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RPG Harry Potter

Le forum passe en juillet 2002 !
Le Maître du jeu a enfin été révelé, courrez lire le dernier numéro de la Gazette !

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It is the giving of the peace in your mind Avec Lorenzo Peretti, Aliénor Fontanges et Karoline Barjow ຊ Lundi 27 mai 2002

L'avantage d'être sorcier, c'est de pouvoir voyager partout sans perdre de temps, et sans se fatiguer. Encore plus quand nous sommes des vampires. Il y a deux mois, Mads et moi, nous étions au Brésil, hier, nous étions en au fond fin de l'Angleterre, et aujourd'hui, dans sa capitale. A Londres, plus précisément. Nous avions retrouvé les traces de Lorenzo Peretti, vampire que nous avions rencontré aux Etats-Unis, et avec qui ça avait super bien collé. Le pauvre s'était retrouvé là pour fuir ses problèmes, à savoir, la perte d'une femme et d'un fils, mais également l'abandon des vampires qui l'avaient mordu. Il avait eu besoin de repère, et mon frère et moi, nous avions été là. Nous lui avons appris à se servir de ses pouvoirs ; à profiter de sa vie de vampire ; à reprendre goût à la vie. Nous lui avons montré les avantages d'être des vampires. Mads a  aussi profité pour lui montrer, malheureusement, comment chasser sans se faire repérer. En soi, je ne suis pas contre, mais je n'aimais pas quand ça dérapait, du genre, boire jusqu'à la mort des humains qu'ils kidnappaient. J'avais bien essayé de lui montrer que parfois, le sang en poche était tout aussi bien, mais non, Lorenzo n'avait jamais été vraiment convaincu.

Bref, après quelques années de plaisirs et de fêtes, Enzo considéra que c'était le bon moment pour lui de retourner en Angleterre. Il voulait reprendre des études, changer de vie, et la reprendre en main. Son départ marqua le notre pour le Brésil. On avait bien échangé quelques lettres, mais sans plus. Nous étions tous les deux occupés par nos propres vies. Mais maintenant que nous étions de retour en Europe, et qu'on comptait bien s'établir ici, je voulais retrouver notre ancien ami. Après tout, on avait été super proches pendant des années. Il nous avait même confié que nous étions un peu la famille de vampires qu'il avait perdue. Alors certes, il nous avait avoué ça en fin de nuit, après une fête bien arrosée, mais moi, je m'en souvenais.

On entra dans la fameuse cabine téléphonique, l'entrée des visiteurs. Mads tapa le code  6-2-4-4-2. On attendit une seconde, le temps qu'une voix sorte du haut-parleur du téléphone : « Bienvenue au ministère de la Magie. Veuillez indiquer votre nom et l’objet de votre visite. » Je pris le combiné du téléphone, pour ne pas avoir l'air louche aux yeux des Moldus qui passaient, avant de parler : « Bonjour, Thyra et Mads Thorvaldsen. Nous sommes là pour voir l'Ambassadeur italien, Lorenzo Peretti. » « Merci. Vous êtes priés de prendre le badge et de l’attacher bien en vue sur votre robe. Vous êtes également priés de vous soumettre à une fouille et de présenter vos baguettes magiques pour enregistrement au comptoir de la sécurité situé au fond de l’atrium. » Quelques grincements plus tard et deux badges tombèrent sur le petit plateau en métal qui servait normalement à rendre les pièces. Mads leva le pouce en l'air en prenant le sien. « Mads Thorvaldsen, rendez-vous avec Lorenzo Peretti » Il l'accrocha sur sa chemise, avant de me tendre le mien. « Thyra Thorvaldsen, rendez-vous avec Lorenzo Peretti »

Alors que j'accrochais mon badge sur mon pull, la cabine trembla légèrement avant de commencer à s'enfoncer sous terre. « J'avais oublié comme c'était trop cool… » Soupirais-je, en regardant le Londres Moldu disparaître. Je collais mon nez contre la porte vitrée, pour voir l'atrium du Ministère apparaître. Quand la cabine se stabilisa, la voix grésillante reprit. « Le ministère de la Magie vous souhaite une bonne journée. » J'ouvris la porte. L'atrium grouillait de sorciers qui bougeaient dans tous les sens. Mads me tira de mes contemplations pour qu'on aille se présenter à la sécurité. Je commençais en montrant mon badge, et en tendant ma baguette magique. «  Bois de sycomore, corne de basilic et 27,5 centimètres, n'est-ce pas ? En vigueur depuis… 78 ans. » Le sorcier de l'accueil me jeta un regard suspicieux. Ne voulant pas confirmer ma nature vampirique, je me contentais de lui offrir mon plus beau sourire. « C'est bien cela. » Je repris ma baguette et mon badge, avant de laisser la place à Mads. Pendant qu'il procédait à la même vérification, je me dirigeais vers la fontaine au milieu de l'atrium. Un panneau expliquait que toutes les pièces jetées dans l'eau étaient reversées à l'hôpital Sainte-Mangouste. L'hôpital m'avait embauchée il y a de cela quelques jours, alors, j'y jetais un Gallion pendant que mon frère me rejoignit.

On se mit à parcourir les couloirs, jusqu'à se retrouver dans le département de la coopération magique internationale. On se retrouva dans les bureaux de Lorenzo. « Il est tellement fameux qu'il a sa propre secrétaire et sa salle d'attente… » Me souffla Mads. Je lui offris un sourire amusé, avant de me diriger vers l'accueil. « Bonjour, nous venons voir Lorenzo Peretti. » « Vous avez rendez-vous ? » Je jetais un regard surpris à Mads. Elle avait parlé sur un ton légèrement sec. Sans même répondre à mon bonjour. « Non, mais nous sommes certains que Mr. Peretti sera très curieux de savoir que des Américains sont prêts à faire affaire avec lui. » « Ooooh, vous êtes américain ? » Tout de suite, sa voix devint mielleuse, et elle m'oublia pour ne s'adresser qu'à mon frère. Je laissais tomber, et alla m'asseoir dans un des fauteuils en feuilletant les magazines à disposition. Ce qui allait bien m'occuper pendant l'attente. Attente qui dura… une vingtaine de minutes ? Le temps qu'elle finisse de flirter avec mon frère, et qu'elle prévienne Enzo que des Américains veuillent le voir.

« Monsieur Peretti est prêt à vous recevoir. » Ah bah quand même. Ok, j'avais toute l'éternité devant moi, et lui aussi, mais quand même. Je me levais de mon fauteuil, et sa secrétaire nous guida jusqu'à la porte de son bureau. « Vos visiteurs, Monsieur Peretti. » Elle se décala pour nous laisser entrer, et je vis la surprise naître dans le regard de Lorenzo quand il nous vit. Sa secrétaire n'avait donc même pas prit la peine de lire nos noms sur nos badges. Mais ça n'empêcha pas mon sourire de grandir. « Surprise ! » Il se leva de sa chaise pour se diriger vers nous. Il me prit dans ses bras pour me serrer contre lui, avant de prendre également Mads dans ses bras. Il en profita pour demander à sa secrétaire, apparemment, nommée Laurencia, de partir. J'étais ravie de voir son air interloqué au moment où elle comprit que nous étions plus que de futurs collaborateurs, mais tant bon. C'était mesquin, mais drôle.

Une fois la porte fermée, je m'exclamais : « C'est fou comme tu n'as pas changé ! » Blague de vampire, il allait comprendre. « Enfin, à part les cheveux. Tu te coiffes plus. Je ne sais pas si c'est l'année ou le pays qui t'a fait changé de style, mais c'est pas mal. » Avec Mads, on commença à regarder son bureau. Il était grand, bien meublé, richement, même. Il n'y avait juste aucune photo, aucune trace de sa vie personnelle. Le seul détail qui détonnait était un article de journal, dont le titre clamait qu'une jeune femme avait été retrouvé après 19 mois sans nouvelle. Je m'approchais de la fenêtre, alors que Mads se dirigea vers le plateau de boissons. « C'est beau cette vue, c'est quoi ? » Comme le Ministère de la Magie anglais était sous terre, je me doutais que la fenêtre était ensorcelée pour donner une fausse vue. Et celle-ci était l'image d'un jardin d'une propriété privée en fleurs. « On s'en fiche, de ça ! Dis-nous plutôt combien valent ces bouteilles. » Mads en attrapa une pour la montrer à Lorenzo. Il lui envoya, même. Si il n'avait pas été humain, j'aurais pu avoir peur qu'elle tombe et explose au sol, mais Lorenzo avait de très bons réflexes vampiriques. Il avait épousé à merveille sa nouvelle nature.

Je me laissais tomber sur son fauteuil derrière le bureau, alors que notre ami nous demandait ce qu'on faisait ici en nous servant des verres. « Nous sommes rentrés il y a un mois. On a retrouvé notre famille. » Loenzo savait très bien pourquoi nous étions partis d'Europe, il a 70 ans. On lui avait tout raconté : ma bâtardise, mon mariage forcé auquel j'avais échappé, mon coming-out qui était un secret mal passé, la colère de Père quand on revint d'un voyage en tant que vampire. C'était ça qui avait fait qu'il nous vire de la maison. je comprenais Enzo quand il disait que nous étions sa famille vampirique : au moment de notre rencontre, on n'avait, tous les deux, plus de famille de sang. « Hier, c'était mon anniversaire. Et celui de notre petite-nièce. On en a profité pour débarquer. On s'est présenté. Au début, ça s'est mal passé, mais en disant qu'on était des vampires, et en montrant des photos de moi plus jeune avec le frère qu'on a perdu de vu, ils ont compris qu'on disait la vérité. » Je pris l'article de journal qui était sur le bureau, pour regarder la photo. Une jeune femme blonde d'une vingtaine d'années fuyait du regard l'appareil photo. Je commençais à le lire en tournant dans la chaise, pendant que Mads entama son verre. « Et toi, alors ? Quoi de neuf ? Dis-moi que tu te tapes ta secrétaire, je t'en supplie. Y a pas moyen que ce soit pour ses yeux que tu l'aies embauchée. »
:copyright:️ Justayne

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ຊ It was love, in your eyes, Now it haunts me every night ຊ

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It is the giving of the peace in your mind Ft Thyra Thorvaldsen, Aliénor Fontanges et Karoline Barjow
🙚 Lundi 27 mai 2002 🙚

Laisser Aliénor et Nina seules me coûte beaucoup, je ne fais que penser à elles, surtout après les beaux moments que nous avons passés tous les trois ce week end. Mais il faut que j'avance aussi au Ministère et que je ne me montre pas trop présent à chaque instant pour ne pas éveiller les soupçons auprès de sa famille, surtout de sa sœur Isabeau. Cette perfide sorcière me détaille étrangement, il y a quelque chose chez elle que je ne cerne pas tout à fait, et c'est au delà de son côté toxicomane que je n'apprécie pas, surtout quand elle fume devant ma chère et tendre.

Je me demande souvent si c'était une bonne idée de laisser la famille d'Aliénor vivante, si je n'aurai pas du me débarrasser d'eux avant de la rendre au monde ? J'aurai été sûr de ne l'avoir que pour moi, de n'avoir aucun obstacle, si ce n'est ce petit ingénu de Jordan, qui s'est encore manifesté. Mais j'imagine que ma douce m'en aurait voulu et aurait mis plus de temps pour m'aimer à ma juste valeur. Je sais qu'elle tient à ses parents, à la Villa c'était une bonne motivation pour qu'elle obtempère sans trop de heurts. Je n'aurai de toute façon pas supporter de la voir triste, même s'il est logique de voir nos parents partir avant nous, j'imagine que les voir partir de manière tragique l'aurait bouleversé, mais j'aurai été bref et doux, si tant est que la mort puisse être douce. Quoi qu'il en soit, voilà maintenant bientôt une quinzaine de jours que les deux amours de ma vie sont de retour dans cet univers perverti et dangereux. Où je m’efforce de les protéger et de le rendre plus confortable pour elles.

Mon ange m'a offert de magnifiques moments depuis sa sortie de la Villa, chaque seconde je me remémore ces instants à ses côtés, notre virée à Paris, le théâtre, le bar où j'ai pu lui offrir une petite improvisation, ses confidences, les miennes. Elle n'a pas pris peur quand j'ai abordé des brides de mon passé, ou quand elle a pu imaginer mon âge. Et il y a deux jours, chez ses parents, dans le jardin, où elle a improvisé un déjeuner sur une nappe dans l'herbe, où elle m'a demandé de rester avec elle et notre fille. Je repense à sa main dans mes cheveux, pour chasser les fruits de la dent-de-lion. Je me souviens qu'elle a souhaité que je prenne soin de notre fille pour le repas, et je m'entends encore lui lire ma dissertation, elle ignore le bonheur que j'ai ressenti et la fierté de pouvoir le faire. C'était comme des cadeaux inestimables, je veux plus de moment comme cela avec elles. Je l'ai vu se détendre et sourire comme un doux champ de blé avant une moisson. Tommaso Maria Ferrari, le cardinal et philosophe italien avait raison quand il disait : « Je me disais que pour la séduire, je devais la faire rire. Mais à chaque fois qu'elle riait, c'est moi qui tombais amoureux. »

Je suis fou amoureux de cette merveilleuse personne, elle ignore combien elle compte pour moi et tout ce que je serai capable de faire pour elle. Elle ignore que je suis un homme à genou, prêt à tout, absolument tout. Elle ne m'a jamais rien demandé, mais si elle voulait tous les Gallions du monde, j'irai dans toutes les banques pour elle. Rien ne me pose limite quand il s'agit de ma reine et de ma princesse. Je sais qu'il en est ainsi aussi pour Nina, quand elle pourra parler, demander, elle aura tout à ses pieds, peut importe si les gens parlent d'une enfant Roi, elle aura tout ce qu'elle mérite, comme sa mère. Elles sont mes déesses, les amours de ma vie. Je ne suis sur terre que pour cette raison, que pour elles. Elles sont le but de mon existence, Dieu en a décidé ainsi, je le sais à présent. Elles sont ma raison de survivre, d'errer mort sur terre.

« Monsieur Peretti ? »

Je me retiens de rouler des yeux quand j'entends la voix grinçante de ma secrétaire. J'ignore pourquoi je ne m'en suis toujours pas débarrasser comme toutes les autres, peut-être parce que celle ci fait bien son travail ? Et que j'ai d'autres choses à penser ? Plus importantes que cette insignifiante femme en tout cas. Je me demande encore comment j'ai pu lui trouver une certaine attirance pour assouvir des besoins primaires avec elle. Je devais être désespéré à l'époque.

 « Plait-il Laurencia ? »
« Des américains sont arrivés il y a quelques minutes, pour faire affaire avec vous. Ils n'étaient pas sur votre planning, mais je me suis dit que cela pouvait vous intéresser ? »
 « Des américains vous dites ? Faites les entrer. »

Je suis d'habitude au courant, même des venues impromptues, j'ai toujours vent de futurs clients intéressés, de certaines visites d'affaire ou de courtoisie, il y a toujours un indice, un bruit de couloir entre Ministères, des confidences entre Ambassadeurs, mais pour le coup, je suis pris de court. Peu importe, j'ai toujours su rebondir en toute circonstances, je peux recevoir des clients à l'improviste.

« Vos visiteurs, Monsieur Peretti. »

Quand Laurencia sort son corps indélicat de devant mes yeux, je peux enfin apercevoir les américains en question, des fantômes de mon passé. Des fantômes que je n'ai pas chassé, des fantômes que je n'ai pas Oubliéter. Des amis... j'avais presque oublié que j'en avais eu, des sincères, des fidèles. Ils étaient en moi comme des souvenirs doux et aimants, alors que je me suis longtemps persuadé que je n'étais plus qu'une coquille vide sans passé, sans histoire, sans nostalgie. Mais ils sont là, devant moi. Thyra et Mads. Un sourire sincère vient barrer mes lèvres. Mes amis.

« Surprise ! »

Je me lève immédiatement de ma chaise. Pour une surprise, s'en est une grande. En quelques foulées avec ma vitesse de vampire je me retrouve dans les bras de Thyra, ce genre de geste d'affection amicale ne m'est pas arrivé depuis... depuis que je les ai quitté en 1970, voilà 32 ans. Je pensais jamais les revoir, du moins pas en Angleterre, ce sont des baroudeurs, des profiteurs de la vie, des modèles. Pourquoi sont-ils ici ? Je lâche ma ravissante amie et viens serrer Mads, mon acolyte, mon frère.

« Laurencia, que faites-vous encore là ? Du travail vous attend. »

Je ne regarde pas son air surpris, saisie par mes manières, elle ne m'a jamais vu être ainsi avec quiconque, mais je ne suis pas là pour gérer ses états d'âmes, mais pour profiter de mes amis.

« Thyra, Mads, si je m'attendais à vous voir ! Je vous aurai reçu autrement.»

Comme si ce bureau de luxe au Ministère anglais était indélicat pour mes très vieux vampires.

« C'est fou comme tu n'as pas changé ! »

Je souris, je n'ai souri à personne d'autre qu'Aliénor de manière aussi sincère et spontané. J'avais presque oublié comment faire avec les autres.

« Enfin, à part les cheveux. Tu te coiffes plus. Je ne sais pas si c'est l'année ou le pays qui t'a fait changé de style, mais c'est pas mal. »
« Toujours aussi observatrice ma belle. Je laisse à ta guise mon choix capillaire du moment.»

Je n'ai surtout pas eu une minute pour me préoccuper de cela, depuis la sortie d'Aliénor et de Nina de la Villa. Je les regarde étudier mon bureau, on s'est quitté alors que j'allais reprendre des études, et cela ne présageait par que je devienne un jour Ambassadeur, alors peut-être sont-ils surpris ? Bien qu'ils m'ont toujours dit que j'étais capable de tout, que je pouvais arriver à tout. J'ai eu plusieurs vies depuis qu'ils m'ont trouvé en 1968, qu'ils m'ont rebâti. Je leur dois presque tout. Je me sens pour autant un peu fébrile qu'ils inspectent tout comme cela. Pas que j'ai des choses à me reprocher, mais je sais que Thyra est très forte pour poser les bonnes questions et avoir les réponses, même si elles ne lui plaisent pas, et moi, j'ai parfois la faiblesse d'être trop honnête avec elle, je réalise que même trois décennies après, je suis incapable de lui mentir ouvertement.

« C'est beau cette vue, c'est quoi ? »

Qu'est-ce que je disais à propos des questions habilement posées ? Mais je suis doué pour arrondir les vérités, pour « tourner autour du pot » avec elle. C'est presque un jeu comme exercice, Mads m'a tout appris.

« Un jardin Français, mon amour pour ce pays. Magnifique n'est-ce pas ?»

Il s'agit en réalité du jardin des Fontanges, et si j'étais prêt, je lui dirai qu'il est même en direct. Un petit sortilège qui me permet de surveiller la propriété à distance et en temps réel. Même si des Aurors tournent autour pour assurer protection (contre moi-même) à Aliénor et sa famille, j'aime avoir un œil sur les alentours, des journalistes ou autres indésirables qui pourraient troubler leur repos. J'en serai alors immédiatement informé. Évidemment je ne dis rien.

« On s'en fiche, de ça ! Dis-nous plutôt combien valent ces bouteilles. »

Mads est toujours là pour détourner les idées ou pensées de sa sœur, je me souviens combien j'aimais cela et ce qui a joué dans notre lien, notre affection l'un pour l'autre. Avec eux, je me sentais à nouveau frère, à nouveau aimé. Pourquoi les ai-je quitté ? Dieu seul le sait, pour mettre sur ma route ma douce Aliénor. Le destin était écrit.

« Rien d'assez cher pour fêter nos retrouvailles comme il se doit. Mais dites-moi vous êtes arrivés quand ? Et pourquoi êtes-vous ici ?»

J'attrape la bouteille que m’envoie Mads, cela me bascule des années en arrière, où je vivais à fond grâce à eux, où je découvrais les plaisirs simples de la vie, de la boisson en tant que vampire fraîchement créé et surtout fichtrement perdu. Ils m'ont tout appris, et je suis plus à l'aise que jamais dans cette nouvelle peau. J'attrape trois verres et nous sert sans attendre.

« Nous sommes rentrés il y a un mois. On a retrouvé notre famille. »

Je relève un sourcil surpris. Alors ça y est ? Ils les ont retrouvés et pris contact ? Avant je n'aurai eu aucun émotion à ce sujet, mais à présent que j'avais aussi une famille, je pouvais comprendre ou du moins deviner l'émotion.

« Je suis sincèrement content pour vous ! Comment est-ce que ça s'est passé ?»
« Hier, c'était mon anniversaire. Et celui de notre petite-nièce. On en a profité pour débarquer. On s'est présenté. Au début, ça s'est mal passé, mais en disant qu'on était des vampires, et en montrant des photos de moi plus jeune avec le frère qu'on a perdu de vu, ils ont compris qu'on disait la vérité. »
« Ton anniversaire ! Mais il faut fêter cela ! Ce soir, à mon appartement londonien ? Vous allez pouvoir rester en contact ? Vous allez rester ici ?»

Mon regard voit le geste de Thyra, qui se saisi du journal. J'ignore pourquoi je ne l'ai pas mis sous clef. Ici au Ministère personne n'aurait trouvé étrange que j'ai ce journal sur mon bureau, vu que je suis celui qui a résolu l'affaire. Mais je connais mon amie que trop bien, et jamais rien n'est anodin avec elle. Cette erreur, je vais devoir en découdre à un moment ou à un autre.

« Et toi, alors ? Quoi de neuf ? Dis-moi que tu te tapes ta secrétaire, je t'en supplie. Y a pas moyen que ce soit pour ses yeux que tu l'aies embauchée. »

Je quitte le journal et mon amie des yeux pour me concentrer sur la remarque de Mads. Je souris à nouveau et bois une gorgée.

« C'est arrivé quelques fois, il y a bien longtemps, mais elle est très ennuyante, je te la prête si tu veux, je n'en ai plus besoin pour ça.»

Je lève mon verre en lançant un clin d’œil à Mads, on a jamais eu de mal à partager même de ce point de vue là. Mais ce que je préférai à l'époque, c'était boire à la source avec lui, j'en ai l'eau à la bouche rien que d'y penser. Une petite chasse comme avant me ferait le plus grand bien. Je n'ai pas traqué d'humain depuis la Villa. Pas comme je le faisais avec Mads, à la Villa c'était pour apporter ce dont Aliénor enceinte avait besoin, et j'en consommais les restes, puis ensuite c'était pour ce dont avait besoin ma fille. Ma fille. Comment leur en parler ? Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne le sachent, et ils le sauront, à moi de choisir la manière dont ils doivent l'apprendre. Je sais que Mads s'offusquera moins que sa sœur, pas que j'ai peur de Thyra ou de ses remarques ou leçons de morales, elles ne m'ont jamais fait peur, mais elles ont toujours eu un certain impact, elles m'ont toujours fait réfléchir pour ne pas dire culpabilisé. Mais j'ai évolué depuis plus de trente ans.

Je prends mon petit air sûr de moi, celui que j'aime avoir dans chaque Ministère ou en public. Le petit air suffisant qui fait trembler mes adversaires et charme tout mon auditoire. Celui qui me rend irrésistiblement suffisant ou séduisant selon l'interlocuteur en face de moi.

« Pour ma part, vous êtes ici dans l'un de mes bureaux anglais. Vous devriez voir celui que j'ai au Ministère Italien, il est plus à mon image. Le luxe italien n'a pas son pareil. J'en aurai bientôt un en France, parce que dernièrement j'y travaille beaucoup, et le Ministre français m'a sollicité chaudement à notre dernière entrevue. L'Ambassadeur actuel doit prendre sa retraite. Et comme le français est ma langue maternelle et que mon C.V est enjôleur, j'aurai bientôt le poste.»

Je laisse Mads siffler devant ma vantardise, comme un bon ami fier le ferait. Ils m'ont connu simple reporter sorcier. Et j'étais parti pour reprendre des études de langues étrangères, pas pour avoir un bureau dans chaque pays d'Europe.

«Les études de langues m'ont mené à être rédacteur en chef, puis finalement la politique sorcière m'a intéressé, plus que je ne l'aurai cru. Grâce au journalisme et à mon côté polyglotte, le poste d'Ambassadeur s'est profilé. Actuellement je donne des conférences et des cours à l’UMS et j'écris encore quelques articles cultures pour la Gazette.»

Évidemment Mads me demande si avec tout cela, j'ai le temps pour les femmes. Nous y voilà. Je lâche un rire, me donnant du temps pour choisir mes mots. Je préfère être maître de cette information, plutôt qu'ils le découvrent, par les journaux ou d'une tout autre manière.

« Pour une seule femme, pour tout dire.»

Voilà mes deux amis très intrigués, et je peux le comprendre, la dernière fois que je les ai quitté, j'avais perdu Lucie et mon fils Orphée. J'avais tout perdu. Je ne me suis jamais attaché à personne d'autre, sentimentalement parlant. Oui il y avait des femmes, mais il n'y avait que du sexe, aucun désir de commencer une nouvelle histoire. Mads disait souvent qu'avec mon côté pieu, je finirai dans un couvent, où il disait qu'il viendrait me voir pour savoir de quoi les bonnes sœurs étaient faites. Je ne pensais jamais tomber amoureux, et je l'ai cru de nombreuses années, bien que je n'ai jamais eu l'idée de rentrer dans les ordres.

« C'est un ange tombé du ciel. Une douce créature que Dieu a mis sur mon chemin, pour m'offrir une rédemption et croire en lui, au moment où je doutais encore de son dessein pour moi. Elle est la plus belle peinture que l'univers est faite pour moi.»

Mes yeux brillent d'un amour sans fond, sans fin. Je sais que Mads pourrait se moquer de mon air, mais Thyra lui décrocherait un coup bien placé pour défendre mon expression, ma joie, mon bonheur. Elle l'a toujours voulu, tant elle m'a vu brisé.

« Pour autant, les choses sont un peu complexes entre nous, rien qui ne m'effraie ou ne me fait perdre espoir. Nous sommes sur le bon chemin, je le sais. Et je suis patient, j'ai l'éternité devant moi. Vous savez.»

J'évite le regard suspicieux de Thyra, pour répondre à la question de Mads.

« Nous en sommes au tout début, bien que notre histoire a commencé il y a quelques mois. Ma douce est tombée enceinte après notre première nuit et j'ai cru la perdre. Ma condition de vampire l'a éloigné un temps de moi. Il a été très difficile de lui faire entendre raison. Mais je crois que nous y sommes, d'autant plus qu'elle est folle d'amour pour notre fille

Si mon cœur pouvait battre dans ma poitrine, il battrait des records de vitesse. J'ai beaucoup d'émotion en prononçant les derniers mots. Ma fille. Eux seuls savent la portée de ce mot, la valeur de cet enfant. Et je suis pétri de fierté rien que de leur dire que je suis père, à nouveau. Et que cette fois, mon enfant est en vie. J'ignorai que je pouvais ressentir cela. Car c'est les premières personnes à le savoir officiellement. Nina est un secret, je n'ai jamais pu clamer ma paternité. De l'avouer allège mon âme. Même si je sais que je vais être assailli de questions, d'interrogations. Je savoure ma confidence.

« Elle s'appelle Nina. Elle est merveilleuse.»

Je prononce son prénom alors que je cache celui d'Aliénor depuis tout à l'heure. Je sais qu'à l'instant où je prononcerai son prénom, Thyra fera un lien avec l'article qu'elle vient de lire. Elle n'oublie jamais rien, elle est une amie attentive. D'autant plus que le prénom est peu commun, surtout en Angleterre.

:copyright:️ Justayne

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Lorenzo Marcel Peretti


« Et quand tu ouvriras les yeux
Je serai là, à tes côtés
Je veux tout avoir avec toi
Parce que ton amour est biblique»

KoalaVolant
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