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Le bal des Fondateurs

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RPG Officiel
Le bal des Fondateurs
Samedi 29 juin 2002

Molly Weasley était dans sa cuisine à faire la vaisselle quand elle alluma la radio. Elle savait que le bal organisé par le Conseil des Fondateurs serait commenté en direct, et elle était curieuse de savoir ce qui allait se passer.

« - Ici Sorcellerie-Info, toutes les infos sorcières en direct ! Glenda, comment allez-vous ?
- Très bien Jeremiah, merci, et vous ?
- Très bien, très bien. Alors, Glenda. Quelles infos sorcières juteuses avons-nous en direct ?
- Comme vous devez le savoir, c'est aujourd'hui que se tient le premier bal organisé par le Conseil des Fondateurs ! Ça se passe dans le manoir du maire Lloyd, qui a accepté de prêter sa demeure pour cet évènement.
- Quelle générosité !
- Encore plus quand vous saurez qu'il a donné l'équivalent de 150 Gallions en guise de dons pour la reconstruction de l'hôpital Sainte-Mangouste après les attentats des Blue Dragon !
- Quel homme ! Le maire est donc le représentant de l'une des familles fondatrices. Il y en a trois autres, vous savez qui ?
- Bien sûr, Jeremiah ! Il n'y a que vous qui ne le sachez pas. J'ai même en exclusivité les partenaires de chacun pour ce bal ! Pour les Nightshade, nous avons en représentant le chef des Aurors, Shay Nighthsade, accompagné de sa femme Irina. Il y a aussi Esteban Nightshade, son neveu, accompagné de sa petite amie Lyra Mulligan. Esteban vient d'ailleurs d'être diplômé de ses ASPIC, et major de toute son année, les quatre Maisons comprises, s'il vous plaît !
- Sa famille doit être très fière de lui ! Qui d'autres avons-nous ?
- Les Prewett sont représentés par un étudiant du nom de Edmund. Il vient tout juste de terminer sa deuxième année de sciences politiques.
- Peut-être tenons-nous là notre futur Ministre de la Magie ! Qui l'accompagne ?
- Une étudiante de Poudlard, elle aussi diplômée de ses ASPIC, nommée Alex Bennett. Enfin, chez les Scott, nous avons Alice, accompagné de Shay Sanguandikul, un Sang-Pur qui travaille pour elle. Et nous avons Andrew Scott, l'éternel célibataire qui sera cette fois accompagné ! Et par Karoline Barjow !
- L'ex de son frère ? Aïe, coup dur pour Calvin ! Miss Barjow doit avoir un genre de gars ! Maintenant que les présentations des Fondateurs sont faites, sachez que le conseil a réservé le groupe Bizarr' Sisters pour la soirée ! En première partie se trouvera une scène ouverte pour les étudiants qui souhaitent offrir une performance !
- Ce bal réserve donc énormément de surprises ! Pour tous les sorciers qui nous écoutent et qui n'ont pas pu aller au bal, nous resterons évidemment en direct pour tout vous raconter ! D'ailleurs, ça y est, la piste de danse est ouverte… »


En effet, le silence commença à se faire alors que les Fondateurs Wayde Lloyd, Esteban et Shay Nightshade, Edmund Prewett et Alice et Andrew Scott se lancèrent sur la piste pour ouvrir le bal. Tous les sorciers présents les regardaient, certains envieux, d'autres impatients de retrouver le buffet et leurs conversations…


ϟ ϟ ϟ

descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Jeremiah Davis
Contexte
Nous sommes le samedi 29 juin 2002. James Davis est un sorcier de 42 ans. Ancien membre de l'Ordre du Phénix et ancien Auror, il est devenu un homme colérique, violent et paranoïaque depuis que sa femme l'a quitté à la fin des années 1980. Mais depuis que son meilleur ami, Andrew Scott, a décidé de l'aider à redresser le cours de sa vie, James semble refaire surface depuis quelques mois ...


Le bal des Fondateurs
James n’aimait guère ce genre de réceptions. Tout était beaucoup trop rutilent de richesse, surtout quand cela se passait dans le manoir d’une famille prestigieuse telle que les Lloyd et quand la presse sorcière s’empressait de couvrir l’événement de toutes les façons possibles. La radio sorcière notamment ne cessait de colporter les ragots les plus ennuyants qui soient. James avait violemment éteint son poste lorsque celui-ci avait mentionné que Karoline Barjow serait la cavalière d’Andrew Scott.

Ils ne s’étaient pas reparlés depuis cet événement, fin mars. Trois mois. Trois mois qu’il ne l’avait pas vu, qu’il avait tout fait pour éloigner ses pas de la boutique chez Barjow. Trois mois où bien des petites choses avaient changé dans sa vie, ne serait-ce que la présence plus régulière d’Andrew chez lui. Avoir un homme aussi désireux de vouloir sa rédemption à ses côtés était une chose qui avait manqué sa vie. Ses rapports avec ses enfants restaient encore compliqués, et quelques fois encore, James s’était emporté, cédant à l’impatiente, la colère et l’hypocrisie. Mais Andrew semblait avoir les mots pour le calmer, l’apaiser et lui faire prendre conscience que tout cela prendrait du temps. Le repas de Pâques avait été un début certes maladroit, mais un début tout de même.

Ce soir, il avait d’ailleurs accepté de venir à cette soirée uniquement pour être le cavalier de Joséphine. Elle avait ressorti pour l’occasion une ancienne robe que portait Anna, sa mère. C’était étrange de la voir dedans mais James devait l’avouer, elle lui ressemblait de plus en plus chaque jour. Et James ne pouvait être plus fier d’être à son bras.

Même si son costume le grattait. Même si sa cravate l’étranglait. Même s’il mourrait d’impatience de passer une main dans ses cheveux pour détruire ce que Joséphine avait fait. Il n’avait jamais été aussi bien apprêté ces dernières années. Et tout cela, il l’avait fait pour sa fille.

« James, Joséphine, bonsoir. »

James releva la tête en reconnaissant la voix familière de son ami. A son bras, Karoline Barjow était resplendissante. Sa robe bleue nuit mettait ses formes en valeur et ses yeux verts étaient soulignés par un maquillage discret mais élégant. James serra la mâchoire en la voyant. La dernière fois, il l’avait quelque peu menacé et secoué. Que devait-elle penser de lui ce soir, en le voyant là, ainsi habillé, avec sa fille à son bras ? Se lassait-elle, elle aussi, comme Alec, de ses manigances et de ses secrets ? Etait-elle passée à autre chose ? Ne désirait-elle plus rien avoir à faire avec lui ? Il pouvait aisément le comprendre même si, dans son cas, en la voyant face à lui, il lui était impossible de tirer un trait sur la jeune femme qu’elle était.

« Bonsoir. » répondit James dont le regard brillant ne quittait pas le visage de Karoline.
« James, je ne te présente plus ma cavalière. Joséphine, voici Karoline Barjow… »

Le sourire de Joséphine s’agrandit alors qu’elle glissait un commentaire sur la beauté de la robe de sa cavalière. Elle semblait toujours sincèrement heureuse de voir Andrew, comme si rien ne la mettait plus en joie que son père ait trouvé un ami à qui se confier.

« Joséphine, James, enchantée. » répondit d’un ton aimable néanmoins distant Karoline.

Son regard noir finissait de démontrer qu’elle n’avait pas pardonné à James. Mais donc elle ressentait toujours quelque chose pour lui. Un doux sourire naquit sur ses lèvres, interrompu cependant par la question d’Andrew.

« Comment te sens-tu, depuis la dernière Gazette ? »

Une pierre sembla tomber dans son estomac, détournant les yeux, gêné que ses sentiments transparaissent ici.

« Le lundi 10 juin 2002, Tyler Winston fut libéré de Azkaban. Emprisonné en 1981 pour avoir été le partisan de Vous-Savez-Qui, il reçut le baiser du Détraqueur à la demande du fils de sa victime, Harry Davis. Alors que la prison faisait le tri parmi ses prisonniers, ils estimèrent que l'état de santé de Tyler Winston permettait de le libérer, et de le placer dans une chambre de Sainte-Mangouste jusqu'à la fin de sa vie. Pourtant, l'hôpital annonça que l'ex-Mangemort était en parfaite santé, en pleine possession de ses moyens, et pouvait rentrer chez lui, d'autant plus que l'équipe médicale reste en sous-effectif. « Tyler Winston est un puissant Legilimens, du niveau du Seigneur des Ténèbres, en plus d'être un fin manipulateur. Ou il a feint la folie pendant une vingtaine d'années, ou il a trouvé un moyen de briser le maléfice du baiser du Détraqueur. » Déclara amèrement Shay Nightshade. Impossible de vérifier les théories, Tyler Winston ayant déjà retrouvé sa demeure privée, qu'il a rendu incartable. »

Le poing de James se serra sur son verre vide au souvenir de l’article. Tyler Winston. Un nom qui n’avait jamais quitté sa mémoire. L’homme responsable d’une partie de son plus grand malheur. Son père avait toujours été son plus grand héros. Si seulement il avait eu plus de temps à ses côtés … bien des choses auraient été différentes aujourd’hui.

« Comment veux-tu que je me sente ? » lança de manière hargneuse James avant de se radoucir devant Karoline et Joséphine. « Cet homme ne mérite en aucun cas de vivre paisiblement chez lui. Pas après ce qu’il a fait. Pas avec ce qu’il est encore capable de faire. »

Il avait d’ailleurs envisagé d’aller rencontrer Shay Nightshade au cours de la soirée pour lui en parler et s’enquérir de son avis professionnel. Voilà bien des années qu’il n’avait pas parlé à ses anciens collègues. Mais depuis qu’Andrew lui insufflait l’idée de reprendre du service en tant qu’Auror, James ne pouvait s’empêcher de rejeter entièrement cette idée. De même que l’idée du grimoire ne quittait pas son esprit. Pourtant, il était dans une impasse. Plus aucune trace, plus aucune rumeur. Et il était coincé avec des collègues qu’il haïssait et un travail qui le dégoûtait de plus en plus.

Le monde allait mal en plus de cela, surtout quand on se souvenait pourquoi cette soirée était organisée : récolter des fonds pour l’hôpital Sainte-Mangouste, touchée par un attentat des Blue Dragons. Le fait de rester travaillé dans l’Allée des Embrumes pourrait un jour permettre à James d’en savoir plus sur ces sorciers et sorcières responsables de ces atrocités. Du moins c’était l’excuse qu’il sortait à Andrew quand celui-ci l’intimait de démissionner. Seulement, Andrew oubliait qu’on ne démissionnait pas aussi facilement d’une entreprise comme les Mikaelson. Non, James devrait trouver à l’avenir un moyen de se débarrasser d’eux afin que lui et sa famille ne soient pas en danger. C’était pour cela que le grimoire restait encore sa meilleure option pour le moment.

« Karoline, je vois que ta coupe est vide ? Donne-la moi, je vais aller te la remplir. »

James regarda Andrew prendre la coupe vide de Karoline avant de tendre son bras vers Joséphine.

« Je vois que tu n'as rien à boire, veux-tu m'accompagner chercher quelque chose ? »

James essaya de capter le regard d’Andrew qui avait bien manigancé son coup. Il regarda sa fille s’éloigner d’un pas un peu trop enthousiaste avec l’avocat avant de se tourner vers Karoline. Malgré les éclairs que lançaient ses yeux dans sa direction, James devinait sans mal encore un fond de tristesse. Et il ne supportait pas cela.

« Et si nous faisions honneur à votre toilette ? » dit-il en tendant son bras.

Que ne ferait-il pas pour cette jolie blonde ! Elle accepta avec quelque réticence son bras tendu et il posa son verre vide sur une table, avant d’arriver tous deux près de la piste où des couples dansaient. C’était une valse, assez simple pour que James se souvienne des peu de pas qu’il y avait. Et puis, il avait déjà dansé avec Karoline, plusieurs mois auparavant. Encore une fois les circonstances étaient bien différentes …

« Alors comme cela tu as une fille ? Il y a d'autre chose que je dois apprendre sur toi James ? » lança-t-elle, venimeuse.

Hum, sa façon d’insister sur son prénom signifiait qu’elle n’aimait guère qu’il lui ait dissimulé sa véritable identité.

« Ma douce, il y a bien des choses que mon travail oblige à taire. » dit-il en haussant un sourcil.

Elle travaillait sur l’Allée des Embrumes, elle aussi savait qu’il fallait faire attention à notre identité, à protéger nos intérêts et nos familles. A chaque fois qu’un sorcier mettait un pas dans cet endroit, il courait un danger. Mais à présent qu’elle avait ouvert la bouche, Karoline ne comptait pas s’arrêter sur cette lancée.

« Oh et pas besoin de me dire que tu as été un Auror, je l'ai aussi appris, mais pas par toi. »

Qui donc avait pu oser l’informer autant sur lui ? Calvin ? Non … Andrew plutôt … Alors qu’il faisait tourner Karoline sur l’air que jouait ce violoncelle, il cherchait l’avocat du regard. Ce dernier parlait toujours avec Joséphine et … avec Angelo ? Sa main se crispa sur la taille de Karoline à l’idée que ce Scott parle à sa fille. Non, Andrew devait impérativement protéger sa libellule des anomalies de sa famille.

« Et donc, que fais-tu ici ? » reprit Karoline, un sourcil hautain dressé.

Cette attitude revêche l’amusa, le détournant de ses préoccupations. Non, Karoline ne l’avait pas oublié et cette pensée lui plaisait beaucoup.

« A cet instant précis, je danse avec une magnifique jeune femme qui semble être encore plus en colère qu’une harpie. » se moqua-t-il. « Autrement, je suis surtout venu faire plaisir à ma fille. »

Il redevint plus sérieux sur cette dernière phrase. Etonnamment, cela ne lui avait pas déplu que Karoline fasse connaissance avec Joséphine. Ce qui lui déplaisait en revanche, c’était qu’elle se familiarise avec la famille au complet des Scott.

« Tu n'es pas repassé. » reprit Karoline. « Tu n'es jamais revenu chercher ce que je te devais pour avoir épargné mon frère. Est-ce si difficile d'envoyer un hibou ? De venir me voir à la boutique ou au Ministère ? Est-ce si laborieux de s'entretenir avec moi ? Ma compagnie est-elle aussi ennuyante que tu t'es épargné ma visite, ou l'écriture d'un simple mot ? N’importe quoi ? »

James adorait quand ses battements de cœur s’emballaient autant. Quand son flot de paroles prenait le pas sur tout ce qui voulait freiner ses ardeurs. Oui, elle était parfaite quand elle laissait tout son corps s’exprimer pour elle. Pas quand elle jouait cette mascarade auprès de Calvin. Là était la véritable Karoline Barjow, face à lui.

Mais il comprenait aussi sa colère. Ne s’était-il pas lui-même maudit d’être resté autant en retrait ? N’avait-il pas maudit tous les aïeuls d’Andrew pour ses attitudes violentes qui se refrénaient ?

« En vérité, j’ai pris le temps de réfléchir. » commença-t-il doucement, comme prenant plaisir à pousser à bout la patience de Karoline.

Sa main réaffirma sa prise sur sa taille et il vint faire tourner la jeune femme avant de la ramener contre lui, sa paume chaude toujours dans la sienne. Il brûlait de désir en cet instant pour elle. La distance n’y avait rien changé, tout comme le temps. Elle était parfaite, elle était la femme parfaite. Bien sûr il disait cela alors qu’il la connaissait à peine. Mais il avait entendu parler d’elle. Elle était une Oubliator très compétente. Sa manière de diriger la boutique de son père montrait à quel point elle était une femme indépendante, désireuse de faire ses preuves et possédant un courage hors norme. Elle s’était perdue en voulant sceller une alliance trop Sang-Pur. James voulait découvrir la véritable Karoline. Pas seulement ses qualités et ses compétences. Mais ses défauts et ses faiblesses aussi. Il ne voulait pas la copie parfaite. Il la voulait entière.

« Il y a bien quelque chose que je … désire dans cette boutique. » poursuivit-il. « Toi. C’est toi que je veux. »

Ses yeux parcoururent le visage de Karoline, étudiant chacune des émotions qui le traversaient.

« Je te demande pardon ? »
« Toi. Karoline. Une soirée avec toi. »

Elle était étonnée et lui se mit à rire.

« C’est mon prix pour avoir laissé ton frère la vie sauve. Tu peux bien faire ça pour moi. Ce n’est pas cher payé, non ? »
« Je ne crois pas non. Hors de question, et puis quoi encore ? »

Son regard plongea dans celui de Karoline, voulant saisir son âme. Oh, ce n’était pas elle qui parlait. C’était la Karoline aux bonnes manières qui trouvait normale de repousser un homme qui l’avait vexé.

« Pourtant, c’était ce qui m’avait promis. Souviens-toi. Rappelle-toi de ce que j’ai fait pour toi. »

Sa voix devint plus dure, comme un rappel de la colère qui l’avait animé ce soir-là.

« Je n’ai jamais été homme gentil, magnanime ou empathique. Et pourtant, j’ai utilisé chacune de ces qualités pour te faire plaisir. Pour toi. Uniquement pour toi. »

Karoline avait sans doute ce don particulier qui faisait que James ne pouvait la contrarier. Pourquoi ? Comment ? Face à elle, il ne pouvait être le monstre sanguinaire qu’il était autrefois. Il voulait le meilleur pour elle et se sentait obligé de montrer la meilleure facette de lui-même. Il repoussait chacune de ses pulsions, chacune de ses pensées qui le poussaient à détruire et à tuer. Il les repoussait pour elle. Pour Karoline.

« Bien, comme tu voudras. » dit-elle, se sentant démunie.

James sourit, victorieux.

« Quand pourrais-je avoir droit à ce moment privilégié ? »
« Disons vendredi à 20h. »

Dans moins d’une semaine. Comme mettant un point final à leur discussion, la musique se termina et Karoline s’éloigna de lui. Oh non, Karoline. Oublie la bienséance et laisse encore une fois ton corps s’exprimer, aurait-il voulu dire. Mais au lieu de cela, il tint un instant de plus sa main dans la sienne avant d’y déposer un baiser.

« A vendredi, douce Karoline. »
« Bonne soirée James. A vendredi. »

Et elle s’éloigna d’un pas précipité. James la regarda longtemps, ses hanches dansant sans qu’il puisse détacher son regard. Il s’éloigna lorsqu’il vit Alice approcher d’un pas décidé mais ce n’était pas vers lui qu’elle se dirigeait. Sur un côté, il vit que le malheureux élu n’était autre que Billy Prewett, le fils de Louis. James haussa un sourcil, un sourire moqueur accroché aux lèvres avant de se déplacer pour attraper un nouveau verre. Où était Joséphine ? Ah, elle dansait avec Andrew. Tous deux semblaient en grande discussion et James espérait qu’il n’était pas au cœur de celle-ci. Il ne supportait pas que sa fille s’inquiète pour lui.

Peu envieux d’être obsédé par ses pensées, il repéra Shay Nightshade et sa femme, Irina, à quelques mètres de lui. Il se décida à aller vers eux avant qu’ils ne soient happés par d’autres personnes.

« Shay ? Bonsoir. » dit-il, un sourire légèrement timide à l’idée de reprendre contact avec cet ancien collègue après tant d’années.

Le bal des Fondateurs - Page 2 Tumblr_inline_pmux9xvPJK1rifr4k_1280
Shay Nightshade (PNJ)

Shay se tourna tout de suite vers lui en entendant son nom. Son regard s'illumina, comme s’il était sincèrement heureux de le voir.

« James ! Bonsoir. Ravi de te voir. Tu te rappelles d'Irina, mon épouse ? »

La jeune femme à ses côtés vint serrer le bras de son mari, un sourire poli aux lèvres.

« Toutes ces années n’ont pas altéré la beauté de ta femme, ni ta témérité. Je lis souvent tes exploits dans la Gazette. »

Il leva son verre à son intention pour le féliciter. Shay regarda Irina en souriant, avant de lever son verre à lui aussi.

« Merci. Certaines ici disent que je travaille un peu trop, mais... Comme tu peux le lire dans la Gazette, nous n'avons aucun foutu moment de répit en ce moment. »
« J’ai cru le comprendre, oui. » dit-il avec un sourire contrit. « D’abord ce jeu. Maintenant les Blue Dragons. Je pensais qu’avec la défaite du Seigneur des Ténèbres, nous serions à l’abri quelques temps. »

Les temps sombres n’étaient décidément pas si éloignés que cela. Mais peut-être que James aurait un rôle plus important à jouer dans cette guerre qui s’annonçait ?

« Les fous ne s'arrêtent jamais, apparemment. » commenta sombrement Shay. « Heureusement qu'on a chopé ce connard de Blackwood... On essaie juste de récupérer tous les plateaux qui traînent, mais on manque de main d'œuvre pour ce genre de trucs. »

Il soupira avant de finir son verre d'un seul coup. De main d’œuvre disait-il ? James se retint de sourire, se demandant si c’était une perche lancée à son encontre. Andrew lui avait-il parlé de ses desseins pour lui ?

« Et toi ? Qu'est-ce que tu deviens depuis que tu nous as quitté ? »
« Oh … »

James fit tourner le liquide dans son verre, baissant les yeux.

« … pas grand-chose en vérité. »

Il releva la tête vers Shay, en haussant les épaules. Il ne tenait pas à déballer tous ses déboires professionnels face à cet homme qu’il admirait peut-être secrètement. Surtout s’il voulait un jour revenir dans ses rangs …

« J’ai … appris pour la libération de Winston. » reprit-il, amer.

Shay se figea.

« Ouais... Deux putain de Mangemorts en liberté alors que les Blue Dragons montent en puissance… » dit-il, voulant également parler de Rose Elmas, une autre Mangemort libérée en même temps. « Quelle merde... »

Irina posa une main sur son bras, comme l’intimant d’arrêter de dire des injures. James avait presque oublié le piquant qu’il avait dans ses missions. Autrefois, c’était un jeune homme rempli de fougue, téméraire et ne mâchant pas ses mots. Il s’était assagi avec les années et la construction de sa famille, mais ça n’empêchait pas son caractère d’antan refaire surface comme ici.

Il jeta un regard entendu à James.

« Tu ne vas pas aller le chercher, hein ? On ne peut rien faire. Même si ça me fait chier, il a purgé sa peine. »

James serra les poings à cette idée. Quand pouvait-on décider qu’un homme avait purgé sa peine alors qu’il avait détruit des familles entières ?

« Et puis... »

Shay hésita un instant, avant de lancer la bombe :

« L'hôpital m'a personnellement appelé pour me dire qu'ils avaient dû signer sa décharge de sortie de l'étage psy. Apparemment, il a retrouvé tous ses esprits... Comme si il n'avait jamais reçu le Baiser du Détraqueur. »

James secoua la tête.

« J’aurai du me douter que cet … homme – si je peux utiliser ce terme avec un monstre pareil – parviendrait à trouver un moyen de s’en sortir. Déjà, à l’époque, quand nous le pourchassions, toi et moi, il était une véritable anguille. On pensait le tenir, et il disparaissait au dernier moment. Je reste toujours persuadé que la façon dont on l’a attrapé … c’est comme s’il s’était laissé prendre. Tu te souviens de son visage ? C’était comme s’il avait tout perdu. La défaite du Seigneur des Ténèbres a du lui mettre un coup. »

A moins que ce ne soit autre chose, lui murmurait une autre voix. Mais James ne voulait rien savoir de la vie de cet homme. Il ne restait qu’un monstre à ses yeux.

« Le savoir se baladant dans les rues d’Angleterre comme si de rien n’était me met en rage. Et si mes enfants croisaient sa route ? Cette pensée me fait horreur. »

A son tour, il but d’une traite son verre et le reposa brutalement sur la table à côté d’eux. Et si Tyler Winston se trouvait ici, dans cette pièce ? Et s’il avait un nouveau plan en tête ? Et s’il désirait se venger ? Et si …

James tourna la tête, alerté par des exclamations de surprise. Il avait sérieusement perdu le fil de ce qui s’était passé au cœur du bal, obnubilé par les vieux souvenirs qui refusaient surface. Mais à présent qu’il regardait mieux les danseurs, il découvrait que Billy venait de planter Joey en plein milieu de la piste. Depuis combien de temps dansaient-ils ensemble, ces deux-là ? Que se passait-il au juste ? James jeta un regard noir à Billy qui fut pourtant interpellé par son frère, Edmund. Bien, Edmund s’occupait de lui. Et Joey ?

James plissa les yeux. Était-ce … encore un Scott ?

« Je regrette Shay, je vais devoir interrompre ce moment. Si tu veux bien m’excuser. »
« Au plaisir de te revoir » répondit Shay.

Il donna une tape qui se voulait amicale sur l’épaule de l’Auror avant de se rapprocher d’Andrew qui regardait lui aussi son frère, Anthony, danser avec Joey.

« As-tu décidé de présenter toute ta famille de détraqués à ma fille ce soir ? » dit-il, venimeux.

Mais Andrew ne semblait pas responsable. Au contraire, lui aussi semblait déplorer cette fâcheuse tendance que ses frères avaient de lui pourrir la vie. James secoua la tête avec néanmoins un sourire amusé sur le visage. Au moins, ce n’était pas Winston qui dansait avec Joséphine. Si cela avait été le cas, il aurait certainement déclenché la pire tempête qui soit sur Terre.

« Anthony n’est pas le plus malin de tes frères » nota James. « Même s'il tend à me surprendre ces derniers temps. Crois-tu vraiment qu’il cherche à se racheter ? »

Anthony avait après tout porté secours à Karoline, mettant de côté ses différends avec James, avant de commencer à enseigner à Poudlard quelques mois plus tard. Il semblait être un nouvel homme, prêt à suivre Andrew sur le droit chemin. Mais Anthony restait Anthony. James ne lui faisait aucune confiance.

« La danse est terminée. » dit-il. « Je … »

Mais Andrew l’interrompit, ayant visiblement à cœur de sauver lui-même Joséphine. James haussa un sourcil. Peut-être Andrew craignait-il que James ne fasse une scène à sa fille au milieu de ce genre de soirées ? Bien … James lui fit un signe de main pour le laisser avancer. Il regarda un instant Joséphine parler avec Andrew avant de suivre du regard Anthony, un sourire amusé accroché aux lèvres.

« Tu t’amuses bien ? »

James était apparu dans le dos d’Anthony qui sursauta pourtant à peine.

« James Davis ! Ou plutôt Jeremiah, non ? »

Il ricana comme si lui seul avait saisi une blague. James, les mains croisées derrière le dos, attendait la réponse à sa question.

« Détends-toi, mon vieux. Tu vas avoir des rides avant l’âge ! »

Anthony posa une main sur son épaule, comme s’ils étaient proches depuis des années. James se rappelait pourtant très bien qu’Anthony le haïssait il y a encore peu de temps pour avoir brisé le cœur de sa chère sœur adorée.

« Je suis surpris de te voir danser avec tes élèves, Anthony. Je croyais que seul t’importait la séductrice Alice. »

Anthony perdit son sourire, comme n’appréciant guère l’allusion à sa jumelle.

« Techniquement, ta fille n’est pas l’une de mes élèves, Jeremiah. Et je prends toujours plaisir à danser avec la gente féminine. Tu devrais essayer, peut-être que ça te détendrait ! »

Il porta un verre à ses lèvres, stoppé dans son élan cependant par James qui l’avait attrapé par la nuque.

« Je t’interdis de t’approcher de ma fille, Anthony. Laisse-la en dehors de nos histoires. »

Anthony tourna la tête vers James avant de se détacher de son emprise.

« Relax, papounet ! Ta fille va très bien et je crois savoir qu’elle est à même de se défendre seule. Regarde-la, elle semble apprécier plus que toi la compagnie des Scott. Faut croire qu’elle a plus de goût que son cher père. »

James suivit le regard d’Anthony qui désignait Joséphine en train de rire à une remarque d’Andrew. La main de ce dernier était posée dans son dos. Un geste assez innocent. Non ? Le regard de James revint sur Anthony qui avait retrouvé son sourire habituel. Il but une gorgée de son verre tandis que son regard se plongeait dans celui de James. Un bourdonnement le prit dans la tête et il fronça les sourcils. Était-ce Anthony qui … Essayait-il de pénétrer dans sa tête ?

« Espèce de … »
« Ah ah ah ! On est en public, Jeremiah. Un peu de tenue ! »

Le regard de James se fit plus noir mais laissa Anthony s’éclipser pour rejoindre une femme, sa cavalière sans doute. Karoline était avec elle et Anthony posa aussitôt une main sur son bras. Cet idiot avait vivement intérêt de trouver chaussure à son pied au lieu de s’accaparer toutes les femmes de sa vie. Karoline leva la tête vers lui et leurs regards se croisèrent. Surpris, James se dépêcha de la saluer d’un signe de tête avant de s’éloigner.

Il avait grand besoin d’air frais et de ne pas faire de vague pour que Karoline accepte toujours de sortir avec lui vendredi soir prochain. Il ne savait pas où tout ceci le mènerait mais une chose était certaine, il voulait cette soirée avec elle.

@ Victoire

ϟ ϟ ϟ

James Davis

descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Le Bal des FondateursSamedi 29 juin 2002Un bal de charité donné par les plus grands de ce monde. C’était… on ne peut plus pittoresque. Et de mauvais goût, je devrais rajouter pour être totalement honnête. Ancien enfant pauvre, je ne voyais guère l’intérêt de faire semblant d’aimer à dépenser des monceaux d’argents pour d’autre. Si une seules des personnes présentes pouvaient lire mes pensées, je serais catalogué.e comme misanthrope de la pire des espèces – non pas que cela ne me dérange, et encore moins que cela ne soit totalement faux. Mais je ne voyais pas l’intérêt de tout cet étalage de bons sentiments : est-ce qu’ils se sentaient mieux, en faisant don de leurs fortunes pour amuser le peuple ? De mon côté, je savais bien que je me sentais bien en meilleure forme lorsque j’amassais encore plus d’argent. Alors, en donner ? Pouah, très peu pour moi ! Et pourtant, je me trouvais ici, au beau milieu de ce bal. Car il promettait d’être intéressant – tout du moins en avait-il le potentiel hypothétique. La raison d’une telle célébration était de faire face aux affreux Blue Dragons. Les Dragons Bleus. Laissez-moi rire, quel esprit dérangé avait pût donner à cette organisation un nom aussi ridicule ? Il rivalisait presque avec le Mangemort de ce vieil Lord Voldemort sur le podium du saugrenu. Peut-être devrais-je leur laisser une chance. Peut-être feront-ils de réelles actions dans quelque temps… ? Ahlala, l’IRA me manquait tellement…

« Loki ! » Je me retourna d’un coup, plaquant sur mes lèvres un sourire on ne pouvait plus cordial et avenant. Qui osait me déranger dans ma descente morose jusqu’aux tréfonds de mon âme mélancolique ? Qui pouvait donc bien s’hasarder dans le fait de me faire rejoindre les turpides de la vie et le faste de cette petite soirée ? « Anthoooony ! » Qui d’autre que d’un Scott pour venir m’adresser la parole, je vous le demande bien. « J’ignorais que tu étais ici, ce soir ! » « De même, de même… J’ignorais que j’allais être présent ce soir. Que veux-tu, la vie ne nous réserverait-elle pas les plus agréables surprises ? » Il y avait si peu de temps que je connaissais le jeune homme, je ne pouvais même pas compter en décennies. Il était encore, par bien des aspects, un enfant, mais je l’estimais tout de même. Il était rare de trouver une personne avec qui je pouvais échanger deux mots sans instantanément mourir d’ennui – métaphoriquement, bien entendu, car je serais ravi d’essayer la solution plus littéral. « Es-tu venu accompagner ? » Nous trinquâmes en échangeant un sourire que je pouvais qualifier de connivence. « Personne d’autre à l’horizon que mon désœuvrement et  ma lassitude envers ce qui promettait d’être une nouvelle période tourmentée dans le monde des sorciers… » En d’autres termes, je lui faisais part de ma déception de voir que les actions de ces imbéciles aux ailes bleutées n’aillent pas un peu plus loin. Où était le désespoir ? La Mort ? L’abandon de toute morale pour juste survivre au jour le jour ? Les frères se retournant contre les frères, les maris assassinant leur femmes, les mères tuant leurs enfants ? Où étais-je donc censé trouver les divertissements me manquant tant ? Dans quelques misérables ruines fumantes de l’Université ou dans une pauvre demi-douzaine de cadavres d’adolescents ? Ooooh, please… !

« Thyra Thorvaldsen… » Ah, moi qui vociférais intérieurement sur l’ennui rongeant mon âme, me voilà servi par le Destin lui-même ! Je ne devrais sans doute pas me montrer aussi mauvaise langue et, pourtant, cela me fait tellement de bien… « Où est donc ce jeune chien fou qui te sert de frère ? Mads avait-il vraiment mieux à faire que de rejoindre la partie? » Je m’interrogeais, sincèrement. Mads avait été mon partenaire de jeu privilégie pendant les trois ou quatre jours que j’avais partagés avec les Danois en Mésopotamie. Il ne me semblait pas juste de ne pas le voir ici. « Vous … vous vous connaissez ? Quel heureux hasard ! » J’aurai pût m’interroger sur la signification du ricanement d’Anthony, mais voilà : passé.e plusieurs demi-siècle, l’opinion d’autrui n’importe plus. Bien que, dans mon cas, même enfant, je n’avais cure de ce que pensaient les autres de moi. « Thyra, tu bois quelque chose ? » « Il faudrait trouver une boisson apte à combler sa soif… sanguinaire. » Je me retourna vers Anthony, levant un sourcil en regardant sa main glisser dans le dos de Thyra. Était-il au courant que… Oh et puis, la jeune femme saura tout à fait lui indiquer son orientation sexuelle en temps voulu. « Où as-tu trouver une femme aussi dangereuse, Anthony ? Et Thyra, dear Thyra, pourquoi as-tu planter tes crocs dans un homme aussi charmant ? » Dire que je ne faisais pas exprès de me plonger avec délectation dans les métaphores vampiriques serait un pieux mensonge… Pieux. Haha. Ne suis-je pas hilarant.e ?
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descriptionLe bal des Fondateurs - Page 2 EmptyRe: Le bal des Fondateurs

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Le bal des Fondateurs ຊ Samedi 29 juin 2002 Cela faisait un peu plus d'un mois que j'étais revenue en Angleterre, et j'avais déjà trouvé un travail, d'anciens amis et même quelques évènements sympathiques ; que ce soit des fêtes dans mon ancien club universitaire, des soirées à un bar vampirique ou des évènements Sang-Pur. Ce soir, j'étais au bal des Fondateurs, un conseil apparemment réuni pour protéger Druid's Oak des Blue Dragon, ou je ne sais trop quoi. J'aurai pu venir avec mon frère, mais j'étais la cavalière d'Anthony Scott ; justement un de mes anciens amis retrouvé durant un bal Sang-Pur. Pour faire honneur au sang pur qui, selon lui, coulait dans mes veines, je m'étais dégoté une robe magnifique, longue et à paillettes.

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Je me tenais à côté de lui, justement, à regarder les différents Fondateurs danser. Je reconnus son frère et sa sœur, que je connaissais de nom ; et Edmund Prewett, que j'avais rencontré au Sherwood's Club. Les autres, je n'avais aucune idée de qui c'était. Enfin, si, vaguement, grâce à la radio sorcière qui tournait entre deux musiques, mais à part ça… J'avais 60 ans de société à rattraper, apparemment. Un rire s'échappant des lèvres d'Anthony me sortit de mes pensées. Je me tournais vers lui. « Pourquoi ris-tu ? » A part à cause d'une plaisanterie personnelle, je n'avais rien vu qui aurait pu déclencher un tel amusement. « Ces couples sont assez mal assortis … » Anthony haussa les épaules. « Regarde ce gamin Prewett avec cette métisse. Il gâche son sang pourtant presque pur avec une nouvelle sang-de-bourbe ou que sais-je … » Ah. J'haussais un sourcil, ne trouvant ça nullement drôle, et je ne pus m'empêcher de vouloir des précisions sur ses pensées. « Tu as un problème avec la couleur de peau ? Ou la pureté du sang ? Ou pire, les deux ? » Je ne le quittais pas des yeux. Non pas que je mettais notre amitié en jeu avec sa réponse, mais… Disons que je serai déçu si j'apprenais qu'il tenait ce genre de propos.

Son regard s'adoucit. Il redevint enjôleur, il redevint l'Anthony que je ne connaissais. « Disons que je trouve simplement qu’il s’agit du gâchis. Il pourrait avoir beaucoup mieux. » Beaucoup mieux… Donc quelqu'un avec le sang bien pur, comme ma petite-nièce, par exemple ? Mais je ne voulais pas le brusquer. Je me contenta de me rapprocher de lui tapoter le bras, avec un petit sourire : « Anthony chéri, ne te fis pas à ce que tu vois. Tu pourrais être surpris un jour. » Après tout, par moi la première. Il pense que je suis Sang-Pur, il ne sait pas que je suis une bâtarde ; il ne sait pas non plus que je suis une vampire. En fait, dans les tares que mon père m'a reproché, il ne connaît que mon homosexualité. Mais ça n'a pas l'air de le déranger. Me regardera-t-il différemment si je lui annonçais la vérité ?

Je lâchais le bras de mon cavalier, le temps d'applaudir les Fondateurs avec le restant du public. « Je reviens, il me semble avoir reconnu une connaissance. » Je lui souris chaleureusement, avant de m'éloigner. En fait, je n'avais reconnu personne. J'avais simplement besoin de prendre le temps de réfléchir. Je n'ai pas réellement de problème avec mon sang. Après tout, Mads le sait, Lorenzo le sait. Mais c'était bien plus facile de lui annoncer en Amérique, après quelques mois sans se lâcher. Je n'avais connu Anthony que dans quelques soirées, où on se laissait porter par la vie plutôt que par les confidences. Et Joachim, mon petit-neveu, qui avait remarqué que je ne ressemblais pas aux membres de la famille…! Bon, Maggie l'avait rabroué, mais tout de même. J'essayais de retrouver ma famille, et c'était difficile de se sentir comme une membre à part entière quand on ne l'était qu'à moitié. Anthony, sans le vouloir, avait réveillé cette peur stupide en moi.

Je pris le temps de prendre l'air sur le balcon, en essayant de penser à Maggie et Mads pour me donner du courage. Ce dernier avait toujours été là pour moi, la première et sa mère m'avaient accueillie à bras ouverts. Certes, elles ne connaissaient pas la vérité… Je voulais profiter d'elles avant ce moment fatidique. En tout cas, après avoir bien pris l'air, je rentrais, dans l'objectif de retrouver mon cavalier…Quand je sens qu'on me tombe dessus. Réflexe vampirique et médical oblige, je la rattrapais avant qu'elle ne tombe au sol. « Veuillez m'excuser, mes chaussures sont neuves. » Je lui souris le plus chaleureusement possible. « Il n'y a pas de mal ! Elles sont magnifiques, alors, il faut bien les baptiser. » Il n'y avait pas que les chaussures qui étaient magnifiques, par ailleurs. Cette jeune femme était magnifique. Je lui adressais un dernier sourire, avant de l'aider à se redresser, puis je rejoins Anthony.

Mon cavalier était en train de parler avec une jeune fille. Ne voulant pas le déranger, je me mis à la recherche de nourriture. Bon, je ne mangeais pas du tout, mais lui, oui. On pouvait partager, non ? Il me vit rapidement, et me rejoins. Je posais un petit-four dans sa main, avant de lui demander : « Qui c’était ? » Mon ton était plutôt amusé, blagueur. Je connaissais Anthony, je savais qu'il était très dragueur. D'ailleurs, si je le connaissais, c'est parce qu'il avait essayé de flirter avec moi dans cette boîte de nuit. Je l'avais laissé faire, avant de lui annoncer l'atroce vérité pour l'homme qu'il était : il était totalement l'opposé de mon genre, à savoir, les femmes. « Pourquoi, tu es jalouse ? » Lui aussi me répondit avec un ton enjoué. Finalement, il y avait toujours cette trace de flirt entre nous, qui n'irait jamais plus loin : du flirt amical entre un homme hétéro et une femme lesbienne. Du flirt pour maçonner un peu plus notre amitié.

« Jalouse, non. Je me demande simplement qui tu dragues. » Anthony aimait être dramatique, il aimait faire durer le suspens, même pour une simple question. C'est d'ailleurs ce qu'il fit, en avalant son petit four que je lui avais donné, avant de répondre : « Draguer, non. Elle n’a aucun intérêt pour moi dans ce sens-là. Mais elle pourrait être utile dans d’autres domaines. » J'haussais un sourcil, assez intriguée. « Quel genre de domaines ? » Mais le jeune homme se contenta d'hausser les épaules avec un air énigmatique. Encore une preuve de son caractère d'acteur. « Voulez-vous danser, miss Thorvaldsen ? » Je savais reconnaître une personne qui voulait changer de sujet. Je n'insistais pas, et je souris quand il me fit une courbette. Je pris sa main, et je le laissais m'entraîner sur la piste de danse. Il posa son autre main sur ma taille, et on commença à danser.

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J'avais toujours aimé danser. C'était un de mes plaisirs, un de mes cours préférés, quand j'étais adolescente. C'était l'une des raisons pour laquelle je continuais de danser pratiquement toutes les nuits en boîte. J'aimais le plaisir, la liberté, l'adrénaline. Mais surtout, j'aimais la proximité que j'avais avec mes partenaires. Dommage que Anthony ne soit pas une femme ; nous aurions fait un très beau couple. Dommage que cette danse de couple ne taise pas mes sens vampiriques : je sentis quelqu'un qui saignait du nez sortir de la salle de bal. Mais cet instant fugace suffit à réveiller mes appétits. Je me concentrais pour que mes canines ne poussent pas et ne sortent pas de mes lèvres ; ou Anthony devinerait mon second secret. A la fin de la danse, je lui dis que j'avais un besoin urgent, je le plantais au milieu de la salle de danse.

Je sortis à mon tour, pour essayer de trouver un coin tranquille dans les jardins, sans personne. L'avantage d'avoir un cavalier homme est que j'étais sûre que jamais il n'irait fouiller dans mon décolleté, alors, j'en sortis une fine fiole de sang, issu de ma réserve personnelle. J'avais pensé à me nourrir avant de partir, et j'avais emporté deux tubes exprès pour ce genre de moment. Si je sentais que je perdais le contrôle. Il m'en fallait beaucoup, vu que cela faisait 70 ans que j'étais une vampire. Finalement, c'était assez peu comparé à d'autres. Je pris donc un des tubes, que je bus d'une traite, pour essayer de combler mes appétits. Je savais très bien que si Mads et Lorenzo étaient là, ils ne se seraient pas embarassés de ce genre de choses. Ils auraient attiré une ou deux victimes pour se délecter de leur sang, avant de les oublietter. En Amérique, ils étaient déjà allés plus loin encore, et n'en avaient aucun regret. J'avouais ne pas les comprendre, mais je ne pouvais pas les changer, malgré de nombreuses tentatives.

Quand je retournais dans la salle de bal, j'eus du mal à trouver tout de suite Anthony, tellement il y avait de monde. J'essayais de me concentrer sur ce que j'entendais, pour entre sa voix. « Loki ! J’ignorais que tu étais ici, ce soir ! » Loki ? Non, c'était impossible, iel ne pouvait pas être là. Je me dirigeais vers l'origine de la voix, avant de le.a reconnaitre. Plus vieux.ielle, certes. Une potion de vieillissement, sûrement ? Parce que je ne connaissais aucun moyen pour guérir le vampirisme. Mais oui, Loki était en face de moi. « Loki ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? » « Thyra Thorvaldsen… » Et iel aussi me reconnu. Cette voix. C'était mon.a vieil.le ami.e, que j'avais moi-même surnommé.e Loki, et apparemment, iel l'avait gardé. Un.e vieil.le ami.e avec qui je m'entendais bien, mais qui n'avait pas pris la peine de m'écrire quand iel décida de repartir, sans nous. Ouais, je pouvais dire que je m'étais légèrement sentie trahie, et ça expliquait, en parti, notre départ pour un nouveau pays.

J'avais beau être vexée, être fâchée, j'étais quand même plus que ravie de le.a voir. Tant pis pour ma rancune, je me contentais de lui sourire malicieusement. Thyra Thorvaldsen, c'était bien moi. « Où est donc ce jeune chien fou qui te sert de frère ? Mads avait-il vraiment mieux à faire que de rejoindre la partie? » « Il n'avait pas très envie de mettre un costume et de venir. Il préfère… Vadrouiller. Comme il sait si bien faire. » Mads n'avait même pas vraiment évoqué l'envie de venir en lisant le journal. Au final, tant mieux, parce qu'il se serait saoulé avec Loki, et je n'avais aucune envie de devoir gérer son ivresse. Et puis, ça me permettait de passer du temps avec Anthony, et ce n'était pas plus mal. Enfin, quand je ne le plantais pas, évidemment. « Vous … vous vous connaissez ? Quel heureux hasard ! » Je me tournais vers lui, en souriant. Il fallait bien que je m'occupe un peu de lui, aussi ! Même si il s'amusait très bien sans moi. « J'ai rencontré Loki durant un de mes nombreux voyages avant que je ne revienne  en Angleterre. »

Anthony finit alors par me demander : « Thyra, tu bois quelque chose ? » « Il faudrait trouver une boisson apte à combler sa soif… sanguinaire. » J'ouvris légèrement la bouche pour demander à Loki de se taire, avant de me reprendre. Comment osait-iel insinuer ce genre de choses ? Ok, iel avait raison, mais tout de même ! Je n'avais rien dit à Anthony, ce n'était pas pour que quelqu'un d'autre lui dise. Mais je me repris pour répondre d'un ton calme : « Volontiers. Le champagne est plutôt bon ici, vous ne trouvez pas ? » Mon cavalier se pencha légèrement derrière moi, avant de me tendre une flûte. Je la pris en le remerciant silencieusement, avec un sourire, pendant qu'il posa une main dans mon dos. Loki leva un sourcil. Non, je n'étais pas devenue hétéro, et oui, Anthony savait la vérité, mais disons qu'on avait une sorte de relation… A part. « Où as-tu trouver une femme aussi dangereuse, Anthony ? Et Thyra, dear Thyra, pourquoi as-tu planter tes crocs dans un homme aussi charmant ? » Oh, par Merlin, ne pouvait-iel pas arrêter ? Anthony allait finir par comprendre plus vite que je ne le souhaitais…

Je repris une seconde supplémentaire avant de répondre. « Anthony et moi-même, nous nous sommes rencontrés également durant un voyage, mais en Amérique. Il est très amusant. » Le faire tourner en bourrique alors qu'il me draguait avait été incroyablement drôle. Je finis par lui lancer un sourire en me rapprochant de lui. Il avait toujours sa main dans mon dos, et elle ne me dérangeait nullement. « Malgré nos goûts amoureux et sexuels différents, nous savons nous retrouver quand nous avons besoin l'un de l'autre. » Histoire que Loki comprenne bien ce qu'il y avait entre Anthony et moi. Je bus d'un seul coupe ma coupe de champagne. J'avais besoin d'alcool, encore plus qu'il y a cinq minutes. Entre les retrouvailles d'un.e vieil.le ami.e et cet.e vieil.le ami.e qui menaçait de tout dévoiler à un autre vieil ami, je ne me sentais pas à l'aise. Puis je leur offris un sourire. « Excusez-moi, maintenant, je vais aller chercher quelque chose de plus fort… Anthony chéri, si tu me cherches, je serai au bar, d'accord ? » Je me défis doucement de son accolade, et je tournais les talons.

« Votre cocktail le plus fort, je vous pris. » C'est ce que je demandais au barman, avant de soupirer. J'en venais presque à me demander si ça avait été une bonne idée de retourner en Angleterre. Peut-être que j'aurais dû rester à Castelobruxo, à soigner les blessures des élèves ? « J'adore votre robe, elle est sublime, où l'avez-vous acheté ? » Je me retournais en entendant une voix. Une blonde, magnifique, qui dansait tout à l'heure avec l'un des Fondateurs. « Ce n'est pas anglais n'est-ce pas ? » « Vous avez l'oeil ! C'est français. C'est une amie styliste qui me l'a trouvée. » J'avais demandé à Aliénor de m'aider à trouver une robe, histoire de la faire sortir un peu de chez elle. « Enchantée, moi c'est Karoline Barjow. » « C'est moi qui suis enchantée ! Je suis Thyra Thorvaldsen. » Le barman posa devant moi mon verre. Je laissais Karoline commander à son tour, avant qu'elle ne se retourne vers moi.

« Vous étiez avec l'un des Fondateurs, tout à l'heure, non ? Andrew, c'est cela ? J'ai fait le lien avec ce que j'ai entendu à la radio. » Je ne les connaissais pas bien, mais avec la radio en fond, entre deux chansons… Mais avec mes paroles, je vis le regard de la jeune femme s'assombrir. Ce que je pouvais comprendre. Les journalistes ont été horribles avec elle, et d'après ce qu'elle me racontait, les journaux ne la lâchaient pas depuis qu'elle avait rompu avec son fiancé. « Pardon, j'ai été maladroite. Mais je ne juge pas, vous savez ? » Elle me lança un regard surpris. « Je veux dire, qui suis-je pour juger alors que je ne fais pas partie de l'histoire ? Elle n'appartient qu'à vous. Et à votre fiancé. Les autres n'ont rien à dire. Et puis, je ne juge pas les personnes sur ce que j'entends mais sur ce que je vois. » Je m'interrompis alors que le barman revint avec le verre de Karoline. « Vous savez quoi ? Vous pouvez nous donner deux verres à vin et une bouteille de blanc ? Ne vous inquiétez pas, on fera le service nous-même. » Après tout, j'avais besoin de boire, sûrement que elle aussi. Aux grands maux, les grands remèdes !

Le barman posa ce qu'on avait demandé. Je pris tout de même le temps de savourer la première boisson que j'avais commandée, en me tournant vers la jolie blonde. Elle pouvait être tout à fait mon genre, si elle n'était pas venue avec un Fondateur…! « Je disais, les actes. Alors, vous faites quoi dans la vie ? Vous avez quel âge ? Votre plus petite honte ? » Je lançais un sourire enjôleur. Comme si je venais de lancer un jeu. Quelque chose qui allait peut-être lui remonter le moral ! Mais elle me défia de répondre en premier. « Je suis médicomage. Légiste, plus précisément, mais je pourrai intervenir dans n'importe quel domaine. J'ai 20 ans. Quand j'avais 15 ans, mes règles sont arrivées en plein cours, sur mon banc, et des garçons de ma classe se sont moqués. » Je finis mon cocktail d'un coup, avant de commencer à remplir les verres. Évidemment, il y avait certaines choses qui n'étaient pas totalement vraies. Mon âge, principalement. Certes, ce n'était que ça. Mais j'avais réellement 20 ans, et ce, depuis 70 ans. « Je pense que nous avons sensiblement le même âge, non ? Peut-être que nous pouvons nous tutoyer ? » Bon, d'accord, j'étais beaucoup plus âgée qu'elle, mais franchement, elle allait prendre ça pour un compliment, jusqu'à ce qu'elle comprenne la vérité. « A ton tour. » Je lui souris malicieusement, prête à en apprendre plus sur elle. Elle semblait déprimée, seule, et en manque de distraction. Pour une soirée, j'étais prête à lui donner tout ce qu'elle voulait. Et peut-être même après. Parce que, même si elle était hétéro, ça ne nous empêchait pas de nous lier d'amitié. Si ?
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ຊ It was love, in your eyes, Now it haunts me every night ຊ

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Anthony Scott
Contexte
Nous sommes le samedi 29 juin 2002. Anthony est issu de la célèbre famille de sorciers au sang-pur, les Scott. Jumeau d'Alice, cadet d'Andrew et Calvin, et aîné d'Angelo, Anthony est professeur de runes à Poudlard depuis mai. L'année scolaire est terminée et Anthony compte bien profiter de sa soirée des Fondateurs.

Le bal des Fondateurs
Loki était un personnage très singulier. Excentrique, se considérant tantôt comme un homme, tantôt comme une femme, bien au-dessus de toutes ces considérations de genre, il naviguait avec une certaine grâce dans la société sorcière britannique. Aussi surprenant que ce le soit, Anthony l’appréciait plutôt bien. Ses phrases apportaient toujours une touche originale à la conversation, pimentant les choses. Il n’était guère étonné au final que Thyra et lui se connaissent. Cependant, les allusions de Loki intriguaient Anthony sans qu’il ne parvienne à comprendre de quoi il s’agissait. Sa curiosité était piquée au vif à tel point qu’il aurait voulu pénétrer l’esprit de Loki pour en savoir davantage. Mais avec un sorcier comme lui, Anthony se méfiait. Il était le genre de personne à ne pas pardonner aussi facilement une intrusion comme celle-ci. La question qu’Anthony se posait était : est-ce que cette amitié valait la peine d’être conservée ? Ou bien y avait-il un autre moyen d’obtenir plus d’informations ?

« Où as-tu trouvé une femme aussi dangereuse, Anthony ? Et Thyra, dear Thyra, pourquoi as-tu planter tes crocs dans un homme aussi charmant ? »

Soif sanguinaire, planter les crocs … Anthony croisa le regard de Thyra, intrigué, avant de donner le change en lui rendant son sourire malicieux.

« Anthony et moi-même, nous nous sommes rencontrés également durant un voyage, mais en Amérique. Il est très amusant. »
« Je te remercie du compliment. » dit-il.
« Malgré nos goûts amoureux et sexuels différents, nous savons nous retrouver quand nous avons besoin l'un de l'autre. »
« Malgré de déplorables goûts … » commenta-t-il en lançant un regard rempli de sous-entendus à la jeune femme.
« Excusez-moi, maintenant, je vais aller chercher quelque chose de plus fort… »

Anthony lâcha un rire avant de détacher sa main de sa taille.

« Anthony chéri, si tu me cherches, je serai au bar, d'accord ? »

Il hocha la tête et la laissa s’échapper plus loin. Thyra avait toujours eu quelque chose de mystérieux. Même après avoir découvert qu’elle préférait la compagnie des femmes, Anthony avait rapidement décelé une grande part de mystère autour d’elle. Mais il n’avait jamais pu se résoudre à pénétrer dans son esprit. Thyra, c’était la femme qui lui faisait prendre conscience de ce qui était bon ou mauvais. Avec les autres, il n’avait aucun scrupule. Avec elle, en revanche, il sentait qu’il y avait des limites à ne pas franchir. Avec Loki …

« J’ai toujours beaucoup aimé ton talent pour tourner les phrases … » commença-t-il en buvant une gorgée de son verre. « … mais ma curiosité est titillée par ce que tu as voulu sous-entendre. »

Il haussa un sourcil dans sa direction.

« Thyra. Tu as parlé d’une certaine soif et des crocs. Cela faisait référence à quoi, au juste ? »

Mais dans toute son habileté, Loki ne répondit que par des propos dissimulés. Frustré, Anthony vida sa coupe, hésitant sérieusement à user de son don pour arracher de force la réponse à cet homme. Mais un regard derrière lui l’en dissuada.

« Je te prie de m’excuser à mon tour. » dit-il avant de le contourner.

Le regard brillant et bleu acier de Kyle Scott le fixait, un sourire malicieux accroché aux lèvres. L’homme avait une soixantaine d’années à présent mais il était assez proche de lui. Ils avaient passé quelques années ensemble en Amérique il y avait de cela une décennie. Anthony était celui que Kyle connaissait le mieux parmi ses cousins et son talent de Légilimens ne lui échappait pas.

« Un commentaire à faire ? »
« Tu t'y prends comme un manche si je puis me permettre » répondit l’homme avant de se resservir un verre. « Mais continue, c'est distrayant. »

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Kyle Scott

Anthony leva les yeux au ciel, agacé. Si en plus son cousin commençait à se moquer de lui …

« Que fais-tu ici ? » demanda-t-il, préférant changer de sujet. « Je ne pensais pas que les bals t’intéressaient encore. A moins que tu ne sois venu faire une généreuse donation. »

Un sourire taquin se forma sur les lèvres d’Anthony.

« Moi ? Généreux ? Tu te trompes de cousin je crois. »

Il fit tourner le liquide dans son verre et Anthony sourit de plus belle. C’était pour cela qu’il aimait passer du temps avec Kyle Scott. Il avait un esprit mordant en plus d’avoir su gagner de bonne place au Ministère de la Magie.

« Je suis simplement venu me distraire et voir comment tu te portais bien sûr. »
« C’est à moi de te retourner : je ne te croyais pas si généreux pour te soucier de moi. »

Il laissa échapper un petit rire et finit sa coupe de champagne qu’il reposa, vide, sur la table derrière eux.

Anthony balaya la salle de bal de son regard, regardant les couples qui se pressaient au centre de la piste. Il y avait toujours un monde impressionnant à ce genre de réceptions. Les Lloyd aimaient voir les choses en grand, mais surtout ils aimaient étaler leur richesse. Il n’y avait rien de surprenant aussi à voir son père, Arthur Scott, discuter avec Wayde Lloyd. Les autres frères étaient aussi présents, Jason Lloyd avec sa femme, Victoria Nott. Tous deux se tenaient le dos bien droits, couvant leur fille et leurs petits-enfants de leurs regards. Ils étaient l’exemple même de se marier entre cousins. Leur fille avait en effet épousé son cousin, Sebastian Lloyd, le fils de Scott Lloyd et de Nour Wilkinson. Plus en retrait, le couple Matthew Lloyd et Agatha O’Carley discutaient en retrait, souriant d’un air triste. Depuis la mort de leur enfant plusieurs années plus tôt, ils ne semblaient jamais avoir réussi à retrouver la véritable joie de vivre.

« Que crois-tu qu’ils se disent ? » demanda-t-il en pointant de la tête son père et Wayde. « C’est la troisième fois que mon père me regarde en douce. Comme s’il pensait que je ne le remarquais pas ! »
« Sers-toi de ton don. Ça ne t'a pas été donné pour draguer seulement », rétorqua-t-il.

Anthony leva les yeux au ciel mais ne répliqua rien. Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres alors qu’il rivait son regard sur le crâne dégarni de son père. Ce n’était pas toujours chose aisée de pénétrer un esprit à une aussi grande distance mais Anthony s’était plusieurs fois entraîné. Il réussit à effleurer les pensées en surface de son père.

« … belle femme … très bon choix … richesse … image de la famille … »
« Alors qu'est-ce que mon oncle te prépare ? » demanda Kyle.

Anthony lui jeta un coup d’œil avant de reporter aussitôt son attention sur son père. Ce dernier s’était retourné, ayant surement senti la sensation désagréable que celui produisait quand quelqu’un pénétrait dans l’esprit des autres.

« Ils parlent d’une femme. Laisse-moi me concentrer davantage. »

Le regard d’Arthur se riva dans celui de son fils qui pourtant continua ses efforts.

« Anthony, contrôle ta curiosité maladive. Tu seras informé bien assez tôt. »

Anthony plissa les yeux. Il n’avait jamais su transmettre ses propres pensées dans l’esprit des autres et était donc incapable de mener une discussion par ce biais-là. Il faudrait très prochainement qu’il s’y entraîne. Il voulut insister davantage pour investir les pensées de son père mais celui-ci s’éloigna avec les Lloyd et ils furent rapidement hors de portée. Anthony poussa un soupir contrarié.

« Il a dit que je serai très bientôt informé. » répondit-il au sourcil interrogateur de Kyle. « Un mariage arrangé avec la famille Lloyd ? »

Kyle émit un rire moqueur.

« Tu n'es pas encore condamné à la potence, réjouis-toi ! »

Il se resservit un verre. Quelques mois auparavant, son père et lui avaient scellé un accord afin de l’aider à reprendre sa position dans le monde des Sang-Purs. Et cela passait par un mariage. Son père voulait des héritiers aux Sang-Purs, et Anthony voulait une position plus respectable. Ils y étaient chacun gagnants, même si la perspective des fiançailles qui se rapprochaient l’inquiéta un instant.

« Que peux-tu me dire sur cette famille ? En dehors de leur richesse légendaire. »

Il fit mine de se creuser les méninges en passant deux doigts sur son menton.

« Les femmes Lloyd ne sont pas désagréables à regarder. »

Il rit de plus belle avant de reprendre une gorgée, imité par Anthony. Cependant, un événement interrompit leur échange. Billy Prewett venait d’abandonner sa cavalière en plein milieu d’une danse. Que faisait-il cet idiot ? Mais … il ne s’agissait nullement de Zia Nightshade. Mais Joséphine Davis. Anthony regarda autour de lui mais n’hésita guère plus longtemps. Il abandonna Kyle pour s’avancer droit sur Joséphine.

Il était très mal vu d’abandonner une personne en plein milieu d’une danse. C’était une véritable humiliation, surtout dans leur univers de Sang-Pur. Mais en plus de cela, Anthony tenait une véritable occasion de pouvoir parler à Joséphine.

Quelques semaines plus tôt, alors qu’elle se disputait avec Billy, Anthony était intervenu pour les séparer. La jeune femme en était toute chamboulée, s’accrochant désespérément à l’idée d’aider son meilleur ami. Billy était dépassé et Anthony n’avait craint qu’il ne craque avec elle. Il devait pour cela intervenir pour qu’elle le laisse en paix. Il avait voulu lui demander de venir discuter dans son bureau mais la jeune femme avait vivement refusé. A présent, si elle ne voulait pas vivre une double humiliation, elle devrait l’écouter.

« Miss Davis. » dit-il en s’inclinant devant elle avant de tendre la main vers elle.

Son sourire en coin apparut aussitôt sur son visage alors qu’il posait une main sur sa taille avant de la faire danser. Bientôt les autres personnes détournèrent le regard d’eux alors que la musique se poursuivait.

« Billy semble manquer de courtoisie pour ce genre d’événements. » se moqua-t-il.

Il baissa la tête vers la jeune adolescente. Difficile de croire qu’elle avait un an de moins que Billy. Ses manières, sa façon de parler, ses gestes, sa posture, tout lui donnait quelques années supplémentaires. Elle n’était pas une simple sorcière de 17 ans. Elle aurait très bien pu passer pour une jeune adulte d’une vingtaine d’années. Elle possédait la grâce des jolies jeunes femmes. Elle lui rappelait quelqu’un sans qu’il ne parvienne à remettre un souvenir dessus.

« Je ne m’intéresse guère aux élèves et à leurs relations. Cependant, votre cas et celui de Billy a préoccupé quelques-uns des professeurs dans notre salle. Vous êtes sa meilleure amie, c’est cela ? C’est ce que j’avais deviné en vous voyant vous disputer avec lui la dernière fois. »

Et voilà, toutes les informations étaient dites. Il fit tourner Joséphine, la prenant légèrement à dépourvu et l’encourageant à mûrir sa réponse, avant de la ramener contre lui.

« Peut-être … que vous devriez envisager de réviser votre jugement sur lui. » tenta-t-il. « Il n’est plus le petit garçon que vous avez connu en tant qu’enfant. »

Ses yeux d’un noir sombre plongèrent dans ceux de sa partenaire.

« Le temps de l’enfance et de l’innocence est révolu. Vous évoluez chacun sur des chemins différents. Laissez-le tomber. Ne vous occupez plus de lui. »

Il devait faire en sorte que Joséphine s’éloigne de Billy. Ce dernier devait mettre un terme à ses anciennes fréquentations. Il s’était pas mal débrouillé au cours des derniers mois tout seul. Mais visiblement, il avait besoin d’un coup de baguette pour cette Davis. Aussi têtue que son paternel !

La danse se termina et Anthony s’inclina poliment face à la jeune femme avant de se diriger là où il avait abandonné Kyle. Mais ce dernier n’y était plus, sans doute lassé par tout ça. Anthony prit un nouvelle verre, un cocktail sans alcool – afin de ne pas être trop enivré pour ce soir – quand une voix l’interrompit. L’esprit de cet individu était bien trop embrumé pour qu’il soit surpris de son arrivée.

« Tu t’amuses bien ? » susurra la voix de James Davis.

Ah ! Papa Davis ne semblait pas particulièrement ravi qu’il danse avec sa fille. Il n’y avait qu’à effleurer la surface de ses pensées pour le deviner. James était bien trop lisible.

« James Davis ! » s’amusa Anthony. « Ou plutôt Jeremiah, non ? »

Anthony trouvait ridicule qu’un homme utilise un surnom aussi commun plutôt qu’un prénom remplit de prestance. Enfin, ça allait avec le personnage qui manquait de raffinement et de goût. Cette pensée le fit ricaner alors que l’homme face à lui semblait s’impatienter, les mains derrière le dos, une habitude chez lui.

« Détends-toi, mon vieux. » s’exclama Anthony en posant une main sur son épaule. « Tu vas avoir des rides avant l’âge ! »
« Je suis surpris de te voir danser avec tes élèves, Anthony. » répliqua la voix glaciale de James. « Je croyais que seul t’importait la séductrice Alice. »

Oh, il valait mieux qu’il ne s’aventure pas trop sur ce chemin. Anthony ne lui avait toujours pas pardonné la manière dont il avait traité sa jumelle quelques années en arrière. Il en était hors de question qu’un Davis puisse se jouer d’un Scott. Encore moins quand ce Davis était un renégat comme James.

« Techniquement, ta fille n’est pas l’une de mes élèves, Jeremiah. Et je prends toujours plaisir à danser avec la gente féminine. Tu devrais essayer, peut-être que ça te détendrait ! »

Après sa petite pique, Anthony porta son verre à ses lèvres, fier de lui. Mais ce fut à ce moment que James l’attrapa par la nuque. Anthony se raidit aussitôt, se rappelant bien trop de la façon dont ses frères aînés, Andrew et Calvin, avaient parfois cette fâcheuse habitude de faire pareil lorsque ses amusements allaient trop loin à leurs goûts. Il était rapide, ce vieux !

« Je t’interdis de t’approcher de ma fille, Anthony. Laisse-la en dehors de nos histoires. »

Anthony se détacha de son emprise, un rictus moqueur encore accroché aux lèvres. Il adorait la façon dont James s’emportait. Et il adorait en être la raison !

« Relax, papounet ! Ta fille va très bien et je crois savoir qu’elle est à même de se défendre seule. Regarde-la, elle semble apprécier plus que toi la compagnie des Scott. Faut croire qu’elle a plus de goût que son cher père. »

Il pointa de la tête sa précieuse fille qui riait avec Andrew. Leur relation l’étonnait beaucoup. Il ignorait qu’Andrew se passionnait pour les filles aussi jeunes, surtout quand il avait à son bras Karoline. De toute évidence, les deux avaient du sang impure, mais Karoline était ce qui rapprochait le plus de la grâce des Scott. Cependant, Anthony devait avouer qu’il serait amusant qu’un drama comme celui-ci intervienne dans la vie de James. Ce dernier ne les lâchait pas du regard, visiblement captivé par ce qu’il voyait. Anthony but finalement une gorgée de son verre et, ne pouvant résister à la tentation, tenta de saisir les pensées plus profondes de l’homme. Avait-il lui aussi des soupçons ? La main d’Andrew posée au bas du dos de Joséphine faisait naître en lui une étrange sensation.

Cependant, son exploration s’interrompit ici quand James comprit ce qu’Anthony tramait à l’intérieur de son esprit.

« Espèce de … »
« Ah ah ah ! On est en public, Jeremiah. » le retint Anthony, un petit doigt levé pour le stopper. « Un peu de tenue ! »

C’était typiquement le genre de phrase rabat-joie que pouvait sortir Andrew. C’était assez amusant de s’en emparer. Il laissa là l’homme avant de s’éloigner. Il en avait assez des humeurs changeantes de James et avait de toute évidence repérer sa cavalière depuis trop longtemps loin de lui. Elle semblait plonger dans une grande conversation avec Karoline.

Un sourire se ficha sur son visage en arrivant vers elles.

« Karoline, je dois avouer que tu es de loin la sorcière la plus époustouflante de cette soirée. Après toi, Thyra, évidemment. »

Il vint embrasser sa cavalière sur la tempe avant de poser une main sur le bras de Karoline. Il la tenait beaucoup en affection. Il y a plusieurs années de cela, il avait espéré faire tomber la jolie blonde dans son lit mais elle avait été plus maligne que lui. Cela lui avait énormément plu. Par la suite, elle était devenue la petite-amie de Calvin et une amie proche de sa jumelle, Alice. Si bien qu’elle était restée naturellement dans son cercle de proches.

« Pas étonnant que tu animes la presse people ! » se moqua-t-il. « Karoline, tu dois avouer que c’est assez risible la manière dont tout le monde s’intéresse de savoir lequel des frères Scott tu choisiras. »

Il se pencha vers l’oreille de Karoline.

« Que penserais-tu de leur vendre du rêve en acceptant ma demande en mariage ? »

Il se recula pour observer sa réaction mais perdit doucement son sourire en voyant que ses tentatives d’humour ne suffisaient pas à la faire rire de la situation. Sa main quitta son bras pour passer autour de ses épaules, dans une étreinte un peu maladroite.

« Même si tu n’en portes pas le nom, tu es aussi digne qu’une Scott. Et aucun Scott n’a jamais laissé ce genre de rumeurs l’atteindre. Relève la tête et époustoufle-les. »

Il lui lança un clin d’œil en finissant son verre, son regard croisant celui de Thyra. Comptait-elle séduire Karoline ce soir ? Serait-elle d’accord si Anthony demandait à regarder ? Il n’eut cependant pas le loisir de formuler sa demande que son père approcha de lui.

« Anthony, je te présente officiellement Wayde Lloyd. »

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Arthur Scott

Arthur Scott était un homme d’une stature aussi imposante que celle d’Andrew, aux cheveux grisonnants désormais du haut de ses 71 ans. Son regard noir et perçant déstabilisait facilement son entourage, comme s’il arrivait à sonder parfaitement la personne qu’il avait face à lui, jusqu’à ses moindres secrets. Wayde Lloyd était d’un âge plus jeune, atteignant tout juste les 57 ans. Ses cheveux blonds se devinaient encore sous quelques mèches de cheveux gris. Il avait un visage naturellement avenant et serra aussitôt une franche poignée de mains à Anthony qui avait reposé son verre.

Famille de Wayde Lloyd :


« Ravi de vous rencontrer, monsieur Lloyd. »
« Et voici, miss Karoline Barjow » continua Arthur. « … qui était jusqu’à peu encore ma belle-fille. »

Il vint l’embrasser sur la joue, souriant de sa taquinerie. Anthony le soupçonnait d’essayer de vendre Karoline à un enfant de Wayde.

« Et miss Thyra Thorvaldsen, la cavalière d’Anthony ... pour ce soir uniquement ! »

Il rit avant de lancer un regard d’avertissement à Anthony qui hocha la tête.

« Enchanté de vous rencontrer, miss. » répondit Wayde, ne se départissant pas de son visage cordial.

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Wayde Lloyd

« Thyra et Karoline restent des partenaires tout à fait exquises. » précisa Anthony en laissant un doux regard envers les jeunes femmes, espérant leur témoigner le respect qu’elles méritaient.
« Tu ne serais toutefois pas contre l’idée d’inviter une des filles de monsieur Lloyd … »

A nouveau, Arthur réitéra son regard d’avertissement et Anthony sourit de plus belle.

« Où sont vos filles ? » demanda Anthony.

Wayde sourit à son tour.

« Mes filles dansent aimablement avec tout gentleman qui se montrera respectueux et aimable envers elles. » répondit-il.

Sa mâchoire carrée et sa façon de carrer les épaules semblaient indiquer qu’il ne cèderait pour rien au monde ses filles si son gendre n’était pas un homme respectable et qui était prêt à faire un mariage d’amour. Pas besoin d’être Légilimens pour comprendre que Wayde Lloyd croyait à l’amour avec un grand A.

« Lucile est toute accaparée par son cavalier, mais je crois savoir qu’April et Drusilla discutent encore vers la salle des arbres. Allez tenter votre chance. »

Il eut un petit rire qu’il partagea avec Arthur, comme s’ils avaient échangé avant cela une blague. Anthony hocha la tête et se retira du petit groupe pour se diriger vers les toiles qui représentaient les divers arbres généalogiques des familles des Fondateurs. Il était assez aisé de reconnaître les enfants Lloyd. Ceux-ci avaient tous des têtes blondes. April et Drusilla étaient surement les deux filles qui discutaient gaiement face à un tableau représentant leur famille.

« Miss. » se présenta Anthony en arrivant derrière elles. « Anthony Scott, pour vous servir. »

Il s’inclina légèrement comme le voulait la tradition. La première avait des cheveux raides et de grands yeux curieux. La deuxième portait des cheveux plus bouclés et avait un air revêche sur le visage. Leur ressemblance était toutefois frappante.

« Je viens de m’entretenir avec votre père qui m’a encouragé à venir vous proposer une danse. Je suis loin d’être un piètre danseur et j’aimerais beaucoup vous en faire la démonstration. »

Arrogant à souhait, le visage d’Anthony se compléta avec un sourire supérieur. Les deux jeunes femmes échangèrent un regard, comme se départageant, mais ce fut la seconde qui s’avança pour prendre la main tendue d’Anthony. Elle s’appelait Drusilla. Anthony ne se départit pas de son sourire, ramenant la jeune femme vers la pièce principale où une nouvelle danse commençait. Il la fit tourner devant lui avant de la saisir franchement par la taille, une autre toujours dans sa main.

« Drusilla Lloyd, donc. » répéta-t-il. « Je n’ai pas eu l’occasion de bien entendre parler de vous. Mais peut-être n’êtes-vous pas encore entré dans le monde ? »

Quel âge pouvait-elle avoir ? Elle était plus jeune que lui, c’était indéniable. Mais de combien ?

« Faites-vous des études ? » demanda-t-il avant de la faire tourner sur elle-même.

Il la ramena contre lui, le dos de la jeune femme collé contre son torse alors qu’il humait le parfum de ses cheveux. Il commençait à comprendre pourquoi Drusilla avait décidé de danser avec lui, et non April. Elle possédait une répartie digne de la plus grande arrogance dont pouvait faire preuve Anthony.

« Je suis professeur à Poudlard. Mais je ne compte pas y faire carrière. » se dépêcha-t-il d’ajouter.

Professeur, et puis quoi encore ? Ce n’était guère digne de son rang. Quand il serait marié et qu’il aurait plus d’influence, il reviendrait au Ministère de la Magie. Son cousin, Kyle, pourrait certainement lui trouver une place. Ou peut-être sa belle-famille, les Lloyd peut-être …

« Êtes-vous au courant de ce que nos parents projettent ? » demanda-t-il, décidant d’aller droit au but. « Ils parlaient d’alliance entre nos deux familles. Votre père semble toutefois prompt à offrir un mariage d’amour à chacun de ses enfants. »

En posant ce genre de questions, il espérait en savoir plus sur elle. Mais peut-être que son père envisageait une autre des filles Lloyd pour lui ? Peut-être ne lui serait-il plus donné de danser ou de bavarder avec Drusilla. Peut-être aussi pouvait-il tenter une petite intrusion dans son esprit si elle était trop réticente à se montrer franche avec lui ?

@ Victoire

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Anthony Scott

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