que cela.

Il referma la porte de la boutique Mikaelson, la scellant de divers sortilèges pour éviter que des intrus n’y pénètrent. Cette boutique commençait à le lasser. Ces machinations, ces manipulations, ces mages noirs. Mais il savait qu’il ne pourrait s’en aller ainsi. Et le grimoire restait toujours un objectif pour lui. Détruire les Mikaelson de l’intérieur. Prendre le pouvoir et en jouir. Il pourrait en faire profiter ses enfants dès lors qu’il aurait mis la main sur ce quartier de Londres. Être un sorcier puissant ne craignant rien ni personne. Mais pour cela il lui fallait le grimoire, toujours introuvable à ce jour.

« Jem. »

James se retourna d’un bond, sa baguette devant lui. Ses yeux brillèrent d’une étrange lueur en reconnaissant les deux hommes auxquels il avait à faire et par chance il ne s’agissait pas de Lance Avery. Cette vermine avait disparu depuis des semaines à présent mais James savait qu’un jour ou l’autre il réapparaitrait.

« Derek, Daryl. J’imagine que ce n’est pas une visite de courtoisie … » dit-il, ses dents grinçantes.

Le premier, un homme à la barbe mal rasée et aux épaules carrées, sourit, dévoilant une rangée de dents jaunes.

« Il paraitrait que tu t’es sacrément rapproché des Scott ces derniers temps. » dit-il, son regard allant de James à son comparse.
« Normal quand on veut mettre la main sur l’objet le plus convoité de Londres … » ajouta le deuxième aux cheveux noirs et gras lui atteignant les épaules.

James sourit et baissa la tête, comprenant là où les hommes voulaient en venir. Ainsi donc, ils pensaient que James était entré en possession du grimoire ? Nom d’un Sombral, ne pensaient-ils pas qu’ils seraient déjà tous morts et enterrés six pieds sous terre ? Si réellement James avait ce grimoire avec lui, il aurait depuis longtemps usé des sortilèges qu’il renfermait pour tous les anéantir.

« Venez-en aux faits, messieurs. »
« Donne-nous le grimoire. » déclara abruptement le deuxième.
« En voilà une revendication simple et claire, Daryl. Seulement, je regrette de ne pouvoir accéder à votre requête … »

Le premier, Derek, lâcha un rire sans joie avant de cracher aux pieds de James.

« Il va donc falloir qu’on emploie la force … Es-tu bien certain de ton coup ? »

Daryl semblait cependant plus méfiant.

« Peut-être qu’il ne l’a pas encore récupéré. » tenta-t-il. « Le grimoire est toujours dans le manoir des Scott ? »

James prit son temps pour regarder l’un et l’autre de ses adversaires. Il était 19h et le soleil s’était couché à l’horizon, nappant l’Allée des Embrumes d’un étrange brouillard.

« Que de cerveaux perspicaces ! Je suis curieux de voir ce que donnerait votre « force » si elle est aussi égale à votre capacité de déduction. » se moqua-t-il.

La susceptibilité de Daryl fut piquée à vif et sa baguette se pointa aussitôt sur James. Cependant, avant que les hostilités ne soient lancées, une voix résonna alors derrière eux, forçant les assaillants de James à se retourner d’un seul bond.

« Messieurs, voyons. Je sais que nous sommes sur l'Allée des Embrumes, mais tout de même.. Cela n'excuse pas la violence gratuite. »

Andrew Scott venait d’arriver. Son long manteau noir lui donnait un aspect prestigieux dans cette rue malfamée. Il avait le dos droit, le regard franc. Il était menaçant même sans sortir sa baguette. La main de James se crispa sur la sienne en le voyant ici. La dernière fois qu’il l’avait vu, il rattachait les boutons de sa chemise à côté d’une Karoline aux joues rouges et aux jambes nues.

Comme revivant cette scène, James recula d’un bond, comme frappé par une révélation.

« Bonsoir. » reprit le ton naturellement menaçant d’Andrew.
« Lui… C'est pas l'démon blanc ? » demanda Derek en regardant son comparse pour obtenir une validation de sa part.
« Je vois que je n'ai donc pas à me présenter. »

Evidemment. Andrew Scott était connu de partout au Royaume-Uni. Les Scott plus simplement avaient une longue réputation et Andrew en était l’un de ses dignes héritiers. Le regard de James devint noir. De quoi se mêlait-il ? Que venait-il faire ici ? Espérait-il se racheter en chassant ces deux idiots ?

Se racheter … De quoi au juste ? La main de James se crispa un peu plus sur sa baguette bien qu’il gardait la mâchoire serrée, refusant d’intervenir dans cet échange. Malgré tout, il était curieux de savoir ce que comptait réellement faire Andrew.

« Il me semble avoir entendu parler d'un… Grimoire, c'est bien cela ? C'est quelque chose que vous avez perdu ? » demanda innocemment l’avocat.

Cette façon d’intervenir déstabilisait encore plus Derek et Daryl qui se regardaient, comme ne sachant pas comment réagir.

« C'est quelque chose que vous avez perdu, je suppose ? » répéta-t-il. « Ou alors, c'est un grimoire que vous voulez voler aux Scott, c'est bien cela, n'est-ce pas ? »
« P'tain, mais qu'est-ce qu'il nous veut, celui-là ? » s’agaça Daryl.

Andrew haussa un sourcil et James s’efforça de ne pas laisser un sourire apparaître sur son visage. Il reconnaissait bien là l’aura encore plus menaçante de son ancien ami et il avait hâte de l’entendre parler.

« Je vous conseille de laisser ma famille tranquille. » déclara Andrew d’une voix grave. « Vous ne faites pas le poids. Dois-je vous rappeler la puissance de ma famille ? En magie, en position sociale ? »

Ses paroles faisaient mouche, comme à chaque fois. Il était devenu un avocat remarquable. Encore mieux : il était devenu un véritable Scott, avec la grandeur et la superbe qui accompagnait ce nom.

Andrew Scott, le démon blanc.

Les épaules de Derek retombèrent.

« On laisse tomber. On s'casse. »

Il jeta un coup d’œil à son comparse avant de river son regard sur James. Ce dernier redressa le menton, comme montrant qu’il était toujours prêt à en découdre si jamais ils osaient. Mais Derek vint le bousculer avant de s’enfoncer rapidement dans une rue adjacente et de disparaître, Daryl sur ses talons. Il n’y avait qu’à croiser leurs regards pour comprendre qu’ils n’avaient pas dit leur dernier mot. Mais pour le moment, cela s’arrêtait là.

James croisa alors le regard d’Andrew. L’homme resserra les pans de son manteau, scrutant le visage de l’ancien Auror, comme attendant quelque chose. Quoi ? Voulait-il des remerciements ? James ne lui avait rien demandé. Encore une fois, James redressa le menton, haussant cette fois-ci les sourcils, comme l’interrogeant silencieusement. Mais l’homme tourna alors les talons et reprit sa route. James le regarda s’éloigner, presque déçu. Alors c’était tout ? Il chassait les assaillants de James et il partait.

James secoua la tête. Il ignorait s’il était plus agacé par le comportement d’Andrew ou bien tout simplement par le sien.

Il se retourna vers la boutique et vérifia une nouvelle fois les sortilèges. Sa tête s’interrogeait sur ce qu’avait fait Andrew. Quel était son intérêt d’agir ainsi, de le défendre et de tourner les talons ? Il n’essayait même pas de lui parler, de lui faire une leçon de moral ? Pas que ça lui manquait mais quand même … Ce n’était pas dans le genre d’Andrew d’agir sans rien attendre en retour.

Détrompez-vous, Andrew était quelqu’un de bon et de généreux. Envers ses amis. Or, James n’était pas ce qu’on pouvait appeler un ami ces derniers temps …

D’un geste rageur car James ne comprenait rien à tout cela, il relâcha la poignée et commença à s’éloigner à grands pas dans l’autre sens. Pourtant, quelque chose le retint.

Il s’arrêta brusquement avant de jeter un œil par-dessus son épaule. Il y avait longtemps qu’il ne l’avait pas ressenti pourtant il en était sûr. Un étrange pressentiment le poussait à se retourner et à rattraper Andrew. Il devait le remercier. Il lui devait au moins ça. A moins que ce pressentiment laissait présager autre chose ?

« Par la barbe de Merlin ! »

Il accéléra aussitôt le pas en partant dans la direction qu’avait emprunté Andrew, menant vers le Chemin de Traverse. Mais aux bruits de sortilèges, James se douta rapidement que l’avocat n’avait pu atteindre le passage.

« Le démon blanc… Il mérite bien une leçon pour avoir mis les potes à Azkaban. » susurrait la voix de Derek.

James se plaqua contre un mur en brique avant de jeter un œil dans la rue. Andrew était tombé à terre, visiblement frappé par un sortilège. Désarmé, il cherchait sa baguette tandis que Daryl et Derek le tenaient en respect.

« Quels amis ? » tenta la voix essoufflée d’Andrew. « Dois-je vous rappeler que j'ai une trentaine de victoires à mon actif ? »

Dissimulé dans l’ombre, James ne put retenir un sourire. Andrew avait l’art et la manière d’argumenter comme personne. Il espérait certainement distraire ses adversaires de cette façon mais cela contraria davantage Daryl.

« Putain je vais te couper la langue ! Bombarda ! »

James sortit à ce moment-là de derrière le mur alors qu’Andrew évitait de justesse l’explosion qui cassa les vitres de la boutique au-dessus de lui.

« Everte Statum ! » lança James, surprenant Derek.

Son corps vola soudain de quelques mètres avant de rencontrer les poubelles qui se déversèrent sur le sol à son contact.

Daryl se retourna à ce moment-là et para la nouvelle attaque de James avant de lancer une nouvelle salve de sortilèges. James les stoppa un à un. Une fureur le prenait telle qu’il n’avait plus connu depuis longtemps. Son esprit était uniquement concentré sur sa tâche à effectuer : mettre hors d’état de nuire les deux assaillants. Autrefois, alors qu’il était Auror, il aimait cette adrénaline qui parcourait tout son corps. Se battre, désarmer, blesser.

Son regard était alerte et cherchait à anticiper toutes les attaques. Derek s’était relevé et venait de se joindre au combat. James les regarda un à un. Pendant un instant, aucun sort ne fut lancé, les combattants échangeant des regards peu amènes, essayant sans doute d’envisager la suite du combat.

Au sein des Mikaelson, James s’était déjà battu à de nombreuses reprises, retrouvant par certains côtés l’aspect du travail d’Auror. Mais se battre au sein de cette entreprise était bien différent de ce qu’il avait l’habitude de faire. Au lieu de combattre des mages noirs, il saccageait des boutiques qui refusait de payer le Patron, ou bien liquider des sorciers qui avaient ouvert un peu trop leurs bouches. Mais aucun adversaire n’était réellement de taille. Tout était beaucoup trop facile. Peu savait se battre réellement, peu avait été habitué aux duels des sorciers. Alors James avait du apprendre à rendre ses apparitions plus théâtrales, faisant germer la peur dans l’esprit de ses ennemis. Il prenait son temps pour saisir l’éclat de terreur qui illuminait leurs regards. Il s’en réjouissait, pensant alors retrouver un semblant d’adrénaline. Mais rien n’y faisait réellement. Tout se terminait toujours de la même manière. Au final, ce travail ne l’aidait qu’à expulser par à-coups ses pulsons psychotiques et enragées. Rien de très sain même s’il pensait avoir trouvé là la solution.

Pourtant, dans ce combat envers Daryl et Derek, deux sorciers habiles de l’organisation, James avait enfin la sensation de retrouver ce qu’il avait longtemps recherché. C’était comme la dernière fois avec Angelo et Anthony Scott pour secourir la belle Karoline. Sauf que cette fois-ci, il était seul.

Derek attaqua le premier avec un Flipendo que James contra avec le charme du bouclier. Un sortilège qu’il avait longtemps négligé mais qui lui servit lorsque Daryl voulut le prendre par surprise. James ne leur laissa pas le temps de réagir :

« Stupefix ! Obscuro ! »

Si Daryl évita le premier sortilège, il fut pris de court par le deuxième qui le rendit aussitôt aveugle. Se satisfaisant de sa réussite, James ne vit pas le sortilège Diffindo l’atteindre sur l’épaule. Il recula et grinça des dents pour retenir le cri de douleur qui voulait sortir. Lorsqu’il releva les yeux vers Derek, celui-ci manqua de trébucher devant son regard noir. Il tenta d’attaquer une nouvelle fois mais James fut prêt à contre-attaquer. Il dévia chacun des sortilèges, ignorant les élancements dans son épaule alors qu’il se rapprochait rapidement de Derek qui tomba à la renverse sur l’un des objets sortis des poubelles.

« Jem, attends … ! »

Mais James ne lui laissa pas l’occasion de se repentir.

« Sectumsempra ! »

L’homme hurla alors que de grandes plaies avaient déchiré sa chemise. Des tâches de sang apparurent aussitôt et il se tordit de douleur alors que les plaies s’étaient enfoncées profondément dans sa chair, tellement James l’avait souhaité fort. James le regarda un instant, se réjouissant de sa revanche avant de tourner la tête vers Daryl qui avait lâché sa baguette dans la panique et ne parvenait plus à la trouver. A quatre pattes, ses mains touchaient chacun des pavés de la rue. James se dirigea lentement vers lui et donna un coup de pied à la baguette alors que Daryl allait y mettre la main dessus.

« Finite ! »

L’homme recouvrit la vue et leva lentement la tête vers James. Même s’il refusait d’afficher clairement de la terreur, James pouvait voir sa pomme d’Adam déglutir difficilement.

« Ton ami n’en a plus pour longtemps dans cet état-là. Soit tu décides de finir comme lui car il ne me faudra qu’un seul sortilège pour t’ôter la vie, soit tu choisis de transplaner loin d’ici avec lui. »

Si James avait été un vampire, il aurait pu entendre très nettement les battements de cœur de Daryl qui le regardait comme s’il n’osait croire à sa chance.

« Il ne te reste que cinq secondes avant que je ne change d’avis. Cinq, quatre … »

L’homme n’hésita plus. Il se releva difficilement se jeta sur le corps de Derek, toujours agité de soubresauts, et tous deux transplanèrent dans un plop.

Le calme revint sur l’Allée des Embrumes. La pluie avait commencé à tomber sans doute depuis un moment mais James y prêtait juste attention. Il leva les yeux vers le ciel tandis que ses cheveux bouclés se collaient sur son front. Sa blessure à l’épaule le lançait et il grimaça en posant les yeux dessus. Il faudrait recoudre ça avant que Joséphine ou Lisabelle ne la voient.

Andrew était toujours assis à terre, contre la devanture du magasin où la vitre avait explosé en milles morceaux. Il regardait James avec un mélange de fascination et de méfiance. James aurait payé cher pour savoir ce qu’il pensait à ce moment-là. A nouveau, ils se regardaient tous les deux sans prononcer un mot. Craignaient-ils de briser ce moment solennel ? Après tout, Andrew avait sauvé la première mise à James avant que celui-ci ne lui rende la pareille quelques minutes après.

James se souvenait très bien des histoires que son père lui racontait petit. Lorsqu’un sorcier sauvait la vie d’un autre, ils étaient liés par une étrange magie. Un lien se créait, impossible à défaire. Ils se devaient mutuellement ce service.

Ses pas claquèrent sur le sol pavé alors qu’il s’approchait d’Andrew. Il se dressait entièrement au-dessus de lui. Andrew Scott à terre. C’était une étrange vision qu’il avait là. Andrew était un sorcier intelligent, un duelliste hors pair, même s’il excellait davantage dans les duels où l’éloquence était de mise. Pourtant, il était ce soir-là au sol.

James lui tendit sa main silencieusement. Andrew n’hésita pas lorsqu’il la lui prit et s’aida de sa poigne pour se redresser sur ses pieds.

« Merci beaucoup. » dit-il, le souffle encore court.

Andrew les avait prononcés, ces précieux mots que James n’arrivait à prononcer. Pourtant, il les lui devait lui aussi. Sa main serrait toujours celle d’Andrew et comme pour dire les mots qu’il n’arrivait pas à formuler, il exerça une légère pression sur la poigne de cet homme avant de la relâcher.

« Après une journée comme celle-ci, je ne serai pas contre un verre. » reprit alors Andrew. « Serais-tu prêt à m'accompagner ? »

James détourna le regard, regardant la rue devant eux qui menait jusqu’au Chemin de Traverse. L’obscurité était vite tombée avec l’arrivée de la pluie et la plupart des boutiques de l’Allée des Embrumes avaient fermé leurs rideaux, si bien que l’endroit donnait l’impression d’être désert. Pourtant, James avait passé assez de temps en ces lieux pour savoir qu’on n’était jamais seuls ici. Il y avait toujours des yeux pour observer ce qui se passait, des oreilles pour entendre ce qui se disait.

« Et toi ? » retourna James en tendant son bras à l’homme.

Après ce qu’il venait de se passer, il en était hors de question de partir à pied. Ils risqueraient d’être suivis et de tomber dans une nouvelle embuscade. Et puis … James avait une meilleure idée en tête.

A nouveau, Andrew n’hésita pas et saisit son bras. James transplana aussitôt jusqu’à Bristol. La rue sorcière permettait de transplaner sans avoir besoin de se cacher. Il franchit le petit portail qu’il poussa machinalement, invitant Andrew à le suivre à l’intérieur du jardin puis déverrouilla la porte d’entrée. Après un rapide coup d’œil à l’intérieur, il s’aperçut que Shin’ichi n’était pas là. Le jeune homme dormait de temps en temps chez lui mais voilà quelques jours qu’il ne l’avait pas vu. Tant mieux, car dans un sens, le fait que ce soir Andrew et James soient seuls leur permettrait de libérer la parole.

Pour la première fois en 13 ans, il invitait Andrew à revenir chez lui, dans sa maison. Il ne le regarda pas alors qu’il refermait la porte et le suivait jusqu’au salon. Il fit léviter deux verres jusqu’à lui et ouvrit une bouteille de whisky déjà bien entamée.

James ne savait pas par quoi commencer avec lui. Il savait qu’il aurait du parler, prononcer des paroles. Après tout, il n’avait adressé que deux mots à Andrew depuis leur rencontre de ce soir. Mais il n’arrivait pas à le regarder ni à ouvrir la bouche.

Que dire à un homme qui avait essayé tant de fois de revenir dans sa vie et que James avait continuellement repoussé ?

« Pourquoi es-tu venu chez moi, l'autre jour ? » demanda Andrew, rompant le silence. « Je me doute bien que ce n'était pas pour me souhaiter mon anniversaire. »

L’autre jour … Le jour où il avait compris que Karoline et Andrew avaient passé la nuit ensemble. Un instant, il suspendit son geste, avant de continuer à verser un peu du liquide alcoolisé dans chacun des verres. Il n’avait pas le droit d’en vouloir à Andrew pour ça. Lui qui avait tant repoussé son ex-meilleur ami. Oui, il lui en avait voulu. Mais comment Andrew aurait-il pu se douter de l’attachement que James avait envers la jeune femme alors qu’il refusait de s’exprimer sur ses sentiments aussi bien à l’un qu’à l’autre ? Et puis, James savait qu’au fond, si Andrew avait eu vent de son intérêt pour la jeune femme, il n’aurait jamais fait ça. Au final, le seul fautif dans cette histoire était James qui n’avait aucun droit de réagir comme il l’avait fait.

Mais déjà qu’il avait été difficile de l’admettre pour lui en pensée, il lui serait encore plus compliqué de l’admettre à voix haute.

« Tu es né en mars ? » demanda innocemment James, contournant la question.

Bien sûr qu’il connaissait sa date d’anniversaire. Le 8 mars. Une des rares dates qu’il savait retenir dans son esprit si perturbé.

« Comment Karoline te connait-elle ? »

Andrew avait visiblement décidé de changer de tactique pour le faire parler. James eut un sourire.

« Et toi alors ? Comment Karoline te connait-elle ? »

La colère ne se lisait pas sur ses traits. Alors qu’il pensait que la discussion pourrait être laborieuse, il constatait qu’elle n’était pas aussi difficile qu’il l’avait envisagé. Il tendit l’un des verres à Andrew.

« Karoline et moi sommes de bons amis. » répondit Andrew en s’installant dans un des fauteuils.

James alluma de quelques sorts le feu dans l’âtre en prenant à son tour un verre dans lequel il trempa immédiatement ses lèvres. Il avait furieusement besoin d’alcool pour affronter cette soirée. Il savait qu’au fond de lui il en avait envie. Mais ces derniers temps, il avait du mal à faire face à la réalité sans un coup de pouce.

« Tu m’en diras tant … Et que faisait-elle plus particulièrement cette fois-là chez toi ? »

James faisait tourner le liquide dans son verre.

« Elle est venue pour mon anniversaire. Elle était déprimée par sa relation avec Calvin, et je n'avais pas passé une très bonne journée. Nous avions bu, beaucoup. Nous avions ris. Nous avions besoin de savoir que nous comptions pour quelqu'un. »

James ne l’interrompit pas, comprenant petit à petit ce qu’il s’était passé. Oui, comment pouvait-il leur en vouloir ? Il poussa un long soupir alors qu’Andrew prononçait la sentence fatale.

« Une chose en entraînant une autre… »
« Ça se finit toujours ainsi. » compléta James en buvant une longue gorgée de son verre.

Il était amer dans ses propos, il le savait, même s’il s’efforçait de ne pas en vouloir à Andrew.

« La vraie question est pourquoi cela t'intéresse autant ? »

James tourna la tête vers Andrew qui le regardait avant de prendre une grande inspiration. C’était le moment d’être sincère.

« A un moment, j’ai cru … que la douce Karoline et moi pourrions avoir … »

Il s’interrompit dans sa phrase. C’était la première fois qu’il posait des mots sur ce qu’il éprouvait pour la jeune femme. Karoline Barjow avait su marquer son esprit. Par bien des aspects, elle l’avait intrigué. Il l’avait désiré, voulu, secouru. Ce n’était pas seulement un simple désir de possession, ni une pulsion sexuelle. Non, c’était bien plus profond que cela. Et c’était sans doute pour cela qu’il avait tout gâché à chaque fois que cela devait devenir trop sérieux. Ils n’avaient même pas échangé un seul baiser, pourtant Merlin sait combien James en avait rêvé.

« Je vois cependant que tu as eu moins de scrupule que moi. » s’amusa-t-il en attrapant la bouteille de whisky pour remplir son verre.

Il proposa d’en faire de même avec le verre d’Andrew.

« Calvin Scott n’est clairement pas l’homme qui lui faut. Ton frère est si peu … il manque cruellement de charisme et d’attention envers elle. J’ai eu l’occasion d’apprendre à le connaître davantage ces dernières semaines, et même s’il reste l’un de mes partenaires favoris, je ne peux que déplorer la façon dont il considère sa fiancée. »

Il eut à nouveau un sourire, comme repensant à une blague.

« J’ose espérer que tu as su être meilleur que ton frère dans ce domaine. Même si ce n’était … qu’une nuit ? »

Il hésita sur ces derniers mois avant de scruter le visage d’Andrew. Ce n’était qu’une nuit n’est-ce pas ? A moins qu’ils aient eu une aventure plus sérieuse ? Ou … qu’ils aient ? Un frisson gagna le corps de James qui grimaça en bougeant son épaule blessée. Andrew le remarqua et proposa de l’amener à l’hôpital.

« Inutile. » répondit James d’une voix glaciale avant de se reprendre. « Joséphine avait fait une mallette de soins d’urgence dans la salle de bain. »

Andrew ne se fit pas davantage prier et se leva pour aller chercher ce qu’il fallait pour soigner James. Il avait l’habitude de gérer lui-même ses blessures, qui n’étaient pas rares dans son métier.

« Merci. » répondit James en récupérant la mallette. « Et … merci pour tout à l’heure. »

Son regard était rivé sur les flammes. Il aurait aimé lever les yeux vers Andrew pour prononcer ces mots, mais il en était incapable. C’était comme admettre une faiblesse. Comme admettre qu’il avait besoin de quelqu’un d’autre pour se tirer de mauvais pas comme ceux-ci. Mais n’était-ce pas pour cela qu’il avait voulu revenir vers Andrew la dernière fois ?

« L’autre jour … » dit-il. « C’était pour accepter ton aide que j’étais venu. »

Cette fois-ci, il tourna la tête vers Andrew.

« J’ai … »

C’était dur pour un homme comme lui d’admettre ses torts. D’admettre qu’il avait besoin d’un partenaire, d’un camarade pour l’aider.

« J’ai besoin d’aide. » avoua-t-il.

Sa mâchoire se serra aussitôt comme s’il regrettait d’avoir prononcé ces mots pathétiques à voix haute. Il admettait sa faiblesse et il détestait ça. D’un geste rageur envers lui, il chercha à ouvrir la mallette et s’empressa de chercher les bandages. Ce fut à ce moment-là qu’Andrew l’interrompit pour lui proposer son aide. Ce n’était pas de ça que James avait demandé son aide. Pourtant, en croisant à nouveau les yeux noirs du démon blanc, il comprit instantanément. C’était le début. C’était un commencement pour eux.

James hocha doucement la tête et quitta alors sa veste avant de remonter la manche de son tee-shirt pour qu’Andrew l’aide. Visiblement, il n’était pas plus doué que lui pour ce genre de soins mais il tentait vainement de s’appliquer.

« T’a-t-elle parlé de moi ? Karoline ? » précisa-t-il.

Il regardait Andrew désinfecter la plaie, puis utiliser quelques sortilèges pour finir de prévenir contre les infections. Il sortit les bandages et commença à entourer l’épaule de James qui gardait le silence en écoutant Andrew.

« Et Joséphine ? »

Cette fois-ci, Andrew leva les yeux vers lui, interrompant ses gestes. James déglutit.

« Elle se confie à toi, n’est-ce pas ? »

Son cœur s’était nettement accéléré dans sa poitrine.

« Est-ce … est-ce qu’elle pense que je suis un mauvais père ? » demanda-t-il.

Il essaya de réprimer le sanglot qui lui avait un instant obstrué la gorge à cette idée. Était-ce cela le problème ? Avait-il été aussi horrible pour que ses enfants s’éloignent définitivement de lui ? Son poing se serra sur son verre de whisky qu’il n’avait pas touché depuis qu’Andrew avait commencé ses soins sur lui.

« Je suis allé voir Alexander quelques jours avant de venir chez toi. » narra-t-il. « Après l’attentat de l’UMS, j’étais terrorisé à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose. J’ai cru faire une attaque quand je ne l’ai pas trouvé dans sa chambre. Au final, je l’ai aperçu un peu plus loin en train de prendre des photos. Une de ses passions. »

Il eut un sourire en précisant cela à Andrew. Pas le sourire moqueur qu’il lui réservait en général, mais un sourire bien sincère, empli de fierté à l’idée que son fils avait un véritable intérêt pour quelque chose.

« J’ai voulu le prendre dans mes bras immédiatement que je l’ai vu. Mais il m’a repoussé comme si j’étais aussi effrayant qu’un Détraqueur. »

Son visage qui s’était auparavant éclairé se ferma à ce souvenir. Alec, son fils.

« Tel un sorcier doté du Troisième Œil, tu es venu me mettre en garde, c’est cela ? » demanda-t-il. « Si je n’y fais pas attention, je risque de perdre Joséphine comme j’ai perdu Alexander. Car je l’ai déjà perdu, c’est cela ? »

Sa voix se brisa à ces derniers mots et, son bandage terminé, il reprit son bras contre lui avant de vider d’une traite son verre. Il pencha la tête en arrière sur son fauteuil, son regard rivé vers le plafond, essayant de refouler le flot de souvenirs qui menaçait de remonter. Devait-il véritablement affronter tout cela s’il voulait retrouver l’amour de ses enfants ? Était-il prêt pour pareille épreuve ? Andrew pouvait-il l’y aider ?

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

James Davis

descriptionYou will remember me, remember me for centuries EmptyRe: You will remember me, remember me for centuries

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You will remember me, remember me for centuries Avec James Davis Jeudi 21 mars 2002

Alors que cela faisait presque trois mois que j'essayais d'aider James, j'avais du mal à réaliser que je me trouvais dans sa maison, comme avant. Bien que « avant » remonte à bien longtemps. James me donna un verre, que je commençais à siroter, avant que j'entame le sujet. Je ne passais pas par plusieurs chemins, je lui demandais automatiquement la raison de sa venue, plus tôt dans le mois. Mais la conversation dévia sur la présence de Karoline chez moi ce jour-là, et je demandais clairement à James pourquoi il était intéressé par ma relation avec la jeune femme. « A un moment, j’ai cru … que la douce Karoline et moi pourrions avoir … » Je le savais. Enfin, disons que je m'en doutais. Il n'y avait que les sentiments pour expliquer les réactions… Excessives, dirons-nous, de James. « Je vois cependant que tu as eu moins de scrupule que moi. » Son ton amusé me montrait que j'étais autorisé à sourire. « Comme je te le disais, Karoline et moi étions saouls et tristes. » James attrapa la bouteille pour remplir son verre, et me demanda d'un geste si je voulais, moi aussi, une seconde tournée. Je me penchais pour qu'il me resserve.

En me réinstallant dans le fauteuil, je pris une gorgée de ce second verre, en écoutant James. « Calvin Scott n’est clairement pas l’homme qui lui faut. Ton frère est si peu … il manque cruellement de charisme et d’attention envers elle. » Pensif, je faisais tourner l'alcool dans mon verre. Au moins, je n'étais pas le seul à le voir, mais ce n'était pas cela qui m'interpellait. Pour le moment. « Tu sembles avoir beaucoup fréquenté mon frère pour tenir de tels propos. » Bien que j'étais d'accord avec les dits-propos. « J’ai eu l’occasion d’apprendre à le connaître davantage ces dernières semaines, et même s’il reste l’un de mes partenaires favoris, je ne peux que déplorer la façon dont il considère sa fiancée. » J'hochais la tête, en buvant une nouvelle fois une gorgée de ce délicieux whisky. « Ce sont des propos que j'ai tenu à la dite-fiancée. Je lui ai avoué que je trouvais qu'elle ne le méritait pas. » « J’ose espérer que tu as su être meilleur que ton frère dans ce domaine. Même si ce n’était … qu’une nuit ? » Une nouvelle fois, un sourire amusé monta sur mes lèvres. James ne pouvait plus mentir, il avait bel et bien des sentiments pour Karoline. Bien qu'il n'avait pas vraiment menti, mais je soupçonnais qu'il ne se rendait pas compte de la force de ce qu'il ressentait pour la jeune femme. La preuve en était cette conversation, cette manière d'essayer de me pousser à avouer une quelconque relation longue avec Karoline, qu'elle soit romantique ou charnelle. « Ce n'était qu'une nuit, bien que cela lui arrive encore de dormir chez moi. Dans la chambre d'amis. » Précisais-je rapidement. « Nous ne sommes qu'amis. Je ne ressens rien pour elle, à part une profonde tendresse amicale. J'ai… Enfin… Je suis plutôt du genre solitaire, contre mon gré. Cela me faisait du bien de renouer avec une connaissance amicale… » Je n'aimais guère avouer que malgré mon nom de famille et sa popularité, malgré mon travail qui, je le savais, était admiré, je n'avais finalement pas tellement d'amis. Je ne comptais pas les Romanov, bien occupés avec la petite Lavande. Je me sentais parfois seul, et Karoline était là pour moi. Même si ce sentiment de solitude était totalement effacé quand je me retrouvais avec Joséphine…

Pour effacer la présence de la fille de James de mon esprit, je secouais la tête avant de regarder mon ami. Ce dernier bougea son bras et grimaça. Oh. Oui. Il était blessé à l'épaule… Je pus changer de sujet et lui faire oublier mes confidences en posant mon verre : « Souhaites-tu que je t'emmène à l'hôpital ? » « Inutile. » Je me figeais face à son ton… Glacial, mais James reprit immédiatement la parole : « Joséphine avait fait une mallette de soins d’urgence dans la salle de bain. » Sans répondre, je me levais pour aller la chercher. Je me surpris à retrouver la pièce rapidement. Je n'avais pas oublié l'agencement de cette maison, apparemment. Je pris la trousse de soin, et je retournais au salon pour lui tendre. « Merci. » « Je t'en pris. » « Et … merci pour tout à l’heure. » Je me figeais, surpris de cette parole. James ne me regardait pas, alors, j'eus tout le loisirs de l'observer.

Mon ami semblait observer le feu, mais son regard était vague, comme si il cherchait à organiser ses pensées. J'essayais de ne pas bouger, le laissant réfléchir. Peut-être que nous étions enfin au point de bascule. Celui où James faisait un véritable pas vers moi. je devais faire très attention, pour ne pas briser le mince fil qui me conduirait à sa rédemption totale. « L’autre jour … » J'hochais la tête pour l'inviter à poursuivre, bien que je n'étais pas sûre qu'il me voit. « C’était pour accepter ton aide que j’étais venu. » Bien que je m'en doutais, le savoir et l'entendre dire étaient deux choses différentes. Le fait que James l'avoua à voix haute signifiait qu'il en avait conscience et qu'il l'acceptait. Nous avancions. Encore plus quand je le vis se tourner vers moi, pour finir sa confession en me regardant droit dans les yeux. « J’ai … J’ai besoin d’aide. » Avant même que je ne puisse répondre, James finit par ouvrir rageusement la malette et commença à sortir ce dont il avait besoin pour se soigner. « Je vais m'en occuper. Je vais t'aider. » Je pris les bandages de ses mains, en le regardant dans les yeux. Pour qu'il comprenne ce que je voulais dire. J'allais l'aider avec sa blessure, mais avec le reste. Je n'allais pas le laisser tomber maintenant. Nous allions tourner la page pour écrire un nouveau chapitre.

James sembla le comprendre et se déshabilla pour que j'accède plus facilement à son épaule. Tout comme pour la cuisine, je n'étais pas très doué, mais je pris mon temps pour choisir les bons produits, me rappeler des rares sortilèges de soin et de couper la bonne longueur de bandes. « T’a-t-elle parlé de moi ? Karoline ? » Je m'interrompis dans mes gestes pour panser son épaule, le temps de réfléchir. « Elle est en colère. » Admis-je. Mais un sourire monta sur mes lèvres et je repris mes soins. « Mais c'est une bonne chose, au final. Quand elle exprime ses sentiments, c'est que la personne compte pour elle. » J'achevais mes gestes et je me reculais pour admirer mon travail. Bon… Admirer n'était peut-être pas le mot, mais au moins, cela serait utile. « Si il le faut, je t'aiderai aussi avec elle. Si il se passe quelque chose entre vous, ce serait dommage que tout s'arrête à cause de moi et parce que tu ne lui as pas tout dit sur toi. Je lui ai avoué que ton vrai prénom était James. » En même temps, je ne pouvais plus lui cacher, alors que je l'avais interpellé par son réel nom le jour où il était venu chez moi. Certes, je lui avais annoncé d'autres secrets qu'elle ne savait pas, comme son ancien métier d'Auror, mais… Disons que je ne savais pas qu'elle ne le savait pas non plus. James en aurait la surprise, dirons-nous.

Je vis qu'un bandage ne tenait pas bien, alors, je me rapprochais pour le défaire. Je voulais le resserrer légèrement, pour être sûr qu'il ne bouge pas pendant son sommeil, et… « Et Joséphine ? » Et je m'interrompis une nouvelle fois. Savait-il que nous étions encore en contact ? Qu'elle était déjà venue chez moi ? Que, par Merlin, nous nous étions rapprochés ? Que j'avais… Que je m'étais endormi sur ses genoux ? Comprendrait-il que ce n'était que la fièvre ? « Elle se confie à toi, n’est-ce pas ? » Merlin merci, il ne pensait qu'à ça. Et, au final, comment pouvait-il savoir les détails ? « Oui. Nous nous écrivons, de temps en temps. Je lui ai dis qu'elle pouvait se confier à moi. » Lui avouais-je. « Je me suis rendu compte qu'elle était livrée à elle-même, et je ne voulais pas qu'elle se sente seule. Je voulais lui faire comprendre qu'elle pouvait demander de l'aide, ou compter sur moi. » J'achevais de remettre en place le bandage de James, avant de m'asseoir face à lui. Ce genre de conversation, il valait mieux l'avoir en face-à-face, ou au mois côte à côte. Mais je ne pouvais pas rester dans son dos, même si cela était plus confortable pour lui.

« Est-ce … est-ce qu’elle pense que je suis un mauvais père ? » Je m'assis en face de mon ami, en reprenant mon verre. Il fallait que j'ai l'air décontracté, pour ne pas l'inquiéter. Pour essayer de le placer dans une posture de confiance. « Quand je l'ai revue au bal des Iceni pour la première fois, et que j'ai demandé de tes nouvelles, elle m'a dit qu'elle était inquiète pour toi. » Bien sûr, elle ne me l'avait pas dit de but en blanc. Il avait fallu que je lui pose quelques questions supplémentaires. « Elle est inquiète parce que tu ne te confie pas sur tes activités depuis que tu as quitté ton emploi d'Auror. Mais je lui ai promis aussi que je ne te parlerai pas de cette conversation, parce qu'elle ne voulait pas que tu crois qu'elle t'en veut. » Je fis tourner un instant mon alcool dans mon verre, plus vraiment sûr de le boire maintenant. Disons que la situation était trop sérieuse pour que je prenne le risque de perdre mes moyens. Déjà que j'avais perdu un banal duel, alors que j'avais de meilleures capacités que ça… Peut-être que je travaillais trop, et que je fatiguais mon corps. « J'ai tenu ma promesse, jusqu'à aujourd'hui, parce que je pense que tu as besoin d'entendre ses propres paroles. Cela ne sert à rien que je te jure qu'elle ne pense pas que tu es un mauvais père, si tu ne sais pas un peu plus de détails. » Je posais mon regard sur lui, pour essayer de deviner ce qu'il pensait. « Pourquoi crois-tu qu'elle pense que tu es un mauvais père ? » Demandais-je.

« Je suis allé voir Alexander quelques jours avant de venir chez toi. Après l’attentat de l’UMS, j’étais terrorisé à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose. » L'attentat… J'en avais entendu parler, oui. J'avais envoyé des hiboux à tous les étudiants que je connaissais, en étant intérieurement rassuré que Joséphine soit à Poudlard ce jour-là. « J’ai cru faire une attaque quand je ne l’ai pas trouvé dans sa chambre. Au final, je l’ai aperçu un peu plus loin en train de prendre des photos. Une de ses passions. » James sourit, et je l'imitais. Je voyais là le regard d'un père fier de son fils ; ce qui me confirmait que tout n'était pas perdu. « J’ai voulu le prendre dans mes bras immédiatement que je l’ai vu. Mais il m’a repoussé comme si j’étais aussi effrayant qu’un Détraqueur. » Je vois. Alexander avait laissé tomber. Il n'avait plus eu envie d'attendre le retour de son père. Et ça semblait briser James, je pouvais le voir à son visage qui redevenait sombre, à sa voix quand il me demanda : « Tel un sorcier doté du Troisième Œil, tu es venu me mettre en garde, c’est cela ? Si je n’y fais pas attention, je risque de perdre Joséphine comme j’ai perdu Alexander. Car je l’ai déjà perdu, c’est cela ? » La voix de James se brisa à la fin de sa phrase, et mes doigts se resserrent sur mon verre. Mon ami termina son verre d'une traite, avant de laisser sa tête tomber contre le dossier, pour regarder le plafond.

Il fallait que je sois prudent et délicat. James s'ouvrait enfin, il ne fallait pas que je gâche tout. Sauf que je ne pouvais pas lui vendre un chemin de rédemption facile et rempli de rose ; non, ce serait long, avec des embûches. « Je n'ai pas parlé avec Alexander. Mais d'après les dires de Joséphine, tu n'es pas sur le point de la perdre, elle. Ta fille fait tout pour essayer de te récupérer, même si tu ne le vois pas. » J'essayais de réfléchir à la prochaine étape, à la stratégie qu'il faudrait adopter. Je n'y avais pas encore pensé, pour être honnête. Quand je pensais à James, je cherchais encore des moyens de le faire venir à moi. Le jour où cela aurait pu arriver, il em trouva dans une situation compromettante. Je pensais devoir tout recommencer, mais au final, cela n'avait que décaler le fruit de mes efforts. « Je pense que Joséphine est la clé pour retrouver ta famille. » J'essayais de prendre un air décontracté et détaché, pour lui montrer la possibilité de la chose. Même si ce serait long et fastidieux, cela pouvait être possible.

You will remember me, remember me for centuries Elijah-mikaelson

« Retrouve ta fille. Elle ne demande que cela. Tu n'as qu'à réaliser des actions qui peuvent te sembler simples, mais qui représentera beaucoup pour elle. » Je commençais alors à énumérer ce à quoi je pensais : « Aller la chercher au train, passer la soirée avec elle, l'emmener manger un morceau chez ce glacier, sur le Chemin de Traverse… » J'avais perdu le nom de cette boutique ; mais pour être honnête, je ne connaissais pas bien les commerces populaires de ce quartier. Adolescent, ma famille ne s'y attardait pas ; j'avais plus visiter Druid's Oak durant mes études. Mais je savais que cela pouvait être un lieu de réunion entre amis mais aussi familial. Cela pouvait les aider à reconstruire leur lien ; même si James semblait douter de mon plan. « Une fois que tu auras montré à ta fille que tu es en plein changement, que tu es prêt à retrouver ton rôle de père, elle deviendra une alliée auprès de ton fils. Si ta parole ne vaut rien auprès d'Alexander, peut-être que celle de sa sœur pourrait le convaincre de ton changement. » Même si j'avais conscience que cela pouvait prendre plus de temps que je ne le pensais encore. Notamment en sachant ce que James m'avait raconté…

Une autre personne pouvait également l'aider dans cette entreprise. « Je pense que Lisabelle serait également ravie de t'aider dans cette entreprise. » Je me doutais que sa sœur ne l'avait pas abandonné, qu''elle continuait d'aller le voir, même si cela était moins souvent. Je présumais qu'elle n'avait jamais accepté les nouveaux choix de vie de son frère. « Lisabelle et Joséphine pourront même se rallier pour essayer de convaincre Alexander. Mais pour cela, il faudra que tes efforts soient réels et dans la durée. Bien sûr, cela sera dur, on ne remonte pas la pente aussi facilement. Mais je serai là, pour les avancées comme pour les rechutes. Je l'ai promis à Joséphine, mais je t'en fais également la promesse. » James avait tellement mal vécu le départ de sa femmme, sans explication et sans nouvelle ; peut-être avait-il développé un problème de confiance ? Je n'étais pas psychomage, je ne pouvais que faire des suppositions. Malgré tout, je trouvais primordial qu'il comprenne qu'il n'était pas seul. Qu'il était entouré, qu'il l'avait toujours été, même si il ne s'en rendait pas compte. Même si il n'y avait que sa sœur ou sa fille. Mais il avait toujours été soutenu, au moins par une personne.

You will remember me, remember me for centuries Elijah-mikaelson

Alors qu'une idée me vint, je posais mon index sur mes lèvres, en réfléchissant. « Tu sais ce que tu pourrais faire ? » J'éloignais mon doigt de ma bouche, mais, toujours levé, je développais mon idée dans mon esprit en même temps que je l'expliquais à voix haute : « Il y a bien des habitudes de famille qui ont été perdues avec le départ malheureux de ta femme. Pourquoi ne pas les ressusciter ? Cela pourrait être un repas, une soirée jeu de société… Quelque chose que vous aviez l'habitude de faire. » Je balayais le salon d'un geste de la maison. La pièce était légèrement poussiéreuse, quoique rangée. Mais je me doutais que c'était Joséphine qui s'occupait le plus souvent du ménage. Je ne savais pas depuis quand elle était à Poudlard, mais cela commençait à remonter. « Il suffira de faire un brin de ménage, organiser la soirée… Fais-toi aider de Lisabelle. Montre à tes enfants que vous restez une famille malgré le départ de leur mère. » Bien que je ne savais pas cuisiner, j'étais même prêt à l'aider à ranger sa maison, pour la rendre de nouveau accueillante, avec cette ambiance familiale que j'avais connue quand Joséphine venait à peine de naître. « Aurais-tu une idée de rituel que vous aviez l'habitude de faire ? Quelque chose qui plairait à tes enfants ? » L'avantage de cette idée, en plus de redonner un contexte familier à Joséphine et Alexander, était de permettre à James de ne pas se tromper en innovant totalement. Il avait une feuille de route à suivre. Il n'aurait qu'à se soucier de l'organisation sans tout inventer.        
:copyright:️ Justayne

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I do whatever it takes
Cause I love the adrenaline in my veins

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le jeudi 21 mars 2002. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Peu impliqué dans la vie de ses enfants, il essaie de retrouver un sens à sa vie en travaillant pour les Mikaelson sur l'Allée des Embrumes. Mais son arrogance et son désir de commander le pousse à rechercher un grimoire que les Scott semblent détenir ...

You will remember me, remember me for centuries
Entendre la voix d’Andrew, mais surtout écouter les conseils que celui-ci lui donnait était un plaisir qu’il n’avait plus connu depuis de longues années. Il était étonnant comme cet homme au nom de famille influent et à la richesse incommensurable, se retrouvait aussi humble pour gérer un problème commun. Andrew Scott avait toujours été à part dans sa famille. Ou bien était-ce James qui n’avait jamais su voir le véritable visage de cette famille, bien souvent entachée par leurs mauvais choix en matière de politique. S’ils étaient tournés vers la magie blanche et la traque des mages noirs, peut-être pourraient-ils être l’une de ses familles qui pouvaient faire le bien ? Il n’y avait qu’à voir la famille Nightshade.

« Je n'ai pas parlé avec Alexander. » répondit Andrew, d’une voix qui reflétait la prudence. « Mais d'après les dires de Joséphine, tu n'es pas sur le point de la perdre, elle. Ta fille fait tout pour essayer de te récupérer, même si tu ne le vois pas. »

Ses paroles le firent réfléchir. Jamais il n’aurait cru que Joséphine se souciait autant de lui. Certes, elle avait toujours fait beaucoup de choses pour cette famille. Elle était présente pour les coups durs avec ses pâtisseries. Elle mettait de la bonne humeur dans la maison en mettant de la musique. Elle maintenait à flot une organisation bancale du logis. Mais il y avait un point que James avait oublié dans tout cela : elle cherchait à récupérer son père. Ces gestes le touchèrent deux fois plus. Jamais il n’aurait pensé mériter pareille attention.

« Je pense que Joséphine est la clé pour retrouver ta famille. » poursuivit Andrew. « Retrouve ta fille. Elle ne demande que cela. Tu n'as qu'à réaliser des actions qui peuvent te sembler simples, mais qui représentera beaucoup pour elle. »

James bascula la tête en avant pour river son regard sur Andrew qui avait adopté un point de vue stratégique.

« Comme quoi ? »
« Aller la chercher au train, passer la soirée avec elle, l'emmener manger un morceau chez ce glacier, sur le Chemin de Traverse… » énuméra l’avocat.
« Florian Fortarôme » dit-il. « Nous y allions de temps en temps quand elle était plus jeune, avec Josh, Louis … »

Josh Bennett et Louis Prewett. Après le départ de sa femme, le moment où il avait perdu les pédales, qu’il s’était fait renvoyer des Aurors et que Prudine Wen était venue lui remettre les pendules à l’heure, il avait eu un regain de bon sens. C’était alors ce petit groupe qui le sortait et le forçait à faire quelques activités avec les enfants. Seul, il n’organisait ni ne prévoyait rien. Mais avec les familles Bennett et Prewett, Joséphine et Alexander connaissaient d’autres rituels, comme prendre une glace sur le Chemin de Traverse.

« Une fois que tu auras montré à ta fille que tu es en plein changement, que tu es prêt à retrouver ton rôle de père, elle deviendra une alliée auprès de ton fils. Si ta parole ne vaut rien auprès d'Alexander, peut-être que celle de sa sœur pourrait le convaincre de ton changement. »

James tourna la tête vers Andrew qui avait un plan bien établi en tête. Il était étonnant de voir une nouvelle fois comment il prenait à cœur les difficultés relationnels de James.

« Joséphine a toujours eu plus de patience que moi. » admit-il. « Quand Alec et elle se parlent, ils semblent vraiment avoir une bonne complicité. »

Au moins, il avait réussi à ne pas tout gâcher entre ses enfants. Ils avaient su se serrer les coudes. Andrew avait peut-être raison. S’il montrait à Joséphine qu’il était capable de changer, de se reprendre en main, sans doute plaiderait-elle sa cause à Alexander. Cela valait le coup d’essayer.

« Je pense que Lisabelle serait également ravie de t'aider dans cette entreprise. » ajouta Andrew. « Lisabelle et Joséphine pourront même se rallier pour essayer de convaincre Alexander. »
« Lisabelle s’est toujours bien entendue avec Alec, c’est vrai. »
« Mais pour cela, il faudra que tes efforts soient réels et dans la durée. »

Leurs regards se croisèrent. Andrew avait levé un doigt, comme signifiant qu’il le mettait en garde. Bien sûr qu’il y avait des espoirs, mais cela ne voulait pas signifier que James devait faire n’importe quoi. Et c’était sans doute là qu’Andrew lui signifiait qu’il était prêt à l’aider, à condition que les efforts de James ne soient pas factices.

« Bien sûr, cela sera dur, on ne remonte pas la pente aussi facilement. Mais je serai là, pour les avancées comme pour les rechutes. Je l'ai promis à Joséphine, mais je t'en fais également la promesse. »
« Je comprends. »

James hocha plusieurs fois la tête avant de terminer d’une traite son verre de whisky.

« Je sais que la remontée ne va pas être aisée. Mais … ai-je d’autres choix ? Si je ne veux pas perdre mes enfants … »

Et si je veux avoir mes chances avec Karoline, pensa-t-il en lui-même.

« … je dois essayer. »

Il regarda Andrew qui avait posé son index sur ses lèvres, signe qu’une idée lui était venue. Il lui fallut peu de temps pour la partager à haute voix.

« Tu sais ce que tu pourrais faire ? »
« Non, mais je suis persuadé que tu vas me le dire. » se moqua James en resservant le verre de son ami.
« Il y a bien des habitudes de famille qui ont été perdues avec le départ malheureux de ta femme. Pourquoi ne pas les ressusciter ? Cela pourrait être un repas, une soirée jeu de société… Quelque chose que vous aviez l'habitude de faire. »

James réfléchit. En vérité, il lui était difficile de se rappeler ce qu’était la vie avec Anna. Il y avait tellement d’années qui s’étaient écoulées depuis et tellement d’émotions qui avaient soit embellies les scènes, soit le contraire. Mais James se souvenait des événements que ses amis l’avaient « obligé » à faire.

« Il suffira de faire un brin de ménage, organiser la soirée… » continua Andrew en balayant son regard sur la pièce qu’il estimait de toute façon loin d’un ménage standard. « Fais-toi aider de Lisabelle. Montre à tes enfants que vous restez une famille malgré le départ de leur mère. »
« Le ménage n’a jamais été mon fort, comme tu dois t’en douter. Mais je vais m’y essayer. » ajouta-t-il rapidement, ne voulant pas décourager Andrew qui lui trouvait des idées. « Lisabelle m’aidera à trouver des sortilèges ménagers. Et j’aiderais davantage Joséphine quand elle s’y mettra. »
« Aurais-tu une idée de rituel que vous aviez l'habitude de faire ? Quelque chose qui plairait à tes enfants ? »
« Hum … les étés nous avions l’habitude d’organiser plusieurs repas avec mes amis de Poudlard. Mais nous sommes brouillés alors … »

Il écarta cette idée de la main bien que le regard d’Andrew était significatif : voilà une autre piste qu’il faudrait envisager.

« Anna aimait les traditions catholiques. » ajouta-t-il. « Faire un repas à Noël, faire un repas à Pâques. On invitait toujours nos familles. Ma famille, surtout. »

Celle d’Anna avait été toute décimée par les Mangemorts. Mais à cette époque-là, Lisabelle venait avec son mari et son fils, Larry. Leur mère, Leta, était présente elle aussi, ainsi que les grands-parents maternels. C’était l’époque où il y avait encore pleins de visages heureux.

« Je ne sais pas quand est Pâques. Mais … on peut essayer ? »

Il haussa les épaules en direction d’Andrew qui approuva. Leurs verres, à présent remplies, vinrent tinter l’un contre l’autre.

« Je ferai des efforts. » promit-il. « Et … peut-être qu’on pourra aussi en profiter pour développer ton cercle amical. »

Un sourire malicieux s’était formé sur ses lèvres avant qu’il ne plonge le nez dans son verre. Oui, leur complicité ne serait pas difficile à retrouver. Et avec l’aide des précieux conseils d’Andrew, il espérait qu’il ne serait pas impossible de renouer avec ses enfants trop longtemps négligés. Pour la première fois depuis des années, James avait l’espoir que les choses s’améliorent enfin.

@ Victoire

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James Davis

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You will remember me, remember me for centuries Avec James Davis Jeudi 21 mars 2002

J'étais en train de convaincre James qu'il fallait modifier ses habitudes pour reprendre les anciennes. Heureusement, mon ami semblait comprendre, et surtout, il semblait motivé. Même si la route sera longue, il était en train de la prendre, comme en témoignaient ses efforts : « Anna aimait les traditions catholiques. » Je levais un sourcil, surpris, mais je ne dis rien. Ou plutôt, j'essayais de l'inciter à continuer sur cette voie : « Des traditions catholique de quelle sorte ? » « Faire un repas à Noël, faire un repas à Pâques. On invitait toujours nos familles. Ma famille, surtout. » J'hochais légèrement la tête, pensif. Je devais bien avouer que je ne connaissais pas bien les fêtes catholiques. Ce n'était pas quelque chose de très fréquent chez les sorciers. Les rares fois où j'avais eu des clients croyants, j'avais dû faire des recherches pour le tribunal. Mais je n'avais que quelques souvenirs floues. « Je ne connais pas la prochaine fête catholique. » « Je ne sais pas quand est Pâques. Mais … on peut essayer ? » Je souris à mon ami. Il semblait sur la bonne voie. J'en étais soulagé.

James en profita pour tendre son verre vers le mien. Comme pour sceller sa promesse et une amitié retrouvée, je me penchais pour trinquer avec lui, avant de prendre une gorgée de cet alcool. « Je ferai des efforts. Et … peut-être qu’on pourra aussi en profiter pour développer ton cercle amical. » Un rire s'échappa de mes lèvres, et j'éloignais le verre pour ne pas renverser la boisson. « Tu sais à quel point la solitude a été une compagne pour moi. Mais je te promets, moi aussi, de faire des efforts, et de travailler sur mon cercle amical. Avec toi. » Une sorte d'échange. De pacte. Si cela pouvait le motiver, cela était la meilleure manière de faire. Surtout si, au final, nous partagions un bilan positif…                          
:copyright:️ Justayne

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I do whatever it takes
Cause I love the adrenaline in my veins

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