Hogwarts FamilyConnexion

RPG Harry Potter

Le forum passe en juillet 2002 !
Le Maître du jeu a enfin été révelé, courrez lire le dernier numéro de la Gazette !
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Partagez

descriptionJe me suis enfui aujourd'hui, enfui loin du bruit. Je ne veux pas revenir à la maison, mais je n’ai pas le choix, pas d'issue EmptyJe me suis enfui aujourd'hui, enfui loin du bruit. Je ne veux pas revenir à la maison, mais je n’ai pas le choix, pas d'issue

more_horiz


Je me suis enfui aujourd'hui, enfui loin du bruit. Je ne veux pas revenir à la maison, mais je n’ai pas le choix, pas d'issue.Avec Hitomi Nightshade4 Jeudi avril 2002 – 19h30

Alors que je sors du mon cours de magie du sang, je sens qu'on me retient par mon sac et que je bascule un peu en arrière. Puis quelqu'un vient passer son bras autour de mes épaules pour marcher à ma hauteur à ma droite. Et un autre le rejoins pour se mettre à ma gauche. Je suis cerné.

« Olaa, pas si vite mon Tomy ! On a du mal à te capter depuis quelques temps »
« Carrément mec, on te voit plus. T'as des choses à cacher Scotty ? »

Je me retourne pour voir deux étudiants dans le même cursus que moi en train de rire entre eux, comme si c'était leur meilleure blague. Ce sont les mêmes qui ont fait du mal à Emily, à plusieurs reprises. Se sont des Blues Dragon. J'essaie de rester serein et de ne pas me laisser impressionner. Si je montre quoi que ce soit, alors oui je deviendrai coupable. Je n'avais pas prévu de les croiser, je fais toujours en sorte de quitter rapidement les cours, de ne plus rester réviser à l'UMS. Mais c'était évident qu'un jour où l'autre, quand ils l'auraient décidé, ils viendraient me trouver. Je pensais même qu'ils l'auraient fait bien avant. L'attentat date d'il y a plus d'un mois.

« Qu'est-ce que tu deviens ? On raconte que t'as une meuf c'est ça ? »

Je me force à rester sans réaction. Ils se rapprochent encore plus près de moi. Mon cœur s'accélère mais je n'en montre rien. Qu'est-ce qu'ils cherchent ? Est-ce qu'ils parlent d'Emily ? Savent-ils déjà que c'est elle ? Jouent-ils avec moi et mes nerfs ? En tout cas, ça marche. Le stress monte et j'ai peur pour elle. Est-ce que c'est un piège ? Ils se mettent à chuchoter pour que la conversation reste entre nous.

« Oui Scotty, c'est sorti de la soirée chez tes parents, il paraît que tu te tapes une Russe ? »
« On voudrait bien la voir. On aime bien les Russes nous, on peut partager ?»
« C'est fini avec elle, vous savez ce que s'est, c'était qu'un coup d'un soir, mes parents ne devaient pas la voir, c'est mal tombé qu'ils débarquent tous au Manoir, je voulais juste l'impressionner. »
« Vraiment ?! Parce qu'il paraît que tu as sacrément dépassé les bornes ce jour là, enfin de ce qui se dit. Pour un coup d'un soir, défier l'autorité parentale, c'est assez intrépide.»

Qu'est-ce qui se dit au juste ? Cela ne m'étonne pas que ça ait parlé, vu le nombre d'anciens Mangemort et sang-pur qu'il y avait à la réception. Je reçois massivement des pensées, parce que je sais que ce sont des pensées maintenant. « Il a défié sa mère » « Il a déçu son père, il était furieux. » « Mon père m'a dit qu'il n'a pas respecté le protocole. » « Ça ne lui ressemble pas, il cache quelque chose. »  « On ne le voit plus chez les Blues Dragon. » Je ne contrôle rien, je perçois le reste, tous ces gens autour de moi dans les couloirs de l'UMS, comme si une bombe venait d'exploser et qu'il n'y avait plus aucun mur. Je sens que la magie d'Emily faibli, que ses barrières mentales pour m'aider cèdent. Je me retrouve dans un étau mental infernal. La fatigue, la journée de cours, le stress, l'envie de lire leur pensée, tout m'explose au visage. Je commence à avoir un sacré mal de tête, la journée est toujours plus difficile après la magie du sang. Je réponds donc la première idée qui me vient en tête pour échapper à ce moment et rentrer rejoindre Emily.

« Parce que vous n'avez jamais défié vos parents ? Vous écoutez toujours ce que papa et maman disent ? Vous en êtes encore à ça ? Nous sommes la nouvelle génération, on peut faire les choses à notre manière, être mieux qu'ils ne l'ont été. Les règles, les protocoles, ont peut en changer. C'est nous en lumière maintenant, ils ont tous fait leur temps.»

Ils haussent les épaules mais semblent assez convaincu, ils semblent même y réfléchir. D'ailleurs Arès n'a pas choisi de perpétuer les Mangemorts, ce n'est pas pour rien qu'il a choisi les Blues Dragons, il veut du renouveau, il veut un culte à sa personne, pas à Voldemort. Je sais ce qu'ils pensent pour autant, beaucoup, beaucoup ne sont pas prêt à défier l'autorité de leurs parents ou les protocoles sangs-purs, c'est presque écrit en nous, dans notre génétique, c'est des fois au delà de notre éducation stricte.

Avant Emily, je n'avais jamais ouvertement agit de la sorte, j'en connais les conséquences. Même s'ils ne vivent pas ce que je vis, chez les Sangs-purs c'est comme du papier à musique. Pour ma part, le moindre faux pas me vaut une cicatrice en plus dans le dos. Je joue au plus fin avec eux, juste pour leur faire croire que je suis mieux qu'eux, que j'en fais un peu à ma guise, mais c'est faux, c'est totalement faux. Me rebeller ne fait pas parti de mon éducation, si je le fais, ce n'est que pour elle[i]. Celle que je dois protéger d'eux. Alors je hausse mon épaule pour le faire lâcher sa prise et je commence à leur tourner le dos pour partir le plus loin possible des ennuis.

« Hey ! Pas si vite Scotty. On te propose une soirée. »
« Samedi au Blooddale, histoire de s'amuser un peu, comme avant. »
« Tu ne peux pas dire non, depuis tu-sais-quoi, on te voit à aucune réunion, aucune soirée. Tu as un problème avec nous c'est ça ? »

J'intercepte leur pensées. [i]« Les gens se posent des questions. » « On ne l'a pas revu depuis l'attentat. » « Et cette histoire de fille Russe, d'où est-ce que ça sort ?» « S'il refuse, c'est qu'il y a un truc, et il faudra mettre le doigt dessus. »


 « OK, à quelle heure ? » finissé-je par répondre.

Je n'ai pas envie, je n'en ai vraiment pas envie, mais il le faut. Ils commencent à avoir trop de doutes, à poser trop de question. A ma réponse, leurs visages s'illuminent, ils se regardent tous les deux.

 « 20h, samedi au Blooddale, on va faire chier les créatures magiques comme au bon vieux temps. »
« Ok ça marche, j'y serai. A samedi. »

Je ne perds pas une minute et j'accélère le pas jusqu'à arriver à l'ère de transplanage pour rentrer chez moi. Je préfère attendre quelques minutes, prendre une douche, me calmer avant d'aller retrouver Emily. Comment je vais lui dire ça ? Que je vais sortir avec ses agresseurs ? J'en ai la nausée, mais ai-je vraiment le choix ? Et que dirait Hecate si elle apprenait ? Elle serait tellement déçue de moi, du manque d'efforts de ma part.

Samedi 6 avril 2002 - 20h

J'arrive à l'heure à la soirée. Je reste un moment devant l'entrée à regarder les différents sorciers entrer dans le bar, beaucoup de vampires, de loups-garous, d'hybrides. Un monde totalement à part, où je n'ai pas ma place. Le seul loup que je connais, si on peut appeler ça connaître... Disons que le seul loup que je suis forcé de côtoyer est le soit disant meilleur ami d'Emily, et il s'est déchaîné sur moi lors du week end dernier au Chalet. J'en ai encore mal aux côtes, une semaine après. Emily n'est d'ailleurs pas là ce week-end, elle est avec lui, en Irlande, parce qu'il a une cérémonie pour devenir un Duc ou quelque chose de la sorte.

Je n'avais rien fait pour provoquer Jared, je veux dire pendant ce week end là. Je sais qu'il a libéré toute sa rage sur moi pour le passé. Mais à moins d'avoir un Retourneur de Temps, je ne peux rien à ce qui s'est déjà réalisé. Je sais que je lui ai causé beaucoup de tort, mais il n'a jamais rien dit, pas une seule fois on l'a entendu nous supplier d'arrêter à l'époque. Il ne s'est jamais plains, il n'est jamais allé nous dénoncer, même à Rogue, notre directeur de Maison. Il encaissait les coups comme personne ne l'a jamais fait, il n'a jamais cherché à se rebeller, à se venger. Je sais que ça ne justifie pas nos comportements, maintenant je le sais, mais à l'époque j'ai cru que c'était un truc de loup, un truc d'animal. Parce que c'est ce qu'ils sont non ? Des animaux.

Ils se transforment en loup à la pleine lune et Emily m'a dit que Jared était capable de le faire sans la lune, que c'est pour ça qu'il peut devenir Duc en Irlande, alors quoi penser ? Ce sont des sorciers ou des bêtes ? S'il voulait, il pourrait être un loup 30 jours par mois. Cela ne rime plus à rien. Emily dit que j'ai été matraqué toute ma vie, que je me fais une fausse idée, que je ne suis pas tolérant, que c'est comme pour les nés-moldus, que ce ne sont que des a priori, une mauvaise éducation. Mais en attendant, il m'a tabassé sans que je ne l'agresse.

J'essaye d'être quelqu'un d'autre, de me racheter auprès d'Emily, je regrette tous les comportements que j'ai eu avec elle par le passé. Mais pour Jared c'est difficile, il ne fait aucun effort pour me tolérer. Je sais que ça n'a rien à voir, que je l'ai brutalisé, humilié, blessé, mais il ne cherche pas à me donner une seconde chance, comme le fait Emily. Alors ça s'embrouille en moi, comment elle, peut-elle éprouver l'envie d'être avec moi, de m'embrasser, d'aller plus loin physiquement dans notre relation ? Et Jared n'accepte même pas de boire un verre sans piégé le mien ? C'est dire qu'ils sont dangereux et imprévisibles, je n'avais pas vu venir Jared lors du week end, quand il s'en est pris à moi pendant le jeu, il était si violent. Personne n'a pu le raisonner sur le moment, sauf la jeune rousse, il aurait pu me tuer, et je sais que c'est ce qu'il voulait. Je l'ai vu dans son regard, j'ai vu tout le mal que je lui avais fait. Est-ce que je regarde mes parents de la sorte maintenant ? Car je leur en veux beaucoup, je leur en veux de m'avoir rendu comme cela, d'avoir fait des choses que je ne pourrai jamais me pardonner, surtout quand ma première victime est la femme que j'aime le plus au monde maintenant. Je vais devoir vivre avec cela sur ma conscience toute ma vie, même si elle me pardonne. Est-ce que Jared le pourra un jour ? Est-ce que je le veux ?

Je sais, je sais que ce que j'ai fais à Poudlard était affreux, autant pour Jared qu'Emily, mais je n'y peux rien, hélas. Je le regrette chaque jour que je passe à ses côtés. Je m'en veux terriblement. J'aimerai me racheter, j'aimerai que Jared me croit lui aussi, j'aime Emily, je ne lui veux aucun mal, et s'il est son ami, je respecterai cela, je ne vais pas me remettre à le frapper ou user de la magie sur lui. Je ne le veux plus, je... je ne sais plus ce que je veux. Mais je ne veux plus être ce Thomas là. Je ne veux pas rentrer dans ce bar, ennuyer les créatures magiques et hybrides, mais je n'ai pas d'autre choix que de donner l'illusion ce soir, pour la protéger elle. J'espère que Jared n'en n'aura jamais connaissance, si Emily comprend pourquoi je dois y aller ce soir, Jared ne le comprendra pas. Heureusement il est bien trop occupé ce week end dans un autre pays, où Emily y est en sécurité.

Je pousse la porte du bar et suis assailli par du bruit, des voix, des pensées, une cacophonie qui me saisit mentalement. Je suis immédiatement dans un brouillard cérébral, je ne sais plus où donner de la tête, c'est là que j'aperçois rapidement le groupe installé dans un coin autour d'une table. Ils me repèrent et lèvent la main vers moi. Ce n'était pas 20h ? Ils semblent déjà bien alcoolisés. J'aperçois leur flux de pensées, désagréables, nauséabondes, terrifiantes même. Je leur fais un signe de main, et m'approche d'eux pour m'installer.

« Et ma jolie, ramène ton petit cul ici, certains veulent boire ! Fais ton boulot ! »

Je me sens immédiatement mal à l'aise, déjà parce que nous avons été éduqué à ne pas parler de la sorte en public. Mais quand il y a de l'alcool, des enjeux de jouer les troubles fait, il y a toujours les insultes, le langage grossier, et cela ne me ressemble pas quoi qu'il en soit. Je regarde vers le bars, et la serveuse qu'ils appelaient ainsi parle à une de ses collègues. La collègue nous regarde alors, l'air fâchée, ce que je peux comprendre au vu des propos tenues par mes camarades et prend le plateau des mains de la serveuse, pour venir elle même. C'est quand elle s'approche de notre table que je la reconnais. Mon estomac tombe à mes pieds. Il s'agit de Clarissa ou Clary, la fille qui était au Chalet, la meilleure ami de l'ex d'Emily, celle qui s'est disputé avec Jared, y'a une sorte de truc entre eux. C'est une demi-vampire. Elle me regarde mais ne s'attarde pas sur moi. Je suis pétrifié.

Elle répond sèchement à la tablé, elle remet en place leur égo et leur langage. Elle leur fait un rappel à la loi et leur dit qu'ils peuvent aussi bien être servi ailleurs, qu'ils ont la liberté de mettre des gens dehors. Et moi je perçois leur pensées, ils n'apprécient pas, pas du tout. Alors qu'elle se tourne pour repartir vers le bar, j'intercepte le geste d'un des Blues Dragon, il allait mettre une main aux fesses à Clarissa.

« Arrête tes conneries, t'as pas entendu ce qu'elle a dit ? »
« Qu'est-ce qu'il t'arrive Thomas ? On peut bien rigoler non ? Tu étais pas aussi coincé avant. »
« J'ai jamais eu ce genre de comportement avant, je n'ai jamais touché personne. »
« Oui mais avant tu disais rien quand nous on le faisait. »

J'ai l'impression de prendre un coup à l'estomac. C'est vrai. Il a entièrement raison, avant je ne prenais jamais la défense des filles qu'ils abusaient. Avant je laissais faire, je fermais les yeux, je détournais mon regard, je partais. Je n'imagine pas le nombre de filles maltraitées. Je repense à la soirée de tempête, quand Emily est venue dans ma chambre improvisée dans une salle de classe. Je savais, je savais très bien que si je n'étais pas intervenu, ils l'auraient probablement violé. C'est la première fois que je suis intervenu, même si je n'ai rien fait que d'accepter qu'elle reste dans la même pièce que moi.

Un reflux acide monte de mon estomac vers ma bouche, c'est violent, je me lève précipitamment pour aller rejoindre les toilettes. Je percute alors sans le vouloir une fille dans le couloir avec un casque autour de son cou, j'ai juste le temps de la regarder et de m'excuser par un regard que je vomis contre le mur, l'évitant de peu. Il n'y a presque pas de matière, c'est vraiment l'acidité de l'estomac, parce que j'ai été incapable de manger aujourd'hui. J'étais bien trop angoissé par cette soirée. Et là, je viens de réaliser le monstre que je suis.

« Je suis un monstre, un monstre. »

Je le réalise que maintenant. Toutes les fois où j'aurai pu intervenir mais que je ne l'ai pas fait. C'est quoi mon problème ? Pourquoi j'étais comme cela ? Pourquoi je ne réagis que maintenant ? Comment ai-je pu être cet homme. Ce « monstre ». Je me dégoûte. Je suis qu'une erreur de la nature, et ces voix, ces bruits, ces parasites auditifs, je n'en peux plus, je n'en peux plus. Je n'y arrive plus. Quand Emy n'est pas là, je n'y arrive pas.

Je me redresse et vient coller mon dos contre le mur, je plaque mes mains sur mes oreilles, mais de toute façon ça n'a jamais changé les choses. Je n'ai pas envie de revenir dans la salle. Je n'ai pas envie de les confronter. J'ai mal au crâne. Je ne veux pas redevenir l'ancien Thomas, même pour une soirée. Je me laisse glisser contre le mur, finissant sur mes fesses dans le couloir des toilettes. C'est là que je remarque que la jeune femme que j'ai percuté dans la précipitation est toujours là, et me regarde.

 «Je suis désolé, je n'ai pas digéré un truc.»

Je n'ai pas digéré l’espèce de salopard que je suis, que j'étais.

« Est-ce que je t'ai sali ? Je peux payer tu sais, ou faire nettoyer !» 

:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


Thomas Scott-Rosier


«Tout ce à quoi je tiens réside dans ces yeux»

KoalaVolant

descriptionJe me suis enfui aujourd'hui, enfui loin du bruit. Je ne veux pas revenir à la maison, mais je n’ai pas le choix, pas d'issue EmptyRe: Je me suis enfui aujourd'hui, enfui loin du bruit. Je ne veux pas revenir à la maison, mais je n’ai pas le choix, pas d'issue

more_horiz


Je me suis enfui aujourd'hui, enfui loin du bruit. Je ne veux pas revenir à la maison, mais je n’ai pas le choix, pas d'issue.Samedi 6 avril 2002Je regardais les clients entrer dans le Bloodale, en restant un peu en retrait dans la salle. C’était ma place favorite : en plus de pouvoir observer qui allait et venait, j’avais une bonne vue sur le bar et son insupportable propriétaire, et j’étais plus ou moins invisible aux yeux des autres. Je fis glisser mon casque sur mes oreilles avant de jouer avec la paille de mon verre. Il n’était qu’à peine vingt heure, et il faudrait bien encore trente à quarante minutes avant que Darach n’arrive à se libérer de ses obligations. Ce n’était pas que j’attendais ce moment avec impatience, mais… disons juste que je commençais à m’ennuyer. Et à prendre goût au fait de le taquiner en lui rappelant que le client était roi – et que ma famille était riche. Si je le voulais vraiment, je suis certaine que Grand-Père pourrait faire fermer le bar – non que je le souhaite – ou intimider Darach par une descente – ce qui me semblait bien plus intéressant lorsqu’il commençait à réellement me faire sortir de mes gonds. Malheureusement, il n’avait jamais semblé prendre mes menaces au sérieux… Je soupirais ostensiblement à son attention, avant de reporter mon regard sur la porte d’entrée. Le flot de client n’avait pas l’air de vouloir se tarir. La plupart était des étudiants, sans doute. Peut-être y avait-il aussi un ou deux septième années, mais je devais sans doute être l’une des rares élève de Poudlard présente. Tant mieux, dans un sens : il y aurait ainsi moins de chance pour que tout cela remonte aux oreilles de mes parents. J’étais censée être bien plus sage que mon frère, d’être l’enfant qui ne faisait pas de vague à la maison, et je préférais que cela reste comme ça.

Intérieurement, je me félicitais d’avoir pensé à mettre mon casque, en observant les différents groupe d’étudiants. Certains d’entre eux m’avait l’air déjà bien saoul, ce que je ne pouvais pas m’empêcher de trouver un peu ridicule. Certes, c’était bon pour les affaires de Darach, mais… comment profiter d’une soirée en ayant autant d’alcool dans le sang qu’il semblait commencer à suinter par tout les ports ? Et n’étaient-ils pas au courant, tous, que plus ils étaient désinhibés par l’alcool, plus leurs pensées et leurs émotions étaient facile à attraper au vol pour les personnes comme moi ? Comment pouvaient-ils se mettre dans un tel état de faiblesse et de vulnérabilité juste pour un amusement de quelques instants ? Nouveau soupir de ma part, et mes yeux tombèrent sur un des groupes qui me semblaient le plus chargé. Merlin merci, le sort de mon oncle sur le casque me protégeait de leurs pensées ! Il n’y avait qu’à voir leurs regards lubriques et leurs rires gras quand Clary s’approcha de leurs tables pour en connaître la teneur. Vraiment, Darach devrait faire plus attention aux client à qui il ouvrait les portes de son bar. Je souris en entendant des brides de phrases de la jeune femme. Je ne la connais pas vraiment, mais je sais qu’elle est amie avec Harry, et qu’apparemment elle ne se laissera pas marcher sur les pieds par de tels rustres. J’espérais sincèrement que Darach était conscient de la chance qu’il avait de l’avoir dans son équipe. Je me recula un peu plus, dos au mur comme pour me fondre dans l’ombre. Un des étudiants commençaient à s’échauffer, à s’énerver contre les autres, mais je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il disait. Les bras croisés, j’essayais vainement de lire sur ses lèvres – sans doute je devrais demander à Arsène de m’apprendre, ce serait bien utile dans cette situation.

Je n’ai jamais été téméraire, ni même courageuse. Pourtant, j’enlevai quand même mon casque pour suivre un peu plus la conversation. Je pouvais sentir les émotions exacerbées, les pensées qui comme je l’avais soupçonné, étaient plus dégoûtantes les unes que les autres, et… une vague de malaise. Non, plus que cela : du dégoût profond, tel qu’il laissait un vide abyssal dans l’esprit de la personne qui le ressentait. Je chercha des yeux qui ressentait une émotion aussi forte à son propre égard, un peu déboussolée. Comment pouvait-on se détester, se haïr, à ce point ? Je portais les mains à ma bouche, même si j’étais consciente que je ne ressentais pas vraiment cette nausée qui me retournait l’estomac. Elle était réelle, aussi réelle pour lui que pour moi, mais j’avais de la chance qu’elle ne soit cantonné qu’à mon esprit. Pas lui… J’ai l’impression de savoir où aller avant lui, le devançant dans le couloir sans vraiment savoir pourquoi. Et alors que je me demandais où il était, je me retrouva projeter en avant, à deux doigts de tomber par terre. Je me retourna en baissant les yeux sur le sol, dans l’espoir de lui laisser un peu… d’intimité. Mon casque était toujours autour de mon cou, et j’étais assailli par une véritable tempête de remords, de négativité et de haine. Cela me prenait à la gorge, me donnait l’envie de hurler et de me rouler en boule. De faire cesser… le monde. « Je suis un monstre, un monstre. » J’avais mal pour lui. Je comprenais cette sensation de vouloir faire taire la Terre entière, de plaquer ses mains jusqu’en avoir mal aux jointures, d’ans l’illusion terrible que cela pourrait changer quelque chose. Je comprenais… Je comprenais. J’avais l’impression que quelque chose en moi, dans mon propre coeur, se brisait. Je comprenais parce que je me voyais en lui. Et c’était la première fois que j’étais confrontée à quelqu’un comme moi.

« Je suis désolé, je n'ai pas digéré un truc. » Je triturais mon casque en hochant la tête sans vraiment prêter attention à ses paroles. Elles étaient parasitées par autre chose, et je n’arrivais pas à faire abstraction. Ses pensées emplissaient mon esprit, et je dû faire un effort surhumain pour aligner quelque mots qui ne venaient que de moi. « Est-ce que je t'ai sali ? Je peux payer tu sais, ou faire nettoyer ! »  « Tu n’es pas un salopard. » Je détourna les yeux, avant de glisser le casque – mon casque sur ses oreilles. « Je ferais… nettoyer par le propriétaire. Il me doit bien ça. » J’inspirais calmement, en essayant de ne pas trop me focaliser sur ce que je venais de faire. Donner mon casque à quelqu’un d’autre, cela équivalait à renoncer à la protection dont j’avais toujours eu besoin. Mais il semblait en avoir plus besoin que moi, cela me semblait avoir été la bonne chose à faire sur l’instant, et… « … impossible de me concentrer quand tu te dis sans cesse que tu es un monstre. » Je fronça les sourcils en me massant les tempes. Est-ce que la migraine qui commençait à pulser dans mon crâne m’appartenait, ou était-ce la sienne ? Celle de quelqu’un dans la salle, peut-être ? « Je vais chercher quelque chose pour nettoyer… » Je m’éclipsa un instant dans les toilettes avant de revenir avec les mains pleines de serviettes en papier, et un air contrit se peignant sur mon visage. Je me pencha sur lui, en lui tendant une serviette, laissant les autres à terre. « Récurvite. » Je me retourna vers le jeune homme, les joues un peu rouges de honte. « J’avais oublié que je pouvais faire comme ça… je ne suis pas encore habituée à ne plus avoir la Trace. » Je me sentais obligée de m’expliquer. Je ne voulais pas qu’il pense que je l’avais fuit par dégoût en trouvant l’excuse la moins crédible du monde. Pas après ce que j’avais entendu dans mon esprit. « Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Un verre d’eau ? » Qu’offrait-on au personne qui était à ce point en détresse émotionnelle ? « Tes amis… j’irais les chercher, que si tu le veux. » Et j’espérais ne pas avoir besoin de leur parler. Je n’aurai jamais le courage de leur répondre, ou de les remettre en place… « Tu n'es pas obligé de trop parler... Je te comprends. » Je tapota ma tempe, en espérant que lui aussi, de son côté, comprenne ce que je souhaitais lui dire.
:copyright:️ Justayne

ϟ ϟ ϟ


♫ Sweet, sweet paradise ♫

Je me suis enfui aujourd'hui, enfui loin du bruit. Je ne veux pas revenir à la maison, mais je n’ai pas le choix, pas d'issue Badgehfa2022nomine
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum