Sal Denvers

Histoire

Sal Denvers n'est pas né avec des cheveux bleus et un visage mutilé, aussi surprenant puisse-ce être pour vous de l'imaginer. Il n'est pas né avec le traumatisme qu'il porte à ce jour non plus, d'ailleurs. En effet, le 16 Août 1986, ce fut un petit garçon somme toute subjectivement mignon et parfaitement équilibré qui vit le jour à Dublin, d'un père anglais et d'une mère écossaise, les deux ayant décidés de s'installer en Irlande avant la naissance du jeune garçon.

J'aimerai développer l'histoire de son enfance mais honnêtement il n'y a pas grand chose à en dire. Il a grandit parfaitement normalement au moins les dix premières années de sa vie. Le jeune garçon était heureux, épanoui et il faisait le bonheur de ses parents. Non seulement brillait-il par son intelligence mais sa joie de vivre également. S'il ne la perdit pas entièrement dans la suite de l'histoire, elle fut légèrement mise à l'épreuve je ne vous le cache pas.

Sal n'avait aucun mal à se faire des amis, à s'occuper quand il se retrouvait seul. Il vivait au jour le jour, avide de découvertes et de nouveaux apprentissage. Il était amoureux de la nature et des animaux, impressionné par tout ce que le monde avait à lui offrir. Si tout n'était pas toujours rose, et bien évidemment puisqu'il demeurait un être vivant, il n'y avait rien pour l'attrister bien longtemps. En plus de ça, Sal grandit avec une confiance en lui qui le rendait imperméable à la cruauté de certains autres enfants qui auraient pu trouver une raison ou une autre de se moquer de lui. Pas qu'il fût victime de moqueries très souvent, mais vous connaissez les gosses. On passe tous par là. Soit on se moque, soit on est moqués, même une fois. Et qu'importe, c'est l'école de la vie après tout, n'est-ce pas?

Et si l'école de la vie pouvait être restée si généreuse envers Sal pour le restant de ses jours alors peut-être... Juste peut-être que les choses auraient été moins compliquées.

C'est le jour de son onzième anniversaire que la vie de Sal prit un tournant plus dramatique. En effet, pour célébrer ce jour, sa mère et lui étaient sortis pique-niquer dans un parc en Angleterre. Il me semble essentiel de préciser qu'ils n'étaient pas là-bas particulièrement pour l'anniversaire du jeune homme mais pour les vacances. Disons simplement que ça tombait bien.
Le père de Sal était occupé ce jour-là et sans doute était-ce pour le mieux. Amoureux des animaux comme il l'était, Sal eut l'envie de sauter câliner le grand chien qu'il aperçu un peu plus loin. Mais ce fût sans compter l'agressivité de ce dernier. Le chien l'attaqua au visage et si Sal en survécu, il lui fût compter à son réveil à Ste Mangouste que sa mère s'était interposée pour secourir son fils et était décédée à la suite de ses blessures.

Non seulement Sal garderait des séquelles mentales de cette expérience, de jolis traumatismes en soi, mais il en serait irréversiblement marqué physiquement également; c'est après cette histoire qu'il porta pour la première fois les prothèses oculaires et faciales qu'il garderait toute la vie.

Si remonter la pente était assez compliqué, Sal y parvint finalement avec de l'aide extérieure. Pour ce qui était de son père il n'en menait pas large non plus, cependant Sal se fit certains amis à Ste Mangouste durant son séjour là-bas, déjà, et parfois il trouvait des personnes avec qui discuter quand il y retournait pour ses blessures. Mais l'ami qu'il gardait le plus précieusement demeurait Larry. Un garçon qu'il avait rencontré alors qu'il était tout jeune et qui était devenu son meilleur ami avant de devenir son petit ami l'année de leurs quinze ans.

C'est grâce à Larry que Sal apprit à accepter sa nouvelle vie sous cette prothèse qu'il trouva longtemps hideuse et qu'une bonne partie de sa confiance en soi lui revint. Non seulement Larry et Sal eurent la folie de se percer ensembles pour marquer le coup et de teindre les cheveux du jeune mutilé mais ce fût à ce moment-là que Sal choisit d'adopter "Sally" comme nouvelle identité.

En effet, alors qu'il commençait à apprendre à s'accepter pleinement, Sal était âgé de treize ans. Il venait de sortir d'une période compliquée durant laquelle il se faisait sans cesse bousculé dans les couloirs de Poudlard. Enfin, une période... En fait, c'était le cas depuis sa première année à Poudlard. A croire qu'une majeur partie des élèves, et parfois même des profs, s'étaient mis d'accord pour lui en faire baver. Sal voyait bien que c'était fréquent d'être prit pour cible à l'école durant cette période, dès que l'on était un peu différent... Et ça ne rendait pas la chose plus simple à vivre. Cela dit, il s'appliquait pour suivre toujours les cours normalement et en soi continuait de vivre depuis l'accident et malgré les difficultés et les bousculades. Etrangement, cela devint plus simple au fils des années, bien que tout ne prit pas fin du jour au lendemain. Sal ne cesserait jamais totalement d'être cible de moqueries voire pire, parfois, mais il faisait de son mieux pour passer outre. Il se découvrait même des hobbies, quelques passions, un amour particulier envers certains cours et une aversion pour d'autres. Il alla jusqu'à penser rejoindre un club à Poudlard mais ceci n'aboutit pas, finalement. Simplement par soudain désintérêt envers les clubs proposés.

Ce fût dans les couloirs de cette même école que, un jour, il suffit simplement que certains élèves le taquinent peu agréablement en l'appelant "Sally Face" pour que Sal décide de s'approprier ce surnom étrange. Etrange, certes, il lui fallut un moment pour comprendre son sens. "Sally" a cause de la façon dont il attachait ses cheveux en nattes et "Face" visiblement à cause du masque qui lui servait de prothèse.

Et après tout, pourquoi pas?
Larry lui avait dit, et il s'en souviendrait longtemps encore.
Si tu t'approprie le surnom, alors ils pourront plus l'utiliser contre toi

Son idée avait été brillante et les insultes qui pouvaient parvenir à Sally faisaient maintenant sa force plutôt que sa faiblesse. Alors durant cette période? Larry avait définitivement été le meilleur pilier du jeune homme.

Larry était gentil. Fondamentalement gentil. Il avait certains vices, c'était un jeune adolescent rebelle qui n'était pas toujours une bonne influence, après tout il passa bien son amour pour la cigarette à Sal avec les années, mais il était le meilleur ami que ce dernier n'ai jamais eu. Et puis, Larry n'était pas stupide, loin de là.

Seulement, si Sally allait bien vite comprendre quelque chose concernant ce monde c'est qu'il ne suffisait que d'un tournant pour qu'il ne fasse qu'une bouchée des bonnes personnes comme Larry. Comme c'était arrivé pour sa mère, avant cela.

Larry ne fût pas arraché à Sally comme sa mère l'avait été avant lui. Une journée, un accident et elle n'était plus là. Et si déjà dans ce cas-là Sal avait dû vivre avec une certaine culpabilité, il ne s'attendait pas au second coup qu'il se prendrait bientôt. Parce que comment se regarder dans la glace encore lorsque votre seul soutien et la personne la plus heureuse qui vous pensiez avoir connu met elle-même fin à ses jours?

Sally ignorait tout de son petit ami, au final. Il avait longtemps aimé prétendre le connaître à la perfection, mieux que personne. Il avait longtemps été fier du don que la vie lui avait offerte ; celui de tout comprendre de Larry, de deviner ses paroles avant même qu'il ne les prononce... Tant de choses qui semblaient totalement stupides, même pathétiques à imaginer maintenant. Parce que si Larry n'était pas réellement heureux... Si c'était après son décès que Sal apprenait qu'il vivait très mal beaucoup de choses autour de lui.. Alors Sally n'avait finalement vu rien d'autre en l'autre garçon que ce qu'il avait voulu voir. Et pire que cela, il lui avait mit le poids de ses propres problèmes sur le dos et jamais n'avait aidé Larry a résoudre les siens. Il ne les connaissait même pas...

Comme si on lui avait planté une lame dans une plaie à peine cicatrisée, Sal s'est senti presque mourir de douleur à cette seconde perte, si peu longtemps après qu'ils se soient mit officiellement ensembles et que Sal commença à se dire que, peut-être, il y avait une fin à la souffrance. Et pour cause, si le deuil n'est jamais une épreuve facile à passer alors la seule personne qui avait sauvé Sally de la dépression la première fois était celle qu'il pleurait maintenant.

Ce fut au milieu de sa quatrième année à Poudlard que Sal traversa cette épreuve. S'il s'efforçait de tenir le coup en l'honneur de l'ami qui s'était tué à le rendre heureux, il n'était pas pour autant au meilleur de sa forme loin de là. Il fut suivi psychologiquement le reste de l'année scolaire qu'il ne passa, d'ailleurs, pas à Poudlard. En voyant sa réticence à retourner à l'école, son père lui accorda une scolarité à domicile le reste de cette année.

Vous savez, il existe un mythe prétendant que le temps guérit les maux. Il n'est pas entièrement faux. Disons, plutôt, que le temps rend les choses plus supportables, parfois, mais qu'il faut avoir la tête bien accrochée sur ses épaules pour que cela se réalise.

Si Sal s'était permit de se laisser pourrir comme un légume la fin de cette fameuse année de quatrième, il était tout bonnement hors de question qu'il fasse cela pour le restant de ses jours. La première pensée qui secoua Sally quand celui-ci fût un peu plus lucide et conscient du monde extérieur, après cette histoire, fût qu'il serait terrible de sa part de se laisser aller alors que Larry avait tout fait pour l'aider avant son décès. Il vivrait, pour lui. Il vivrait pour de vrai.

La fin de l'année de quatrième, sans d'autre l'occasion de se remettre sérieusement aux cours. A fond, comme les autres années. La cinquième, après tout... Les BUSE, n'est-ce pas? Il était inconcevable de se rater là-dessus. Parce que Sal le savait , s'il se ratait il n'aurait plus l'envie d'essayer. Et une fois qu'il n'aurait plus envie? Il ne servirait plus à rien de tenter quoi que ce soit. C'était cette année qu'il fallait se remettre. Cette année, pas une autre.

Bien sûr, lorsque Sally rentra à Poudlard pour sa cinquième, il fût très difficile pour lui de se remettre dans le bain. Plus émotionnellement et socialement que pour les cours, et sans doute était-ce bien le plus difficile à faire. Certes, Sal avait toujours un suivit psychologique mais cela n'était certainement pas suffisant. Il devait toujours fournir le plus gros du travail et bien qu'il avait de quoi être fier de lui, cela était épuisant.

Ce fût cette année que Sal approfondit son attrait pour quelque chose qui l'avait intéressé il y a un moment de cela; l'Occlumancie.

Si Sal avait entendu parler de cette pratique, de ce don même, plus jeune... Il n'avait jamais pensé à réellement y jeter un coup d'œil. A s'y intéresser de plus près. Après tout, ça n'était pas pour lui, non? Il était jeune, il avait besoin de se dépenser... De mûrir à son rythme... Cela dit si la vie lui avait interdit de demeurer un adolescent un peu puéril psychologiquement bien longtemps, ce malheur avait été accompagné d'un présent; la capacité de s'essayer à l'occlumancie.

Si le jeune homme demeurait assez débutant, il comprit bien vite qu'il avait trouvé là une voie plus qu'intéressante pour lui. Non seulement était-il assez motivé pour faire de réels progrès - certes à sa vitesse - , mais en plus de cela l'occlumancie s'avérait très thérapeutique. Le contrôle qu'exigeait l'occlumancie sur soi et sur ses émotions et pensées étaient tels que Sally était forcé d'apprendre à mettre de l'ordre dans son esprit. Et si ça n'était pas toujours facile ou fructueux... Il ne pouvait qu'en être fier. Il surmontait ses démons, entrevoyait un futur qui jusqu'alors lui paraissait presque inenvisageable, se relevait de ses chutes... Il redevenait lui-même doucement, cette année-ci.

Si il pouvait émettre un souhait?
Ce serait sans doute de savoir que...

Deux âmes, là-haut, le regardaient et étaient fières de lui.